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Message par Invité Sam 7 Sep - 16:14

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Bleeding out.

♕ Bran Marok & Ellspeth Bröhl. ♕


And I'm bleeding out, I'm bleeding out for you. For you.

Bran avait accepté que je lui mette un bandeau, alors je lui en avais mis un. Le foulard rouge qu'utilisait Jace. Il était doux et sentait mon odeur, l'odeur de ma louve. Après ça je lui pris la main. Son contact me donna un frisson. Sa peau était encore chaude, presque brûlante. Les papillons reprirent leur envol. Ils virevoltaient à l'intérieur de mon ventre. Je me retins à me mordre la lèvre inférieure. C'était la première fois que je faisais ce genre de petit "jeu" avec quelqu'un d'autre que mon ami. Oui, autrefois pour me faire comprendre que je dois plus avoir confiance en moi pour que les autres me fassent confiance aussi. Pour cela je lui bandais les yeux et devais le guider dans le manoir. La confiance. Il me faisait confiance. Il souriait, se penchait en avant vers moi et disait « Si vous avez confiance en vous-mêmes, vous inspirerez confiance aux autres ». Et je le croyais, alors je faisais des efforts. J'avais commencé à faire confiance aux personnes qu'invitait Jace dont un aristocrate d'une trentaine d'années. Il en paraissait plus jeune mais était mature. Je m'épris un peu de lui. Nous nous voyions souvent dans le jardin derrière le manoir parce que je ne sortais toujours pas. Nous parlions pendant des heures de tout et de rien. Parfois me racontait-il des anecdotes quant à ses devoirs chez lui et d'autres fois il me racontait une histoire. Une princesse en danger, un prince vient la sauver et ils se marièrent et vécurent heureux jusqu'à la fin des temps en ayant plein d'enfants.

« - Eh Ellie, est-ce que je suis ton prince charmant ? »

Je savais qu'il riait. Je rougissais quand même à chaque fois. Je savais que rien ne pourrait se passer entre nous. Il était déjà fiancé à une riche héritière voisine qu'il connaissait depuis longtemps et pour lui j'étais plus comme une petite soeur. Nous avions tout de même dix ans de différence voire plus. Je ne pouvais m'empêcher d'espérer tout de même. Il était beau, intelligent et me rendait heureuse.
Mais un jour alors qu'il arrivait au manoir j'étais déjà dehors à l'attendre à côté du bâtiment en me cachant dans les buissons. J'allais sortir de la haie en criant son nom, oui j'avais décidé de parler ce jour là du moins essayer faire de mon mieux pour cela, j'aperçus qu'il était au téléphone. Il parlait et riait. Un rire sarcastique, méchant.

« - Haha j'arrive je vais te laisser. Aujourd'hui normalement c'est bon, si je lui demande de me céder le manoir elle ira supplier cet imbécile de Jace et il cédera. Comme à chacun de ces caprices. Cette fille est une vraie plaie. Et puis quel mauvais goût de l'avoir appelée Ellspeth ! Hahahaha ! »

Je n'écoutais plus. Quand il eut raccroché je sortis des buissons. Il me remarqua et ne parut pas surpris.

« - Ha, tu écoutais aux.. buissons ? »

Je serrais les dents et le fixai.

« - Tu as entendu. Mon plan tombe donc à l'eau et vais devoir demander moi même ce fichu manoir. C'était si ennuyant de parler avec toi, de faire semblant ! Comment peut on avoir une conversion avec une muette, et surtout comment Jace fait il pour vivre avec toi.. J'espère que t'es bonne au moins. Car s'il ne profite même pas de toi.. »

Et il se mit à rire de plus belle. Alors comme ça c'est si drôle de te moquer de moi ? Tu t'amuses de me voir souffrir ? Mais maintenant, tu vas te nourrir de ma colère. Je le fixai plus intensément et une douleur insupportable s'installa dans mes poignets. Deux grosses coupures tranchèrent ma peau pour laisser échapper le liquide rougeâtre et à l'odeur si alléchante dont mon corps était rempli. Guilhem de Landrey, ce scélérat n'était plus à sa place. Il était désormais, les côtes cassées, contre la porte de la demeure. Oubliant la douleur qui se répandait dans tous mes membres je m'avançai vers lui. Avec des gestes machinaux je le pris par le col et le relevai. Je tournai sa tête et écartai son col. Alors je plantai mes crocs dans sa chair. Le sang se déversa en moi, partout. Il s'insinua dans mes nerfs, mes veines. Il alla partout. Il referma mes blessures et me donna la force vital de cet élémentaire. Sûrement était-ce faux et n'était rien d'autre qu'un humain. Un élémentaire aime la nature, pourtant ce que je viens d'apprendre sur lui.. ça paraît peu probable qu'il se soucie d'autre chose que de lui même.

Je m'égarais. Nous venions d'arriver à la clairière. L'air était frais et l'odeur d'humain parvint à mes narines.

« -Puis-je à présent enlever mon bandeau si nous sommes bien arrivés ? Mon loup s'en sentirait mieux. »

Si j'avais pu parler, je lui aurais dit que non. Que c'était plus drôle avec mais je me rendis compte que ça ne servait à rien car je ne pourrais le guider. Alors je lui retirais.
Que la chasse commence. Je sautai dans un arbre, puis de cet arbre je sautai à un arbre. J'étais prête à mordre, à me nourrir.
D'un côté j'avais aussi hâte de voir comment un vrai lycan chassait. Et peut-être aussi avais je envie de voir sa transformation. Je levai la tête vers la lune, pleine; toute ronde.

Que la chasse commence.

When the day has come, and i'm seeing the stars


© FICHE CRÉÉE PAR AMYLITH SUR LIBRE GRAPH MODIFIÉE PAR ANGEDUB.

Message par Invité Sam 7 Sep - 17:32

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Quand nous fûmes arrivés à la clairière, je fus d'abord distrait par toutes les odeurs que je pouvais sentir. Mais lorsque j'avais reporté mon attention sur la jeune fille, j'avais deviné sans même la regardé qu'elle était de retour dans ce pays où semblaient se trouver un maelström de souvenirs bons comme mauvais. Et à ce moment précis, étant donné l'amertume et la colère lointaine qu'elle ressentait, il n'était pas compliqué de deviner que ce souvenir ne devait pas être des plus agréables. Je présentais que tellement de choses lui étaient arrivées qu'il me faudrait tout le reste de la vie pour apprendre à la connaître vraiment. Bien que moi non plus je n'eus pas vécu que des moments heureux, ma vie avait été relativement simple depuis la mort de mes parents, sans montagnes russes émotionnelles. Ma tante avait été jusqu'à présent l'être le plus proche de moi depuis neuf ans, et je n'étais avec elle que rarement. C'était pour dire. Mais Ellie m'inspirait, me donnait envie de m'attacher plus que je ne l'avais jamais fait avec aucun autre être-vivant. Ma vie, maintenant que je m'en rendais compte, avait été plutôt monotone au cours de ces années. Même si la chasse et les plaisirs d'être un loup rendait cette monotonie beaucoup moins ennuyeuse qu'il n'y paraissait. La jeune hybride était peut-être ce qui allait changer ce petit aspect de ma vie. Et le fait qu'elle soit muette n'en rendait le chemin vers ce but que plus sinueux, mais je n'étais pas quelqu'un qui aimait la facilité. Peut-être serait-elle le piment de ma vie, celle qui me ferait changer mes habitudes.

Je sentis qu'elle hésita quelques secondes, réticentes, avant de m'enlever le bandeau rouge avec lequel elle avait obstrué ma vue. Le contact de ses doigts dans mes cheveux, sur ma peau, me fit frissonner. Ses doigts étaient doux et je me délectait de leur contact. Lorsque je recouvrai la vue et que je pus à nouveau poser mes yeux sur le visage d'Ellie, j'eus envie de le prendre dans mes mains. Je commençai à lever ma main, pour finalement la laisser retomber. J'avais peur qu'elle ne réagisse mal à cette caresse et que je gâche ce moment. Peut-être plus tard. Peut-être quand elle aurait un peu plus confiance en moi. Mais pour l'instant, place à la chasse. Ellie sauta sur un arbre d'un bond, puis d'un autre rejoignit une autre branche d'arbre. Souriant, j'enlevai d'abord mon pantalon avant de me mettre à courir. Cela me ferait de la peine de déchirer le pantalon qu'elle venait de me donner en rechange lors de ma transformation. L'or de mes yeux se fit plus intense lorsque, laissant la chaleur de la lune s'installer dans mes veines, je m'élançai dans les airs et délaissai mon enveloppe humaine pour retomber sur mes quatre pattes de loup. J'étais un grand et énorme loup d'une blancheur pure. Contrairement à ce que l'on pouvait croire, les lycans n'étaient pas d'horribles créatures monstrueuse tout en crocs et en griffes. Nous étions aussi des loups, des animaux magnifiques, fiers et majestueux. Et étant donné que ce soir, la chasse serait silencieuse, pas question de montrer les crocs et de grogner. Tout du moins, pas avant le moment fatidique. M'avançant d'abord dans la clairière à pas feutrés, accroupis presque sur le sol, face au vent pour ne pas que le cerf ne détecte ma présence, je me rapprochai implacablement de ce dernier. D'un autre côté, je surveillais en même temps les humains qui eux non plus ne m'avaient pas repérés. Je réduisis la distance qui nous séparait jusqu'au maximum puis, de ma position plaquée au sol, je bondis à toute vitesse vers ma proie. Le sol défilaient sous mes pieds, l'odeur riche de la terre et le vent de la course dans ma fourrure m’exaltait de joie. Malgré la vitesse avec laquelle je me rapprochais de ma proie, mes coussinets rendaient ma course presque insonore. Le cerf me repéra au dernier moment, mais il était trop tard. J'étais presque aussi grand que lui, plus fort et plus rapide. La chasse fut terminée en un instant. Il eut juste le temps de ressentir une indicible frayeur qui ravit le prédateur en moi, avant que je ne plante mes crocs dans sa gorge mettant fin à sa vie.

C'était une chasse rapide, propre et sans bavure. Mais les humains m'avaient repérés et s'étaient mis en mouvement. C'était au tour d'Ellie de me montrer sa manière de chasser. J'avais hâte de la voir. Ma queue blanche remuait de joie, et je me léchai les babines, savourant le goût exquis du sang qui recouvrait mon museau. Les humains en mouvement étaient faciles à repérer. Même si ils essayaient de rendre leur course la plus discrète possible, à mes oreilles de loup ils faisaient tout de même un certain boucan. Maintenant qu'ils savaient où j'étais et que j'étais à découvert, j'étais une proie facile. Et si je m'éloignais ma proie là pour me mettre à l'abri, ils essaieraient de s'en emparer. Je grognai de manière menaçante, montrant mes crocs aux humains qui étaient tout de même encore loin. Ellie, s'était à toi de jouer. Lui lançant un regard puis un petit sourire lupin, je l'invitai de cette manière à la chasse à son tour. Les balles qu'ils possédaient n'étaient pas en argent ; j'aurais pu sentir l'odeur du métal précieux à travers leur arme de chasse. Mais même si je ne mourrais pas d'une simple balle, cela faisait tout de même un sacré mal de chien. Il fallait que je fasse attention, mais l'excitation de la chasse primait sur tout. Et si l'un de ces humains osaient me toucher alors que la lune était au sommet, nous glorifiant de sa lumière, ils en paieraient de lourdes conséquences. Ça me ferait de nouvelles proies. Un vrai régal.

I only hunt humans if they are fool enough to hunt me or the people I care about.

Message par Invité Dim 8 Sep - 14:56

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Bleeding out.

♕ Bran Marok & Ellspeth Bröhl. ♕


And I'm bleeding out, I'm bleeding out for you. For you.

C'était excitant. L'air fouettait mes pommettes et les rendait un peu rose. Il était bientôt minuit trente. La nuit ne faisait que commencer. Le désir de chasser glapissait en moi. Mais qu'en moi. Bran aussi avait l'air tout excité; son loup ne demandait que ça. Il trépignait. Je fus surprise quand il courut ses iris devinrent plus dorée, elles brillaient comme les étoiles. Ce fut encore plus surprenant lorsqu'il sauta dans les airs pour atterrir sur quatre pattes poilues. Sa transformation était rapide. Il devait avoir l'habitude. Sa fourrure était blanche et sa carrure immense. Je n'avais jamais vu un loup aussi grand. Je pourrais presque monter dessus pour en faire un fidèle destrier. Je ris à cette pensée. C'était absurde. Je le suivis des yeux lorsqu'il s'approcha au galop d'un cerf qui n'eut le temps que de voir les crocs du lupin se refermer sur sa vie. C'est impressionnant comme sa course avait été rapide et silencieuse malgré sa taille dimensionnelle. C'est comme s'il ne faisait que frôler légèrement le sol de ses coussinets. Comme s'il volait. Puis le voir sauter sur l'animal... C'était beau. ça me plaisait.

Pendant ce temps je m'étais assise normalement sur la branche qui penchait légèrement sous mon poids. C'est vrai qu'elle était assez fine. Les humains avaient repéré mon partenaire. Ils commencèrent donc à bouger, je descendis donc de mon perchoir en sautant. J'atterris souplement sur mes deux pieds, nus. J'époussetai un peu ma jupe et jetai un coup d'oeil à Bran. Il venait de grogner et montrait ses crocs aux humains pour qu'ils comprennent que leur heure était venue. Je souris quand il m'invita à prendre part à la chasse. J'avançai donc doucement vers eux et puis en un clin d'oeil je fus à côté.

Elle pensa sa tête sur le côté, laissant ses cheveux retomber en cascade sur son épaule dénudée -la bretelle du débardeur ayant glissé durant sa course- et elle sourit laissant paraître des crocs. Des canines blanches comme la neige tombant dans une valse de flocons. Elle prit l'homme effrayé par les cheveux et l'attira vers elle. Elle mordit délicatement dans la chair, le sang coula. Des gouttes tombèrent sur le sol, sur son débardeur, sa jupe, ses pieds. Elle s'en fichait. Tout ce qui l'importait c'était l'énergie que lui procurait sa boisson. Elle ferma les yeux, le plaisir.

Tout mon être en demandait encore plus. Il frémissait à chaque gorgée. J'entendais au loin les lycans hurler à la lune, et d'autres faire comme moi. Prendre plaisir à planter ses crocs dans de la chair fraîche. Je descendis ma main tout en caressant au passage la joue de ma proie et en reculant. Il n'était pas mort. Il me regardait, paralysé. Je le regardai alors dans les yeux et formait avec ma bouche le mot « Adieu. ». La main fit un mouvement gracieux et à la fin de celui ci elle était contre ma hanche. Je m'essuyais les ongles plein de sang. L'humain tomba en arrière la gorge tranchée et le peu de sang qu'il restait dans son corps s'écoulant à flots.

La lune exerça sur ses yeux un tour de magie. Son gris devint argent. Un argent ivoirien tandis qu'un autre pathétique humain pointait sur elle un fusil chargé de balles en bois. Mais au lieu de s'échapper, ou de foncer sur lui pour le tuer la jeune fille se courba. Sa bouche se crispa tout comme ses membres. Elle semblait éprouver une douleur venue de nulle part; un filet de sang s'échappa d'entre ses lèvres rouges et retomba durement sur le sol en éclaboussant aux alentours. Elle tomba par terre à quatre pattes planta ses doigts dans le sol. Elle laissa échapper un gémissement. Un son qui auparavant n'avait jamais franchit sa bouche. Et elle cria. Elle cria sa douleur.

J'entendais des craquements. Le craquement de mes os, tout se brisait en moi. Ou tout se modifiait. Des choses se passaient dans mon corps. Mais je ne sais pas quoi. Tout ce que je savais c'est que j'avais mal et que j'entendais aussi un cri aigu. Je crois que c'est moi qui criais. Comment est-ce possible ? Pas le temps de penser à ça. Qu'est ce qu'il m'arrivait ? C'est comme ma peau s'écartait, mon enveloppe charnelle me quittait et laissait venir autre chose. Quelque chose de poilu. De fort.
Je me transformais. Impossible. ça n'était jamais arrivé avant, Jace disait que comme j'avais plus de gènes vampiriques je ne pouvais pas me transformer; pourtant... J'étais en train de devenir un loup. Une louve aux poils noirs. Mon museau s'allongeait, mes yeux s'agrandirent et mes membres grossirent. J'étais couchée sur le flanc, la pointe du fusil contre moi. Je ne pouvais rien faire, je ne pouvais plus bouger. J'étais toute engourdie. Je fermais les yeux. Je ne voulais pas voir ça. Aide moi, Bran. Aide moi, je t'en supplie, je ne veux pas mourir. Je ne peux pas mourir maintenant.. A...

« - Aide-moi.. Bran.. »

When the day has come, and i'm seeing the stars


© FICHE CRÉÉE PAR AMYLITH SUR LIBRE GRAPH MODIFIÉE PAR ANGEDUB.

Message par Invité Dim 8 Sep - 21:28

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J'avais tué le cerf proprement, et bien que je pouvais sentir l'odeur de son sang à travers les différents trous que j'avais percé dans sa gorge, ce liquide vermeil ne s'écoulait pas au sol. D'un autre côté, Ellie dont les joues étaient joliment rosies par le vent, était assise sur une branche en train d'observer mon travail. Elle avait sembler aimer. J'en fus d'ailleurs ravi. Mais lorsque ses proies à elle se mirent à bouger à cause de moi, elle descendit de sa branche. Tous les humains étaient focalisés sur moi et ignoraient leur plus grand danger. Et je continuais à les distraire en grognant et montrant les dents. Du coin de l'oeil, je vis Ellie avancer lentement vers un des humains, le plus proche de moi, puis apparaître à côté de lui grâce à sa vitesse. Elle était fichtrement rapide, mais j'avais réussi à la suivre un peu tout de même. Mais l'humain, contrairement à moi, n'avait rien vu du tout. Lorsque la magnifique hybride s'empara de lui et pencha sa tête sur le côté, je vis la terreur dans ses yeux, la sentis par tous les pores de sa peau, l'entendit au battement acharné de son coeur. Ce n'était pas moi son prédateur, mais les effluves de sa frayeur étaient tout aussi appétissantes.

Je me léchai les babines lorsque les crocs d'une blancheur immaculée d'Ellie vinrent gracieusement percer la peau du chasseur, répandent le liquide dans la bouche de mon amie. Cela avait quelque chose de sensuel, la manière dont le sang venait affleurer à ses lèvres, s'écoulait sur le sol et les vêtements de la jeune hybride. Quelque chose d'envoûtant. Je sentais sa soif de sang paradoxalement s'intensifier à mesure que le liquide de vie parvenait à elle. Et ma faim ne pouvait que s'accroître avec la délicieuse odeur que la jeune femme dégageait. Après, savoir de quel faim exactement il en retournait, c'était autre chose. Mais la lune ce soir là était bien haute et m'accablait de sa chaleur. Il était minuit passé, mais c'était le début de la nuit pour les prédateurs. Au loin, d'autres loups, des lycans à n'en pas douter, se livraient à l'exquise sauvagerie de la chasse et ne se gênaient pas pour pousser le hurlement mélodieux de la chasse. Un instant me prit l'envie d'hurler avec eux, mais j'étais déjà occupé autre part. Pas le temps de me préoccuper du reste.

Mais alors qu'elle tranchait la gorge de l'humain et savourait sa mort, quelque chose d'étrange se produisit. Les pupilles de ma camarade de chasse virèrent à l'argenté sous l'effet de la lune, comme seules faisaient ceux des lycans. Peut-être était-ce parce qu'elle était en partie lycan malgré la domination de ses gènes vampiriques. Un peu plus loin, un humain pointa son arme vers l'hybride sous l'emprise de la lune. Je ne m'inquiétais pas pour elle, elle aurait tout le loisir d'éviter les balles de l'humain et de le tuer à son tour sans la moindre égratignure. Les humains ne pouvaient presque rien contre nous. Seuls les plus entraînés avaient une chance de s'en tirer. Les plus entraînés ou ceux possédant un don. Mais je doutais que ceux-ci en fassent parti. Mais alors que j'allais bailler pour montrer à l'humain à quel point son geste était ridicule, Ellie se courba et l'odeur de sa douleur explosa dans la clairière. Que se passait-il ? S'était-elle faite toucher ? Non impossible, il n'avait pas tiré. Alors quoi ?

La panique m'envahissait, je ne savais quoi faire. Un filet de sang coula le long des lèvres de la jeune femme et s'écrasa au sol. Son sang, à elle. Faisant abstraction de l'odeur délicieuse de son sang, j'hésitai à m'approcher d'elle, mais reconnaissant les signes je m'abstins. Elle agrippait le sol à quatre pattes, poussaient des gémissements de souffrances, se tordait presque de douleur. Comment ne pas reconnaître ses signes. Lors de ma première transformation, j'avais ressentis ces symptômes, j'avais hurlé, crié à la lune, prié pour que s'achève ce cauchemar, cet enfer. Mes os avaient commencé à craquer, s'allonger, se modifier, comme mes muscles. Comme Ellie à présent. Mais au fur et à mesure, la transformation s'était faite rapide et indolore. Mais moi j'avais des années de pratique. Des années à me transformer quasiment tous les jours. C'en était devenu naturel même. Cependant, ce n'était pas la même chose pour Ellie. C'était sa première transformation à elle. Elle n'en avait pas l'habitude. Elle serait complètement paralysé pendant plusieurs longues et interminables minutes, incapable de bouger, de se défendre; vulnérable. Je gémis à mon tour, compatissant à la douleur que j'avais déjà ressentis, et que je flairais à présent. Puis elle appela à l'aide. De vive voix. A moi. Elle avait prononcé mon prénom, alors que je la croyais muette. Et sa voix était belle, comme une mélodie à elle seule. Elle voulait mon aide. Sa voix me donna un coup de pied aux fesses. Mais avant de l'aider, je devais faire quelque chose.

L'humain pointait toujours son arme sur Ellie, prêt à tirer. Mais il était trop surpris par sa transformation et abasourdi par la perte de son ami -tout du moins je le pensais étant donner le chagrin qu'il ressentait. Et je pouvais le comprendre. Il avait vu son pote se faire tuer par un vampire. Et maintenant, ce même vampire se tranformait maintenant en louve à la fourrure noire. Je ne savais pourquoi, je n'avais pas envisagé qu'elle puisse se transformer en loup. Mais je semblais m'être trompé. Cependant même si il n'avait pas encore tiré, cela ne voulait pas dire qu'il n'allait jamais le faire. Je devais réagir. Avec la rapidité qui caractérisait les lycans, je me re-transformai en humain et brisai les bois du cerf que je venais de tuer. Puis d'un geste vif et précis, je le lançai sur l'arme du chasseur qui s'envola. Puis terminant le travail, je me transformai et courus vers l'homme, qui tenta vainement de m'échapper. Je le rattrapai en quelques foulés et déchiquetai sa gorge sans la moindre once de pitié ou de regret. Son sang gicla et il s'écroula.


Je vous avais dit de ne pas essayer de toucher à mes amis.

Puis je retournai auprès d'Ellie qui continuait sa transformation. Je repris forme humaine et m'assis non loin d'elle. Je ne devais pas la toucher, avec toute la douleur qu'elle ressentait en ce moment, ça ne ferait qu'empirer les choses. Mais je pouvais lui parler. Je devais lui parler. Me rappelant ce que mon père avait fait pour moi, je pris une voix lente, profonde et solennelle et m'adressai non seulement à elle, mais à sa louve aussi. Je tentais de l'apaiser. Mes pupilles brillaient de l'éclat doré du loup.

-Je ne savais pas que du pouvait parler petite cachottière. Tu es en train de te transformer en louve. Ton corps se modifie. Ça fait mal mais ne résiste pas. Laisse toi emporter. Laisse toi emporter par ma voix.

Et c'est alors que je lui racontai l'histoire que mon père m'avait raconté, la légende du premier lycan.

Un homme qui s'était un jour fait mordre par un loup lors d'une de ses ballades en pleine forêt. Le loup était malade, mais plusieurs jours durant, l'homme appelé Lycaon n'avait pas vu de changement. Puis un beau soir de pleine lune, alors qu'il se promenait à nouveau dans la forêt, il s'écroula de douleur au sol. Se tortillant de toutes les manières possibles, il essaya de résister à la douleur. Mais en vain. Il sombra, et laissa la douleur l'emporter. Mais alors qu'il voyageait sur le long fleuve de l'inconscience, il sentit une énergie nouvelle s'emparer de lui. Il se sentait plus fort, plus vif. Il percevait mieux les sons de la forêt, les odeurs que lui apportaient le vent. Lorsqu'il se réveilla, il était devenu un loup. Un loup immense, ne ressemblant à aucun autre. Lui qui était un chasseur, il était devenu un prédateur. Loin de penser que ce qui lui était arrivé était un malheur, il poussa un hurlement de joie à la lune et s'en alla chasser, majestueusement, toute la nuit. Et c'est ainsi que naquît le premier homme-loup, celui de qui nous venons tous, nous, lycans.

C'était une histoire banale, une légende parmi les nombreuses qui circulaient sur l'origine du premier lycan, mais l'important était qu'elle se focalise sur le son de ma voix, qu'elle laisse la louve à l'intérieur d'elle se frayer un chemin vers l'extérieur. Après cela, je fredonnai un petit air paisible, semblable à une berceuse, afin qu'elle se détende. Il y avait toujours un chasseur humain encore vivant, mais il ne semblait pas vouloir attaquer. Je le surveillais malgré tout grâce à mon nez et mes oreilles, lui donnant l'impression que non.

Message par Invité Mer 11 Sep - 15:56

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Bleeding out.

♕ Bran Marok & Ellspeth Bröhl. ♕


« Ce n'est ni le spleen, ni le marasme, ni le malheur. C'est quelque chose de plus âcre. C'est le désespoir. »


La douleur se dissipait petit à petit. Doucement mais sûrement. L'humain avait un rictus au coin des lèvres. Il était si sûr de lui, au point d'en oublier mon ami. Alors je l'appelai à l'aide. Je gémis son prénom. Le son sortit de ma bouche, si légèrement, comme une plume.. Pourtant ça parvint aux oreilles de Bran puisqu'il se retransforma , cassa un bois au cerf qu'il venait d'abattre et le lança vers l'humain. Son arme vola un peu plus loin. A la suite il redevint loup et sauta sur l'humain pour lui déchiqueter la gorge. L'odeur m'attira et je me brisai un os en voulant tourner la tête afin de regarder. Je gémis. Humain, il me rejoignit et s'assit non loin de moi.

« -Je ne savais pas que du pouvait parler petite cachottière. Tu es en train de te transformer en louve. Ton corps se modifie. Ça fait mal mais ne résiste pas. Laisse toi emporter. Laisse toi emporter par ma voix. »

Je ne savais pas non plus. Vraiment. J'avais essayé tant de fois, jusqu'à en avoir mal. Jamais rien ne sortait et je ne savais pas pourquoi. Mon coeur accélérait à chaque fois. Je paniquais je crois. Peut-être est-ce la raison ? Où alors c'est peut-être parce que je m'étais transformée... Je ne sais pas. Je fermai les yeux. La pluie s'était arrêtée, je n'avais pas réalisé au départ, mais maintenant elle reprenait. Doucement. Elle tombait et les gouttes s'écrasaient sur le sol. J'ai toujours pensé que c'étaient les nuages qui pleuraient. C'est ça un peu. Ce sont des nuages qui s'évaporent, la pluie. Ou alors que c'étaient les dieux en colère car quelqu'un proche de là où il pleuvait avait fait quelque chose qui les avait contraints. Peut-être parfois était-ce moi. Bran me racontait l'histoire du premier homme loup. Tout commença par une simple morsure qui se répandit... Comme une maladie incurable. Même si dans l'histoire cet homme est content d'être devenu à moitié loup je songe que c'est plus une malédiction. Même si nous sommes plus forts il y a des inconvénients que nous n'aurions pas étant humains... Pourquoi est-ce que je parle comme si je faisais partie de leur race ? Je n'en ai que quelques parcelles. Je suis une hybride. Je ne suis ni l'un ni l'autre.. Je suis rien.

La douleur s'en était allée en ne laissant que quelques courbatures alors je me levai. Je fis quelques pas, c'était agréable de marcher sur le sol, c'était tout doux grâce aux coussinets. Je remuai la queue, elle battait l'air comme un fouet. Je donnai quelques coups de crocs, ils avaient l'air vraiment dangereux. Peut-être que pour cette nuit je pouvais chasser en tant que louve ? ça reviendrait au même; même peut-être que ça allait être plus amusant encore. Essayons ! Je regardai Bran, en espérant que mon regard l'invite à se joindre à moi pour continuer notre chasse. Nous avons encore quatre bonnes heures devant nous pour nous amuser.
Peut-être que Jace est parti pour cela. Avant je comptais trop sur lui. Je n'avais besoin de rien d'autre car lui il était là pour moi. Tout le temps. A chaque instant de la journée, de la nuit, de ma vie. Je dépendais de lui. Il ne vivait que pour moi... je l'empêchais de vivre.

L'animal se redressa fièrement et leva le museau au ciel. Il le présenta à la lune et lui chanta une chanson. Son hurlement parvint jusqu'au fin fond des grottes. Le mouvement se fit. Les animaux, apeurés, couraient chercher un autre refuge. Que la chasse reprenne.

Le lupin en moi s'anima. Je me mis à courir, j'évitai les arbres si facilement. Encore plus simplement qu'avec ma forme humaine. Je volais. C'était la même impression que j'enviais à Bran quelques minutes plus tôt. Mes pattes qui frôlaient à peine la terre, la nuit qui me chuchotait ses secrets... J'entendais aussi les petits coeurs des animaux battre. Battre vite. Ils avaient peur, j'aimais ça. Je fonçai. Je franchis une rivière, la cascade qui dévalait. Plouf.
Jace, je te remercie. Merci d'avoir toujours été là pour moi. Je comprends, maintenant. Je ne t'en veux plus, d'être parti. Je vais accepter tout ce que tu m'as laissé. J'irai visiter chaque pièce que je n'ai pas encore vue du manoir, et j'en prendrai soin jusqu'à ton retour. Je ne suis plus seule, maintenant. Jace, je ne te l'ai jamais dit. Je n'y ai jamais pensé, mais, je t'aime.

« Si je suis las de vivre, c'est que vivre m'empoisonne. »


© FICHE CRÉÉE PAR AMYLITH SUR LIBRE GRAPH MODIFIÉE PAR ANGEDUB.

Message par Invité Dim 15 Sep - 2:32

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La nuit était fraîche, et pourtant je devais résister à la chaleur lunaire qui me poussait à courir partout, à chasser et à tuer mes proies. Je devais me retenir car, devant moi, une personne qui avait réussi à franchir une partie des barrières de ma confiance et de ma curiosité était en train de vivre l'un des plus difficiles moments de la vie d'un loup. Bien qu'elle n'était qu'à moitié louve, elle vivait à présent ses premiers moments en tant que son entité animale. Mais d'abord un long et douloureux passage l'attendait. Ses vêtements ne recouvraient plus que partiellement sa peau. Déjà qu'elle n'en avait pas énormément, il était inutile de dire qu'elle était quasiment nue devant moi. La flamme du désir s'alluma en moi, mais cette fois-ci, il fut plus aisé de la combattre. Je doutais qu'elle puisse ressentir le moindre désir dans cette situation, et de toute manière, là où ses vêtements ne recouvraient plus sa peau, la fourrure venait s'interposer à ma vue. Et je n'en étais que plus heureux, car il m'aurait été particulièrement dure d'assister au spectacle de sa chair à vif, se modifiant sous mes yeux.

Je continuais à fredonner, essayant de ne pas me laisser distraire par le craquement de ses os qui était même douloureux pour moi. J'attendais tranquillement, veillant sur elle comme un loup veille sur son frère de meute -ou plutôt sa soeur dans ce cas là. Le troisième humain, qui semblait plus intelligent que ses comparses, s'étaient enfui sans demander son reste. Je l'avais entendu courir comme un dératé jusqu'à ce que mes oreilles ne puissent plus percevoir le bruit trop lointain de ses pas. J'aurais souri, en d'autres circonstances. Mais j'étais bien trop préoccupé pour cela. Les minutes s'égrenèrent, me laissant moi et mes pensées livrés à la noirceur de la nuit. J'étais concentré sur ses signes vitaux, sa respiration, son rythme cardiaque. Mais je profitais aussi pour remplir mes poumons de son odeur délicieuse, qui se faisait de plus en plus musquée à mesure que le changement s'opérait. Puis, après ce qui me sembla des heures, les battements affolés de son coeur ralentirent, redescendirent à un rythme presque normal. J'avais devant moi une nouvelle louve, noire comme le jais, mais magnifique.

Peut-être était-ce un signe du destin. Que son pelage soit noir et le mien blanc. Comme deux moitiés d'une même pièce. Le Yin et le Yang. Elle se releva alors, avec visiblement quelques courbatures tout à fait compréhensibles, et fis quelques pas. Elle testa ses coussinets, puis ses crocs en les faisant claquer. Ellie semblait plutôt bien s'habituer à son nouveau statut de louve. Puis elle me lança un regard où brillait la fièvre lunaire, le besoin et l'euphorie de la chasse à venir. Une invitation en langage sans mots. Ne réfléchissant pas à deux fois, je me transformai à mon tour. Il n'y avait pas eu de soucis niveau vestimentaire, m'étant transformé plusieurs fois j'étais déjà nu comme un ver. Elle leva son museau vers la lune et poussa un hurlement puissant, mélodieux et si beau que je ne pus que la rejoindre. Nos hurlements résonnèrent jusqu'aux confins de la forêt, faisant s'agiter les animaux qui s'y cachaient. Ils sentaient la menace peser sur eux, à n'en pas douter. Et Ellie s'envola vers la forêt, sa course effrénée bientôt rejointe par la mienne.

Que cela faisait du bien de courir librement ! Sentir le vent s'agiter dans sa fourrure. L'hybride à présent louve était toute excitée, comme un jeune loup lors de sa première chasse. Et elle l'était en effet, une jeune louve faisant sa première chasse. Pour la taquiner un peu, pendant notre course je vins la bousculer un peu et lui mordiller l'épaule. Puis je me mis à la recherche d'une proie. Il y en avait quantité dans la forêt. Des lièvres, des cerfs, des élans, des biches. Mais les plus amusants à chasser étaient les élans. Ils étaient plus dangereux et plus combatif que les autres. Mais à deux loups, loup-garous qui plus est, nous étions largement capable de nous le faire. Je flairai l'air, et découvris la piste d'un élan mâle un peu âgé mais toujours dans la force de l'âge. J'aboyai brièvement afin d'attirer l'attention d'Ellie pour lui indiquer que j'avais trouver une proie. A part si elle voulait chasser autre chose ? Le choix finale reviendrait à elle. C'était SA première chasse. La demoiselle était donc à l'honneur. Et après cela, nous pourrions discuter. Et peut-être pourrais-je à nouveau entendre le son de sa voix.

Message par Invité Dim 29 Sep - 20:35

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Depuis que la transformation s'était terminée et que je m'étais un peu dégourdie les pattes toutes les douleurs et courbatures s'en étaient allées. C'est la truffe en l'air que je bondissais alors joyeusement entre les arbres. Je hurlais parfois à tue-tête à la lune. Elle me répondait en éclairant mon chemin d'éclats argentés. J'étais heureuse. ça allait être palpitant de chasser en tant que louve et non en tant que vampire cette fois. Mais, et si ma transformation n'était que temporaire ? Ou au contraire pour toujours ? Je n'ai jamais rencontré d'oubliés... Peut-être sont-ils tous devenus des loups sauvages ? Il faudra que je regarde dans les livres de la bibliothèque magique. C'était une pièce au fond du troisième et dernier étage, hormis le grenier, du Wayland Manor. Elle regroupait toutes les notes rédigées par Tsukumo Herae, le frère d'un ami de Jace. Apparemment, de ce que je sais, c'était un vieux vampire maintenant mort qui a passé sa vie à résoudre tous les mystères de la vie. Il avait donc consacré un voire deux siècles à faire des recherches sur tous les êtres surnaturels existants. Il devait y avoir toutes les formes d'hybrides dont la mienne : les oubliés. Je l'espère.
> Mais à force de penser j'en oubliais ma course effrénée. Je trébuchai contre une pierre et fis un roulé boulé parmi les feuilles mortes. C'était assez drôle mais Bran m'interpella, je levai le museau vers lui. J'écoutai attentivement. Un groupe d'élans se trouvait dans les parages. Le sang animal ne me dérangeait absolument pas. J'étais donc partante. Je rejoignis mon ami.

Je me dis qu'une petite course ne serait pas de refus alors je donnai un coup de museau à Bran un peu plus fort que lui plus tôt et fonçai vers le troupeau. Malgré la puissance avec laquelle je galopais je semblais discrète car l'élan sur lequel mes griffes se posèrent ne me remarqua que quand mes crocs se plantèrent dans son cou. Le sang épousa les poils de mon museau. Il était juteux et éveilla mes sens. Un hurlement rageur déchira la nuit. Deux lycans apparurent de derrière les arbres. Le reste des élans avaient fui. Il ne restait que quelques cadavres, Bran et moi. Je les fixai. Ils grognaient. Réflex. Je bondis, effaçant la distance qui me séparait de mon partenaire et l'emportai dans le vent qui me poussait à travers la forêt. Quelque chose me dit que ces nouveaux venus n'étaient pas là pour chasser avec nous mais pour nous chasser. Nous étions sur leur territoire. A ce point là autant rentrer en ville ou trouver un autre endroit pour continuer notre activité. Mais je crois que toute la magie avait disparu. Ou alors ça ne serait que plus excitant...

Le souffle commençait à me manquer. ça faisait vingt bonnes minutes que nous sprinctions sans ralentir. Nos ennemis étaient déchaînés et s'abandonnaient à la fauve nuit. Les arbres défilaient à mesure que nous gagnions la lisière des bois. Ils n'abandonnaient toujours pas ni ne ralentissaient. Enfin nous atteignîmes la sortie. Je pris la tête pour signifier que là où j'irai, au Wayland, nous serons en sécurité.

Message par Invité Dim 13 Oct - 23:24

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Ellie semblait si heureuse de sa nouvelle condition de vivre, de l'ivresse que devait lui procurer la course, de ses capacités de louve. Elle le faisait savoir par ces hurlements joyeux déchirant le ciel obscure éclairé par la lune. Puis encore une fois, comme à son habitude, elle sembla se perdre dans ses pensées qui semblaient filer plus vite qu'elle même dans la forêt. Et à la vitesse qu'elle allait, la moindre inattention ne pardonnait pas, surtout si, comme elle, c'était votre première fois en tant que loup. Elle trébucha sur une pierre et fis un long rouler bouler. Je fus d'abord inquiet, mais lorsque je compris qu'elle ne souffrait d'aucune blessure et d'aucun mal permanent, je rigolai doucement en me rapprochant d'elle et en lui faisant part de ma découverte du troupeau d'élans non loin. Elle sembla enthousiaste à l'idée d'aller leur faire mordre la poussière et c'est ainsi qu'elle se mit en route. Au cours de notre course, elle me poussa du museau et accéléra. Elle voulait faire la course ? Eh bien elle allait être servie. A mon tour j'accélérai en poussant des aboiements joyeux. Et en quelques instants, sans même voir la forêt passer sous nos pattes, nous arrivâmes au troupeau qui nous intéressait.

Sans la moindre hésitation, Ellie se jeta sur un des élans qui fut aussi surpris qu'il était mort la seconde d'après. Malgré notre rapidité, nous étions silencieux comme le vent. A mon tour j'abattis un élan qui essayait de s'échapper à présent, le troupeau s'étant aperçu de la présence des prédateurs en leur sein. Mais il n'allait pas assez vite le pauvre et c'en fut fini en un instant. Mais alors que nous nous amusions et que Ellie chantait pour l'astre lunaire, je perçus dans la forêt des bruissements. Mes oreilles pivotèrent en direction du bruit. Un son de pattes. Je mis mes narines au vent et flairer la trace de deux lycans qui arrivaient vers nous. Mais il était déjà trop tard, ils étaient déjà là. Si la jeune hybride fraîchement louve avait été un peu plus expérimentée et moins emportée par la chasse, elle aurait vu sur mon attitude corporel qu'un danger approchait. Mais elle fut aussi surpris que les élans auparavant de voir les deux nouveaux loups débarqués. Son manque d'attention me rappelant mes débuts en tant que louveteau m'attendrirent même si ce n'était pas vraiment le moment. Et d'ailleurs, elle comprit tout de suite le message des deux lycans furieux et se mit à courir. Réprimant un grognement pour défendre mes proies contre ces deux nouveaux arrivants, je suivis ma camarade.
En temps normal je me serais battu avec eux pour défendre mes proies et m'imposer. Mais avec Ellie, ça aurait été un peu plus délicats. D'ailleurs, elles filaient à toute jambe vers la ville. Elle était tout de même maligne la petite Ellie, elle tentait de s'éloigner un maximum du territoire des deux loups enragés. Mais on arriverait pas en ville sans blessure à ce train là. Et alors qu'elle me faisait signe en direction de ce qui semblait être le manoir où elle habitait (je pouvais flairer que j'étais passer ici avec elle un peu plus tôt) j’acquiesçai et décidai de retenir un peu nos poursuivants.

Prenant un petit raccourcis par la gauche, je m'aventurai tout seul dans les bois pendant quelques secondes. Puis réapparaissant, je vins percuter les deux loups d'un coup sec sur leur flanc gauche afin de les envoyer valser un peu plus loin avec un grognement agressif. Et je me remis à courir à la suite d'Ellie. Peu à peu, j'entendis leur pas s'éloigner, leur foulée se rétrécir, signe qu'ils abandonnaient  la poursuite. Nous retournèrent vers le manoir et arriver devant ce grand bâtiment, essoufflé tout comme la jeune louve noire l'était, je repris forme humaine, nu comme un vers. Les rues étaient vierges, il n'y avait qu'elle et moi. Je pouvais donc me le permettre...Même si la chaleur de la lune et l'adrénaline de la course courrait toujours dans mes veines.

-On a échappé belle hein ? Mais c'était sympa quand même, tu ne trouves pas ?

J'essayais, par cette spontanéité, de récréer l'évènement qui s'était produit plus tôt : lorsqu'elle avait parlé. Passant une main dans mes cheveux un peu mouillé, je m'appuyer contre le mur du manoir en l'attendant.


Spoiler:

Message par Invité Dim 24 Nov - 15:55

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You could be my unintended.

Boum. Boum. Boum. Mon coeur battait à la chamade alors que mes pattes frôlaient le sol. Je n'étais pas encore assez habituée alors mes pas se faisaient de plus en plus lourds avec la fatigue. Mon endurance n'était pas au meilleur de sa forme mais nettement plus compétente qu'avant ma transformation. Mais bon, nous arrivâmes au Wayland sans encombre de plus: nos poursuivants avaient abandonné un peu après la sortie des bois. Ce devait être des lycans sauvages vivant en meute, des omégas, leur forme lycanthrope tout le long du mois. La grande demeure se dressait devant nous pendant que nous reprenions notre souffle et que Bran reprit sa forme humaine. Il était nue comme un vers, ma fourrure noire couvrant tout mon corps l'empêcha de me voir rougir. Dans ma vie je n'ai pas beaucoup vu des hommes sans vêtements, ni des femmes d'ailleurs. Jace disait que c'était quelque chose de salade, faire l'amour. Du coup je l'ai cru et je ne cherchais pas à en savoir davantage même si je savais pertinemment que mon ami ramenait une fille différente tous les deux soirs. Je me disais que quand les deux personnes étaient consentantes cette activité était agréable. En effet ça l'était, enfin... Je vous l'avais déjà dit, chaque mois lors de la pleine lune mon côté lycan s'éveillait un peu plus et mes hormones étaient fous, mes envies s'éveillaient. La petite chaleur agréable s'installait dans le creux de mon ventre et je devenais folle. Alors Jace m'aidait. Il me prenait dans ses bras et me caressait lentement. C'était très agréable et cela me calmait. Je ne sais pas si c'est ça qu'on appelle faire l'amour. Enfin bref, voilà.

-On a échappé belle hein ? Mais c'était sympa quand même, tu ne trouves pas ?

Oui, c'était épic ! Je n'avais jamais fait ça auparavant et je ne regrette pas d'avoir suivi mon nouvel ami. J'hochai la tête et le regardais. J'ouvris la gueule, il n'en sortit qu'une sorte de gémissement plaintif. Je ne pouvais pas parler. Et je ne pouvais pas écrire, alors comment lui faire comprendre que je ne savais pas comment faire pour me retransformer ? Je tournais sur moi-même, et m'étirai. Cela suffirait-il ? Puis finalement je me dis que non seulement je ne voulais pas me retrouver nue en face de lui mais aussi que c'était sans doute en moi, ça. Alors je poussai avec la tête la porte du grand manoir et entrai. Je l'invitai à entrer également, et à me suivre. Je montai les escaliers spacieux qui menaient au premier étage. Heureusement que les marches étaient larges car mes grosses patounes auraient du mal à y trouver une place autrement. Arrivée en haut je m'assieds pour l'attendre. Quand il fut au même point que point je me relevai et trottinai vers une chambre, je l'ouvris et entrai. Je lui indiqua une commode remplie de vêtements de Jace et la salle de bain.
Pendant qu'il s'y dirigea je sautai sur le lit immense et m'y étalai.
Je fermai les yeux, je repensai à notre soirée. C'était magique... J'espère pouvoir refaire ça...
J'étais tellement prise dans mon rêve que je ne me rendis pas compte que j'avais repris ma forme humaine. J'étais nue dans les draps. Bran était toujours dans la salle de bain, je me levai donc et allai chercher une chemise dans la commode. Je m'en vêtis. Elle était bien trop grande pour moi, ça couvrait donc mon corps jusqu'au milieu des cuisses. Elle était jolie en plus de cela, il y avait un dragon sur le côté droit du torse.
Il ne me restait à attendre mon ami, j'avais encore un peu faim, et j'avais soif.

Pieces of the life I had before.

Message par Invité Lun 25 Nov - 1:18

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On ne pouvait dire que cette nuit avait été calme, pas après tout ce qui s'était passé. J'avais trouvé, alors que je me promenais dans les rues de l'Avventura, une amie inattendue. Et avec elle, nous étions allé chasser dans la forêt après avoir tenté d'ignorer souverainement l'influence que la pleine lune avait sur nos hormones et l'attirance qui nous avait liée. Lors de cette chasse bienvenue, Ellie avait vécu sa première transformation et nous avions été pourchassés d'abord par des humains, puis par un duo de loups enragés. Et bien qu'ils avaient une raison de nous avoir pourchassé - on était sur leur territoire - si Ellie avait été plus expérimenté ou si elle n'aurait rien risqué dans la bataille, je leur aurais flanqué une raclée. Quelque chose me disait que ces deux là étaient de jeunes loups et que je n'aurais pas eu de mal à les gérer à moi seul. Bien que mon intuition n'était pas toujours vérifiée. Et enfin, on était revenu au manoir de la jeune fille, et moi revenant à ma forme humaine complètement nu comme un vers. Et d'ailleurs, j'avais surement oublié dans l'excitation et l'adrénaline que la petite Oubliée n'était pas habituée à sa condition de loup : c'est à dire, à voir des loups nus comme un vers après leur transformation en humain.

L'absence de pudeur était quelque chose que partageait la plus part des êtres capables de se transformer. A force de se retrouver nus lors du retour de notre humanité, et le fait que la plus part du temps il y avait d'autres personnes autour, avaient grandement contribué à ce caractère commun. Cependant ce n'était pas le cas d'Ellie, dont le coeur s'emballa à la vue de mon corps nu. Cependant, elle acquiesça sur le fait que c'était plutôt sympa ce que l'on venait de vivre. Elle ouvrit la gueule et poussa un gémissement, qui ressemblait fort à une complainte de frustration. Pourquoi ne reprenait-elle pas forme humaine ? Ou peut-être était-elle incapable de le faire, ne sachant pas comment procéder. Lorsqu'elle s'étira de manière visible et délibérée, j'en conclus qu'il s'agissait de la deuxième option. Suite à cela, elle rentra dans le manoir et monta les escaliers. Pendant un instant je restai dehors, à me demander si elle pourrait parler à nouveau, et comment avait-elle fait pour le faire une première fois. Mais lorsque je la vis m'attendre en haut des escaliers, je refermai la porte et la suivit à l'étage.

Elle rentra dans une chambre en trottinant. La chambre était incrusté de l'odeur de l'ami d'Ellie, bien que son odeur très présente m'indiquait qu'elle venait très souvent dormir ici. Elle m'indiqua une commode qui était remplie de vêtements d'hommes, appartenant tous à son ami encore une fois. Puis la salle de bain. Étais-je censé mettre ces vêtements après avoir pris un bain ? Je supposai que c'était ce qu'elle était en train de me dire. Ça ne me plaisait pas des masses d'enfiler les vêtements qui empestaient l'odeur d'un autre mâle, surtout quelqu'un qui avait été proche d'Ellie. Je poussai un grognement bref, avant de me ressaisir. L'heure n'était pas à la jalousie, ni à un stupide besoin de suivre son instinct. Vu que mes vêtements étaient éparpillés dans la forêt - où je devrais retourner les chercher -, je n'avais pas trop le choix. J'allai donc à la salle de bain et pris une longue douche, le temps de laisser Ellie...ben faire ce qu'elle avait à faire. Puis j'enfilai les vêtements de son ami -cette partie fut si difficile qu'elle dut prendre presque autant de temps que la douche elle-même- et sortis de la salle de bain. Je retrouvai une Oubliée humaine, et vêtue, allongée dans le lit. Je vins m'asseoir à côté d'elle et je tentai une nouvelle fois de la faire parler, cette fois-ci de manière plus directe.

-Hey Ellie, dis-je d'une voix douce, alors comment tu as trouvé ta première transformation ?

Puis, ne sachant pas si le message sous-jacent était bien passé, je renchéris avec un brin d'inquiétude et d'hésitation dans la voix.

-Tu peux me parler...?

Message par Invité Mer 15 Jan - 1:51

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Bleeding out.

♕ Bran Marok & Ellspeth Bröhl. ♕


What borring life.

Mon coeur se serrait. Le plafond se rapprochait; les murs également. Devenais-je claustrophobe ? Non. C'était seulement mon imagination. Mon esprit qui courait vers l'homme dont je pense être amoureuse. Les yeux fermés; j'étais étalée sur le grand lit. J'y venais souvent. Je venais y dormir car il y avait son odeur. Elle commençait à disparaître. Mais elle était encore présente. Je reconnaîtrais son parfum entre mille. J'ai déjà essayé de courir partout dans les rues afin de trouver une trace de son odeur. Mais nulle part je n'y ai senti la douce odeur de vanille mélangée à la mûre sauvage. Nulle part je n'ai trouvé un cheveux doré. Comme s'il n'avait jamais existé. Je suis peut-être folle. Peut-être qu'en fait je suis allongée sur une table opératoire; attachée les yeux bandés et qu'on est en train de faire des expériences dans mon sub-conscient. Qui sait après tout ? Pas moi en tout cas; je ne le sais pas. Après tout comment est-ce possible d'autant souffrir et puis qu'il suffit d'un léger incident pour que la vie bascule vers la lumière ? C'est assez improbable; mais qu'en sais-je ? Je ne suis peut-être qu'un pion. Et je n'ai jamais eu d'amis. Souvent je me demande pourquoi je suis née. Arwen disait que chaque être; chaque objet; chaque moment a sa place dans ce monde et que rien n'arrive par hasard. Que l'hasard n'existe pas. Est-ce vraiment le cas ? Je n'en sais rien. Je ne sais rien. Je suis ignorante. Que suis-je pour lui ? Que suis-je vraiment ? Il ne me l'a jamais dit. Il n'a jamais voulu vraiment me le dire clairement. Toujours pas des métaphores. Je crois qu'un "je t'aime" ne doit pas être lâché par inadvertance. Mais là ? Non. Je n'en sais rien. Pourquoi je me pose toutes ces questions idiotes ?

Un homme était nu dans la petite pièce à côté. Je suis assez hésitante. J'aimerais lui sauter dessus; mais comment réagirait-il ? N'est-il pas plus jeune que moi en plus ? Il me semble que si. J'ouvris les yeux et tournai la tête vers la fenêtre ouverte. La lune était toujours pleine; et toujours haute dans le ciel. Le halo de la lune éclairait l'encadrement de la fenêtre et le sol jusqu'au lit. ça me donnait envie de fredonner une vieille comptine que j'avais apprise en écoutant aux portes des écoles.
Bran sortit de la salle de bain. Je ne l'avais pas remarqué avant qu'il s'assoit sur le lit à mes côtés.

-Hey Ellie, alors comment tu as trouvé ta première transformation ?

Ma première transformation... C'était... Extraordinaire. Toute cette adrénaline; cette  liberté. Quelle joie !
J'avais pensé tout cela; la réponse n'avait pas franchi mes lèvres.

-Tu peux me parler...?

Il insista; avec un peu d'inquiétude dans sa voix. Oui je peux. Je me redressai et ouvris la bouche.
_ TAIS TOI.
Je me figeai.
_ FERME TA GUEULE.
Je fermai les yeux. Crispée.
_ Tu n'as pas à parler sans que je te le demande; tu n'es rien. Tu n'es rien. Tu comprends ? Ce qui n'est rien n'a pas à parler.
C'est du passé. C'est passé. Pourquoi est-ce que cela revient maintenant ? ça ne peut pas. Je dois oublier. Comment ? Pourquoi me souviens-je de ça ? Ce n'est pas possible.
Je ne me rappelle plus de cette fois. Je ne m'en rappelais plus. Celle de mon père. Mon sang, ma chair.
J'inspirai et soufflai doucement et rouvris les yeux. Un sourire se dessina sur mes lèvres et penchai la tête sur le côté. Je pris le carnet sur la table de chevet et écrivis.

# Je suppose que c'était seulement sous le coup de la douleur. Laisse moi du temps. Mais j'ai aimé cette balade avec toi. C'était absolument extraordinaire et j'espère que tu voudras bien remettre ça.

Je souris de plus belle et m'assis talons sous les fesses.

You were different; it was evident.

© FICHE CRÉÉE PAR AMYLITH SUR LIBRE GRAPH MODIFIÉE PAR ANGEDUB.

Message par Invité Mer 15 Jan - 21:13

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Je pensais avoir laissé à Ellie le temps nécessaire afin qu'elle s'évade dans ses pensées pendant que je prenais une douche et que j'enfilais des vêtements. Mais lorsque j'étais revenu, elle était toujours ailleurs, dans un endroit où je n'avais pas accès. Y aurais-je d'ailleurs un jour accès ? Je me demandais si un jour nous serions assez proche afin que nous échangions nos souvenirs, nos sentiments, nos pensées. Que nous partagions nos expériences, nos vies...Mais, depuis quand cela me préoccupait-il autant ? Je ne m'étais pas rendu compte à quel moment je m'étais assez attaché à elle pour qu'elle devienne dans mon esprit une personne avec qui j'aurais aimé partager de l'amitié, ou plus qui sait. Nous avions juste chassé ensemble, et pourtant, cela avait créé un semblant de lien. Surement était-ce pour cela que les loups aimaient tant chasser en meute, afin de resserrer les liens et des les approfondir. Ou peut-être étais-je juste en train de partir dans un délire totalement infondé et à sens unique. Et pourtant, dans l'air flottait le parfum atténué, faible, mais perceptible du désir. Mais cela ne voulait strictement rien dire. Non seulement désir ne rimait pas forcément avec proximité émotionnelle, mais de plus celui-ci était surement alimenté par la pleine lune qui brillait dans le ciel et venait éclairer une partie de la chambre. Mais à quel point l'astre de la nuit influençait ce facteur ? Pour elle ? Pour moi ? Etais-je en train de surestimer ses effets, ou tout cela n'était une illusion que d'une nuit, que de quelques heures. Et pourquoi toutes ces questions flottaient dans ma tête alors qu'il n'était pas dans mon habitude de me triturer l'esprit autant.

Les battements du coeur d'Ellspeth étaient légèrement plus rapides qu'à l'accoutumée, mais je ne pouvais faire de déduction quand aux raisons de ce phénomène. A la place je m'assis sur le lit non loin d'elle, profitant de sa chaleur et du parfum exquis qu'elle exhalait. Ces effluves enchanteurs qui m'avaient bercé dès notre première rencontre, dans la rue, quelques heures plus tôt. Elle ne sembla se rendre compte de ma présence que lorsque mon poids vint peser sur le lit, ce qui me fit penser qu'elle était là encore perdue dans les méandres de son esprit, puis elle se retourna vers moi au son de ma voix. Sa joie et son excitation explosèrent dans la pièce, faisant briller ses yeux d'une lueur qui aurait pu paraître enfantine sur elle, au lieu de la lueur prédatrice que l'on s'attendait à voir pour ce genre de réponses. Mais cette explosion d'émotion était silencieuse. Mais lorsque je lui demandai en insistant si elle pouvait me parler, elle ouvrit la bouche. Pendu au bout de ses lèvres, je m'attendais à enfin retrouver le son de sa voix, comme dans la clairière précédemment, et je voyais dans ses yeux que ce n'était pas l'envie qui lui manquait de répondre. Mais d'un coup, les émotions qu'elle ressentait deux secondes plus tôt s'évanouirent et laissèrent leur place aux pestilences de la peur et de la frustration. Elle se figea. Puis ferma les yeux. Un mauvais souvenir. Et un d'importance semblait-il. Etait-ce ce fait, dont elle venait de se souvenir, qui lui avait bloqué l'accès pendant si longtemps à la parole ? Et quel était donc ce souvenir dont elle portait visiblement encore les traumatismes ? Le saurais-je jamais ? J'eus soudain envie de la prendre dans mes bras. Mais quelque chose m'en empêcha. Ce n'était peut-être pas le bon moment...Elle prit une profonde inspiration. Souffla. Puis rouvrit les yeux.

Elle me sourit en penchant la tête sur le côté, ce qui me fit étrangement pensé aux loups. Mais je ne me laissai pas duper par son sourire et j’abhorrais toujours une expression mi-inquiète mi-méfiante sur mon visage lorsqu'elle prit son carnet.

"Je suppose que c'était seulement sous le coup de la douleur. Laisse moi du temps. Mais j'ai aimé cette balade avec toi. C'était absolument extraordinaire et j'espère que tu voudras bien remettre ça."

La douleur, du temps...voilà ce qu'il lui fallait pour prendre la parole. Je comprenais. Tout à fait. Mais je ne pus empêcher une vague fugace de déception s'emparer de moi, alors qu'elle s'asseyait, tout sourire, sur ses talons sur le lit. A mon tour je lui offrir un sourire resplendissant, et sincère pour ce que j'allais dire.

-Eh bien ce sera quand tu voudras ma chère. Je serai toujours là si jamais il te reprendrais l'envie d'hurler à la lune de nouveau, fis-je avec un clin d'oeil. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti si bien lors d'une chasse.

Mais ne pouvant m'empêcher d'y penser, une autre question vint sur le bout de ma langue, brûlante de sortir. Je pris une profonde inspiration, me retrouvant plongé dans l'univers d'odeurs de la pièce, me rappelant qu'il fut un tant, elle n'avait pas été seule mais accompagné d'un homme. Sur cette partie aussi j'étais curieux. Qui était exactement cet homme pour elle, et où était-il à présent ? Pourquoi avoir laissé cette jeune hybride seule...Mais chaque chose en son temps. J'aurais le loisir de lui poser d'autres questions, si toutefois elle me le permettait bien sur. Prenant une autre inspiration, je décidai de me lancer.

-Qu'est ce que c'était, il y a deux minutes ? dis-je d'une voix, sérieuse mais un peu légère. Ce souvenir qui t'a assailli lorsque tu as ouvert la bouche. Je ne veux pas te brusquer, mais si tu veux en parler, ça te ferait peut-être du bien et je suis là. Alors...

La fin non-prononcée de cette phrase était "accepterais-tu de me faire confiance ?" mais je n'avais ni le courage, ni l'envie de poser cette question à voix haute. Alors je laissai l'interrogation en suspens...

Message par Invité Ven 14 Fév - 19:43

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-Eh bien ce sera quand tu voudras ma chère. Je serai toujours là si jamais il te reprendrais l'envie d'hurler à la lune de nouveau. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti si bien lors d'une chasse.

Je dois être contente; je suppose. Donc je pense que je le suis. Oui. Je suis contente. Cette soirée était tout bonnement extraordinaire. Je remettrais ça dès maintenant si je n'étais pas aussi fatiguée.

-Qu'est ce que c'était, il y a deux minutes ? Ce souvenir qui t'a assailli lorsque tu as ouvert la bouche. Je ne veux pas te brusquer, mais si tu veux en parler, ça te ferait peut-être du bien et je suis là. Alors...

Le souvenir. Lequel... Celui là. Celui qui est remonté à la surface. Celui qui fait serrer mon coeur... Me propose-t-il de lui en parler ? Je ne l'avais jamais fait. Même à Jace. Je restais silencieuse quant à mon passé. Je lui avais raconté un peu, mais pas tout.
Et puis comment pourrais-je lui dire ? Je n'arrive pas à parler. J'ai réussi plus tôt... Comment cela se fait ? C'est bizarre.

« - Ellie tu es comme une petite fille que je dois protéger. J'ai envie de te protéger, alors permets le moi. Raconte moi.
Je secoue la tête.
- S'il te plait. Ne me gâche pas une chance de pouvoir t'aider.
Est-ce ça ce que je suis pour lui ? Une petite fille à protéger ? Et quand je serai en sécurité je ne serai plus rien. Mais il sembla lire mes pensées. Le pouvait il au moins ? Je ne sais pas. Je ne sais toujours pas ce qu'il est.
- Ellie, tu es aussi mon amie. Je t'aime fort, énormément. Je veux t'aider, c'est ce qu'un ami fait non ? Aider ses amis, prendre soin d'eux. Allez.
Alors j'acceptai. J'ai pris une feuille et j'ai commencé à écrire mon histoire. »

Jace avait conservé la feuille, je le sais.
Je me lève. Je me dirige vers la commode et ouvre le petit tiroir du haut. La feuille est là. Dans une pochette. Je l'ouvre. Des feuilles, des photos en tombent. Je n'avais jamais vu cette pochette avant. Je savais juste qu'il rangeait les papiers importants dans cette commode.
Je ramasse quelques feuilles. Il y a des photocopies de photos. Des photos de moi. Des photos de moi à tout âge. Même avant que l'on se rencontre. De moi. De moi endormie, de moi éveillée, de moi torturée, de moi violée. Non. Ce n'est pas possible... Je regarde les autres feuilles. Mon acte de naissance, un contrat signé au sang. Le sang de Jace. Je le sais car le rouge est encore vif, presque encore...Chaud ? Coulant ? Je fixe l'écriture. Elle est parfaite, penchée vers la gauche. Italique gauche. Belle, précise. Mais ce n'est pas signé Wayland. C'est étrange, c'est signé Morgenstern. Je n'ai jamais entendu ce nom. Et au lieu de Jace, le prénom noté est Jonathan. Qu'est-ce donc cette supercherie ? C'est pourtant l'écriture de Jace Wayland.. Je ne comprends pas.
Cela fait un moment que je fixe cette signature. Je me retourne vers Bran et me force à sourire. Je ne pense pas pouvoir assez lui faire confiance pour lui dire ceci. J'espère que mon sourire est sincère. Je prends le carnet et écris:

- Ne t'en fais pas. J'ai juste revu la mort d'un être cher.

Je savais un peu mentir. Et puis c'était facile par écrit. D'extérieur aussi, ça pouvait aller. Cela faisait un moment que j'avais appris à me forcer à sourire, à paraître heureuse. J'ai souvent dit que tout allait bien.
C'est bon.
Mais c'est un ami. Mais.. Jace aussi. Et... Il m'a trahie. Je ne comprends pas. Il a dit qu'il était mon ami, qu'il ne me trahirait pas.
Il m'a dit qu'il ne me trahirait pas. Pourtant...
Pourtant.
Pourtant.
Je range la pochette et retourne m'asseoir auprès de Bran. J'écris:

- Quand dois-tu rentrer ? J'ai très soif. On pourrait sortir quelque part ?

Je ne suis jamais vraiment sortie. Je pourrais découvrir.
C'est une nuit de découvertes.. Bonnes ou mauvaises. Quelle ironie.

Je me lève et passe devant un miroir. Oh. Je ne suis pas habillée. Je porte toujours la grande chemise de Jace. Le dragon a l'air de mordiller mon sein. Il n'aurait pas vraiment grand chose à manger, mais bon.
Je regarde Bran.

Message par Invité Mer 26 Fév - 17:24

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La jeune hybride était étrange, mais captivante. Elle faisait preuve d'une telle facilité à se perdre dans ses pensées, même en la présence de quelqu'un d'autre, que cela en devenait inquiétant, bien que mignon. Je n'avais jamais vu chose pareille, une fille avec la tête autant dans les nuages. Et je me demandais d'ailleurs qu'elle était la raison de cette habitude chez elle. Son mutisme peut-être ? Je n'en savais rien. Cependant, lorsque je lui répondis, elle sembla hésiter un peu avant de sourire sincèrement. Quelque chose la tracassait, j'en étais sur. C'est alors que je posai ma deuxième question, et cette fois-ci, elle fut perplexe un moment avant de retrouver son fil. Comme si ce qui venait de se passer quelques secondes plus tôt avait déjà été relégué dans un recoin perdu de son cerveau. Je me sentis coupable quelques secondes de lui faire revenir ce souvenir à la mémoire. Mais j'avais besoin de savoir ce qui lui occupait tant l'esprit, ce qui déclenchait en elle de telles émotions. J'avais envie de mieux la connaître.

Et alors qu'une lumière de reconnaissance et de réflexion commencèrent à illuminer le regard d'Ellie, elle fut de nouveau happée par ses souvenirs. Cette fois-ci pourtant, ce n'avait pas semblé en être un mauvais. Elle se dirigea alors vers le tiroir comme si elle avait eu une illumination, et se mis à chercher quelque chose. Au bout de quelques secondes, elle sembla trouver ce qu'elle cherchait et releva sa tête un peu, tenant quelque chose entre les mains. Je ne pouvais pas voir ce que c'était car son dos me cachait la vue. Mais je devinai à la raideur de ses épaules et se sentiment de malaise polluant l'atmosphère que cette chose ne devait pas être quelque chose d'agréable. J'aurais pu me lever en une fraction de seconde et me retrouver à côté d'elle, l'enrouler dans mes bras afin de la préserver de tous ces mauvais souvenirs qui semblaient lui mener la vie dure, arracher cette chose dans ses mains et la déchirer en lambeaux. J'étais pris d'une soudaine montée de colère, aussi brusque que puissante, qui fit étinceler mes yeux de la couleur dorée du loup. J'avais envie de tout détruire, réduire en miette tout ce qui pourrait lui nuire. Mon loup avait des instincts très protecteurs envers elle, et notre incapacité à agir ou à comprendre le rendait agité. Mais je restai assis calmement, en apparence, sur le lit, attendant qu'elle dise ou fasse quelque chose.

Finalement elle re-déposa la feuille qu'elle venait de prendre et me fit face avec un sourire. Sur son carnet était écrit : "Ne t'en fais pas. J'ai juste revécut la mort d'un être cher". Et je sus qu'elle ne disait pas la vérité. Non pas à cause des battements de son coeur, ni un quelconque marqueur olfactif ou autre. Mais juste parce que je le sentais. Au plus profond de moi, je le sentais...
Mais je n'insistai pas. A la place, je hochai la tête en signe d'acquiescement et lui rendis son sourire. Elle rangea quelque chose dans le tiroir qui ressemblait à un dossier, puis elle vint s'asseoir à côté de moi sur le lit. Comme à chaque fois, je savourai l'envahissement de mes sens par ce parfum exquis et m'en délectai paisiblement. Elle écrit de nouveau sur son carnet, me demandant à quelle heure je devais rentrer, qu'elle avait envie de sortir pour boire. A la première phrase, un sourire sincère vint trouver sa place sur mes lèvres. Cela faisait longtemps que personne ne m'avait donné de couvre-feu. Ma tante me laissait vivre ma vie comme je l'entendais. Alors je décidai de lui dire ce qu'il en était, tout en libérant le lit de mon poids.

-Je n'ai pas d'heures pour rentrer. En fait, je vis avec ma tatie, qui est humaine. Elle connaît ma nature et elle est très compréhensive. J'ai toujours éprouvé le besoin d'être autonome, libre, et elle m'a toujours laissé faire.

Pendant que je parlais, Ellie s'était levée pour aller se regarder dans le miroir. Elle était toujours en chemise, uniquement presque ; pas le meilleur accoutrement pour sortir de nuit dans les rues de la ville. Quant à moi, j'avais un t-shirt et un jean auquel je n'étais pas familier, mais j'avais commencé à m'habituer à l'odeur de l'homme qui les portait d'habitude et je parvenais donc à l'ignorer.
Afin de laisser un peu d'intimité à la jeune hybride, je descendis et me dirigeai vers l'entrée. Une fois dehors, je flairai l'odeur des deux loups qui nous avaient attaqué plus tôt. Elle était diffuse et légère, signe qu'ils ne s'étaient pas attardés et n'étaient plus dans les parages à présent. Je me concentrai alors sur les bruits de la maison, repérant le coeur de ma nouvelle amie, et j'attendis qu'elle sorte avant de me retourner vers elle. Se faisant, par une invitation muette, je lui tendis la main afin que nous commencions notre marche à travers les rues pour trouver quelque chose à boire à notre amie à moitié vampire...Mais quoi ?

-D'ailleurs, quel genre de soif as-tu, Ellie ?

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