| par Invité Lun 15 Sep - 22:57
| Je n'étais pas très fan des combats avec des armes, mais cela pouvait pimenter le combat dans le cas ici présent. A mains nues, il avait beau être rapide, il ne rivaliserait pas avec notre force brute à nous les lycans. Mais dans tous les cas, la différence de vitesse ou de force n'était pas assez grande pour que cela soit réellement décisif dans un combat comme le notre. Il n'en était pas moins qu'à mains nues, je pouvais aisément penser que j’étais surement meilleur que lui. Et si ce n’était pas le cas, cela rendrait les choses que plus intéressantes comme dit plus haut. L’affrontement allait commencer, et après quelques palabres échangées les hostilités commencèrent. Après avoir explosé l’ampoule du plafond, la seule qui éclairait un tant soit peu la pièce, cette dernière fut plongée dans une semi-pénombre qui devait dans tous les cas lui être profitable. Autant que faire se peut, pourquoi ne pas l’affronter en pleine possession de ses moyens, il n’aurait ainsi pas d’excuses si jamais la défaite venait à frapper à sa porte. Je ne disais pas avec certitude que je gagnerais, ni que je perdrais, seul l’avenir nous le dirait. Mais je ne comptais pas perdre contre cet homme bizarre. Et quelque part, l’obscurité m’était bénéfique à moi aussi tout compte fait, car contre un adversaire comme celui-là la vision était quelque chose de tout à fait illusoire. L’obscurité me permettrait ainsi de me focaliser plus facilement sur mes autres sens. Alors qu’il retombait supposément dans mon dos, je me retournai afin de lui faire face et de contre-attaquer à mon tour.
Ma glissade ne rencontra bien évidemment que l’air, et me relevant rapidement, j’enchaînai par un coup de poing qui, encore une fois, ne rencontra que le vide. C’était une petite ruse connue et facile à esquiver, mais je prenais toujours le temps de tester mon adversaire au début d’un combat même si je l’avais déjà rencontré auparavant. Cela me permettait de connaître un peu le rythme de mon adversaire et de m’échauffer par la même occasion. Et je devais avouer que le timing de ses esquives n’était pas mauvais. Puis ce fut son tour de m’attaquer alors que je me retournais pour lui faire face. Il fonça vers moi, mais comme je m’y attendais, une fraction de seconde avant qu’il ne frappe il disparut dans l’obscurité. Et commença alors son petit tour de passe-passe quelque peu agaçant mais auquel je m’y attendais. Il disparaissait et réapparaissait, m’assénant entre temps des coups d’estocs. Je savais à quel moment il réapparaissait grâce à mes sens et j’aurais pu éviter les entailles, mais esquiver totalement ses coups m’auraient empêché de contre-attaquer et mettre fin à son petit jeu. De plus, les petites entailles que je lui laissais m’infliger afin de me synchroniser à son rythme –régulier donc facile à anticiper - guérissaient presque aussi vite qu’ils apparaissaient. Après quelques secondes d’adaptation et que j’avais trouvé le bon timing, je posai ma contre-attaque. A peine se fut-il re-matérialisé que je ne lui laissai pas le temps de contre-attaquer et lui décochai un coup de poing qui l’envoya valser tout en faisant saigner sa lèvre.
Un petit sourire effleura mes lèvres, un sourire qui ne tarderait pas à s’accentuer avec l’excitation et la joie du combat. Car tout comme ma petite ruse du début, je savais que mon adversaire ne s’y était pas encore mis sérieusement. Cela pourrait paraître plutôt violent pour certain, mais nous étions toujours au stade d’échauffement, de période test ou l’un comme l’autre testions notre adversaire afin de prendre correctement le rythme du combat. Nous continuâmes nos petits jeux encore quelques secondes voir quelques minutes, pendant lesquelles quelques coups pas très sérieux étaient en train de s’échanger. Certains portaient, d’autres non, et des deux côtés il était clair que nous nous amusions plus qu’autre chose. Un large sourire pouvait à présent se voir clairement sur mon visage, et à ma très grande surprise c’était aussi le cas pour le démon qui me faisait face et qui n’avait jusqu’à présent montré aucun signe d’émotion quelconque. Des frissons de plaisir parcourraient mon épiderme comme des courants électriques alors que je me contenais pour augmenter la cadence. Mais alors que ces pensées me traversaient l’esprit, je remarquai au fur et à mesure que la cadence de ses coups ainsi que la force qu’il y mettait augmentait progressivement, et d’abord surpris par ces changements il commença à prendre l’avantage. Mais petit à petit à mon tour, j’augmentai mon propre rythme afin de suivre le sien, et se fut comme une libération. Je sentais enfin mes muscles se délier, s’éprouver face à cette nouvelle épreuve, et je me sentais en vie de manière la plus exquise qui soit : sentir chacun de ses muscles en actions, éprouvant cette sensation enivrante de force et de rapidité sans pour autant en finir en quelques secondes. La dernière personne avec qui j’avais ressenti cela était un certain « Danou » de son surnom, un loup qui était décédé et était revenu à la vie grâce à l’invocation d’une darkness du nom de Nahelle.
Un long moment plus tard, alors que je ne transpirais même pas encore, nous nous arrêtâmes de bouger rapidement afin de se regarder face à face et tourner en un cercle parfait qui respectait notre distance mutuelle de sécurité. Une distance sur laquelle lui comme moi étions capable d’esquiver n’importe quelle attaque venant de l’adversaire. Je n’étais pas le moins du monde essoufflé et j’aurais pu continuer ainsi pendant des heures presque littéralement. Notre endurance était l’un de nos atouts. Mais je doutais que ce n’était pas son cas à lui, et je ne comptais pas l’épuiser avant d’avoir pris connaissance de tout son potentiel. Sa lèvre saignait, quant à moi des marques de sang maculaient mon corps mais les quelques entailles qu’il m’avait infligées s’étaient déjà refermées. Seul un petit fourmillement persisterait encore quelques secondes avant de s’estomper. Lui par contre n’aurait pas cette chance si je le touchais avec mes griffes ou mes crocs par exemple. C’est alors que mon adversaire m’adressa la parole. Passer aux choses sérieuses ? Mon sourire s’agrandit encore – si c’était possible - et j’acquiesçai.
-J’en conviens. J’attends donc de ta part que tu fasses de même. Je tiens à te préciser, je ne te ménagerai pas.
Et sans attendre de réponses, mes yeux virèrent au doré et le changement s’opéra. Pour la plus part des lycans, le changement prenait au moins quelques secondes, voir plusieurs minutes pour certains. Le mien ne durait qu’une seule seconde. Seconde durant laquelle ma forme de loup explosait presque littéralement à travers celle de l’humain pour pouvoir s’exprimer. Je l’avais fait au cours de ma vie des milliers de fois, tant et si bien que ce processus était devenu naturel et pratiquement indolore. Une seconde j’étais un adolescent d’1m80 aux cheveux et aux yeux noirs, la seconde d’après j’étais un loup blanc d’1m50 aux yeux doré tout en muscle et en fourrure. Attendant que lui aussi prenne sa forme démoniaque dont je me rappelais très bien, je démarrai les hostilités. Avec ma forme de loup, je n’étais peut-être plus capable de tenir des objets ou même d’être aussi habile qu’un bipède, mais j’étais à présent au maximum de ma force et de ma vitesse. M’élançant rapidement vers mon adversaire, je fonçai droit sur sa jambe tentant de la mordre avec mes crocs sans pour autant la saisir. Mon nouvel afflux de vitesse et de puissance me permis d’être sur lui en deux foulées rapides. Mon but n’était pas de le tenir, mais de déchirer le muscle de son mollet tout en passant sur le côté. Je m’arrêtai donc pas et terminait ma course quelques mètres plus loin tout en me retournant vers lui. |
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