| par Invité Jeu 9 Aoû - 11:33
| Le lendemin de ma soirée avec Néro, nous étions sortis de manière séparée. Je ne savais pas ce qu'il allait faire, mais moi je m'étais dirigée vers la forêt corrompue. J'adorai cet endroit où plus rien de vivait. Des arbres calcinés, déracinés, des plantes devenues inexistantes, s'étendaient à perte de vue. Un paysage de désolation, parfait pour un être de la nuit comme moi. J'avais pris du sng à Néro avant de partir tandis que je lui avais moi même offert une veine. Résultat de la manoeuvre: j'étais en parfaite forme. J'avais suivis mon homme par télépathie jusqu'à un bar où il avait visiblement trouvé une serveuse du nom de Saphira un peu trop à son goût pour moi. Je l'avais donc réprimandé à plusieurs reprises. Heureusement qu'il ne prenait pas la jalousie comme un défaut, sinon j'aurai fait exploser les scores... Bref, je marchais dans ce paysage calciné, repensant à la magique soirée que j'avais passée en sa compagnie. Je me demandai comment allait ce petit serveur.. Il devait être dans un drôle d'état. Un bras cassé et aucun souvenir de l'incident, ça doit faire drôle quand même. Je souris à ces pensées. Il allait devoir rester chez lui un bon moment, parce que servir des clients avec un bras en moins... J'étais soulagée cependant qu'à part Néro, il n'y ait pas âme qui vive ici pour suivre mes pensées, bien que je n'ai, comme à mon habitude, aucun remord. Je marchais simplement, en repensant aux derniers événements et à la manière dont ma vie avait subitement basculée. J'étais passée de la vampire sans foi ni loi, qui tue par plaisir et pas seulement pas besoin, qui ne tôlérait personne, à la même vampire, mais avec une petite pointe d'humanité arrivée avec Néro. Comment avais-je réussi à devenir aussi accro à un autre ? Je ne m'étais pourtant jamais occupée de personne à part moi, et je me retrouvais à prendre volontairement soin de lui. Il manquait un chiffre à l'équation et ça m'ennuyait. J'avais beau avoir un coeur au repos éternelle, il trouvait encore le moyen de me créer des tourments. Se pouvait-il, contre toute attente, qu'un vampire, même aussi vieux que Néro, puisse craquer pour une, et une seule, personne de manière aussi forte ? Bon, il était vrai que je l'avais quand même un peu poussé à me tomber dans les bras... Mais une fois l'hypnose terminée, qu'est-ce qui l'avait poussé à rester ? Il avait forcément été retenu par quelque chose. Et cette chose pouvait très bien être des sentiments.
Un changement dans l'air ambiant me ramena à la réalité. Quelqu'un venait d'apparaître dans le coin et, sans s'en appercevoir peut-être, il faisait un boucant incroyable. Ca ne pouvait pas être un vampire: il serait beaucoup plis délicat et ne ferait pas autant de bruit en marchant parmis les débris de feuilles. Cette personne là ne semblait pas s'en rendre compte. Peut-être parce qu'il fallait une perception de vampire pour le sentir ? C'était fort possible... En tout cas, l'odeur qui émanait de cet être m'était inconnue. Il était vrai qu'en 118 ans d'existence, je n'avais pas prit conscience de toutes les créatures surnaturelles existentes. Mais bon, son aura avait plutôt l'air bénéfique, donc ce n'était pas étonnant que je ne reconnaisse rien... Mais bon, si c'était une créture de lumière, elle allait sans doute venir règler des comptes ancestraux avec ceux qu'elle considérait certainement comme ces pires ennemis. Je me disai que j'avais quand même de la chance, car je doutais qu'elle m'ait repérée et j'avais toujours l'effet de surprise. Mon silence jouerait en ma faveur quand nous nous croiserions. Je rôdai à présent dans la forêt, tel un fauve en chasse, où seuls ses sens tournent à plein régime pour détecter une proie. Et bondir. Un seul geste, un seul souple, et un trop plein d'élégance pure due à sa nature. Un prédateur. C'était bien ce que nous étions, nous les vampires. L'instant de la traque, de la chasse, et de la mise à mort coulait depuis des millénaires dans nos veines. L'espèce de déclic mental du au lien entre Néro et moi me tira de ma contemplation. Je dus me déconnecter de la réalitépour l'entendre et lui répondre, ce qui était plutôt dangereux alors que je ne sais quelle être me tournais autour:[/i]
"Tu ne crois pas que tu t'enflammes un peu trop là ?" "Tu me connais mal ! C'est juste ce qu'il faut. Après tout, c'est vrai..."
Quand je me reconnectai à la r"alité, je sentai que la présence ce rapprochai. C'était le moment. Soit je choisissai de me dévoiler en me rapprochant, soit je m'écartai pour la laisser approcher et la prendre au piège. Je décidai en un clin d'oeil: j'allais attendre. Le problème restait de se dissimuler dans cet univers où plus rien n'était entier. Comme une aubaine, un arbre était tombé à proximité, m'offrant une cache idéale pour tendre une ambuscade. Je le rejoignai en quelques enjambées rapides, sautai par dessus et m'allongeai de l'autre côté, loin de la vue de la créature. J'attendis ainsi qu'elle se montre... |
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