- Je vous crois sur parole. Cependant la marionnette que j’étais par le passé ne demandait jamais la moindre explication lorsqu’il fallait faire le sale travail à leur place. J’en avais même oublié la peur de mourir, si bien que je ne craignais pas pour celle d’autrui. Du plus avare des guerriers jusqu’à la femme la plus désobéissante…Jusqu’à l’enfant le moins utile au combat. Puis-je me considéré encore en partie humain après de telles atrocités sans avoir eu le moindre regret au moment de leur mort?
En effet, tout ce qui représentait la honte du clan devait mourir sans avoir aucune autre option. Ses supérieurs étaient des manipulateurs qui n’ont fait qu’accroître leur talent aux fils des ans et faisait porter le chapeau à d’autres la responsabilité qui leur était dû. Tout le monde était au courant de la sauvagerie de Jean Dame et lorsqu’il fallait tuer sans hésiter, il était apte à accomplir les tâches les plus malsaines. Il ne prenait jamais un camp, le néko exécutait toutes les tâches, même si cela devait impliquer que tout le monde devenait son ennemi. Ce meurtrier, qui était censé protéger le chef ne se trouvait jamais sur place quand on avait besoin de lui. Par contre, même le chef du clan ne pouvait vraiment faire confiance à cet être qui n’avait plus rien d’un guerrier, mais un véritable démon. Étrangement Amélia et son petit frère Genkishi non plus n’était jamais près de lui.
- Amélia ne pouvait remplacer son paternel plus tard, car son père voulait que cela soit un homme de sa lignée qui prenne les devant et donc c’est pourquoi il lui avait donné un nom européen, qui pour lui était dénué de sens, alors qu’il avait donné le titre de chevalier fantôme en japonais à son fils. Je savais qu’ils me suivaient dès qu’ils le pouvaient pour me regarder faire mes horreurs, mais je ne leur faisais pas vraiment attention.
Amélia était celle qui l’avait mené dans sa cage à l’âge de 5 ans, alors qu’elle avait à peine un an de plus que lui à moment-là. À plusieurs reprises après l’un de ses combats qui l’épuisait à chaque fois, quelqu’un venait furtivement poser ses doigts sur ses oreilles de félin lui caresser tandis qu’il dormait profondément. Avec le temps, il était devenu capable de reposer son corps sans vraiment s’endormir, mais tout de même à la limite entre la réalité et le rêve. C’est à ce moment qu’il finit par se rendre compte qu’elle venait une fois de temps à autre lui caresser la tête pour ensuite disparaître peu de temps après sans faire de bruit. De plus, elle avait assisté à la plupart de ses combats, toujours plus captivé au fil des adversaires qu’il devait affronter. Ensuite elle se voulait discrète pour le voir à l’œuvre lorsqu’il acceptait de tuer un esclave pour un entraîneur ou bien de tuer un élite pour un autre qui se voulait d’obtenir à lui seul une promotion. Ce qui la fascinait le plus, c’est que Jean Dame ne demandait jamais de récompense, il le faisait parce qu’il aimait ce qu’il faisait. Genkishi quand à lui ne venait pas assister à la mort sanglante que le néko offrait à ses victimes, mais plutôt pour ses techniques de combat et sa ruse qu’il utilisait souvent contre des guerriers plus forts que lui.
- Ces deux-là étaient inséparables malgré leur passetemps qui s’opposaient. Amélia aimait me voir tuer des gens alors que Genkishi aimait me voir combattre. Plus tard, le chef du clan voulait que je me charge de l’éducation de celui-ci pour en faire un guerrier fort et impitoyable sous la surveillance d’un de ses hommes de confiances évidemment. Cependant, Amélia était quelqu’un de très autoritaire et surtout très protectrice envers son petit frère. Donc pour faire ma part de travail j’ai été obligé de faire plusieurs compromis et pour la plus grande surprise de tous, j’étais encore capable de bien me conduire avec ces deux petits diables. Dit-il avec un sourire moqueur.
Pendant des mois, Jean Dame avait donné des leçons de survie et un entraînement poussé au corps à corps à un garçon qui avait 7 ans de moins que lui. De plus, le guerrier devait se contenir pour ne pas déclarer la chasse à Amelia, qui tentait de lui jouer des mauvais tours à chaque fois que son frère en bavait un peu trop. Pendant un court instant, il était redevenu Jean et ce fut l’un des souvenirs qu’il chérissait le plus jusqu’à aujourd’hui.
- Cependant plusieurs fois dans la nuit, des hybrides atteints d’une folie meurtrière venaient s’en prendre à ceux que je devais protéger. Pour leur survie, moi et bien d’autres guerriers avions affronté ce qui semblait n’être dorénavant plus que des bêtes assoiffés de sang. Certains des nôtre voulaient retraiter, mais je tuais aussitôt le premier à le faire. Si tout le monde était pour s’enfuir, nous serions morts peu de temps par la suite et je n’avais pas le temps de le faire comprendre avec des mots. Après seulement quelques jour, nous n’avions presque plus rien et pourtant j’ai encore tué jusqu’à en arriver au point de non-retour.
Enfin une nuit où il n’y avait aucune attaque de la part de ces fous. Mais le plus étrange, c’est que les troupes qu’ils avaient affrontées jusqu’ici étaient des gens qu’il avait déjà vu. Tous des esclaves, des gardes ainsi que plusieurs élites avaient été atteint par ce délire meurtrier. De plus, ils agissaient de la même manière que sa mère lors de leur dernière rencontre. Est-ce que tout cela était lié ou bien seulement une coïncidence? Sa pause fut de courte durée alors qu’un crie se fit entendre dans la tente du chef. Jean Dame fut le premier à rentrer dans la demeure pour y retrouver un vieillard dénué d’humanité, prêt à bondir sur tout ce qui se trouve sur son chemin.
- Je savais que j’aurai dû me laisser manger sur place, mais quand on a survécu à d’innombrables combats toute sa vie…L’instinct prime sur tout le reste.
Cet homme n’avait pas toute sa jeunesse et le néko n’avait eu aucun problème à mettre un terme à sa folie. Genkishi avait vu la scène, mais ne semblait pas affecté par la mort de son père. En fait il avait attendu la venue de son professeur pour l’informer de la demande d’Amélia.
- Allez la rejoindre au lac à la limite du village à l’Est. Je vais prévenir les gens de ce qui s’est passé ici et de la folie de mon père envers vous. Tout va s’arranger faites-moi confiance.
Il était mauvais menteur et Jean Dame savais qu’on pouvait facilement le manipuler.
- J’étais quelqu’un de dangereux et tout le monde le savait…même lui. Donc lorsque j’entendis au loin qu’on me traitait de traître et de meurtrier, je pensais enfin avoir compris ce qui se passait, mais je ne pouvais pas dire qui tirait les ficelles.
Sans même la prévenir, Zefra prit la main de Leann pour l’aider à se relever, puis l’emmenait dans les bois en direction d’un endroit qu’il avait déjà visité avant de la rencontrer.
- Cet endroit n’a pas réellement changé depuis que je suis parti. Toujours aussi peu accueillant et pas grand-chose à y trouver. De ce que je me rappel, la terre s’était abreuver du sang de toutes les victimes tomber au combat quand j’étais ici. La beauté dans cette forêt c’est fané à une incroyable vitesse au fil du temps. Moi et mon ancien clan fait peut-être partie de l’une des causes de ce pourquoi elle s’appelle la forêt corrompue aujourd’hui. Cependant aucun moyen de le prouver.
Il ne voulait pas non plus l’à forcer à le suivre, mais si elle voulait connaitre le fin mot de l’histoire, autant lui montrer l’endroit où tout s’est terminé. Maintenant qu’il partait en direction du lac, il avait l’impression de refaire les mêmes pas que par le passé lorsqu’il devait rencontrer Amélia là-bas.
Il ne paniquait pas, au contraire il restait calme, prêt à tuer celle qu’il avait finis par aimé à force d’être avec elle et pourtant il voulait savoir pourquoi elle avait agi ainsi. Il était sorti du feuillage des arbres pour retomber sur ses pieds et faire face à la personne qui se tenait devant lui, entouré de fleurs dont les pétales étaient rouge comme le sang. Rouge comme la pupille de son œil gauche, là où d’habitude elle porte son cache-œil, qui dorénavant se trouvait dans sa main droite. Un sourire s’était dessiné sur le beau visage de la néko avant qu’elle se courbe telle une noble devant lui pour l’accueillir.
- C’est ici que tout s’est joué et où j’ai tout perdu. C’est la dernière partie de l’histoire.
Dit-il à Leann, alors qu’ils venaient d’arriver au lac où il s’était précédemment nettoyé après son exercice qui l’avait totalement épuisé.