Après cette mise en mort, plutôt pitoyable, Kyarra pensait sa crise passée. Mais ce n’était pas le cas. Elle n’avait jamais vraiment eu de raison d’être jalouse jusqu’à maintenant, c’était peut-être pour ça que ce sentiment ne la quittait pas. Est-ce que la louve en elle qui accentuait cette émotion ? Probable, elle était plus possessive qu’elle. Continuant de se monter la tête toute seule, elle ne fit pas attention où elle se dirigeait. Elle fut surprise de voir la porte et une pancarte annonçant un bar accrochée sur celle-ci. Elle songea à faire demi-tour, ce n’était pas le genre d’endroit que fréquentait la louve. Pourtant, au lieu de tourner les talons, elle poussa la porte de l’établissement. En ce début de soirée, il commençait à y avoir du monde. Du petit groupe d’amis parlant trop fort à l’homme en quête d’une proie à séduire, passant par la femme entre deux âges se faisant passer pour une ado. Entre des gens qui viennent pour se bourrer pour le plaisir et ceux qui ne sont là que pour chercher un partenaire d’un soir, la scène était lamentable.
Kyarra prit tout de même la direction du bar. Elle avait aperçu l’étage des gens aisés-riches, elle aurait facilement pu monter, l’argent ne lui manquait pas. Mais elle décida de rester parmi le petit peuple. Le spectacle aurait sans doute était le même là-haut. Et peut-être qu’ici, elle pourrait trouver une nouvelle proie qu’elle emmènerait dans une ruelle sombre ou la forêt pour s’en nourrir. Elle sourit à cette pensée, avant de voir quelqu’un tousser et cracher du sang. Comme l’élémentaire qu’elle venait de tuer. Se passait-il vraiment quelque chose d’anormal dans cette ville ? Pourquoi certains paraissaient mal au point, à la limite de l’évanouissement, alors que d’autres ne ressentaient rien ? Elle faisait partie de cette deuxième catégorie, assez heureuse même d’en faire partie. Mais le résultat était le même : les habitants étaient sujets à quelque chose de dangereux. Et les Rebelles n’y étaient pour rien ! Ou alors il lui cachait quelque chose ? Non, elle n’allait pas recommencer sur cette voie, ça ne ferait que l’énerver davantage, et elle cherchait justement à se calmer. Elle écouta quelques conversations, toute la ville parut touchée, pas seulement un lieu particulier. Personne ne savait se qui se tramait, mais la panique n’était pas encore là. Les habitants parlaient plutôt de comment distinguer un malade, qu’il fallait l’emmener rapidement à l’hôpital. Alors que ça commencer à devenir ennuyant, Kyarra commanda à verre d’eau à la menthe. Elle eut le droit à des regards en coin d’homme assis au bar non loin d’elle. Oui, elle ne buvait pas d’alcool alors pourquoi être venu dans ce lieu ? Elle se posait la même question.
Alors qu’elle payait sa commande en posant l’argent sur le comptoir de la main droite, elle prit son verre de la main gauche, quelques traces de sang encore visibles sur ses doigts et entre ses ongles. Les regards se faisant plus insistants de la part d’un homme, jetant de rapides coups d’œil sur sa main pour ensuite se porter sur son visage, Kyarra le fixa avant de parler d’un ton sec :
« Quoi vous n’avez jamais vu de sang de votre vie ? »
Elle reporta alors son attention sur son verre. C’était vrai qu’elle n’avait pas été très prudente sur ce coup, mais avec tous les malades, elle pourrait facilement prétexter une quelconque aide à une personne touchée par cette mystérieuse infection.
Elle avait quitté le bureau du comptable et était allé travailler mais face à ce temps superbe, elle demanda à l'une de ses employés si elle ne pouvait pas emmener les dossiers important chez elle afin qu'elle s'y plonge ce soir. La jeune femme hocha la tête et la louve lui dit de les mettre dans la boite au lettre avant de quitter le bureau. La jeune louve savait que désormais elle avait des responsabilités importante mais elle avait encore du mal à s'y faire. Elle se demandait encore si elle avait fait un bon choix d'entrer au cercle alors qu'elle était si dangereuse. Son esprit de lycan était fort mais la pierre était pire... Aucun lien avec qui que ce fut ne pouvait être envisager, même pas avec un congénère car si elle venait à perdre le contrôle elle les tuerais tous jusqu'à être rassasié. Elle soupira mais ne put s’empêcher de regarder les couples qui marchait et ressentit un pincement au coeur. Malgré tout elle aurait voulu retrouver quelqu'un à aimer. Un homme qui aurait pu la soutenir mais c'était impossible. Elle détourna le regard et voulu aller se changer les idées. Voyant un bar un peu plus loin, elle se dit "pourquoi pas ?" et y entra sans plus de manière. Il y avait du monde mais quand la louve constata l'heure, elle fut étonnée qu'il fut si tard. Cependant elle s'en accommoda et alla prendre une boisson au bar et y prit place. Il y avait beaucoup d'hommes mais face à cette femme bien habillé et au regard froids, ils se tinrent à distance.
La porte claqua à nouveau, dévoilant une jeune femme. Amarra lui jeta un coup d'oeil, la regardant s'avancer parmi les gens du "petit peuple". Amarra pour sa part était mêlé au milieux d'eux, préférant de loin s'amuser en bas plutôt que de faire des manière en haut. Elle détourna son attention de la fille rapidement même si elle venait dans sa direction pour prendre sa commande. Elle était belle et il se dégageait quelque chose d'elle de forme malgré son apparence frêle. Peut être son regard... Cependant Amarra regarda le barman, laissant ses sens canins l'envahirent. Le monde devint alors un jeu d'odeur. Sueur, parfum, musc, alcool, cire à bois, cuir, semelle.... Tant d'odeurs mais malgré celles qui n'avaient rien d'agréable, Amarra aimait cet univers pleins de monde. Ça la sortait de la solitude de sa librairie. Elle regardait les visage quand un éclat de voix retentit froidement. Elle tourna la tête, comprenant la phrase émise par la fille entrée un peu plus tôt et plissa des yeux. Du sang ? Elle déglutit, sentant son coeur se serre mais elle parvint à repousser ses instincts de tueuse et se pencha pour voir la fille et le mec et lâcha simplement :
"Bah il a du en voir mais ça surprend toujours. De plus c'est pas très hygiénique pour boire. Si tu veux te laver les mains les toilettes sont là-bas. Si tu crains pour ton eau, je peux garder ton verre j'ai déjà le mien et je bois pas d'eau."
Amarra lui indiquait un couloir où les enseignes se tenaient, de l'autre côté du bar et regarda la fille dans les yeux affichant un sourire simple avant de se reporter sur son verre, gardant son sourire. Cette fille... Même de loin elle le sentait. La mort. Elle la portait... Ce n'était pas désagréable même si elle se demandait à quoi c'était dû. Elle avait certes entendu parler de malades crachant du sang et de cette épidémie étant donné que c'était elle qui avait mis en place les secours et la prise d'urgence mais quand même elle ne s'était pas rendu compte que ça allait si loin. Elle se demandait si ce n'était pas les rebelles qui avait fait le coup... Ses salauds. Son sourire disparut et elle but une gorgée. Il fallait qu'elle s'occupe de leurs cas. Ils abusaient trop de la patience du Cercle et Amarra avait compris que leurs actes n'avaient rien de louable et ce, depuis qu'elle avait perdu tant lors des jours sombres...
Alors qu’elle attendait une quelconque réplique de l’homme, elle fut surprise d’entendre une voix féminine non loin d’elle qui lui répondit. La louve ne l’avait pas remarqué jusqu’à là, elle était plutôt discrète. Mais maintenant que sa présence était assimilée, Kyarra remarqua une odeur qu’elle connaissait bien : celle de son espèce. Cependant, avec le monde qui se trouvait dans ce lieu, il était difficile de savoir si c’était l’inconnue qui dégageait ce parfum ou simplement quelqu’un d’autre dans sa direction. Dans tout les cas, ce n’était guère important. Ce n’était qu’une information à garder dans le coin de l’esprit.
Kyarra se pencha à son tour pour voir la jeune femme qui lui avait répondu, elle était plutôt jolie, de visage du moins, elle ne pouvait voir davantage de détails. Quand elle croisa ses yeux, elle eut sa réponse : c'était bien elle qui dégageait l'odeur de loup. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui la trahissaient. Une envie, un besoin peut-être ou plutôt une espèce de contrôle. A cette pensée, elle eut un sourire aux coins des lèvres. Il était amusant de voir des lycanthropes lutter contre leur vraie nature. Amusant, peut-être pas tout à fait : décevant serait un mot plus approprié. Pourquoi ne laissent-ils pas leur pulsions prendre le dessus ? Pas à longueur de journée, mais quelques heures. Par peur de blesser un être cher ? Mais se contenir n'est pas toujours la meilleure chose à faire. Plus le loup est enfermé, plus les dégâts sont importants lors de sa sorti.
La louve réfléchit ensuite à deux scénarios : soit elle l'envoyait balader en lui disant que de toute manière, hygiénique ou pas, elle ne demandait l'avis de personne. Soit elle se montrait plus calme et mesurée et prendrait la direction des toilettes. Le seul problème c'était son humeur peu conciliante et énervée. Elle finit donc par opter pour sa première solution.
" Merci pour cette proposition mais si j'avais voulu m'en défaire, ce serait déjà fait. Donc pour le moment, hygiénique ou non, cette main restera telle qu'elle est."
Elle n'avait pas élevé la voix, de façon que seuls les individus près du bar pouvaient entendre. Elle était quelque peu arrogante mais pas totalement provocante. Elle ajouta néanmoins en direction de la lycanthrope :
"A moins que l'odeur ne vous déplaise ?"
Elle n'avait pas eu l'intention de la taquiner sur ce détail mais les paroles étaient sorties toutes seules. Et puis, ça lui permettait de penser à autre chose, ce qui était plutôt préférable à sa crise de nerf.
Face à la réplique de la femme, notre louve ne put retenir un sourire amusé et se redressa légèrement. Elle avait de répartie la demoiselle. Une sacré répartie et une franchise qui plut à notre ombre. Devait-elle aussi lui répliquer avec le même ton ? A moins que cela n'envenime les choses ? Elle se allait se dire qu'au fond cette fille faisait ce qui lui plaisait et envisagea de l'ignorer quand elle ajouta une petite pique qui fit se pencher Amarra pour la voir. Elle la fixa sans se départir de son sourire aimable, presque moqueur quand elle répliqua tranquillement :
"Quand l'odeur du sang me gênera c'est que je serais malade. Mais je ne suis pas seule ici. Que vous soyez couverte de sang ou non, je n'en aurais rien à dire mais en revanche il y aura forcément des questions qui se poseront. Simple question de logique."
En effet voir une fille avec des traces de sang peut surprendre et des questions peuvent venir avant que les gens se lancent à des hypothèses plus ou moins bonnes. La prudence était de rigueur ou sinon le comportement se devait de ne pas laisser de doutes. Cependant cette fille n'avait rien d'une sainte autant dans sa façon de parler que dans ses réactions. Mais bon juger aux premiers abords n'étaient pas d'une intelligence extravagante et Amarra savait que l'homme avait de nombreuses facettes. Elle voulait donc voir si elle ne se trompait pas. Elle la fixa donc et son regard se fit plus profond quand elle ajouta sur un ton qui se voulait badin
"Après, se donner des airs pour un peu de sang serait quelque peu ... stupide surtout dans un tel lieu. Je ne doute pas de vos capacités physiques, mais il n'y a pas que des saints ici et je pense que vous l'avez déjà remarqué. Je vous recommande donc la prudence ou tout du moins la retenue."
Sur ces derniers mots elle lui fit un sourire dévoilant ses dents claires puis elle prit son verre et quitta le bar pour aller s’asseoir à une table à l'écart. Elle sentit le regard des gens du bar qui avait assisté à la conversation. Elle savait aussi que des regards serait posé sur la jeune femme car ce bar était avant tout celui où les races venaient sans distinction. Oser mettre du grabuge ici et c'était surement une sacré leçon qui s'annonçait, d'autant plus que le patron du lieu n'était pas un tendre. Amarra prit place dans un coin un peu à l'ombre. Elle n'aimait pas être au centre de l'animation, enfin elle n'aimait plus. Elle avait déjà trop tendance à se montrer pour le Cercle bien que la plupart du temps c'était bien plus dans l'ombre qu'elle agissait, laissant son porte parole faire les entretiens et les interview pour des raisons de sécurité. Elle se souvenait d'un des membres assassiné et elle n'avait pas envie d'avoir des ennemis sur le dos sans les connaitre au préalable. Elle sirota son verre en regardant la foule, repensant à la jeune femme. Elle l'aimait bien malgré ce côté indomptable qui en ressortait. Elle lui ressemblait même si Amarra se bridait énormément à cause de son loup mais plus encore de sa pierre.
Kyarra écouta la réplique de la jeune inconnue. "Simple question de logique", effectivement, elle s'était elle-même fait cette réflexion sur l'alliance de discrétion et de sang. Et elle avait opter pour l’indifférence. Même si elle répondrais à toutes critique et/ou questions. Du moins, peut-être pas totalement avec une grande franchise. Elle qui avait grandit dans l'optique que le mensonge ne servait à rien. Depuis son entrée et sa place chez les Rebelles, elle avait changé d'avis. S'étant rendu compte qu'elle ne pourrait pas tenir sa vision des choses et sa position. Et à choisir entre une façon de penser et sa sécurité, le choix était vite fait. La louve reprit ses esprits en repensant à la réponse de la jeune femme : "Quand l'odeur du sang me gênera c'est que je serais malade". Hum. Serait-elle du genre à se laisser aller à sa bête ? Il faudrait qu'elle se renseigne, le terme n'était pas vraiment approprier puisqu'elle n'avait pas de moyen susceptible de l'aider. Elle se contentera surement de surveiller cette inconnue, ça elle en avait les moyens, elle pourrait toujours envoyer un Rebelle l'espionner. Elle nota cette idée dans le coin de sa tête, quitte à le faire elle-même.
Kyarra sourit à la seconde réplique de la louve. Pas à sa première remarque, elle ne voyait pas dans quel but on pouvait faire expret de se trimballer avec du sang sur soi. Certes, elle était dans ce cas de figure, mais elle ne l'avait pas vraiment fait intentionnellement. Ok elle aurait peut-être pu se nettoyer avant, mais maintenant retirer le sang séché était si emmerdant qu'elle le ferait sous la douche. Elle sourit donc à sa deuxième remarque, celle où elle l'a mettait en garde contre des gens douteux et pas vraiment sage. Elle savait qu'elle pouvait se faire botter le cul mais elle était assez sur d'elle pour ne pas avoir peur d'un pseudo danger. Après ses paroles l'inconnue se leva et se dirigea vers une table à l'écart. Clôturait-elle la conversation ? Probablement. Dommage. Elle avait l'air intéressante. Mais la ville était assez petite pour une prochaine rencontre, surtout si elle avait décidé de s'intéresser à elle. La Rebelle finit son verre et se leva à son tour pour sortir. Mais elle fit d'abord un détour du coté de la louve, histoire de lui faire remarquer sa pensée :
" J'espère vous revoir, vous paraissez être un loup intéressant."
Elle n'avait pas parler très fort. Seul des vampires présents dans la salle aurait pu l'entendre. Elle ne voulait pas non plus crier à tout le monde l'identité de la jolie louve bien que leur conversation était explicite. Mais il y a toujours partout des personnes lentes d'esprits. Kyarra sortie donc du bar sans se préoccuper des regards qui la suivaient ou qui faisait l'aller-retour entre les deux femmes. Ils devaient probablement se demander ce qu'elle avait pu lui glisser à l'oreille. Qu'ils imagine ce qu'ils veulent, ça ne l'empêchera pas de vivre comme elle l'entend.
Alors que notre jeune amie regardait les hommes et femmes réunirent autour d'elle, elle se dit que la louve avait vraiment quelque chose de ... drôle et d'attirant.... Tiens en parlant du loup on en voit la queue ou plutôt la chevelure. Amarra la vit s'approcher de sa table sous les éternels regards des intéressés. Ha dire vrai deux femmes tout de même belles à n'en pas douter qui se lancer des répliques comme une danse avait de quoi attiser la curiosité. Mais non Amarra n'aimait pas les femmes et dans le regard de la belle elle se doutais qu'il en était de même et que leur échange avait quelque chose de moins basique... quoique... Elle sourit en la voyant approcher et posa ses yeux sur elle, reniflant l'air lentement, laissant ainsi les effluves animal de la jeune femme l'envahirent. Une louve, voila ce qu'elle avait en face d'elle et quelle louve ! Une tueuse au vus du parfums sanguin qui émanait d'elle mais notre demoiselle n'avait nulle preuve pour démontrer ce que son nez lui disait mais qu'importe elle était malgré tout heureuse de croiser une congénère. Elle se promit de retenir son parfum et l'écouta avant de répliquer simplement :
"Une louve. Ma sexualité n'est pas à prouver mais l'intérêt, lui est réciproque."
Ses pupilles se rétrécirent et son sourire disparut alors que la demoiselle s'en allait sans plus de manière. Amarra la laissa quitter les lieux et but son verre. Oui elle venait de rencontrer une créature intéressante et qui plus est une créature qui portait l'odeur d'un ami : Loccus. Elle se demandait si l'élémentaire allait bien. Se cachait-il toujours dans ses égouts ? Elle ne l'espérait pas car c'était une créature bien trop gentille pour. Il méritait de connaitre le bonheur au moins une fois. Elle finit son verre et ses pensées revinrent sur la louve et un sourire amusé apparut alors qu'au fond d'elle les voix s'éveillaient, attirées par les pensées animales de notre protagoniste. Oui ce soir elle irait chasser...
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par Invité Mar 17 Juil - 20:28