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Message par Invité Dim 6 Mai - 22:48

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La pluie avait surpris le garçon, l'obligeant à se mettre à couvert. Heureusement pour lui, le prolongement du toit de l'une des rares habitations qui constituaient la ruelle lui permit d'échapper à la douche froide qui l'attendait. C'est avec soulagement qu'il s'adossa contre le mur en briques grises et un frisson le parcourut lorsque son dos effleura la surface irrégulière et glaçée.

"Et dire qu'ils annonçaient du beau temps..."

Une fois encore, il regretta de s'être laissé prendre au jeu des présentateurs des émissions météo. Contrairement à ce qu'ils prévoyaient, le ciel avait soudain noirçit et une pluie fine s'était répandu sur la ville, alors qu'il se promenait tranquillement. Rapidement, les rues s'étaient vidées, les rares passants se précipitant vers leurs destinations, avec l'envie de s'y retrouver au sec. Le garçon avait d'abord songé à attendre la fin de l'averse mais celle-ci semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Lasse d'attendre, il se mit à raser les murs, dans l'espoir de trouver ce qu'il était venu chercher. Il s'était habitué à ses migraines quotidiennes et sa poitrine ne le faisait pas souffrir pour une fois. Il devait profiter de cette journée coûte que coûte. Pas plus tard qu'hier, il avait surpris une conversation entre plusieurs de ses camarades de promo. Il était question d'une mystérieuse et belle jeune femme -sujet qui intéresse tous les garçons de cet âge, sauf rares exceptions- ainsi qu'une librairie. Ce dernier mot attira l'attention de Natsume et il se renseigna auprès de la petite troupe. Il recherchait désespérement des ouvrages consacrés à la sorcellerie et l'ambiance de la bibliothèque le mettait mal à l'aise. L'atmosphère y était étouffante et le lieu propice aux hallucinations. Quand il le pouvait, il l'évitait. Aussi avait-il été soulagé d'apprendre l'existence d'une librairie aux abords de l'université. Au moins il n'aurait pas à se soucier du retard de ses emprunts, ni de l'état des livres lors de leur retour comme il le faisait pour ceux de la bibliothèque. Soudain il le vit. Le Chat Noir.

Drôle de nom pour une librairie...

A cause de la visibilité, réduite par la pluie, il ne l'avait pas remarqué plus tôt. Il faut dire que la boutique n'attirait pas les regards et sa façade était plutôt discrette, si l'on excluait l'imposante enseigne en fer représentant un livre ouvert accrochée à côté de la porte. Un chat noir, aux poils hérissés semblait en garder l'entrée, peint juste au-dessus de la porte. Ses pupilles vides glaçèrent le sang du jeune homme. Ne désirant pas s'attarder davantage, il prit une profonde inspiration et traversa la rue à toute vitesse. Il pénétra à l'intérieur avec précaution et rabattit sa capuche en arrière, en veillant à ne pas asperger d'eau les livres à proximité. La fraicheur environnante apaisa son esprit. C'était à la fois agréable et tellement enivrant. Une ambiance mystique. Celle de vieux livres usés par le temps. Sur sa droite il aperçut un comptoir: une jeune femme aux cheveux noirs y était assise. Elle releva la tête pour découvrir le nouveau venu dans son antre. Son regard de miel conquit Natsume. Les rumeurs qui circulaient à son sujet étaient vraies. Elle était vraiment belle. Mystérieuse mais belle. Tout comme les livres qui l'entouraient. Malgré sa course effrénée pour atteindre la boutique, il n'avait pu éviter l'averse et le haut de son sweat ainsi que sa capuche était trempé. L'eau était passé à travers le tissu et ses cheveux étaient humides eux aussi. Quelques gouttes glissaient le long de ses mèches argentées, avant de venir s'écraser sur le sol.

"Bonjour... Je suis venu chercher un livre ou deux mais ne vous en faites pas pour moi, je les trouverai alors ne vous dérangez pas." annonça-t-il avec une voix posée.

Puis sans attendre de réponse, il se risqua à travers les allées des bibliothèques, à la recherche du rayon "magie et sorcellerie". Il avait aperçu un livre posé à plat sur le comptoir devant elle. Il ne souhaitait pas l'importuner dans sa lecture et puis, de manière générale, il écourtait les échanges avec les personnes qu'il rencontrait. C'était sa nature.

Spoiler:

Message par Invité Mer 9 Mai - 16:20

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Amarra avait achevé une partie de son travail au Cercle et elle s'était penchée sur son siège de ministre en poussant un soupir, jugeant le lever de soleil. Oui elle avait travaillé toute le nuit et pourtant nul fatigue ne la tenait. Oui depuis un bon moment déjà elle avait des insomnies. En faites depuis que sa corruption la tenait.
La jeune femme soupira et fixa la ville qui se réveillait. Un élan de nostalgies la caressa alors et elle eut une envie : celle de retrouver un peu de normalité. Car oui depuis son embauche au cercle et sa corruption notre jeune amie n'avait pas connu le plaisir de retrouver son chez elle. Ainsi donc elle se leva et enfila son manteau avant de quitter la base du Cercle.

Quelques minutes de marche rapide après, Amarra arriva chez elle, là, dans son antre si mystérieuse. La jeune femme l'ouvrit et entra. Malgré sa longue absence, le magasin semblait simplement endormi comme si tout ce qui s'était passé dans la ville n'était rien face aux secrets que recelaient tous ses livres. La jeune femme avança dans la pénombre du magasin sans en allumer les lumière. Elle connaissait trop bien cette boutique. Sa douce odeur de papier vint effleurer ses narines et elle se sentit toucher son passé et eut envie de pleurer de joie et de tristesse. Elle ferma la porte et monta au second étage, à son appartement. Elle y entra et alla se laver, retrouvant peu à peu le plaisir qu'on éprouve à retrouver un lieu connu et des petites habitudes. Elle enfila l'un de ses tailleurs et releva sa crinière qu'elle attacha avec une pince, donnant à son visage une allure légèrement plus austère que ses quelques mèches rebelles cassaient par leur présence. Puis notre louve alla manger un morceau et redescendit en bas, allumant les lampes au passage, réveillant ce cocon de silence. Puis elle commença à s'activer et à ranger à gauche à droite les livres, retrouvant peu à peu sa vivacité. Elle passa une commande de livres, chose qu'elle n'avait pas fait depuis des lustres à cause de ses moyens trop bas. Cependant grâce à son travail supplémentaire au Cercle, elle pouvait désormais se permettre une vie plus douce et quelques folies.
Un fois le travail fait - trop vite à son goût - Amarra s'autorisa un petit plaisir et monta à l'étage, caressant les couvertures alignés en souriant doucement puis s'empara d'un livre, : contes et légendes de l'avventura. Elle retourna ensuite en bas et ouvrit la boutique, tournant l'enseigne indiquant qu'elle était désormais ouverte. Il devait être 8h du matin peut être...
Elle alla ensuite se posait et sortit des lunettes loupes, accessoire dont elle n'avait pas spécialement besoin mais qu'elle appréciait pour une raison obscures. Elle les enfila et commença sa lecture, se laissant bercer par cette atmosphère empreinte de sérénité.
Elle avait pensé à ce livre car d'une part elle aimait ses petites histoires sans queue ni tête mais aussi parce qu'elle se souvenait d'une histoire dans ses contes qui pouvait être intéressant vis-à-vis du problèmes qu'elle avait qui n'était autre que sa corruption... Elle posa une main légère sur son chemisier au dessous duquel se trouvait la pierre maudite.
C'est alors qu'un inconnu entra dans la boutique faisant émergeait notre louve de ses pensées et part la même de sa lecture. La demoiselle leva son regard sur le jeune homme et déclara de sa voix douce :


"Bienvenue Monsieur"


Elle le fixa un instant et il lui répondit. Elle en profita pour laisser son regard glissé sur le jeune homme et découvrit alors la météo du jour : Pluvieuse. Son regard dévia alors vers la vitrine par delà laquelle la pluie tombait en bruine triste. La louve reposa alors ses yeux sur le jeune homme qui s'était enfonçait dans le magasin en prenant soin de ne rien abîmer semblait-il. La jeune femme le suivit du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse dans les rayons et eut un sourire.

Une nouvelle âme vient de pénétrer dans notre antre. Mes petits soyez tendre avec lui, puisiez-vous le guider dans ses recherches.


Elle reposa alors son regard sur son livre et le reprit en main, replongeant dans sa lecture tout en gardant néanmoins une oreille tournée vers l'extérieur, au cas où....


Spoiler:

Message par Invité Jeu 10 Mai - 12:10

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Tandis qu'il s'enfonçait un peu plus dans la librairie, l'opinion du jeune homme grandit à son sujet. Ce n'était pas qu'une vulgaire boutique où les gens passaient acquérir des ouvrages en 4ème vitesse. La propriétaire avait également installé plusieurs tables et chaises, qui rendaient le lieu propice à la lecture. Le tout dans une atmosphère détendue, incitant au repos. Jamais encore il n'avait trouvé pareil lieu auparavant. L'ambiance de la bibliothèque était bien trop sérieuse, quant à chez lui... Il posa négligemment son sac en bandoulière noir aux pieds d'une des chaises, absorbé comme il était dans sa contemplation de la pièce. Il s'étonna un moment de son attrait chaleureux. Comme si sa propriétaire cherchait à attirer la présence d'autrui dans son antre. Se sentait-elle seule ? Peut être... Il tourna la tête en direction de l'entrée mais ne l'aperçut qu'à grand peine entre deux livres. Il se dit soudain qu'il interprétait beaucoup pour arriver à une conclusion aussi rapide. Ses études de psychologie prenaient le pas sur sa vie.

"Il faut que j'arrête de mettre mes cours en pratique..." marmonna-t-il pour lui-même.

Il jeta un dernier regard circulaire sur la pièce et s'étira avec lenteur. Puis les recherches débutèrent. Les étagères se ressemblaient à cause de la couleur foncée du bois dans lequel elles avaient été toutes fabriquées. De l'ébène ? Heureusement pour lui, leur propriétaire avait le sens de l'organisation, si bien que la classification des livres permit à Natsume de trouver rapidement ce qu'il cherchait. Le rayon "Magie et Sorcellerie". Il commença par choisir les livres qu'il ne connaissait pas, plein de l'espoir d'y découvrir la solution à ses problèmes. Il les consulta méthodiquement, avec une certaine habitude. Mais au fur et à mesure qu'il vidait l'étagère de ses ouvrages, ses espoirs s'envolèrent un à un. Dans tout ce qui concernait de près ou de loin, la possession et l'exorcisme, jamais il n'était question de la possession d'un être par une Darkness. Il revenait à son point de départ. Il s'appuya lourdement contre le dossier de sa chaise, déçu et découragé par ce nouvel échec. Il laissa échapper un soupir de dépit. Pour ne rien arranger à l'affaire, ses maux de tête quotidiens empiraient. Il grimaça et avala un nouveau cachet. Puis quand il eut la sensation que ses douleurs diminuaient un peu, il attrapa la pile de livres qui s'entassaient sur le coin de la table où il s'était installé et entreprit de les remettre chacun à leur place respective. C'est alors qu'il remarqua un espace entre deux ouvrages. Il manquait un livre à cet endroit. Il n'avait pas consulté tous les livres sur le sujet ! Il nota mentalement la référence de l'ouvrage inscrite sur l'étagère et revint sur ses pas. Il s'approcha du comptoir où était assise le jeune femme au regard de miel et demanda:

"Excusez-moi, je n'arrive pas à trouver ce livre dans vos rayons. Je me demandais si vous auriez encore un exemplaire quelque part ?"

Là-dessus, il lui communiqua la référence de l'ouvrage dont il était question. Son impatience se perçut dans sa voix et il aurait voulu ajouter que c'était très important, voir vital. Il s'efforçait de se contrôler. Il était parfaitement conscient que ce nouvel espoir pouvait aboutir à une déception, comme les précédents. Mais il voulait y croire, ne serait-ce qu'un petit peu. Il se fichait éperdumment du fait qu'il venait de réclamer un livre en rapport avec la sorcellerie. Ce n'était pas comme si cette femme s'en inquiéterait après tout ?

Message par Invité Dim 13 Mai - 14:42

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La voix du jeune homme lui parvint mais de façon indistincte et notre louve ne s'y attarda pas non plus. Elle l'entendait aller et venir, cherchant probablement des livres précis ou sinon il se promenait à la recherche de la perle rare. Mais au fond chaque livre était une perle pour celui qui savait la regarder. Il faut aussi avouer qu' Amarra avait généralement des goûts assez étrange en matière de livre mais néanmoins elle préférait de loin ne pas étaler ses préférences dans sa librairie pour une raison simple : elle avait des clients de tout horizon. Ainsi elle se devait de respecter ses derniers et de variés ses livres d'où la multitude de roman en plus de ceux qu'elle avait chez. Grande adepte de spiritisme et de choses surnaturelles elle s'était faite sa propre collection qu'elle conservait chez elle et elle gardait aussi une certain quantité de roman dans son grenier et surtout ceux plus sombres et reconnus comme dangereux à cause de leur contenu...

"Excusez-moi, je n'arrive pas à trouver ce livre dans vos rayons. Je me demandais si vous auriez encore un exemplaire quelque part ?"


Amarra sortit de ses pensées et le regarda. Il semblait légèrement excité au vue du ton de sa voix et la jeune libraire haussa un sourcil et referma son livre qu'elle n'avait plus envie de lire en mémorisant tout de même la page puis elle écouta la référence et sortit son registre. Elle commença alors à le feuilleter, jugeant qu'en venir au registre démontrait qu'elle était partie depuis trop longtemps car elle savait d'ordinaire où et combien de livres elle avait...
Après quelques petites minutes de recherches dans son bazar elle trouva la section et déclara simplement :


"Mmmh il doit m'en rester un mais il doit se trouver dans mon grenier. Cependant si vous recherchez quelques livres sur l'occulte ou l'étrange je peux vous aidez... disons que j'aime ce genre de sujet. A moins que ses recherches ne soit personnelles."

La jeune louve se leva et quitta son bureau et fit signe au jeune homme de la suivre. Elle s'engagea dans l'escalier et monta au second étage. Il y avait là deux porte, l'une menant chez elle et l'autre à son antre sombre : le grenier. Elle sortit ses clefs et ouvrit la porte du grenier avant de s'y engager en ajoutant simplement :

"Attention l'escalier est très étroit"


Elle alluma la petite lumière et s'engagea sans gêne dans le grenier quasiment obscure malgré la lampe qui déversait un lumière blafarde. Avant Amarra avait du mal avec le grenier mais depuis sa transformation, ses yeux de prédateurs étaient plus sensible à la lumière et cela lui permettait de mieux distinguer les formes autours d'elle. Elle s'approcha des étagères et des livres exposés partout dans la pièce. Elle entrouvrit une petite fenêtre pour chasser l'odeur étouffante de poussière et s'approcha d'une étagère puis se retourna vers le jeune homme.

"Je vous demanderez de ne toucher à rien. Certains livres sont précieux et ont un passé noir. Je vous déconseille donc de les ouvrir. Contentez-vous simplement de livre le titre sur la couverture."

Puis elle commença ses recherches, sortant parfois quelques livres et les posant sur une table en bois qui ornait le centre de la pièce. C'était d'autres ouvrages qui aurait pu intéressé le jeune homme mais bon rien n'en était moins sûr...

Message par Invité Dim 13 Mai - 20:04

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L'impatience rongeait Natsume. Le temps que passa la jeune libraire à consulter son imposant registre après avoir refermé le livre qu'elle était en train de lire, lui parut durer une éternité. Il tenta de déchiffrer le titre de l'ouvrage en question afin de combler son attente. Sans succès. Cela ne fit que renforcer sa frustration. Il lui tardait de connaitre le verdict à sa requête tout comme il le redoutait. Il était pendu aux lèvres de la jeune femme, guettant un signe qui annoncerait sa réponse prochaine. Concentré comme il l'était, il ne remarqua qu'à grand peine, la soudaine prise d'intensité de ses migraines. Il s'efforça de les ignorer du mieux qu'il le put. Quand enfin, elle prit la parole, il sentit l'espoir rennaitre en lui. Il apprécia, non sans surprise, qu'elle accepta de l'aider dans ses recherches et la remercia chaleureusement, à la fois troublé et reconnaissant. Même s'il ne pouvait dévoiler la véritable nature de ses recherches, savoir qu'une autre personne allait y prendre part, le faisait se sentir un peu moins seul. C'était peut-être stupide mais cela comptait pour lui. Il la suivit à l'étage, stupéfait de découvrir un second espace de lecture au-dessus de celui où il avait demeuré pendant tout ce temps. Tandis qu'il la vit se diriger vers l'une des deux portes qui s'offraient à eux, il se demanda où menait la seconde. Une seconde réserve ?

"Attention l'escalier est très étroit."

Sa voix le tira de ses réflexions et lui évita une bien mauvaise chute par la même occasion. Décidémment ! Un rien le distrayait. Il pesta silencieusement et s'engagea à sa suite. L'obscurité régnante le paralysa un moment. Ses yeux eurent du mal à s'habituer aux ténèbres et il fut surpris de constater que cela ne gênait nullement son charmant guide. La couleur dorée de ses yeux l'avait agréablement étonné au premier abord, réputée peu commune chez les humains. Il se mit à penser qu'elle n'était peut-être pas si humaine qu'elle en avait l'air en fin de compte. Mais cela ne changea en rien son attitude vis-à-vis d'elle. Etre en présence d'autres créatures ne le mettait pas mal à l'aise. Du moins quand il était certain de leurs intentions... Il fit quelques pas hésitants dans la sombre pièce avant de distinguer avec difficultés, une table en son centre, sur laquelle était installée une vieille lampe, diffusant silencieusement son aura blafarde autour d'elle. La faible lumière lui permit d'entrevoir un bout d'étagère et il s'en approcha à pas de loup. Cela n'échappa pas à la jeune femme.

"Je vous demanderai de ne toucher à rien. Certains livres sont précieux et ont un passé noir. Je vous déconseille donc de les ouvrir. Contentez-vous simplement de lire le titre sur la couverture."

Le garçon s'immobilisa, la main toujours tendue en direction d'un des ouvrages reposant sur ladite étagère. Elle était vraiment douée pour le prendre sur le fait... Quelque peu déçu mais comprenant la légitimité de sa demande, il entreprit donc de lire le titre de chacun des livres, comme elle le lui avait demandé. Malheureusement, sa misérable vision d'humain ne lui permettait pas de distinguer grand chose malgré le peu de lumière dont il disposait. Il jeta un coup d'oeil circulaire puis s'arrêta sur elle. Elle semblait s'y retrouver parfaitement, entassant les livres qui lui semblaient intéressant de consulter, sur la table. Il ne sut jamais ce qui l'avait poussé à fermer les yeux. Ses pensées allaient à la jeune femme pour revenir sur son objectif premier. Quand il les rouvrit, il s'étonna de ne plus l'apercevoir et de la subite épaisseur qu'avaient revêtit les ténèbres. A tel point qu'il ne voyait plus, ni la lampe, ni la table, pourtant si proche de lui. Et ce sentiment... Quelque chose clochait. Il sentit une étrange sensation sur son bras droit et le porta à ses yeux. Une bande noire, semblable à du ruban mais qui n'en était pas, s'enroulait autour de son membre. Il voulut aussitôt s'en défaire mais son autre bras était lui aussi sous l'emprise d'un lien sombre et déplaisant. La chose poursuivit son oeuvre, resserrant son étreinte à chaque mouvement de sa victime.

"Pauvre humain, tu croyais pouvoir te défaire de moi aussi facilement ?" susurra une voix menaçante tout près de son oreille.

C'est alors que le jeune homme comprit ce qui lui arrivait. La Darkness qui hantait ses nuits avait de nouveau pénétré son esprit ! Mais... comment ? Il faisait encore jour... ! D'ordinaire, elle ne manifestait qu'une fois le soleil couché. Etait-ce... à cause de l'obscurité anormale qui régnait autour de lui ?! Il pesta et cela déclencha un rire aigu chez son bourreau.

"Maudis le destin tant que tu le peux encore misérable et observe bien sagement ce que je vais faire d'elle."

Lentement, la Darkness prit possession de son coprs avec délice, savourant sa victoire et l'impuissance de son hôte. Ce dernier lui cria de ne rien faire mais bien entendu, ses paroles n'atteignirent personne. Elisabeth observa un moment le lieu où elle se trouvait et fixa la jeune libraire de ses yeux couleur sang.

"Un passé noir hein... ? Encore plus noir que celui que tu essayes désespérement de cacher ma jolie ?" attaqua-t-elle immédiatement avec la voix du jeune homme, en promenant sa main gauche sur les reliures des livres.

Une oreille avisée aurait tout de même remarqué une nuance de ton et d'expression. Elisabeth avait décerné une lueur d'obscurité dans le coeur de la libraire. Elle s'y engouffrait aussitôt.

Spoiler:

Message par Invité Dim 13 Mai - 20:36

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La jeune femme continuait son travail, ne remarquant pas l'étrange attitude du jeune homme. Cependant ses sens développer par son sang de loup et par la pierre la fit se rendre compte que quelque chose avait changé dans l'air. La louve se redressa légèrement et huma l'air par pure réflexe mais les mêmes odeur vinrent la titiller et elle tourna alors son regard vers le jeune homme qui s'était immobilisé comme endormis. Amarra haussa des sourcils mais c'est alors qu'elle vit les yeux du jeune homme. Les prunelles du jeune garçon semblait alors dénué de douceur comme s'il avait complètement changé. Il parla alors froidement à la libraire, frappant verbalement cette dernière. Amarra sentit une infime nuance dans la voix mais n'en comprenant pas la cause elle se redressa et le fixa, observant les moindre geste de son client. Quelque chose avait changé en lui mais plus encore, de quoi parlait-il en abordant son passé ? Était-ce son sang de louve ou la pierre ?

"On a tous une part d'ombre que l'on cache. Enfin qu'on cache... pas forcément à ce que je vois."

Que faire ? Elle n'avait pas eu l'intention de s'en prendre à lui mais il semblait la menacer et menacer ses précieux livres, chose qu'elle ne comptait pas lui laisser faire mais d'un autre côté elle ne voulait pas d'une victime en plus, elle en avait trop fait. Cependant elle sentait que sa pierre se réveillait comme si quelque chose l'appelait. Elle voyait nettement la posture de l'inconnu avait aussi évolué, il semblait plus sûr et son regard toujours aussi dénué de ... d'humanité.
Alors elle eut comme un léger déclic mais comment en être sûr... Si c'est ce qu'elle pensait le jeune humain était dans un sacré pétrin... Non ça ne pouvait pas être le cas mais pourtant rechercher de tels livres ... A moins d'être possédé ou schizophrène un tel changement de personnalité était impossible n'est-ce pas ? Ou peut être était-il un bon comédien...


"Qui êtes-vous ?"


Elle venait de poser la question froidement à son tour, son regard devenant lui aussi froid. Elle s'approcha de la table et y déposa le livre qu'elle tenait puis retira ses lunettes et les posa à son tour sur la table en les pliant puis fit face à son client qui était désormais une menace. Que se passait-il dans sa tête à ce gosse. A force de se comporter ainsi elle risquait de perdre contrôle.

Message par Invité Mer 16 Mai - 18:35

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Elisabeth exultait. Elle n'aurait pû imaginer situation plus adaptée à ses sombres desseins. D'abord cet endroit exigu et obscur, rempli d'ouvrages renfermant nombres de sinistres secrets. Les énergies néfastes qui en émanaient lui permettait de maintenir un contrôle pour le moment stable sur le garçon. Et maintenant, elle sentait que ses paroles avaient atteint leur but, poussant la libraire à revenir à ses instincts de louve. Quelque chose de violent s'agitait en elle et la Darkness adorait cela. Elisabeth avait perçu une aura familière autour de la jeune femme. Malheureusement pour elle, tout ce qui lui était familier n'était que mort, désolation et ruines. Ceci ne fit qu'augmenter son intérêt morbide. Elle n'était pas certaine de l'origine d'une telle aura mais elle en conclut rapidement qu'elle pourrait tourner cela à son avantage.

"Qui êtes vous ?"

Son ton s'était fait dur, glacial. La Darkness considéra un instant la question, faisant semblant d'y porter un réel intérêt avant d'émettre un petit gloussement qui résonna de manière décalée et fausse avec la voix du jeune homme. Puis, son fou rire visiblement passé, elle lui adressa un rictus déplaisant.

"Moi ? Je ne suis qu'un pauvre étudiant..." minauda-t-elle avec une intonation qui ne trompait personne.

Elle prenait un malin plaisir à se moquer ouvertement de son interlocutrice. Et puis elle eut une idée : pourquoi n'utiliserait-elle pas les pulsions sauvages de la jeune femme ? Son influence sur Natsume était encore trop faible, elle ne pouvait pas faire appel à sa propre magie et elle ne pourrait pas le contrôler très longtemps sans épuiser toute son énergie spirituelle, ce qui causerait sa ruine. Mais il suffisait qu'il perde la vie à cet instant et son esprit ne serait plus un obstacle pour la Darkness. Les violentes émotions qui secouaient la jeune libraire ne pourraient aboutir qu'à la totale perte de contrôle de ses agissements. Quant au sort qui attendait l'étudiant... La Darkness se réjouit de son plan diabolique. Elisabeth désirait cette violence. Elle en avait besoin. Et elle était prête à tout pour l'obtenir. Pendant un moment, tous les deux se toisèrent avec défiance, sans un mot.

"Pourquoi retiens tu cette violence ? N'entends tu pas son désir ardent de liberté ? Rassure toi, je vais t'y aider..." attaqua de nouveau Elisabeth, sa bouche s'étirant en un sourire mesquin lorsqu'elle prononça ses derniers mots.

Tandis qu'elle parlait, elle se saisit d'un ouvrage parmi ceux qu'elle avait caressé du bout des doigts. Elle l'ouvrit sans aucune curiosité, presque avec dédain. Toujours sous son emprise, le jeune homme comprit alors les intentions de la Darkness. Elle avait entendu les mots de la libraire, son amour pour les livres et l'intérêt qu'elle leur portait. S'attaquer à ses trésors, c'était s'engager dans un affrontement direct. Cherchait-elle réellement à combattre cette jeune femme ? Ignorant la pression qu'exercait les liens noirs sur ses bras et son corps, il fit appel à toute sa volonté pour repousser l'esprit d'Elisabeth. Il ne voulait pas ça. Il ne voulait blesser personne et certainement pas quelqu'un qui lui avait proposé son aide. Cette résistance imprévue surprit la Darkness et lui fit lâcher le livre qu'elle tenait. Elle grimaça et concentra toute son énergie à conserver son influence sur le jeune homme.

"Maudit sois tu satané humain... ! Tu ne gagneras pas, renonce à présent !"

Message par Invité Mer 23 Mai - 15:13

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Son interlocuteur sembla réfléchir à sa réponse tandis que notre libraire maintenait ses pulsions au calme bien que son corps entiers commençait peu à peu à se tendre. Le jeune homme éclata alors de rire ou plutôt se mit à glousser comme une gamine hystérique ce qui confirma la pensée d'Amarra : ce mec n'était pas tout seul dans sa tête.
Après tout à sa première vision de lui, ce garçon avait l'air si calme et posé. Un étudiant sans problème à vue mais bon avec tout ce qu'on entendait maintenant... Puis elle repensa à Nargreige, un de ses nombreux ex mais probablement le pire. Il avait un double qui était un psychopathe alors qu'il était gentil alors pourquoi pas lui... Enfin si ce jeune homme avait un double, ce devait être une fille pour rire comme ça.... ou un travesti ou un trans ou .. Ou....
Amarra fixa le garçon qui prenait une posture de plus en plus significative quant au sexe de celui qui jouait avec son corps et son regard se fit plus froid. Non elle n'aimait pas cette personne qu'elle voyait en ce moment et ce qu'elle ajouta la rendit encore plus méfiante vis-à-vis d'elle.
Elle la vit alors se saisir d'un des ouvrage et l'ouvrit puis commença à le feuilleter comme on le ferait avec un vulgaire magazine. Ainsi donc elle osait la provoquer ?!? Elle !?! Amarra gronda bien malgré elle et elle vit alors l'étudiant lâcher le livre et elle lâcha une remarque d'une voix coléreuse comme si elle avait subit quelque chose de gênant mais notre louve mit cette infos de côté, son attention dirigé sur un autre point : son livre.
Elle quitta la table et s'avança d'un pas lent vers l'étudiant puis se baissa et saisit le livre avant de se lever et de faire face au jeune homme. Elle eut un sourire qui sonnait faux.


"Vous avez laisser tomber ça. Il semblerait de vous ayez oublier ma remarque précédente. Personne - ne -touche - pas - à - ses - ouvrages"

Elle lâcha sa dernière phrase en insistant sur chaque mot, son sourire disparaissant peu à peu et soudain elle saisit le jeune homme à la gorge et le souleva du sol, son visage devenant aussi dur que le marbre et elle toisa l'entité qui avait pris possession de ce corps semblait-il et poursuivit, maintenant une pression sur sa gorge sans pour autant l'étrangler, le planquant contre le mur pour prendre appuis.


"Il semblerait que vous aimiez voir les gens en colère mais je crois que vous venez de frapper à la mauvaise porte. Ma colère est un ouragan de crocs et de griffes et pour la sureté de votre porteur et de son corps je vous déconseille de poursuivre. Sinon il ne restera rien de vos misérables personnes. Ensuite cet ouvrage est ma propriété et je ne laisserais personne et je dis bien personne ! Que ce soit humain, vampire ou autres créatures fantastiques y poser ses pattes. Surtout les malintentionnés comme vous l'êtes."

Elle serra un peu sa prise, histoire de bien se faire comprendre et par la même, de calmer ses pulsions assassines. Puis elle le regarda et acheva.


"Maintenant excusez mes manières..."

Et l'envoya vers la porte d'un geste brusque et puissant afin qu'il quitte cette pièce sans qu'elle ait à se battre. Elle se redressa, reprenant une position plus conventionnelle et repoussa une mèche rebelle comme si de rien n'était, jugeant son lancé pas trop mauvais. Après tout en vue du physique du jeune homme, il aurait du mal à se rattraper à moins d'être gymnaste et de bien connaitre ses escaliers...

Message par Invité Mer 23 Mai - 19:27

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Furieuse de l'intervention imprévue de Natsume, la Darkness oublia l'existence de la libraire. L'espace d'un court instant, elle semblait n'être plus qu'une préoccupation mineure. Même avec le peu de pouvoir dont elle disposait, elle excerça une pression supplémentaire sur l'esprit de sa victime, torturant et paralysant de nouveau le jeune homme. Elisabeth ne comprenait pas. Toutes les conditions étaient réunies pour que sa possession fonctionne à 100, non, 200%. Pourquoi diable était-elle si faible ? Sa colère envers Natsume fut ravivée par la rage qu'elle éprouvait envers elle-même. Elle qui était auparavant si puissante... était désormais réduite à posséder l'esprit d'un vulgaire humain pour survivre dans ce monde. Telle un parasite... Elle ne remarqua pas immédiatement l'approche silencieuse de la louve et entendit vaguement ses paroles. Elle n'aimait pas le ton de la jeune femme. Pour qui se prenait-elle ?! Elle, qui ignorait encore à qui elle avait à faire !

"Ferme la..." grogna-t-elle d'une voix rauque à présent.

Fini le temps des gamineries, l'heure n'était plus au caprice. Elle se redressa pour faire face à son interlocutrice, se préparant à répliquer quand la louve la saisit par la gorge et la souleva du sol avec une incroyable facilité. Non pas qu'Elisabeth ne s'attendit à une réaction de la part de la libraire mais la force dont fit preuve cette dernière la surprit. Il était maintenant clair qu'elle n'était pas humaine. Pour la première fois depuis une éternité, la Darkness douta. Son idée de provoquer la jeune femme jusqu'à ce qu'elle perde le contrôle de ses actes et tue le garçon, bien que prometteuse, lui parut soudain risquée. Un être doué d'une telle force ne saurait se contrôler et risquait d'endommager sérieusement, trop sérieusement même, l'enveloppe corporelle de la Darkness. Elisabeth ne pouvait prendre ce risque. Aux prises avec ses réflexions, elle écouta, mais d'une oreille distraite, les propos de la libraire. Du vent tout ça ! Elle ne put néanmoins retenir un sourire mauvais quand elle entendit de la bouche même de cette dernière, l'image que son interlocutrice se faisait d'elle.

"Trop de compliments que vous me faites ma jolie... Il semblerait que je sois démasquée... Cependant..."

Elle marqua une courte pause, pendant laquelle elle fit passer sa langue sur ses lèvres, son sourire s'étirant davantage jusqu'à former un rictus.

"... Vous vous méprenez sur un point, je ne me soucie, en aucun cas, de la sureté de mon porteur..."

Plongeant ses prunelles sanglantes dans celles, dorées, de la louve, elle lia le geste à la parole et se mordit violemment la lèvre inférieure. Un abondant filet de sang s'échappa de la morsure, ruissella le long du menton du jeune homme mais aucun des deux adversaires ne cilla à la vue du liquide rouge. Le message était clair. Survivre était la priorité d'Elisabeth et les conditions physiques de sa victime lui importaient peu. Seule la mort de Natsume l'intéressait. Sur ce geste de défi, la libraire acheva:

"Maintenant excusez mes manières..."

En proie à l'interrogation, la Darkness haussa un sourcil...avant de se voir propulser en travers de la pièce, direction la sortie. A son contact, la libraire avait-elle senti le besoin de l'éloigner du grenier ? Elisabeth pesta. Si elle s'était trouvée en pleine possession de ce corps mortel, alors elle aurait pû, et avec facilité, éviter une douloureuse rencontre. Cette femme l'avait intriguée, il lui faudrait en tenir compte dans ses futurs jugements. C'est sur cette dernière pensée, que l'esprit de la Darkness libéra celui du jeune homme. Ce dernier, projeté comme un misérable pantin alla s'écraser, heureusement pour lui, en bas des escaliers qui menaient au grenier. La puissance que la louve avait placé dans son lancé, lui évita de finir la nuque brisée contre les marches de l'escalier ou de rebondir contre le mur, contact qui n'en aurait pas été moins douloureux. La rudesse avec laquelle il heurta le sol, lui fit reprendre ses esprits. Désormais libre de ses mouvements, il laissa échapper un grognement de douleur. Pour un peu, il aurait reproché à la jeune femme, cet acte aussi violent, mais il avait été le témoin impuissant de son échange avec la Darkness, aussi préféra-t-il ne rien dire. Instinctivement, il passa sa langue sur ses lèvres et tressaillit au goût du sang. Il s'était mis dans un sacré pétrin. Comment s'expliquer, et surtout, s'excuser auprès de la libraire ? Il n'osa pas relever les yeux vers la porte. Une chance qu'elle ait réussi à l'arrêter à temps mais à présent... Que pouvait-elle bien penser de lui ? Il opta pour la décision qui s'imposa tout naturellement à lui: s'excuser pour son comportement et s'en aller. Il se mit en tête de se redresser, encore un peu sonné par ses retrouvailles brutales avec le sol.

Message par Invité Dim 27 Mai - 12:36

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Elle entendit l’atterrissage de sa victime et poussa un soupir pour relâcher la foule d'émotion qui se battait en elle avant d'aller près de l'escalier et regarda sa victime au bas de ses dernières, reprenant ses esprits. Il leva les yeux vers elle et notre louve ne perçut nul danger venant de lui et en conclut que la "chose" avait quitté son corps cependant elle repensa à son geste et ce dit qu'elle était dangereuse. Il faudrait qu'elle se montre prudente avec ce garçon...
Elle le fixa un instant, froide et lointaine presque indifférente à la douleur qui était affiché sur son visage et se détourna pour aller récupérer ses livres et ses lunettes puis descendit les escaliers, passant devant le jeune homme sans lui accorder un regard et alla poser ses précieux ouvrages sur son comptoir. Une fois cela fait elle s'approcha du jeune homme et le regarda enfin dans les yeux.
La froideur et la colère qui l'avaient secoué semblaient n'être plus qu'un rêve à présent. Qui aurait pu croire qu'un monstre sans émotion vivait en elle alors qu'en cette instant son regard était si posé, si calme... Y'aurait-il cependant une teinte d'excuse dans ses yeux... de regret face à son acte... Oui et non.... Après tout elle n'avait fait que protéger ce qui était cher à ses yeux comme elle l'aurait fait avec des gens qu'elle aimait profondément mais elle s'en voulait aussi d'avoir agi ainsi et d'avoir blessé ce jeune homme qui semblait être plus une victime qu'autre chose dans cette affaire... Mais bon elle aurait pu être encore plus radicale et le tuer mais elle en n'avait pas envie. Trop de sang sur ses mains et bien qu'elle avait agi plus pour défendre les siens elle en avait aussi fait pour assouvir des instincts plus bas...

"Elle est partie ? Cette chose ? Vous allez mieux ?"

Ha oui elle regrettait un peu semblait-il. Elle lui montra les quelques fauteuils posés dans un coin de la pièce pour les lecteurs au cas où il désirerait se poser un peu pour récupérer. Elle lui devait au moins ça et peut être qu'elle pourrait avoir un peu d'explication... c'était la moindre des choses au fond et ça, son regard devait surement l'indiquer... Sa curiosité pour les choses étonnantes était, malgré sa nouvelle forme, toujours présente.

Message par Invité Lun 28 Mai - 17:29

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Quand la libraire quitta son antre surélevée et ténébreuse pour s'approcher de lui, Natsume imagina le pire scénario. Il ne se rappelait que trop bien la réaction violente de la jeune femme qu'il avait rencontré au parc peu de temps auparavant, la colère qui brillait dans son regard, jadis si chaleureux, lorsqu'il avait laissé la Darkness sonder son être. Si Djenna s'était contrôlée vis-à-vis de lui, c'était sans doute parce qu'ils avaient fait connaissance avant que l'incident ne se produise, mais le garçon n'avait pas eu cette opportunité avec la personne qui se trouvait maintenant face à lui. Le peu de choses qu'il connaissait sur elle, ne le rassura pas non plus. Sa force n'était pas celle d'une humaine ordinaire, -il en avait fait les frais- et surtout, il s'en était pris à ses livres, chose qu'elle semblait chérir plus que tout. Il s'attendit à ce qu'elle poursuive leur début de conversation par esprits interposés ou qu'elle chercha à obtenir les réponses à ses questions, parce qu'elle devait certainement en avoir après avoir observé le changement radical de comportement et d'attitude qui s'était produit en lui. Pourtant, elle descendit les marches en silence et l'ignora superbement, préférant s'occuper de ses ouvrages que de lui.

"Elle doit être furieuse, ça peut se comprendre..." pensa-t-il avec amertume.

Tandis qu'elle partait déposer ses livres sur le comptoir à l'étage d'en dessous, il se remit debout, ne sachant pas bien s'il pouvait descendre à son tour. C'est alors qu'elle remonta et cette fois-ci s'adressa au jeune homme d'une voix calme:

"Elle est partie ? Cette chose ? Vous allez mieux ?"

Se disant, elle plongea son regard dans celui de Natsume, comme si elle cherchait à s'assurer que la chose qui avait pris possession de lui plus tôt, avait bien disparu. Il hocha la tête en silence, en partie rassuré qu'elle se soit calmée mais ses craintes revinrent très vite. La libraire avait compris qu'une sorte d'entité habitait son corps, c'était la première fois que cela arrivait. Comment devait-il réagir ? Il avait cherché à le dissimuler aux yeux de ceux qu'il cotôyait et maintenant il devrait tout avouer à une parfaite inconnue ? Pour une raison qui lui échappait, il sentait qu'il pouvait lui faire confiance, qu'elle en savait plus sur les malédictions que lui, à en juger par les ouvrages qu'elle conservait précieusement dans son grenier. Mais son sens des responsabilités lui commandait de n'impliquer personne dans ses problèmes. C'est pour cela qu'il s'efforçait de protéger les gens de lui-même. Moins ils en savaient, mieux ils se portaient. N'osant pas pousser la discussion plus loin, il accepta avec soulagement son invitation et alla s'assoire sur l'un des fauteuils à sa disposition. Même installé, il continua de sentir le regard de la louve posé sur lui. Elle semblait déterminée à obtenir une explication sur ce qui s'était passé, peu importe l'avis du jeune homme sur la question. A la fois gêné et ennuyé par ce regard appuyé, il déclara soudain d'une voix qu'il voulu neutre:

"Ne me fixez pas comme ça, je ne suis pas une bête curieuse..."

Son ton n'était pas particulièrement froid mais il avait décidé de ne pas laisser la jeune libraire s'immiscer encore plus loin dans cette histoire. Il prit une profonde inspiration, cherchant ses mots avec soin, avant de se lancer, à l'aide de ceux qu'il avait choisi avec autant de précaution.

"Je suis désolé pour ce qui s'est passé dans le grenier, je ne voulais pas vous offenser et encore moins abîmer l'un de vos précieux livres. Je le regrette vraiment mais..."

Il marqua une courte pause. Le plus dur restait à venir: convaincre la jeune femme d'oublier cet incident et de ne pas chercher à en savoir davantage sur l'entité maléfique.

"... mais je vous demanderai d'oublier ce qui s'est produit, je vous remercie de m'avoir arrêté toutefois je pense sincèrement qu'il vaudrait mieux pour vous que vous restiez en dehors de tout ça."

"Non..."


"Soyez tranquille, je ne remettrai plus les pieds ici. Je ne vous causerai plus de soucis."

"Aidez-moi..."


Comme il prononçait ses mots, il se leva, à peine rétabli de sa chute. Il voulait couper court à cet échange inutile, ce débat intérieur qui lui faisait mal.
Il n'avait rien à espérer désormais.

Message par Invité Ven 1 Juin - 17:15

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Elle continuait de le regarder sans se rendre compte qu'elle en était trop insistante et il fallut que le jeune homme le lui fasse remarquer pour qu'elle décide de faire autre chose : s'approcher de lui. En effet elle était resté immobile et préféra donc aller se rendre à l'une de ses étagère où elle prit un livre à la reliure antique et rouge. Elle l'ouvrit et caressa ses pages puis leva les yeux sur le jeune homme et dit simplement.

"Pardon je sais que je n'aime pas quand on me regarde ainsi mais disons que vous m'intriguez."


Il se mit alors à parler après un silence où elle tomba dans la contemplation des lettres alignées formant des mots si doux à ses yeux et des phrases qu'elle lisait comme on boit un bon vin. Mais cela n'était qu'un divertissement qui se devait de calmer son véritable sujet d'intérêt... Mais le garçon semblait surtout pressé de partir, de se faire oublier. En tout cas c'est ce que notre louve perçut... Mais elle n'avait pas envie de le laisser filer. D'autant plus que le garçon représentait aussi une menace pour les autres si cette "chose" revenait.
Alors que le jeune homme semblait décidé à partir, Amarra referma presque à regret le livre et releva son regard pour le poser une nouvelle fois sur le jeune garçon. Ses prunelles d'une couleur aussi chaudes semblaient presque chaleureuses et calmes s'il n'y avait pas un éclat plus sombre ancré dedans...


"Je ne peux oublier ce que vous venez de faire. Vous pouvez être un danger pour les autres et je me dois de défendre ses "autres"."


Elle se retourna lentement et posa le livre à sa place avec douceur, comme s'il s'agissait là d'un trésor... Mais n'en était-ce pas un à ses yeux ? Elle eut un sourire léger mais face à la situation, ce dernier disparut de ses lèvres et elle poursuivit en lui faisant de nouveau face.


"Mais quelle leçon puis-je vous donner moi qui suit aussi incapable de museler le monstre qui dort en moi ?"


Elle eut un sourire fataliste et regarda ses trésors puis acheva :


"Enfin qui suis-je pour empêcher une âme curieuse de rechercher des connaissances que mes livres peuvent renfermer ? Je ne peut empêcher ou interdire l'accès de mon antre à qui que ce fut, à moins qu'il y ait un risque pour mes joyaux. Cependant vous semblait en paix ici et hormis le grenier il semblerait que mes livres ne craignent rien. Alors rien ne vous bloqueras l'entrée de ce lieu si ce n'est votre volonté."

Elle soupira, ayant reposé son regard sur lui lors de son discours, sereine et calme, gardienne de ce lieu de savoir jusqu'à la mort. Puis elle prit la direction de l'escalier et allait redescendre quand elle s'immobilisa et se tourna légèrement vers le jeune garçon.

"Cependant j'ai lu chaque livre que contient cette bibliothèque et je les connais presque tous comme si je les avais écrit. D'autre part, j'ai descendu les livres qui pourraient vous intéresser mais cependant je refuse que vous les emmeniez pour une raison simple : ils sont rares et précieux. Si vous désirez les consulter il semblerait que vous soyez contraint de rester encore un peu."

Elle se tut et retourna en bas à son comptoir et se glissa dans la pièce adjacente où elle se fit un thé puis revint quelques minutes après avec une théière à la main qu'elle posa sur le meuble de bois brut puis sortit deux tasses et deux cuillères ainsi que du sucre. Elle remplit l'une des tasses et posa la théière en se demandant ce que ferait le jeune garçon puis regarda dehors et vit que la pluie s'était faite déluge. Elle eut un sourire et remplit alors la seconde tasse en se demandant ce que ferait le jeune homme...

Message par Invité Dim 3 Juin - 16:28

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Les mots sonnèrent comme une condamnation dans la bouche de la jeune femme. Un danger hein... Oui, il le savait, son existence même était devenue une menace pour les autres. L'entendre dire de la part de quelqu'un d'autre l'accabla, davantage qu'il ne l'aurait cru à vrai dire. Il se sentait partagé: lui qui souhaitait simplement vivre sa vie, devait-il y renoncer pour le bien d'autrui ? Il n'avait jamais envisagé ce choix difficile comme une éventualité, préférant qualifier sa situation actuelle de justifiable. Parti comme il était pour quitter la librairie, il se figea, perdu dans ses pensées. Dans ses conditions, il ne pouvait pas s'en aller comme si il n'avait rien entendu des paroles de son interlocutrice.
Dépité, pris au piège, il observa d'un oeil sombre les agissements de la louve. La manière dont elle prenait soin de ses livres, non, elle ne pouvait pas être une mauvaise personne. Sans doute était-elle capable de lui venir en aide ? Ce qu'elle lui avoua par la suite l'interpella. Un monstre ? Qu'entendait-elle par là ? Les apparences peuvent être trompeuses il en était parfaitement conscient mais de là, à parler de soi comme d'un monstre... Il eut de la peine pour elle. Etait-elle maudite comme lui ? Avait-elle beaucoup souffert de cette chose en elle ? Une multitude de questions se pressaient derrière ses lèvres mais il n'osa en poser aucune. C'était indélicat de sa part et puis, il voulait d'abord s'assurer qu'elle était une alliée, et non l'inverse. Elle avait parlé de devoir protéger les autres... Se pourrait-elle qu'elle soit membre du Cercle ? La situation lui plaisait de moins en moins. Il ne leur faisait pas entièrement confiance, pas après ce qui était arrivé à ses parents... Même en admettant cela, cette femme...

"A mes yeux vous n'avez rien de monstrueuse..." déclara-t-il soudain, ce à quoi elle répondit par un étrange sourire.

Lui-même fut surpris par la témérité de sa propre phrase. La force dont elle avait fait preuve pouvait aussi bien être celle d'un vampire ou d'un lycan, seules créatures connues du garçon, dont la force physique était anormalement élevée. Hormis cette faible déduction, il ne savait rien d'elle et pourtant il avait l'intime conviction qu'elle n'était pas dangereuse dans le fond. Mais peut-être parlait-elle simplement de ses ouvrages en évoquant les "autres" et non les habitants de la ville. Peut-être avait-il tout faux sur cette personne. Son jugement lui dictait le contraire. Ou bien souhaitait-il tellement voir cette femme comme une alliée qu'il se persuadait intérieurement qu'elle en était une ? Il interrompit là cette réflexion personnelle et l'écouta achever son discours. Cette fois-ci, les mots de la libraire lui mirent du baume au coeur. Elle ne semblait pas lui en vouloir pour l'incident du grenier, au point de lui interdire l'entrée de son domaine. Comment avait-elle deviné que cet endroit lui plaisait ? Il l'ignorait, comme beaucoup d'autres choses à son sujet. La jeune femme le dévisagea pendant un instant et Natsume lui rendit son regard. Là, dans l'atmosphère étouffée et silencieuse, où le temps semblait suspendu, elle demreurait, fière, entourée par tant de mystères. Le garçon esquissa un sourire. Vraiment, ce décor lui convenait parfaitement. Elle s'apprêta à descendre avant d'ajouter une dernière chose à propos des ouvrages qu'elle avait rapporté du grenier et disparut à l'étage d'en-dessous. Pendant qu'elle s'affairait à préparer du thé sans qu'il le soupçonne, Natsume réfléchit à son offre. Maintenant qu'elle connaissait sa véritable nature, il n'avait plus grand chose à cacher et, pouvoir en parler librement avec quelqu'un qui était, d'une manière ou d'une autre, sensible à sa détresse, ne lui sembla pas être une mauvaise idée en fin de compte. Un bruit contre la vitre attira son attention: la pluie fine qui l'avait surpris auparavant s'était transformée en un véritable déluge. Il grimaça. Décidément ! Le destin persistait à le garder ici. Vêtu comme il était, il s'imaginait mal repartir sous une telle averse et, après un bref soupir, se résigna à demeurer sur place. Il s'engagea à la suite de la louve et découvrit étonné, qu'elle avait disposé deux tasses, accompagnées d'une théière, sur le comptoir, faisant désormais office de table.

"Pour un "monstre", elle se montre bien attentionnée..." songea le garçon.

Il devait reconnaitre qu'avec un temps pareil, une tasse de thé serait la bienvenue. La détérioration extérieure l'avait mise, semblait-il, de bonne humeur, contrairement au jeune homme et cela l'irrita un peu. Il n'avait pas l'avantage mais il s'en moquait à présent. Il avait pris la décision de rester, autant s'en tenir là. Il se vit servir une tasse bouillante et la remercia poliment. Après qu'elle lui ait proposé du sucre, -ce qu'il déclina gentiment- il attendit qu'elle eut bu une gorgée ou deux de sa propre tasse. Puis, lorqu'elle lui parut visiblement satisfaite de son breuvage, il entama la conversation sur ce qui le préoccupait réellement, et ce, depuis qu'il avait mis les pieds ici.

"Pardonnez ma brusquerie mais pourriez-vous me dire ce que vous savez des malédictions comme la mienne ?"

En même temps qu'il parlait, son regard s'arrêta sur les ouvrages qui paressaient silencieusement sur le meuble en bois. Il redoutait les secrets qu'ils renfermaient, secrets qui pouvaient ou non, garantir son salut. Même en sachant qu'il n'avait, pour le moment en tout cas, pas à rédouter une nouvelle apparition de la Darkness, il ne se rappelait que trop bien l'effet de tels livres sur elle. Dans un sens, il était reconnaissant à la jeune femme de lui interdire d'y toucher.

"Vous devriez savoir que le temps m'est compté à présent..." lâcha-t-il, non sans hésitation.

Il ferma les yeux. Il l'avait dit, enfin ! Il ne ferait pas marche arrière à présent, quelques soient les conséquences de son choix de faire confiance à cette jeune femme. Lorsqu'il les rouvrit, il fixa la louve droit dans les yeux. Son esprit demeurait troublé mais on pouvait lire la volonté de vivre dans son regard de braises. Pas un instant il ne cilla quand il prononça ses derniers mots:

"J'ai besoin de savoir, je veux me débarrasser de cette chose qui est un danger pour les autres et moi-même."

Message par Invité Lun 4 Juin - 10:11

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Le garçon déclara une phrase comme l'on lance une certitude sans réellement savoir de quoi il en retourner. Il ne la considérait pas comme un monstre ? Pour l'instant oui. Oui car il n'avait vu que la surface de l'iceberg mais la chose en lui en revanche avait sentit le mal qui la rongeait lentement. Elle eut un sourire triste mais ne désira pas contredire le jeune homme et alla faire son travail, le laissant seul avec ce qu'elle venait de dire.

Alors qu'elle préparait le thé, Natsume redescendit et elle lui en proposa. Le jeune étudiant accepta et elle emplit la seconde tasse et fit le service avec un sentiment de paix en elle. La pluie avait le don de l'apaisait et elle aimait particulièrement le son de l'eau contre les carreaux. Elle avait toujours ce sentiment que c'était la chanson du ciel et ce, depuis toujours. Même enfant, elle se souvenait que les éléments avaient été ses réconforts et ses compagnons de jeux. C'était même l'un de ses rares "souvenirs" ou plutôt émotions enfantines qu'elle avait.
La voix de Natsume la sortit de sa rêveries et elle reporta son intérêt sur son invité/client. La malédiction qui pesait sur lui hein ? Bon il venait de lui fournir un indice mais Amarra n'était pas le sphinx non plus, la science infuse n'était pas en elle... Hélas. Cependant elle garda le silence, se disant que le garçon se rendrait compte de l'absence d'un problème concret et explicite vu qu'il ne lui avait pas dit de quoi il souffrait ... Donc il reprit la parole mais ce ne fut pas le sujet qu'Amarra attendait qu'il plaça mais autre chose de plus motivant pour elle : sa rage de vivre. Oui il était prêt à se battre pour détruire ce qui le rongeait et La louve fut touchée par son sentiment. Elle le regardait dans les yeux et sentait qu'elle se devait de l'aider mais aussi qu'elle le voulait pour qu'il soit enfin fier d'être lui.


"Je vous aiderez de mon mieux. Je ne pense pas être Dieu ou une créature capable de vous sauver mais je vous aiderez. Je sais ce que c'est de souffrir et de se battre contre soi même, de vivre dans la peur de commettre l'irréparable."

*et de le faire*

"Mais je ferais de mon mieux. Maintenant commençons au début : qu'avez-vous donc ? J'ai constaté un changement de comportement brusque et il semblerait que vous ne soyez pas seul dans ce corps. Donc comment cela vous êtes-vous arrivé ? Il me faudra des détails si cela est possible. Tout peut m'être utile pour comprendre"

Elle le regardait, attendant qu'il lui compte la raison sa vie ou plutôt une partie de sa vie. S'il venait la voir et lui parlait de sorcellerie, ce n'était pas pour rien et Amarra jugeait que c'était surement une histoire encore aussi incroyable que la ville où elle se trouvait donc il faudrait qu'elle pense aussi à nombre de chose de passage.
Et malgré le fait que l'occulte et les choses surnaturelles lui plaisaient, elle n'avait jamais eu la certitude pur et dure de leur existence alors est-ce que Natsume lui en offrirait une ?

Message par Invité Lun 4 Juin - 23:03

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"Je ne pense pas être Dieu ou une créature capable de vous sauver..."

Le regard de braise perdit un peu de sa confiance quand la louve lui avoua cette éventualité qu'il redoutait. Natsume se rendait compte à présent qu'il avait placé trop d'espoirs en la jeune femme. C'était stupide de sa part, il en prenait conscience avec amertume, la gorge nouée. Aucune personne sur Terre ne pouvait lui garantir le salut. Sa situation était unique, et malgré ses recherches, parfois extrêmes, il n'avait pû trouver pareil cas de possession dans tout l'Avventura. Pas étonnant que son interlocutrice ignora le remède à son mal. Mais quand elle poursuivit, il fut touché qu'elle accepta de l'aider aussi facilement. Un sourire empli de reconnaissance flotta sur ses lèvres. Il s'interrogeait sur les motivations qui poussait la louve à l'aider. Etais-ce dû à sa propre malédiction, celle dont elle parlait et qui semblait l'avoir fait souffrir ? Ou le monstre qu'elle disait posséder en elle... Lui faisait-il comprendre, indirectement, l'enfer que l'étudiant vivait au quotidien ? Laissant là ses interrogations, il l'écouta, en silence. Le soulagement qu'il avait éprouvé lorsqu'elle lui avait annoncé ses intentions s'évanouit quand elle lui demanda des détails. L'apparition de la Darkness, son soudain et étrange comportement... n'était-ce pas suffisant ? Il se mordit la lèvre inférieure. Il comprenait que c'était nécessaire pour lui d'en arriver à ce stade, celui de lui raconter tout ce qui s'était passé mais il aurait voulu exclure les éléments douloureux, histoire que son interlocutrice ne le prenne pas en pitié. Ce n'était pas de ça dont il avait besoin mais de soutien. Le regard de miel s'était de nouveau posé sur lui, calme et silencieux, guettant une réponse de sa part et Natsume réfléchit posément à ce qu'il allait lui répondre. D'abord le coma, ses faiblesses quant à l'avenir, faiblesses qui avaient attiré l'âme damnée de la Darkness. Le reste, elle pourrait le deviner d'elle-même, du moins il le supposait. Il se râcle la gorge et entama son récit, d'une voix qu'il voulut posée:

"Excusez-moi, je vous demande de m'aider sans même prendre le temps de vous expliquer mon problème... Il y a deux de ça, je suis tombé dans le coma à la suite d'un...accident. C'était peu avant les jours sombres... Mon esprit, devenu trop faible, a attiré l'attention de cette chose, cette Darkness..."

Il omit volontairement de raconter l'épisode de la mort de ses parents. Ou plutôt leur meurtre, que l'on avait cherché à dissimuler dans un vulgaire incendie. Il n'aborda pas non plus les sentiments négatifs qui l'avaient submergé alors qu'il était toujours dans le coma. Ils étaient sans doute la cause de l'apparition de la créature dans son esprit mais faute de preuves réelles, il ne souhaitait pas révéler ce sombre passage. Il n'était pas vraiment fier de ce qu'il avait éprouvé ce jour-là, cette envie d'en finir avec la vie et de ne pas faire face à la réalité. Cela contrastait avec sa rage de vivre d'aujourd'hui. Au risque de ternir cette même rage.

"Depuis lors je vis au rythme de ses apparitions... Nuits blanches à répétition, maux de tête et douleurs à la poitrine sont devenus mon quotidien. Je ne cherche pas que vous me plaigniez, juste que vous me redonniez l'espoir de me voir un jour libéré de cette chose. Et même si cela n'arrivait pas, je vous en serai reconnaisant d'avoir au moins essayé."

Il tenta de sourire mais tout ce qu'il réussit à faire, c'est un pauvre sourire. Il n'aimait pas évoquer la possibilité d'un échec, ce qui le condamnerait à une mort certaine, enfin mort spirituelle puisque son corps serait toujours sous l'emprise d'Elisabeth. Il arrêta là son discours qui lui semblait devenir de plus en plus sombre au fur et à mesure qu'il le développait. Le son de la pluie se heurtant violemment contre les vitres de la librairie meubla le silence qui s'était installé entre eux. Natsume se demanda ce que penserait la jeune libraire de son histoire. Allait-elle le croire ? Devait-il lui communiquer le nom de cette Darkness ? Le jeune homme parvenait parfois à discerner quelques vagues souvenirs de ce qu'était la vie d'avant de l'entité. Il avait appris son nom mais il doutait qu'il fut d'une réelle utilité pour la suite des événements. Il priait pour qu'elle ne lui demande pas plus de détails.

Message par Invité Mer 6 Juin - 20:22

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La louve écouta son histoire en buvant son thé. Elle aurait pu paraitre s'en fiche royalement si ses yeux mordorés ne brillaient pas d'intérêt et de curiosité. Non elle ne se fichait pas de Natsume et n'avait pas pitié pour lui, n'étant pas une femme à plaindre mais à combattre. Quelque chose n'allait pas ? Alors il fallait l'affronter et ce, jusqu'à parvenir à se libérer du poids du fardeau contraint. Elle se resservit du thé et en fit de même pour la tasse du jeune homme, continuant à l'écouter tout en réfléchissant déjà à de possible hypothèse.
Soudain il parla d'une darkness et la jeune lycane eut soudain une pensée et se leva en disant :


"Continuez."


Puis elle s'éloigna un peu mais étant néanmoins assez prés pour l'entendre et commença à chercher dans les journaux qu'elle avait. Elle prit une ancienne parution puis revint vers lui et croisa le regard de Natsume qui venait de terminer son histoire. Elle lui montra le gros titre du journal :

Un darkness ravage l'Avventura


Elle ouvrit le journal et trouva la section qui l'intéressait puis chercha ce qu'elle voulait avant de commencer à lire à voix haute.

"C'est lors des trois jours sombres que le ville de l'Avventura a découvert les pouvoirs effarant des créatures d'ombre et de lumière nommés Darkness et Lightness. Hummmm ha oui là... Hum. Alors c'est lors du dernier jour sombre que le peuple de cette petite ville a pu constaté la puissance de deux antagonistes. Alissa Channing, lightness qui dirigeait une association pour les femmes battues et une dénommée Elisabeth semble-t-il, Darkness étant à l'origine de plusieurs crimes et l'une des têtes du soulèvement et de la folie des créatures lors des trois jours sombres.
C'est lors de leurs affrontement le dernier jours que Alissa parvint à avoir le dessus sur la darkness qui, pour survivre, invoqua un certain démon nommé Bélial. Cependant ce dernier dévora le peu d'énergie de la démone et elle fut tué, mettant fin à cet épisode tragique. Néanmoins... bon le reste est inutile..."


Elle referma le journal et le posa sur le meuble. Sur la couverture se trouvait une photo en couleur d'un monstre dans le ciel noir avec des incendies autour. Amarra se souvenait de ce jour mais malheureusement elle n'avait pas pu aider l'ange, trop occupé à livrer son propre combat qui lui avait coûté la vie de Clémentine et celle, plus chère de Layken. Son regard se fit triste mais elle détourna la tête et prit un livre, cherchant de nouvelles données à exploiter en parlant :


"Bon je ne sais pas si c'est votre darkness, celle qui possédait un démon mais ça peut être une piste. J'en ai aussi croisé quelques uns mais j'ignore s'ils sont mort pendant les jours sombres... Enfin je pense que connaitre l'histoire de votre esprit sera plus utile pour le battre. Frapper ses points faibles et le pousser à fuir... Maintenant voyons... exorcisme... pratique employé couramment par des prêtes afin d'extraire du corps d'une victime, un esprit malin qui veut en prendre la possession. Ces pratiques peuvent se révéler risqué et de moins en moins de prêtes font ce genre de rituels jugés impensable à notre époque."


Elle fronça les sourcils et ferma le livre, réfléchissant. Elle fit quelques pas puis reposa le livre sur la pile avant d'en prendre un autre à la couverture noir avec un pentagramme dessiné dessus. Elle jeta un coup d'oeil au lycéen comme pour vérifier que c'était toujours lui et ouvrit le livre et lut le titre dans son esprit.

malédictions, cultes noirs et invocation du démon

Elle frémit et feuilleta le livre, même si elle le connaissait par coeur. Cependant elle voulait être sûr de ses propos. Plus elle avançais dans sa lecture plus elle devint concentrée, s'enfonçant dans les abîmes du néfaste et soudain sans prévenir elle referma le livre d'un mouvement sec, sentant sa pierre se réveiller. Elle fit la grimace et reposa le précieux ouvrages parmi ses compagnons et posa une main sur sa poitrine, sentant son coeur se serrait et s'appuyant sur le rebord du comptoir. Elle resta un instant à reprendre son souffle, se calmant puis regarda le garçon.


"J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvais : votre darkness est une créature survivant grâce aux émotions noirs et aux ténèbres qui l'entourent. Tout ce qui est néfaste à autrui les rendent plus fort, plus puissant. Je pense que c'est la raison qui a fait qu'elle est apparu dans le grenier, la pénombre de cette dernière a suffit à la faire surgir. Je crois que vous allez devoir être très heureux pour la chasser... La bonne c'est qu'au vu de vos symptômes vous avez encore du temps devant vous... enfin tout dépendra de votre résistance..."

Message par Invité Jeu 7 Juin - 14:53

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Natsume se demanda un instant si la louve se fichait royalement de son histoire. Tandis qu'il parlait, il l'avait vu se lever pour partir fouiller dans ce qui semblait être une pile de vieux journaux. Il était si mauvais orateur que ça ? Il s'étonna qu'elle ait également conservé ce genre de choses. Cet hobbie, autrefois répandu parmi la population, avait presque entièrement disparu. La télévision et internet en étaient sûrement la cause, les supports papiers n'étant plus très en vogue dernièrement. Les rares personnes qui continuaient d'en acheter, contaminés par cette société devenue consommation, se contentaient d'en survoler les grands titres puis de les jeter quelque part, peu soucieux en réalité de connaitre ce qui se passait chez leurs voisins. L'admiration que l'étudiant vouait à la jeune femme n'en fut que plus grande. C'est alors qu'elle se retourna et lui montra l'objet de ses recherches:

Un darkness ravage l'Avventura

Il comprenait mieux pourquoi elle s'était soudain mise à fouiller dans ses affaires lorsqu'il avait prononcé le mot "Darkness". Pourtant il demeurait dubitatif. La chose qui le hantait était une femme, pourquoi la louve tenait tant à lui montrer cet article ? Aurait-il omis de préciser ce détail dans son récit ? Sans lui laisser le temps de lui communiquer ses impressions, la libraire commença à lire à haute voix ce qu'elle venait de trouver. Natsume l'écouta sans l'interrompre. Ne devait-il pas profiter de chaque indice à sa portée ? Il ne pensait pas que l'article pourrait l'aider dans son combat mais il y préta néanmoins attention. Remarquant que la jeune femme lui avait resservi du thé, il but une gorgée ou deux de sa tasse en veuillant à ne pas en renverser. Quelle ne fut pas son étonnement quand il l'entendit prononcer le nom de la Darkness. Sa surprise fut telle qu'il faillit recracher le liquide ambré.

"...et une dénommée Elisabeth..."

Son coeur manqua un battement. Elisabeth ? Non, ça n'était pas possible... Elisa, Elisabeth... Cela ne pouvait pas être qu'une simple coïncidence. Il pâlit, horrifé comme il était par une telle découverte. Jamais il n'avait établi de parallèle entre les événements qui s'étaient déroulés durant les jours sombres et ceux qui avaient précipité sa sortie du coma. Beaucoup de vies s'étaient éteintes pendant cette funeste période, jamais il n'aurait pû imaginer que la source de tout ceci, de tous ces massacres n'était autre que celle qui lui volait peu à peu sa vie. Il entendit vaguement la fin de l'article, complètement abasourdi. Comment pouvait-il espérer vaincre une créature capable d'invoquer d'elle-même un démon ? C'était impossible... Il n'était pas de taille face à elle, lui qui était né simple humain sans pouvoirs. Passées la surprise et l'horreur, vint le désespoir. Il ne remarqua même pas que la louve continuait à lui parler. A quoi bon se battre quand on savait le combat perdu d'avance ? L'exorcisme ? Ah ! Combien de fois avait-il lu ce mot au cours de cette année ? Il en connaissait les moindres rituels, ainsi que les échecs qui avaient abouti à la mort du possédé... Qui plus est, plus aucun prête ne s'essayait à ce genre de chose, jugée tabou et trop instable. L'image de l'Eglise n'avait que trop été salie par ce genre d'affaires... Jamais il ne trouverait quelqu'un capable -et volontaire- pour l'exorciser. Il était le seul à pouvoir s'en déliver mais par quels moyens ? Ses chances de succès diminuaient à chaque nouvelle vague de désespoir qui le submergait. Las de toutes ces réflexions, il reporta son attention sur son interlocutrice. Il s'en voulait sans trop savoir pourquoi. Elle qui essayait de l'aider de son mieux, voilà qu'elle lui fournissait les raisons susceptibles de le faire abandonner. Un brin ironique comme situation... Elle avait laissé de côté le journal pour se plonger dans un des ouvrages qu'elle avait rapporté du grenier. A en juger par la couverture de celui-ci, ce n'était pas un conte pour enfants loin de là. Il n'essaya même pas de lui adresser la parole, que lui aurait-il dit de toutes manières ? Que c'était peine perdue ? Qu'il allait se résoudre à mourir et perdre à jamais le contrôle de lui-même ? Il ne s'était pas remis du choc de la nouvelle et tout ce qu'il aurait été capable de marmonner à cet instant, n'auraient été que plaintes et lamentations. Il voulait lui épargner ce spectacle plus qu'affligeant, pour elle et pour lui-même. Cependant, quelque chose, un changement dans son attitude le tira de son état semi-dépressif.

"Vous allez bien ?" lui demanda-t-il, inquiet.

Elle ne lui répondit pas mais son regard lui fit comprendre qu'il n'avait pas à s'inquièter pour elle. Elle reprit la parole, cette fois avec un peu plus d'espoir aux oreilles du garçon. Enfin... C'était vite dit: il connaissait la moitié des informations qu'elle lui communiqua, celles sur les Darkness notamment. Mais un nouvel élément vint faire son apparition. Le bonheur ? Natsume esquissa un sourire mauvais et sacarstique. Comment pouvait-il être heureux dans de telles conditions ? C'était risible... Il ne voyait pas exactement ce qui se dissimulait sous le bonheur... Son dernier souvenir heureux remontait à quand ses parents étaient encore en vie. La famille nous permettait-elle d'être heureux ? Dans ce cas là, il ne le serait plus, étant donné qu'il n'avait plus aucune famille dans tout l'Avventura. Il plongea son regard morne dans celui de la louve.

"Etre heureux ? Cela fait longtemps que la notion de bonheur s'est volatilisé de ma vie... Qu'est-ce qui vous rendrez heureuse vous ?"

Sa question était peut-être déplacée au vue de la situation et de sa méconnaissance de l'histoire de son interlocutrice. Mais il s'en moquait. S'il devait se résigner à mourir, autant profiter du peu de temps qui lui restait à vivre pour mieux connaitre les gens autour de lui. La louve lui avait communiqué ce qu'elle envisageait être une bonne nouvelle, l'avancée de ses symptômes témoignait qu'il avait encore du temps mais l'étudiant se savait affaibli par les attaques de la Darkness. Sa résistance ne lui semblait pas bien importante et il ne comptait pas là-dessus pour s'en sortir. Sinon pourquoi aurait-il cherché un remède avec tant de précipitation pendant tout ce temps ? Se rappelant soudain ce qui l'avait rendu si maussade, il lâcha du bout des lèvres.

"Je ne vous ai pas tout dit au sujet de cette créature... Je connaissais son nom, je l'avais aperçu au travers de l'un de ses souvenirs. Elisa... Il est clair à présent que la Darkness à l'origine du soulèvement des jours sombres et la chose qui a pris possesion de moi sont une seule et même entité..."

Message par Invité Sam 9 Juin - 12:21

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Elle sentait le moral du garçon descendre tandis qu'elle parlait mais Amarra s'accrochait et continuait de chercher encore et toujours. Peut être était-ce parce que ça ne la concernait pas vraiment après tout. Elle savait ce qu'elle ressentait quand se pierre hurlait son désespoir et son avidité de voler la vie d'autrui mais elle avait encore le contrôle d'elle même alors que ce garçon, lui n'avait pas cette chance. Il était pris dans les griffes d'une entité sans scrupule et qui n'attendait que le bon moment pour prendre possession de son corps. Vivre dans l'incertitude qu'elle horrible vie qui te rongeait comme un chien ronge son os... A ce point là l'expression "si la vie est une chienne alors je suis l'os qu'elle ronge" était bien choisie. Elle vivait cette vie, sans cesse touchée et blessée par les gens. La louve avait tant aimer et avait tant été blessée. Elle se sentait si vieille, si las et pourtant.... Elle avait encore espoir, refusant d'abandonner la vie qu'on lui avait offerte : sa vie, une chance. Elle se devait de vivre pour elle, pour ceux qui étaient mort et pour Lui, son Thibault, unique rêve à ses yeux, trésor révolu.
Elle regardait Natsume et poursuivit ses recherches qui lui lança une réplique et son sourire malheureux fit effacer son propre sourire surtout quand sa voix sembla être écraser sous le poids de la défaite. La jeune femme le regarda un long moment, le fixant silencieusement puis retourna s'assoir et baissa les yeux sur sa tasse. Il venait de poser une question qui venait de toucher un point sensible. Elle prit sa tasse entre ses mains, laissant la douce chaleur du breuvage la pénétrer alors qu'elle levait les yeux vers la bibliothèque. Elle l'observait silencieusement, le regard désormais mélancolique, perdue dans un temps révolu puis, après un instant de silence, sa voix caressa le silence :


"Mon bonheur est ici je crois. Quand le monde me fait trop souffrir, je viens chercher la paix en ces lieux pleins de souvenirs et de joie... "

Amarra le regarda et comprit qu'il allait abandonner. Pourquoi se laisser tomber après tant de combats, tant d'efforts qu'il avait accompli depuis qu'il était possédé ? Elle ne le savait pas. Ne devait-il pas plutôt garder espoir ? Au fond la vie est si fragile alors à quoi bon laisser sa vie à une autre ? Alors qu'elle se questionnait, il lâcha la raison de son soudain désespoir. La louve chercha son regard qu'il gardait baissé du sien, faisant le lien entre l'article et cette chose en lui. Ainsi donc c'était la darkness qui vivait en lui, cette créature qu'avait affronté Alissa ? Oui le combat s'annonçait difficile en effet... Mais s'il abandonnait, elle se le refusait.
Et pour la première fois depuis bien longtemps la jeune femme tendit une main vers un être humain. Elle la posa sur son visage, le caressant doucement avec un sourire posée puis, se disant que cela le gênerait elle la retira lentement et observa une nouvelle fois son paradis avant de prendre la parole, le ton de sa voix devenu tendre comme le murmure d'une amante.


"Cette bibliothèque est pleines de mystère et celui qui me rend si fière d'elle est le sentiment de paix qu'elle apporte, comme une mère enlaçant son enfant pour le consoler. Je n'ai jamais connu de famille et je suis une femme ayant longtemps vécu sans attache. Un jour je suis arrivé ici et j'ai découvert pour la première fois une maison et une famille. C'était un homme qui tenait ce lieu avant moi. Il était un peu plus vieux que moi et il m'obligea à découvrir ce lieu. Dieu sait à quel point j'étais sauvage et effarouchée. Un chat sauvage."


Amarra eut un rire léger et poursuivit :

"Mais il m'a domptée. Il était patient, calme et aimant. Il m'a fait plongé dans ce lieu devenue alors sanctuaire pour mon âme tourmenté. C'est ici que j'ai reçu ce prénom. Ma première attache. Je sais que c'est bête ce prénom mais j'en suis heureuse car c'est lui qui me l'a choisi et c'est la seule chose qu'il m'a laissé avec cette bibliothèque..."


Elle déglutit et son sourire s'effaça lentement. La jeune femme sentait la peine monter mais nulle larme vint à elle. Elle avait trop pleuré pendant trop longtemps pour lui. Combien de temps maintenant ? Deux ans... Elle avait l'impression que ça remontait encore à hier qu'ils riaient en choeur ici... Elle acheva simplement :

"Il est mort alors qu'on prévoyait de se marier. Un accident. Un chauffard. J'ai eu l'impression de mourir avec lui. J'ai fui ce paradis qu'il m'avait offert et j'ai erré comme une âme en peine jusqu'à revenir ici. Mais rien ne te lave de la souffrance que tu transporte si ce n'est toi. Je l'ai compris le jour où j'ai revu cette bibliothèque. Elle allait être détruite et je n'ai pu me résoudre à la laisser mourir elle aussi. Je l'ai reprise et restauré jusqu'à maintenant..."


La louve le regarda, calme. Elle but un peu de thé lentement. Elle n'avait jamais raconté cette histoire à qui que ce fut et bizarrement c'est sur cet inconnue qu'elle se vidait, qu'elle racontait cette chose qui la brisait et la sauvait à la fois... Un paradoxe que surement beaucoup de gens aurait pu comprendre car au fond les humains n’éprouvent-ils pas les mêmes sentiments sans oser le reconnaitre ?

"Alors je n'ai pas de bonheurs précis, pas de rêves. Ils m'ont été pris comme ceux que j'ai aimé. Te dire que je suis malheureuse ? Non car je refuse de croire qu'on m'a fait renaitre pour vivre une vie de malheur. L'on m'a aimé et l'on m'a offert un toit alors je refuse d'abandonner la vie malgré ce que je porte en moi. Ma bibliothèque sera toujours ce refuge qu'il a voulu offrir aux âmes en peine et je compte bien en faire de même. Je veux faire don de ce qu'on m'a donner il y a bien longtemps."


Elle le fixa dans les yeux, aussi sereine que sa bibliothèque puis se releva et prit les livres qui ne leur servirait à rien et remonta en haut, laissant le jeune homme avec ses pensées en se demandant elle même si elle n'en avait pas un peu trop fait... Certes elle avait parlé avec son coeur mais certaines personnes n'aimait pas ça, qui plus est un homme... Leur nature les poussaient généralement à refouler leurs sentiments alors peut être avait-il été gênée par elle et sa franchise ? Elle n'y avait pas pensé quand elle avait parlé ... Elle rangea les livres pis redescendit, peu certaine qu'il soit resté après ce qu'elle venait de lui lâché comme un conte....

Message par Invité Lun 11 Juin - 20:18

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Le garçon la regarda s'éloigner, les bras chargés des livres qu'elle avait descendu pour rien semblait-il. A cet instant, il aurait voulu la retenir, le son de sa voix l'apaisant comme nulle autre auparavant. Mais il se contenta de la laisser remonter à l'étage, incapable de lui dire quoique ce soit, seul le bruit de la pluie s'écrasant avec fracas contre les vitres de la librairie faisant écho aux pas de la jeune femme. Il sentait qu'elle avait besoin de ce recul, de se retrouver pour remettre de l'ordre dans ses idées, après ce qu'elle venait de lui confier. Car c'était bien une confession qu'elle lui avait fait. Il cessa de fixer les escaliers et laissa son regard dériver sur la pièce où il se trouvait. Cette dernière lui semblait différente, plus que jamais accueillante malgré les souvenirs à la fois joyeux et douloureux qu'elle abritait. Ou était-ce justement à cause de ces mêmes souvenirs, relevant d'une époque à présent révolue, que cet endroit parvenait à apaiser les âmes errantes qui venaient y trouver refuge ?

Ses pensées revinrent à la jeune femme et il posa une main sur sa joue. Il se rappela le doux contact de celle de la libraire sur son visage. Une sensation familière et réconfortante mais qui raviva la peine d'avoir perdu celle à l'origine de ce geste rempli d'affection. Etrangement, il ne s'était pas dérobé lorsqu'elle avait tendu la main vers lui. Il fut tellement surpris qu'il ne pensa même pas à réagir. Il s'était contenté de sa courte caresse, la louve ayant bien vite retiré sa main, ce qui attrista l'étudiant. Il ne pouvait espérer plus venant d'une inconnue et pourtant, elle se livra à lui par la suite, allant jusqu'à le tutoyer. Les mots semblaient couler de sa bouche comme si elle semblait ne jamais vouloir s'arrêter de parler. Natsume se demanda si elle n'était pas télépathe. C'était un don rare, peu répandu parmi la population et le garçon n'avait jamais rencontré de personnes le possédant mais il croyait en l'existence d'un tel pouvoir. Le monde était rempli de choses inexplicables et fantastiques, plus mystérieuses les unes que les autres alors pourquoi pas la télépathie ? Etait-ce parce qu'elle l'avait touché ? En tout cas, elle lui révéla bien plus qu'il n'aurait pu l'espérer. Comme si elle avait compris son besoin d'en savoir plus sur elle. Il l'écouta avec attention, sensible à l'histoire de la jeune femme. Ce fut lorsqu'elle évoqua la mort de son aimé que sa gorge se noua de nouveau. Ainsi donc, elle avait également perdu des êtres chers... Elle continuait à vivre, ou plutôt à se battre pour vivre avec cette douleur ancrée en elle. Ils étaient si proches de part leur passé et pourtant si différents quant à leur avenir, lui qui était sur le point de l'abandonner à une autre.

La conviction qu'elle avait glissé dans ses propres mots le toucha. Malgré ce qu'elle avait vécu, sa séparation avec cet homme qui signait la fin de son bonheur, elle continuerait à se battre. Tout en buvant un peu de thé, -il finissait sa tasse-, il réfléchit à ses paroles. Le bonheur n'était donc pas quelque chose de défini mais qui évoluait selon nos façons de le définir ? Cela voudrait dire...que même après avoir perdu les siens, lui qui était possédé, était toujours capable d'être heureux ? Les sentiments s'entrechoquaient dans son coeur et dans sa tête. Sa rage de vivre, rage qu'il avait enfin réussi à anéantir devant l'effroyable vérité qui s'offrait à lui, luttait au fond de lui. Non, il ne voulait pas disparaitre. Mais que pouvait-il faire contre une entité comme Elisa ? Il n'était qu'un faible humain sans pouvoirs et elle, un monstre capable d'invoquer des démons par sa seule volonté... Bien et mal. Force et faiblesse. Il devait trouver la force de combattre et cette force résidait en la recherche du bonheur, il en était certain. Qu'est-ce qui le rendait heureux ? Il lâcha un soupir. Rien ne promettait d'être simple mais il devait reconnaitre que la libraire avait raison. Il trouverait la force. Il y avait tant de choses qu'il voulait faire avant de mourir, il ne pouvait pas se permettre de disparaitre avant de s'être excusé auprès de Djenna et d'avoir remercié comme il se doit cette mystérieuse femme pour son aide précieuse. Une fois sa décision prise, il s'interrogea sur sa manière de réagir au retour de la louve. Il se mit à déambuler dans la pièce, tour à tour impatient, anxieux, troublé et heureux de retrouver la présence apaisante de son hôte. Pendant qu'il marchait, perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas que l'intensité de l'averse diminuait et qu'il serait bientôt en mesure de quitter la librairie. Elle finit enfin par redescendre. Sans même se retourner, l'étudiant sentit sa présence se rapprocher et il tourna la tête dans sa direction. Son regard de miel, plus calme que jamais, le fixa, interrogateur. Natsume se sentit soudain gêné: aurait-elle préféré qu'il s'en aille finalement ? Trop nerveux pour laisser le silence s'installer entre eux, il déclara:

"Je suis conscient que vous avez dû prendre sur vous pour me raconter tout ceci mais, dans un sens, je vous en suis reconnaissant de l'avoir fait. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi, même si cela vous semble n'être que presque rien."

Il lui sourit timidement mais avec sincérité et chaleur. Il ne parvenait toujours pas à la tutoyer, lui vouant une bien trop grande estime pour abandonner le vouvoiement. C'est alors qu'il prit conscience de l'amélioration du temps. Pourtant, cela ne le réjouit pas plus que ça. Il ne tenait pas vraiment à partir, aussi ajouta-t-il ceci:

"Contrairement à moi, vous avez été franche et je sens devoir en faire autant de mon côté. Mes parents ont été assasinés deux années auparavant, le meurtrier ayant dissimulé son crime par un vulgaire incendie. J'aurai dû subir le même sort qu'eux mais je suis tombé dans le coma après qu'une planche me soit tombé dessus. A mon réveil, j'ai appris que la police avait conclu à un décès dans l'incendie... J'ai cru que mon bonheur venait de s'évanouir avec la vie de mes parents mais vous m'avez prouvé le contraire. Je continuerai à me battre, et ce, quelque soit l'issue de cet affrontement."

Son regard se fit dur. Il connaissait les conséquences d'une éventuelle défaite face à la créature. Il ne souhaitait pas en arriver là. Il espérait que quelqu'un parviendrait à l'arrêter à temps, avant qu'il ne fasse trop de mal, mais il ne voulut pas infliger ce fardeau à la jeunne femme en face de lui. Sentant qu'il n'avait plus rien à ajouter, il s'apprêta à sortir et ouvrit la porte, appréciant l'air humide et frais que la pluie avait laissé derrière elle, avant de se retourner, l'esprit serein.

"Il y a encore une chose que je ne vous ai pas dis: je m'appelle Natsume, Natsume Kageya. Me ferez-vous l'honneur de votre prénom, si cher à vos yeux ?"

Message par Invité Mar 12 Juin - 11:02

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Elle avait parlé et parlé sans remarquer le changement d'esprit de son interlocuteur. Elle avait juste envie de lui compter un histoire qui, bien que triste et peut être même dramatique, restait surtout bercé de souvenirs doux et sincères. Elle croyait à cette phrase "ce qui nous tue pas nous rend plus fort" et se disait que si elle n'y avait pas un jour cru, elle ne serait plus là. Au fond oui continuer à se battre et comprendre que le bonheur est une notion flou, voilà ce qu'elle avait voulu lui faire comprendre.
Elle avait donc terminé son récit puis son thé avant de remonter avec ses ouvrages, laissant le garçon seul avec ses pensées et le silence de sa bibliothèque. Elle rangea les ouvrages au grenier puis pensa à un ouvrage qu'elle aimait pour sa moral. Elle alla donc le prendre puis redescendit et revint vers le jeune homme. Elle le regardait calmement et s'étonna qu'il fut encore là mais en fut ravie. Elle lui fit un sourire alors qu'il la remerciait. Elle aurait voulu lui dire que ce n'était pas rien, qu'elle avait aussi eu besoin de parler à quelqu'un mais elle n'en eut pas le temps car il reprit la parole et lui expliqua surement ce qui le rendait si défaitiste, si triste. Elle s'arrêta devant lui et resta silencieuse. Elle ressentait de la peine pour lui même si elle ne pouvait comprendre la déchirure de perdre un membre de sa famille, elle qui n'en avait jamais eu, cependant, perdre une personne qu'on aimait, ça elle savait ce que c'était...
Cependant il semblait que le jeune homme avait repris confiance en la vie et voulait à nouveau l'affronter. La jeune femme eut un sourire devant son air déterminé.


"Je n'en doute pas que tu y arriveras. Je pense que tu as déjà une force que tu ne connais pas. Elle est là en toi et ce nomme la foi. Croire en quelque chose, une vie meilleure ou un future de paix. Voilà une force que peu de gens soupçonnent aussi puissance qu'elle ne l'est. Et si un jour tu as besoin de trouver la paix, sache que ce lieu t'es grand ouvert."


Le jeune garçon ouvrit la porte et Amarra espérait qu'il sortait de chez elle plus sage qu'il n'y était entré. Il se retourna alors et lui demanda une dernière chose : son prénom tout en lui donnant le sien. Elle eut un sourire chaleureux, lui tenant la porte.


"C'est mon attache ici. Mon aimé m'a appelé Amarra car il espérait que j'eus posé mes amarres en ce lieu. Maintenant je te fais cadeau de ceci. Ce n'est pas un grand roman et bien que je ne croit pas en Dieu, il m'a touché le coeur et je pense qu'il peut te faire voir que la vie peut êtr eune belle chose..."


Elle lui tendit alors un petit ouvrage dont le titre était "L'alchimiste", roman de Paolo Coelho. Elle tint la porte en le regardant partir, ne cessant de sourire. Elle salua une dernière fois le garçon qui s'en allait puis referma la porte de sa boutique, le coeur léger et l'esprit toujours autant en paix en ses lieux de mystères et de souvenirs, plein d'une magie plus puissante que les arcanes : celle de la passion et de l'amour de la vie.

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