Avventura
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Message par Invité Sam 14 Juil - 19:03

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Elle était tranquillement installé dans son cabinet à compléter des dossiers quand on l'avait averti. Elle avait été désigné pour s'occuper de cette urgence, car il n'y avait personne d'autre de disponible. Elle n'en revenait pas que l'hôpital d'Avventura n'ait toujours pas d'urgentologue. Au fond, tous les médecins d'Avventura sont urgentologues. Dans cette ville de fous, elle ne manquait pas de travail. Notre vampire avait enfilé son habit de chirurgienne bien stérile et était en train de se laver les mains jusqu'aux coudes. À la manière d'un acteur qui répète son texte avant d'entrer en scène, elle révisait les soins d'urgence avant l'intervention: points de suture, arrêt d'une hémorragie, défibrillation. Les ambulanciers avaient fait un appel à l'hôpital pour résumer la situation: il y avait un garçon qui s'était fait plusieurs contusions. Son état n'était pas critique, mais il serait pris en charge par un généraliste. Le pire restait la jeune femme, qui s'était fait un trou dans l'avant-bras et portait aussi quelques contusions, quoi que moins que le garçon. Apparemment, la température de son corps était de 45°C, ce qui indiquait à Eleonor qu'elle n'était pas humaine, car cela aurait entraîner sa mort. Elle avait également perdu beaucoup de sang et souffrait d'hallucinations graves, il fallait donc intervenir tout de suite. Eleonor avait donné un papier à un infirmier en lui disant:

-Dès que la patiente arrivera, vous ferez ce test sanguin.

L'infirmier avait pris un échantillon de sang sur la patiente alors qu'on la préparait pour l'intervention, puis s'était dirigé vers le laboratoire de l'hôpital. Il avait verser dans le sang une petite quantité d'une poudre blanche. La substance résultante était passé du rouge foncé au jaunâtre. L'infirmier avait sorti un cartable et comparait la couleur de la substance à celles présente sur une feuille. Puis il se dirigea vers la salle dans laquelle se trouvait Eleonor et l'équipe médicale.

-Le test est positif.

Eleonor s'en doutait. Sa patiente était soit une élémentaire de feu, soit un mage de feu très, très puissant, sinon elle ne voyait pas comment expliquer une telle température corporelle. Et le test avait révélé qu'elle était une élémentaire de feu. Bien sûr, il aurait été plus simple pour elle de le demander à la patiente, mais celle-ci souffrait de délire et pourrait ne pas donner la bonne réponse. Heureusement que ce test existait. Il était très récent, mais Eleonor assistait à toutes les conférences de médecine et achetait toutes les encyclopédies médicales dès leur sortie. Elle était donc à jour et avait fait acheter ce test par l'hôpital. La vampire remercia son collègue. Alors qu'il avait fait ce test, elle avait fait brancher la patiente à un électrocardiogramme et mettre de la glace sur tout son corps, directement sur sa peau. Comme elle s'y attendait, le pouls de l'élémentaire était irrégulier et sa peau très chaude. Il fallait vite faire baisser sa température corporelle, car sinon on allait la perdre. Il lui fallait également une transfusion sanguine, c'est pourquoi Eleonor avait demandé un test du groupe sanguin et facteur rhésus. La chirurgienne n'essayait pas encore de diagnostiquer le trouble dont sa patiente souffrait, car le plus important pour l'instant était de stabiliser son état. Les ambulanciers avaient arrêté l'hémorragie à son bras, Eleonor ferait les points de suture plus tard.

Message par Invité Dim 15 Juil - 0:01

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Lorsqu’il reprit connaissance pour la première fois, les lumières vacillantes de l’ambulance lui firent mal aux yeux. Il avait perdu la notion du temps et de l’espace. Les sons lui parvenaient de très loin, comme étouffés. Le garçon distingua avec peine plusieurs voix, toutes masculines. Où était-il ? Qui étaient ces personnes ? Sa vision se fit plus nette et il aperçut les blouses blanches des infirmiers qui s’activaient autour de lui. Comment était-il arrivé là ? Il se remémora, sous forme de flash-back, les événements qui l’avaient amené dans cette situation. Il revit Djenna prostrée dans cette allée sombre, l’intervention presque miraculeuse de cette jeune femme nommée Miku, la terreur dans les yeux de la malade, son geste suicidaire, leur chute dans les escaliers… Les souvenirs défilèrent dans sa tête. Ils apparaissaient tellement flous que l’étudiant doutait qu’il s’agissait bel et bien de ses propres souvenirs. L’ambulance passa sur une dos d’âne et une violente douleur lui vrilla le crâne. Elle lui confirma qu’il n’avait pas imaginé ces morceaux de mémoire. Tout ceci était bien réel, il était tombé dans les escaliers et avait perdu connaissance peu après. Il essaya vainement de bouger ne serait-ce qu’un peu mais il y renonça bien vite. Son corps le faisait souffrir et se déplacer dans un véhicule en mouvement n’était pas conseillé, surtout dans son état actuel. Depuis combien de temps se trouvait-il ici ? Il n’en avait aucune idée. Et Djenna dans tout ceci ? Comment allait-elle ? Il aurait voulu parler, interroger les hommes qui l’accompagnaient mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ses lèvres remuèrent dans le vide et il se trouva stupide. Avait-il réellement prononcé un son ? Aucun des infirmiers ne semblait l’avoir entendu et il douta de lui-même. Il se sentit soudain fatigué et avant même qu’il ne put s’en rendre compte, il replongea dans les ténèbres.

L’obscurité. Le silence. La mort ?

Le mouvement continu de l’ambulance s’arrêta. Ou bien… était-ce sa vie qui s’achevait ? Non, il entendait vaguement des voix s’entrechoquer dans sa tête. Elles prenaient de l’ampleur, se multipliant sans cesse. Des voix féminines se mêlaient à celles qu’il avait déjà entendues dans le véhicule. C’était bruyant… Il crut que sa tête allait exploser…

« Taisez-vous… C’est douloureux… »


Bien sûr, personne ne perçut ses pensées et le brouhaha continua. Il imagina qu’on devait l’avoir conduit à l’hôpital et espéra que ces maux allaient bientôt cesser. Les infirmiers le transportèrent dans une salle de soin, adjacente à celle où se trouvait son amie élémentaire. Comparée à elle, son état n’était pas critique mais il nécessitait tout de même des soins. Mais le boucan lui devenait vraiment insupportable. Comme si son cerveau augmentait volontairement les sons pour le faire sortir de sa torpeur. Ce qui eut pour résultat, l’effet inverse. Le jeune homme se réfugia encore plus dans son univers, au point de se déconnecter totalement de la réalité. Le volume environnant diminua, sa douleur aussi. Il se sentait plus léger aussi… Hein ? Plus léger ?? Il ouvrit les yeux sur un décors monochrome. Le vide. Tout autour de lui était noir et une boule se forma dans son estomac. Où était-il ? Il avait sa petite idée sur la question et cela ne le rassura pas le moins du monde. Bientôt il… Quelque chose était tapi dans l’ombre. Il n’était plus seul ici. Il ne l’avait jamais été depuis ce jour… Il reconnut cette présence si horriblement familière : Elisabeth. Elle se trouvait là, à quelques pas de lui. Son apparence était celle d’une humaine et Natsume suffoqua devant la ressemblance qu’il existait entre elle et Djenna. Elle n’avait plus rien à voir avec la créature abominable qui s’était présentée à lui deux ans plus tôt. Mais l’entité restait une menace, pour lui comme pour le reste de l’humanité.

« Regardez qui voilà… Serais-tu venu me livrer ton corps humain ? »

Sa voix résonna étrangement dans cet espace clos. Avant que le garçon ne put répondre, elle flotta jusqu’à lui et posa délicatement ses bras translucides sur lui, jusqu’à les passer derrière sa nuque, entourant cette dernière. Si l’étudiant n’avait pas conscience du mal qu’elle incarnait, il aurait presque pu se laisser prendre au jeu de cette femme redoutable. Sa voix tomba, glaciale.

« Non pas aujourd’hui, ni aucun autre jour. »

« Ne sois pas si froid… Tu ne t’es pas encore résigné au sort qui t’attend ? Tu ne m’échapperas pas… Et Dieu seul sait ce que je réserve à tes chers amis… Dommage que tu ne seras plus là pour contempler leurs cadavres ensanglantés… »

Elle partie d’un rire aigüe qui ne s’interrompit même pas quand elle fut repoussée par un Natsume hors de lui. Il s’éloigna d’elle, marchant sans savoir où il mettait les pieds. Cet espace était sans fin et pourtant, le jeune homme savait pertinemment qu’il ne pourrait jamais se débarrasser de la Darkness dans un tel endroit. Leurs esprits étaient liés et tant qu’il ne quitterait pas ce lieu, il continuerait d’apercevoir l’ombre de la créature. Pourtant, quelque chose lui commandait d’y rester. C’était une sensation différente de celle qui avait précédé l’apparition de l’entité maléfique. Une douce chaleur… Minute ! Pourquoi ferait-il chaud dans un endroit pareil ? Emporté par la curiosité, il se rapprocha de la source de chaleur. L’air trembla légèrement autour de lui et il comprit que quelque chose avait changé. Il n’était plus dans son monde mais bien dans un univers étranger. La température avait encore augmenté mais bizarrement cela ne le dérangeait pas. Elle lui rappelait… Non c’était impossible… Pas elle, pas ici… Il s’adressa aux ténèbres, n’osant y croire lui-même.

« Djenna ? »

Message par Invité Jeu 19 Juil - 17:51

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L'obscurité m'enveloppait comme un linceul, et il n'y avait rien pour me distraire de mes souvenirs hormis cette lueur bleu qui apparaissait et disparaissait sans cesse. Détournant les yeux de la lumière, je me demandais si j'étais encore de ce monde...

De manière vive et précise, un flot de souvenir assaillait mon esprit. Locus... Cette bonne femme... Natsume... Miku... et Citrine... Je regardais alors mon bras droit comme pour vérifier ces informations. A mon grand étonnement, je n'avais plus cette forme humaine mais ma véritable forme. Je tentais en vain de redevenir Djenna Lorka... Frustrée de mon échec, je m'enflammais un peu de trop avant de comprendre... Ici. Là ou je me trouvais résidait uniquement la vérité. Et probablement aussi le fait que j'étais probablement morte.

Soudain, un éclair blanc déchirait l'étoffe noir qui m'entourait avant d'exploser en une pluie de cristaux. La glace craqua sous mes pieds. Le vent balaya mon visage et emplit mes poumons de minuscules lames givrées. J'étais entourée de blancheur aveuglante. Le froid me mordait de partout comme si mon corps était en contact direct avec des glaçons. Je frissonnais et fit quelques pas. La neige fondait sous mes pieds mais plus j'avançais moins celle-ci se liquéfiait. Que m'arrivait-il?

Je sentais peu à peu mes forces me quitter comme si mon corps se consumait à force de lutter.
Aussitôt, le vent s'apaisa et le brouillard se dissipa. Cinq formes se tenait à côté de moi. Encerclée, je les dévisageais effrayer. Mon père, ma mère toujours enceinte, les deux êtres tué par Citrine et... Locus. Ils me regardaient durement avant de s'exclamer chacun leur tour:


« -Je ne te quitterais jamais, Flame. Je serai toujours avec toi. Ton âme est imprégnée de mon sang, et tu n'as aucune chance de la nettoyer.

-Je n'ai pas d'âme, répliquai-je dans un souffle. »

Ma mère éclata de rire.

« -Ton âme, ma chère, est tellement noire que tu ne la vois plus. »

La surprise et en même temps le dépit empli mon être. Locus et les deux autres me regardaient.

« -Seuls les faibles invitent leurs démons à partager leur vie... »

Ces paroles étaient de trop. Je m'agenouillais comme acculé. La tête basse, j'aperçus quelqu'un. Je me tournai vers elle et la dévisageai. Elle soutint mon regard. La malheureuse était dénué de couleur vive. Seul signe de vie, les yeux rouge qui brillaient dans son visage pâle. Cette être, c'était moi. Je détournai les yeux de la flaque d'eau glacé qui me reflétait.

Je me sentais étrangement divorcée d'avec mon corps. Mais mon âme avait probablement déjà fui cette enveloppe peu attirante avant mon arrivé dans ce lieu. J'étais sur le point de m'avouer vaincue lorsque j'entendis cette voix m'appelant par ce faux nom. Une sorte de trou noir prit forme dans le blanc immaculé. Puis, peu à peu, je voyais un bras, une jambe enfin un corps en sortir. Mes yeux s'écarquillèrent de surprise. Natsume venait... Il venait de me rejoindre... Pourquoi venait-il me hanter? Je ne lui avais rien fait. Était-il lui aussi?... Les mots se bousculèrent à mes lèvres.


« Natsume?... Pas toi? Ne me dit pas... Non... Je n'ose y croire... »

Pourtant, s'il était ici... C'est bien qu'il était mort. Je portais mon regard dans le sien. L'inquiétude et la tristesse était lisible dans mes yeux.

« Je suis navrée pour toi Natsume... »

J'étais attristé de le voir ici. Il aurait mérité mieux que la mort. Maintenant que nous étions ici, dans ce monde de mort, qu'allais-je encore apprendre? Ou même rencontrée?...

Message par Invité Sam 28 Juil - 1:38

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Toujours en état de stress, Eleonor avait reçu le groupe sanguin de sa patiente: O négatif. Or, il y avait un petit problème qui allait empêcher la transfusion: l'hôpital était à court de ce sang. Si Eleonor avait été humaine, son coeur aurait arrêté de battre. Comment était-ce possible? Ce genre de chose n'est pas censé arriver! Le personnel avait la réponse: on avait volé le sang, car la porte menant aux réserves avait été enfoncée. Le voleur s'était assuré de ne rien déplacer afin que personne n'ait de soupçon. Le pire restait que ce n'était pas la première fois que du sang était volé à l'hôpital de l'Avventura. Depuis quelques temps, on remarquait la disparition de poches de différents groupes sanguins. Mais le voleur n'était jamais allé jusqu'à prendre toutes les réserves d'un groupe en particulier. Les mesures de sécurité avaient été renforcées, et pourtant quelqu'un avait bien réussit à s'infiltrer. Eleonor savait pertinemment qu'elle était la première soupçonnée, étant la seule médecin vampire de l'hôpital, elle avait un plein accès à tous les locaux et le mobile du crime. Bien sûr, étant donné son professionnalisme, personne n'avait osé l'accuser à haute voix, mais certains le pensaient. Cela l'attristait grandement, car elle ne ferait jamais une chose pareille. Mais elle comptait tirer cette affaire au clair, éventuellement.

Bref, pour en revenir au présent, notre vampire avait fait retirer la glace du corps de l'élémentaire. Ce traitement de la fièvre était toujours risqué chez les élémentaires de feu, car la glace était en quelque sorte leur ennemi. La température de la pauvre femme était descendu trop vite et ses signes vitaux étaient en diminution, le manque de sang n'aidant en rien. La cohue présente au début de l'intervention avait fait place à une ambiance silencieuse, et pourtant la tension était palpable, on sentait le stress qui émanait de la découverte de ce vol. Eleonor devait prendre une décision, et vite. Elle déclara:

-C'est contraire aux procédures habituelles mais, y a-t-il l'un d'entre vous qui soit du même groupe sanguin que cette femme? Il faut que vous soyez exactement du même.

Aucun membre de l'équipe médicale ne l'était. Elle demanda à deux de ses collègues d'aller voir aussi vite que possible si quelqu'un, n'importe qui présent dans l'hôpital, était de ce groupe sanguin. On ne pouvait plus s'attarder à la qualité du donneur, car si la patiente ne recevait pas de sang, il était presque certain qu'elle allait mourir. La température de l'élémentaire n'avait pas aussi bien remonté que la chirurgienne s'y attendait. C'était un risque à prendre, si cette femme avait été en pleine forme, elle aurait sûrement retrouvé sa température normale rapidement, mais elle manquait de sang. Et, bien que son front fut très chaud au toucher, pour son espèce elle était presque en état d'hypothermie. Eleonor comptait soigner ce mal en la faisant recouvrir lorsque le coeur de sa patiente s'arrêta. Il y eut alors un court moment, de peut-être une ou deux secondes maximum, durant lequel personne ne bougea ni ne fit de son. Tout ce que l'on entendait, c'était le bruit de l'électrocardiogramme qui indiquait un arrêt cardiaque. Tout le personnel constatait les pics absents sur l'écran de l'appareil, les yeux grands ouverts. Eleonor réagit.

-Le défibrillateur, vite!

En un instant, on connecta l'appareil à l'électrocardiogramme alors qu'Eleonor mettait les plaques de gel sur les électrodes, les frottant ensemble afin de s'assurer que la substance était répartie uniformément. Elle ajusta le voltage, prête à donner la première décharge. Ses collègues n'étaient toujours pas revenu. Allons, c'est impossible qu'il n'y ait personne dans ce foutu hôpital à être du même groupe sanguin! Les choses n'allaient pas bien du tout, cet imprévu pourrait coûter la vie de sa patiente, mais la vampire n'avait pas dit son dernier mot. Elle appliqua les électrodes sur le torse de la jeune femme, et donna une première décharge. Puis une deuxième, et une troisième. Allez réveille-toi! Réveille-toi! Elle ne disait rien, concentrée sur chaque impulsion qu'elle prodiguait, surveillant de près l'électrocardiogramme.

De son côté, le médecin qui s'occupait du jeune homme regardait son dossier. Lorsqu'il apprit qu'une de ses collègues demandait un donneur O négatif, il examina de plus près. Puis il attrapa l'infirmière par le bras afin de la retenir, car celle-ci cherchait à alerter le plus de monde possible et allait repartir à grande vitesse. Le médecin la regarda dans les yeux.

-Pas de panique, nous avons un donneur.

Il dit cela en pointant le garçon allongé, avec le dossier qu'il avait dans la main. Étant donné l'état d'urgence, on fit transférer le garçon dans la même salle que l'élémentaire. À ce moment, Eleonor venait tout juste d'administrer une troisième décharge à sa patiente. Son coeur recommençait à battre. La vampire soupira. C'était moins une, mais ce n'était qu'un avertissement: il lui fallait du sang. Maintenant. La chirurgienne vit entrer un garçon inconscient dans la salle, se demandant ce que cela voulait dire. Son collègue lui expliqua la situation, et déclara que selon son dossier le garçon était un donneur sain. Cela suffisait amplement à Eleonor, la seule raison qui l'empêchait de procéder était le fait que le garçon fut inconscient. Ce qui était inquiétant, la première question que la chirurgienne se posait était: est-il en mesure de donner du sang? Sous la lumière d'un petite lampe, ses pupilles se dilataient et se contractaient. Il respirait très bien et ne souffrait d'aucune hémorragie interne grave. Si ça avait été le cas, il n'aurait pas pu donner de sang. Mais le garçon allait bien, il s'était salement amoché, voilà tout. Il ne restait qu'à le réveiller, et puisqu'étrangement le secouer ne semblait pas fonctionner, un quasi sourire aux lèvres, indétectable sous son masque de chirurgienne, Eleonor sortit de l'épinéphrine. C'était sans conteste son médicament préféré. Versatile, efficace, et surtout porteur d'une grande énergie pour quiconque en reçoit. Elle en injecta une petite dose. Rien d'extrême, juste de quoi le réveiller. Dès que le garçon ouvrit les yeux, elle alla droit au but, car le temps lui manquait. Elle retira la seringue, dont l'aiguille faisait environ 10 centimètres, de la poitrine du garçon, attendit quelques secondes qu'il prenne conscience de son environnement et dit:

-Vous êtes à l'hôpital en salle d'urgence. Rassurez-vous, vous allez bien, hormis quelques blessures. Cela va vous paraître brutal comme réveil, mais nous avons besoin de votre aide afin de sauver la jeune femme qui était présente avec vous dans l'ambulance. Je n'irais pas par quatre chemins, car le temps nous manque. Cette femme a besoin de sang, et il se trouve que vous avez le même groupe sanguin, et que nous n'avons plus de sang à lui donner à cause d'un fâcheux contre temps. Vous êtes le seul à pouvoir la sauver, mais nous ne prendrons pas votre sang sans votre consentement.

Elle avait pointé l'élémentaire qui se trouvait juste à côté de lui, consciente qu'elle demandait beaucoup à un patient qui venait à peine de revenir à lui. Mais elle n'avait pas le choix. Le matériel nécessaire à la transfusion était prêt, il suffisait d'un mot de la part du garçon pour qu'Eleonor passe à l'action.

Spoiler:

Message par Invité Sam 28 Juil - 14:41

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Pendant un instant, l’étudiant ne bougea, ni ne parla. L’être qu’il avait en face de lui n’avait plus rien d’humain : il conservait vaguement l’apparence d’un bipède mais tout son corps était recouvert de flammes dansantes. Tout autour de la silhouette, l’air tremblait, enveloppant l’entité d’une aura mystique. Un spectacle magnifique, mêlant effroi et admiration dans l’esprit du garçon. Il se sentit une nouvelle fois stupide. Cette créature ne pouvait pas être Djenna. Elle était humaine, tout comme lui. La chaleur qui l’avait attiré ici lui avait rappelé la fièvre inquiétante de son amie. C’était l’unique raison. A présent, il ne savait plus trop comment réagir vis-à-vis de l’être. Ami ou ennemi ? Devait-il se confondre en excuses pour l’avoir interpellé par erreur ? Tourner les talons et l’ignorer ? Non, malgré le danger que représentait cette rencontre imprévue, il voulait en savoir plus. Découvrir la nature de cet être et comprendre pourquoi il venait à le croiser dans un endroit pareil. Jusqu’alors, il était persuadé d’être seul dans ce monde obscur, pensant se trouver dans une sorte d’espace matérialisé de son propre subconscient. Et voici que d’autres s’y présentaient. Il réfléchit à ce qu’il pourrait dire pour briser la glace quand l’entité le prit de vitesse.

« Natsume ? » murmura la silhouette d’une toute petite voix.

Le jeune homme se raidit. Il connaissait cette voix… Elle semblait fatiguée et lasse mais il l’avait déjà entendue auparavant. Djenna. Non… C’était irréel. Jamais il ne l’avait rencontré sous cette forme là, était-elle… Blessée ? Pourtant elle ne semblait pas souffrir des flammes qui lui léchaient le corps entier. Il commença à douter de ses propres souvenirs sensoriels. Ses oreilles lui avaient-elles joué un mauvais tour ? Hallucinait-il ? Il restait convaincu de l’avoir déjà entendue. Et puis, l’entité connaissait son nom. Natsume n’était pas du genre à le communiquer à n’importe qui. Se pourrait-il qu’Elisabeth se jouait de lui une nouvelle fois ?

« Je suis navrée pour toi Natsume… »

« Navrée ?! Que sais-tu de moi pour me prendre en pitié ? Rien ! Qui es-tu ?? »

La colère l’avait submergé en une fraction de secondes. A peine l’idée que la Darkness eut planifié cette rencontre tordue pour le faire souffrir davantage, l’effleura, que l’étudiant, poussé à bout par la cruauté d’Elisabeth s’emporta. Revenant sur sa décision d’en apprendre plus à son sujet, il voulut tourner les talons. Que pourrait-il apprendre d’une illusion créé de toutes pièces par celle à l’origine de ses tourments ? Mais la silhouette en flammes le rappela. Quelque chose de familier se dégageait d’elle et de ses paroles. Elle paraissait sincère. Natsume se retourna vers elle, méfiant.

« Si tu es véritablement Djenna alors… »

« Prouve-le » ? C’est ce qu’il aurait voulu ajouter mais sans savoir pourquoi les paroles de l’entité l’avaient convaincu. Mais pourquoi la voyait-il recouverte de flammes ? Seul ce détail demeurait un mystère. Il l’avait rencontrée sous forme humaine. Elle avait tout d’une humaine : le physique, les émotions… Etait-elle… Plus qu’une simple humaine ? Se pourrait-il qu’elle conservait une forme humaine dans le seul but de cacher des pouvoirs auxquels les humains normaux n’ont pas accès ? Il se rappela l’homme qu’il avait rencontré dans la forêt maudite. A priori rien d’extraordinaire émanait de lui, même la Darkness s’était fait avoir par sa naïveté et son innocence. Et puis il avait révélé sa véritable identité, celle de ceux que l’on nomme les élémentaires. Des êtres en totale symbiose avec la Nature. Lui aussi avait changé de forme. Ou plutôt l’avait-il subi après avoir trop abusé de ses pouvoirs. C’était la seule explication qu’il envisageait à la vue de l’entité. La perspective qu’elle soit véritablement la jeune femme qu’il avait rencontré dans le parc le détendit un peu mais ce serait mentir que de prétendre que sa forme actuelle ne le surprenait pas.

« Djenna… Serais-tu… ? Une élémentaire… ? » osa t-il demander, hésitant.

Il voulait en avoir le cœur net, comprendre, savoir à qui il avait affaire. Il l’écouta parler, non sans hésitation. Si elle avait caché sa nature depuis longtemps, cela ne l’étonnait pas qu’elle hésite à lui dévoiler son secret. Peut-être avait-elle peur du regard des autres ? De leurs réactions ? En avait-elle souffert par le passé ? Natsume n’eut pas la force de l’interrompre. Il comprenait mieux que personne ces doutes, cette inquiétude permanente. Enfin, quand elle termina, il déclara d’une voix qu’il voulait réconfortante.

« Qui que tu sois en réalité, je ne changerai jamais mon regard sur toi. A mes yeux tu restes cette étudiante avec qui j’ai partagé mon vendredi après-midi… Djenna restera toujours Djenna. »

Oui cela semblait niais mais c’est vraiment ce qu’il pensait à ce moment là. Maintenant qu’il était certain d’avoir Djenna en face de lui, même son apparence ne le détournerai pas d’elle. Qui était-il pour juger les autres de toutes façons ? Lui-même avait ses secrets. Il percevait l’aura de la Darkness non loin de lui. Dans ce monde, elle était omniprésente. Djenna pouvait-elle la voir ? Il espérait que non. Cela ne ferait qu’aggraver la situation. Elisabeth était capable du pire, il ne souhaitait pas qu’elle blesse à nouveau la jeune femme. C’est alors qu’il nota la tristesse dans les yeux de son interlocutrice. Comme si elle se résignait à quelque chose. Il se remémora les événements qui les avaient conduits tout deux à l’hôpital. L’inquiétude le gagna. Que voulait-elle ? La mort ?? Comme si elle devinait ses pensées, la jeune femme reprit la parole. Elle qui était pâle comme la mort, elle semblait transparente à présent. Oui, ils étaient à présent dans un royaume proche de celui des morts. Djenna devait l’avoir compris, elle laissait ses dernières volontés la quitter. « Seule » ? De quoi parlait-elle ? La solitude peut-elle légitimer le droit de mourir ?? Quel était cet étrange sourire qui flottait sur ses lèvres ?? Non…

« Arrête ça ! Regarde moi dans les yeux Djenna ! Ce n’est pas le moment d’abandonner ! La mort n’est pas la solution, tu m’entends ?! Je ne sais pas de quoi tu parles, je ne peux pas le savoir mais une chose est sûre : tu n’es pas seule. Il… »

Il marqua une pause. Une douleur à la poitrine l’avait interrompu. Le monde trembla autour de lui, sa vision se fit trouble. De nouveaux sons lui parvenaient, ceux du monde réel. Il reconnut des voix féminines. Des infirmières ? Il comprit que l’on cherchait à le réanimer. Son état presque comatique devait avoir alerté le personnel médical. Il résista. Il ne pouvait pas partir, pas tout de suite. Djenna avait besoin de lui, il devait l’aider ! La silhouette en feu s’éloigna de lui mais il parvint à lui crier.

« Il y en a d’autres, des élémentaires, tu dois vivre Djenna ! Pour eux… ! »

Natsume reprit conscience dans une salle de soins. Les lumières des néons au-dessus de lui l’éblouirent un court instant. Il venait de quitter un univers plongé dans les ténèbres, le choc était dur. A peine commença t-il à se remettre de son brutal réveil, qu’une voix féminine l’interpella pour lui expliquer la situation. Même en écoutant la moitié de ce qu’elle lui disait, il comprenait la situation. Il savait pourquoi il se trouvait ici et son unique préoccupation était de sauver Djenna. Quand il apprit qu’un transfert sanguin était vital, il n’hésita pas un instant. L’esprit toujours embué, il réussit néanmoins à s’exprimer :

« Faites ce qu’il faut pour la sauver, prenez autant de sang qu’il vous en faudra pour ça. »

Message par Invité Jeu 2 Aoû - 19:02

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J'étais toujours là, à genou dans ce décors infiniment blanc. J'aurais espérer que les êtres revenues de l'au delà était partis. Je fus déçus de les voir toujours en cercle autour de moi. Leurs vêtements étaient les même qu'à leur mort, en dehors de la femme qui demeurait nue. Je lui avais retirer ces vêtements avant de l'incinérer. Je les avais écouté me parler et je supposais qu'ils venaient me dire mes tords et mes raisons afin de partir en paix. Le jugement derniers probablement. Du moins, c'est ce que je pensais. Je ne savais pas vraiment ou j'étais mais une chose était sur: c'était bien des âmes défuntes qui se tenaient devant mes yeux.

De la neige commençait à tomber peu à peu. Les flocons n'étaient pas gros mais la température était proche de 0°C ici. Je ne croyais pas vraiment aux histoires d'être divin mais, si l'enfer existait, je l'aurais certainement préféré. Le froid semblait me gagner et avoir raison de mon être. J'étais lasse et fatiguée. Me maintenir à bonne température puisait beaucoup de mon énergie. J'avais aussi l'étrange impression que plus le temps passait plus je voulais dormir. Rien de plus normal, après une forte dépense d'énergie, l'envie de sommeiller se fessait sentir. Mais là, le sommeil signifiait repos éternel. Or pour le moment, mon esprit était encore là à cette entre deux mondes et je le comprenais. Qui aurait envie de dormir éternellement sous la neige?

Mon regard c'était tournée vers cette fine couche de glace qui me reflétait. Je songeais au passé.
Relatant ici la pauvre histoire de ma vie. Une profonde tristesse m'envahissait dès que je repensais à chacune de mes rencontres. Des rencontres qui auront été court et sans grande importance. Au moins, je ne leur manquerais pas. Mes yeux se fermaient tout seule. Quand la voix de Natsume me fit sursauter et reprendre un peu conscience.


«Navrée ?! Que sais-tu de moi pour me prendre en pitié ? Rien ! Qui es-tu ??»

La surprise et l'incompréhension de ces paroles m'avait laissé bouche bée. Il était en colère contrairement à d'habitude. Mais le fait qu'il ne sache pas qui je suis me choqua bien plus. J'avais oublier qu'il ne me connaissait que sous cette apparence humaine... Je relevais la tête et le regarda droit dans les yeux sans méchanceté. C'était comme si je voulais l'apaiser et le calmer. Je m'adressais à lui d'un ton calme et sincère.

« En effet je te connais peu mais je n'ai pas besoin de tout savoir de toi pour comprendre que ta présence ici signifie que tu n'es plus. Même si notre rencontre sous ce saule pleureur fut courte, oui, moi Djenna, suis navrée de l'apprendre car tu aurais mérité mieux. »

Même si cela n'était que mon avis. Natsume était jeune et aurait eu un avenir à vivre. Un avenir qu'il n'a plus... Et que je n'ai pas non plus. Je profitais de cet instant pour admirer un peu plus ces iris d'un rouge magnifique. Malgré leur beauté, je ressentais une certaine méfiance... Comme si, mes mots ne lui suffisait pas.

«Si tu es véritablement Djenna alors…»
Je ne m'étais donc pas trompée. Il avait laisser sa phrase en suspens comme s'il hésitait à dire le fond de sa pensé. Et pourtant elle était claire. Je ne l'avais pas convaincu. Mais comment lui prouver qui je suis alors qu'ici, je ne pouvais reprendre cette fausse forme? Comment? Et puis... Il y avait aussi mon vrai prénom. En réalité je n'étais pas véritablement Djenna... Mais Flame. Comment lui annoncer? Comment allait-il le prendre?

«Djenna… Serais-tu… ? Une élémentaire… ?»
La chance semblait me sourire au moment ou le vent souffla un grand coup. Il avait émis la seule hypothèse qui pouvait encore me permettre de m'expliquer sur qui j'étais. Je souris un peu maladroitement. Je devais probablement l'effrayer. Il ne m'avait jamais vu sous cette forme. Ma véritable forme que je gardais secrète pour beaucoup ainsi que mon véritable prénom. Ce prénom que j'avais entendu d'une voix unique à mon étincelle. Une voix douce et délicate, loin d'être celle de Mme.Lorka. La voix de ma véritable mère...
J'inspirais un grand coup, relâchant un peu de vapeur devant mon visage. J'éprouvais le besoin de vider mon sac. Et puis, si je devais mourir et partir, j'aimerais vraiment qu'il connaisse mon véritable prénom et non celui que j'empruntais.


« Oui. Je suis une élémentaire. C'est pour çà que tu me vois ainsi. Sous ma véritable forme. C'est effrayant n'est-ce pas? »

Ma mine se fit grise et je commençais déjà à pencher la tête en avant comme pour me cacher du jugement qu'il allait me porter.

« Natsume... Je suis et ne suis pas vraiment Djenna. Mon vrai nom est Flame. Je porte le prénom d'une personne décédée, celui de Djenna Lorka. Et ce pour d'obscure raison que je ne veux pas mentionner. Je comprendrais que tu ne veuilles pas me pardonner un tel mensonge. Mon apparence... Mon nom...»

Je ne voyais pas ce que ce jeune garçon pouvait faire. En dehors de me haïr comme tout le monde. Oui, je me résignais à ce que nous étions, nous, élémentaires. Des êtres incompris, effrayant et étrange. Pour ma part, j'avais en prime le mensonge et peut-être même la trahison. Sans compter l'aspect de meurtrière. Il fallait croire que notre place en ce monde n'était pas désirer.
Je commençais à me rendormir petit à petit en pensant que seule sous forme de feu de cheminé ont me laissait une chance. Mais je l'avais brisé, il y a de cela bien longtemps... Je rouvrais les yeux plus grand lorsque Natsume repris la parole.


«Qui que tu sois en réalité, je ne changerai jamais mon regard sur toi. A mes yeux tu restes cette étudiante avec qui j’ai partagé mon vendredi après-midi… Djenna restera toujours Djenna. »
J'étais ému et pourtant extrêmement triste à la fois. Il aurait accepter qui j'étais malgré ce que je venais de lui dévoiler. Mais c'était trop tard, je me sentais partir. J'arrivais au bout de mes forces et de ma lutte. L'heure de me reposer était donc venue. Je pensais l'expérience sans douleur et pourtant j'avais mal. Mal en plein milieu de mon cœur. Le poing sur la poitrine, je retenais mon envie de hurler. J'avais l'impression de me prendre des décharges électriques à intervalle régulière mais de plus en plus forte. Ce n'était pas le moment... Je devais lui dire... Je voulais lui dire au moins merci...
S'il vous plait attendez un peu...

Soudain, tout redevint plus calme. La douleur était partie. Quelqu'un avait-il entendu mes pensées pour me laisser encore un peu de temps? Je souris simplement, les yeux remplient de larmes qui n'osaient tomber.
« Merci Natsume... Mais même si tes parôles me réconfortent un peu. Je suis seule et je n'ai plus rien que me retient. La dernière personne que j'ai vu... est partie bien trop tôt elle aussi. Ma place est au prêt d'eux maintenant. »

C'est bon, c'était dit. Comme si j'étais plus légère, l'envie de partir me semblait plus simple et plus agréable. Je voyais alors Locus et tout les autres s'approcher de moi pour poser leurs mains sur mon épaule afin de m'emporter avec eux. Que se cachait-il de l'autre côté? Soudain, Locus retira sa main, brisant l'enveloppe noir qui commençait à me dévorer. La voix de Natsume me parvint alors de plus en plus forte et claire.

«Arrête ça ! Regarde moi dans les yeux Djenna ! Ce n’est pas le moment d’abandonner ! La mort n’est pas la solution, tu m’entends ?! Je ne sais pas de quoi tu parles, je ne peux pas le savoir mais une chose est sûre : tu n’es pas seule. Il…»

Sa voix s'était tue. Ce silence semblait anormale... Quelque chose clochait. Avait-il un problème? Ou bien es-ce moi qui part trop vite pour l'entendre? Je me tournais alors vers lui, l'oreille attentive. Comment peut-il savoir que je ne suis pas seule? Après tout, je n'ai croiser qu'un élémentaire en Avventura... Et il est parti. Se pourrait-il que... Non?

«Il y en a d’autres, des élémentaires, tu dois vivre Djenna ! Pour eux… !»
Mes yeux s'écarquillèrent et mon cœur battait de plus en plus fort dans ma poitrine. Natsume avait donc vu d'autre être comme moi. Se pourrait-il qu'il en ai rencontré d'autre que Locus et moi même? Je voulais savoir, je voulais le questionner mais c'était trop tard. Il était partie en une tempête de neige. J'étais frustré et en même temps je ressentais de nouveau quelque chose au fond de moi. L'envie de me battre, de combattre de nouveau. J'avais peut-être encore une famille là bas sur terre. Il fallait que je sache.

Je me débattais de mes assaillants. La famille Lorka me tirait et essayait de me recouvrir de se voile noir. Tandis que Locus et ce couple d'inconnu essayait de m'aider à leurs échapper. Je n'en pouvais plus... Même avec l'envie de revenir, je n'y arrivais pas. Quelque chose me retenait vraiment ici... Il me fallait un léger coup de main... Juste un... Un tout petit... Pitié...

Message par Invité Ven 3 Aoû - 23:52

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Le jeune homme avait été concis, mais clair. Elle pouvait prélever de son sang. La chirurgienne poussa un soupire et fit un signe à ses collègues. En moins de deux le garçon était branché à l'élémentaire et lui donnait son sang. Eleonor pouvait enfin souffler, elle était de nouveau maître de la situation et savait désormais quoi faire. Elle s'installa près de l'élémentaire avec du fil chirurgical et différentes aiguilles. Elle regarda un instant le visage du garçon allongé alors qu'elle défaisait le bandage qu'on avait mit autour du bras de la jeune femme. Il lui avait plus tôt semblé familier, et elle venait de le reconnaître. C'était Natsume, le garçon possédé qu'elle avait rencontré dans la forêt corrompue. Elle était si emballé par l'urgence de donner du sang à cette pauvre femme qu'elle n'y avait pas fait attention. Mais ce n'était pas le moment de l'aborder sur le sujet, Eleonor n'y pensa d'ailleurs aucunement. Elle n'était pas la vampire qu'il avait rencontré, dans cet hôpital elle était Eleonor, chirurgienne vétérante qui tentait désespérément de sauver la vie d'une patiente. Et de toute façon, il aurait été surprenant que le garçon la reconnaisse, car elle portait un masque et un calot chirurgical, et ses yeux étaient d'un brun foncé très commun, d'apparence humaine.

Puisqu'il le fallait bien, Eleonor jeta un coup à la plaie. Ce qui aurait donné mal au coeur à n'importe quel être normalement constitué la laissait de marbre, car elle avait l'habitude. Du point de vue d'une personne ayant des notions d'anatomie limité, cela aurait pu ressembler à de la bouilli. Certains muscles étaient déchirés, et des lambeaux de chair étaient repliés sur la plaie comme des draps, cachant des veines troués qui, heureusement, ne saignaient plus. On pouvait sans conteste dire que cette femme ne s'était pas raté, voilà pourquoi elle avait perdu tant de sang, plusieurs tissus importants avaient été sectionnés. Il fallait arranger tout ça avant que la nécrose ne commence. La chirurgienne injecta un anesthésiant local dans le bras, prit son aiguille et se mit au travail, elle cousait alors que le sang neuf irriguait les veines de la moribonde par l'autre bras.

Les secondes passaient, l'équipe médicale était toujours aussi silencieuse et la chirurgienne devait de plus en plus ramener volontairement son attention sur ce qu'elle faisait. Bien qu'elle ait bu du sang comme avant chaque intervention, Eleonor était quelque peu déconcentré par l'odeur qui se dégageait. Surtout celle du garçon, puisque le sang humain l'attirait davantage. Elle plissa les yeux dans l'espoir qu'on ne remarque pas qu'ils avaient virés au rouge. Si l'on savait que le O négatif était son sang préféré, ça ne ferait que renforcer les soupçons que certains de ses collègues avaient sur l'identité du voleur, et elle ne voulait pas ça. Heureusement que le sang passait dans des tubes.

On préleva sur l'homme plus de sang qu'il ne l'aurait fallu si ça avait été un don normal, et il allait sûrement se sentir faible, une infirmière présente l'en informa d'ailleurs. Pourtant, cela semblait fonctionner. C'est avec bonheur qu'Eleonor constatait les signes vitaux de l'élémentaire augmenter de seconde en seconde. Elle avait frôler la mort, mais maintenant on pouvait croire qu'elle allait s'en sortir. La chirurgienne prit une paire de ciseaux et coupa le dernier morceau de fil. Quelques agrafes, des points de sutures, un nettoyage de la plaie et son bras était comme neuf, si l'on oubliait le fil qui fermait sa peau. La seule chose qui l'embêtait était la température de l'élémentaire. Pour une élémentaire de feu, elle aurait du être un peu plus haute. C'était l'une des choses qui stressait le plus la chirurgienne: on ne connaissait malheureusement pas beaucoup de chose sur le fonctionnement de cette espèce, car elle n'avait été découverte que récemment. Faire remonter sa température représentait un certain défi. On avait recouvert la jeune femme de couvertures, mais ça ne semblait pas suffire, et de plus elle était toujours inconsciente. Eleonor réfléchissait, si vraiment elle voulait stabiliser une fois pour toute l'état de cette femme, il fallait faire monter sa température, et plus que ce que les techniques médicales actuelles ne permettaient.

Message par Invité Sam 4 Aoû - 12:23

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Allongé sur ce lit d’hôpital, Natsume avait, une nouvelle fois, perdu toutes notions du temps. A peine s’était-il réveillé de son sommeil semi-comatique, qu’il avait accepté de venir en aide à Djenna en lui offrant son sang. Il n’avait pas pris la peine de réfléchir à la question. La vie de son amie était toujours en danger, si son don sanguin pouvait la sauver alors il n’y avait pas à hésiter. Même la voix de cette femme en blouse, qui lui semblait familière, ne l’avait pas détourné de sa décision. Où l’avait-il entendue ? Il était incapable de le dire, sans doute encore trop dans les vapes pour s’en rappeler clairement. Il l’avait laissé faire, préférant se soucier des détails plus tard. Mais maintenant qu’il pouvait prendre du recul, il redoutait des effets secondaires. Il ne s’agissait que de sang mais il était possédé par une entité malveillante, il ne savait pas quelles pourraient-être les conséquences de son geste. Le jeune homme ne voulait pas que Djenna… ou plutôt Flame s’en trouve affectée. Il était trop tard pour revenir en arrière, aussi se contenta t-il de prier en silence pour que cela n’arrive jamais.
L’étudiant reporta ses pensées sur son amie. Dans quel état se trouvait-elle ? Est-ce qu’elle se sentait mieux après avoir reçu le précieux liquide ? Tant de questions et si peu de réponses… Sitôt le prélévement effectué et l’état de la blessée stabilisé, on l’avait reconduit dans une chambre adjacente. Sans doute voulait-on lui épargner le spectacle qui attendait la chirurgienne chargée de recoudre le bras de l’élémentaire. Natsume aurait préféré rester à ses côtés. Il se sentait partiellement responsable de ce qui lui était arrivé. Si seulement il avait fait plus attention… Et puis il s’inquiétait pour elle. Rester cloîtré sans possibilité d’avoir de ses nouvelles l’angoissait. Il ne remettait pas en doute les capacités du corps médical mais il voulait s’en assurer par lui-même. Le jeune homme profita d’un manque d’attention de la part des infirmières pour sortir en douce de sa chambre. Il n’avait pas fait quelques mètres que la tête lui tourna. On l’avait prévenu que le prélévement sanguin pourrait l’affaiblir. Il semblerait qu’ils aient dû en préléver plus que d’ordinaire sur un donneur. Peu lui importait. Il était toujours capable de se tenir debout, c’était l’essentiel. En se servant du mur comme d’un appui, il erra à tout hasard, jetant un œil dans chacune des pièces qu’il rencontrait. Heureusement pour lui, sa chambre n’était pas très loin de celle de son amie, aussi il la retrouva assez vite. Une odeur désagréable lui agressa les narines. De l’essence ? Comment cette femme comptait soigner Flame avec de l’essence ?! Avait-elle seulement idée à qui elle avait affaire ? Et pourquoi la chirurgienne se trouvait-elle seule avec la patiente ?? Ne devait-il pas y avoir au moins une ou deux infirmières pour la seconder dans son entreprise ? Il allait exiger des explications, il…

« Monsieur qu’est-ce- Vous n’avez rien à faire ici, vous êtes blessé et… » l’interpella une infirmière avant de requérir l’aide d’un de ses collègues pour maitriser le jeune homme.

Ce dernier tenta d’abord de raisonner Natsume mais devant l’entêtement de celui-ci, il dut lui bloquer les bras pour le ramener de force dans sa chambre. Habituellement, les patients se laissaient convaincre mais l’angoisse de l’étudiant lui ôta toute logique. Il était pâle comme la mort et ne tenait presque pas debout. S’il n’y avait pas eu le mur pour le soutenir, jamais il n’aurait pu parcourir cette distance, aussi petite soit-elle. Dans les cas extrêmes, le corps médical était autorisé à utiliser la force pour maitriser les patients les plus récalcitrants. Le jeune homme avait beau se débattre, il n’avait aucune chance de se défaire de l’infirmier. Natsume n’avait jamais été très fort de constitution et le don sanguin l’avait considérablement affaibli. Il n’était pas de taille et pourtant il ne cessait de lutter.

« Lâchez-moi ! Je suis parfaitement capable de me déplacer seul ! Je veux juste m’assurer que cette femme ne fait pas n’importe quoi avec sa patiente ! »

« Calmez-vous. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter, Eleonor sait parfaitement ce qu’elle fait, vous pouvez lui faire confiance. Maintenant, restez tranquille et veuillez retourner dans votre chambre. »

« Non ! Je veux rester avec elle ! »

Leur échange musclé s’entendit dans tout le couloir. Médecins, aides soignants, patients… Tous leur jetaient des regards amusés, ennuyés ou simplement inexpressifs. Ce genre de situation arrivait parfois dans l’hôpital, il n’était pas rare de voir des patients se défiler devant les soins ou tenter de quitter en douce le bâtiment. Natsume n’avait pas pour habitude de se donner en spectacle, il avait bien conscience d’attirer l’attention sur lui, d’une manière qu’il n’aimait pas spécialement. Mais il refusait fermement de retourner là-bas. Continuer à fixer le plafond en supportant une attente insoutenable ? Non merci !

Message par Invité Ven 10 Aoû - 19:03

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Ils étaient encore et toujours là, me tirant peu à peu vers ce trou noir au milieu du sol. Il était apparu comme par magie entre nous. J'avais beau me débattre, ils étaient plus fort que nous trois réunis. Je les entendaient ricaner de plaisir à mesure que je m'approchais dangereusement du néant. Plus je le voyais et plus je me sentais aspirée et happé par celui-ci. Comme s'il allait dévorer mon âme en un instant et ma vie par la même occasion.

J'avais la fâcheuse impression d'être un jouet que l'on ne voulait pas partager. Tirer de tout les côtés pour savoir qui l'emporteraient. Mais ici, l'enjeu était de taille, il s'agissait de ma propre vie. D'un côté ceux qui voulait ma mort, de l'autre ceux qui voulait encore me ramener sur terre. Mon choix avait quand à lui déjà été fait, je voulais vivre. Pourtant, il y avait peu, j'aurai tout abandonner pour suivre la famille Lorka dans les abysses. Il ne m'aura pas fallu de grand chose pour retrouver le goût à la vie. Une famille qui m'attendait peut-être...

Cette idée me donnait des ailes comme si l'on m'avait injecter une quelconque drogue qui vous ferait planer au dessus de l'univers. Nous commencions à l'emporter. Locus, le couple et moi-même. C'était la famille Lorka désormais qui se retrouvait au dessus du trou. Qu'allait-il se passer maintenant pour eux? Je m'attendais à ce qu'il disparaisse dans tant de noirceur mais il n'en fut rien.

Ils rirent de bon cœur à la façon de deux hyènes harcelant une proie.


« -Tu ne croyais tout de même pas te débarrasser de nous ainsi? Pauvre idiote! Me rétorqua père. »

Au même instant, Mr.Lorka se rua sur moi. Il m'attrapa le bras et le plaça derrière mon dos de façon à ce que je ne résiste pas.

« -Ne croyez pas que vous puissiez vous échapper! Vous venez avec nous! Fit ma mère tout sourire.

-Comment ça nous?

-Quoi? Tu croyais qu'on allait épargner tes petits camarades? Ce que tu peux être naïve! Hahaha! »

Mon sang ne fit qu'un tour. Elle tenait Locus et la femme de façon ferme et déterminer. Ces êtres que j'avais tuer étaient de vrai démon. Et tout arriver encore une fois par ma faute... Ma faute parce que... Parce que je... Et j'étais incapable de me l'avouer... La colère grimpa d'un coup en moi à tel point que j'en perdis une nouvelle fois le contrôle...

Par je ne sais quelle technique, je retournais la situation à mon avantage. J'avais libérer mon bras par un enchainement de contorsion avant de me ruer sur Mme. Lorka. Je lui maintenais les poignets jusqu'à ce qu'elle libère mes amis. Une fois fait, je vis mon père s'approcher de moi d'un air menaçant. Allez savoir comment, je le saisi à la gorge et commençais à serrer de plus en plus sous la colère.

Je sentais en moi la haine grimper de plus en plus... Il ne fallait pas... Non...
J'inspirais profondément, les maintenant toujours avant de leur dire sèchement.


« -Disparaissez de ma vue... tout de suite!

-Huhuhu! Tu ne peux pas te débarrasser de nous comme ça!

-Ha vraiment? Lui dis-je amusée, le sourire et le regard en coin.

-Tes mains sont taché de notre sang... a jamais!

-Très bien, alors rester et revenez tant que vous le voudrez, héhé. »
Je riais mais d'une façon peu rassurante. En effet, je n'étais plus tout à fait moi même. Après tout j'avais perdu le contrôle comme cette fois là... Et les voir pâlir de terreur ne faisait que réveiller le démon qui sommeillait en moi.

« -Comment peux-tu rire ainsi?...

-Héhéhé hihihi! Tout simplement parce qu'a chacune de vos prochaine visite, je vous rappellerais comment j'ai fais cuire votre misérable cervelle! Vous vous souvenez? Ce magnifique soir d'été!

-...Que...

-Non? Alors laisser moi vous montrer... Et ceux... Pas plus tard que maintenant!!! »

Le visage froid et cruelle, je laissais mes flammes se répandre petit à petit vers leurs crânes. Déchiquetant vêtement, peau et autre sur son passage. Je ne lésinerais pas sur les détails, ils allaient revivre exactement cette nuit là. Cuit à petit feu dans une lente et atroce agonie.

Oui, je suis loin d'être une gentille fille. J'ai mes défauts comme à chacun. Mais jamais personne ne retouchera l'un des miens en ma présence. Il lui en coutera de sa vie s'il n'abandonne pas avant. Je n'ai pas peur de mettre ma propre vie en jeu si c'est pour défendre un proche. Quitte à ce que je perde le contrôle et redevienne un monstre.

Le corps de mon père tomba au sol inerte. Mes flammes lui avaient ronger le cou et le peu qui restait de la tête partait peu à peu en cendre. Le trou noir disparu emportant avec lui ces deux êtres que je n'espérais plus revoir. Le regard plus calme et plus serein, je repris constance. Écartant les quelques larmes qui affleuraient au rebord de mes yeux. Je ne supportais pas être ainsi et surtout agir ainsi... Mais c'était ce que j'étais...


« -Que cela leurs servent de leçon!...

-Djenna... »

J'avais sorti cette phrase sur la frustration d'en être encore arriver là mais la voix de Locus me ramena à la raison.

« -Pardonne moi Locus... Je n'ai pas pu te protéger mais je jure de le faire pour les nôtres.

-Tu dois repartir... Ta forme humaine... »

J'inclinais la tête avant de leurs faire mes adieux avant de les voir disparaître dans une tornade de neige. J'étais de nouveau seule et je devais retrouver le chemin vers mon corps matériel. Un sentiment m'intimait de m'allonger comme si l'instinct reprenait ces droits. Je m'exécutais. Me plaçant à même la neige, sur cette surface froide et dur. Les flocons qui continuaient de tomber m'enveloppèrent comme une douce couverture. Je repensais alors à qui j'étais sur terre et je reprenais peu à peu l'apparence de Djenna Lorka. Avant même que toute mes flammes disparaissent je fermais les yeux.

Quand je les rouvris, je fus ébloui par des spots et je compris que j'étais revenue. Les yeux plissés je cherchais à savoir ou j'étais. Des voix tantôt féminine et masculine se mêlaient dans la pièce ainsi que des bruits d'automates. Le visage masqué de quelqu'un se plaça devant cette lumière un peu trop forte à mon goût. Je cru alors reconnaître des tenues d'infirmier ou urgentiste. Je devais me trouver à l'hôpital... Ou quelque chose du genre.

J'avais froid et me sentait épuisée... Depuis combien de temps suis-je ici? Que met-il arrivé? Autant de question auquel j'aurai aimer de réponse mais... Je me sentais... Étrangement froide... Quelque chose n'allait pas... Il fallait... Il fallait que je retourne à la source de ma vie... et d'urgence!
J'essayais d'articuler mais aucun mot ni son ne sortait de ma bouche. Et la personne qui s'était pencher vers moi semblait occupé à regarder un appareil formant d'étrange vague ou montagne.

Haletante, je puisais dans mes dernières forces pour attraper sa blouse. Je ne devais pas avoir beaucoup de force car elle remarqua à peine mon geste. J'étais vraiment si mal que ça? Je compris alors en voyant mon bras recousu. Pas étonnant que je n'avais pas de force pour l'agripper... Mais par chance, elle se tourna vers moi mais je n'entendais pas vraiment ce qu'elle me disait tant les appareils faisaient échos dans ma tête. Il fallait pourtant que je lui dise... Qu'elle le fasse pour moi... Sinon, je ne tiendrais pas plus de quelques heures...

Je me forçais à articuler du mieux que je pouvais afin qu'elle me comprenne.


« ..vivre...feu... brûle... moi... plait... brûler... moi... »

Je voyais bien que je ne me faisais pas comprendre, que mes mots étaient du charabia. Je cherchais alors en panique quelque chose qui pouvait m'aider. Je tournais alors la tête sur le côté, il y avait une petite table roulante remplie d'instruments tacher de sang... Parmi eux, je vis une pissette avec l'inscription alcool dessus. Voilà peut-être ma chance m'intimais-je. Je cherchais à l'attraper mais en vint, j'étais trop loin...

Il fallait que je réussisse cette fois-ci... Je me retournais à nouveau vers cette personne, le regard le plus convaincant possible. Je lui indiquais aussi l'alcool du doigt avant de reprendre un peu la parole, toujours avec difficulté.


« ...confiance... besoin... feu... moi... aider moi... brûler moi... »

Le cœur battant et la respiration courte, je souhaitais qu'elle comprenne que je devais me régénérer dans le feu. Un feu nouveau, autre que le mien. Je pris alors inconsciemment sa main et la serra du peu de force que ma main pouvait le faire.

Au même moment, j'entendis des bruits non loin et je cru reconnaître la voix de Natsume... Je devais certainement commencer à repartir... Natsume était mort mais je ne voulais pas le rejoindre de suite. Une voix tonitruante, inconnu pour ma part hurla au loin:


« - Un malade est sortie de sa chambre! Une camisole vite!!! Maitrisez moi ce fou! »

Avais-je rêvé?

Message par Invité Dim 12 Aoû - 23:14

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Dès le don de sang finit, Eleonor avait fait sortir le jeune homme. Il allait avoir besoin de repos, et il n'avait plus rien à faire dans cette salle de toute façon. La chirurgienne fit donc escorter le donneur affaibli dans une chambre un peu plus loin, puis avait commencé à recoudre le bras. Une fois le travail terminé, elle révisait un texte sur la biologie des élémentaires. Sauf si la chirurgienne trouvait une meilleure solution, sa patiente irait aux soins intensifs. Elle réfléchissait toujours au problème de température, lorsque l'électrocardiogramme indiqua un changement dans l'activité cardiaque. Eleonor regarda attentivement les pics, tentant de les analyser rapidement au cas où il y aurait un nouveau problème chez sa patiente. Celle-ci se réveilla. Elle semblait totalement désorienté. Aussi la vampire lui donna quelques secondes afin qu'elle puisse recouvrer ses esprits. Puis, tout en remettant son bras recousu en place, car sa patiente semblait vouloir bougé alors qu'elle devait rester calme, Eleonor fit son discours habituel:

-Bonjour. Vous êtes à l'hôpital en salle d'urgence. Rassurez-vous, nous allons prendre soin de vous, mais il faut vous détendre.

-..vivre…feu… brûle... moi... plait... brûler... moi...

Sur le coup Eleonor releva un sourcil, se disant que peut-être sa patiente souffrait encore de délire. Elle ne semblait pas avoir compris les paroles de la chirurgienne et ne s'exprimait pas de façon cohérente. Elle semblait encore un peu dans les vapes. Voilà pourquoi Eleonor ne répondit pas à ces mots dénués de sens. Inutile de rassurer quelqu'un qui ne comprends pas vos paroles. La chirurgienne allait retourner à son texte afin de donner plus de temps à la jeune femme pour se réveiller lorsque celle-ci reparla:

-...confiance... besoin... feu... moi... aider moi... brûler moi...

Encore cette histoire de feu? Et la jeune femme pointait une bouteille d'alcool. Cette fois plus attentive aux besoins de sa patiente, Eleonor cherchait à comprendre ce qu'elle voulait. Bien sûr, l'idée qu'elle veuille se faire brûler avec de l'alcool semblait évidente, mais parce que cette idée était également absurde, Eleonor la relayait toujours au second plan dans sa recherche d'explications. Le rythme cardiaque de sa patiente augmenta, elle serra la main glacée de la vampire, et Eleonor pu sentir dans son regard qu'elle avait toute sa tête. Et elle voulait se faire brûler.

-Oui, je comprends. Je vais voir ce que je peux faire.

Elle avait dit cela afin que sa patiente se détente, car son rythme cardiaque était trop élevé pour son état. L'idée de l'élémentaire était étrange, mais pas…dépourvue de sens, et Eleonor se devait de la considérer. Alors que les infirmiers attendaient anxieux la décision de la chirurgienne, Eleonor avait fait les cent pas quelques secondes, les bras derrière le dos, le regard posé sur le sol. Elle révisait ses connaissances concernant les élémentaires, tentant de juger si cette entreprise était bien sage. Elle risquait gros si elle tentait cette expérience et blessait sa patiente. Les infirmiers présent dans la salle s'y opposaient d'ailleurs catégoriquement, l'un d'entre eux lui dit:

-Docteur, c'est un risque inutile. Nous pourrions très bien la mettre aux soins intensifs et avec les soins adéquats…

-Que savez-vous des élémentaires de feu? Sa température peut sembler adéquate pour un être humain, mais elle ne va pas bien, ça je peux vous l'assurer. Maintenant, s'il-vous-plaît, sortez, et laissez-moi travailler.

Ce n'était pas son genre d'être condescendante avec les infirmiers, mais elle était déchiré entre l'envie de tenter quelque chose et celle de ne pas faire de folie, et le stress ne présentait jamais les gens sous leur meilleur jour. Ses connaissances limités du fonctionnement des élémentaires l'aurait d'abord poussé à refuser la demande de la jeune femme, mais elle savait qu'un élémentaire dans son élément devenait plus fort. Et de toute façon un élémentaire de feu ne peut pas se brûler. Eleonor avait donc mit ses collègues à la porte, afin qu'ils informent les curieux que mettre le feu à une patiente était sa décision et qu'elle en prenait l'entière responsabilité. Puisque c'était une forme de traitement qui n'avait jamais été testé avant, la chirurgienne se faisait un plan mentalement. Elle devait décider elle-même des procédures à suivre. Elle ferma le détecteur de fumée, couvrit chaque centimètre de sa peau avec du tissu épais ne laissant pas passer le soleil, ouvrit grand les fenêtres et plaça près d'elle un extincteur. Elle constata avec un certain soulagement que le soleil s'était couché, et retira son attirail de protection.

Ce n'est qu'à ce moment, l'extincteur dans une main, qu'elle réalisa à quel point son entreprise était risqué. Si ça tournait mal, l'hôpital pourrait prendre en feu et elle en serait la seule responsable. Elle pourrait être rayé de l'ordre des médecins de France et ne plus jamais se trouver d'emploi dans le domaine. Elle resta immobile un instant, réfléchissant, puis secoua la tête. La première transplantation cardiaque avait été effectué par quelqu'un qui a su prendre des risques, non? Les nouvelles percées en médecine viennent parfois d'expériences dangereuses, et pourtant c'est ainsi que la science progresse. Elle avait placé l'élémentaire sur le sol près des fenêtres et évacué tous les produits médicaux de la salle, de façon à minimiser les risques d'incendie, puis avait recouvert sa patiente de quelques draps qu'elle avait déchiré en lambeaux très facilement du à sa force, et avait imbibé le tout d'alcool chirurgical. Étant donné la vitesse à laquelle pouvait bouger les vampires, l'ensemble de ces actions ne lui avait pris que quelques secondes.

Elle regardait son montage, une boite d'allumettes à la main. L'idée de mettre la patiente aux soins intensifs en espérant qu'elle guérisse, comme l'avait suggéré son collègue, lui traversa une nouvelle fois l'esprit. Non, ce n'était plus le moment d'hésiter. Et puis, si son entreprise réussissait, cela permettrait à d'autres médecins ailleurs dans le monde de guérir des élémentaires de tous les types par ce procédé. Elle prit une allumette, et c'est à ce moment exact qu'elle entendit des cris venant du couloir. Cela la laissa d'abord indifférente, après tout il arrivait quelques fois que des patients hurlent, surtout ceux venant de l'aile de la psychiatrie. Puis elle reconnu la voix de Natsume. Elle hésita à aller le voir. Après tout, la vampire le connaissait, et peut-être saurait-elle lui expliquer la situation. L'homme se débattait et criait, il semblait très concerné par le sort réservé à cette femme. Mais en y pensant, la voir imbibé d'alcool avec un médecin tenant une allumette, ce ne pouvait rien laisser présager de bon hors contexte. Et malheureusement les employés le traitaient comme s'il s'agissait d'un fou, ne faisant qu'attiser sa colère et sa frustration. Eleonor regarda alors sa patiente enveloppé de draps poisseux d'alcool, grelottante et en mauvaise état. Non, elle ne pouvait pas aller voir Natsume, il y avait des priorités. Elle alla fermer la porte, jetant un regard désolé au pauvre homme, puis elle mit des serviettes dans l'interstice entre le bas de la porte et le sol, afin qu'aucune fumée ne s'échappe. Elle revint ensuite vers de la jeune femme et s'accroupit près d'elle:

-Rassurez-vous, aucun employé ici ne cherchera à lui faire de mal, on va juste le reconduire dans sa chambre afin qu'il se repose. Maintenant, j'aimerais que, si vous vous en sentez capable, vous évacuiez la fumée par les fenêtres et maîtrisiez le feu autant que possible. Je dois vous avertir que si je vois le feu devenir trop grand, je l'éteindrais, car je ne peux pas risquer d'incendier l'hôpital.

Elle avait omis de mentionner qu'on pourrait injecter des médicaments à Natsume s'il ne se tenait pas tranquille, car ce n'était pas le moment de l'inquiéter. Pour ce qui était d'éteindre le feu, elle était sérieuse. Pas question de prendre de risque, bien qu'elle savait que les élémentaires avaient un contrôle total de leur élément. Eleonor prit une grande inspiration, craqua l'allumette, et la laissa tomber sur les draps, pensant avec un certain amusement: Il y a des choses qu'on ne nous enseigne pas à l'école. Ceux-ci s'enflammèrent d'un seul coup. Elle regardait le spectacle, serrant davantage l'extincteur qu'elle avait toujours à la main, se disant que mettre le feu à quelqu'un était bien la dernière chose qu'elle aurait pensé faire dans le cadre de son travail. Le feu demeura heureusement en contrôle, la fumée s'évacuait facilement. Bien que la porte fut fermée et étanche, ce qui garantissait que la fumée ne se propage pas dans le reste de la bâtisse, Eleonor n'aurait pas voulu de fumée dans la pièce non plus si possible, ne serait-ce que par soucis de sa propre santé. De temps en temps, elle rajoutait des bouts de draps et de l'alcool, incertaine à savoir si à ce stade c'était encore nécessaire, mais ne voulant prendre aucune chance.

Puis d'un seul coup le feu s'éteint. Elle se retrouva alors devant une femme nue, couverte de flammes qui peu à peu s'éteignait. Elle lui donna une blouse d'hôpital, puis fit entrer ses collègues. On remarquait tout de suite que la jeune femme semblait en meilleure état, et la prise de sa température le confirmait. Eleonor reçu quelques bons commentaires et félicitations des membres de l'équipe médicale, puisque manifestement sa tentative avait fonctionné. Elle rendait les poignées de main qu'on lui offrait, très contente du résultat, et même fière. Il faudrait absolument qu'elle rédige un rapport sur cette intervention, ce qui s'était passé devrait être connu des autres médecins. On escorta la patiente vers une chambre, s'assurant que celle-ci ne soit pas trop loin de celle de Natsume, car la chirurgienne avait à lui parler. Eleonor tint à ce que l'élémentaire fut placée dans un lit, car bien qu'elle semblait aller beaucoup mieux, la jeune femme devait encore se reposer après tout ce qu'elle avait vécu. Puis elle enleva ses habits de chirurgienne pour vêtir son habituel sarrau blanc et se dirigea vers la chambre de Natsume, surveillé par un membre du personnel.

-Vous pouvez partir, je m'en occupe, dit-elle.

-On m'a donné l'ordre de ne pas le laisser seul. Plus tôt cet homme a eu une violente crise…

-Je sais, je sais. Mais désormais c'est moi qui le prend en charge. Et je ne crois pas qu'il aura de nouveau recours à la violence.

-Ça m'étonnerait en effet.

La chirurgienne ne comprit tout d'abord pas son propos, mais n'en fit rien et montra le dossier du garçon, qu'elle avait entre les mains, pour qu'on la laisse passer. Eleonor était consciente qu'il n'avait pas été très bien traité, et se demandait encore si elle n'aurait pas du aller le voir plus tôt pour calmer ses angoisses. Après tout, il était normal pour lui d'avoir été inquiet après avoir vu la vampire une allumette à la main prête à brûler cette femme. Le pauvre homme allait être soulagé d'apprendre que l'élémentaire allait bien. Elle le trouva dans sa chambre, et comme la chirurgienne pouvait s'y attendre, il semblait plutôt calme. Peut-être lui avait-on injecté un calmant? Ou alors il avait simplement repris la maîtrise de lui-même. Elle s'en informerait plus tard. Elle le salua, s'assied sur un tabouret près du lit, souriante, et lui annonça sans détour:

-Vous ne me faisiez pas confiance on dirait, Natsume. Pourtant, votre amie s'en est fort bien tirée. Elle a été très courageuse de me faire confiance pour ce genre de traitement.

Elle n'en dit pas plus, voulant lui laisser le temps d'assimiler ses paroles. Le fait qu'elle l'ait appelé Natsume et qu'il voit son visage lui permettrait sans doute de la reconnaître. Quoi qu'elle avait accès à toutes ses informations, ayant son dossier dans les mains. Ainsi son nom complet était Natsume Kageya. Elle tâcherait de s'en rappeler. Elle parcouru rapidement le dossier des yeux afin d'avoir un point de vue global de son état de santé, puis déclara:

-Bon, dîtes-moi, vous voulez aller la voir oui ou non?

Elle réalisa à ce moment qu'elle ne savait même pas le nom de la patiente qu'elle avait soigné. Il faudrait qu'elle s'en informe, d'ailleurs elle aurait plusieurs questions à lui poser après la visite du garçon, si toutefois il acceptait de la voir.

Spoiler:

Message par Invité Mer 15 Aoû - 17:25

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L’espoir de se libérer des deux bras musclés qui le maintenaient fermement, avait depuis longtemps quitté Natsume. Il avait espéré que le personnel soignant comprendrait sa détresse ou, du moins, alerterait la chirurgienne à l’origine de tout ce vacarme. Au lieu de cela, ils se concertaient entre eux, s’interrogeant sur quelle serait la meilleure tactique à adopter pour le rapatrier jusqu’à sa chambre sans utiliser la force, chose qu’ils avaient déjà entrepris à moitié en lui immobilisant les bras. Finalement, l’une des solutions que l’étudiant redoutait surgit de la bouche d’un des infirmiers présents sur les lieux : la camisole. Il se rendit compte avec horreur que son comportement le faisait passer pour un fou, la folie se justifiant par un abondant prélévement de sang. Toutes ses blouses blanches devaient certainement penser que son agitation était le résultat du transfert sanguin, aussi personne ne cherchait à le prendre au sérieux, ni à l’écouter. L’étudiant réalisa soudain la solitude à laquelle il était confronté, pire que celle à laquelle Elisabeth le contraignait. La folie vous isolait de tout, y compris de vos pairs. Cela vous rendait vulnérable, incohérent et indigne de l’attention d’autrui.

Pourtant, qui étaient vraiment les fous ici ? N’étaient-ils pas simplement des êtres humains incompris ?

Le jeune homme tenta une nouvelle fois d’attirer l’attention de la chirurgienne. S’il parvenait à lui parler, ne serait-ce qu’une minute ou deux ! Il pourrait se faire comprendre auprès d’elle et surtout, obtenir les réponses à ses angoisses. Une lueur d’espoir illumina son regard quand il remarqua que la femme s’était rapproché d’eux. Peut-être les avait-elle entendu ? Pas étonnant avec le raffut qu’ils faisaient ! Mais elle s’arrêta juste devant le petit groupe pour fermer la porte de la salle de soin. L’abattement terrassa Natsume. A ce stade, plus rien ne pourrait le sortir de cette situation déplaisante. Il se sentit capituler à l’intérieur mais son inquiétude au sujet de Djenna ne s’était pas dissipé pour autant. Il se surprit à haïr cette femme. Pour qui se prenait-elle ? S’il arrivait malheur à son amie, elle… Elle quoi d’abord ?
Sous l’effet de la colère, une foule d’idées lui traversa l’esprit. Cela ne dura qu’un instant et pourtant… Remarquant le calme soudain de leur patient, les membres du personnel en profitèrent pour lui passer la camisole sans qu’il puisse se rebiffer. Le garçon n’en revenait pas. Et dire que l’espace d’un instant, il avait songé à… tuer cette femme ? Cela ne lui ressemblait pas, mais alors pas du tout ! Pourquoi s’emportait-il à ce point ? Pour Djenna ? Par colère d’être ignoré à ce point ? Pour lui qui avait toujours cherché à se faire le plus discret possible, c’était le comble de l’ironie ! Docilement, aux prises avec ses pensées, il fut ramené à sa chambre dans le plus grand silence. Devant son absence total de réactions, les infirmiers décidèrent d’un accord commun, de ne pas lui administrer de calmants, du moins, pas pour le moment. Seulement s’il décidait à nouveau de braver les consignes du personnel. Pour l’heure la camisole devrait suffire à elle seule. On le surveilla de très près, chacun redoutant une nouvelle crise de sa part mais il n’en fut rien. Finalement, au même moment où la patiente élémentaire passait avec brio l’ultime tentative de soin d’Eleonor, on jugea la camisole inutile et on lui ôta. Personne ne souhaitait devoir expliquer à la chirurgienne comment l’un de ses patients, à qui on venait tout juste de prélever une quantité de sang importante, s’était retrouvé immobilisé dans une camisole. Elle n’apprécierait certainement pas ce genre de traitements.
Natsume était toujours sur le choc de ses idées morbides. Oui, il voulait protéger les autres mais jusqu’à où était-il capable d’aller pour eux ? Et jusqu’à où se verrait-il contraint d’aller pour les protéger… ? L’arrivée de la vampire dans sa chambre ne lui laissa pas davantage le temps de la réflexion. Il regretta presque de la voir s’installer à côté de son lit. Il ne savait pas quel comportement adopter à son égard. Devait-il se montrer offusqué par son attitude ou bien prendre des nouvelles de Djenna comme si rien ne s’était passé ? Lui-même se sentit un peu honteux d’avoir provoqué tout ce tapage. Heureusement pour lui, la jeune femme prit la parole d’elle-même.

« Vous ne me faisiez pas confiance on dirait, Natsume. »

« Vous faire confiance ? Comment voulez-vous que je le fasse alors que… »

Il s’interrompit. Comment cette personne connaissait-elle son nom ? Grâce à son dossier médical ? Peut-être… Il se rappela que sa voix, la même que celle qu’il avait entendu à son réveil ici, lui avait vaguement évoqué quelqu’un. Il observa son visage avec attention tandis qu’elle poursuivait. Et soudain, il se souvint ! Cette fois dans la forêt, cette rencontre à la fois douloureuse et pleine de révélations. La chirurgienne n’était qu’autre que la femme qu’il avait blessé dans la forêt. Sa surprise n’avait d’égal que sa gêne. Il ne s’était toujours pas pardonné son geste même si elle l’avait rassuré à ce propos. Ses craintes furent aussitôt remplacés par le soulagement. Ainsi, Djenna allait mieux ? Voilà qui le réconfortait. Après leur petit échange mental, il avait compris qu’elle était sur le point d’abandonner le combat contre la mort. Même avec la meilleure volonté du monde, les médecins n’auraient peut-être pas réussi à la réanimer si elle avait finalement choisi d’abandonner.

« Bon, dîtes-moi, vous voulez aller la voir oui ou non ? »

Cette question arracha un sourire cynique au garçon.

« Parce que maintenant j’ai le droit de sortir de ma chambre ? » ne put-il s’empêcher de lâcher non sans sarcasmes dans la voix.

Pendant que la jeune femme réfléchissait si elle devait ou non répondre à une pique de ce genre, Natsume analysa sa proposition. Oui il désirait la voir, s’assurer par lui-même qu’elle était hors de danger et qu’elle avait retrouvé la volonté de vivre. Si ce n’était pas le cas, il la convaincrait lui-même et de vive voix cette fois. Mais elle ? Avait-elle seulement envie de le revoir ? Il n’en savait rien. Après tout, elle était libre d’aller à sa rencontre si elle le souhaitait. Il n’avait pas envie de lui imposer sa présence, jugeant qu’il en avait fait assez, autant en bien qu’en mal. Finalement, après un rapide débat intérieur, il choisit d’accepter l’offre de la chirurgienne. Elle opina et le mena à la chambre de la patiente en cours de rétablissement, sous les yeux ahuris des membres du personnel. Si Eleonor n’avait pas été avec lui, Dieu seul sait ce qu’on lui aurait administré. Il fusilla du regard ceux qui osèrent croiser le sien, chose qu’ils regrettèrent par la suite, tant l’expression du jeune homme était effrayante. A la fois hautaine, furieuse et victorieuse. Son amie était allongée sur un lit d’hôpital semblable au sien et effectivement, elle avait repris des couleurs. Elle était également consciente, ce qui acheva de rassurer l’étudiant. Eleonor lui désigna les chaises, placées ci-et là dans la pièce, l’invitant à s’y installer. De toutes évidences, elle l’autorisait à s’entretenir un instant avec la patiente mais l’attitude embarrassée du garçon devait certainement l’intriguer. Lui-même trouvait son comportement étrange, lui qui avait été si pressé de la voir auparavant, maintenant le voilà qui hésitait à s’approcher du lit. Il comprit que le simple fait de la voir lui suffisait. Il redoutait sa réaction par rapport à tout ce qui s’était passé entre eux et surtout, il ne voulait pas qu’elle se pose des questions à son sujet, même si ça devait sûrement être le cas. Il craignait de lui dévoiler ses plans au sujet de l'entité qu'il abritait. Peut-être n'approuverait-elle pas ses choix ? Il voulait éviter une discussion douloureuse pour eux deux. Même si l’élémentaire s’interrogerait à son sujet, il préférait laisser les choses comme elles étaient. Il n’était pas sûr de pouvoir la revoir en étant toujours conscient d’être lui-même, peut-être était-ce préférable de se quitter ainsi ? Il l’avait sauvé, c’était l’essentiel à ses yeux. Il se tourna vers la médecin à ses côtés.

« Merci de m’avoir laissé la voir, il vaudrait mieux que je la laisse se reposer maintenant. Vous devez certainement avoir à vous entretenir avec elle. Je vous la confie et encore désolé pour tout. »

Il ne savait pas si elle comprendrait ses derniers mots. Par ces derniers, il s’excusait autant pour le remue-ménage qu’il avait suscité que pour l’incident dans la forêt. Si elle faisait le lien, peut-être devinerait-elle qu’il l’avait reconnu sans toutefois le mentionner ?

Message par Invité Lun 20 Aoû - 20:42

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J'étais toujours là, allongée sur cette table d'opération, affaiblie au possible et dans l'attente que l'on me vienne en aide. Les bruits intempestifs venant de l'extérieur s'étaient calmé. C'était toujours ça de moins dans les oreilles. J'avais déjà bien assez de ceux des appareils ainsi que les personnes présentent qui se disputaient.

Je les regardais de ma place, peser le pour et le contre de ma demande. Je constatais tristement que peu de personne comprenait à quel point il était important pour moi de faire cela. Ils ne savaient pas que ma vie en dépendait et pourtant leurs travails étaient bien celui de sauver des vies non? Alors pourquoi ne pas me faire confiance? Parce que cela paraît fou et insensé?

Je n'avais qu'une envie, me lever et leurs faire entendre raison mais je n'en avais pas la force... J'étais devenue bien trop faible, au point de devoir laisser les autres faire pour moi... Même si c'était les mauvais choix... J'entendis alors là voix d'une femme donner des ordres, il semblerait que ce soit elle que j'ai agrippé. Avait-elle vraiment compris ma détresse? J'en avais bien l'impression. Une lueur d'espoir naquit en moi. Un espoir tournée sur une seule et unique personne.

Mes yeux se posèrent sur elle et ne la lâchèrent plus. Je la voyais s'agiter autour de moi, comme si elle suivait une procédure bien précise. Lorsque je la vis prendre l'extincteur, je commençais à douter de ces intentions... Voulait-elle me tuer ou me sauver? Elle secoua alors la tête avant de se remettre au travail. Une fois la fenêtre ouverte, elle me souleva sans peine pour me poser à même le sol. J'étais surprise. Comme une femme pouvait-elle avoir autant de force? J'étais un poids mort tout de même, incapable de me tenir toute seule! Je remettais en doute la possibilité qu'elles soient humaines...

Le pire spectacle fut la suite. D'un coup, je me suis retrouvée recouverte de bandelette humide. Je ne l'ai pas vu bouger une seule fois. J'ai halluciné ou quoi? Mais ma question ne me travaillait plus lorsque je senti l'odeur de l'alcool. Elle voulait don bien m'aider. Je souris un peu bêtement sur le coup et la vis allumette à la main. J'étais presque ému mais cela ne dura que peu de temps. A croire qu'elle jouait avec mes nerfs, non ma vie! Elle venait de repartir m'ayant fait croire un instant qu'elle me sauverait...

J'étais entre la colère et le désespoir. Comment peut-on jouer ainsi avec la vie des gens? Cette femme que je ne connaissais pas venait de me briser en deux secondes... Ma flamme de vie vacillait péniblement... et était prête à s'éteindre d'un instant à l'autre... Je le sentais.

Alors que je commençais à me résigner, la jeune femme s'était accroupi prêt de moi.


« Rassurez-vous, aucun employé ici ne cherchera à lui faire de mal, on va juste le reconduire dans sa chambre afin qu'il se repose. Maintenant, j'aimerais que, si vous vous en sentez capable, vous evacuiez la fumée par les fenêtres et maîtrisiez le feu autant que possible. Je dois vous avertir que si je vois le feu devenir trop grand, je l'éteindrais, car je ne peux pas risquer d'incendier l'hôpital. »

J'avais clairement entendu ses paroles cette fois-ci. Même si je ne savais pas de qui elle parlait avant, le reste était clair. Et là menace de l'extincteur était trop grand pour moi. Je ferai tout pour l'éviter. J'inclinais simplement la tête en signe d'approbation. Le feu restera sur moi et la fumée se dirigera d'elle même vers l'extérieur comme promis.

Elle se redressa alors et pris à mon grand soulagement une allumette. Elle la craqua. Le simple fait de voir cette flamme m'envoutait. Elle était là mon existence. Dans cette minuscule énergie. Si petite et si fragile aussi. Elle la laissa tombé et j'avais l'impression de voir la scène au ralenti. Le linge en morceaux qui me recouvrait pris feu aussitôt. Je sentais à la façon d'une humaine la chaleur devenir de plus en plus intense. Ma peau commençait à brûler de façon tantôt agréable et désagréable.

C'était comme un rituel pour moi. A chaque fois que je reprenais mon énergie vitale dans mon élément, il fallait qu'il me dévore lui. Qu'il dévore l'enveloppe charnelle que je m'étais faite de Djenna pour ensuite laisser place au vrai moi. Et une fois ma vrai forme revenu, les rôles sont inversé. Ce n'est plus moi l'être soumis et dévoré mais belle et bien lui. A la façon de deux êtres s'entretuant, je reprenais peu à peu mes forces tel le phénix renait de ces cendres.

Après quelques minutes, je me sentais comme restauré et bien plus en forme qu'avant. Je pouvais reprendre cette forme humaine qui me sciait tant. Je rouvris les yeux et vis alors ma sauveuse me recouvrir d'une blouse d'hôpital. Le reste de l'équipe entra dans le bloc et semblait joyeux et satisfait. On l'a félicitait chaudement et je ne pouvais que penser qu'elle le méritait. Elle avait fait preuve d'audace en prenant un tel risque. Même si son travail était de sauver des vies, je ne savais comment la remercier.

On me mit sur un fauteuil roulant afin de m'emmener jusqu'à ma chambre et déjà la nouvelle se répandait dans les couloirs. Était-ce vraiment un exploit de sauver une élémentaire? Ou une vie ici?
Une question que je résoudrais avec elle peut-être...

Une fois à ma chambre, elle me confia à une aide-soignante. Je ne savais même pas son nom ni prénom que déjà elle était partie voir un autre patient. Le travail du corps médical était sans relâche. Peut-être que la personne présente pour moi allait pouvoir me renseigner?


« -Pardon, mais... comment ce nomme cette personne? Je voudrais savoir qui m'a sauver aujourd'hui.

-C'est la chirurgienne Doherty. Vous aurez l'occasion de vous revoir ne vous inquiétez pas. Elle aura des conseils à vous donnez mais pour l'heure, je m'occupe de vous. Je suis Judy. Je vous emmène dans la salle de bain vous changer. »

Je n'avais même pas eu le temps de dire quoi que ce soit que déjà elle me poussait dans la salle de bain. Heureusement pour moi, elle n'allait pas me doucher. Elle m'aida juste à enfiler une nouvelle blouse. Je flottais dans cette tenue mais quelque chose me dérangeait comparé à la précédente. Les boutons étaient à l'arrière et laissaient un espace visible de ma colonne à mes fesses. Je n'allais rien dire, je n'avais plus de vêtement et je n'avais personne pour allez m'en chercher. Elle me présenta alors une culotte en plastique.

Je grimaçais. Outre l'esthétique déplorable le pire restait le confort. Autant dire que les rideaux collaient aux fenêtres et le papier aux bonbons. Une horreur inqualifiable. Je n'allais pas la supporter bien longtemps et peu importe ce que Judy dirait, je ne la garderais pas!

Un coup de fatigue me prit d'un coup. Me voyant un peu patraque, l'aide soignante m'aida à aller m'allonger. Elle me conseilla de prendre deux petites gélules. Je dédaignais de les avaler, après tout je me sentais mieux. Elle insista tout de même mais mon obstination eu raison d'elle. Judy me les laissa pourtant sur la petite table à côté de moi. Des fois que je changerais d'avis.

Avant qu'elle ne parte, je lui demandais gentiment d'ouvrir un peu la fenêtre. J'avais besoin d'air et les odeurs de l'hôpital ne me convenaient pas vraiment. Une fois seule, je m'allongeais un peu mieux dans le lit. Je regardais alors les gouttes tomber une à une de ma perfusion.

Décidément, je n'étais pas à l'aise ici. Je tendis l'oreille afin d'être sur d'être seule pour retirer cette horreur plastifié. Voilà qui était mieux. Après quelques minutes de somnolence, je me surpris à repenser à tous ça. Ce que j'avais vu, ce que l'on m'avait dit, etc. Que c'était-il vraiment passé? Et Natsume, que lui est-il arrivé? Pourquoi sa mort me hante?

Je me sentais tourmentée et en même temps un peu triste. Je soupirais avant de tenter de m'endormir un peu. C'est à ce moment que la porte s'ouvrit. Je reconnu alors Mlle. Doherty, puis Natsume. La main sur le front, je cherchais à dénicher des signes de fièvre. Rien, et pourtant me revoilà parti dans une hallucination. Il était mort alors pourquoi revenait-il?

Je tournais la tête sur la droite et vit les médicaments. Judy avait peut-être raison au fond. J'attrapais le pichet qui trainait là et un verre. Au moment ou je m'apprêtais à me servir de l'eau, la cruche m'échappa des mains. Le bruit lorsqu'elle toucha le sol dû en surprendre plus d'un au alentour. Il y avait de l'eau partout ainsi que du verre...


« ...mais quelle empoté... »

Les mots étaient sortis tout seuls. J'avais peut-être repris de l'énergie mais pas toute mes forces... Du coup, j'avais gagner en maladresse pour mon plus grand bonheur. J'étais gênée et embêtée. L'envie de ramasser mes bêtises me fit sortir du lit. Pieds nus, je faisais attention ou je marchais et commençais à ramasser les débris un par un.

Je sentis alors une présence commencer à m'aider en silence.


« ... Je suis désolée... »

Des paroles idiotes mais qui me soulageait d'être sorties. En m'apprêtant à ramasser un nouveau morceau, je remarquais que mes mains tremblaient. J'en rie bêtement pour finir par en pleurer.

« ... Je crois que la mort d'un ami ne me laisse pas sans peine... »

Je ne savais plus ou me mettre mais les larmes coulaient toutes seules...

Message par Invité Mer 22 Aoû - 19:20

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Lorsqu'elle vit le garçon s'arrêter en plein milieu de sa phrase, Eleonor décida de continuer la sienne, se laissant dévisager au passage. Il était en colère contre elle, puis d'un coup s'était plutôt tut pour l'observer. Son caractère ayant changé d'un coup, elle en déduisit qu'il l'avait reconnu, mais ce n'était toujours pas le moment d'aborder le sujet, car il voudrait sûrement s'assurer de la véracité de ses propos lorsqu'elle disait que son amie allait bien. Ainsi elle lui proposa d'aller la voir, et sourit au commentaire sarcastique que le jeune homme lui servit en retour. Il était vrai qu'il aurait pu avoir été mieux traité, et il semblait lui garder rancune de lui avoir fermé la porte au nez plutôt que de l'aider tout à l'heure. Ce qui était fait était fait, mais elle s'excusa tout de même.

-Oui désolé pour le traitement qu'on vous a infligé, ça ne se reproduira plus.

Elle comptait bien s'en assurer, et le mena elle-même vers la chambre de l'élémentaire avec laquelle elle avait à s'entretenir de toute façon. Alors qu'ils marchaient en silence à travers les couloirs, elle ne pu s'empêcher de remarquer les regards que Natsume adressait aux infirmiers, qui eux baissaient le leur. Elle se dit qu'il réagissait de manière bien trop amère pour ce qui s'était passé, après tout se faire reconduire à sa chambre, même par la force, arrivait quelques fois à des patients et ceux-ci s'en remettaient très bien. Elle soupçonnait donc qu'il se soit passé quelque chose de fâcheux après qu'elle ait fermé la porte. Elle questionnerait les principaux concernés un peu plus tard, bien qu'au fond pour eux il valait mieux qu'elle ne sache pas les vraies raisons d'une telle animosité, sans quoi elle les sermonnerait. Elle les avait averti sur le sujet, d'ailleurs peu de médecins acceptaient encore de se servir de ce genre d'instrument de torture. Sa politique était stricte: on utilise pas les camisoles. Jamais. Sous aucune considération. C'est une invention barbare et obsolète qui ne règle pas les problèmes à long terme. Il y a toujours une meilleure méthode, du dialogue dans le meilleur des cas aux médicaments dans les cas extrêmes. Or la vampire ne savait rien de ce qui s'était passé, et se contenta donc de continuer à marcher en regardant droit devant elle.

En faisant entrer le garçon dans la chambre, elle s'attendait à ce que, étant donné la violente réaction qu'il avait eu plus tôt, il accoure au chevet de la jeune femme, ne serait-ce que pour se confirmer qu'elle allait bien. Au lieu de quoi il se tenait près de l'embrasure, n'osant pas approcher. Elle lui dit qu'il avait plusieurs minutes pour lui parler, mais cela ne sembla pas l'encourager. La chirurgienne fut encore plus étonné de l'entendre dire, quelques secondes à peine après être entré, qu'il avait terminé sa visite. Tout ce raffut tout à l'heure et maintenant qu'il pouvait enfin lui parler il voulait partir? Cette femme avait failli mourir, elle méritait bien un mot gentil, quelque chose! Et puis elle voudrait sûrement parler à l'homme qui lui avait sauvé la vie, ce n'était donc pas le moment de partir. Cette interaction bizarre la fit s'interroger sur le lien qu'ils entretenait. Sur le coup, on aurait pu les croire de la même famille étant donné leur ressemblance physique, si ce n'était que l'un était un humain et l'autre une élémentaire, mais la timidité avec laquelle Natsume observait cette femme lui laissa plutôt penser qu'ils ne se connaissaient pas beaucoup. Quoi que de toute façon cet homme semblait du genre timide, et en plus il venait de s'excuser pour tout! Mais pour quoi? Pour avoir voulu venir en aide à une personne qu'il croyait en danger de mort? C'est ce qu'elle cru sur le moment. Elle ne pensa aucunement qu'il aurait pu parler de ce qui s'était passé dans la forêt, car il lui semblait impossible qu'il veuille s'excuser d'un geste qu'il n'avait pas commis. Sans compter qu'Eleonor n'en avait gardé aucune séquelle.

-Désolé de quoi? Si ce n'était de vous, cette femme serait morte à l'heure actuelle. Je devrais plutôt vous remercier. Pour le reste il est normal de s'inquiéter pour ses amis, surtout sachant que…

C'est à ce moment que le pichet se brisa contre le sol, rompant la phrase d'Eleonor. D'un seul coup l'attention s'était tourné vers l'élémentaire qui se trouvait à l'autre bout de la chambre, là où Natsume avait renoncé à s'approcher, et qui était resté coite et tranquille jusqu'à cet incident. La pauvre femme s'était levé alors qu'elle aurait dû rester couché. D'abord parce qu'il y a des employés pour ramasser les dégâts, et ensuite parce que son état ne le lui permettait pas. Pourtant, s'inquiétant à peine du fait qu'elle ait frôler la mort un peu plus tôt, l'élémentaire commençait à ramasser le verre, accroupie sur le sol, sa blouse complètement ouverte dans le dos.

-Retournez dans votre lit immédiatement. Il y a des gens qui vont s'en occuper.

La chirurgienne voulait éviter que sa patiente ne s'endommage davantage. Les tessons peuvent perforer la peau, surtout quand on arrive à peine à contrôler ses membres. Mais voyant qu'aucun de ses patients ne l'écoutait, elle décida de sortir de la chambre à la recherche de Judy, cette aide-soignante qui avait la mauvaise habitude de papoter sur son lieu de travail, afin de lui indiquer qu'on avait besoin d'elle. La chirurgienne ne comptait pas ramasser le dégât, bien que cela aurait été moins long si elle s'en était chargé. Il faut dire qu'elle était peut-être une chirurgienne compétente, voir très compétente, mais tout ce qui s'approchait des tâches réservés aux aides soignantes où aux infirmiers la dépassait. D'une part parce que ce n'était pas son travail, et elle avait pris l'habitude de déléguer ce genre de tâches à d'autres. Ensuite, parce qu'elle ne savait même pas où on rangeait les balais et le matériel nécessaire au nettoyage de toute façon. Il lui en aurait pourtant fallu pour ramasser les minuscules éclats de verre et l'eau qui resterait après que les deux autres aient ramassés le plus gros. Ainsi elle tira Judy d'une passionnante conversation, comme elle s'y attendait, pour la ramener là où elle aurait dû rester. La pauvre femme fut embarrassée qu'un médecin doive lui indiquer de faire son travail, et se précipita donc vers la chambre sans dire un mot, Eleonor à ses trousses.

Spoiler:

Message par Invité Jeu 23 Aoû - 19:00

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Comme il s’y attendait, son manque de réaction envers la patiente surprit la vampire. Cette dernière lui rappela qu’elle l’avait autorisé à s’entretenir avec le jeune femme pendant quelques minutes, sans résultat. Au contraire, il commençait à se diriger vers la porte pour revenir dans sa propre chambre quand elle prit une nouvelle fois la parole. Ses mots firent sourire Natsume. Mais ce n’était pas l’un de ces sourires chaleureux, plutôt l’ombre d’un sourire. Le remercier ? Avait-elle oublié ce qui s’était passé dans la forêt ? Ou alors, elle ne lui tenait pas rigueur ? Oui, cela devait être ça. Si la chirurgienne voulait le remercier pour son don sanguin, ce n’était pas nécessaire. Il avait agi sous un coup de tête, parce que la vie de son amie était en danger, n’importe qui aurait fait la même chose à sa place non ? Cela ne faisait pas de lui un héros. De plus, il savait qu’Eleonor avait fait le gros du travail pour sauver Djenna. Il ne savait pas exactement comment, ni ne voulait véritablement le savoir –il valait mieux pour certaines choses qu’elles demeurent secrètes- mais elle avait réussi c’était ce qui comptait à ses yeux. Il l’écouta parler, se préparant à lui répondre quand un bruit de verre brisé les fit se retourner tous les deux vers l’origine du fracas, interrompant la vampire sous le coup. Cherchant probablement à se saisir du pichet, l’élémentaire l’avait renversé sur le sol. Ses mouvements n’étaient pas assurés, quoi de plus logique ? Elle venait de frôler la mort, elle n’était pas encore remise. Avant qu’aucun des deux spectateurs ne put dire un mot, elle s’était levée puis accroupie, commençant à ramasser les bouts de verre répandus sur le sol. N’écoutant que ses pulsions, le garçon se dirigea vers elle pour faire de même. Il n’entendit, ni ne remarqua que la chirurgienne s’était éclipsée, probablement pour quérir l’assistance d’un aide-soignant. Sur le moment, Natsume se demanda si son amie l’avait reconnu. Elle ne dit aucun commentaire sur sa présence à ses côtés, si ce n’est que de rapides excuses pour les dégâts causés. Il ne dit rien, préférant attendre qu’elle lui adresse la parole d’elle-même. Les yeux rivés sur les fragments transparents, il remarqua qu’elle s’était arrêté dans son intention d’en saisir un nouveau. Sa main, trop pâle au goût de l’étudiant, demeurait suspendue dans les airs, parallèle au sol. Elle tremblait. De froid ?

« … Je crois que la mort d’un ami ne me laisse pas sans peine… »

Pour la première fois, il la regarda directement. Il fut soulagé qu’elle ne le dévisagea pas, cherchant à savoir qui était l’âme charitable qui était venu l’aider et lui servait à présent de confident. Mais son soulagement fut de courte durée. Malgré les cheveux qui dissimulaient une partie de son visage, il aperçut les larmes ruisseler le long de ses joues. Elles allèrent s’écraser sur le sol, se mêlant sans peine au contenu de ce qui avait été jadis un pichet. Il ne savait plus quoi faire. De quoi parlait-elle ? Etait-ce la perte de cet ami qui l’avait plongé dans un si grand désespoir ? Le même qui avait failli l’emporter dans l’autre monde ? Il voulait dire quelque chose, n’importe quoi qui puisse stopper ce flot de larmes. Même en ne sachant pas qu’elle serait sa réaction envers lui, bonne ou mauvaise, il ne pouvait pas rester silencieux dans une telle situation. C’est avec hésitation, qu’il prit la parole :

« Ne t’excuse pas, laisse donc tes larmes couler et emporter ta peine avec elles. Personne ne t’en voudra pour ça. »

Elle releva la tête vers lui, comme si elle prenait soudain conscience de sa présence. On lisait la tristesse dans ses yeux mais elle laissa progressivement la place à la surprise puis à l’incompréhension. Il haussa sans le vouloir un sourcil en guise d’interrogation. Elle aurait dû être en colère ou contente de le voir, même s’il penchait plus pour la première option. Alors pourquoi le dévisageait-elle comme si elle le rencontrait pour la première fois ? Avait-il tellement changé depuis la dernière fois où ils s’étaient vus ? Il ne le pensait pas. Après tout, cela ne faisait pas si longtemps que ça qu’ils s’étaient rencontrés. Et, qu’il l’ait remarqué ou non, peut-être s’étaient-ils recroisés à l’université ? Dans tous les cas, il ne trouvait aucune explication à son expression. Jusqu’à ce qu’il se rappelle ce qui s’était passé entre eux, dans cette sorte d’autre monde. Un monde des consciences. Il n’était pas vraiment « familier » à l’étudiant mais l’ayant déjà « visité » auparavant, il avait deviné où il se trouvait mais elle ? S’était-elle cru dans l’antichambre des morts ? Il se souvint de ses mots, elle s’était excusée auprès de lui. L’avait-elle cru mort ? Etait-ce ce pourquoi elle lui avait dévoilé son identité, son vrai nom… ? Si la situation n’était pas aussi tragique, cela aurait presque pu sembler risible aux yeux du garçon. Ainsi, le voici revenu d’entre les morts ? L’idée était plaisante. Sauf qu’il allait véritablement devoir accomplir ce prodige dans le futur et cette pensée lui rendit son sérieux. Il prit une expression faussement vexée et déclara d’une voix où perçait sa joie de la revoir vivante :

« Allez-vous donc cesser de vouloir m’enterrer avant l’heure jeune fille ? Je vais finir par m’en offusquer vous savez ? Je ne suis pas encore mort et je n’ai pas l’intention de l’être de sitôt. »

Sa phrase terminée, il laissa passer un silence et abandonna sa mine boudeuse pour lui adresser un sourire rassurant. Il espérait qu’elle ne croyait pas encore à une illusion. Lentement, il posa une main sur l’une des joues de la jeune femme, essuyant avec son pouce, les larmes qui tentaient de s’échapper de ses paupières. Il n’avait pas réfléchi à son geste mais il se dit qu’au moins, elle ne pourrait pas s’imaginer qu’il était l’un de ces fantômes revenus d’entre les morts. Il savait à quel point ce toucher, en apparence insignifiant, pouvait réconforter la personne qui en bénéficiait. Il ne déplaça sa main qu’une fois qu’il fut certain que ses mots avaient fait leur chemin dans l’esprit de son amie. Aussi lentement qu’il l’avait porté à son visage, il la laissa retomber pour continuer de ramasser les derniers morceaux de verre. Il ne voulait pas l’incommoder en maintenant sa main contre sa joue et espéra que ce geste ne l’avait pas dérangé. Il était trop tard pour y remédier de toutes façons. C’est alors qu’il remarqua que le dos de la jeune femme était à découvert… Un peu trop à son goût d’ailleurs. S’efforçant de concentrer son regard sur le sol, il ajouta sur un ton plus bas tout en la déchargeant des fragments qu’elle avait déjà récolté par elle-même:

« Retourne t’allonger, si tu voyais ta tenue, tu en rougirais certainement. Tu as besoin de repos. Je vais m’occuper d’arranger tes bêtises en attendant. »

Message par Invité Dim 2 Sep - 20:05

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Était-ce le contre coup du retour à la réalité? Ou juste... cette énorme vide que je ressentais au fond de mon cœur?... Cette solitude que j'avais espéré quitter dans cet autre monde... Elle ne m'avait en fait jamais quitter. Déjà avant, lorsque j'étais arrivé sur l'Avventura, j'étais seule. Ma rencontre avec Locus m'avait apporté tellement, en si peu de temps... Mais son départ n'aura donc laisser qu'une seule chose en moi... Le vide.

Je le pleurais... Lui, qui était à la fois tout et rien. Les larmes montaient une à une avant de s'abattre sur le sol froid. Et plus je pleurais plus je ressentais une haine et un dégout pour moi même. Comme si l'orage commençait a éclater. Je me détestais, moi, qui ce jour là n'ai rien pu faire pour lui. Rien pu faire pour l'aider, le sauver. Oui, cette élémentaire qui était devenue une famille, un frère et même un ami. Qu'ai-je fais en dehors de fuir lâchement? Rien...

Je m'en voulais amèrement. Et si je n'étais pas si faible, mes poings qui tenait encore les débris de verre, se seraient tout de même refermé. Aucunes douleurs ne pouvaient égaler celle qui me traversait actuellement. Je ne me pardonnais pas... Mais je n'étais capable que de pleurer... bêtement.


« Ne t'excuse pas, laisse donc tes larmes couler et emporter ta peine avec elles. Personne ne t'en voudra pour ça. »

Je reconnu la voix de Natsume... C'était donc lui que j'avais senti s'approcher. Je supposais que la chirurgienne était parti chercher des balais... Me laissant seule avec un fantôme. Je le dévisageais alors, et fut surprise de le sentir si réel. Confuse, je portais mon regard de nouveau vers le sol un instant, et vit qu'il tenait du verre. Comment un fantôme pouvait-il... Se pourrait-il? Mon regard toisa de nouveau ces pupilles rubis. Je cherchais une réponse, je voulais savoir si je rêvais encore ou si...

« Allez-vous donc cesser de vouloir m'enterrer avant l'heure jeune fille? Je vais finir par m'en offusquer vous savez? Je ne suis pas encore mort et je n'ai pas l'intention de l'être de sitôt. »

La réponse ne tarda pas à tomber. Il était donc vivant. J'étais rassuré même si j'avais du mal à comprendre cet air de fausse plaisanterie. Je ne savais quoi lui répondre sur le coup... Et pourtant, malgré son sourire rassurant, je doutais encore... Ce n'est qu'au contact de sa main sur la joue que je compris enfin clairement les choses. Comme si les lumières venaient de s'éclairer dans le plus sombre des recoins de ma tête. Natsume me prit alors des mains les éclats de verre que j'avais ramasser. Il semblait embêté par ma tenue et m'intimait d'aller me recoucher. Je me fichais pas mal de ce qu'il pouvait ou avait pu voir. Ce corps n'était qu'une apparence, rien de plus.

Après un léger soupir, je m'approchais de lui et le serrai dans mes bras. J'étais contente de le savoir vivant et il ne savait pas à quel point. Durant cette petit étreinte, je lui fis par de ces quelques mots.


« Si j'avais vraiment voulu ta mort, je l'aurais déjà fait en t'incinérant. Hors, c'est loin d'être le cas. Je suis heureuse de te savoir en vie et je souhaites que cela dure. »

Je le lâchais alors doucement tout en lui adressant un sourire sincère. Il ne savait peut-être pas ce qu'il avait fait pour moi. Mais il avait rallumer certaines zones d'ombres en moi. Je n'avais peut-être pas de famille mais j'avais au moins ça, un ami. Et là dessus, je ne comptais pas faire les même erreurs. Je me relevais et lui tournais le dos avant de lui adresser encore une fois la parole.

« Je te considère comme un ami, et crois moi, je ne te laisserais pas partir sans rien faire. Quand à ce que tu m'as dis, j'espère que tu dis vrai. Et je ferais tout pour les trouver et les protéger. »

Si je n'étais donc pas la seule de ma race, je saurais les trouver et les défendre quoi qu'il m'en coute. Je tirais alors un drap et entendit des pas pressés dans le couloir. Je vis alors Judy arriver balais, pelle et saut dans les bras, l'air gênée et embarrassée. Eleonor arriva peu après en colère. Je me précipitais alors dans le lit, espérant ne pas attiser sa colère.

Message par Invité Sam 22 Sep - 9:10

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La pauvre Judy se précipitait vers le dégât sous le regard stricte de la chirurgienne. Elle avait, lorsqu'elle exerçait son métier, une autorité naturelle dans la voix qui n'était contesté que rarement, et qui venait de l'assurance que procure une longue expérience dans le même domaine. Ainsi s'était-elle fâché de voir ses patients ramasser des éclats de verre alors qu'elle avait dit à l'élémentaire de retourner dans son lit, car c'était contre les procédures. L'aide-soignante ramassait sans dire mot aussi vite que possible, alors que l'élémentaire s'était allongé dans son lit, ne voulant pas se faire sermonner. Il y avait presque quelque chose de parental parfois entre les médecins et leurs patients, et cette pensée décrispa Eleonor.

Remarquant que plus aucun de ses patients ne ramassait le verre, peut-être redoutant la vampire, elle poussa un soupire et décida d'aider Judy, chose exceptionnelle mais possible, car elle faisait parti du personnel après tout, et en avait le droit. Judy s'excusa pour la énième fois, pauvre femme humaine qui, chaque fois qu'elle se faisait rappeler à l'ordre, avait peur pour son emploi. Eleonor lui adressa un mot gentil, lui précisa que ce n'était pas grave, que ça pouvait arriver. Elle avait eue une réaction un peu trop vive pour ce qui était arriver. Ce n'était qu'un pichet après tout. L'aide-soignante sortit après avoir jeté les éclats de verre, sécher le plancher et surtout indiqué à la chirurgienne où se trouvait le matériel de nettoyage. Elle pourrait ainsi le faire elle-même la prochaine fois. Elle en était bien capable. Cet incident clos, elle jeta un regard à ses deux patients, et s'adressa à l'élémentaire.

-Vous devriez éviter de faire des efforts physiques trop intenses mademoiselle, vous n'êtes pas encore en état.

Au fond elle disait cela mais n'en était pas sûre. Le traitement qu'elle avait testé avait eu des répercussions remarquables, si ça n'avait été de cela, sa patiente serait aux soins intensifs. Eleonor comptait donc mettre un peu plus de travail sur cette patiente que d'ordinaire, prendre plus de mesure aussi, de façon à étoffer son rapport et à mieux comprendre cette nouvelle forme de traitement. Sans même le savoir, cette jeune femme ferait l'objet de recherches. Sans compter que les symptômes qu'elle avait eue plus tôt et qu'avaient décrit les ambulanciers s'apparentaient à la maladie étrange qui sévissait dans la ville et qui laissait Eleonor perplexe. Elle voulait aller au fond des choses, éventuellement.

-Quoi que je dois avouer que je suis surprise de voir que vous ayez pu vous lever. Remercier ce jeune homme, sans lui et son don de sang vous ne seriez déjà plus de ce monde.

Si le traitement d'Eleonor avait été bénéfique, le don de sang avait été primordial, et bien que connaissant peu le jeune homme, la chirurgienne se doutait qu'il ne préciserait jamais ce détail à la jeune femme. C'était pourtant vrai, il lui avait sauvé la vie et l'élémentaire était en droit de le savoir.

Message par Invité Mer 3 Oct - 23:17

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L’espace d’un instant, Natsume se demanda si sa demi-plaisanterie avait réussi son coup. L’expression de Djenna ne changeait pas, elle semblait toujours aussi abasourdie de le voir –aucun autre mot n’aurait pu mieux convenir pour la décrire- mais lorsqu’il porta la main contre la joue humide de la jeune élémentaire, l’ombre d’un sourire apparut peu à peu sur ses lèvres. Il ne saurait probablement jamais quelles pensées l’avaient frappée lorsqu’elle l’avait reconnu, si elle l’avait véritablement cru mort. Peut-être même qu’il avait considéré la chose d’un peu trop près et qu’elle ne songeait pas à lui en versant ses larmes. Les choses semblaient être rentrées dans l’ordre. Cependant, Djenna ne bougea pas d’un iota lorsqu’il lui demanda de retourner s’allonger. Pourquoi diable lui obéirait-elle de toutes façons ? Il ne possédait pas l’autorité d’un médecin, seulement celle d’un ami inquiet. La patiente ne paraissait pas se soucier que sa blouse était ouverte sur toute la longueur de son dos et qu’elle offrait une vue des plus gênantes pour quelqu’un du sexe opposé. Pire encore, elle l’enlaça soudain. Trop surpris pour savoir quoi répondre, l’étudiant se contenta de la laisser faire, n’osant pas encore l’entourer de ses bras à son tour. Il avait toujours les morceaux de verre dans la main et cela le gênait. La bonne excuse ! En toute honnêteté, il ne comprenait pas sa réaction. Etait-elle à ce point soulagée et heureuse de le revoir ? Même après ce qu’il s’était passé entre eux ? Il n’avait toujours pas eu l’occasion ni l’opportunité de s’expliquer au sujet de l’attitude qu’il avait eu envers elle. Pourtant, à ce moment précis, cela ne semblait n’avoir aucune importance aux yeux de la jeune femme. Son geste était sincère. Le garçon chercha quelque chose à dire pour meubler cette situation devenue quelque peu embarrassante pour lui quand elle le prit de court :

« Si j'avais vraiment voulu ta mort, je l'aurais déjà fait en t'incinérant. Hors, c'est loin d'être le cas. Je suis heureuse de te savoir en vie et je souhaites que cela dure. »

Loin de le rassurer, ses premiers mots firent défiler dans la tête de Natsume, toute une série d’images de ce qu’auraient été ses restes carbonisés si l’élémentaire avait réellement été furieuse après lui. Il se rappela l’apparence de cette dernière pendant leur entrevue mentale et cela lui arracha un léger frisson. Il était deux fois plus heureux qu’elle lui ait pardonné à présent sinon il ne donnait pas cher de sa peau… Il ne savait toujours pas quoi répondre à cela mais elle poursuivit aussitôt en mettant un terme à cette brève étreinte :

« Je te considère comme un ami, et crois moi, je ne te laisserais pas partir sans rien faire. Quand à ce que tu m'as dis, j'espère que tu dis vrai. Et je ferais tout pour les trouver et les protéger. »

Sur ces mots, elle chercha son regard avant de plonger dans les yeux rubis de l’étudiant, qui n’étaient qu’autres que les reflets de ses propres yeux à elle. Mais cette fois-ci, ce fut dans les pupilles de Natsume qu’on put lire la surprise. Cette émotion céda bien vite la place à la joie et au soulagement. Du moins en apparence. Les propos de la jeune élémentaire firent l’effet d’un coup de poignard pour le garçon. Il n’aurait jamais cru que ce genre de discours pourrait un jour lui faire à la fois, autant de bien que de mal. Oui… Il était heureux à cet instant, heureux qu’elle le considère comme un ami, qu’elle lui ait pardonné et bien plus encore. Sauf qu’après cela, il ne pourrait jamais lui avouer quels étaient ses desseins. Il n’en aurait pas le courage. Il savait au fond de lui qu’elle souffrirait de ses décisions car elle venait de lui annoncer officiellement qu’elle se battrait pour qu’il resta en vie. Un choix qui allait lui compliquer la tâche. Il ne voulait plus la blesser mais il n’avait pas d’autres perspectives d’avenir s’il refusait d’affronter cette épreuve. Comment Djenna pourrait-elle accepter sa décision ? Non, la seule chose qu’il pouvait faire pour elle, était de répondre à ses interrogations, de donner un sens à son existence puisqu’elle semblait encore en chercher un. Comme lui avant elle… Il lui adressa un sourire en y mettant tout son cœur, il ne voulait pas qu’elle voit la part de tristesse qui grandissait en lui.

« Pardonne moi Djenna… »


Il fit mine de se relever quand Eleonor et ce qu’il supposa être l’infirmière en charge de la jeune élémentaire les rejoignirent enfin. La panique se lisait aisément sur le visage de la pauvre femme et peut-être qu’une pointe de remord faisait son apparition sur celui de la chirurgienne. Allez savoir… Judy s’empressa de lui ôter les bouts de verre de la main tout en s’excusant –le garçon se demanda pourquoi elle s’adressait à lui plutôt qu’à sa subordonnée- avant de s’attaquer à ce qu’il restait comme débris sur le sol humide. A peine entrecoupé par les excuses maladroites de l’infirmière, toute l’action se déroula dans un grand silence. Aucun des deux patients ne souhaitait dire quelque chose, conscients qu’ils avaient agi contre les recommandations de la vampire, en particulier Djenna, précipitamment recouchée. Judy finit par s’éclipser et les deux étudiants attendirent le verdict de la chirurgienne. Cette dernière prit la parole mais loin de les gronder, elle ne fit qu’une simple remarque envers sa jeune patiente, une remarque tout à fait justifiée. Oui, elle avait grand besoin de repos. Natsume se dit que c’était là une nouvelle occasion pour lui de s’en aller rejoindre sa propre chambre. Eleonor avait certainement des questions à poser à son amie et il prendrait le temps de répondre lui-même aux siennes quand elle serait plus en état de recevoir de la visite.

« Quoi que je dois avouer que je suis surprise de voir que vous ayez pu vous lever. Remercier ce jeune homme, sans lui et son don de sang vous ne seriez déjà plus de ce monde. »

« Ce n’était rien vraiment… N’importe qui en aurait fait autant vous savez. » marmonna t-il entre ses dents.

Cette réplique était plus adressée à la chirurgienne qu’à Djenna mais qu’importe si les deux femmes l’entendaient. Il n’avait vraiment besoin que son amie sache qu’elle lui devait la vie, cela valait bien les horreurs qu’il avait proféré contre elle alors qu’il ne savait rien de son passé. Maintenant, il en avait appris un peu plus que la plupart des gens n’en sauraient jamais mais de là à se vanter de lui être venu en aide…

« Quand vous aurez fini de me glorifier comme un héros antique, peut-être me laisserez vous retourner dans ma chambre ? » ironisa t-il, gêné et agacé à la fois.

Cependant, un regard de la jeune élémentaire lui fit comprendre qu’elle souhaitait qu’il reste encore un peu. Natsume pensa d’abord au fait qu’elle devait avoir de nombreuses interrogations, interrogations que seul lui pourrait satisfaire. Peut-être qu’elle voulait également le remercier pour le don du sang ? Maintenant qu’elle était au courant, quoi de plus normal venant de sa part ? Ou bien redoutait-elle les questions de la chirurgienne, cette même personne qui venait de lui sauver la vie in extremis ? L’étudiant lâcha un bref soupir. Il était lasse de réfléchir pour un rien, chaque chose trouverait ses réponses en temps voulu. Comprenant le souhait de son amie, il se dirigea vers l’unique fenêtre de la pièce, attrapa une chaise au passage et s’installa de l’autre côté du lit de la jeune patiente, à l’exact opposé d’où se trouvait la porte de la chambre. Il signifiait ainsi qu’il était disposé à rester le temps qu’il faudrait, quitte à s’écrouler par terre. A califourchon sur la chaise placée exprès à l’envers, le garçon s’accouda sur le dossier, patient. Devant l’hésitation de la vampire, il sourit.

« Ne faites pas attention à moi, posez-lui toutes les questions que vous voudrez, j’aimerai aussi en savoir davantage sur sa miraculeuse guérison. » déclara t-il en guise d'explication.

Message par Invité Jeu 18 Oct - 6:01

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Je venais à peine de m'installer dans mon lit d'hôpital que Judy s'affairait déjà à sa tache. Pendant qu'elle débarrassait Natsume des éclats de verre, mon regard se porta sur Eleonor. Elle se tenait là dans l'encadrement de la porte, le regard ferme et les sourcils froncés. La chirurgienne ne semblait pas tout à fait satisfaite de cette situation. Et je ne pouvais que la comprendre.

Je lui avais désobéis mais je n'avais pas pour habitude que l'on récupère mes propres bêtises. J'avais appris à vivre seule et je n'étais pas comme ces bourgeois qui reléguaient les tâches aux autres. Je n'avais pas les moyens de me payer une boniche. Et puis, je n'avais pas vraiment de proche sur qui compter pour m'aider dans les diverses difficultés de la vie. C'était normal pour moi de me lever et ramasser. Mais le comprendrait-elle? Je n'en étais pas sur.

Malgré son austérité, Eleonor soupira et s'affaira à la tache. J'écarquillais les yeux et levait les sourcils. J'étais surprise, je ne m'attendais pas à ce qu'elle se rabaisse à ce travail qui n'était pas le sien. Judy était encore plus surprise et gênée pour le coup. J'aurais été à sa place, je me serais sentie vraiment mal à l'aise. Pourtant la chirurgienne la rassura en quelques mots. C'était rassurant de voir qu'il existait, dans cette ville, des gens comme elle qui pouvait se montrer bon et gentil lorsque l'occasion se présentait.

Dans un sens, je m'intimais aussi être chanceuse de l'avoir rencontré, autant qu'elle se soit occupée de moi. Il fallait croire que dans mon malheur, j'avais eut une part de chance. Et comme tout le monde le sait, il ne fallait pas trop tirer dessus. J'allais devoir me tenir un peu pour une fois et faire ce que l'on m'intimait. Mon séjour à l'hôpital promettait d'être fastidieux.

Eleonor et Judy venait de finir. L'aide soignante s'éclipsa dans les couloirs, nous laissant seul Natsume et moi avec Eleonor Doherty. Le silence planait dans la pièce alors qu'elle nous toisait du regard. Nous les avions regarder faire quelques instant plus tôt sans dire un mot. Nous nous savions coupable et pourtant nous n'arrivions pas à parler. Lorsque la jeune femme s'adressa à moi, j'aurais souhaiter qu'elle ne revienne pas sur la situation. En même temps, je me disais que c'était son rôle, et elle se devait de me le faire comprendre.


« Vous devriez éviter de faire des efforts physiques trop intenses mademoiselle, vous n'êtes pas encore en état. »

J'avais envie à l'instant même de lui rétorquer que je m'étais juste lever. Et que celle de nous deux qui pouvait savoir de quoi elle était capable était bien moi. Mais j'ai préféré ne rien dire pour ne pas envenimer la situation. Et j'avais certainement bien fait au vue de ce qu'elle ajouta.

« Quoi que je dois avouer que je suis surprise de voir que vous ayez pu vous lever. Remercier ce jeune homme, sans lui et son don de sang vous ne seriez déjà plus de ce monde. »

J'arborais un étrange petit sourire satisfait. Elle reconnaissait au moins, sans que je lui dise, que j'étais au moins capable de certaine chose. Je ne me sentais pas mal au point de ne pas pouvoir bouger. J'étais juste fatiguée. Et même si le feu m'avait apporter beaucoup, j'avais évidement besoin de repos. J'avais bien compris le message et lui fit part de mes intentions de me ménager en un simple signe de tête et regard approbateur.

Je n'en oubliais pas moins la fin de sa phrase. Je venais d'apprendre que je devais la vie non pas à une personne mais deux. Je tournais la tête vers Natsume qui marmonnait aussitôt de façon limite frustrer que je l'apprenne.


« Ce n'était rien vraiment... N'importe qui en aurait fait autant vous savez. »

Était-ce de la modestie? Ou juste de la gêne que je sentais dans ces paroles? Je n'arrivais pas à le savoir. Dans tout les cas, je me sentais redevable envers lui. Et il se devait de le savoir tout comme Eleonor. Je m'apprêtais à leurs dire lorsque Natsume répliqua ironiquement.

« Quand vous aurez fini de me glorifier comme un héros antique, peut-être me laisserez vous retourner dans ma chambre? »

Je ne l'avais pas quitté des yeux et pourtant au fond j'étais un peu triste de le voir partir si tôt sans que je ne puisse m'exprimer. Je baissais un instant mon regard comme pour ne pas le voir partir. Je cherchais le moyen de pouvoir lui dire autrement. Il devait savoir que j'avais une dette et que le jour ou il le souhaiterait je la comblerais. Je voulais que l'on soit quitte la dessus.

J'entendis alors le bruit d'une chaise trainer au sol et levait les yeux vers l'origine du bruit. Je vis alors Natsume s'installer à califourchon. La tête dans les paumes et les coudes sur le dossier, il exprimait l'envie de rester encore un peu à mon soulagement. Il sourit alors en s'adressant à la chirurgienne.


« Ne faites pas attention à moi, posez-lui toutes les questions que vous voudrez, j'aimerai aussi en savoir davantage sur sa miraculeuse guérison. »

C'était limite gênant d'être le centre d'intérêt de deux personnes. Pour le coup j'en aurai presque perdu ma langue mais mes joues, elles, devinrent rouges. Le corps humain et les émotions étaient de véritable traitre dans ces moments là. Mes mains s'étaient refermés et placée jointement au niveau de mon ventre. Je n'osais plus regarder l'un d'eux en face. Le nez pointé dans mes draps, je me préparais à parler en inspirant profondément.

« Je ne saurais jamais comment vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi. Alors sachez que je vous suis redevable quoi que vous en pensiez. Je vous l'avoue, je préfèrerais moi aussi vous sauvez la vie en retour. Même si cette éventualité amènerait que vous soyez proche de la mort, je ne souhaites pas en arrivez là pour autant. Le jour ou vous aurez un quelconque service à me demander, je le ferais sans aucune hésitation. »

Je marquais une pause. J'avais parler calmement avec une pointe d'insistance. Même s'ils ne l'acceptaient pas, c'était ainsi, c'était mon choix envers eux. Et ils se devaient de le respecter. J'osais espérer qu'un jour je pourrais leurs rendre l'appareil. Je soufflais un bon coup, comme si je venais de me retirer une bonne épine du pied. Je me laissais alors reposer mon dos contre le matelas. Mon lit était relevé au niveau de la tête. J'étais fatiguée mais je savais qu'Eleonor avait des choses à me dire, je n'allais donc pas m'endormir tout de suite.

« Vous êtes revenu avec Natsume mais je suppose que ce n'est pas uniquement pour de simple retrouvailles. Vous devez avoir des choses à me demander, en dehors du fait que je dois être un peu plus raisonnable bien sur. Je me trompe? »

J'ironisais un peu dans tout ça. C'était juste évident. Je ne voyais pas une chirurgienne partir et revenir peu après avec l'envie de voir deux amis se retrouver sain et sauf. Il y a quelque chose de beau dans les retrouvailles mais tout de même, il ne fallait pas pousser. Et puis, elle n'était pas partie en même temps que Judy. Elle avait même insisté pour que je sache que mon ami y était pour beaucoup. Elle aurait pu me le dire et partir secourir une autre âme en détresse. Hors elle ne l'avait pas fait et j'étais curieuse de connaître ses motivations.

Message par Invité Jeu 25 Oct - 5:20

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La chirurgienne s'était attendu à une telle réaction de la part du garçon. Elle aurait été presque surprise qu'il accepte de sa part un tel…compliment? Mais ce n'en était même pas un, elle s'était contenté d'énoncer un fait que sa patiente était tout à fait en droit de savoir. Or, probablement d'une nature modeste, il avait marmonné entre ses dents comme si la chirurgienne lui avait causé du tord par un tel propos. Ce n'est pourtant pas tout le monde qui aurait réagit avec tant de sang froid et décidé si rapidement de donner son sang, surtout en étant brusquement réveillé dans une salle d'opération, une seringue à longue aiguille planté dans le torse. Eleonor en avait d'ailleurs conclu sur le coup qu'il devait bien connaître l'élémentaire et tenir à elle, sinon pourquoi aurait-il ajouté ''Faites ce qu'il faut pour la sauver, prenez autant de sang qu'il vous en faudra pour ça''? Mais plus le temps passait, plus elle s'interrogeait sur leur lien. Il y avait quelque chose d'étrange dans la façon dont ces deux là interagissaient. On aurait tantôt dit deux connaissances, tantôt des amis très proches. C'est dans ce genre de moment qu'elle aurait aimé comprendre davantage les relations humaines. Mais malgré ses efforts, elle restait une vampire dont la nature solitaire l'empêchait de comprendre certains comportements humains.

-Quand vous aurez fini de me glorifier comme un héros antique, peut-être me laisserez vous retourner dans ma chambre ?

La chirurgienne retrouva son sourire. Elle commençait à le cerner: il utilisait le sarcasme lorsqu'il était gêné. Très bien, puisque retourner dans sa chambre semblait être la seule chose qu'il souhaitait depuis l'instant où il était entré ici, elle était bien prête à le laisser partir. Elle n'avait ni le pouvoir (ou du moins elle n'en ferait jamais usage ainsi!), ni le droit de le garder ici.

-Comme vous voudrez, dit-elle.

La vampire se tourna un instant pour prendre le dossier du jeune homme qu'elle avait déposé derrière elle plus tôt. Lorsqu'elle fit de nouveau face à ses patients, celui-ci était en train de se tirer une chaise près du lit. On comprendra alors que cela fit lever un sourcil à la chirurgienne, et à cet air surpris son patient répondit:

-Ne faites pas attention à moi, posez-lui toutes les questions que vous voudrez, j’aimerai aussi en savoir davantage sur sa miraculeuse guérison.

Il y eut alors un court moment de silence où la chirurgienne se demanda ce qui avait pu le faire changer d'avis. Peut-être était-ce simplement un trait de sa personnalité? Peut-être était-il d'humeur changeante, ou simplement impulsif? Quoi qu'il en soit, il pouvait rester s'il en avait envie, à condition bien sûr que cela n'ennuie pas sa patiente, et cela ne semblait pas être le cas.

-Comme vous voudrez, répéta-t-elle.

Elle s'installa à son tour près du lit du côté opposé à Natsume, et écouta sa patiente parler. C'était la première fois qu'elle l'entendait réellement s'exprimer depuis qu'elle l'avait rencontré.

-Je ne saurais jamais comment vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi. Alors sachez que je vous suis redevable quoi que vous en pensiez. Je vous l'avoue, je préfèrerais moi aussi vous sauvez la vie en retour. Même si cette éventualité amènerait que vous soyez proche de la mort, je ne souhaites pas en arrivez là pour autant. Le jour ou vous aurez un quelconque service à me demander, je le ferais sans aucune hésitation.

Elle semblait sincère. Sur le coup, Eleonor était certaine que sa patiente s'adressait à Natsume, puis de moins en moins. À qui des deux s'adressait ce vouvoiement? En y réfléchissant bien, aux deux à la fois probablement. Au fond c'était logique, bien qu'elle l'avait oublié un instant, il était vrai qu'elle avait sauvé la vie de cette jeune femme. Ce qui voudrait dire que sa patiente venait de…la remercier? Apparemment oui. Cela ne lui arrivait pas souvent. La plupart des patients tenaient pour acquis que les médecins ne faisait que leur travail (et ils n'avaient pas tout à fait tord), ainsi la chirurgienne n'était remercié que rarement pour un travail qu'elle était supposé faire et pour lequel elle était payé de toute façon. Cependant, elle trouvait toujours agréable de savoir qu'on avait apprécié ses efforts, et passé la surprise elle fut heureuse que sa patiente prenne la peine de lui dire cela.

Puis l'élémentaire ajouta avoir une dette envers eux. Comment donc? Les remerciements lui aurait suffit. Si chaque personne à qui Eleonor avait sauvé la vie s'était engagé d'une dette envers elle, elle aurait bien pu mourir encore et encore depuis le temps qu'elle exerçait cette profession! Il ne fallait pas le prendre de cette façon, les chirurgiens n'opèrent pas dans le but de pouvoir un jour demander une faveur à un patient, ce ne serait pas correct. Quant à sa vie, étant une vampire il y avait très peu de chance qu'un jour elle soit en danger de mort. Eleonor aurait sur le coup rétorqué à l'élémentaire qu'elle ne lui devait rien et qu'elle n'avait fait que son travail, mais étant donné la résignation de ses mots, elle comprenait que c'était inutile. Et puis, il faut avouer qu'elle aurait également été du genre à se sentir redevable si un jour on lui avait sauvé la vie (dommage que jusqu'à maintenant on ait seulement tenté de l'assassiner). Elle répondit donc en hochant la tête:

-D'accord, je comprends. Si un jour j'ai besoin de vous, je vous ferais signe.

Sur ce, notre vampire prit ses papiers et, encouragé par ses deux patients qui semblaient vouloir faire face à ce qu'elle avait à leur dire ensemble, commença à parler.

-Effectivement, vous ne vous trompez pas, j'ai beaucoup à dire. Mais avant j'aurais besoin de savoir votre nom.

Suite à la réponse de sa patiente, Eleonor se dirigea vers la porte, accrocha un préposé qui passait dans le couloir et lui demanda le dossier de la-dite patiente. Elle revint ensuite faire son discours. Elle parla d'abord des médicaments qu'elle comptait lui prescrire, du temps qu'elle devrait passer à l'hôpital et de l'importance de lui dire si elle sentait un quelconque malaise étant donné que le traitement dont elle avait fait l'expérience était tout nouveau et qu'on ignorait comment elle était censé y réagir. Puis elle enchaîna en expliquant, cette fois à l'intention de Natsume, comment l'élémentaire avait été exactement traité et ce qu'on prévoyait advenir de sa santé. Elle fit également le point sur la santé du jeune homme, lui précisant que, bien que son état soit moins grave que celui de la jeune femme, il n'en était pas moins amoché et devrait lui aussi rester un certain temps à l'hôpital sous observation. Ayant terminé de donner les informations importantes à ses patients, elle mit alors le dossier de côté et croisa les bras, le regard sérieux:

-Maintenant, si vous n'avez pas de question, je me permettrais de vous en poser une: Que s'est-il passé plus tôt pour que vous tombiez d'un escalier après vous être vous-même planté le bras sur une…un pieu je crois? Et pourquoi vous ne l'avez pas empêché de se mutiler ainsi?

Sa dernière question était à l'intention de Natsume. Le déroulement de la situation l'intéressait pour ainsi dire très peu, elle cherchait en réalité à en apprendre davantage sur les symptômes qui ont frappé la jeune femme et sur le comportement qu'elle a eue jusqu'au moment où elle est tombé de l'escalier, car tout ce que les ambulanciers lui avait dit était que la jeune femme délirait et avait de la fièvre, et ce n'était pas assez précis pour elle. La chirurgienne souhaitait connaître le mal dont sa patiente avait été atteinte, et elle savait qu'un trou dans le bras ne causait ni une telle fièvre, ni de telles hallucinations, surtout qu'elle en avait été victime avant même de se mutiler ainsi.

Message par Invité Lun 29 Oct - 17:16

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La chirurgienne chargée de s’occuper d’eux parut surprise du brusque changement d’attitude chez l’étudiant. Il y avait de quoi l’être en effet. Lui qui disait vouloir absolument retourner dans sa chambre quelques minutes plus tôt, était à présent fermement installé de l’autre côté du lit sur lequel son amie était assise. Mais si Eleonor eut un quelconque scepticisme vis-à-vis de sa décision, elle ne fit aucune remarque là-dessus, se contentant d’autoriser le garçon à assister à son entrevue avec la jeune patiente. Natsume craignait qu’elle le mette à la porte, -surtout avec les problèmes qu’il avait causés auparavant- car ce qui allait suivre entre les deux femmes relevait du domaine professionnel et personnel après tout. De plus, il n’avait aucun lien officiel avec Djenna, il pouvait tout juste affirmer être son ami. Si encore il avait été son frère ou son cousin… Aussi fut-il reconnaissant à la vampire de le laisser rester avec elles. Mais s’il s’attendait à ce que la chirurgienne fusse la première à prendre la parole pour répondre à ses interrogations, l’élémentaire les surprit tous les deux en les remerciant de l’avoir sauvée. Elle affirmait avoir une dette envers eux et qu’elle souhaitait pouvoir leur rendre la pareille un jour. Natsume se demanda de qui, lui ou Eleonor, ce discours était le plus adressé. Il comprenait que son amie soit reconnaissante à l’égard de la chirurgienne et prenne en considération son métier. Mais à ses yeux, elle avait fait son travail et rien de plus, le fait d’être remerciée de la sorte devait sûrement la mettre mal à l’aise. Quant à lui… S’il avait donné son sang c’était simplement parce qu’il la considérait comme une personne chère et aussi parce qu’il voulait avoir l’occasion de réparer son erreur ? Lorsqu’il y songeait, il n’avait pas réfléchi sur le moment, seule la survie de la jeune femme comptait. L’étudiant aurait bien voulu lui répliquer qu’entre eux, la question des dettes était réglée avec le don sanguin mais le ton sincère et insistant à la fois de la patiente l’en empêcha. Il se contenta de lui adresser un sourire amical tandis que la vampire lui demandait son nom afin de récupérer le dossier la concernant. Qu’aurait-il pu répondre à son discours ? Djenna n’osait même pas lever les yeux de ses draps, les joues rougies à force d’être au centre de l’attention. L’expression toute gênée de son amie l’amusa et il prit enfin conscience de la chance qu’il avait de la voir encore en vie devant lui.

Lorsque la chirurgienne revint vers eux, elle commença immédiatement à parler. Bien que le début de ce qui allait devenir un monologue ne le concernait pas plus que cela, Natsume l’écouta tout de même, en pensant à comment expliquer à Djenna sa rencontre avec cet autre élémentaire dans les bois. Il ne pouvait pas lui raconter ce qui s’était véritablement passé cette nuit là, si son amie avait des soupçons sur la présent d’Elisabeth, le garçon préférait qu’elle s’en tienne à de simples doutes. Il ne lui viendrait pas l’idée de tout lui dévoiler –il était presque certain qu’elle le prendrait pour un fou- et surtout, il ne voulait pas l’inquiéter en l’impliquant davantage dans ses problèmes. Peut-être qu’il pourrait interroger discrètement Eleonor à ce sujet, elle aussi avait fait la connaissance de ce jeune homme et qui plus est, elle s’en était occupé suite à leur mésaventure. Elle serait sûrement la plus à même à lui fournir des informations sur l’élémentaire. L’étudiant blêmit légèrement quand il entendit la vampire décrire le traitement dont avait bénéficié sa patiente. Il avait dû mal à imaginer la scène mais puisque Djenna était une élémentaire de feu, c’était certainement la meilleure des choses à faire pour lui venir en aide. Sauf si l’hôpital tout entier avait brûlé avec elle… Enfin pour ne rien arranger à son humeur, Eleonor lui rappela son état actuel en lui imposant de rester plusieurs jours au repos. Il voulut protester, dire qu’il se portait bien malgré le don sanguin mais un seul regard de la vampire lui fit comprendre que ça n’aurait servi à rien. Il s’appuya plus lourdement sur le dossier de la chaise, maugréant à l’idée de devoir rester cloitré ici pour une période indéfinie.

Soudain, leur interlocutrice aborda un tout autre sujet, plus fâcheux celui-ci : les circonstances qui avaient amené les deux étudiants à l’hôpital. Il était tout à fait compréhensible qu’elle veuille en savoir davantage, l’état de Djenna à son arrivée était plus qu’inquiétant et avec ce qui se passait en ville actuellement, tout le personnel soignant était en alerte. La maladie se propageait trop rapidement pour qu’on la néglige. La dernière question de la chirurgienne interpella le garçon et lui fit l’effet d’une douche froide. Incapable de soutenir le regard de la vampire, il détourna le sien. Elle venait juste de lui rappeler qu’il était en parti responsable de la blessure de la jeune femme. S’il avait fait davantage attention, rien de tout cela ne serait arrivé. Mais d’un autre côté, peut-être qu’ils n’auraient jamais atteint l’hôpital à temps pour guérir l’élémentaire. Même avec l’aide de cette autre personne –Natsume se rappelait vaguement de son nom mais n’avait pas oublié ses longs cheveux bleu-, vu comment Djenna délirait et se débattait contre l’aide qu’ils essayaient de lui procurer, l’amener jusqu’à l’hôpital se serait révélé difficile. Il se sentit à la fois honteux et en colère contre lui-même pourtant la vampire attendait bel et bien une réponse concrète, non des regards fuyants. Les deux étudiants échangèrent un regard, comme pour se mettre d’accord sur qui commencerait le récit. Le plus simple était de laisser la jeune élémentaire débuter, expliquer comment son état s’était dégradé puis Natsume se contenterait de poursuivre afin de terminer sur leur chute dans les escaliers. S’étant mis d’accord, le garçon laissa son amie s’exprimer, espérant en apprendre davantage lui aussi. Peut-être y avait-il un lien avec l’épidémie qui sévissait toujours en ville ? Si c’était le cas, alors il vaudrait mieux qu’il soit mis en quarantaine et examiné, afin de savoir s’il avait été contaminé ou non. Car le mal était transmissible. Et plus urgent, il leur faudrait trouver un antidote. Mais en observant attentivement la jeune femme, Natsume se demanda si elle avait vraiment besoin d’un remède. Elle paraissait se sentir beaucoup mieux, bien plus que si on lui avait imposé de suite un traitement. Remarquant que son amie arrivait à la fin de son récit, le garçon chassa ces pensées. Ce n’était pas à lui de faire des hypothèses sur le mal qui avait touché Djenna, il préférait entendre d’abord l’avis de l’experte, à savoir Eleonor. Il reprit à la suite de l’élémentaire :

« Quand je suis tombé sur Djenna, elle était déjà en proie à ce mal étrange. Elle marmonnait toute seule et ne semblait pas me reconnaitre. J’ai essayé de lui venir en aide, avec le soutien d’une passante mais cela n’a fait qu’aggraver le délire dans lequel elle se trouvait. »

Il marqua une pause, se doutant que cette partie là n’était pas plus agréable à entendre pour lui que pour son amie. Il choisit donc ses mots avec soin, histoire de ne froisser personne tout en répondant aux interrogations de la chirurgienne.

« On ne savait plus quoi faire. On avait appelé les secours. Ils ont mis du temps à arriver et on ne pouvait pas laisser Djenna toute seule même si elle ne faisait que nous repousser. Mais l’espace d’une seconde, j’ai… manqué de vigilance. J’essayais de comprendre ce qui se passait dans sa tête mais jamais je n’aurai pensé qu’elle soit capable de se mutiler comme ça… Je regrette de n’avoir pas su l’en empêcher. »

Message par Invité Mar 20 Nov - 18:27

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Je luttais contre le sommeil, lancinant de temps à autres de la tête. Mon corps désirait sombrer dans le repos et l'apaisement pour récupérer leurs force. Les bras de Morphée allaient devoir attendre encore un peu. Le temps pour moi d'avoir quelques réponses sur les intérêts de la chirurgienne à mon égard. Et il semblait qu'elle avait beaucoup a dire... J'étais pas prête de dormir alors... Enfin si le sommeil n'aurait pas raison de moi entre temps...

«Je m'appelle Djenna, Djenna Lorka.»

Je baillais, portant un moment ma main à ma bouche, pendant que miss Doherty se dirigeait vers le couloir. En la voyant griffonner quelques notes sur un dossier, je compris que l'intérêt de mon nom était professionnel. Au moins, je n'avais pas donner ma véritable identité même si elle pouvait me la demander par la suite... Fort heureusement pour moi, ça ne semblait pas être sa principal préoccupation.

Ma santé et son côté professionnel prévalait, il n'y avait pas à dire le contraire... Je l'écoutais m'énoncer la liste faramineuse des médicaments que je devrais prendre... Je commençais déjà a regretter mon état et encore plus lorsqu'elle m'annonça le temps de convalescence. Autant vous dire que mes futurs balades aux parcs allaient être une véritable délivrance. J'avais l'impression d'être devenu en une journée... un rat de laboratoire. Un cobaye enfermer vouer a subir des tests multiples....

Je soupirais légèrement dégouter de ce que je venais d'entendre et de comprendre. Je n'étais pas en état de répliquer ou faire quoi que ce soit mais si j'avais pu, je me serais certainement emporter dans un long flot de protestation. La chirurgienne reprit alors son discours à l'attention de mon ami, lui décrivant, dans les moindres détails ce que la jeune femme avait fait pour me sauver. Je portais mon regard sur Natsume qui semblait être choqué. Pourtant c'était ainsi que je devais me régénérer et pas autrement. Mais je comprenais que l'expérience pouvait être surprenante voir déroutante.

Tournant de nouveau la tête vers notre soigneuse, je souriais gentiment à l'idée de ne pas être la seule enfermer entre quatre murs. Au moins, j'aurai de la compagnie durant un petit moment. A espérer que les jours passent plus vite en sa présence... Pour les derniers jours, j'aviserais bien en fonction... Quitte a forcer un peu la main des employés pour quitter les lieux...

La chirurgienne semblait avoir fini, a mon grand soulagement, et se dirigeait vers la sorti. Je soupirais satisfaite de pouvoir enfin me reposer. Je tirais alors les draps vers moi quand elle se retourna l'air peu commode et les bras croiser.


« Maintenant, si vous n'avez pas de question, je me permettrais de vous en poser une: Que s'est-il passé plus tôt pour que vous tombiez d'un escalier après vous être vous-même planté le bras sur une…un pieu je crois? Et pourquoi vous ne l'avez pas empêché de se mutiler ainsi?  »

Je m'étais, sans m'en rendre compte, crispée sur les draps et n'osait plus bouger. La mine surprise, je cherchait mes mots devant un tel retournement de situation. Il était clair que je ne m'étais pas attendu à ça. Bien loin de là. En dehors du fait que je n'allais pas dormir a ce rythme, je réfléchissais déjà à quoi répondre. Mais, une chose me titillait... Nous étions deux a être interroger sur les faits...

Mes pupilles rouges tournèrent sur la gauche avant que ma tête n'en fasse de même. Je plongeais mon regard dans celui de Natsume et déjà je comprenais que je serais la première a parler. Dans un sens, c'était logique et pourtant... J'aurais préférer qu'il commence... J'inspirais profondément avant de faire de nouveau face au visage sérieux de miss Doherty. Je savais que je ne pouvais pas lui raconter la véritable histoire mais je pouvais tout du moins, en évoquer quelques points. Je n'allais donc pas mentir... Juste... sauter certaines étapes qui ne les concernaient pas ni ne les regardaient.


« ...J'ai... rencontré un proche... Il était malade... Atteins d'un étrange mal. Je suis parti un petit moment... et quand je suis revenue... il... il... »

Ma voix se couvrit de sanglot que je tentais de maitriser au mieux. Je détournais le regard en serrant les dents pour terminer ma phrase.

« Il était là... par terre... sans vie... Je lui ai fait mes adieux et je n'ai pas pu quitter le lieu ou il se trouvait. Cette ruelle... Je me sentais déjà nauséeuse quand je l'ai quitter mais les choses ont empirer dans cette ruelle. Je n'avais plus de force... Je me sentais fatiguée et étrangement chaude. Enfin... plus chaude que je n'ai pu l'être habituellement. J'ai commencé a voir des choses... Je n'arriverais pas à vous décrire ce que je voyais. C'était essentiellement des gens... Mais leur visage changeait constamment et... Il me voulait du mal. Je me rappelle juste d'une femme aux cheveux bleu qui a tenter de me tuer a plusieurs reprise... J'ai paniqué et... Je me rappelle avoir vu une barre de fer. J'ai voulu la prendre et puis là... J'ai eut mal partout avant de me retrouver dans le noir... Puis, je me suis réveiller avec vous... »

C'était tous ce dont je me rappelais. Tout était flou dans ma tête et extrêmement confus et brouillé. La suite, elle la connaissait et Natsume aussi. Je baissais un peu la tête pendant que Natsume prit la parole expliquant ce qui s'était réellement passer.

« Quand je suis tombé sur Djenna, elle était déjà en proie à ce mal étrange. Elle marmonnait toute seule et ne semblait pas me reconnaitre. J’ai essayé de lui venir en aide, avec le soutien d’une passante mais cela n’a fait qu’aggraver le délire dans lequel elle se trouvait.  »

Je comprenais que le mal de mon ami Locus m'avait touchée mais j'étais choquée de savoir que j'avais déliré. De savoir aussi qu'on avait tenter de m'aider... Mais ce n'était rien encore comparer à ce qui allait être dit...

« On ne savait plus quoi faire. On avait appelé les secours. Ils ont mis du temps à arriver et on ne pouvait pas laisser Djenna toute seule même si elle ne faisait que nous repousser. Mais l’espace d’une seconde, j’ai… manqué de vigilance. J’essayais de comprendre ce qui se passait dans sa tête mais jamais je n’aurai pensé qu’elle soit capable de se mutiler comme ça… Je regrette de n’avoir pas su l’en empêcher.  »

Le choc était pire qu'une décharge électrique vous parcourant le dos. Je regardais alors mon bras recouvert de bandes avant de revivre l'action. Je m'étais moi même planter ce barreau d'acier et déchirer l'avant bras... Je n'osais plus regarder Natsume... Je comprenais qu'il s'en voulait mais là... Sur le coup, c'était moi qui me sentait responsable et fautive. Il n'avait fait que m'aider et moi...
Je n'arrivais même pas à poursuivre le propre fil de ma pensée.


« ... Je... Je te demande pardon Natsume... Ce n'est pas ta faute... »

Je ne pouvais plus regarder ni l'un ni l'autre en face. Cette révélation avait été bien trop grande pour moi. Et durant le reste du temps, ma tête était fixer sur un tableau accrocher à l'opposer de Natsume et miss Doherty. Un tableau que je cherchais bêtement a décrire dans ma tête pour ne penser a rien.

Message par Invité Lun 24 Déc - 20:50

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Elle les avaient tous les deux mis mal à l'aise avec cette question, c'était évident. Pourtant, après une entente tacite, tous deux avaient parlés à tour de rôle et dévoilé les circonstances exactes dans lesquelles tout c'était déroulé. Enfin, tout s'expliquait! Concentré et l'expression toujours sérieuse notre chirurgienne était assise sur le bout de son siège, absorbé à la fois dans ses propres pensées et par les paroles énoncées par Djenna. Bien qu'au bord des larmes, la jeune femme revivait cette situation difficile en donnant des détails qui faisait hocher la tête de la vampire de temps en temps. Les pièces se mettaient en place dans sa tête, et elle entrevoyait mieux les symptômes dont elle avait été victime. Puis ce fut au tour du jeune homme dont les descriptions finirent de dresser le portrait de cette situation sur laquelle il n'avait au final rien à se reprocher. Eleonor entendait si souvent parler de cas de délit de fuite, ou encore de gens incapable de maitriser leur stress et dont la panique empirait des situations déjà dramatiques. Et elle se retrouvait alors face à des patients qui arrivaient trop tard et pour lesquels elle ne pouvait rien faire. Au vue des connaissances de Natsume, le mieux à faire était d'appeler les urgences et c'est ce qu'il avait fait. Elle réalisa alors le ton inutilement accusateur qu'elle avait employé plus tôt, puis se dit qu'au fond la nervosité que cela avait provoqué chez eux avait du les pousser à dire la vérité. De ce qu'elle avait perçue ils ne mentaient probablement pas, et tous deux semblaient d'ailleurs encore sous le choc de ce qui s'était passer, et également entretenir des regrets inutiles…

-Vous ne pouvez rien changer de ce qui est arrivé. Sachez d'ailleurs (elle disait cela à l'intention de Djenna) que ce qui vous est arrivé n'est pas de votre faute.

La pauvre élémentaire avait simplement été victime de cette terrible maladie qui se riait des compétences d'Eleonor et contre laquelle elle n'aurait rien pu faire. Du moins, les chances pour que ce soit cette maladie étaient grandes, c'était même presque certain à la lumière de ce qui venait de lui être révélé. Pourtant, et c'est ce qui rendait la chirurgienne de plus en plus agité bien qu'elle tenta de se contenir, cette jeune femme bien qu'épuisé affichait des signaux vitaux tout à fait normaux et serait donc le premier cas connu à avoir survécu à cet effrayant mal. Comment est-ce possible? Serait-elle doté d'un système immunitaire exceptionnellement fort? Des élémentaires de feu ont succombé à ce mal avant elle… Alors qu'est-ce qui la rend si spéciale? Tout ce qu'Eleonor avait fait, c'était la faire prendre en feu…Non, ce n'était sûrement pas ça… Elle était encore très loin de la vérité, mais avec ce qui venait de lui être dit, elle allait être à même d'émettre des hypothèses sur les raisons qui ont causé sa survie. C'était une bénédiction de l'avoir sauvé à temps, car le remède était peut-être en elle, mais tout cela n'était que des spéculations. Eleonor sortit alors de sa courte méditation et s'adressa à Natsume:

-Ni de la vôtre. Les hallucinations dont votre amie a été victime sont d'une rare violence et il n'y a pas grand chose que vous auriez pu faire. Bien que je ne puisse vous reprocher d'avoir voulu lui venir en aide, il est presque sûr que dans un tel état elle aurait pu s'en prendre à vous, et vous avez donc prit un grand risque en tentant de lui venir en aide. Mais vous avez fait ce qu'il fallait.

Il ne restait plus qu'à garder le jeune homme sous observation et espérer qu'il n'affiche aucun symptôme. Elle n'avait pas encore vu d'humain souffrir de cette maladie, mais les surprises semblaient s'accumuler aujourd'hui, et il valait mieux ne prendre aucune chance. Un préposé fit alors son entré avec le dossier de Djenna. Eleonor le prit et dit à voix basse:

-Nous avons un cas…

-Encore? Ça ne s'arrêtera donc jamais.

-Non, vous ne comprenez pas…elle…est en bonne santé.

Eleonor fit un signe du menton dans la direction de Djenna. Le préposé l'observa et comprit.

-Vous voulez dire que…

-Je crois que oui. Allez annoncer la nouvelle aux autres, mais restez discret.

Le préposé sortit promptement. Cette visite avait été suffisamment longue, ses deux patients avaient besoin de repos et notre vampire, qui heureusement ne dormait pas, avait du pain sur la planche.

-J'ai bien peur que cette visite ne doive se terminer maintenant. Vous avez tous deux besoin de repos. Venez Natsume, je vais vous reconduire à votre chambre.

Elle avait, pourquoi, elle n'en avait aucune idée, le sentiment qu'il était dans l'ordre des chose qu'elle raccompagne le jeune homme à sa chambre, comme si le souvenir du regard qu'il avait lancé plus tôt au personnel s'était imprimé dans sa mémoire et lui prédisait que forcément il se repasserait quelque chose de fâcheux si elle ne restait pas tout près. Elle dit au revoir à l'élémentaire:

-À partir de maintenant, vous serez sous les bons soins de Judy que vous avez eue la chance de rencontrer un peu plus tôt, mais si vous avez des questions ou des inquiétudes n'hésitez pas à m'en parler. Je suis sûre que nous nous reparlerons sous peu.

Elle s'avança afin d'échanger une poignée de main avec la jeune femme. La sensation fut terriblement étrange, mais elle n'en fit pas la remarque. En effet il ne pouvait être contraste de température plus saisissant que celui entre la main d'une vampire, glacée, et celle d'une élémentaire, presque brûlante. Maintenant que Djenna reprenait du mieux, la chaleur irradiait de sa peau et était presque détectable sans qu'on eut à la toucher. Les deux créatures étaient presque aux antipodes, l'une représentant le soleil, l'autre, la nuit. Pourtant elle s'entait davantage d'affinité avec les gens comme Djenna qu'avec les représentants de sa propre espèce…et au fond, il y avait de quoi être fière.

Message par Invité Dim 6 Jan - 19:48

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Le son de ses mots résonna douloureusement aux oreilles de l'étudiant. Il revivait l'enchainement des événements qui les avaient conduits, Djenna et lui, dans cette chambre d'hôpital. Raconter ce qui leur était arrivé, ne faisait qu'augmenter les remords qu'il nourrissait déjà à l'égard de son comportement, son erreur, les blessures de son amie... C'était insupportable et pourtant, il devait l'endurer. Pour ne pas oublier la faiblesse dont il avait fait preuve. Alors qu'il ruminait ces sombres pensées, la voix de l'élémentaire le sortit de sa rêverie. Il leva les yeux vers elle, sans comprendre. Pourquoi s'excusait-elle ? Elle était la victime dans toute cette histoire, celle à qui on n'avait pas pu venir en aide plus tôt. Malgré l'incompréhension qui grandissait dans son coeur, quelque chose lui commandait d'accepter les paroles de la jeune femme. Il n'aurait su dire quoi exactement et refusa à chercher la réponse à son interrogation. Peut-être parce que porter ce fardeau qu'était la culpabilité, serait plus facile s'ils en portaient chacun la responsabilité ? Ou alors c'était parce qu'au fond de lui, elle lui faisait comprendre qu'il n'avait pas à s'en vouloir ? Qu'avoir été là pour elle était plus que suffisant aux yeux de Djenna ? Natsume réalisa soudain la position dans laquelle se trouvait son amie. Découvrir ainsi la vérité, devait être rude pour elle. Savoir qu'elle avait joué avec sa vie, repoussant l'aide du garçon à plusieurs reprises devait l'accabler. Elle n'osait d'ailleurs plus croiser son regard. De peur qu'il lise à travers elle ? Qu'il voit à quel point elle s'en voulait ? L'étudiant suivit la direction de son regard pour découvrir un tableau. Un paysage de campagne, suffisamment banal pour décorer n'importe quel intérieur, qui plus est une chambre d'hôpital. L'ombre d'un sourire flotta sur les lèvres du garçon. Même avec la meilleur volonté du monde, personne ne pourrait trouver un quelconque intérêt à ce tableau. Les efforts de l'élémentaire pour éviter tout contact visuel avec l'un ou l'autre de ses interlocuteurs avaient un coup. Il chercha quelque chose à dire, quelque chose pour qu'elle arrête de fixer ce satané tableau. Il voulait qu'elle sache que le plus important, c'était qu'elle soit en vie. Il lui pardonnait tout ce qu'elle avait pû dire ou faire lorsqu'elle était en proie à ce mal inexplicable. La chirurgienne choisit ce moment pour reprendre la parole, sans doute pour les rassurer maintenant qu'ils étaient sains et saufs tous les deux. Natsume l'écouta d'une oreille distraite, occupé par d'autres choses. La vampire venait à peine d'achever son monologue, qu'un des infirmiers entra à ce moment là et s'approcha d'elle pour lui communiquer de nouvelles informations.

Laissant son regard rubis glisser sur le nouveau venu, sans s'attarder dessus, le garçon revint bien vite à son amie. L'espace de quelques minutes, elle semblait s'être détaché du tableau, le temps de l'arrivée du jeune infirmier et l'étudiant se dit que c'était le moment ou jamais. Profitant du fait qu'Eleonor soit occupée avec son collègue, il tendit un bras vers elle et posa sa main sur celles, jointes, de l'élémentaire. Elles étaient étrangement chaudes, bien plus que les siennes en tout cas. C'était bon signe, elle allait mieux et ce n'était pas qu'une impression. La température était une preuve fiable pour évaluer la santé d'une personne. Dans le cas de Djenna, elle serait forcément plus élevée que pour la plupart des gens mais le contact de cette douce chaleur surprit Natsume. A bien y réfléchir, il n'avait jamais touché la jeune femme auparavant. Pas lorsqu'elle était en bonne santé et que la chaleur irradiait son corps de l'intérieur du moins. La seule fois où il avait été en contact avec elle, était le soir de leur première rencontre, quand celle qui deviendrait son amie, l'avait giflé, pas vraiment de quoi lui laisser le temps de sentir la chaleur de sa paume et encore moins le laisser supposer qu'ils finiraient en bons termes... Quand à la fois où il l'avait attrapé et enlacé pour lui éviter une mauvaise chute... Tout était confus dans sa tête et il préféra ne pas cogiter plus que nécessaire sur les détails de cette journée éprouvante. Il lui fallait se concentrer sur l'essentiel et cette personne en face de lui, l'était.

«Tout va bien, ce qui compte, c'est que tu sois en vie. Alors ne t'en fais pas pour le reste, d'accord ?» déclara t-il avec sincérité.

Il lut beaucoup de choses dans le regard de la jeune femme. Surprise, gratitude, embarras et bien d'autres choses encore sur lequel le garçon ne parvint pas à mettre de nom sur le moment. Natsume espérait vraiment la rassurer en disant cela, s'inquiéter ne servirait plus à grande chose maintenant. Seul l'avenir importait et en parlant de ça... L'étudiant se rappela le court échange qu'il avait eu avec l'élémentaire, alors que cette dernière se trouvait sous sa forme brut, celle d'un corps en feu. Désespéré de la voir partir pour toujours, il lui avait lancé à la dérobée qu'elle n'était pas la seule de son espèce dans la ville, que d'autres êtres comme elle, existaient. Et c'était la vérité, il avait rencontré cet homme étrange, Vegeo Natus. Lui-même était bien un élémentaire non ? Natsume ne lui avait jamais demandé ouvertement mais l'individu contrôlait la végétation, se changeait en bois... Comment ça il arrivait trop rapidement à des conclusions douteuses ?? En disant cela, il désirait surtout redonner à Djenna, une envie de se battre, de résister vers une mort, que beaucoup se plaisaient à voir comme une délivrance aux tourments de la vie terrestre. Il y était déjà passé mais savait que ce n'était pas la solution. Prenant soudain conscience que sa main était toujours posée sur celles de la jeune femme, il la retira lentement, de crainte de l'embarrasser encore plus qu'il ne l'avait fait avec ce geste. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise, seulement tenter de la rassurer en lui rendant confiance en elle. C'était peut-être le moment de s'expliquer au sujet de ce qui s'était passé entre eux, dans cet espace clos, à mi chemin entre la mort et la vie. Mais l'étudiant n'en eut pas le temps. La voix de la chirurgienne se fit de nouveau entendre, jugeant que les retrouvailles avaient suffisamment duré, ce qui, dans le fond, n'était pas totalement faux. Djenna avait besoin de repos, tout comme lui et vu qu'ils étaient condamnés à passer quelques jours à l'hôpital, ils auraient tout le loisir de reparler des interrogations de l'élémentaire. Si toutefois, elle désirait revenir sur le sujet. Il ne la forcerai en rien. Natsume répondit d'un vague mouvement de la tête aux dires de la vampire et se leva, contournant le lit de la patiente, tandis qu'Eleonor présentait ses dernières recommandations à la jeune femme. Il s'étonna que la chirurgienne se proposa elle-même pour le raccompagner, il connaissait le chemin jusqu'à sa chambre mais peut-être qu'elle se reprochait toujours son attitude vis-à-vis de lui lorsqu'une intervention sur Djenna était inévitable. Comme s'il allait s'en prendre à ces infirmiers... Juste avant de sortir, il se retourna vers son amie et lui adressa quelques mots en guise d'au revoir ainsi qu'un sourire, à la fois destiné à son bon rétablissement comme à la prochaine fois qu'ils se reverraient.

Message par Invité Lun 14 Jan - 12:43

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Mes prunelles n'avaient pas quitté la décoration murale de ma chambre d'hôpital. Un tableau quelconque mais qui me délivrait de mes maux. Je rejetais ainsi tout ce que j'avais pu entendre auparavant sur les coups de pinceau de l'artiste dont la signature était illisible à cette distance. Les champs de blé s'étendaient sur l'horizon et je ne savais si le soleil se couchait ou se levait. Je n'étais pas amatrice d'art mais je m'efforçais de jouer le jeu. Je m'imaginais tantôt me baladant dans le carré d'or une main écartée en laissant la trace de mon passage, et tantôt dévorant cette récolte en embrassant le ciel. Mes sourcils se froncèrent alors que le feu prenait, pour moi, dans ce tableau alors que Mlle.Doherty m'incombait de ne pas m'en vouloir. C'était bien plus facile à dire qu'à faire.

J'avais peut-être été victime de cette maladie mais j'avais surtout été impuissante face à mes réactions excessives... Elles m'avaient mise en danger mais j'aurais très bien pu m'en prendre à ceux qui désiraient me venir en aide. Un acte impardonnable et un manque de contrôle qui me rappelait au combien je pouvais être un danger pour les autres et pour moi-même. J'avais limite envie de répondre à la chirurgienne le peu que je pensais de cette phrase mais je préférais me taire sentant mon humeur virée peu à peu au rouge. Il est simple de porter conseil aussi futile lorsque l'on n'avait pas vécu les choses nous-même. Je sentais mon cœur s'emballer à mesure que mes émotions prenaient place et je présentais le pire arriver si je ne me calmais pas vite...

L'arrivée d'une nouvelle voix dans la pièce attirait mon regard vers un jeune homme parlant en privée avec celle qui m'avait sauvé. Je m’interrogeais sur ce que pouvait être ces messes basses, surtout lorsque leurs regards se portèrent sur moi. Être l'objet de sujet secret et l'intérêt de tous ne me plaisait pas. J'avais l'impression d'être une bête de foire attirant leurs convoitises et curiosité. Vivement que je sorte d'ici m'intimais-je alors que le contacte de la main de Natsume sur la mienne me détournait de cette scène des plus désagréables. Je le regardais alors, plongeant mon regard dans ces iris couleurs sang avant de perdre pied.

J'avais l'étrange impression qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert. C'était des plus déroutant et malgré le timbre de sa voix, je ne savais plus quoi penser. Je lui devais la vie et éprouvais encore une fois une profonde gratitude à son égard de vouloir me rassurer ainsi. Et, je devais bien avouer qu'il avait raison sur une chose, j'étais en vie, une chose essentielle. Mais ce qu'il ne savait pas c'est que le savoir en vie lui aussi m'importait beaucoup. Je n'aurais pas supporté avoir encore une fois les mains souillés du sang d'un innocent. Pire encore, un ami désirant me venir en aide.

Natsume avait vu une partie de moi mais ne savait pas tout de ce que je pouvais être et faire. La peur que peut-être un jour je me retrouve dans le pire des états face à lui me tiraillait. Je savais ce que j'avais fait et pouvais faire. Et répondre gentiment un
« Oui » à sa demande m'était tout bonnement impossible. Le sors et le devenir des êtres qui m'entouraient m'importait grandement. Ne trouvant pas quoi lui dire, je lâchais un « Hm... » peu convainquant et encore douteux. Mentir n'était pas dans mes habitudes et je n'avais pas envie d'inquiéter encore plus le garçon. Il en avait déjà assez fait. C'était à moi de me reprendre en main désormais et de lui rendre un jour la pareil.

La voix de la chirurgienne résonnait à mes oreilles comme le rappel à l'ordre d'une mère à son enfant. J'allais pouvoir être au calme et me reposer après une journée aussi éprouvante. Je regardais le jeune homme rejoindre Miss Doherty qui m'expliquait être suivi par Judy mais qu'elle restait encore à ma disposition si besoin. Je serrais la main de cette dernière refrénant une expression désagréable. Sa main était bien trop froide à mon goût, et bien plus basse que celle de Natsume. Je lui portais un regard intense remplie de questions sur sa personne cherchant tout bonnement à savoir qui pouvait vivre avec une température aussi peu élevée. Je les regardais partir, refermant la porte derrière eux et sur mes interrogations. Mes yeux, mi-clos, se portait sur le plafond blanc avant de se fermer définitivement pour sombrer dans un sommeil profond.

Message par Invité Mar 22 Jan - 8:47

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Durant le trajet vers la chambre du jeune homme, la vampire n'osa pas parler. Cela lui trottait dans la tête depuis qu'elle l'avait reconnu dans la salle d'opération. Elle avait en effet l'envie de revenir sur ce qui s'était passé lors de leur première rencontre, mais n'en avait pas eu l'occasion. Lorsqu'elle était allé le chercher un peu plus tôt dans sa chambre, elle avait eu comme premier objectif de l'amener d'abord et avant tout voir son amie de laquelle il s'était inquiété. Maintenant, elle ne savait pas trop comment aborder le sujet, et marchait silencieusement à ses côtés. Il faut dire que, bien qu'elle y tenait fortement, elle se sentait quelque peu mal à l'aise de reparler de tout cela, en partie dû au fait que cet homme l'avait vu les crocs sortit, les yeux rouges, le visage tordu par la colère attaquer avec véhémence un lycan avec lequel il semblait être ami. Celui-ci avait fait ressortir chez elle une bestialité qu'elle aurait voulu garder enterré. Essayez d'avoir l'air d'une chirurgienne professionnelle et rassurante après ça. Sans compter que Natsume n'avait peut-être pas envie d'en reparler. Elle se trouva stupide un instant. Voulait-il vraiment en savoir davantage sur ce qui était arrivé à Vegeo? Si oui, peut-être le lui aurait-elle fait savoir? Au fond ces évènements se sont produits il y a longtemps, et il considérait peut-être tout cela comme clos.

D'un autre côté, ce n'était pas comme si elle était porteuse de mauvaises nouvelles, bien au contraire. Vegeo s'était montré si curieux lorsqu'ils s'étaient tous deux retrouvés à l'hôpital. Et puis, il n'avait gardé aucune séquelle physique de ce qui était arrivé, excepté peut-être cette marque superficielle laissé par une branche calcinée… Eleonor s'était cependant promit de ne pas en toucher mot à Natsume, car le pauvre homme semblait déjà s'en vouloir suffisamment pour des actes qui s'étaient produit hors de son contrôle. Et puis, dans l'ensemble Vegeo se portait bien la dernière fois qu'elle l'avait vu. Il est certain qu'elle ne pouvait faire que des hypothèses sur ce qui lui était réellement arrivé suite à son départ, et elle en avait fait plusieurs, mais avec ce qu'elle lui avait enseigné, et avec cette soif d'apprendre, cette sagacité qui brillait dans son regard, la seule chose que la vampire avait réellement craint pour lui était que des gens mal intentionnés aient profité de sa trop grande gentillesse. Cet homme était si naïf, si sensible, qu'il lui était parfois arrivée de se demandé si, durant leur échange à la cafétéria, elle n'aurait pas du lui intimer d'être plus agressif, et de ne pas se laisser marcher sur les pieds. Peut-être que Natsume aurait été meilleur qu'elle sur ce plan-là. Elle n'avait pas osé traiter des relations humaines, se disant que c'était un apprentissage qui relevait de l'expérience et non de la théorie. Maintenant, il lui arrivait de regretter d'avoir pensé ainsi.

Le court trajet jusqu'à la chambre se termina vite, et, sortante de ses méditations, Eleonor sentait que si elle ne disait toujours rien, Natsume allait probablement lui dire au revoir et entrer dans la dite chambre. Elle rassembla ses mots et dit:

-Pour ce qui est arrivé la première fois que nous nous sommes rencontrés, je ne tiens pas à revenir sur le sujet si vous le considérez comme clos, mais je tenais à ce que vous sachiez…je crois que Vegeo s'en est bien tiré.

Eleonor n'osa pas parler davantage. Elle se dit sur le coup qu'elle était vraiment entré dans le sujet de façon abrupte, mais elle n'avait pas trouvé de moyen plus habile. Cet homme devait avoir gardé un mauvais souvenir de cette nuit durant laquelle ils avaient tous risqué leurs vies. Pourtant, elle ne comptait lui parler que de Vegeo, et aucunement de ce qui s'était passé avant le départ du lycan. En effet, elle avait abandonné tout espoir d'en savoir davantage sur cette chère Elisabeth, pour l'instant du moins, car Natsume semblait fatigué de tout ce qui venait de se passer et que le sujet était délicat. Même en y réfléchissant, elle était incapable d'imaginer ce que cela devait être de vivre ainsi, de partager son corps avec une créature si menaçante. Ce devait être un véritable enfer, et en parler devait être pénible.

Mal à l'aise face à son interlocuteur, et sentant que ses mots sortaient de nul part et laissaient place à bien des réponses, la vampire ajouta, afin d'être bien comprise:

-Rassurez-vous, je n'ai pas l'intention de revenir sur le reste de cette nuit, ce serait inutile et de toute façon il y a eu plus de peur que de mal. Voyez.

Elle releva alors la partie de son chandail qui recouvrait son flanc afin de révéler une peau lisse et sans cicatrice. Puis, suite à ce geste impulsif, elle se rappela que cet homme était plus pudique qu'elle et, bien qu'incertaine quant à savoir si elle l'avait mis mal à l'aise ou non, car ignorante de son degré de pudeur, elle remit son chandail dans sa configuration initiale, ne voulant prendre aucune chance. Elle avait dit ne pas vouloir revenir sur le combat de cette nuit, mais venait en quelque sorte de le faire, bien que son intention était de le rassurer sur le sujet. Elle se trouva maladroite et décida de se taire.

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