Avventura
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Message par Invité Ven 1 Fév - 2:20

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La jeune petite factrice passe devant votre porte et par chance vous vous trouvez là. Vous courrez à votre boîte aux lettres avant qu'elle ne lâche le courrier. Angie vous tend l'ensemble de revues publicitaires ainsi qu'une lettre avant de poursuivre sa tournée en vous souhaitant une bonne journée.



    D.Lorka
    Appartement 22 au 3ème étage.
    4 allée du bois brulé

    Objet: Une déclaration de guerre

    Je m'adresse à toi, être cruel qui ôte les âmes d’autrui sans remords et surtout par envie. Jamais je ne te pardonnerais l'acte que tu as commis. Ton méfait reste impunie, et de par ma vie, je le promets, je te consumerais! Je ne désire qu'une chose, te rôtir lentement et doucement. Une cuisson à petit feu juste pour voir ton visage se défigurer, passant de la peur à la douleur... Surtout la douleur.

    Ho oui, j'ai envie de te faire souffrir et bien plus que tu n'aura pu me le faire. Une mort lente et agonisante t'attend mais rassure toi, personne ne te retrouvera. Je me chargerais de te réduire en cendre. Oui, il ne restera rien de toi, pas un morceau de chair ni d'os et encore moins de goutte de sang. Un travail propre et parfait pour une mort délicieuse...

    Je t'attends sous le plus vieil arbre du parc, montre moi que tu n'es pas lâche et vient goutter à la mort...



    F.

Message par Invité Dim 17 Fév - 22:31

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...Pssssssssssh...


Il cligna des yeux en quittant ses pensées par la même occasion, puis tourna lentement son regard en direction du bruit. Sur la plaque chauffante, la cafetière Moka semblait gargouiller encore plus que l'estomac de ces pauvres gens qui ne mangeaient que rarement à leur faim. Il abandonna sa chaise et se dirigea vers l'objet de ses désirs, qui toussotait à présent de bouffis et rondouillards nuages de vapeur, pour en retirer le breuvage tant attendu depuis quelques minutes.

La tasse en main, l'élémentaire se dirigea vers la fenêtre la plus proche tout en soufflant sur son café pour en diminuer la chaleur. On voyait à travers les vitres la ville qui lentement s'éveillait; les rues étaient nettoyées de la neige tombée ces derniers jours (en effet c'était une nouvelle et superbe couche de flocons qui décorait les trottoirs) et les véhicules circulaient librement, polluant à leur plaisir l'air frais et matinal de ce début de Février. Il soupira, fermant les yeux au passage et buvant une autre gorgée de son élixir, comme pour en apprécier plus amplement la saveur. Dans quelques temps il allait finalement commencer à travailler, il pourrait rembourser son dû et se consacrer à des tâches plus ou moins passionnantes et gratifiantes.

Le front contre la vitre il observait les gens en contrebas, ils s'affairaient tous et marchaient dans tous les sens, comme des fourmis pressées de mener à bien leur devoir. Sauf que ces fourmis-là étaient en hâte pour bien d'autres raisons que celle de simplement accomplir une tâche: les uns le faisaient pour l'argent, les autres voulaient commencer vite pour terminer tout aussi rapidement. Lui de son côté voulait simplement rembourser sa dette, par devoir moral, puis continuer à travailler pour le plaisir. Il n'avait maintenant plus grand chose à faire et son but premier était à présent bien éloigné, il fallait qu'il se trouve une nouvelle raison de vivre et s’atteler à trouver un labeur semblait la meilleure des choses à faire.

Il détourna son regard vers la gauche pour voir plus loin une jeune femme qui semblait en difficulté. L'épais tapis blanc rendait sa progression en vélo beaucoup plus lente et ardue qu'à l'ordinaire. Il souria lentement, amusé par la situation dans laquelle se trouvait la pauvre factrice, puis posa sa tasse et se prépara à descendre pour réceptionner le courrier. Une fois devant elle il prit le courrier puis la salua à son tour, pour ensuite retourner dans l'appartement. C'est confortablement installé dans un fauteuil qu'il délia l'enveloppe de la lettre qui accompagnait les revues publicitaires pour la lire ensuite. Son souffle s'interrompit un instant.

*Qu'est-ce que c'est que ça?*

Quelques minutes s'écoulèrent pendant lesquelles il parcouru les lignes plusieurs fois, ne sachant pas trop comment prendre le contenu qui venait de se présenter à ses yeux. Bien évidemment la lettre ne pouvait pas s'adresser à lui, quelques personnes uniquement savaient qu'il existait (et puis il n'avait pas grand chose à se reprocher); c'était donc à l'inquisiteur que le courrier était probablement adressé. Il s'affaissa pensivement contre le dossier du fauteuil, tout en tapotant l'accoudoir il se demandait s'il devait faire comme si de rien n'était ou pas. Jarquan était en possession de plusieurs armes et si c'était de vengeance qu'il s'agissait bien, son opposant risquait de sérieux problèmes; d'un autre côté s'il prônait la violence alors il méritait bien de recevoir une leçon de la part de celui qui l'hébergeait depuis plusieurs mois maintenant. Il y songea pendant plusieurs instants, hésitant entre les deux chemins qui se présentaient à lui; c'est après avoir pesé le pour et le contre de nombreuses fois qu'il décida de garder la lettre pour lui et de se diriger vers le lieu de rencontre, il pourrait là-bas se cacher dans un coin et découvrir le visage de l'expéditeur, pour ensuite aller voir la police. C'était la solution qui semblait pouvoir épargner tout le monde. Il quitta son domicile et se dirigea vers sa destination à pied et c'est après un long moment qu'il arriva au parc. Caché sous une capuche grise qui dissimulait son visage, il se plaça discrètement sur un banc non loin du plus vieil arbre tout en faisait mine de feuilleter un journal.

Message par Invité Sam 2 Mar - 20:37

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Voilà déjà deux jours que j'avais envoyé ma lettre. L'attente était longue et mes pensées étaient constamment tournées vers elle. Mes différents professeurs me reprochaient un manque d'attention à leur cours et mes derniers résultats le prouvaient bien. J'avais baissé dans ma moyenne, rien de très alarmant au fond, juste qu'ils n'avaient pas pour habitude de me voir ainsi. À croire que les récents événements m'avaient un peu changé autant dans mon comportement que dans mon mental.

Aujourd'hui était pire que tout. Je ne suivais aucun de mes cours. Je ressassais constamment ma première rencontre avec celle que j'allais revoir. Je n'avais de cesse de préparer tous les scénarios possible et les questions que je pouvais lui poser. Les reproches ainsi que l'imagination d'un combat grandiose m’enivraient. On avait beau m'interroger ou me reprendre, je ne répondais rien de bon, je me contentais juste de rembarrer ceux qui m'importunaient. Les profs étaient ravie. J'en éprouvais même un plaisir malsain et, à mesure que l'heure passait, l'envie de sécher les cours grandissait. Une part de moi-même incombait de rester et d'éviter les faux pas, tandis qu'une autre, plus sauvage et plus ardente faisait surface. Comme le venin d'un serpent se répandant lentement dans vos veines, chaque membre et chaque parcelle de votre être se ferme pour laisser place à la haine. Tantôt violente, tantôt ardente, ce soir elle serait reine.

Je me levais avec un calme déconcertant lorsque le dernier cours s'achevait. Mon visage semblait envoûté et dans le vide. J'avais l'air calme et fragile en cet instant. C'est d'ailleurs à ce moment qu'un hockeyeur plutôt costaud me bouscula en rigolant sans un traître mot d'excuse. La belle erreur qu'il avait faite là... Un sourire limite carnassier s'étirait lentement sur mes lèvres... Il allait savoir ce que c'était que de manquer de politesse. Les brutes dans son genre méritaient d'être pendu comme de bons petits cochons sur une broche au dessus d'un feu flamboyant. Une pomme entre les dents ? Ho que non... C'était tellement mieux de voir un être « fort » devenir si faible... Aussi faible qu'un enfant chouinant dans les jupons de sa mère...

Dans un léger demi-tour, je le suivais lentement dans la foule d'élève. Lorsqu'il arrivait à son casier, je ne réussis pas à contenir mon rire. Tellement, que tous les regards se posèrent sur moi, mais je m'en fichais. Je voyais déjà le petit porc embroché d'une belle barre du cul à la gueule... Il allait la sentir passer... Ma victime m'observait et me jugeait comme si j'étais folle et sans intérêt avant de m'adresser la parole.


« Qu'est-ce tu m'veux toi ? Dégage, t'es sur mon chemin ! »

Il posait une main sur mon épaule... Dommage... Il avait beau avoir de la force, sa main brûlait aussitôt, comme un steak que l'on pose sur une poêle bien chaude. Ça sentait déjà le cochon grillé... Je commençais à saliver, autant de plaisir que réellement. Je m'approchais doucement, lui bloquant le passage. Adossé au casier, je lisais dans ses yeux la peur et la surprise.

« -T'es qui toi ?

-Moi ? Celle à qui tu as manqué de respect... Je vais t'apprendre les bonnes manières... Petit cochon... Et pour que tu t'en souviennes, je vais te marquer comme tout bétail ! »

Mes lèvres se relevèrent lentement découvrant mes dents blanches. Mon plaisir était visible par tous mais personne n'osait bouger le petit doigt. J'attrapais vivement ses poignets et les plaçaient de chaque côté de sa tête avant de faire grimper la température dans mes mains. Le jeune homme hurlait et se débattait mais je tenais bon. La douleur serait plus forte que lui... Je jubilais lorsqu'il se mit enfin à pleurer et abdiquer. L'odeur de la chair cuite avaient fait fuir l'ensemble des spectateurs, j'étais donc seule avec lui. J'approchais mon visage du sien, tout sourire, puis le laissais glisser doucement, joue contre joue jusqu'à son oreille.

« Tu sens bon tu sais... J'aurais limite envie de continuer... »

Sachant que la peur le tétanisait, je l'avais lâché et commençait à le caresser sensuellement m'arrêtant sur son entre jambe. Je déposais alors un baisé sur sa joue avant de me retirer le regard triste.

« Quel dommage, j'ai rendez-vous ailleurs... Ah oui ! Juste une chose... Si tu désires te venger ou me manquer de nouveau de respect... La cantine sera ravie d'avoir du porc grillé comme déjeuner. À bientôt j'espère ! »

Je m'éloignais tranquillement en me léchant les mains pour goûter à sa chair. Il manquait un peu de sel à mon goût mais le peu que j'avais dégusté m'avait ouvert l'appétit. J'avais faim de vengeance et de meurtre. Je pressais le pas vers le parc et mon lieu de rendez-vous. L'heure du glas allait sonner et je n'allais rater ça pour rien au monde. Même si je me dirigeais vers une mort certaine, je n'avais pas peur. Mon cœur battait fort dans ma poitrine lorsque j'arrivais enfin sur les lieux. L'adrénaline et l’excitation était à son comble avant de constater qu'elle n'était pas là. Tout venait de redescendre, comme une enclume coulant à pic. Ma patience allait être mise à rude épreuve, je le présentais.

Les minutes passaient inlassablement. Je ne tenais pas en place et faisait les cent pas autour de l'arbre vieux de plusieurs années. Le regard alerte au moindre mouvement. Je m'arrêtais pour envoyer valser un caillou qui me dérangeait sur le sol. Pour la première fois, je remarquais un inconnu à capuche sur un banc non loin. Je m'avançais vers lui, toujours un peu furax. J'attrapais le haut de son journal et le penchais vers le bas pour voir son visage. Ce n'était pas elle et, encore une fois, ma frustration gagnait dans les niveaux. Je m'adressais alors à l'homme les dents serrées.


« Dites-moi, vous n'auriez pas vu une jeune femme venir et attendre ici parfois ? »

J'étais tellement sur les nerfs que j'étais prête à exploser et cramer tout ce qui me passerait par la main... à commencer par ce journal pourri parlant de la Saint-Valentin. Encore un sujet qui allumerait n'importe quelle poudre à canon. Je regardais le jeune homme droit dans les yeux, limite comme de la provocation en attendant sa réponse.

Message par Invité Ven 8 Mar - 1:02

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*Je ne pensais pas que les journées pouvaient passer aussi lentement...*

Au beau milieu de sa hâte matinale, il n'avait pas considéré le fait qu'aucune heure précise n'était fixée pour le rendez-vous et s'était donc retrouvé à attendre pendant longtemps..très longtemps..assez longtemps pour s'occuper l'esprit de centaines de façons différentes. Il avait pensé pendant un long moment - encore une fois - à toute son histoire ainsi qu'à son avenir.

Il avait observé le parc tout en comparant son aspect actuel à celui qu'il avait découvert, lors de sa toute première visite dans la ville d'Avventura. La seule chose qu'il y avait à en dire, c'était que la neige avait un pouvoir fantastique sur l'apparence qu'un lieu pouvait avoir. Ici dans le parc, ce fin et froid tapis blanc donnait au paysage des allures de désert arctique : les nombreuses et longues allées qui serpentaient çà et là étaient recouvertes par la poudre, ce qui donnait la nette sensation qu'aucune limite n'existait entre ces dernières et les coins, qui au printemps passé n'étaient que des zones tapissées d'herbe et de fleurs. Mais si l'observation d'un parc parsemé de neige était une activité qui pouvait être passionnante à plus d'un titre, elle n'occupa pas bien longtemps l'élémentaire qui, tremblotant de froid avec son journal, ne savait déjà plus quoi faire pour occuper sa conscience. Il resta donc là à attendre..attendre..attendre..attendre tellement longtemps que les secondes semblaient des minutes, les minutes des heures et les heures des demi-journées bien remplies.

Après un long moment, son estomac cria famine et l'obligea à aller quémander de quoi manger - moyennant une modeste contribution financière bien sûr - dans un endroit assez jovial et décidément populaire qui se trouvait non loin du lieu de rendez-vous. Le regard toujours braqué vers le vieil arbre avait d'ailleurs suscité l'intérêt du cuisinier, qui lui avait alors demandé sans aucun détour si sa valentine lui avait posé un lapin.

"En quelque sorte..il semblerait que ce soit une personne qui aime se faire désirer." avait-il répondu distraitement.

Une fois son repas consommé et sa faim rassasiée, il retourna au même endroit où il se trouvait pendant la matinée, avec ce journal dont il n'avait toujours pas entamé la lecture. Fort heureusement les cinq heures qui suivirent furent ponctuées de rencontres fortuites et enrichissantes : des coureurs et coureuses s'arrêtant pour demander leur chemin, puis décidant finalement de rester sur place pour dialoguer ; des gens d'une génération lointaine qui s'arrêtaient et se posaient sur le banc, discutant de tout ce qui pouvait se passer dans une vie et de toutes ces choses qui devaient être vécues au moins une fois. De façon patiente et avec intérêt, il écouta la vie de ces quelques personnes qui, esseulées, venaient se poser aléatoirement puis engageaient la conversation, mine de rien, naturellement. Le temps continua sa route et l'élémentaire tira un enseignement de ces moments passés à converser avec de simples inconnus : les gens avaient ce besoin profond de parler, ils avaient l'envie cachée de se confesser, de conter leurs bonheurs et leurs malheurs ; le monde en somme, sentait dans un recoin de son âme la nécessité d'avoir une personne à qui parler.

Le soleil décida de se faire discret ; quelques nuages annonciateurs de la nouvelle neige à venir apparurent soudain, faisant fuir les quelques courageux qui s'étaient risqués à des batailles de boules de neige, à la construction de bonhomme eux aussi composé d'amas de flocons ou à un simple et aventureux pique-nique.

Lassé il regarda autour de lui puis nota une jeune femme, qu'il épia discrètement, un court instant, toujours caché sous sa capuche grise. Si au début l'intention était de ne lui manifester qu'un intérêt secondaire, elle changea subitement au moment où la nouvelle arrivée fit les cent pas autour de l'arbre. Interloqué, l'élémentaire se posa quelques questions sur elle. Plus il la regardait, plus une sensation étrange s'agitait au fond de lui : il avait comme une boule dans l'estomac. Dérangé, il reporta son attention sur le journal qu'il commença à lire tout en repensant à la lettre reçue le matin même.

*C'est la seule personne qui s'est approchée de l'arbre aujourd'hui, elle semble si jeune..aurait-elle lien avec l'inquisiteur ?* pensa-t-il sur l'instant. *Non..ça ne semble pas possible, attendons encore un peu.*

Soudain, alors qu'il se perdait dans ses pensées, une main attrapa son journal pour le baisser d'une façon qu'il était aisé de qualifier d'abrupte. Il leva doucement les yeux vers la jeune femme sur laquelle il se posait des questions depuis plusieurs minutes, qui se tenait à présent à quelques centimètres de lui et semblait sur les nerfs, du moins le ton de sa voix le laissait-il penser.

"Une jeune femme ?" répondit-il étonné "Non..enfin..la dernière que j'ai croisée remonte à 16h30 il me semble..mais elle n'est pas restée ici bien longtemps.."

Il la détailla calmement, avec néanmoins au fond de l'âme un sentiment prenant. Elle de son côté, semblait le fixer avec ce qui n'était certainement pas qualifiable comme de la gentillesse. Pendant une fraction de secondes l'élémentaire frissonna et détourna le regard.

"Hmm..vous pourriez arrêter de me fixer comme ça s'il vous-plait?" lança-t-il d'un air gêné. "J'ai l'impression que vous allez me sauter dessus, j'ai fait quelque chose de mal ?"

Il baissa les yeux un instant puis repensa à ces nombreuses personnes qui étaient venues parler aujourd'hui. Peut-être avait-elle aussi besoin de se lâcher un peu ?

"Pourquoi ne pas vous asseoir un peu? La personne que vous attendez arrivera probablement d'un instant à l'autre.."

Message par Invité Sam 29 Juin - 17:28

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Le regard toujours aussi intense, j'observais le jeune homme avec exaspération. Sa réaction de surprise m'agaçait profondément mais ce n'était rien comparé à la rage qui m'envahissait. Ma colère de savoir mon adversaire déjà repartit sans demander son reste me foutait en rogne comme jamais. J'en écrasais le journal sous mes doigts et laissais échapper un « La garce ! » remplie de rancune et d'amertume. Me faire un tel affront alors que je me réjouissais de la revoir... Elle était vraiment ignoble de me faire ça, aussi détestable que ce jour-là. Cet être sans cœur périrait dans mes bras je me le promettais.

Mes pensées s'étaient tournées vers cette femme que je pourchassais tandis que la voix du jeune homme se mêlait à mes songes. Le son de sa voix semblait comme gênée, s'était amusant vraiment. Un sourire ravie s'étirait sur mes lèvres alors que je continuais volontairement à le regarder et me penchais un peu plus sur lui. Nos visages étaient si proche que je pouvais sentir son odeur... Un parfum délicieux et subtil qui me faisait frémir de plaisir. Je brûlais volontairement le journal et profitais que ma main, de nouveau libre, attrape son menton afin qu'il me regarde à nouveau.


« Vraiment ? C'est dommage, j'ai du mal à décrocher de ton regard pour ma part... »

Une étrange sensation m'envahissait, c'était comme si quelque chose m’envoûtait doucement. Son essence m'enivrait un peu plus à chaque inspiration. L'envie insatiable de le dévorer, de le brûler tout entier me tiraillait. Je le voulais tout cru, mais pourquoi ? Qui était-il pour m'attirer de la sorte ? Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait et ré-freinais mes envies pour ne pas me laisser aller. Je plaçais alors habillement mon pied entre ses cuisses, juste sur le rebord du banc et assez haut pour qu'il sente la légère pression que j’exerçais sur son bas ventre.

« C'est gentil mais je me sens plus à l'aise ainsi. Puis-je connaître la marque de votre parfum si... boisée ? »

Je souriais, ravalant le reste de mes paroles qui n'avaient pas lieu d'être. Du moins, c'est ce que je me convainquais de penser. Ma posture n'était pas raisonnable non plus mais pour je ne sais quelle raison, il m'était impossible de la changer. J'aimais ce que je faisais et en même temps, je savais qu'il ne fallait pas. Mais que m'arrive-t-il donc à la fin ? M'intimais-je alors qu'un petit rire m'échappait.

Qui es-tu donc bel inconnu pour me troubler ainsi de ta venue ? Me laisserais-tu t'enlacer et te garder pour moi seule durant des heures et des heures ? Je te veux de mille feu là, oui, tout au creux, c'est mon vœux...

Ma tête était ailleurs, assaillit par l'envie que je contenais autant que possible, luttant pour maintenir l'infime distance qui nous séparait en arborant un sourire remplit de malice.

Qu'oserais-tu me dire et me faire si je lâchais la bride ?... Allez, répond-moi...

Message par Invité Jeu 11 Juil - 1:44

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*Mon journal...*

Il observa la jeune femme froisser son journal sans piper mot, ne comprenant pas la raison de son geste, et se recula un peu dans son siège, ne se sentant pas vraiment très à l'aise dans la proximité qui venait de s'installer. Après un court instant, avant de poser sa première question, il releva sa capuche, dévoilant au passage ses cheveux blonds - dont la couleur était plus belle grâce à la blancheur du paysage autour d'eux - et ses yeux verts - qui aimaient à faire penser au vert luxuriant des bois de l'Avventura. Elle venait de parler d'une garce, ce qui aida l'élémentaire à poser deux constats : d'une part le sien n'était probablement pas un rendez-vous de courtoisie ; d'autre part il n'avait plus à se poser de questions sur la lettre. En effet, si c'était une autre femme qui était attendue par son étrange interlocutrice, l'inquisiteur n'était pas impliqué. Il songea donc à considérer l'hypothèse que la lettre était peut-être un canular. Après tout personne ne s'était présenté sous cet arbre et l'heure était tardive. Il doutait sincèrement que quelqu'un puisse venir plus tard. Au moins le problème était réglé. Malheureusement, cela voulait dire qu'il avait attendu pendant toute une journée..pour rien. Bien heureusement il y avait quelques rencontres intéressantes pour donner à cette longue attente un goût qui n'était pas négatif.

Mais tout n'était pas encore terminé : il y avait encore une rencontre originale au programme. À sa première question, elle s'approcha de lui sans hésiter. Lui de son côté, tenta de se reculer encore un peu plus vers le dossier : échec cuisant car il était déjà comme dos au mur. Comment réagir ? Devait-il dire quelque chose ? faire quelque chose ? Un sourire étira les lèvres de l'inconnue pendant qu'elle semblait s'approcher encore plus - et qu'il lui demandait si elle ne voulait pas s'asseoir. Il ne savait déjà plus quoi faire mis à part détourner son regard. Ce dernier ne resta cependant pas fixé bien longtemps sur les arbres alentours : une sensation de chaleur se manifesta vers sa main. Il baissa donc ses pupilles pour voir un reste de journal calciné et la main de la jeune femme qui s'approchait de son menton. Un frisson fit trembler son échine alors qu'il affrontait un regard qui était à présent à quelques centimètres du sien seulement.

*Que ?!?* pensa-t-il d'un coup.

Le feu. Pendant un moment des visions de la forêt sombre firent le tour de son esprit. Les flammes de la darkness ravageant les bois et détruisant tout sur leur passage ne cessaient de tourner en boucle. Mais la lueur qui dansait au fond des yeux de l'inconnue n'était pas la même, elle n'était pas aussi malsaine. Elle était différente, mais impossible de décrire ce détail qui l'éloignait du brasier ténébreux des trois jours sombres. Sans être pour autant affublé de la même aura sombre, l'étrange lumière qui brillait dans son regard n'en demeurait pas moins inquiétante pour autant : après tout, son journal venait littéralement de partir en cendres.

« Vraiment ? C'est dommage, j'ai du mal à décrocher de ton regard pour ma part... »

Les iris de l'élémentaire devinrent plus petits et sa peau commença à le picoter un peu. Un sentiment dérangeant s'installait lentement : il avait la désagréable sensation que son interlocutrice avait faim..et qu'il était son encas. Il n'en savait pas grand chose, mais il supposait que les vampires et les lycans n'avaient pas ce genre d'expression sur le visage. Et puis, au-delà de tout il y avait cette boule au fond de son estomac. Il se souvint soudain de l'élémentaire d'eau rencontrée plusieurs mois auparavant : en cette occasion aussi son corps avait réagit d'une manière étrange. C'était une sorte de sentiment, d'instinct profond. Mais pouvait-il vraiment penser que celle qui se tenait en face de lui était une élémentaire ? Après tout, ses sentiments étaient probablement faussés par l'inquiétude soudainement ressentie devant le feu. Oui, inquiet était le mot. Il n'avait pas encore peur. Sa propre vision de l'horreur n'était plus la même depuis sa rencontre avec Saphira Denver, la darkness qui était la cause du massacre de plusieurs personnes. Traumatisé par l'expérience et le bain de sang de ce jour là, Vegeo n'avait plus eu vraiment peur. Une seule chose pouvait probablement le forcer à ce sentiment à nouveau : la proximité de sa propre mort. Mais pour l'instant la mort n'était pas à l'ordre du jour. Il fallait encore attendre quelques mois avant que l'élémentaire ne se rende compte qu'un jour la faucheuse allait sagement l'attendre.

Soudainement, elle plaça la pointe de son pied entre ses cuisses. Jamais stimulé dans cette zone, il se souleva d'un coup - la sensation était nouvelle - pour ensuite se stopper : elle le regardait à nouveau et semblait plus proche que jamais de lui. Une question s'échappa de ses lèvres. Son parfum ? Il fut tellement étonné que la pression l'abandonna un instant. Il regarda un peu autour de lui, ne sachant pas quoi répondre.

"Je..heu..c'est..." fit-il dans un premier temps en regardant une voiture grise qui passait non loin du parc. Il reporta ensuite son regard sur elle, vaguement intimidé, avant de poursuivre. "Je ne me souviens pas vraiment.."

La vérité, c'était que Vegeo n'avait pas de parfum aujourd'hui. L'odeur boisée était son odeur naturelle. Il ne s'en rendait d'ailleurs pas compte, mais la douceur des bois de la forêt vierge l'accompagnait toujours, quelque soit le lieu. Il regarda encore quelques fois autour de lui, le silence était retombé pendant quelques secondes. Elle souriait et, par courtoisie, l'élémentaire lui rendit donc un sourire discret. Soudain ses cheveux se retrouvèrent exposés à une nouvelle température. Il souleva la tête pour regarder la ciel en se penchant en avant - sans se rendre compte qu'en faisant ce geste, il venait de rapprocher un peu plus son visage de celui de l'inconnue, l'exposant encore plus aux senteurs des plantes de la forêt - pour regarder d'où provenait cette sensation. De petits orbes blancs coloraient le ciel, parsemé lui-même de nuages gris : un doux rideau de flocons était sur le point de recouvrir les deux élémentaires.

"Oh.." fit Vegeo avec un regard d'enfant heureux : c'était sa première neige.

Message par Invité Ven 19 Juil - 18:59

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Mon regard était toujours porté sur le jade de ses yeux. La couleur de ses cheveux, d'un blond comme le blé, semblaient les accentuer et il n'était pas simple dévier le regard. J'aurais voulu plonger mille et une fois dans ce vert m'inspirant la couleur de la forêt d'Avventura. Un lieu où j'aimais me repaître, me balader et me reposer. La ville avait ses avantages mais mon cœur ne battait que pour ces lieux boisés, où l'air y ai pure et la vie abondante. Si je ne refrénais pas mes envies, j'aurai sûrement porté mes mains aux bords de ses yeux avant de les attraper entre mes doigts pour les lui arracher et les dévorer.

Je n'étais pas fan du goût de la chair et du sang mais tout en lui m'attirait et me plaisait. C'était comme un envoûtement qui m'obligeait à le vouloir et le désirer de bien des façons. J'étais portant lucide et gardait un certain contrôle sur moi-même, alors que m'arrivait-il ? C'est donc ça tomber amoureuse ? Non, tout de même pas... Il n'était pas mentionné dans le dictionnaire que le comportement amoureux était proche de celui d'une veuve noire : partager un moment intense avec son partenaire pour le dévorer littéralement une fois satisfaite... ou non d'ailleurs...

Nos iris se perdirent au même instant qu'une voiture passait non loin de là. J'aurais cru le charme se rompre durant ce bref moment mais j'en avais oublié l'arôme qui titillait mes narines et ma curiosité. N'y avait-il donc aucune issue, aucun moyen de m'arrêter de commettre l'irréparable ? Je ne voulais pas y croire, j’apprenais à lutter et à me contrôler avec Néro, ce n'était pas pour que tout se brisent à cause d'un inconnu... Si mignon... Si beau... Si délicieux... Ma tête criait
« Nan ! Stop ! Arrêt toi ! Reprend toi ! », alors que mon corps et mon cœur me dictaient « Vas-y prend le ! Dévore-le !Tu le veux et le peux! ».

La réponse qu'il m'apporta au sujet de son parfum ne m'aidait pas à calmer mes pulsions, au contraire, la colère de l'insatisfaction venait de revenir au grand galop. Je sentais mon cœur battre violemment dans ma poitrine, mes poumons se remplir et se vider plus rapidement encore alors que je me mordais furieusement la lèvre inférieur. Je serrais de toutes mes forces à en avoir mal à la mâchoire. Du sang fini par perler et colorer doucement mes lèvres tandis que mes tempes rythmaient mes battements cardiaques.

Le jeune homme s'approchait doucement m'enivrant encore plus de cette odeur d'humus et de fraîcheur. Même si son regard lui était ailleurs, le mien n'avait pas quitté le sien. Mes yeux se plissèrent dans un soupire où je libérais ma lèvre pour m’apprêter à l'embrasser. La main qui maintenait son menton glissa doucement à son tour le long de sa mâchoire pour descendre dans son cou.

Mon cœur se serrait brusquement et je ré-ouvris les yeux à un pauvre millimètre de ses lèvres. Mes sourcils se froncèrent alors que d'un geste violent je serrai sa gorge et le forçais à tomber sur ma gauche. Le garçon basculait rapidement pour atterrir brusquement sur le dos, toujours collé au banc. Je changeais rapidement de posture, un regard haineux toujours porté sur lui et m'assurant bien de le maintenir sans trop l'étouffé. Je m’asseyais sur lui, au niveau de son bassin, comme s'il faisait partie du siège en croisant les jambes. Après quoi, une fois confortablement installée, je me penchais légèrement vers lui furieuse.


« Je ne supporte pas le mensonge et la tromperie alors ne joue pas à ça avec moi ! Qui es-tu et que m'as-tu fais ?  »

Je ne souriais plus, mon visage était fermé et mon regard avide de tuer mais je fis l'effort d'étirer mes lèvres afin qu'il découvre mes dents pour ajouter.

« Répond ou je te réduis en cendre comme ton bon vieil ami de papier. »

La neige continuait de tomber et comme bien souvent, ma température pouvait me trahir car aucun flocon n'arrivaient intacte sur mon corps. Les rares qui pouvaient en réchapper avaient eu la chance de se poser sur mes vêtements. Et même si j'étais découverte par le temps floconneux, je ne laisserais pas ce petit monsieur m'échapper et s'évader...

Message par Invité Mer 24 Juil - 23:29

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La teinte du ciel adoptait une nouvelle allure : les nuages glissaient, passant au-dessus des deux protagonistes et se dirigeant vers une direction déterminée par les vents. Ils tenaient le volant ces courants d'air violents qui, furieusement, loin en haut, poussaient ces amas de gouttelettes d'eau. La neige, qui se dirigeait lentement vers le sol, prenait son mal en patience et peignait le ciel avant de s'occuper du sol. Çà et là les traces des passants, soumises à la nouvelle averse, s’effaçaient doucement. Son visage décida de quitter les cieux quand la main de son interlocutrice s'était soudainement placée vers son cou - était-elle sur le point de l'étrangler ? Un doute se glissa dans sa conscience quand il remarqua ce qui était en train de se produire : la jeune femme était très proche de son visage et ne donnait pas, sur le moment, l'impression de lui vouloir du mal. À noter tout de même que dans l'esprit de l'élémentaire, la situation était complexe à gérer et il ne parvenait pas, à son grand désarroi, à décider si elle était amie ou ennemie. Quelque chose clochait et c'était la seule chose dont il était certain. Sa réaction à la soudaine proximité fut dictée par son instinct : il tenta encore une fois de reculer, tentative qui se solda une nouvelle fois par un échec.

Le temps manqua pour élaborer une autre méthode pour se libérer de l'étreinte de la jeune femme. Avec violence elle entoura son cou pour le faire basculer, le bloquant ainsi dos contre le banc. Alors qu'elle changeait de position, lui essayait vainement de se dégager. Il pensa sur l'instant que le statut de celle qui se trouvait sur lui ne supportait maintenant aucun doute : elle était un danger. Il bougea sur le côté, tenta de se laisser tomber, envisagea d'utiliser ses bras pour la faire basculer à son tour - chose qu'il décida finalement de ne pas faire, pour éviter un quelconque risque de brûlure.

« Je ne supporte pas le mensonge et la tromperie alors ne joue pas à ça avec moi ! Qui es-tu et que m'as-tu fais ?  »

Reprenant lentement son souffle - perdu à cause de l'impact - il plongea ses iris dans ceux de son opposante. La peur le quitta un instant, quand il remarqua que la haine était la seule chose qui habitait son regard. Il se souvint de Saphira Denver ; il se souvint des hurlements, du sang, du massacre ; il se souvint de la rage présente chez la darkness et de ses conséquences. Il ne pouvait pas s'autoriser à souffrir encore une fois de cette manière, c'était hors de question. Il avait décidé de ne plus laisser souffrir les personnes qui étaient chères à son cœur. Alors que son regard se teignait d'un vert plus intense, elle parla à nouveau. Il remua un peu, sans quitter le visage des yeux ; en ce moment ses pupilles livraient un message : il avait peur, mais il ne voulait pas se laisser faire car il avait besoin de force pour protéger ceux qui devaient l'être.

"Qui je suis ?" prononça-t-il en la détaillant.

Il bougea sa main droite. Sous le sol, une racine de l'arbre le plus proche s'étendait lentement, déplaçant avec douceur ce qui dérangeait pour se diriger vers la surface. Son dos craqua quand il tenta de bouger, ses yeux ne quittaient pas ce regard dont il condamnait la violence. Trop de souffrance, trop de douleur, trop de solitude étaient les résultats d'actes gratuits de ce genre. C'était à cause de la guerre que le monde se portait mal, c'était à cause de la haine que la haine existait. C'était un cycle qui était sans fin. On ne pouvait répondre au Mal par le Mal, car celui-ci engendrait toujours quelque chose de semblable à lui. Un lopin de terre proche d'eux s'envola et la racine s'élança vers la jeune femme. Une fois proche, elle l'enroula et la souleva pour la bloquer à quelques mètres du sol. L'élémentaire, lui, se leva d'un bond et recula doucement, sans cesser de dévisager la prédatrice qui venait d'être immobilisée. Il se doutait que les choses n'allaient pas se prolonger en sa faveur.

"Qui je suis ?" répéta-t-il en se massant le cou.

Il bougea doucement sa main vers le haut et une racine se propulsa hors du sol, avec moins de douceur cette fois - après tout la discrétion n'était plus de mise. De ses yeux émanait un vert plus intense, signe caractéristique qui se manifestait lorsqu'il utilisait ses pouvoirs. Il se plaça derrière la nouvelle arrivée et regarda la jeune femme, sans animosité aucune, sans haine, sans violence. Il ne lui voulait pas de mal.

"Je suis Vegeo Natus et comme tu le vois, je suis un élémentaire qui maîtrise les plantes." fit-il méfiant.

Message par Invité Sam 10 Aoû - 3:10

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Je ne quittais pas des yeux cet homme qui me déroutait tant, seul de rares flocons déviaient mon regard pour quelques secondes tout au plus. La peur d'être contrôlée et manipulée par quelqu'un m'avait amené à agir de la sorte : porter ma main sur sa nuque, prête à tout pour me défendre. Je luttais en moi-même contre mes envies où la première me dictait de serrer petit à petit son cou. Je voulais sentir sa jugulaire sous mes doigts, discerner les battements de son cœur lorsqu'ils s'accéléreraient sous ma paume comme pour la repousser. Aller même jusqu'à ce que tout s'arrête dans ma main : sa respiration, son cœur, son regard, ce qu'il me faisait et cette situation chaotique.

Au fond, je désirais que tout cesse et qu'il disparaisse de ma vue, lui, ses yeux verts et son pouvoir. Oui j'avais envie qu'il meurt de mes mains mais une autre part en moi voulait avoir des réponses et luttaient pour ne pas en arriver là si vite.
Les explications avant le trépas pensais-je intuitivement alors que mes doigts commençaient à trembler. C'était comme s'ils avaient des spasmes étranges, alternant entre étranglement et relâchement, et ceux à un rythme effréné.

Alors que je respirais profondément pour me contenir et calmer mes ardeurs, le jeune homme reprenait le début de ma dernière question. Je pensais durant un instant qu'il se foutait de moi ouvertement tant la réponse semblait évidente. Je ne le connaissais pas et son visage ne me disait rien du tout. Sa manière de me faire comprendre que je devais certainement savoir m'agaçait au plus haut point. Tellement que mes phalanges se refermaient brusquement pour l'étouffer.

Soudain, la terre non loin de moi tremblait puis se soulevait. J'étais surprise et tournait la tête vers ce qui se manifestait à mes pieds. Je n'avais pas le temps de réagir que la racine s'entourait autour de mon corps et m'éloignait de ma proie, me forçant à lâcher prise par la même occasion. Je me débattais et me tortillais dans tous les sens pour essayer de me libérer. Fatiguée de n'aboutir à rien de concluant, j'abandonnais et regardais l'homme aux yeux vert jouer avec une autre racine et se présenter enfin.

J'entrouvrais la bouche devant la nouvelle, que dis-je ? Le choc, l'impact que ses mots venaient d'avoir sur moi. L'étonnement voir la stupéfaction de me retrouver face à un de mes frères me laissait sans voix. Je comprenais alors le lien entre le pied de l'arbre et lui mais bien plus encore. Ce qui m’unissait à lui et surtout pourquoi il m’envoûtait et m'attirait. Je mettais enfin le doigt sur les choses, il était naturellement ce que je consommais et consumais pour vivre.

Je baissais les yeux vers le morceau de végétal qui m'entourait pour la caresser gentiment. J'avais faillit tuer un des miens et je réalisais que j'étais certainement un danger naturel pour lui... Je soupirais profondément avant de le regarder sans aucune animosité. J'étais devenue calme d'un coup, le regard presque implorant.


« Je ne te ferais rien alors s'il te plaît, relâche moi. Je n'ai pas envie de te blesser ni même de te tuer... Pardonne mes gestes incontrôlé... Mon frère... »

La tristesse et mon envie de pleurer trahissait la douceur de ma voix. Dans ma tête, une scène se prolongeait et commençait à me hanter, celle ou je le tuais de sang froid. Sans pouvoir distinguer un humain d'un élémentaire, j'étais incapable de savoir qui je pouvais tuer. Je regrettais mes actions, ma colère et ma haine en me pinçant les lèvres, prêtes à fondre en larmes. Comment pourrais-je trouver et protéger les miens dans de pareil conditions ? Je me sentais mal, vraiment mal.

Je tournais la tête honteuse et pitoyable, ne désirant plus croiser son regard qui me pinçait le cœur désormais. Les mains sur les racines, j'espère les sentir bouger et me délivrer de leur étreinte pour m'éloigner le plus de lui. Pour sa vie... Pour sa sécurité... Il le fallait... Et vite...

Message par Invité Mar 13 Aoû - 1:59

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Dans l'ombre de la racine, le visage de l'élémentaire était en partie invisible. Le regard toujours prudent, il observait la jeune femme sans rien dire. Pour quelle raison ne bougeait-il pas ? Pour quelle raison ne disait-il rien ? La réponse était simpliste : il hésitait. Dans les profondeurs de son âme, il voulait savoir pourquoi elle voulait sa mort, mais sa logique lui imposait de contacter la police. Après tout quelques instants plus tôt, la faucheuse s'était posée à califourchon sur lui, jouant avec sa vie comme un ciseau jouait avec un fil trop faible. Sa main droite se posa sur la racine et il pencha doucement la tête sur la gauche. Il était curieux de savoir comment les choses se déroulaient dans la tête de la jeune femme : son regard n'était plus le même, son aura meurtrière s'était envolée.

La neige continuait de tomber, recouvrant le parc et la ville. Le sommet de la tête de l'élémentaire changeait doucement de couleur, alors que les flocons se déposaient lentement, sur un support qui ne bougeait plus d'un pouce. Oui, l'élémentaire ne bougeait plus du tout, il attendait de voir la réaction de son opposant avec impatience et crainte. La méfiance était à son comble : pourquoi le feu ne brûlait pas à nouveau, pour se débarrasser des liens de bois ? C'était pourtant la chose la plus évidente à faire. S'il était inquiet de savoir pourquoi l'attaquante ne continuait pas, il était tout de même heureux de voir qu'elle semblait devenir plus calme - ou résignée, il n'avait aucune idée de la différence entre les deux états, dans cette situation bien précise - et qu'elle n'allait pas s'attaquer aux racines des arbres. Peut-être que tout allait bien se terminer en fin de compte. Il en avait l'espoir en tout cas.

« Je ne te ferais rien alors s'il te plaît, relâche moi. Je n'ai pas envie de te blesser ni même de te tuer... Pardonne mes gestes incontrôlé... Mon frère... »

Il pencha la tête sur la droite, ouvrant sa bouche un instant, sans rien dire pour autant. Il hésita, ouvrit la bouche une seconde fois et..n'ajouta rien au silence précédent. Elle venait de dire "Mon frère" ; son cœur lui disait que quelque clochait avec elle ; ses doutes concernant son identité étaient de plus en plus nombreux. C'était donc une élémentaire..de feu qui se trouvait devant lui ? Une nouvelle première fois venait de s'ajouter à la vie de Vegeo : celle de la rencontre d'un autre élément incarné dans ce monde. D'abord l'eau, ensuite le feu puis lui..la plante. Quand on y pensait bien, c'était un triangle de forces et de faiblesses plutôt ancien. Aucune erreur donc, elle était une représentante de sa race. Il avait encore quelques doutes sur son lien avec les élémentaires - et c'était la même chose avec les humains - à cause de sa nature bien particulière, mais le terme frère ne le dérangeait pas outre mesure. Son front se plissa cependant, alors que la racine derrière laquelle il se cachait retournait dans le sol : elle demandait pardon. Il s'approcha d'elle et plongea son regard émeraude dans le sien, pendant qu'elle était encore ligotée.

"Donc..tu es une élémentaire de feu.." fit-il en posant sa main sur la racine, qui commença à se délier. "Je veux bien comprendre notre lien mais..c'est un peu facile de simplement demander pardon, non ? Encore quelques instants et.."

Il frissonna à l'idée du feu qui s'enroulait autour de lui, songeant au passage à la forêt d'où il venait, qui n'avait plus rien de luxuriant. Il recula de quelques pas, pendant que la seconde racine retournait sous terre ; maintenant l'élémentaire de feu était libre de bouger comme elle le voulait. Il la regarda en secouant ses cheveux - qui devenaient blancs de neige - d'un coup de main et détourna doucement la tête.

"Enfin..je suppose que c'est naturel de réagir de cette façon..à cause de notre nature..donc..je..disons que ce n'était qu'un incident d'accord ?" ajouta-t-il au moment où ses yeux adoptaient leur couleur verte habituelle.

Sa main droite s'élança sur son épaule gauche et sa main gauche sur son épaule droite, puis il se massa en bougeant un peu les jambes. Ses iris passaient de la jeune femme au parc, le spectacle de la neige tombant avait quelque chose de magique. Faisant un pas en avant il s'adressa une nouvelle fois à l'élémentaire de feu.

"Il fait..un peu frisquet non ?" demanda-t-il, avant d'ajouter "Donc on..fait quoi maintenant ?"

Situation étrange que celle dans laquelle il se trouvait : pouvait-on prendre un café avec un autre élémentaire, quand celui-ci venait de tenter un meurtre ?

Message par Invité Jeu 10 Oct - 6:40

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La bouche légèrement entre ouverte, je baissais la tête vers le sol, les yeux au bord des larmes. Je me sentais mal, vraiment mal. Le souffle court, le regard zigzagant sur tout ce qui pouvait être vert, j'étais en proie à la panique. Cette couleur me renvoyait constamment à son regard. Celui-là même qui aurait pu s'éteindre quelque instant plus tôt. Je levais mes paumes vers les ciels et les regardaient en ouvrant grand les yeux. J'imaginais déjà le pire : le sang des miens sur mes mains.
Une larme roulait paisiblement sur ma joue avant d'atterrir puis être absorbée par la racine qui m'enlaçait. J'observais le phénomène se produire avant de lever les yeux vers Vegeo.

Je l'écoutais faire de brillante déduction sur ma nature tandis que mon cœur s'accélérait à mesure qu'il approchait.  Au moment où il posa sa main sur l'excroissance de l'arbre, mon cœur sautait un battement. Il était beaucoup trop proche de moi à cet instant et j'attendais vivement d'être libre pour me reculer prestement. Un frisson parcourait mon échine lorsqu'il ne finit pas sa phrase. La suite ? Je la connaissais et j'avais assez d'imagination pour en voir les détails.

Des images floues, semblable à de lointain souvenir passaient devant mes yeux. Le visage défiguré d'un homme rongé par la douleur puis, celle d'une femme dont la chevelure est en feu. En arrière plan, il y avait une cheminée. Les visions s'accélèrent ainsi que mon cœur et ma respiration. Leurs yeux se sont éteint tandis que leur chair était déjà presque consumée. Bientôt, il ne resterait plus rien hormis la cendre et la cheminée noircis. Lorsque les souvenirs cessaient enfin, mes iris étaient toujours posés sur ce frère dont la vie n'avait tenu qu'à un fil.

Je l'observais plus calmement. Je devais me réjouir. Je n'avais pas tué et il était encore en vie. Pourtant, je sentais qu'au fond, je n'allais pas me pardonner si vite, car s'il n'avait pas agi, il aurait été cuit. Je m'en voulais d'être si faible par rapport à mes émotions. Elles étaient ma bête noire, mais aussi celles qui faisaient de moi ce que je suis. Je savais que j'étais un danger pour autrui mais aujourd'hui, je savais aussi que je pouvais en être un pour les miens.

Une nouvelle douleur venait de naître dans mon cœur. J'esquissais un bref sourire à mon frère sans ajouter un mot. Intérieurement, deux émotions se mélangeaient mélancoliquement. J'étais heureuse d'avoir trouvé un des miens mais triste d'être un danger pour lui. La vie était cruelle avec moi ces temps-ci. Malgré ma bonne volonté, je ne pourrais pas vraiment me rapprocher de lui. Je me résignais donc à l'abandonner. C'était mieux pour lui comme pour moi. Je ne me sentais pas capable d'en entendre plus. Le simple mot « on » qui sortait de sa bouche me brisait le cœur.

Je déglutissais péniblement en esquivant son regard. La tête sur le côté gauche, je portais ma main droite sur le coude de mon bras gauche, coller le long de mon corps. Je serrais un peu le poing avant de lui répondre faiblement.


« Je... Je préfère rentrer chez moi... Ravie de t'avoir rencontrer... Et, bonne journée. »

Je ne perdais pas de temps avant de tourner les talons et partir loin de Vegeo Natus, une pointe d'amertume dans le cœur. À chaque pas, je me réconfortais en me disant qu'un de plus assurait sa sécurité. Dorénavant, je savais qu'avec lui je devrais assurer ma distance pour son bien.


[RP - Terminé

PS: Désolée de le clore si tard, cordialement Djenna.]

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