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Message par Invité Lun 24 Déc - 6:28

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Je me tenais là, immobile. Le regard fixe sur cette porte, les mains jointent au niveau de ma bouche et les coudes ancrés sur mes jambes. J'inspirais profondément, emplissant mes poumons d'air glacée, irritant ma trachée tel des milliers d'aiguilles. L'endroit était calme et paisible comme la dernière fois. Je songeais aux évènements passés silencieusement. Je ne m'étais pas assise ici par hasard. À la même place, seulement dans une posture différente et dans un autre état d'esprit. Pour mieux comprendre ce que je désirais vraiment, il me fallait revivre chaque émotions, chaque sensations déjà vécu. Et ceux dans le même lieu.

Les yeux toujours ouvert, je revoyais cette jeune femme passer la porte de ce grand bâtiment. Elle avançait sans crainte, esquivant aisément les obstacle et les danger de la vie quotidienne. Elle venait vers moi connaissant la route par cœur. Pas à pas, elle s'approchait, les paupières toujours fermées. Alors qu'elle se tenait tout juste à quelques centimètres de moi, j’espérais qu'elle change de trajectoire. Mais elle n'en fit rien. Je la voyais s'avancer et me traverser entièrement comme si je n'existais pas. Je n'avais pas bougé d'un pouce car je savais ce qui se passait. Et je connaissais la suite pour l'avoir vécu quelques jours auparavant.

Le cœur battant, je reconnaissais la jeune fille sortir à son tour du cadre de la porte. C'était moi, dans mon uniforme, portant sur mon épaule mon sac à bandoulière. Je m'observais, incrédule, suivre le chemin que la jeune aveugle m'avait tracé peu de temps avant. Cette jeune élève ne savait pas ce qui l'attendait mais, je le savais désormais. Et bien avant qu'elle ne pose son sac au sol, je me raidissais attendant le passage ou tout changerait pour elle. La voix de la première femme me parvenait aussi clairement qu'au premier jour. Je soufflais en l'entendant pour la deuxième fois prononcer mon vrai prénom. Le choc était toujours le même et pourtant je ne faisais que me remémorer. Tout venait de basculer.

Je visualisais mes souvenirs comme dans un rêve. Le décors était le même que celui où je me tenais actuellement. Ce petit jardin, cet arbre abritant un banc dur et froid. Je me savais là et en même temps ailleurs. Une sensation étrange en soi. C'était comme si je m'étais déconnecté de la réalité le temps de revivre cette journée. Et la seule chose qui me permettait de l'affirmer était les différences entre le monde réel et celui du souvenir. Alias et la moi de ce jour étaient terne, limite effacé mais, semblaient se mélanger à notre monde. Tout était si réel que j'aurais cru pouvoir une nouvelle fois toucher les mains de la jeune aveugle. Mais lorsque ma main s'enfonçait lentement dans la sienne, elle disparaissait peu à peu. À croire que la réalité reprenait ses droits sur le songe. Je quittais doucement cet espace temporel pour retrouver le monde auquel j'appartenais : le présent.

Il ne restait rien que la sensation de la pierre froide sous ma paume. Je caressais lentement la surface lisse du banc cherchant encore la moindre trace du passé. Le son de l'église retentissait dans mes oreilles et je ne cherchais pas à compter les coups pour savoir l'heure qu'il pouvait être. Je tournais la tête vers la porte que je n'avais eu de cesse d'observer. Je la voyais pivoter lentement sur ces gonds sentant mon cœur s'emballer à mesure qu'elle s'ouvrait. Je déglutissais péniblement lorsque je reconnu la silhouette de la secrétaire du Cercle. Le moment était donc venu.

S'il y avait bien une chose que je devais faire c'était belle et bien celle-là. Et je n'avais aucune envie de me détourner de mon chemin. J'inspirais pleinement commençant légèrement à me pencher en avant en fronçant les sourcils. C'est avec conviction et assurance que je me redressais, quittant mon siège, prête à mener un nouveau combat. Celui qui me mènerait sur de nouvelles ambitions, de nouveaux buts et idéaux mais surtout, une nouvelle vie. Je savais qu'une personne détenait la clef et elle se trouvait là. Dans l'enceinte de ce bâtiment qui symbolisait le désire de paix entre les peuples.

D'un pas assuré, j'avançais vers cet objectif que je m'étais fixé la veille. Dans ma chambre, enlacée dans mes couvertures à regarder le plafond, repensant à cette étrange journée. Elle était différente du jour où je l'avais rencontrée. Ce n'était ni la louve assassine prête à me tuer au coin de la rue, ni la jeune femme calme et posée après la bataille. Il n'y avait rien de comparable à celle que j'avais nommé Citrine. Sauf peut-être ses pupilles reconnaissables entre toutes malgré ses lunettes. Elle était une représentante du Cercle. Une chose que je n'aurais jamais crue probable, pas après ce que j'avais vu d'elle. La revoir et lui parler afin de comprendre ce qui m'échappait. C'était tout ce qui comptait pour moi désormais.

Un orage venait d'éclater au moment précis où je passais le seuil de l'entrée. La météo ne semblait pas jouer en ma faveur mais la chance était avec moi. Cette journée s'annonçait mémorable et il n'était pas bon de laisser un chien dehors. Le visage fermée, je m'appuyais sur le comptoir, retrouvant la secrétaire toujours concentrée sur son travail. La même posture et expression que la dernière fois. Je m'adressais à elle fermement dans le but de rencontrer « Ambre ». Sans même bouger, la femme me fusilla du regard comme si ce simple prénom l'avait énervé. D'un ton sec et froid, elle me demandait si j'avais rendez-vous. Je bougeais la tête en signe de négation. Un sourire malsain se formait sur ses lèvres lorsqu'elle me demandait de patienter juste à côté.

Je n'aimais pas son expression, elle ne me laissait présager rien de bon. C'est un peu frustré que je m'avançais vers le rang de chaise qu'elle m'avait prestement indiqué. Je n'avais pas envie de m’asseoir et encore moins de voir les heures défiler. J'avais déjà perdu mon début de matinée à le faire, ce n'était pas pour recommencer. Je voulais vivre le présent et connaître l'avenir. Mon avenir. Sur un coup de colère, je donnais un coup de pied dans le bas d'une chaise attirant par la même occasion les regards. J'aurais peut-être du m'y prendre autrement et m'assurer un entretien. Mais maintenant que j'étais là, ce n'était pas pour renoncer et rebrousser chemin.

D'un air dégoutté, je m'adossais au mur les bras croisées en soupirant bruyamment. La tempête faisait rage dehors et j'étais soulagée d'être à l’abri de l’averse. Le vent soufflait et la pluie s'abattait violemment sur les carreaux. On ne distinguait plus les bruits alentour, pas même le martèlement des talons sur le sol d'une dame pressée. Une femme aux cheveux d'un noir profond venait de me passer devant à vive allure. C'était elle, il n'y avait aucun doute. Dans un geste que je voulais rapide, je tentais de la retenir mais elle m'échappait sans me remarquer. Là où mon entreprise venait d'échouer, la secrétaire l'interpellait et la stoppait dans sa lancé. Et lorsqu'elle me montrait du doigt, je croisais de nouveau le regard d'or de la louve.

Désormais, je ne savais pas ce qui allait se passer, comment elle allait se comporter, ce qu'il allait advenir. Mais je savais que le destin était en marche et j'avançais vers lui sans peur. Le regard fixe et emplie de volonté, j'approchais pour faire face à celle qui me posait problème. Ce n'est qu'une fois à sa hauteur que je prenais le temps d'esquisser un sourire avant de m'adresser à elle d'une voix calme et confiante.


« Bonjour chère amie. J'aimerais discuter avec vous, si votre emploi du temps vous le permet. Et si vous voulez bien me l'accorder. »

Je savais que m'adresser à elle de cette façon était risqué mais l'enjeu en valait la chandelle.

Message par Invité Lun 24 Déc - 16:48

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Une belle journée s'était annoncé. Une belle journée qui, dans ce bureau sombre, venait de voler en éclat. L'ambiance de la petite pièce se voulait accueillante bien que quelque peu austère comme tous les bureaux publics bien souvent. Pourtant deux personnes l'alourdissaient mutuellement, se toisant comme deux fauves près à se tuer.
L'homme assis à son bureau toisait la nouvelle représentante comme l'on toise une vermine. Il avait les doigts croisées et posait sur le bureau mais l'on sentait son animosité dans son regard sombre. De l'autre coté de l'imposant meuble se tenait une femme en tailleur, debout comme prête à bondir sur sa proie. Son regard semblait aussi tranchant et glacial qu'une lame et ça, malgré ses tons de miel et d'or. Ses mains maintenait le rebords du bureau comme si elle se faisait violent pour ne pas tuer l'homme en face d'elle. Ses doigts craquaient sous la pression donné... à moins que ce ne fut le bois.


"Vous avons besoin de plus de fond afin d'assurer la sécurité."

"Les caisses sont vides. Le dernier raid des Rebelles et le poison dans la ville nous ont mis à sec, vous n'aurez rien !"

"Et comment je soutiens ceux que j’entraîne ?!? Comment je paie ceux qui vous défende !"

"Débrouillez vous ! Obtenez des résultats !"

Le bois craqua un peu plus et les prunelles de la louve se rétrécirent encore tandis qu'un grondement s'échappa de ses lèvres. L'homme tiqua mais maintenu sa position neutre. Il savait désormais que le moindre geste la ferait exploser. Après tout, il savait ce qu'elle était et il savait aussi ce qu'elle avait fait. Il la vit s'emparer de son pendentif en forme de lame et se le planta dans le poignet. La douleur réfréna sa mauvaise humeur sans pour autant la faire passer mais c'était déjà ça. Elle fit la grimace, retenant un cri de douleur, retirant l'objet argenté de la plaie. Puis fixa son collègue.

"Je me fous que les caisses soient vides. Si vous n'assumez pas les devoirs, du Cercle, vous vous protégerez le cul tout seul ! Mes hommes n'ont pas à risquer leur vie si vous ne faites rien pour eux !"

Sur ce elle se redressa, libérant enfin le bois grinçant de ses mains de fer et sortit, droite et fière. Elle fila de son pas claquant, son regard planté droit devant elle, remuant sa hargne contre cet enfoiré qu'elle aurait voulu étriper sur son bureau pour son inhumanité. Elle souffla et repoussa sa chevelure épaisse, marchant d'un pas sûr dans les couloirs, ses sens à fleur de peau à cause de sa colère. Elle connaissait les lieux et c'est sans mal qu'elle retrouva son bureau quand soudain sa secrétaire l'interpella. Amarra allait l'envoyer promener, sa mauvaise humeur n'étant toujours pas retomber quand cette dernière lui désigna une créature dans la salle d'attente. La louve fit volte face, agacée par ce contre temps et toisa l'importune d'un regard mauvais.
Sur le coup elle fut étonnée de la voir ici. Elle plissa des yeux se demandant la raison de sa présence en ces lieux, presque méfiante. Après tout les gens changent avec le temps et même si cette jeune femme était venu l'aidait, qui pouvait lui dire qu'aujourd'hui elle était aussi là pour ça ? Elle la laissa venir à elle et reconnu son odeur puis sa voix. Oui c'était bien cette fille qui l'avait sortie de sa folie. Son ton semblait être amical et le jeune femme en déduisit que sa secrétaire avait du faire le bouledogue, chassant au mieux ceux qui n'avaient pas de rendez-vous. La louve toisa l'Elémentaire d'une regard froid, son humeur ne s'étant toujours pas améliorer puis sans un mot à la jeune femme s'adressa à sa secrétaire :


"Emma, annulez mon rendez-vous avec le comité mais informez-leur que je passerais demain les voir pour parler de mon entretien avec le membre des finances. Je serais aussi indisponible pour les deux prochaines heures je pense. Veuillez apportez du café et de quoi me faire faire un pansement, j'ai du me calmer une nouvelle fois."


Les yeux de la jeune assistante se posèrent sur le poignet sanglant de la louve où un mouchoir en papier était posé et soupira en regardant sa patronne. Elle la connaissait bien et savait ses humeurs aussi violente que l'orage qui venait d'éclater. Elle se contenta d'ouvrir le bureau à la Louve du Cercle et fit signe à la lycéenne d'en faire de même puis les laissa seules, allant s'affairer à obéir aux exigences "d'Ambre".
La demoiselle à la chevelure de jais alla prendre place dans son fauteuil, faisant un signe distrait à la jeune femme de s’asseoir sur l'un des deux sièges en face d'elle tandis qu'elle rangeait la paperasse là où elle devait se trouver. elle consulta aussi d'un oeil rapide les derniers document que sa secrétaire avait du lui apportait lors de son absence puis porta enfin son regard sur la jeune femme et prit pour la première fois la parole.

"Je te pries de m'excuser de l'accueil, je ne suis pas dans mes bons jours. Le travail s'accumule et je perds patience. Cependant je peux bien trouver un peu de temps pour discuter avec toi surtout après ce que je te dois."

Elle croisa le regard de sang de la jeune femme, laissant les effluves de la belle lui prendre les narines. Toujours cette odeur de feu et d'autre chose. Un peu comme l'odeur de Locus, un autre Elémentaire. Cette demoiselle devait aussi être l'une des leurs...

"Bon j'ai entendu dire que tu avais rencontré Alias il y a peu. Donc j'imagine qu'elle a du te parler du Cercle et te guider donc si tu es là c'est que tu as fait un choix. Alors que puis-je pour toi... Djenna Lorka c'est ça ?"

Elle lui fit pour la première fois depuis leurs "retrouvailles" un sourire. Bon il était léger soit mais quand même, après qu'elle eut pratiquement péter un câble, il était rare qu'elle ne fasse un sourire si peu de temps après. Cependant elle en faisait un et son regard s'était quelque peu adouci.
Un léger toc-toc à la porte, coupa la discutions. Amarra lâcha un "oui?" et sa secrétaire se glissa dans la pièce, un plateau dans les main. Elle vit le poser dans le petit coin salon du bureau avant de venir vers Amarra, posant une bandelette sur la table en lui lançant un regard de reproche puis sortit sans un mot et en silence. Amarra se banda rapidement la main puis se leva, invitant Djenna à en faire de même pour aller prendre place dans des fauteuils épais puis en faisant de même avant de lui proposer du thé ou du café.

Message par Invité Sam 5 Jan - 7:33

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« Ambre », dans son magnifique tailleur, se tenait fièrement devant moi. Une tenue formelle rappelant les lieux où je me trouvais : Le Cercle. La classe et le sérieux ne gâchaient en rien son allure naturelle. Au contraire, elle m'était un peu plus en valeur ses prunelles jaune proche de cette pierre appelée topaze. Malgré la beauté de leur éclat, son regard était aussi froid et tranchant que la lame d'une guillotine passant sur votre nuque. Un frisson parcourait lentement mon échine lorsque j'essayais de maintenir son regard. J'avais l'impression que quelque chose d'invisible et de lourd venait m'oppresser, m'asphyxier. C'était comme cette fois-là, où je sentais sa main se resserrer doucement sur ma gorge. Je clignais des yeux et inspirais profondément pour chasser cette sensation de mal-aise espérant tout de même ne pas avoir mal agis. Je n'avais nullement l'envie de me battre une deuxième fois avec elle. Et encore moins ici dans ces lieux symbolisant la paix.

Je déglutissais péniblement le temps d'un court silence, me préparant au pire. Je sentais que ma venue était mal tombée et les traits de la louve, remplis d'animosité, ne me rassuraient pas. Alors que je m'attendais à ce qu'elle me saute saute à la gorge avec l'envie de tuer, elle s'adressa à sa secrétaire tout aussi froidement que paraissait être son humeur. Ma requête semblait être acceptée. Elle venait d'annuler des rendez-vous pour deux bonnes heures. Son agenda semblait lourd et bien chargé, de quoi peut-être expliquer son antipathie à mon égard. Je ne savais pas quoi répondre. Elle ne s'était pas adressée à moi mais prenait tout de même des dispositions pour un entretien sans rendez-vous. Je voulais la remercier mais sa secrétaire pressait le pas. Emma venait d'ouvrir le bureau de la louve et m'invitait à entrer alors qu'« Ambre » me montrait la marche.

Je sursautais lorsqu'un éclair frappa, m’incitant un peu plus à pénétrer dans l'antre de la lycanne. Je découvrais alors la pièce agréablement aménagé tandis qu'Emma refermait la porte derrière moi. Un petit salon était disposé juste à côté du bureau, ajoutant un peu de convivialité dans cette pièce. Mes yeux se baladaient de part et d'autre de ce lieu me rappelant l'ambiance studieuse d'une bibliothèque. La louve, assise dans un grand fauteuil, m'indiquait un siège en face d'elle. Je m’asseyais, plus pour ne pas la contrarier que par envie. Je ne lui avais toujours pas reparlé même si l'atmosphère tendue de tout à l'heure semblait s'être dissipée. Au moment même ou je voulais lui adresser la parole, elle s'excusait de son attitude. Je ne lui en voulais pas mais laissais échapper un soupire de soulagement avant de sourire bêtement.

Elle ne m'avait donc pas oublié. Pourtant, j'aurais cru n'être qu'une banale rencontre et c'est aussi pourquoi j'estimais qu'elle ne me devait rien. L'envie de la remercier pour son geste ne devenait que plus grande même si je ne comprenais pas pourquoi elle se sentait redevable. Je croisais les jambes et m'adossais à mon siège avant d'être surprise par ses dernières paroles. J'étais étonné de voir à quelle vitesse les choses se savaient ici et m'interrogeais sur qui avait bien pu livrer ces informations. Je ne pensais pas Alias comme telle mais si vraiment je venais à être représentante, il était normal qu'elle en fasse part à ses collègues. Néanmoins, la jeune femme à la chevelure ébène et au regard d'or ne savait pas tout et s'avançait un peu vite dans ses dires. Ce qui m'arrangeais dans un sens.

Mon visage stupéfait laissait place peu à peu à la satisfaction. C'était comme un jeu entre elle et moi. On s'était quittée en gardant chacune le secret sur notre identité et aujourd'hui, elle connaissait mon faux nom mais pour l'avoir retrouvé, j'avais aussi appris son prénom. Le hasard avait fait les choses en une amusante situation pour une fois. J'avais envie de rire pour le coup mais je me retenais de peur que mon geste soit mal pris. On toquait à la porte au même moment. C'était la secrétaire qui revenait un plateau à la main qu'elle déposait sur la table base du coin salon. Les mains libres, elle s'avançait vers la lycanne afin de lui déposer des bandages. Le regard qu'elle lui portait était plein de reproche et son silence accentuait encore plus cette sensation.

Le regard incrédule et sans un mot j'observais la louve soigner sa main ne comprenant pas ce qui s'était passé auparavant. Même si cela ne me regardais pas, je n'aimais pas vraiment ce que je supposais. À croire qu'« Ambre » avait pris la fâcheuse habitude de se blesser et que son assistance déplorait ses actes. Si tel était le cas, je ne pouvais que comprendre Emma. Mais je n'allais pas m'immiscer dans leurs affaires, je n'étais pas venue pour ça. Encore une fois prête à prendre la parole, je regardais la louve du Cercle se lever pour aller s'installer, plus aisément, là où avait été déposer de quoi prendre une boisson chaude. Je me levais à mon tour pour prendre place avec elle suite à son invitation. Je lui répondais gentiment prendre un thé, le café avait tendance à me rendre un peu plus enflammé que je ne pouvais l'être. Je préférais donc éviter ce dernier et ces fâcheux effets. Je la laissais préparer tranquillement les tasses le temps pour moi de m'adresser enfin à elle.


« Tout d'abord, je tiens à vous remercier de me recevoir. J'espère ne pas vous avoir contrainte à annuler des rendez-vous important. Ma visite est imprévue et je ne souhaite pas vous déranger pour si peu. Qui plus est, comme je vous l'avais dit la dernière fois, vous ne me devez rien. J'ai agi comme bon me semblait, rien de plus. »

Je marquais une pause pour la remercier lorsqu'elle avançait l'infusion vers moi. Je regardais alors rapidement l'eau ruisseler sur les vitres avant de reporter mon regard vers elle. Je n'avais pas l'intention d'user de son temps, elle avait certainement mieux à faire que de répondre au caprice et à la curiosité d'une étudiante.


« Pour votre accueil, je ne vous en veux pas. Nous avons tous nos jours avec et nos jours sans. En tout cas, les nouvelles vont vite. Je ne m'attendais pas à ce que vous soyez au courant pour ma rencontre avec la Recruteuse du Cercle. Mais vous vous méprenez. Je m’appelle bien Djenna Lorka mais je n'ai fais aucun choix. C'est d'ailleurs pour m'y aider que je suis venue vous voir. »

J'étais franche et sincère car je voulais aller droit au but sans pour autant omettre de détails. Je me penchais alors vers la tasse et posais mes mains autour comme pour me réchauffer. Les effluves des fleurs de jasmin emplissaient mes narines. Le thé que j'allais boire semblait exquis, autant par sa couleur que par ses arômes. Je reprenais après quelques minutes de silence le nez penché sur ma boisson.

« J'ai des questions à vous poser qui pourrait être personnel et je comprendrais que vous n'y répondiez pas. J'ai juste besoin de réponse sur certaines questions qui me tourmente. Pourquoi êtes-vous au Cercle ? »

Voilà, les choses sérieuses allaient sûrement commencer et ce n'était que la première de mes questions. Je gardais les autres pour plus tard et en fonction de ce qu'elle allait me répondre. Je redressais la tête chassant dans mon geste les quelques mèches qui me tombaient dans les yeux pour l'observer. J'allais peut-être entrer dans son intimité mais j’espérais qu'elle daigne répondre à mes interrogations et m'aide sur le chemin de ma décision future.

Message par Invité Ven 11 Jan - 18:27

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Amarra pensait sa blessure, ravalant la louve en elle et ses voix. Elle savait l'inquiétude qu'elle provoquait chez Emma mais cette dernière savait aussi les raisons de ses actions excessives. Quant on se sait un danger pour autrui, l'on préfère de loin se faire du mal que s'en prendre aux autres au risque de les tuer sans le vouloir. La représentante du Cercle connaissait le prix du meurtre et elle portait déjà assez de sang sur ses mains pour savoir que nul rédemption ne lui serait accordé. Mais ce n'était pas une raison pour continuer malgré tout.
Elle acheva de bander sa main puis invita la jeune Elémentaire à rejoindre le salon afin d'y boire quelque chose de chaud. La demoiselle préféra un thé et la louve lui fit un thé au jasmin. C'était une de ses amies qui lui avait fait découvrir et bien qu'elle n'était pas amatrice de thé, c'était un mélange qui lui plaisait et qu'elle aimait servir à ses visiteurs.

Tandis qu'elle préparait le thé, Djenna prit la parole, la remerciant à son tour de lui accorder un peu de son temps et Amarra lui dit simplement que ce n'était pas grand chose, la laissant ensuite poursuivre en déposant sa tasse devant elle. Elle lui fit alors part qu'en effet elle avait vu Alias mais elle contredit la jeune femme sur le fait qu'elle n'avait fait aucun choix. La lycanne se rendit alors compte qu'elle s'était mal exprimée mais elle laissa l'Elémentaire poursuivre, se contentant de boire une gorgée de café au lait brûlant, félicitant mentalement Emma pour son café toujours aussi exquis.


Elle observait l'étudiante à la chevelure de neige, se remémorant ses traits quelques peu flous depuis la dernière fois. Elle devait bien se l'avouer mais ce jour-là, Amarra n'était pas dans un état normal et hormis la rage, la douleur et le goût du sang, elle ne se souvenait pas de grand chose. Pourtant une chose était sûre, elle aimait bien cette jeune fille. Non pas parce qu'elle l'avait aidé, non... C'était juste qu'elle semblait toujours chercher quelque chose, une raison, une explication pour mieux comprendre et pour avancer.
Amarra se souvenait encore de sa question le jour où elle avait tué le malheureux couple. Ce « pourquoi ? » qu'elle avait posé alors que le sang recouvrait les pavés. Elle avait eu peur sûrement mais malgré tout elle avait cherché à comprendre, ce que peu de gens auraient voulu savoir. Et ce jour-là, la lycanne l'avait envoyé promener. Mais aujourd'hui elle savait qu'elle lui répondrait au mieux. Son regard devint plus pensif et profond quand la jeune femme lui posa la première question. Elle fixa Djenna dans les yeux, cherchant la raison de cette question puis dévia finalement sur la fenêtre derrière son bureau où la pluie s'abattait tandis que des éclairs zébraient le ciel dont le son leur parvenait à peine au vue de l'épaisseur des murs et des vitres.
Les souvenirs revenaient peu à peu dans l'esprit de la libraire. Au son ténu de la pluie et des éclairs, son regard se perdait tandis que c'est d'une voix douce qu'elle commença à raconter la raison qui faisait qu'elle se tenait ici aujourd'hui :

« J'ai perdu mon époux un jour de pluie comme celui-ci. Rien ne me prédestinait à être ce que je suis. Il est mort d'un accident de voiture. J'ai perdu ma famille ce jour-là et l'espoir même d'en créer une.... J'ai continué à vivre malgré tout. Je voulais continuer à vivre pour lui et dans son souvenir aussi. J'ai repris son affaire et je l'ai fait prospérer. »

Pourquoi remontait-elle si loin dans le passé ? Elle-même l'ignorait. Peut être était-ce de là que tout venait. Après tout avant d'être membre du Cercle, elle était libraire. Avant d'être louve, elle avait été femme. Oui elle avait été une humaine avec des rêves et des désirs... Mais aujourd'hui qu'en était-il de tout ça ? Sans réellement connaître la réponse elle poursuivit :

« Mais le destin m'a fait croiser la route d'un lycan qui cherchait une proie. Pourquoi moi ? Pourquoi ne pas m'avoir tué ? Je l'ignore encore aujourd'hui et je crois que le jour de ma mort je ne le saurais toujours pas. Mais je suis devenue une lycanne. Une louve noire. J'ai alors rencontré des gens foncièrement bons qui malgré ma lycanthropie, ne m'ont ni jugée, ni chassée. J'étais acceptée. J'étais heureuse. »

Un sourire apparut sur ses lèvres quand elle se rappela ses gens qui l'avaient soutenue : Clémentine, Calions, Alyssa, Layken... Elle aurait tant voulu leur dire à quel point elle leur devait tout. Elle aurait voulu les remercier, les aider et surtout... surtout elle aurait voulu les sauver. Son sourire disparut et son regard devint plus sombre.

« Ils sont tous morts. Ils étaient un peu comme ma famille mais les jours sombres et le mal qui est venu à ce moment-là les a emportés comme autant de feuille mortes. J'ai perdu une nouvelle fois ceux que j'aimais. Je... J'aurais tant voulu les sauver. Mais personne ne pouvait rien et malgré mes efforts, je n'ai rien pu faire si ce n'est subir une nouvelle malédiction au delà du loup. »

Amarra posa sa main sur son chemisier là où, caché sous le tissu se trouvait le cœur de son mal. Elle posa les yeux sur Djenna, ses sentiments disparaissant peu à peu derrière son masque froid alors qu'elle achevait son récit.

« Je suis devenu membre du Cercle pour protéger ceux qui en ont besoin. Pour défendre tout ceux qui ne peuvent le faire et ça, qu'ils soient humains, hybride, lycan, vampire et que sait-je encore... Je ne veux pas qu'une personne perde ce que j'ai perdu. Au fond je n'ai plus rien à perdre, l'on m'a tout prit alors vaut mieux que ce soit moi qui risque ma vie plutôt qu'un autre. Voilà peut être la raison qui fait que je suis ici aujourd'hui Mlle Lorka. »

La louve se tut, son regard désormais froid. Elle porta la tasse à ses lèvres et but lentement en fermant les paupières. Elle chassa les sentiments qui l'envahissaient comme à chaque fois qu'elle se rappelait son passé. Elle avait des regrets, des remords et une peine indicible et pourtant... Chaque jour elle se levait, chaque jour elle avançait pour un seul but. Elle venait de se souvenir du pourquoi de ce but. Mais elle savait aussi que pour l'atteindre ses sentiments ne devaient en aucun cas intervenir. Elle reposa la tasse, désormais sereine puis regarda la demoiselle et demanda d'une voix calme :

« Et vous, pourquoi êtes-vous là aujourd'hui et que voulez-vous réellement faire de votre vie ? »

Message par Invité Lun 21 Jan - 21:23

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Mes mains toujours collées à la tasse maintenaient la température du thé que je n'avais toujours pas touché. Je n'avais pas réellement soif, du moins, pas dans le sens de m'hydrater. Mon envie de savoir et surtout de comprendre était bien trop grande. J'éprouvais le besoin d'en apprendre plus sur ceux qui m'entouraient. Connaître leurs motivations mais aussi leurs choix et jugement sur les êtres qu'ils choisissaient. Ambre était devenue le sujet de mes interrogations le jour ou je l'ai revu dans l'amphithéâtre. Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur le choix du Cercle d'avoir parmi eux une créature si... sauvage et dangereuse. Il m'avait pourtant semblé qu'ils prônaient la paix... Quelque chose m'échappait dans tout ça, je le savais, je le sentais. Je devais comprendre le pourquoi du comment pour avancer sur le chemin de la vérité. Il était simple de supposer et de juger dans pareil situation mais je ne me contenterais pas de si peu et si imprécis. Je voulais le vrai fond des choses car mon choix ne se reposerait pas que sur mes envies. Je prendrais en compte le maximum de facteur pour décider d'un avenir encore incertain.

J'avais posé ma toute première question et j'attendais patiemment que la représentante des Lycans daigne me répondre. Elle me fixait un moment pour je ne sais quelle raison avant de détourner son regard vers la fenêtre de son bureau. Quelques flashs éclairaient son visage pensif et lointain. Elle semblait partir dans de long et ancien songe enfoui dans le fond de sa mémoire. Je me demandais alors l'âge qu'elle pouvait avoir aujourd'hui. Elle ne semblait pas vieille mais à la voir penser ainsi j'osais me poser la question. Après quelques minutes, elle me racontait d'une voix douce son histoire, son passé. Je l'écoutais silencieuse et attentive, buvant chacune de ses paroles. Je découvrais peu à peu sa triste vie. Mon cœur se serait devant autant de malheur n'osant imaginer la douleur qu'elle avait pu endurer et traverser. Je savais ce qu'était perdre une famille, un ami, un proche... Mais je m'intimais être bien loin encore de la douleur de perdre sa moitié et des désirs de fonder une famille bien à soi.

Je reportais mon regard vers ma tasse ne souhaitant pas que mon visage trahisse les sentiments qui me traversaient. J'étais peinée de l'apprendre et d'avoir posé une question qui pouvait ramener autant de choses dans le cœur des autres. Elle vivait pour celui qu'elle avait perdu, chérissant son souvenir malgré les épreuves. La tête toujours orientée à l'opposer de la sienne, je songeais à Locus. Il n'était plus qu'un souvenir lui aussi. Ambre poursuivait son récit, enchaînant les malheurs de sa pauvre vie. Je découvrais alors qu'avant d'être une louve, elle avait été une femme. Une transformation qu'elle ne comprenait pas et ne comprendrait jamais. J'esquissais alors un léger sourire lorsqu'elle m'avoua avoir rencontré des gens foncièrement différent. Des êtres qui ne jugeaient pas de votre personne et de ce que vous avez pu faire. J'en avais rencontré moi-aussi, il y a peu... Eleonor... Natsume... Néro... Ils ne savaient peut-être pas tout de moi mais avaient été là pour moi ou le sont peut-être encore. Eux non plus ne portaient pas de jugement sur ce que je pouvais être... Une race à part des autres... Une entité tantôt violente et dangereuse, tantôt gentille et tendre.

Mes souvenirs se mélangeaient peu à peu aux siens étrangement. À croire que nos chemins, même différent, se rapprochaient sur bien des plans... Ambre aussi aurait voulu sauver mais au lieu de ça, elle en avait payé plus que le prix. Mes prunelles rouges s'étaient reposées sur la louve qui m'indiquait la pierre cacher sous son chemisier. Mon corps se couvrait de frisson incontrôlable. Je me rappelais avoir touché cette larme d'Apache ce soir là... Une malédiction comme elle disait... C'était peu en dire à mon goût, au vu de ce que celle-ci renfermait. Une nouvelle sensation m'envahissait peu à peu. À la façon d'un serpent s'enroulant doucement autour de vous jusqu'à vous recouvrir et vous étouffer. J'étais dégoutté. Non pas de ce que pouvait être cette femme mais de la vie. Des gens connaissaient le bonheur sans jamais se soucier du lendemain alors que d'autre se battaient sans relâche malgré leur souffrance et malheur. Une véritable injustice qui me donnait presque la nausée. La colère reprenait peu à peu le dessus et je ne faisais plus attention à ce que je faisais. Ma tasse chauffait de plus en plus dans mes mains. Mon thé se dénaturait et perdait tous ses arômes en s'évaporant de plus en plus rapidement. Le bruit qui s'en échappait rappelait le sifflement d'une bouilloire et m'alertait enfin de mon état.

J'écartais mes mains brusquement et m'éloignais un peu plus de la table base en me reculant dans le sofa. Je devais me calmer même si tout ça m'énervais bien plus qu'autre chose. Je portais mon attention sur la fin de l'histoire et sur les motivations de la lycanne. Elle voulait les protéger tous du malheur qu'elle avait vécu. Épargner les habitants aux mieux en les aidant. Ma rage revenait au moment ou elle ne souhaitait pas que d'autre connaisse la douleur de perdre un être cher. Le désir de lui cracher à la figure qu'elle avait échoué me brûlait les lèvres. Mais qui étais-je pour la juger ? Après tout, personne ne peux être partout à la fois. J'avais moi-même échoué pour sauver mon ami. Je soupirais, ravalant mon animosité avant de porter un regard admiratif envers la louve alors qu'elle buvait son café crème. Elle avait un bon fond et ce malgré le monstre qu'elle pouvait être. Je pouvais enfin comprendre pourquoi le Cercle l'avait choisi et je me félicitais de ne pas m'être arrêtée à mon jugement. En avoir appris un peu plus sur elle m'aura été bénéfique et je ne la regarderais désormais plus comme avant.

Certaines de mes interrogations disparaissaient, c'était une bonne chose. Moins de questions amenaient aussi moins de tourment. J'approchais doucement mais sûrement vers la solution. Le Cercle avait reprit sa place de protecteur du peuple. Mes doutes à l’égard des représentants s'étaient évaporé comme le liquide de ma tasse. J’espérais tout de même que les autres membres avaient le même fond que cette femme. Si tel était le cas, être de leur côté, les aider et les défendre dans leur lutte serait un plaisir. Mon esprit était ailleurs et déjà pas mal de choses s'imbriquaient dans ma tête. Je me remémorais chaque rencontres, chaque souvenirs et envies pour trouver peu à peu mon chemin. Locus m'avait apporté le désir de défendre les miens. Eleonor, Natsume et cette femme aux cheveux bleues m'avaient montré que qui que nous sommes, on méritait de vivre. Néro me soutenait de ma lutte contre moi-même. En rencontrant Alias, mon espoir de voir mon ambition se réaliser grandissait. Aujourd'hui, c'était au tour d'Ambre de m'apporter quelque chose de plus. Elle m'avait permis de voir les choses sous un autre angle. J'aurais au moins compris que Cercle nous prenait tel que nous étions. Monstre ou pas, notre désir seul comptait.

Je prenais encore le temps de la réflexion en me questionnant moi-même. Le risque de se faire tuer et de mourir pour défendre un peuple était louable. Cette jeune femme n'avait pas peur de la mort, puisque pour elle rien de la retenait. Elle n'avait plus rien à perdre en sommes mais qu'en était-il pour moi ? J'avais une famille quelque part et je me savais prête à mourir pour eux mais qu'en penseraient-ils ? Si je mettais ma vie en jeu pour eux, ne devrais-je pas en faire autant pour les autres ? Ma dette de vie ne s'arrêtait qu'à quelques personnes mais ne pourrait-elle pas s'étendre à leur race ? J'étais étudiante, si j'acceptais d'entrer au Cercle, qu'aurais-je à faire ? Devrais-je abandonner mes études pour me retrouver avec un agenda aussi bien remplie que celui de la louve ? En avançant, on se retirait des charges mais on s'en rajoutait aussi. Il y avait encore pas mal de questions malgré tout et lourd était le choix que je prendrais. La route était encore bien longue sur le chemin tortueux de la destiné.

Je sortais de ma réflexions lorsque la représentante des lycans m’interrogeait sur ma venue et mon désir de vie futur. Des questions qui me laissaient douteuse et hésitante un long moment. Je ne savais pas vraiment quoi répondre exactement. Pour moi, ma venue était avant tout pour m'éclairer sur pourquoi le Cercle avait accepté une tueuse à une place aussi haute. Je voulais aussi comprendre qui elle pouvait être. J'avais eu mes réponses mais ça ne me disais pas ce que je souhaitais faire plus tard. En cherchant un peu, je trouvais quelques réponses que je ne tardais pas à lui énoncer le sourire aux lèvres.


« Si je suis venu c'est avant tout pour comprendre et trouver les réponses à mes questions. Avoir d'autres points de vue pour avancer. Ce qui est en partie fait. Pour ce qui est de ma vie, je n'y ai pas vraiment réfléchi. À dire vrai, je n'ai pas de véritables ambitions ou perspective d'avenir. En dehors de trouver et protéger mes semblables, je n'ai rien. Je pense qu'aujourd'hui un nouveau chemin s'ouvre à moi. Suis-je à la hauteur et capable de le prendre, j'en doute encore. Et, j'aimerais avoir l'avis des miens sur une telle décision. »

Je regardais Ambre dubitativement. Je ne comprenais pas pourquoi elle se préoccupait de mon avenir. Même si elle était bien vaillante, je ne voyais pas ce que ma personne pouvait lui incomber.


« Navrée de ne pas pouvoir encore vous donner de réponse. Sachez que je ne dirais rien de ce que vous m'avez conté sur vous. Et que je déplore vos pertes et votre souffrance. Vous êtes honorable et je penses qu'il serait regrettable que vous nous quittiez. »

J'appréciais vraiment cette femme. Il fallait aller au delà de ces airs froids et meurtrier pour admirer l'âme qui s'y cachait. Un cœur aimant dévoué aux autres peu importe les épreuves et difficultés. J'esquissais un léger sourire avant de changer un peu de sujet lorsque mes pupilles tombèrent sur les tasses. J'étais gênée pour le coup et ça se voyait certainement.

« Je... Excusez moi pour le thé... J'ai manqué de contrôle... Mais sans même l'avoir goutté, je suis sûre qu'il était bon. Je me contenterais de son parfum et de sa couleur. Mes compliments tout de même pour votre amie. »

Je ne savais pas quoi ajouter ni quoi faire exactement. Mon embarras avait raison de moi en me laissant coi sur le canapé.

Message par Invité Dim 24 Fév - 16:02

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La jeune louve venait de compter son histoire. Elle avait parlé de ce qu'elle avait vécu pour la première fois depuis bien longtemps. Je ne sais pas comment elle s'est sentie. Elle semblait perdue dans ses souvenirs, au delà de ce monde. Elle aurait presque pu paraître fragile mais ce n'était plus dans ses habitudes. Elle avait appris à endurer, à encaisser et à avancer. Mais je me demande s'il ne resterait pas un peu de cette humaine douce et aimante derrière cette façade. Quant son regard se pose sur une personne dont elle désire prendre la charge ou sur qui elle veut veiller, je crois que c'est un peu de l'ancienne Amarra qui renaît.
La louve, la pierre et les souffrances subis. Tout ce qu'on vit, tout ce qu'on prend dans la figure ne nous change jamais complètement je pense. Et malgré toute la dureté et la force de caractère de cette femme aux yeux d'or, je crois qu'elle est restée la même : une enfant perdue qui cherche une famille. C'est étrange le désir et la franchise de conter son histoire sans faux semblant qui l'ont étreinte, elle qui se protège tant. Appréciait-elle donc cette jeune créature au point de se dévoiler en partie ? Surement. Après tout son interlocutrice avait ce petit quelque chose qui pouvait faire qu' Amarra se batte pour elle. L'éclat dans ses yeux ou juste le fait qu'elle lui doive beaucoup, Djenna l'ayant couverte sur ses deux meurtres. Elle écoutait la jeune fille parler puis reprit la parole à son tour.


"Il n'y point d'honneur dans ma vie. L'honneur est une notion floue qu'on se donne. Je n'y prête pas d'intérêt. Je fais seulement ce qui me semble juste et parfois, comme toute créature, j'échoue et j'agis mal. Un jour je vais payer pour tout ça et j'accepterais de payer mais en attendant je continue de faire ce qui me semble juste à mes yeux.
Quand au thé, ne vous en faites pas, ma secrétaire est incroyable et ne vous en voudra pas."


La lycane se leva après avoir fini rapidement son café. Elle regarda la jeune femme, la jugeant surement de ses prunelles d'ambre puis lui proposa alors de lui faire visiter les lieux. Elle ouvrit la porte et l'invita à sortir. Si la belle acceptait, Amarra comptais lui faire voir les locaux, plus en profondeur, et pourquoi pas continuer une discussion sur les origines de Djenna. Car après tout, connaitre le passé de quelqu'un c'est parfois aussi anticiper ses désirs à venir...

Spoiler:

Message par Invité Jeu 30 Mai - 16:34

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J'étais restée là, immobile, sur le canapé, ne sachant pas quoi ajouté ni dire alors que je venais d'avouer à « Ambre » qu'en fin de compte, je vivais sans réel but ni objectif. En dehors bien sûr de cette récente ambition d'aider les miens, il n'y avait rien auquel j'aspirais vraiment. Je n'avais pas de perspective d'avenir, j'avais suivi mes études sur ce qui me plaisait le plus : les sciences. Et même dans cette branche dite difficile, je n'envisageais pas de métier particulier. Je me contentais de passer mes diplômes sans me soucier du futur. C'était un peu comme si je savais l'avenir m'offrirait quelque chose quoi que je fasse. Un destin déjà tracé en somme.

Je songeais à Alias pour le coup car certaines de ses paroles en revinrent en tête comme des échos à mes pensées. Elle m'estimait capable de réaliser ce vœux qui m'est si cher. Bien évidement, pour y arriver, il me faudrait faire un choix. Était-ce donc ça ma destinée ? Devenir membre à part entière du Cercle afin de protéger ceux que j'aime et peut-être même plus ? C'était peut-être ça qu'entendait la Recruteuse par « 
les sauver tous ». Qu'au fond, je ne m'arrêterais pas à mes semblable mais à la volonté d'un peuple rempli de race diverse et varier. Entretenir un désir de paix et d'harmonie entre tous.

Je fermais les yeux un instant et respirais profondément. La sensation d'avoir enfin trouvé la solution, d'être apaisée au plus profond de mon être m'envahissait. Mes émotions semblaient calmes et claires tandis que tout dans ma tête devenait limpide. Je n'avais encore jamais éprouvé cette sensation avant. Pas même lorsque je suis née ou arrivée en ville avec cette fausse identité. Je venais enfin de trouver ma place et savais pourquoi j'existais. C'était comme renaître d'entre les cendres grâce à un nouveau souffle porté sur les braises. Reprendre une vie plus ardente et flamboyante encore mais avec un sens cette fois.

Je rouvris les yeux lorsque la lycanne reprit la parole. Mon sentiment de bien-être et de légèreté venait de me quitter. Entendre « Ambre » me contester ainsi me chagrinait. L'amertume de ses mots me peinaient vraiment. Certes, elle avait commis des choses horribles qui méritaient d'être puni mais au fond, je savais qu'elle n'y était pour rien. Qu'elle agissait pour le bien des autres avant le sien. Je n'avais pas envie qu'on lui en rajoute plus sur le dos. Mon regard se porta inconsciemment sur son bandage et je n'arrivais pas à m'empêcher de penser qu'elle se punissait bien assez. Maudire qui on était par manque de contrôle sur nous-même... Je ne pouvais que comprendre ses paroles qui me rappelaient ce que j'étais vraiment.

Je ravalais ma peine à son égard espérant pouvoir à nouveau la protéger comme ce soir-là. La couvrir et l'aider même si c'était mal. J'estimais qu'elle ne méritait pas de se prendre des coups mais au contraire, d'être soutenue elle aussi. Comme Néro, mon professeur, je la soutiendrais comme je pourrais même si je dois à nouveau effacer les cadavres et les preuves de sa culpabilité. Mon regard sur elle avait complètement changé depuis que je l'avais rencontré. Et aujourd'hui, en cet instant, je ne regrettais rien en mes choix et ce que j'allais faire.

Un bref silence s'imposa alors qu'elle finissait sa tasse avant de se lever. Son regard se posait sur moi et je sentais comme un malaise m'envahir. J'esquissais un sourire gêné avant de détourner le regard maladroitement quand sa proposition m'interpella. Je fronçais les sourcils un instant, ne comprenant pas pourquoi elle désirait me faire visiter les locaux. Avait-elle compris que j'avais, quelques minutes plus tôt, fait le choix de les rejoindre ?

Je laissais mon interrogation en suspend pour me lever et m'approcher d'elle avant de lui répondre gentiment que ce serait avec plaisir. Je sortis donc du bureau pour me retrouver de nouveau face à la secrétaire. Celle-ci me dévisagea un moment avant de se remettre à son travail. Le silence et le calme de la pièce m'étonnait étrangement. Je tournais la tête vers la porte d'entrée toujours ouverte et je constatais que la pluie avait cesser. Les nuages ne semblaient pas être parti pour autant au vu du manque cruel de luminosité. Néanmoins je m'en réjouissais. Si nous avions à aller dehors, nous éviterions la saucé et j'espérais déjà que lors de mon dépars, la pluie et l'orage ne reparaissent pas.

J'attendais que la louve ferme la porte pour la suivre dans ce lieu qui me deviendrait commun. Après nous être suffisamment éloignée du bureau, je me tournais vers Ambre pour lui demander gentiment.


« Pardon mais pourquoi cette visite si soudaine ? Vous... Vous attendez quelques choses de moi ? »

Je savais ma question maladroite mais en même temps, je voulais savoir pourquoi elle m'invitait dans un lieu si privé. Me faisait-elle suffisamment confiance pour agir ainsi ?


Spoiler:

Message par Invité Mer 12 Juin - 13:10

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Amarra avait parlé d'elle, elle s'était ouverte avec ce côté franc qui lui collait bien souvent à la peau. Elle ne faisait pas dans les détails et beaucoup la jugeait dure et intransigeante, presque dénué de coeur. Pourtant elle en possédait un comme tout le monde. Mais contrairement à certains, notre louve n'avait pas la chance d'avoir ceux qu'elle aime près d'elle. Elle n'avait pas la conviction que ces gens auxquels elle accordait patience et dévouement seraient toujours en vie. Elle avait perdu une partie de son espoir et bien que cela la rendait dure, elle gardait au fond d'elle un coeur toujours aussi tendre. Elle appréciait la jeune femme face à elle. C'était un d'elle à une époque lointaine. Elle semblait hésiter malgré peut être un désir inconscient qui expliquait sa présence ici. Mais le doute est le propre de l'homme. L'on avançait sans trop savoir où aller. On tâtonnait et on échafaudait des plans qui, parfois marchaient et parfois non. Mais l'homme est de nature curieuse et essaye malgré tout de continuer son chemin, sans cesse plus loin vers l'inconnu.


La louve se leva est proposa alors à la jeune femme d'aller marcher un peu en se disant que voir une petite partie des locaux serait fort intéressant pour elle. Dans un même temps elle prit quelques document destinés aux services de polices qu'elle gérait. Puis elle sortit, tenant la porte à la jeune femme. Notre jeune louve sembla alors changeait de masque en quittant l'intimité de son bureau. Son visage devint plus dur et son regard perdit le peu de douceur qu'il avait acquis lors de la conversation. Elles passèrent devant la secrétaire sans s'arrêter mais Amarra lui jeta un coup d'oeil et vit qu'elle regardait sa compagne. Cependant elle ne préféra rien dire et continua son chemin. Les deux femmes s'engagèrent alors dans les zones ouvertes au public bien que rarement visité par ses derniers car c'est qu'il y avait la plus grosse partie administrative pour le bon fonctionnement de la ville. 


Elles marchaient d'un pas calme mais malgré tout la louve dégageait une aura presque austère et distante comme si rien de ce monde ne l'atteignait. Ses talons résonnaient au rythme de ses pas et il s'échappait de sa démarche un quelque chose d'animal qui pouvait mettre mal à l'aise. 
Cependant cela n'empêcha pas sa compagne de prendre la parole, la questionnant alors sur ses intentions et sur la raison de son désir d'effectuer une telle visite. La louve ralentit le pas, souhaitant être côte à côte avec la jeune femme et un sourire passa sur son visage.

"Parce que vous m'avez dit vouloir protéger les vôtre et rien que pour cela, le Cercle est là pour vous. Peu de gens comprennent que nous sommes là pour protéger tout ceux qui souhaitent la paix et l'égalité des chances. Les humains ne sont pas du bétail tout comme les créatures ne sont pas dénué de coeur et de sentiments. Personne n'est blanc, personne n'est noir. Il faut comprendre autrui pour avancer. Le Cercle est aussi fait pour ça."

La jeune femme continuait de marcher mais cette fois plus doucement. Elle se tenait près de la jeune femme et elles passèrent alors devant une cours ouverte. Amarra s'arrêta, reconnaissant la petite femme entourée d'enfants. Il s'agissait de Alias. Elle était avec ses protégés qui discutaient tranquillement autour d'elle. Les gens riaient à ses côtés sous le petit abri à cause de la bruine toujours persistante mais qui semblait enfin laisser place à un ciel plus clément. Amarra fit un signe de salut au petit groupe qui venait de les voir puis poursuivit en continuant.

"Mon but n'est ps de forcer la main aux gens. Nous recrutons ceux qui le désirent et nous aidons ceux qui nous le demandent. Je vous fais visiter car vous avez un désir et bien que je ne vous force pas la main, je souhaite néanmoins que vous sachiez dans quoi vous plongez car pour moi vous avez tout d'une représentante."

Elle s'arrêta et fit face à la jeune femme. Son regard se posa dans celui de la jeune femme et semblait presque la sonder. Au fond Amarra pensait ses propos et ça, même si la jeune femme l'avait couverte et donc agi d'une manière inconsciente. Elle l'avait aidé malgré le risque d'y perdre peut être la vie. Amarra lui en était reconnaissante mais ce n'était pas ce sentiment qui orientait son choix. C'était aussi la certitude qu'elle était dévoué pour les siens mais pas seulement, sinon pourquoi l'aurait-elle aider ?

"Vous êtes une personne qui me semble intègre et sensible. Je sens que, comme moi, vous avez vécu des moments durs et difficile. Mais cela n'enlève rien au fait que vous avez un coeur. Comme nous tous. Malgré les peines, vous avancez et c'est aussi cela être membre du Cercle. Vous devrez avoir des épaules solides car beaucoup tenteront de vous renvoyer là d'où vous venez : à la poussière."

Elle marqua une pause, laissant ses mots pénétrer la jeune femme. Elle ne voulait pas lui cacher de choses. Elle préférait dire son avis sur ce qu'elle voyait pour l'élémentaire tout comme elle voulait aussi la mettre en garde de la difficulté d'être l'un des gardien du Cercle. Il était autant là pour travailler que pour aussi représenter la cohésion de tous les peuples. Et c'était cette image que beaucoup voulait détruire.  Car en tuant un membre du Cercle, l'on menaçait aussi tout un peuple par ce geste. Ça revenait à dire "aujourd'hui votre chef et demain ce sera vous !". Mais pourtant malgré les risques on prouvait aussi que la paix était possible. 

"C'est un métier dur et qui rapporte peu. Beaucoup de gens travaillent mais aussi ailleurs. De rares personnes sont prise à plein temps mais l'on garde toujours des places pour ceux qui veulent."

Elle regardait la jeune femme puis reprit sa marche jusqu'au bureau de son collègue. Là elle lui donna les document puis poursuivit. Elle expliqua à la jeune femme qu'elle était dans la section administrative ouverte au public. Ici était géré les tâches comme l'entretien de la ville, de ses rues et de ses monuments. Il y avait aussi les tâches propre à toute mairie. L'Avventura était une ville importante et de ce fait le cercle regroupait beaucoup de chose. Il y avait le tribunal, la mairie, un centre de refuge géré par Alias ou même un centre de police et de personnels formé à se défendre contre les créatures.
Amarra marchait lui montrant les locaux et expliquant ce qu'elle avait appris des mois auparavant. Elle essayait de se rappeler de tout et fournissait le maximum d'informations à l'intention de la jeune femme. La partie qui lui sembla la moins ardue fut celle consacrer aux défenses de la ville Car c'était celle qui la concernait personnellement. Mais étant l'une des rares membres actives elle avait quand même pas mal de données en tête et elle espérait ne pas trop en fournir à Djenna.

Message par Invité Sam 22 Juin - 20:22

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Ambre venait de fermer son bureau et déjà je sentais que quelque chose avait changé. Je ne savais pas si c'était dû au fait que la secrétaire était là ou non. Ce n'est que lorsqu'elle m'indiquait la marche à suivre que je sentais comme une étrange sensation de malaise. Le claquement de ses talons faisait battre mon cœur rapidement. Je regardais la louve discrètement, m’intimant que je m'étais tout de même battue contre elle auparavant. Comment avais-je bien pu faire pour lutter contre elle alors que sa présence, sous forme humaine seulement, emballait mes émotions ? Je m'égarais quelque peu dans mes souvenirs tandis que nous avancions dans une zone remplie d'archive. 

Mon regard se perdait dans ses piles de dossiers tandis que je voguais dans ce souvenir de lutte. Je passais inconsciemment ma main sur mon cou avant de reporter mon regard sur mon interlocutrice. Elle avait ralentit le pas pour me répondre de façon plus intime je pense et encore, je n'en étais pas sûre. D'une oreille attentive, j'écoutais sa réponse. Je la trouvais juste et neutre mais surtout pleine de bons sens. Il y avait en ce monde une sorte de balance ou chaque plateau portait une part de bien et de mal. Chacun d'entre nous la faisait pencher d'un côté. Tantôt blanc, tantôt noir selon le choix de chacun mais tout avait une explication. 

En ce sens, je comprenais pleinement ce que la représentante des Lycans entendait par « [/color]Il faut comprendre autrui pour avancer. ». Encore une fois, si je n'avais pas cherché à la comprendre, je n'en serais pas là aujourd'hui. Nous avancions vers une petite cour d'où s'échappaient des cries d'enfants. Je fus surprise de revoir Alias entourée d'enfants heureux de vivre. En même temps, j'aurais du m'y attendre vu qu'elle vivait ici. J'aurais donc l'occasion de la revoir et lui donner la réponse que je lui avais promise. J'esquissais un sourire, heureuse et satisfaite de voir un tel spectacle. Le petit groupe semblait nous avoir remarqué et je ne pus m'empêcher d'observer la recruteuse, une paume sur le cœur souhaitant ardemment lui dire merci. Je n'en fis rien et suivis silencieusement Ambre.

En y repensant, je n'avais pas cessé de douter. De moi-même et des autres. Hors, quand je regardais cette femme aux yeux d'or, malgré mon malaise, je lui avais résisté. J'avais survécus à bien des épreuves depuis ma venue et ce, grâce à ma volonté. Était-ce ça la clef de la réussite ? Peut-être bien... Dans tous les cas, je venais de comprendre une nouvelle chose, je ne devais plus douter de moi. C'était ce qu'Alias m'avait dit, que j'étais capable d'accomplir mon souhait. Mes convictions changeaient peu à peu dans ma tête et les paroles de la louve me stoppèrent sur place. 

Mon regard était posé sur elle. La surprise était telle que je n'arrivais pas à sortir un seul mot de ma bouche. Elle aussi me faisait confiance et... croyait en moi et mes capacités, au point de me dire de tels mots. Nos pupilles se croisèrent un moment tandis que tout se chamboulait en moi. La représentante de Lycan me voyait comme une représentante... C'était beaucoup pour mon petit cœur qui se heurtait à plusieurs reprises contre ma cage thoracique. Le respect que je lui portais était grand et l'entendre m'avouer ces mots me touchaient profondément. J'étais honoré et déjà mes convictions s'affirmaient. Mon regard se durcit quelque peu, effaçant le doute et la peur de mon cœur. 

Les battements de mon cœur reprenaient un rythme normal et je soufflais doucement comme pour évacuer ce trop plein d'émotion que j'avais gardé. Un sourire limite malsain s'affichait sur mes lèvres lorsqu'elle me conseilla de garder les épaules solides pour ne pas retourner à la poussière. J'avais envie de lui dire que généralement, c'était moi qui les réduisaient en cendre... mais je gardais le silence, l'écoutant et la suivant où elle désirait me mener.

Je la laissais ainsi parler, en apprenant un peu plus sur le Cercle et ses fonctionnements. Je sentais bien que certains sujets abordés étaient plus détaillés, son domaine notamment. J'attendais le bon moment pour lui parler à mon tour. Lorsque l'occasion se présenta, je me plaçais volontairement devant elle pour lui faire face. Mes iris rouges fixaient le jaune de ses yeux avec conviction.

«Merci. Merci de m'avoir averti et pris le temps de m'expliquer tout ceci mais, ma décision est prise. Je serai honorée de travailler à vos côtés et de réaliser mon vœux.»

Je marquais une pause avant de reprendre en baissant légèrement les yeux.

«Sachez que vous ne m'avez pas forcé. Mon choix était fait depuis notre entrevus mais que vous n'avez fait que la conforter. L'adversité fait partie de la vie et du lot quotidien de chacun d'entre nous à plus ou moins grande échelle. Le passé nous a forgé pour affronter le présent et l'avenir. Je sais que le chemin est long pour maintenir cette paix si fragile mais je me battrais avec vous pour la préserver coûte que coûte.»

Je lui tendais la main comme pour les accords de marché entre personne sans vraiment savoir si c'était l'attitude adéquat à avoir. 

«Si votre proposition tient encore, j'accepte de devenir Représentante.»

Je ne connaissais pas les coutumes d'intégration ni même s'il y avait des papiers à signer ou quoi que ce soit d'autre... Néanmoins, si elle acceptait, j’espérais qu'elle me guide pour les premiers pas. Si elle refusait, elle saurait au moins dans qu'elle camp je me trouvais. Au fond, je savais où j'allais et vers quoi l'avenir me guiderait.

Message par Invité Dim 30 Juin - 13:05

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L'échange avait évolué entre elle deux. Amarra n'avait pas compris l'acte de l'élémentaire le jour de leur première rencontre. Et aujourd'hui elle l'a voyait à nouveau. Elle se sentait redevable mais aussi parfois mal à l'aise vis-à-vis de la jeune femme. La louve avait ses crises de démence et ce sentiment lui donnait parfois la sensation de ne pas être capable d'accomplir son rêve, celui de conserver une paix durable. Car s'il faut maintenir la paix, elle même se devait d'agir avec la correction qu'elle demandait aux autres. Mais parfois la jeune louve se demandait si elle e était réellement capable...

Pourtant elle s'accrochait à son rêve elle aussi. Elle ne voulait plus perdre de gens cher à son coeur. La jeune élémentaire pensait-elle la même chose ? Qu'avait-elle vécue pour sauver Amarra de la prison ce soir-là ? Au fond la brune hésitait à le lui demander et savait qu'elle ne le ferait pas. On ne demande pas ce genre de chose.
Elle continuait de marcher, parlant à Djenna sans trop remarquer ses états émotionnels, le regard plongé devant elle. Mais quand la jeune femme lui fit face pour lui répondre, la jeune louve vit alors la détermination dans son regard et ne put que sourire. Elle était heureuse de voir un tel éclat en elle et quand elle lui répondit la lycane sentit qu'aujourd'hui le Cercle venait de prendre une femme qui serait capable de grandes choses.

Djenna n'était pas une femme ordinaire. Elle semblait disposé à ouvrir son coeur autant qu'à être ferme et dure quand il le faudrait. Elle semblait aussi moins encline qu'Amarra à laisser ses états d'âme la dominer, enfin c'était le sentiment de la louve. Même si précédemment la jeune femme avait quand même vaporiser une tasse de thé. Mais le louve voulait aussi lui laisser sa chance comme elle l'avait fait. Après tout aider quelqu'un comme elle lors d'une crise, il en fallait une sacré dose de courage et de volonté...


La louve regarda la main que l'élémentaire lui tendait et la saisit comme pour la serrer. Mais au lieu de ça elle tira la jeune femme jusqu'à elle et la prit contre son coeur. Ce n'était pas un acte bénin loin de là. Depuis bien longtemps Amarra n'était pas une créature offrant son amitié comme l'on offre des fleurs. Pourtant ce geste était bien plus qu'un signe de bienvenue au sein du Cercle. C'était aussi celui que la louve se remettait en partie à sa nouvelle collègue mais aussi qu'elle serait là pour elle, quoiqu'il en coûte.

"Bienvenu parmi nous alors, Djenna."

Elle la libéra de son étreinte et lui fit un grand sourire, dévoilant ses dents claires et plissant même ses prunelles dorés. Un sourire franc et rayonnant comme elle en faisait peu. Elle était heureuse de savoir qu'une place était enfin occupée et elle était encore plus heureuse de savoir qu'elle était occupé par la jeune femme au cheveux de neige et au regard de braise.
Elle savait qu'elle avait encore des choses à montrer à la jeune élémentaire. Elle devait lui remettre l'un des badge permettant d'accéder à la salle du conseil du cercle ainsi que faire les démarches pour que la nouvelle recrue puisse s'intégrer au reste de l'équipe. Mais elle voulait savoir une chose :


"Au faite connaissez-vous une personne de confiance ? Car si vous le souhaitez, vous pouvez avoir un second pour vous assister. Il sera là pour vous remplacer et vous soutenir en cas de coup dur. Pour ma part j'en ai un qu'on a embauché pour moi mais si vous pouviez trouver une personne de confiance, ce sera peut être mieux je pense. Avez-vous d'autres questions sinon ?"

Car en effet le temps s'écoulait un peu vite et les deux heures avaient drôlement bien filées en effet. Amarra avait mangé sur son agenda mais cela n'était pas très grave, elle commençait à en avoir l'habitude. Elle n'aurait qu'à y faire des heures supplémentaires. Après tout elle n'était pas payée des masses mais on ne faisait pas ce travail pour l'argent sinon valait mieux arrêter.
Cependant elle préférait quitter la jeune élémentaire avec tout bien clair et net pour elle afin d'éviter les soucis à l'avenir. Elle lui demanda aussi ses coordonnées, lui disant qu'elle les donnerait à un de ses collègues afin qu'il lui fasse une visite plus profonde et appliqué de la base. Elle espérait aussi qu'il soit plus cohérent qu'elle dans ses explications. Elle envisageait de lui donner le meilleur guide qu'elle avait eut puis une fois tout expliqué, elle prit congé de la jeune femme et s'en retourna à ses activités.


Spoiler:

Message par Invité Lun 15 Juil - 0:56

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Le bras tendu dans le vide en direction d'Ambre, je me demandais s'il n'était pas préférable tout compte fait que je le retire discrètement. Mon acte pouvait être mal venue de ma part surtout que je ne connaissais absolument aucun des protocoles à suivre pour ce genre d'entrée. Je commençais à peine à replier le bout de mes doigts que le sourire de la louve m'arrêta net. J'étais là, haussant doucement les sourcils devant cette expression que je ne lui connaissais pas. Un étirement de ses lèvres qui me rassurait encore plus lorsqu'elle approchait son bras du mien.

Alors voilà qui allait être fait. J'allais devenir membre à part entière au Cercle m'intimais-je en esquissant un léger sourire. Pour la suite, je n'avais pas eu le temps de comprendre. Seule le choc et la surprise était des plus total. Je me rappelais encore son sourire et du contact de sa main, plus froide que la mienne avant de me sentir attirer d'un coup vers elle. À la façon d'un aimant attirant son opposée à se coller à lui. Coller ? Oui c'était tout à fait le mot. Je m'étais retrouvée ni une ni deux serrée contre la lycanne sans rien avoir demandé.

Ma tête, plutôt proche de son cœur et donc de sa poitrine me fit rougir de mal-aise. Mes yeux s'étaient écarquillés avant de dévier sur la gauche pour m'épargner plus de gène. Je savais ce qu'était un décolleté mais tout de même... Là... C'était déroutant, ni plus ni moins. Ambre pouvait tout à fait se rendre compte à quel point j'étais surprise de son geste. J'étais raide comme un piquet, incapable de bouger, comme statufier.

Lorsqu'elle me libéra enfin, j'étais restée dans la même position, ouvrant juste grand la bouche sous le choc. Les yeux bien ouvert observèrent de nouveau son sourire devenir plus large et plus chaleureux que jamais. Si les décollements de mâchoire étaient naturelles, je vous assure que je ne devais pas en être loin. Quelques mots tentèrent de sortir de ma bouche, en vain, ou plutôt ressemblait plus à un bégaiement qu'une phrase bien audible.

Constatant que ma posture et ma tête devaient paraître bien chaotique, je me redressais vivement, refermais ma bouche tout en faisant de même pour mes yeux avant d'amener mon poing fermer près de mes lèvres. Je faisais mine de tousser, les joues légèrement rosées, tentant vainement de paraître crédible devant la situation qu'elle m'avait fait vivre.

Je n'osais plus la regarder en face pour le coup et préférais porter mon regard ailleurs. J'écoutais néanmoins d'une oreille attentive ce qu'elle avait à me dire une dernière fois. Je prenais le temps de lui expliquer que je n'avais actuellement personne en qui confier cette place qu'être Second mais que j'allais prendre le temps d'y réfléchir. Pour le reste, je voyais bien qu'elle était pressé et ne souhaitait pas user plus de son temps. Je la laissais partir en la rassurant sur le fait que j'avais bien tout compris et que s'il y avait quoi que ce soit, je n'hésiterais pas à m'adresser au guide qu'elle m'enverrait.

J'entendais les talons claquer de plus en plus loin et osait enfin regarder dans sa direction. La créature, même de dos, continuait à me perturber. Je n'avais pas compris son geste si tendre pour une fois mais je m'estimais heureuse d'avoir eu, je pense, cet honneur. Étrangement, je voulais qu'elle soit digne de ce que j'allais faire désormais, afin qu'elle ne regrette pas ce geste. Un léger sourire se dessinait sur mon visage alors que je me redressais en bombant un peu la poitrine. J’expirais grandement avant de quitter les lieux d'un bon pas, tenant fermement dans ma main, le badge des membres du Cercle. Dorénavant, je ne serais plus tout à fait la même mais c'était bien, je me sentais bien.

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