Premier cours privé [PV Nariwen][ terminé]

Layken partit donc devant, pendant que je me laissais submerger par mon instinct elfique. J'étais ainsi plus silencieuse, plus... chasseuse. Je le suivais discrètement, prête a intervenir uniquement lorsqu'il le faudrait. Soudain, son tracé qui avait été au début un peu hésitant ce fit plus sur. Respirant à peine, je sentis tout de même ce qu'il l'avait attiré. Une odeur d'animal, un sanglier. Il grogna alors pour me l'indiquer, et je lui répondit par un bref hochement de menton. Je le suivis, attendant qu'il fasse les premiers assauts. Il se mit à sauter d'arbre en arbre. Marque totalement lycane, vu qu'aucun loup normal ne faisait ça. Mais cela ne me dérangeais pas du tout, et je fis de même. On fit par arriver en vue de notre proie. Layken me lança un dernier regard, et l'attaqua. Il s'agissait d'un énorme mâle. Précis, le loup sauta sur son dos, plantant ses crocs dans la nuque. La proie se débattit quelque seconde, puis s'immobilisa.

*Déjà ? Ils sont plus résistants d'habitude.*

Layken se releva, s'écartant un peu. Erreur. La bête n'attendait apparemment que ça et lui planta sa défense dans le flanc. Layken s'éloigna, et sa proie se mit en position pour le charger. C'était maintenant à mon tour d'intervenir. Je descendit de l'arbre, laissant au passage ma cape. Elle était gênant pour les combats en corps à corps. Je sortit mes deux épées et chargea la bestiole en première. Il fut un peu surpris de cette réaction, mais se reprit vite et fonça à son tour. Mais au dernier moment, je dérivais sur le côté. Je lui fis la même blessure qu'il avait fait à Layken, dans le même flanc. Mais au lieu d'avoir eu une défense plantée, il avait deux épées courtes. Heureusement qu'elles étaient bien affutées, car je ne savais si j'aurais pu percer le cuir de l'animal sans cela. Mais toujours est-il que cela mit un grand coup à l'animal, qui agonisait.

Je m'écartais de ma victime qui remuait toujours, et m'inclinais en direction de Layken. C'était à lui que revenait le coup fatal...

Layken abattit noblement la proie, luttant contre sa blessure. Il avait beau essayer de le cacher, cela se sentait. Il me dit que nous devions rentrer, tout en me remerciant d'une léchouille sur la joue. J'avais beau avoir l'habitude de ses comportements autrefois, les retrouver me faisait un peu bizarre. Mais j'allais très vite m'y habituer de nouveau. Layken retira mes armes du cadavre, et je les repris. Je ne les remis pas tout de suite dans leurs fourreaux, pour ne pas qu'elles les salissent. Layken partit avec le cadavre, mais il peinait. Je m'éclipsa discrètement, misant sur le fait qu'il s'occuperait plus de tenir debout. J'eus du mal à trouver ce que je cherchais, et j'eus même le temps d'essayer mes lames et les ranger. La forêt de montagnes était moins riche que l'autre. Mais je finis par trouver la plante qui m'intéressait. Je la cueillis et courus. Je devais rejoindre Layken au plus vite et pour cela, je me dirigeais à l'odeur. Le mélange de sang et de loup était unique au monde, et refaisait jaillir mes souvenirs. Mais ce n'était pas le moment de replonger dedans.

Je retrouvais très vite ce que je cherchais... Mais dans quel état ?

Quand je revins, Layken avait couvert sa plaie avec sa veste, la jetant sur l'épaule correspondante. Me voyant arriver, il commença à découper la viande. Crue, je l'adorais bien sur, mais seulement si c'était moi ou un ami qui l'avait chasser. Je ne faisais pas tant confiance au gens du commerce, à la façon dont il tue la bête, dont il la découpe. Mais cette viande-ci, je savais qu'elle allait être délicieuse. Mais avant tout, j'avais quelque chose à faire. Je retirais d'un coup la veste de Layken. Il l'avait nettoyé, cela se voyait, mais je voulais encore accélérer la guérison. Mes plantes, combiné à sa régénération naturelle allait rendre tout cela bien plus rapide. Je le regardais en fronçant un peu les sourcils :

"Rien ne sert de cacher tout ça, j'ai vu l'attaque Layken. Laisse moi te soigner, pour accélérer tout cela."

Je savais que les loups n'aimait pas trop qu'on les soigne, et le picotement du remède ne les aidait pas à aprécier cela. Mais c'était efficace. J'appliquais donc les herbes, après les avoir mâché. La consistance obtenue permettais d'adhérer à la peau, aux poils. Je lui mit donc le remède, puis pris le morceau de viande qu'il me tendait. Je l'attendis après pour manger, car après tout, c'était lui le chef de meute...

Layken se laissa faire. Comme beaucoup de loups, il avait du percevoir que de toute façon, il n'avait pas beaucoup le choix. Puis il me donna l'autorisation de manger. Je mangeais avec les doigt, mais plutôt proprement. J'avais eu du mal à m'y faire au début, mais maintenant, c'était une habitude que je ne perdrais jamais, et je le savais. Layken prit à son tour un bout de viande et commença à manger à la manière des lycans. Mais très vite, il sembla se reprendre. Il mangeait après plus doucement, en s'appliquant, sans en laisser tomber autant. Je sourie. Je me demandais où il avait put apprendre, ou comprendre cela, avant de me rappeler qu'il avait fait un tour chez Amarra hier soir. A tous les coups, elle lui avait appris quelques petits trucs. J'en étais heureuse, car cela allait drôlement m'aider.

Soudain, Layken dit une chose qu'il n'aurait jamais dû dire. Cette simple phrase me fit paniquer. Ma plus grande peur était ce sentiment. Je lâchais le bout de viande et me mit à trembler fortement. Mes yeux s'écarquillèrent, et mes sens se mirent en alerte. Il s'approcha ensuite, et son autre phrase fit redoubler ma peur. En deux bonds j'étais à dix mètres de lui. J'étais paniquée, incapable de résonner, incapable de comprendre que lui-même n'avait pas saisit le total sens de ces paroles. Je ne pouvais me maîtriser. Je tremblais de tous mes membres, telle une biche devant un loup, mais en pire encore.

"Ne.. dis... pas...ça."

C'est tout ce que j'arrivais à dire. Ma peur était trop forte, et je fis ce que n'importe quelle biche aurait fait : je fuis. Courant à travers les bois, je m'épuisais un maximum. Je ne connaissais que cette solution pour me calmer dans un tel cas. C'était vraiment déplorable, ais je ne pouvais y remédier. Dans quelques minutes, vu la vitesse à laquelle j'allais et la concentration que je mobilisais, je m'étalerais dans un arbre et m'endormirais... C'était la seule chose à faire.