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Message par Invité Dim 5 Déc - 13:31

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J'étais rentré de la soirée avec Ambre et désormais je n'avais plus qu'une seule idée en tête, me plonger dans mes recherches. Ma famille m'avait toujours bridé et ne m'avait montré que certaines voies. Désormais, j'allais trouver ma propre voie. Ce serait le dernier soir où je serais considéré comme un mage raté. Je me dirigeais vers mon lit et m'allongeais. Je fermais les yeux et souri de manière inquiétante.

La nuit fut plutôt courte. Je me levais avec le soleil et ferma tous les rideaux. Je fermais aussi la porte. Je ne voulais être dérangé par personne ou quoi que ce soit. La pièce était dans la pénombre. Seule la lueur d'une bougie posée sur un bureau encombré éclairait le lieu. Je balayais le bureau d'un geste et posa une pile de livre sortie de la bibliothèque familiale. La plupart avaient une couverture sombre ornée de nombreux symboles. Je savais les sujets dont traitaient ces livres. On m'en avait toujours interdit la lecture, mes parents ayant connaissance de mes dons. Ils traitaient pour la plupart de sorts sombres, utilisés par d'anciens mages maléfiques. C’était le seul genre de magie que je n'avais pas expérimenté. Après quelques heurs d'études, je compris les bases. En fait la plupart des sorts consistaient en une concentration et déformation d'énergie basique contenue en tout être vivant.

Le premier sort que je testais dans la soirée même fut un sort permettant d'altérer l'énergie d'un être vivant. La difficulté était liée à la résistance mentale de la créature. Je pris donc une fleur. C'était un être vivant sans véritable pensée ni mental donc le sort devrait se faire sans mal. Je mis mes mains autour de la fleur et celle si commença à changer. La fleur fine et aux pétales clairs se mit à s'assombrir. La tige fine et délicate devint plus dure. Une sorte d'écorce sombre se forma autour de la base et se recouvrit lentement d'épines tendit que les pétales se flétrirent, laissant place à deux tiges rigides reliées par un tissus membraneux de couleur sombre. On aurait pu croire qu'il s'agissait d'un genre de cuir fin. La douce odeur devint aussi plus amère. Je la respirais quelques instants et comprit vite que cela était dangereux. Le parfum était devenu un gaz nocif après quelque minute d'inhalations. Je pris alors une cloche de verre et isola parfaitement l'être altéré. Je le posais sur une étagère non loin de la.

Ma première création fut une réussite. La plante était totalement différente et avait prit un aspect bien plus sombre. J'avais enfin trouvé ma voie. J'allais devenir un mage qui utiliserait des sorts sombres et dangereux. Cela me poserait peut être certains soucis mais je m'en moquais. Tout ce que je voulais, c'était devenir meilleur, le meilleur. J'allais enfin montrer a ces gamins que je n’étais pas un incapable et a mes parents qu'on ne peut me manipuler. J'allais enfin devenir moi même, Nathaniel, l'altérateur sombre. La nuit se faisait avancée, bien plus qu'à l'accoutumée. Je décidais qu'il était l'heure de trouver le repos. Je rejoignis mon lit et ferma les yeux. Je pensais pendant de longues minutes à la suite des événements concernant mes études.
Le réveil se fut assez tôt. Je voulais avancer dans mes projets et développer un nouveau sort aujourd'hui. Je devais cependant y aller progressivement. Comme la veille, le laissais toute distraction externe hors de ma portée pour uniquement me concentrer sur mon travail. Il y avait certaines annotations a coté de sort prévenant que ces sorts pouvaient mettre la vie du mage en danger. Avant de m'avancer dans ce genre de choses, je devais vraiment maitriser les bases. Vu ma réussite de la veille, je voulais essayer un sort assez proche. J'allais aussi pouvoir le tester sur des plantes. C'était des sujets plutôt pratiques étant donné qu'on en trouve partout et qu'elles ne crient pas.
J'arrivais donc à ce sort. J’y avais grandement prêté attention la veille mais étant donné qu'il s'agissait d'énergie vitale cette fois, j'avais voulu expérimenter avant une chose qui ne risquerait pas de causer ma mort en cas d'erreur. Aujourd'hui mon impatience était trop grande. Je devais tenter ça. Je pris donc une de ces fleurs recueillies en grand nombre la veille. J'avais prit soin d'elles jusque la mais uniquement dans le but de m'en servir comme cobaye. Je passais plusieurs minutes à lire et relire la manière de faire. Je ne voulais pas me tromper. Les enjeux étaient devenus plus grands. Je commençais donc à lancer le sort en regardant attentivement le résultat sur la fleur. Au fur et à mesure que le temps passait, la fleur ne subit aucune modification et ma fatigue se faisait de plus en plus ressentir. Après une vingtaine de minutes, je m'arrêtais, assailli par la fatigue. Ce sort était encore trop difficile pour moi. Je devais contre mon gré baisser le niveau.
L'heure du repas approchais. J'allais arrêter mes expériences pour la matinée et reprendre juste après. Je pris juste de quoi me sustenter en attendant le soir ou je prendrais un repas plus conséquent mais un accident arriva. Pendant mon repas, je renversai mon verre d'eau sur la table et constata un phénomène à la fois inquiétant et me rassurant dans mes efforts. Dans le reflet de la flaque d'eau, je constatais qu'il y avait plusieurs grandes mèches blanches à mes cheveux. Mon sorts avait bien réussit mais la cible n'avait pas été la bonne. Je m'étais moi même touché. Pendant un instant, j'eu peur de ce qui pouvait m'arriver mais rapidement, cette peur laissa place a de la joie. Mon sort avait fonctionné. Oubliant tout le reste, je retournais a mes expérience et me concentra de manière bien différente. Au lieu de me concentrer sur mes énergies et leur projection, j’essayai de ressentir celles de la plante. La chose ne fut pas simple étant donné la faible quantité qu’elles en produisent. Après de longues minutes, j'arrivais enfin à ressentir cette faible circulation dans la plante. J’essayai de la changer. Un autre souci apparu bien vite. Je voulais me contenter de vieillir légèrement la plante mais l'effet fut bien plus rapide et devint vite incontrôlable. A peine avais je commencé que la plante commença à pencher doucement et alors même que les pétales n'étaient pas flétrit, ceux ci tombèrent et se flétrirent après. C'était bien trop rapide.
Après un après midi et une longue nuit d'entrainement entrecoupé de phase de court repos, j'arrivais à vieillir plus doucement la victime végétale. C'était une autre de mes réussites et je ne comptais pas m'arrêter la. Je partis me coucher au petit matin. Le soleil se levait. J’avais passé la nuit à m'entrainer et oublié de prendre mes repas mais j'avais apprit deux chose. L'une était que si je voulais modifier une énergie, je devais me concentrer sur celle de la cible et si je voulais simplement l'altérer, je devais utiliser la mienne. Le lendemain matin j'eu une surprise de taille. Mes cheveux blanchis la veille avaient reprit une teinte normale et les fleurs abimées la veille avaient reprit un état normal, du moins celles qui n'avaient pas été détruites. La journée qui venait de commencer allait être dure pour moi mais je devais le faire pour leur prouver ma valeur à tous.
J'avais prévu pour cette journée d'étudier un sort bien plus efficace mais aussi bien plus difficile pour s'entrainer. Le sort consistait à apeurer un animal ou une personne. A priori ce n'était pas très dur mais dans mon cas, il me faudrait autre chose qu'une plante pour mon expérience. Il me fallait un être dont je pouvais voir les réactions. Agir sur un humain ou un être surnaturel était exclu. Ils pourraient me dénoncer s’ils comprenaient le stratagème. La seule option qui me restait était celle d'un animal. Je devais en trouver un "pratique" donc pas trop gros et que je pouvais facilement remplacer. Mes anciennes victimes se trouvaient faire partie de ce genre d'animal. J'allais donc me servir de rats. Ils étaient plutôt nombreux en certains lieux et je pourrais voir facilement s’ils ont peur. Je posais plusieurs pièges dans des mieux dont j'avais eu connaissance de leur présence puis planifiait le reste de mes études.
Je repérais quelques sorts dans les nombreux livres et les nota rapidement sur une feuille avec les références liés à ceux ci. Je m'apercevais en relisant la courte liste que cela poserait certains problèmes pour trouver ce qu'il me faudrait par la suite mais je devais le faire. Le reste de ma journée fut passé sur la lecture et l'apprentissage de ces nouveaux sorts. Certains était visiblement dangereux dans un sens pour moi mais si je les réussissais, j'allais devenir bien plus puissant que actuellement. Plusieurs heures passèrent et la nuit tomba. Je n'y avais même pas prêté attention. J’étais concentré comme jamais. Je sentais que ces sorts allaient me permettre de voir plus grand. Vers 2 heures du matin, je fermais l'ouvrage et mangea un très léger repas avant d'aller me coucher.
Le jour se levait mais j'étais déjà debout depuis un moment. La nuit avait été très courte. Je ne comprenais pas pourquoi mais je ne dormais plus autant qu'avant. C'était peut être simplement du à l'excitation que j'avais à progresser si rapidement mais autre chose se passait. Je ne saurais dire quoi. J'allais relever mes pièges et attrapa une dizaine de rats. Mes expériences allaient pouvoir commencer. Je regardais attentivement le petit rongeur et me concentra. Je lui envoyai une impulsion d'énergie ce qui altéra ses pensées un instant. L'animal se mit à courir comme terrorisé quelques instants puis s'arrêta. Le sort fut de courte durée mais efficace. Je voulais voir si je pouvais le tenir plus longtemps. Je relançais donc plusieurs impulsions pendant une dizaine de secondes. L'animal paniquait. Il courait partout, complètement affolé. Ça marchait, du moins sur un animal.
Un accès d'excitation me poussa à prendre un risque. Je voulais tester ça sur un être humain. Je me dirigeais vers la porte de ma demeure et l'ouvrit en voulant cibler un instant la première personne que je verrais. Le soleil m'éblouit. C'était comme si je venais d'ouvrir les yeux devant une lumière bien trop forte. Le contraste entre ma sombre pièce et cet éclat m'aveugla quelques secondes. Après m'être remis de cette sensation, je regardais autour de moi. Il y avait un enfant dans la rue. Mon excitation prit le pas sur ma conscience et je le choisis pour cible. Cela me permettait de ne pas prendre trop de risques et selon ce qu'il verrait, je saurais si cela venait de moi ou pas. Je lui envoyais donc une série d'impulsion pendant trois secondes. L’enfant qui courrait dans la rue se stoppa net et se mit à hurler. Il partit alors en courant en criant a qui voulais l'entendre qu'un monstre était dans la rue. Je rentrais rapidement pour ne pas qu'on me lie a cet incident. Un enfant ayant vu un monstre en pleine rue était peu crédible mais sachant qu'il y avait un mage non loin, cela aurait pu en avertir certains.
Mes études allaient maintenant avoir lieu à un niveau bien plus élevé. Jusqu'à maintenant je ne faisais que changer ou altérer les choses vivante mais ce a quoi je voulais arriver, c'était animer un être mort. Ce dont je parlais n'était pas une résurrection mais juste une animation de corps et voir leur limite. Je devais aussi m'assurer que personne ne voit ça. Je doutais que quiconque ayant une vision du spectacle qui allait se produire m'approuverait. La première difficulté consistait à trouver les choses nécessaires au rituel. Déjà il me fallait un corps qui avait été vivant. Je regardais autour de moi et vit ce qui allait me servir de futur corps. Une autre partie était un objet que je devais incruster dans le corps après lui avoir transmis une petite partie de mon énergie vitale. Bien sur, plus la créature était imposante, plus il me faudrait d'énergie mais dans le cas présent, cela ne me demanderait que peu d'effort.
L'objet qui allait me servir de "transmetteur" devait aussi être choisit avec précaution. S'il venait à quitter le corps, la créature retournerait instantanément à l'état de cadavre. Je regardais autour de moi et vis plusieurs aiguilles plutôt fine. Cela serait parfait. Je la posais sur la table et me dirigea vers ma victime. Je pris un couteau que j'avais gardé a portée de main et le plongea au travers des barreaux d'une cage. Il se planta dans le rongeur et le tua sur le coup. J’ouvris alors la cage et prit le cadavre encore chaud de l'animal. Je le posais sur le bureau à coté de l'aiguille et commença le rituel. Dans un premier temps, j'envoyais une partie de mon énergie vitale dans l'aiguille. La sensation éprouvée par ce phénomène n'était pas vraiment agréable. C'était comme si on vous empêchait de respirer, qu'une partie de vous s'effaçait doucement. Heureusement, cela ne durait que quelques secondes. Une fois l'énergie transférée à l'instrument je le piquais dans le corps inanimé de la petite créature et termina le rituel et laissant doucement l'énergie de l'aiguille se diffuser dans le cadavre. Après une ou deux secondes, la petite créature se mit à remuer. Elle se retourna lentement et m'observa. Ses yeux étaient vides d'expression. Il était évident qu'il ne s'agissait pas de résurrection mais bel et bien de nécromancie. L'animal avait encore cependant des reflexes instinctifs et se mit à courir, prit de panique. Je devais l'arrêter. D'un geste rapide, je repris l'énergie insufflée dans ce corps qui s'écroula, sans vie.
Je devais maintenant voir les limites de cette créature avant de viser plus grand. Je repris donc le cadavre du rat et retira l'aiguille. Je recommençais le rituel de zéro. Je rechargeais l'aiguille avec toujours cette sensation désagréable de perdre qui j'étais. Une fois cela fait, j'attachais le petit animal fermement afin qu'il ne se sauve pas. Je plantais à nouveau l'aiguille et rediffusa l'énergie. Comme je m'y attendais, l'animal essaya de fuir mais en vain. Je voulais tester ses limites et à partir de quel moment il ne pourrait plus "vivre". La première étape fut de le blesser plus sérieusement. Je pris la lame que j'avais utilisé précédemment et entailla la chair morte mais remuante. La créature ne semblait absolument pas souffrir. A part les gestes de fuite, aucune douleur ne se montrait. Je lui refis de nombreuses entailles sur diverses parties du corps mais toujours aucune réaction. Je passais donc au stade supérieur. Je pris le couteau et coup l'une de ses pattes. L’animal continuait de vouloir fuir sans même prêter attention à son membre détaché. Comme je l'avais pensé, le membre coupé ne réagissait plus, séparé de sa source d'énergie. Le principe était simple en fin de compte. Tant que la source d'énergie était liée, la créature vivrait mais que cette source d'énergie alimentait elle. Ma première idée fut que cela dépendait de l'endroit ou elle était implantée ou alors que c'était la source d'énergie qui alimentait le cerveau a certains endroits. Je coupais donc la tête du rongeur animé pour vérifier. Le résultat fut concluant. L’animal stoppa net ses mouvements. Pour que la créature vive, il fallait donc que la source d'énergie soit en contact avec le cerveau. Le souci était que si le cerveau était abimé, l'animation ne fonctionnerait pas. Le meilleur endroit où la placer était donc le torse. Après ces essais concluant, je nettoyais le bureau couvert de sang et pensa a la suite. Un gros défi m'attendait. Je me couchais donc alors qu'il n'était pas encore le soir car cette nuit, je serais dehors pour pouvoir continuer.
Il était environ deux heures du matin lorsque je me levais pour la préparation de ma future expérience. Je savais que cela allait être la plus dangereuse à cause des personnes extérieures mais je n’avait pas le choix. Si je voulais que mon entrainement soit complet, il me fallait un corps humain. Le cimetière n’était pas très loin mais comment allais je ramener un cadavre. Ce ne serait pas chose facile que d’expliquer à un éventuel passant que je me promenais avec un corps. Je devais parer à toute éventualité. SI jamais je me faisais prendre, ce serait la fin pour moi. Il fallait soit que je ramène le cadavre discrètement, soit que je détourne l’attention pendant ce temps.
La deuxième solution me paru la mieux. Je devais trouver un moyen pour que personne ne soit à proximité. J’eu une idée simple mais efficace. A quelques rues du cimetière, je déclencherais un feu. Les pompiers seront attirés ainsi que la plupart des curieux. Pendant ce temps J’aurais tout le loisir de ramener le cadavre mais dans un premier temps, il fallait déjà le déterrer. J’allais donc au cimetière avec un chariot et une pelle, sûr de moi. Il était tard dans la nuit donc je croisais relativement peu de gens. Une fois sur place, je cherchais une tombe assez récente et je commençais à creuser. L’ambiance était plutôt effrayante mais cela ne m’affectais pas vraiment. J’étais plutôt concentré sur ce que j’avais à faire. Une heure après, j’atteins le cercueil. Je l’ouvris pour vérifier l’état du cadavre. Il était légèrement abimé au niveau de la chair, mais la structure restait relativement convenable. Je laissais le cercueil au fond du trou le temps de déclencher l’incendie. A partir de ce moment, je devrais faire très vite. Une fois sur le lieu de l’incendie, j’allumais une arme classique, un cocktail Molotov fait avec ce que j’avais sous la main. Je la lançais sur une voiture, espérant que le feu serait plus long à éteindre et couru au cimetière. Je sortis le cercueil le plus rapidement possible et le mit sur le chariot. Je le recouvris d’un grand morceau de toile pour cacher ce dont il s’agissait. Je rentrais en tirant le chariot de manière rapide mais non visiblement douteuse. Je croisais une ou deux personnes mais la lueur orangée dans le ciel les intéressa plus qu’un homme qui poussait un chariot. Une fois devant chez moi, je rentrais le corps et l’entreposa dans le sous sol. Demain matin, mes premiers tests sur un sujet humain débuteraient.
Aux premières lueurs du jour, je me levais afin de commencer les opérations. Je devais tout d’abord préparer le corps, plus précisément, un endroit où je pourrais entreposer le réceptacle d’énergie. A priori, je devrais pouvoir retirer un ou deux organe pour le placer mais je voulais abimer le corps le moins possible pour en garder la structure intacte. Je commençais l’opération en ouvrant au niveau du torse et retira un poumon. Cela me ferait de la place et ne devrait pas trop gêné la créature une fois arrivée au terme de l’expérience. Une fois le corps préparé, il me fallait un récipient plus massif que le précédent. Il ne fallait pas quelque chose de trop gros non plus ni de trop lourd. Je voulais que l’être réanimé ne soit pas déséquilibré. Je vis alors une ampoule. C’était fragile mais après tout, c’était juste un essai. J’allais faire avec les moyens du bord. Si cela s’avérait vraiment efficace, je me pencherais sur l’idée d’un réceptacle plus adéquate et réfléchi. Je m’apprêtais alors à réaliser l’opération de « montage » quand une idée me traversa la tête. Si le rat avait fuit une fois réanimé, que se passerait il pour un être humain. Je devais à tout prix empêcher sa fuite. Je me rappelais avoir vu une vieille table non loin qui me paraitrais idéale. Je déposais le corps sans délicatesse dessus et l’attacha solidement. De cette manière j’étais sur que je pouvais faire tous mes tests sans crainte. Je posais ensuite l’élément qui permettrait à ma créature de vivre dans son corps, à l’emplacement du poumon et diffusa ensuite doucement l’énergie. Il fallu plusieurs minutes pour que le cadavre reprenne un semblant de respiration puis qu’il ouvre les yeux. Ils étaient totalement vides d’émotion et ternes. Je m’approchais lentement au dessus de son visage et l’observa. A partir de ce moment, le corps se débattait et émit plusieurs sons qui apparemment ne voulaient rien dire. Je sursautais et me recula. Il fallait arrêter ça. Au moment où je m’apprêtais a retirer mon énergie du corps, je remarquait un détail. Ces sons qu’il émettait se répétaient en une série de bruits, comme un langage basique.
Je me retournais et feuilleta le livre. Il devait y avoir un moyen de comprendre ma création. C’était bien trop régulier pour n’être que des balbutiements sans ordre. La créature continuait de se débattre mais la table était bien fixée. J’étais dos à elle, en train de feuilleter l’ouvrage jusqu’au moment ou mes recherches portèrent leurs fruits, du moins j’espérais que cela marche. Il y avait un sort permettant de communiquer avec les esprits disparus. Dans mon cas ce n’était pas vraiment cela vu qu’il était revenu mais je pouvais tenter. A vrai dire c’était assez simple. Il ne suffisait que d’une incantation. Je la prononçais clairement et simplement. Je n’en voyais pas les dangers. Après quelques secondes, les sons de ma créature devinrent des mots, certes élémentaires mais des mots compréhensibles. La créature me demandait ce qu’elle faisait la et pourquoi elle était attachée. Je ne lui répondis pas. Qu’aurais je pu répondre ? Que c’était une expérience ? Certainement pas. Je me contentais de la regarder et d’ignorer ses paroles. Je devais agir comme avec le rat et tester ses limites. Pendant un instant j’hésitais. Je tendis ma main vers le couteau que je gardais a portée de main et m’arrêta. Cet être parlait et formait des phrases. Il était vivant … non ... il était mort. A vrai dire je ne savais plus. Je me posais tant de questions soudainement puis une lumière me décida. Mes parents réprimeraient certainement ce que je m’apprêtais a faire. C’est pourquoi je devais le faire. Je pris le couteau et le planta dans le corps. La créature ne semblait pas prêter attention à la lame et continuait de me questionner. Je l’ignorais du mieux que je le pouvais et continua. Je m’approchais de l’épaule et découpa le bras lentement. Lorsque celui-ci tomba, la créature agit différemment, effrayée. On aurait dit qu’elle comprenait ce qui allait lui arriver. Je continuai donc et coupa les deux jambes puis le dernier bras. Il ne restait plus que la tête. Je posais la lame sur le cou et la plongea rapidement, séparant la tête du reste du corps. Le corps stoppa tout mouvement et toute parole et tomba à terre.
A ce moment, je venais de vraiment réaliser ce dans quoi je me lançais. Je ne savais pas si ce que je faisais était bien ou mal. Je lâchais le couteau et regarda autour de moi. J’étais debout a coté d’un cadavre et au milieu d’une mare de sang. Je levais alors doucement mes mains à hauteur de mon visage et elles étaient recouvertes de sang humain. Mon souffle commença a saccader et mes mains à trembler. Je venais de tuer un de mes semblables pour la première fois. Le sentiment qui m’envahissait était étrange. Je me sentais excité et effrayé. Je remontais dans la maison et ferma le sous sol. Je pris une douche et resta assis une longue partie de la journée. C’était comme si toute notion de bien et de mal venait de sortir de moi. Je continuais ma journée de la manière d’un homme normal. Je pris le repas et parti me coucher mais mon visage fut figé. Je passais la nuit allongé et repensant a ce que j’avais fait. Je me revoyais planter la lame du couteau dans le cou et entendais le corps frénétique frapper la table puis le silence. Je restais ainsi toute la nuit sans dire mot. Le lendemain je me levais et décida que c’était la dernière expérience que je ferais sur un être vivant. Je recommencerais surement ces sorts mais je ne voulais plus apprendre autre chose qui pourrait me faire ressentir cela. J’allais seulement pratiquer sur moi-même.
Le matin je consultais les ouvrages à la recherche d’un sort capable de m’aider en cas de confrontation. Jusque la, il me fallait une certaines concentration et surtout je devais attaquer une cible. Ce que je voulais faire, c’était pouvoir utiliser cette magie sur moi-même pour devenir plus fort. Plusieurs sorts consistaient en une altération de sa propre énergie vitale et à vrai dire, peu se trouvaient sans altération définitive et aucune sans effet secondaires. J’en vit cependant une qui ne paraissait pas trop dangereuse, plutôt agressive et qui ne semblait pas causer de soucis a long termes. Ce que je n’appelle pas trop dangereux signifie qu’on ne risque pas d’en mourir directement. Le sort consistait donc en une altération d’une partie de l’air qui se trouvait dans mes poumons. Lorsque ce sort était lancé, je devrais pouvoir souffler un air sombre et empoisonnant. Enfin cela c’était la théorie. Je pris quelques minutes à lire les longues explications, notamment en ce qui concernait la maitrise et le fait de ne pas s’étouffer soit même. J’eus un instant d’hésitation. C’était quand même plutôt risqué. Je pourrais mourir étouffé si ma maitrise n’était pas vraiment correcte et que le sort devenait instable. Je pensais m’entrainer un peu avant sur un des nombreux rongeurs qu’il me restait mais cela prendrait trop de temps. Je lançais donc le sort sur ma propre personne directement. L’effet attendu se produit. Mon souffle était devenu sombre, comme si je soufflais de la poussière de charbon. Le nuage flottait doucement à quelques centimètres devant mon visage. Il était très dense et sombre. Cela pouvait très certainement gêner la vue d’un adversaire et si quelqu’un se retrouvait a respirer cet air troublé, il serait a coup sur gêné.
Soudain je me mis à tousser et d’autre bouffée de cet air noir sortirent. Je n’avais pas tout expulsé. Je sentais un poids sur ma poitrine, comme si je ne pouvais plus respirer. La peur commençait à m’envahir. Je continuais de tousser de plus en plus fort en essayant d’évacuer toute cette noirceur. Ma tête se mit a tourner lorsque dans un dernier à-coup, je réussi à reprendre une bouffée d’air pur. Je respirais à nouveau. Je restais pendant quelques minutes allongé à reprendre mon souffle. En plus de la fatigue causée par le sort, J’avais des difficultés à respirer. C’était comme si on m’appuyait sur la poitrine, un effet secondaire considéré comme mineur. Il est vrai que je n’avais pas de bras en plus ou de bosse malformée mais c’était assez gênant. Je me relevais alors et me racla la gorge et une chose me frappa tout de suite. Ma voix n’avait plus rien d’identique. Elle était devenue caverneuse. Elle n’avait pas grand chose avec une voix humaine. J’espérais que l’effet allait vite s’estomper. En attendant, je ne devais plus rien dire. Heureusement, après une dizaine de minutes, les effets disparurent. Je pu respirer de nouveau et retrouver ma voix. Je poussais un soupir de soulagement et considéra que les peurs de la journée suffirent. Je voulais tester un dernier sort mais cela serait pour demain. La fin de soirée consista à une « révision » de ce que j’avais déjà appris ainsi qu’à la préparation d’un vrai repas, ce que je n’avais fait depuis le début de mes études. Je me dirigeais vers ma couche assez tôt et m’endormi presque instantanément.
Aujourd’hui, le sort que je voulais travailler serait le dernier mais aussi le plus dangereux. J’allais travailler sur un changement complet de mon apparence. Ce sort, s’il n’était pas maitrisé, pourrait altérer la manière dont on me verrait de manière permanente. Il y avait de grands risques d’effets secondaires et ce sort laissait le mage totalement dénué de forces une fois dissipé. Dans ce cas, je ne pourrais résoudre un problème qui aurait pu se produire par la magie. Cependant, l’attrait pour ce sort était trop grand. Je devais en prendre le risque. Sans même avoir fait autre chose, je dégageais une zone autour de moi au cas où le sort s’avérait incontrôlable. Une fois prêt et concentré, je lançais le sort. Je sentis alors mon corps changer. C’était extrêmement douloureux et je ne pu réprimer des cris de souffrances. Je sentais ma peau s’étirer lentement et durcir. Sur celle-ci se dessinaient de nombreuses nervures rouges et lumineuses. Au fur et à mesure du changement, je sentais même mes os se déformer. Ils s’étiraient et se tordaient. Je sentais tout mon corps se déformer. Après quelques secondes, la douleur se dissipa et mon apparence se stabilisa. Je ne savais pas vraiment à quoi je ressemblais maintenant. Ce que je remarquais par contre c’est que ma vue avait changé. Je ne voyais plus vraiment les couleurs mais plutôt des nuances allant du noir en passant par le rouge puis blanc. En fait c’était comme si mes yeux ne captaient plus la couleur bleue. C’était assez étrange. Une fois l’effet de surprise passé, je me dirigeais vers le seul miroir de la pièce. Je m’en servais pour avoir plus de lumière lors de mes opérations. Une fois devant lui, je constatais que le sort était surprenant. Je ne ressemblais en rien à un humain. Tout mon corps était recouvert de cette peau noire et dure. Mon dos s’était nettement agrandi mais ma colonne s’était voutée. J’étais penché en avant mais toujours debout. Tous mes muscles avaient prit un peu de volume et mes mains et pieds s’étaient dotés de griffes de petites taille. Je remarquais aussi la présence d’une queue plutôt fine mais très souple. Je m’attardais sur maintenant sur mon visage. Celui-ci était nervuré de nombreuses lignes rouges et lumineuses, toute dirigées vers mes yeux. Ceux-ci étaient eux aussi devenus rouges. Je notais aussi la présence de deux cornes relativement courtes à l’avant de mon front. La structure même de mon visage s’était déformée. Mon menton était plus marqué et les arêtes de mon visage bien plus dessinées. Sous cette forme, jamais on aurait pu reconnaitre l’humain que j’étais. Je voulais tester les limites de cette forme tant que je le pouvais. Je savais que mon temps était limité.
En théorie, cette forme devait augmenter mes caractéristiques physiques. La première que je testais fut la force. J’avais prévu plusieurs poids à cet effet. En temps normal, je pouvais soulever cinquante kilos sans trop de mal. Je n’étais pas vraiment fort. Je voulais donc voir ou j’en étais. J’avais mit plusieurs poids à proximité. Je commençais par les cinquante kilos. Je les soulevais comme si de rien n’étais. Leur masse semblait bien plus faible que sous ma forme humaine. J’essayais ensuite la masse au dessus. Cent kilo furent soulevé encore assez facilement puis cent cinquante. Après, arrivé à deux cent kilos, je les soulevais avec du mal. Je pouvais les tenir que quelques secondes. Ma force avait cependant été multipliée. Maintenant la résistance. Je devais voir les limites que cette peau pouvait avoir. Etonnamment, l’endroit ou la peau était noire ou nervurée n’avait pas d’incidence sur la dureté. Je pris en premier un petit morceau de bois et me frappais sur le bras. Je sentis le choc mais la douleur était bien diminuée. Je voulais voir aussi si un objet tranchant pouvait m’atteindre. J’attrapais donc le couteau et glissa la lame sans trop appuyer. Elle ne coupa pas. Je réessayais en appuyant un peu. La lame pénétra mais bien moins qu’elle ne l’aurais fait sur de la peau et chair humaine. En fait la peau noire était bien plus épaisse. Il ne me restait plus que la vitesse mais je ne pouvais le tester en intérieur pour la vitesse de course. Je testerais donc ceci plus tard, lorsque je sortirai et utiliserai mes sorts en extérieur.
Je voulais maintenant terminer en testant la limite de durée de ce sort. Étant donné qu’à la fin de l’effet je serais épuisé, je devais en tester la limite. Après quelques minutes, je sentais mon corps travailler de nouveau. La douleur était la même. Une douleur si profonde et omniprésente qu’on avait l’impression que tous nos os s’écrasaient. La même douleur, la même durée. Je m’écroulais après le sort, épuisé. Je n’avais plus la force de me tenir debout. Je regardais autour de moi et constata que le sort avait duré vingt minutes. C’était donc la limite. Je pouvais devenir cette chose pendant vingt minutes. Cela pouvait paraitre court mais pendant ce temps, j’étais bien plus fort. Ce pourrait être la différence entre la vie et la mort dans certaines situations.
Je restais allongé la, par terre pendant un long moment puis remontais dans la partie habitable de la maison. Il était midi et j’avais enfin atteints mon but. Maitriser de nouveaux sort et ce de manière non détournée. Désormais, je pourrais montrer a tous que je n’étais pas un raté et si je le devais, je les ferais me craindre. Nathaniel ne serait plus un mage de seconde zone mage un mage respecté sinon craint. Ceux qui me traiteront de mage incompétent verront désormais un mage de la mort. A partir de maintenant je n’agirais plus pour le bien ou le mal mais pour ma survie.

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