Avventura
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Message par Invité Dim 6 Juin - 20:32

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[Suite d'un chien, juste un chien.]


Autant la ville pouvait être bondée et bruyante, autant le parc pouvait faire oublier à tout un chacun qu'on venait d'en sortir.
Autant le ciel pouvait être gris en ville, autant il était bleu, dégagé et pur lorsqu'on se retrouvait dans le parc.
Sachant tout cela, qui ne voudrait pas venir au parc se ressourcer?

Laëllyra se retint de courir vers l'herbe et de s'allonger dans l'herbe, repoussant son instinct féérique au plus profond. Elle se tourna vers Seiji, elle arborait un sourire radieux.

- Merci!

Jamais un merci n'avait été aussi spontané, heureux et sincère.
Jamais un simple mot ne pouvait contenir autant de gratitude.
Jamais quiconque n'avait vu cette expression sur le visage de la jeune femme qui faisait tout pour être distante, froide, et posée.

Elle tournait la tête dans toutes les directions, elle pouvait sentir l'herbe se plier sous la brise, elle pouvait voir les fleurs se tourner vers le soleil, elle pouvait entendre le bruissement des feuilles du chêne qui se trouvait à une vingtaine de mètres de là. Elle s'immobilisa, ferma les yeux et joint ses mains, elle savourait ce mélange de sentiments et d'impressions, oubliant cet aspect incongru qu'elle devait avoir, ignorant les personnes qui l'entouraient qui auraient pu la prendre pour une folle... oubliant même Seiji qui avait eu la bonté de la guider et de l'accompagner jusqu'ici.

Elle inspira, ouvrit les yeux, ses yeux d'un bleu profond avaient pris une légère teinte violette. Jamais elle ne s'était sentie aussi paisible et sereine depuis qu'elle était arrivée à Avventura.

- J'ai l'impression d'être revenue chez moi, à des années d'ici et il y a bien longtemps.

Elle se retourna vers Seiji, elle savait qu'il était, savait qu'il l'avait vue et se moquait éperdument de ce qu'il pouvait penser d'elle. Elle essayait juste d'oublier une chose, ce qui c'était passé et qui avait fait qu'elle avait préféré partir, qu'elle avait voulu se défaire de tout ça. Elle se rendait compte qu'elle ne pouvait renoncer à qui elle était au fond d'elle, mais pour le moment elle voulait l'oublier aussi.

Ses yeux glissèrent vers les bancs, ils étaient tous rapprochés du chemin et d'autres bancs. Des passants bruyants, il y en avait trop à son goût, elle voulait être tranquille. Elle tourna sa tête vers l'herbe, des couples étaient éparpillés ça et là, de jeunes familles profitaient de temps ensemble. Oui, mieux valait partager un bout d'herbe avec des gens qui voulaient une atmosphère rien qu'à eux, qu'un bout de banc partagé avec un petit vieux qui nourrissait des canards et qui n'avait rien d'autre à faire qu'examiner tout ce qui passait.

- Hmm...

Elle s'était avancée vers le coin qu'elle trouvait parfait, elle avait naturellement pensé que Seiji allait rester avec elle, mais peut-être que contrairement à elle, le parc ne le ressourçait pas, qu'il ne l'intriguait pas. Peut-être même qu'il n'allait rien dire ou faire avec tous ces gens qui les entourait, les humains avaient des réactions excessives et méchantes quand ils se rendaient compte de l'anormalité des autres.
Elle s'assit tout de même et garda un œil sur Seiji, essayant d'anticiper ce qu'il allait dire, essayant de comprendre ce qu'il pouvait penser dans sa petite tête de chien. Elle tapota la place à côté d'elle, l'invitant à prendre place à côté d'elle.

- On dirait qu'il n'y a pas de marchands ambulants ici... Peut-être qu'en faisant le tour on en trouvera un, mais si tu permets j'aimerai juste m'asseoir un peu et profiter de l'air.


Elle avait chuchoté par réflexe, elle était en train de redevenir la femme associable, méfiante, manquant de confiance en elle. Elle ne voulait pas qu'on la pense assez barge pour parler à un chien, mais elle craignait surtout que les gens se rendent compte que ce n'était pas un simple chien qu'elle avait pour interlocuteur.
Elle posa son sac à main et détacha ses cheveux. Elle secoua la tête pour les libérer et s'appuya sur ses deux mains, elle se laissa aller un peu en arrière, leva la tête et se laissa absorber par la danse des feuilles dans le vent. Elle suivait le veut des yeux. Les humains ne pouvaient pas voir le vent, Laëllyra se demandait si d'autres créatures pouvaient le voir. Elle le pouvait parce qu'elle avait son pouvoir, elle suivit des yeux ce bout de vent et son esprit le fit glisser vers elle, elle s'amusait à l'entortiller autour d'elle, comme une gamine qui se déguisait avec une guirlande qu'elle faisait glisser autour de ses bras et de ses épaules. Elle savourait la douce caresse du vent, et ce, sans bouger. Pour les personnes qui l'entourait, du vent faisait souffler ses cheveux noir de jais.

Message par Invité Mar 8 Juin - 18:59

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[désolée d'avoir mis si longtemps]

Seiji n’appréciait pas la foule qui jonchait les rues. Les gens le regardaient souvent d’un très mauvais œil, et il se sentait alors mal à l’aise. Lorsqu’ils arrivèrent aux abords du parc, le doux parfum des fleurs parvint jusqu’au nez du chien. Cela était agréable de ne plus avoir pour odeur dans la truffe celle du carburant et des déchets. De plus, le parc dégageait une paix et une sérénité rassurante. La jeune fille fut apparemment très heureuse de retrouver ce merveilleux endroit. Seiji n’y venait pas souvent. Il était trop occupé à chercher de quoi se nourrir. Et le parc n’était pas le meilleur endroit pour trouver ce genre de chose. Qui plus est, un chien sale et remplit de puce est souvent mal venu dans un espace aussi pur et respirant la bonne odeur. Laëllyra se retourna vers lui et lança :

-Merci !

Son sourire réchauffa le cœur du chien, et sa spontanéité le fit sourire à son tour. Jamais a part Nina et son Maître n’avait été aussi gentil avec lui. Personne jusqu’à ce jour ne l’avait remercié de quoi que se soit. Le parc couvrait un incroyable silence, parfois percé quelques instants par un crissement de pneu qui nous faisait revenir à la réalité. La ville se trouvait bien derrière ces arbres. Laëllyra ferma les yeux et savourant cette paix pendant plusieurs secondes. Seiji aurait aimé pouvoir en faire autant. Mais dès qu’il fermait les yeux, ses vieux fantômes venaient le hanter. Des souvenirs douloureux dont il ne pouvait se séparer. Alors que le chien était perdu une fois de plus dans ces pensées, la jeune fille rouvrit les yeux et brisa le silence.

-J'ai l'impression d'être revenue chez moi, à des années d'ici et il y a bien longtemps.

Le chien ne dit mot et l’écouta. Venait-elle vraiment de si loin ? Le chien ne voulut pas gâcher la sérénité de la jeune fille et se contenta de faire comme le plus banal des animaux à quatre pattes, se taire. Laëllyra regarda les bancs avant de préférer détourner son regard sur une vaste pelouse parsemé de gens.
Seiji ne voulant pas rester tout seul au beau milieu de tous ces gens, la suivit d’un pas rapide. Il s’arrêta tout de même à un mètre d’elle. Peut-être qu’elle ne voudrait pas partager ce moment avec lui et préférerait qu’il s’en aille. Apparemment non, car la jeune fille tapota de la main le sol d’herbe verte. Seiji hésita toujours méfiant, car après tout avait-il raison de rester aux côtés d’une humaine qu’il ne connaissait pas ? Il finit par se décider et s’assit à côté de la jeune fille. Cette dernière engagea la conversation.

-On dirait qu'il n'y a pas de marchands ambulants ici... Peut-être qu'en faisant le tour on en trouvera un, mais si tu permets j'aimerai juste m'asseoir un peu et profiter de l'air.

Seiji était enchanté de pouvoir ne rien faire un moment. Qu’elle plaisir de juste attendre, sans se battre et sans l’angoisse de se faire attraper par une créature monstrueuse au moindre coin de rue. Il ne pensait pas que la jeune fille soit vraiment humaine. Le vent réagissait étrangement avec elle. Il ne faisait que passer sur lui, tandis qu’il dansait sur la peau de la jeune fille. Bercé par le sifflement de ce dernier. Seiji repensa à tout à l’heure.
Laëllyra s’était accroupie, et tout en le fixa dans les yeux elle avait avancé sa main gauche pour lui gratouiller l’oreille puis l’encolure. Seiji n’avait pas bougé. Il avait été comme paralysé. Il aurait voulu la remercier de ne pas l’avoir prit en pitié et aussi lui demander pourquoi et l’avait caressé. Il lui posa alors une question après plusieurs minutes de silence :

-As-tu peur de moi ?


Le ton neutre qu’il avait employé caché en réalité un sentiment de honte mais aussi de tristesse. Les Hommes avaient toujours eux peur de lui. Alors qu’il ne leur avait rien fait. Puis il lui posa une autre question. Peut-être un peu osée.

-Tu n’es pas vraiment humaine n’est-ce pas ?

Message par Invité Mer 9 Juin - 8:44

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Les cris des enfants dans le fond, le soleil sur le visage, l'herbe sous ses mains, rien n'aurait pu lui faire plus de bien. Seiji avait apparemment décidé qu'il resterait lui aussi profiter de ce parc. Il n'avait pas encore dit le moindre mot et elle n'avait rien contre cela, soit il ne voulait pas parler, soit il n'avait rien à dire. Ne disait-on pas que le silence était d'or? Laëllyra avait l'habitude de combler les silences gênants, mais dans ce cas précis, elle arrivait très bien à supporter le silence qui était loin d'être ce silence oppressant qui opposait des inconnus.
Les yeux fermés, elle ne voyait plus ce qui l'entourait, mais voguait dans un rêve éveillé, pleins de couleurs, de sons et d'odeurs qui lui manquaient. Une voix à côté d'elle la tira doucement de ce moment de solitude.

- As-tu peur de moi?

Elle ouvrit ses grands yeux bleus et tourna la tête vers Seiji. Est-ce qu'elle avait peur de lui? Elle songea sincèrement à la question qu'elle ne s'était pas elle-même posée. Après un bref moment de silence elle prit parole.

- Peur... non. Mais je suis intriguée. Pas seulement parce que tu es le premier chien parlant que je vois... Je crois qu'on vous appelle Inu d'ailleurs, non? Enfin, mais tu m'intrigues aussi parce que tu es mon pur opposé.

Les gens n'aimaient pas être pris en pitié, mais elle pouvait aussi comprendre que les gens n'apprécient pas être une source de questions, une sorte de divertissement ambulant. Elle ne voulait pas lui manquer de respect, mais elle préférait être honnête avec lui. Elle inspira lentement, puis soupira, elle espérait juste que sa réponse n'allait pas le vexer ou le rebuter. Elle aurait aimé refermer ses yeux, mais elle les gardait ouverts et braqués sur Seiji, elle ne tenait pas à détourner le regard.
S'il était mécontent, peut-être que son poil se hérisserait? Peut-être qu'il gronderait? Ou alors il partirait tout simplement, en être sensé qu'il était. Elle tourna ses yeux vers ses ongles, le vernis n'était pas encore écaillé, mais elle allait devoir songer à le retirer avant que ce ne soit le cas. Elle aimait bien ce vernis blanc, mais sa peau ne semblait que plus blanche à côté.

Vint alors une autre question, cela voulait-il dire qu'il ne lui tenait pas rigueur de cette curiosité enfantine qu'elle avait? Elle souhaitait que c'était bien le cas.

-Tu n’es pas vraiment humaine n’est-ce pas ?

La jeune femme sourit malicieusement et tourna ses grands yeux bleus vers Seiji. Ses yeux riaient, son visage s'adoucit, mais son cœur se mit à battre assez vite, ce secret, personne ne le connaissait. « Un secret est fait pour être partagé, ma belle. » Un écho lointain du passé refit surface, une de ses amies lui disait toujours ça lorsqu'elle avait le moral au plus bas et ne voulait rien dire. Oui, c'était toujours mieux de partager son fardeau avec des amis, des proches.

* Mais quand on n'a plus ni l'un, ni l'autre, on fait quoi Eryzëlle? *

Avant de ne laisser trop de temps entre la question et la réponse, elle prit la parole. Non seulement il lui avait tout raconté de son passé, mais au fond d'elle elle souhaitait parler. Elle enviait et craignait les humains, il ne l'était pas. Elle redevint plus sérieuse, son sourire s'effaça un peu, laissant voir que ce sourire qu'elle arborait était plus un masque qu'autre chose.

- J'aime garder cette apparence quand je suis dans le monde des humains. Je me ferai vite repérer ou écraser sinon je pense. Je ne suis peut-être pas plus grande que ça sinon.

Elle leva la main la plus proche de Seiji et lui montra en écartant le pouce et l'index d'une dizaine de centimètres cette taille qu'elle aurait en temps normal.
La jeune femme se laissa choir dans l'herbe, sa chevelure s'étala partout, elle leva les deux mains vers le ciel, comme elle l'avait fait plus tôt.

- Et je pourrai voler aussi haut que mes ailes pourraient me porter. J'aime beaucoup mes ailes tu sais, je les ai toujours trouvées très belles. Si je le voulais, je pourrais les faire apparaître sous forme humaine, mais je n'ai pas besoin d'être repérée à des lieues, si je garde forme humaine c'est pour qu'on me laisse tranquille.

Elle se souvint alors de quelque chose qu'il avait dit plus tôt et elle se retint de ne pas rire. Elle retrouva ce petit air espiègle, elle se roula vers Seiji, son dos n'était plus au sol, mais son ventre l'était. Elle s'accouda au sol et son visage vint se lover dans ses paumes. Elle ne quittait plus le chien des yeux.

- Je ne suis pas un de ces corbeaux qui parlent par contre. Je me demande si tu arriveras à trouver ce que je peux être.

Message par Invité Dim 13 Juin - 14:54

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Seiji était confus d’avoir brisé la paix de la jeune fille avec ses questions pour les moins indélicates. Mais bon, il fallait qu’il en ait le cœur net. Laëllyra ouvrit les yeux puis tourna la tête vers le chien. Il semblait réfléchir et Seiji avait comme peur de sa réponse. Pourtant, elle ne paraissait ni effrayée ni gênée. Un petit instant de silence qui sembla durer des heures par le chien errant, fut percé par la réponse de la jeune fille :

-Peur... non. Mais je suis intriguée. Pas seulement parce que tu es le premier chien parlant que je vois... Je crois qu'on vous appelle Inu d'ailleurs, non? Enfin, mais tu m'intrigues aussi parce que tu es mon pur opposé.

Seiji fut soulagé quelque part qu’elle n’ait pas peur de lui. Son cœur fut comme libéré d’un poids. Un Inu ? Seiji ne savait pas que les gens comme lui s’appelaient ainsi. Décidément cette journée était riche en découvertes. Mais quelque chose d’autre retint son attention. Son pur opposé ? Pourtant cette jeune fille paraissait gentille, calme et réfléchie tout comme lui. Laëllyra le fixait avec insistance comme si elle n’osait détourner le regard. Mais Seiji en faisait de même. Qui était véritablement cette jeune fille ?
Puis son interlocutrice finit par décrocher la liaison des regards, ce que Seiji fit peu après. Il observait les enfants qui jouaient joyeusement et riaient aux éclats. Plus loin une petite fille haute comme trois pommes lançait une balle à son chien. Seiji fut alors prit d’une étrange sensation. Il ne savait pas lui-même si cela était de la colère ou bien alors de la tristesse. Peut-être même de la jalousie. La voix de Laëllyra le fit revenir à la question qu’il lui avait posée. Il espérait qu’elle n’avait pas remarqué la flamme qui brûlait dans ses yeux à l’instant où il avait regardé la jeune fille et son chien.

-J'aime garder cette apparence quand je suis dans le monde des humains. Je me ferai vite repérer ou écraser sinon je pense. Je ne suis peut-être pas plus grande que ça sinon.

Une sorte de frisson parcourut l’échine du chien. Ses grands yeux brillèrent et une expression de stupéfaction grandie sur son visage. Il avait vu juste. Son intuition ne l’avait pas trompé. Laëllyra n’était donc pas humaine. Cela était peut-être une des raisons pour laquelle, elle n’avait pas peur du chien. Elle lui montra des ses deux doigts la taille aurait s’il se montrait telle qu’elle est vraiment.
Elle serait donc minuscule ? Enfin toute petite plutôt. Incroyable. Jamais Seiji n’avait rencontré de telles personnes. Mais au fait qu’était-elle vraiment pour être aussi petite ?
La jeune fille tendit les mains vers le ciel avant d’ajouter :

- Et je pourrai voler aussi haut que mes ailes pourraient me porter. J'aime beaucoup mes ailes tu sais, je les ai toujours trouvées très belles. Si je le voulais, je pourrais les faire apparaître sous forme humaine, mais je n'ai pas besoin d'être repérée à des lieues, si je garde forme humaine c'est pour qu'on me laisse tranquille.

Des ailes ? Qu’elle chance ! Seiji avait toujours voulut savoir voler. Mais une chose l’interpella. Elle ne se montrait pas sous sa véritable forme pour qu’on la laisse tranquille. Il était en effet, sur certains points, très différent. Mais au fait que voulait-elle dire par « tu es mon opposé » ?
Elle se rapprocha de Seiji en le regardant et dit :

- Je ne suis pas un de ces corbeaux qui parlent par contre. Je me demande si tu arriveras à trouver ce que je peux être.
Le vagabond sourit à la jeune fille concernant les corbeaux. Il se doutait qu’elle ne pouvait être une de ces êtres aux plumages noirs, moqueurs et arrogants, d’un naturel si bavards.

-Décidément tu es pleine de surprise ma chère. Je n’ai aucune idée de ce que tu peux être. Mais je suis sûr que tu es très jolie. J’ai une dernière question ? Que voulais-tu dire par : je suis ton opposé ? Tu me semble pourtant si gentille, douce et calme. Mais tu m’as surpris plus d’une fois alors…

Message par Invité Mar 15 Juin - 19:29

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-Décidément tu es pleine de surprise ma chère. Je n’ai aucune idée de ce que tu peux être. Mais je suis sûr que tu es très jolie. J’ai une dernière question ? Que voulais-tu dire par : je suis ton opposé ? Tu me semble pourtant si gentille, douce et calme. Mais tu m’as surpris plus d’une fois alors…

Jamais elle ne parlait d'elle. Jamais elle ne montrait ce qu'elle ressentait. Et pourtant c'était ce qu'elle faisait et ce qu'elle continuait de faire. Elle balaye la remarque sur le fait qu'elle soit jolie d'un geste et répondit:

- Rien qu'une fée...


Petite, insignifiante, inutile... Elle avait horreur de l'avouer, son cœur battait à tout rompre, elle avait peur de sa réaction, elle avait peur qu'il change son point de vue... Plus le temps passait, plus son cœur se calma.

Elle l'avait dit... Elle l'avait dit à haute voix. Elle l'avait avoué!

Le ciel était toujours bleu. Le sol était toujours sous ses pieds. Elle était contente, libérée, soulagée. Elle avait réussi à le dire à quelqu'un et rien ne s'était passé, c'était comme si elle avait tout simplement dit qu'elle avait faim, qu'elle devait aller chez le coiffeur ou qu'elle portait un nouveau haut.

Elle en oubliait presque cette fameuse dernière question. Son cœur se remit à battre fort et vite. Elle faillit rire de soulagement, il n'avait pas compris ce qu'elle voulait dire. C'est sur qu'elle n'avait pas été très claire, elle avait plus parlé pour elle que pour lui en disant qu'il était son opposé. Elle se tourna vers lui pour lui répondre.

- Quand je disais que tu étais mon opposé je pensais notamment au fait que tu ne te caches pas de qui tu es. Je n'ai jamais rien dit à personne quant à ma vraie nature … Tu m'as parlé sans rien attendre de moi, alors que je ne pense qu'à satisfaire ma curiosité.

Elle haussa les épaules, il la trouvait peut-être gentille, elle trouvait qu'elle était juste banale. Elle n'était rien qu'une fée, quand elle se transformait la seule différence mise à part la taille était ses ailes dont elle était fière. Elle n'était rien qu'une femme, calculatrice, qui appréciait plus la mode que quoique ce soit. Elle était une solitaire qui n'avait pas d'amis et qui ne cherchait pas à en avoir non plus. Mais cela, il ne pouvait le savoir vu qu'il venait de la rencontrer.
Pendant un instant elle se demanda si ce serait tout, s'ils resteraient cinq minutes de plus ensemble et qu'ils se sépareraient pour ne plus jamais se revoir. Elle se demande si au contraire une sorte de relation que l'on pourrait qualifier d'amicale allait naître entre eux. Mais est-ce que quelqu'un comme lui voudrait d'une amie comme elle?

Un gazouillis de bébé la tira de ses songeries, elle regardait le père jeter son enfant et le rattraper, la mère souriait, et prenait toutes sortes de clichés avec son appareil photo numérique. Heureux, insouciants, paisibles. Elle détourna les yeux, un jeune couple admirait la scène, la jeune femme regarda amoureusement son copain, elle se demandait sûrement quand est-ce qu'elle pourrait être celle qui prendrait des photos et qui pourrait faire un spectacle en plein parc.

- Bon, j'ai envie de voir si on trouve vraiment de ces fameux marchands ambulants, il commence à y avoir trop de monde pour moi. Tu viens?

Rien de tel qu'une crêpe au nutella ou un de ces hot-dogs pour se venger de toutes cette joie et cette bonne humeur. Elle n'était peut-être rien qu'une fée, mais elle restait une femme avant tout et pour oublier leurs chagrins et moments de déprime il n'y avait rien de mieux qu'un truc à grignoter.

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