Avventura
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Message par Invité Mer 14 Sep - 21:28

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Une à une les gouttes de pluies s’écrasaient sur la vitre embuée. Dans la pénombre froide de la chambre, une lampe de bureau scintillait faiblement. Assise face à sa table de travail, Aline griffonnait sur une feuille froissée. Des tas de papiers s’étalaient sur toute la longueur de la table, certains étaient même punaisés au mur. Un bazar monstre décorait les étagères et même quelques chaises. Tête courbée sur son travail, la jeune fille tenait sa tête d’une main et murmurait les phrases qu’elle écrivait. Ce genre de tableau était commun et on pouvait penser, en la voyant comme ça, qu’il s’agissait simplement là d’une adolescente faisant ses devoirs. Le crayon dansait sur le papier de plus en plus vite avant d’être brusquement relâché. Il rebondit sur le sol et la mine se brisa. D’un geste las, la demoiselle frotta ses yeux fatigués. Malgré l’échec lamentable de la tentative de capture du rebelle, Aline ne s’était pas démontée et s’obstinait toujours à retrouver les soi-disant rebelles en fuite. Elle s’étira voluptueusement et se leva finalement pour se diriger vers la salle de bain.

S’il avait bien une chose qu’elle appréciait maintenant, c’était son nouveau logement. Elle louait ce deux-pièces à une petite mamie toute mignonne qui ne manquait jamais de pincer la joue de sa locataire. Même si Aline n’était pas connue pour son aimable caractère, elle ne pouvait décemment pas se montrer désagréable avec cette petite dame qui venait lui porter un gâteau tous les dimanches après-midi. Si cet appartement n’était clairement pas le plus beau, il avait au moins le mérite d’être confortable. La jeune fille en venait désormais à se demander comment avait-elle fait pour vivre sans l’eau chaude et une connexion internet jusqu’à maintenant. Après une rapide douche, Aline se vêtit d’un jean des plus simples et d’une jolie veste kaki. Un coup d’œil à la fenêtre et elle ajouta une épaisse écharpe à sa tenue.

Aline quitta enfin le confort exigu de son appartement pour retrouver la pluie froide du dehors. Elle marcha longtemps dans un dédale de rues et de ruelles qu’elle connaissait désormais par cœur. La pluie trempait ses cheveux et ses épaules, si bien qu’elle releva son écharpe sur sa tête. Elle croisa un couple d’amoureux qui riait, à l’abri d’un porche. Ses semelles couinaient sur les dalles détrempées et le froid nocturne se faisait sentir.
Aline marcha jusqu’à la forêt qui embaumait déjà les senteurs de l’automne. Ils avaient basculé dans l’automne du jour au lendemain. La veille, il faisait une chaleur suffocante et aujourd’hui, on voyait déjà arriver l’hiver. Ou alors était-ce seulement parce qu’elle n’était pas sortie depuis plusieurs jours ? Parce qu’elle ne prenait pas la peine de regarder la météo à travers sa vitre depuis même des semaines ?

Les mains dans les poches et le nez enfoncé dans son écharpe, Aline déambulait au milieu de la forêt. Au moins les épais feuillages empêchaient les gouttes de traverser et le sol rouge et ocre était presque sec. Les feuilles mortes craquaient et la blondinette respirait à plein nez les parfums de septembre. C’est là qu’une odeur de toute autre nature se fit sentir. Étonnée, Aline stoppa net sa promenade. Bran. Elle n’aurait pas cru le recroiser un jour. Peut-être un peu hésitante, elle changea de direction. Son odorat ultra développé la mena au loup garou qu’elle connaissait bien. Leur dernière entrevue s’était soldé par une violente querelle et c’est sans assurance qu’Aline se retrouva nez à nez avec Bran. Comment allait-il réagir en la voyant débarquer ainsi ?

Message par Invité Ven 16 Sep - 21:37

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La nuit venait à peine de tomber que la pluie la suivait de près. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensaient, la pluie et la nuit étaient des temps parfait pour chasser. Les odeurs se faisaient plus prégnantes, même si elles disparaissaient plus vite. Et la vision du loup était bien meilleure la nuit que lorsque le soleil brillait encore dans le ciel. Alors je sortis, et pris la direction de la forêt. C'était le week-end et peu de gens traînaient dehors par ce temps, bien que j'avais croisé un couple d'amoureux qui batifolaient sous la pluie. Je ne rencontrai donc pas grand monde sur ma route et n'avais pas à craindre quoi que ce soit des passants qui se trouvaient là. Je n'étais vêtu que d'un haut blanc -devenu presque transparent avec la pluie- et un jean noir avec des chaussures de la même couleur. La pluie plaquait mes cheveux sur mon crâne et l'eau ruisselait sur mon visage, mais rien de cela ne me dérangeait. En quelques minutes j'atteignis la forêt. Je trouvai un coin tranquille où mettre mes habits à l'abri, je me métamorphosai et partis chasser.

Une heure plus tard à peine, j'étais de retour au trot, ma fourrure blanche maculée de sang autour de mes babines. Je léchai le sang du lièvre qui entachait encore ma fourrure et m'ébrouai pour chasser l'eau qui s'était accumulée entre mes poils. C'est alors qu'au loin, l'odeur familière d'une vampire titilla mon museau de loup. Elle se trouvait encore loin, au moins un kilomètre, mais je la reconnus sans hésitation. Aline, une petite vampirette blonde, anciennement Rebelle qui s'était alliée au Cercle en échange de sa peine de prison. Notre dernière rencontre s'était soldé par une violente dispute, et je l'avais attaqué avant de me reprendre et de m'en aller. Une pointe de culpabilité m'assaillit à la pensée de ces évènements. Quel choix avait-elle eu sincèrement ? Qui étais-je pour pouvoir lui dicter la conduite qu'elle avait à tenir face à une situation dangereuse pour sa vie. Indécis, ne sachant pas trop quoi faire, je me transformai à nouveau en humain en ne remettant sur moi que le jean afin de couvrir ma nudité. Il pleuvait encore un peu et je ne tenais pas à mettre un t-shirt qui me collerait à la peau dans l'immédiat. Et je m'allongeai tranquillement au sol, me mettant en position pour repérer les traces que la vampirette avait prise sans bouger.

Je la laissai se rapprocher indubitablement, et bientôt elle fut à distance pour que son petit nez fin puisse repérer mon odeur. Hésitant toujours à savoir si je devais ou non lui parler, je restai cloué sur place indécis. M'attaquerait-elle si elle me voyait ? Tenterait-elle de me capturer ? Je ne savais point, mais elle avait été une amie et j'étais désireux de lui laisser le bénéfice du doute. Je sentis l'odeur de la vampirette se rapprocher et bientôt je perçus le bruit de ses pas. Je ne bougeai pas pour autant. Enfin, Aline sortit d'entre les arbres et arriva en face de moi sans grande assurance. Elle aussi avait hésité visiblement à venir, mais au moins avait-elle fait le chemin jusqu'ici. Elle ne semblait pas animer de mauvaises attentions mais que pouvais-je en savoir. Et pourtant, un sourire timide effleura mes lèvres.

-Salut Aline...

Je me redressai pour faire pleinement face à la blondinette qui était tout aussi trempée que moi. Son nez était enfoui dans son écharpe, et ses beaux vêtements semblaient être bien-portant. D'une rapide inspection, je fus ravis de voir que la demoiselle se portait bien -demoiselle qui était d'ailleurs plus vieille que moi, même si son vieillissement s'était stoppé au moment de sa transformation, lui donnant l'apparence d'une fille à peine pré-pubère. Je souris à mon inspection et hochai de la tête pour moi-même. La queue de mon loup remuait métaphoriquement quelque part dans ma conscience.

-Je suis content de voir que tu vas bien. Et...je suis désolé pour la dernière fois.

Ma moue s'était faite rapidement triste et désolée. Mue par l'instinct de mon loup, je fis un pas en avant pour me rapprocher de la vampirette. Si j'avais été sous ma forme animale, j'aurais certainement baissé la tête et me serais rapproché et me serais frotté à elle pour qu'elle puisse glisser ses doigts dans ma fourrure. Mais ce comportement n'était carrément pas adapté à ma forme humaine, alors je me stoppai au bout d'un pas et regardai mon amie -si je pouvais toujours me permettre de l'appeler ainsi- dans les yeux. Puis m'appuyant sur un tronc d'arbre, je repris la conversation.

-Alors comment ça se passe en ville pour toi ?

Ma posture, tout à fait non agressive, était une invitation à la discussion, comme une promesse que je ne l'attaquerai pas cette fois.

Message par Invité Mar 20 Sep - 7:20

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Lorsqu’Aline se retrouva face à face avec Bran, elle se demanda d’abord si c’était vraiment une bonne idée. Ils s’étaient quitté après une violente dispute, et si l’entrevue avait été écourtée, c’était parce que Bran ne voulait pas risquer de tuer la vampire. Les détails de cette nuit étaient encore bien présents sous sa tête blonde et ils lui rappelaient sans cesse qu’elle était seule. Avec Aéris en prison, Aline se trouvait bien isolée du reste de la population. Même si elle avait voulu se mêler aux gens, c’était peine perdue. Tout le monde se méfiait de tout le monde et on ne pouvait, vraisemblablement, plus faire confiance à quelqu’un.

La pluie ruisselait sur ses tempes brûlantes, collant des mèches dorée contre le visage de la jeune fille. La laine mouillée rendait l’écharpe beaucoup plus lourde et Aline frissonnait. J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche… Elle essuya ses joues avec la manche de sa veste et releva enfin le regard vers Bran pour jauger sa réaction. Il souriait. Faiblement, certes, mais il souriait. Cela eut le don de désarçonner quelque peu la demoiselle, qui s’attendait très certainement à un accueil beaucoup moins aimable. Il n’était visiblement pas rancunier et il en venait même à présenter ses excuses. Aline répondit par un sourire triste et las, accompagné d’un haussement d’épaules défait.

Elle le fixa un instant, les yeux brillants avant de faire un pas dans sa direction. Elle se s’arrêta à peine une fraction de seconde, semblant peser le pour et le contre. Et puis, sans prévenir, elle courut les quelques mètre qui la séparaient de Bran et alla se jeter dans ses bras.

Mais qu’est-ce qui te prend ? La dernière fois qu’elle avait serré quelqu’un dans ses bras remontait à plusieurs mois déjà. Et encore, une étreinte digne de ce nom était difficilement réalisable à travers les barreaux d’une cellule de prison.

Aline enfouit son visage contre le torse de son ami, sans même penser une seule seconde à l’image qu’elle donnait d’elle. Elle se cramponnait à lui comme si sa vie en dépendait. Une véritable gamine. Pourtant, Aline n’avait pas l’habitude de réagir de la sorte. A croire que deux ans passés dans cette ville avaient suffi pour la changer radicalement.

Au moins, cette étreinte avait le don d’être suffisamment explicite. Elle évoquait à la fois le pardon qu’elle accordait et le besoin qu’elle avait de Bran. Elle se fichait royalement qu’il soit activement recherché par les forces du Cercle. Bien cela soit son nouveau métier, Aline ne le livrera pas aux forces de l’ordre pour la simple et bonne raison qu’elle n’en avait pas envie. Elle appréciait trop Bran pour l’envoyer en prison. Et puis, elle avait assez donné au Cercle récemment ; elle s’était suffisamment investie dans sa dernière mission. Les brûlures mal cicatrisées pouvaient en témoigner.

-En ville, le climat est affreux. Ça sent la peur, ça put la mort à chaque coin de rue. s’entendit-t-elle répondre.

Message par Invité Sam 24 Sep - 4:57

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Aline s'avança vers, redoutant de me regarder franchement dans les yeux. Elle semblait tendue, ce que je pouvais parfaitement comprendre. Dans son esprit devait se rejouer la scène de notre dernière rencontre. Mon loup avait prit le contrôle sous le coup de la colère et j'avais attaqué. J'étais ensuite parti car je refusais de tuer Aline, mais le mal avait été fait. Mais j'espérais que la pluie qui tombait laverait ce qui c'était passé à l'époque. La petit blonde frissonnait de froid sous sa laine, et encore une fois je fus tenté de me rapprocher pour lui faire profiter de ma chaleur corporelle élevée. Mais je me retins, la laissant décider de ce qu'elle voulait faire. Elle releva son visage vers moi, et elle sembla se détendre face à mon sourire. La tension dans ses épaules s'affaissa un peu, ce qui renforça mon sourire timide. A mes excuses elle eut un sourire las et triste avec un haussement d'épaule, et bien qu'elle semblait aller bien physiquement, son expression me faisait penser que ce n'avait pas été toujours le cas. Elle fit un pas vers moi, et puis sans crier gare elle se rua sur moi et se jeta dans mes bras.

J'eus à peine une fraction de seconde d'hésitation, pris par surprise, avant de refermer mes bras autour de la vampirette et de la serrer aussi. Les muscles de mon corps se relâchèrent tandis que mon loup autant que l'homme appréciait le contact. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu de contacts si réconfortants, et si plein de sens. J'étais un Rebelle et elle était maintenant une membre du Cercle, et cependant nous étions là sous la pluie dans les bras l'un de l'autre. Comme une promesse tacite que malgré nos différents, nous n'étions pas forcément ennemis. Mon but était de détruire les idéaux du Cercle, mais pas de tuer tous ses membres ni le chaos général. Et je commençais à réfléchir aux actes que j'allais devoir accomplir. Je ne faisais pas partis de ceux qui vouaient une haine irrévocable aux humains, qui les chassaient pour le plaisir. Je ne voulais pas que les humains soient non plus le maillon favoris de la chaîne alimentaire. Je ne voulais juste pas qu'on traite les créatures de la nuit comme des chiens de gardes de l'humanité, dressé pour leur ressembler. Je ne voulais pas qu'on m'interdise de chasser, de me comporter comme un loup. Je ne voulais pas me "fondre" parmi les humains. Je n'étais pas humain. Mais là n'était le sujet. La voix de la vampire me parvint très légèrement étouffée par le tissu de mon haut mouillé. Et un soupir franchit mes lèvres.

-Si jamais tu as besoin d'aide, discrète bien sur, tu peux me demander. Je t'aiderai du mieux que je peux. Et puis dans la forêt, les seules odeurs de peur et de mort viennent de mes proies, fis-je en souriant. Si jamais la ville te mine, tu sais où me trouver.

Après quelques instants passés ainsi, je m'allongeai au sol et levai les yeux vers le ciel étoilé de l'Avventura. La forêt était calme, et seule le chant de la vie nocturne venait agrémenter la quiétude de l'endroit. Si la ville empestait la peur et la mort, c'était parce que des soit-disant partisans des Rebelles -ou alors de simples criminels- profitaient de ce moment de tension/calme entre les deux camps pour semer la pagaille. Mais quel camp avait la meilleure vision ? Je volais juste vivre libre...Je levai ma main vers le ciel et la regarder se refermer sur le vide.

-Ils ne te font pas faire des choses trop compliquées ni trop fatigantes là bas j'espère ? Tu es à peine une adolescente, fis je pour la taquiner en tirant la langue quand elle se retourna vers moi.

Message par Invité Ven 14 Oct - 22:01

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Si Aline avait toujours considéré les démonstrations d’affection comme des choses inutiles et furieusement impudiques, il en était tout autre chose maintenant. En effet, la jeune fille n’avait jamais réellement compris l’intérêt d’avoir des amis. Elle estimait depuis toujours qu’avoir sans cesse quelqu’un dans les pattes n’était pas fait pour elle. Elle pensait aussi avec une force de conviction déroutante qu’on ne pouvait se fier à personne et que les amis n’étaient présents que lorsque tout allait bien. Ses précédentes relations n’avaient fait que confirmer ses pensées. Toutes les personnes qui l’avaient entouré durant son enfance avaient construit, peut-être sans le savoir, cette jeune fille solitaire et associale. Si Aline était méfiante, jalouse et distante, ce n’était pas pour rien. Tout comme ce n’était pas entièrement sa faute. Elle ne se souvenait que trop bien que ces espèces de garces qui lui servaient de voisines et qu’elle était obligée d’inviter chez elle –bonne éducation oblige. Elle se souvenait des courbettes, des faux sourires et des paroles acerbes qu’elle devait ravaler. Elle se souvenait aussi de cette enflure qui avait gâché sa vie et s’était servi d’elle d’une manière particulièrement détestable.

Mais maintenant, plus que tout, elle avait besoin d’un ami. De quelqu’un qui la ferait se sentir moins seule et qui lui ferait comprendre qu’elle ne comptait pas que pour des prunes. C’est pourquoi elle serrait Bran de toutes ses forces de petite vampire, le front posé contre son torse. Elle sentait son odeur à travers le tissu détrempé et elle fût étonnée de la qualifier de réconfortante. Ce n’est que lorsqu’il se recula, qu’elle releva enfin le regard vers lui. Des perles de pluie dégoulinaient de sa frange et roulaient lentement sur ses tempes tandis qu’un vague souvenir de chanson résonnait dans sa tête. La guerre nous avait jeté là, nous vivions comme hors-la-loi et j’aimais cela quand j’y pense. Mais Aline ne pensait pas pouvoir un jour aimer ce climat de conflit ni cette sournoise angoisse qui s’emparait d’elle dès qu’elle mettait un pied dehors. Elle avait surtout la désagréable impression de marcher sur un volcan disposé à exploser à tout moment. Les crises de panique étaient même devenues une habitude chez elle, et Aline se comportait la plupart du temps comme un chat aux aguets.

A l’exemple de Bran, la demoiselle s’assit à terre, le dos tout contre un tronc d’arbre. A travers le tissu de sa veste elle pouvait aisément sentir l’humidité de l’écorce et bien que cela la fasse frissonner, elle eut l’impression que l’arbre lui transmettait un peu de sa force. Elle songea brusquement à tous ces poètes qui puisaient leur courage dans la sève des arbres et qui allaient de perdre dans la forêt juste pour le plaisir d’écouter la nature chanter. Aline les avait lus, ces poèmes, vingt fois, cent fois sans les comprendre. Elle les avait d’ailleurs toujours trouvé totalement dénués d’intérêt alors que c’était une des seules choses qui lui restaient à présent.

-Alors tu vis ici maintenant… murmura-t-elle.

C’était plus un constat qu’une véritable question, même si Aline avait involontairement laissé sa phrase en suspens.

-Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? Et si le Cercle t’attrape, qu’est-ce que tu vas devenir ? questionna-t-elle, à brûle-pourpoint.

Un coup d’œil vers Bran et elle se reconcentra sur les brins d’herbes dans lesquels elle faisait passer sa main. Et d’un geste vif, elle en arracha quelqu’uns et se mit à les tresser.

-Tu rigoles mais parfois je me dis que je préfèrerais rester une enfant toute ma vie…

Une ombre de sourire apparût aux commissures de ses lèvres quand elle se tourna vers Bran et se saisit de son poignet.

-Tu te souviens de ça ? dit-elle, en nouant à son poignet le bracelet d’herbe fraîchement cueillie.

Message par Invité Mer 23 Nov - 4:52

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Aline semblait réellement exténuée, et ce câlin ainsi que son comportement montrait à quel point elle se sentait seule et dépassée par les évènements. Si elle travaillait pour le Cercle, cela signifiait qu'elle devait travailler pour arrêter les rebelles encore en circulation. Ils disaient que j'étais un Rebelle dangereux, mais je n'en étais un que pour ceux qui tentaient de m'abattre. Je ne faisais pas parti de ceux qui tuaient à tout va les humains et tous ceux qui se mettaient en travers de leur chemin. Je ne fréquentais que très peu la ville, alors je ne savais pas bien ce qui s'était passé ces derniers temps même si je m'arrangeais toujours pour me tenir au courant des gros mouvements. Finalement, la jeune blondinette vint s'asseoir non loin de moi, adossée elle aussi à un arbre. Je respirai à plein poumons, me chargeant de l'odeur pure de la forêt et de celle de la vampirette. Je m'y sentais bien. Et c'est alors qu'Aline me demanda si je vivais à présent ici, supposément dans la forêt.

-Ouais...Ça fait un moment maintenant que j'y vis. Depuis que Natsume m'avait identifié comme Rebelle. Du coup cette immense forêt est ma maison. Comme avant...

Mon regard se perdit quelques secondes au loin, me remémorant les quelques années que j'avais passé à errer dans la forêt avec la meute de loups blancs qu'Aline avaient rencontré. Ceux-là même qui m'avaient recueilli alors que mes parents venaient de se faire tuer par des chasseurs de lycans. De ces années passées dans la forêt, j'avais appris à me débrouiller pour me nourrir, me laver, subvenir à mes besoins et surtout, je la connaissais par coeur. Je changeais souvent de refuge, et je connaissais les endroits où les humains ne s'aventuraient pas. Je n'avais rien à craindre. Même si le confort d'un foyer me manquait de temps à autre, mais j'avais traversé bien pire.

-Eh bien, je ne sais plus trop. J'avais en tête de démonter les bases du Cercle. Toute cette histoire de réfréner ces instincts, vivre comme des humains, ce n'est pas pour moi. Cependant, tuer à tout va ne me convient pas non plus...Je verrai bien. Si le Cercle m'attrape, j'irai certainement en prison. Ou alors ils m'exécuteront tout de suite. Mais dans tous les cas, il est fort probable que je ne revois jamais la lumière du jour, fis-je avec un sourire presque triste.

Elle avait mis le doigt sur quelque chose. Quand j'avais premièrement rejoins les Rebelles, je n'avais pas pensé vraiment à tout ce qui passerait ensuite si nous parvenions à renverser le Cercle. Jilan ne semblait pas être un fou psychopathe -Quoi qu'à certains moments je me demandais si ce n'était pas réellement le cas. Je doutais qu'il aurait laissé se réaliser le chaos que j'entraperçois maintenant si jamais on renverse le Cercle. Pour ma part, je ne voulais juste pas me soumettre à la docilité presque domestique que le Cercle prônait pour cette paix inter-raciale. Mais maintenant que Jilan n'était plus là, j'étais devenu l'un de ceux le mieux placé pour accomplir cette tâche, et si je devais faire cela il me fallait une vision à plus long terme. Mais des rues incertaines, une ville emplie de peur à l'idée de s'éveiller comme le décrivait Aline n'était pas non plus ce que je désirais. Et pendant que je me perdais dans de volatiles pensées, je perçus les paroles de ma compagne improbable. Alors que je me tournais la tête vers elle, elle saisit mon poignet pour y accrocher un bracelet d'herbes. J'eus à peine une seconde de flottement avant d'éclater de rire comme un adolescent.

-Bien sur que je me rappelle, fis-je avec un sourire doux. C'était bien avant tout ça... J'aurais bien voulu rester un enfant aussi, retrouver mes parents...Tout était si simple. Mais tant a changé depuis. Dis moi Aline, que vois-tu pour cette ville ?

J'étais né ici, j'avais vécu toute ma vie ici. Je ne connaissais pas d'autres horizons, d'autres manières de vivre, d'autres contrés. Peut-être que je devrais m'évader un instant, voir comment le reste du monde fonctionnait ? Peut-être partir à la recherche de Leann et de ce satané Natsume...Mais non. C'était ma ville, mon territoire. Et je ne pouvais l'abandonner ainsi. Même si il fallait que je devienne un ange noir dans cette ville.

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