La pluie le vent et nous! [Pv Ewillan] (clos)

Stan tenta de rattraper Ewilan quand il la vie tomber, il l'observait depuis le début de son sombre petit manège et se doutait qu'elle allait finir ainsi vautrée par terre. Une fois tombée, il n'essaya pas de la relever, il avait aperçut son sourire satisfait et se disait qu'elle n'avait pas besoin d'être plus dérangée. Il en profita simplement pour essorer son bonnet, révélant ses racines blanches imbibées d'eau. Oui ses cheveux n'étaient réellement pas très banals, on aurait dit une coupe se voulant porteuse d'une mode des années 80. Mais elle avait vraisemblablement fait un bide terrible car Stan n'en avait jamais revue de telle depuis ce fameux matin dans le miroir d'un bistrot, où plutôt dans un morceau de miroir qui avait autre fois appartenu à ce qu'on appelait un bistrot. Ce dernier ne s'était jamais remis de cette fameuse soirée, où Stan quelques amis et une bande de piliers de bars consanguin avaient décidés de faire la fête. Sacrée cuite! D'ailleurs, au début, le jeune homme pensait que ses amis lui avaient fait une sale blagues, mais personne ne semblaient se rappeler avoir commis l'irréparable. Bref, ce n'était pas du colorant ni une illusion d'optique, les racines de ses cheveux à cet endroit avaient simplement mutés au cours de cette soirée pour une raison lui étant encore inconnue.

Après s'être brièvement remémoré cette anecdote, il la laissa ébouriffer ses cheveux prenant la chose avec une certaine légèreté. Elle le mettait dans la catégorie des timides, ce qui en soit n'avait rien d'affolant. Au fond, c'est vrai qu'il n'aimait pas être le centre de l'attention. Mais pas par ce qu'il n'aimait pas ça, bien au contraire il aimait trop cela! Et sa modestie chronique de défaitiste ne lui pardonnait pas, c'est pourquoi il fuyait le plus souvent les regards. Il ne voulait pas se faire marteler, par cette troisième petite voix interne, que les écrivains appelaient conscience. Stan s'amusa à lui répondre en remettant son bonnet:

-Timide est un bien grand mot, mais on peut voire la chose sous cet angle.

Il s’amusa des quelques petites minutes où l’élémentaire se mit finalement à douter, elle était perdue et ne savait plus où donner de la tête. Ca, Stan l’avait tout de suite remarquée, à la première mimique partagée entre la panique et l’exaspération. Un sourire moqueur se dessina habilement sur ses lèvres, lorsqu’elle croisa les bras se tourna vers lui tout en lui exigeant de les conduire au centre ville. Elle était d’une mauvaise foi assez impressionnante. Heureusement, le coin lui était familier, la conduire au centre ville ne saurait pas insurmontable, mais il tenait à lui faire payer les dernières minutes de marches inutile. Il pointa la bonne direction, puis commença à avancer :

-Oui chacun son travaille, de plus quitte à le faire bien ! Sans trop se brusquer les neurones, autant déléguer aux autre ce que l’on ne sait pas faire n’est-ce pas petite faiseuse de pluie ?

Son sourcil se arqua, il regarda la jeune élémentaire d'eau puis commença à réfléchir, il ne comprenait rien à ce qu'elle disait. Darkness, Lightness et compagnie si ce n'est les lycans et les vampires ça n'était pas dans l'ombre de ses connaissances. Pourtant, Shawn se mit à frémir à l'évocation des deux noms. Quelque chose clochait, il resta de marbre face à la question de la jeune femme. Ses origines, son peuple, sa race étaient des choses qu'il avait abandonné depuis de longues années. Il était malgré lui un homo sapiens, un être humain, un homme capable de penser et réfléchir. Donc la bonne réponse devait être humain, bien qu'il ait certes quelques atouts en plus. Comme sa marque, où son étrange don qu'il n'aimait pas exploiter le potentiel. Ce genre de choses, son esprit avait du mal à l'assimiler. Il s'aimait par périodes à imaginer qu'il était simplement victime d'une bête mais réconfortante schizophrénie, délivrant des pulsions inhumaine à chaque manifestations. Aussi longues et douloureuses pouvaient-elles être. Ses yeux allèrent sur le chemin que l'élémentaire lui indiquait de suivre, il s'évertuait à sécuriser chaque parcelles de pavés, désirant pouvoir écouler la fin de la soirée en toute quiétude.

Des douleurs se présentaient une à une le long de son corps, il n'allait pas tarder à être couvert de bleu. Il soupira en riant, essayant de trouver quelque chose à répondre. Le temps jouait contre lui, il était désormais évidant que la situation n'était pas facile pour lui. Cela restait une plaie, il avait été abandonné, délaissé par ses parents dès le plus jeune âge. Certes le fait qu'ils n'aient pas été là pour lui n'était plus douloureux, mais se demander ce qu'ils pouvaient bien avoir poussés ces gens à le délaisser l'intriguait. C'était peut être à cause de la marque qu'il avait sur le torse, où peut être avait-il décelé dès la naissance le mal qui l'habitait. Où la vérité était plus affreuse, donc il n'y avait aucune raison de s'infliger tant de douleur pour un soupçon de curiosité mal placés. Ses yeux allèrent une nouvelle fois dans les perles azurées de la jeune femme, puis il s'amusa à répondre:

-Now I am a man! C'est le début d'une chanson, j'oublis certes le reste avec aisance, mais de mémoire le chanteur précise bien que ... We can have a lot of fun!

Stan avait fait un effort plutôt passable pour se faire une voix grave lorsque il parlait en anglais. Le joint et l'alcool devaient l'avoir grandement aidés dans cette tentative de chant. Bref, il savait pertinemment n'avoir aucun charisme avec ce timbre de voix, ni même pouvoir être pris au sérieux par cette jeune élémentaire qui ne devait pas connaître l'anglais. Il passa le bout de son doigt sous le menton d'Ewilan, c'est seulement après s'être perdu une demie seconde dans le fond de ses yeux qu'il éclata de rire. Il retira son doigt, puis fit un tour sur lui même en avançant, le Lac n'était plus très loin d'après le panneau qu'ils venaient de dépasser. Cela faisait déjà un bon quart d'heure qu'ils n'avaient pas parlés avant de lâcher sa stupidités. Car oui, sur les quelques problèmes énoncé on a oublié de préciser que Shawn, lui de son côté préparait mentalement Stan à devoir écouter certaine vérités avec un peu de recul. Il n'était pas prêt de tout lui dire, mais beaucoup allait être révélé et ça le démon ne pouvait l'empêcher éternellement. Surtout que la bonne humeur de l'humain revenait petit à petit, peut être était-ce la proximité d'un être aqueux qui le rendait heureux.

Si on lui demandait dans quel état il était, le jeune homme vous aurait répondu qu'il n'avait pas à se plaindre, que la compagnie de la pétillante Ewillan comblait sa soirée. Si son corps avait pu vous répondre, il aurait joint les mains, puis se saurait essorer juste sous vos yeux pour vous montrez à quel point il était exaspéré du traitement que Stan lui infligeait. L'eau glissait sur sa peau telle une lente cascade, ses mains laissaient mutuellement tomber un incalculable nombre de gouttes. Son visage ne valait même pas la peine d'être essuyer, son bonnet était saturé part cette pluie incessante. A tel point que cette vulgaire éponge trônant sur sa tête semblait cacher un paquet de cheveux bien plus important que ce qu'il en était vraiment. Au fur et à mesure il sentait de vifs spasmes lui retourner les muscles, la morsure que lui offrait le froid loin d'être agréable était en train de l'achever à petit feux. Pourtant il restait là, marchant sous cette maudite pluie en direction du lac. En y regardant de plus prêt, ça ressemblait à du masochisme. Cette nuit devait être sous un signe humide, quelque chose comme ça. Mais malgré tout cela, il gardait ce sale sourire de pommé, oui cet abruti à l'audition altéré par la pluie parvenait à apprécier le petit numéro vocale que venait de lui offrir Ewilan. Interprétant l'une des chansons populaire du moment, de toute façon même si il ne l'avait pas apprécié il l'aurait écouté, ce n'était pas son style de couper les moments dévasions des autres. Ils étaient si rare à se laisser aller à ses côtés, alors quand ça se produisait il sautait sur l'occasion, assister à ce genre de scène était un plaisir :

-Il est vrai que ce genre de prouesses n’est pas accordé tout les jours.

Après l'avoir laissé faire sa courte révérence il applaudit doucement, ne voulant pas non plus l'encourager à chanter toute la nuit. Mais il était content de pouvoir la féliciter, elle méritait bien ce genre de petite attentions. Pour l'avoir distrait un bref moment! Stan lui rendit sa révérence en riant, puis continua de marcher ils étaient presque arrivés, la route était désormais plongées dans une obscurité saturées par le temps et la lumière des rares lampadaires. Ils avaient quittés la ville, leur destination pointait le bout de son nez, ce qui soulagea le jeune homme. Marcher est fort sympathique, mais se reposer pour fumer un bon gros joint l'était aussi! Son regard se perdait dans des silhouettes d'arbres, décors naturels qui voilé par la nuit n'inspiraient rien de reposant. Mais qu'importe, la pluie semblait enfin bien vouloir cesser. Oui il le sentait, la fréquence des gouttes se faisait moins oppressante:

-Nous n'allons pas tarder à découvrir le lac... je me demande à quoi il ressemble plongé dans l'obscurité d'une nuit aussi pluvieuse?

Son air était aussi évasif que d’habitude, il rangea l’une de ses mains dans sa poche puis continua de marcher. Il distingua un panneau indiquant la direction à prendre pour emprunter le sentier menant au lac, puis décida de le suivre enlevant son bonnet pour l’essorer. Ce moment de répit n’allait peut être pas duré, alors autant en profiter. Il tourna son visage vers la jeune élémentaire, se souciant de son état de santé. EN effet elle semblait tituber, de plus son teint était pâle. Peut être était-ce toujours le cas, mais il n’avait aucun moyen d’en être sûr :

-Vous ne semblez pas à vôtre aise, êtes vous fiévreuse ? Vous voulez que je fasse quelque chose pour vous ?

Alors qu’il l’interrogeait, une splendide étendue d’eau aux reflets d’encre se profilait devant eux. C’était comme une robe qu’il avait enfilé pour l’occasion, cette eau semblait tellement profonde qu’on ne pouvait pas y distinguer le moindre reflet. Pas le moindre remous, rien si ce n’est une branche qui perçant la fine couche, pointait le ciel aux nuages invisibles.

Plutôt que de se mettre à l'abris comme semblait l'imaginer l'élémentaire, le fossoyeur enleva son T-shirt puis l'essora un coup avant de le déposer sur l'une des pierres plates bordant la rive. Son thorax arborait malgré lui l'imposante marque de Shawn qui semblait incruster au plus profond de la chaire de Stan. L'obscurité permettait de dissimuler légèrement ce tatouage, mais en temps normale le jeune homme ne l'aurait pas montré aussi vite. Le pilon, ainsi que la singularité du moment le poussa à suivre la plongée dans le lac. Il garda son pantalon après avoir vidé ses poches et délacés ses chaussures. La petite explication d'Ewilan l'intéressa, en fait c'est surtout Shawn qui s'était amusé à retenir l'information. Pour lui chaque faiblesses où forces était importante, les amis du soir pouvait devenir les ennemis du jour. Alors autant prêter attention à ce genre d'aveux, même si ils s'avéraient plus tard faux ça pouvait toujours être réutilisé à des fins plus complexes. Heureusement, Stan lui était bien loin de s'imaginer le moindre stratagème pour la neutraliser, c'était simplement le rapport repas, ressourcement qui l'intriguait.

Des créatures issues droit de la nature comme elle lui avait brièvement expliquée, avaient elles aussi ce genre de besoin. Après tout les différences entre leurs deux races n'étaient pas si évidente, c'était uniquement une histoire de paternité. A cette idée il ne put s'empêcher de sourire, puis il commença à avancer dans l'eau. La température extérieure à l'eau était plus froide qu'à l’intérieur. C'était une sensation agréable, en ce qui concernait son jean de toute façon il était trempé, donc mouillé pour mouillé autant le faire jusqu'au bout. Puis ça lui éviterait de s'ennuyer sur la rive à regarder Ewilan patauger dedans. Son regard alla dans celui de l'élémentaire puis il lui demanda sur un ton enjoué:

-Pourquoi s'inquiéter pour mon état de santé ? Si j'allais vraiment si mal que ça, je vous aurais laissé tomber en cours de route. J'ai envie de poursuivre cette soirée, rester à vos côtés encore un peu avant d'aller vous oublier chez moi.

Il s'enfonça progressivement dans le lac, trempant la moitié de sa main dans l'eau pour ensuite la déposer sur sa nuque. Vue le temps actuel, mieux valait ne pas prendre de risques. Il avait par habitude gardé son bonnet, il regardait l'horizon puis se tourna de nouveau face à Ewilan et pour la provoquer une énième fois lui envoya une vague d'eau dessus. Caressant doucement la surface au début, pour pouvoir envoyer une onde plus vive que l'éclaire. Bref, c'était un moyen d'animer la baignade, de toute façon le jeune homme se rappelait qu'il n'avait pas de briquet pour allumer ses joints. Donc autant le faire payer à l'élémentaire:

-Vengeance pour le bic!

Stan se laissa submerger par la vague, il n'avait plus la force de résister à ce genre de choc, pourtant son esprit restait aux aguets. L'eau était certes fraîche, mais après un certain temps d'adaptation, surtout quand vous êtes emportés par une vague au beau milieu d'un lac perdu, permet de se complaire dans un certain plaisir. Bien loin des interdits, cette satisfaction purement naturel était surtout dû à l'étrange calme qui habitait l'eau. Dehors il y avait eu du vent, une pluie oppressante, ainsi que des enfoirés tentant des les agresser sans raisons. Ici, sous ce fin miroir composé d'eau, il n'y avait rien de dérangeant, seulement le calme et la sérénité. Du moins, c'est ce qui s'en rapprochait le plus d'après Stan. Il n'avait pas profité d'une telle harmonie depuis quelques mois déjà. Contrairement à ce qu'il pensait, le joint avait était suffisamment chargé en herbes magiques pour lui permettre de prolonger son plaisir. Ce n'est que peu de temps après s'être laissé couler au fond du lac, que les limites humaines lui rappelèrent la froide réalité. Ses poumons réclamaient de l'air.

L'extraction fut court mais vive, il inspira une grande bouchée d'air puis tenta de retrouver Ewilan qui flottait tranquillement non loin. Un sourire mauvais se dessina lentement, étirant ses lèvres de manière subtiles mais peu sympathique. Il approcha en nageant doucement, restant assez discret pour ne pas être entendu par l’élémentaire. Une fois suffisamment proche, il lui suffit de sauter sur elle en exerçant une rapide pression sur ses épaules. Sa vengeance une fois exercée, son râle victorieux hurlé à l’obscurité, il s’en alla nager plus loin en riant. L’envie de retourner sur la berge se fit sentir, quand ses muscles fatigués commencèrent à tirer sur se forces. Chaque brasse était devenue un véritable défi, c’est ainsi qu’il se traîna maladroitement jusqu’au bord de la rivière. Il s’étira le mieux possible, puis sentit une nette amélioration du temps. Le vent mordait beaucoup moins violement sa peau, l’air était doux à respirer de plus le froid s’était grandement atténué.

Après avoir tranquillement titubé sur la rive, il s’assit regardant la surface de l’eau. Ses yeux semblaient radicalement analyser le lac, chaque petite vague, chaque reflet. Tout ce que les ténèbres avaient épargnées, ses yeux l’identifiait comme pour se rassurer et rationaliser la terreur du moment. Ses doigts effleurèrent une pierre plate qu’il souleva sans peine. Il passa son pouce dessus, constatant l’incroyable douceur fraîche du minéral. Mais rien n’aurait pu l’empêcher de quitter l’étendue noire qui le provoquait, même pas cette étrange pierre plate qu’il s’amusa à jeter dans le lac. Le résultat ne fut pas grandiose, deux ricochets, pour finalement rebondir sur un tronc d’arbre abandonné :

-Mais que faire ?

Quel était cette étrange comportement adopté par l'élémentaire, son sourcil ce arqua fortement. Ses yeux ne lâchaient pas la jeune femme, au contraire ils semblaient désirer l’anéantir. Refrénant sa pulsion, il se leva puis commença à s'habiller. Il grelottait suffisamment pour comprendre que la baignade n'avait peut être pas été une excellente idée, il passa le bout de sa langue sur ses lèvres puis se mit à rire. Le jeune homme tournait le dos aux soucoupes azurées d'Ewilan, pourtant son rire persistait, bravant les intempéries et les conventions. Au delà de la fraîcheur, les mots de l'élémentaire avaient étés ce qui le perturbait le plus. Pourquoi s'intéressait-elle aussi vite à lui? Qu'est ce que son état de santé pouvez bien lui foutre? Réellement le jeune humain ne parvenait pas à saisir la logique de cette créature. Il ajusta son bonnet d'un geste sec, puis enfila ses mains dans ses poches encore humide avant de regarder la route qu'il lui restait à faire. Un bref soupire s'échappa puis il répondit simplement:

-De nous deux je ne suis pas sûr que cela sois à toi de me raccompagner, arrêtes de t'inquiéter idiotement pour moi.

Il commença à marcher, son légendaire sourire semblait avoir finalement disparut pour laisser place à une expression froide. En effet, son humeur était variable surtout quand il était trempé jusqu'aux os avec quelqu'un l'énervant passablement aux bottes. Le jeune homme ne pouvait même pas rouler un joint elle avait dézinguer son briquet. A cette pensée, Stan lâcha d'ailleurs un énième soupire avant de reprendre sa marche. Sa dégaine trahissait son état bancale, en effet il titubait environ tout les trois pas, sa jambe gauche le lançait plus que toute à l'heure. Serrer les dents ne servait pas à grand choses pour atténuer la douleur, en revanche c'était exceptionnel lorsqu'il fallait contenir un flots de paroles incontrôlés. Elle ne le divertissait plus, du moins elle avait perdue à ses yeux son charme en se souciant beaucoup trop de son état de santé. Le fait que l'élémentaire s'imagine aussi qu'il l'ait accompagnée par gentillesse l'énervait. La naïveté, en plus d'être insupportable aux yeux du fossoyeur, lui inspirait à chaque fois un certain dégoût.

Ce n'est qu'une fois arrivé aux côtés d'un arbre que Stan se rendit compte de ce qu'il venait de se passer, Shawn avait profiter de son bref instant d’agacement. Loin d'avoir pris le contrôle entier de son corps, l'esprit se contentait de doser la force des sentiments du jeune fossoyeur. Certes il pensait ce qu'il disait, mais c'était accentué, déviés, dénaturés de son origine. Il n'y avait rien à faire, Stan ne trouvait pas la volonté de lui résister, pas deux fois en une soirée. Cette créature était encore plus fourbe que ce qu'il pensait, jamais encore il ne s'était permi une telle manipulation. La voix de Stan reprit soudainement dans les ténèbres, il s'adressait pour ce qu'il pensait être la dernière fois à la jeune élémentaire:

-Humains où créature vous êtes tous les mêmes, vous tuez et blessez à outrance pour ensuite vous inquiétez du sort de ceux qui vous entoure. C'est pathétique.

Les yeux de Stan n'avaient jamais rien vue d'aussi beau, tant de colère, une émotion si intense qu'elle faisait plier la nature à ses simples désirs. Le jeune homme ne s'était pas retourné au début, balayant les fébriles mots d'Ewilan d'un roulement d'yeux. Mais quand il entendit le lac se déchaîner son sang ne fit qu'un tour. Il se retourna puis soutenu le mieux possible le regard de l'élémentaire, malgré la beauté et l'intensité de la chose. Le fossoyeur ne courberait pas, maîtrisant sa panique il se contenta d'un soupir ayant plus pour but de chasser le stress de la situation qu'autre chose. L'eau sembla alors prendre un mouvement uniforme, loin d'être apaisée elle semblait douter. Un temps lente un temps vive, ce qui ne présageait rien de bon même un abruti comme lui le savait. Mais qu'importe il ne tournerait pas les talons, il tenait peut être là sa clef pour échapper à l'ennui qui le rongeait depuis tant d'années. Ses lèvres s'élargirent à leurs summum, déformant le visage de Stan dans une abominable grimace d'assurance. Ses bras s’élevèrent vers le ciel obscure que reflétaient chaque flaques environnante, puis éclata de rire. Sa voix n'avait rien de naturel, elle semblait démente sortit d'un autre monde, de plus son visage n'exprimait rien d'autre qu'une folie réprimée depuis quelques temps. Il approcha, malgré tout ce que cela impliquait. Son rire cessa après les premiers pas, ses bras retombèrent le laissant avancer avec un air assez mal saint. Il semblait désarticuler, pourtant ses yeux ne quittaient pas la jeune élémentaire. Le corps entier du jeune homme désirait courir vers cette attraction, mais la fatigue était trop importante:

-Ceux de ma race ? Ne sont-ils pas le fruit de la même nature qui ta vue naître ? Je pense que tu ne réfléchis simplement pas assez, ton corps et tes capacités son surhumaine, mais ton esprit lui est entièrement humain. Fermé, limité, ne poussant jamais les choses jusqu'au bout.

Il s'avança encore un peu continuant de parler, son sourire se faisait de plus en plus doux de plus en plus enfantin. Pas un sourire moqueur où hautain, un sourire pure semblant dénué de toutes mauvaises intentions:

-Tu veux mon avis ? Si dame nature a donnée vie à l'humanité, c'est simplement par ce qu'elle s'ennuyait et savait que son existence ne méritait pas d'être vécut. Elle était inutile à tout ce qui l'entourait perdue au milieu d'un univers infinis. Alors, pour mettre fin à ses jours, pour enfin pouvoir arrêter de sentir le feu brûler ses entrailles, les arbres retourner sa chaire, le vent arracher ses poumons et l'eau geler sa peau. Elle permit à l’homme d’évoluer, ainsi elle se lançait dans ce que nous simple esprits pourrions appeler un suicide. Tu commences à comprendre où je dois développer ?

Il s’arrêta à quelques pas d’elle, puis déposant ses mains sur ses hanches, il recommença à rire. Il regardait avec détermination la jeune élémentaire, déterminé à lui montrer qu’il ne s’inclinerait pas face à n’importe qui. De plus il aimait bien ce sujet, l’humanité, la nature, les dieux, c’était des choses que l’on avait trop souvent tendance à dénigrer à tord et à travers. Ses yeux roulèrent puis il reprit la parole sur un ton calme en regardant les nuages voilant un ciel qui aurait put être étoilé :

-Si la nature t’as mise au monde, ce n’est pas pour la soigner, mais belle et bien pour contribuer à ce processus autodestructeur. L’existence d’être aussi particuliers que toi révèle une seule chose. Nous ne sommes que des divertissements, des marionnettes, nos désirs et nôtre imagination n’apportera jamais rien de concret. Nous naîtrons, puis mourrons pour finalement disparaître dans les abimes de mère nature c’est tout ! Les différences poussent les hommes à s’entre tuer, pour palier à ce problème ils ont décidés de créer des lois pour que tout le monde soit égaux mais c’est impossible ! L’égalité parfaite est une utopie, ta créatrice n’a jamais réussi à égalisé quoi que ce soit pourquoi ? Pourquoi aurait-elle donnée aux hommes le pouvoir de l’anéantir si ce n’est pas ce qu’elle attend ? L’humanité , comme les animaux, comme les éléments ,ne sont jamais égaux. L’équilibre de ce monde ne repose ni sur la paix ni sur la guerre parfaite, mais sur la fluctuation de ces dernières…

Il s’arrêta puis plongea son regard dans le siens en souriant avec une point d’amusement.

Son esprit avait dépassé toutes les limites qui habituellement l'encombrait, oui il était simplement lui face à la nature, combien de fois avait-il rêvé de pouvoir l'énerver. Lui cracher de tels mots, s'opposer à elle physiquement, pouvoir lire la rage et la frustration sur son visage. Oui, il lui était extrêmement agréable de voire un visage, content de pouvoir tordre ce visage d'expressions toutes plus abominables les unes que les autres. Quand elle le prit par le col un frisson s'empara de lui, un frisson plaisant comme si les choses sérieuses commençaient enfin. La mise en bouche avait été intéressante, mais ça ne valait pas ce buffet.  Elle le disait plein d’orgueil, expliquant que son âge lui donnait un poids mentale plus expérimenté que le siens. Certes, il n'avait pas un vécut aussi long que le siens, peut être avait-elle au par avant connue d'autre stade d'existence mais ça n'avait aucune importance. A ses yeux, un enfant survivant aux pires atrocités de la vie sur une période plus où moins courte avait plus à lui apprendre qu'un vieillard stagnant depuis des années dans la même situation routinière. Bref, il se laissait faire confiant il sentait déjà l'adrénaline le réveiller, les effets de son joint étaient altérés ce qui lui donnait une certaine énergie. L'aura malveillante de Shawn se faisait de plus en plus sentir. Masquant cette approche dans un rire glaciale, il reprit sa marche contournant Ewilan pour s'approcher du lac. L'eau avait beau l'air plus calme qu'avant, elle intimidait bien plus le jeune homme, quelque chose ne lui inspirait pas confiance. Mais même se sentiment de danger permanent ne le dérangeait pas, mourir lui offrait une porte de sortie toujours plus intéressante que celle proposé par le destin routinier des humains.

Il se fixa à l'extrême limite du lac, les vagues caressait le dessous de ses semelles. Il se demandait, si cette scène s'était déroulée lorsque qu'il faisait jour. Est-ce qu'il aurait pu voire son reflet tordue dans les tumultes des vagues? La question le préoccupa tellement qu'il arrêta de rire en regardant les vagues.  Ses yeux ne perdaient pas un seul mouvement de l'eau, le lac semblait habiter par un esprit, comme si une nouvelle vie s'était insufflé en lui. Que quelque chose coordonnait ses mouvements en dépit de sa volonté propre. Ses lèvres se décelèrent finalement puis quelques mots floue, mais criblés de haine satisfaite:

-Tiens j'ai déjà décelé ce type de syndrome de supériorité refoulée quelque part, c'était sûrement dans des discourt de vampires où de lycans en pleine crise. Il haussa les épaules en souriant au lac, laissant un court battement noyer ses déclarations dans le silence. Quelque chose me tracasse, tu es persuadées que l'espèce humaine agit contre nature? Tu prétends pouvoir comprendre ce que les hommes font et pourquoi, alors que eux même serait incapable d'interpréter le comportement de mère nature ? Je pense que tu es tout simplement défaite et pleine de mauvaise foie. Est-ce si dur d'admettre que la nature même de l'homme, cette part si oppressante de cette magnifique nature, soit simplement l'anéantissement ? La perversion...

Il déposa ses mains sur ses hanches puis se craqua lentement la nuque, il ajusta son bonne t de nouveau puis enleva son haut une nouvelle fois. Ses semblèrent essayer d'arracher quelque chose accrocher sur son torse, puis il abandonna en lâchant son vêtement. Il poursuivit son argumentation mais cette fois-ci, sa voix était complètement changée:

-Bonsoir, vous ne savez pas qui je suis mais moi je sais ce que vous êtes depuis que l'eau répond à vôtre appel. Jusque là j'étais resté tapis dans les méandres de l'esprit de ce jeune humain, mais la situation m'oblige à agir. Pardonnez les paroles de mon protégé gardienne du lac, il possède une haine qui n'ait sienne. En revanche, je ne vous cacherais pas que je n'ai rien perdu de vôtre petit débat. Un seul point me force à intervenir, la sécurité de Stan. Par ma faute, il n'a jamais su si il était réellement humain, alors forcément il ne porte pas vraiment la moindre divinité où forme de puissance supérieur dans son coeur puis ce que son destin est depuis le départ perdu dans l'ombre.

Il se retourna frottant la marque presque invisible dans le noir, celle si commençait à se mouvoir sur le corps du jeune inconscient. Sa dégaine était désormais beaucoup plus affirmée, il se tenait droit, la regardait impassible dans les yeux. Son visage n'exprimait rien de défiant où de mauvais. Il était simplement fermé à toutes formes d'émotions primitive, mais ce qui choquait le plus était sûrement le fait qu'il enlève son bonnet. Une fois glissé dans sa poche arrière, Shown s'approcha puis se fixa devant l'élémentaire sans bouger. Son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du siens. Le darkness avait programmé chaque action de son hôte, sa mission était simple, le pousser à être hait par cette élémentaire. En aucun cas elle devait parvenir à le côtoyer, elle aurait fait une alliée de son fils bien trop dangereuse pour réellement la maîtriser. Un phénomène étrange quand on y assistait pour la première fois, mais bien trop coutumier pour que cela perturbe Shawn après l'avoir vécut tant de fois par le passé. L'afflux sanguin de l'humain avait légèrement augmenté, ce qui poussait ses muscles à gonfler, une forme de prêt contraction continue qui lui assurait une capacité de mouvement hors du commun. L'esprit malin ne voulant pas laisser penser à l'élémentaire que cet acte chimique était une provocation il reprit la conversation toujours sur le même ton, sombre et froid il éveillé pourtant de l’intérêt car sa voix semblait venir de nul part et rebondir partout:

-Faisons simplement en sorte que vôtre chemin ne croise plus jamais le nôtre, il serait fâcheux de devoir faire souffrir quelqu'un de vôtre stature. Ce n'est pas de l’orgueil c'est un fait, en des circonstances plus égales et clémentes Stan pourrait s'avérer être quelqu'un de dangereux. Je ne pourrais pas éternellement le maîtriser. Mais sachez une chose, ce n'est pas quelqu'un de réellement mauvais, il est simplement tourmenté. Ca n'excuse en rien son comportement à vôtre égard, mais je vous prie d'être clémente. It's a man ...

Sa voix s'était faîtes ridicule sur la fin, comme pour tenter d'arracher un sourire à l'élémentaire. Mais il savait parfaitement que ça ne risquait pas d'être facile de se tirer d'une telle situation, il tentait la franchise dévissée, lui annonçant une mauvaise vérité et une vérité plus facile à entendre. Pour lui dame nature n'était rien d'autre qu'une entité impartiale, ce qu'aucun membres du règne animal aussi évolué soit-il ne pourrait-être. Son amoralité justifiait ce que les vivants appels de la cruauté, dès fois clémente dès fois impitoyable, pourtant elle n'était rien de toute cela. Elle était simplement la nature, elle n'avait de comptes à rendre à personne, chaque décisions qu'elle prenait ne pouvait être compris que par elle et elle seulement. Peut être sous-estimait-il les élémentaires, mais en aucun cas malgré les origines de son existence il ne se permettrait de défier à son niveau une force aussi dévastatrice.

Alors qu'Ewilan s'évertuait à reprendre le contrôle de son élément, Shawn lui sombrait dans une délicieuse joute orale avec Stan. Certes tout cela était mentale, interne et de simples mots ne pourraient jamais décrire dans son ampleur totale ce que pouvait réellement représenter ce conflit. Essayez de vous en offrir la moindre description physique est futile, puis ce qu'il n'y a rien de tangible, rien de palpable, Stan ne pouvait se raccrocher à rien. Pourtant même si l'image s'écarte grandement de la réalité, le jeune possédé impuissant face à cette entité meurtrière était tombé plus d'une fois. Il l'avait encore une fois eu, amplifiant ses sentiments néfastes pour les retourner contre Ewilan. Bien que Stan apprécie énormément cette créature infernale, il ne pouvait s'empêcher de le haïr quand il agissait ainsi. Aucunes explications, seule comptait sa volonté et encore une fois elle échappait aux simples raisonnements du jeune prisonnier. Cette sensation désagréable il la connaissait de mieux en mieux, c'était comme être réduit à sa taille la plus minime, pour ensuite être enfermé et bloqué dans les tréfonds d'une dimension inconnues. Ce qui était sûrement le plus dur à supporter, c'est que les seuls barreaux qui le maintenaient dans cet état n'étaient pas matériel. Non cette cage enfermait ses victimes avec leurs propre incapacités à éprouver quoi que ce soit, c'est exacte. Bien qu'il puisse éprouver une haine infinis à l'égard de Shawn, ce dernier n'avait pas la volonté de se battre. Du moins on le lui avait retiré, au fur et à mesure du temps.

C'est donc dans cette ambiance chaotique qu'il se disputait, échangeant des paroles peu agréable mais étrangement calme avec son geôlier:

-Qu'ai-je fais ? Pourquoi? En quoi me rapprocher de cette fille peut-il te nuire ?

-Tu comprendras plus tard, tu me remercieras sûrement à ce moment là d'ailleurs.

-Pour m'avoir séquestrer pour la énième fois dans mon corps? Pour m'avoir offert les destruction en direct d'une amitié qui m'aurait aidé à me faire à cette ville? J'avais enfin trouvée quelqu'un d'amusant, quelqu'un qui sans me comprendre était capable de rire malgré ...

-Malgré quoi? Tu pourras te faire d'autres amis au fil du temps je te fais confiance là dessus, mais pas cette créature.

-Pourquoi? Réponds moi!

-Les créatures de son espèce son destiné à sombrer dans un conflit qui te dépasses ... je ne veux pas que tu sois mêler à ça. Pas ainsi.

-De quoi parles-tu ?

-J'en ai déjà trop dit non ?

Ewilan était encore en train de parler quand Shawn se concentra sur les paroles de l'élémentaire, comment lui en vouloir? Elle ne pouvait pas deviner qu'il n'avait presque rien écouté puis ce que son visage n'avait pas bougé d'un cil depuis le début. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, puis c'est en silence qu'il décida d'avancer, passant à côté d'elle sans rien dire de plus. Ses yeux allèrent d'un bout à l'autre du lac puis il continua accentuant involontairement son sourire. Stan était en train de fulminer, il n'en pouvait plus de cette impuissance. Il salua la jeune élémentaire mais avant de disparaître pour de bon il lâcha:

-Vôtre dévouement pour aider vôtre prochain est admirable, mais faîtes vous une raison. Les gens comme nous sont condamnés! Merci quand même.

Il disparut simplement dans l'ombre de la forêt, utilisant ses talents de Darkness pour se repérer tout en restant discret. La marche fut longue, il avait envie de profiter des joies du corps de Stan. Il n'en abusa pas, heureusement, mais il l'épuisa jusqu'à ce qu'il puisse enfin rentrer chez lui.

Un rire presque trop doux pour être considéré comme audible, ses doigts effleuraient la flore composant les bois avec une grâce féline. L'oreille avertie aurait presque cru pouvoir déceler une funèbre mélodie entre les battements de chaque rire, d'ailleurs cette oreille là n'aurait point tord. Car c'était bien ce qu'il chantait, une berceuse d'un autre temps, une berceuse qu'il avait tant de fois chanté à son enfant. Shawn était perdue dans les bois, ne retrouvant plus sa route il tuait le temps en promenant le corps de Stan contre sa volonté. D'ailleurs, l'esprit de ce dernier était désormais complètement hors service, il voguait dans les abîmes d'un passé floue aux allures sinistres. La perversion du Darkness n'avait pas de limites, la prison qui enfermait son hôte était en réalité une sorte de fresque sur laquelle se dessinait progressivement des mélanges d'histoires aux fin improbables et souvent trop sanglante. Il mélangeait le passé, le présent et son futur, perdant Stan dans des songes et regrets infinis. Malheureusement, il n'y avait plus aucun espoir de le retrouver ce soir, sauf si Shawn faiblissait.

D'ailleurs, ce dernier venait de trouver une carcasse de renard complètement éviscéré. L'oppressante odeur de la charogne était la première chose frappant le darkness. Ses yeux se promenèrent dessus quelques secondes, puis il s'approcha d'elle. Un sourire indéfinissable se dessina lentement sur son visage. Sa main approcha doucement du reste de tête du défunt animale, puis ses doigts plongèrent avidement dans l’œil de la créature pour le lui arracher. Le bruit de chaire faisandée se déchirant sous la force de ses doigts fit frissonner de plaisir le darkness, mais ce qu'il apprécia le plus fut le moment de l’extirpation. Le globe blanc était miraculeusement intact, le jeune homme nettoya le membre usurpé, puis contempla sa trouvaille. Les nuages rendaient la visibilité assez dur, mais rien ne semblait pouvoir gâcher ce délicieux moment. Si Stan était conscient il aurait sûrement demandé à l'entité les raisons d'un tel acte. Ce dernier n'aurait sûrement rien répondu, si ce n'est qu'il en éprouvait le besoin. Oui, c'était un véritable plaisir de pouvoir disposer du corps des autres, surtout quand ces derniers ne pouvaient plus rien faire.  Shawn n'en voulait même plus aux villageois qui l'avaient condamnés, désormais il comprenait le plaisir que ces derniers avaient du éprouver. Pouvoir disposer de la vie de quelqu'un, se dire qu'on mène un être vivant là où on veut par simple désir. Oui, il les avait comprit.

Ses doigts couvert de sang malaxèrent l'orbite, puis il s'amusa à passer sa langue sur la pupille dilatée de l'animale. Son rire se fit soudainement plus convaincant, il se leva puis reprit sa marche hasardeuse, jouant avec l'organe volé entre ses doigts. Ce n'était pas aussi lisse et agréable que ce qu'il avait lus dans les livres. Mais ça restait plaisant, il allait offrir à ce renard, la possibilité de voir le monde! Oui, il mènerait cet œil, là où aucun regard de renard n'avait pu aller. Son allure était vive, presque énergique sans parler de la teinte de sa voix qui en plus d'être horriblement froide, chantait des paroles sans queues ni têtes:

-WHAT DOES THE FOX SAYS ?!

Plus il répétait ce refrain, plus la chanson gagnait en terreur. Shawn était partit dans l'un de ses délires de psychopathes, il avait entendu cette musique à la radio quelques jours plus tôt. D'ailleurs, il s'était vexé de ne pas connaître la réponse. Il n'avait jamais entendu hurler un renard, ça l'énervait de ne pas savoir ce que cet animale inutile à la couleur maudite pouvait bien japper! Bref, il allait se venger à sa façon, malheureusement pour lui il se retrouva de nouveau devant le lac. Il était simplement à quelques mètres de là où il se trouvait quelques minutes plus tôt. Il s'arrêta de chanter quelques instants puis ce contenta de caler l'œil entre ses dents, laissant la pupille dilatées et injectées de sang faire face à l'immense étendue d'eau se trouvant devant eux. Il tenta d'articuler en riant de manière pathétique:

-Abay-ba bum-bum bay do!

Sans le vouloir ses dents avaient en parlant mastiqué l'organe visuel de l'animale, l'abominable gout de l'oeil se répandit le long de sa langue. Un cri phénoménal s'échappa du Darkness, un cri d'horreur, de rage couplé à un dégoût profond. Bref rien de discret, il avait simplement plein de sang dans la bouche,  ainsi que quelques bouts de chaire blancs. Il n'essaya même pas de cracher quoi que ce soit, laissant l’ignoble liquide glisser le long de ses lèvres. Shawn se contenta de regarder ses doigts eux aussi couvert de sang, puis s'empressa de les lécher en riant. C'est à ce moment précis qu'une lame se glissa sous sa gorge. Ses yeux mirent quelques instants à bifurquer en direction de l'arme qui pointait sa peau, puis il décida de lever de nouveau son regard pour voire une espèce d'imitation humaine répugnante:

-Tu fais beaucoup de bruit mon enfant que dirai...

Il ne put jamais terminer sa phrase, il faisait partie des personne qui énervait Stan et Shawn, il suffisait d'attendre les trois premiers mots, mesurer la voix, puis décréter que cet être était un casse couilles complet. Pendant qu'il s'évertuait à faire son show pour intimider le darkness, ce dernier avait délicatement posé sa main sur le poignet de se dernier. Le puant avait bien essayé de le planter, mais pas de chance il faisait nuit et Shawn était possesseur du corps de Stan. Trois secondes plus tard, l'abruti comprit rapidement au vue de son poignet brisé, qu'il n'avait que très peu de chances d'en sortir vivant:

-Géniale! Un nouveau jouet, toi je vais te couper la langue car je n'aime réellement pas le son de ta voix...

Les yeux exorbités de sa victime furent l'apothéose, la concrétisation de son œuvre oui il adorait cette panique humaine. Combien de gens l'avaient-ils regardés ainsi? Combien de personnes s'étaient-elles sentie tellement en danger et ronger par le désespoir au point de ne même pas implorer pitié face à lui ? Des dizaines ? Non bien plus, du moins c'est ce que son orgueil lui chuchotait. Aussitôt dit, aussitôt fait! Le darkness plaqua sa main sur la bouche de son agresseur, puis très rapidement plusieurs impulsions traversèrent le corps de ce dernier.

Shawn en profita pour mieux le regarder, puis le trouva réellement laid. Rien ne semblait avantagés cet abominable bougre, ses lèvres déchirèrent son visage, offrant une expression de folie malsaine au pauvre homme qui ne sentait plus son corps bouger. Sa vue s'était troublée, le pire était sûrement le fait que malgré le fait qu'il n'y est plus d'entrave physique sur ses lèvres. Il ne pouvait plus hurler. Non, Marcus était un pauvre homme démunit de possessions basique, qui tentait de trouver du réconfort lors de ballade nocturne prêt du lac où de la forêt. Certes ses passes temps étaient douteux, on ne comptait plus le nombre d’animaux violés et étripés retrouvés en carpettes dans les environs depuis sa fuite de l'Avventura. Mais ça, Shawn ne le savait pas, s’il n'avait pas été aussi enclin à déposséder cet être vivant de toute fierté, il aurait sûrement apprécié discuté avec lui. Malheureusement, encore une fois les apparences étaient trompeuses, il allait se faire littéralement torturés par une entité complètement perdue et absorbée dans un délire aussi sombre que les caves dans lesquelles ce pauvre Marcus avait gâché la moitié de sa vie. D'ailleurs cette dernière s'arrêtait ici.

Le darkness après avoir ôté à sa victime adorée quatre de ses sens, lui laissant volontairement l'ouïe passa au chose sérieuse. Il lui ouvrit la bouche sans difficultés, murmurant quelques paroles au sens floue. Il passa ses doigts plein de sang sur sa langue, qui de toute façon ne pouvait même plus savourer le goût ferreux du liquide pourpre. D'ailleurs, elle ne pourrait bientôt plus rien savourer du tout car la prise du possédé se fit très ferme:

-Un... deux... trois!

Un horrible bruit de chaire arrachée fit frémir le corps tendu de Stan, au moins ce pauvre Marcus ne souffrait pas. Du moins pas encore, le temps jouait contre le Darkness il le savait. Manquant cruellement d'inspiration pour la suite de son œuvre, il décida de passer directement au dernier acte. Il traîna par le col en chantonnant sa victime, puis jeta son corps dans l'eau. Il pataugeait dedans, son visage faisait face au ciel, sa bouche était pleine de sang, à tel point que ça bullait presque. Shawn s'était arrangé pour lui exploser suffisamment la mâchoire histoire qu'elle reste grande ouverte, Marcus flottait presque désormais sur la surface du lac. Ses oreilles n'entendaient plus rien si ce n'est le son reposant de l'eau. Ca n'allait pas durer, bientôt il n'entendrait plus qu'une affreuse et sourde douleur, ça saurait le grand finale. Mais il fallait faire preuve d'encore un peu de patience, d'ici quelques minutes il allait gigoter dans tout les sens puis pleurer comme un bébé. Mais avant ça il fallait tromper le temps, rien de tel qu'un petit basket!

C'est ainsi qu'il s'amusa à lancer des petites pierres dans la bouche grande ouverte de sa victime, il était à six lancés pour six paniers! Autant vous dire que Shawn était content!