Avventura
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Message par Invité Ven 9 Aoû - 21:11

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Par un soir d'été le vampire vêtu de noir se baladait dans la ville complètement perdu dans ses songes, certains souvenirs ne cessaient de le hanter, il repensait à son ancienne vie avec Catherine, les joies et peines échangées et tellement de bons moments... Cependant c'était terminé tout ça et même si Néro avait du mal à l'admettre il en souffrait encore. Cela faisait plusieurs heures à présent que Néro arpentait les ruelles sombres de l'Avventura errant sans but précis. Sa marche solitaire aurai pu durer encore longtemps s'il n'avait pas entendu distinctement le ci d'une voix si aiguë qu'elle appartenait sans doute à une femme. Ne prenant même pas le temps de réfléchir le vampire couru à pleine vitesse pour se rendre sur les lieux d'où provenaient le cri.

S'il vous plait, prenez mon argent si c'est ce que vous voulez mais laissez moi tranquille.

Allons ma jolie t'es sure que tu veux pas venir avec nous pour passer du bon temps?

La situation commençait à s'éclaircir pour Néro qui observait la situation de loin, la jeune femme qui venait de crier était en effet à la merci de cinq individus qui tenaient plus du porc que de l'être humain, Néro pouvait sentir leur haleine empester l'alcool à des mètres à la ronde. Voyant la jeune femme de plus en plus apeuré par la situation l'homme en noir poussa un soupir.

"Tsss pourquoi je suis ici au juste? C'est leurs problèmes ils n'ont qu'a se débrouiller et si cette femme à ne serais ce qu'un peu de cran elle s'en sortira très bien sans moi."


Néro essayait de se persuader tant bien que mal de cela mais il restait cependant planté au même endroit visiblement incapable de prendre une décision. Le même type qui avait pris la parole tout à l'heure sortir alors un couteau pour le pointer sous la gorge de sa victime.


Obéis nous bien sagement sinon on va te saigner à blanc ma pt'ite.


L'homme éclata alors d'un grand rire sadique suivi de ces quatre compagnons dont le regard évoquait la bestialité et la perversion à l'état pure tandis que leur victime elle semblait si apeurée qu'elle tremblait de tout ses membres. Devant n spectacle si sordide Néro serra les poings de frustration de ne pas se décider puis finit par lacher mentalement un:

"et merde...."

Et avança alors vers le groupe d'un air décidé.

Hey vous la, on ne vous a jamais appris à être courtois avec les dames?

Hein? T'es qui toi au juste pauvre guignole? Et puis c'est quoi tes fringues tu t'es cru à un bal masqué ou quoi?

Tandis que les membres du groupe pouffaient à nouveau de rire comme des imbéciles Néro se positionna entre la jeune femme toujours paralysée par la terreur et ses agresseurs.

Tu m'excusera d'être un homme de gout contrairement à toi et ce groupe de macaques qui doivent surement te servir d'amis.


T'a dis quoi enfoirée?!!!!

Le bandit saisit alors fermement son couteau pour s'en servir contre Néro qui en un éclair riposta d'une droite en pleine figure sur son assaillant qui entama un vol plané pour retombé à plusieurs mètres de son point de décollage gisant inconscient. Aussitôt ses camarades saisirent leurs armes blanches pour venger celui que le vampire venait de terrasser.

Je ne ferais pas ça si j'étais vous.

Néro sortir alors les crocs contre les voyous leur offrant ainsi son plus beau sourire.

Oh putain c'est un vampire les gars, on se tire!!!

Le petit groupe prit alors la fuite en embarquant leur ami toujours dans les pommes, Néro se tourna alors vers la victime qui commençait à retrouver ses esprits.

Tout va bien?

La femme repoussa alors un cri strident qui donna presque envie à Néro de lui mettre du sparadrap sur la bouche.

Non!!! laissez moi tranquille sale monstre!.

Elle prit alors ses jambes à son cou laissant Néro seul.

"Tsss ça vaut bien le coup de jouer les justiciers, on essai de rendre service et voila comment on nous remercie."

Le vampire aurait laissé l'hystérique fuir s'il n'avait pas trouvé par terre un objet qu'elle venait de faire tomber par mégarde de sa poche. Ni une ni deux le vampire la coursa alors pour la retrouver.

Excusez moi mais vous avez oublié votre portefeuille.

Je vous ai dit de me laisser tranquille!! ne m'approchez pas!.

Néro se mit alors en face de la femme qui stoppa sa course net pour se heurter au torse de l'homme en noir.

Écoutez si je voulais vous tuer vous ne seriez déjà plus la pour en parler alors prenez juste votre portefeuille et allez vous en.

Voyant son interlocutrice toujours indécise Néro attendit alors une réaction de sa part.

Message par Invité Mar 13 Aoû - 5:44

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Il y avait eu des tas de paperasses à lire aujourd'hui. La nouvelle représentante des vampires devait se donner corps et âme à sa nouvelle formation, et à ce titre, mettait toute sa concentration dans chaque ligne qui défilait sous ses yeux. Elle était en train d'apprendre son métier. Les lois ne lui étaient pas inconnues, mais on lui avait indiqué comment parfaire ses connaissances, et elle se dévouait à la tâche sans jamais broncher. Puis le soir, c'était le restaurant et ses gaffes habituelles, les quelques commentaires déplaisants du chef sur ses mains empotées, ses leçons de cuisine (et encore de la lecture pour plus tard!), le papotage à n'en plus finir avec son patron, puis elle pouvait enfin rentrer chez elle. C'était bien la seule chose qu'elle souhaitait en ce moment. Toutes ses journées n'étaient pas si longues, mais cela arrivait presque chaque semaine qu'il y en ait deux ou trois comme ça. Bien que ça avait tendance à l'énerver de travailler autant - le travail n'était plus sa priorité numéro un dans la vie désormais - elle se prêtait volontiers à ces heures de dur labeur, sachant très bien que cette situation d'apprentissage était temporaire, et qu'éventuellement elle excellerait dans ce qu'elle faisait. Car c'est ce qui arrivait forcément lorsqu'on s'acharnait sans jamais baisser les bras; c'était l'une de ses convictions.

Si sa longue journée avait pu l'ennuyer un moment, à l'idée qu'elle était à nouveau libre, jusqu'au lendemain du moins, la vampire retrouvait sa bonne humeur, cette énergie positive qui ne la quittait que rarement depuis quelque temps. Ses pas l'avaient mené jusqu'à un carrefour. Elle attendait l'autobus. L'hôpital et tous les commerces dont elle avait besoin s'étaient toujours situés à proximité de sa demeure, en banlieue de l'Avventura, alors que le restaurant où elle travaillait maintenant était en plein centre-ville. Résultat, sauf quand l'envie lui prenait de faire un peu de course à pied, elle prenait les transports en commun. Eleonor en était donc à songer aux avantages de s'acheter une voiture quand ses yeux se posèrent sur un garçon d'environ 3 ans qui était assis dans un carré d'herbe permis dans ce paysage de béton. Il jouait, gazouillait, étrangement, et indépendamment de l'heure tardive. La mère s'était tournée vers elle. Les deux femmes s'étaient souri machinalement, puis la mère avait sursauté en voyant les yeux écarlates d'une vampire qui sirotait tranquillement une bouteille de sang. La femme avait alors intimé au jeune garçon de lui donner la main, et il y avait eu un état d'alarme transparent si inquiétant dans la voix parentale, que l'enfant cessait immédiatement ses gamineries pour obéir. Les deux humains s'éloignaient en marchant, et de temps à autre la tête maternelle se tournait en direction du monstre qui aurait pu les attaquer et les vider de leur sang si la brave femme n'avait réagi assez tôt. La vampire avait eue dans l'idée de les interpeller pour leur faire comprendre qu'elle ne leur ferait aucun mal, réaction machinale qui aurait sauté de prime abord à l'esprit de quiconque, mais savait très bien que c'était inutile, puisque ce genre de réaction était dicté par l'instinct de survie le plus profondément ancré chez l'humain, celui du maintien de l'intégrité de sa progéniture, et que celui-ci ne pliait pas même sous les arguments les plus logiques. Un peu froissée néanmoins, elle était descendue du bus plusieurs arrêts plus tôt histoire flâner tranquillement. Inconditionnelle de la marche, elle s'y adonnait avec un certain plaisir malgré les évènements qui venaient de se produire. C'était tandis qu'elle se promenait de la sorte qu'il y eut, l'espace d'une seconde, dans le lointain, un bruit aigu foncièrement difficile à identifier. Sur le coup, cela aurait pu ressembler au cri d'un oiseau, mais en même temps, les ondes abîmées ne ressemblaient à rien de distinct, et le son s’était définitivement corrompu dans ses pérégrinations depuis l'endroit de sa provenance. ''Est-ce que c'était…?'' Le son venait de se produire à nouveau. Elle tendait l'oreille et écoutait plus attentivement. ''Mais oui c'était…'' Elle courrait en direction des appels à l'aide. Bien évidemment, on ne pouvait pas s'attendre à une autre réaction venant de quelqu'un comme Eleonor, qui jamais ne détournerait le regard sur un crime qui se perpétuerait sous ses yeux, ni même sur un conflit hypothétique entendu à des centaines de mètres de distance...

La course n'avait pas été très longue - c'est qu'elle courrait vite, Eleonor. Elle comptait en tout et pour tout trois personnes, dont deux à leur fenêtre et une de l'autre côté de la rue, qui observaient la scène sans intervenir, le corps à moitié dissimulé derrière un mur ou un rideau. ''Bande de lâches'', avait-elle alors songé. En même temps elle détectait qu'ils étaient tous humains, enfin sauf un hybride qu'elle ne s'était pas attardée à observer bien longtemps étant donné l'urgence de la situation. Tout le monde avait l'air inquiet, et pourtant personne ne s'approchait de la scène sur laquelle notre vampire porta enfin le regard. Il y avait une femme, d'environ une trentaine d'années, à l'air pincé, et même snobinard, qui tentait de repousser un homme en noir qui, tout en continuant d'avancer vers elle, maugréait des termes incompréhensibles, un objet dans la main.

- Je vous ai dit de me laisser tranquille! Au secours!

Probablement énervé recevoir les coups incessants de cette furie hystérique qu'il avait acculé au mur, l'homme avait attrapé le poignet de cette femme alors qu'elle allait le frapper, ce qui n'avait qu'exacerbé son interlocutrice. Elle criait à n'en plus finir toutes sortes d'insultes, traitait l'homme de monstre et tentait de se soustraire à son emprise. Tout de suite notre vampire s'approchait de la scène et, choqué de voir cet homme donner si peu d’espace à une femme qui le suppliait de la laisser tranquille, avait pris le gaillard pour l'estampiller sans trop de délicatesse contre le mur.

- Vous pouvez partir, c'est bon. Je le tiens.

La femme était restée interdite un moment, avant de crier (apparemment c’était son seul mode d’expression) :

- Un autre! C'en est trop!

La femme courait en sens opposé, terrifiée, et Eleonor ne comprit ses propos qu'en s'attardant à regarder l'homme dont elle avait empoigné le collet. ''Oh non, un de mes semblables…'' Cela faisait bien longtemps qu'elle n'en avait pas croisé un. Bien qu’elle éprouvait envers la plupart d’entre eux une aversion immense, elle était restée surprise d'en voir un dans cette situation.

- Un vampire… Mais…

Car il était clair que, si cet homme l'avait voulu, étant donné sa race, il aurait pu tuer cette humaine avant même qu'on ne l'entende crier. Au lieu de quoi il s'était laissé taper dessus et avait tenté d'entrer en dialogue avec une inconnue qui semblait beaucoup trop effrayé pour l'écouter. La vampire relâchait sa prise.

- Je peux savoir alors pourquoi vous embêtiez cette femme?

Au fond il pouvait y avoir plusieurs raisons. S'il n'avait pas voulu la tuer, peut-être avait-il néanmoins d'autres intentions répréhensibles? Sinon comment expliquer leurs comportements? Si elle voulait s'échapper, alors il n'avait qu'à la laisser filer. Eleonor regardait par terre, y vit un portefeuille, l'objet que le vampire tenait dans ses mains un peu plus tôt. Elle le ramassa et l'ouvrit. Si l'on se fiait au permis de conduire qui s'y trouvait, il appartenait à un certain Ray Dubois, un homme baraqué à la silhouette simiesque - celle d'un gorille pour être plus exacte - et chauve qui plus est. Cela ne correspondait pas à l'homme qui se trouvait en face d’elle. Intriguée, elle demandait d'où pouvait provenir cet objet, et surtout pourquoi son interlocuteur l'avait brandi à l'humaine un peu plus tôt. ''J'espère que ce n'est pas une autre histoire compliquée''.

- Vous êtes pickpocket? Parce qu'il est hors de question que je vous rende ce portefeuille sachant désormais qu'il ne vous appartient pas.

Message par Invité Mar 13 Aoû - 11:53

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Néro avait laissé la jeune femme le frapper sans en ressentir la moindre douleur puis commençant à s'impatienter avait saisit le poignet de la fille attendant qu'elle se calme enfin. Cela aurait peut être marché si un évènement imprévu tout aussi bien pour Néro que pour son interlocutrice. Une silhouette d'apparence féminine s'était en effet interposé entre eux deux et avait plaqué l'homme en noir contre le mur avant même qu'il ai pu réellement distinguer à quoi celle ci ressemblait. La femme prit bien évidemment la fuite laissant Néro seul face à son assaillante et le portefeuille toujours en main. A la force et à la rapidité de celle ci le vampire se rendit tout de suite compte qu'il s'agissait d'une de ses semblables. Il se mit alors à fulminer en pensée.

"Bon sang... j'étais tellement concentré sur le fait de lui redonner ce foutu portefeuille que je n'ai même pas senti l'odeur d'un autre vampire dans les parages."

Après que la femme soit parti la jeune vampire sembla alors se rendre compte que l'homme qu'elle venait de plaquer au mur était de la même race qu'elle. Après qu'elle ai relâché son emprise sur lui l'homme en noir fulminait toujours autant de l'intérieur et semblait prêt à exploser d'une minute à l'autre, lui qui avait ressenti un certain amusement à mettre une raclée aux agresseurs de tout à l'heure était maintenant presque hors de lui de s'être fait traité de la sorte après avoir pour une fois tenté de rendre service. Sans lui laisser le temps de prendre la parole la demoiselle ici présente lui demanda alors les raisons qui l'avaient conduit à "embêter" cette femme.

Voyez vous je m'étais juste dit que pour une fois dans ma vie j'allais essayer de rendre service mais de toute évidence par ici nous ne sommes pas mieux traité en nous comportant en justicier plutôt qu'en paria.


La lueur de colère dans le regard rouge sang du vampire ne faiblissait pas tandis qu'il se prit à s'attarder sur l'apparence de la personne en face de lui. Tout comme l'homme en noir l'avait suspecté il s'agissait bel et bien d'une femme, son regard rouge ressemblait vaguement au sien mais le plus remarquable chez cette personne étaient sans doute ses cheveux écarlates. Même si la force de son interlocutrice l'avait fortement surpris tout à l'heure il ne comptait pas se laisser intimider pour si peu, cependant conscient qu'elle pouvait lui donner du fil à retordre si elle décidait pour une raison ou une autre de l'attaquer Néro préférait garder une distance de sécurité avec elle. Survint alors la deuxième question de la femme aux cheveux rouges, elle semblait en plus curieuse qu'agressive à vrai dire, ce qui rassura à moitié l'homme en noir.

Contrairement à ce que vous insinuez je ne me suis pas encore rabaissé au point de faire les poches d'une femme, croyez le ou non mais si j'étais en train de lui parler c'était juste dans le but de lui redonner le portefeuille que vous tenez dans les mains.

Décidément plus il lui parlait plus le vampire avait l'impression d'être dans une sale humeur, il n'avait vraiment pas apprécié la façon dont il avait été traité sur ce coup la, à quoi bon jouer les justiciers dans le fond? Cela ne semblait engendrer qu'encore plus de complications, tu parle d'un boulot ingrat...

Vous avez intérêt d'avoir une bonne excuse pour m'avoir ainsi plaqué contre le mur, je sais que les apparences jouaient contre moi mais comme vous vous en doutez bien si j'avais voulu du mal à cette demoiselle le temps que vous arriviez vous auriez déjà découvert son cadavre jalonnant le sol et pour ma part je me serais éclipsé depuis belle lurette.

Mettant ensuite les mains dans ses poches et gardant toujours le même regard froid et sévère Néro attendit patiemment des explications de sa part.

Message par Invité Ven 16 Aoû - 1:07

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Dans sa vision périphérique, la vampire percevait maintenant quatre témoins à leur fenêtre et un de l'autre côté de la rue, le même que tout à l'heure, qui n'avait toujours pas bougé. Sans le savoir, nos deux protagonistes faisaient l'objet de paris sur un potentiel combat entre vampires. Tout en les craignant, les spectateurs observaient la scène avec attention, prenant Eleonor, à cause de son intervention, pour la justicière, et Néro pour la fripouille qui allait peut-être se faire régler son compte. Les chuchotements échangés sur l'issu de cette rencontre étaient cependant limités par les fenêtres et les portes fermées. Ainsi, aucun des deux vampires n'entendait les ''Ça va mal finir'', et les ''Ils vont complètement détruire la rue si personne ne les sépare à temps!'', que les plus dégourdis prononçaient, ni ne portait vraiment attention à ces humains en manque d'action. D'ailleurs, Eleonor était trop occupée par l'histoire du portefeuille pour leur prêter attention. Son interlocuteur semblait convaincu de ce qu'il avançait; il avait tenté de rendre son bien à une pauvre femme qui l'avait laissé tomber par mégarde, acte altruiste qui ne méritait en aucun cas les représailles dont il faisait présentement les frais. On pouvait alors mieux comprendre le ton agressif qu'il venait de prendre, ce devait en effet être agaçait de se faire bombarder de questions suspicieuses lorsqu'on avait simplement voulu aider son prochain. Suite à ces remarques, Eleonor s'était tu un instant, dubitative. L'explication en elle-même était banale, mais en même temps il n'était pas à exclure qu'il puisse mentir. Car il y avait un détail qui faisait que ça ne collait pas : le portefeuille n'appartenait pas à une femme, ça, c'était clair. En fouillant un peu plus attentivement, la vampire y retrouvait une carte de membre d'un club de tir, encore au nom de Ray Dubois, puis une autre pièce d'identité avec le même nom et la même personne en photo. Et puis, bien que ce n'était qu'un détail, la coupe du portefeuille était un peu plus masculine que féminine, bien que cela puisse ne pas sauter aux yeux sur le moment. Eleonor tournait le portefeuille ouvert vers son interlocuteur. Puisqu'il était vampire comme elle, il ne devrait avoir aucun mal à distinguer, même dans la pénombre, les photos sur les pièces d'identité, et le nom qui figurait sur chacune d'elle.

- Ce portefeuille appartient à un certain Ray Dubois. À en juger par les photos ce n'est pas vous, et encore moins la femme que vous poursuiviez. Avez-vous eu affaire à un homme qui ressemblait à celui-ci?

Il s'agissait en fait de l'homme que Néro avait envoyé valser d'un brillant coup de poing quelques minutes plus tôt. Il avait échappé son portefeuille sur les lieux de l'accident, d'où la terrible méprise avec cette femme. Comment aurait-elle pu vouloir reprendre son portefeuille, puisque ce n'était pas le sien? Si cette femme s'était montrée un peu plus calme, le dialogue leur aurait permis de régler cet incident très rapidement. Sauf qu'une nouvelle fois les préjugés avaient pris le dessus, et l'humaine s'était imaginé que le vampire avait de mauvaises intentions à son égard. D'où l'impossibilité de communiquer normalement avec une effarée de ce genre. Le ton cinglant avec lequel lui parlait l'homme depuis tout à l'heure énervait Eleonor un tout petit peu, et cela transparaissait dans le ton de voix qu'elle prenait elle-même. Elle cherchait à clarifier la situation, et trouvait inapproprié qu'il se montre si agressif. Malgré tout, elle tâchait de rester polie, surtout qu'elle était intervenue dans une situation de laquelle elle ne savait rien, et que la possibilité qu'elle ait commis une erreur était bien présente. Mais avant d'envisager des excuses, elle souhaitait mettre les choses au clair. Ainsi, fidèle à son habitude, elle essayait de comprendre l'histoire avant d'en tirer des conclusions. Son interlocuteur avait de nouveau laissé tomber une réplique sèche à son intention, manifestement vexé de ce qui venait de se produire. Il avait raison sur un point : s'il avait voulu tuer cette femme, elle serait déjà morte et lui serait déjà loin, très loin, mais ça la vampire l'avait déjà compris. Cela dit sur le moment Eleonor n'avait pas pris conscience que la silhouette en noir était un de ses homologues, et avait en priorité cherchée à mettre un terme à la situation, ce que personne dans les environs immédiats n'avait semblé être en mesure de faire. Et il fallait avouer que de voir des actes de ce genre se perpétrer sous ses yeux avaient tendance à la choquer, et à ne pas engendrer chez elle les réactions les plus délicates. En y repensant bien, il aurait peut-être été plus sage de demander s'il y avait un problème, et de s'enquérir de la situation avant d'intervenir. Cela lui rappelait la fois où, dans la forêt corrompue, elle s'était jetée sur Danaliel pour l'éloigner d'Elisabeth, le croyant doté de mauvaises intentions. Elle avait payé cher son manque d'écoute. Ce n'était pas la première fois où elle s'était laissée guidé par ses premières impressions. Maintenant qu'elle prenait la peine d'écouter les mots de l'homme qui se tenait devant elle, Eleonor avait tendance à le croire. Elle s'était d'abord dit que, s'il n'avait pas voulu la tuer, alors il s'agissait peut-être d'une simple dispute qui risquait de mal tourner, mais à la vue de sa réaction, la femme ne connaissait pas cet homme. Il disait donc probablement la vérité. Eleonor disait, en regardant le sol calmement :

- Vous devez tout de même admettre que, vue de l'extérieur, la scène paraissait un peu louche. Mais j'aurais tendance à vous croire. Si effectivement vous cherchiez à rendre son portefeuille à cette femme, alors je m'excuse d'avoir agi ainsi.

C'était une méprise par-dessus une autre méprise qui avait tant nui à son interlocuteur. De toute façon, la femme s'était enfuie, et il n'y avait rien d'autre à ajouter; continuer d'en parler ne mènerait à rien. Eleonor constatait pour la première fois qu'elle se trouvait en face d'un vampire qui ne semblait pas tout à fait mauvais. C'était surprenant. Il ne s'était même pas jeté sur elle lorsqu'elle l'avait plaqué contre le mur, alors que depuis longtemps des vampires plus belliqueux qu'eux se seraient déjà embarqués dans une guerre sans fin. D'un coup cette rencontre l'intriguait. Au Cercle, on lui avait rabâché les oreilles à de nombreuses reprises sur le fait qu'on pouvait amener toutes les races à respecter les lois à condition que les idées leur parviennent. Elle soupirait en se disant qu'avec les vampires et les lycans, ce n'était pas gagné. Et voilà qu'elle rencontrait le premier vampire à ne pas lui avoir sauté à la gorge. Elle avait déjà remarqué que les membres de sa race ne s'appréciaient pas particulièrement entre eux, et nos deux protagonistes n'avaient pas échappé à la règle en se parlant agressivement d'entrée de jeu. Pourtant, ils s'en étaient tenus aux propos acerbes sans avoir eu recours à la violence physique, comportement remarquable qui d'ailleurs laissait perplexes les voisins qui continuaient de lorgner leurs moindres faits et gestes depuis leurs logis.

- C'est que les vampires que j'ai pour habitude de rencontrer sont pour la plupart comparables au stéréotype qu'on s'en fait : des monstres assoiffés de sang et incapables d'humanité envers quiconque. Vous êtes le premier que je vois faire preuve d'altruisme. C'est étonnant, est-ce que vous agissez toujours ainsi?

Elle s'était surprise d'avoir posé cette question, de vouloir savoir pourquoi il n'était pas comme tous les autres. Mais enfin, elle venait peut-être de trouver un vampire qui ne commettait pas d’actes de violence gratuite, et cela méritait toute son attention. Elle avait d’ailleurs entendu à de nombreuses reprises les raisons qui pouvaient motiver ses semblables à se laisser aller à leurs instincts prédateurs, mais aucun argument pour la paix de leur part. Et en effet, lorsqu'on est doté de pouvoirs semblables à ceux des vampires, n'est-il pas quasi impossible de résister à l'envie d'en faire usage? De venger toutes ses blessures en cognant sur les autres pour une fois? D'asseoir sa domination sur toutes créatures mortelles avec dédain? Il était facile de tomber dans ce genre de mentalité, surtout lorsqu'un motif aussi légitime que celui de se nourrir vous poussait à tuer froidement n'importe qui pour vous abreuver de son sang. Eleonor avait déjà songé qu'elle aurait pu devenir ainsi, après tout c'était dans ses gènes, et que la seule raison pour laquelle elle n'était pas devenue ce qu'elle méprisait aujourd'hui le plus, est qu'elle avait été prise en charge par des humains dès son plus jeune âge. Il devait donc y avoir un motif du même genre chez cet homme qui le poussait à faire preuve d'humanité, non?

Message par Invité Mer 21 Aoû - 22:55

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D'un air toujours contrarié le vampire toisais la jeune femme d'un regard mélangé entre l'énervement et la curiosité, cette femme était une de ses congénères et pourtant elle dégageait quelque chose de beaucoup plus... humain que les autres vampires qu'il avait connu, de plus son odeur, ses cheveux et yeux écarlates n'étaient pas sans faire tilter sa mémoire, il avait le pressentiment de déjà avoir rencontré cette femme mais sans s'en souvenir. Souvenirs ou non une chose était certaine ni elle ni lui ne semblaient avoir l'envie de résoudre ce problème via un affrontement, Néro jugeait s'être suffisamment battu pour la soirée quand à son interlocutrice elle semblait elle même ne pas vouloir régler ça par la violence. Les questions de la vampire firent naitre un sourire sur les lèvres de l'homme en noir, plus le temps passait et plus celui ci la trouvait d'une curiosité rare pour ceux de leur espèce, cependant ses questions ne le mettaient pas mal à l'aise et entreprit donc d'y répondre.

Ne vous faites pas de fausses idées sur moi, je n'ai rien du "gentils vampire" volant à la rescousse de la veuve et de l'orphelin, autrefois je correspondait beaucoup à la caricature que l'on se fait des vampires, cependant tuer et massacrer sans raison a fini par me lasser, je ne veux plus de ça à présent.

Le regard de Néro se perdit alors dans le vide tandis qu'il commença à serrer les poings en grinçant des dents, il repensait à toute ses âmes tuées de sang froid, tout les hommes, femmes et même enfants dont il avait fait couler le sang, il n'avait même pas l'excuse d'avoir fait cela uniquement pour se nourrir, loin de la... A l'époque Néro tuait par pur plaisir, ôter la vie de plusieurs personnes lui apportait un plaisir sans pareille, parfois il vidait entièrement le corps de ses victimes de leur sang ou d'autrefois il laissait simplement pourrir leur cadavre et s'en allait satisfait de ses méfaits. Le vampire ne l'avait avoué à personne mais en réalité quand il dormait il revoyait encore le visage de ses victimes le supplier de l'épargner, et revoyait aussi exactement la façon dont celui ci leur donnait la mort dans un son morbide d'os se craquant... Étais ce la rédemption que le vampire cherchait? Surement, cependant Néro n'était pas naïf et il savait fort bien qu'après ses actes passés s'il existait quelque chose par delà la mort, une place première classe aux enfers lui était déjà réservé. Se reconcentrant à nouveau sur la vampire Néro fit au mieux pour oublier toute les images sombres qui venaient de lui passer par la tête.

Enfin bon je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça, après tout vous n’êtes qu'une étrangère.

L'homme en noir se rapprocha alors d'elle et posa sa main sous le menton de la fille aux cheveux écarlates pour mieux examiner son visage.

Quoi que.... votre tête ne m'est pas inconnue, je suis sur de vous avoir déjà vu quelque part.

Néro ôta alors sa main par précaution pour éviter que la vampire ne s'emporte, elle était une de ses congénères après tout, et si un vampire devait bien se méfier d'une chose, c'était d'un autre vampire. Croisant alors les bras d'un air plus détendu que précédemment il toisa toujours la jeune femme en n'ayant plus qu'un mètre de distance vis à vis d'elle, sans savoir pourquoi elle l'intriguait, était ce du au fait que son visage lui était étonnamment familier? Peut être pas que, mais maintenant que la curiosité de Néro avait été titillé il ne comptait pas s'en aller tout de suite, pour une fois cela lui faisait d'ailleurs du bien de croiser une semblable sans que les choses tournent au vinaigre.

Enfin assez parlé de moi, dites moi plutôt qui vous êtes et ce qui vous a pris de venir jouer les justicières.


Rajouta il en haussant les sourcils prenant une moue à la fois souriante et perplexe quand aux raisons de la jeune femme.

Message par Invité Ven 23 Aoû - 15:04

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La femme se penchait vers l'arrière, pour avoir une vue sur la fenêtre du salon, et demandait à son mari, qui était toujours à la fenêtre:

- Qu'est-ce qu'ils font maintenant?

- Ils sont encore en train de parler!

- Qu'est-ce qu'ils peuvent bien se dire de si important?

- J'en sais rien moi! Mais ils ont pas la mine sympathique! Encore une minute ou deux, et ça va barder, j'en suis sûre!

- Pourquoi la police prend-elle autant de temps?

- Bah! Ils ont certainement la frousse! Dans cette ville, même pas foutu d'avoir de l'aide quand on en a besoin. J'aurais pas dû préciser que c'était des vampires, maintenant ils vont prendre une éternité à arriver.

Il n'y avait plus qu'une personne qui de sa fenêtre observait nos deux protagonistes. La plupart des gens, ayant compris qu'il n'y aurait aucun affrontement physique, étaient retournés à leur petite vie tranquille et monotone. Les deux silhouettent au regard de sang, toujours debout, toujours l'une face à l'autre, semblaient enfin avoir résolu l'incident du portefeuille. Tandis que son interlocuteur répondait à sa dernière question, Eleonor lisait l'adresse du dénommé Dubois sur une des cartes qu'elle avait dénichées. Ce n'était pas très loin d'ici, à quelques coins de rue seulement à vrai dire. Elle mettait l'objet perdu dans sa poche avec l'intention de le restituer à son propriétaire dès qu'elle en aurait l'occasion. Après tout, sa demeure était tout près. Il fallut à la vampire quelques instants pour absorber le dialogue précédemment débité par son homologue. L'homme qui lui faisait face avait à tout le moins la franchise typique de sa race. Si certains d'entre eux étaient de véritables monstres, elle n'en avait rencontré aucun qui s'en cachait. Et cependant, il avait bel et bien tenté de rendre son portefeuille à cette femme. La seule raison pour laquelle les choses avaient mal tourné était que cette écervelée avait pris peur du vampire et n'avait pas voulu l'écouter. Et puis si cet homme avait autrefois massacré d'honnêtes gens, comme il le sous-entendait, il semblait cependant avoir eu une récente prise de conscience. Le vampire s'avançait alors vers elle et lui prenait le menton, ce qui la fit sourire et froncer les sourcils tout à la fois. Qu'il ose ce genre de geste était particulier, mais le motif était bien simple : sa tête lui disait quelque chose.

- Hé bien moi votre tête ne me dit rien du tout, désolé, déclara-t-elle le plus sérieusement du monde.

Leur dernière rencontre s'était produite il y avait de cela un an, et Néro n'avait ni tatouage, ni cicatrice, ni signe distinctif qui marquent la mémoire. La nuit qu'elle avait passée avec ses deux congénères l'avait néanmoins secoué. Elle se souvenait très bien de ses jambes qui s'étaient dérobées sous son poids lorsqu'elle avait fini par regagner sa maison, de ses yeux qui se fermaient sans qu'elle ne le veuille, alors que le bout de ses doigts effleurait la porte du réfrigérateur, à quelques centimètres des poches de sang dont elle avait tant besoin, et de s'être demandé si elle allait mourir si bêtement avant de perdre conscience pour plusieurs heures. Sa mémoire avait également bien enregistré le visage, les ailes et les boules de feu de Catherine, dont la violence avait marqué son imaginaire. Et cela dit le visage de Néro, si elle s'en souvenait très bien les premières semaines suivant l'incident, avait fini par s'estomper jusqu'à presque disparaître, quoiqu'elle garda en mémoire les autres détails le concernant. Ainsi, elle ne reconnaissait pas l'homme qui se tenait devant elle. Après tout, ils n'avaient passé que quelques heures ensemble. L'homme retirait ses doigts du menton de son interlocutrice dans un mouvement de retrait rapide, comme s'il craignait qu'Eleonor puisse les lui mordre. Cela la surprit : elle n'était pas farouche à ce point, et surtout pas du genre à réagir de façon agressive pour si peu.

- Enfin assez parlé de moi, dites-moi plutôt qui vous êtes et ce qui vous a pris de venir jouer les justicières.

- En fait…

On entendait alors distinctement les sirènes de plusieurs voitures de police se diriger vers les deux vampires. Cela devait faire quelques minutes déjà qu'ils papotaient et les flics rappliquaient, alertés par de bons samaritains qui, depuis leur fenêtre, avaient cru apercevoir une agression nocturne, puis deux vampires sur le point de s'affronter et de détruire tout ce qui se trouverait en travers de leur chemin.

- Que diriez-vous de marcher un peu? Par là, par exemple.

Elle pointait du doigt une ruelle judicieusement choisie, qui menait vers une autre rue assez étroite et peu fréquentée, et s'était mise à marcher rapidement sans un regard vers l'homme. Voyant qu'il semblait d'accord avec son idée et s'était mis à marcher dans la même direction, elle poursuivait, les yeux rivés sur le sol jalonné d'ordures de la ruelle sombre et dégoûtante dans laquelle ils circulaient.

- Pour répondre à votre question, je m'appelle Eleonor, je suis vampire comme vous, mais ça vous l'aurez certainement compris par vous-même. Et j'ai le défaut de me mêler des conflits qui ne me regardent pas, parce que, malheureusement, j'exècre l'injustice. Par ailleurs, je suis représentante des vampires au sein du Cercle. Ça ne fait pas de moi une policière, mais je me sens tout de même obligé d'intervenir quand je vois ce qui, de loin, peut ressembler à une agression. J'ai toujours été comme ça, d'aussi loin que je me souvienne. Une vampire qui ne voulait pas en être une.

Elle songea soudain que, peut-être, elle venait d’en dire trop à son sujet. Et s'il faisait partie des rebelles? Il pourrait attenter à sa vie. En même temps, dans cette ville, sortir dehors la nuit amenait les mêmes risques, et elle les encourait quand même en toute connaissance de cause. De toute façon, elle avait déjà réfléchi à la question, et conclu qu’il serait dans son intérêt de dévoiler son rang à tous qui sans hésiter. Parce que n'importe qui pouvait entrer dans le bâtiment du Cercle et voir les noms des actuels représentants, ils n'étaient pas cachés aux yeux du public, ils étaient en fait inscrits sous leur portrait. Elle avait déjà effectué un test pour vérifier la sécurité interne. La vampire s’était promenée un peu partout dans la bâtisse alors qu'elle était encore nouvelle et que son visage n'était familier à personne, et avait pu se rendre dans certaines zones non réservées au public, et y passer un bon moment avant qu'on ne lui demande les raisons de sa présence. Quiconque portant habit de travail bureaucratique pouvait se fondre habilement dans le décor austère et se promener à sa guise sans attirer le moindre regard. Ainsi ses ennemis, si elle en avait - et il était certain que, étant donné sa position, elle en avait - savait qui elle était. Les voitures de police s'étaient garées au lieu de l'incident, et tandis que le couple marié mis en scène plus tôt sortait de son logement pour donner un rapport détaillé aux officiers, rapport tout à fait inutile qui finirait aux poubelles, puisqu'au final, aucun crime n'avait eu lieu, les deux vampires étaient déjà suffisamment loin pour ralentir le pas. Eleonor tournait dans une rue, puis dans une autre. Elle savait parfaitement où elle allait. Après tout, elle vivait dans le coin. Elle songeait à son interlocuteur et à ce qu'il lui avait dit plus tôt.

- Vous savez, même si vous ne vous décrivez pas comme gentil, vous avez quand même tenté de rendre son portefeuille à cette femme, même si ce n'était pas le sien. Je vous crois quand vous me dites que vous voulez passer à autre chose. L'important, c'est de ne plus commettre les mêmes erreurs, n'est-ce pas?

Elle prenait une pause avant d'ajouter :

- Au fait, je peux savoir votre nom? C'est toujours plus agréable de savoir à qui on s'adresse.

Message par Invité Sam 24 Aoû - 15:21

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L’ouïe fine de Néro avait détecté depuis bien longtemps lui aussi les différents humains jactant sur les deux vampires qui hantaient les lieux, seulement contrairement à Eleonor il n’y avait pas porté une grande attention, les humains pouvaient bien dire de lui ce qu’ils voulaient ça lui était bien égal, l’avantage d’avoir passé presque toute sa vie en tant qu’ermite pour le vampire était qu’il avait appris à faire fis des remarques des autres et à ne se concentrer que sur lui-même et ce qui l’intéressait. Redoutant cependant lui aussi l’arrivée de la police sous peu il suivi la vampire sans poser la moindre question. Après avoir fais quelques mètres dans une ruelle qui semblait plutôt étroite l’homme en noir entama de répondre à la jeune femme.

Alors comme ça vous êtes du Cercle ? J’ai déjà beaucoup entendu parler d’eux mais vous êtes la première personne qui me dit ouvertement en faire partie,  pour ma part j’ai longtemps été intrigué par les Rebelles, sans doute à cause du fait que j’ai connu une femme qui en faisait parti, mais à vrai dire dans toutes ces histoires de conflit entre Cercle et Rebelles je ne sais vraiment plus où donner de la tête désormais.


L’homme afficha alors un sourire confus tout en continuant sa marche nocturne avec son interlocutrice, peut être lui en disait il trop, si elle était une sorte « d’extrémiste » du Cercle elle pouvait très bien tenter de l’étriper rien que pour lui avoir dit qu’il envisageait autrefois d’intégrer les Rebelles, cependant c’était la première fois que Néro rencontrait une vampire qui semblait être aussi pacifiste, si elle n’avait pas été une de ses congénères il lui aurait même donné le bon Dieu sans confession.

Le concept de bien et de mal a toujours été très flou pour moi, quand je massacrais je le faisais car c’était pour moi un acte légitime et donc je ne pensais pas être dans l’erreur, je n’avais qu’un objectif à l’époque : me venger des humains et il est vrai que j’avais tendance à tous les mettre dans le même panier.

A chaque fois que Néro faisait ce genre de confessions il y avait toujours dans son regard comme une lueur qui semblait témoigné de ses remords sans jamais oser les avouer directement. S’approchant d’elle à nouveau le vampire lui tendit la main d’un air déjà plus courtois que tout à l’heure.

Enchanté Eleonor, mon nom est Néro.

Une  fois les politesses d’usage échangées le vampire se rendit alors compte qu’il avait également changé sur ce point, fut un temps il n’aurait jamais pris la peine de saluer une personne en faisant preuve d’une quelconque politesse, cependant Eleonor ne le mettait pas vraiment mal à l’aise, il sentait émaner d’elle une douceur qu’il pensait complètement inexistante chez les êtres de la nuit, il se sentait donc étrangement en confiance bien qu’il restait toujours sur ses gardes vis-à-vis d’elle, après tout elle avait quand même eu la force nécessaire pour le plaquer contre le mur sans aucunes difficultés.

Enfin bref…. Pendant que nous y sommes pourriez vous me parler un peu du Cercle, j’en ai déjà entendu parler avant seulement je n’ai jamais trop su en détails comment cette organisation fonctionnait.


Prenant ensuite son propre menton entre son pouce et son index tout en adoptant une mine pensive.

Tout ce que je sais vis-à-vis de ça c’est que le Cercle compte un représentant de chaque espèce, j’ai d’ailleurs été surpris de rencontrer la représentante des vampires en personnes, j’avais déjà eu quelques échos par rapport à vous mais disons que j’imaginais cette fameuse représentante comme étant plus… effrayante.

Dit il dans un léger rire, cependant ce rire et cette phrase ne tenait en réalité pas vraiment de la moquerie comme cela aurai pu paraitre au premier abord, en réalité ce rire cachait une certaine anxiété car bien que Néro n’avait pas vraiment peur d’elle, plus il réalisait qu’il se trouvait en compagnie de la représentante vampire en personne plus il se sentait sous pression, en en oubliant presque qu’il se sentait encore à l’aise en sa compagnie cinq minutes auparavant. Elle devait avoir de nombreux ennemis chez les rebelles si elle ne lui avait pas menti sur son poste au sein du Cercle et il avait malgré tout encore du mal à s’imaginer qu’elle puisse se défendre face à tant d’ennemi malgré sa force cachée prodigieuse. Reprenant un peu son sérieux il rajouta

Veuillez m’excuser pour tout à l’heure, j’imagine que je devrais vous prendre d’avantage au sérieux, après tout vous m’avez plaqué contre un mur sans trop de mal il n’y a pas si longtemps.

Message par Invité Ven 6 Sep - 6:05

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Nos deux protagonistes progressaient toujours lentement dans les rues. De temps à autre, des passants pressaient le pas en voyant les deux vampires, puis leur jetaient des regards ahuris en les voyant discuter tranquillement, comme si la chose fut parfaitement anormale. Les membres de cette espèce ne devraient-ils pas s'entretuer, ou être en chasse à l'heure actuelle? Eleonor opinait parfois de la tête lorsque les regards étaient très longs et insistants, comme pour saluer. Ce genre d'attention avait tendance à en rassurer certains. Parallèlement, elle écoutait Néro lui confier qu'il avait déjà songé à rejoindre les rebelles. Cela ne souleva aucune émotion apparente chez elle, hormis peut-être une légère surprise étant donné le comportement qu'il avait eu plus tôt avec la femme. Après tout, il lui avait confié plus tôt avoir commis des massacres. De ce qu'elle comprenait, il avait été un prédateur dangereux la majeure partie de sa vie et ne savait plus vers quoi se tourner. La vampire était prête à l'aider à trouver son chemin, sans pour autant lui forcer la main vers le Cercle. Car elle n'était pas non plus de ces démagogues fanatiques et bruyants qui cherchaient à convaincre tout le monde autour d’eux, par n'importe quel moyen, que leurs idéaux étaient justes. Ainsi, elle n'avait pas l'intention de lui dire qu'il devrait devenir partisan du Cercle. Elle comptait plutôt répondre à ses questions si le sujet l’intéressait, et lui donner quelques informations supplémentaires au passage s'il lui en venait à l'esprit.

Il était extrêmement intéressant que son interlocuteur, relatant son ancienne façon de penser, énonce le concept de vengeance. Chaque fois qu'Eleonor demandait des explications à un vampire sur son comportement, c'était toujours ce mot qui revenait, inévitablement. Envers qui et, surtout, pourquoi? Cette question l'avait toujours intriguée, mais ne s'être jamais mêlée à ses semblables rendait sa compréhension de leur vision du monde un peu difficile. Elle y voyait néanmoins deux issus possibles. Soit d'une part le nouveau vampire cherchait à se venger des humains qui l'avaient brutalisé à l’époque où il appartenait encore lui-même à cette race, puis continuait de répandre la mort par sadisme - la sensation de toute puissance pouvant monter à la tête de bien des gens - soit il tentait plutôt de retrouver son créateur pour se venger de l'avoir privé de la lumière du jour, de l'avoir condamné à errer pour l'éternité dans une quête perpétuelle de sang, etc. Bien évidemment, Eleonor ignorait tout de la vie de Néro, y comprit la souffrance qu'il avait connue à l'époque où il était humain et était forcé d'étudier de vieux grimoires. Cela dit, puisqu'il avait parlé de se venger des humains, la première hypothèse semblait toute indiquée. La vampire, qui réfléchissait très vite à tout cela, n'avait pu réfréner les mots qui franchirent ses lèvres :

- Vous avez souffert à l'époque où vous étiez humain, n'est-ce pas?

Sur sa lancée, elle se demandait également si les vampires nés comme elle pouvaient avoir tendance à être moins violents. En un sens, elle avait appris à maîtriser ses pouvoirs et ses pulsions meurtrières très tôt, ainsi la tendance à sombrer dans la cruauté gratuite que provoquait une nouvelle force phénoménale n'avait pas pu l'affecter. Qui plus est, la vampire n'avait personne de qui se venger n'ayant jamais été humaine, et n'ayant donc aucune humanité à regretter. Elle constituait en elle-même une preuve de sa théorie. Mais, revenant de cette réflexion, et passé les premières fractions de secondes suivant sa phrase, elle se rendit compte que sa curiosité avait dépassé les bornes. Lui qui venait tout juste de la rencontrer ne devait certainement pas avoir envie de répondre à ce genre de question. Voilà pourquoi elle ajouta :

- En fait, ça n'a pas d'importance, et ce genre de chose ne me regarde pas. Vous n'avez pas à répondre.

Eleonor baissait le regard, et il y eut un court silence entre eux avant que le vampire ne décide de se présenter. Elle lui rendait sa poignée de main, interloquée. Le prénom de Néro lui disait quelque chose. Un ancien patient? Une personne rencontrée à l'un de ses boulots actuels? Une personne qu'elle aurait connue au cours de sa très longue vie? Elle avait vécu tant de choses que parfois sa mémoire lui faisait défaut. Gardant tout de même en tête que sa tête à elle, justement, disait quelque chose à son interlocuteur, la vampire continuait de l'écouter parler sans mettre le sujet sur la table, pour l’instant du moins. Néro lui parlait à nouveau du Cercle, sujet qui semblait grandement l'intéresser. Il eut un rire nerveux auquel Eleonor répondit d'un sourire affable. Elle percevait dans sa voix la crainte de l'avoir vexé par de tels propos. Ce n'était pas le cas : y avait-il une espèce plus charismatique de prime abord que les vampires? Évidemment qu'elle n'avait pas l'air menaçant; tant qu'elle ne sortait pas les crocs! Il n'y avait peut-être que la rougeoyance de ses yeux qui pouvait en faire fuir certains - comme la mère et son fils un peu plus tôt cette nuit, et quelques passants plus récemment - mais sous la lumière normale, ses yeux, redevenus bruns foncés, lui permettaient de se fondre dans la masse habilement.

- L'homme qui m'a précédé l'était. Patibulaire serait le mot exact en fait. Personnellement, je ne cherche pas à inspirer la crainte chez qui que ce soit, ce n'est pas l'objectif de notre organisation. D'ailleurs, ce n'est pas parce que les gens vous craignent qu'ils partagent votre avis. Cela fait seulement en sorte qu'ils n'osent pas s'opposer à vous en vous donnant leurs véritables opinions. De mon point de vue, le but du Cercle est de rééduquer la population, et de changer la mentalité malsaine qui sévit actuellement, selon laquelle certaines races sont supérieures à d'autre, et que l'anarchie permettrait de rétablir l'équilibre naturel dans lequel les faibles meurent et les forts survivent. Cela dit, quoique le résultat voulu par l'organisation soit la paix et des droits égaux donnés à chacun, tout le monde n'est pas toujours d'accord sur les moyens à adopter pour y parvenir. Certains membres vous diront que notre but est simplement de massacrer les rebelles. Je vois davantage la solution dans les idées.

Elle se souvenait des mots d'Alias, et ajoutait :

- Au fond j'ai l'impression que l'intention est ce qui importe le plus. L'intention de faire ce qui est juste. Pour certaines personnes cela se traduira par des méthodes qui ne sont pas les miennes, mais l'objectif reste le même, et c'est ce qui importe… Quant à la structure, vous avez raison : il y a un représentant de chaque espèce.

Un souvenir lui revenait alors en mémoire. Sa supérieure lui avait demandé de se trouver un second il n'y avait pas plus de quelques heures. Un autre vampire qui pourrait l'assister dans ses tâches. Eleonor se souvenait d'avoir protesté, et proclamé que jamais elle ne serait en mesure de trouver même un seul de ses semblables qui adhère aux idéaux du Cercle. Peut-être s'était-elle trompée. Peut-être se trouvait-il sous ses yeux, en ce moment même. Il semblait incertain du chemin à suivre, et en même temps la vampire ne voulait pas l'endoctriner, mais si tuer ne le satisfaisait plus, elle pourrait bien lui proposer ce poste à l'essai durant quelque temps. Et comme ça, sa patronne la lâcherait un peu. D'ailleurs, elle avait vu (ou du moins avait cru voir) à quelques reprises des lueurs de regrets traverser le regard du vampire. Certes, ce n'était pas à elle de le pardonner, mais d'un point de vue strictement pragmatique, il lui fallait s'assurer que son interlocuteur n'ait plus l'intention de commettre d'actes violents, et soit prêt à agir tout autrement, sans quoi il se fera emprisonner, ou du moins virer, et elle le sera peut-être également pour avoir fait un si mauvais choix. Elle souriait de nouveau à la remarque du vampire. C'était une fatalité qui l'avait suivi toute sa vie : vue comme ça, elle n'avait l'air de rien. D'une jeune femme incapable, fragile, voire stupide. Et il fallait qu'elle se mette à parler, qu'elle s’anime pour que soudain les gens la regardent tout autrement. La vampire s'y était habituée.

- Ça ne fait rien, ne vous en faites pas pour ça… Vous savez, si vous adhérez aux idéaux du Cercle, peut-être pourriez-vous songer à…

Elle lisait le numéro civique d'une maison, et s'arrêtait devant, oubliant du même coup ce qu'elle allait dire. L'adresse était bien celle indiquée sur la carte d'identité de M. Dubois. À en croire par toutes les lumières qui étaient allumées, il ne devait pas être en train de dormir. La vampire avait d'ailleurs aperçu brièvement une silhouette passer devant l'une des fenêtres. Elle sortait le portefeuille de sa poche arrière, et le tendait à Néro.

- Excellent, il est toujours debout. Je ne sais pas pourquoi vous vous êtes retrouvé avec son portefeuille entre les mains, mais la bonne chose à faire serait de le lui rendre, vous ne croyiez pas?

Message par Invité Lun 9 Sep - 18:33

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Le vampire continuait de marcher silencieusement en la compagnie de sa congénère qui semblait réellement curieuse de son histoire, ce qui semblait amuser l’homme en noir, il n’avait encore jamais rencontré une vampire paraissant à la fois si timide et si curieuse, elle était sans doute bien plus humaine que Néro ne le serait jamais…

Oui… J’ai en effet souffert dans ma vie d’humain, comme j’ai passé mon enfance dans un pensionnat j’ai grandit de façon bien différente de la plupart des autres personnes, j’ai alors cultivé une haine et une rancœur sans limite, ce qui a fait de moi un tueur de sang froid pendant les cinq siècles à venir, ma décision de me reconvertir est encore toute récente.

Bien qu’Eleonor s’était excusé de lui avoir posé la question, Néro n’avait ressenti aucune gêne en lui répondant, d’habitude il n’aimait pas vraiment les gens trop curieux, mais il sentait que cette vampire la était capable de le comprendre, malgré le fait qu’elle n’ait sans doute jamais commis de massacres contrairement à lui.

En déambulant dans les rues les deux vampires croisaient souvent d’autres humains qui les regardaient d’un air craintif et parfois même avec un dégout non dissimulé, contrairement à Eleonor qui semblait les regarder d’un air pacifiste Néro quand à lui les toisaient d’un regard froid et vide de tout sentiments, tout en faisant mine de les ignorer, d’habitude ce genre de comportement l’insupportait tellement qu’il leurs montraient les crocs exprès pour les faire fuir. Cependant son interlocutrice semblait avoir un effet apaisant sur lui, car il se sentait à présent d’humeur beaucoup moins massacrante que quand elle l’avait plaqué contre un mur.

Regardant la vampire d’un air partagé entre la curiosité et la stupéfaction il se demandait comment celle-ci faisait pour paraitre si… humaine. Elle dégageait comme une aura bienfaitrice qui en général ne se ressentait jamais chez ceux de son espèce, surtout pas chez Néro qui était toujours tellement torturé entre ses pulsions primaires et ses envies de rédemption. Etait ce l’âge qui l’avait rendu plus sage et l’avait naturellement poussé à arrêter de commettre des meurtres ? Pas si sur… Certains vampires plus vieux que Néro s’amusaient encore à faire couler le sang en toute impunité et s’en délectaient. Pourquoi donc Néro voulait à ce point changé ?

Délaissant ses questions existentielles l’homme en noir se concentra à nouveau sur la jeune femme qui entreprit de lui fournir des détails sur son prédécesseur, de toute évidence celui-ci devait être bien plus effrayant qu’elle d’après ses dires, Néro se surpris même à s’imaginer ce à quoi il pouvait bien ressembler.  Elle lui exposa ensuite sa vision des choses sur le conflit qui sévissait actuellement, ce qui eu l’effet de faire réagir le vieux vampire.

Ce qui a le don de m’exaspérer vis-à-vis des humains est leur obstination à toujours vouloir écraser leurs prochain, dans ma longue vie je ne compte même plus le nombre de guerre et de sang versé au cours des siècles au nom d’une idéologie ou d’une nation, dans le fond tout cela me fait doucement rire, à quoi bon vouloir risquer sa vie pour un système pourri jusqu’à la moelle qui nous envoie crever au front pendant que les hauts dirigeants eux salivent d’avance en pensant aux richesses qu’ils obtiendront en cas de victoire ?


Tout cela Néro le disait en connaissance de cause, ayant lui-même été soldat durant la guerre, il y avait perdu son seul et unique ami, depuis ce jour sa colère envers les humains n’avait fait que se renforcer. Décidant de changer de sujet le vampire observa les environs commençant sérieusement à se demander où est ce que la jeune femme l’emmenait, il ne s’était pas réellement posé la question jusqu’à maintenant se contentant seulement de la suivre, mais à présent cette question lui trottait dans la tête. Il n’eu pas le temps de la poser car Eleonor venait de reprendre la parole. Confirmant qu’il y avait bien un poste de représentant pour chaque espèce dans le Cercle, système assez bien conçu pouvant sans doute permettre à ce qu’une race ne soit pas privilégiée par rapport à une autre et qu’elles soient toutes entendus, du moins en théorie, dans les faits Néro ne le saurait pas avant d’avoir lui-même rejoint le Cercle.

Quand la femme aux cheveux pourpres lui parla à nouveau elle sembla vouloir lui faire une proposition mais ne pu terminer sa phrase pour une raison obscure qui échappait à Néro. Que voulait-elle réellement lui dire ? Avait-elle des attentes ou des espérances par rapport à lui qu’il ignorait ? Autant de questions dont il était impossible pour l’homme en noir de répondre….

Arrivant finalement à l’endroit qu’Eleonor cherchait, les deux individus se retrouvèrent devant une maison d’apparence plutôt banale ressemblant beaucoup aux autres du voisinage et Eleonor sortit ensuite le portefeuille que Néro avait récupéré pour regarder la photo d’identité de la personne recherchée.

Attends une minute… c’est le guignol que j’ai envoyé par terre tout à l’heure !

Réagit aussitôt Néro, se demandant comment ils allaient bien s’y prendre pour lui rendre son portefeuille, haussant finalement les épaules Néro pris le portefeuille des mains d’Eleonor et lui dit:

J’y vais. Laissez moi faire et n’intervenez pas à part en cas d’extrême urgence.

Par la fenêtre Néro pouvait déjà sentir le regard de l’humain apeuré braqué sur lui, il se souvenait encore de la raclée qu’il s’était pris et actuellement le vampire était sans doute la dernière personne qu’il voulait voir. L’homme en noir cogna légèrement à la porte provoquant ainsi un « toc toc » que l’humain entendit et dit sans ouvrir la porte.

Dégage sale monstre !!!

Néro poussa alors un bref soupir et envisagea un instant de donner un coup de pied dans la porte histoire de l’ouvrir de force, hypothèse qu’il écarta bien vite en pensant que cela risquait de rameuter les forces de l’ordre. Le vampire se tourna alors vers Eleonor pour lui dire d’un air amusé.

Je sais que ce qui va suivre n’est pas légale mais aux grands mots les grands remèdes.

Puis il se tourna à nouveau vers la porte et pointa l’index faisant sortir sa griffe pour l’insérer dans le trou de la serrure afin de la décrocheter, il avait appris ce genre de petites astuces avec le temps, une fois son travail terminé la porte s’ouvrit sans soucis et quelle ne fut pas la surprise du vampire en voyant l’humain armé d’un fusil qu’il pointa tout près du vampire.

Je t’avais dis de dégager ! Maintenant je vais devoir te buter sale enfoiré !!!


Le vieux vampire fonça en un éclair sur l’humain qui poussa un cri de rage suivi d’une détonation. Quand l’humain qui avait fermé les yeux sur le coup les rouvrit, il pu alors voir le canon de son arme complètement tordu ainsi que l’impact de balle visible sur son plafond, Néro quand à lui se tenait tranquillement à même pas un mètre de lui.

Tu disais ?

Le visage de l’homme alors pétrifié par la peur, devint livide et il tomba sur ses genoux ne sachant plus quoi dire où quoi faire, ce visage empreint de peur, les humains l’empruntait bien souvent quand il sentait la morte proche. Cependant au lieu de l’achever, Néro jeta simplement le portefeuille par terre.

T’avais oublié ça, maintenant je m’en vais.


Rajouta-t-il simplement avant de sortir de la maison, faisant un signe de tête à Eleonor pour qu’elle le suive. Toujours sous le regard incrédule de l’humain.

Message par Invité Mer 25 Sep - 7:34

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La nuit était un peu plus avancée et il n'y avait plus personne dans la rue dans laquelle se promenaient les deux vampires. Autour d'eux, c'était la banlieue cossue, les maisons affichant l'opulence scandaleuse, armées de systèmes d'alarme et de chiens de garde, entourées de grandes clôtures de fer forgé qui protégeaient les jardins de visiteurs impromptus et délinquants. Eleonor ne vivait pas dans un coin pauvre de la ville, bien au contraire. La plupart de ses voisins étaient des médecins, des hommes d'affaires, des artistes à l'âme écorchée qui ont connu le succès de leur vivant. Ainsi ne voyait-on pas de voyous rôder, et les quelques rares passants croisés plus tôt avaient maintenant disparus. L'heure était tardive, le soleil s'était couché depuis un long moment, et chacun semblait s'être cloitré dans sa demeure pour la nuit. Eleonor, qui marchait à côté de Néro et l'écoutait attentivement, promenait son regard sur le décor. C'était la ville de tous les extrêmes. Dans le quartier dévasté, les sans-abri brisaient les fenêtres des maisons en ruine l'hiver et y faisaient des feux dans de vieux bidons de métal pour se parer du froid, tandis qu'à peine quelques kilomètres plus loin on se blottissait devant le foyer en regardant la télé, loin, très loin d’être atteint par des problèmes aussi basiques que le manque de chauffage. Dans ce beau quartier donc, Eleonor et Néro s'étaient mis à parler politique. Le vampire avait le profil type de sa race : il avait souffert dans sa vie humaine et cherchait à se venger. Une façon comme une autre de canaliser les envies de meurtre qui sont le leg du vampirisme. Elle apprenait également qu'il était plus vieux qu'elle. Cinq siècles. Et durant tout ce temps il avait perpétré des massacres sans s'arrêter une seule seconde pour réfléchir à d'autres alternatives? Il n'était pas impossible que des tentatives de rédemption aient échoué, bien que ce n’était pas ce qu’il sous-entendait. C'était un comportement commun à bien des représentants de la race. Les vampires avaient une intelligence semblable à l'intelligence humaine, aussi savaient-ils que ce qu'ils faisaient était mal, et pourtant ils continuaient. Pourquoi avait-il fallu à Néro cinq siècles avant se décider à changer, et pourquoi certains ne changeaient-ils jamais? D'où venait cette indifférence à massacrer des humains, et le mépris et la haine de ces mêmes humains lorsqu’ils se massacraient entre eux? Son interlocuteur révélait ses opinions cyniques sur la société, les guerres, et l'humanité. Il avait beaucoup d'expérience, et il suffisait de connaître un peu l'histoire pour se douter que sa vie n'avait probablement pas été pavée que de moments heureux. Eleonor, qui penchait plutôt vers l'espoir d'un lendemain meilleur, et se montrait parfois même presque optimiste, sans jamais l'être tout à fait lorsqu'elle se rappelait de toute la violence présente, particulièrement dans la ville, n'ajoutait cependant rien. Il aurait été trop facile d'entrer dans un débat interminable avec l'homme qu'elle venait à peine de rencontrer, et ils en auraient tout le loisir ultérieurement s’il acceptait sa proposition, mais pour l'instant il était préférable d'éviter les conflits, même si ce n'étaient que des conflits d'idée. Eleonor lui proposerait d'abord d’être son second. Comme elle l'avait déclaré plus tôt, l'important c'était l'intention de faire ce qui est juste, qu'importent les idées sur les moyens à employer pour y parvenir. Si Néro n'avait pas une très haute opinion de la société, peut-être cela le motiverait-il davantage à tenter de la changer?

C'était à ce moment de leur conversation, alors qu'Eleonor était à un cheveu de lui faire sa proposition, qu'ils tombèrent sur l'adresse tant recherchée. Une très grande, très jolie maison. La vampire sortait le portefeuille de sa poche arrière pour vérifier l'adresse sur une des pièces d'identité, et jetait un coup d'oeil par mégarde sur la tranche qui contenait ordinairement les billets. Elle l'élargissait par curiosité pour y découvrir des coupures de 100€, puis remettait le portefeuille à l'homme après lui avoir confié la mission de le restituer à son propriétaire.

- Attends une minute… c’est le guignol que j’ai envoyé par terre tout à l’heure !

Pas même un ''Quoi?'' ne fut prononcé par Eleonor. Elle constatait cependant qu'elle ne connaissait pas toute l'histoire. Qui était ce guignol et pourquoi l’avait-il envoyé au tapis? Pas le temps de lui demander de plus amples explications cependant, car le vampire prenait l'objet perdu et se dirigeait vers la maison.

- J’y vais. Laissez-moi faire et n’intervenez pas à part en cas d’extrême urgence.

- Euh...

Elle ne savait plus trop si c'était une bonne idée de laisser son homologue aller frapper à cette porte. Elle se doutait que Néro puisse avoir au moins entrevu l'homme au portefeuille, puisque lorsque les deux vampires s’étaient confrontés en début de soirée, l’objet était en sa possession, et s'était dit que cela en faisait la personne toute désignée pour aller lui rendre son bien. Mais étant donné les circonstances, elle aurait probablement dû y aller. Pourtant, l'homme avait bien voulu prendre les devants et lui demandait même de ne pas intervenir, ce qui ne lui plaisait pas vraiment. Qu'avait-il l'intention de faire? En même temps, et bien que ce n'était pas prévu, il serait intéressant d'observer son comportement devant un homme qui se montrerait certainement hostile face à lui. C’était dans les situations de ce genre que l’on voyait le mieux le vrai caractère d’une personne. Et à en juger sa tête, Ray Dubois avait l'air d'un criminel, ce qui la laissait supposer qu'il ne serait pas du genre à reculer, même devant un vampire. En même temps, il habitait un quartier où les résidents avaient davantage pour habitude d'appeler la police et de prier pour qu'on ne leur fasse pas de mal si un vampire avec de mauvaises intentions se présentait à leur porte. Son avis mitigé sur l'attitude à adopter avait fait qu'au final, Eleonor était restée en retrait, attendant de voir ce qui allait se produire, avec dans l’idée d’intervenir si les choses dégénéraient. Néro frappait à la porte. Eleonor était dans la rue, mais grâce à son ouïe fine elle entendit l'homme parler.

- Dégage sale monstre !!!

C'était donc la seconde option qui l'emportait : l'homme avait peur. Qu'on vienne le harceler chez lui le poussait techniquement dans ses derniers retranchements, il ne pouvait pas vraiment fuir et cela pouvait le rendre plus violent et imprévisible. La meilleure solution consistait à lui montrer son portefeuille - car l'homme épiait par la fenêtre -, le déposer devant la porte et partir. Eleonor allait faire cette suggestion, mais elle fût devancée par le vampire qui semblait déterminé à gérer la situation tout seul.

- Je sais que ce qui va suivre n’est pas légal, mais aux grands mots les grands remèdes.

- Ne faites rien de stupide s'il vous plaît, dit-elle seulement.

Eleonor n'était toujours pas décidée à se mêler de la situation, elle voulait voir comment Néro allait s'en sortir, et en même temps l'idée qu'il pose un geste illégal rendait son état plus agité, elle était alerte devant ses moindres faits et gestes. De la rue, car elle y était toujours, la vampire percevait une griffe qui s'enfonçait dans la serrure, et un déclic se produisit dans sa mémoire. La nuit avec Catherine et Néro. Néro le vampire allergique à l'eau qui possédait d'immenses et puissantes griffes. Il y avait toujours un léger doute qui subsistait dans son esprit, mais elle était certaine à environ 90% que c'était bien lui.

- Je t’avais dit de dégager ! Maintenant je vais devoir te buter sale enfoiré !!!

Les souvenirs avaient pris d'assaut son esprit un instant, et il fallut qu'elle entende ces mots pour se rendre compte que l'homme braquait un fusil sur le vampire. La carte de membre du club de tir aurait dû les avertir de la possibilité qu'il possède des armes. La situation était en train de dégénérer exactement comme elle le craignait, pourtant la vampire n'était toujours pas décidée à intervenir. C’est qu’elle n'était pas très inquiète pour son homologue. Sauf s'il avait des balles en bois, l'humain ne risquait pas de blesser sérieusement un vampire, surtout s'il avait plus de cinq siècles. En fait, elle s'inquiétait plutôt du comportement qu'allait adopter Néro. La détonation ne se fit pas attendre, ce que les deux vampires auraient dû tenter d'éviter, parce qu'à une heure pareille ça allait rameuter tout le monde. Gardant un air calme, Eleonor voyait par-ci par-là des lumières s'allumer dans les maisons. Il allait à nouveau falloir partir. Est-ce qu'elle tombait sur un mauvais jour où le vampire s'attirait-il toujours des ennuis de la sorte? Il porta tout de même à bien sa mission dans une scène dramatique au cours de laquelle il jeta littéralement le portefeuille au sol, laissait là le pauvre homme terrorisé, le canon de son fusil tordu et son toit troué, et indiquait même à Eleonor de le suivre. Elle n'en croyait pas ses yeux. Ils se retrouvaient dans la même scène que tout à l'heure : des humains inquiets les observaient depuis leurs fenêtres et déjà on avait appelé la police. Ce n'était pas ce qu'on pourrait appeler une mission réussie. Eleonor marchait rapidement, sachant très bien que bientôt de nouvelles voitures, comme plus tôt dans la soirée, allaient débarquer. Un peu irritée de la tournure qu’avaient prise les évènements, elle disait :

- Vous étiez vraiment obligé de le provoquer à tirer? Il aurait suffi de déposer son portefeuille devant la porte et de partir! Ça fait deux fois ce soir que vous rameutez des voitures de police vers nous! Il y a des façons plus discrètes d'agir! Si vous travailliez au Cercle, vous ne pourriez pas agir comme ça!

En fait, certains le faisaient. Tout comme il y avait des policiers qui brutalisaient les criminels sans justifications, le Cercle comptait des membres plus violents qu'il ne serait recommandé pour une telle organisation. Eleonor pensait entre autres à son prédécesseur, dont elle connaissait peu de choses, mais dont le regard sur son portrait, dans la bâtisse où elle travaillait, était empli de haine et de violence. D'ailleurs Néro n'avait probablement pas fait exprès de faire tirer cet homme qui avait les nerfs à vif, il n'avait peut-être simplement pas pensé à l'idée d'Eleonor de laisser le portefeuille dehors et de s'en aller. Le plus important, c'est que malgré les menaces il n'avait pas cédé à la violence - malgré son geste défensif duquel avait résulté un trou dans le toit - et lui avait effectivement rendu son portefeuille. Mais était-ce parce qu'il était devant la représentante des vampires et que cela le poussait à avoir un meilleur comportement qu'il n'aurait eu à l'ordinaire? Elle ne le connaissait pas beaucoup, c’était là le problème. Mais il semblait très intéressé, depuis le début de leur conversation, par le Cercle et ses idées. Les chances qu'il accepte de devenir son second s'en trouvaient multipliées. Depuis le temps qu’elle vivait, Eleonor n’avait jamais vu un vampire rester relativement calme devant un humain qui l’attaquait comme la femme et l’homme l’avait fait cette nuit. En fait, malgré les reproches qu’elle venait de lui faire, il était probablement le vampire le plus apte à occuper un poste au Cercle qu’elle ait rencontré jusqu’à maintenant. Mais avant d’aborder ce sujet, il y avait un détail à régler.

- En même temps vous n'étiez pas des plus mesuré face à Catherine, mais vous m’avez tout de même aidé… Cela fait plus d'un an maintenant si ma mémoire est bonne, vous en souvient-il?

Devant l'air déconcerté du vampire, elle ajoutait :

- Ce sont les griffes. Je me suis rappelé vos griffes. Vous êtes aussi maître du feu et allergique à l'eau. Tout ça, je m'en rappelle maintenant.

Message par Invité Sam 5 Oct - 17:08

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D’un pas lent et peu pressé Néro s’éloignait en compagnie de son interlocutrice des lieux du brouahaha que l’intervention du vampire avait occasionné. D’une oreille à moitié attentive il écoutait les réprimandes de la jeune femme à la chevelure pourpre qui semblait réellement avoir peu apprécié ses méthodes. Cela avait juste pour effet de faire doucement sourire l’homme en noir, à quoi pouvait-elle bien s’attendre de la part d’un vieux vampire comme lui ? Il n’avait jamais appris à faire dans la dentelle et ce n’était surement pas maintenant qu’il allait s’y mettre.

Je ne sais pas en quoi consistent les méthodes du cercle mais vous risquez d’avoir du mal à me faire changer les miennes, je ne l’ai pas tué, je ne pensais pas que vous en attendiez d’avantage de ma part.

Poussant un bref soupir le vampire préféra ne rien rajouter augmentant un peu la cadence de ses pas pour éviter qu’ils soient encore dans le coin quand la police arriverait, bien que la vitesse vampirique de Néro et Eleonor leur permette sans doute de semer les forces de l’ordre s’ils venaient à les poursuivre. D’un air plus sombre que tout à l’heure l’homme en noir repensa au visage que l’humain avait affiché juste avant que Néro ne lui rende son portefeuille, il semblait être totalement paniqué, il voyait déjà sa mort arriver tout en étant impuissant face à son sort. Ce regard si effrayé et vide d’espoir le vieil homme ne l’avait vu que trop souvent… Combien de ses anciennes victimes avaient affiché un visage semblable juste avant qu’il ne leur donne le coup de grâce ? Tant d’images morbides qu’il n’oublierait probablement jamais…

Ce qui vint tirer l’esprit de Néro de ses songes habituels fut surement la voix de la représentante vampire du Cercle qui sembla se rappeler soudainement qu’elle l’avait déjà croisé par le passé en la présence de Catherine. Devant une affirmation si soudaine l’homme en noir ne pu qu’afficher un air fortement étonné, ainsi son instinct ne l’avait pas trompé quand il était quasiment certain d’avoir déjà rencontré la femme aux cheveux rouges quelque part.

Je crois aussi me rappeler de vous… Il me semble que nous nous sommes entraidés contre Catherine lors de notre première rencontre… Qui aurait cru que les choses évolueraient ainsi par la suite.


Quand la vampire mentionna ses griffes Néro ne put s’empêcher de fixer sa propre main d’un air pensif, il ne se doutait pas que c’était cette partie de lui qui rappellerait à Eleonor qu’ils s’étaient déjà rencontrés bien que lui-même l’avait oublié depuis tout ce temps. L’homme en noir en vint même à se demander si elle occupait déjà le poste de représentante des vampires à l’époque. L’homme se rappela aussitôt les pouvoirs cachés qu’elle avait utilisé contre Catherine et en eu presque des frissons, maintenant que le vieil homme s’en souvenait il ne pouvait plus se permettre de considérer son interlocutrice comme une simple vampire inexpérimentée et inoffensive. Quand elle était en colère sa force pouvait largement surpasser celle du vampire vieux d’un demi-millénaire qu’il était. Néro comprenait mieux à présent pourquoi il s’était fais plaqué contre le mur si facilement par elle.

Cela m’ennuie que vous connaissiez aussi bien mes faiblesses mais oui vous avez raison, à notre première rencontre je n’aurais jamais imaginé vouloir rejoindre le Cercle par la suite à vrai dire… Tout ça est arrivé tellement vite.

Les mains dans les poches le vieux vampire continuait son trajet sans pour autant quitter son regard rouge sang de la jeune femme qui avait le don de l’intriguer de plus en plus. Tout à l’heure elle semblait avoir comme une requête à formuler, cependant elle n’était pas allé au bout de sa pensée. Malgré ses défauts de discrétion, Néro se doutait bien que la vampire devait se réjouir d’engager une nouvelle recrue, mais l’instinct du vampire semblait lui dire que ce n’était pas l’unique chose qu’elle attendait de lui, comme si elle avait des objectifs plus grands encore à son sujet.

Dites tout à l’heure vous sembliez vouloir me proposer quelque chose mais vous n’avez jamais terminé votre phrase, de quoi s’agit il si ce n’est intégrer le Cercle ?

(pardon pour la réponse courte, quelques soucis d'inspiration^^ mais j'espère que la réponse te plaira quand même)

Message par Invité Dim 27 Oct - 4:57

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Comment pouvait-on être allergique à l'eau, source de toute vie? Néro ne pouvait pas toucher à de l'eau liquide, pourtant il y en avait en suspension dans l'air et le sang en contenait beaucoup. Alors pourquoi était-il toujours en vie? Son corps devait bien contenir de l'eau, non? C'était vers ce genre de divagations que se tournait l'esprit scientifique d'Eleonor au moment où les deux vampires se rappelaient la nuit qui s'était déroulée près du lac. Quoique son domaine d'expertise était présentement l'administratif, elle n'en restait pas moins un médecin. Un médecin qui se tracassait avec toutes sortes de questions qui n'intéressaient souvent personne. Étrangement, revoir Néro ne l'avait pas amené à se demander ce qu'était devenu Catherine. Si elle avait déjà craint de la croiser par inadvertance dans les rues de l'Avventura les premières semaines suivant leur rencontre, la vampire ne s'était jamais posé de question sur ses activités ou les liens qu'elle aurait pu entretenir. Et pourtant, si elle avait su. Ah! Si elle avait su ce qui s'était passé entre Catherine et Néro, cela aurait changé toute la donne, et il ne serait pas erroné de penser que cela aurait pu diriger la conversation dans une direction complètement opposée, et donner les quelques réticences qu'il fallait à Eleonor pour ne pas engager le vampire comme second. Mais elle ne savait rien, et malheureusement pour le lecteur cette histoire n'allait refaire surface que bien plus tard.

- Dites tout à l’heure vous sembliez vouloir me proposer quelque chose mais vous n’avez jamais terminé votre phrase, de quoi s’agit-il si ce n’est intégrer le Cercle ?

Eleonor cessait de marcher. Elle était encore sur la question de l'aquaphobie de Néro, et il lui fallu un petit moment avant de parler. Sa décision était prise depuis l’instant où M. Dubois avait tiré dans don toit. Elle alla droit au but.

- Ça ne fait même pas une heure que nous sommes ensemble et déjà vous m'avez prouvé être le plus bruyant, le plus démesurément sûr de lui et le plus improfessionnel des vampires avec lequel j'ai eu l'honneur de discuter. Déjà je détecte dans votre caractère que vous êtes une tête de mule, et que changer sera difficile. Rien que ce soir vous avez attiré la police deux fois sur nous et terrorisé inutilement plusieurs personnes. Oh et au cas où vous ne l'auriez pas remarqué : votre tentative pour rendre son portefeuille à cette homme a été un échec. Je me demande bien comment vous vous seriez comporté si je n'avais pas été là. Tout me porte à croire que ça aurait été encore pire.

Elle repensait aux traits de caractère de son prédécesseur, que certains membres qui l'avait connu lui avaient dépeint.

- Et en même temps vous n'avez tué personne. Je ne crois pas que je pourrais en attendre plus de la part de n'importe quel autre vampire.

Il y eut un court silence.

- Est-ce que ça vous plairait d'être mon second au Cercle? Je vous avertis que vous devrez changer votre façon de percevoir les humains : il n'y a pas de place pour la discrimination dans une telle organisation. Mais si votre envie de rédemption est sincère nous aurons tout le temps de travailler là-dessus.

La vampire n'avait pas terminé de travailler sur elle-même non-plus. Si Néro devrait vaincre sa haine de la race humaine, Eleonor continuait de chercher de bons côtés aux lycans. Et aux vampires également, le fait qu'elle appartienne à cette race ne lui donnait pas de passe droit. Personne, pas même les représentants, n'était parfaitement impartial, mais tous tentaient de l'être. C'était la raison pour laquelle ils occupaient ces postes. La bonne volonté faisait toute la différence. Et il fallait avouer qu’Eleonor était coincée. Il lui fallait un second. Elle ne connaissait pas d’autre vampire et souhaitait en rencontrer le moins possible, et de toute évidence les chances d’en trouver un qui soit aussi pacifiste qu’elle étaient à peu près nulles. Néro, malgré ses défauts, restait le meilleur choix. C’était du moins ce qu’elle se disait tandis qu’elle observait du coin de l’oeil le regard méprisant du vampire porté sur les passants qui les fixaient trop longtemps.

- J'accepte, mais pour me changer t'as du pain sur la planche, dit le vampire avec un sourire étonnamment insolent.

C'était de la provocation, qui fut suivi d’un court silence. Elle venait à peine de l'engager que déjà il s'en permettait. Ne se laissant pas marcher sur les pieds pour autant, la vampire répondit du tac au tac :

- Tu m'énerves déjà.

Il y eut un nouveau silence.

- Mais ça tombe bien. J'ai une patience à rude épreuve.

Ce n’était pas tout à fait son style de répondre aussi directement, mais elle avait la nette impression qu’il n’y avait pas de meilleur moyen pour se faire entendre par quelqu’un comme Néro. À peine quelques secondes s’étaient écoulés depuis son embauche que déjà la vampire sentait qu’il lui faudrait mettre beaucoup de travail dans la rééducation de cet homme qui avait, si sa mémoire était bonne, plus de 500 ans. Elle gardait néanmoins espoir d’arriver à de bons résultats. C’est qu’elle ne connaissait pas Néro, et même pas du tout.

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