Avventura
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Message par Invité Jeu 14 Mar - 21:16

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Plus d'un mois s'était écoulé depuis qu'il avait dû se séparer de la jeune serveuse, la laissant -sous la contrainte- au repos forcé dont elle avait bien besoin au final, malgré la vitesse avec laquelle elle avait repris des couleurs. Darkness ou pas, Saphira devait se reposer pour être enfin autorisée à quitter l'hôpital. C'étaient les consignes du corps médical et nul ne pouvait aller contre. De son côté, l'étudiant avait repris sa vie en main, le cœur plus que jamais gonflé d'espoir suite à sa conversation avec son interlocutrice. Oui, ils ne savaient pas ce que l'avenir leur réservait, s'ils allaient s'affronter ou bien s'aider mutuellement pour avancer mais il voulait passer plus de temps avec elle. Il avait beaucoup réfléchi et c'était finalement la décision qu'il avait pris. Quant à savoir s'il s'agissait de la bonne ou de la mauvaise, mieux ne valait ne pas trop y penser. A la grande surprise de ses colocataires, de ses camarades et de ses professeurs, il était retourné sur les bancs de l'université, reprendre ses cours avec un sérieux plus qu'inhabituel pour ceux qui le connaissaient. Il faut dire que l'ultime ligne droite avant les examens terminaux s'était enclenchée, marquant ainsi le début de la fin de l'année universitaire en cours et les étudiants mettaient les derniers sursauts de volonté qu'ils leur restaient dans la préparation de ses mêmes examens. Cela passait notamment par une meilleure assiduité pendant les cours, chose qui n'échappait pas au garçon. Entre deux cours, il ne manquait pas de rechercher un nouveau travail, qui était presque aussi compliqué que de tenter de valider son année entière quand on avait été absent pendant un long moment. Suite à l'agression dont il avait été victime et qui avait conduit à son licenciement immédiat -la vie se montre parfois totalement injuste, on est bien d'accord-, Natsume s'était décidé à aller porter plainte contre ses bourreaux présumés, lesquels demeuraient inconnus au répertoire de l'étudiant. Il ne connaissait ni leur identité, ni leur situation mais il parvint, toutefois, avec beaucoup de difficultés, à se faire comprendre des policiers qui l'avaient pris en charge. Avec leur aide, il put cependant dresser un semblant de portrait robot pour lancer un avis de recherche car grâce au témoignage du garçon, les hommes en uniforme étaient presque certains d'avoir affaire à des rebelles de cette organisation sans nom -et donc difficilement identifiable de par sa transparence et celle de ses membres- et qu'ils étaient nécessaire d'arrêter au plus vite. Dans le pire des cas, on parlerait d'erreur judiciaire et les intéressés seraient relaxés. A la suite de nombreuses questions, toutes plus éprouvantes les unes que les autres, il put enfin quitter le commissariat dans lequel il était demeuré pas loin de presque 2h, le temps de satisfaire, à la fois, le besoin de détails des représentants de l'ordre mais aussi sa conscience. L'étudiant espérait que son action ne se retournerait pas contre lui dès lors que la nouvelle parviendrait aux oreilles des deux complices. Non pas qu'il n'avait pas -ou peu- confiance dans la capacité de la police à défendre les habitants de l'Avventura mais il imaginait bien comment la louve pourrait retrouver sa trace et s'occuper de lui en toute discrétion. Encore un peu préoccupé par ce qu'il venait de vivre et ses possibles conséquences, Natsume fit quelques pas dans les rues de la ville pour s'arrêter, pensif. S'il devait mourir prochainement, qu'au moins son acte serve à quelque chose pour arrêter ces deux criminels. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas voulu mourir il y a de ça un mois. Prétendre que la mort ne l'effrayait pas serait mentir mais il s'y était résigné, d'une manière ou d'une autre. Ironique, dans le sens où cette optique relevait plus d'une fatalité qu'autre chose pour un humain comme lui. Il ne possédait ni la longévité des lycans, ni l'immortalité des vampires donc oui, il devrait bien rendre son dernier soupir tôt ou tard.

Chassant ses sombres pensées, il constata qu'il avait besoin de voir la jeune femme. Pas pour se plaindre ou broyer du noir à ses côtés, simplement pour partager sa compagnie. Ils n'avaient pas terminé leur conversation l'autre fois, il y avait encore tant de choses qu'il ignorait à son sujet et qu'il était désireux d'apprendre. Le garçon ignorait comment Saphira prendrait cette soudain curiosité, peut-être jugée malsaine aux yeux de certains ou purement indiscrète vis-à-vis de son interlocutrice. Mais il ne doutait pas un instant qu'elle lui ferait comprendre si ses questions la dérangeait. Natsume s'ébroua et, faisant demi-tour, il prit la direction de l'imposant immeuble blanc que l'on pouvait voir au loin, dépassant les habitations alentours. Sans même s'en rendre compte, il marchait plutôt vite, lui qui d'ordinaire, traînait volontairement les pieds, notamment quand il s'agissait de se rendre à l'université. Cette mauvaise habitude avait disparu depuis peu mais il s'étonna d'être aussi enthousiasme à l'idée de revoir une personne dont il savait peu de choses au final. Etait-ce dû au fait que leur rencontre sortait pleinement de l'ordinaire ? Que tout un tas de circonstances étranges les avaient poussées l'un vers l'autre ? Ou encore que malgré leurs malheurs respectifs, ils s'étaient retrouvés dans l'autre ? Avec le recul, cette situation et la relation qui les liait n'avait rien de logique. Certains lui auraient recommandé la prudence ou la modération mais pour la première fois depuis longtemps, il se sentait à l'aise avec une personne. Parce que cette dernière pouvait comprendre ce qu'il ressentait ? Probablement, même s'il savait au fond de lui qu'elle pourrait le tuer si l'entité à l'intérieur de la jeune femme, refaisait surface. C'était d'ailleurs à cause ou grâce à elle, selon les points de vue, que les deux jeunes gens s'étaient rencontrés. Etrange me direz-vous ? D'autres y verront le signe du destin. Qu'importe au final ! Tandis qu'il marchait, le regard couleur sang fut attiré par l'enseigne d'une boutique, un peu plus loin sur sa droite. Un fleuriste. Avec un sourire plus qu'amusé par cette agréable coïncidence. A croire que celui ou celle qui avait ouvert cette échoppe avait prévu le coup que tous ceux allant rendre visite à un proche hospitalisé, décideraient de passer par cette rue et s'arrêteraient au magasin pour acheter de quoi offrir un joli bouquet -de rétablissement- aux malades. Pour sûr, c'était un emplacement stratégique et Natsume félicita intérieurement l'individu à l'origine de l'idée. Ravi de se considérer comme l'un de ces clients opportunistes et redevables, il entra sans une once d'hésitation dans la boutique. Il découvrit bien assez tôt que le fleuriste était en réalité une femme, sans que cela le surprenne réellement. Dans l'imagination collective, on se représentait souvent le gérant d'un tel endroit comme étant un individu de la gente féminine. Préjugés ou vérité générale ? Après avoir jeté un œil aux différents bouquets proposés en vitrine, il finit par opter pour un bouquet dit « de saison », composé de plusieurs fleurs aux formes et couleurs variées. Selon l'avis personnel de la vendeuse, il était certain de plaire avec un tel présent mais ne connaissant rien des goûts de la jeune serveuse, le garçon préférait garder les pieds sur Terre et se dire que le bouquet ne ferait peut-être pas l'effet qu'il attendait de lui.

A tout juste un mois près, on aurait pu le croire en route pour un rendez-vous galant mais la Saint Valentin était désormais derrière lui. Il atteignit rapidement l'hôpital et marqua un arrêt au guichet de l'accueil afin qu'on lui indique la bonne chambre. Natsume lui donna le nom complet de Saphira, ainsi que la date approximative de son admission dans leurs locaux et son interlocutrice s'empressa de jeter un œil à l'écran devant elle. L'étudiant la remercia poliment pour sa démarche et s'empressa de se rendre au numéro de chambre qu'elle lui avait indiqué. Plus il se rapprochait, plus son cœur s'emballait malgré ses efforts pour le faire se tenir tranquille. Qu'allait-il pouvoir lui dire ? Lui raconter ? Et elle ? Comment réagirait-elle ? Il se frappa le front pour cesser de se poser trop de questions et entra dans la petite pièce pour ne découvrir... Qu'un lit vide ! Stupéfait, il crut tout d'abord à un erreur de la part de la secrétaire qui l'avait renseigné, redoutant que la jeune serveuse eut quitté l'hôpital entre temps alors qu'il lui avait promis de repasser la voir mais il chassa bien vite cette pensée. Son nom ne serait plus sur les registres de l'hôpital si tel était le cas. Ne comprenant rien à la situation, il interpella une aide soignante dans le couloir pour en savoir davantage. Celle-ci le rassura en lui affirmant que la patiente répondant au nom de Saphira Denver était simplement sortie prendre l'air dans le jardin annexé au bâtiment principal, comme bon nombre de patients dès que les beaux jours revenaient. Elle se permit même de lui montrer la fenêtre d'un geste de la main où il put effectivement voir, quelques personnes en blouse s'occuper des malades en promenade. Le garçon la remercia d'un signe de la tête et se dirigea vers ledit jardin, bien plus calme qu'auparavant. S'avançant sur le petit sentier en gravier, il jetait des regards furtifs autour de lui, espérant apercevoir la jeune femme quand il la découvrit enfin, assise sur un banc. De là où elle se trouvait, elle pouvait aisément le voir arriver de loin et il ne sut soudain plus quoi faire de son bouquet en la trouvant installée là, au milieu de toutes ses fleurs. L'étudiant se sentit bête mais il se réconforta en se remémorant les regards approbateurs que lui avaient lancé tour à tour, la secrétaire et l'aide soignante, sans oublier les passants, infirmiers et même certains patients qu'il avait croisé avant d'arriver jusqu'ici. Il prit une profonde inspiration et s'approcha de Saphira, le cœur recommençant à s'emballer.

Message par Invité Ven 15 Mar - 13:24

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Un peu plus d'un mois venait de s'écouler depuis que mon seul visiteur était venu me voir, après mon admission à l'hôpital. Je m'étais vite remise, à croire qu'une toute petite partie de mes aptitudes de Darkness ne m'avait pas désertée. Pourtant, le personnel médical avait obstinément refusé de me laisser m'en aller. Au fil des jours, je m'étais séparée de mes perfusions, puis j'avais réussi à me lever et à marcher. Le mauvais côté de la chose, c'est que je tournais en rond, comme un lion dans sa cage. Cette pièce blanche, dénuée de tout, me rendait encore plus malade que la mort que j'avais frôlé plusieurs semaines plus tôt. Par la seule fenêtre de ma prison, il n'y avait rien d'intéressant, et la lumière qui y entrait n'était même plus réconfortante. Finalement exédée par la trop grande proximité des médecins et le silence retentissant, j'avais exigée des médecins qu'ils m'emmènent un peu dans le parc. Vêtue simplement d'un haut noir, d'un jean et d'une paire de ballerines qui étaient apparus de je ne savais pas où, je m'étais servi de mes jambes, talonné par un homme en blouse blanche et avais rejoint le jardinnet qui secondait le grand bâtiment blanc.
Les beaux jours revenant, les oiseaux avaient envahi les branches des nombreux arbres qui parsemaient l'endroit. Des bancs étaient répartis un peu partout, et des malades y étaient assis. Certains marchaient, mais d'autres étaient en fauteuils roulant. Je plaignais ces derniers, bien qu'ils aient de la chance dans leur malheur. A leur stade, j'étais condamnée aux draps immaculés et au tic-tac agaçant de l'horloge. Pas question de m'évader de là, même cinq petites minutes. Une brise légère balaya mon visage, m'apportant l'odeur frâiche et revigorante marquant l'arrivée du printemps. Les fleurs commençaient à sortir de terre, âpportant des touches rassurantes de couleurs diverses dans ce paysage resté si longtemps gris. L'hiver avait laissé place à un soleil aux rayons encore frêles, et le ciel avait retrouvé une certaine transparance, soulagé de tous les lourds nuages qui l'avaient alourdi l'espace d'une saison. Lassée de ma marche sans but, je finis par me poser sur un banc. Je commençais par me mettre sous un arbre, mais le manque de soleil me découragea bien vite, et j'allais m'asseoir dans l'herbe sèche et moelleuse. Je profitais de cette espèce de liberté conditionnelle, mais mes idées devinrent sombres quand je repensais à Jaramiah. La démone n'était pas réapparue depuis mon entrée à l'hosto, et je me dis bien vite que ce qu'elle devait être en train de me préparer était énorme. Je savais qu'elle ne renoncerait pas à reprendre sa place dans mon corps, mais j'étais décidée à l'en empêcher de toutes mes forces. J'avais à peine retrouvé ma vie, recommencé à exister, je n'allais pas y renoncer si vite.

J'étais noyée dans mes pensées moroses. La noirceur qui m'avait noyée pendant près de vingt cinq ans avait enfin reflué. Etrangement pourtant, j'avais pris goût à cette lumière, si étrangère jusqu'aujourd'hui. La douceur du vent sur ma peau, la souplesse du chant des oiseaux, le confort de l'herbe me soutenant. Tout ceci était tellement naturel, tellement BON. Respirer enfin, sans sentir sa conscience harcelée par ses crimes, ne plus être occupée à toujours formenter un mauvais coup. Une vraie libération. Mais je savais que cette page, qui fut un jour blanche et qui maintenant était tâchée par le sang de nombre de gens, ne redeviendrait pas pure par magie. Mes erreurs, les massacres commis sous le joub de Jaramiah, ne me quitteraient pas par enchantement. Peut-être qu'une porte finirait par s'ouvrir, mais je savais aussi que la diablesse ferait tout pour la refermer avant que je ne m'y engouffre. Elle ne me laisserait pas partir, elle ne s'en irait pas. Elle se battrait jusqu'à ce que je la détruise, que je l'anéantisse, définitivement. J'étais consciente que pour m'ôter ces fers à mes chevilles, il faudrait que je fasse d'elle un mauvais souvenir, un affreux cauchemard passé. Mais la bataille serait rude, du sang ( le mien sans doute) serait versé. Car pour éloigner le mal de moi, il faudrait que je me blesse. Je n'aurai pas le choix. Un rayon de soleil ténu balaya pourtant à lui seul mais inquiétudes, mes tourments et mes remords. Un rayon de soleil qui s'appellait Natsume.
Mon coeur se mit à battre plus fort à la pensée de ce jeune garçon aux belles boucles blondes. Lui seul savait me comprendre, j'en étais plus que persuadée. Il vivait la même chose que moi, à présent. J'avais pris conscience, pendant mon long séjour ici, que mes sentiments pour lui étaient bien plus forts qu'une simple amitié. Mais l'inconnue de l'équation n'était pas là. Elle était plutôt à la réaction qu'il aurait quand il se rendrait compte que je L'AIMAIS. Après tout, j'étais aussi bien capable de lui donner plus d'amour que quiconque, mais aussi de le broyer tout entier... Il suffirait d'une chose... Que je bascule de nouveau du mauvais côté, que je redevienne le mal en personne. Que je me remette à tuer, et pire, à y prendre goût, comme avant... Je refusais de le blesser, pourtant je savais que je n'arriverai jamais à me convaincre de m'éloigner de lui avant qu'il ne soit trop tard. Il m'aiderait à avancer, à ne pas abandonner, j'en étais certaine. On continuerait le combat, tous les deux, se donnant ce qu'on avait besoin pour faire reculer le Diable qui dormait en chacun de nous deux. Rêvassant à mon avenir, assise par terre, je ne me rendis pas compte qu'il venait d'arriver, au moment où j'essayais de me remémorer ses traits le plus fidélement possible. Ses cheveux, ses yeux... Sa peau douce sous mes doigts, comme la dernière fois... J'avais pris sa main, et il n'avait pas semblé s'en rendre compte. Peut-être que cette fois-ci... L'alegresse me gagna quand je m'imaginais que mes songes devenaient réalité. Et c'est ce qu'il se passa, en partie.

Il arrivait, tenant entre ses mains un magnifique bouquet de fleurs multicolores, parmi lesquelles se tenaient des roses rouges. Un accès de romantisme et d'espoir me parcourut toute entière. Il était revenu ! Il avait tenu sa promesse ! Quand il s'arrêta près de moi, mon coeur rata un battement. Le malaise me gagna. Qu'allais-je lui dire maintenant qu'il était là, avec moi ? La dernière fois, nous avions été forcés de mettre un therme à notre discussion. Nous avions parlé un peu de tout, mais sans trop vraiment apprendre à nous connaître. Aujourd'hui, il était tant de remédier à la situation. Je lui fis signe de s'asseoir à côté de moi, lui décochant mon plus beau sourire. J'étais vraiment enchantée de le voir si près de moi :

-Bonjour Natsume ! Si tu savais comme j'étais pressée de te revoir... Tu as tenu ta promesse. Merci.

En riant presque et en montrant le bouquet, je lui demandais :

-Il est pour moi ce beau bouquet ?

Message par Invité Dim 17 Mar - 14:11

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Le sourire qui lui fut adressé dès lors que la jeune femme l'aperçut, balaya les doutes dans le cœur du garçon, tel l'effet d'une bourrasque de vent sur un tas de feuilles mortes. En un instant, il oublia l'inquiétude qu'il avait éprouvé tantôt ou même l'embarras quant à la possibilité d'un silence gêné entre eux, faute de savoir quoi se dire après cette longue absence. Ce qu'ils étaient l'un pour l'autre, aucun des deux ne le savait. S'étant rencontrés sur un caprice du destin, ils n'étaient ni des amis de longue date, ni un jeune couple et la diversité des sujets qu'ils auraient pu évoquer demeurait limitée. Pourtant, le simple fait de la rejoindre pour s'asseoir dans l'herbe à côté d'elle, comblait Natsume. Comme si ce moment n'avait nul besoin de mots pour exprimer ce qu'ils ressentaient tous les deux. Il faut dire qu'installés dans l'une des pelouses entretenues avec soin par le personnel de l'hôpital, en profitant des chauds rayons du soleil de ce début d'après midi, ils ne pouvaient rien demander de plus sauf peut-être un bon gros hamburger ! Comment ça je tue ce romantisme naissant ? Pour revenir à nos moutons, euh, à nos deux humains possédés par des entités malveillantes, l'étudiant ne se fit pas prier pour venir se laisser tomber près de la jeune serveuse. Tandis qu'il se dirigeait vers elle, les regards en biais qu'on lui jetait, à lui et à son bouquet, ne lui avait pas échappés malgré son allégresse. Non pas que cela soit si étrange en soi, mais peut-être que les malades en promenade dans le jardin sous la surveillance de plusieurs aide-soignantes et de leurs pairs, n'avaient pas la chance d'avoir quelqu'un dans leur entourage pour leur apporter cette petite attention bienveillante. Ou bien parce que vu la direction que prenait le garçon et l'attitude de la jeune femme assise un peu plus loin, tous ici présents avaient bien compris ce qui se tramait entre ces deux là, avant même que Natsume l'apprenne par lui-même. Il se demanda un court instant si la coutume d'offrir des fleurs à une personne pour lui souhaiter un bon rétablissement n'était qu'une autre de ces légendes urbaines ? Lui-même n'en savait rien, vu que personne ne s'était trouvé à son chevet lorsqu'il avait repris connaissance dans l'immense bâtiment blanc, quelques années plus tôt. Ce souvenir même fugace, lui noua la gorge. Peut-être était-ce de là que venait son dégoût des hôpitaux ? Pour y avoir passer trop de temps selon lui ? Et pas des plus amusants en plus. Enfin bon, rares étaient ceux et celles qui prenaient du plaisir à rester cloîtrer entre quatre murs pour leur santé. Ou alors seulement les masochistes ? Mais on s'égare une nouvelle fois. Ses pas finirent donc pas le conduire auprès de Saphira et il s'assit en tailleur près d'elle. Sans même lui laisser le temps d'ouvrir la bouche, elle le devança pour prendre la parole. Elle se disait pressée de le revoir mais qu'en aurait-elle pensé si il lui avait répliqué qu'il avait ressenti la même chose ? A vrai dire, le garçon ne comprenait pas bien ce qui pouvait rendre son interlocutrice aussi rayonnante dès lors qu'il était revenu la voir. Il imaginait plutôt qu'elle aurait ruminé les incident survenus lors de leur première rencontre mais elle semblait être une toute autre personne que les deux Saphira qu'il avait respectivement croisées, l'une dans cette ruelle sordide et l'autre, allongée sur un lit d'hôpital. Cela ne fit qu'amplifier sa bonne humeur et il se trouva un peu gênée qu'elle remette volontairement le sujet de sa promesse sur le tapis.

 « Tu n'as pas à me remercier, je l'ai fais avec plaisir. Je m'excuse simplement de n'être pas venu te rendre visite plus tôt. Tu as dû trouver le temps long. C'est une bonne chose que tu sois sortie pour profiter du retour du soleil. » répondit-il en souriant.

Oui, à ses yeux, la promesse qu'il lui avait fait n'était pas sans conséquences et surtout, il désirait tenir parole, autant pour son amour propre que pour se donner une chance de la revoir. Et la retrouver aussi joyeuse lui fit plaisir. Les événements de la dernière fois étaient derrière eux à présent. Natsume ne savait pas combien de temps ce semblant de bonheur allait perdurer mais il ferait tout pour qu'il s'installe définitivement, bien que la menace de tout perdre était présente à chaque seconde. Le garçon s'était un peu perdu dans ses propres pensées en songeant à ce qui pourrait arriver si elle ou lui cédait la place à l'entité qui l'habitait, qu'il revint à la réalité quand son interlocutrice l'interrogea malicieusement au sujet de ce qu'il tenait entre ses mains. D'abord perplexe quant à ses propos, l'étudiant se rappela soudain du bouquet et de pourquoi il l'avait acheté sur le chemin de l'hôpital. Il se sentit stupide de l'avoir oublié pendant un instant alors qu'il le destinait à Saphira. Ne sachant plus quoi en faire pour le coup, il le tendit à la jeune femme, passant une main dans ses cheveux, n'osant la regarder droit dans les yeux. Il ne savait pas comment elle allait le prendre, si elle allait se moquer de lui pour avoir pris une telle initiative alors qu'ils se connaissaient à peine. Peut-être même qu'elle n'aimait pas les fleurs tour court ? Ce qui aurait été rare pour une demoiselle, rare mais pas impossible. Elle avait pourtant qualifier le bouquet de « beau », donnant l'impression que l'attention du garçon l'avait touchée ou du moins, qu'elle appréciait ce mélange de différentes fleurs. Là encore, l'étudiant ne connaissait rien des goûts de la jeune serveuse, quand bien même elle aimerait les fleurs, peut-être qu'il aurait mieux valu pour lui qu'il lui offre un bouquet avec une seule sorte de fleur ? Des roses par exemple, c'était passe-partout les roses et on était sûrs de plaire au destinataire. Tout ça pour dire qu'il recommençait à douter de son idée malgré le sourire de Saphira. Parfois, il avait l'impression de se prendre la tête pour un rien. Ou alors ce n'était pas qu'une impression … ? Bien incapable de discerner quoique ce soit de plus dans le timbre de la voix de son interlocutrice quand elle lui avait rappelé l'existence du bouquet, Natsume était obligé de s'en remettre à elle et d'attendre son verdict.

 « N'exagère rien, il n'est pas si extraordinaire que ça mais oui, je l'ai acheté pour toi. Si j'avais su que je te trouverai assise là, au milieu des fleurs, je t'aurai plutôt offert une boite de chocolats. » déclara t-il avec une point d'humour.

Il avait parlé plus pour meubler le silence que pour s'expliquer au sujet du bouquet et il n'ajouta rien de plus, préférant la laisser découvrir son présent par elle-même. Toujours assis en tailleur, il prit appui sur ses paumes, plaçant ses bras derrière lui en se penchant légèrement en arrière pour l'observer du coin de l'oeil. Il pouvait sentir le doux chatouillement de l'herbe contre ses paumes, à peine humides à cause de l'eau qui s'échappait des tiges franchement coupées qui composaient le bouquet. Sans prononcer un mot, il la regarda détailler le bouquet sous tous ses angles, s'enivrer du parfum s'échappant des fleurs avec un plaisir non dissimulé, ce qui l'amusa car il l'avait trouvée installée au milieu de ses mêmes fleurs à son arrivée et voici qu'elle en redemandait encore. Si elle avait été enfermée pendant un mois dans sa chambre d'hôpital, Natsume aurait pu comprendre un tel engouement pour un peu de verdure. Ah les femmes... Quittant des yeux son interlocutrice pendant un court moment, il laissa courir son regard sur les autres patients et ce sur ce qui les entourait. Le calme qui se dégageait de ce lieu était en tout point opposé au stress de l'attente que l'on pouvait quelques fois percevoir dans les couloirs de l'établissement. Dire que certains de ces malades en fauteuil roulant, vivaient paisiblement leurs derniers instants, consciemment ou non. L'étudiant eut soudain envie de saisir la main de Saphira pour quitter cet endroit avec elle. D'une parce qu'il n'avait que des mauvais souvenirs des hôpitaux et ensuite, malgré la tranquillité du cadre environnant, il préférait de loin la voir sourire en dehors de ces murs, qu'enfermée dans l'une de ses chambres silencieuses, un bouquet dans un vase sur sa table de chevet pour seule compagnie. Il reporta son attention vers elle, prenant garde de ne rien laisser voir de ses pensées sur son visage, les camouflant à merveille avec un sourire.

 « Il te plait au moins ? Tu ne dis plus rien depuis tout à l'heure. »

Message par Invité Dim 17 Mar - 16:33

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La tempête de son arrivée avait tout balayé sur son passage : mes doutes, mes inquiétudes, mes questions, mes craintes... Tout, sauf mes sentiments, qui eux ne firet que de se renforcer, maintenant qu'il était là. J'étais à présent totalement heurese et détendue. Mon ennui passé, accumulé avec ces nombreuses semaines de convalescence disparu comme par enchantement. J'étais à nouveau moi, sereine et calme, profondément comblée par sa présence. Le soleil carressait doucement sa peau, et sublimait ses traits. Ses légéres boucles blondes étaient rendues d'autant soyeues par les rayons aux couleurs d'or de l'astre diurne. La chaleur n'était pas étouffante, pourtant je sentais ma température grimper quan il s'assit juste à côté de moi. Lui aussi semblait avoir tout oublié, pour ne se consacrer qu'à moi. Attitude on ne peut plus flatteuse, d'ailleurs. Même s'il ne semblait pas comprendre pouquoi j'étais si heureuse qu'il aie tenu sa promesse, je voyais qu'il était aussi très content. Mais plus de me voir rétablie et en bonne santé que de tout simplement se tenir ici, avec moi. Après tout, il n'avait peut-être tout simplement pas conscience de mes sentiments à son égard. Quand je posais mes yeux émeraude sur ses traits, je sentis mon coeur s'affoler et battre plus fort et de manière totalement désordonnée dans ma poitrine. La douce brise porta jusqu'à moi le parfum que portait le jeune homme, et je fus tout de suite enivrée par son odeur. Sa peau dégageait uen senteur on ne peut plus agréable et délicate, si bien que je me sentis comme aimantée par son corps. J'avais parfaitement pris conscience des regards insistants des autres patients, qui semblaient avoir compris ce qui se passait entre nous avant même que nous en soyons nous même certains. Il semblait s'être un istant égaré dans ses pensées, si bien qu'il en avait oublié le bouquet, qu'l tenait toujours entre ses mains. Il sembla gêné quand il me le donna, fuyant mon regard. Amusée, un fin sourire charmé aux lèvres, je me sentis moi-même m'empourprer, ce qui n'avait pas du arriver depuis bon nombre d'années. Si on y pensait, c'était un peu idiot. Dans ma chambre, ça serait passé pour quelque chose de purement anodin. Mai nous étons dans un immense jardin très bien entretenu, dans lequel poussaient un certain nombre de plantes, semblables à celles qu'il m'avait tendues. Pourtant, celles-là me paraissaient plus belles que toute les autres, et ce cadea me fit chaud au coeur. C'était bien la preière fois que quelqu'un faisait preuve d'une telle affection à mon égard. Souriant toujours, j'humais les fleurs. Elles dégageaient un parfun doux et en même temps magnétique. Un parfum d'été et de plaines rases mais verdoyantes.
Mes joues étaient toujours très rouges, et je semblais prendre feu quand je déposais sur sa joue à lui un baiser, qui aurait bien pu être celui échangé par deux simples amis, mais l'attirance que je ressentais pour lui donnait un goût bien particulier à cet échange. Fuyant à mon tour son regard, je sentis que ses yeux s'étaient rivés à mon visage, un peu masqué par ma tête tournée et perdue dans l'observation de l'herbe environnante. J'étais très amusée par cet espèce de jeu, comme si nous étions entrain de nous prêter à une partie de loup touche-touche, comme desenfants de mmaternelle. C'était vraiment puérile, mais qui avait-il de plus beau qu'une telle affection entre deux enfants, qi découvraient seulement la vie, et qui pourtant c'étaient déjà trouvés ? Prenant mon courage à deux mains, je croisis son regard, et le feu me monta de nouveau au visage, sans que je sache vraiment pourquoi. Peut-être que j'avais tout simplement la frousse de la réaction qu'il aurait à cette embrassade ? Je ne savais rien de lui, mais peut-être qu'il n'avait pas beaucoup d'expérience avec les femmes, et que cette initiative le dérangerait ? Je me sentis soudain très mal. Ce geste malheureux n'avait sûrement pas été le bon, et je m'en voulais de tant vouloir brusquer les choses. Je ne l'avais vu que comme un simple remerciement pour son présent, mais lui, comment l'avait-il interprété ?

-Je trouvais effectivement le temps très long, derrière la petite fenêtre de ma chambre... Etre prisonnière de quatre murs ne me correspond pas vraiment. J'ai fini par être très agacée, et par demander à sortir prendre l'air. J'avais l'impression d'étouffer... Mais tu es ma plus belle bouffée d'oxygène.

Je lui rendis son sourire, et que je fasse preuve d'autant de romantisme et e poésie me fit rire intérieurement. Je ne m'étais jamais senti l'âme de quelqu'un " fleur bleues". C'était peut-être tout bonnement du au fait que je n'ai jamais pu connaître l'amour ? Que longtemps, il n'y avait eu en moi que de la haine et du mépris ? Même quand j'étais humaine, j'avais toujours haït tout le monde. Et que personne ne m'avait jamais apprécié... Mais les choses avaient changées ajourd'hui, et qu'il soit près de moi me remplissait d'enie et de joie de vivre, de découvrir tout ce qui m'avait jusqu'alors été étranger. La noirceur passée de mon âme avait perdu du terrain, au profit d'une certaine lumière. Mais je savais aussi très bien que cet éclat pourrait être très vite terni par la présence de Jaramiah. Comment deviendrait ma vie, si elle revenait ? Après tout, on ne pouvait perdre que quand on avait quelque chose.... E cet amour naissant pourrait très bien être la cble privilégiée de son attaque.. NON ! Il était hors de question que je la laisse faire, que je lui donne la permission de tout détruire une nouvelle fois sur son passage. Je l'aimais, j'aimais ce garçon, il était inenvisageable que je laisse quiconque me le retirer, entité démoniaque ou pas. Cette rencontre était le plus beau cadeau que le destin ne m'aie jamais fait, je ne pouvais pas laisser quelqu'un tout ravager, me le reprendre impunément. Si Jaramiah revenait, je la détruirai. Je ne savais pas comment, mais je savais que si elle se montrait de nouveau, elle n'aurait pas la possibilité de repartir encore une fois. Elle disparaîtrait du paysage une bonne fois pour toute, emportant avec elle la noirceur et le mal qu'ell avait fait par mon intermédiaire. Je deviendrai une personne neuve, quelqu'un d'autre, une fille bien. Une femme n'ayant plus envie de faire souffrir les autres, de blesser les gens qui l'entourent. A commencer par Natsume... Je souris à sa plaisanterie, avant de lui répondre, toujours avec humour :

-C'est bon, les chocolats, mais ça fait grossir ! Et puis, ces fleurs sont vraiment ravissantes.... Tu les as très bien choisies.

Mes paumettes se virent de nouveau colorées d'un rose assez insistant... Vingt cinq ans plus tôt, je n'aurais jamais pu dire une chose pareille. J'étais carrément morte de rire, de manière pourtant silencieuse. Mon comportement ne me semblait pas du tout antuel, à la vue de ce que j'avais si longtemps été. J'avais vraiment oublié qui j'étais, avantque je ne me transforme en un monstre assoiffé de sang et envivré de meurtre. Avant que je n'ai tout ce sang d'nnocents sur ls mains, et leurs morts su la conscience... Quand un homme en blouse blance s'approcha de nous, je reculais ma main, qui s'était peu à peu glissée vers celle du jeune homme. Je me sentis prise d'un gros malaise, ayant très per que l'arrivée du médecin ne permette à Natsume e se rendre compte de mon geste. Le docteur se planta devant nous, coupant le rayon de soleil qui me balayait douceent le visage, pour me remettre dans l'ombre.... J'y voyais là une très mauvaise signification, j'avais un mauvais presentiment. Pourtant, l'homme semblait content, et sa voix était joyeuse, bien que professionnelle:

-Mademoiselle Denver, vous pouvez quitter l'hôpital. Le résultat des tests que nous vous avons faits sont très concluants, vous êtes parfaitement remise. Je vous conseille tout de même d'y aller doucement, à l'avenir, de manière à éviter que ça ne recommence. Vous pouvez aller signer une décharge à l'accueil. Bonne continuation.

Un grand sourire étira meslèvres, et je me levais d'un bond souple, qui aurait pu être celui d'un chat. Mais ma tête tourna un peu, je m'étais relevée trop vite, pourtant rien n'apparut. Je me remis très vite de ce petit moment de faiblesse, et attrapait Natsume par la main pour l'aider à se lever à son tour, n'oubliant pas, bien sûr, le buquet de magnifiques fleurs qu'il m'avait offert. Je me dirigeais d'un pas résolu vers l'accueil, bien décidée à me tirer d'ici au plus vite. Et puis, faire connaissance avec le jeune homme, autre part, ne pourrait être que plus agréable.

-Bien sûr qu'il me plait. Il est sublime... (Embarrassée de changer ainsi de sujet, je me tremoussais presque sur place, alors que je m'arrêtais en face de lui pour lui demander d'une voix moins assurée que ce que j'avais espéré: ) Tu veux qu'on aille boire un verre ? On pourra faire plus amples connaissances, et on serait bien mieux qu'ici...

Message par Invité Lun 18 Mar - 0:01

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De nouveau, les paroles de son interlocutrice le faisait s'interroger sur ce qu'elle pouvait bien éprouver pour lui, ainsi que ses propres sentiments à l'égard de la jeune serveuse. Natsume était certain qu'elle employait ses mots de manière calculée, comme si elle se retenait tout juste d'ajouter quelque chose qu'elle semblait convaincue de regretter par la suite. Un dérapage était si vite arrivé et les conséquences, parfois irrémédiables. De son côté, le garçon se demandait bien pourquoi il se sentait aussi bien en sa compagnie, à tel point que le sourire de Saphira faisait se dissiper toutes ses craintes concernant leurs avenirs respectifs. Il appréciait la compagnie d'autres personnes certes, parce qu'il avait partagé une partie ou la totalité de son lourd secret avec elles. Dans le cas de son interlocutrice, la situation était différente, trop peut-être ou alors parce que les choses s'étaient déroulées trop rapidement entre le moment où elle l'avait arraché à un sort funeste jusqu'à celui où il appréciait les doux rayons de soleil sur sa peau avec elle à ses côtés ? Il avait l'impression que plus il essayait de trouver une explication rationnelle à ce qui se produisait entre eux, plus il avait la sensation de perdre pied. Il était conscient que ce moment de bonheur n'était qu'illusoire, qu'elle pourrait basculer de nouveau dans une folie meurtrière sans pareille, comme avant et qu'il ferait probablement les frais. La mort ? Il s'y était préparé, n'avait-il pas songé au suicide il y a de ça un mois environ ? Ce qu'il ignorait toujours, c'était les conséquences de sa disparition, sur lui et l'entité qui parasitait son esprit. Et surtout, comment la jeune femme envisagerait cette perspective ? Celle de vivre sans lui, puisqu'elle semblait ne plus pouvoir détourner ses yeux de lui ? Pire encore, celle de l'avoir tué de ses propres mains ? Natsume ne voulait pas lui infliger cela et pour la première fois depuis qu'il avait appris dans cette chambre d'hôpital qu'elle avait tenté de le tuer dans la ruelle, il songea à s'éloigner d'elle. Non pas brutalement, en coupant les ponts du jour au lendemain ou pas plus tard qu'à la fin de cette journée tiens ! Mais petit à petit, pour que la blessure soit la moins douloureuse possible pour la jeune femme. Car après tout, elle avait peut-être besoin de lui en ce moment puisqu'elle reprenait doucement goût à la vie en tant qu'humaine libérée de Jaramiah mais peut-être qu'elle parviendrait à être heureuse sans lui ou qu'elle rencontrerait quelqu'un d'autre ? Il se sentit bizarre à cette idée. Jaloux ? Pas spécialement mais plutôt attristée à l'idée de la perdre indirectement pour un autre. Sentant son humeur s'assombrir un peu en ruminant toutes ses pensées négatives, il écouta d'une oreille distraite les réponses et commentaires de Saphira. De ce qu'il comprit, elle avait pris sa réplique concernant les chocolats avec humour et elle affirmait que le bouquet lui plaisait, ce qui arracha un sourire à l'étudiant. Une inquiétude de moins pour ce qui était de son initiative. Et maintenant ? De quoi allaient-ils bien pouvoir parler ? L'envie lui prit d'aborder des sujets plus que sérieux avec elle mais en la voyant aussi souriante et heureuse, il n'en eut pas le cœur. Cela lui faisait reporter son idée à une autre fois. Un autre rendez-vous, un autre cadre, une autre situation. Tout pour qu'elle prenne un peu plus de place dans sa vie, chose dont il ne savait pas quoi penser pour le moment. A commencer par ce qu'il éprouvait pour elle et réciproquement. Une simple affection due à leur malheur similaire ou bien … ? Le soleil leur fut soudain caché, décidant le garçon à lever les yeux vers la silhouette en blouse blanche qui s'était rapproché d'eux. Il se montrait trop distrait à son goût et se reprit, se concentrant sur le discours professionnel du médecin venu les interrompre. L'espace d'un instant, Natsume craignit qu'on vienne de nouveau les séparer, n'étant pas au courant de l'état actuel de la jeune femme, s'il nécessitait de nouveaux examens ou non. C'est donc avec soulagement qu'il accueillit l'autorisation de quitter l'hôpital -ou plutôt la libération- de Saphira par le représentant du corps médical et il ne se fit pas prier pour accompagner son interlocutrice jusqu'à l'accueil pour régler les dernières formalités requises. La proposition de Saphira le prit un peu au dépourvu mais un sourire vint illuminer son visage à cette idée.

 « Pourquoi pas ? Tu as entendu le médecin ? Tu peux sortir et puis, je suis curieux de découvrir l'endroit où tu travailles. Tu m'as bien dis que tu étais serveuse non ? Alors allons-y ! »

Son propre enthousiasme le surprit. Il ne s'attendait pas à chasser aussi facilement ses pensées pessimistes, suite à la perspective d'aller boire un verre en tête à tête, notamment celles au sujet du danger qui les guettait. Ne disait-on pas que l'alcool guérissait tous les maux ? Ceci n'est pas une incitation à la consommation d'alcool rassurez-vous mais l'étudiant était curieux de vérifier ce fait par lui-même, sauf qu'il doutait d'avoir suffisamment d'argent pour se payer ne serait-ce qu'un verre alors de là à pouvoir se soûler … Cette constatation, loin de le décourager, le fit se saisir de la main de la jeune femme pour la conduire hors de l'immense bâtiment aux effluves de désinfectants et autres produits médicaux. C'était l'occasion qu'il attendait pour quitter cet endroit qui l'étouffait et il ne pouvait désirer mieux qu'une invitation à poursuivre leur discussion de la part de son interlocutrice. Sans trop savoir où il allait, il prit machinalement la direction du centre ville, pensant trouver un bar là-bas, peut-être même celui où travaillait Saphira. Ils eurent le temps de parcourir plusieurs mètres avant qu'il ne se rende compte qu'il tenait toujours la main de la jeune femme au creux de la sienne. Gêné, mais moins qu'il ne l'aurait cru, il la relâcha, n'osant croiser le regard émeraude de celle qui l'accompagnait. A défaut de savoir où poser ce dernier, il le laissa courir sur les vitrines alentours, faisant mine de s'intéresser aux dernières tendances en matière de mode ou encore la devanture d'une librairie. Ne sachant pas non plus quoi faire de ses mains, devenues soudain inutiles à ses yeux, il les plongea chacune dans ses poches et poursuivit ainsi son chemin. Tandis qu'ils marchaient ainsi, chacun perdu dans ses pensées, il se remémora le visage écarlate de Saphira alors qu'ils discutaient, toujours installés dans le jardin de l'hôpital. Soit elle était effectivement très timide et réservée en réalité, soit ses réactions dissimulaient autre chose. Natsume n'avait pas à chercher loin pour comprendre l'origine d'une telle attitude mais n'étant sûr de rien, il ne se voyait pas lancer de lui-même la conversation à ce sujet. Ces choses là n'étaient-elles pas sensées se faire naturellement ? Quand la situation le permettait ? Et lorsque cela arriverait -si cela devait arriver, entendons-nous!- comment devrait-il réagir ? Accepter une possible relation en sachant ce qu'elle comportait, pour elle comme pour lui ? Ou choisir la prudence et se laisser du temps pour décider ce qu'il voulait devenir aux yeux de la jeune serveuse ? Tournant la tête à l'exact opposé de Saphira, pour suivre du regard une voiture au design inhabituel qui passait non loin d'eux, il fit la moue. A croire que ce genre de rapports n'était pas pour lui ! Il se prenait vraiment la tête pour un rien, au détriment de son interlocutrice, le nez toujours plongé dans le bouquet. Il était purement et simplement en train de ruiner le le temps qu'il passait avec elle pour des histoires dont il n'avait aucune certitude. Pathétique. L'étudiant se racla la gorge et se décida enfin à relancer la conversation.

 « Tu ne m'as pas dit où tu travaillais par contre. C'est où ? Peut-être que je connais ... » se risqua t-il de demander.

Lamentable comme manière de renouer avec la parole ? Tout à fait mais il ne voyait pas quoi dire d'autre hormis se concentrer sur le lieu de leur prochaine destination. Prudemment et avec une infinie lenteur, il osa enfin la regarder, ou du moins, lancer un bref coup d'oeil dans sa direction, comme pour s'assurer qu'elle l'avait entendu. Il désirait voir sa réaction, entendre de nouveau sa voix et surtout, en apprendre plus sur elle.

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