Journal de Tanya

24 Spetembre 2011

J’ai pu voir Père aujourd’hui, il est rentré de sa conférence en Allemagne, il avait avec lui deux personnes de son équipe, qui sont déjà reparties. Mais avant de partir, l’un d’eux m’a fait don d’un cadeau inestimable. Avec Père ils sont au cœur d’une équipe de Recherche et Développement, ils ne veulent pas en dire plus, mais toujours est-il que cet homme et Père ont pris sur eux de développer une application compatible avec la tablette graphique qu’ils m’ont donnée. Cette application, ils l’ont nommée Vocalys. Elle est très simple à vrai dire, il me suffit d’inscrire quelque chose en utilisant le clavier virtuel ou en écrivant avec le stylet et alors une voix de jeune femme robotique récite ce que j’ai inscrit. C’est tout simplement remarquable et simple.

Depuis aujourd’hui, j’ai une voix. Bien entendu mon rêve a toujours été de parler, je me demande toujours quel serait le son de ma voix, j’aimerai savoir si je pourrais chanter ou si je chante comme une casserole. Mais passer par le biais d’un programme est déjà exceptionnel, même si je ne peux m'essayer à la chanson.
Ma vie aurait été peut-être bien différente si j’avais eu Vocalys en ma possession, mais je n’ai aucun regret, je suis tellement reconnaissante. Peut-être ma vie va-t-elle changer et devenir plus intéressante, maintenant que j’ai ceci. Les moqueries, il y en aura toujours, cela fait un moment qu’elles ne m’affectent plus. Au moins je pourrais communiquer avec ces personnes qui ont toujours été plus gentilles.

05 Octobre 2011

J'ai fait un drôle de rêve cette nuit, cela m'a perturbée et m'a même réveillée. Je sais qu'il était question du bar, j'ai reconnu la table bancale où j'étais assise la seule fois où je m'y suis rendue. Sauf que c'était à l'époque du lycée, quand rien n'avait encore changé, quand la Paix n'était pas quelque chose qui préoccupait la moitié de la ville. Je me rappelle que j'attendais quelqu'un. C'est tout ce dont je me rappelle et plus j'essaye de m'en rappeler, plus ça m'échappe. Je trouve cela assez frustrant et je ne cesse d'y songer depuis ce matin, quand je me suis levée.

Je pense qu'il serait temps que j'essaye d'aller en ville, que je me promène sans prendre en compte les restrictions parentales ou l'aspect lugubre d'une rue. Les rumeurs qui circulent sur les habitants de certains quartiers, un quartier de riche, autant de choses qui ne devraient pas exister et pourtant qui sont. Si je sortais, si je me débrouillais pour trouver des réponses autres que celles que je cherchais jusqu'à présent. Je ne vois que cela. Je passe mon temps à songer au passé, à le regretter. Mais il faut plutôt regarder vers l'avant, essayer de faire changer les choses. Trop de gens restent campés sur leurs idées, sur ce qui s'est passé récemment, je pense qu'il est l'heure que des personnes prennent la relève, je devrais peut-être essayer de voir grâce aux contacts de Grand-Père ce que je pourrais faire.
J'ai entendu lors d'une soirée récente que le Cercle était incomplet depuis les Jours Sombres, le Cercle est la base de tout dans cette ville. Je vais essayer de me renseigner, voir même me présenter à eux. Ils ont besoin de toute l'aide qu'ils peuvent recevoir, ils en sont sûrement conscients. Mais ils ne sont pas désespérés, sinon les membres Représentants auraient déjà été remplacés.

Il faut que j'y songe, mais cette voie me paraît intéressante. Il me suffira juste de paraître convaincante.

J'écris non pas parce que j'en ai envie mais parce que j'en ai besoin. Dieu sait que ça me coûte d'écrire, j'ai encore bien mal aux mains, aux doigts surtout, mais je ne vais pas arrêter de vivre à cause de ce que j'ai traversé. Je préfère ne pas y penser et aller de l'avant. Comme est-ce que cela se fait qu'on entend toujours parler de héros et héroïnes qui bravent le danger, se relèvent une fois tombés? Où trouvent-ils leur force et l'énergie nécessaire pour cela? Je sais que face au danger je ne vaux rien, ne peux rien. J'ai fui. Et j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour y arriver.Tout ce que je sais c'est que j'ai mal, pourtant on ne me fait plus rien, mais la douleur est encore là. Cela veut-il dire que c'est dans ma tête? Je ne pense pas, une telle souffrance ne s'invente pas. La haine qu'elle semblait éprouver non plus.

Mais la douleur n'est pas mon plus gros souci, c'est de savoir comment quelqu'un peut en venir à ressentir tant de haine qui m'interpelle. Et je connais le résultat des souffrances internes de ce genre de personne. Je préférerai que personne n'ait à être cobaye d'une telle colère dans le futur. Le Cercle, je peux y rentrer, il y a de la place, je le sais. Ce que je pourrais faire, comment je pourrais y contribuer m'échappe encore. Mais je suis déterminée, si on règle les soucis et conflits internes, peut-être que ce genre d'incidents n'arrivera jamais plus?

J'ai mal, tellement mal. Pire que tout je ne sais pas quoi faire. Me rendre à l'hôpital serait peut-être une bonne idée? Je verrai bien si d'autres personnes sont dans le même cas que moi, peut-être que je pourrais déterminer la cause de cette fureur? Peut-être qu'ils pourront m'aider... Je suis moins sûre de la deuxième question, mais qui ne tente rien n'a rien.