Instincts...[PV Layken] Fini

Finit les cours pour la semaine, fini la professeur... Pour bien commencer le week-end, je décidais un escapade en forêt. Vêtue tout de noir, emportant mes deux épées fétiches, je partais discrètement. J'arrivais vite au cœur de la forêt, alors que la nuit l'enveloppait. Mettant ma capuche, je respirais un grand coup. Je laissais tomber mon côté douce et chaleureusement, et sentis ma sensation habituelle : mon instinct qui reprend le dessus. C'était magique, je me sentais différente, plus puissante, plus sauvage, plus libre. Je souris, un sourire que mes élèves auraient trouvé étrange venant de moi. Mais je me fichais bien de tous cela maintenant. Je m'élançais dans la forêt, courant avec toute la vitesse que je pouvais. Mon endurance, mon agilité et tous mes sens étaient en éveil. Mon cœur battait vite, mais c'était un rythme que appréciais particulièrement. J'aurais voulu ne jamais m'arrêter, même si une partie de moi savait bien qu'au fond, c'était bien impossible.

Je courais toujours, de temps en temps grimpant dans un arbre, puis revenant au sol. Mais soudain, alors que j eposais les pieds à terre, j'entendis des crquement derrière moi. Je changeais de direction, mais cela semblait me suivre. Mon instinct combatif prit une décision bien avant que je n'ai le temps de réfléchir. Je fis demi-tour, piquais une accélération et descendit des arbres où je venais de grimper avant mon demi-tour. J sentis un mouvement derrière moi et sortir rapidement une de mes épées. Mais à quelques centimètres de ma cible, je m'arrêtais. Un détail venait de me bloquer.

C'était un loup, enfin, cela y ressemblait. Et c'était cette ressemblance qui m'avait arrêter. J'aimais trop les loups pour en tuer un, ou même le blesser. Mais il y avait aussi une ressemblance avec un humain, ce qui mettait de la méfiance en moi. Je retirait lentement la lame, puis d'un bond, rejoignit l'arbre que je venais de quitter, sans pour autant m'en aller. Je rangeais mon arme. J'essayais de rappeler ton mon être à l'ordre, muselant mon instinct. Je me demandais quelle allait être la réaction de ce lycan...

Le lycan me regarda fixement. Puis il se mit en position prêt à bondir. C'est là que je savais que j'avais eu raison de me méfier. Les loups étaient naturellement confiant en moi, car mon passé m'avait appris comment me comporter avec eux, et ils le sentait bien. Mais c'était trop infime pour un lycan, aussi sauvage soit-il. J'étais prête à esquiver le bond, tendant mes muscles. Tout cela n'aidait pas beaucoup mon instincts à se dissiper. Mais contrairement à ce que je pensais, le lycan n'attaqua pas, il se contenta de hurler à la lune. Un cri plus puissant qu'un loup normal, mais qui avait les mêmes sonorité. N'importe quel humain, ainsi que la plupart des représentants des autres espèces, n'aimaient pas du tout cela. Mais c'était bien différent à mes yeux.

Le cri résonnait dans la forêt. Alors que j'étais avant accroupis sur la branche, je m'assis confortablement, appuyant mon dos contre le tronc. Ce n'était pas un position très prudente, car je ne savais pas si le lycan était dangereux ou non après tout. Mais je m'en fichais bien. Les souvenirs aidant, le hurlement du loup était pour moi une douce mélodie qui me remplissait de joie et de sérénité. J'étais maintenant calme, douce. Une fis que le son se terminait, je regardais le lycan, mais différemment qu'avant. Il y avait beaucoup de douceur dans mes yeux, car j'étais encore à demi dans mes souvenirs, et je le voyais un peu comme un loup de ma meute, plus que comme un ennemis. Cet effet allait bientôt se dissiper, mais pour le moment, j'en profitais...

Le cri avait pour habitude de faire fuir n'importe quel humain ou du moins de le faire réagir. La jeune femme qui se tenait la eu pour seule réaction de s'assoir et d'écouter, comme si je chantais. Son regards devint très doux et calme. Cela me perturba énormément. Les humains avaient toujours eu peur des loups et encore plus de moi. Pourquoi elle agissait comme cela ? Pourquoi ne partais elle pas ou n'attaquais pas ? Je ne savais plus quoi faire.
Après un court instant , j'allais agir comme j'avais habitude lorsque j'étais avec la meute et qu'un mâle s'opposait a mes ordres. Je me retournais et me dirigeais vers un arbre rapidement. Je le frappais et lacerais et arrachais des morceaux de son écorce en grognant. j'espérais au fond de moi que cela impressionnerait l'humaine et qu'elle partirais. Le fait qu'elle soit armée me faisait peur aussi. les hommes qui s'approchaient de notre meute étaient souvent armé et peu de loups s'en sortaient indemnes. Je serais prêt à me défendre au moindre mouvement suspect. Après quelques secondes d'attaque sur cet arbre, je me retournais et la regardait de nouveau, non plus comme une humaine mais comme un animal que j'essayais simplement d'effrayer pour l'éloigner de moi. Je grognais de nouveau en la fixant pour rajouter à l'effet de domination.

Je sortis de ma petite transe, réalisant que je n'étais pas avec ma meute. Mais j'étais maintenant posée, mon instinct s'étant calmé avec cet effet. Je regardais la suite des évènements. Le lycan sembla d'abord déconcerté. C'était normal, car ma réaction n'était pas du tout conventionnelle. Mais l'animal se reprit vite et se retourna. Il approcha d'un arbre, qu'il frappa et dont il arracha un peu d'écorce. Je n'aimais pas qu'on fasse du mal à la nature, bien sur. Mais je savais ce comportement tout à fait animal, donc naturel. D'ailleurs, il me rappelait vaguement quelque chose, ce comportement... Le lycan, se retourna de nouveau et me regarda en grognant, agressif, dominant...

C'est à ce moment-là que je me rappelait ce que me disais tout ce petit manège. C'était une tentative d'intimidation : il jouait les dominants. Cela me fit me souvenir du jour où j'avais été accepté par la meute : le chef m'avait fait la même chose. Et bien puisque que j'avais à faire à un autre dominant, j'allais refaire la même chose. Je me laissais glisser de ma branche, et me positionna en face de l'animal. Puis d'une pensée je le soulevais grâce au vent. Cela avait été bien plus dur la fois avec ma meute, mais peu importait sur le moment. Je regardais le Lycan avec les yeux du dominant, du chef de meute. La tête haute, le corps droit. Lui, suspendus dans les airs, ne pouvait rien faire. Toutes sa force ne pouvait rien, et il pourrait gesticuler autant qu'il le voudrait, ce serait le même résultat.

Je restais ainsi un bon moment... je voulait voir sa réaction. C'était moi qui dominais, mais cela n'allait peut-être pas lui plaire...

La jeune femme descendit de l'arbre et semblait vouloir passer à l'offensive. Ma provocation ne l'avait pas faite fuir. Cela m'étonnait vraiment. n'importe quel humain même armé aurais fuit devant un lycan enragé. Ce n'était pas son cas. au contraire même. Elle s'approcha un peu et je sentis une sensation étrange. j'étais soulevé en l'air. Mon esprit ne savait plus quoi faire. Étais ce cette humaine ? Il y avait trop de coïncidences pour que ce ne soit pas elle. Elle me regardais et semblait attendre quelque chose. Pour ma part je voulais retourner au sol mais rien n'y faisait. Je me débattais vivement et tentais tout ce qui étais possible. je m'arrêtais donc et il ne me restait plus qu'une seule chose à faire. je ne l'avais fait que très peu de fois depuis que j'étais né. J'allais parler en tant qu'humain. Je détestais cela. Je la regardais et dit d'une voix à la limite du grognement.

Desc... descen... Descendre.

J'avais du mal a parler. Je ne connaissais le sens que de peu de mot comparé à l'énormité du vocabulaire humain. j'espérai aussi que ce mot durement prononcé la perturbe et me permette de retoucher terre. Je m'étais servi seulement une ou deux fois de la parole dans des villages que j'avais traversé pour ne pas avoir plus de soucis. Le fait de parler pouvait sortir de bien des situation si l'on avait un doute sur l'humanité d'un être. Après ces paroles, j'attendis sa réaction, étant totalement incapable de faire autre chose.

Le lycan fit ce que j'avais espérer qu'il fasse : il se débattit. Mon pouvoir ressentait sa grande puissance, que je pouvais jauger. Mais cela ne l'affectait en rien, et je tenais toujours l'animal en l'air. Il était visiblement mal à l'aise, ce qui était aussi compréhensible, vu qu'il ne devait pas trop comprendre ce qu'il lui arrivait. Ni comment je faisais cela, d'ailleurs. Ce qu'il fit ensuite me surpris un peu, mais sans plus :

Desc... descen... Descendre.

Il avait visiblement du mal à parler. Il avait surement passer une grande partie de sa vie sans cet instrument qu'est la parole. Je le regardais, toujours avec cet air de dominance. Avait-il vraiment compris ? Je lui dit alors, en espérant qu'il comprendrait :

"Es-tu sur que tu ne voudras pas m'attaquer, ni t'enfuir, Lycan ?"

J'étais sèche et pourtant, ma voix restait sereine, montrant que je ne lui voulait aucun mal. Je voulais savoir qu'il était avant de le laisser partir. Après tout j'aillais peut-être le revoir dans l'Avventura, donc autant que je sache qu'il était dès maintenant. De plus, j'avais toujours aimé les loups, et les lycans aussi. Je ne voulais pas qu'il reste sur une mauvaise impression de moi. Après tout, je ne voulais qu'être une ami à son goût, du moins j'allais essayer. Je le regardais, toujours sérieuse, même si une grande partie de moi aurait voulut le lâcher tout de suite. Le loups était toujours en lévitation, ne touchant rien. J'avais fait en sorte de le stabiliser entièrement malgré ses mouvement. Etre en l'air lui suffisait, pas la peine de le balloter dans tous les sens en plus.

Je le regardais tendrement . Sa phrase était juste, mais le "comme toi" me dérangeais beaucoup. Je voulais qu'il comprenne que je n'étais pas comme les autres. Je n'étais déjà pas humaine, et même par rapport aux elfes, je pouvais être différente. Je relâcha la pression autour du lycan, délicatement pour que son atterrissage se fasse tout en douceur. Mais sans le lui montrer une forteresse invisible faites d'air nous entourait maintenant, je ne voulais pas qu'il s'enfuit, malgré sa peur. Je voulais et devais toujours lui montrer que j'étais différente. Une fois qu'il fut à terre, je m'assis, et décrochais mon regard de ses yeux. Il fallait que je me montre douce, pour ne pas l'effrayer. Je me fis immobile, et petite par rapport à avant. J'étais dans un position de faiblesse, et c'était ce que je voulais.

"Je suis une elfe. Je me nomme Nariwen. Je ne te ferais aucun mal. Les loups ont été ma famille, jamais je ne les trahirait."

J'espérais qu'il comprenne. Je ne voulais en aucun cas qu'il ai peur de moi. Je ne relevais pas le regard, ce qui m'arrangeais bien, moi qui avait horreur de le soutenir. Je me demandais maintenant comment il allait réagir. Je l'avais libérer, mais même si il ne le savait pas encore, cette liberté n'était que fictive. S'il essayait de partir, je le retiendrais... du moins un peu.

Le lycan s'approcha, me huma. C'est a ce moment là que, d'un coin d'œil, je remarquais qu'il avait des bandages autour des pattes, ainsi qu'une chaîne au cou. Je me demandais furtivement ce que cela voulait dire avant de mettre de côté ce détail. Je le sentais de plus en plus proche, et mon esprit se partageait : d'un côté, c'était un humain, et je volais m'en éloigner. Mais de l'autre, c'était un loup, et j'avais donc envie de le câliner... Une séparation plutôt étrange. Je ne bougeais donc pas, l'écoutant. Je compris avec joie qu'il avait compris ce que je voulais dire. Je relevais gentiment les yeux, ne le regardant que par intermittence, pour ne pas le défier en quelques sorte. Je le vis se montrer, puis me désigner, accompagnant ses paroles, que je compris sans trop difficultés. Il semblait rester quand même un peu inquiet, mais apparemment, ce n'était pas de moi, mais de ce qui pourrait arriver de l'extérieur. Je le rassurais :

"Ne t'inquiète pas Layken. Personne n'approchera à moins de dix mètres si je ne le veux pas."

J'avais en effet maintenant la forteresse, comme une simple précaution. Je regardais maintenant Layken avec un mélange de méfiance restante et de fascination. J'aimais vraiment trop les loups. Je me demandais quoi faire après, mon esprit et mon corps toujours en conflit avec ces deux impressions venant de cet homme-loups...

Je regardais tendrement le lupin. Ainsi, il fuyait des hommes, qui l'avait surement attaqué. Et on lui avait conseillé de venir à Avventura. Ce qui n'était pas une mauvaise idée, il fallait bien l'avouer. Et je voulais l'y aider, mais j'avais besoin pour cela d'avoir quelques informations supplémentaire sur Layken. Il fallait donc que je commence par le plus important : je savais que ce serait dur pour tout le monde s'il se déplaçait en loup en ville.

"Dis-moi, Layken : Sais-tu te changer en humain ?"

Je savais très bien que c'est un Lycan, donc qu'il devrait pouvoir. Mais vu qu'il semblait avoir un défaut de vocabulaire et de langage, je me demandais s'il n'avait pas passer toute sa vie sous sa forme de loup. Dans ce cas, l'opération serait plus difficile. J'étais assis par terre, au lieu d'être accroupie, comme d'habitude. Je ne savais pas trop pourquoi, mais je me sentais bien avec ce lycan. Il était sauvage, donc trop éloigné de tous les défauts humains pour en être touché. Et j'aimais cela. Car si je n'avais pas confiance dans les humains, c'était en partie à cause de leur capacité à mentir. Mais je ne pensais pas Layken capable de vraiment mentir... du moins pour une chose importante...

Cela se compliquait un peu. Certes, Layken pouvait se transformer en humain, mais il n'avait pas l'air 'aimer cela du tout. Il faudrait que je trouve une très bonne raison pour qu'il le fasse, et encore plus pour qu'il maintienne cet état. Cela n'allait pas être facile du tout. Tout en essayant de déjà songer à une solution, je l'écoutais, tout en remarquant qu'il s'était légèrement rapproché. Contrairement à si il avait été un humain, je le laissais faire. La proximité et même le contact de ces animaux ne me dérangeait pas du tout. Donc, le lycan en face de moi voulait savoir comment je l'avais soulever par une simple pensée... Je sourie malicieusement. Je me rapprochais légèrement à mon tour. Puis je me mit à léviter légèrement, avant de me reposer à terre.

"Je suis un élémentariste. Je contrôle l'air, le vent."

J'avais toujours un sourire malicieux aux lèvres. J'aimais plus que toute cette puissance qui m'habitait. Mais il fallait revenir au premier sujet qui à es yeux était un peu plus important, surtout pour Layken.

"Avventura est un croisement de beaucoup d'espèces différentes. Mais ce serait quand même mieux que tu sois en ville sous ta forme humaine. Tout le monde est un peu spécial ici, mais on ne le montre pas trop quand même, tu comprends ?"

Je le regardais doucement, pour ne pas effaroucher. J'espérais qu'il ne serait pas trop dur à convaincre quand même, car je n'aurais pas le coeur à batailler trop longtemps. J'aimais beaucoup sa forme de loup, moi aussi...

Je sentais la méfiance du lupin face à moi, son inquiétude à propos de ce que je disais. J'avais parfois l'impression de voir mon style de réaction face aux autres humanoïdes. Je souris gentiment. Je le surpris à me renifler encore une fois, ce qui ne me dérangeait guère. Mais je me demandais ce qu'il pouvait en penser. Après tout, je ne pouvais sentir ma propre odeur, et je me demandais bien de quoi elle était composée. Je regardais toujours le loup, qui me déstabilisait plus que je ne le laissais voire. Je sentais sa partie homme, et je me tenais calme pour cela. Ma sa partie loup, cet instinct et cette puissance qui émanaient de lui m'attiraient irrémédiablement. J'aurais pu me blottir contre lui, chose que je ne ferais jamais avec un humanoïde, même Rémio... Je n'aimais pas beaucoup que mon esprit soit partagé ainsi, mais ce n'était pas de la faute de Layken après tout. La, ou plutôt les questions qu'il posa après étaient celles qui m'avaient inquiétés dès le début. Il n'avait jamais vécu parmi les hommes et il ne fallait pas se faire d'illusion : cela ne se ferait pas du jour au lendemain. Je soupirais légèrement, puis le regardais avec tendresse.

"J'essayerais de t'aider pour tout cela. Mais ça ne se fera pas en un jour. Je pense qu'il serait mieux que tu vive un peu en forêt pour le moment. Celle derrière les montagnes est plus sauvage, regorgeant d'animaux. Je viendrais de temps en temps. Pour t'appendre..."

Je ne savais pas si cette solution allait lui convenir, mais c'était tout ce que je pensais être possible pour le moment. Je m'étais engager dans une épreuve compliquée. Mais bon, je me disais que ça allais changer un peu mon existence, ce qui ne serait pas plus mal, moi qui détestais m'enfoncer dans l'habitude. Je posais la tête sur mes genoux rassemblé entre mes bras, attendant une réaction de la part de mon... nouvel ami.

La proposition qu'elle me fit me convenait plutôt mais je ne savais pas si vivre dans ces montagnes serait risqué. D'après elle, il y avait beaucoup d'animaux donc peu d'humains et je pourrais chasser. Le lieu me paraissait plutôt adéquat. Elle était très douce avec moi et cela me surprenait de plus en plus. Je voyais en elle une personne presque humaine mais avec de la gentillesse envers les loups. C'était très étrange. En plus, elle venait de prendre une position peu habituelle. je penchais naturellement la tête sur le coté pour lui montrer mon étonnement mais reprit rapidement la conversation. Je cherchais un terme que j'avais entendu dire par les humains lorsqu'ils s'entraidaient.

Moi accepter vivre montagnes et apprendre humains ... comment vous dire ... mircé.

Je voulais essayer de déjà progresser et la remercier de son geste. Le terme n'était pas exact mais je ne m'en rappelais plus. Ma vie allait donc passer par des montagnes a comprendre les hommes avec Nariwen. Je savait déjà que ce serait dur et que je n'allait pas aimer cela par moment. De plus il faudrait que je m'entraine à supporter cette forme humaine. Ce serait vraiment un énorme défi pour moi. C'était cependant la seule solution pour vivre en ville. Je me posais des tas de questions sur cette ville. à quoi cela ressemblait, ce qu'on y faisait ... Je continuais aussi de regarder Nariwen avant de m'allonger à plat ventre, à la manière d'un chien. A ce moment, j'étais bien et mon instinct s'était calmé. Je me sentais en meute. Je fermais les yeux doucement, me concentrant sur mes autres sens en disant doucement.

Layken vivre ville. Layken aider effes gentils dans ville.

Layken parut étonner de ma posture, je le vis, mais je ne réagis pas. Il ne pouvait ni ne devait savoir pourquoi j'étais dans cette position de replis. C'était de plus en plus dérangeant cette situation pour moi, et pourtant, je ne voulais pas m'en aller. Quand il dit "merci", tout en se trompant, je ris un peu, gentiment. Mon regard tendre et protecteur trahissait bien mon amour des loups. Quand je le vis s'allonger, comme un chien, ou comme un loup quand il est détendu, des souvenirs refirent surface, encore une fois. Je le regardais maintenant les yeux brillant. Le rencontrer me replongeais dans un autre monde, où j'étais une autre personne que la gentille professeur élémentaire. J'étais juste moi, avec mon comportement un peu lupin de temps en temps, plus elfique à d'autres moments. Je ne réfléchissais pas à ce que mes gestes et dires allient faire, j'étais complètement au naturel...

Je me tirais de mes pensées et souvenirs, décrochant mes yeux de Layken. Je n'avais même pas entendu sa dernières phrase. Maintenant que tout semblait être dit, ou presque, je ne savais pas quoi faire. Le dédoublement de mon âme refaisait surface. Une partie voulait rester et passer un moment avec ce loup, et l'autre voulait s'en aller, car il me disait encore que c'était aussi un humain. Je ne bougeais donc pas...

Le lycan me posa cette question si déséquilibrant pour moi, puis se mit à faire un ronde autour de moi, en humant l'air. Je connaissais ce comportement, et donc ne réagit pas. Je repense plus à ma meute, encore et encore... Au bout de quelque minutes, je me décide enfin à répondre.

"Ce n'était pas des lycans... juste des loups... je me suis faite accepter d'eux... J'étais comme un louve sous forme humaine, réagissant la plupart du temps comme eux. Le seul point en plus, c'est qu'aucun humanoïde ne s'approchait de ma meute. Ils avaient peur de ma colère, ils savait tous qu'il y avait une élémentariste parmi eux. Nous vivions donc en paix... Mais c'est fini maintenant."

Je soupirais, tandis qu'une seule et unique larme descendait lentement sur ma joue. Je savais que c'était inutile de ressasser le passé. Après tout, j'étais quand même heureuse en tant que professeur, j'aimais enseigner, voir de nouveau pouvoir. Avec le mien, j'étais maintenant si unie que rien ne me semblait impossible. Alors pourquoi regretter le passé ? Peut-être simplement parce que je manquais un peu de compagnie ici. Certes, il y avait Rémio, un élève un peu plus proche que tout le reste de mes connaissance. Il me tutoyait, marque d'affection et de connaissance, et je lui avait révéler plusieurs facettes de ma nature, ce qui n'était pas toujours le cas. Mais les loups étaient différents, leur instinct, et ce qu'il percevait avec manquait cruellement à ce jeune elfe naïf, même si c'était ce trait de caractère qui me poussait parfois à avoir confiance en lui. Je respirais lentement, me forçant au calme...

Quelques minutes après, tout était rentré dans l'ordre, et je relèverais la tête en souriant tendrement, comme c'était le cas il y avait quelque minutes

Layken se coucha à mes côtés. Lui aussi était triste d'avoir perdu sa meute, je le ressentais, tout en entendant son couinement plaintif. Je maintien avec peine mon petit sourire. Je le regardais tendrement quand il me posa sa question.Il voulait retrouvé des loups et je le comprennais bien. Mais j'allais surement le décevoir un peu.

"Oui, il y a des lycans. Mais ils sont souvent très humanisés, si tu vois ce que je veux dire. Peut-être que tu trouveras des hybrides loups aussi. Et non, je n'ai plus de meute. Je connais un peu de monde ici, mais je ne suis attaché a personne, a part un ami elfe..."

Je m'allongeais sur le dos, fermant les yeux. J'étais lasse de toute cette tristesse qui m'habitait. Mais il fallait que je continue a vivre malgré tout, et que je réussisse a me faire un petit vie bien heureuse... Enfin, surtout bien remplie, histoire que je ne m'ennuie pas. Je souris en pensant à moi-même. J'étais quelque peu étrange parfois...souvent même. Je tournais la tête, regardant de nouveau celui que je venais de rencontrer, et qui pourtant me semblait bien plus proche de moi que certaines personnes que je côtoyais depuis longtemps. Comme quoi la présence lupine pouvait faire des miracles sur mon côté solitaire...

J'avais donc vraiment déçu Layken, et cela me rendait encore un peu triste. Mais mentir n'aurais pas été bien non plus. Finalement, le lycan décida de partir, et je le regardais s'en aller. Je me levais quelques secondes plus tard et repris ma balade, mais en beaucoup plus calme. Je marchais telle une ombre, entre les arbres. Je ne me préoccupais plus que du chant du vent. J'oubliais tout ce qui étais trait a ma vie, comme si je m'étais transformée en un élément de la forêt, insouciant, tout puissant. Il dut se passer deux bonnes heures ainsi, où mes pensées vagabondaient innocemment.

Un gargouillis provenant de mon ventre me rappela à l'ordre. En tant qu'être vivant, il fallait que je me nourrisse un minimum. Je changeais d'allure et rejoignit la ville en quelques minutes. Dix secondes de plus, et j'étais enfin chez moi. Après un petit repas, un bonne douche, je me couchais. Je n'étais pas vraiment fatiguée, mais j'avais appris a dormir quand je le voulais, pour reprendre le peu d'énergie qui me manquait.

Le lendemain serait un autre jour...

[RP FINI]