Avventura
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Message par Invité Lun 1 Fév - 12:03

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L’odeur du sang lui parvint en même temps que les propos du darkness. La créature aperçut le corps sans vie du dernier des policiers envoyés sur place et elle ne fut pas surprise de voir que son interlocuteur s’était occupé du survivant sans la moindre difficulté. Comme c’était petit de se servir de l’arme de la victime pour faire la sale besogne ! Le démon espérait au moins pour l’inconnu qu’il avait pensé à tout, notamment en ce qui concernant les traces d’ADN laissées sur la crosse de l’arme à feu. En revanche, il était assez curieux de savoir ce qui avait arraché pareil hurlement au représentant des forces de l’ordre. Le darkness avait parlé plus tôt d’installer la peur dans l’esprit de ses victimes, histoire de mieux les tourmenter par la suite. Oui, c’était dans les cordes de ce genre d’être fait de ténèbres. Mais la créature n’avait relevé aucune transformation cauchemardesque. Aussi, la capacité évidente de son congénère l’intriguait. Tout comme ce qu’elle sentit chez ce dernier. La douleur. Un sursaut de peur aussi ? Que craignait-il donc, après s’être montré aussi insolent jusqu’au bout ? Le démon pencha la tête sur le côté pour étudier le bruit de pas qui s’éloignait de l’endroit d’où la voix de son interlocuteur s’était élevée quelques instants plus tôt. Il abandonnait la partie ? Si tôt ? Il était vraiment faible en définitive.

Une idée mauvaise agita soudain la conscience de la créature. Un moyen de prolonger le jeu plus longtemps encore. Mais pour cela, il allait devoir revenir vers la ville et sous cette forme, ce n’était pas tellement conseillé… Qu’à cela ne tienne, le démon emboîta discrètement le pas à l’inconnu, gardant ses distances pour éviter d’être repéré. Il ne tarda pas à disparaître de nouveau dans les ombres, notamment lorsque les premières lumières émanant de la ville devinrent visibles. Ainsi, il pouvait suivre sa cible à distance raisonnable sans attirer l’attention que sa silhouette cauchemardesque avait forte tendance à générer. Peut-être qu’à la lumière des lampadaires blafards, un regard attentif aurait discerné un bref mouvement, tant la créature s’évertuait à demeurer la plus discrète possible. Ce qui n’était pas dans ses habitudes. Sa cible ne fut pas longue à rentrer dans l’un des bâtiments qui constituaient la ville et le démon sourit de plus belle. Voilà qui était intéressant, un futur chez lui ! A contrecœur, il céda la place à Alice, véritable poupée à l’inverse de la créature. Sa peau se craquela avant de se liquéfier une seconde fois, tombant lourdement sur le sol par flaques successives alors que la menue silhouette de la jeune fille émergeait de cet amas noir et gluant. Cette dernière put lire le nom du juge d’application des peines sur la plaque dorée inscrite sur le mur de sa demeure. C’était le droit dont bénéficiait tout représentant agréé par l’Etat, qu’ils soient psychologues ou…

« Juge d’application des peines… » lut mécaniquement la petite darkness.

Des termes qui ne lui évoquaient pas grand-chose en réalité. Sa seule certitude était la suivante : cet homme était comme elle. Etrangement, elle se sentait attirée par l’intérieur de son domicile, sans doute parce qu’elle s’imaginait déjà ressentir cette agréable sensation au contact du corps de ce Monsieur Corbyn. Aucune gêne ne vint corrompre le fil de ses pensées. Elle voulait simplement être avec lui. Et optionnellement, avoir un toit au-dessus de la tête… La petite darkness poussa la porte du hall de l’immeuble, plongé dans le noir. D’autres auraient eu l’imagination emballée grâce aux films d’horreur mais pas elle. A vrai dire, elle n’en avait jamais vu un seul… Alors elle tâtonna dans le noir, les mains devant elle. Jusqu’à ce que la lumière s’allume comme par magie. Intriguée, Alice leva la tête en direction du plafond, fixant un instant le lustre qui s’y trouvait, jusqu’à voir des points noirs en clignant des yeux. Peut-être qu’un détecteur de mouvements avait été installé dans quelques recoins ? Ce qui expliquerait pourquoi la lumière avait jailli de nulle part.

Peu soucieuse en réalité de connaître la véritable raison de cet éclairage soudain, Alice s’approcha plutôt de l’ascenseur. A ses yeux, il ressemblait à une grosse boîte de métal et après être demeurée quelques longues minutes devant les portes closes, immobile, la jeune fille abandonna l’idée que celles-ci puissent s’ouvrir un jour. Elle ne songea pas à appuyer sur le petit bouton circulaire qui était à sa portée et se dirigea alors vers les escaliers. Elle se souvint avoir lu l’étage associé au nom de Monsieur Corbyn alors elle compta mentalement chaque fois qu’elle atteignait un nouveau pallier après une rangée de marches. Lentement mais sûrement, elle gravit chacun des étages qui constituaient l’immeuble, sans même se rendre compte de sa stupidité. Dire qu’elle aurait pu prendre l’ascenseur depuis le début et s’épargner bien des efforts inutiles… Enfin arrivée à l’étage correspondant, la petite darkness s’appliqua à déchiffrer chacune des plaques apposées à côté des portes imposantes des différents appartements qui se trouvaient là. Et quand enfin, elle lut celui qu’elle cherchait depuis toutes ces dizaines de minutes, elle s’arrêta net devant la porte correspondante. Levant les yeux, elle tendit le bras et du haut de son 1m60, vint sonner chez ce Monsieur Corbyn. Et si la porte ne s’ouvrait pas ? Elle ignorait que même en regardant par le judas, le juge ne parviendrait pas à la voir… Prendrait-il le risque d’ouvrir sa porte et de subir une mauvaise farce ?

C’est pourtant ce qu’il fit et Alice ne se préoccupa pas de son expression, ni même de ce qu’il pouvait ressentir à cet instant précis. Elle braquait simplement ses deux grands yeux bleu roi sur la personne du darkness et le dévisageait. Alors lui aussi était comme elle ? Ils étaient pourtant bien différents… Elle entendit la voix de son interlocuteur alors que son propre esprit s’emballait pour tenter de trouver quoi dire. En vain. Elle remarqua à ce moment seulement, qu’elle aurait mieux fait de mettre à profit le temps perdu à monter tous ces étages pour réfléchir à ce qu’elle pourrait dire une fois qu’elle se retrouverait en face de ce Monsieur Corbyn. L’avantage avec Alice, fut qu’elle ne se souciait ni de son attitude stupide à dévisager ainsi l’homme en face d’elle sans remuer les lèvres, ni de l’étrangeté même des mots qui finirent tout de même par franchir ses lèvres :

« Je vous aime Monsieur Corbyn, je veux dormir chez vous. » annonça-t-elle simplement, impassible.

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:04

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Sur le trajet du retour, le darkness prit soin de bien écouter les sons environnants pour essayer de prévoir le plus tôt possible une quelconque rencontre avec des forces de police. Il ne pouvait pas réellement passer inaperçu avec cette odeur de sang séché sur lui et cette marque devenue marron sur le col de sa chemise. Merci démon. Sans cela, le chemin pour rentrer chez lui aurait été nettement plus tranquille. Mais comme souvent, il fallait quelque chose pour venir lui compliquer la tâche. Les mains de Damien s’enfoncèrent dans ses poches alors que son pas était régulier et assuré. Il n’avait rien à se reprocher et quand bien même cela aurait été le cas, il était assez expérimenté pour ne rien laisser paraitre. Il soupira néanmoins en sentant le col de sa chemise venir frotter contre la marque de brulure qui se trouvait au niveau de son cou. Comme si un autre endroit n’aurait pas pu être choisi pour lui rappeler que l’utilisation de son don n’était pas sans effet. Il oublia rapidement la rencontre qu’il venait de faire, ou du moins, il la repoussa pour se préoccuper plutôt de quelque chose de plus important à ses yeux : prendre une douche. Il voulait retirer cette odeur de sang et de bave sur sa peau. Tout comme sentir l’eau sur ces blessures lui faisaient souvent un bien fou avant qu’elles ne disparaissent.

Rentré chez lui, le darkness déposa sa veste sur le fauteuil et entreprit d’ouvrir sa chemise et de l’ôter pour qu’elle arrête de lui irriter la peau. Il s’arrêta quelques instant devant le miroir qui se trouvait dans le salon, pour voir rapidement l’étendu de sa blessure. Il ferma les yeux quelques secondes après l’avoir contemplée. Demain matin, il n’y aurait sans doute plus aucune trace de cet incident et il n’aurait pas besoin de mettre un pull à col roulé pour cacher cette marque. Damien prit ensuite la direction de sa salle de bain pour se pendre une douche rapide. Avec cette rencontre non attendue et ce que cela avait impliqué, voila qu’il était maintenant pas loin de trois heures du matin. Il n’allait surement pas dormir très longtemps avant d’entendre le réveil sonner demain matin. Cette simple constatation le fit soupirer alors que l’eau chaude et fumante lui tombait sur le visage. Il n’y avait pas à dire, il appréciait grandement ce genre de moment. Seul et au calme. Du moins, c’était ce qu’il avait pensé jusqu’à entendre le bruit singulier de la sonnette de son appartement. Qui donc venait le voir à cette heure de la nuit ? Aucune de ses conquêtes n’avaient l’adresse de chez lui et seules les personnes ayant accès à son dossier professionnel pouvait se la fournir. L’homme prit le temps de terminer sa douche, qui était simplement de se rincer et se sécher. Il enfila boxer, pantalon mais il ne prit pas la peine de mettre quelque chose sur son dos. Son cou ne le lançait plus, il n’avait aucune envie de raviver cette délicieuse douleur.

En se dirigeant vers la porte d’entrée, songeant l’espace d’un instant que l’individu avait sans doute perdu patience et était parti, il perçu cette sensation familière qu’était l’approche d’un de ses semblables. Se pourrait-il que cela soit ce démon ? Il l’allait suivit jusqu’à chez lui, pour en découdre ? Damien n’avait pas la moindre envie de voir son appartement réduit en champ de bataille entre deux créatures des ténèbres. Il ouvrit sans regarder qui cela pouvait être, étant quasiment certain de découvrir cette masse reptilienne face à lui. Sauf que cela ne fut pas le cas et le choc le laissa sans voix pendant quelques secondes.

« Une enfant ? Je ne m’attendais pas vraiment à ça. »


Pourquoi le cacher ? S’il était réputé pour dire ce qu’il pensait, cela était dans tous les sens. Que ce soit pour déplaire à ses interlocuteurs que pour avouer certaines choses le concernant. Mais pas trop non plus. Les choses inutiles diront-nous.

« Que viens-tu faire ici ? »
Demanda-t-il de sa voix éternellement neutre.

Le démon allait essayer de se jouer de lui pour mieux l’atteindre ? Cette hypothèse n’était pas à exclure, notamment après avoir entendu sa mise en garde. Allait-il laisser cette gamine entrer chez lui ? Cette simple idée n’était pas pour lui plaire. Il ne laissait entrer personne dans son antre. S’il s’attendait à une telle déclaration ? C’était pour le moins original comme approche.

« Tu n’as rien trouvé de mieux pour m’approcher ? Après m’avoir traité d’asticot, tu essayes une méthode plus douce ? Dans quel but ? »


Il ne se préoccupait plus de savoir si elle voyait la marque de brulure, ni même de se montrer torse nu. Ce qu’il voulait, c’était savoir ce qu’elle avait en tête.


Message par Invité Lun 1 Fév - 12:05

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Tiens ? Il était surpris ? Alice ne comprenait pas pourquoi, sans que cela se vit sur son propre visage. D’ailleurs, pourquoi enchaînait-il ainsi les questions, auxquelles elle n’avait pas plus de réponses que lui visiblement ? La petite darkness essayait de se rappeler les incidents survenus au cours de la nuit, à commencer par sa rencontre avec les trois SDFs ivres jusqu’à la filature de son congénère alors que ce dernier rentrait chez lui. A vrai dire, ses méthodes différaient légèrement de celles de la créature avec qui elle partageait ce corps de jeune fille. Elle n’était certainement plus une enfant ! Quand bien même on lui donnait moins que son véritable âge…

« Vous n’êtes pas un asticot, vous êtes plus grand que moi. » commenta-t-elle sans la moindre ironie dans la voix.

Et comment pour appuyer ses propos, elle leva un peu plus la tête dans sa direction. Comment devait-il s’y prendre pour le convaincre ? Alice pensait sincèrement y parvenir à l’aide de son meilleur atout : la déclaration d’amour. N’était-ce pas comme cela que deux personnes finissaient dans un même lit ? Avec ce genre d’affirmation, toutes les portes s’ouvraient devant vous non ? Ou alors cet homme en face d’elle avait eu d’innombrables occasions d’entendre cette déclaration, si bien qu’elle n’avait plus aucune valeur à ses oreilles. Il était séduisant, quoi de plus normal ?

« Je veux simplement dormir. Je suis fatiguée. »

Chose étrange, son regard ne détailla pas avidement le torse nu de son interlocuteur, comme ce dernier aurait pu s’en douter. Non, ce qui attira l’attention de la petite darkness, ce furent les marques de brûlure dans le cou de son congénère. Elle n’avait pas souvenir de cela. Hormis que ça avait plu à son démon. Elle en ignorait cependant la cause exacte.

« Vous êtes blessé. Je peux vous aider à vous sentir mieux. Nous sommes pareils. » déclara-t-elle soudain.

Lentement, son bras droit se leva et elle vint effleurer du bout des doigts le milieu du torse du juge d’application des peines. Aussitôt, elle ressentit le bien-être que seuls deux êtres de la même race pouvaient éprouver. Cela n’avait rien à voir avec les émotions ou les sentiments, c’était simplement… Une sensation apaisante par un simple contact. Lequel donnait forcément envie d’en avoir davantage, sans aller jusqu’à se retrouver au lit ensemble mais… Alice se demandait comment son interlocuteur ne pouvait pas en avoir conscience.

« J’aime votre contact et vous aussi. » finit-elle par ajouter, comme si cela résumait tous leurs problèmes de communication.

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:07

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Qu'allait-elle lui répondre maintenant ? Allait-elle s'excuser ? Ca n'était pas vraiment nécessaire aux yeux du darkness, puisqu'il se fichait un peu de la façon dont pouvait le voir ce démon, mais cela aurait été une manière d'essayer de rentrer chez lui. Non, au lieu de cela, la gamine eut une réplique qui sortait une nouvelle fois de l'ordinaire. Damien se demanda l'espace d'un instant si elle ne se fichait pas de lui, mais rien sur et dans son interlocutrice lui permettait d'avoir la réponse. Se pourrait-il qu'elle soit comme les autres darkness qu'il avait pu rencontrer : elle partageait son enveloppe humaine avec le démon qui l'avait ramené à la vie ? Cela pourrait expliquer la différence de personnalité, comme on se retrouve face à un schizophrène. Le juge ne la lâcha pas des yeux, sans pour autant répondre. A vrai dire, il ne voyait rien à lui répliquer sur le moment et sa véritable attention était rivée sur ce qui allait suivre, sur les intentions de cette enfant. Encore une fois, il ne faisait pas rentrer n'importe qui chez lui et cela n'allait pas commencer aujourd'hui, sans une bonne raison. La suite lui parut presque plus honnête que la précédente tentative pour passer le seuil de sa porte. Lui parler d'amour n'avait pas d'effet sur lui, encore moins face à une inconnue. Mais cette fois, il concevait le fait qu'elle pouvait dire la vérité.

« Et bien rentre chez toi et dors dans ton lit. Pourquoi venir jusqu'à moi ? »
Demanda-t-il sans gêne.

Si elle voulait simplement un lit, elle n'avait qu'à prendre le sien, pas la peine de venir l'importuné de la sorte pour une raison qui lui restait encore inconnue. En plus, il se faisait tard et il était quelque peu lassé et fatigué. Il ne fallait pas que l'entrevu dure encore très longtemps sinon Damien lui fermerait la porte au nez sans ménagement. Elle voulait maintenant jouer les infirmières ? Elle tentait réellement tous les moyens pour pénétrer chez lui, c'était vraiment pas croyable ! Le darkness vit cette main se lever dans sa direction, trop lente pour qu'elle soit prise comme une tentative d'atteinte physique, alors il consenti à ne pas bouger. Et au moment où les doigts fins de son interlocutrice effleurèrent sa peau, un doux frisson lui parcourut l'échine, signe que ce simple contact était nettement plus apprécié que celle de cette langue baveuse. Une fois que les propos de sa congénère lui parvinrent, Damien revint au moment présent et lui attrapa le poignet pour qu'elle arrête immédiatement de le toucher. Petit détail : il ne portait évidement pas ses gants, seuls rempart contre l'utilisation automatique de son pouvoir. Avant qu'il n'ouvre la bouche pour lui communiquer le fond de ses pensées, le fait qu'elle continue de le regarder dans les yeux, simplement qu'elle était face à lui, sans réagir à leur contact le perturba réellement. Elle aurait dû recevoir son pire souvenir en pleine figure et son corps aurait dû réagir d'une façon ou d'une autre au contact de sa paume contre sa peau. C'était la première fois qu'il rencontrait quelqu'un qui n'était pas sensible à son pouvoir mais il se reprit rapidement, comme il avait apprit à le faire au fil des siècles.

« Oui, ton contact est agréable mais je ne tolère pas qu'on m'utilise. Si ton but est simplement d'utiliser cet appartement, je suis sûr que tu en trouvera d'autre. »
Lâcha-t-il, presque irrité maintenant.

C'était un peu l'hôpital qui se fichait de la charité, puisqu'il ne se gênait pas pour utiliser ses conquêtes d'un soir en guise de repas. Mais c'était ainsi, il avait été déjà largement assez utilisé par le passé pour ne plus le tolérer aujourd'hui. Damien finit alors par la lâcher, toujours autant étonné par ce contact sans réaction.

« Tu aurais dû réagir à cette prise. As-tu revus des images douloureuses de ton passé devant tes yeux ? »


Peut-être qu'elle avait un problème neurologique et que les capteurs sensoriels ne fonctionnaient plus comme la normale ? Ce qui justifierait cette absence de réaction corporelle ? Parce que la seule autre explication qu'il pourrait y avoir, ce serait son absence d'âme. Or, même les darkness en possédaient une, ne leur appartenant définitivement plus, mais elle était là quand même...

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:08

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« Rentrer chez moi. »

Les mots avaient résonné dans l’air avant même qu’elle ne s’en aperçoive réellement. Alice avait besoin de les reprendre de la bouche même de son interlocuteur, comme si cela l’aiderait à comprendre le sens qui se glissait derrière ces mêmes mots. Une succession d’intérieurs, tous très différents, défila alors devant ses yeux. Oui, elle en avait connu des maisons et autres divers lieux de résidence. Quant à savoir si la petite darkness pouvait les considérer comme ses chez elle… La réponse s’imposa brutalement à elle. La raison pour laquelle la jeune fille avait connu autant d’intérieurs différents, la même que celle qui l’avait poussé à parcourir tant de distance entre chaque c’était…

« Je n’ai pas de chez moi. » annonça-t-elle le plus calmement du monde.

Si ce constat la rendait triste ? Pas vraiment, elle ne savait pas vraiment ce qu’un « chez soi » englobait de toute façon. Du moment qu’elle trouvait un toit à se mettre au-dessus de la tête, le reste lui importait peu. Seulement c’était différent actuellement. Elle qui n’avait pourtant jamais eu l’occasion de côtoyer de près l’un de ses semblables, elle avait vraiment envie de demeurer auprès de ce Monsieur Corbyn. Alice ne pouvait se l’expliquer et même si ce dernier lui fermait la porte au nez, il y avait de fortes chances pour qu’elle passe la nuit sur son pallier. Pas sûr que les voisins directs du juge apprécient le spectacle aux aurores. Devant la réaction brusque de son interlocuteur, la petite darkness ne chercha pas à résister. Elle se demandait simplement pourquoi son congénère refusait ainsi qu’elle le touche davantage. Sans doute que leur rencontre entre lui et son démon n’avait pas été des plus agréables. Le contraire aurait été étonnant…

« Je veux être avec vous. Et tant pis si je dois dormir par terre. »

Quelque chose qu’elle identifia comme de la surprise – pour l’avoir déjà vu dans le regard d’autres personnes lorsqu’elle s’exprimait de manière un peu trop crue pour quelqu’un de son âge – passa brièvement dans le regard aux reflets sanglants de l’homme en face d’elle. Alice ne sut pas ce qui était à l’origine d’une telle lueur et l’explication tomba de la bouche même de son congénère. Réagir ? Réagir comment ? S’il lui demandait de réagir, elle le ferait, encore fallait-il qu’elle sache ce que le juge attendait d’elle. La suite lui apporta davantage d’informations et la petite darkness buta sur un mot en particulier : passé.

« Non, je n’ai pas de passé. »

N’avoir aucun passé signifiait logiquement n’avoir aucun avenir. Et curieusement, la jeune fille adhérait sans peine à cette idée. Elle vivait au jour le jour depuis des années maintenant et le démon lui fournissait tout ce dont elle avait besoin. Alors pourquoi chercher autre chose ? Plutôt qu’un mot dans son esprit, Alice se répondit à elle-même en comblant la distance qui la séparait de son interlocuteur pour le prendre dans ses bras, se collant contre lui. Peu lui importait où sa tête arrivait et l’étrangeté de la situation. Elle avait agi sur une impulsion silencieuse dont elle-même ignorait la provenance exacte.

« Je veux dormir avec vous. »

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:09

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Cette gamine était réellement quelque chose. Tant par son attitude depuis qu’elle s’était pointée devant sa porte, que par ses propos. Pourquoi répétait-elle ce qu’il venait de dire ? N’avait-elle pas comprit quelque chose ? Pourtant il lui semblait avoir utilisé des termes simples, que même une enfant pouvait comprendre. Honnêtement, il devait reconnaitre qu’il ne comprenait pas tout à fait -même pas du tout- son interlocutrice. Que cela soit ses motivations à venir chez lui, à le suivre, que son envie à rester ici. La suite faillit le faire soupirer. Evidement. Pourquoi cette affirmation ne l’étonnait pas ? Parce qu’avant d’élire domicile à Avventura, lui aussi ne pouvait pas prétendre avoir eu de lieu d’habitation fixe. Et à en juger par l’apparence des vêtements que portait sa congénère, il devait reconnaitre qu’il ne pouvait surement pas la traiter de menteuse. Alors quoi ? Accepter tout simplement sa demande ? La laisser rentrer chez lui ? Par pitié ? Ce n’était pas vraiment son genre que d’avoir pitié de quelqu’un. Ce sentiment était dépassé depuis bien longtemps pour qu’il ne se souvienne plus vraiment ce qu’on devait ressentir par celui-ci. Non, l’annonce de la gamine ne lui faisait ni chaud ni froid. Chacun avait eu son lot de malheur dans sa vie, il n’allait pas pleurer pour quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Ou peut-être qu’il se montrait plus intransigeant ce soir parce qu’il était fatiguée et qu’il ne savait pas vraiment comment réagir face à cette jeune fille ? Il en avait déjà entendu, des femmes qui lui murmuraient à l’oreille des mots d’amour, des demandes à rester près de lui plus d’une nuit, mais elle était la première à le faire pour des raisons qu’il n’arrivait pas à cerner.

« C’est bien dommage pour toi. »
Lâcha-t-il finalement sans émotion.

La suite le fit réagir de manière surement plus violente qu’à l’ordinaire et comme depuis le début qu’il avait cette fille devant les yeux, elle ne bougeait pas. Comme si ce qui se passait près d’elle ne la touchait pas. Tout comme son pouvoir n’avait pas l’air de lui faire de l’effet. Et il ne savait pas si c’était une bonne chose ou non. Savoir que l’une de ses cartes maîtresses ne lui était pas utilisable le mettait dans un état d’esprit davantage sur ses gardes. Avec lui ? Encore ça ? Elle n’avait rien d’autre à dire ? Et pourquoi ça finissait par le perturber ? Peut-être à cause de la suite ? Du fait qu’elle ne voulait pas forcément dormir avec lui mais près de lui ? C’était une nuance qui avait de l’importance. Mais avant, il devait avoir la réponse à sa question, pourquoi ça ne fonctionnait pas sur elle ? Quand elle lui répondit, Damien ferma les yeux quelques secondes, ce qui était surement une mauvaise idée dans cette situation mais il devait essayer d’y voir clair. Etait-elle amnésique ? Cela justifierait-il le fait qu’elle ne soit pas sujette à son pouvoir ? Parce qu’elle ne se souvenait pas d’avoir vécu quelque chose de terrible ? Peut-être que c’était possible, honnêtement, il n’en savait rien. Alors qu’il ouvrit les yeux pour répondre, il sentit les bras de la jeune fille autour de son corps, la tête de cette dernière lui arrivant au niveau de son torse, entre ses pectoraux. D’abord surprit, il ne sut pas comment réagir face à ce geste. Il pourrait la repousser, lui dire de s’en aller mais ce contact avait quelque chose de bien trop reposant pour qu’il en ait l’envie sur le moment. Pourquoi ne pourrait-il pas profiter de cette présence ? Comme il avait toujours profité de ces femmes depuis qu’il était revenu ? Il soupira en prenant sa décision et en allant chercher le menton de la gamine avec son pouce et son index pour qu’elle lève les yeux vers lui. Sentir la peau -douce- de quelqu’un sans voir cette personne plonger dans ses pires souvenirs, lui faisait bizarre. Cela faisait tellement longtemps, plus de huit cent ans...

« Comment tu t’appelles ? »
Demanda-t-il en la fixant dans les yeux.

Alice... Il hocha la tête pour lui signifier qu’il avait compris, répétant même dans un murmure ce prénom, comme pour ne pas l’oublier ou pour voir la consonance qu’il avait avec sa voix. Il finit par la prendre par les épaules pour la repousser mais et rentra dans son appartement. En voyant qu’elle n’avait pas l’air de bouger, Damien se retourna et lui fit un signe de tête de venir.

« Tu comptes coucher dehors ? Aller rentre. »

Il referma derrière Alice une fois que celle-ci fois entrée dans son antre. Il allait devoir se faire à cette présence... Ca allait changer pas mal de chose, surement. Lui qui vivait seul depuis plus de huit cent ans. D’ailleurs ...

« Tu contrôles le démon qui est en toi ? Je n’ai pas envie de le voir baver sur mon planché et encore moins qu’il me bouffe au petit déjeuner... »


Après tout, ils n’avaient pas été les plus grands amis du monde lors de cette première rencontre, la menace de ce semblant de reptile n’était pas tombée dans l’oreille dans sourd non plus. Et il voulait savoir à quoi il pouvait s’attendre en l’ayant acceptée chez lui. Il verrait surement par lui-même si cela était une mauvaise idée ou non, surtout si elle lui mentait en répondant à sa question. En écoutant ce qu’elle avait à lui répondre, Damien décida de se faire un café, qui ne l’aiderait surement pas à dormir mais vu l’état des choses, peut-être ne dormirait-il pas beaucoup cette nuit. Il lui proposa discrètement si elle en désirait un pour le lui faire, ou non.

« Et tu comptes rester combien de temps ici ? »


Après tout, ils allaient probablement se servir l’un de l’autre pendant un moment avant de se lasser et d’aviser...


Message par Invité Lun 1 Fév - 12:10

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Et maintenant ? Ce n’était pas tous les jours qu’elle prenait quelqu’un dans ses petits bras frêles. Complètement différents de ceux de la créature qui partageait son esprit. Telle une araignée qui lui aurait trotté au plafond. Sauf que cette bestiole-là était bien réelle, pas comme les cauchemars vécus le temps d’une nuit. D’ordinaire, la jeune fille ne témoignait pas spécialement de gestes d’affection envers qui que ce soit. Tout comme on l’ignorait, elle et sa dégaine un peu étrange, bancale ou tout simplement vintage pour les experts dans le domaine. Les mots suffisaient pour exprimer le fond de sa pensée. La majeure partie du temps. Malheureusement pour elle, ce n’était pas le cas avec son congénère. Alice se demandait bien ce qui l’empêchait de la croire sur parole d’ailleurs. Sans doute que sa rencontre avec le démon n’avait pas aidé en ce sens. Mais une partie d’elle-même s’étonnait que cet homme puisse avoir peur d’une adolescente… C’était tout de même risible dans le fond, non ? Alors en désespoir de cause – parce qu’il s’agissait bien de cela – la petite darkness s’était jetée sur lui. Elle avait déjà vu des couples procéder ainsi, enfin, l’une des personnes qui les composaient quand il ou elle souhaitait retenir l’âme aimée. Quand les mots ne suffisaient plus, il restait l’arme ultime : le câlin. Par surprise, de préférence. Et l’espoir s’épanouit de plus belle dans l’esprit d’Alice quand, au lieu de la repousser violemment comme elle s’y était plus ou moins attendu, son interlocuteur usa de gestes un tantinet plus doux envers elle. Levant docilement ses yeux bleu roi en direction du visage de son congénère, la jeune fille n’opposa aucune résistance devant cette question si simple :

« Alice. »

Au fond d’elle-même, la petite darkness se retint d’ajouter un banal « je crois » pour ponctuer sa réponse d’une pointe d’incertitude. Qui était-elle finalement ? Une âme perdue et balayée par les siècles ? Certainement. Le pantin d’un être malfaisant ? Encore plus certain. La chose dont elle était pouvait se revendiquer propriétaire, était bien son nom. Ou plutôt cet unique prénom. Un gage de son passé, elle ne saurait en douter. Mais la créature ne lui avait pas offert gracieusement d’autres indices. Alors Alice s’en contentait à merveille. En entendant le murmure de Monsieur Corbyn reprenant son prénom, la jeune fille sentit quelque chose d’étrange l’envahir. Elle ne connaissait pas ce sentiment, du moins, seulement au travers des agissements de son démon lorsque celui-ci se mettait à chasser. La suite fut une transition tellement brutale que la petite darkness faillit perdre l’équilibre en reculant de quelques pas. Elle n’avait pas réussi à le convaincre en fin de comptes ? Dire que l’espace d’un instant… Inconsciemment, Alice attrapa le bas de sa robe, baissant la tête comme résignée. Si c’était ce qu’il voulait, alors elle dormirait sur son paillasson… Cependant, les mots prononcés par son interlocuteur lui firent louper un battement ou deux, et elle releva la tête avec un peu trop d’empressement, si bien que celle-ci lui tourna l’espace de quelques secondes.

« Il ne sort que pour manger. Et il trouve que vous avez mauvais goût. » annonça-t-elle comme si c’était la chose la plus naturelle au monde.

Sans tenir compte du peu de manières dont elle faisait preuve, la petite darkness fit quelques pars dans l’appartement de son congénère, détaillant les yeux avec intérêt, même si rien n’apparaissait sur son visage, toujours inexpressif. A quoi elle s'était attendue en venant ici ? Très bonne question. Elle ignorait ce que pouvaient être les goûts d’une créature de ténèbres. Son regard revint alors se poser sur la silhouette de son hôte, lequel déambulait dans son antre, en direction de ce qu’elle supposa être le coin cuisine. En le voyant se préparer du café, elle ne put s’empêcher de commenter.

« Vous ne devriez pas boire de café à une heure pareille. Vous ne pourrez plus dormir Monsieur Corbyn. »

Seulement voilà, peut-être qu’un juge d’application des peines ne travaillait pas le matin ? La jeune fille entreprit de cogiter sur la question, enfin, « cogiter » fut un bien grand terme pour qualifier une réflexion qui se prolongea en tout et pour tout sur 5min, le temps pour l’intéressée d’aller prendre place sur le canapé, laissant ses jambes battre l’air paresseusement, effleurant parfois le plancher. Néanmoins, elle accepta une tasse de l’amer breuvage noir et ce, par pur esprit de contradiction. Elle avait vu beaucoup de personnes boire ce genre de chose mais elle n’en connaissait pas le goût, seulement les effets. Au travers de bribes de conversations volées entre collègues arguant tour à tour les bienfaits et les méfaits de leur boisson favorite au petit déjeuner.

« Pour toujours. »

A ses yeux, cela semblait être une réponse des plus correctes. Puisqu’elle venait de trouver un toit où elle se plairait, pourquoi déménager de nouveau ? Elle n’avait pas besoin de tuer l’occupant de cette nouvelle demeure, alors pourquoi prendre le risque de faire couler le sang une fois de plus et de devoir fuir ? Pourtant ça ne semblait pas être au goût de son interlocuteur, dont elle anticipa la réponse en percevant le changement d’humeur de ce dernier dans l’atmosphère. Un parfum subtil mais qui n’échappait pas à des êtres comme eux.

« Vous ne voulez pas que je reste. »


Si ça la surprenait ? Pas vraiment. Monsieur Corbyn avait été plus que clair concernant son envie de l’accueillir chez lui alors… Avant même d’attendre une réponse de son interlocuteur, Alice profita que ce dernier avait le dos tourné pour sauter du canapé et entreprendre de visiter les lieux, omettant l’autorisation de son congénère pour entamer sa visite personnelle. Silencieusement, elle ouvrit la première porte qu’elle trouva – celle de gauche – pour y découvrir une grande pièce aménagée comme le serait un bureau. D’abord intriguée par l’ordinateur qui se trouvait sur le meuble, Alice ne tarda pas à darder son attention toute entière sur le fauteuil qui se trouvait face aux deux objets précédemment cités. En un rien de temps, elle se retrouvait assise dessus et à l’aide d’une légère impulsion sur le bureau de sa main, la petite darkness se mit à tourner sur elle-même. Comme une enfant. Le juge n’était pas si loin de la vérité quand il l’avait considérée comme telle en dépit de sa majorité dument acquise.

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:12

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Après qu’il n’était pas au goût de cette créature répugnante lui allait parfaitement bien. Si cela pouvait lui éviter de sortir lorsqu’elle était chez lui, c’était tout ce qu’il demandait. Mais Damien garda tout de même à l’esprit qu’il n’allait pas faire confiance à cette gamine immédiatement. Même s’il l’acceptait chez lui, cela ne voulait pas pour autant dire qu’il allait la croire sur parole pour tout ce qu’elle pourrait lui dire. Il serait mort depuis bien longtemps s’il avait pris pour argent comptant les informations qu’on avait pu lui donner. C’était simplement une question de principe et surtout de survie. Dans ce monde, il était rare, voir même impossible de tomber sur une personne sur qui on pouvait avoir entièrement confiance. Un jour ou l’autre, tout le monde se faisait trahir pour une raison ou une autre. C’était comme cela que fonctionnait le monde. C’était des pensées bien pessimistes mais il avait tous les arguments pour se justifier. Il lâcha simplement un « Tu m’en vois ravis. » en guise de réponse. Après tout, c’était la vérité et il était trop fatigué pour avoir envie de cacher quoi que ce soit. Alors qu’il sortait son café ses tasses, la remarque de la jeune fille lui fit reporter son attention sur elle. Voir quelqu’un assis sur son canapé lui fit de nouveau bizarre. Ce n’était pas un spectacle qu’il pensait voir un jour, ne pensant pas avoir à inviter quelqu’un chez lui. Il mit donc quelques secondes avant de comprendre le sens des propos d’Alice et quand ces derniers lui parvinrent, il leva les yeux au plafond.

« Lorsque j’aurai besoin de conseil, je te le ferais savoir. »
Répliqua-t-il.

Aucune trace de méprit se trouvait dans sa voix. Il répondait simplement à ses paroles comme il répondait lorsqu’il n’était pas tenu de faire bonne figure. Il n’avait aucune raison de mâcher ses mots en sa présence. D’une part, parce qu’il était chez lui. Et d’autre part, parce qu’elle s’était plus ou moins invitée ici. Alors si cela ne lui plaisait pas, elle savait où trouver la sortie, Damien ne serait pas celui qui allait la retenir. Quant bien même sa présence lui était physiquement agréable. L’intéressé retourna à son café, versant l’eau chaude dans les tasses et glissant sucre et cuillère à l’intérieur. Le Pour toujours. qui franchit les lèvres de son interlocutrice lui fit marqué un temps d’arrêt dans son rangement de sa boite de café. Se rendait-elle au moins compte de ce qu’elle était en train de lui répondre ? Que le terme toujours équivalait à un éternellement pour ceux de leur race ? Qu’à moins d’être tués, ils allaient traverser les siècles sans jamais prendre une ride ? Etait-elle aussi idiote que cela pour répondre une chose pareille ? Parce que oui, le darkness ne pouvait pas concevoir qu’elle était sérieuse dans sa réponse ou bien même qu’elle sache de quoi elle était en train de parler. Faire ce genre de promesse, il n’y avait rien de pire aux yeux de Damien. C’était le genre de choses auxquelles il ne croyait plus... Et dont il pensait ne pas avoir besoin.

« Vous ne voulez pas que je reste. »

La phrase le fit sortir brutalement de ses pensées et lorsqu’il se retourna pour la regarder, le maître des lieux ne trouva personne sur le canapé précédemment utilisé. N’ayant pas entendu la porte d’entrée s’ouvrir, cela signifiait qu’elle était encore dans son appartement et en voyant de la lumière du côté de son couloir, Damien laissa tout sur place pour se diriger vers son bureau. En la voyant jouer ainsi, le fait qu’il la traite d’enfant lui revint en tête. Elle avait tout de la gamine qui pouvait s’amuser avec un rien. Est-ce que cette vision le dérangeait ? Etrangement, non. Ou peut-être un peu. Disons que le fait de voir quelqu’un dans une pièce qu’il considérait comme intime était perturbant, encore plus qu’il ne l’avait pas invité à y pénétrer. Mais d’un autre côté, il ne pouvait pas dire qu’il se sentait en danger en sa présence. Un doux leurre qu’était leur race identique. Damien finit par faire quelques pas dans son bureau pour arrêter la jeune fille dans son jeu, les deux mains sur les accoudoirs de son fauteuil et le visage pencher vers celui d’Alice.

« Je ne sais pas encore si ta présence va finir par m’ennuyer avec le temps mais je ne crois pas aux promesses Pour toujours. » Lâcha-t-il en la regardant dans les yeux.

Peut-être que cette absence de réaction dans son regard avait quelque chose de reposant également, mais le darkness savait pertinemment qu’il devait faire fi de ce sentiment. Il resta dans cette position, bloquant toute sortie à sa congénère -sauf si elle voulait passer sous ses bras- et poursuivie.

« Pourquoi moi ? Pourquoi vouloir rester ici alors que tu ne sais même pas si on ne finira pas par vouloir se tuer mutuellement ? »


Oui, honnêtement, il ne comprenait pas cette fille. Il ne comprenait pas sa démarche, ni même ce qu’elle cherchait à faire avec lui. Vouloir dormir était une chose, vouloir dormir avec lui en était une autre et vouloir que cela dure un long moment encore autre chose. Il se redressa alors pour la toiser de toute sa hauteur avant de reprendre :

« Je ne tolère pas qu’on m’utilise Alice. Sois honnête sur tes intentions et on avisera ensuite. »

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:14

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Tandis que le siège tournait toujours sur lui-même, Alice aperçut rapidement la silhouette à présent familière, quoiqu’aux contours devenus flous du fait du mouvement circulaire en continu du fauteuil, de la personne qui avait accepté d’être son hôte. En son for intérieur, elle s’étonna qu’il ait réagi aussi vite pour venir à sa rencontre. Etait-ce dû à ses paroles précédentes ? Ou plutôt au fait qu’il s’inquiétait de ne plus l’avoir dans son champ de vision ? Peut-être bien un mélange des deux au final. Au stade où en était leur rencontre, c’est-à-dire, une méfiance avouée pour l’un, une admiration étrange pour l’autre, la petite darkness ne pouvait s’attendre à mieux de la part de son congénère. Toute autre attitude de sa part aurait été bizarre. La jeune fille ne broncha pas lorsque le fauteuil cessa brusquement sa rotation incessante. La tête lui tournait un peu, pas de quoi s’alarmer ou même vomir sur son interlocuteur, lequel n’aurait certainement pas apprécié. Pire encore, elle ne cilla pas lorsque le juge s’approcha au plus près. Même si elle s’étonnait de cette soudaine proximité, lui qui n’avait pas voulu d’elle en raison du danger que représentait son démon… Et dans le fond, elle appréciait, sans le montrer ouvertement. Les promesses ? Alice se demanda bien de quelle promesse l’homme parlait.

« Je ne vous ai pas fait de promesse Monsieur Corbyn. »

A ses yeux, le fait de demeurer pour toujours avec son congénère était une chose normale. Tout d’abord, parce qu’elle se plaisait bien avec lui. Ensuite, parce qu’elle serait certainement la seule à pouvoir affronter l’éternité et son pouvoir à ses côtés. La petite darkness ne pouvait pas croire que cette personne, intelligente à en juger par la plaque dorée à son nom qui ornait l’immeuble où il logeait, n’était pas arrivée à la même conclusion qu’elle. Mais devoir énoncer tout haut ces vérités avait quelque chose… D’étrange et de maladroit. La jeune fille n’eut pas besoin d’avoir à trancher sur le sujet puisque Damien enchaînait déjà. Pourquoi lui ? Si elle l’avait pu, Alice aurait froncé les sourcils. N’avait-elle pas été suffisamment claire ? De nouveau, le doute s’insinua en elle. Elle ne comprenait pas pourquoi son congénère parlait de s’entretuer. Le démon l’avait compris aussi : son interlocuteur était incapable de tuer de ses propres mains, il n’avait pas la force nécessaire pour ça. Quoique soit le résultat de son pouvoir, il ne fonctionnait pas sur elle. Et à moins de lui mettre un pistolet dans les mains, ce darkness-là n’avait aucune chance contre elle. Le démon lui susurrait déjà de le tuer. L’affaire serait réglée qu’il disait. Tu as l’habitude de te salir les mains. Tu fonctionnais comme ça avant, pourquoi changer maintenant ? Peut-être que s’il ne venait pas de s’épuiser lors de sa dernière sortie, il s’en serait occupé personnellement et Alice n’aurait pas eu son mot à dire sur le sort de son congénère. Sauf que le démon n’était pas aux commandes pour le moment. Alors oui, elle avait décidé de venir ici pour une raison bien précise.

« Parce que je vous aime Monsieur Corbyn. Je pourrais vous tuer pour m’installer ici. Mais je ne le fais pas. Et vous ne pouvez pas me tuer. Le café est prêt ? »

Oui elle passait du coq à l’âne, sans la moindre transition. Bon nombre d’interlocuteurs avaient eu l’occasion d’échanger de la sorte avec elle, et très peu l’avaient prise au sérieux par la suite. Ce fut à ce moment que la jeune fille réalisa une chose. Affirmer de vive voix que l’on aimait l’autre était une chose. Mais elle pouvait aussi le prouver autrement si la personne concernée ne la croyait pas sur de simples paroles. Avec l’urgence qu’entraînait la situation, la petite darkness essaya de se remémorer les scènes d’amour qu’elle avait vues à la TV. C’était arrivé, quelques fois, lorsqu’elle sonnait à la porte de personnes avides de ce genre de série à l’eau de rose. Par chance, elle avait pu arriver avant le début de l’acte, si bien qu’elle avait eu le temps de mémoriser le comportement de ces femmes particulièrement belles contrairement à elle. Car oui, elle avait eu tout de même l’occasion de remarquer quelques différences entre sa personne et les actrices de série…

« Je peux vous prouver que je vous aime. »

Et sans plus attendre, la jeune fille sauta sur ses pieds pour retrouver le contact familier et régulier du sol sous ses semelles. Son regard bleu roi impassible, certainement perturbant du fait de l’absence de toute émotion ou sentiment, à commencer par le prétendu amour dont il était question, ne quittait plus celui, sanglant de son congénère tandis qu’elle faisait mine d’ouvrir les premiers boutons sur le haut de sa robe, habillement camouflés par le tissu et quelques froufrous qui ornaient le vêtement.

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:15

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Il devait y avoir un problème de communication entre eux, pour que même une simple phrase soit prise différemment entre les deux interlocuteurs. Alors soit, Damien se faisait trop vieux pour comprendre les subtilités de cette gamine. Soit, cette dernière n’avait pas les mêmes significations de vocabulaire que lui. A moins qu’elle ne se fiche tout simplement de lui, c’était également une option à ne pas négliger. Mais à ce stade de leur conversation et de l’avancée de la nuit, le darkness n’était pas d’humeur à chercher à comprendre d’avantage Alice sur certains points. D’autres semblaient être plus important à ses yeux. Pour qu’il puisse ensuite boire son café et se glisser entre ses draps de soie. Alors que répondre à ça ? Laisser couler ? Alors qu’il était celui qui avait abordé le sujet en premier ? Il sentait poindre le mal de tête à force de se poser des questions pour -et à propos- de sa congénère. Il prit donc pour argent comptant ce qu’elle venait de lui dire : ce n’était pas une promesse mais elle comptait tout de même utiliser le mot toujours. Les conversations futures entre eux promettaient d’être intéressantes ou totalement lassantes. Il glissa donc un « Très bien. » en se redressant pour entendre la suite de sa réponse. Et la voila repartie sur l’utilisation de ce pseudo amour, n’avait-elle que cela à la bouche ? Comme une sorte de leitmotiv qui lui ouvrirait des portes sur son passage ? A défaut de faire usage de son démon ? Dire que Damien pourrait être convaincu que ce petit jeu ait déjà fonctionné... Avec des pervers. Le tuer ? Cette fois, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres sans qu’il ne cherche à le camoufler comme il en avait l’habitude. Pour le coup, il la trouvait réellement amusante. Même s’il reconnaissait volontiers la différence de force entre lui et son démon, le darkness avait déjà eu à faire à des adversaires plus imposants que lui et pour le moment, il s’en était toujours sorti. Et pour cause, il se plongeait merveilleusement bien et rapidement dans les ombres. Mais ce n’était pas le sujet pour le moment. Ne pas pouvoir la tuer. Voila qu’Alice se montrait de plus en plus amusante à sa façon. Ce n’était pas parce qu’il n’avait pas à son service un démon reptilien qu’il ne pouvait pas tuer quelqu’un. Les bonnes vieilles méthodes étaient aussi efficaces. Et comme elle le disait elle-même, elle ne comptait pas le tuer pour le moment.

« Ne fais pas l’erreur de me sous-estimer Alice. Je n’ai pas de démon derrière lequel me cacher, mais je ne suis pas innocent de meurtre. »
Lâcha-t-il simplement avant d’hocher la tête pour commencer à répondre à sa question. « Oui, tu ne serais pas partie comme une voleuse, tu aurais pu voir les deux tasses prêtes. »

Dire qu’il répondait aussi naturellement à sa question, sortie de nulle part et en plein milieu d’une conversation sur un sujet précis... Il avait déjà saisit que cette enfant n’était pas normale, sur l’échelle de la normalité humaine, notamment avec cette absence de sentiment qui émanait d’elle et de sa façon de parler. Mais plus elle parlait et moins ça le choquait et il se faisait à ce style. Peut-être qu’elle était tout simplement comme ça : franche sans même s’en rendre compte ? Elle disait ce qu’elle pensait sans chercher des fioritures pour embellir ses phrases ? Si c’était réellement le cas, ce serait sans doute la première personne qu’il pourrait trouver vraiment reposante et intéressante. Il restait cependant à savoir si elle était vide d’émotion ou si elle les cachait. Parce que cela faisait une petite différence. Damien n’aimerait pas spécialement l’avoir entendue déblatérer des « je vous aime » à toutes les réponses aux questions qu’il lui avait posé, si au final, elle ne faisait que répéter ce qu’elle avait vu ci ou là. Alors qu’il réfléchissait sur la suite de leur relation, qui venait à peine de débuter à vrai dire, le juge s’aperçu des mouvements de doigts d’Alice et entendit ses propos. Lui prouver ? En se donnant à lui, comme elle l’aurait fait avec le premier venu ? Elle pensait qu’il était du genre à assimiler sexe et amour ? Pauvre petite. De plus, il n’était pas du genre à mettre dans son lit des gamines à peine majeur. Le darkness lui attrapa alors le poignet droit pour qu’elle n’ouvre pas plus sa robe.

« C’est inutile de faire ça. Si ça marche avec les autres hommes que tu as rencontré, sache que ce n’est pas le cas avec moi. Je peux avoir le corps d'une femme quand je le souhaite et ce n'est pas ce que j'attends de toi. » Il la lâcha ensuite, attendant qu’elle se rhabille pour poursuivre. « Sais-tu ce que l’amour signifie ou bien tu emploies ce terme comme tu l’as entendu ? »

Sans vraiment attendre de réponse, il tourna les talons et lui fit un signe de le suivre pour qu’ils puissent retourner dans son salon et boire leur café. Damien s’arrêta quelques secondes du côté de la cuisine pour prendre leur tasse et donner celle d’Alice à l’intéressée, avant de s’asseoir sur le canapé en lâchant un :

« Bois pendant que c’est encore chaud. ».

Il était assez intéressé par la réponse qu’elle pourrait lui fournir. Quelque chose qu’elle aurait entendu ? Une formule déjà préparée, qu’elle utilisait à chaque fois ? Alors qu’il écoutait ce qu’elle avait à dire, Damien se fit de nouveau la réflexion que ses vêtements n’étaient pas nécessairement de première main. Et pour un peu, il penserait même qu’ils avaient pu traverser les années avec elle.

« On ira t’acheter d’autres robes. Celle-ci à fait son temps. »
Lâcha-t-il alors qu’il se faisait simplement la réflexion.

Bon au moins, elle était fixée sur ce qu’il pensait de sa tenue, même s’il aurait pu attendre la fin du précédent sujet pour lui en faire part.

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:16

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Enfin un sourire. L’étirement caractéristique des lèvres pour simuler amusement ou joie au choix, paraissait être un fait si rare chez la personne de son congénère, que la petite darkness ne cessa de fixer la bouche de son interlocuteur, même après que ce dernier eut fini de s’adresser à elle. Si le juge avait largement eu le temps de la classer dans la catégorie des attardés mentaux, voilà qui venait confirmer son jugement entièrement basé sur la première impression qu’elle lui avait renvoyée. Pourtant, Alice ne se préoccupait pas de ce qu’il pouvait penser d’elle. Ou plutôt, elle l’avait temporairement mis de côté pour s’abandonner dans la contemplation de ce sourire, en apparence anodin. Vraiment, elle trouvait plus beau quand il ne prenait pas cet air sérieux et ennuyé ! Il faut dire que la jeune fille n’avait pas pris en compte le fait que d’être dérangé au milieu de la nuit ne plaisait pas à tout le monde, loin de là. Nombreuses étaient ses victimes qui n’avaient eu le loisir de se plaindre de ses visites nocturnes mais la situation actuelle était quelque peu différente. Cependant, Alice dut finalement s’arracher à sa contemplation, sous un geste de la main de son interlocuteur dans son champ de vision. Si les intentions de ce dernier avaient été de la tirer de ses pensées, c’était chose faite. Alors la petite darkness reporta ses yeux bleus sans émotions sur ceux de son congénère. Sans doute n’aimait-il pas qu’on le fixe ainsi ? Ou alors, il détestait avoir l’impression de parler dans le vide. La jeune fille mit plusieurs secondes à réaliser que la main du juge s’était en réalité, saisit de l’un de ses poignets, arrêtant net le geste qu’elle entreprenait depuis plusieurs minutes, comme un automate.

« Dites moi ce que vous attendez de moi Monsieur Corbyn car je ne suis ni un voleuse, ni une prosti-tuée. »

L’espace d’une fraction de secondes, sa langue avait buté sur le dernier mot. Non pas parce qu’elle éprouvait de la honte ou même de la gêne à qualifier ainsi une certaine activité dont le bien-fondé était régulièrement remis en cause et ce, pour différents motifs, mais plutôt parce qu’elle maîtrisait mal le mot en question. Au fil des années, elle avait eu l’occasion d’apprendre en quoi consistait la chose mais Alice connaissait davantage les termes moins élogieux pour désigner ce type de personnes. Si bien que si honte il y eut à cet instant, ce fut uniquement pour ne pas s’être correctement exprimé, sans fauter. La petite darkness entreprit d’ouvrir la bouche pour tenter une première réponse mais se ravisa en voyant que son interlocuteur tournait déjà les talons, visiblement peu impatient d’entendre ce qu’elle avait à répondre à ce sujet. Nullement froissée de se faire ainsi ignorée, la jeune fille le suivit docilement, bien qu’à regret de devoir laisser le fauteuil chéri derrière elle. Elle se promit néanmoins de remettre les pieds dans cette pièce, ignorant tout de l’irritation que cet acte suscitait chez son congénère. Une fois de plus, le juge la prit de vitesse, tout d’abord en lui tendant l’une des tasses avant de l’exhorter à la boire pendant que c’était encore chaud selon l’intéressé. A en juger par la vapeur qui émanait de la tasse en question, il n’y avait pas à s’inquiéter de ce côté-là. Alice prit le temps d’humer tranquillement l’odeur qui s’échappait du récipient ainsi placé entre ses mains, tel un petit animal s’assurant que sa nourriture n’était pas empoisonnée. De quoi rendre la situation comique puisqu’elle porta rapidement la tasse à ses lèvres pour boire une longue gorgée de l’amer breuvage dont il était question. Une chance pour elle, le café avait eu le temps de refroidir un peu pendant qu’ils conversaient dans le bureau de son hôte, si bien que la petite darkness n’eut pas à vivre la malheureuse expérience de se brûler la langue au passage.

« Ce n’est pas bon. » fut son unique commentaire à propos du café.

Commentaire qui n’avait pas son intérêt au cœur de la conversation, aussi saisit-elle l’instant pour répondre à la question précédent de son interlocuteur, laquelle l’avait davantage secouée qu’elle ne voulait – ou pouvait – l’admettre.

« Je ne sais pas ce que c’est l’amour. Je l’ai vu et entendu à la télévision. C’est ce que disent les femmes lorsqu’elles veulent être avec un homme. Et je veux être avec vous. »

Toute indéchiffrable qu’elle pouvait paraître, Alice n’en demeurait pas moins naïve, cruellement naïve. Même après avoir passé des années, des siècles à observer les relations hommes-femmes, son esprit brumeux n’avait pas su mettre le doigt sur ce qui se cachait réellement derrière de telles paroles : le désir. Sauf que la conversation prit un tour des plus inattendus et elle cligna des yeux, avant de les baisser en direction de sa robe, inspectant vaguement celle-ci. Sans doute aurait-elle froncé les sourcils si elle avait été capable d’user de ses expressions comme tout être humain normalement constitué.

« Pourtant j’aime bien cette robe, elle est confortable. »

Et elle attirait les pervers aussi. Mais ça, seule un substitut de conscience pouvait encore l’affirmer, perdu dans le néant de l’esprit de la jeune fille.

Message par Invité Lun 1 Fév - 12:17

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Ni une voleuse, ni une prostituée ? Autant il n’avait pas de matière à lui donner tord pour le premier qualificatif, autant le second, pour se déshabiller aussi facilement, cela le laisser quelque peu dubitatif. Mais soit, Damien n’allait pas s’étendre sur le sujet, il n’avait pas de preuve pour corroborer son hypothèse et il n’avait pas envie de prendre son temps dans un débat probablement perdu d’avance. Quant à savoir ce qu’il attendait d’elle. Ce n’était pas simple ? Le darkness fixa la jeune fille dans les yeux et passa un doigt sur son menton, dans un geste doux et attentionné. Surement le premier à son encontre depuis leur rencontre.

« J’attends de toi que tu restes à mes côtés. Comme tu sembles l’affirmer. »
Murmura-t-il avant de la lâcher et de tourner les talons.

C’était aussi simple que cela. S’il prenait pour argent comptant ce qu’elle lui disait, avec son intention de rester pour toujours auprès de lui, alors Damien était curieux de voir si cela allait être vraiment le cas. Cela pourrait être tout aussi intéressant que lassant, que d’avoir quelqu’un qui partagerait son quotidien. Et plus particulièrement, son appartement. Il espérait déjà qu’elle ne soit pas comme toutes ces femmes, qui passaient des heures dans la salle de bain ou encore qui faisait trop attention à leur ligne pour ne pas apprécier un bon repas. Si Alice faisait partie de ce genre de femme, leur relation pourrait prendre un tournant assez rapide et radical. A moins qu’elle ne trouve quelque chose pour compenser ces défauts.

Le darkness prit son temps pour savourer son café. Il fumait encore mais n’était pas trop brulant, de sorte qu’il pouvait facilement en boire de longue gorgée sans se bruler la langue ou la gorge. Il ne lâchait pas sa congénère des yeux, l’observant sans se cacher. A la regarder faire, il ne pu s’empêcher de la comparer à une gamine perdue et qui malgré les épreuves de la vie, avait encore pas mal de choses à apprendre sur les fondements même de cette dernière. Il ne savait pas quel âge réellement elle avait, être un être des Ténèbres octroyait certains avantages, mais il supposait ne pas se tromper sur cette analyse. Pour avoir déjà vu passer des gamins dans sa salle d’audience, il savait de quoi il parlait. La prise de parole d’Alice, concernant son affection à la boisson chaude, le fit de nouveau sourire. Elle ne laissait pas d’émotion passé mais il venait d’apprendre une chose qu’elle n’aimait pas. Damien hocha simplement la tête, en notant cette information dans un coin de cette dernière. Peut-être lui ferait-il goûter du thé la prochaine fois. Ou du chocolat chaud. Ce serait à voir selon l’ignorance que son invitée ferait preuve dans ce domaine.

La réponse qui suivit, à une question qui l’intéressait assez, ne le surprit pas plus que cela. Même si elle l’intrigua. Damien n’arrivait pas à classer son interlocutrice dans une case. Il ne pensait pas qu’elle était stupide, elle n’en donnait pas l’air. Sociopathe ? Elle n’aurait aucune émotion et ne comprendrait pas celle des autres ? C’était possible. Ou alors, il s’agissait d’autre chose et le darkness ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Cette gamine était un mystère à elle seule et le juge était partant pour essayer de la décrypter. Cela pourrait lui faire passer le temps et rendre la vie moins monotone. Il ne répondit pas immédiatement à cette réponse, enchainant sur autre chose, de plus futile, pour que ce soit fait.

« Mais je suppose que c’est la seule que tu possèdes ? »
Il attendit la réponse de son interlocutrice pour enchainer. « Dans ce cas, quelques unes de plus ne te feront pas de mal. Si tu souhaites garder celle-ci, soit, je ne t’obligerais pas à la jeter. Mais agrandir ta garde robe pendant que tu es avec moi est non négociable. Et je connais un couturier qui sait parfaitement s’y faire. Tu verras. »

Sujet clos pour sa part. Qu’elle veuille garder cette robe qui semblait avoir fait son temps, pour une raison ou une autre, était son choix. Mais le juge avait la sale manie de faire attention à son apparence et par extension à l’apparence des autres. Chacun avait le droit à son propre style. Tout ce qu’il voulait, c’était de l’ordre. Et n’avoir qu’une seule robe pour tout vêtement, cela ne lui convenait pas. Ils pourraient également voir pour quelques sous-vêtements, le moment venu.

Damien déposa sa tasse sur la petite table basse, après l’avoir terminé, sans se préoccuper de savoir si elle avait finit la sienne par politesse ou si elle l’avait tout simplement abandonné. Dans les deux cas, cela n’avait aucune importance.

« J’accepte le fait de t’entendre dire que tu veux être avec moi, même si tes intentions sont encore plus vagues maintenant. Mais n’utilise pas ce terme simplement parce que les autres le font. C’est ridicule. » S
on avis était tranché sur la question. « Si tu ne fais que copier les autres, alors tu ne m’intéresses pas. » Le juge ne se souciait pas de savoir s’il la blessait ou non, les choses devaient être claires entre eux et il supposait qu’Alice était capable de les entendre. « Je n’ai pas envie de partir sur une explication de l’amour, ce sera long et je ne suis pas certain que tu saisisses l’essentiel. »

D’un point de vue extérieur, on pourrait croire qu’il venait de la traiter de débile, mais ce n’était pas de cela que parlait le darkness. Mais bien de cette capacité à ne pas montrer ses émotions et donc peut-être à ne pas en posséder. Si tel était le cas, alors il pourrait essayer de lui expliquer autant de fois qu’il le voudrait, ils ne pourraient pas se comprendre. Damien se leva alors, tendant la main en direction d’Alice pour qu’elle y dépose l’une des siennes. Elle était fine et douce, presque trop petite pour la sienne. Elle paraissait presque faible. Bien des hommes avaient dû tomber dans son piège...

« Sache simplement que l’amour suscite une envie de toucher l’être aimé. Une envie d’être près d’elle et de ne pas la quitter, sans arrière pensée et mauvaise intention... Dans la plus part des cas. » Ajouta-t-elle vaguement concerné. « Comprends-tu cela ? Quelle sensation ressens-tu alors que nos mains se touchent ? »

C’était une conversation assez sérieuse, debout au milieu de son salon, l’un dépassant l’autre de plus d’une vingtaine de centimètres.

« Qu’est-ce que ça changerait à ta vie, si je te disais de ne pas rester ici ? »
Finit-il par demander, le plus simplement du monde.

Il n’avait aucune attente face à cette question. Il voulait simplement essayer de lui faire entre voir ce dont il parlait.


Message par Invité Lun 1 Fév - 12:18

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A vrai dire, Alice ne s’attendait pas vraiment à ce que son interlocuteur lui réponde. Pour l’avoir autorisée à entrer chez lui, mieux encore, à lui faire la conversation autour d’une tasse de café presque tiède alors que la plupart des individus auraient souhaité se réfugier dans leur lit, la petite darkness ne pouvait espérer plus. Du moins, c’était ce qu’elle croyait jusqu’à ce que la requête de Damien soit énoncée à voix haute. Rester à ses côtés. Il ne le savait pas mais cette annonce l’emplissait de joie. Même si le terme était un peu excessif compte tenu du peu d’émotions qui transpiraient sur son visage impassible. En son for intérieur, la jeune fille savait qu’elle remplirait sa mission. Il ne pouvait en être autrement. C’était une requête de son congénère après tout ! Le débat lancé autour de sa tenue actuelle dissipa un peu le caractère solennel de leur conversation, laquelle avait démarré dans le bureau du juge. Alice se contenta d’un hochement de la tête et cela eut l’air de satisfaire son interlocuteur, puisque ce dernier enchaîna aussitôt. La petite darkness l’écouta vaguement, serrant toujours sa tasse entre ses mains, comme pour retenir le peu de chaleur qui filtrait à travers le récipient. Pour être toute à fait franche, elle ne comprit pas du tout de l’explication de Damien. A quoi bon s’encombrer d’autres vêtements quand on en possédait un ? Et qu’est-ce qu’un couturier venait faire là-dedans ? Ça se mangeait ? Seulement, elle songeait que ses interrogations n’auraient fait qu’ennuyer davantage son interlocuteur alors elle baissa les yeux en directement de sa tasse, restée à moitié pleine. Du moment qu’il l’autorisait à garder cette robe-ci tout en demeurant près de lui, le reste lui importait peu.

La suite la perturba plus qu’elle n’aurait pu le comprendre. D’abord, la jeune fille encaissa les reproches – si toutefois s’en étaient ? – impassible, comme à son habitude. Si Damien ne voulait pas qu’elle emploie ce mot, alors elle ne le ferait pas. Son esprit pouvait encore justifier cette situation. Mais lorsque cette même bouche tenta d’apporter une partie de l’explication du phénomène de l’amour, Alice perdit pied. Son esprit était confus. Tout ce que le juge venait d’énumérer, elle le ressentait en sa présence. N’avait-elle pas été suffisamment claire dès le début ? Son regard bleu roi se posa sur leurs mains, ainsi jointes. Dire qu’il lui fallait désormais essayer de mettre des mots sur ce qu’elle éprouvait, alors même qu’elle n’était pas réputée pour ressentir énormément de choses comme le faisait le commun des mortels… Lentement, elle déplaça sa main, plus petite, sur la paume ouverte de son interlocuteur. Elle était plus douce que celles d’autres hommes. Alice n’aurait su pourquoi et surtout, comme l’expliquer. C’était ainsi et elle l’aimait comme cela. Une fois, elle avait entendu une vieille femme prétendre pouvoir lire l’avenir dans les lignes de la main. Elle vendait son don à qui voulait bien l’entendre, jusqu’à ce qu’elle fasse part d’un sinistre destin à un jeune noble, qui, vexé, ternit sa réputation en faisant d’elle une sorcière. La pauvre fut pendue haut et court par des villageois déchaînés.

« Cela ne changerait rien pour moi si vous me demandiez de partir. » répondit-elle alors.

Et dans le fond, c’était cruellement le cas. La petite darkness n’avait pas les moyens physiques et mentaux de protester contre les décisions de Damien. Si ce dernier décidait en fin de comptes de la mettre à la porte, elle ne pourrait pas se défendre contre ça. Elle reprendrait alors son errance en solitaire, à la différence que, elle regretterait l’absence de son congénère. Le démon avait beau ne pas l’apprécier, Alice ne pouvait ignorer combien la proximité et le contact du juge étaient agréables. Cela n’avait aucune connotation avec le plaisir ou même le désir sexuel. Plutôt une sorte de reconnaissance mutuelle de leur race et l’apaisement provisoire pour deux êtres dont la nature même les contraignait d’être voués au vice sous toutes ces formes. Peut-être bien que l’homme prit la parole à ce moment-là, pour lui reprocher de mentir, à nouveau. La jeune fille n’en sut rien, pour la simple et bonne raison qu’elle combla la distance qui les séparait pour prendre une seconde fois Damien dans ses bras frêles. Oui, cela ne changerait strictement rien à son quotidien d’âme en peine mais elle voulait être près de lui. Et ce geste, à la limite du désespoir de se savoir incomprise par son congénère, prouvait son attachement pour le moins surprenant. Après quelques minutes passées à serrer le juge entre ses bras, ignorant les éventuelles tentatives de ce dernier pour la faire lâcher prise, Alice releva la tête vers lui.

« Apprenez-moi comment faire l’amour Monsieur Corbyn. » demanda-t-elle le plus naturellement du monde.

Encore une expression qu’elle avait parfois entendue, soit lors de séries diffusées à la TV, soit de la bouche même de personnes en chair et en os, sans réellement savoir ce que chacun de ces mots impliquait dans la pratique même. En dépit de son espoir silencieux, la suite ne se passa pas exactement comme elle l’aurait voulu. Si son interlocuteur botta en touche, il le fit magnifiquement bien. En effet, après un bref échange venant clore la conversation, Alice se retrouva devant la porte de la chambre de son hôte, tandis que ce dernier s’affairait à l’intérieur. Qui sait ? Peut-être renoncerait-il à l’idée de la faire dormir sur le canapé, comme toute première nuit à deux l’impose ? Profitant du fait que Damien ne la regardait pas, la petite darkness se déshabilla, pour de bon cette fois, laissant le tissu sombre glisser sur sa peau avant de se répandre par terre en un petit monticule de tissu. Prenant soin de ne pas se prendre les pieds dedans et de s’étaler bêtement sur le parquet, la jeune fille fit un pas, puis deux dans la pièce tandis que son regard se posait machinalement sur le grand lit. Avant que le propriétaire manifeste des lieux n’ait le temps d’ouvrir la bouche, elle se glissa dans les draps.

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