Avventura
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Message par Invité Lun 1 Fév - 11:54

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Aucune lumière n’émanait de la fête foraine cette nuit-là. Comme mus par un accord tacite, les forains avaient contraints leurs manèges de bois au sommeil, ce qui donnait au tout, une sinistre allure d’abandon. La nuit battait son plein, approchant puis dépassant minuit sans un regard en arrière. En pleine semaine, rares étaient ceux qui foulaient encore le sol, affrontant l’air frais nocturne, bien à l’abri sous leurs vestes. Quelques ombres furtives et mouvantes se faisaient apercevoir ci-et-là. Mieux valait ignorer leurs desseins. C’était en tout cas ce que faisait la jeune fille, éternelle rêveuse. Délestée de la charge habituelle que le vieux forain lui avait confiée, Alice se trouvait à présent désœuvrée. Enfin, le terme n’était pas vraiment exact. Elle ne se lassait pas de parcourir la ville en long, en large et en travers. Avec ou sans chaussures d’ailleurs. Cela lui était égal. Elle n’avait pas d’opinion là-dessus, comme tout le reste en fait. N’étant pas tellement fatiguée de ses journées, la petite darkness se retrouvait une fois de plus en train de patrouiller en ville, fuyant le sommeil. Elle n’avait pas conscience des dangers de l’Avventura une fois la nuit tombée. Ses pas la conduisirent jusqu’au parc, lui aussi plongé dans l’obscurité la plus totale, à l’exception des quelques endroits pourvus de lampadaires éclairant d’une lueur blafarde les sentiers sous leur coupe. Ce n’était certainement pas la nostalgie qui la motivait à se rendre à cet endroit précis. Peut-être que ça aurait dû l’être, après tout, elle appréciait de travailler à la fête foraine. Même si ça ne se voyait pas sur son visage. Enfin, difficile de savoir ce qui lui plaisait ou non de toute façon…

« Hé ma mignonne, regarde un peu par ici ! »

L’exclamation bourrue sous couvert d’ordre indirect suivit aussitôt le sifflement appréciateur qui rompit le silence, traversant celui-ci de part en part. Docilement, Alice tourna la tête en direction du trio d’hommes mal habillés qui la reluquaient sans vergogne. En même temps, une mineure vêtue telle un gothique pour des individus qui avaient tendance à tout confondre faute de connaître chaque style vestimentaire, ça ne passait pas inaperçue ! Et rien de tel pour amuser un peu quelques SDFs un peu trop ivres, pensant certainement pouvoir passer du bon temps avec elle. Au sens figuré, comme au sens propre. La petite darkness ne fut pas longue à être encerclée par les trois hommes. Malgré tout, elle ne bronchait toujours pas. Y compris lorsque l’un d’entre eux passa maladroitement son bras autour de la taille de la jeune fille. Enhardi par son exploit, il se risqua même à remonter sa main droite, pressant le sein gauche de sa cible. Passablement déçu du peu de poitrine de l’intéressée, l’homme jeta un regard ne laissant aucun doute sur ses intentions à ses complices.

« Pas d’pot, c’est une vraie planche à pain. Mais j’sens qu’on va pouvoir tirer un coup les mecs ! »

Tandis qu’il parlait, Alice sentit son souffle chaud sur sa nuque. Elle pouvait sentir le désir sexuel malsain qui gagnait rapidement tout l’être de l’inconnu, en même temps que la respiration de ce dernier se faisait plus saccadée.

« Laisse-moi jouer avec eux. »

La volonté de la petite darkness s’effaça devant l’ordre silencieux du démon. Il savait que la partie était déjà gagnée pour lui. Et un trio si proche, avec personne à proximité, ce serait dommage de les laisser s’amuser sans lui… Raph poussa un beuglement de surprise lorsque le liquide noirâtre glissa sur sa main baladeuse. Dans une succession de mouvements désordonnés, il se recula de la jeune fille, fixant cette dernière, d’abord avec dégoût, puis avec une terreur sans nom à mesure que la manière noire se mouvait autour de l’inconnue, l’enveloppant entièrement. Ses compères suivirent le mouvement de recul, surtout quand à l’endroit exact où se trouvait Alice quelques minutes plus tôt… Plus rien ne subsistait ! Volatilisée la gamine gothique ! Ce qu’ils ignoraient, c’était le fait que le démon avait déjà bondi, dès l’instant où il s’était senti pleinement en possession de ses moyens. Son corps, sa partie de chasse. Les esprits troublés par l’alcool ne le virent pas agir, encore moins lorsqu’il retomba derrière le pauvre Raph. L’homme se vit soulever de tête, les deux bras pris en étau dans la poigne de fer de la créature, laquelle tirait de plus en plus. Aux plaintes, se succédèrent les cris de douleur, tirant ses compères de leurs mortelles léthargies. Aucun d’entre eux ne vit la résistance des os et muscles de Raph céder face à la traction que le démon exerçait sur eux, ni comment l’homme se fit brutalement broyé la tête au passage, évitant ainsi à son corps de retomber mollement sur le sol.

« C’est ça ! Courez ! Fuyez ! Hurlez ! Suppliez ! »

Sitôt qu’il eut recraché la dépouille de sa première victime, la créature encouragea les fuyards. Elle sentit les décharges électriques de l’adrénaline parcourir successivement sa colonne vertébrale tordue. Elle voulait bien leur laisser quelques secondes d’avance, pas plus. Le temps pour elle de se passer la langue sur ses babines. Puis elle se lança à leur poursuite. Les malheureux n’avaient aucune chance. Même aveugle, le démon percevait les battements affolés de leurs cœurs, le bruit de leur course, leurs hurlements désespérés en écho à ceux de Raph. Pensaient-ils que quelqu’un leur viendrait en aide ? Dans ce trou à rats ?

« Pas de police en vue mes mignons ! »

En un bond, elle rattrapa l’un des deux hommes, le fauchant net dans sa course alors qu’elle arrachait la totalité de son flanc gauche dans une détente de bras griffue, emportant la jambe du malheureux au passage. Elle ne s’attarda pas sur son sort, prenant tout de même soin d’écraser la gorge de l’homme qui s’était retourné dans un vain espoir de protéger ce qui restait de sa personne. Dire qu’il aurait pu tranquillement mourir d’une hémorragie, voilà qu’elle lui pulvérisait la trachée d’une pression du pied, faisant presque jaillir les yeux de sa victime sous la force qu’elle mit dans sa manœuvre. Malheureusement pour elle, sa dernière cible avait profité de la mise à mort des deux autres pour prendre de l’avance. Il espérait encore lui échapper ? Le démon reprit sa traque, ne mettant pas plus de quelques minutes à dénicher le malheureux qui avait tenté de se cacher dans un buisson.

« Game over ~ » susurra-t-elle, impitoyable.

L’homme s’éteignit dans un dernier hurlement de terreur, avant que la gueule béant ne se referme sur sa gorge, broyant celle-ci et étouffant son cri de détresse dans un immonde gargouillis. Le démon s’autorisa une petite pause victorieuse, dévorant sa proie, toujours vivante mais plus pour longtemps, avant de s’immobiliser, les membres soudain raides. Elle releva la tête, la gueule pleine de sang et de fines branches arrachées lors de l’ultime assaut. Malgré sa ressemblance avec une parfaite statue, la créature étudiait les alentours. Elle avait entendu quelque chose. Une patrouille aurait fait plus de bruit que ça. Alors qu’est-ce que c’était ? Un nouveau craquement lui fit tourner la tête dans la direction d’où provenait le son. Un faible grondement lui échappa, certainement imperceptible pour la chose à l’origine du craquement, étant donné la distance qui les séparait. Le démon se basait sur son ouïe, très développée en raison de sa cécité. Le vent lui apporta alors une odeur étrange. Familière et en même temps désagréable. Mais attirante malgré tout. Une odeur perturbante en réalité. Parce qu’elle n’avait pas le souvenir d’en avoir perçue une similaire depuis qu’elle avait mis les pieds dans la ville. La créature se désintéressa complètement de sa proie et se dirigea lentement vers l’origine de cette nouvelle odeur. A plusieurs reprises, elle hésita légèrement sur la direction à prendre. L’odeur du sang et plus lointaine, celle de la peur éprouvée par les trois hommes, venaient titiller ses narines, comme pour la détourner de sa voie. Ce qui lui donna encore plus envie de planter ses crocs dans l’origine de cette odeur. Bientôt, elle perçut celle de l’écorce, âpre, rugueuse, comme au toucher. Un arbre ? Sa nouvelle cible tentait de se cacher derrière un arbre ? Le démon émit un grognement approbateur et amusé. Il regrettait de ne pas pouvoir contempler le visage terrorisé de ce qui tentait de se soustraire à son petit jeu morbide. Comment devrait-il procéder ? Arracher l’arbre d’un coup de pattes ? Ou jouer encore un peu ? La créature colla son front contre l’écorce du paisible végétal, renâclant et soufflant contre l’arbre. Elle voulait sentir la peur. Avant qu’elle ne se lasse et passe à l’attaque. Malheureusement, le vent tourna à cet instant, dissipant instantanément l’odeur si intrigante. Le démon se figea de nouveau, avant de décoller son front avec un grognement de frustration. Elle s’en retourna d’où elle venait, sans un regard en arrière. Mais au lieu de s’arrêter au niveau du buisson dans lequel dormait son dernier repas à base de viande froide, la créature dépassa sobrement celui-ci, pour disparaître de l’autre côté de la colline qui surplombait le sentier en contrebas. Elle n’avait pas dit son dernier mot concernant l’origine de l’odeur. A peine fut-elle hors de vue, qu’elle s’empressa de filer, ventre à terre, pour revenir sur ses pas, en prenant soin de contourner le plus largement possible la zone, afin de ne pas être vue. Et pour être sûre de ne prendre aucun risque, elle se fondit dans les ombres. Il lui fallait absolument trouver un endroit où le vent ne la gênerait pas ! Le démon frissonna de plaisir lorsque l’odeur lui parvint de nouveau. Silencieux comme la mort, il se rapprocha de sa source, laquelle avait de nouveau bougé semble-t-il. Peut-être allait-elle contempler les dépouilles de ses victimes, dans l’espoir de comprendre ce qu’elle était ? Plus tard les questions. La créature se glissa furtivement dans le dos du procureur avant de se dresser sur ses pattes arrière. Elle le surplombait largement à présent et se savoir si près de goûter à autre chose que des humains imbibés d’alcool et puants, la fit saliver. Sans même s’en rendre compte, le démon venait de réapparaître, laissant couler un épais filet de bave, lequel alla s’échouer droit sur l’épaule de sa nouvelle cible. Oups.

Message par Invité Lun 1 Fév - 11:55

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Avec toutes ces affaires, ces dossiers et ces procès concernant les rebelles, le juge d’application des peines n’avait pas eu une minute à lui depuis plusieurs jours. Evidement, les autorités désiraient mettre tout en œuvre pour juger et condamner au plus vite les criminels avérés pour passer à autre chose. L’attaque avait été une victoire pour le Cercle mais une victoire amère. Même le communiqué qui était passé dans la presse avait fait des émois dans les esprits des citoyens qui étaient bien loin de tous les combats qui avaient fait rage. Lui-même n’y avait pas prit part, n’étant pas sur place d’une part. Et ensuite parce que ce n’était pas son rôle que de servir de chair à canon et encore moins en tant que soldat. Il y avait bien assez de cela, normalement, dans les rangs de ce qu’on avait longtemps appelé Rebelles. Et puis, il avait une réputation à protéger. Qui d’autre dans la ville pouvait prétendre pouvoir libérer des accusés par seule décision arbitraire ? Il pouvait très bien y avoir des recours d’engager par la suite, concernant son jugement mais au final, c’était lui qui avait le dernier mot. Comment se permettre de perdre un élément clé ? S’il avait conscience de sa valeur ? Bien évidement. Qui plus est, il n’avait pas intégrer le groupe d’opposant pour des idéaux qu’il voulait voir réaliser mais simplement pour participer à sa manière tout en observant l’avancée de l’organisation et surtout, pour voir jusqu’où elle allait pouvoir aller. Au final, cela l’avait réellement déçu en apprenant que le chef plus ou moins avéré avait été arrêté, une seconde fois. Il avait presque cru que ce lightness allait parvenir à faire des choses qui seraient alléchantes mais non. Il s’était bêtement fait arrêté et d’après la rumeur, il n’était plus rien. Pathétique. Tout comme les autres rebelles qu’il voyait défiler devant ses yeux chaque jour. Mais une chose l’intéressait néanmoins depuis cet incident, c’était bien entendu l’état mental de cette darkness. L’information avait finie par se répandre comme une trainée de poudre et il était aisé de vérifier : elle était la sœur de cet être qui l’avait déçu. Il n’avait pas encore eu le temps de la rencontrer mais c’était dans ses intentions. Pour l’avoir déjà croisé très rapidement, ou même avoir entendu parler d’elle -une darkness dans la police, cela était aussi peu courant qu’à la place de juge- il n’avait jamais eu l’envie de venir vers elle. Mais aujourd’hui, cela était différent. S’il y avait une possibilité de la corrompre mentalement parlant, alors il ne devait pas laisser passer cette opportunité. Cela ne serait sans doute pas facile, surtout d’après ce qu’il savait d’elle par les rumeurs, mais Damien avait envie de tenter l’expérience. Cela faisait des années, voir des siècles qu’il n’avait pas ressenti un réel entrain pour quelque chose. Et si par mégarde son plan venait à échouer, alors il n’aurait qu’à quitter la ville sans laisser de trace, comme il le faisait déjà depuis des siècles.

C’est dans cette optique que le darkness quitta le tribunal de la ville. Levant le regard vers le ciel, il soupira en apercevant les étoiles au dessus de sa tête. Et même s’il avait senti les dernières lueurs du soleil s’éteindre alors qu’il était encore en train de délibérer sur le sort de ce prévenu, le constater par lui-même était déplaisant. Non pas qu’il appréciait grandement la lumière du jour, c’était surtout le fait de se rendre compte qu’il avait passé plus de quinze heures enfermé dans un même endroit qui le rendait mécontent. Damien se massa l’arrêt de son nez, comme pour tenter de chasser certaines mauvaises ondes qui pouvaient venir vers lui, c’était ironique pour un être des Ténèbres. Mais ce n’était pas encore assez, l’homme porta son regard sur sa montre. Minuit trente-huit. Cette fois, un long soupir franchit ses lèvres, sans aucune retenue. Pour ceux qui le côtoyait, ce geste pourtant anodin démontrait combien son état mental n’était pas aussi serein qu’à l’ordinaire. Mais il ne s’en préoccupa nullement, puisque personne n’était dans les parages pour s’en faire la réflexion.

Après avoir hésité pendant quelques instants, il décida de prendre la direction d’un petit café où ce breuvage noir lui était très appréciable. Ouvert tous les jours et à toutes heures, il savait qu’il allait pouvoir avoir le loisir de gouter à ce café. Ensuite, peut-être irait-il trouver une femme pour passer le reste de la nuit. Sauf s’il rentrait directement chez lui pour se reposer ou lire. Quoi qu’il en soit, une fois arrivé sur place, il commanda un large gobelet de caféine avant de reprendre sa route. Il aurait pu bien entendu prendre les transports en commun, puisque sa secrétaire avait été son taxi ce matin, mais l’homme préféra marcher. Et bien vite, ses pas le menèrent du côté du Parc. L’air était frais mais l’atmosphère était tellement silencieuse qu’il ne pouvait tourner le dos à un tel calme. Buvant des gorgées de son breuvage en même temps qu’il marchait, s’arrêtant finalement sur un banc pour y prendre place, Damien ressenti après quelques minutes, des émotions qui l’appelaient. Ou plutôt, qui suintaient tellement dans les alentours qu’il aurait fallait être un darkness aveugle de tous sens pour les louper. Peur, désespoir et anéantissement se faisait sentir.

Piquant sa curiosité, le juge décida de délaisser sa place sur le banc pour aller à la rencontre de tout cela. Il voulait découvrir quelle était la créature qui parvenait à créer autant de douces émotions. Même si le fait de se rapprocher des cris qu’il pouvait entendre était un point négatif à la chose. Il y avait toujours des cris. Comme si extérioriser leur peur ou leur douleur, donnait une échappatoire à leurs maux. Les victimes étaient tellement similaires sur ce point. Même lui, avait fait partie de ces personnes et avait poussé quelques cris de douleur lorsque les flammes lui avaient lécher les pieds. A cette pensée, Damien secoua la tête et termina son café d’une traite.

Il se mit ensuite à jouer avec les arbres qui se trouvaient dans le Parc ainsi qu’avec les ombres pour pouvoir approcher suffisamment l’objet de sa curiosité passagère. Il ne reconnu pas ce qu’était la chose, la masse noire, à l’œil mais plutôt dans son être. C’était bien la première fois qu’il voyait un darkness avec cette apparence là. Et même sous forme démoniaque, cela restait étonnement surprenant. Restant silencieux, il observa la scène de la mise à mort des deux derniers humains, semblait-il. Appréciant grandement de pouvoir se nourrir des émotions qui venaient jusqu’à lui tellement elles étaient fortes. Damien allait surement pouvoir remercier son -d’après la voix- congénère pour se repas gratuit. Quand il vit alors la masse noire venir vers lui, le darkness haussa un sourcil. Il était pourtant resté aussi discret que possible. Ou alors, la vue de ce spectacle l’avait fait être plus imprudent ? Allez savoir ! Il ne bougea pas lorsque ce supposé darkness fut à quelques pas de lui, réellement intrigué de ne pas le voir avancer davantage et encore plus lorsqu’il s’en retourna. S’il était déçu ? Peut-être un peu dans le fond, mais il n’allait pas non plus rattraper cet être. Il ne lui apporterait sans doute rien, alors inutile de s’encombrer avec cela.

Cependant, Damien prit la peine de venir contempler le cadavre de la dernière victime et il émit ce qui pouvait ressembler à une grimace en voyant l’état du corps. Cette mort pourrait presque être imputée à un lycanthrope vu ce qui restait de la dépouille. Sans qu’il n’ait besoin de se retourner, il sentit que son congénère était de nouveau près de lui. Etre capable de se sentir entre eux, était réellement une chose pratique parfois. Le juge tourna légèrement la tête, du côté de son épaule droite en sentant quelque chose lui tomber dessus et il fronça les sourcils en découvrant le liquide visqueux qui s’y trouvait.

« Vous êtes aussi peu ragoutant de près que de loin. »
Lâcha-t-il avec sa neutralité et franchise habituelle, alors qu’il prenait un mouchoir en tissus pour s’essuyer.

Il devint ensuite ombre et se déplaça pour se retrouver à quelques pas de son interlocuteur improvisé. S’il était resté en vie toutes ces années -d’humains comme darkness- c’était surtout grâce à son tempérament prudent et cela n’allait pas changer maintenant. Confrère ou non, il ne resterait pas si proche d’un inconnu sans connaitre ses intentions, notamment après l’approche du concerné.

« Mais je devrais plutôt vous rappeler de faire profil bas, la police rôde toujours, si ce n’est plus, dans la ville depuis la chute de ces incompétents... »


Engager la discussion avec ce darkness ? Juste quelques minutes. Peut-être essayer d’apprendre son identité et ensuite il rentrerait. Il n’avait plus besoin de trouver une conquête d’un soir pour se nourrir, puisqu’on lui avait mâché le travail. Et si l’autre n’était pas du même avis ? Damien sentit une pointe de lassitude croitre en lui, face à lui et à la force qu’il semblait posséder, il ne ferait pas le poids, il le savait parfaitement.

Message par Invité Lun 1 Fév - 11:56

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Plutôt satisfaite de son entrée en scène pour le moins, liquide, la créature ne fut pas surprise du calme olympien avec lequel son interlocuteur l’accueillit. Pour s’être rendu sur les lieux d’où provenaient les hurlements de ses victimes passées, l’autre devait soit, savoir à quoi s’attendre et être prêt à agir en conséquences, soit il avait une araignée au plafond en s’aventurant volontairement en terrain ennemi. En revanche, le démon émit un grognement désapprobateur quand l’odeur disparut un bref instant, preuve étant que l’homme avait cette capacité de se soustraire à son odorat, ce qui n’était pas pour lui plaire. Alors qu’il percevait de nouveau la présence de son interlocuteur, la créature essayait de rassembler les informations qu’elle possédait au sujet de l’inconnu : d’abord cette odeur familière puis cette capacité étonnante. Il rêvait de passer sa langue sur la peau de cette personne, goûter à son épiderme pour déterminer sa race et peut-être en prélever un petit bout, pour le plaisir. La créature retroussa les babines en un sourire carnassier alors que les propos de son interlocuteur lui parvenaient de nouveau.

« La police ? Je ne la vois pas ici. Tu la vois toi asticot ? »

Malgré tout, il devait garder à l’esprit que les hurlements, couplés à l’odeur du sang qui pouvait avoir attiré des prédateurs, ou simplement des créatures à l’odorat aussi développé que le sien. Il était possible que certaines d’entre elles aient rejoint les rangs de la police et les patrouilles de nuit circulaient toujours en ville, qu’importe l’heure, le temps, le jour de la semaine ou encore la température extérieure, elles continuaient leurs rondes. Si son interlocuteur actuel cessait de l’intéresser, peut-être bien qu’il s’en irait vers un tour pour tomber sur l’une d’entre elles pour s’amuser un peu ! En attendant… Le démon se laissa retomber sur ses pattes, pour se mouvoir agilement en direction de sa cible. Pour le moment, il maintenait une distance raisonnable, quoique moins grande que celle instaurée par l’inconnu, entre eux, tout en tournant autour de ce dernier. Même sans voir, il ne perdait rien des moindres indices que l’homme lui communiquait, volontairement ou non d’ailleurs.

« Qu’est-ce que tu es ? Ton odeur m’est familière… »

Brusquement, le cercle se resserra autour du juge d’application des peines. Alors que la créature se trouvait dans son dos, si longue que le bout de sa queue était encore visible par le darkness tandis que sa gueule approchait du bras droit de l’homme, cette dernière se colla soudain contre sa cible. La gueule ensanglantée blottie dans le cou de sa proie, le démon laissa son souffle chaude courir sur l’épiderme de Damien, appréciant ce contact plus qu’il ne l’aurait cru au premier abord. Serait-il possible qu’ils soient de la même race ? Sinon comment expliquer cette attirance qui n’avait rien de physique ou sexuelle entre eux ? N’y tenant plus, la créature passa lentement sa langue poisseuse et collante de sang sur le côté gauche du visage du darkness. Cette fois, le doute n’était plus permis : ce type était le même genre de créature que lui. En un peu moins démonstratif sans aucun doute. Le démon ne chercha pas à le retenir contre lui lorsque Damien se dégagea. Personne n’appréciait une telle léchouille…

« Ne fais pas ta mijaurée darkness. Tu me devais bien ça, après avoir profité du spectacle. Tu ne sais pas te nourrir tout seul asticot ? Tu n’es qu’un ramasse merde. »

Braquant ses yeux aveugles sur la personne du juge d’application des peines, il attendait sa réaction, amusé. De là où il se trouvait, le démon entendait des voix qui se rapprochaient. Encore trop éloignées pour que son interlocuteur les entende avec son ouïe mais à la perspective des ennuis qui accouraient dans leur direction, la créature ne put réprimer un frisson d’excitation de descendre le long de sa colonne vertébrale.

Message par Invité Lun 1 Fév - 11:57

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Asticot. Voila bien un terme qui ne lui était pas souvent donné d’entendre pour le qualifier. Mais c’était presque amusé de se voir appeler ainsi par une créature qui n’avait pas l’air de posséder des yeux. Pour faire une remarque sur son physique encore aurait-il fallut qu’elle puisse le voir. A moins, qu’elle ne possédait un autre type de vision, qui n’était pas visible ? Dans tous les cas, Damien émit un faible soupir à cette réplique. La créature était bête ou elle le faisait exprès ? Avec le sang qui se trouvait dans les environs, avec les deux cadavres qu’ils avaient vu, couplés aux cris des victimes, il ne faisait presque aucun doute que les forces de police et/ou du Cercle allaient arriver sur place dans peu de temps. Et il devrait avoir quitté les lieux avant, cela allait de soi. Damien ne prit donc pas la peine de répondre à cette question. Il n’était pas du genre à gaspiller de la salive pour des individus qui n’en valait pas la peine. Si son interlocuteur improvisé n’était pas assez intelligent pour imaginer ce que pourrait engendrer ses actes, ce n’était surement pas au darkness de les lui enseigner. Il n’avait pas pour vocation de faire dans la charité. Il prit plutôt à partie ce laps de temps pour détailler la bête qui lui faisait face. A vue de nez, elle devait faire dans les deux mètres cinquante plus ou moins alors qu’elle était sur ses pattes, quant à sa queue, elle était quasiment toute aussi longue. Pourrait-elle s’en servir comme arme ? En plus de ses griffes ? Cette optique n’était pas plus plaire au juge. Cela faisait trop d’opportunités d’attaques à son goût et il ne pourrait sans doute pas toutes les surveiller en même temps, sauf bien sûr, si elle restait bien sagement assise devant elle, tel un chien. Cette hypothèse, qui aurait pu être plaisante, n’allait pas vraiment à la créature. Bien trop reptilienne pour être confondue avec un canidé. Et plus il la regardait et moins il parvenait à savoir ce qu’elle était. Aucune race de reptile à sa connaissance ne ressemblait à ça. Ce pourrait-il que cela soit un vestige du temps des dinosaures ? Après tout, il s’agissait d’un darkness... Même s’il n’avait jamais entendu parler d’un confrère aussi âgé. Peut-être lui poserait-il la question tout simplement pour avoir la réponse. Pour l’heure, il ne lâchait plus son interlocuteur -ou adversaire, il ne savait pas encore- des yeux, étant prêt à tout moment à réagir s’il sentait un mouvement trop brusque venant de sa part. Il n’eut pas le temps de répondre à sa question, dont la réponse était pourtant évidente, que la bête passa à l’action. Si la proximité avec un autre darkness était plaisante, celle avec un corps recouvert d’un liquide non identifié, l’était un peu moins. Et puis, il n’appréciait pas nécessairement qu’on le colle sans son autorisation. L’intéressé ne bougea pas lorsque la langue pour le moins dégoutante du darkness lui glissa sur la joue. Immonde. Tout simplement. Aucune tenue. En fait, la comparaison avec un chien n’était peut-être pas si éloignée de la vérité que cela. Il soupira de nouveau et s’avança pour mettre un peu de distance entre eux, simplement pour lui signifier que son attitude lui déplaisait. Le juge porta son mouchoir à son visage pour tenter de retirer ce qui avait été déposé sur sa peau.

« Oh ? Vous avez enfin comprit ce que je suis ? Je devrais presque vous applaudir, vu les efforts que vous avez déployé pour en arriver là. »
Trancha le darkness quelque peu irrité.

La tentative de son interlocuteur pour l’énerver -si tel était le cas- s’écrasa sur lui, comme les vagues viennent s’écraser sur un rocher. Les insultes lui passaient par dessus la tête depuis bien des années. Pire, en entendre de telles franchir le semblant de bouche de la créature était plus pathétique qu’autre chose.

« Rectification : je suis simplement nettement plus raffiné que vous et je ne laisse pas de cadavre derrière moi. Ce n’est pas en tuant bêtement vos victimes que vous aller parvenir à insuffler de la peur dans la population. Les cadavres seront vu par quoi, une dizaine de personne ? Ca ne m’intéresse pas. »


Et puis, il était plutôt du genre à ne pas se salir les mains. Non pas par pitié mais par principe. Un cadavre ne ressent plus aucune émotion, alors qu’un être vivant et tourmenté, oui. Il fallait donc tout lui apprendre à ce darkness ?

« Avec un peu de jugeote, vous apprendrez à laisser vos victimes vivantes pour qu’elles soient tourmentées pour craindre leur propre ombre. Et là, vous aurez réussit à être un réel darkness. Ici, vous ne valez pas plus qu’un lycan et vous bafouez notre réputation. »
Cingla-t-il.

L’excitation chez son interlocuteur ne lui échappa pas, c’était un peu difficile de se cacher lorsqu’on avait en face de soi une créature qui pouvait percevoir les émotions, bonnes comme mauvaises. Les premières pour s’en éloigner, les secondes pour s’en nourrir.

« De nouvelles proies s’approchent ? Ou vous comptez vous amuser avec moi ? Qu’on soit fixé. »


Il n’aimait pas tourner autour du pot et comme toutes les possibilités étaient envisageables, il préférait être plus ou moins au courant de la suite des évènements. Histoire de ne pas rentrer chez lui trop couvert de sang ; déjà que le col de sa chemise blanche était marquée de sang et de bave... Il les entendit alors, de voix lointaines, presque diffuses à ses oreilles. Ne l’avait-il pas dit ? Damien se massa l’arrêt du nez en pesant le pour et le contre de cette situation et lâcha clairement :

« Je ne me salis pas les mains, alors si tu veux jouer avec eux, fais-toi plaisir. »


Oui, il était passé du vouvoiement au tutoiement, parce que si l’autre ne lui montrait pas de respect, il allait en faire de même.

« Mai évite de te faire tuer, assez animal que tu sois, les darkness se font plutôt rares ces derniers temps. » Acheva-t-il en se déplaçant légèrement sur le côté pour s’adosser à un autre.

Partir ? Pas immédiatement. S’il n’était pas un amateur de violence, il ne crachait cependant pas dessus lorsque l’occasion de voir un petit spectacle se présentait devant lui.

Message par Invité Lun 1 Fév - 11:57

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L’agacement était palpable chez son interlocuteur. A en juger par les propos de ce dernier, plusieurs raisons se disputaient l’origine d’une telle irritation en lui mais le démon fut particulièrement satisfait d’en être la cause. Il s’amusait des réactions diverses de l’inconnu, sans doute parce que les tentatives de l’homme pour le provoquer échouaient les unes après les autres. Oh bien sûr, il lui était venu à l’esprit de le dévorer lui aussi, simplement dans le but de lui rappeler le rapport de forces qu’ils entretenaient. Mais en définitive, il était marrant ce petit bout d’ombres à essayer de se défendre de son imprudence teintée d’impolitesse. C’était bien la preuve qu’attendait la créature : l’autre n’était pas l’un de ces prédateurs craints et redoutés.

« Le raffinement c’est pour ceux qui ne sont pas capables de plus l’ami. La traque et la mise à mort sont aussi délicieuses que tes misérables petites piques verbales. Les mots sont les armes des faibles. On ne joue pas dans la même cour ~ »

La suite des propos de l’inconnu finit même par l’agacer. Manque de jugeote, laisser ses victimes vivantes – pourquoi faire donc ? – être un réel darkn-. Un rire tonitruant s’éleva dans l’air, coupant la fin de la tirade du juge d’application des peines, en même temps que le son interrompait le bâillement de la créature. Derrière l’absence de respect entre eux, se cachait une folle hilarité de la part du démon. Ce dernier tourna ses yeux aveugles en direction de Damien, un sourire carnassier ornant de nouveau sa gueule.

« Ne nous mets pas dans le même panier, je ne suis pas un darkness moi. » lâcha-t-il sur un ton glacial, qui finit néanmoins par se réchauffer sur la fin de sa réplique, comme pour laisser vibrer le plaisir évident de la créature à faire tourner en bourrique son interlocuteur.

Toutefois, elle n’était pas si éloignée que cela de la réalité. Elle constituait une darkness, en la personne de cette petite idiote d’enveloppe vide. Mais dans le fond, il restait un démon, un être supérieur aux darkness puisque servant d’intermédiaires entre eux et leurs créateurs légitimes. Aussi pompeux ou sanguinaires que pouvaient l’être ces derniers, ils n’en restaient pas moins leurs jouets. En revanche, ce qui intriguait la créature, était l’absence d’entité semblable chez l’inconnu. Se pourrait-il qu’il ou elle se terre dans un recoin de sa conscience, comme il le faisait le reste du temps avec Alice ? Possible. Il n’aurait pas de moyen de le vérifier. Peut-être qu’aucun démon n’était à l’œuvre chez ce darkness, ce qui le rendait particulièrement appétissant à vrai dire. Ce n’était pas dans ses habitudes alimentaires de dévorer les siens mais l’expérience se révélerait très certainement unique en la matière. Néanmoins, il faudrait déjà qu’il parvienne à l’attraper, avec les ténèbres qui les enveloppaient, leur capacité naturelle à se fondre dans les ombres était autant un avantage qu’un inconvénient pour le démon à ce stade. A peine Damien finissait de l’encourager à aller à la rencontre des forces de l’ordre que la créature s’éloignait déjà.

« Ne crois pas que ça efface ta présence sur mon terrain de chasse asticot. Ce n’est que partie remise entre nous. »

Pourtant, lorsque les propos suivants lui parvinrent, notamment ceux concernant sa possible mort, le démon se retint de rire à gorge déployée une nouvelle fois. La mort… Ce n’était pas des humains ou leurs esclaves mutants qui parviendraient à la lui infliger…

« Bordel de… ! C’est quoi ce truc ? Vous là ! On ne bouge plus ! Vous entendez ?! »

Courageux cet humain. Un peu trop pour lui d’ailleurs. La créature le prit aussitôt pour cible, ignorant l’arme qui était pointée dans sa direction. C’était sans compter sur son collègue lycan qui s’interposa entre eux. Le sourire carnassier du démon s’élargit un peu plus alors qu’il percutait de plein fouet le second agent. La lutte s’engagea dans les secondes qui suivirent la rencontre brutale entre les deux corps étrangers. Chacun des adversaires défendait farouchement ses positions. Evidemment. Le combat était un peu plus loyal que face à un vulgaire insecte que l’on écrabouille et le lycan tenta habillement de l’attraper par le cou pour le bloquer au sol. Une technique de la lutte au corps-à-corps comme une autre. Sauf que le démon serpentait entre ses bras, rendant les prises inefficaces. Autour d’eux, les deux collègues restants du lycan, humains à en juger par leurs odeurs respectives, s’époumonaient à qui mieux pour tenter de tirer sur la créature qu’affrontait ce dernier. L’entreprise était périlleuse, une balle perdue pouvait atteindre leur collègue et aucun d’eux ne souhaitait voir la situation se dégradait à ce point. Une seconde de relâchement, un peu trop de fatigue accumulée sous les rondes de nuit et l’espoir fou d’entrevoir une ouverture… Le coup partit et l’un des corps s’effondra lourdement sur le sol. Celui du lycan, malheureusement. La balle n’était pas en argent mais elle avait atteint un organe vital. Le pauvre était mort sur le coup, sans souffrir mais les traits du visage néanmoins étirés sous la surprise d’être abattu par ses propres collègues. La joie malsaine du démon fut de courte durée. Tandis qu’il se redressait pour s’attaquer à sa seconde cible, un deuxième coup de feu partit. La balle lui transperça la tête et il roula sur le sol, lui aussi.

« Putain Eric… » souffla l’un des deux hommes restants encore debouts.

Le dénommé Eric, meurtrier présumé de deux personnes, était devenu pâle comme la mort. Oter la vie de son collègue n’avait jamais été dans ses intentions, et même s’il avait eu le réflexe de sauver la vie du second en abattant le monstre, il réalisait à présent les conséquences de ses actes.

« Dis rien, ferme la. Et va plutôt interroger ce type. Il a tout vu, c’est bizarre qu’il n’ait pas bronché. Aller bouge-toi ! » ordonna-t-il brutalement, cachant maladroitement son malaise.

Un monstre ou un autre, quelle importance ? Une fois transformé, son collègue lycan n’aurait pas été plus tendre que la créature étrangement reptilienne qui gisait à côté de lui, étendue sans vie. Laissant le soin à son collègue de s’occuper du cas de l’unique témoin de la scène, Eric s’approcha prudemment des deux dépouilles. Il s’empressa de détourner les yeux du visage stupéfait de son ancien collègue, un peu trop lupin même pour lui et resta un petit moment à contempler le cadavre de cette chose monstrueuse. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Une nouvelle race ? Une arme de guerre ? Franchement, à ce rythme, il allait donner sa démission.

« Marre de servir de chair à canons… » lâcha-t-il dans un marmonnement destiné à nulle autre personne que lui-même.

Un hurlement le fit sursauter, le tirant dans le même temps de ses sombres pensées. Pourquoi diable Joe hurlait-il ainsi ? Ce n’était quand même pas l’autre type le responsable ? Fronçant les sourcils, Eric se retourna dans la seconde, pour plisser les yeux en direction des deux silhouettes qui se dressaient à une dizaine de mètres de là. En pleine nuit, difficile de déterminer facilement qui était qui et cette fois, le policier voulait éviter de toucher son collègue rescapé.

« Putain de merde ! Vous êtes quoi vous ? Joe ! Qu’est-ce qui te prend mec ?! »

Son attention toujours dirigée vers le duo, Eric avait déjà porté sa main à son arme de service, pointant cette dernière vers eux. Derrière lui, le corps auparavant raide mort de la créature remua légèrement, avant de se relever, sans le moindre bruit. Sans doute que le pauvre Joe, confondant délire cauchemardesque et amère réalité fut en mesure de voir la gueule béante s’ouvrir au-dessus de la tête de son collègue. S’il songea bêtement à tendre le bras en direction du démon, pour avertir l’autre homme, la connexion entre ses neurones et ses muscles ne se fit pas à temps : la dernière image qu’emporta Eric de ce monde, fut l’expression imprécise du visage de son collègue, juste avant que la gueule de la créature ne se referme sur sa tête dans un bruit sourd. Des craquements sinistres résonnèrent de manière affreusement amplifiée dans le silence de mort qui régnait sur le parc. L’agonie du policier fut relativement brève. Le démon ne fut pas long à lui broyer complètement le crâne, le tuant dans le même temps avant de rejeter la tête en arrière, emportant le corps sans vie de sa victime avec lui : lorsqu’elle parut flotter à la verticale l’espace de quelques secondes, la créature élargit sa gueule cauchemardesque, engloutissant la dépouille. Non sans lâcher un rot sonore une fois sa morbide besogne accomplie. Au moins, on ne lui reprocherait plus de laisser traîner des cadavres dans son sillage !

Message par Invité Lun 1 Fév - 11:58

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Définitivement, ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde et jamais ils ne le seraient. L’autre pouvait bien lui donner son point de vue sur ce qu’il pensait de sa manière de chasseur, il ne se préoccupait pas de savoir si cela lui convenait ou non. Tout le monde n’avait pas ça comme apparence et cette force apparente comme outil. Il fallait agir avec ce qu’on leur avait donné et Damien s’en accommodait parfaitement. Et puis, être comme cette créature ne lui plaisait pas. Rentrer chez lui continuellement couvert du sang de ses victimes... Très peu pour lui. Il préférait nettement plus les cuisses de ses conquêtes et leur doux parfum de terreur lorsqu’il les touchait de ses mains nues. Mais à quoi bon continuer cette conversation qui était vouée à tourner en rond ? Le darkness s’était nourrit convenablement et il avait encore pas mal de travail demain, pourquoi perdait-il du temps à rester en compagnie d’un individu qui n’en valait vraisemblablement pas la peine ? Le rire qui franchit cette bouche putride confirmait ses pensées. Il n’y avait vraiment aucune utilité pour lui de rester ici. Pire, il prenait davantage des risques en ne quittant pas la scène de ces crimes. Et il n’avait pas la moindre envie de se retrouver à faire son propre plaidoyer devant des collègues. Ca entacherait nettement sa réputation. Néanmoins, il nota l’information qui lui fut donné : ce n’était pas un darkness. Alors qu’il ressentait cette même impression en sa compagnie ? Damien fit alors le tour des créatures de ténèbres qu’il avait croisé depuis sa renaissance et une ou deux fois, il était tombé sur des confrères un peu différents de lui, ils étaient accompagnés d’une entité. Quelque chose qui ressemblait à un démon, de ce qu’on lui avait révélé. Donc ce qu’il avait devant les yeux en était un ? Pas étonnant qu’il se sente ainsi si supérieur. La différence de puissance n’était pas vraiment un secret dans ce cas, ni même de capacités. Le juge trouva alors bien plus ridicule son interlocuteur maintenant que depuis le début de leur rencontre et il ne se gêna pas pour le lui dire :

« Tu es un démon et tu es incapable de reconnaitre un être que tu peux créer ? Ta barbarie t’aide à te défouler et te nourrir mais ton intelligence limitée causera ta perte, l’ami. »
Son ton était de nouveau neutre et inexpressif.

Damien était bien au delà de la simple provocation. Il ne faisait que dire ce qu’il pensait maintenant de cette créature. Il aurait supposé que tous les démons étaient plus manipulateurs et sournois qu’un lycan, mais il s’était lourdement trompé en découvrant celui-là. Il ne valait pas plus qu’une boule de poil à sang chaud, c’était une bien triste nouvelle à ses yeux, même si aucune émotion de ce genre ne passait dans son être. Le darkness fit un faible signe de main, comme pour chasser le démon des parages et qu’il aille s’amuser loin de lui, sans prendre en compte sa menace. S’il devait s’inquiéter à chaque fois qu’il avait entendu ces paroles, il aurait des cheveux blancs depuis le temps.

Il voulut quitter les lieux, lasse de ces discussions qui ne menaient nulle part, mais il ne le fit pas. Le darkness restait adossé à l’écorce d’un arbre pour regarder la scène de loin. Vraiment, il n’aimait pas la manière de faire du démon. Ce n’était pas du tout dans ses propres habitudes que de se défouler de la sorte, mais il en profitait surement, comme son apparence ne permettait pas d’identifier son physique humain. Ce qui était encore une différence entre eux. Il regarda d’un air neutre le combat qui se déroulait devant ses yeux, notant par la même occasion la plus grande difficulté du démon à tenir tête au lycan -compte tenu du changement de la couleur de ses iris-. Alors il avait également des limites ? Cette information n’était pas tombée dans de mauvaises mains. Les deux coups partirent et le sortirent de ses pensées, avant qu’il ne voit arriver un policier dans sa direction. Il ne montra rien, mais il en fut assez étonné, puisqu’il n’était pas positionné de telle sorte que sa présence soit repérée à tous les coups. Le démon aurait-il vendu sa présence ? C’était une possibilité qui ne l’étonnerait guère. Damien se redressa à l’approche de l’individu, retirant son gant de sa main droite.

« Vous allez nous suivre, on va avoir des questions à vous poser. »
Déclara Joe, sûr de lui.

Le juge ne réagit pas, songeant déjà aux possibilités s’il les suivait vraiment et s’il était humain : il venait d’assister au meurtre d’un agent de police par son collègue, ce dernier n’allait surement pas vouloir que cela se sache. En voyant qu’il ne réagissait pas, Joe dirigea sa main vers son arme mais Damien fut plus rapide et posa la sienne sur une joue de son interlocuteur improvisé. Dès cet instant, le corps du policier se figea sur place, comme pris de tétanie, alors que dans ses yeux, il pouvait lire toutes l’horreur qui devait passer dans son esprit. Il senti cette douce odeur de peur bientôt mêlée de désespoir chez l’humain. Encore un repas gratuit. Mais contrairement à ses habitudes, il n’allait pas pouvoir le laisser vivant. Même si son pouvoir le permettait de le faire oublier de l’esprit de sa victime pour qu’elle ne l’assimile pas à ce moment de cauchemar, cette fois, cela n’allait pas fonctionner puisqu’il l’avait dévisagé bien avant. Le juge se saisit alors de l’arme de service du malheureux incapable de bouger, de sa main encore gantée et tira droit sur son cœur. Il parut reprendre ses esprits à ce même moment, surement parce que son souvenir n’était pas si long. Cela variait entre les individus. Il dû avoir le temps de voir son collègue se faire engloutir avant que le coup ne parte. Il regarda dans les yeux sa victime qui tomba inerte sur le sol, le sang commençant à teinter l’herbe sous le corps. Damien se recula avant que ses chaussures ne soient touchées. Il connaissait les méthodes d’investigations de la police et il ne souhaitait pas faire l’objet d’une enquête pour x raison.

« Tu n’as réellement aucune tenue. C’est décevant pour quelqu’un de ton rang. »
Lâcha-t-il simplement en laissant retomber l’arme sur le corps du policier.

Il remit son gant en place, sentant néanmoins une vive douleur au niveau de son cou. Il fit glisser ses doigts sur les marques de brulures vives qui partait de son cou et s’étendait jusqu’à son menton. Damien inspira profondément pour passer outre la douleur, et regarda le démon qui le fixait.

« Quoi encore ? Ne compte pas sur moi pour rester une seconde de plus ici avec ces trois coups de feu. »
Déclara-t-il en tournant les talons.

Tout était dis entre eux et le darkness n'avait pas grande envie de lui montrer que l'utilisation de son don n'était pas sans risque. Il avait déjà pu sentir les envies de son interlocuteur, il ne lui donnerait alors pas de matière à être utilisées contre lui.

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