Avventura
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Message par Invité Mar 18 Aoû - 18:43

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Le soleil avait disparu depuis un long moment, la nuit avait enveloppé la forêt de son long manteau noir, trainant derrière elle des morceaux de ciel étoilé. La soirée s’annonçait fraîche, au grand bonheur des habitants des environs. Il avait fait une chaleur accablante toute la journée, et la nuit semblait la bienvenue.

Voilà plusieurs heures qu’Aline était dehors ; elle avait décidé de sortir dès que soleil avait revêtu son habit rougeoyant. Lassée de la ville et de ses ruelles sales, la demoiselle avait choisie de faire un tour du côté de la forêt. Elle y avait passé quelque temps dans cette forêt depuis qu’elle avait aménagé dans cette ville, avant de la délaissée pour la ville.
Mais, tout compte fait, elle lui manquait un peu. C’est pour cette raison que la jeune fille trainait dans ce bois depuis des heures entières. Elle n’avait pas vraiment envie de rentrer chez elle, bien qu’elle sache parfaitement que d’ici à peine une heure ou deux l’aube pointerait le bout de son nez. Elle voulait continuer à flâner dans ces bois encore un moment, peu désireuse de retourner s’enfermer dans sa chambre pour toute la journée.

Autrefois, elle avait vu le fait d’être un vampire comme une chance, un don du ciel. Mais maintenant elle n’en était plus si sûre. Bien entendu, elle possédait une puissance sans égale, elle n’avait plus peur de se faire embêter car elle savait qu’elle surpassait la plupart des gens en force. Plus jeune, elle avait pensé que traverser les âges, le temps sans prendre une seule ride avait quelque chose d’enviable. Mais non, on finissait irrévocablement par s'en lasser. Elle avait vu la société évoluer, changer et s’autodétruire. Elle avait vu la Commune de Paris, la Première Guerre Mondiale, la Seconde, l’Occupation, la chute du Mur etc… Elle avait vu aussi l’apparition du télégraphe, de la radio, du téléphone, du portable, de l’ordinateur, de la télévision… Elle avait vu la mode changer, ainsi que les mœurs. Elle avait vu la musique évoluer, tout comme la littérature, l’architecture, la peinture… Elle avait connu nombre de réformes, avait changé de mode de vie énormément de fois. Elle avait lu tous les livres désignés comme étant des classiques quand ils venaient seulement de sortir. Elle avait assisté aux débuts du cinéma, c’était d’ailleurs un de ses endroits préférés durant les années 1930. Elle avait connu nombre de personnes, sans s’attacher néanmoins. Elle avait juste tracé son chemin sans prendre le temps de se lier, de s’attacher à un endroit en particulier.
Et pourtant, elle ne se sentait pas âgée en elle-même, elle se sentait toujours aussi enfant que lorsqu’elle avait renoncé à sa vie humaine. Rien de tout ce qu’elle avait vu, ou vécu n’avait pu lui faire perdre sa mentalité enfantine. Elle réfléchissait, parlait, et agissait toujours comme une enfant. Même si elle avait vécu beaucoup plus longtemps que la moyenne. Sa façon de réfléchir semblait s’être figé en même temps que son visage de glace.
Mais qu’est-ce qu’elle ne donnerait pas pour pouvoir remonter le temps, revenir en 1838 à l’époque où elle était au summum de sa beauté et de sa jeunesse.
Elle était une adorable jeune fille trop gâtée qui avait la chance de posséder tout ce qu’elle désirait contrairement aux autres filles de son âge. Mais les machines à remonter le temps ça n’existaient pas, et rien ne pourrait lui ramener ses parents et sa vie d’antan. Ce n’était que des rêves éveillés que la jeune fille nourrissait en ce moment tout en se promenant au milieu des arbres.

Aline marchait doucement, en fredonnant un ancien air de valse, s’imaginant revenir au temps des bals de son adolescence. Elle se revoyait vêtue de la robe bleue que son père lui avait offerte pour « faire ressortir ses yeux » avait-il dit. Et il avait eu raison.

Le bleu de sa robe rendait encore plus attirant le bleu de ses grands yeux candides. C’était la jeune fille la plus désirable de la région, et tout le monde l’adorait. Elle avait la taille enserrée dans un corset, ses jupes bleues se balançaient au rythme de ses pas, ses petits pieds frappaient le sol en suivant la musique, ses cheveux étaient prisonniers d’un splendide chignon d’où s’échappaient quelques mèches faussement rebelles et soigneusement bouclées… Son partenaire la dévorait des yeux, et en surprenant son regard elle lui offrit un sourire séduisant. Au creux de son cou scintillait un superbe collier de diamants, et ses boucles d’oreilles cliquetaient de la plus exquise des façons lorsqu’elle bougeait légèrement la tête. Ses joues avaient pris une subtile teinte rosée, son regard bleuté brillait joliment et ses lèvres rouges esquivaient un léger sourire.
Ah qu’est-ce que c’était agréable d’être jeune et de n’avoir à se soucier de rien de rien d’autre que de savoir valser. Et elle savait valser, divinement même. Elle valsait dans les bras du plus beaux de ses soupirants, sans savoir qu’il serait son futur fiancé. Mais elle se sentait bien, comblée, et voulait continuer à valser comme ceci encore longtemps. Elle voulait que le rêve ne s’évaporât jamais, elle voulait encore rester dans les bras de ce séduisant jeune homme...

Sans s’en rendre compte, la jeune fille s’était mise à esquiver quelques pas de valse, les yeux clos et en fredonnant. Elle voulait s’évader, s’envoler loin de cette forêt, et retrouver sa vie d’autrefois. Elle ne voulait pas que l’illusion se brisât et qu’elle dût retourner à sa petite vie actuelle sans goût, fade et sans saveur… Être seule tout le temps pouvait avoir quelque chose d’accablant parfois. Mais être seule durant des siècles, avait quelque chose de déprimant. La solitude pourrissait la vie. Et lorsqu’on était une vampire et qu’on vivait avec elle depuis des années entières, on finissait par trouver un moyen de lui échapper durant quelques minutes.
Et Aline avait trouvé le sien : elle rêvait les yeux ouverts. L’imagination pouvait faire des merveilles, elle arrivait même à nous faire oublier un peu le présent.
Aline ressassait indéfiniment ses souvenirs, usés d’avoir été tant vus et revus, en les enjolivant à chaque fois. Mais grâce à eux elle oubliait un peu où elle se trouvait.

Aline continua de tournoyer sur elle-même pendant quelques minutes, presque persuadée qu’elle se trouvait dans une salle de bal, avant de se laisser tomber dans l’herbe. Elle resta un long moment comme ceci, allongée dans l’herbe, les mains posées sous sa tête à fixer les étoiles. Ah qu’est-ce qu’elle aimait fixer les étoiles ! Plus jeune, elle les observait des heures durant depuis sa fenêtre. Enfant, elle était persuadée que si elle demandait à son père, il pourrait lui en attraper une et lui offrir. Si elle possédait une étoile, elle l’accrocherait autour de son cou pour ne jamais la quitter.
Aujourd’hui ce genre de rêve enfantin la faisait sourire mélancoliquement.

Un souffle de vent frais vint agiter les quelques mèches qui ondulaient sur son front, un hibou hulula doucement et la demoiselle ferma les yeux. Elle « écoutait »la forêt, avait-elle coutume de dire lorsqu’elle était enfant. Il y avait tout un tas de choses à écouter dans une forêt, et quand on avait une ouïe aussi fine c’était une véritable partie de plaisir.

Elle aurait aimé rester là encore longtemps, confortablement installée dans les herbes folles. Mais elle savait que le matin allait bientôt se lever, et qu’elle ferait mieux de rentrer se mettre à l’abri de ses rayons mortels.

Encore quelques minutes…

Allez, encore quelques minutes. Mais quelques-unes seulement. Il fallait tout de même être raisonnable. De plus qu'Aline n’avait nullement envie de devoir se cacher ici pendant toute une journée parce qu'elle n'avait pas pu rentrer chez elle à temps.  

Message par Invité Ven 21 Aoû - 4:55

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La nuit était tombée depuis déjà un certain temps, la lumière doucereuse des étoiles venant remplacer la chaleur intempestive des rayons du soleil. La descente du voile obscur sur le ciel de l'Avventura offrait un répit bien mérité aux habitants de la ville, nous laissant profiter de la fraîcheur de la nuit. Autant dire que pour nous, loups, c'était un temps bien plus agréable d'autant plus que notre corps était naturellement plus chaud que celui des autres races -exceptés certainement les élémentaires de feu. J'avais donc passé la journée à glander au milieu de la forêt, tantôt me baignant dans l'eau d'une rivière, tantôt m'allongeait sur de l'herbe fraîche sous l'abri que les arbres peinaient à me fournir. Mais je fus cependant étonné de voir que la forêt était tout aussi calme que mon humeur actuelle. Je croisai peu d'animaux, et encore mois du gibier. Le chant des oiseaux, même à plusieurs kilomètres à la ronde, se faisait rare et discret. Et pourtant ce n'était pas de ces calmes qui annonçaient une tempête proche et violente, menaçant la forêt de son silence mortel. Non, elle était juste...calme. Et cette torpeur embrumait mon cerveau, le berçant d'une étrange langueur qui avait pris possession de tout mon corps comme un anesthésiant. Il ne restait pas longtemps avant que l'opération des Rebelles se mette en place et que nous frappions notre premier grand coup et que nous secouions l'Avventura un peu. Regardant le ciel, je me fis à la réflexion que ce calme n'était peut-être pas si innocent tout compte fait...

Quelques heures plus tard, quelques kilomètres plus tard, quelques soupirs plus tard, je me trouvais dans l'exacte même position. La seule chose qui différait était les arbres qui m'entouraient. Mais après avoir passé plusieurs heures à ne strictement rien faire, mon loup à l'intérieur de moi se réveillait et commençait à s'agiter et s'insurger contre mon manque d'activité flagrante. Il était déjà exceptionnel qu'il m'ait laissé si longtemps tranquille, mais maintenant j'avais envie de bouger, de dépenser de l'énergie, de mobiliser mon corps. D'un coup brusque, je me redressai en coupant court à ma contemplation stellaire et me mit debout. Fermant les yeux, je mobilisai les deux autres sens qui m'étaient les plus utile dans cette forêt. Mais aucune odeur ou son malvenues n'étaient présentes dans les parages. Peu importait. Rouvrant des yeux brillants de l'éclat doré du loup, je m'élançai à travers les arbres de la forêt tout en ressentant l'immense plaisir de ressentir la caresse du vent sur ma peau, la puissance de mes muscles qui me propulsaient à une vitesse surhumaine à travers les branches de cette forêt si familière, ma vue s'ajustant à cette vitesse et ne perdant rien du spectavle. Mon odorat s'emplissant de l'odeur de la terre et des feuilles, des petites animaux et de l'air frais. Le bruit du vent sifflant à mes oreilles et entre les feuilles des habitants sylvestres, le bruit de mes pas qui martelaient le sol, les minuscules animaux s'enfuyant sur mon passage. L'adrénaline...mon loup quémandait sa pitance, il voulait qu'on partage cette expérience avec plus d'intensité, une intensité que seule pourrait nous apportait les sens et la puissance dont je jouissais sous ma forme animale. Un plaisir simple, primitif, et puissant. Et j'allais accéder à sa requête lorsque, à deux bonnes centaines de mètres d'ici, une odeur me parvint. Une odeur aux nuances familières sans pour autant que je la connaisse : une vampire. Loup poussa un jappement d'excitation et je sentis son envie d'aller à la rencontre de la demoiselle. Sans perdre une seconde, je me dirigeai vers cette nouvelle présence toutefois en me déplaçant silencieusement et bien plus lentement à travers les bois.

A quelques dizaines de mètres, je perçus le bruit de ses pas...dansants ? Tout comme une voix bien féminine mais un brin enfantine qui fredonnait un air que je ne reconnaissais pas mais qui ressemblait à de la valse. Haussant un sourcil, je me dirigeai vers la voix avec autant de discrétion dont j'étais capable. Mais inévitablement, mon coeur finirait par trahir ma présence à cette créature de la nuit qui était comme moi capable de percevoir la pulsation rythmée qui maintenant en vie chaque être humain. Après un moment donc, je sortis de ma cachette des sous bois et dévoilai ma présence avec un large sourire, toutefois un brin bestial. Je fus un peu étonné par l'apparence de la suceuse de sang, qui ne semblait avoir guère plus de 13 ans même si je me doutais fortement qu'elle était un peu plus âgée. Peu d'ados de 13 ans fredonnaient des airs de valses tout en imitant les pas de la dite danse. Mon sourire un brin prédateur cependant venait confirmer que je ne sous-estimais en rien la menace qu'elle pouvait représenter. Les vampires étaient les seuls êtres capables de tenir tête physiquement aux lycans. Tant que nous n'étions pas sous forme animale bien sur.

-C'est une bien dangereuse nuit pour une petite fille de se promener ainsi seule...Elle pourrait tomber sur le Grand Méchant Loup, dis-je avec un brin d'arrogance.

L'adrénaline bouillait dans mes veines et l'envie d'attaquer la vampirette sans préambule me rongeait le sang. Mais je me rendis compte que c'était extrêmement impoli de ma part et que cela pouvait mener à des interprétations erronés de ma part. Je ne voulais en aucun cas du mal à la blondinette paradoxalement, je voulais juste me battre. Je ne voulais point la tuer, juste sentir mon poing s'abattre sur quelque chose qui avait du répondant. Effaçant donc momentanément l'arrogance de mon sourire, je laissai mes yeux révéler ma nature -qui avait surement déjà été démasquée.

-Mes excuses pour cette entrée en matière pauvre en politesse, rigolai-je. Je suis juste excité de rencontrer quelqu'un qui pourrait m'offrir ma vraie première distraction de la journée. Quoi que...je doute qu'une petite fille en soit capable, repris-je avec malice et un sourire carnassier.

Message par Invité Sam 22 Aoû - 21:55

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Alors qu’Aline était sur le point de s’abandonner à ses rêveries, il lui sembla avoir entendu un cœur battre. Durant une fraction de seconde, elle tendit l’oreille afin d’essayer de capter d’autres bruits. Mais en venant à la conclusion qu’elle s’était sûrement laissée un peu trop emporté par ses rêves, elle referma les yeux et se détendit à nouveau. Après tout, elle était seule dans cette forêt et personne n’oserait s’aventurer ici en pleine nuit, à moins d’être particulièrement abruti ou considérablement imprudent.
Seulement, à peine quelques secondes plus tard, elle vit débarquer un jeune homme brun plutôt baraqué qui la prit de haut en la qualifiant de petite fille imprudente. La petite fille en question se redressa vivement, les cheveux tout ébouriffés et parsemés de brins d’herbe et de terre. Elle le toisa d’un regard mauvais, n’ayant guère apprécié d’être ainsi interrompue dans sa rêverie et encore moins que ce jeune homme lui parlât avec ce ton hautain par excellence. Elle se serait bien retournée entretenir ses illusions de fillette, après lui avoir lancé un regard foudroyant s’il n’avait pas prononcé encore une parole qui irrita les nerfs fragiles de la demoiselle.

Comme à son habitude, la jeune n’était pas d’humeur à tolérer la présence de quelqu’un à côté d’elle, encore moins à supporter son bavardage qui, elle le savait, était exclusivement conçu pour l’agacer. Elle ne savait pas ce que ce type lui voulait, ni pourquoi il s’était ainsi imposé, mais elle savait que s’il ne dégageait pas vite fait le plancher, elle se chargerait de l’envoyer voir ailleurs si elle y était. Aline n’avait pas les qualités requises pour apprécier d'avoir de la compagnie, ni pour se lier d’amitié avec quelqu'un, et encore moins d’être tolérante. Toutes les personnes qu’elle croisait, n’était rien d’autre pour elle que des figurants qui ne servaient strictement à rien d’autre qu’à venir tourmenter sa tranquillité. Cette attitude était quelque peu paranoïaque, mais la jeune fille ne s’était jamais posé la question de savoir si c’était elle qui avait un problème et non les autres personnes.
Bien sûr, elle aurait aimé avoir une meilleure amie, ou du moins une amie assez proche pour qu’elle puisse lui confier quelques petits secrets sans gravité qui de toute façon finiront toujours par être dévoilés car, on le savait tous très bien, dès que l’on prononçait ces quelques mots : « surtout ne le répète pas, hein ? » la personne en question s’empressait d’aller le raconter à ses copines et ses copines aux leurs…
Enfin, toutes les jeunes filles rêvent d’une amie ou du moins d’une personne à qui parler pendant des heures, mais Aline ne connaissait rien d’autre que la solitude et s’en était parfaitement accommodée. Elle ne voulait se lier à personne pour ne pas devoir porter le fardeau de quelqu’un d’autre. Égoïste sans scrupule, elle se fichait royalement que la race humaine soit entièrement détruite demain si elle, elle se trouvait en sécurité. La population n’était rien d’autre qu’un fléau, et le fait de côtoyer des gens ne faisait que rendre la vie plus compliquée qu’elle ne l’était déjà. Enfin, c’était ce dont la vampire se persuadait jour après jour et ça, depuis des dizaines d’années.

Mais revenons à nos moutons.

Aline, d’humeur massacrante, foudroyait depuis une bonne minute cet inconnu du regard avant de se rappeler qu’il s’attendait certainement à une réponse de sa part:

« Sans doute pensez-vous être ce Grand Méchant Loup en question. Mais détrompez-vous, vous feriez mieux de vous méfier : le Petit Chaperon Rouge a bien changé depuis. »

Elle se retint d’ajouter « pauvre type » à la fin de sa phrase, car son interlocuteur n’avait pas non plus l’air super aimable et elle venait juste de se dire qu’elle ferait mieux, elle-aussi, de surveiller ses arrières. On ne jamais trop bien à qui on avait affaire.

Nouvelle attaque du garçon aux yeux jaunes. La moutarde commençait à lui monter au nez. Ses lèvres pâlirent sous l’effet de la colère et elle serra les poings si fort que ses jointures blanchirent. Elle commençait à en avoir par-dessus la tête de tous ces gens qui la prenaient pour une gamine. Leur air condescendant avait du mal à être accepté par la jeune fille et elle rêvait parfois de leur tordre le cou.

Tu ferais mieux de tourner les talons et de t’éloigner de ce type si tu ne veux pas qu’il t’arrive malheur

C’est ça oui ! Et le remercier aussi d’avoir interrompu un moment qui aurait dû être agréable et de venir chercher des noises alors qu’on lui avait rien demandé ? Et puis quoi encore ?

Le problème avec Aline, c’était que lorsqu’on la cherchait, généralement on la trouvait rapidement. Non seulement, elle ne mâchait pas ses mots, mais elle n’atténuait pas non plus sa force. Alors que certaines personnes parvenaient à maitriser leurs nerfs bouillonnants, la jeune blonde, quant à elle, répondait à la plupart des provocations. Ce n’était pas une attitude intelligente cela dit, mais Aline n’avait jamais été reconnue pour ses capacités mentales. Méditer, n’était pas son passe-temps favori et bien qu’elle ait derrière elle une éducation très stricte sur la façon de bien se tenir, la vampire se laissait un peu trop souvent guider par ses sentiments, pour la plupart excessifs. Alors que beaucoup affirmaient que « le silence était le plus grand des mépris » Aline n’était pas de cet avis. Pourquoi garder le silence quand on pouvait faire mieux comprendre à une personne qu’elle nous tapait sur le système ?

Peut-être parce qu’après tu risques de te prendre un revers dans la tronche ?  

Et pourtant des retournements de situation, Aline en avait connu. Mais elle s’était toujours cramponnée à l’idée que ses victimes l’avaient bien cherché et que si elle avaient réussi à se venger ce n’était dû qu’à un coup de chance, et à rien d’autre. Pour elle, le fait que son voisin ait eu le malheur de brancher sa tondeuse pendant que la demoiselle se reposait, était une raison suffisante pour lui arracher la tête. Ou du moins pour lui crever les yeux.
Enfin bref, nous pouvons constater que la jeune fille était souvent sujette à des réactions assez disproportionnées.

« A votre place, j’éviterais de me chercher à me provoquer. Il pourrait vous arriver un petit malheur. » asséna-t-elle avec le même ton d’arrogance que lui.

Après avoir dit cela, elle se mit enfin debout, car elle était restée assise par terre durant tout le temps qu’il lui fallut pour trouver quelque chose à répondre. Ainsi, elle se rendit compte qu’elle était vraiment minuscule par rapport à lui et que si elle avait un peu de plomb dans la cervelle, elle s’abstiendrait de le provoquer également.
Mais comme elle n’avait guère une cervelle plus grosse que celle d’un moineau, elle se jeta sur lui comme une furie en poussant des cris d’hystérique échappée de l’asile pour empoigner ses cheveux à pleines mains et les lui arracher du crâne tout en prenant le soin de bien ester cramponnée à lui.

Si elle avait été un minimum intelligente, elle se serait détachée de lui avant de se prendre la rouste qui ne tarderait pas à arriver. Mais non, elle était semblable à ces chiens tout moches qui quand ils parvenaient à vous attraper le mollet ne vous lâchaient plus avant de le morceau de votre jambe leur reste dans la gueule.

Message par Invité Mar 1 Sep - 20:12

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Comme je m'en doutais, la vampire avait fini par repérer ma présence après quelques instants. Elle avait brusquement relevé la tête et tourné le regard dans ma direction sans pour autant me voir. Ne voyant personne, je supposai qu'elle dut se dire que ce n'était qu'un passager insouciant qui ne risquait en rien de venir déranger ses songes lointains. Et c'était ce qu'auraient fait la plus part des gens. Mais je n'étais pas la plus part des gens, et je m'apprêtais d'ailleurs à venir perturber la nuit paisible de la sangsue -petit surnom affectueux que je donnais aux vamps. Je regardai la gamine -qui n'en était pas une- encore quelques secondes et me fit à la réflexion que j'étais peut-être fou de m'attaquer à un vampire sur un coup de tête. Car bien qu'elle ne semblait être qu'une jeune ado pré-pubère, j'étais persuadé qu'elle était plus âgé qu'elle n'en avait l'air. Il m'était cependant impossible d'estimer son âge. Je me basais en général sur des caractéristiques physiques évidentes ainsi que des composantes biochimiques du métabolisme qui trahissait -ou non- une certaine vieillesse. Mais les représentants de cette race avaient purement et simplement arrêté de vieillir, restés figés dans le temps au moment de leur transformation. Dans cinq cent ans, si elle ne se faisait pas bêtement tuer, elle aurait l'exact même physique qu'aujourd'hui, et les gens continueraient à la voir comme une gamine. Immortels étaient-ils, forcés de regarder l'humanité avancer, se renouveler, et se casser la gueule encore et encore jusqu'à ce que quelqu'un d'assez fort puisse mettre fin à leur vie. Et ils osaient traiter les lycans de "maudits". Je m'accommodais bien mieux de ma malédiction que de devoir vivre des siècles durant et lentement perdre tout ceux qui m'étaient chers...Encore et encore.

Je sortis donc de ma cachette naturelle pour faire face à la vampire. Celle-ci me voyant arriver se mit sur ses pieds à la vitesse de l'éclair. Les brindilles entremêlées dans ses cheveux lui donnèrent presque un air attendrissant -si elle ne me toisait pas avec cet air meurtrier. Je ne sus pas ce qui la dérangea le plus dans mon arrivée : l'interruption de ses rêveries lointaine ou alors le ton que j'employais pour m'adresser à elle avec un petit "gamine" en supplément. Même si nous étions tous les deux conscients du fait qu'elle était loin d'être une gamine. Mesquin ? Oui. Regrets ? Pas le moindre. En même temps j'étais ici pour déclencher une bagarre, et quoi de mieux pour se faire que de provoquer un être sans âge, émotif, et à l'aspect infantile. Beaucoup de ces ignorants d'humains devaient la traiter avec la condescendance bienveillante ou moqueuse qu'on réservait aux enfants. Ce qui n'avait rien d'amusant pour un être qui pouvait traverser les siècles sans prendre une seule ride. Son agacement et sa colère était presque palpable, cependant je dus attendre une bonne minute avant d'obtenir une réponse pour le moins amusante. "Le petit Chaperon Rouge a bien changé depuis". Un sourire amusé étira mes lèvres alors que je sentais mon loup remuer de plaisir quelque part au fond de moi.

-Tant mieux alors, peut-être aurais-je droit à une vraie riposte plutôt que des pierres et une grand-mère dans l'estomac, répondis-je.

La suite de mes paroles semblèrent lui faire voir rouge. Ses lèvres pâlirent et l'odeur de sa colère emplit le bout de forêt que nous occupions. Ses poings serrés si forts que la jointure de ses doigts virèrent au blanc, j'entendis presque ses dents grincer les unes contre les autres. Pour une raison que j'ignorais, elle semblait se retenir. Pourquoi ? Peut-être jugeait-elle le pour et le contre de la situation. De nouveau sa réponse me parvint, avec le même ton d'arrogance que j'avais mise dans la mienne. Une joie sombre mêlée d'excitation remua mes entrailles et mes muscles se bandèrent d'anticipation.

-Je suis habitué aux petits malheurs, ma petite. L'es-tu ?

Se mettant debout, nous pûmes constaté que la différence de taille qui nous séparait était assez conséquente pour que même sur ses deux pieds elle dut presque relever la tête vers le ciel pour pouvoir me regarder dans les yeux. Son air était alors indéchiffrable, mais comme je m'y attendais la suite ne se fit pas attendre. Telle une furie dopée elle fonça sur moi à une vitesse ahurissante, s'accrochant à moi et à mes cheveux tout en poussant des cris déchaînés. Grognant de douleur face à cet assaut, je tentai tant bien que mal de trouver une prise pour l'arracher à ma tête. Attrapant alors ses bras, je fis pression sur ses poignets pour qu'elle lâche mes cheveux et la balançai sans plus attendre vers le sol quelques mètres plus loin. Sans pour autant lui laisser le temps de souffler, je me jetai sur la vampirette d'un bond, toute griffe et crocs dehors avec un grognement animal. La transformation s'était opérée d'elle même sous le coup de l'adrénaline : j'avais toujours apparence humaine, mais mes griffes, mes crocs avaient poussé et mes yeux étaient définitivement dorés. Au moment d'atterrir sur la blondinette sauvage, j'assénai un coup de griffe qui visait en fait son ventre, puis sans tarder je continuai d'enchainer les coups de griffes, de poings, agrémentés de balayage surprise et de coup de pieds. Sa taille la rendait plus difficile à viser, mais je n'étais pas non plus manchot.

Message par Invité Dim 6 Sep - 15:18

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Alors qu’Aline était fermement cramponnée à son adversaire, tout en le rendant chauve, elle se vit lâcher prise et s’envoler dans les airs pour finalement atterrir brutalement au sol. Elle n’eut même pas le temps de relever la tête, lorsque le jeune homme, qui bizarrement ne ressemblait plus tellement à un humain, se jeta sur elle.
C’est avec une effroyable stupeur que la demoiselle se rendit compte de à qui, ou plutôt à quoi elle s’était attaquée. Bien entendu, elle avait tout un même une force égale à la sienne, et elle serait aussi bien capable de lui mal faire que lui. Mais elle n’avait pas vraiment voulu entamer un combat. Pas plus qu’elle ne voulait avoir de compte à rendre à quelqu’un. Elle savait parfaitement que son adversaire était venu la trouver exprès pour ça, tandis qu’elle, elle ne l’avait jamais souhaité. Elle avait juste, encore une fois, obéit à son instinct et s’en mordait les doigts maintenant.
Peut-être que les choses se seraient passées différemment si elle avait réfléchit ne serait-ce qu’une demi-seconde de plus. Il était venu la provoquer, certes, mais elle aurait mieux fait de ne pas répondre et de s’en aller. Maintenant, elle se retrouvait dans une position fort peu avantageuse, qui laissait présager malheureusement qu’il allait lui arriver un petit pépin. Son adversaire semblait avoir confiance en lui, ce dont elle était dépourvue à cet instant. Elle ne savait plus vraiment comment gérer la situation, ni ce qu’elle devait faire en ce moment même. Devait-elle arrêter le combat tout de suite, ou au contraire riposter comme il se doit ? Si elle stoppait tout maintenant, elle aurait l’air ridicule et lui offrirait une bonne raison de la traiter de gamine, et à juste titre. Si elle abandonnait, elle ne pourrait plus jamais avoir une once d’estime en elle-même.
Elle n’allait pas flancher aussi facilement comme ces espèces de cruchasses qu’elle rencontrait jour après jour. Pourquoi abandonner alors que cela promettait d’être amusant ? Et animé ? Ainsi donc la demoiselle préféra la seconde option… Encore une fois.

Mais cela devint brusquement beaucoup moins drôle lorsqu’elle reçut la vraie riposte de ce monstre aux yeux jaunes. Son coup de griffes lui lacéra la peau du ventre, qui se mit à saigner abondamment. Aline suffoqua de douleur, tout en plaquant vivement sa main sur les plaies dans un espoir de stopper l’hémorragie. Ce qui eut le don de fonctionner, mais plus grâce à ses gênes vampiriques qu’à ses gestes de secourismes. En quelques secondes, les plaies en questions s’étaient refermées, laissant apercevoir que quelques cicatrices roses avant qu’elles-même disparaissent aussi. Sa peau était redevenue blanche et lisse comme elle l’avait toujours été. Le coup ne devait pas être suffisamment fort pour laisser une trace. Et Aline ne savait pas encore qu’elle endurerait des coups beaucoup plus puissants que celui-là dans les prochains jours à venir.

Son regard prit une lueur vindicative, et ses lèvres esquissèrent un sourire furtif et méprisant...

Qui s’effaça bien vite lorsqu’elle se mit à valdinguer dans tous les sens, s’écrasant le nez à terre plusieurs fois de suite et se prenant des coups tous plus violents les uns que les autres. Les coups pleuvaient sans qu’elle sache vraiment comment les éviter. A ce rythme-là, elle n’allait pas faire long feu c’était sûr et certain.
Et elle ne voulait pas perdre.
Encore moins contre cette espèce de sale type. Et dire que cette nuit aurait dû être un moment agréable où elle se serait réfugiée dans ses rêveries. Ses rêves d’il y avait quelques minutes venaient de s’évaporer pour de bon, et la réalité ne leur ressemblait en aucun point.
Peut-être que si elle avait été dans un autre jour, Aline aurait su se défendre correctement dès le début. Mais elle ne s’y attendait pas du tout, ne s’y était pas préparée et restait maintenant pétrifiée comme une enfant devant son premier film d’horreur.

Quelle nouille tu fais !

Les bleus se formaient sur son visage alors qu’elle relevait la tête.
Pour quelle raison restait-elle de marbre ? Pourquoi ne se défendait-elle pas comme elle savait si bien le faire ? C’était bien ce qu’il voulait, non ? Qu’elle réponde ?
Alors elle répondrait.
Elle avait quand même des capacités et des atouts. Sa vitesse par exemple, et son agilité. Elle se fichait parfaitement que son adversaire pouvait lui aussi être doté de ces capacités, parce qu’elle en jouerait quand même.

Vivement, elle lui saisit le poignet et lui tordit si violemment qu’elle ne s’étonnerait pas qu’elle le lui brise. Profitant de ce petit moment où la concentration de son adversaire n’était plus à son maximum, elle lui agrippa la gorge de son autre main libre et serra si fort que ses ongles se plantèrent dans la chair du jeune homme. Elle n’avait pas la chance d’avoir des griffes comme lui, mais elle avait quand même une force surhumaine et ce détail-là n’était pas à négliger.

Elle n’avait encore jamais rencontré de personne comme lui, même si elle ne s’étonnait même plus de croiser des gens étranges ici. Elle lui aurait bien volontiers demandé à quelle race il appartenait si elle n’avait pas la furieuse envie de l’étrangler. Le fait de se prendre des coups avait fait naître en elle un sentiment de vengeance encore plus développé que ceux dont elle était déjà sujette. Elle voulait lui faire ravaler sa fierté, rendre les coups, et lui faire comprendre qu’elle valait bien plus qu’une vulgaire gamine. Elle n’avait toujours pas compris que ce jeune homme en question avait parfaitement réussi à détecter ses points faibles, et son apparence un peu trop juvénile en était un. Il avait compris comment en jouer et tant que la jeune fille ne réussirait pas à prendre assez de recul par rapport à ça, des scènes comme celle-là se reproduiraient souvent.

En un rien de temps, Aline était parvenue à mettre son adversaire à terre, les mains agrippées à son cou. Elle s’était mise à le secouer avec une violence sans égale, tout en lui frappant la tête par terre à chaque fois. Elle ne doutait pas un seul instant qu’il allait répliquer et qu’elle allait encore se prendre quelques torgnoles par la même occasion. Mais elle n’avait plus peur de lui, et encore moins de s’en prendre quelques-unes. Son visage maculé d’hématomes ne faisait que l’affirmer encore plus. Dès qu’un bleu disparaissait, notamment grâce au fait qu’elle soit une vampire, un autre apparaissait à sa place.
Alors que son adversaire voulait juste se battre, Aline voulait elle, se venger et l’amocher suffisamment pour qu’il se souvienne d’elle. Elle ne s’arrêterait pas tant qu’elle pourrait encore le frapper. Elle était trop déterminée, ou trop coriace pour avoir de l’indulgence. De toute façon, le jeune homme ne semblait pas vraiment vouloir susciter l’indulgence. Il semblait même vouloir énerver la jeune folle encore plus. Et il réussissait parfaitement, cela dit.

Message par Invité Dim 6 Sep - 21:28

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Une fois que je réussis à détacher la vampirette de mon cuir chevelu -il fallait que je pense à vérifier plus tard que je n'avais point de trous au milieu de mon crâne par sa faute- je pus entamer ma contre-attaque. Lorsque la demoiselle releva sa tête une lueur de surprise marqua son regard. En effet, elle n'avait plus en face d'elle l'homme d'apparence humaine qui était venue la déranger, mais bel et bien un monstre à moitié humain à moitié loup déployant ses griffes pour la tailler en pièce. Tout du moins c'est ce que je voulais lui faire croire. La première attaque visa son ventre et la nuit s'emplit de l'odeur du sang de la vampire. La senteur enivrante de l'hémoglobine excita ma part animale à tel point que je fus presque tenté de m'arrêter pour goûter le sang de ma victime. Mais un désir bien plus brûlant courait mes veines : continuer à me battre. Dépenser toute cette énergie que j'avais accumulé par une inactivité saisissante toute la journée. Et Dieu me pardonne si cela devait tomber sur cette vampire. Mais elle était la créature la plus à même à survivre à cette bataille. La preuve étant que la blessure que je venais de lui infliger au ventre était déjà en train de guérir. Seul les loups...non. Même les lycans ne guérissaient pas aussi vite. Il était vrai que notre capacité de guérison était phénoménale, mais celle des vampires étaient plus impressionnante encore. C'étaient de vrais saletés à combattre surtout si vous vouliez les garder en vie. En fait, quelque soit l'espèce j'avais constaté qu'il était beaucoup plus facile d'affronter quelqu'un avec l'intention de le laisser en vie plutôt qu'avec celle de vouloir le tuer. Mais ce soir je n'étais pas d'humeur sanguinaire. Juste bagarreuse.

Sans attendre, je profitai de la surprise du Chaperon Rouge pour continuer mon enchaînement rapide et puissant. Pendant un instant je crus voir apparaître une lueur de défi dans ses yeux et dans la courbe de ses lèvres. Mais si c'était le cas elle s'interrompit bien vite. Elle fut rudement malmenée pendant cet échange de coup à sens unique. Cependant je me demandais ce qui la retenait de contre-attaquer. Sous ma forme humaine, elle était aussi rapide et puissante que je l'étais alors elle n'aurait pas du avoir de problème à esquiver au moins une partie de mes coups. Au lieu de cela, elle arborait un air absent alors qu'elle se prenait coup sur coup presque sans broncher. Mais petit à petit, je sentis l'esprit combattif de la demoiselle se réveiller à nouveau et je sus que la riposte était proche. Comme dit comme fait, elle saisit mon poignet si vite que je faillis ne pas comprendre ce qui m'arrivait. Et d'une torsion elle fit pivoter mon poignet si vite que j'eus à peine le temps de suivre le mouvement. Un léger craquement se fit nettement entendre, mais heureusement ce n'était qu'une fêlure. C'était douloureux mais se briser le poignet l'était bien plus. Et je connais bien assez cette douleur pour l'avoir expérimenté à plusieurs reprises. Tant et si bien que mon corps avait appris à réagir automatiquement à cette prise en se laissant complètement aller. Mais ce faisant, je me retrouvai au sol et facilement à la portée de la vampirette qui ne tarda pas à saisir sa chance. Et mon cou par la même occasion. L'os fêlé de mon poignet était déjà en train d'entamer sa guérison et d'ici d'une minute à l'autre ce ne serait qu'un mauvais souvenir. La douleur elle s'estomperait que quelques minutes plus tard. Mais je n'avais pas le temps de songer à cela.

Les ongles du Chaperon Rouge s'étaient enfoncés dans la chair de mon cou alors qu'elle tenait celui-ci fermement dans l'intention de m'étrangler. Comme un réflexe, mes mains vinrent agripper ses petits bras qui me tenaient avec la force surhumaine des vampires. Si je tentais d'arracher ses mains à ma gorge par la force, je risquais fort bien de me l'arracher tout seul, comme un grand, par la même occasion. Je me contentai donc de retenir au maximum sa prise afin de retarder l'étranglement tandis qu'elle me secouait avec violence. A plusieurs ma tête heurta avec force le sol, me donnant une migraine de tous les diables tout en embrumant mes pensées. Comment dire...il était difficile de se concentrer sur des idées lorsque son cerveau faisait le Grand Huit dans sa boîte crânienne. Ma respiration se faisait courte d'ailleurs, par à coup. Et le manque d'oxygène n'aidait pas non plus mon cerveau à se sentir mieux. Il fallait que j'agisse vite autrement j'allais m'évanouir et je n'étais pas sur que la demoiselle vampire soit aussi indulgente à mon sujet que j'étais prêt à l'être. Dans un sursaut de conscience, alors qu'elle levait à nouveau ma tête pour la frapper contre le sol, avec mes jambes je déstabilisai d'un coup la vampire qui se tenait près de moi. Puis avec ma paume de main, je donnai un violent coup de l'estomac de mon adversaire. Puis je me relevai pour me trouver accroupis. J'inspectai mentalement les blessures de mon corps maintenant que mon cerveau allait un peu mieux. Quelque chose de poisseux - du sang certainement- coulait à l'arrière de mon crâne ainsi que le long de mon cou. Mais les blessures commençaient déjà à se refermer aussi. Mon poignet me faisait toujours un peu mal mais ça allait déjà mieux. Mon loup hurlait de fureur et d'excitations et mes muscles tremblaient presque dans la tentative de faire obstacle à la mutation que ma part animale réclamait. Je me redressai lentement pour faire face à la vampirette.

-Eh bien, c'est qu'il y a du répondant là-dessous, fis-je avec un sourire. Je tenais à m'excuser de vous avoir déranger pour mes égoïstes désirs. Et je pense pouvoir affirmer que vous n'avez rien de la fillette de 13 ans dont vous avez l'apparence. Mais maintenant que nous avons commencé, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Je me présente, Bran, lycanthrope. Voulez-vous m'accordez cette danse sanglante ? terminai-je avec un sourire malicieux et provocateur.

L'idée de cette formulation m'était venue lorsque je m'étais remémoré la valse qu'elle fredonnait quelques minutes plus tôt.

Message par Invité Sam 19 Sep - 21:31

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Aline était parvenue à faire basculer la situation à son avantage en moins d’une minute. Elle avait saisi son adversaire par la gorge et avait réussi à le mettre à terre en l’espace d’une demi-seconde.
Alors qu’elle continuait de lui marteler la tête contre le sol jusqu’à qu’il perdît connaissance, elle sentit une résistance de sa part. Mais après tout, elle n’était pas bien forte cette résistance, et la jeune fille continua son petit numéro, franchement décidée à le faire passer de vie à trépas.

La blondinette agissait toujours en suivant ses instincts et leur obéissait en conséquence. En ce moment même, son instinct de prédatrice lui ordonnait d’achever son adversaire. Parce qu’après tout, si elle le laissait en vie, qui savait ce qu’il serait capable de faire ensuite ? N’était-il pas venu là pour se battre avec elle ? Et peut-être même pour la tuer ? Pouvions-nous tellement être si sûrs de lui ? N’était-il pas un intrus ? Un tueur ? Un chasseur de vampire ? C’était là les questions qui tournaient en ronds sous la petite caboche de la vampire tandis qu’elle lui broyait le crâne comme une noix avec une fureur sans équivoque.

Aline était paranoïaque, c’était certain. Elle était persuadée que le monde entier lui en voulait, et que toutes les personnes qu’elle rencontrait n’étaient là que pour lui nuire. Ainsi donc, quelle autre possibilité s’offrait à elle que de l’achever ? Au moins, une fois mort, il ne mordra plus.

Mais ce monstre aux yeux jaunes ne semblait pas être de cet avis. Sans qu’elle ne s’y attendît, il parvint à la déstabiliser et à nouveau faire pencher la balance en sa faveur.
Perturbée par ce nouveau retournement de situation, la demoiselle encaissa le coup, perdant encore une fois sa respiration. Bien entendu, il en profita pour se remettre sur pieds, visiblement très fier de son petit exploit.

« -Eh bien, c'est qu'il y a du répondant là-dessous. Je tenais à m'excuser de vous avoir déranger pour mes égoïstes désirs. Et je pense pouvoir affirmer que vous n'avez rien de la fillette de 13 ans dont vous avez l'apparence. Mais maintenant que nous avons commencé, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Je me présente, Bran, lycanthrope. Voulez-vous…»

Aline, furieuse, le fixait avec un regard meurtrier, de plus en plus rageuse de le voir –et de l’entendre- se pavaner ainsi. Accroupie tout près de lui, les yeux brillants de rage et le visage rouge de colère, la demoiselle bouillonnait de l’intérieur. Dans le feu de l’action, ses crocs avaient subitement poussé et dépassaient maintenant de ses lèvres tordues en une espèce de rictus inquiétant. Elle respirait d’une façon saccadée, tentant tant bien que mal de reprendre sa respiration. Exercice d’autant plus difficile car elle voyait désormais rouge, et la colère faisait s’emballer son système cardiaque et respiratoire.
Plus elle regardait son adversaire, ce dénommé Bran, plus elle avait envie de finir ce qu’elle avait commencé de si bon cœur.
C’est-à-dire l’étrangler.
Il avait parfaitement réussi ce pourquoi il était venu, à savoir l’énerver pour pouvoir parfaire ses désirs de violence. Mais ce qu’il ignorait, était qu’Aline n’était plus vraiment capable de s’arrêter une fois un combat commencé.
Le coup dans l’estomac l’avait tout de même calmée un tant soit peu. Mais, bien qu’elle ne fût pas encore en état de revenir à la charge, ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle ne se rejetterait pas dessus son adversaire d’ici quelques minutes.

Calme-toi Aline. Garde la tête froide.

Garder la tête froide, était une chose que la jeune fille n’était jamais parvenue à faire correctement. Et pourtant, c’était bien utile. Ça pouvait éviter des scènes comme celle-ci par exemple.

Mais avant qu’elle lui sautât une nouvelle fois à la gorge, elle s’attarda une petite minute sur ses propos.

Lycanthrope, avait-il dit. C’était donc le nom de cette race dont elle ne connaissait même pas l’existence avant de rencontrer un lycanthrope justement. Aline n’était pas vraiment reconnue pour sa culture excessive, bien qu’elle ne soit pas non plus une ignare. Néanmoins, depuis qu’elle avait atterri dans cette drôle de ville, elle avait des créatures qu’elle n’avait jamais croisé de sa longue, longue vie. Et elle n’était pas encore au bout de ses surprises, c’était certain.

Bizarrement, se concentrer sur autre chose que ses envies de meurtres, avait légèrement calmé la jeune folle. Elle dévisagea un instant son interlocuteur avec un regard qui frisait de près l’impolitesse, le toisant de la tête aux pieds. Petit à petit, elle reprenait ses esprits, et la pression retombait tout doucement.

« C’est quoi un lycanthrope ? » se questionna-t-elle tout haut.

Une curiosité enfantine perçait délicatement sous cette phrase. Aline était quelqu’un de curieux de nature, mais pas d’une curiosité mesquine de concierge. Juste une curiosité positive, qui la poussait à poser des questions et chercher toujours plus d’informations lorsqu’elle recevait encore une éducation. Désormais, elle n’allait plus à l’école, et n'y était jamais allée. Elle avait seulement eu droit à une gouvernante lorsqu’elle était enfant qui lui enseignait les lettres et le calcul.

« …m'accordez cette danse sanglante ? »

Ne serait-il pas en train de se moquer ? Brusquement, le regard de la fillette changea du tout au tout. Il reprit sa lueur assassine d’alors, et Aline en oublia ses questionnements qui avaient réussi un tout petit peu à la calmer. Il n’avait pas le droit de se moquer ainsi, ni de salir ses rêves de petite fille. C’était déjà suffisamment humiliant d’avoir été surprise en train de s’évader, pour qu’en plus il se permît de faire des commentaires goguenards. Du moins, c’était de cette façon-ci que la jeune fille l’interprétait.

Prise d’une furieuse envie de l’achever, Aline s’accroupit à la façon d’un prédateur et bondit sur son adversaire avec la souplesse et l’agilité d’un fauve. Elle se cramponna à lui avec une force sans égale et planta ses crocs dans la même gorge que ses petites mains blanches avaient agrippées précédemment. Elle voulait lui faire le plus de mal possible, et pour cela était même prête à lui arracher la peau du cou avec les dents.

Message par Invité Mer 20 Jan - 4:35

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Les vampires faisaient parti des espèces les plus coriaces que je connaissais. Excepté les rayons du soleil et le bois, mettre fin à la vie d'un vampire s'avérait pour le moins compliqué. Arraché la tête ou le coeur, ça fonctionnait aussi, mais pour cela il fallait avoir la force surhumaine d'un loup ou d'un autre vampire. Et surtout, ils étaient rapides. C'était là leur arme la plus mortelle en dehors de leur crocs. En parlant de cela, ceux de la vampirette qui se tenait devant moi venaient tout juste de sortir de leur fourreaux, donnant à son visage une dimension sauvage et inquiétante. La lueur dans ses yeux s'était faite plus dure et menaçante, mais au lieu de m'effrayer cela m'excitait d'avantage. Cependant je n'avais aucune intention de la tuer. Cela ne faisait pas parti de mes loisirs : me promener dans les bois, croiser quelqu'un et me dire "Oh, mais pourquoi ne pas le tuer tiens ?!". Je ne tuais pas sans raison, juste pour l'envie de tuer. J'étais plus loup que la plus part de mes compatriotes, et contrairement à ce que l'on aurait pu penser au vu de ces propos, j'étais beaucoup moins meurtrier que mes pairs. Un vrai loup ne tuait que pour se défendre ou chasser. Bien sur, je n'étais pas immunisé contre les montées de violence que je partageais avec tous ceux de ma race, et l'envie de meurtre qui les accompagnaient, mais je les gérais beaucoup mieux que les autres la plus part du temps.

Du côté de mon adversaire du soir, elle semblait s'être calmée un peu. Une lueur de curiosité presque dédaigneuse s'était peinte sur son visage alors qu'elle me toisait de la tête au pied. Elle ne semblait pas bien comprendre ce que cela impliquait d'être lycanthrope. N'en avait-elle jamais rencontré ? Ou peut-être nous connaissait-elle seulement sur l'appellation courante de "loup-garou", que je trouvais moi-même plus élégante que le terme de lycanthrope. Et encore, en général j'arrondissais généralement à "loup" tout simplement. Mais alors que je m'apprêtais à répondre à sa question, la vampire reprit son air meurtrier et me coupa dans mon élan. Sans crier gare, sa colère emplissant la forêt, elle s'accroupit et sauta une nouvelle fois sur moi. Pensant qu'elle voulait une fois de plus m'étrangler avec ces petites mains toutefois puissantes, je les attrapai au vol alors qu'elle s'accrochait à moi. Mais je compris bien vite mon erreur de jugement lorsque ses crocs se plantèrent dans mon cou, ne semblant pas vouloir juste aspirer ce liquide de vie qui était mien. Je poussai un cri de douleur sous l'assaut tout sauf en douceur de la demoiselle, mais je ne comptais pas servir de repas un jour à un vampire sauf en cas d'absolu nécessité. Si en plus ce dernier avait en tête de me déchiqueter la gorge au passage ; non merci. Délaissant un de ses bras, je me saisis de sa tête afin de l'empêcher de m'arracher la mienne, le sang coulant le long de mon cou à partir des deux nouveaux trous que m'avaient gratifié la blondinette. Utilisant ma force, je maintins sa tête tant bien que mal en place, et tentai de l'enlever le plus lentement possible de mon cou. Ce qui fit quand même un mal de chien et je grognai tout du long alors que ses crocs faisaient quelques dégâts dans leur passage. Je grognai de colère tandis que mes yeux brillèrent de leur éclat doré. C'était un grondement plus animal qu'humain, clairement. Je plaquai la vampire au sol et me positionnai au dessus d'elle, entravant ses mouvements avec mon corps. Mon visage en face du sien, mes crocs dehors comme les siens. Ils ne se ressemblaient pas, mais leur potentiel mortel était clairement similaire.

-Je ne suis pas une vulgaire poche de sang, vampire, grondai-je.

La relâchant soudainement, je m'éloignai promptement de la blonde au sol. Je pris une profonde respiration, un peu douloureuse, alors que ma blessure avait déjà entamé sa guérison. Dans quelques minutes, cette blessure ne serait plus qu'un mauvais souvenir. Je profitai de cette accalmie pour répondre malgré tout à la question qu'elle avait posé.

-Lycanthrope, ou encore plus communément appelés Loup-garous, ma chère. Je suis un homme loup. Vous voudriez peut-être une démonstration ? Fis-je avec un sourire sarcastique.

Message par Invité Sam 30 Jan - 21:46

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Aline avait atteint son but, elle avait marqué un point. Son adversaire n’avait pas su réagir assez vite pour empêcher ses crocs de se planter dans sa gorge. Il avait eu une seconde d’hésitation,  qui n’était pas échappée à la vampire et qui lui avait offert une superbe opportunité.

La jeune fille ne ressemblait plus tellement à une humaine. Les cheveux dans les yeux et les joues rendues écarlates par la fureur, Aline faisait peur à voir. On la croirait tout droit sorti d’un roman d’épouvante. Elle ressemblait clairement à une possédée mais ne se donnait même plus la peine de réfléchir à l’image qui émanait d’elle.

Les cris de douleur qui s’échappèrent des lèvres de ce dénommé Bran la ravirent secrètement. Elle le tenait, elle lui faisait payer. Mais lui faire payer quoi au juste ? Dans le feu de l’action, elle avait carrément oublié pourquoi elle se battait mais elle savait une chose : elle voulait sa peau. Et cela lui suffisait amplement. Pour le moment du moins.

Elle s’agrippa à lui avec toute la force dont ses bras étaient capables, et ses crocs continuèrent leur carnage. Alors qu’il luttât pour l’arracher à lui, Aline était fermement décidée à ne pas le lâcher.

Folle. Elle était complètement folle.

Il tenta de la repousser ; elle résista. La vue du sang qui coulait le long de son cou et venait tâcher son haut enchanta la vampire.

Mais il parvint tout de même à se dégager et la jeune fille se retrouva une nouvelle fois clouée au sol. Son dos heurta lourdement la terre avec un bruit sourd et pour la première fois elle contempla vraiment le visage de son adversaire. Soudain, elle eut peur. Une terreur froide s’empara rapidement de son corps et son visage devint livide. Ses yeux clairs s’agrandirent tandis que toutes ses pensées se ramenèrent à une seule : fuir. Durant quelques secondes, Aline fût incapable de faire le moindre mouvement, tétanisée d’horreur.

Heureusement pour elle, il se redressa vivement et s’éloigna de quelques pas. La jeune blonde en profitant pour reculer hâtivement sans le quitter des yeux.

Loin, très loin de lui !

Elle trébucha sur une racine, mais n’y prêta même pas attention. Elle se fichait totalement d’avoir déchiré de partout son jean tout neuf et d’avoir irrévocablement gâté son seul chemisier potable.

Elle ne comprenait pas cette soudaine peur qui l’anesthésiait. Aline n’était plus capable que de frissonner d’épouvante et de claquer des dents. Des larmes brûlantes qu’elle ne contrôlait pas perlèrent de ses paupières et formèrent de petits ruisseaux humides sur ses joues décolorées. L’éclat vif du sang de son adversaire qui tâchait son visage tranchait cruellement avec la teinte blême de sa peau. Elle leva la main pour s’essuyer la bouche d’un revers de manche.

« Euh, non merci sans façon. J’ai eu ma dose pour la soirée. » articula-t-elle péniblement.

D’une certaine manière, Aline avait peur de tout ce qu’elle ne connaissait et ne comprenait pas. Elle avait déjà entendu parler des loup-garous, de ces hommes loups comme il disait. Mais elle n’en avait encore jamais rencontré, non qu’elle ne s’en soit plainte. Pourtant, elle avait toujours pensé que c’était des légendes, le genre de truc qu’on invente pour faire peur aux enfants, ce genre de choses quoi. A croire qu’après près de deux siècles d’existence, la vie lui réservait encore des surprises. Même si, celle-ci, elle s’en serait largement passée !

Elle le dévisagea de ses yeux humides, longtemps, étudiant chacun de ses gestes. La peur était toujours aussi présente et semblait éveiller tous les sens de la demoiselle.

« Qu’est-ce que vous voulez ? » lui demanda-t-elle enfin.

Il n’était pas trop tôt pour poser la question. Après s’être battue bec et ongles, elle en venait maintenant à se demander pourquoi.

Faudrait parfois réfléchir avant d’agir, tu sais.

Message par Invité Dim 7 Fév - 21:59

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La vampirette qui semblait n'avoir qu'un peu plus d'une dizaine d'année passait de la colère à la folie, puis de la folie à la consternation avec une vitesse surprenante. Si on s'accordait sur le fait que les lycans étaient des êtres prompts à la colère, il était aussi connu que les vampires étaient des émotifs lunatiques et incontrôlables. Et cela se vérifiait encore aujourd'hui. Alors que je parvins à retirer la petite de mon cou et à la plaquer au sol, sa soif de sang se mua en une soudaine peur viscérale alors que je me tenais au dessus d'elle tout crocs dehors. L'odeur de sa terreur m'excita et je poussai un grondement animal, prêt à lui arracher sa gorge. Je voulais sentir sa peur, goûter sa chair. Mais je me repris bien vite. Je savais me contrôler, et je m'éloignai donc promptement pour ne pas avoir à subir plus longtemps cette délicieuse envie de terroriser ma "victime". Elle se releva par la suite et recula tout aussi rapidement. Si pour ma part ce n'était qu'une retraite prudente, il était clair que la vampire, elle, désirait me fuir. Je dus me retenir de faire un pas en avant, épris de l'envie de la chasser. À la place, je souris doucement, mes yeux toujours dorés par l'excitation que l'odeur de sa peur me faisait ressentir.

-En temps que prédateur, vous devriez savoir qu'il n'est pas prudent de fuir ainsi devant un d'entre eux.

Je fronçai des sourcils alors que des larmes coulaient des yeux de celle qui était mon adversaire quelques minutes auparavant. Elle essuya mon sang qui teintait ses lèvres et son menton d'un rouge vif. Se faisant elle refusa ma petite démonstration, ce qui ne me fit que plus sourire. Alors comme ça on était fragile ma petite ? Tout de même, j'accédai à sa requête et hochai simplement de la tête pour lui signifier que je respectais son refus. Elle transpirait toujours la peur, mais au lieu de tenter de fuir, elle scrutait chacun de mes mouvements. Pourtant elle était plus rapide que moi. Même sous forme de loup il n'y avait que peu de chances que je la rattrape. Bien que je connaissais certainement mieux la forêt qu'elle, et cela était mon unique avantage si elle décidait de fuir. Bien sur je pourrais la pister presque indéfiniment, mais je doutais qu'à l'instant présent la petite fille pensait à tout cela. Elle était juste, simplement, tétanisée de peur. Dans ce genre de conditions, peu de personnes parvenaient à analyser la situation de façon claire et nette, ce qui leur aurait offert de nombreuses possibilités. Mais peu importait, maintenant qu'elle s'était calmée et moi de même, il semblait que l'affrontement ait touché à sa fin.

-Ce que je vous veux ? Cela vous paraîtra certainement dérisoire, mais le loup avait besoin de se défouler. Je m'excuse de vous avoir ainsi importuné, mais malheureusement il n'y a pas grand monde par ici capable de suivre la cadence d'une baston avec un loup...

J'avais dit cela avec un sourire d'excuse sur le visage. Il n'avait pas été très poli de ma part de la provoquer et l'attaquer ainsi sans réelle raison. Je n'avais rien contre cette vampirette, mais disons qu'elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Je me remémorai alors ce qu'elle faisait avant que je ne l'interrompe et soupirai. Je ne pouvais pas m'asseoir au sol, cela me rendrait trop vulnérable, cependant je m'installai aussi confortablement que possible contre un arbre et posai mon regard à nouveau sur la vampire.

-Et vous ? Que faisiez-vous lorsque je suis arrivé...? Je vous ai surpris au milieu d'une jolie valse qui semble pourtant d'un autre temps...

Message par Invité Jeu 11 Fév - 17:56

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Aline était restée pétrifiée dans son coin pendant tout le temps qu’il fallut à son adversaire pour débiter sa tirade. Elle ne le lâchait pas du regard, assise par terre comme une enfant punie. Complètement immobile depuis plusieurs minutes, seuls ses yeux apeurés faisaient d’imperceptibles mouvements. Ils allaient et venaient à chaque geste du loup, et cela à une vitesse fulgurante.

Non, il n’était pas prudent de fuir devant un prédateur. Et elle le savait parfaitement. Elle avait toujours trouvé que les proies qui détalaient comme des lapins lorsqu’elle les chassait avaient surtout un air stupide. Il ne lui était pas encore venu à l’esprit qu’elle pourrait, elle aussi, se retrouver dans cette fâcheuse posture. Étrangement, lorsqu’elle avait reculé d’un pas précipité, elle n’avait pas vraiment pris le temps de réfléchir. Aline obéissait bien souvent à ses instincts mais celui qui lui avait ordonné de fuir avait été plus puissant que les autres.

La jeune fille, tentant de contrôler sa respiration saccadée afin de lui redonner un rythme normal, fronça les sourcils devant le sourire d’excuse de ce Bran. Alors, c’était seulement parce qu’il avait envie de s’amuser un peu, qu’il avait décidé de lui coller quelques pêches ? Ainsi donc, il se permettait de venir l’ennuyer –pour rester polie- juste parce qu’il ne savait pas quoi faire. Merci bien, mais s’il avait une furieuse envie de s’en prendre à quelqu’un, il n’avait qu’à aller se frapper la tête contre un mur, ou au mieux contre un tronc d’arbre !

La demoiselle redressa le menton, affichant sur sa figure salie un air digne et outré qui contrastait tellement avec sa tenue débraillée que c’en était risible.

Peu à peu la peur se mua en une indignation pure, et ses tremblements cessèrent.

Elle oubliait juste que depuis qu’elle avait été capable de tenir sur ses jambes, elle était allée embêter le monde aussitôt qu’elle s’ennuyait. Petite, elle s’amusait à défaire le nœud qui retenait les tabliers des servantes ou des bonnes d’enfants. Plus grande, elle se battait avec ses sœurs pour tout et rien. Maintenant, elle s’amusait à terroriser ses victimes seulement pour le plaisir de les voir pâlir d’horreur. Un peu comme Bran avait fait avec elle.

« Allez vous faire voir ! » trouva-t-elle seulement à répondre.

Elle avait la furieuse envie de le planter là, de tourner les talons et de rentrer chez elle avec toute la dignité qu’il lui restait.

Mais il s’adossa contre un arbre, et enchaina sur une autre question. Une nouvelle fois, Aline eut la désagréable sensation qu’il se moquait d’elle. Elle plissa les paupières et pinça les lèvres.

« Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? Je fais ce qui me plaît ! » asséna-t-elle, sur la défensive.

La vampire se braquait facilement et lorsque cela arrivait, elle employait toujours un ton que même les personnes les plus patientes avaient bien du mal à supporter. Et elle refusait d’avouer qu’elle s’était laissé surprendre en train de rêver de bals et de valses comme une fillette un peu cruche.  

Message par Invité Ven 12 Fév - 5:44

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La petite vampire s'était assise en face de moi, comportement que j'aurais jugé d'imprudent si elle n'avait pas conservé une certaine distance, mais me fixait toujours intensément. Seuls les yeux de la blondinette faisaient des mouvements rapides pour suivre chacun de mes gestes, laissant son corps parfaitement immobile. Ça aurait presque pu être étrangement flippant si il n'y avait pas la persistance de ce soupçon de peur au fond de ses pupilles. Elle fronça les sourcils lorsqu'elle perçut mes paroles, et d'après la tête qu'elle faisait j'étais quasiment sur que c'était parce qu'elle le savait d'expérience. Comme je l'avais dit, elle était tout comme moi un prédateur, et si elle avait un jour chassé dans sa vie je ne doutais pas qu'elle connaisse ce sentiment. Et au fur et à mesure que nous discutions, les battements effrénés de son coeur et sa respiration reprenaient un rythme un peu plus normal.

Cependant la seconde partie de ma tirade, sur les raisons pour lesquelles j'étais venu lui rendre cette petite visite mouvementée, ne sembla pas lui plaire le moins du monde. Comme indignée, elle leva le menton fièrement en une moue qui semblait presque boudeuse sur son visage enfantin. Elle se différenciait néanmoins de la plus part des jeunes de son âge par une posture qui semblait pour le moins raffinée, jurant autant avec notre époque qu'avec ses habits en piteux états. "Jeunes de son âge" c'était vite dit, car en réalité je n'avais aucune idée de l'âge qu'elle avait. Même si j'étais sur qu'elle était bien plus âgée que son aspect pré-pubère ne laissait entendre. Mais je pouvais toujours demander cela. Après bien évidemment qu'elle m'ait gentiment injurié. Elle m'avait presque à nouveau envoyé paitre lorsque je lui avais demandé ce qu'elle faisait au milieu de ces bois, et je supposai que c'était une corde assez sensible.

-Excusez mon impolitesse, j'ai juste été surpris par votre danse. Vous avez des manières raffinées qui ne datent pas de ce siècle. Je suppose donc que vous n'êtes pas vraiment une adolescente pré-pubère je me trompe ?

Je m'assis alors à mon tour, faisant face aux faibles protestations de mon loup, tout en restant un brin sur mes gardes. Cela donnerait certainement une atmosphère un peu plus détendue. Je soupirai et regardai à nouveau la vampire. Qui n'était plus du tout apeurée par la même occasion.

-Et vous vous appelez ? dis-je le plus poliment possible.

Message par Invité Sam 20 Fév - 21:21

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Des manières raffinées qui ne datent pas de ce siècle… Aline était sensible à la flatterie, et peut-être était-ce là un de ses plus gros défauts –parmi tant d’autres. Ainsi donc, elle semblait raffinée. Un joli sourire se dessina aux coins de ses lèvres. C’était difficile de se débarrasser des principes de son éducation. La maxime « Sois belle et tait-toi » pouvait s’appliquer à l’éducation de la jeune fille. Elle avait appris très jeune à se comporter «bien comme il faut », à avoir un joli port de tête ou encore à s’exprimer avec recherche. Mais, étrangement, ses gouvernantes et sa bonne d’enfant n’étaient jamais satisfaites d’elle. Il fallait dire aussi que tandis que ses sœurs jouaient tranquillement avec leur dinette en porcelaine peinte, Aline, elle, courait pieds nus au milieu du vignoble. Plus grande, elle accumulait les prétendants et ne s’en cachait pas. Alors qu’elle aurait dû les repousser comme sa mère le lui avait si bien enseigné, la jeune fille leur rendait leurs sourires et multiplier les artifices pour leur plaire. Enfant, on l’avait traité de sauvageonne. Adolescente, les vielles femmes la qualifiaient de dévergondée. Surtout après ce fameux jour où on l’avait surprise en train d’embrasser le fils du boulanger. Ce que l’intéressée n’avait, cela dit, jamais regretté. Le fils du boulanger était mignon, grand et relativement musclé ! Ce qui avait le plus choqué, avait surtout été le fait qu’Aline soit fille de riche propriétaire terrien et qu’elle puisse ainsi renier son rang en s’amourachant d’un pauvre garçon. Les doyennes en avaient fait des gorges chaudes des semaines durant. Car, Voyons, c’était le comble de l’indécence !

« Non, en effet » répondit-elle avec un léger sourire.

Puis elle ajouta :

« Au XIX ème siècle, on ne trouvait pas tellement que je fusse raffinée. »

Elle éclata d’un petit rire moqueur en se souvenant de la mine pincée des gens de sa famille qui désapprouvaient sa conduite en silence. Se heurter aux conventions et offusquer ses parents avaient toujours été une partie de plaisir pour la blondinette. Elle ne riait jamais autant que devant les airs prudes de ses sœurs ou les sourcils froncés de sa mère qui l’observait par-dessus son assiette. Seul son père trouvait Aline charmante, et sa conduite jugée inacceptable l’avait toujours fait beaucoup rire.

La colère et la peur de la scène précédente venaient de disparaître. La vampire semblait pouvoir passer de la fureur à la terreur et de la terreur à la joie, en l’espace de quelques minutes. Elle commençait à se détendre et se mettait à sourire, comme s’il ne s’était rien passé. Assise en tailleur en face de Bran, elle se mettait à jouer avec des brins d’herbe qu’elle commença à tresser. Elle avait appris à faire des bracelets d’herbe alors qu’elle était toute jeune et ne s’en lassait toujours pas.

« Aline. » répondit-elle.

Elle venait de terminer son fameux bracelet. Elle s’empressa donc de le nouer autour de son poignet. Elle leva son poignet et fit quelques mouvements pour juger de l’effet de son nouveau bijou.

« Je n’avais encore jamais rencontré de ly… lyca… Enfin bref, de Loups-garou avant. » lui expliqua-t-elle.

Message par Invité Dim 21 Fév - 1:48

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Lorsque je complimentai la vampirette sur la grâce de ses gestes, celle-ci parut si ravie qu'un grand sourire illumina son visage. Alors que quelques minutes plus tôt à peine, la blondinette était éprise d'une peur sans nom, elle semblait avoir recouvré une joie sans pareille à l'énoncé de ces quelques mots. Tous les vampires étaient-ils aussi lunatiques ? Je me surpris à sourire en pensant au fait que j'avais provoqué la plus part d'entre eux à un combat ou une partie de chasse comme c'était le cas pour un certain vampire du nom de Faust. Leurs émotions étaient donc plutôt prévisibles et leur humeur égale. Revenant à la vampire, je remarquai qu'elle semblait perdue dans ses pensées. Certainement des souvenirs, vu la façon dont son regard presque mélancolique se prolongeait à l'horizon. Et cela semblait être de lointains souvenirs. Ce que sa réponse à ma question me confirma. Cependant j'étais loin de me douter que la vampire n'avait pas loin de deux siècles. Ou qu'en tout cas elle était âgée de plus d'un siècle. Cela expliquait donc tout. Je rejoins son rire cependant lorsqu'elle évoqua son manque de raffinement par rapport aux gens de son temps.

-Ils auraient semblé bien déplacé à notre époque. Ta grâce pourrait encore te faire passer pour une fille d'une famille ancienne de renom. Plus aurait semblé...vieux jeu, pouffais-je.

La tension qui était présente entre nous dès le début de notre rencontre semblait s'être envolée après ces quelques moqueries échangées en toute simplicité. La vampire se détendit visiblement, et mon loup, ravis du combat que la blonde lui avait offert, s'était rapidement calmé pour venir se coucher paresseusement dans un coin de mon esprit. Les battements de son coeur avaient repris un rythme tout à fait normal, et l'odeur du sang, bien que présente, s'était faite plus discrète alors que ce dernier avait certainement séché. Nos blessures guéries, il ne restait plus grande marque de notre combat acharné d'il y a quelques minutes, et c'est ainsi que la vampirette s'assit dans l'herbe tout en commençant à tresser des brins entre eux. Curieux, je penchai la tête sur le côté et prit place dans l'herbe à mon tour. Avec la facilité de la pratique et de l'expérience, elle finit son bracelet en un rien de temps, alors qu'elle me révélait son prénom. Aline passa par la suite le bracelet d'herbes autour de son poignet et le contempla.

-Est-ce quelque chose que tu avais l'habitude de faire quand tu étais enfant ?

J'avais du mal à me rendre compte que la petite fille devant moi avait plus de cent ans. Bien qu'elle me l'avait certifié et que j'avais deviné qu'elle était plus âgée qu'elle ne le paraissait, elle m'avait quand même l'air d'une enfant à peine pubère. J'avais entendu que certains vampires, ceux qui l'étaient de naissance, pouvaient choisir l'apparence qu'ils revêtaient et donc l'âge qu'ils véhiculaient. Tandis que les mordus restaient figés à l'âge de la transformation. Si je devais me prononcer sur le cas de la demoiselle, je choisirais le second cas de figure. Mais le fait qu'elle n'avait jamais eu vent des lycans avant ma personne ne m'était que d'avantage. Il était vrai que jusqu'à récemment, ma race s'était faite discrète, mais des guerres entre vampires et loups étaient plutôt courantes, même à l'époque.

-Eh bien c'est plutôt étonnant pour une vampire de plus d'un siècle. Il est vrai que nous gardons en général un profil bas, mais il n'est pas rare que nos races s'affrontent pour autant. Mais le fait que tu n'es jamais rencontré de lycan, ou de loups comme je préfère nous appeler plus communément, veut surement dire que tu es nouvelle en ville je me trompe ? Qu'est ce qui t'amène ici, si je puis demander ?

Message par Invité Mar 23 Fév - 21:57

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Peu à peu ses traits s’étaient détendus, et Aline avait enfin défroncé les sourcils. Bien que dans un piteux état, la jeune fille resplendissait. Elle avait les cheveux en désordre et le visage maculé de boue, mais elle semblait détendue. Elle souriait à son interlocuteur comme s’ils avaient toujours été amis et sa voix avait pris comme une note rieuse. Elle se remit à rire, d’un petit rire argentin en entendant la réplique du loup.

« Mais je suis issue d’une famille de renom ! Ce n’est pas parce que j’ai l’air d’une clocharde aujourd’hui que je n’ai pas du sang noble dans les veines ! » répondit-elle.

Et si sa mère était encore là pour voir ce qu’elle était devenue, elle en surement aurait fait une syncope. Sa fille était tout ce qu’elle détestait. Aline était sans gêne, malpolie, capricieuse, colérique et vraiment insupportable. Mais contrairement à sa génitrice, la vampire était quelqu’un de libre. Bien qu’elle fasse souvent les mauvais choix, c’était quand même elle qui décidait. Ce dont sa mère avait toujours été privée, par ailleurs. Peut-être Aline avait toujours eu en elle cette envie de liberté ? Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle transgressait ostensiblement toute règle quelle qu’elle soit ? Cela insupportait toute le personnel domestique, ses sœurs, les voisines, sa mère etc… Mais Aline s’en contrefichait. Du moment qu’elle pouvait s’amuser, elle, c’était l’essentiel. Car après tout, nous n’avons qu’une seule vie !

Elle sourit de nouveau à Bran, dévoilant une série de dents blanches.

« Oui, j’en faisais avec mes sœurs. Enfin surtout avec la petite : Madeleine. Parce que l’autre, elle passait son temps à pleurnicher et à couiner. » expliqua-t-elle.

Et pour cause, Aline et sa sœur Béatrice n’avait jamais pu se voir en peinture. L’une était hautaine, l’autre curieuse comme un pot de chambre (quelle jolie expression !). Tandis que la première prenait tout le monde de haut, la seconde fourrait son nez partout. Et en particulier dans les affaires de sa sœur ainée. Aline recelait une quantité de secrets que Béatrice aurait bien aimé découvrir. Ainsi la chambre de sa sœur était son terrain de jeux préféré. Du moins avant que la propriétaire, furax, ne vienne la faire dégager en la trainant par les cheveux.

En poussant un petit soupir, Aline cueillit trois nouveaux brins d’herbes. Elle prit même le soin d’en dénicher des plus épais que ceux qui avaient servi à son propre bracelet.

« T’en veux un, je suppose. » murmura-t-elle, avec un léger sourire.

Ses petits doigts graciles et agiles commencèrent à tresser les brins d’herbe entre eux. En un rien de temps, le bracelet fût prêt. Aline s’empara promptement du poignet de son interlocuteur pour y nouer le bracelet furtivement. Puis, elle retourna à sa place et s’assit de nouveau en tailleur.

« Ça fait que quelques mois que je vis ici, en réalité. Mais je m’approchais jamais de la ville, jusqu’à maintenant. Donc je n’ai pas encore rencontré grand monde » déclara-t-elle.

Elle dégagea une mèche de son visage crasseux et ajouta :

« Pas grand-chose en fait. J’en ai juste marre d’être toujours en vadrouille. J’ai envie de trouver un endroit où m’établir, alors je tente ici. Et toi alors ? Tu connais bien la ville, je présume ? »  

Message par Invité Sam 27 Fév - 17:05

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En un rien de temps, l'atmosphère s'était à ce point détendue que je surpris un petit sourire flotter sur mes lèvres. La joie de la vampirette était quelque peu contagieuse, et l'aura de violence et de danger s'en étant allée, je me permis de me relâcher un peu. J'appréciais les enfants, et refusais d'ailleurs de leur faire le moindre mal. Et même si je savais qu'Aline était bien plus âgée que moi, d'au moins un siècle, son joie enfantine ne manqua pas de m'adoucir un peu. Je regrettais presque de l'avoir attaqué plus tôt. Presque. Car je n'oubliais quand même pas les dégâts qu'elle m'avait causé et d'avantage ceux qu'elle m'aurait causé si je n'avais pas su me défendre. Mais maintenant elle souriait et riait à coeur joie. D'ailleurs je ne fus pas surpris d'apprendre que sa famille était une famille de renom, et sous ses dits air de clocharde, j'avais subodoré ce fait.

-Haha ! Je n'en doute pas, Aline. Devrais-je t'appeler "Ma Dame" ? dis-je en la taquinant.

La petite tête blonde n'avait de cesse de partir ailleurs dans ses pensées, certainement se remémorant le passé qu'elle avait depuis si longtemps quitté semblait-il. Et qu'elle ne retrouverait certainement jamais. Bien que nous, lycanthropes, soyons capable de vivre facilement plus de cent ans, le temps finissait toujours par nous rattraper et nous terminions vieux et mourants. Ce n'était pas le cas des vampires, qui pouvaient vivre des millénaires sans jamais prendre une ride, et pourrait continuer encore bien d'autres millénaires si personne ne venait mettre fin à leur existence. J'avais entendu que de nombreuses meutes de loup-garous avaient affronté des familles de vampires dans des guerres où les humains ne tiendraient pas une seule seconde, même aujourd'hui. La meute à laquelle appartenait mon père avant de rencontrer ma mère en faisait d'ailleurs parti. Si mon père n''était pas parti pour fonder sa famille, peut-être n'aurais-je jamais pu faire les rencontres que j'avais faites ici. Mais peu importait. Je vis alors Aline me sourire à nouveau et me confirmer qu'elle et sa jeune soeur avaient l'habitude d'en faire de son temps. Et après un petit soupir, la blondinette cueillit trois herbes et entreprit d'en faire un pour moi. Penchant la tête à la manière des loups, mon sourire s'élargit à la vue des doigts de la vampire s'activant pour me faire mon propre bracelet. Une fois terminé, elle se saisit de mon poignet et y enfila le petit objet. Le regardant à mon poignet, détonnant avec l'aura animale que je dégageais, je ne pus m'empêcher de pousser un petit rire.

-Merci. C'est étrange, mais je l'aime bien.

Ce qui était tout à fait sincère. La vampirette m'apprit par la suite que cela faisait quelques mois qu'elle était dans les parages, mais qu'elle ne s'était jamais approché de la ville. Elle me parla aussi de son désir d'arrêter le vagabondage et de s'installer ici, à l'Avventura.

-C'est un bon choix cette ville. Au moins ici, ils connaissent notre existence et la tolère en général mieux qu'à d'autres endroits.

Puis je souris à mon interlocutrice pour sa question. Mais avant que je ne pus répondre, une multitude d'odeurs se rapprochant de nous me mis en alerte. Plusieurs pas furtifs se firent entendre à travers la forêt et en peu de temps, nous fûmes encerclés. Cependant, au lieu de me crisper et me préparer à la bataille, je m'étais au contraire détendu et un sourire un peu plus large encore s'afficha sur mes lèvres. Car j'avais tout de suite reconnu l'odeur de la quinzaine de loups qui venaient d'arriver. C'était la meute de loups blancs qui m'avait recueilli y a plus de dix ans de cela. Je décelai quelques nouveaux membres parmi les odeurs, certaines manquantes, d'autres avec lesquels je m'étais amusé alors que je n'étais encore qu'un louveteau -et eux de même d'ailleurs. Les loups grognèrent tout bas, n'aimant certainement pas l'odeur de vampire qu'ils sentaient sur Aline. Et si Aline s'était mise en posture défensive aussi, je ne tardai pas à rassurer les deux camps en m'accroupissant à moitié et en poussant un petit son rassurant. Mes yeux virèrent au jaune, les yeux du Loup en moi, et je poussai un petit grognement rassurant à l'intention des loups. Une fois la tension calmée, mes anciens compagnons de jeu se précipitèrent vers moi et me firent tomber à la renverse tandis qu'ils me léchaient et jouaient avec moi alors que j'éclatais de rire. Petit à petit, les autres membres se rapprochèrent à leur tour et vinrent me dire bonjour. Enfin, l'Alpha s'avança au milieu d'eux, me lécha la joue tandis que je frottais ma joue contre le côté de sa tête, puis vint se poster à mes pieds. Tout sourire, je redressai la tête vers Aline et entrepris de lui expliquer tout cela.

-Oui, en effet cela fait longtemps que je vis ici. Depuis ma naissance en fait. Et ces loups que tu vois ici m'ont recueilli quand j'étais plus jeune, lorsque mes parents sont morts...C'est un peu comme ma deuxième famille, dis-je en grattouillant derrière l'oreille d'un des membres les plus jeunes.

L'Alpha me regarda avec curiosité, puis regarda la vampirette et revint vers moi. C'était surement la première fois qu'il rencontrait une vampire, et il était certainement curieux. Posant la main sur l'encolure de sa fourrure, je m'adressai au chef de meute avant de m'adresser à la vampirette aussi.

-Voici Aline, une amie. Une vampire. Puis m'adressant à la blondinette en question. Et si tu viens habiter ici, à l'Avventura, tu rencontreras bien plus que des vampires et des loup-garous, crois moi, fis-je avec un sourire malicieux.

L'un des loups blancs s'approcha d'Aline en trottinant, puis s'arrêta à quelques centimètres d'elle, et la renifla prudemment. Puis il s'approcha encore, accroupi presque, et renifla encore. Puis il se risqua à lécher la vampirette, et je ris tout en surveillant la réaction de la blondinette.

Message par Invité Mer 2 Mar - 21:27

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Alors qu’Aline discutait tranquillement avec Bran, une multitude d’odeurs inconnues se firent sentir. Elles ressemblaient étrangement à celle qui se dégageait de Bran, tout en étant complètement différentes. Avant même de les voir, la demoiselle en avait conclu qu’elle avait affaire à une meute de loups. Qu’est-ce qu’ils voulaient ? La blondinette bondit sur ses pieds à la vitesse de l’éclair, tous ses sens en alerte. Plus les bruits de pas et les odeurs se rapprochaient, plus Aline s’accroupissait à la façon d’un félin sur la défensive.

Et c’est là qu’elle vit débarquer plus de loups qu’elle n’en avait jamais vu de sa vie. Ils étaient, pour la plupart, relativement imposants. Visiblement, il n’y avait pas qu’elle qui était sur ses gardes : les bêtes grognaient, apparemment peu enthousiastes de se retrouver face à face avec une vampire. A ce moment-là, Aline réalisa qu’elle ne pourrait jamais faire front à une armée de loups. Elle était toute seule. Le stress refaisait son apparition doucement. Même l’expression de Bran qui se voulait rassurante, ne sembla calmer que l’angoisse des loups. Celle d’Aline, elle, était bien présente.

Ce n’est que lorsque les loups se jetèrent sur Bran pour le jouer avec lui, que la demoiselle se décrispa légèrement. Ainsi, se tenait devant elle la famille d’adoption de son interlocuteur. Une bien grande famille, me diriez-vous. Elle apprit également que c’était un orphelin et qu’il avait toujours vécu dans cette ville.

Un loup plus important que les autres, la dévisageait. Il y avait en lui une prestance, dont ses congénères étaient dépourvus. Aline en vint donc à la conclusion qu’il s’agissait du chef de la meute.
La vampire eut du mal à rendre son sourire à Bran. Elle se sentait crispée, inquiète.

« Je n’en doute pas. » trouva-t-elle seulement à répondre.

Un des loups se détacha du groupe et s’avança vers elle. Il avait un joli pelage blanc crème qui avait l’air soyeux et doux. La gorge d’Aline se serra encore un peu plus. Et lorsque le loup s’arrêta près d’elle pour la renifler, la jeune fille ne put réprimer un mouvement de recul. Soudain, elle eut peur de l’avoir vexé. Elle n’y pouvait rien, c’était instinctif. Le loup s’approcha encore et tenta de nouveau. Mais cette fois-ci, Aline ne cilla pas. Elle analysait chacun de ses mouvements, le détaillant de la tête aux pieds. Le rire de Bran lui parvint aux oreilles et elle leva les yeux vers lui : il surveillait son attitude. Et le loup blanc attendait visiblement une réaction de la part de la demoiselle. Alors, elle tendit la main vers lui, caressa le sommet de son crâne. Elle se serrait attendu à tout, sauf que cela soit aussi doux. Elle fit à nouveau glisser ses doigts dans la fourrure de l’animal. Et puis, le loup s’installa à ses pieds et la jeune fille préféra s’assoir par terre. La bête posa alors sa tête contre les genoux de la demoiselle et celle-ci émit un petit rire. Finalement, elle se demandait pour quelle raison avait-elle eu peur de lui. Elle rit de plus belle devant l’expression ravie du loup lorsqu’elle lui caressa les oreilles. En fin de compte, cette soirée avait été plus enrichissante que d’habitude.

Message par Invité Ven 4 Mar - 20:31

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Comme je m'en doutais, la réaction de la vampire fut immédiate lorsqu'elle se rendit compte que des loups avaient fait irruption sur notre lieu de rencontre. Alors qu'ils nous encerclaient petit à petit, Aline se ramassa petit à petit sur elle telle une panthère prête à l'attaque. J'entendais presque un feulement imaginatif sortir de sa gorge tant la posture était fidèle à celles des félins. J'étais curieux de voir ce que donnerait une bataille entre quinze loups et une vampire. Si cela avait été des lycans, je n'aurais pas donné chair de la peau de la vampirette, mais est-ce qu'elle aurait fait le poids contre des loups ordinaires ? Le challenge se donnait. Mais pour rien au monde je n'aurais laissé mes loups affronter la vampire. A coup sûr, certains en mourraient et je ne voulais pas de cela. Mon geste pour apaiser les tensions ne calma pas vraiment la blondinette, mais les loups eux comprirent le message et arrêtèrent de grogner. Aline ne se détendit seulement quand les magnifiques canins se jetèrent sur moi pour jouer.

Aline dégageait une discrète odeur de peur que les loups pouvaient eux aussi flairer. La tension s'entendait dans sa voix lorsqu'elle me répondit, et j'eus un petit sourire. Je crus presque sentir l'Alpha renifler sous ma main. Un des loups s'aventura vers Aline, qui eut un mouvement de recul avant de laisser le loup renifler sa main. La vampirette passa alors sa main dans la fourrure du loup et sembla apprécier. Finalement elle rit, un rire qui semblait être de soulagement face à la tension qu'elle avait ressenti plus tôt. Je souris à cette vue un peu insolite, et je regardai les loups qui se pressaient les uns sur les autres, se pressant à mon corps aussi, jouant et se taquinant de temps à autres. Mais après plusieurs longues minutes, l'Alpha se remua sous mes doigts, agitant sa queue et poussant quelques grognements d'impatiences. Il voulait se dégourdir les pattes, courir, peut-être même chasser qui savait ? Il me regarda avec deux yeux interrogateurs, pencha la tête sur le côté en guise d'invitation à me joindre à eux. Les autres loups commençaient eux aussi à s'agiter. Et parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas couru avec la meute, j'acceptai. Me tournant vers Aline je m'adressai à elle.

-Comme tu as pu le deviner, je connais l'Avventura par coeur. Si jamais tu as besoin d'un guide pour t'introduire à cette ville, j'en serais ravi. Après une courte pause je repris. L'Alpha veut aller courir, peut-être chasser. Si tu veux courir avec nous libre à toi, sinon on se reverra petite vampire des anciens temps, finis-je avec un clin d'oeil.

Sans plus attendre, j'entamai ma transformation qui dura quelques douloureuses secondes. Mes os se déplacèrent, se brisèrent puis se reformèrent. Une fourrure blanche me poussa alors que mes crocs et mes griffes poussèrent, mes yeux virant au doré. Ma peau ondula et ensuite, le loup pris la place de l'homme. Un loup plus imposant et plus haut que tous ceux qui étaient présents dans la clairière. Les odeurs se furent encore plus nettes et intenses, les sons plus précis, ma vision s'améliora et je sentis une énergie nouvelle s'emparer de moi. Les autres loups attendirent patiemment que je termine ma transformation, et lorsque j'eus finis de chasser les derniers picotements qui s'éternisaient généralement après chaque Changement, l'Alpha décolla sans crier gare, s'élançant vers la forêt à nouveau. Sans plus attendre, nous tous suivirent le mouvement en poussant des jappements de plaisir. Certains loups vinrent me taquiner à nouveau, faisant semblant de me mordre, et je leur rendais la pareil. Le loup qui se tenait encore aux pieds de la vampire se leva langoureusement, et désireux de ne pas perdre le groupe il nous suivit avec fougue. Quelques mètres devant, l'Alpha poussa un hurlement auxquels la quinzaine de loups qui le suivait se joignirent. Exaltant c'était. Sentir l'odeur de la meute, hurler avec la meute, courir et chasser avec la meute...


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