Avventura
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Aller en bas

Message par Invité Lun 1 Avr - 0:46

Revenir en haut Aller en bas
    Le soleil n’allait pas tarder à se coucher lorsque la vampire émergea de son sommeil. Bien qu’elle n’ait pas quitté le fond de son lit et ses draps rouges, elle avait passé une journée affreuse. Elle avait fait une série de rêves les plus horribles les uns que les autres. Se réveillant à chaque fois en sursaut. Maria avait d’abord commencé avec son frère ainé -autant commencer par ce qui l’affectait le plus pour bien lui pourrir le reste- celui-ci revenait en ville. Ce qui dans le fond était ce qu’elle souhaitait et cela aurait donc dû être une bonne chose. Malheureusement, la haine de la vampire était tellement forte qu’elle ne réussit à pas écouter son frère et le tua. Dans la réalité, elle était toujours habitée par cette haine, mais plus elle y pensait et plus elle savait que c’était son moyen pour se protéger. Elle préférait de loin sentir un sentiment comme la colère l’enivrer à celui de la tristesse. Ce n’était tout simplement pas possible qu’elle se laisse aller à cette émotion. C’était donc beaucoup plus facile d’agir ainsi, en vampire assoiffée de vengeance. Même si elle doutait de plus en plus de sa réaction lorsqu’elle -si- le reverrait. Son second rêve parla du Darkness, Albiel, il n’était pourtant pas important pour elle, alors pourquoi son subconscient le ramenait jusqu’à là ? Elle eut vite sa réponse, lorsqu’elle se vit en sa compagnie, tuant une foule d’humain. Cela aurait pu être un rêve apaisant. Malheureusement, les sourires des deux compères glacèrent le sang de la vampire, du moins, auraient glacé son sang, si celui-ci le pouvait. Elle y découvrit celui d’Elisabeth. Cette salope continuait de lui pourrir la vie même morte. Enfin, pas tout à fait morte, puisqu’elle vivait -ou survivait- à l’intérieur de son protégé. C’est là qu’arriva son troisième et dernier rêve. Comme pour suivre la logique de deux précédents, elle y vit Natsume. Il était étendu sur le sol, un sol qu’elle avait déjà vu auparavant, le sol de cette grotte. Il était sans vie au même endroit que Naome. S’approchant de plus en plus près de l’étudiant, l’odeur de sang se faisait de plus en plus sentir. Et quand elle arriva à la hauteur de son corps, elle vit ce qu’elle avait redouté : un trou béant dans sa poitrine. Quand elle se retourna, elle ne découvrit pas la Darkness comme elle l’avait imaginé. Non, c’était sa propre image qu’elle avait sous les yeux, le coeur encore chaud de l’humain entre ses doigts et un sourire de satisfaction sur les lèvres.

    Trois rêves qui tournaient tous autour d’un seul fait : sa haine. Devait-elle y comprendre quelque chose ? Devait-elle arrêter tous ses projets pour cette ville avant que ses rêves deviennent réalité ? Dans une certaine mesure, tout cela n’aurait pas dû la perturber autant, elle aurait plutôt dû être fière de ce qu’elle pouvait devenir. Se venger de son frère et répandre la mort derrière elle. Mais elle n’y arrivait pas. Elle ne voulait pas ressembler à celle qui lui avait enlevé son frère la première fois. Et dans le fond, elle ne voulait pas non plus avoir la mort de cet étudiant sur la conscience. Elle avait eu le temps de se demander -depuis leur dernière rencontre- pourquoi elle agissait ainsi avec lui, pourquoi elle ressentait ce besoin non contrôlable de ne pas le laisser tomber : elle avait besoin de se rattacher à quelqu’un. C’avait été bizarre au moment où elle s’en était rendu compte et ça n’avait pas changé depuis. Mais maintenant, c’était d’autres questions qui ne cessaient de l’assaillir : Pourquoi un simple humain ? Pourquoi lui ? Pourquoi se sentait-elle si pitoyable de ressentir tout ça ?

    Faisant voler son drap, la vampire sortie de sa chambre et se dirigea vers sa salle de bain. Une douche froide lui ferait le plus grand bien, même si en théorie, elle ne ressentait guère beaucoup de différence entre la chaleur et la froideur de l’eau. Cependant, la vampire ne resta pas longtemps sous l’eau, ne prenant le temps que de se laver et non de se changer les idées. De toute manière, comment le fait d’être trempée des pieds à la tête pouvait avoir un quelconque effet sur son esprit ? Attrapant une serviette qui se trouvait à portée de main, elle sorti dans la pièce, laissant derrière elle une trainée d’eau sur le sol à cause de ses cheveux qu’elle n’avait prit aucun intérêt à essorer. Arrivant dans sa chambre, elle ouvrit grand la fenêtre pour laisser l’air frais y pénétrer. Elle se choisit ensuite des vêtements, elle allait sortir. Elle avait besoin de sortir, elle ne pouvait pas rester enfermée dans cette maison. Et elle avait faim de surcroit. Habillée toute de pourpre, elle prit la direction de l’entrée et sorti dans la rue. Le temps qu’elle avait mit à se perdre dans ses pensées, se lever et prendre sa douche, avait servit au soleil. Il s’était enfin couché pour la laisser sortir sans dommage. Maria ne savait pas trop où se rendre, s’étonnant elle-même de voir qu’elle n’avait -malgré sa faim- pas tellement envie de chasser. Pourtant cela pourrait lui changer les idées, c’était même certain. Mais non, elle n’avait pas envie de se prendre la tête à chercher une proie seule, la suivre pour ensuite la vider de son sang au détour d’une ruelle. En y repensant de plus près, ce n’était pas tant le fait de chasser qui ne l’entrainait pas, c’était la nature de sa proie qui lui posait problème. Non, bien sur, elle n’avait pas décidé d’arrêter son régime alimentaire fait de sang humain. Mais ce soir, elle n’avait pas envie de se cacher pour chasser. Mais elle ne pouvait pas faire à sa guise en pleine rue. Elle ne pourrait pas s’amuser à suivre son gibier dans la ville, elle se ferait vite attraper par le Cercle. Et elle n’en avait pas tellement envie, même pas du tout.

    Maria opta donc pour la forêt. Avec un peu de chance, elle trouverait un animal assez vivace pour qu’elle chasse un peu. Elle prit donc cette direction et finit par s’enfoncer entre les arbres. La lune arrivait à filtrer à travers les arbres et donnait ainsi une atmosphère plus étrange à la forêt. Jouant sur les ombres des branches et autres bout de bois et végétal qui se trouvait là. Après une dizaine de minute, la vampire senti la présence d’un cerf non loin d’elle. A son odeur, il paraissait jeune. Ce qui n’était parfait : s’il était jeune, il serait assez vigoureux pour s’échapper à sa venue. Elle le prit donc en chasse, sur un bon nombre de kilomètres. Il finit par le mettre à mort après avoir courut entre les arbres, senti le vent effleuré son visage et surtout : senti la peur envahir pleinement l’animal. Elle le vida de son sang, et n’ayant pas prit la peine de faire attention à sa façon de son nourrir, elle parvient à se mettre du sang un peu partout sur son visage et sur ses mains. Ces dernières n’étaient pas un problème, elle n’avait qu’à les lécher jusqu’à ce qu’il ne reste rien. Mais son visage, c’était une autre paire de manche. Soupirant en se disant qu’elle n’allait pas pouvoir traverser la ville avec cette apparence, à tous les coups, quelqu’un informerait les autorités et elle pourrait aller dire bonjour au poste de police le plus proche. Après un rapide coup d’oeil aux environs, elle reconnu l’endroit et se souvint qu’il y avait un lac non loin d’ici. C’était pile ce qu’il lui fallait : elle allait pouvoir se nettoyer le visage pour ensuite... Elle ne savait pas encore. Marchant entre les arbres pour se diriger vers l’étendue d’eau, ses pensées allèrent à la suite de sa soirée. Elle venait de se nourrir, elle s’était plutôt amusée et maintenant ? Et surtout : après ? Elle ne se voyait pas rentrer chez elle. Il était trop tôt pour cela. Aller vagabonder dans les rues et voir ce que cela pouvait lui apporter ? Cela ne l’enchantait pas vraiment et pourtant... Qu’est-ce qu’elle pouvait détester cette nouvelle vie. Car même si elle prévoyait la destruction de la ville, elle ne pouvait pas le faire seule et n’importe quand. C’aurait été du suicide pur et simple. Peut-être allait-elle voir pour recroiser Albiel ? Après tout, ils pourraient peut-être arriver à quelque chose tous les deux ? Elle maudissait Naome d’être partis, au moins, avec sa présence -et même si elle ressemblait plus à un mouton qu’autre chose- elle avait un but. Oui d’accord, elle en avait un également : la ville. Mais ce n’était pas assez attractif qu’elle le pensait.

    La vampire finit par atteindre sa destination : le bord du lac. Soit, elle avait marché plus vite qu’elle ne le pensait. Soit, elle s’était perdue dans ses pensées plus longtemps qu’elle ne l’avait cru. Parce que dans tous les cas, son trajet pour y arriver ne m’y pas autant de temps qu’elle l’avait pensé. Arrivée auprès de l’eau, elle fit parcourir le bout de ses doigts à la surface plane de l’étendue. Regardant les ondes se propager de plus en plus loin. Maria trempa alors ses mains dans l’eau pour commencer à les nettoyer- elle fera son visage ensuite-, le sang avait eu le temps de sécher entre temps et il commençait à être difficile à atteindre dans les petits plis de sa main. Si elle ne se dépêchait pas un peu plus, cela allait être assez difficile de se nettoyer la figure.

Message par Invité Ven 5 Avr - 20:08

Revenir en haut Aller en bas
En dépit d'une météo capricieuse à souhait, le retour vers les beaux jours semblait inévitable à présent. Nul n'était cependant à l'abri d'une averse ou deux de temps en temps, les jours où le ciel se faisait nuageux et gris, ce qui ne motivait personne à se rendre au boulot. Si les trois colocataires avaient investi dans une télévision pour meubler les longs silences ou les soirées trop ennuyeuses, cela faisait plusieurs fois de suite que l'étudiant manquait l'heure -tant redoutée- du bulletin météo et ignorait tout donc, de ce que lui réserverait le ciel pour le lendemain ainsi que les jours à venir. Oh bien sûr, il aurait pu poser la question à l'une des deux jeunes femmes avec qui il partageait son loyer et l'appartement, ou tout simplement se tenir au courant en lisant le journal. Non pas que cela était très important car d'ordinaire, il passait beaucoup de temps assis, soit sur les bancs de l'université, soit sur une chaise à revoir ses cours dans l'enceinte de la bibliothèque universitaire. En soi, le temps qu'il faisait à l'extérieur ne le préoccupait pas énormément mais le soleil qui s'afficha ce jour là, le décida à remettre à plus tard ses révisions intellectuelles pour s'échapper un peu des murs de l'université. En y repensant bien, il n'avait jamais été bien loin dans les alentours de la ville. Les deux fois où ses pieds avaient quitté le béton pour s'aventurer dans l'herbe, c'était quand il était parti à la recherche de Vegeo, inconsciemment la première fois puisque c'était la Darkness qui l'y avait conduit puis consciemment la seconde fois, ce qui avait tout de même fini par lui attirer des ennuis au final, à lui ainsi qu'à la jeune femme mystérieuse qu'il avait rencontré dans ces mêmes bois. A croire que le fait qu'il attirait à lui toute sorte de problèmes et celui que seuls les gens étranges se promenaient dans les bois, étaient des substituts de vérités générales. Tandis qu'il laissait ses jambes le conduire où il souhaitait se rendre, Natsume repensa à cet élémentaire. Il ne l'avait pas revu depuis qu'ils s'étaient séparés après avoir empêché à eux deux, un massacre de se produire dans le quartier dévasté. Trop de sang avait coulé, en particulier dans ce coin de l'Avventura pour que de nouveau, les gens sombrent dans la haine et la violence. Mais si le garçon était rassuré du dénouement de la rencontre, il craignait en revanche, pour la vie du jeune homme. Cet individu armé, qui se prétendait inquisiteur, ne lui inspirait aucune confiance et pas uniquement parce qu'il avait tenté de le tuer pour atteindre directement l'entité maléfique qui survivait dans le corps de l'étudiant. Mais à défaut d'avoir une adresse -même si l'idée de revoir l'inconnu le terrifiait- ou même un simple numéro de téléphone, Natsume ne voyait pas comment il pourrait revoir le jeune élémentaire. Et il était hors de question d'arpenter encore une fois les bois, seul, au risque de se retrouver aux prises avec une liane vivante ou un serial killer en manque de sensations. Quant à la possibilité de mener l'enquête au sein même de la ville, il y avait songé, d'autant plus que Vegeo ne devait pas facilement se fondre dans la masse s'il avait conservé certaines de ses habitudes vestimentaires.

Ruminer de telles pensées ne le mènerait pas au jeune homme, aussi le garçon les étouffa dans un soupir qu'il ne prit pas la peine de retenir aux oreilles d'autrui. Il avait fini par quitter le sol bétonné de l'Avventura pour se rapprocher des bois, ainsi plus personne ne pouvait l'entendre. Et même si c'était le cas, il s'en moquait pas mal ! Laissant son regard courir sur le paysage alentour, il observa son environnement. Un frisson le parcourut quand ses yeux rubis se posèrent sur la partie de la forêt qui avait entièrement brûlée. Même s'il n'avait pas assisté en personne aux événements qui s'étaient produits ce triste jour, il connaissait celle qui les avait causés, parce qu'il partageait son esprit avec elle. Cette créature rejetée par les humains et qui s'était réfugiée dans la haine la plus absolue à l'égard de toute chose. Natsume secoua la tête avec énergie : voilà qu'il se mettait à penser comme Vegeo. Y avait-il seulement une chance de sauver Elisabeth d'elle-même ? Et si cela était possible, qui pourrait le faire ? Lui, un pauvre mortel ? Ou bien quelqu'un qui avait un semblant d'influence sur l'entité ? De nouveau, ses pensées revinrent vers le jeune élémentaire et le garçon dut se faire violence pour arrêter de songer à lui et à ce qu'il était devenu entre temps. Il se jura de le revoir un jour, même simplement pour parler. Car lors de chacune de leurs rencontres, la Darkness faisait son apparition et si la présence de Vegeo n'était pas celle qui la faisait ressurgir à chaque fois, quelque chose semblait s'être installé entre eux. L'étudiant n'était certain de rien mais il pouvait oublier comment le jeune homme avait réussi à canaliser les envies meurtrières de la créature. Aux yeux de nombreuses personnes, et ceux de Natsume avant tout le monde, cela relevait purement et simplement du miracle. Est-ce que cet inquisiteur lui-même allait le nier ?

Comme une tentative pour se focaliser sur autre chose que la Darkness et Vegeo, le garçon fit le tri dans ses pensées pour se souvenir de ce qui l'avait en grande partie, pousser à sortir se promener un peu. D'une, c'était le retour du beau temps mais l'un de ses camarades lui avait parlé d'un lac qui se trouvait pas très loin d'ici. On ne pouvait pas l'apercevoir depuis la ville ou le parc, puisque les bois, enfin, la partie qui y ressemblait le plus, le dissimuler à la vue des curieux. La seule façon de s'y rendre, consistait donc à traverser la forêt sur quelques kilomètres pour enfin admirer l'immense étendue d'eau. Une chance pour l'étudiant que la végétation de cette partie de la forêt avait échappé à l'incendie, ce qui rendait sa progression plutôt agréable, en dépit des mauvais souvenirs qu'elle amenait involontairement avec elle. Cependant, il dut reconnaître que cet effort en valait le détour : le spectacle de l'eau miroitant sous les rayons de l'astre solaire lui arracha un sourire béat, sans qu'il puisse émettre un son pendant de longues minutes. C'est tout juste s'il parvenait à fermer et ouvrir la bouche, sans que les mots ne franchissent ses lèvres. Quand il fut enfin remis de ses émotions, il ne put s'empêcher de jeter des regards furtifs autour de lui, pour s'assurer qu'il était bien seul et que personne n'avait vu ce parfait moment de stupidité venant de sa part. Heureusement non. Prenant place à distance raisonnable de l'eau, se sachant parfaitement capable de piquer une tête disons, involontairement dans le lac, Natsume s'assit en tailleur, laissant son regard se fixer sur un point au loin, sans réellement le voir. Le calme qui régnait dans cet endroit défiait toutes les sombres idées qui surgissaient parfois dans un coin de son esprit, pour les balayer aussi facilement que des feuilles mortes le sont lors d'une brise légère. Il regretta soudain que la jeune serveuse ne se trouva pas en sa compagnie. Il avait encore du mal à le réaliser lui-même, de ce que leur relation allait leur apporter à chacun d'entre eux mais surtout s'il allait pouvoir la rendre heureuse. Car n'était-ce pas ce qu'elle désirait à travers ses sentiments ? Pouvoir être enfin elle-même et espérer vivre sans être sous l'influence permanente de l'entité maléfique qui la rongeait elle aussi ? Parfois, l'étudiant en venait à se faire la réflexion que cela s'était fait trop rapidement entre eux, surtout après leur rencontre qui avait conduit à cette mésaventure dans la ruelle. Mésaventure qui aurait pu coûter la vie à l'un d'entre eux. Finalement, il commença à sentir des fourmis dans ses jambes et s'allongea de tout son long dans l'herbe, savourant l'odeur de cette dernière au passage. Les yeux rubis se fixèrent alors résolument en direction du ciel et un sourire s'installa sur les lèvres du garçon quand il songea qu'il pourrait toujours tuer le temps en cherchant à reconnaître des formes et silhouettes dans les nuages. Pire qu'un gosse. Et dire qu'il était venu pour voir le fameux lac à la base, ça à le mérite d'être rappelé !

Le sommeil le prit de court, sans même qu'il s'en aperçoive vraiment. Il se fit plus tard la réflexion, qu'il n'était pourtant pas si fatigué que cela au moment des faits mais qu'importe ! Quand il émergea enfin, l'astre lunaire avait remplacé son alter égo solaire et la surprise de découvrir qu'il s'était assoupi le laissa perplexe un instant. Le garçon mit quelques minutes à se réveiller complètement pour prendre conscience qu'il avait trop traîné. Il était dangereux de rester dehors une fois la nuit tombée. Natsume n'avait aucune idée de l'heure mais il était certain d'une chose : il n'aurait pas dû s'endormir en pleine nature. La menace de tomber nez-à-nez avec une bête sauvage était minime comparée à celle de croiser l'un de ses prétendus Rebelles, un de ceux qui se soustrayait aux lois pour mieux assassiner des innocents dans le dos du Cercle. La route était encore longue d'ici à ce qu'il retrouve la sécurité relative de son appartement, peut-être qu'il aurait été plus sage de rester allongé dans l'herbe et de finir sa nuit à la belle étoile tout compte fait mais il était trop tard dans l'esprit de l'étudiant. L'envie de rentrer avait fait son chemin et il se remit debout prestement. Alors qu'il jetait un dernier regard à la vaste étendue d'eau, soudainement impressionnante sous les rayons de la lune, il aperçut une silhouette un peu loin, penchée vers l'eau. Sans être totalement certain de ce que ça pouvait être ou ce qu'il ou elle faisait là, Natsume vit pourtant clairement la surface du lac trembler légèrement tandis que des petites vagues la parcouraient sur toute sa longueur. Inconsciemment, le garçon se raidit. Que pouvait-il faire ? Tenter de partir en douce ? Il se voyait mal aller à la rencontre de l'ombre, pas après ce que ses récentes -ou non- expériences lui avaient enseigné. Il fit alors demi-tour pour emprunter la même direction qu'à l'aller mais dans le sens inverse quand son pied marcha malencontreusement sur une branche morte. Le craquement, bien que minime, parut prendre des dimensions sonores énormes dans le silence qui régnait sur le lac. Natsume pesta silencieusement et jeta instinctivement un regard en direction de la silhouette qu'il avait aperçu. Il était plus que sûr qu'on l'avait entendu, du moins, si l'ombre appartenait à l'une de ces créatures aux capacités hors normes. Du moment que ses intentions, quant à elles, soient louables vis-à-vis de l'étudiant, ce dernier se moquait bien de la race de la silhouette.

C'est le moment que choisirent les nuages pour se dissiper, révélant pleinement les rayons de l'astre lunaire. Ce dernier éclaira les alentours du lac, ce qui permit au garçon d'apercevoir enfin la mystérieuse silhouette et commencer à tirer quelques informations sur l'identité réelle de cette dernière. De longs cheveux, blonds ou simplement rendus blancs par les rayons blafards de la lune ? Une femme aux yeux étrangement voyants malgré l'obscurité. Un éclat sanglant dans le regard de son interlocutrice. Sanglant ? Mais quelle était plutôt ces traces plus foncées que sa peau tout autour de sa bouche ? Les tremblements assaillirent le corps entier de Natsume. La première personne à qui il songea fut la Darkness. Mais elle était morte! La tâche ? Du sang. Les meurtres et les victimes s'accumulaient dans son esprit. Sa seconde idée ne fut pas plus rationnelle que la précédente : s'agissait-il de l'un de ses rêves éveillés dont parlaient certains blogs sur le net ? Une hallucination alors ? L'oeuvre de l'entité maléfique pour le faire définitivement basculer dans la folie, sans possibilité de retour ? Etait-ce à la fois l'obscurité régnante et la proximité de la forêt dévastée par Elisabeth qui lui imposait cette illusion ? Au point qu'elle parvienne à troubler la surface lisse du lac pour lui sembler aussi réelle ? A court d'arguments logiques, l'étudiant quitta des yeux la silhouette féminine pour se pincer le bras, faut d'avoir mieux à sa disposition pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. Une vive mais brève douleur. Il était bel et bien réveillé. Un regard en direction de l'eau lui confirma cependant que quelqu'un se trouvait bien à proximité sinon la surface ne se serait pas mise en mouvement toute seule. Mais lorsqu'il reporta son attention devant lui, il ne vit plus aucune trace de la mystérieuse inconnue comme si elle souhaitait véritablement le faire osciller entre raison et folie. Où était-elle passée ? S'était-elle seulement tenue ici quelques secondes plus tôt ? Après tout, il ne l'avait lâché des yeux que lors d'un bref instant. Le garçon sortit de sa torpeur pour faire quelques pas en arrière. La logique aurait voulu qu'il prenne ses jambes à son cou mais une impression lui dictait cruellement que fuir un prédateur ne procurerait que plus de plaisir à ce dernier, sans pour garantir à l'étudiant une chance de s'en sortir. Il crut alors percevoir du mouvement sur sa gauche et il tourna la tête dans la direction d'où provenait l'action. S'il devait mourir ici alors il préférait voir le visage de son assassin.

Message par Invité Sam 6 Avr - 21:57

Revenir en haut Aller en bas
    La vampire venait de finir de s’occuper de sa première main, elle était fin propre et elle pu passer à la seconde. Elle se fit alors la réflexion qu’elle appréciait la vue du sang frais sur ses mains, mais seulement lorsqu’il venait de couler, pour qu’il vienne contraster avec la pâleur de sa peau. Par contre, le sang séché... Ca n’avait rien de plaisant, que ce soit visuellement ou tactilement. Il était rugueux et terme, rien d’attirant. Elle sourit en coin, de dépit, en voyant jusqu’où pouvait aller ses pensées lorsqu’elle ne s’occupait pas. C’en était presque navrant. Elle soupira finalement en se disant qu’elle aurait mieux fait de traverser la ville avec cette apparence ensanglantée, au lieu de prendre la peine de se nettoyer ici. Bien qu’elle n’avait pas oublié l’optique de tomber sur des forces de l’ordre, ça aurait eu le mérite de la divertir davantage. L’animal qu’elle venait de chasser avait était une bonne proie, mais maintenant que l’excitation de la chasse était retombée, elle sentait cette lassitude revenir à la charge. Elle finit néanmoins par nettoyer toute sa main, dans ses jointures et sous les ongles. Elle s’était vraiment lâchée pendant qu’elle se nourrissait pour en avoir mit sur autant de surface. Peut-être que c’était ce qu’il lui manquait ? Même si elle ne restait pas sagement chez elle tous les soirs, chassant des humains à l’occasion, il fallait reconnaitre qu’elle tuait gentiment ses proies. Mais après ? Est-ce que ça faisait une véritable différence ? Elle n’était après tout pas un de ces animaux qui transformait un simple repas en bain de sang et boyaux. Elle soupira de nouveau devant le flot de questions qui allaient l’assaillir si elle continuait sur cette voie. Il fallait qu’elle arrête de se prendre la tête avec le semblant de moralité qui semblait persister en elle. Elle allait devoir se fixer une bonne fois pour toute et ne plus revenir sur ses décisions. Mais peut-être qu’il lui faudrait un élément déclencheur ? Elle secoua légèrement la tête pour chasser cette idée de sa tête. Si elle commençait à vouloir jouer avec le fait qu’elle avait besoin d’une aide extérieure pour décider ce qu’elle allait faire par la suite, ça n’avait aucun intérêt. Enfin, il fallait quand même reconnaitre qu’elle ne savait pas où elle en était et elle ne savait pas si seule, elle découvrirait où elle voulait aller. Maria frappa alors la surface de l’eau violemment, maudissant tout ce qui pouvait être maudit sans distinction. Pourquoi ? Simplement pour passer ses nerfs et peut-être trouver un bouc-émissaire à tout ce merdier qui se tramait dans son esprit. Oui, pour le coup, elle essayait de rejeter la faute sur autrui alors qu’elle savait -inconsciemment du moins- que tout venait d’elle, de sa façon de penser et de percevoir les choses. Elle aurait aimé que tout soit plus facile à appréhender, qu’elle puisse réellement tout envoyer bouler. Elle serait presque à regretter de ne pas être sans coeur. Parce que quoi qu’elle aime se raconter, elle avait conscience qu’elle ne pouvait pas faire n’importe quoi sans y repenser par la suite. Enfin, peut-être à deux-trois détails près. Il y avait encore des meurtres qu’elle pouvait commettre sans avoir de remord. Mais des actions sur le long terme, ça commençait à prendre une autre tournure.

    Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, un bruit presque sonore retenti dans les environs. Elle garda son regard fixé sur l’étendu d’eau encore un instant. Le temps de se dire qu’elle s’était assez perdue dans ses pensées pour ne pas s’apercevoir qu’on s’approchait d’elle. Elle avait ainsi baissé sa garde, même si elle pensait être seule -ce qui en soit n’était pas une vrai excuse- et faisait donc une proie de choix pour un quelconque prédateur plus puissant qu’elle. Elle soupira, se disant que si elle voulait réellement mourir, il y avait des moyens beaucoup plus rapide -comme le soleil- mais peut-être pas moins douloureux. Mais bon, dans le fond, ce n’était pas une optique qu’elle envisageait. Elle n’y avait jamais pensé au cours de ses six-cent premières années ni à la perte de son frère -par deux fois-, ce n’était surement pas maintenant qu’elle allait y songé. Plusieurs secondes après le craquement, Maria tourna -enfin- la tête vers l’acteur du bruit. De loin, c’était un jeune homme aux cheveux clairs, maigrichon et plus petit qu’elle. Oui, même de loin, elle pouvait le dire. Elle garda son regard fixé sur l’individu, elle finit par le porter sur son visage. Et quelle fut la surprise lorsqu’elle reconnu ces traits. Natsume, l’humain qu’elle considérait comme son protégé. Que faisait-il ici à cette heure tardive et en pleine forêt de surcroit ? N’avait-il pas conscience que ça pouvait être dangereux pour lui ? De part les prédateurs presque « naturels » que la ville abritait. Mais à fortiori, deux individus qui lui en voulaient personnellement. Et l’un d’entre eux faisant parti des créatures dotés du meilleur odorat qui soit, ce n’était définitivement pas une bonne idée. Mais la vampire n’arrivait pas à se dire qu’il soit assez irresponsable pour l’avoir fait exprès. Il ne pouvait tout simplement pas avoir voulu sortir en pleine nuit, n’est-ce pas ? Elle soupira faiblement, se disant qu’en fin de compte, elle n’avait pas son mot à dire sur ce qu’il voulait -ou pas- faire de ses soirées. S’il voulait jouer les proies désignées, pourquoi devrait-elle l’en empêcher ? Malgré ce genre de raisonnement, ce n’était pas aussi simple. Tout comme elle n’avait pas accepté de mettre à plat les raisons qui la poussaient à vouloir lui venir en aide, elle ne pouvait pas non plus rester là sans rien faire s’il mettait sa vie en danger si stupidement. Avec un léger sourire aux coins des lèvres, qui n’avait rien de plaisant, elle se dit qu’elle allait lui donner une leçon. Il n’allait surement pas apprécier et il se pouvait même qu’il ne soit pas maitre de son corps à l’heure actuelle, ce qui expliquerait sa présence tardive dans ces lieux.

    La vampire se leva alors rapidement et disparu entre les arbres aux alentours. Attendant de voir comment il réagissait après l’avoir perdu de vue. Elle entendait déjà son coeur battre plus vite, son sang couler plus rapidement dans ses veines. S’il ne s’agissait pas de Natsume, il ne faisait aucun doute qu’elle aurait prit un malin-plaisir à le chasser et le tuer. Mais il s’agissait de cet étudiant et quand bien même elle voulait chasser, elle ne pourrait pas s’en prendre à lui. Du moins, pas intentionnellement. Elle finit par sortir d’entre les arbres, plus rapidement que ses yeux d’humains ne pourraient la suivre, et elle se dirigea vers sa gauche. Pourquoi ce côté ? Pour aucune raison valable, elle aurait très bien pu l’attaquer sur la droite, mais elle avait opté pour l’autre côté. Elle vit qu’il se tourna dans sa direction mais elle fit une embarder pour l’empêcher de la voir nettement. Peut-être qu’il avait pu distinguer quelques uns de ses traits, mais surement pas son visage entier. Elle vint ensuite se placer derrière lui et passa un bras sous son cou et l’autre autour de son torse. Le bloquant de toutes actions. Mais elle le lâche aussitôt. Premièrement, pour ne pas lui faire plus peur qu’il ne l’était. Et deuxièmement, parce qu’elle ne pouvait plus cacher son identité et il ne comprendrait pas pourquoi elle continuait d’agir ainsi. Maria finit par se reculer de quelques pas et le contourna pour venir lui faire face. Elle croisa ses bras sous sa poitrine et le fixa avant de prendre la parole. Cette dernière n’étant pas froide mais elle aurait presque pu passer pour familière.

    « Même attaqué de la sorte, tu n’essayes pas de te défendre... »


    Elle hocha la tête pour lui signifier son mécontentement. Ca ne lui plaisait guère qu’il se laisse ainsi faire alors qu’il était attaqué. Bon d’accord, je vous entends déjà d’ici avec toutes vos questions : Mais comment pourrait-il réagir face à une créature qui bouge plus rapide que lui ? Qui est plus forte physiquement que lui ? Qui ne sera que plus exciter face à son refus de mourir ? ... Eh bien... Il faut savoir mettre toutes les chances de son côté ! Ce n’est pas parce qu’un humain a un faible pourcentage de survit face à un prédateur né, qu’il faut automatiquement laisser tomber. Elle finit par sourire à Natsume, ne voulant pas non plus qu’il pense qu’elle allait le sermonner éternellement. Surtout, qu’après tout, il ne lui avait rien demandé et ce n’était pas son rôle. Enfin, peut-être que si, si elle prenait le fait qu’elle voulait le savoir en sécurité.... C’était reparti pour un vagabondage de ses pensées.

    « Désolée si je t’ai fais peur... C’était mon intention, c’est vrai... Mais désolée quand même. »


    Et elle était sincère. Même si elle avait voulu voir comment il allait réagir, elle n’était pas réellement fière de son comportement. Elle avait pu entendre son corps s’accélérer davantage alors qu’elle le maintenait.

    « Mais que fais-tu ici à cette heure ? »


    La vampire ne pu s’empêcher de poser la question. Elle voulait savoir s’il avait des envies suicidaires ou non. Et elle espérait que ce soit la seconde option. Elle se figea alors. Sortant du fin fond de ses pensées, elle se souvient qu’elle ne s’était pas nettoyer le visage et qu’elle devait encore avoir du sang séché autour de sa bouche. Elle voulut venir le frotter avec la manche de son pull, mais elle se dit qu’il prendrait son geste pour une marque de trahison. Dans le sens qu’elle ne souhaitait pas qu’il voit ce qu’elle avait fait des heures auparavant. Mais dans le fond, elle n’avait rien à se reprocher, du moins, pas devant Natsume, puisqu’elle avait tué un simple animal. Elle regarda alors le silence, ne bougeant plus un muscle en attendant une réaction de l’étudiant.

Message par Invité Dim 7 Avr - 2:22

Revenir en haut Aller en bas
En dépit de sa volonté d'affronter la mort en face si cette dernière avait prévu de frapper ce soir, il n'eut pas le temps de voir avec précision le visage de la jeune femme qui surgit soudain sur sa gauche. Comment était-il certain qu'il s'agissait de la même personne qu'il avait aperçu près du lac ? Grâce à ses longs cheveux argentés que l'étudiant vit se soulever tandis que la silhouette disparaissait de son champs de vision. Maintenant qu'il y réfléchissait un peu plus en détail, c'est à dire, pendant la fraction de secondes que mit l'inconnue avant de passer derrière lui pour le neutraliser, il connaissait une autre personne qu'Elisabeth qui possédait des caractéristiques physiques semblables. Puis le garçon crut vaguement reconnaître le visage qu'il visualisa brièvement. Comme s'il lui était familier d'une manière ou d'une autre. Malgré l'adrénaline qui lui montait à la tête, perturbant ses pensées, il put sortir un nom pour le mettre sur le visage qui s'afficha dans son esprit : Maria. Mais l'idée réconfortante -et naissante- qu'il puisse s'agir d'une personne qu'il connaissait déjà, s'effaça bien vite quand son adversaire le bloqua en deux simples mouvements qui consistaient à passer un bras autour de son cou et l'autre autour de ses bras pour l'empêcher de se mouvoir hors de portée. Ce n'est qu'ensuite qu'il se dit qu'il ne pouvait pas s'agir de la jeune vampire. Et même si c'était elle, que faisait-elle dans un endroit pareil ? A le prendre par surprise en pleine nuit ? Cela n'avait aucun sens ! Dans l'esprit de Natsume, deux sentiments s'opposaient : la peur de mourir ici et la frustration de n'avoir même pas pu se défendre contre l'inconnue. Bon d'accord, s'il s'agissait véritablement d'une créature à la force supérieure à la sienne -et vu la vitesse avec laquelle elle s'était déplacée, le garçon voyait ses doutes diminuer de manière alarmante-, l'étudiant ne nourrissait pas tellement d'espoirs quant à lui échapper mais quand même ! Dire qu'il n'avait même plus anticipé son attaque et encore moins apercevoir son visage bien en face. Alors qu'il paraissait se résigner au sort qui l'attendait, contre toute attente, la jeune femme le lâcha aussi subitement qu'elle ne l'avait attrapé pour venir se placer devant lui pour le toiser, afin qu'il ait tout le temps nécessaire pour imprimer chacun de ses traits de sa mémoire. La surprise de découvrir Maria en face de lui, déstabilisa le garçon. Ainsi donc, ses suppositions n'étaient pas totalement fausses mais restaient à présent les interrogations : pourquoi diable avait-elle agis de la sorte avec lui ? Ne l'avait-elle reconnu qu'au dernier moment ? Difficile de le croire si on savait à quel point les sens des créatures de la nuit étaient développés, notamment l'ouïe. Natsume était une fois de plus partagé. Devait-il être soulagé de savoir que la mystérieuse inconnue n'était qu'autre que la vampire qui l'avait auparavant aidé ? Ou bien mécontent qu'elle lui ai sauté dessus comme ça ? Avant qu'il n'ait eu le temps de prononcer le moindre son, à commencer par le nom de son interlocutrice, cette dernière prit la parole, lui prenant une nouvelle fois de court. Cependant, loin de le tranquilliser, sa réplique finit par agacer complètement l'étudiant, qui fronça les sourcils. Elle se moquait de lui ou quoi ? Non, le ton de sa voix n'en laissait rien paraître. Mais même s'il devait reconnaître qu'elle avait raison, il allait lui rétorquer la vérité, aussi désagréable était-elle à entendre.

 « Me défendre ? Et comment je pourrais avoir une chance contre toi ou quelqu'un avec des capacités se rapprochant de près ou de loin aux tiennes ? » répliqua t-il avec humeur.

Contrairement au timbre de la voix de la vampire qui dissimulait habilement l'émotion qui l'habitait à cet instant, l'agacement se perçut très nettement dans les propos de Natsume en revanche. Non pas qu'il voulait lui faire part de sa mauvaise humeur ou lui reprocher son comportement -quoique l'idée lui traversa l'esprit pendant une fraction de secondes- mais il ne pouvait pas ignorer la réflexion qu'elle s'était permise de lui faire. Certes, il aurait dû se montrer plus prudent ou réactif mais pour quoi au final ? Pour se faire rattraper et tuer dans le dos s'il était tombé sur un véritable prédateur ? La frustration qu'il éprouvait vis-à-vis de lui et de la remarque de Maria, finit par se retourner contre lui quand il prit conscience qu'elle devait avoir ses raisons pour lui adresser un commentaire pareil. Il n'ignorait pas qu'elle lui avait sauvé la vie, ce qui voulait dire qu'elle tenait probablement un minimum à sa vie puisqu'elle ne s'était pas contentée de l'abandonner après qu'ils se soient échappés des griffes des deux complices. Si l'on s'en tenait à sa promesse de lui venir en aide une fois, leur relation aurait dû s'arrêter lors de cette fameuse nuit. Pourtant la vampire avait manifesté l'envie de le revoir. Pire encore, il devrait plutôt lui être reconnaissant pour ce qu'elle avait fait pour lui, même si cela remontait à plusieurs mois déjà. Tout ça pour le conduire au fait qu'il regrettait de s'être montré aussi acerbe avec elle, d'autant qu'elle n'avait fait qu'énoncer la stricte vérité à son sujet. Sa colère retomba en un instant et il passa une main dans ses cheveux en évitant de croiser le regard aux reflets sanglants, de son interlocutrice. Pendant quelques minutes, ni l'un ni l'autre ne prit la parole. Jusqu'à ce que la jeune femme se décide à briser le silence qui s'installait lentement entre eux. Si le début de la phrase ne fit que faire culpabiliser encore plus l'étudiant, la suite en revanche, le fit de nouveau regarder la vampire droit dans les yeux. C'était un jeu pour elle ? Sentir son cœur s'emballer de peur et son sang affluer plus rapidement vers son cœur sous sa peau ? Pour le coup, Natsume avait encore plus de mal à la cerner. Après tout, leur première rencontre n'avait pas été celle de deux amis et hormis la promesse de la vampire, promesse qui s'était ensuite muée en intervention salvatrice, aucun lien particulier ne les reliait tous les deux. C'était à se demander pourquoi elle ne lui avait pas pris son sang finalement ? Pourquoi agissait-elle ainsi avec lui ? Pourquoi le défendre alors qu'elle n'avait strictement rien à y gagner quand on y réfléchissait bien ? Aux prises avec toutes ses interrogations sans réponses, le garçon se contenta d'un vague mouvement de tête pour lui signifier qu'il ne lui en voulait pas de lui avoir fait peur. Peut-être que Maria serait étonnée de ne pas le voir réagir plus que cela à son annonce. Elle venait tout de même de lui avouer qu'elle avait volontairement joué avec sa peur. Mais à cet instant, les pensées de l'étudiant se remplissaient de questions dont il souhaitait avidement connaître les réponses. Quitte à être déçu par la suite. Il n'était plus à une déception près dans la vie après tout. Peut-être que son absence de réaction, gestuelle comme verbale, dérangea la vampire qui finit par lui poser une question à son tour. Les mots mirent du temps à atteindre le cerveau de Natsume mais ils eurent au moins le mérite de lui faire revenir au moment présent. Et il dut reconnaître que c'était là une très bonne question qu'elle lui posait. Bien que la réponse n'avait rien de dérangeant ou de secret en soi, ce qui fit que l'étudiant s'exécuta pour lui répondre, trop heureux de détourner le sujet de la conversation qui aurait très bien pu virer au sermon, voir à la dispute pure et simple. Etrange comment il agissait aussi naturellement avec quelqu'un dont il ne connaissait pas grand chose...

 « J'étais venu pour voir le lac, pendant la journée je veux dire... Mais je me suis endormi et je n'ai pas vu le temps passé... Quand je me suis réveillé, je suis tombé sur toi alors que je m'apprêtais à rentrer. »commença t-il.  « Et non, je ne suis pas aussi inconscient que ça... » s'empêcha t-il d'ajouter en voyant la drôle de lueur dans le regard de son interlocutrice.

A présent qu'il s'était justifié auprès d'elle -comme un enfant que l'on venait de gronder pour un rien-, il voulut lui retourner sa question. Non pas qu'il soit si curieux que cela à son égard mais c'était simplement pour lui faire comprendre que sa présence ici était tout aussi suspecte que la sienne. Et que si elle se permettait de lui en demander la raison, il était en droit d'en faire de même. Un gamin, lui ? Peut-être un petit peu quelques fois... Mais alors qu'il allait lui poser la fameuse question, ses yeux s'arrêtèrent au niveau de la bouche de la jeune femme, toujours tâchée de ce liquide rougeâtre. Quand Maria s'était rapprochée de lui pour l'attraper, le garçon avait nettement senti l'odeur du sang sur elle. Du sang... Sa gorge se noua, bloquant avec elle, les mots qu'il aurait dû prononcés. Il savait qu'elle était une vampire et que par définition, elle devait se nourrir de sang. Mais si lui connaissait sa véritable nature, son interlocutrice n'était pas sensé ignorer que l'étudiant refusait toute forme de violence. Qu'il ne voulait pas apprendre que de nouveaux innocents avaient trouvé la mort dans le seul but de nourrir une créature que la mort elle-même avait banni. L'imagination de Natsume s'emballa, remplissant son esprit d'images toutes aussi sordides les unes que les autres mais il ne sut pas si cela se vit sur son visage ou dans ses yeux, puisqu'il les avait de nouveau détournés d'elle. Comment ne pas lui demander ? Comment détourner la conversation ? Maria ne serait pas dupe et comprendrait aussitôt que les traces de sang l'avaient interpellé. Devait-il lui demander des explications ou au contraire, ne pas lui poser de questions ? Quelle était la meilleure attitude à adopter ? Sachant qu'ils n'étaient pas aussi proches pour qu'il se permette de se montrer trop curieux vis-à-vis d'elle. Elle risquait probablement de mal le prendre... Mais s'il évitait volontairement le sujet en feignant de n'avoir rien remarqué, cela ne risquait-il pas de provoquer le même agacement chez la jeune femme ? A moins que ce ne soit déjà le cas quand elle constaterait qu'il n'avait de cesse d'éviter avec soin et détermination, son regard à elle.

 « … Tu ferais mieux de finir de te laver. C'était probablement ce que tu faisais, accroupie au bord de l'eau non ? » finit-il par lâcher du bout des lèvres.

Message par Invité Lun 8 Avr - 20:55

Revenir en haut Aller en bas
    Maria pu nettement voir la surprise s’afficher sur les traits de l’étudiant quand il finit par voir son visage. Elle comprenait parfaitement que cela soit déstabilisant. C’était peu commun de se faire sauter dessus pour être ensuite relâcher... Par une connaissance. Mais que pouvait-elle faire de plus ? Elle venait de s’excuser pour son comportement et elle était sincère, même si elle avait prit le temps de la réflexion pour savoir si elle allait agir ou non. Elle dévisagea Natsume alors qu’il en faisait autant avec elle, il ne devait pas en croire ses yeux. Du moins, c’était ce que pensait la vampire lorsqu’elle voyait les yeux de l’humain. Il répondit presque aussitôt à sa remarque et plus au son de sa voix qu’à ses paroles, la femme comprit qu’elle l’avait vexé ou au moins énervé. Ce n’avait pas été son intention mais elle ne pouvait pas non plus lui en vouloir. A cause de son comportement à lui sauter dessus pour lui faire peur et de lui dire ce genre de vérité à haute voix. Elle pensait que c’était surtout pour cela qu’il le prenait mal. La plus part des individus -et la vampire en faisait parti- n’apprécie guère être confronter à la vérité, surtout dite de la bouche de quelqu’un d’autre. De plus, qu’elle n’était pas grand chose pour l’étudiant. Une simple vampire qui lui était venu en aide après lui avoir donné sa parole. Pour le coup, elle commençait à réellement regretter son comportement puéril. Mais elle ne lui laissa rien voir, elle n’avait aucune envie qu’il puisse voir qu’elle avait des remords. Elle se trouvait déjà bien assez faible de vouloir le protéger de la sorte, alors si en plus elle lui montrait ce genre de sentiment... Où irait le monde ?! Bref, elle sourit en coin à sa réplique et question. Elle n’était pas du tout étonnée qu’il lui sorte ce genre d’argument, elle-même y avait précédemment pensé. Elle finit par hausser les épaules avant de lui répondre :

    « Tu pourrais travailler tes reflexes. Ca pourrait te donner le temps de sortir un couteau... Mais je te l’accorde, je doute que tes chances soient nettement augmenter grâce à ça. Mais sait-on jamais, la chance pourrait être de ton côté. »


    Elle pensait vraiment ce qu’elle lui disait. Même si elle n’avait jamais été humaine et ne pouvait donc pas savoir comment les humains pouvaient percevoir la rapidité des créatures de la nuit, elle savait néanmoins qu’avoir des réflexes pouvait être salvateur. Et puis, elle avait eu vent de l’existence de certains humains -avec ou sans pouvoirs surnaturels- essayer de leur faire face. Ils devaient donc bien se baser sur quelque chose d’humain pour s’en sortir. Bon, après elle doutait fortement que ce genre d’individus aient une longue vie, mais quand même. S’il pouvait s’en servir pour prolonger sa propre vie, c’était toujours ça de prit. Elle songea un instant à lui conseiller de faire du sport dans ce sens, mais elle se retient avec un léger sourire au coin des lèvres. Elle doutait qu’il apprécie une nouvelle remarque de sa part, accentuant le fait qu’il était faible. Pour sa part, la vampire détestait se le dire, alors si on commençait à lui en faire la remarque... Elle pensait donc avoir la réaction de Natsume si jamais ces mots franchissaient ses lèvres. Elle nota entre temps qu’il évitait de croiser son regard et elle ne comprit pas cette attitude. Il avait l’air presque gêné. Mais gêné de quoi ? Sachant que c’était la vampire qui avait commencé en l’attaquant -même si ce n’était pas réel- et qui mettait le doigt sur un sujet peu commode. Bien qu’elle se posait la question, elle ne la formula pas à haute voix. Elle aurait pu, mais elle serait passée pour une curieuse invétérée et dans le fond, elle ne voulait pas l’importuner davantage avec une quelconque réflexion. Alors qu’il se contenta d’un simple haussement d’épaule alors qu’elle s’excusait de son comportement, elle nota également qu’il se perdit dans ses pensées. Elle ne savait pas vraiment si son mutisme était une bonne ou une mauvaise chose. Essayait-il de se contrôler pour ne pas engueuler la vampire de lui avoir sauter dessus ? Ou se posait-il lui aussi des questions quant à ce dit comportement ? Pour le coup, Maria garda le silence à son tour. Elle n’allait pas continuer sur ce sujet si pour sa part ce n’était pas si grave, d’autant plus qu’après réflexion, elle n’aurait pas dû agir ainsi avec lui.
    Elle écouta son explication avec attention et sourit de nouveau en coin. Comme la fois où ils s’étaient rencontrés, sa maladresse était à l’œuvre. Elle trouvait ça assez amusant en soi. Mais beaucoup moins, lorsqu’elle se dit qu’il avait eu de la chance de tomber sur elle et non pas sur une autre créature assoiffée de sang. Sinon sa maladresse lui aurait coûté très cher. Elle finit par rire doucement en l’entendant ajouter ses quelques mots. A croire qu’il avait pu lire dans son esprit pour préciser ce genre de renseignements.

    « D’accord d’accord. J’ai pensé pendant un moment que tu avais développé un goût pour le suicide. Je suis rassurée que ça ne soit pas le cas. »


    La vampire se tut en se disant qu’elle ne savait pas comment il allait prendre le sens de sa phrase. Elle lui signifiait par là qu’elle pouvait s’inquiéter pour lui -ce qui était le cas- mais comment allait-il prendre ça ? Après tout, elle faisait parti de ces créatures assoiffées de sang et elle comprenait parfaitement qu’il ne veuille pas avoir plus de contact avec elle. Même s’il n’avait montré aucun signe de dégout en sa présence pour ce qu’elle était. Devait-elle donc se rassurée avec cette pensée ? Elle soupira intérieurement en se disant qu’elle aurait sans doute une réponse avec celle de Natsume. Ou alors, il n’allait pas faire attention à ses paroles et passer à côté de cette information ? Elle fut partagée entre l’envie que ce soit effectivement le cas et l’envie qu’il le comprenne. Même si dans le fond, elle n’avait guère envie d’entendre une quelconque réponse.
    Elle fut alors tirée de ses pensées en voyant les yeux de l’étudiant se diriger vers le coin de sa bouche, endroit où le sang était toujours présent et qu’elle vit l’expression de son visage changer. Sans même avoir besoin de lire dans ses pensées, elle pensait savoir quelles images étaient en train d’envahir son esprit. Il devait certainement se dire qu’elle avait tué un être humain et c’était tout à fait légitime de sa part, puisqu’elle lui avait fait comprendre qu’elle s’en nourrissait. Se fut alors au tour de la vampire d’éviter de le regarder, elle ne voulait plus voir ce genre d’expression sur les traits de Natsume. Elle ne savait pas si ça allait jusqu’à la blesser, mais elle sentait que ça la touchait d’une étrange manière. Ca n’aurait surement pas dû puisqu’il ne devait rien représenter pour elle... Et pourtant, ce que ses yeux lui avaient renvoyés avant qu’il ne les détourne avaient perturbé Maria. Il reprit alors la parole -lui signifiant par la même occasion que ce qu’elle avait pu lire sur son visage était bien la cause du sang qu’elle avait sur elle- pour lui conseiller de finir de se laver. C’était assez étrange comme situation. Elle aurait dû s’énerver devant sa réflexion, pour qui se prenait-il pour lui dire ce qu’elle avait à faire ? Mais cette pensée la quitta bien vite, elle n’avait pas été très délicate non plus dans ses paroles et elle savait également qu’il avait raison. Elle passa à côté de lui sans même un regard, ce dernier étant rivé sur l’étendue d’eau près d’eux. Elle s’accroupi alors au bord du lac et trempa de nouveau ses doigts dans l’eau pour les humidifier et les passer ensuite sur son visage. Elle sentait du bout de ses doigts les endroits où le sang se trouvait, mais elle avait l’impression de ne rien faire. Sans se retourner vers Natsume, elle lui demanda :

    « Tu... Voudrais bien venir m’aider ? Je sais où se trouve les tâches mais je n’arrive pas à savoir si ce que je fais serre à quelque chose. »
    Elle marqua une pause, pendant laquelle un silence lourd semblait s’installer. Peut-être qu’elle lui en demandait trop ? Elle se souvient alors qu’il avait pu penser que c’était du sang humain. Elle s’empressa donc d’ajouter : « C’est du sang de cerf et non humain. »

    Elle n’avait toujours pas tourné la tête dans sa direction et elle ne le ferait que lorsqu’elle le sentirait près d’elle et pas avant. S’il voulait partir maintenant pour ne pas avoir à l’aider, elle ne voulait pas le voir. Même si dans le fond, elle le saurait en l’entendant quitter l’endroit.


Message par Invité Ven 12 Avr - 21:09

Revenir en haut Aller en bas
Une fois encore, les paroles de son interlocutrice exaspérèrent l'étudiant. Pensait-elle vraiment qu'il puisse avoir la moindre chance au corps à corps contre un autre représentant de la race de la jeune femme ou même un adversaire de la même trempe que l'inconnue qu'ils avaient croisée dans la ruelle ce soir là ? Natsume n'avait pas spécialement envie de s'étendre sur le sujet, ce qui reviendrait à rappeler à la vampire, les nombreuses faiblesses dont étaient pourvus les humains, que certains considéraient purement et simplement comme du bétail à chasser. Lors de leur première rencontre dans le parc, c'était également l'avis de Maria et le garçon ne savait pas si elle avait changé sa vision des humains depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Il ne savait même pas de quelle manière elle le voyait, lui. Après tout, elle pouvait le mordre à tout instant, le vider de son sang pour s'en nourrir et le tuer comme l'avait démontré sa récente action envers lui. Mais non, elle restait là à discuter -presque- tranquillement avec l'étudiant, comme s'il s'agissait d'un ami. Et étrangement, Natsume ne sentait pas en danger en présence de la jeune femme. Etait-ce une bonne chose ou non ? Seul l'avenir nous le dirait. Le rire qu'émit son interlocutrice acheva de surprendre le garçon, qui ne comprenait pas ce qu'il y avait de drôle dans ses paroles. Il mit quelques secondes à comprendre ce qui amusait la vampire et il aurait presque joint son rire au sien, si les mots que cette dernière prononça à la suite, ne l'avaient pas pris au dépourvu. Quand le terme « suicide » lui parvint aux oreilles, involontairement, il se raidit. L'étudiant n'avait pas encore oublié ce qu'il avait traversé et ce qu'il avait tenté de faire auparavant. Heureusement pour lui, quelqu'un s'était chargé de l'en empêché à la place de Maria -c'est du moins ce que ses propos laissaient entendre- et au final, son acte désespéré lui avait permis de rencontre Saphira, cette jeune serveuse qui vivait la même situation que lui et dont il s'était épris. Malgré cela, que Maria aborde ce sujet avec autant de légèreté dans la voix -ou alors elle cachait bien son jeu, rien d'étonnant de la part d'une vampire- le fit se sentir soudain mal à l'aise mais pour une toute autre raison. Le garçon ignorait quelle serait la réaction de son interlocutrice si elle venait à apprendre qu'il avait déjà attenté à sa vie et n'était pas certain de vouloir le découvrir. D'autant plus qu'il n'était pas particulièrement fier de lui à ce sujet. Natsume baissa les yeux vers le sol, ne souhaitant pas que la jeune femme aperçoive un quelconque indice dans son regard rubis, chose qu'elle savait bien faire. Ce n'était tout de même pas de sa faute si l'on pouvait lire tout ce qu'il ressentait à travers ses yeux non ? Ah, si ? Bon et bien tant pis ! Pourtant, la fin de la phrase de Maria lui fit relever la tête, étonné. Cela la « rassurait » ? Devait-il comprendre par là qu'elle ne souhaitait pas devoir le secourir à chaque fois que sa vie serait en danger, suite à son intention ou si on cherchait à lui faire du mal ? Peut-être... Ou alors, elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose ? Dans le fond, cette idée fit plaisir à Natsume, qui esquissa un timide sourire -ne voulant pas que la vampire prenne mal son expression-, en dépit du fait qu'il ne savait pas tellement quoi en penser. Il avait encore du mal à croire que la jeune femme, aussi bienveillante était-elle à son sujet, l'apprécie à ce point. Lui, un simple humain dont elle aurait pu se nourrir lors de leur rencontre dans le parc.

Cependant, il ne fit aucune réflexion au sujet de l'insinuation de son interlocutrice. Ce n'était pas le bon moment pour cela et puis, si elle voulait mettre les choses au point avec lui à ce sujet, leur relation actuelle, elle était libre de le faire quand elle le voudrait. Maria lui avait démontré à quelle point elle pouvait être fière et lui dévoiler sa sympathie pour l'étudiant, risquait de la froisser plus qu'autre chose. Elle devait probablement voir cette émotion comme une faiblesse, aussi le garçon n'insista pas. La conversation reprit un tournant plus tendu quand Natsume lui rappela la présence significative de sang autour de la bouche de la jeune femme. Plus aucun mot ne fut échangé entre eux jusqu'à ce que la vampire se soit rapprochée de la vaste étendue dos. En pivotant légèrement sur lui-même, l'étudiant put observer ses faits et gestes à l'aide d'un regard en biais, sans toutefois émettre le moindre commentaire. L'idée de partir sans un mot lui vint à l'esprit mais il l'abandonna bien vite. D'une, la situation n'était pas aussi désespérée pour qu'il joue aux indignés meurtris et rentre chez lui. Ensuite, il ne s'imaginait tout simplement pas le faire et quitter Maria sans même un au revoir. Ce n'était pas son genre de procéder ainsi et son interlocutrice avait le droit de connaître son avis, comprendre ce qui le faisait réagir aussi froidement tout d'un coup. Ne sachant pas quoi faire pour tuer le temps en attendant qu'elle finisse de se nettoyer, le garçon croisa les bras sur son torse et se mit à épier les alentours. Certes, « épier » était un terme un peu fort, surtout qu'il ne faisait que laisser son regard courir et saisir les ombres environnantes. Que pouvait-il faire d'autre ? Il ne pouvait ni partir, ni demander des explications aussi brutalement à Maria, sans même attendre qu'elle ait fini de se laver le visage. Contre toute attente, ce fut la jeune femme qui reprit la parole mais au lieu de s'expliquer ou d'orienter la conversation sur un sujet moins fâcheux pour tous les deux, elle lui demandait de... l'aider ?! Sur le moment, cela le laissa sans voix, complètement sidéré. Devait-il s'emporter et lui dire -enfin !- le fond de sa pensée concernant les agissements de la vampire ? Même si elle devait probablement déjà le connaître suite à leur discussion dans le parc, ainsi que grâce à l'expression qui s'était installée sur le visage de l'étudiant quand il avait découvert le sang. Allait-elle lui répliquer qu'elle se nourrissait ainsi depuis X années et que ce n'était pas près de changer ? Que l'opinion d'un simple humain, lui importait guère ? Certainement et dans ce cas, il ne lui restait plus qu'à partir avant de s'énerver davantage après elle. Non pas qu'il se souciait du sort de tous les humains présents dans l'Avventura mais bon...

« C’est du sang de cerf et non humain. »

Ces mots interrompirent le flot de questions/réponses dans l'esprit du garçon. Ainsi, elle avait compris ce qu'il ressentait et essayait de le rassurer ? Pouvait-il la croire en connaissant les intentions sanguinaires que nourrissait Maria à l'encontre de la ville toute entière ? Que celle qui avait juré de se venger de son frère disparu en détruisant l'Avventura, pouvait se contenter du sang d'un cerf ? Difficile en effet... Mais d'un autre côté, qu'avait-elle à gagner en lui mentant ? Sa confiance ? Elle l'avait déjà obtenue depuis un moment. Son amitié aussi. Natsume finit par étouffer un soupir : il avait beau retourner le problème sous tous les angles, il ne parvenait plus à douter de la sincérité de la jeune femme à présent. Il vint la rejoindre sur la berge en silence et put constater que malgré les efforts et les tentatives de la vampire, il restait toujours du sang. Toujours en évitant le regard de son interlocutrice, il trempa sa main dans le lac et commença à lui nettoyer le visage avec son pouce droit. En son for intérieur, l'étudiant trouvait la situation presque risible : qu'une personne aux capacités aussi développées que Maria soit contrainte de demander de l'aider à un humain comme lui... Pire encore, il se surprit à s'imaginer aidant une enfant maladroite, oubliant presque qu'il avait une tueuse née devant lui, avec seulement quelques centimètres les séparant. Il se demanda aussi ce qu'exprimait son propre visage alors qu'il se trouvait de nouveau dans le champ de vision de Maria. En s'approchant d'elle, Natsume avait perdu son effroi ou le sentiment d'horreur qui l'avait envahi à la vue du sang. Il s'était de nouveau perdu dans ses pensées, s'interrogeant sur le contenu de celles de la jeune femme, voir aussi, comment le reste de la nuit allait se dérouler. Il ne s'imaginait pas la passer en compagnie de Maria, du moins, pas entièrement car il lui fallait rentrer à l'appartement. Surtout qu'il ne savait pas trop de quoi ils pourraient parler ensuite. Quand enfin, il jugea son travail achevé, il se contenta d'essuyer son pouce sur son haut. Ce n'étaient pas quelques traces rouges qui alarmeraient ses colocataires, s'il avait encore une chance de croiser l'une ou l'autre à son retour chez lui. Leann serait partie à son travail quant à Mikû, elle serait probablement couchée. Sans s'en rendre compte, Natsume s'était perdu dans ses pensées -pour changer! - et il ne remarqua pas la légère tension qui s'empara du corps de la vampire. Ce n'est que lorsque des voix s'élevèrent non loin d'eux, qu'il consentit enfin à sortir de sa torpeur.

« Hé ! Il y a du monde par ici ! » lança une première voix masculine, aussitôt suivie d'une autre.

« Dites donc vous deux, il ne fait pas bon de sortir la nuit par les temps qui courent. A moins que vous ne puissiez pas sortir en plein jour... ? »

Un groupe de trois hommes s'étaient approchés d'eux, ce qui aurait pu expliquer la soudaine raideur de Maria si l'étudiant l'avait constatée. Si leurs voix ne sonnaient pas amicalement aux oreilles de Natsume, peut-être les aurait-ils ignorés s'ils n'étaient pas lourdement armés. Chacun d'eux avait un fusil dans les mains, objet dont les reflets métalliques arrachèrent un frisson au garçon. Il se souvint de ses retrouvailles avec Vegeo dans le quartier dévasté, les mêmes qui avaient conduit à sa rencontre mouvementée avec ce personnage qui se présentait comme un inquisiteur. Parmi les humains, il y avait aussi de ces individus qui voyaient dans la différence, une menace à éradiquer et qui ne laissaient aucune place à la paix ainsi qu'à l'entente entre tous. Oubliant les traces de sang sur son haut, Natsume se redressa pour leur faire face et répondit avec aplomb surprenant en dépit de la menace que suscitait le groupe.

 « La question serait plutôt : que fait un groupe d'hommes armés dans ce coin désert ? Si c'est une bête que vous cherchez, nous n'avons rien vu ou croisé pendant notre promenade. »

Message par Invité Ven 12 Avr - 23:46

Revenir en haut Aller en bas
Le temps parut étrangement se suspendre dès qu’elle demanda à l’étudiant de l’aider pour le sang pour lui couvrait un peu le visage. Même sans le regarder, elle savait quels genres de pensées étaient en train de l’assaillir. Plus le temps passait et plus elle commençait à se dire qu’il allait s’en aller avec -ou sans- un au revoir. Dans le fond, c’était tout à fait compréhensible et elle commençait même à douter qu’il reste. Il n’avait aucune espèce de raison de l’aider à se nettoyer, bien qu’il soit à l’origine de son action. S’il ne lui avait pas fait de remarque sur son apparence, elle n’aurait surement pas prit la peine de retirer ce qui lui restait sur le visage. Mais il l’avait fait et elle avait commencé à agir en conséquence. Plus elle y réfléchissait, plus elle trouvait sa demande étrange. Demander de l’aide à un humain, c’en était presque risible. Mais après tout, ce n’était pas n’importe quel humain. Elle ne pourrait pas aller jusqu’à dire qu’elle s’était liée d’amitié avec lui, mais il ne figurait désormais plus sur la liste de ses proies. Ce qui était plutôt pas mal si on avait à l’esprit qu’elle méprisait cette race. Mais qu’est-ce qu’il représentait vraiment pour elle ? Elle se posait la question depuis un bout de temps et ce que son esprit lui donnait comme réponse n’arrivait pas à la satisfaire. Enfin, c’était ambigüe, dans le fond, elle appréciait de savoir qu’elle pouvait encore se montrer sympathique et à fortiori avec un humain. Mais une petite partie d’elle -celle qui aimait sentir du sang humain sur son palet- lui disait que ce n’était que de la connerie. Si la vampire écoutait cette partie d’elle, elle aurait déjà vidé l’étudiant de son sang, alors qu’elle le tenait et que sa bouche était si près de son cou. A vrai dire, elle aurait pu le faire le soir où ils s’étaient revus après leur rencontre avec les deux compères. Mais non, sa conscience -et pas celle qui voulait détruire la ville-, celle qui regrettait tous les jours de voir cette maison si vide, n’avait aucune envie de tuer ce garçon. Peut-être que si elle poussait plus loin sa réflexion, elle verrait simplement que c’était à cause de ses ressemblances avec son frère disparut qui la faisait agir ainsi. Mais elle ne l’avait pas encore comprit et c’était peut-être mieux ainsi dans le fond.

Alors qu’elle était perdue dans ses pensées -ce qui était décidément une mauvaise habitude ce soir-, elle senti Natsume s’approcher d’elle et s’agenouiller près de l’eau. Cela surprit Maria, l’idée qu’il s’en aille n’avait toujours pas quitté son esprit. Mais elle ne laissa rien paraitre. Que ce soit sa surprise en le voyant tremper le bout de ses doigts à la surface de l’eau, que sa satisfaction à accepter de l’aider. Elle réprima le faible sourire qui commençait à naitre sur ses lèvres. Elle se surprit à se comparer à une gamine qui avait obtenue l’autorisation à jouer plus longtemps avec son ami. A cette pensée et pour une raison qu’elle ignora, Galen se fraya un chemin à travers ses souvenirs. Pourquoi refaisait-il surface ? Ici et maintenant ? Etait-ce dû au fait qu’elle l’avait considéré comme son seul ami ? Pour lui prouver qu’elle pouvait tisser des liens avec autrui ? Son esprit arrêta net ses divagations lorsque la chaleur du pouce de Natsume vient caresser la surface de sa peau. Cette sensation était étrange, bien plus que cette proximité qui séparait les deux individus. Même s’il était plus en train de lui appuyer sur le visage pour essayer d’avoir le sang qui avait séché, la vampire se figea en se rendant compte que cela ne la dérangeait pas. C’était même presque le contraire. Elle détourna alors le regard, voyant également qu’il en faisait autant -sans qu’elle se soit demandé pourquoi- pour le porter sur la surface plane de l’autre côté de la rive. Elle le laissa faire le temps qu’il lui fallait pour retirer le plus gros des traces, elle n’avait pas prit la peine de le lui dire, mais elle se doutait qu’il n’allait pas s’amuser à s’occuper de toutes les traces. Cette pensée fut vite annihilée lorsqu’elle vit qu’il mettait un certain temps à s’affairer. Cela voulait-il dire que la présence de sang ne le dérangeait plus tant que ça ? Qu’il l’avait peut-être même cru lorsqu’elle lui avait dit qu’il s’agissait du sang d’un animal et non d’un humain ? Ces interrogations eurent le mérite de rassurée la vampire, étrangement.

Elle qui se pensait très distraire ce soir, elle pu s’apercevoir que ce n’était pas totalement le cas. En effet, même si elle avait l’esprit occupé par l’étudiant, son instinct lui était toujours en éveil. Elle pu ainsi entendre distinctement du bruit qui venait dans leur direction. Maria su que ce n’était pas un animal, les animaux sont beaucoup plus discrets que ça. Plus la menace s’approchait -tout ce qui n’était pas identifié étant vu comme une menace- la vampire pu distinguer trois pouls et à l’odeur des humains. Et bizarrement, loin d’être rassurée, elle commençait doucement à se mettre en mode survie. Il pouvait s’agir tout simplement d’un groupe d’ami voulant s’amuser un peu dans la forêt, mais au vu de leur démarche -qui se voulait discrète sans y parvenir- cela ne disait rien qui vaille. Alors que Natsume essuyait son pouce sur son tee-shirt, elle s’était figée en attendant la suite des évènements. Suite qui ne se fit pas attendre. Un trio d’humain émergea d’entre les arbres et leurs paroles ainsi que leurs armes donnèrent raison à l’instinct de Maria : ils n’avaient rien de chaleureux. Jetant un regard à l’étudiant, elle le vit se lever et afficher une certaine confiance sur son visage. Croyait-il qu’ils ne lui feraient rien compte tenu du fait qu’il était humain également ? Ne pensait-il pas qu’ils puissent lui faire du mal s’ils découvraient qu’il tenait compagnie à une vampire. La plus part des individus ne faisait guère la différence entre montres et ami des monstres. La jeune femme se leva à son tour et elle su qu’à ses mouvements, ils avaient deviné qu’elle n’était pas humaine. Ne se mouvant pas comme ces derniers, ne prenait pas non plus la peine de dissimuler sa répugnance pour cette race. Son regard ne quittait plus le trio, bien qu’elle faisait attention à l’étudiant du coin de l’oeil. Elle fut étonnée qu’il prenne ainsi la parole, se demandant même pourquoi il rentrait dans le jeu de ces hommes. L’un de ces derniers éclata d’un rire sonore avant de répliquer :

« Une bête ? J'dirais plutôt un monstre. »

Il désigna Maria du bout de son fusil, armes qui étaient maintenant pointées sur eux et reprit sur un ton étrangement joueur. Ce qui commençait à énerver la vampire. Ils se montraient tellement sûr d’eux, surement parce qu’ils étaient trois et surtout armés. Elle sera les poings en l’entendant reprendre :

« Et on dirait bien qu’on en a trouvé un. Enfin, même deux. Hein les gars ? Ils ont tous les deux ces yeux rouges, typique des suceurs ! »


La vampire se figea et sa colère tomba, vite remplacée par un sentiment de crainte. S’ils décidaient de s’en prendre à Natsume ça allait sérieusement compliquer les choses. Que leurs balles soient en argent ou non, elles étaient fatales pour lui et il ne bougeait pas assez rapidement pour les voir arriver et ainsi les esquiver. Ce qui était déjà difficile en soi, même pour elle. Mais si elle commençait à leur montrer qu’elle voulait le protéger, ils le prendraient à coup sûr pour cible. Plusieurs options s’offraient à elle. La première : ne pas se préoccuper de Natsume et aller attaquer de front ce trio. Ce qui dans le fond allait être difficile, surtout le passage d’ignorer l’étudiant. La seconde : passer outre leur menace et s’en aller avec le jeune homme. Ce qui était principalement une mauvaise idée, puisque maintenant qu’ils étaient persuadés d’avoir deux vampires sous la main, ils ne lâcheraient pas l’affaire de suite. La troisième : utiliser son don dès maintenant pour les bloquer dans leurs mouvements et les attaquer. Maria opta très vite pour cette dernière solution mais elle n’agit pas immédiatement. Il ne fallait pas qu’elle se loupe. Elle devait prendre les trois humains sous sa coupe mentale pour être certaine qu’ils ne tireraient pas. Si elle se foirait, il était plus que probable que celui ou ceux qui ne seraient pas sous son contrôle ouvriraient le feu. Elle pesta faiblement, inspira et fit le vide dans sa tête. De toute manière, quoi qu’elle fasse, ils ne les laisseraient pas tranquille. Quand plus aucune pensée ne venait pas perturber, elle activa son pouvoir et l’étira en direction des trois individus. Elle fut rassurée de voir qu’elle y était parvenue et lorsqu’elle fut certaine de les avoir tous, elle les obligea à se figer. Elle les remercia mentalement de ne pas avoir une défense psychique trop développée. Alors qu’ils ne pouvaient plus bouger, elle s’élança dans leur direction, aussi rapidement qu’elle le pouvait et elle fut bientôt sur eux quand une détonation retentie. Elle écarquilla les yeux avant de comprendre ce qu’il se passait, puis une douleur atroce la frappa un niveau de l’estomac. Elle mit sa main gauche dessus et sentir aussitôt un liquide chaud couler. Que c’était-il passé ? Elle resserra alors davantage son emprise sur les humains et se rendit compte qu’un des trois avaient pu bouger suffisamment son index pour appuyer sur la détente. La douleur lui confirma ses craintes : il s’agissait de balles en bois. Elle jura alors qu’elle atteignit le premier humain, elle le frappa violemment au visage, l’assommant certaines pour un long moment. Vient le tour du second homme, bien qu’il ne pouvait toujours pas bouger, elle pouvait nettement lire dans ses yeux qu’il était mort de trouille. Elle le frappa également, le faisant tomber inconscient également à ses pieds. La vampire vient alors attraper le dernier homme au cou, attrapant son arme et la jetant plus loin. Elle désactiva alors son pouvoir et il commença immédiatement à se tortiller. Il sorti alors un couteau de sa poche arrière et essaya de la frapper avec. Elle lui attrapa le poignet et le lui tordit, le faisant ainsi hurler de douleur. Sa propre douleur commençait à la faire trembler, elle savait maintenant que la balle n’était pas ressortie et que le bois était en train de la ravager de l’intérieur. Oubliant tout ce qui l’entourait, elle approcha l’humain d’elle et la vampire s’approcha de son cou, après avoir prit soin de lui tenir les mains. Elle s’apprêtait à planter ses crocs dans sa chair quand une voix familière la stoppa nette. Elle tourna alors la tête dans la direction de cette voix et se souvient alors de la présence de Natsume.

Message par Invité Lun 15 Avr - 19:11

Revenir en haut Aller en bas
Contrairement à ce que les apparences laissaient croire, ce n'était pas de la confiance qui l'habitait à cet instant. Et en cela, personne n'aurait pu lui reprocher de manquer d'assurance face à trois individus armés. Malgré tout, Natsume ressentait un certain calme en lui et il comprenait parfaitement que cette attitude surprenne la jeune femme, si toutefois, il avait songé à ce qu'elle pouvait ressentir vis-à-vis de son comportement car il était bien trop concentré sur les trois visages qui lui faisaient face pour se préoccuper de la vampire, la sachant plus apte que lui à s'occuper d'elle. Depuis qu'il avait sa connaissance dans le parc, l'étudiant avait enchaîné les situations compliqués, pleines de quiproquos, au risque de mettre sa propre vie en péril à maintes reprises. Maria pouvait témoigner de l'incident dans la ruelle en compagnie des deux complices mais elle ignorait tout de la rencontre avec le prétendu inquisiteur dans le quartier dévasté. Et comment le garçon s'était brutalement retrouvé confronté à la perspective de mourir -pour le bien d'autrui ou non-, une arme dirigée vers sa tête. Très honnêtement, c'était une expérience inoubliable mais pas dans le bon sens du terme et elle avait marqué l'étudiant. Il avait abandonné l'idée de renoncer à la vie aussi facilement car elle finirait bien par survenir tôt ou tard. Pour l'heure, il devait profiter de chaque seconde, chaque minute que lui offrait son existence actuelle. Il y avait toutes ces personnes importantes pour lui. Il y avait Saphira. Mais aussi cette personne qui se tenait à ses côtés en ce moment même. Pour elle, il ne devait pas fuir ou même renier ses convictions. Et tant pis si cela devait lui coûter la vie plus tôt que prévu. Au moins, il serait resté fidèle à lui-même et ses principes de paix. Pour cette raison, la vue de ces fusils braqués sur lui et la jeune femme ne lui insufflaient qu'une demie-crainte. Il trouvait même pathétiques, ces hommes là, devant eux, à exprimer toute leur confiance alors que celle-ci ne reposait que sur les armes qu'ils tenaient. Restait à découvrir ce qu'ils leur voulaient réellement. Lui et Maria n'étaient pas encore tirés d'affaire et les propos du second homme confirmèrent les craintes du garçon. Les chasseurs n'étaient pas seulement de passage dans le coin pour traquer un gibier comme un autre. Qui aurait d'ailleurs l'idée de chasser à une heure pareille ? Non, ils étaient là pour Maria. Dans un sens, cela attesta la version que cette dernière avait donné à Natsume : il s'agissait bien de sang de cerf qu'elle avait sur le visage et non d'humain, ce qui rassura le garçon. Mais la dépouille de l'animal avait attiré ces hommes jusqu'ici. Et leurs intentions étaient loin d'être bienveillantes. A cela, l'étudiant ne comprenait pas pourquoi certains humains haïssaient autant les créatures qui leur servaient de pairs. Aussi effrayantes et dangereuses qu'elles puissent être, elles n'en restaient pas moins des citoyens comme les autres, c'était inscrit dans la loi de l'Avventura. C'étaient ces mêmes citoyens qui avaient accepté que la différence vive parmi eux. A cause des meurtres que certaines d'entre elles persistaient à commettre ? Certes mais cela n'était pas non plus une généralité chez les créatures ! Certaines, beaucoup d'elles même, servaient autant les intérêts du Cercle que ceux et celles qui avaient accepté leur présence au sein de la ville. Pourquoi donc leurs interlocuteurs refusaient de reconnaître cela ? Ne jouaient-ils pas le jeu de ces criminels en pensant défendre les intérêts de la justice ?

Régler la violence par la violence... Raisonnement typique de ceux avides de puissance. Certains diront que seuls les faibles et ceux ne pouvant pas se défendre eux-mêmes, refusent d'appliquer cette manière de gérer les conflits. Mais la haine ne s'alimente que par elle-même. Ce n'est pas en traquant et en chassant les créatures que les humains pourront espérer la paix et la sûreté dans leurs villes. Par leurs actes épris de justice malsaine, ils ne feront qu'entretenir la haine entre les différentes races et ce bain de sang ne s'arrêtera jamais. Pourtant, que devrait-on faire concernant ceux et celles qui ne voulaient pas de cette paix ? Ceux-là même que l'on avait nommés « Rebelles » ? Natsume dut reconnaître qu'il n'avait pas de réponse à cette question. Trouver un moyen de régler les conflits sans la moindre violence pouvait se révéler impossible face à certains individus... S'il s'agissait de créatures, il ne faisait aucun doute que le garçon, avec ses arguments et idéaux seuls, ne pourrait venir à bout des récalcitrants. Mais à cet instant, il était question de simples humains, avec le soutien de Maria, l'étudiant espérait pouvoir les ramener à la raison ou dans le pire des cas, les maîtriser pour les livrer à la police. C'était bien ce qu'ils devaient faire non ? Il n'eut pas le temps de poursuivre plus loin son raisonnement que la suite des propos de son interlocuteur le tira de ses pensées. Sur le coup, ses oreilles entendirent clairement les paroles de l'homme qui venait de parler mais son cerveau refusait de les comprendre. Lui ? Un vampire ? Tout ça parce qu'il avait les yeux rouges et se trouvait -malheureusement ou non- en compagnie d'une femme qu'ils soupçonnaient d'en être une ? Sérieusement, ils allaient vraiment lui tirer une balle dans la tête simplement parce qu'ils le soupçonnaient d'être une créature de la nuit ? N'était-ce pas là un raisonnement un peu trop rapide et infondé ? Natsume n'en revenait pas et si la situation le lui avait permis, il se serait laissé allé à sa stupeur. Il n'allait quand même pas devoir les laisser vérifier leur théorie sur sa possible appartenance à la race vampirique en lui trouant le corps, pour voir s'il se régénère ou pas ? Et tant pis si ce n'était pas le cas et qu'ils avaient tué un innocent en prime ? A supposer que même en étant humain, il soit innocent à leurs yeux. Qui sait s'ils n'allaient pas décider de l'abattre aussi, d'une, pour avoir été le témoin silencieux de l'acte que les chasseurs s'apprêtaient à commettre mais aussi parce que l'étudiant se rendait coupable en fréquentant une vampire ? On se croyait revenu au Moyen Age, au temps des sorcières ! La stupeur céda la place à l'agacement dans le cœur de Natsume.

 « Désolé de vous décevoir mais je ne suis pas un vampire... » lâcha t-il avec humeur en toisant son interlocuteur droit dans les yeux.

 « Ha, ça mon gars, on n'en sait encore rien ! Par contre, ta copine semble en être une. On va d'abord s'occuper d'elle et ensuite ce sera ton tour, vampire ou non. » répliqua l'autre en haussant les épaules sans détourner son fusil de sa cible.  « Et pas de geste malheureux ou tu seras le premier sur la liste. » ajouta t-il en voyant que le garçon s'apprêtait à prendre la parole.

La bouche de Natsume se referma sans que de nouveaux mots ne la franchissent. La situation allait de mal en pire. Non seulement ils semblaient déterminés à leur trouer les corps mais ne paraissaient pas se soucier plus que cela, de la véritable identité de l'étudiant. A ce stade, il ne restait plus qu'une seule solution : les affronter. Oui mais comment ? Il n'avait pas d'arme sur lui -et ce n'était peut-être pas plus mal- et ils étaient trois. Tandis que le garçon pestait en silence, le regard rubis toujours rivé sur ses interlocuteurs, il remarqua un semblant de raideur dans leurs positions respectives. Aucun des trois ne faisaient plus le moindre geste. Non pas qu'ils s'amusaient à s'agiter dans tous les sens sous le nez de leurs cibles désignées jusqu'à présent mais... C'est alors qu'il vit la silhouette de Maria se ruer sur les trois individus. Pas possible ! Avait-elle autant de confiance en elle pour penser être capable d'éviter les trois balles en même temps ? Elle avait beau être une vampire, elle n'était pas invincible non plus. Mais contre toute attente, la situation resta figée, un peu comme dans un tableau. Le garçon vit la jeune femme se rapprocher des hommes sans que ces derniers n'esquissent le moindre geste pour se défendre. Sur le moment, il crut qu'il avait la berlu ou que ses yeux lui jouaient un tour. Puis il se souvint que la vampire avait déjà agi de la même manière pour le libérer des deux complices dans la ruelle. De mémoire, elle avait la capacité d'immobiliser les gens, c'était du moins ce que Natsume en avait conclu lorsque la louve avait engueulé l'homme aux cheveux écarlates pour n'avoir pas réagi lors de la charge de leur adversaire commun. Oui, sauf qu'un coup de feu retentit soudain coupant court à ses réflexions. Si Maria avait assommé l'un des trois chasseurs, un autre avait réussi à tirer malgré le pouvoir de la vampire, avant de subir le même sort que son malheureux compagnon. La détonation fit réagir l'étudiant qui reprit ses esprits. Il vit comment la jeune femme empoigna le dernier des trois individus et aussi comment elle rapprochait dangereusement sa bouche du cou de celui-ci...

 « Arrête Maria ! Ils ont eu leur compte, ça suffit... S'il te plait... »

Sa voix, d'abord impérative et sonore, avait progressivement perdu de son autorité pour se muer en une supplication directe. Il ne souhaitait absolument pas assister à un autre de ces meurtres, qu'ils soient là pour justifier d'une légitime défense ou simplement pour le plaisir de tuer. La vampire lui avait prouvé qu'elle pouvait être autre chose qu'une tueuse sanguinaire, ce n'était pas pour qu'il la laisse tuer sans rien faire ! Cependant, quelque chose dans le regard de la jeune femme le troubla. De ses yeux rubis, semblables aux siens, le garçon descendit jusqu'au ventre de Maria. Et ce qu'il y vit le fit blêmir : une horrible tâche sombre s'étendait sur les vêtements de la vampire. Le coup de feu. Blessée. Ils ne devaient pas rester là. L'hôpital, vite. Non, elle allait avoir besoin de sang pour se régénérer, non ? De la blessure, son regard passa tour à tour sur les visages des trois hommes et le sang du garçon se glaça dans ses veines s'il avait pu. Vu l'état de Maria et le peu de connaissances qu'il possédait sur les vampires ainsi que leurs capacités, il ne faisait aucun doute que la jeune femme allait s'en prendre tôt ou tard aux chasseurs. Même si son intention n'était pas de les tuer, elle allait avoir besoin de sang pour guérir. Et il était hors de question que ces imbéciles, même responsables de ce qui venait de se produire, en payent le prix. Les tuer n'était pas la solution et Natsume voulait éviter que cela se produise. Même si cela signifiait devoir donner son propre sang à la vampire. Prenant une profonde inspiration maintenant qu'il avait l'attention de la jeune femme, il commença à s'approcher d'elle et de son prisonnier. Il ne savait pas comment arranger les choses, ni même s'il parviendrait à calmer Maria pour sauver les trois individus. Mais il devait essayer. Cherchant toujours ses mots, il reprit enfin la parole :

 « Tu es blessée, il faut qu'on s'occupe de ça avant le reste. Ton visage trahit ta souffrance alors je t'en prie, assomme cet homme, fracasse lui le crâne sans le tuer si cela peut te soulager mais laisse le. Et surtout laisse moi t'aider... »

Peut-être que la vampire allait lui rire au nez ou plonger immédiatement ses crocs dans le cou de l'homme, il n'en savait rien. Mais ses yeux exprimaient toute la détermination qu'il pouvait avoir à ce moment. Plus de morts inutiles... Est-ce cela serait suffisant aux oreilles de Maria ? Tout en s'approchant d'elle, Natsume crut percevoir du coin de l'oeil, du mouvement du côté des deux corps allongés sur l'herbe. Mais peut-être que ce n'était là qu'un autre jeu d'ombres entre la lune et les nuages.

Message par Invité Lun 15 Avr - 21:40

Revenir en haut Aller en bas
    Plus que les paroles, ce fut l’intonation de la voix de l’étudiant qui désarçonna la vampire. Son esprit était embrouillé entre la douleur qui irradiait son corps, son envie de planter ses crocs dans le cou de cet humain -pour se nourrir mais également pour se venger de l’avoir -les avoir- pris pour cible- et le visage de Natsume. Elle ne comprit pas immédiatement ce qu’il tentait de lui dire et elle dû essayer de faire taire sa haine et sa douleur pour pouvoir faire fonctionner correctement son esprit. Il pensait qu’ils avaient eu leur compte ? Comment pouvait-il être aussi stupide ? Si elle les laissait vivre, il ne faisait aucun doute qu’ils recommenceraient. Non pas qu’elle se préoccupe des autres créatures qui pourraient leur servir de cible. Mais elle ne pouvait pas négliger le fait qu’ils essayent de les retrouver. Elle comme l’étudiant. La vampire pourrait se débrouiller, mais s’ils comptaient s’en prendre de nouveau à Natsume, il ne faisait aucun doute que son sort était joué. Maria ne bougeait plus, hormis les tremblements qu’elle ne pouvait pas réprimer et elle fixait le jeune homme, tenant toujours l’humain fermement. Mais ce dernier semblait comprendre ce que voulait faire l’étudiant : lui sauver la vie et il semblait vouloir ne pas se faire remarquer pour le laisser faire. Si la vampire s’était faite cette réflexion, elle l’aurait probablement achevé sur le champ. Mais elle n’y pensa pas. Elle ne faisait que garder son attention sur son protégé. Elle remarqua que les yeux de ce dernier se déplacèrent sur son corps et s’arrêtèrent sur son estomac, au niveau de sa blessure. Elle fut étrangement surprise par ce qu’elle vit sur son visage au moment où il comprit ce qui était advenu de la balle qui avait été tirée. Elle fut surprise de voir son visage changé, il avait l’air presque préoccupé par ce qui lui arrivait. Est-ce qu’il pouvait réellement voir que son sang était en train de s’écouler de sa plaie ? Malgré le fait que seule la lumière de la lune éclairait ce qui était en train de se passer ici ? C’était probablement le cas. Plusieurs émotions passèrent sur le visage de l’étudiant mais Maria n’eut ni l’envie ni même la force de s’en préoccuper. La douleur de son estomac se faisait de plus en plus grande. Est-ce que la balle s’était fragmentée en traversant les tissus de son corps ? Se rependant un peu plus à l’intérieur d’elle ? Ca devait être possible, elle ne sous-estimait pas les humains et leur ingéniosité, surtout en matière d’arme de destruction. Alors qu’elle réfléchissait à ce qui pouvait se passer dans son corps, elle senti sa tête lui tourner. Etait-ce le contrecoup de l’utilisation de son pouvoir ? Déjà ? Pour avoir simplement bloquer trois humains ? Et pas totalement qui plus est ! Ou le fait que son sang continuait de se répandre à travers la plaie ? Elle opta pour la première option, ce qui n’était pas pour lui plaire. Si c’était réellement ça la cause, elle n’allait pas pouvoir tenir très longtemps sans se nourrir. Sinon elle risquait de prendre Natsume pour cible. Ce qui était hors de question. Alors qu’elle tourna de nouveau la tête en direction de l’homme -qui n’avait toujours pas bougé-, elle ne fit pas attention que l’étudiant était en train de se rapprocher d’elle. Elle n’avait même plus envie de s’occuper de sa présence, préférant tourner son attention vers l’homme qu’elle tenait plutôt que sur le jeune albinos. Ce n’est que lorsqu’il reprit la parole qu’elle se rendit compte que la distance qui les séparait s’était réduite. Ne comprenait-il pas que c’était dangereux de s’approcher d’elle dans cette situation ? Qu’elle pouvait devenir une bête sans scrupule si elle attendait davantage pour se nourrir ? Elle allait l’informer quand ses paroles atteignirent la vampire. Elle ne savait pas quoi penser du fait qu’il veuille s’occuper de sa blessure. Elle n’avait aucune raison de ne pas le penser sincère, mais elle n’avait pas les mêmes priorités que lui. Elle savait qu’elle pouvait tenir encore un peu avec cette balle en bois dans le corps... Si elle se nourrissait. Vient alors la suite des dires de Natsume. Il ne voulait pas qu’elle lui fasse du mal. Du moins, -ce qu’elle comprit- ne pas le mordre. Mais si elle ne le faisait pas sur cet homme, elle devrait le faire sur quelqu’un d’autre. Elle ne pouvait pas non plus envisager d’aller chasser, l’odeur de sang qui émanait d’elle ferait certainement fuir ses proies. Il ne restait que l’optique de le mordre lui. En avait-il conscience lorsqu’il lui demanda de laisser tranquille l’homme ? Ou ne pensait-il pas à ce qui allait se passer une fois qu’elle l’aurait lâché ? Alors qu’il s’approchait toujours lentement d’elle et de son otage, un flot de penser traversa l’esprit de la vampire. Elle ne prit pas la peine de les cacher à la vue de l’étudiant. Elle n’avait pas réussit à lui cacher la douleur que lui infligeait le projectile alors pourquoi essayer de cacher ses doutes ? Elle ne doutait pas de son envie de l’aider. Mais le fait qu’il veuille mettre hors de danger l’un des humains qui les avait menacés ne lui plaisait pas du tout. Comment pouvait-il encore penser à leur sécurité alors qu’ils s’apprêtaient à les tuer ? ! Elle n’arrivait tout simplement pas à comprendre son raisonnement. Devait-elle lui en faire part ? S’énerver devant son comportement trop utopique en sachant ce qui se serait passé si elle n’avait pas agit ? Ces humains méritaient de mourir et pas simplement parce qu’ils étaient humains. Mais parce qu’ils s’en étaient prit à elle, à eux et certainement à d’autres créatures qui n’avaient pas réussit à leur échapper. Elle ne voulait pas les laisser vivre et elle le fit comprendre à Natsume à travers ses yeux. Mais elle n’agit pas immédiatement. Les propres prunelles de l’étudiant la faisait hésiter et elle ne pu s’empêcher de se demander comment il réagirait si elle ne l’écoutait pas, si elle ne lâchait pas cet humain et qu’elle se nourrissait. Elle n’aurait pas dû se préoccuper tant de ce qu’il penserait d’elle, alors pourquoi n’agissait-elle pas ? Pourquoi ne faisait-elle pas tout simplement ce dont elle avait envie ? Et surtout besoin. Parce qu’outre le fait qu’elle souhaitait se venger d’eux, de les avoir ainsi prit pour cible, elle ne pouvait négliger que plus le temps passait, plus son envie de sang grandirait pour palier à l’utilisation de son don et la perte de son sang. Elle voulu lui demander de quelle manière il comptait l’aider si elle délaissait l’homme, mais un mouvement sur le côté attira son attention. Malgré ses réflexes supérieurs à la normal, elle n’eut pas le temps de bouger assez rapidement pour empêcher ce qui était en train de se produire. La douleur de son estomac lorsqu’elle bougeait la rappelait à l’ordre -lui indiquant que plus elle bougeait, plus le poison qu’était le bois se répandait en elle- mais également ce mal de tête, la faisaient réagir beaucoup moins vite qu’ordinairement. Elle ne pu que voir l’un des hommes -qu’elle pensait avoir frappé assez fort pour qu’il soit inconscient pendant plus heures- se relever, sortir un couteau et prendre Natsume par derrière. Il lui passa un bras autour de son corps et posa la lame de l’arme sur le cou du jeune étudiant. Tout cela se passa sous les yeux de Maria sans qu’elle ne puisse faire quelque chose. Elle s’énerva contre elle, s’injuriant en se disant qu’elle n’aurait pas dû se contenter de les frapper, mais qu’elle aurait dû leur tordre le cou.

    « Tu essayes quoi que ce soit et je lui ouvre le gosier. »

    A ces paroles, la vampire émit un sifflement de désapprobation et de mécontentement. Elle ne pouvait pas l’attaquer de front, pas avec cette lame si près de la peau de l’étudiant et sa rapidité réduite. Mais elle ne lâcha pas pour autant l’homme qu’elle maintenait au niveau du cou. Elle ne savait pas comment réagir à la situation ni même comment la gérer. Elle ne pouvait prendre aucun risque inconsidérés qui mettrait la jeu de Natsume encore plus en danger qu’elle ne l’était. Elle voulait opter pour utiliser une nouvelle fois son pouvoir, mais elle n’en fit rien. Si elle s’en servait de nouveau, elle se doutait qu’elle ne pourrait plus se contenir et qu’elle attaquerait toutes les personnes ici présentes jusqu’à ce que sa faim soit étanchée. Et tant pis si Natsume faisait partie de ses victimes, elle n’en prendrait conscience que lorsqu’elle se serait assez nourrit pour reprendre le contrôle de son esprit. Non, elle ne pouvait pas agir de la sorte. Mais si elle ne faisait rien, la situation pouvait également vite dégénérée. Surtout qu’elle perdait toujours du sang et que sa tête lui martelait toujours autant. Mais si elle bougeait pour croquer l’homme, son partenaire tuerait immédiatement l’étudiant.

    « Vous lui faites du mal et vous connaitrez pire que la mort. »


    Sa voix avait sonné froide et sur d’elle. Elle avait réussit à ne pas la faire trembler malgré la douleur qui l’a tiraillait. S’il pouvait croire qu’elle n’était pas si mal en point, c’était très bien. Et s’il était assez débile pour ne pas avoir comprit qu’elle était réellement mal en point pour ne pas avoir pu réagir plus vite, c’était plus qu’inespéré. Mais peut-être qu’elle en demandait trop ? Elle espérait également que sa menace ferait son effet, plus que le fait qu’elle lui fasse comprendre qu’elle tenait assez au jeune homme pour se venger comme il se doit.




Message par Invité Jeu 18 Avr - 18:51

Revenir en haut Aller en bas
Une succession d'émotions très différentes les unes des autres, passa dans le regard de la vampire. Si Natsume y lut d'abord une désapprobation sans faille à l'idée de relâcher son prisonnier dans la promesse de ne rien lui faire, à lui et à ses compagnons mais bientôt, un mélange d'interrogation et de colère fit son apparition dans les iris couleur sang. Pourquoi tant de surprise dans les yeux de la jeune femme ? Parce qu'elle ne comprenait pas pourquoi l'étudiant, un humain -presque- comme les autres, cherchait à l'aider ? Pire encore, chercher à sauver la tête de ceux qui avaient attenté à sa vie un peu plus tôt ? C'était compréhensible que Maria ne comprenne ni ne partage ce point de vue. Si tuer ne lui posait pas de problème, en particulier lorsqu'il s'agissait d'humains chasseurs de créatures, il en était tout autrement du côté du garçon. A agir comme cela, la vampire lui rappelait les actes affreux d'Elisabeth et l'étudiant ne souhaitait plus que cela se reproduise. Si quelqu'un devait s'occuper du sort de ces trois individus, c'était bien la justice. Etait-il trop naïf de croire qu'ils seraient jugés convenablement ? Qu'on ferait le nécessaire pour que jamais, ils ne recommencent ? Et si jamais ils prenaient de nouveau les armes ? Il ne faisait nul doute que le sang coulerait encore et encore jusqu'à ce qu'on les arrête une seconde fois. Si cette hypothèse se révélait juste, alors autant les tuer dès à présent, cela pourrait sauver la vie à d'autres personnes dans un futur proche. Natsume réalisa que c'était probablement l'opinion de son interlocutrice et il étouffa un soupir. Le risque zéro n'existait pas. Si ces hommes étaient voués à chasser jusqu'à ce qu'ils connaissent un sort similaire, il ne pourrait rien faire pour les changer. Tôt ou tard, ils devront payer pour les actes qu'ils avaient commis. Mais l'heure n'était pas débattre de ce que serait l'avenir. La blessure de Maria empirait de secondes en secondes et plus ils tardaient à prendre une décision commune, moins la jeune femme avait de contrôle sur la partie d'elle qui lui susurrait de vider l'humain de son sang. Et donc celle de se contrôler si jamais le garçon parvenait à la convaincre de prendre son sang à lui plutôt que de blesser les trois hommes. Avait-elle compris ce qu'il attendait d'elle concernant ce dernier passage ? A savoir, boire son sang ? Si son interlocutrice n'avait encore rien dis à ce sujet, son regard, quant à lui, exprimait clairement le fond de ses pensées. Elle désapprouvait l'initiative de l'étudiant mais le fait qu'elle n'ait pas déjà planté ses crocs dans le cou de son prisonnier, laissait une chance à ce dernier. Mince mais une chance tout de même. Au moins, les paroles de Natsume n'étaient pas tombées dans l'oreille d'une sourde ou d'une aveuglée par sa haine et sa douleur. Cependant, ni l'un ni l'autre des deux interlocuteurs n'avaient esquissé le moindre geste ou prononcé le moindre mot depuis que le garçon s'était exprimé et celui-ci redoutait que l'hésitation de la vampire ne la fasse basculer vers l'irrémédiable. En proie à l'inquiétude grandissante, il chercha autre chose à dire, afin de la convaincre de rejoindre son avis quand du mouvement derrière lui attira son attention. Plus que l'action en elle-même, ce fut le changement dans le regard de Maria qui alerta l'étudiant. Trop tard malheureusement. Sans lui laisser le temps de tenter quoique ce soit pour se dégager du bras qui surgit de nulle part, le contact froid d'une lame contre sa gorge le contraignit à l'immobilité. Suivant ce geste, les propos de l'homme qui avait repris conscience pendant l'échange entre la jeune femme et le garçon, ne tardèrent pas à se faire entendre.

Voilà que la situation leur échappait de nouveau, à Maria et lui. Mais cette fois, cette dernière était blessée, gravement à en juger par l'expression de son visage et Natsume savait qu'en agissant ainsi, l'homme au couteau s'assurait la victoire par le chantage. Le temps ne jouait plus en la faveur de la vampire et si elle hésitait de trop, elle finirait par s'affaiblir et devenir une véritable proie pour les deux hommes restants. Et quand ils en auraient fini avec elle, viendrait son tour à lui. Pour avoir tenter de venir en aide à leur cible, le garçon ne doutait pas que ses bourreaux se feraient un plaisir de l'éliminer, humain ou non. La question de la race ne viendrait pas peser sur leurs consciences, certainement déjà bien accablées de morts diverses. Il avait beau réfléchir à comment se sortir de cette impasse, l'étudiant voyait le nombre de ses possibilités se réduire de secondes en secondes. Soit la vampire cédait aux menaces du chasseur et ils mourraient tous les deux. Soit elle prenait le risque de mordre son prisonnier et le garçon mourrait, au prix de la survie de la jeune femme. Ou alors... Natsume déglutit difficilement. Ou alors il se tranchait lui-même la gorge à l'aide de la lame de son agresseur, libérant ainsi Maria du problème qu'imposait son existence. Cela ne l'empêcherait pas de se venger sur les trois complices, pas plus que l'étudiant ne lui ôterait le poids de sa propre mort sur la conscience, même si cela devait être sa propre décision. En aurait-il cependant le courage ? Rien n'était moins sûr, sachant ce qui risquait de se produire une fois son esprit anéanti : la renaissance de la Darkness. Et le début de nouveaux massacres. Un effroyable dilemme pour la vampire qui se verrait affronter sa pire ennemie sous les traits de l'humain qu'elle appréciait peut-être. A cette idée, Natsume songea sérieusement à renoncer à son idée de suicide volontaire. Il devait bien y avoir une autre solution ! Sauf qu'il n'en voyait pas mais il commençait tout juste à imaginer ce que pourraient être les conséquences de son acte désespéré. Oui, Maria pourrait survivre à cette rencontre mais à quel prix ? Lui qui avait juré se battre jusqu'au bout, cela allait s'achever ainsi...? Mais contre toute attente, la lame de son agresseur ne s'attaqua pas à son cou mais s'enfonce belle et bien dans le cœur du garçon, quand ce dernier entendit la réponse de la vampire face aux menaces du chasseur. Comment pouvait-elle dire une chose pareille ? Après cela, nul doute que les hommes allaient se servir de lui pour l'atteindre elle. Et surtout, il ne pourrait jamais mettre son plan à exécution après avoir entendu cela... Pourtant, dans un sens, cela prouvait que la jeune femme tenait à lui non ? Alors qu'elle n'aurait, ou du moins, n'avait pas de raison pour cela. Elle lui avait donné sa parole une fois et rien de plus. Le regard rubis esquiva celui de Maria, ne voulant pas qu'elle remarque son embarras. Pas vraiment le genre de détail dont on s'inquiétait dans une situation comme la leur, je vous le concède. De ses yeux, il reporta rapidement son attention sur la blessure de la vampire et la gorge de l'étudiant se noua de nouveau. S'il ne faisait rien, Maria allait mourir... Mais il ne pouvait rien faire, faible comme il était. Que des mots, du vent... Des belles paroles puis rien derrière. Si seulement, l'homme pouvait ne plus bouger... Si seulement...

 « Qu'est-ce que... ? Mon corps ! Je ne peux plus bouger ! » s'exclama soudain son agresseur, paniqué.

Cela ramena brusquement le garçon dans le monde réel. Qu'est-ce qui se passait encore ? Etait-ce l'oeuvre de Maria ? Pour tenter de le libérer à distance ? Alors qu'elle était salement blessée ? Ce n'était pas raisonnable ! Elle ne ferait qu'aggraver les choses en agissant ainsi, si elles n'étaient déjà pas suffisamment compliquées. Furieux, il releva la tête pour chercher le regard de la vampire mais ce qu'il y lut, lui indiqua que le phénomène ne provenait pas d'elle. Tandis que la suite des propos de l'homme se résumait en des insultes à l'égard de la vampire, qu'il jugeait responsable de sa situation, Natsume sentit la pression de la lame contre son cou diminuer. La main qui tenait l'arme se fit rigide, de même que le bras du chasseur, parallèle au sol. Si on ne prêtait pas attention au membre en lui-même, on pourrait croire que l'individu simulait une immobilité presque parfaite. Mais quelque chose clochait, malgré la faible luminosité du moment, l'étudiant remarqua que le bras de l'homme tremblait légèrement, comme luttant contre une force invisible pour reprendre le contrôle de ses mouvements. Une force invisible, pas tout à fait. Des ombres noires se mouvaient tout le long du membre, sans que le garçon en comprenne la provenance. Une intervention extérieure ? Bénéfique pour eux ou bien s'agissait-il d'un nouveau prédateur souhaitant se joindre aux festivités ? N'étant sûr de rien et ne voulant pas finir par devenir la proie du probable nouveau venu, Natsume repoussa sans difficultés le bras du chasseur pour faire quelques pas en avant et se retourner pour lui faire face, prenant soin de se tenir hors de porté de l'individu. Et ce qu'il découvrit le laissa sans voix pendant de longues minutes. A la lumière blafarde de la lune, il vit comment les ombres environnantes, dont le nombre avait augmenté dès que la nuit était tombée, s'étaient enroulées autour des membres du chasseur, bloquant le moindre des mouvements de ce dernier, à la manière de liens insaisissables. Un coup d'oeil dans les alentours ne suggéra aucune intervention extérieure mais cela n'expliquait pas la soudaine activité des ombres. Cela, juste après qu'il ait désiré immobiliser l'homme qui les menaçait qui plus est... Alors que les questions se multipliaient dans l'esprit de l'étudiant, il nota que les liens commençaient à se retirer lentement, comme la personne à l'origine de l'action, ne maintenait plus son influence sur eux. Bientôt, le prisonnier serait libre, il fallait agir pendant ce laps de temps ! Ignorant à la fois ses principes et le regard menaçant de l'individu, Natsume se résolut à faire quelque chose qu'il n'aurait jamais songé à faire si la situation ne l'exigeait pas. Il repéra une branche suffisamment épaisse pour se révéler efficace pour assommer, s'en saisit et frappa l'homme à la tempe, aussi fort qu'il jugea nécessaire de l'être pour le maintenir inconscient un bon moment. Le chasseur resta un instant maintenu debout à l'aide des derniers liens puis ces derniers s'estompèrent aussi rapidement qu'ils étaient apparus alors que l'adrénaline provoquée par ce geste soudain, retombait immédiatement, provoquant la chute de l'homme. Le simple fait que les liens d'ombre réagissent à ces changements d'état intrigua Natsume mais il se contenta de noter cette information dans un coin de sa tête, sachant qu'il aurait tout le temps d'y réfléchir par la suite. Plus déterminé que jamais à quitter cet endroit avec elle, le garçon se retourna vers la vampire, la fixant droit dans les yeux.

 « Je me suis peut-être mal fait comprendre... Je ne compte pas épargner ces hommes mais laisser la justice s'occuper d'eux. Il n'y a pas lieu de tuer. Mais pour y arriver, j'ai besoin de toi. Et si tu as besoin de sang, tu prendras le mien et pas celui d'un autre. » déclara t-il avec fermeté.

Allait-elle ignorer une nouvelle fois sa remarque et exiger des réponses au sujet des liens ? Ou au contraire se nourrir de son prisonnier, en dépit du sursis que les paroles de l'étudiant lui avait accordé ainsi que de l'opinion de ce dernier ? Peut-être qu'elle allait lui rire au nez devant sa naïveté, malgré que la situation ne le lui permettait pas tellement. Il n'était pas prévu d'instaurer un long débat entre eux, car la blessure de la jeune femme les pressait de prendre une décision. Sans quitter des yeux son interlocutrice, Natsume songea qu'il pouvait toujours appeler la police et la faire se rendre sur les lieux, en prétextant avoir été témoin d'une tentative d'homicide sur la personne de Maria. Cela réglerait le sort des trois individus et réussirait peut-être, à convaincre la vampire d'abandonner son idée première. A condition d'avoir du réseau, ce qui n'était pas certain. Sentant l'objet se tenir sagement au fond de la poche arrière de son jeans, le garçon préférait attendre la réaction de Maria. Même si contacter la police serait certainement plus rapide au final, surtout quand le plan du garçon consistait à emmener les trois hommes au commissariat le plus proche, autant dire que ce ne serait pas une mince affaire avec la vampire blessée et lui probablement à moitié dans les vapes après avoir fait don de son sang. Reparlons-en de cette idée. Conscient de l'hésitation de la vampire à lui prélever la moindre goutte du liquide écarlate, le regard de Natsume se fit un peu plus conciliant lorsqu'il finit par ajouter, en guise de dernier recours.

 « Tu l'as déjà fais auparavant et j'ai confiance en toi. »

Message par Invité Ven 19 Avr - 0:54

Revenir en haut Aller en bas
    Encore une fois, le temps sembla prendre une autre dimension, se rallongeant aux yeux de la vampire. Comme pour lui laisser le temps -ou lui en donner l’impression du moins- qu’elle pouvait encore trouver une solution à ce qui était en train de se passer devant ses yeux. Evidemment, ce n’était qu’une stupide impression, surtout qu’avec plus de temps ou non, rien d’intelligent lui venait à l’esprit. Dans tous les cas de figure, elle prenait le risque de voir le sang de Natsume se rependre sur l’herbe. Que ce soit avec ou sans utiliser son don -pour mettre toutes les chances de leur côté-, c’était soit la lame de l’homme qui trancherait la gorge de l’étudiant, soit c’était la vampire elle-même qui se jetterait sur lui -après l’utilisation de son pouvoir-. Et ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait, en aucun cas. Mais plus elle réfléchissait, moins elle voyait d’échappatoire possible, surtout pour garder l’étudiant en vie.
    Le bon côté dans tout cela, c’est que l’homme avait arrêté de bouger et paraissait se demander ce qu’il devait faire. Son regard allant de la vampire à son partenaire de fortune. Il devait avoir conscience que s’il touchait -et tuait qu’on se le dise- le jeune albinos, il ne faisait aucun doute qu’elle les tuerait tous jusqu’au dernier. Et il avait pu aisément voir dans son regard qu’elle les ferait d’abord souffrir avant de les achever. Allaient-ils simplement lâcher respectivement leur otage et repartir chacun de leur côté ? C’était une réflexion digne d’une humaine pacifiste utopiste. Traduction : pensée inutile qui ne se réaliserait pas. D’autant plus, qu’elle n’avait toujours pas décidé de ce qu’elle aller faire d’eux. Les yeux de Natsume l’avaient presque imploré de laisser partir son prisonnier et ses petits copains, quelque chose en elle ne pouvait pas rester de marbre devant ces yeux mais elle ne pouvait pas non plus laisser passer ça. Ils recommenceraient, elle en était certaine et elle ne voulait pas qu’ils retombent sur l’étudiant. C’était parfaitement inacceptable.

    Alors qu’elle réfléchissait -pour rien il faut bien se l’avouer- quelque chose bougea près de l’homme qui tenait son protégé. La vampire n’arrivait pas à percevoir ce que c’était, elle pensait même avoir rêvé. Est-ce qu’elle commençait à atteindre ses limites à cause de sa blessure et de son pouvoir ? Son esprit commençant à la faire délirer ? Si c’était le cas, ce n’était pas bon du tout. Si elle ne pouvait plus faire la différence entre la réalité et une hallucination, elle ne pourrait même plus protéger -ou essayer de protéger- Natsume. Elle se souvenait de ce que le Poison lui avait fait voir, il y a des mois de cela. C’avait été aussi atroce que délirant et elle ne souhaitait pas revivre ça, pour rien au monde.
    Maria revient à l’instant présent lorsque le corps de l’étranger arrêta subitement de bouger. Non pas qu’il était en train de se trémousser dans le dos de l’étudiant, mais elle avait pu nettement noter la différence. C’en suivit les dires de l’homme. Ca ne pouvait pas être elle, elle savait contrôler son don, il était donc impossible que ça vienne de là. Mais d’où cela venait-il ? Alors qu’elle se posait la question, elle vit nettement quelque chose de noir sur le corps de l’homme. Elle n’arrivait pas à distinguer ce que c’était. Ca n’avait pas l’air d’être solide et ça n’avait pas non plus d’odeur. Mais une chose était sûre : ça entravait leur ennemi et c’était une bonne chose. En jetant un coup d’oeil à Natsume, elle pu voir qu’il ne savait pas non plus ce qui était en train de se passer. En même temps, comment aurait-il pu savoir quelque chose là dessus ? La seule possibilité serait que cela vienne de lui. Mais si c’était effectivement le cas, pourquoi ne pas avoir agir avant ? Non, ça ne pouvait pas être ça. Même si elle notait cette idée dans un coin de sa tête pour en parler avec l’étudiant, s’ils arrivaient à sortir de ce merdier sain et sauf. On ne sait jamais.

    Maria ne quittait pas l’homme des yeux ni même Natsume. Ce dernier comprit également qu’il fallait agir maintenait ou jamais et il agit. Elle le regarda s’emparer d’un bout de bois assez épais et un faible sourire s’afficha sur les lèvres de la vampire. Celui qui n’aimait pas la violence et prônait la paix pour tous, allait attaquer un être humain. C’était quelque chose à ne pas louper. Elle le vit frapper l’homme à la tête et elle fut légèrement déçue de la force qu’il y mit. Il voulait simplement l’assommer et rien de plus. Il ne changerait donc jamais ? Elle soupira en regardant l’homme tomber sur le sol. Elle ne soupira pas à cause de ce que venait de faire l’étudiant et surtout de sa manière, mais parce qu’elle se sentait réellement pas bien. Elle porta sa main libre à sa blessure, elle était imbibée de sang frais -elle ne s’arrêterait donc de couler quel lorsqu’elle serait exsangue ?!- et elle pesta. Les paroles du jeune homme lui parvinrent mais ce sont -encore une fois- ses yeux qui perturbèrent la vampire. Il avait le don de l’énerver avec cette détermination à faire le bien. Elle commença à rire doucement face à ce comportement mais elle cracha simplement du sang.

    « Tu fais chier Natsume. »

    Sa voix n’avait rien d’agressive, c’était même plutôt un ton de défaite qui pouvait se faire entendre. Elle aurait pu continuer à lui rire au nez, en lui disant qu’il finirait par mourir avec de tels idéaux, mais elle n’y parvient pas. Premièrement, elle n’avait aucune envie d’avoir ce genre de discussion avec lui maintenant. Et deuxièmement, elle n’avait même plus envie de lutter contre quiconque. Maria fixait l’étudiant droit dans les yeux sans pour autant lâcher l’homme, qui n’avait rien dit depuis son hurlement lorsqu’elle lui avait cassé le poignet. Elle avait mal à l’estomac mais pas à cause de sa blessure. Non, à celle-ci il fallait en ajouter une autre, celle qui était apparue au moment où il lui avait annoncé qu’il préférait qu’elle se nourrisse de lui plutôt que l’un des attaquants. Se rendait-il au moins compte qu’avec le sang qu’elle avait perdu, si elle commençait à boire, rien ne garantissait qu’elle puisse se contrôler et arrêter avant la mort de son donneur ? Avait-il conscience de ce qu’il était en train de lui dire ? De lui ordonner presque ? Pour cette simple raison, elle ne voulait plus l’écouter. Ne plus être cette vampire docile qui laisserait tranquille des humains -qui les avaient attaqués- pour éviter des embrouilles avec lui. Elle détourna le regarde de ce dernier pour le reporter sur son otage et elle vit sur son visage qu’il mourait de trouille. Avait-il comprit que malgré les deux précédentes interventions, son sort était scellé ? Alors qu’elle approchait sa bouche du cou de son futur repas, voila que Natsume reprit la parole. Et ce qu’elle entendit la stoppa net et la fit reporter son attention sur lui. Elle le dévisagea pour être certaine d’avoir bien comprit ce qu’il venait de dire. Quand ses yeux rencontrèrent ceux rubis de l’étudiant, elle y trouva encore une fois une détermination et elle su qu’il disait vrai. Il lui faisait réellement confiance, au point de mettre sa vie entre les mains d’une vampire ? Elle ne savait pas comment réagir face à cette déclaration mais plus elle attendait, plus son état s’aggravait et elle risquait de perdre de plus en plus le contrôle. La main qui retenait l’humain se mit à trembler à son tour, maintenant c’était son corps tout entier qui était parcourut de spasmes. Foutu bois ! Si la balle avait été en argent ou autre matériau elle se porterait beaucoup mieux ! Maria finit par se laisser tomber sur le sol, elle en avait assez de rester debout et ses jambes en avaient assez de la porter de toute manière. Elle entraina l’homme dans sa chute sans ménagement. Le regard de la vampire allait de ce dernier à Natsume. Se demandant si elle devait écouter cet humain pour qui elle avait une étrange affection ou son instinct qui l’incitait à mordre la première veine qui se présentait à elle. Si elle écoutait l’étudiant et qu’elle prenait son sang, elle ne savait pas si elle serait capable de s’arrêter et plus elle y pensait plus elle doutait de son contrôle, malgré les paroles qu’il lui avait dite. Mais si elle s’en prenait à l’homme, le jeune étudiant ne la verrait plus que comme un monstre -qu’elle était- et déciderait probablement de ne plus croiser sa route. Et cette idée n’aurait pas dû la perturber à ce point, la faire autant hésiter. Et pourtant c’était bien le cas... Tant pis le temps pressait, ses tremblements s’étaient intensifiés tout comme son mal de tête et d’estomac -sa blessure-. Jetant un dernier regard à Natsume, dans lequel il pu voir et comprendre ce qu’elle s’apprêtait à faire, mais également qu’une partie d’elle le regrettait presque. Non, elle n’avait pas de remord à mordre cet homme, mais plutôt de faire de la peine à l’étudiant. Parce qu’elle se doutait que cela allait probablement lui en faire, il n’avait pas réussit à la convaincre et elle allait donc boire le sang d’un de leur agresseur au risque de le tuer.

    Sans attendre plus longtemps, elle fondit sur le cou de l’homme et y planta ses crocs. Elle bu plusieurs longues gorgées alors qu’il lui semblait entendre la voix de Natsume non loin d’elle en train de crier. Mais peut-être était-ce que son imagination ? L’homme quant à lui essayait de se débattre en frappant la vampire dans le dos et à l’estomac. Alors qu’il touchait ce point, Maria grogna de douleur. Le sang qu’elle lui avait prélevé l’avait aidé à compenser son utilisation de son don, mais la plaie ne se refermait pas. Et pour cause : le bois était toujours à l’intérieur de son corps. Alors que les doigts de l’agresseur pénétraient dans sa blessure pour la faire lâcher prise, la vampire lui attrapa l’arrière de la tête -en s’éloignant de son cou- et lui cogna le crâne pour le sol. L’assommant à son tour. Elle se mit ensuite à le fouiller et trouva après quelques instants ce qu’elle cherchait : un couteau. Sans un regard en direction de l’étudiant, elle se planta la lame dans l’estomac pour ouvrir davantage sa plaie. Ce n’était que de l’argent mais la douleur était tout de même présente. Elle finit par laisser tomber l’arme et entreprit de plonger le bout de ses doigts dans l’ouverture, partant à la recherche de la balle. Sentir ses doigts se faufiler entre sa chair était aussi étrange que douloureux et elle ne parvient pas totalement à étouffer un gémissement de douleur. C’était foutrement douloureux ! Au bout de deux minutes à farfouiller, elle finit par toucher la balle, ce qui lui brula également le bout des doigts. Mais elle ne lâcha rien et elle finit par l’extraire. Elle balança le projectile au loin dès qu’il fut sorti de son corps. Le bout de son pouce, de son indexe et son majeur était légèrement brulé. Super, elle allait avoir des cicatrices. Mais ce n’était pas vraiment le moment pour se préoccuper de ça. Le sang qu’elle avait ingéré précédemment ne lui avait été suffisant que pour une partie de ses problèmes. Elle devait encore se nourrir pour reprendre des forces et accélérer sa guérison, bien que cette dernière prendrait un temps fou à cause de la nature de sa blessure. Maria n’avait toujours pas levé la tête vers l’étudiant et à vrai dire, elle n’avait pas prêté attention à sa présence ou non. Dans un sens, elle espérait même qu’il soit parti après qu’elle ait commencé à s’attaquer à l’homme. Ce serait sans doute moins douloureux ( ?) s’il n’était plus là, elle n’aurait pas à supporter son regard sans doute méprisant à son égard. Parce qu’elle pensait qu’il puisse la voir autrement dorénavant. A moins que sa pitié ait joué en sa faveur ? Elle soupira et essaya de se lever. Peine perdue, ses jambes n’étaient pas d’avis à la porter pour le moment. « Putain ! » Sa voix était basse et rageuse. Elle s’énervait contre elle-même devant cette faiblesse qui la suivait. Devait-elle s’en prendre à un autre humain ? Histoire de laisser celui qu’elle avait commencé en vie au lieu de lui pomper tout son sang ? Elle ferma alors les yeux, posant ses deux mains sur le sol devant elle et baissa la tête pour réfléchir. Mais également pour sentir qui était encore présent à côté d’elle. Si Natsume était encore là, elle préférait d’abord sentir sa présence avant de croiser son regard. Et s’il était parti... Elle aviserait.

Message par Invité Sam 27 Avr - 18:41

Revenir en haut Aller en bas
Quelque chose, dans la prise de parole de la vampire, amusa Natsume. Il n'en était pas à se plier de rire, ça non, mais que la jeune femme s'exprime avec autant de franchise malgré la tension palpable dans l'air, eut le mérite de détendre légèrement le garçon. Le timbre de Maria n'était plus aussi froid et déterminé qu'il ne l'avait été lorsqu'elle s'était adressé à l'homme qui l'avait menacé quelques instants plus tôt, un couteau sous la gorge. Au contraire, son interlocutrice perdait peu à peu l'envie de planter ses crocs dans le cou de son prisonnier, au risque de lui ôter la vie et cela rassura, autant que rendit l'étudiant encore plus déterminé à régler cette histoire sans que les chasseurs ne soient blessés. D'un autre côté, la vampire lui rappelait combien il était imprudent -voir stupide- d'épargner les trois individus qui, rappelons le, les avaient pris pour cible et tenté de les tuer. Est-ce que ses idéaux étaient à ce point irréalisables ? Au même titre que ceux du Cercle ? Pourtant, nombreux étaient ceux qui croyaient en ces mêmes idées, n'étaient-ce pas les citoyens de l'Avventura eux-mêmes, qui avaient tranché en faveur de la paix ? Etait-il cependant trop naïf de croire que les prédateurs nés comme l'était Maria, accepterait d'abandonner leurs parties de chasse pour contenter l'avis général ? Si le garçon était résolu à mener à bien son plan jusqu'au bout, quitte à devoir tenir tête à la jeune femme, les doutes recommençaient à l'assaillir. Non pas qu'il n'avait pas confiance en la justice mais il était que trop bien placé pour savoir de quoi étaient capable certains individus pour qui l'égalité entre les différentes races, n'avait pas lieu d'être. Des personnes comme les deux complices que lui et la vampire avaient rencontrés... Comment ses mots pourraient-ils suffire à raisonner pareils individus ? Natsume n'était pas naïf à ce point... Alors que faire ? Recourir à la violence pour régler la violence ? Comme ces chasseurs qui voyaient les créatures de la nuit comme des monstres, une menace à supprimer pour le bien des leurs ? Si on réfléchissait bien, leurs projets n'étaient pas si différents des siens, maintenant qu'il prenait lentement conscience que la non-violence ne pouvait pas tout résoudre. C'était même invraisemblable que son interlocutrice, avec qui il n'avait de véritable lien, si ce n'est celui de protégé à la rigueur, accepta de l'écouter, de tenir compte de son opinion tandis que sa blessure la ravageait de l'intérieur. Y avait-il un espoir finalement ? Que même ceux qui vouaient une haine à l'égard des autres races, quelques soient leurs raisons, puissent se contrôler et ne pas faire couler le sang inutilement. Inutilement ? Depuis quand songeait-il à blesser lorsque la situation l'exigerait ? A ce rythme, il allait perdre foi dans ses convictions les plus ancrées en lui et Maria s'en apercevrait vite. S'il montrait la moindre hésitation, elle n'hésiterait pas à mordre son prisonnier en retour. L'étudiant le savait. Il était presque étonné de lui-même, pour avoir montrer une aussi belle assurance face à la vampire blessée dont les besoins de sang allaient croître de minutes en minutes. Peut-être qu'elle finirait par le mordre mais parviendrait-elle à se stopper ? Rien n'était moins sûr à présent que sa blessure l'avait davantage affaiblie. Une raison de plus pour son interlocutrice de faire fi de ses propos et plonger ses crocs dans le cou de l'homme. Elle aurait certainement moins de regrets à froisser le garçon et se nourrir de l'individu, plutôt que de mordre le premier et le tuer par mégarde. Une chose dont Natsume avait conscience, aussi étrange que cela puisse paraître, étant donné que la jeune femme et lui n'avaient pas ce qu'on pourrait appeler des liens d'amitié. Oui elle ne l'avait pas tué lors de leur rencontre et l'avait sauvé face aux deux complices. Cela faisait-il d'elle son amie ? Aux yeux de l'étudiant, probablement mais du côté de la vampire ? Après tout, elle disait haïr cette ville et ses habitants plus que tout, chassant les humains pour le plaisir... Et si elle ne faisait que jouer avec lui ? Le doute était permis... Alors pourquoi... ?

Sans plus lui laisser le temps de la réflexion, Maria passa à l'action. Lorsque leurs regards, à la teinte similaire, se croisèrent, le garçon lut dans le sien, ce qu'elle s'apprêtait à faire. Le cœur de l'étudiant manqua un battement quand l'information atteignit le cerveau et qu'il réalisa ce qui se passait, de même que cette prise de conscience lui glaça le sang. Non... Il ne voulait pas que quelqu'un d'autre meure devant lui. Le visage de son collègue de travail lui revint subitement en mémoire et il hurla, plus par désespoir que dans l'espoir de voir s'arrêter net la jeune femme en l'entendant crier. Tout son être fut pris de tremblements incontrôlables quand il distingua très clairement, l'astre lunaire se montrant impitoyable en éclairant la scène de ses rayons blafards, les crocs luisants de Maria s'enfonçant dans le cou de sa malheureuse victime. Natsume n'eut même pas le courage, ni la force de parcourir les quelques mètres qui les séparaient pour tenter de faire lâcher prise à son interlocutrice. Il savait que la vampire n'aurait pas de mal à le repousser et risquait fort de céder à ses pulsions vampiriques pour s'en prendre à lui s'il venait troubler son repas. Le garçon se sentit vidé de toute sa volonté. Ayant déjà vécu cette situation auparavant, il eut la nette et désagréable sensation de se trouver à la place du chasseur, tandis que Maria s'abreuvait à son cou. Mais se savoir épargné au prix de la vie d'un autre le révulsa et il fut pris d'un haut le cœur. Alors c'était ça ? C'était là tout l'intérêt que la jeune femme portait à ses opinions ? Elle se fichait donc éperdument de ce qu'il cherchait à tout prix à protéger pour laisser place à son instinct de tueuse ? Cela lui plaisait à ce point de le voir souffrir, impuissant à défendre ceux de sa race ? Etait-ce la raison qui avait poussé la vampire à l'épargner pendant tout ce temps... ? Sa haine et son égoïsme étaient les plus forts au final... Devant le poids de cette prise de conscience, ses jambes se dérobèrent sous lui et il tomba à genoux, incapable de détourner les yeux de ce qui déroulait en face de lui. Il se détestait. Croire qu'une créature aussi puissante et redoutable que Maria puisse rejoindre ses idéaux. Non, même sans le faire, qu'elle soit capable de l'accepter pour ce qu'il était : un faible humain. Faible mais qui n'en demeurait pas moins un être vivant avec des émotions... Car c'était certainement d'elles que provenait cette douleur dans la poitrine. Ou alors c'était à cause de la trahison de la jeune femme ? Peut-être un mélange des deux. Il s'en moquait. Le fait était là : elle avait préféré sa vision des choses à celle du garçon, au détriment de leur relation. A supposer que cette dernière ait seulement existé... Malgré tout, Natsume essayait tant bien que de mal, de ne pas flancher. Loin de lui l'envie d'exprimer sa détresse, que cela soit sur son visage ou dans ses gestes. Il ne voulait pas faire ce plaisir à son interlocutrice, même s'il se doutait qu'elle le remarquerait aisément. Et surtout, il ne pouvait pas laisser les ténèbres envahir son cœur, sinon Elisabeth allait refaire surface, pour ne rien arranger à la situation. Le principal soucis du garçon était l'entité à présent. Mais voir le spectacle du chasseur se débattre pour se soustraire à l'étreinte mortelle de la vampire ne l'aidait en rien. Difficile en effet de positiver quand on subissait ce genre de revers. Contrairement à ce qu'il avait cru, Maria lâcha brutalement sa victime pour la frapper violemment contre le sol. Essayait-elle de ne pas s'accuser de la mort de l'homme en reportant la faute sur le choc à la tête ? C'était une possibilité... Cependant, l'intérêt de la jeune femme semblait porter sur autre chose et elle se mit à fouiller dans sa blessure, comme pour en extraire quelque chose. S'agissait-il de la balle ? L'avait-elle réellement garder en elle pendant tout ce temps ?! Mais au lieu de s'inquiéter de l'état de son interlocutrice, Natsume eut un nouveau haut le cœur devant ce spectacle de sang et de boyaux, au point qu'il dut détourner le regard pour ne pas vomir. L'odeur de sang avait empli les lieux, si bien qu'aucun animal sauvage ne se risquerait à s'aventurer dans le coin. Les prédateurs en revanche...

Pendant de longues minutes, ils restèrent ainsi, prostrés chacun de leur côté sans s'adresser la parole, rendant le silence encore plus lourd, chargé de l'odeur du sang. L'étudiant ne parvenait plus à jeter un regard dans la direction de la vampire. Il ne savait même pas ce qu'il pourrait faire à présent. Comment devait-il réagir ? Se relever et s'enfuir en courant, en ne souhaitant plus jamais revoir le visage de Maria ? Ou attendre qu'elle daigne s'expliquer pour son geste. Avait-il seulement envie d'entendre ses excuses ? Si du moins, elle en avait l'intention. Car peut-être n'avait-elle eu aucun remords à mordre l'homme devant les yeux du garçon. Comment savoir ? Ce n'est que lorsque l'exclamation rageuse de la jeune femme se fit entendre, faisant sursauter Natsume au passage, que ce dernier risqua un coup d'oeil vers l'intéressée. Il s'étonna de la voir ainsi par terre, s'attendant plutôt à la voir debout, remise de sa blessure mais peut-être que la régénération des vampires avait ses limites elle aussi. Qu'attendait-elle donc à rester sans bouger ? Pourquoi ne pas s'en prendre au second des trois hommes, le plus proche d'elle pour s'en nourrir à son tour ? N'était-ce pas ce qu'elle désirait au plus profond d'elle-même ? Ou alors, la présence du garçon l'importunait à présent ? Il y a de ça quelques secondes, il semblait ne plus exister à ses yeux mais soudain, ce n'était plus le cas ? Le regard rubis passa de la silhouette féminine à celle du chasseur étendu à ses côtés. Sur le moment, Natsume n'en crut pas ses yeux et il pensa alors que les ombres mouvantes lui jouaient un nouveau tour. De là où il se trouvait, il pensait voir la poitrine de l'homme se soulever, faiblement mais se soulever tout de même ! Etait-il... toujours en vie ? L'étudiant porta timidement son regard sur Maria comme pour obtenir la confirmation de cette dernière lors d'un bref échange visuel. Mais elle évitait soigneusement le sien et le garçon dut se résoudre à aller vérifier par lui-même. Rassemblant son courage, il se rapprocha lentement du corps, s'efforçant d'oublier l'odeur du sang qui n'en devenait que plus présente à chaque fois qu'il gagnait du terrain sur la distance qui le séparait de la jeune femme. Quand il les rejoignit, il porta une main tremblante au cou de l'individu, pressant deux doigts contre ce dernier, dans l'espoir de sentir son pouls. Au bout de quelques secondes pendant lesquelles l'attente lui parut insupportable, il finit par le sentir, faiblement mais au moins, l'homme était vivant ! Un soupir de soulagement franchit les lèvres de Natsume avant qu'il ne puisse le contenir. Cette découverte lui ôtait un poids mais n'en chassait pas un autre, plus problématique.

 « ...Pourquoi ne pas l'avoir tué ? Tu en meures d'envie pourtant... Tu attends peut-être que je parte pour les tuer tous les trois... ? » lâcha t-il du bout des lèvres.

Sur le moment, il avait parlé sans réellement se soucier si l'intéressée à qui il s'adressait, pourrait entendre ses paroles. Bien entendu, vu la faible distance qui les séparait à cet instant, Maria était tout à fait capable d'écouter ses reproches, surtout avec une ouïe aussi développée que ne l'était celle des vampires. Le soulagement de savoir le chasseur en vie s'évanouit bien vite. L'étudiant ne savait toujours pas quoi penser de l'action de la jeune femme et celle-ci ne se pressait pas pour s'expliquer auprès de lui. Attendait-elle réellement qu'il se lasse de vouloir discuter avec elle et s'en aille ? Cette idée énerva le garçon qui décida de ne pas lui faire ce plaisir et de rester le temps qu'il faudrait pour obtenir ses réponses, qu'elles soient agréables à entendre ou non. Et soudain, la colère s'évacua d'elle-même, sans que Natsume ne put la retenir davantage.

 « Mon sang est si mauvais que ça ?? Ou alors c'est le plaisir de les tuer devant moi qui t'a fait agir de la sorte ?! Moi qui pensais que... Tu semblais tenir un peu à moi... C'était faux n'est-ce pas ? Quoique je dise ou fasse, tu continueras à chasser les humains... Alors pourquoi... Pourquoi tu ne me tues pas ?! » s'emporta t-il après elle sans oser la regarder dans les yeux, le regard toujours dirigé vers le bas.

Voilà qui était dit, sans que cela le fasse se sentir mieux. Au contraire, la douleur dans sa poitrine venait de s'amplifier au fur et à mesure que ses mots résonnaient dans l'air. Dire qu'il avait commencé à croire qu'une paix était possible, que même la haine de Maria pourrait s'effacer pour devenir sa force. Finalement, tout n'était que mensonge. Peut-être que la paix n'était pas possible après tout ? Que c'était réellement un idéal pour les naïfs ? Un idéal qui les conduiraient à leur perte ? Que ses parents étaient morts pour rien... ? Alors qu'il se laissait envahir par ses propres désillusions, il sentit les larmes lui monter aux yeux. Allons bon ! Il n'allait pas en plus pleurer devant elle ! Ce serait le comble ! Et pourtant...


Spoiler:

Message par Invité Lun 29 Avr - 0:27

Revenir en haut Aller en bas
    Le silence se faisait pesant, plus aucun son ne venait perturber la scène près du lac. A croire que même la Nature voulait culpabiliser la vampire, l’empêchant de porter son attention sur un quelconque bruit extérieur, l’obligeant ainsi à rester seule avec ses pensées. C’était une situation insupportable pour Maria. Elle avait senti -dès qu’elle s’était un temps soit peu concentrée- que l’étudiant était toujours là. Pourquoi restait dit là ? Il n’en avait pas déjà assez vu ? Il n’avait pas encore comprit qu’il ne pourrait pas la raisonner ? Non, elle savait qu’elle avait tord. Il pourrait peut-être y arriver. Mais lui en avait-il toujours l’envie après le triste spectacle qui venait de se dérouler sous ses yeux ? Elle était persuadée que non. Alors pourquoi ne pas quitter les lieux ? Restait-il encore -et toujours- pour les humains ? C’était une hypothèse plus que probable quand on voyait avec quelle détermination il avait voulu qu’elle n’en attaque aucun. Au bout de quelques minutes, elle entendit que l’on bougeait près d’elle. Elle ne prit pas la peine de lever ses yeux pour voir de qui il s’agissait. L’odeur qui se déplaçait dans l’air était assez parlante : il s’agissait de Natsume. Peut-être en avait-il assez et qu’il s’en allait, enfin ? Elle l’espérait avec une pointe de regret. Mais bien vite, elle se rendit compte, qu’au lieu de s’éloigner, il s’approchait ! Cependant, à aucun moment elle ne pensa que c’était pour venir à sa rencontre. Pour quelle raison aurait-il fait ça ? Aucune après ce qu’elle venait de faire. Elle gardait les yeux fermés, cela l’aidait à maitriser sa douleur à l’estomac. De pas beaucoup, mais assez pour qu’elle puisse garder les idées claires. Elle supposa qu’il s’était arrêté près de sa dernière victime lorsque l’odeur de l’étudiant surplombait celle du chasseur. Voulait-il s’assurer qu’il était encore vivant ? Ou bien qu’elle l’avait tué ? Elle ne savait pas elle-même si son coup avait pu être mortel. La douleur qu’elle avait ressentie alors que l’humain avait enfoncé ses doigts dans sa plaie avait submergé tout le reste. S’il était mort, il ne faisait aucun doute que Natsume ne lui pardonnerait probablement pas. Mais pourquoi prenait-il donc la défense de leur attaquant ?! Ils auraient pu tout deux mourir et est-ce que ces humains en auraient ressenti des remords ? Certainement aucuns. La vampire chassa rapidement ce nouvel arrivage de pensées. Elle ne pourrait probablement pas comprendre l’étudiant de toute manière. Peut-être s’il le lui expliquait ? Et encore. Elle ne savait pas si elle avait envie d’entendre ses raisons et elle doutait même qu’il veille encore lui parler. Lui adresser la parole dans tous les sens du terme. Mais non, elle s’était trompée. La voix du jeune homme vient percuter ses oreilles. Elle savait qu’il ne parlait pas fort, mais le silence alentour rendait ses dires plus forts. Ces derniers également accentués par le ton qu’il employait. L’intonation de sa voix était pire que ses paroles. Entendre ce ton de reproche dans son timbre l’a blessait. Elle se trouvait ridicule de ressentir ce genre de sentiment à cause d’un simple humain. Et pourtant... C’était bien ce qui était en train de se passer. Mais qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Laisser l’homme tranquille pour boire le sang de l’étudiant ? Non. Si elle avait lâché le chasseur s’était simplement parce qu’il s’était débattu et lui avait rendu sa blessure que plus douloureuse. Elle ne pouvait pas croire que Natsume aurait essayé de se débattre -il lui avait dit qu’il avait confiance en elle- et ça lui aurait coûté la vie. Et quitte à choisir. Elle préférait nettement qu’il la déteste pour ce qu’elle venait de faire, plutôt qu’il soit un mort heureux. Elle n’aurait certainement pas pu se faire à l’idée qu’elle l’avait tué parce qu’elle n’avait pas su se contrôler. Elle n’avait eu aucune confiance en elle. Maria resta sans bouger alors qu’un nouveau silence s’installait entre eux. Que pouvait-elle lui répondre ? La vérité serait peut-être pas mal...

    Alors qu’elle ouvrit la bouche pour s’expliquer, voila qu’il ne lui laissa pas le temps. Dès son premier mot, la vampire pu sentir à quel point il était en colère. Elle ne l’interrompit pas. Elle attendit patiemment qu’il finisse de lui vider son sac. Et pendant ce temps, ses mots la faisaient davantage souffrir que cette vulgaire plaie à l’estomac. A croire que cette dernière n’était là que pour faire figuration. Bon d’accord, il ne fallait pas pousser la comparaison jusque là, mais c’était pas loin de ce qui était en train de se passer pour Maria. Ses derniers mots firent louper un battement au corps de la jeune femme. Comment pouvait-il penser qu’elle puisse vouloir le tuer ? Qu’elle en ait eu l’intention après lui avoir donné sa parole ? Pensait-il qu’elle se jouait simplement de lui ? Qu’elle s’amusait à torturer un humain parce qu’elle méprisait cette race ? C’était ce qu’elle lui renvoyait comme image ? Après tout, elle ne pouvait pas lui en vouloir après ce qui venait de se passer. Mais quand même ! Penser cela simplement pour quelques gorgées de sang prélevé sur un homme qui avait voulu les tuer ! Il l’a voyait comme un monstre assoiffé de sang -ce qu’elle était dans le fond- mais il ne cherchait pas à regarder plus loin. Il ne cherchait pas à comprendre pourquoi elle avait agit ainsi. Il ne voyait que le fait qu’elle ne l’avait pas écouté, qu’elle n’avait pas prit la peine de s’occuper de son propre avis. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il n’avait jamais connu cette soif de sang à vous faire perdre la raison. Alors pourquoi aurait-il cherché à comprendre les actes de la vampire ? Et pourquoi elle, elle cherchait à s’expliquer face à lui ? Elle ne l’avait pas encore fait, mais elle en avait l’intention. Pourquoi ? Parce qu’il disait vrai lorsqu’il avait parlé du fait qu’elle tenait à lui ? Oui. Aussi risible puisse être cette réaction pour d’autres prédateurs, c’était bien le cas. Maria prit une grande inspiration et ouvrit les yeux. Elle porta l’une de ses mains à sa blessure et tout en appuyant dessus, elle essaya de se relever. Ses jambes tremblaient encore un peu mais elles n’auraient surement pas le dessus ! Si elle devait parler à Natsume, elle voulait le faire debout et non assise sur le sol comme une pauvre vampire blessée -qu’elle était-. Au bout de deux bonnes minutes, elle parvient à tenir sur ses jambes. Un bon point pour elle. Mais elle n’était pas sur que ce soit une si bonne idée avec le sang qu’elle avait perdu et qu’elle continuait de perdre. En moins grande quantité, mais quand même. Elle le fixa avant de prendre la parole, sa voix était neutre. Ne dégageant en aucun cas ce qu’elle ressentait au fond d’elle.

    « Je n’ai pas eu envie de le tuer dans le sens où tu pourrais le penser. Mais ce n’est pas quelque chose qui se contrôle. Plus au stade où ma soif se trouvait. S’il n’avait pas enfoncé ses doigts dans ma blessure, jamais je ne me serais arrêtée. C’est la douleur qui m’a fait lâcher prise. Voila pourquoi j’ai choisi de mordre l’homme. Aurais-tu été capable de me faire mal pour que je te lâche ?! Je ne pouvais pas prendre ce risque. »


    La vampire marqua une pause. Elle supposait que ses explications n’allaient surement pas plaire à Natsume. Elle se doutait qu’il ne prendrait pas bien le fait qu’elle aurait préféré sacrifier le chasseur plutôt que lui. Vu la manière dont il voulait qu’elle lui prenne son sang, ça ne faisait aucun doute. Mais que pouvait-elle ajouter de plus ? S’il avait conscience qu’elle pouvait tenir à lui, même un peu, comment pouvait-il penser qu’elle prendrait le risque de le tuer pour épargner des criminels ?

    « Je suis désolée si je t’ai déçue. Mais je ne regrette pas ce choix. Tu as plus de valeur à mes yeux qu’un meurtrier dans leur genre. Si tu veux me détester pour cela, ne plus me revoir. Vas-y, tu es dans ton droit et je respecterais ton choix. »


    Il pouvait entendre dans sa voix qu’elle était sincère dans ses paroles. De toute manière, quel aurait été son intérêt à mentir maintenant ? Aucun. Qu’allait-il se passer maintenant ? Allait-il tourner les talons et s’en aller sans un mot à son attention ? Dans un sens, elle l’espérait peut-être. Elle avait déjà assez entendu de reproches dans sa voix, son amertume était comme un arrière goût immonde sur la langue de la vampire. Elle n’avait aucune envie d’entendre plus de chose à son encontre. S’il voulait la rejeter, très bien, mais qu’il le fasse en silence. Elle n’accepterait surement pas d’être rejeter par un humain, et à fortiori un humain qu’elle appréciait et auquel elle tenait. Après avoir prit une inspiration, elle lui fit part de cette réflexion.

    « Je suppose que je n’ai pas le droit de te demander de faveur... Mais si tu comptes me rejeter parce que je suis un monstre. J’aimerais que tu ne le dises pas à haute voix... »


    Elle se tut alors. Elle n’avait plus rien à lui dire. Il ne lui restait plus qu’à attendre la réaction de l’étudiant. Et bien qu’elle n’ait aucune envie d’entendre certaines paroles, elle ne lui ferait pas l’affront de ne pas l’écouter. Aussi douloureuses pourraient être ses prochaines paroles, elle les écouterait jusqu’à la fin.

Message par Invité Jeu 2 Mai - 18:00

Revenir en haut Aller en bas
Ses mots laissèrent place à un nouveau silence entre eux, se contentant de sonner rageusement dans l'air avant de s'évanouir aussi rapidement qu'ils avaient surgi de la bouche de l'étudiant. Sur le moment, la colère avait surpassé le soulagement et l'interrogation mais à présent, Natsume se demandait ce que la vampire pourrait bien penser de sa réaction. Il ne pouvait pas oublier ce qu'elle avait fait pour lui dans le passé alors qu'il venait de la traiter comme un monstre sanguinaire dépourvu d'émotions sans même lui laisser le temps de s'expliquer pour son geste. Peut-être qu'après de pareils propos, Maria abandonnerait l'idée de se justifier, pensant probablement qu'il ne la croirait jamais ou n'accepterait tout simplement pas d'écouter le moindre de ces mots. Ou alors elle allait le reconsidérer comme une proie potentielle, maintenant qu'elle pouvait penser qu'elle avait perdu toute la confiance du garçon. Puisqu'il ne voulait pas que la jeune femme tua les trois hommes devant ses yeux, peut-être qu'elle allait directement s'en prendre à lui finalement ? Alors qu'il attendait qu'elle prenne la parole, quelque soit sa réponse, Natsume sentit du mouvement à côté de lui. L'idée que la vampire changea ses plans le concernant se fit plus prononcée dans l'esprit de l'étudiant et il commençait à se résigner à la sensation désagréable des crocs de son interlocutrice s'enfonçant dans son cou. Il se consolait en se disant que comme ça, peut-être qu'elle épargnerait les chasseurs, à défaut de le préserver lui de ce spectacle sanglant. Mais contre toute attente, rien ne vint en ce sens. Maria prit la parole et ses mots estompèrent net le flot de sentiments contraires qui animaient le cœur de son interlocuteur. Cela sonnait comme une explication sincère malgré le ton neutre qu'employait la jeune femme pour s'exprimer. Si le contenu de ses propos n'avait pas été aussi explicite, peut-être que le garçon aurait cru qu'elle se moquait bel et bien de lui en fin de compte. Cependant, tout concordait et Natsume ne trouvait pas d'argument qui puisse contredire la vampire. A l'écouter, on pouvait croire qu'elle n'avait jamais eu le choix, sa blessure étant trop grave pour qu'elle se risque à tuer l'étudiant en décidant de boire son sang plutôt que celui de l'homme. En dépit de cette justification plausible compte tenu des efforts de la jeune femme pour le sauver auparavant, le garçon ne pouvait pas croire que cela fut aussi simple comme situation. Il s'apprêtait à le lui faire remarquer quand un mot attira son attention à la fin de la réplique de Maria. « Risque » ? Etait-ce vraiment le seul mot qui traversait l'esprit de la vampire pour qualifier l'intention de l'étudiant à lui offrir son sang ? Se pourrait-il... ? Qu'elle craignit véritablement de le tuer, faute de pouvoir se contrôler ? Et qu'à ce stade, elle préférait de loin sacrifier à la fois son prisonnier et une part des idéaux de son protégé, plutôt que la vie seule de ce dernier ? Parce qu'elle tenait à lui... ? Mais, si elle n'avait pas autant hésiter à le mordre, peut-être qu'elle aurait eu une chance de se contrôler ? Ce fut la réflexion que le garçon hésita à répliquer à la jeune femme cependant, il s'était trop longtemps perdu dans ses pensées pour qu'elle lui laisse le temps de réagir. Elle reprit la parole et cette fois, ses propos nouèrent la gorge de l'étudiant. Maria avait cruellement raison, il le savait. Et lui n'avait rien vu du dilemme qui grandissait lentement dans son esprit tandis qu'il la priait de le mordre. Sans s'en rendre compte, Natsume l'avait mise face à un choix que lui-même ne pourrait supporter d'avoir à faire. Il s'en voulait terriblement, de n'avoir pas compris ce qu'elle ressentait, d'avoir ignoré le fait qu'elle tenait trop à lui pour accéder à sa requête et enfin, comble de tout, lui sortir des horreurs pareilles !

Le dégoût succéda aux remords et l'envie de regarder la vampire bien en face, quitta le garçon. Les yeux toujours rivés sur la poitrine du chasseur qui se soulevait faiblement, il pouvait sentir le regard de Maria sur lui, sans avoir le courage de le lui rendre. Il savait que la jeune femme guettait un signe de sa part, qu'il décide de partir ou de rester. Qu'espérait-elle au fond d'elle-même ? Car Natsume n'avait aucune idée de comment il pourrait réagir à ce qu'elle venait de lui avouer. D'une, parce qu'il se sentait mal pour avoir réagi aussi violemment envers quelqu'un qui n'avait fait que le protéger, une fois de plus. De l'autre, s'il la dévisageait à ce moment là, faute de pouvoir lui dire quoique ce soit... Il ignorait ce que son visage ou son expression allait renvoyer à Maria et il craignait de passer pour plus pathétique qu'il ne l'était déjà. Avait-il trop tardé à communiquer sa réponse à la vampire ? Car cette dernière reprit une seconde fois la parole, insistant encore sur le fait qu'elle n'était probablement plus qu'une monstre aux yeux de l'étudiant, vu que celui-ci continuait à garder le silence suite aux multiples prises de parole de son interlocutrice. Et contrairement aux deux précédentes tentatives de celle-ci, la dernière fonctionna, faisant relever la tête au garçon. Malgré ses yeux toujours humides sans que les larmes n'aient coulées, Natsume croisa le regard rubis de la jeune femme. Ce qu'il y lut, acheva de le convaincre. C'était à se demander comment la vampire parvenait à masquer ce qu'elle ressentait dans le timbre de sa voix, tant l'appréhension se lisait dans ses iris. Au point que le garçon s'en voulu encore plus de ne pas l'avoir compris plus tôt. Elle était vraiment attachée à lui et craignait de le perdre après ce qu'il venait de se passer. Comment avait-il pu être aussi bête et aveugle ? Parce que jusqu'à récemment encore, il faisait attention à ne pas s'attacher aux personnes qu'il rencontrait ? De même qu'il faisait en sorte de ne pas mêler ceux et celles qui croisaient sa route, à ses nombreux problèmes ? Lui qui vivait avec la peur de commettre l'irréparable sur des êtres chers, voilà qu'il trouvait une personne lui renvoyant ses propres craintes à la figure. Et il était celui qui était responsable de cet état d'esprit chez son interlocutrice. Natsume ouvrit la bouche une première fois mais sa gorge était encore trop nouée pour que quelque chose en sorte. Dépité, il la referma avant de prendre une profonde inspiration, cherchant soigneusement ses mots au passage.

 « Je regrette Maria... Je n'avais pas compris ce que tu redoutais...Je m'en veux de t'avoir parlé comme ça... Surtout après ce que tu as fais pour moi... »

Etait-ce tout ce qu'il pouvait lui dire ? Alors qu'il se maudissait encore et encore pour avoir été aussi con ?! Probablement... Mais puisque l'heure semblait être aux révélations, peut-être qu'il pourrait s'expliquer lui aussi ? Non pas qu'il ait beaucoup de choses à raconter mais au moins lui exposer son point de vue sur la situation, pourquoi l'avait-il empêchée de mordre le chasseur en dépit du fait que ce dernier avait tenté de les tuer ? Si chacun d'entre eux essayait de comprendre la vision des choses de l'autre, peut-être qu'ils parviendraient davantage à se comprendre et à se respecter pour ce qu'ils étaient respectivement ? Prédatrice et proie... S'efforçant de reprendre peu à peu contenance -il se dit que comparé à la détermination -presque- sans failles qu'il avait affiché plutôt, il devait dévoiler un bien triste spectacle à Maria-, le garçon ajouta.

 « Je regrette que tu puisses penser que je te vois comme un monstre. Ce n'est pas le cas. Mais j'ai donné la priorité à la vie de simples humains plutôt qu'à la conscience d'une personne que je considère comme une amie... Je suis simplement incapable de voir quelqu'un mourir devant mes yeux une fois encore... Je ne pourrais pas le supporter. Voilà pourquoi je préférais que tu me mordes moi plutôt qu'un autre. »

Au moment où il termina sa phrase, son attention se reporta progressivement vers la blessure au ventre de la vampire inconsciemment, son cerveau avait redirigé son regard sur la plaie sanguinolente après que l'étudiant se soit souvenu de pourquoi la jeune femme en était réduite à choisir entre le mordre lui ou son prisonnier. Il faut dire que le regard rubis était juste au niveau de la blessure. Natsume réalisa à cet instant que son interlocutrice avait pris la peine de se remettre debout pour lui adresser la parole mais qu'elle n'était pas guérie. Certainement que les quelques longues gorgées prélevées au cou de sa victime n'avaient réussi qu'à réduire le flot de sang qui s'écoulait de la plaie et non arrêté totalement le saignement ou même accéléré la régénération de Maria. Le visage du garçon blêmit légèrement devant ce spectacle mais il contint ses hauts le cœur cette fois. A présent rassuré pour la vie du chasseur, Natsume se remit debout pour être à la hauteur de son interlocutrice. Il plongea son regard dans le sien, n'osant lui redemander de s'abreuver à son cou mais il ne pouvait pas ignorer l'état de son amie plus longtemps. Car oui, elle était devenue son amie, qu'elle le veuille ou non. Serait-elle cependant en état de se déplacer jusqu'à chez elle ou l'hôpital ? Restait à connaître l'avis de l'intéressée car peut-être que son égo ne lui permettrait pas d'aller quémander un peu de sang au sein de l'imposant bâtiment blanc. L'autoriser à s'en prendre aux deux hommes restants ? Non plus. Car si elle pouvait désormais se contenir pour ne tuer personne en prélevant un peu du précieux liquide à ses victimes, elle pouvait tout aussi bien le mordre lui. Têtu Natsume ? Et pas qu'un peu ! Il se racla la gorge avant de reprendre, ignorant l'expression qui apparaissait sur le visage de la jeune femme.

 « Qu'est-ce qu'on fait pour ta blessure ? Tu ne peux pas rester comme ça, il faut te soigner. Tu peux marcher ? Sauf si tu ne veux plus de moi parce que je suis plus un poids qu'autre chose pour toi... Je le sais que trop bien... »

Message par Invité Dim 5 Mai - 2:38

Revenir en haut Aller en bas
    Le fait que Natsume ne daigne pas la regarder ne lui inspirait rien de bon. D’autant qu’il lui semblait qu’il prenait un malin plaisir à garder le silence entre chacune de ses prises de paroles. Ou alors était-ce elle qui ne lui laissait pas le temps de répondre quoi que ce soit ? L’attente lui parut presque insupportable. Pourquoi mettait-il si longtemps à lui dire le fond de ses pensées alors que quelques instants auparavant, il lui avait crié dessus, en lui disant ses quatre vérités ? C’était à ne plus rien y comprendre. Devait-elle le presser pour qu’il lui réponde ? Non, même si elle voulait entendre de nouveau le son de sa voix, elle n’avait qu’à moitié envie d’entendre ce qu’il allait lui répondre. Ce qu’il pensait de tout ça. C’était un raisonnement contradictoire ? Surement mais elle voulait être fixée au plus vite. Inutile de se faire trop d’espoirs de toute manière. Au vue de la façon où il lui avait parlé, elle ne s’attendait pas à ce qu’il comprenne et encore moins qu’il la pardonne... ? Avait-elle réellement besoin d’être pardonnée ? Elle lui avait clairement dit qu’elle n’avait aucun regret pour son geste, alors pourquoi devrait-elle être pardonnée ? Pour ne pas avoir été assez forte pour supporter cette blessure et le contrecoup de son pouvoir, ce qui l’avait entrainé à faire ce choix ? Cette dernière hypothèse était surement la meilleure. Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, en proie à des doutes qui ne lui ressemblaient pas de ressentir, elle croisa -enfin- le regard de Natsume. Malheureusement, elle aurait préféré qu’il ne choisisse pas ce moment précis pour cela. Elle se maudit intérieurement de lui avoir laissé voir ses sentiments. Parce que même s’il n’avait pas encore reprit la parole, elle savait qu’il avait pu voir ses doutes et attentes. Comment pouvait-elle arriver à maitriser -presque à la perfection- sa voix et faire cette erreur de débutante. A moins que ce ne soit pas une erreur ? Ou qu’elle ne voulait plus essayer de cacher ce qu’elle ressentait ? Probable. Après tout, ça ne l’a menait nulle part. Et peut-être que l’étudiant pourrait se méfier que davantage. Elle réprima un rire -plus nerveux que joyeux- en se disant qu’elle ne pouvait pas le rendre plus méfier qu’après ce qu’elle avait fait. Elle le vit ouvrir la bouche mais aucun mot ne se fit entendre. Avait-il trop forcé sur sa voix précédemment ? C’était peu probable. Vint ensuite une autre tentative et celle-ci fut la bonne. Les mots franchir ses lèvres. Mais au lieu de lui reproche, une fois de plus, ces agissements, il... S’excusait ? Maria ne pu cacher son incompréhension. Mais la suite de ses paroles lui permit de mieux comprendre. Il avait fait l’effort d’essayer de se mettre à sa place. Ou au moins, d’écouter et de comprendre pourquoi elle avait agit comme ça. Elle sourit -presque bêtement- alors qu’il achevait sa phrase. Pourquoi Diable souriait-elle ? Il n’y avait rien de drôle ni même de plaisant là dedans. Sauf une chose : il avait abandonné l’idée de lui reprocher son acte passé. Elle avait donc réussit à le convaincre ? Mais que pouvait-elle lui répondre ? Lui dire que ce n’était rien ? Qu’il avait le droit de dire ce qu’il pensait, aussi douloureux que ce soit ? Même si elle le voulait, elle garda le silence. Ce qu’il lui avait dit lui avait fait plus de mal qu’elle ne le pensait et même que ça aurait dû. Elle qui commençait être blindée contre n’importe quels sentiments après la trahison de son frère. En fin de compte, elle s’était simplement et purement voilé la face. Totalement pathétique. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle ne pouvait même pas rejeter la faute sur autrui. Ce qui l’aurait très fortement arrangée mais non. Alors qu’elle ne savait toujours pas quoi lui répondre, Natsume reprit la parole. Il lui avouait qu’il ne la voyait pas comme un monstre. C’était une bonne nouvelle en soi... Si on retirait ce sentiment d’incompréhension que l’accompagnait. Elle n’arrivait pas à comprendre sa façon de penser. Aussi, écouta-t-elle la suite de ses paroles avec intérêt. Encore une fois, elle ne comprit pas. Comment pouvait-il la considérer comme une amie alors qu’elle avait failli tuer un homme sous ses yeux et malgré toutes ses tentatives pour l’en dissuader ? Et elle ? Comment pouvait-elle continuer de s’attacher à cet humain ? A cette question, elle décida de les mettre un peu en sourdine. Ca n’arrangerait aucunement les choses qu’elle continue de la sorte. Allait-elle lui répondre alors ? Il le fallait. Mais encore une fois : pour lui dire quoi ? Elle comprenait -presque trop bien- ce qu’il était en train de lui expliquer. Non pas qu’elle soit sensible de voir des gens mourir devant ses yeux. Mais s’il s’agissait de certaines personnes, c’était autre chose. Alors qu’elle ne se préoccupait que d’un minimum d’individus -pour ne pas dire un-, lui étendait ça sur toutes personnes qu’il croisait.

    « Tu vas réellement finir par mourir en voulant sauver tout le monde, Natsume. »

    Ses mots avaient quitté sa bouche sans qu’elle n’y fasse plus attention. Et ce n’était surement pas ce qu’il souhaitait entendre de sa part. Elle jeta alors un coup d’œil au corps des humains qui se trouvaient non loin d’elle. Jusqu’ici, elle avait prit grand soin de ne plus reporter son attention sur eux, ce qui l’aurait incité à continuer ce qu’elle avait commencé. Elle lâcha les chasseurs des yeux pour se reporter sur l’étudiant et finit par reprendre la parole. Elle était toujours aussi neutre qu’auparavant, même si elle ne voulait plus se cacher, il fallait reconnaitre que c’était plus facile de parler de la sorte.

    « Je veux dire par là, que tout le monde ne mérite pas que tu te sacrifie pour eux... Cependant, je comprends ton point de vue, du moins en parti. Mais réfléchit davantage à qui tu souhaites donner ta mort. A de simples inconnus qui n’auraient pas hésité à te tuer ? Ou à une personne que tu chéries ? ... Enfin, je suis probablement très mal placée pour te donner ce genre de leçon. »


    * Moi qui ne suit même pas parvenue à venger mon frère.*
    pensa-t-elle.

    Elle nota qu’elle n’avait rien répondu au fait qu’il lui dise qu’il ne le voyait pas comme un monstre mais plutôt comme une amie. Mais après réflexion, aucune réplique ne lui vient à l’esprit. Devait-elle le remercier à défaut de se taire ? Le seul lien d’amitié qu’elle avait eut remontait maintenant à plusieurs centaines d’années. Difficile de savoir comment réagir en ayant perdu le mode d’emploie. Maria sortie de ses rapides pensées quand elle vit les yeux de l’étudiant se focaliser sur sa blessure. Cette dernière ne lui faisait plus tellement mal. Du moins, plus autant que lorsque le bois était encore dans son organisme. Là, ça faisait simplement mal. Alors qu’avant, c’était quasiment insupportable. Elle le regarda se remettre debout et vit de nouveau de la détermination dans son regard. La vampire commençait à s’attendre au pire. Qu’allait-il encore lui demander de faire ? Ou de ne pas faire ? Parce qu’elle était presque persuadée que cette mine devenue si sérieuse d’un seul coup, ne pouvait vouloir dire que ça. Mais contre toute attente, ce n’était que pour s’enquérir de la suite pour sa blessure. Il lui disait cela comme si elle n’y avait pas pensé. Elle n’était pas stupide à ce point et elle se connaissait bien mieux pour savoir qu’elle ne devrait pas attendre très longtemps pour se nourrir, au risque de voir sa faim -de nouveau- incontrôlable. Mais elle ne fit pas part de cette réflexion à Natsume, elle se doutait qu’il n’apprécie qu’elle lui dise ce genre de chose, alors qu’il semblait simplement vouloir l’aider. Par contre, ses dernières paroles firent grincer des dents Maria. Et sa première réaction fut de le frapper amicalement sur le haut de la tête. Pour lui signifier qu’il venait de dire une connerie. Mais il avait cependant raison. Même si elle ne lui dirait pas ainsi, à pour la prochaine heure ou même les deux prochaines, s’il restait avec elle, il serait un poids. Elle avait besoin de se nourrir et elle ne se voyait tout bonnement pas aller chasser de l’humain avec lui à ses côtés. Pourquoi pas un animal ? Parce qu’avec l’odeur de sang qu’elle dégageait, jamais elle ne pourrait prendre par surprise un gibier, aussi discrète puisse-t-elle être. Il lui restait donc quoi comme option ? Dire à Natsume qu’elle pourrait se contenter de prélever un petit litre d’un des hommes allongés sur le sol ? Elle sourit à l’idée de voir sa tête si elle lui annonçait. A tous les coups, il blêmirait. Ou il s’énerverait encore une fois. Dans tous les cas, elle ne pouvait pas non plus rentrer chez elle. Elle n’avait plus de poche de sang, les dernières étant celle de Naome qu’elle n’avait pas prit la peine de renouveler et elle devait se nourrir. Demander à Natsume de lui servir de casse-croûte ? Vu qu’il y tenait tant ? Mais leur relation ne pouvait pas simplement se résumer à de la protection et du don de sang ! Enfin, techniquement, si, ça pouvait être faisable. Mais ce n’était pas ce qu’elle voulait. Qu’est-ce qu’elle voulait ? Elle ne le savait pas encore. Se disant qu’elle avait suffisamment gardé le silence, elle entreprit de répondre.

    « Si je te voyais réellement comme un poids, crois-tu que je ressentirais l’envie de te protéger ? »


    Elle détourna rapidement le regard. Elle lui en avait trop dit ! Il allait surement vouloir en savoir plus et il allait probablement lui poser des questions pour cela. Reportant son attention sur lui, elle enchaina rapidement :

    « Effectivement, j’ai besoin de sang, je n’ai pu calmer que le contrecoup de mon pouvoir. Mais les seules options sont : m’attaquer à l’un de ces hommes ou un passant en ville. Ou bien... Accéder à ta requête. Et être réduire à de la nourriture. »

    Depuis le début de leur conversation, c’était la première fois, qu’à la fin de sa phrase, elle laissait entendre son dégout dans ses paroles. Elle n’avait aucune envie de boire de son sang ! Non pas qu’il ne soit pas à son goût mais parce que mordre celui qu’elle se disait vouloir protéger était légèrement ridicule. Prenant sa décision, elle tourna les talons sans un regard dans sa direction. Elle allait plutôt essayer de trouver un ivrogne -même si leur sang était immonde- qui ne ferait pas gaffe à sa blessure. Après tout, il lui avait dit qu’il ne voulait voir personne mourir. Donc s’il ne venait pas avec elle, le problème était réglé. Elle pourrait se nourrir et il n’aurait pas à assister à ce spectacle. Elle marchait doucement, trop doucement à son goût, se tenant l’estomac pour appuyer sur la plaie. S’il comprenait ce qu’elle avait l’intention de faire, est-ce qu’il allait essayer de l’en empêcher ? Avec un peu de chance, il ne s’en rendrait pas compte. Elle le prenait pour un débile ? Non, mais pour cette fois, elle aimerait qu’il le soit.

Message par Invité Dim 12 Mai - 1:21

Revenir en haut Aller en bas
Voilà qu'une fois encore, il affichait sa faiblesse. Vouloir épargner la vie d'un homme qui n'aurait probablement pas hésité à le tuer s'il en avait eu l'occasion, comme l'avait démontré leur attitude passée, tandis que les chasseurs les avaient en joue. Il ne faisait aucune doute qu'après s'être occupés de Maria, ils s'en seraient pris à lui, humain ou non. Et il trouvait encore le moyen de vouloir les protéger de la colère de la jeune femme. Etait-il stupide ? Non, simplement trop naïf. En dépit de ses nombreuses et douloureuses expériences, il ne changeait pas. Parce qu'il ne voulait pas céder à la violence, de peur de perdre face à Elisabeth ? Peut-être mais même à l'intérieur de sa tête, cela sonnait comme de pitoyables excuses. Natsume était certain que la vampire allait se rire de lui, elle qui n'avait pas de remord à tuer ceux qui attentaient à sa vie. Y compris ceux qui ne le faisaient pas. Tuer n'était pas un problème pour elle. Allait-elle seulement comprendre le point de vue de l'étudiant ? Ce dernier n'y croyait pas et s'attendait plutôt à essuyer une réplique cinglante ou moqueuse de sa part. Mais les mots qui franchirent les lèvres de son interlocutrice lui firent plus mal que si elle s'était soudaine mise à rire. L'espace d'un instant, son cœur s'être arrêté de battre, ce qui était bien faux en réalité car il reprit peu à peu conscience de son environnement. Maria avait cruellement raison, une fois de plus. Et le garçon savait qu'elle ne disait pas ça par dépit ou pour lui reprocher quoique ce soit. Lui-même était tenté de lui rétorquer qu'il n'avait pas la chance de vivre éternellement comparée à elle, que mourir n'était pas qu'une option mais un destin inévitable. Qu'elle lui reproche indirectement de jouer avec sa vie ? Cela lui arracha un triste sourire. C'était peut-être le cas mais tôt ou tard, il finirait par mourir non ? Avant que Natsume put lui répliquer le fond de ses pensées, son interlocutrice enchaîna, non pas pour l'enfoncer mais bien pour lui ouvrir les yeux sur son comportement. Comprendre ? Que pouvait-elle y comprendre ? L'unique personne qui comptait à ses yeux, avait quitté la ville et ce souvenir serra la gorge du garçon, contenant tout juste le début de colère qui montait en lui. Jusqu'à ce que la jeune femme lui rappelle brutalement qu'il ne pouvait pas se permette de mettre sa vie en danger comme il l'avait fait. Pourquoi ? La réponse lui fit baisser les yeux. Saphira.... Elle comptait sur lui autant qu'il tenait à elle. Il n'osait même pas lui avouer qu'il avait risqué sa vie, elle ne comprendrait certainement pas elle aussi et lui reprocherait de l'avoir oubliée, ne serait-ce qu'un bref instant. C'était risible. L'une des raisons qui l'avait poussé à éviter tout rapport avec les autres, autant en amitié qu'en amour... Il se plaignait de la solitude dans laquelle l'avait plongé l'entité démoniaque mais à présent, il agissait comme s'il n'avait personne à qui se consacrer. Regrettait-il de s'être engagé auprès de la jeune serveuse ? Non, bien sûr que non ! Mais il allait devoir se montrer prudent. Il ne voulait pas lui faire de la peine et s'il devait mourir pour la protéger elle, ce serait certainement une mort plus noble que celle qui l'attendait alors qu'il essayait de sauver ces criminels. C'est alors qu'il sentit la main de la vampire lui frapper doucement le haut de la tête et il releva les yeux pour la dévisager, pris de court. Ce geste, en apparence anodine, l'avait tiré de ses pensées mais ce fut ce qu'il vit dans le regard aux reflets sanglants de son interlocutrice qui l'interpella le plus. Avait-il quelque chose de mal ? Il ne voyait pas quoi... Alors pourquoi le fixait-elle avec cette expression légèrement irritée ?

 « Que... ? »

« Si je te voyais réellement comme un poids, crois-tu que je ressentirais l’envie de te protéger ? »

Ce fut elle qui rompit la première ce court échange visuel, laissant la liberté à l'étudiant de la dévisager, l'air encore plus étonné qu'auparavant. Avait-il bien entendu ? La réaction de la vampire le confirmait de son hypothèse auditive mais il n'en croyait pas ses oreilles. Lorsque la jeune femme lui était venu en aide dans la ruelle, c'était bien pour payer sa dette envers lui, dette dont il avait volontiers reconnu l'existence alors qu'il était aux prises avec les deux complices. Et même après cela, Maria avait laissé entendre qu'elle souhaiterait le revoir mais ce n'était rien comparé à ce qu'elle venait de lui annoncer. Pourquoi ce sentiment ? C'était une bonne chose, du moins, il ne pensait très fort mais il ne comprenait pas pourquoi elle s'était attachée à lui de cette manière. Il regretta presque de ne pas lui avoir demandé si son frère était plus jeune qu'elle ou non. Peut-être qu'elle projetait l'ombre de ce dernier sur le garçon ? Cela lui arracha une grimace, non pas qu'il n'appréciait pas d'être associé au souvenir d'un être qui avait abandonné la personne qui se trouvait à présent en face de lui mais il savait qu'il finirait un jour ou l'autre par disparaître comme ce frère. Sauf que ce ne serait pas pour les mêmes raisons. Et il ne voulait pas que la vampire en souffre... Lui dire ? Oui mais quand ? Ce n'était pas tellement le bon moment pour ça... Natsume sursauta quand son interlocutrice reporta de nouveau son regard sur lui. Il s'attendait à ce qu'elle garde le silence plus longtemps que ça mais en définitive, elle semblait vouloir ajouter quelque chose d'autre. L'inquiétude refit son apparition dans le cœur de l'étudiant. De toutes évidences, Maria ne semblait pas disposée à le mordre lui alors qui ? Quand même pas un de ces hommes étendus sur le sol si ? Alors qu'il s'était interposé à plusieurs reprises pour l'en empêcher ? Tandis qu'il cherchait une idée à lui proposer, une qui pourrait leur convenir à tous les deux, le ton de la voix de la jeune femme changea sur la fin de sa phrase. Natsume ne parvenait pas à mettre de nom précis sur ce qu'il perçut dans le timbre de la vampire mais à présent, il était convaincu que jamais elle n'accepterait de le mordre. Pour des raisons qui la concernaient elle. Peut-être avait-elle déjà cédé à une requête similaire avant de le rencontrer et que par malheur, elle ne s'était pas contrôlée ? A cette idée, le garçon déglutit difficilement. Il prenait lentement conscience du risque qu'il prenait en proposant son sang à la blessée et surtout, de ce qu'elle pourrait endurer si elle venait à avoir sa mort sur sa propre conscience. Lui qui en avait déjà plusieurs... Il ne pouvait pas ignorer les craintes de son interlocutrice. Finalement, elle lui apparut encore plus vulnérable à l'intérieur qu'elle n'en laissait voir à la surface. Sauf qu'il ne pourrait pas la charrier à ce sujet et encore moins en rire à ses dépends. Il ne comprenait que trop bien cette peur. Sans lui laisser le temps de lui répondre quoique ce soit, Maria ne prit pas la peine d'écouter ce qu'il avait à lui dire -et bien lui en fit sinon elle aurait attendu encore longtemps que son interlocuteur trouva ses mots- et le dépassa pour prendre la direction de la ville. Natsume la suivit du regard quelques minutes, se sentant mal rien qu'à la voir se déplacer de la sorte, une main appuyée sur son estomac. Il était sur le point de lui emboîter le pas quand il se rappela soudain de l'existence des trois chasseurs inconscients. S'il les laissait ainsi, il ne faisait nul doute qu'un prédateur avec moins de scrupules qu'eux en ferait son repas ou alors qu'ils continuent à faire des victimes. La possibilité qu'ils tentent de les retrouver séparément n'était pas non plus exclue. Etouffant un soupir, le garçon attrapa son téléphone portable pour contacter la police. L'idée lui était déjà venue et il ne voyait que ça à faire pour d'abord signaler leur agression puis mettre les criminels derrière les barreaux. Etrangement, il n'eut aucun mal à trouver les mots justes pour expliquer ce qui s'était passé, sans doute le fruit de la première fois où il avait été avoué son agression dans la ruelle. Et puis, l'urgence de s'occuper de Maria prenait le pas sur l'hésitation et son soucis pour les trois hommes. Du moment que les forces de l'ordre avaient été mises au courant et qu'elles interviendraient dans les minutes qui suivraient, cette affaire était réglée. Une fois qu'il eut répondu à toutes les questions et communiqué suffisamment d'informations à la personne qui se trouvait à l'autre bout du fil, afin que les policiers retrouvent facilement les corps, Natsume s'empressa d'aller rejoindre la vampire. Ignorant la dernière recommandation de la voix masculine, lui intimidant de rester sur place, il rattrapa la jeune femme en quelques pas, la blessure de cette dernière l'empêchant de marcher trop rapidement pour le distancer pendant le laps de temps pendant lequel avait duré l'appel. L'étudiant évita le regard de Maria sur lui, bien qu'il le sentit à plusieurs reprises. Aurait-elle préféré qu'il reparte de son côté en l'ayant quitté de la sorte ? Probablement. Sauf qu'elle se doutait qu'il ne la laisserait pas seule dans un état pareil sans s'être assuré qu'elle allait bien par la suite. Donc, qu'elle avait trouvé du sang... Ce sujet restait problématique car il n'avait aucune idée de ce qu'elle comptait faire pour y remédier. Et il redoutait le pire...

 « Que vas-tu faire ? Je ne te proposerai plus mon sang si tu as une autre optique mais laisse moi au moins t'aider. » finit-il par demander, non sans avoir pris une longue inspiration avant de se lancer.

Même si la vampire se réservait le droit de lui répondre ou non, elle pouvait tout aussi bien l'envoyer balader, lui rétorquant de se mêler de ses affaires, Natsume doutait qu'elle réagisse de cette manière. Pas après qu'ils se soient mutuellement avoué tenir à l'autre. A présent qu'ils quittaient le lac, devenu désert à ce moment de la nuit, leurs pas les conduisaient tout droit vers le parc de la ville. L'hypothèse que la jeune femme souhaitait s'en prendre à un innocent fit son apparition dans l'esprit de l'étudiant mais il se fit violence pour la chasser. Il ne savait pas encore comment il pourrait tenir tête à Maria si jamais elle le lui disait ouvertement maintenant qu'il pouvait assister à la scène. Mais si son interlocutrice avait conscience que ses projets n'allaient pas convenir au garçon, allait-elle revêtir une attitude plus sévère à son égard dans le seul but de le protéger ? Peut-être...

Message par Invité Mar 14 Mai - 2:02

Revenir en haut Aller en bas
    La vampire apprécia le fait qu’il n’aborde pas le sujet qu’elle avait malencontreusement lancé en lui faisant part de son envie de le protéger. Elle n’aurait tout simplement pas su comment lui expliquer ça, elle se posait encore pas mal de question à ce sujet. Et à part se voir de manière faible, après tout, elle faisait la moral à certain vampire qui s’attachait et qui devenait sentimentale et voila qu’elle en devenait une, à son tour. Mais dans un sens, ça lui ressemblait peut-être plus. Elle n’était pas cette vampire froide lorsqu’elle vivait encore avec son oncle. Mais le sang humain et la solitude l’avaient transformé. Rectification : elle s’était laissé transformer. C’était beaucoup plus simple d’agir de la sorte. Est-ce qu’elle le regrettait ? Pas vraiment, les parties de chasse faisaient partis de son mode de vie maintenant. Mais elle se souvient également qu’elle était prête à abandonné cette partie d’elle pour son frère. D’accord, elle était prête à tout pour lui depuis qu’elle l’avait rencontré. Elle serra les poings à cet instant. Pourquoi Diable pensait-elle à Naome ? Elle savait que ça ne faisait que l’énerver ou la désespérer de se rappeler ce frère et surtout sa disparition. Pour sortir de ses pensées, elle appuya légèrement sur sa plaie. La douleur l’aidait en quelque sorte. Une douleur pour une autre, c’était toujours mieux que rien. Bref, elle remercia Natsume de ne rien ajouter. Même si ses yeux laissaient voir une certaine perplexité. Doutait-il de ses paroles ? Ou se demandait-il simplement pourquoi elle lui disait cela ? Ou tout simplement, comment elle pourrait ressentir ça ? Elle qui lui avait fait comprendre que les humains n’étaient que des sacs de sang et qu’elle voulait détruire la ville, simplement par désire de vengeance ? Après ces quelques questions qui lui arrivèrent à l’esprit, elle comprenait parfaitement qu’il puisse douter de ses paroles. Et puis, il n’avait aucune raison de la croire. Hormis le fait qu’elle l’ait aidé dans cette ruelle -bien que ce soit parce qu’elle lui avait donné sa parole- et ici, près du lac. D’accord, il se doutait que s’il n’avait pas été en sa compagnie, il n’aurait surement pas été prit pour cible également. Elle soupira intérieurement en se disant que même si elle était en sa compagnie, Maria pouvait -et était- également un danger pour lui. Le comportement de ces humains en était une preuve et ajouter à ça une potentielle perte de contrôle... En fin de compte, peut-être qu’il serait plus en sécurité si elle ne l’approchait pas. Mais... Elle ne pouvait pas se résoudre à ne plus le revoir. Oui, elle était égoïste. Simplement pour satisfaire ses propres envies, elle allait surement mettre en danger la vie de l’étudiant. Ne devrait-elle pas s’obliger à ne plus le revoir ? A ne plus voir ce regard déterminé qu’elle commençait à apprécier -même si elle n’aimait guère sa cause-, à ne plus voir son expression à moitié désolée sur son visage lorsqu’il lui semblait avoir dit quelque chose de blessant ? Non. Aussi étrange cela puisse paraitre, elle appréciait ses réactions. Mais bien sur, elle ne lui dirait probablement pas à haute voix. Surtout le passage sur sa détermination. Cela ne ferait que le conforter dans son idée que ce qu’il pensait était la bonne chose à faire. Mais dans le fond, elle n’était surement pas la meilleure personne pour lui dire ce qui était le mieux à faire. Enfin, elle pouvait toujours lui faire comprendre que certaines actions ne serviraient probablement à rien avec certaines personnes. Il n’y avait qu’à voir ce groupe d’humain aveuglé par la haine des créatures. Elle se serait probablement arrêtée si elle marchait plus vite, mais à son rythme actuel, ça ne changeait pas grand chose. Mais cette pensée sur ces humains et leur haine... Elle était pareille qu’eux. Elle était tout bonnement aveuglée par son désir de vengeance. Se comparer et trouver des similitudes avec ce genre d’individus ne lui plus guère. Peut-être qu’elle aurait dû y faire abstraction et même que dans d’autres circonstances, elle les aurait comprit. Mais là, ils avaient voulu s’en prendre à Natsume sans chercher plus d’explications. Elle était donc identique à eux ? Elle cherchait simplement à se venger, sans chercher plus d’explication à cela. La vampire soupira faiblement et se dit que si elle n’avait pas mit les pieds dans cette ville, rien de tout ça ne lui serait arrivée. Elle aurait continué de voyage de ville en ville... Sans savoir qu’elle n’était pas la dernière des Ishika, elle n’aurait pas croisé Natsume... Ni Elisabeth et Empeiría. A la pensée de ces deux êtres, Maria senti sa colère montée. Sa rancœur envers ces deux individus n’avait toujours pas baissé depuis ce fameux jour. Bien sur, elle pourrait se soulager et avoir la peau d’Elisabeth, mais le petit hic : elle logeait dans le corps de l’étudiant. A croire que même à moitié morte, elle se donnait un malin plaisir à la faire souffrir. « J’admirais ta déchéance en te laissant en vie. » C’avait été ses paroles, mots pour mots et elle avait raison. Aujourd’hui encore, elle pouvait la regarder à travers les yeux de Natsume et voir ce qu’elle vivait. Maria se rendit alors compte -oui simplement maintenant- que l’étudiant devait vivre un calvaire jour après jour. Elle ne pouvait pas croire que la darkness se soit assagit en étant dans le corps de cet humain. Malheureusement, la vampire n’avait aucune idée de comment l’aider à surement cela.

    Alors qu’elle continuait de marcher, elle se rendit compte qu’il parlait. Depuis combien de temps ? Avec qui ? Et pour dire quoi ? Elle s’était tellement perdue dans ses pensées qu’elle n’y avait pas fait attention. En se concentrant légèrement, elle pu distinguer une partie de sa phrase et elle comprit qu’il parlait des trois individus. Donc il ne parlait probablement pas à ces derniers. Encore quelques paroles et elle fut fixée : il avait joint des forces de l’ordre. Cette révélation fit sourire la vampire plus que ça ne l’étonna. Il lui avait fait cette remarque un peu plus tôt alors qu’ils étaient en train de discuter de leur sort. Et il ne faisait que mettre en application ses idées et principes. C’était quelque chose qu’elle lui envierait presque, mais elle ne lui dirait peut-être pas. Elle l’entendit ensuite raccrocher et venir vers elle, à petite foulées semblait-il. Elle ne pu réprimer un soupire en le voyant arriver à côté d’elle. Pourquoi ne rentrait-il pas tout simplement ? A quoi pouvait-il bien penser en voulant l’accompagner ? Elle lui avait dit qu’elle avait besoin de sang et qu’elle ne voulait pas se nourrir de lui. Devait-elle lui faire un dessin pour la suite des évènements ? Elle ferma les yeux pour se calmer. Elle n’avait pas le droit de s’énerver contre lui. Elle pouvait crier sa haine sur un bon nombre d’individus mais surement pas sur lui, alors qu’il ne voulait que l’aider. Qu’est-ce qu’elle pouvait le détester lorsqu’il agissait ainsi ! Elle le détestait autant que cela la touchait. Oui c’était probablement contradictoire. Mais c’était ce mélange de sentiment que la vampire ressentait. Alors qu’elle lui jetait des regards en coin, à chaque fois que ses yeux se posaient sur son visage, elle pouvait voir qu’il était décidé à faire ce qu’il avait en tête. Encore cette détermination qui lui allait si bien. Continuant leur marche, se rapprochant toujours plus de la ville et du parc d’après ce qu’elle voyait, il prit la parole. Il n’avait donc réellement pas comprit ce qu’elle allait faire ? Elle soupira et ne répondit pas immédiatement. Maria attendit qu’ils dépassent l’entrée du parc, qu’elle jette un regard à la ronde avant de lui donner une réponse.

    « Je compte me nourrir de l’ivrogne ou du sans abris qui est sur le banc là-bas... Donc tu ne pourras rien faire pour moi, j’en ai bien peur. »

    Elle lui avait montré d’un coup de tête l’endroit où se trouvait sa future proie. Elle ne croisa pas immédiatement le regard de l’étudiant parce qu’elle savait ce qu’elle allait y lire : de la désapprobation et peut-être une pointe de déception. Mais avant qu’il ne puisse répondre quoi que ce soit, elle reprit la parole.

    « Mais je ne le tuerais pas. Je te le promets. »

    Lui disait-elle ça simplement pour le rassurer ? Peut-être en partis, mais maintenant qu'elle lui avait donné sa parole, elle laisserait sa proie en vie. Maria commençait à s’en aller avant dans la direction de son futur repas quand elle s’arrêta et qu’elle se retourna vers Natsume. Le regardant dans les yeux avant de reprendre.

    « Tu ferais mieux de rentrer chez toi, Natsume. Je doute que tu apprécies et que tu veuilles toujours parler après ce qui va suivre. »

    Une partie d’elle n’avait pas envie qu’il parte mais une seconde trouvait ça particulièrement injuste et sadique. Elle ne pouvait pas lui demander de rester et de la regarder se nourrir sous ses yeux. Et à vrai dire, elle ne saurait même pas quoi lui dire après s’être nourrit s’il restait. Dans le fond, il valait mieux qu’il s’en aille. Elle sourit presque tristement à cette pensée alors qu’elle se retournait pour prendre la direction de l’homme sur le banc. Maria s’approcha doucement de lui, à cause de sa blessure mais également pour ne pas l’effrayer s’il ne dormait pas totalement. Elle fit le tour du banc pour se placer derrière lui et elle le ceintura. Le réveillant par la même occasion. Il voulait crier mais elle lui mit une main sur sa bouche et elle lui murmura qu’elle ne le tuerait pas s’il arrêtait de se débattre. Chose qu’il fit étrangement. Mais elle se doutait que ce n’était pas parce qu’elle lui avait dit ça, mais simplement parce qu’il se résignait à mourir. Elle ferma alors les yeux et planta ses crocs dans son cou. N’ayant jeter aucun coup d’œil en direction de Natsume, elle ne su pas s’il était toujours présent ou non.

Message par Invité Mar 14 Mai - 23:10

Revenir en haut Aller en bas
Une autre optique ? Et puis quoi encore ? Que pouvait-il espérer de la part de la vampire ? Qu'elle se rende gentiment à l'hôpital ou dans l'un de ces centres où des bénévoles distribuaient des poches de sang aux créatures qui s'en nourrissaient et qui étaient régulièrement pris pour cibles par des opposants au pouvoir en place ? Ce n'était certainement pas dans le caractère de la jeune femme que de procéder ainsi mais Maria avait perdu du sang, beaucoup trop de sang et malgré qu'elle en ait prélevé au cou de l'un des chasseurs, le garçon doutait qu'elle puisse parcourir une très grande distance dans son état actuel. Et compte tenu de la direction qu'ils prenaient, une seule solution s'imposait dans l'esprit de l'étudiant : elle allait se nourrir directement sur le premier humain assez stupide pour se laisser approcher de trop près. Tandis que Natsume prenait conscience de ce qui allait se passer, se demandant s'il serait en mesure d'empêcher son interlocutrice de tuer sa victime, il prit conscience d'une chose. A présent qu'il comprenait la nécessité d'une telle entreprise, venait-il d'accepter que la jeune femme morde un humain ? Sérieusement ? Alors qu'il lui avait justement reproché ce comportement, étant donné que la ville faisait le nécessaire pour approvisionner sa population vampirique en sang ? Il ne put s'empêcher de se sentir troublé par cette propre constatation. Etait-ce le fait de côtoyer Maria qui l'avait fait changé sur ce point ? Ou simplement qu'il se montrait plus tolérant ? Il commençait à comprendre certaines choses, dont les prises de position des vampires. Certes, tous les humains n'étaient pas des donneurs volontaires, encore moins quand il s'agissait de se faire sucer le sang directement à la veine, une sensation qui était parfois tout à fait désagréable mais ses créatures de la nuit n'avaient pas la liberté de choisir. Ils devaient se nourrir de sang, régulièrement, au risque de devenir incontrôlables et se mettre à tuer. Si certains parvenaient à accepter leur condition en subsistant à l'aide de poches de sang, d'autres avaient leur fierté et refusaient cette situation, jugée trop humiliante à leurs yeux. Le garçon jeta un bref coup d'oeil en direction de la personne qui marchait toujours à ses côtés. Nul doute que Maria faisait parti de cette deuxième catégorie. A moins que sa vengeance ait sa part de responsabilité dans le fait qu'elle choisisse de mordre ses victimes potentielles ? Certainement. Jamais il ne pourrait oublier avec quelle haine elle considérait l'Avventura. C'était même un miracle en soi, qu'elle soit, à ce instant précis, en sa compagnie, sans qu'elle chercha à lui sauter dessus. Là encore, il ne comprenait pas pourquoi elle s'obstinait à ne pas vouloir de son sang. Etait-ce trop difficile d'accepter l'aide d'autrui, a fortiori d'un humain ? Ou bien elle refusait de le mordre parce qu'elle l'appréciait justement ? L'étudiant se dit qu'il ne le saurait probablement jamais, refusant de poser directement la question à l'intéressée, de peur de réveiller d'anciennes blessures du passé. Si Maria voulait lui en parler d'elle-même, il l'écouterait. Perdu dans ses pensées comme il était depuis qu'il l'avait rejoint, Natsume n'avait même pas remarqué le soupir, pourtant prononcé de son interlocutrice. Et même si cela avait été le cas, qu'aurait-il pu en penser ? Il se refusait à la quitter sans s'être assuré que sa vie n'était plus en danger. Même si un humain n'avait que peu de chance face à une vampire blessée comme elle l'était, elle n'était pas à l'abri d'une rencontre imprévue avec une créature bien moins avenante qu'un humain insouciant. Ils finirent pas atteindre le parc. A cette heure, il était désert, chacun étant rentré bien sagement chez soi afin d'éviter les ennuis. Les seuls êtres que l'on pouvait croiser étaient les ivrognes ou les SDF, quand il ne s'agissait pas de criminels ayant des intentions toutes autres. Alors qu'un silence s'était installé entre eux depuis qu'il avait pris la parole, la vampire choisit cet instant précis pour lui répondre enfin. C'est sans aucune surprise que le garçon accueillit cette révélation, peut-être avec une pointe d'amertume. Non pas qu'il souhaitait à tout prix qu'elle boive son sang mais il n'osait imaginer quelle serait la réaction d'un autre, moins disposé à le faire. Ce devait être une expérience terrifiante, un de ces moments que l'on croyait comme étant le dernier de son existence. Mais si c'était le choix de la jeune femme, alors il ne pouvait pas s'y opposer. Cependant...

« Mais je ne le tuerais pas. Je te le promets. »

Avait-elle entendu ses pensées précédentes pour ainsi anticiper sa requête silencieuse ? Inconsciemment, Natsume releva la tête pour chercher le regard de son interlocutrice. Cependant, si cette dernière refusait de croiser le sien pour le moment, elle regretterait peut-être par la suite de ne l'avoir pas fait à ce moment là, tant elle aurait été surprise par la gratitude présente dans les iris couleur sang. Dans un sens, l'étudiant se dit qu'elle n'avait pas tellement le choix dans sa manière de procéder, car, à moins de le chasser brutalement -chose qu'elle aurait pu si elle l'avait souhaité-, Maria savait qu'il refusait de voir quelqu'un d'autre mourir devant ses yeux. Donc s'il avait prévu d'assister à la scène ou de simplement attendre qu'elle ait fini, le garçon aurait à savoir qu'elle avait de nouveau tué sans qu'il ne puisse rien faire pour l'en empêcher. Il était heureux qu'elle lui promette une chose pareille mais surtout, qu'elle le laisse prendre la décision de rester ou non. Ce n'était pas grand chose et la vampire ne l'avait pas prié ouvertement de demeurer à ses côtés, mais elle commençait enfin à tolérer sa présence sans qu'il ait l'impression d'être un poids pour elle. Peut-être qu'il se trompait sur toute la ligne et que son interlocutrice pestait intérieurement de le savoir à proximité, qu'elle aurait bien voulu vider complètement le pauvre bougre. L'aurait-elle fait si son protégé n'avait pas été dans les parages ? Natsume se fit violence pour ne pas songer à cette seconde alternative. Pour l'heure, il préférait se concentrer sur les bonnes choses, non celles qui feraient naître et grandir les doutes, ainsi que les déceptions, dans son cœur. Le garçon ne sut quoi répondre sur le coup. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui annonce ça mais plutôt à ce qu'il lui réclame de laisser la vie sauve à l'ivrogne. Il se contenta donc de la regarder s'éloigner, toujours aussi lentement de lui pour s'avancer vers sa prochaine victime, tandis qu'elle se retournait vers lui, le prenant une nouvelle fois de court. Eut-il le temps de cacher le flot d'émotions qui avait jailli dans ses yeux ? Aucune idée, seule Maria pourrait le lui dire, si toutefois, elle en avait envie. Cependant, autant ses précédentes paroles lui avait fait plaisir, autant les suivantes lui serrèrent la gorge. Ainsi, elle était tout à fait consciente de ce qu'elle allait lui imposer en s'en prenant à un humain devant ses yeux. Elle devait le faire, non seulement en raison de sa blessure mais aussi parce qu'elle était une vampire et pourtant... Son interlocutrice prenait encore la peine de se soucier de ce qu'il pensait ? Natsume lui renvoya une expression calme et grave à la fois, alors que toute l'affection qu'il portait à la jeune femme se lisait à travers son regard.

 « Je reste. Si tu avais vraiment voulu que je parte, tu me l'aurais signifié autrement. »

Allait-il regretter sa décision ? Il ne pouvait plus faire marche arrière à présent, seul l'avenir lui dirait s'il avait bien fait de rester ou non. L'étudiant savait que son regard sur Maria ne changerait pas après ce qu'il allait se passer car il connaissait sa nature mais aussi qu'elle n'était pas aussi monstrueuse que ne le penserait sa victime alors que les crocs de la jeune femme s'enfonceraient dans sa chair. Il espérait seulement que cet acte ne s'ajouterait pas à tous les meurtres ou tentatives de meurtre que l'on attribuait aux vampires. Car il était encore difficile -et à juste titre- pour les citoyens, d'admettre qu'une créature se jetant aux coups d'humains en pleine rue, ne pouvait pas être considérée comme inoffensive. Peu nombreux étaient ceux et celles qui comprenaient la légitimité de ce geste. Et l'incompréhension engendrait la méfiance, la haine et la violence. Se rendant compte uniquement maintenant qu'il s'était arrêté de marcher pour observer l'approche discrète de la prédatrice, Natsume la regarda faire, non sans peine pour l'individu qu'elle venait surprendre dans son demi-sommeil. Il préféra détourner les yeux. Il ne voulait pas voir ce spectacle et encore moins les yeux terrorisés de l'homme, dirigés vers lui, dans l'espoir que le garçon intervienne en sa faveur. Il ne connaissait que trop bien cette expression pour l'avoir revêtit à plusieurs reprises, quand lui-même s'était retrouvé dans le pétrin. Imaginer que l'homme puisse le voir comme le complice de celle qui lui prélevait son précieux liquide vital, lui était insupportable mais il allait devoir le supporter. Il avait donné sa parole à la vampire et l'étudiant se réconfortait un peu en se disant que cette dernière n'allait pas tuer sa victime, que ce ne serait qu'un mauvais moment à passer pour l'ivrogne, comme lui plusieurs mois plus tôt, avait fait don de son sang alors que Maria se trouvait mal. Plongeant ses mains dans les poches de son jeans, Natsume ne savait pas trop où se mettre en attendant que la jeune femme le rejoigne. Il se mit à espérer que personne ne les avait vus faire ou n'allait alerter la police. Avec un peu de chance, celle-ci serait occupée ailleurs, en partie avec les trois compères inconscients à récupérer près du lac. Le regard rubis se mit à balayer les alentours, guettant le moindre mouvement suspect. Si au moins, il pouvait avertir Maria qu'on approchait... C'est alors qu'il le vit. Un second homme sortit de derrière les buissons, non loin du banc. De l'endroit où il se trouvait, le garçon put clairement voir, qu'à la couleur de sa figure et son air guilleret, qu'il était presque, si ce n'est autant ou plus, imbibé que son collègue, surpris par la vampire. Il s'était probablement éloigné pour aller se soulager en toute discrétion, on n'allait pas le lui reprocher, pour une fois qu'un ivrogne agissait correctement. Le nouveau venu se mit à parler bruyamment, hélant son camarade resté sur le banc. Puis son expression changea lentement quand il l'aperçut, lui et la jeune femme accrochée à son cou, d'où s'écoulait quelque chose de sombre. Son regard ahuri alla de cet étrange duo à l'étudiant qui était resté un peu en retrait. Une chance pour ce dernier que l'alcool encore présent dans le corps de l'individu, rendait son temps de réaction plus lent que la normale. Cela lui permit de réagir au quart de tour, surtout quand l'homme se saisit d'une branche massive dans l'intention de chasser la vampire. Natsume eut le temps de s'interposer entre la jeune femme et l'humain. Celui-ci parut déstabilisé par l'intervention du garçon et s'arrêta dans son mouvement. L'étudiant en profita pour chercher son regard -pas très difficile en soi vu comment l'autre le dévisageait- et tenta de le calmer, plus par désespoir qu'autre chose.

 « Attendez ! Ce n'est pas ce que vous croyez, elle... ! »

 « Elle quoi ? T'es de son côté ou quoi ? Tu vois pas qu'elle le vide de son sang ? Mais... Ces yeux... Tu en es un aussi pas vrai ? Sale monstre ! » éructa son interlocuteur.

Le premier coup l'atteignit dans l'estomac lui coupant la respiration. Par chance, l'autre ne chercha pas l'attaquer par les côtes ou cela aurait pu être encore plus douloureux pour Natsume. Alors qu'il se pliait en deux à cause du choc, la branche s'abattit une nouvelle fois, le touchant à l'épaule pour le faire tomber à genoux, une main toujours sur le ventre. Est-ce que même ainsi, son adversaire n'allait pas se rendre compte de sa méprise ? Qu'il n'avait pas affaire à un vampire ? Sinon, il serait déjà mort. Que pouvait-il faire de plus, que de refuser de se défendre pour convaincre l'autre qu'ils n'étaient pas un danger pour leurs vies ? C'était la seconde fois qu'on le prenait pour un vampire et l'étudiant se rendait compte à quel point ces derniers inspiraient la peur et la haine. De la discrimination pure et simple. Pas étonnant qu'ils prennent les humains de haut face à des comportements pareils. Alors qu'il s'attendait à ce qu'un autre coup succède à celui-ci, étrangement, son interlocuteur reprit la parole. Etait-il surpris que le garçon ne chercha pas à se défendre ? Peut-être ou bien c'était pour une toute autre raison...

 « On aurait jamais dû accepter cette paix. Ah, vous devez bien vous marrer après tout ce que vous avez fait pendant les Jours Sombres. Vous ne valez pas mieux que cette salope de darkness ! »

Le reste de ses propos se perdit loin des oreilles de Natsume. Cette simple allusion à l'entité l'avait rappelé que même si cette dernière était à l'origine de tous ces massacres, elle avait rallié à sa cause de nombreuses créatures, contribuant à alimenter la haine entre les différentes races. Mais ce qu'il ne savait pas ou ne voulait pas savoir, c'est que ces mêmes êtres, qu'il considérait comme des monstres avides de sang et de chair, étaient tout aussi sensibles à la souffrance que les humains. Tous n'avaient pas choisi de devenir ainsi, tous n'avaient pas eu une existence heureuse comme il semblait le penser. La colère commença à monter en lui. Comment osait-il comparer Elisabeth et Maria ? La seconde n'avait jamais demandé à souffrir de la disparition de son frère. Alors que l'autre répandait la mort comme on respire. Devait-on l'épargner lui et pas la vampire, alors qu'il permettait à la démone de survivre dans un pan de sa conscience ? N'était-il pas aussi monstrueux que les autres créatures ?

 « ...rien. Vous ne comprenez rien. » marmonna t-il entre ses dents.

 « La ferme ! » répliqua violemment son interlocuteur avant de brandir une nouvelle fois son arme improvisée.

Mais elle n'eut pas le loisir de s'abattre sur le garçon. Elle retomba bruyamment sur le sol, aux pieds de son propriétaire légitime. Ce dernier arborait à présent une expression terrorisée alors qu'il portait ses mains à sa gorge. En effet, quelque chose de sombre s'était enroulé autour de son cou, se resserrant un peu plus à chaque tentative du malheureux pour essayer de s'en dégager. Les ombres environnantes réagissaient de nouveau sous l'impulsion de l'étudiant. Sauf que cette fois, il n'allait pas se contenter d'immobiliser son adversaire. Un autre désir montait en lui alors qu'il se redressait lentement sur ses deux jambes pour faire face à l'homme apeuré. Oui, il avait comme une envie de serrer au maximum ce lien fait d'ombre. Etait-ce la joie mauvaise d'Elisabeth qu'il pouvait sentir résonner à ses oreilles ou bien les battements de son propre cœur... ? Il avait oublié l'existence de Maria et celle de l'autre individu. Plus rien n'avait d'importance, si ce n'est, la couleur du visage de son interlocuteur, couleur qui se faisait de plus en plus foncée au fur et à mesure que l'air lui manquait.

Message par Invité Mer 15 Mai - 11:36

Revenir en haut Aller en bas
    La première pensée qui traversa l’esprit de la vampire, au moment où le liquide rougeâtre filtrait entre ses lèvres, fut de regretter de ne pas avoir mordu un des hommes près du lac. D’abord, parce qu’il était certain que leur sang aurait été de meilleur qualité, n’étant pas souillé par l’alcool. Et ensuite, parce qu’ils le méritaient, en les ayant attaqué. D’accord, Natsume avait appelé les autorités pour qu’ils règlent le problème mais après ? Seraient-ils relâcher sous peu ? Grâce à une caution ? Auraient-ils retenu la leçon ? Rien n’était moins sur. Alors que si l’étudiant ne l’avait pas empêché, elle aurait pu leur prélever assez de sang pour qu’ils se rendent compte de leur connerie. Et cet ivrogne n’aurait pas à sentir une main froide sur son visage, des crocs dans sa chair et sentir son sang s’écouler de lui. Culpabilisait-elle de le mordre ? Non, bien sur que non. Mais c’était quand même moins logique de se déplacer pour trouver de la nourriture, quand celle-ci se trouvait auparavant à porter de crocs. Mais tant pis, maintenant qu’elle était en train de boire son sang, Maria n’allait pas simplement l’abandonner là avec seulement quelques gorgées prélevées. Surtout qu’elle ne pouvait plus retourner au lac à l’heure qu’il était, les flics devaient être sur place maintenant. Donc elle aurait dû se trouver une autre victime. Et elle doutait que Natsume supporte cette idée... En parlant de ce dernier, son expression -lorsqu’elle lui avait dit de partir- lui revint en mémoire. Ce qu’elle avait pu lire sur son visage l’avait presque perturbée, elle n’arrivait toujours pas à concevoir qu’il ait pu s’attacher à elle. Et pourtant, sauf s’il était un bon acteur -et elle en doutait fortement- ce qu’il lui avait laissé voir était réel. Et ses paroles, si elle n’avait pas eu la bouche occupée, elle aurait certainement sourit. Il avait décidé de rester, comprenant également que c’était ce que désirait secrètement la vampire. Peut-être allait-elle devoir le remercier de cette perspicacité ? Elle ne savait pas. Ne lui demanderait-il pas pourquoi elle désirait le voir rester ? En sachant ce que ça coûtait à l’étudiant ? Il allait devoir accepter l’idée qu’un homme -innocent, d’un certain point de vue- se fasse vider d’une partie de son sang par Maria. Mais il devait être rassuré non ? Qu’elle lui ait donné sa parole ? Il avait déjà pu voir qu’elle ne la donnait pas à la légère et donc qu’il n’avait pas à s’en faire pour l’humain. Mais même en sachant ce qu’elle devait faire -et surtout ne pas faire-, la vampire dû se concentrer sur les battements de cœur de son donneur. Un accident était vite arrivé et elle se doutait que si ça devait se produire, elle perdrait à coups sûr la confiance que semblait lui accorder Natsume. Encore une fois, elle paraissait s’inquiéter de ce qu’il pouvait penser d’elle. Ne devait-elle pas arrêter avec ça ? Avant qu’il ne soit trop tard ? Avant que sa haine et son désire de vengeance soient submerger par cet étrange attachement à l’étudiant ? Lorsqu’elle l’avait rencontré la première fois dans ce parc, elle avait une détermination sans faille, sa rancœur envers la ville était plus grande que n’importe quoi. Et maintenant ? Elle se rendait de plus en plus compte que son sentiment diminuait en elle. A cause de celui qu’elle considérait comme son protégé ? Malheureusement oui. Allait-elle vouloir le tuer pour retrouver son envie de mettre la ville à feu et à sang ? La réponse était clairement : non. Elle pouvait vouloir se montrer sanguinaire et sans cœur devant n’importe qui, elle ne pourrait cependant pas faire une chose pareille. Et toutes paroles de protection n’y jouaient en rien. C’était simplement un fait : elle ne pourrait pas le tuer. Devenait-elle faible à ne pas pouvoir tuer un humain ? Peut-être. Probable. Et pourtant, ça ne la dérangeait pas le moins du monde, si l’humain en question était cet étudiant. Elle eut alors une pensée pour le darkness qu’elle avait croisé -et plus revu- qui avait eu envie de l’avoir comme allié. Il aurait certainement changé d’avis en apprenant qu’elle s’était attachée à Natsume. Tant pis, de toute manière, elle n’avait plus de nouvelle de lui depuis un bon moment maintenant.

    Perdue dans ses pensées et sur les battements de cœur de sa victime, Maria n’entendit pas ce qu’il se passait autour d’elle. Elle n’entendit -ni ne senti- l’approche d’un autre homme, les paroles de ce dernières -bien que perçut par la vampire- ne la firent pas réagir. On aurait certainement pu la tuer sans qu’elle s’en rende compte. Pitoyable pour une vampire âgée de plusieurs centaines d’années. Ce n’est que lorsqu’elle entendit la voix de Natsume, qu’elle commençait à se rendre compte que quelque chose n’allait pas. La voix de ce dernier avait quelque chose d’implorant. Que lui arrivait-il ? S’était-il fait attaqué alors qu’elle était en train de se nourrir ? Il allait encore être blessé alors qu’il était près d’elle et qu’elle n’avait pas -encore- était capable de le protéger ? Elle allait commencer à partir dans une nouvelle vague de question, mais elle s’obligea à reprendre conscience de ce qui se passait réellement autour d’elle. Elle perçut alors la voix d’un inconnu, il criait et on pouvait sentir dans sa voix toute la haine qu’elle contenait. Maintenant qu’elle avait bu pendant plusieurs minutes, la douleur à son estomac s’était dissipée, elle ne pouvait qu’attendre la cicatrisation naturelle de son corps maintenant. Mais une chose était sûre : elle était de nouveau opérationnelle. Alors qu’un semblant de parole atteignit ses oreilles, elle lâcha son casse-croûte qui s’écroula sur le banc. Non, elle ne l’avait pas tué, simplement, il était trop faible pour rester correctement -et sans aide- droit. Bien qu’elle ait reprit ses forces principales, elle ne pu empêcher l’inconnu de frapper Natsume à deux reprises. Comment s’était possible ? Elle n’avait que quelques pas à faire pour le désarmer et pourtant, elle n’avait pas bougé. Etait-ce le choc de voir l’étudiant s’interposer entre elle et son agresseur ? Et oui, pourquoi faisait-il ça d’abord ? Pourquoi n’était-il pas resté dans un coin, à l’abri de tout danger ? Pourquoi vouloir prendre des coups à sa place ? Il devait pourtant avoir conscience qu’elle guérissait plus vite que lui ? Et que même si elle ressentait la douleur, elle s’en remettrait beaucoup plus rapidement que lui ! Pourquoi agissait-il ainsi ? Voulait-il la protéger à son tour ? L’avait-il cru -à juste titre- qu’elle était vulnérable à cet instant et qu’il voulait faire quelque chose pour l’aider ? Elle le maudit silencieusement. Ce n’était pas son rôle ! Il n’avait pas à faire ça ! Mais quel était son rôle ? Jouer constamment les victimes pour que la vampire puisse agir en conséquence ? Non, même en le sachant faible, elle ne le voyait pas comme une victime constante. Mais à vrai dire, elle ne lui avait pas encore trouvé de rôle. Mais ce n’était pas le moment de penser à ça. Elle devait agir avant qu’il ne soit trop blessé. Quelques paroles s’échangèrent entre les deux hommes lorsqu’elle se mit à bouger. Cependant, elle n’eut pas à le faire lâcher son arme improvisée. Celle-ci tomba sur le sol sans aucune explication première. L’homme rendait-il les armes alors qu’elle avait enfin lâché son compère ? Même si cette idée lui plaisait relativement, elle ne pouvait pas croire que ce soit la vérité. C’est alors qu’elle le vit, ce trait sombre enroulé autour du cou de l’attaquant. Ce dernier essayant en vain de s’en débarrasser. Alors que son regard allait de l’homme à l’étudiant, ce dernier se relevant sans quitter des yeux le premier, Maria eut la certitude que cette chose noire avait un rapport avec Natsume. Comment ? Pourquoi ? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle voyait c’était que par deux fois dans la soirée, ces choses étaient apparut lorsqu’il était dans une situation dangereuse. Un pouvoir d’Elisabeth pour protéger le corps de son porteur ? Elle en doutait fortement. Et puis, il y avait le regard du jeune homme. Ce dernier ne quittait pas le cou de l’étranger, il était presque subjuguer par ce qui était en train de se passer. Subjuguer ? Mais pas que. Un autre sentiment -peu commun à Natsume- prenait de plus en plus de place dans ses iris rouges. Ca ne faisait aucun doute, il avait envie de tuer. Comment pouvait-elle le savoir ? Parce qu’après plus de 600 ans passés sur terre, il y avait des choses qui se reconnaissaient. Mais pourquoi Diable avait-il ce sentiment ? La darkness refaisait-elle surface à ce moment précis ? Même si elle le pensait fortement, la vampire ne ressentait aucunement sa présence ou à défaut, son aura. Ca venait donc de Natsume. Et même si Maria était tentée de le voir tuer un humain, elle ne pouvait pas le faire une chose pareille. Non pas pour l’homme mais bien pour son protégé. Lui qui rechigner prenait la défense de presque tout le monde, comment réagirait-il lorsqu’il verrait ce qu’il avait fait ? Vu la couleur que prenait le visage de l’inconnu, ils ne tarderaient pas à avoir la réponse. Elle devait donc agir maintenant ou il commettrait l’irréparable. Maria lui toucha alors le bras, pour qu’il sente avant qu’il ne la voit, qu’elle était là. Elle pressa ensuite ses doigts pour que la douleur naissante le fasse se déconcentrer et qu’il quitte du regard sa victime. Lorsqu’il tourna enfin la tête dans sa direction, une expression étrange sur le visage, comme s’il ne la voyait que maintenant -et c’était peut-être le cas-, la vampire prit la parole :

    « Natsume... ? Je ne sais pas ce que tu es en train de faire, mais arrête. »

    Le regard de l’homme, un peu moins terrifié -mais surtout prêt à s’évanouir, dû au manque d’oxygène- allait de l’étudiant à Maria. Comprenait-il ce qui était en train de se passer ? Y avait-il seulement quelque chose à comprendre ? Oui, certainement pas mal de chose. Mais encore une fois, ce n’était pas le bon moment pour se poser des questions. Retentant une nouvelle fois de le raisonner par des paroles, elle reprit :

    « Natsume... L’homme est vivant et je vais mieux... Nous pouvons rentrer. Laisse-le maintenant. »


    Bon, dans le fond, elle lui aurait bien dit de continuer. Mais encore une fois, elle doutait qu’il puisse s’en remettre facilement. Il lui avait dit ne pas vouloir revoir quelqu’un mourir devant ses yeux, ce n’était pas pour mettre fin aux jours d’un individu par lui-même. Allait-elle devoir utiliser la force pour le faire lâcher prise ? Si prise il y avait. Peut-être. Il valait mieux qu’il souffre physiquement pendant quelques moments plutôt qu’il se torture mentalement pour ce qu’il pourrait faire.

Message par Invité Dim 19 Mai - 23:13

Revenir en haut Aller en bas
Etrangement, la terreur et l'incompréhension dans le regard de l'homme, réjouissaient Natsume. Il en avait assez de ces imbéciles qui ne voulaient pas voir la vérité car trop dure à accepter pour leurs faibles esprits. Oui, les humains n'étaient pas les seuls à peupler cette Terre, il y avait tant d'autres races, connues ou non mais toutes ces dernières méritaient d'être traitées comme les premiers. Mais à quoi bon se battre de toutes façons ? Les hommes n'étaient déjà pas capable de supprimer les discriminations liées à la couleur de la peau ou à la position sociale. Comment pouvait-on imaginer qu'ils soient capables d'accepter l'existence d'êtres faits de poils et de crocs près d'eux ? Il avait été trop naïf de penser de la sorte, peut-être bien que la violence était nécessaire en fin de compte. Pour éradiquer toute forme de contestation face à l'autorité en place. Voir même peut-être plus que cela. Changer les mentalités prenait du temps, il suffisait de suivre les actualités autour des politiques et des lois. Est-ce que la force y parviendrait de manière plus rapide et efficace ? Il fallait essayer. Et qui étaient-ils pour juger Maria ? L'ivrogne comme les chasseurs. Si on les réduisait subitement à se nourrir exclusivement de sang, comment réagiraient-ils ? L'étudiant se demanda s'il n'aurait pas dû laisser la jeune femme les transformer en vampires. Peut-être qu'ils n'auraient pas survécu à la transformation mais dans le cas contraire, vivre ce qu'ils reprochaient à d'autres créatures, les forceraient à changer leurs visions des choses. Ils devraient faire face aux mêmes craintes qu'ils mettaient en avant pour commettre leurs méfaits. Comparer la vampire à Elisabeth ? Cette simple pensée ne fit qu'accélérer la montée de colère dans le cœur du garçon. Comment pouvait-on juger sans connaître ? La première était une victime, du destin ou de ses proches, tandis que la seconde se plaisait à répandre la mort et la désolation autour d'elle. Ce n'était pas comparable ! Le regard rubis était devenu froid envers son interlocuteur, perdant peu à peu conscience de ce qui se passait. Il en avait oublié la présence de la jeune femme à ses côtés, si elle en avait profité pour tuer l'autre individu, Natsume ne s'en serait même pas aperçu. L'unique chose dont il se souciait à présent, c'était la couleur du visage du pauvre homme, celle-là même qui le renseignait sur le temps qui lui restait à vivre. A la manière d'un rêve, il pouvait sentir le spectre de l'entité maléfique se coller à son corps, venant lui susurrer de tuer l'ivrogne. La Darkness était-elle seulement réapparue dans la conscience de l'étudiant, du fait des émotions qui assaillaient ce dernier, le poussant à commettre l'irréparable ? Ou bien... Prenait-il plaisir à asphyxier lentement son interlocuteur ? A cet instant, le doute était permis, véritablement. Elisabeth jubilait à le voir céder de la sorte. Elle prenait même le temps d'apprécier le spectacle au lieu de sauter sur l'occasion pour s'emparer du corps. Elle sentait que cette invasion de sentiments néfastes ne provenait pas totalement d'elle et que son hôte était en train de basculer vers la violence. C'était inattendu et elle décida de voir jusqu'où il pourrait aller. Pour aviser ensuite de ce qu'elle ferait...

Alors que l'échange visuel se poursuivait entre les deux hommes, un élément nouveau vint perturber les projets de la Darkness. Comme dans un cercle vicieux, le garçon ruminait son ressentiment à l'encontre de l'individu en face de lui mais contre toute attente, il prit soudain conscience d'un fait qu'il s'étonna de n'avoir pas remarqué immédiatement. L'expression sur le visage de l'homme... Pas de doute possible, c'était la même que l'étudiant avait eue, chaque fois qu'il se retrouvait dans une situation dangereuse. Comme cette fois dans la ruelle, face aux deux complices. N'était-il pas en train d'agir de la même manière qu'eux ? A se délecter de la peur et de la souffrance de sa victime ? Il était devenu un bourreau sans même le savoir ? Bientôt un meurtrier s'il continuait ce qu'il avait commencé ? Sur le moment, Natsume ne changea rien à son attitude mais son esprit reprenait brutalement conscience de lui-même. Cela ne lui ressemblait pas. Il ne pouvait pas être en train d'asphyxier l'homme sans éprouver le moindre remord quant à son geste. Une foule de questions traversa son esprit. Mais avant qu'elle ne trouve ses réponses, la prise de la vampire sur son bras l'obligea à se retourner vers elle, interdit. Il se rappelait soudain de l'existence de Maria sauf que les paroles de cette dernière mirent du temps à atteindre le cerveau du garçon. Ce qu'il était en train de faire ? Alors ce n'était pas un rêve ? Il était réellement en train de s'en prendre à cet homme ? Sous les yeux de la jeune femme ? Natsume songea brièvement pourquoi elle ne l'avait pas arrêté plus tôt mais bien vite, cette interrogation fut remplacée par un sentiment beaucoup plus fort : la panique. Il ne parvenait pas à aligner deux mots pour lui répondre, lui qui n'était pas tout à fait conscient de ce qui s'était passé jusqu'à ce qu'elle s'adresse à lui. Et plus grave encore : comment stopper les liens qui étouffaient lentement l'homme ? Le regard rubis allait des iris sanglants de son interlocutrice pour revenir vers l'ivrogne. L'étudiant n'avait aucune idée de comment faire, ni même si c'était bien lui qui les contrôlait et non pas Elisabeth à travers le corps de son hôte. Voyant qu'il ne réagissait pas à ses paroles, risquant un peu plus à chaque seconde qui passait, d'ôter la vie à un innocent, chose dont il ne se pardonnerait jamais, Maria lui attrapa soudain le visage entre ses mains glacés pour le forcer à la regarder droit dans les yeux. Elle n'ajouta rien de plus à la suite de ce geste mais contraindre le garçon à la dévisager, fit prendre conscience à celui-ci qu'il commettait une erreur terrible. Il se mit à trembler, non pas de froid mais de peur, s'efforçant de ne pas quitter du regard la jeune femme. Il avait peur de ce qu'il aurait pu faire, peur de ce qu'il était devenu à cause de l'influence de la démone. Mais était-ce seulement de sa faute ? N'avait-il pas, ne serait-ce qu'un bref instant, apprécié ce qu'il était en train de faire ? Qu'il étouffait cet homme de son plein gré ? A cette idée, ses tremblements s'intensifièrent.

 « Non... Je... Je ne veux pas le tuer... » murmura t-il complètement perdu.

Sans même qu'il s'en rende compte par ses propres yeux, les liens perdaient de leur pression autour du coup du pauvre homme et commençaient doucement à se retirer. Il semblait que la peur du garçon ne soit pas suffisante pour les maintenir en place, la colère aidant bien plus à utiliser la puissance des ombres. Quand enfin, la jeune femme l'autorisa à jeter un coup d'oeil dans la direction de l'ivrogne, ce dernier s'était reculé de plusieurs pas, ses mains toujours portées au niveau de son cou. Il n'oublierait probablement jamais cette horrible sensation d'étouffement, pas plus qu'il n'avait failli mourir en tentant de s'interposer pour ce qu'il croyait être le sauvetage de son compagnon. Le soulagement à le voir vivant ne fut qu'éphémère dans le cœur du garçon, tant la haine qu'il pouvait lire dans le regard de son interlocuteur, le saisit et lui fit mal. Il voulut s'excuser mais l'autre ne lui en laissa pas le temps et l'insulta de nouveau avant de se reculer davantage, de peur de recevoir un coup de la part de la jeune femme qui l'accompagnait. Car si l'homme n'avait que des soupçons sur la nature de l'étudiant, il pouvait être certain que l'inconnue était une vampire, créature connue pour sa rapidité et sa force supérieure aux humains. Comme il n'avait pas l'air de vouloir mourir pour ses idéaux, l'ivrogne n'ajouta rien de plus mais il n'osait pas faire un pas vers son compagnon, toujours inconscient ou carrément de tourner les talons pour prendre la fuite. Natsume détourna le regard, presque malade de ce qu'il lisait dans les yeux de son interlocuteur. Elle allait recommencer. Elle risquait de prendre possession de lui pour s'en prendre à d'autres, comme elle l'avait déjà fait. Il n'avait pas tout dit au sujet de son aversion pour la violence. Il ne voulait plus voir mourir quiconque devant ses yeux mais c'était sans compter sur le fait qu'il avait déjà pris des vies à cause de la Darkness. Inconsciemment, il repoussa doucement la vampire pour se reculer d'elle. Jamais, il n'accepterait de lui faire du mal, encore moins sans qu'il puisse être conscient de lui-même. Si elle restait avec lui, elle finirait par avoir des problèmes elle aussi. Car en plus d'être faible comparé à elle, il pouvait à tout moment perdre le contrôle et s'en prendre à Maria avant qu'elle n'ait le temps de se préparer. Il n'était qu'un traître en puissance, il en avait conscience. Cruellement. Alors, autant le lui dire dès à présent...

 « Ne t'approche pas de moi. Tu as vu ce qui s'est passé. Je... Je ne sais pas ce qui m'a pris, si c'est de sa faute ou bien... » commença t-il en guise d'explication.

Il marqua une courte pause pour laisser à son interlocutrice, le plaisir de deviner le sous-entendu qui se glissait dans cette phrase en suspens. Natsume n'avait pas le courage de lui avouer qu'il avait peut-être eu envie de tuer cet homme. Pour plein de raisons possibles, à commencer par ses insultes. Mais est-ce que la vampire le croirait ? Lui qui se disait contre toute forme de violence ? Et même si c'était le cas, est-ce que le regard de celle-ci sur le garçon allait changer suite à ces révélations ? Il en était mort de trouille rien qu'à l'idée qu'elle puisse le voir comme un hypocrite ou pire, comme quelqu'un parfaitement capable de tuer sans remord, et qu'il fallait simplement « pousser » dans la « bonne » direction...

« J'ai peur de ce que je pourrais devenir, du mal que je pourrais causer. Je vais devenir fou... ! »

Message par Invité Jeu 23 Mai - 16:52

Revenir en haut Aller en bas
    L’expression de Natsume indiquait clairement à la vampire qu’il était perdu. Ses yeux montraient à quel point il était terrorisé par ce qui était en train de se passer, par ce qu’il était en train de faire. Si toutefois c’était bien lui. Mais ça faisait trop de coïncidence pour penser le contraire. Voyant que ses paroles l’avait simplement fait prendre conscience qu’elle était toujours présente, Maria lui prit délicatement le visage au creux de ses mains. Elle eu cependant peur qu’il se recule à cause de sa froideur de sa peau, mais il ne fit rien. Rassurée, elle le fixa dans les yeux, son regard n’avait rien de rogue, il ne pouvait lire aucun reproche. Mais plutôt une sorte de compassion. Elle ne pouvait bien évidemment pas savoir ce qu’il ressentait vraiment, elle n’avait jamais eu beaucoup de remord à tuer, mais elle pouvait voir que ça le touchait de manière intense. Et elle ne pouvait pas le laisser dans cet état. Bien sur, elle ne voyait pas ce qu’elle pourrait faire ou dire, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas le laisser continuer comme ça. Elle devait lui montrer qu’il n’était pas seul. Alors qu’elle allait ajouter quelque chose, elle senti le corps de l’étudiant se mettre à trembler. Etait-ce dû à la peur que lui inspirait son acte ? Etait-il soumis à ce qu’on appelait un état de choc, dû justement à sa prise de conscience ? Maria lui maintenait toujours la tête en coupe pour qu’il continue de la regarder alors qu’il prenait la parole. Sa voix reflétait également ce qu’elle avait pu lire dans ses yeux : il ne savait pas comment gérer la situation. Elle resta presque impassible à ses paroles, non pas parce que ça ne la touchait pas, mais parce qu’elle ne savait pas ce qui aurait fallut lui montrer pour qu’il se sente mieux. Elle sourit cependant, non pas pour se moquer, mais presque pour le rassurer. Le regardant droit dans les yeux, elle lui répondit, sa voix était légèrement douce comme pour ne pas l’effrayer davantage :

    « Tu ne le tuera pas. Je t’en empêcherais... »

    Après lui avoir fait comprendre par le regard qu’elle était sérieuse, qu’il pouvait avoir confiance en elle pour tenir sa parole là dessus, elle consenti à le lâcher. La vampire ne savait pas si c’était une bonne idée ou non, mais elle ne pouvait pas non plus l’obliger à maintenir son regard sur elle. Elle craignait que cela le pousse à se poser des questions sur l’état de l’homme s’il ne le voyait pas. Il pourrait se dire qu’elle l’empêchait de voir qu’il était mort et elle ne voulait pas qu’il se laisse aller une nouvelle fois à la peur. Le lâchant au visage, elle continuant néanmoins de le tenir par le bras. Parce qu’elle voulait qu’il garde à l’esprit qu’elle était toujours présente à ses côtés sans qu’il ait à regarder dans sa direction. Mais également pour le tirer contre elle si la situation l’exigeait, ne sachant pas encore comment l’ivrogne allait réagir à cette libération. Quand elle porta le regard sur ce dernier, elle ne fut guère étonnée de le voir se reculer de plusieurs pas, ni même de le voir toujours aussi haineux -si ce n’était plus- envers le duo d’albinos. Elle soupira intérieurement en se disant que cet humain n’avait rien comprit à ce qui était en train de se passer devant lui. Qu’il ne comprenait pas -et qu’il ne comprendrait probablement jamais- à quel point cet évènement avait touché l’étudiant. Que ce dernier n’avait pas voulu ce qui venait de se passer. Ne le voyait-il pas dans les yeux et sur le visage de Natsume ? Probablement pas. L’inconnu avait également eu peur pour sa vie et sa première réaction était de se mettre en colère. La haine est souvent une conséquence à l’incompréhension. Et quelque chose disait à la vampire qu’il ne chercherait pas à en savoir plus. Le regard haineux de l’humain ne l’atteint aucunement, il lui en fallait plus. Malheureusement, ce n’était pas le cas de l’étudiant et un rapide coup d’œil dans sa direction lui prouva qu’elle voyait juste. Il aurait certainement mieux encaissé une série d’insulte plutôt que cette expression qui lui était destinée. Mais l’insulte arriva quand même, ce qui énerva la vampire. Il allait devoir se taire -et rapidement- avant qu’elle ne termine ce que l’étudiant avait commencé. Comme s’il l’avait entendu, l’humain se tut et se contenta de regarder le duo. C’était toujours ça de prit, même si elle aurait préféré qu’il tourne les talons et se barre d’ici. Devait-elle l’obliger à agir ainsi ? Elle ne pourrait certainement pas maintenir son pouvoir très loin, une fois qu’elle ne le verrait plus elle ne pourrait plus agir sur lui. Mais c’était une idée qui se faisait de plus en plus de place dans son esprit. Elle agirait ainsi s’il mettait toujours mal à l’aise son protégé. En parlant de ce dernier, elle senti du mouvement venant de lui. Et elle fut étonnée de voir que c’était pour s’éloigner d’elle. Avait-il peur de lui faire du mal également ? Cette pensée la fit légèrement sourire. Ca pouvait paraitre stupide, mais dans le fond, ça lui faisait plaisir qu’il pense ainsi. Et cela lui confirma également qu’il ne savait pas comment gérer tout ça. Alors qu’elle s’approchait de nouveau de lui, pour lui signifier qu’elle ne craignait rien, Natsume prit la parole et la fin de sa phrase stoppa net la vampire. Elle n’y avait pas pensé. Elle avait complètement oublié la présence de cette enfoirée dan le corps de l’étudiant. Effectivement, il pouvait y avoir une probabilité qu’elle ait agit pour qu’il arrive dans cette situation. Au lieu de se reculer ou même de rester sur place, elle finit par combler la distance -minime- qui les séparaient et elle sourit. C’était un sourire qui se voulait rassurant et lui montrer qu’elle avait confiance :

    « Je n’ai pas peur de toi ou de ce que tu pourrais me faire. J’ai confiance en toi. »

    Devait-elle ajouter qu’elle ne laisserait pas Elisabeth faire ce qu’elle voulait de son corps, si elle pouvait l’en empêcher ? Peut-être pas. Ne sachant pas comment ce phénomène fonctionnait, elle ne voulait pas tenter le diable et elle préférait qu’il essaye de ne plus penser à cette darkness. Peut-être qu’elle se calmerait s’il ne faisait plus attention à sa présence ? Elle n’avait aucune idée si ce procédé pouvait marcher, mais ça ne coutait rien d’essayer. Alors qu’elle ne se préoccupait que de l’étudiant, l’homme dû se sentir mit de côté et au lieu de rester bien sage dans son coin, il reprit la parole. Sa haine toujours présente dans sa voix :

    « Putain j’y crois pas, vous m’faites quoi là ?! Les monstres sont pas autorisés à avoir des sentiments ! Essayez pas d’faire comme si vous en aviez ! Seuls les humains ont l’droit ! »

    Caressant doucement les cheveux de Natsume, Maria lui sourit avant de le dépasser et de se diriger vers l’humain. Il venait de dépasser les limites de sa tolérance. En temps normal, elle l’aurait certainement tué sans faire d’histoire, mais avec la présence de l’étudiant, elle ne pouvait pas se le permettre. L’homme essaya de reculer mais la vampire l’en empêcha à l’aide de son pouvoir, après s’être nourrit, elle était presque au mieux de sa forme. L’obligeant à rester sur place, elle vient le saisir à la gorge et serra. Elle se pencha alors sur lui, mais non pas pour le mordre -quoi qu’elle en mourait d’envie- mais simplement pour lui chuchoter quelques mots. Elle lui avoua que la prochaine fois qu’il croiserait sa route, il mourait. Que seul celui qu’il traitait de monstre le maintenait en vie à cet instant. Le regard de l’homme allait de la vampire à l’étudiant, il semblait se demander si elle disait vrai mais les yeux de Maria lui apprirent qu’elle ne plaisantait aucunement. Elle finit par le lâcher et stoppa son pouvoir par la même occasion. Elle lui ordonna de foutre le camp immédiatement avant qu’elle ne change d’avis et il ne se fit pas prier pour obtempérer.
    Maria revient alors près de Natsume, ses dernières paroles n’ayant pas encore eu de réponse. S’approchant doucement de lui, la vampire finit par le prendre simplement dans ses bras, l’enlaçant délicatement sans lui demander son avis. Mais s’il voulait se défaire de sa prise, elle ne l’en empêcherait pas pour autant. Fermant un instant les yeux, elle reprit la parole, toujours de manière douce -qui commençait à l’inquiéter- :

    « Je vais t’emmener chez moi, le temps que tu te sente un peu mieux... »

    Lui caressant doucement les cheveux, elle lui passa le bras dans le dos et lui indiqua le chemin. Le temps qu’il ne lui dise pas qu’il était contre cette idée, elle continuait de marcher. Bientôt, ils finirent par atteindre sa maison, Maria n’ayant rien ajouter de plus sur le chemin. S’il voulait lui parler, elle l’écouterait mais ne savant pas ce qu’elle pourrait ajouter, elle s’abstient de prendre la parole. Ils pénétrèrent dans la demeure et elle eu un faible sourire en se disant qu’elle avait bien fait de changer le papier, même si la tête de l’étudiant découvrant les anciennes couleurs auraient pu être intéressante. Elle ferma la porte derrière eux et resta colla contre, le laissant aller dans sa maison s’il le voulait, ou même se déplacer s’il décidait de sortir. Après quelques instants d’hésitation, elle se décolla de la porte et alla s’assoir sur son canapé, l’invitant à faire de même avant d’ajouter :

    « S’il ya un moyen pour moi de d’aider, je le ferais... Si tu veux de mon aide. »

    Que pouvait-elle dire et ajouter de plus ? Elle n’avait aucune idée de comment lui venir en aide et encore moins s’il consentait à l’accepter. Peut-être qu’il ne comprendrait la décision de ne plus la revoir ? Avec la réflexion qu’il avait faite, comme quoi elle ne devrait rester près de lui pour ne pas courir de risque. S’il continuait à avoir ce genre de pensées, elle pourrait toujours insister sur le fait qu’elle n’était pas si faible que cela, mais vu son état actuel, elle préférait encore le laisser tranquille.

Message par Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum