"Mon corps brûle
Mon coeur hurle
Je suis la nuit
Je tue la vie"
Je marchais rapidement sans tenir compte du chemin que je prenais. Tout ce que je voulais c'était oublier ! Oui je le voulais ! Oublier ce corps qui me brûlait ! Oublier cette souffrance en moi ! Oublier le feu dans ma poitrine et les lances dans mon coeur et ma tête ! Oublier les hurlements dans mon âme et ce vide profond !
Ça faisait trois jours que je les supportais ! Trois jours où pas une seule fois le silence a apaisé mon âme ! Pas une seule fois où leurs hurlements d'agonie ont cessé ! J'en avais assez ! Je n'en pouvais plus !
"HAAAAAAAAAAAAAA"
Je tombais à genoux, hurlant à la pleine lune ma souffrance et ma rage. Mes yeux étaient exorbitées et mon corps étaient soulevé de convulsions. Je me penchais en avant, posant mon front sur le sol crasseux en grognant de douleur. Qu'est-ce qui m'arrivais ?!? Pourquoi je me sentais au bord de la folie ! Jamais je n'avais ressenti pareille souffrance auparavant ! C'est comme si mon corps entier voulait vivre sa vie propre et laissait libre court à ma part sombre, à ma louve...
Pourtant j'avais toujours réussie à tenir.
"Non, tu ne sais pas tenir ma chérie. Tu as toujours été faible."
Cette voix... Je relevais la tête
"Nargreige ?"Je le vis, là devant moi et j'eus un frisson d'horreur. L'homme que j'avais aimé et qui m'avait violée. Il était là face à moi.
"Non tu... je... tu es mort !"Son visage s'étira en un sourire et l'elfe noir s'approcha de moi. Puis lentement il s'accroupit sans me quitter du regard. Je pouvais presque percevoir son odeur, son souffle chaud sur ma paume et l'éclat de son regard. Je sentis des larmes coulaient sur mes joues.
"Mort ? Allons ma belle, je ne serais jamais mort pour toi. Après tout je t'ai prise"
J'eus un sursaut alors que je sentais quelque chose me saisir le bras. Je poussais un violent hurlement et me retourner pour saisir cette chose qui voulait me tenir.
"Non TU-ES-MORT !"
Tout explosa autour de moi en une tornade de poils et de crocs. Ma gueule s'empara du membre humain et je le broyais, le secouant en tout sens avec une rage noire. Ma vue était brouillé et je secouai encore et toujours ce membre avec la certitude que jamais, plus jamais il ne me toucherait. Soudain j'entendis un déchirement et le bras se détacha du corps, envoyant ma victime dans les poubelles un peu plus loin dans la rue. Alors seulement je cessais de bouger et osait lâcher le membre qui tomba sur le sol en un bruit mou. Le sang envahissait mes papilles de son goût âcre et reposant. Je fixais ce membre de chair clair et je compris. C'était une main d'homme, à l'annulaire se trouvait une alliance. Je regardais alors devant moi et vit une fille horrifiée, paralysée sur place. Sa vue me rappela ce que j'avais été à une époque : une fille faible et inutile. Un grondement égal à un rire s'échappa de ma gueule.
"Hahaha que c'est pathétique !"Je retroussais mes babines et bondit sur la fille. Après tout c'était triste de vivre sans l'amour de sa vie non ? Je la saisit à la gorge et serra, savourant les palpitations de son corps dans sa course effrénée pour la vie. Son sang se répandait dans ma gueule alors qu'elle ne se débattait même pas, probablement trop choquée pour. Mais j'en voulais plus ! Je la lâchais et elle tomba sur le sol comme une poupée de chiffon en pleurant. Je me léchais les babines et commençai à tourner autour d'elle. j'en voulais plus. Je la vis poser son bras en appuis pour se relever et posai alors une patte sur son avant bras et y mis mon poids. J'entendis alors le craquement sec de ses os et ressentit un frisson de joie tandis que son cri perçait la nuit. Mais j'en voulais plus. Je me penchais et saisit sa main prisonnière de ma patte et tira d'un coup sec, l'avalant comme une friandise alors que son sang giclait sur le sol sous ses cri d'agonies.
"Chante, chante, petit oiseau prisonnier de ta cage car dans ta cellule doré, ta vie elle peut s'envoler !"
Soudain je sentis quelque chose traverser ma chair et grogna, surprise et déconcertée. Je me tournais et vis du sang poisser ma fourrure de jais. Une barre de fer était planté dans mon corps et à son bout. SURPRISE, l'époux. Je poussai un grondement de rage tandis que le héros lâchait son arme et se reculait. Pour ma part je relâchais la demoiselle sans lui avoir au préalable coller un coup de patte en pleine figure, l’assommant pour quelques minutes, le temps que j'achève son prince.
"Ne la touche pas, salope de lycane !"
Il me faisait face à main nue pour la défendre. Pitoyable. Je poussais un grondement, retroussant mes babines dévoilant mes armes à mon repas puis je bondis. Il esquiva puis donna un coup de pied sur la barre planté dans mon flanc, l'enfonçant un peu plus. Je grondais et le saisis à la jambe et la brisa puis je l’achevais rapidement. Il venait de briser mon envie de jouer par son interaction. J'entrepris donc de le manger avec un acharnement écœurant, le déchiquetant plus qu'autre chose jusqu'à ce que j'entende sa petite amie qui sortait de sa léthargie. Je me relevais donc, reprenant forme humaine et prit un "cadeau" pour elle avant de la rejoindre. Elle était allongée au sol, se relevant avec douleur en pleurant. Je posais une nouvelle fois mon pied sur son avant bras et elle leva des yeux noyés de larmes vers moi.
J'étais couverte de sang et de viscères, affichant un visage de glace malgré la chaleur qui émanait de ma peau. Puis je lui lançais mon cadeau sur ses genoux.
"Il m'a dit de t'offrir son coeur."
Je retirais mon pied de son bras alors qu'elle poussait un cri d'horreur face à l'organe qui se trouvait sur sa magnifique robe blanche qui devenait de plus en plus pourpre. Je la regardais puis m'éloigna, la laissant avec sa douleur. Au fond j'avais bien assez de la mienne. Je posais une mains sur mon flanc, là où sa barre avait percé ma chaire mais je ne rencontrais qu'une peau lisse. Je souris jusqu'à ce que j'entende un bruit. Je me retournais faisant face à un potentiel nouveau repas dans mon plus simple appareil, ma transformation ayant eu raison de mes vêtements.
- Spoiler:
HRP : pour info : Nargreige est une Hallucination causé par la douleur