Avventura
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Message par Invité Dim 9 Mai - 14:37

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Rien de tel qu'une promenade quand le soleil vous fait grâce de sa présence après une semaine pluvieuse. Les aléas du printemps eurent cependant raison de la fée qui s'était permise quelques heures à l'écart de la société en parcourant seule la montagne, en effet, le soleil restait encore trop timide à cette saison et les nuages recouvrirent le ciel. Ils avaient à peine annoncé le mauvais temps à venir que des grosses gouttes se mirent à tomber, lentement d'abord, puis d'un rythme de plus en plus cadencé.

Laëllyra couvrit sa longue chevelure dans un foulard d'un violet pâle, son instinct pratique n'avait eu que faire de cette averse qui semblait vouloir perdurer, son regard scrutait la paroi rocheuse de la montagne, cherchant un gîte à l'abri de la pluie, ses yeux tombèrent alors sur une cavité qui semblait s'être formée dans la roche.

Quelque peu soulagée, elle se dirigea droit vers ce qui serait son abri le temps de l'averse.
Quelque peu essoufflée elle s'arrêta à peine arrivée dans son refuge.
Quelque peu étonnée, elle se rendit compte que ce n'était pas qu'un trou dans un mur, mais une véritable grotte qui s'ouvrait devant elle.

Curieuse, elle se demande jusqu'où pouvait mener cette grotte, elle voulait s'enfoncer, voir, toucher, sentir. Déjà elle s'était avancée de quelques pas et ses longs doigts fins caressaient tendrement le minéral pourtant brut. Elle se tourna délibérément vers l'entrée de cette grotte, essayant de détourner ses pensées et sa curiosité d'une chose sur laquelle elle ne devait pas vraiment s'attarder. Elle ne retint pas un soupir d'impatience et elle chercha autour d'elle un endroit où elle pouvait s'asseoir. Il n'y avait rien à même le sol, elle fit la moue, soit elle restait debout et serait inconfortable, soit elle devait poser son postérieur bien élevé par terre quitte à la salir un peu si elle voulait se reposer et profite du mieux qu'elle le pouvait de cette pause. Elle aurait peut-être pu reprendre sa forme d'origine et dans ces cas là elle aurait pu voleter partout dans la grotte, mais elle préférait encore s'asseoir sur un sol sale que d'avoir à songer à une transformation quelconque ou à ses grandes ailes qui faisaient d'elle une fée.

Pas besoin d'ailes ou d'une taille minuscule pour être une fée, on nait fée, on vit fée et on meurt fée.

Une sorte de sifflement moqueur retentit dans la caverne, pourquoi s'était-elle rappelée de ce que cette folle de voisine lui avait dit un jour? Elle n'avait pas envie d'y songer et de ce fait s'assit sans cérémonie sur le sol, elle se débarrassa de son foulard qui retenait toujours ses cheveux qui n'avaient pas été trop mouillé. Elle enroula le foulard nonchalamment autour de son cou et regarda les gouttes tomber, profitant du paysage qui malgré cette averse était bien reposant.

Message par Invité Mer 12 Mai - 1:02

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Calions s'était habitué à vivre dans la forêt loin de tout, ce jour là il avait cependant eu envie de se diriger vers les montagnes. Un besoin de s'isoler, un besoin de calme, et un besoin de plantes médicinales et de nourriture surtout.

Il avait plu toute la semaine et ce genre de climat était propice au developpement de plusieurs espèces de champignons et de végétaux.
Au cour de son voyage dans les sommets, alors qu'il pensait à son menu du soir et que sa chouette volait tranquillement au dessus de lui, il aperçu un creux dans la montagne, il siffla un petit air à sa "camarade de voyage" pour lui signaler qu'il rentrait et se dirigea vers l'étrange cavité, suivi de prés de son volatile de service.

Il observa alors une grotte à la superficie plutôt importante et décida de s'enfoncer dans les entrailles de la montagne, par simple curiosité. Il était connu que les seules choses qui poussaient prés des grottes étaient des fougères, de la mousse et des lichens. La faune et la flore dans les grottes se resumaient à quelques plantes à l'entrée , grâce au soleil, et plusieurs types d'insectes peu engageants à l'interieur, allant du simple coléoptère au scorpion en passant par l'araignée, on y trouvait parfois des poissons, mais les exemples étaient assez rares pour pouvoir être cités.

En revenant de son exploration (dont il n'avait pas retiré grand chose, à part une grande frayeur lors de la chute d'une araignée sur son crâne) à peu prés une heure plus tard, il vit une ombre dans l'entrée, le temps faisait encore des siennes et une voyageuse s'était abritée de la pluie.
Calions n'étant pas du genre social et se méfiant encore des habitants d'Avventura, il se cacha discretement pour attendre le moment où la fille (ou quoi que ce soit d'autre) partirait. Tapi dans l'ombre, il attendait calmement en esperant que l'exploration n'était pas un hobby de la jeune femme.

Message par Invité Mer 12 Mai - 12:57

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L'averse ne s'amenuisait toujours pas, las d'attendre, las de contempler ce paysage inchangeant, la jeune femme tira vers elle ses jambes, posa son menton délicatement sur ses genoux et entoura ses jambes de ses bras fins et blancs. Elle frissonna légèrement, elle n'était pas restée longtemps sous la pluie, mais ses chaussures en toile, son jean délavé et son débardeurs avaient pris l'eau et n'étaient pas prêts d'être sec.

Elle essaya tant bien que mal de tromper son ennui et se mit à chantonner la berceuse qu'elle aimait tant et qu'elle se surprenait souvent à chantonner lorsqu'elle se sentait seule ou qu'elle se sentait nostalgique. Le temps n'améliorait pas son état d'esprit. Le son de sa voix s'éleva doucement d'abord, puis elle prit un peu plus confiance et elle l'éleva un peu plus, dans la grotte le son de sa voix était changée, amplifiée. Elle tourna son dos à l'entrée, sa curiosité de nouveau éveillée.

Ennui, qu'elle ne pouvait tromper.
Curiosité, qu'elle ne pouvait supprimer.

Son instinct lui criait de rester là, fée qu'elle était, elle devait tout faire pour éviter les grottes avec leurs chauve-souris, leurs araignées et autres prédateurs mortels et dangereux. Mais humaine dont elle avait taille et apparence, humaine qu'elle souhaitait être et dont elle gardait l'apparence ne pouvait pas craindre ses animaux pour qui elle était désormais le prédateur. Jeune femme, fière et aimant la contradiction elle se leva donc, ignorant ce qui lui disait cet instinct qui faisait encore d'elle fée et elle épousseta son jean et le bas de son dos le mieux qu'elle le put, encore consciente de la saleté, de la terre qui avaient dû s'y incruster.
Ses longs doigts fins et fins se tendirent vers les parois de la grotte, elle y posa sa main qui en épousa tendrement les formes, elle caressa toujours de cet instinct primitif, la roche avait beau être froide et dure, c'était à elle qu'elle donnait sa confiance, c'était elle son guide.

Elle mit un pied devant, ignorant le froid et l'eau imbibé dans sa chaussure qui rendait la marche bien désagréable. Ses doigts survolèrent de nouveau la paroi rocheuse et elle avança lentement et sûrement, ses yeux faisaient des allers retour entre ce qui s'étendait devant ses pieds et ce qui pouvait l'attendre devant elle. Elle se concentra sur le bruit de ses pas et sourit doucement, pour une fois elle aurait se trouver en plein centre-ville, dans un salon ou café, un endroit bien chaud avec du monde pour la rassurer. Elle secoua lentement la tête, non, en fait elle aurait aimé être au cinéma, en train de regarder un film où la protagoniste trempée serait seule dans une grotte et se retrouverait face à un choix de plus difficiles: prendre le tunnel de gauche ou de droite.
Son sourire s'étira, elle pouvait être bien imaginative des fois. Elle continua toujours aussi lentement son avancée, ses yeux étaient en train de s'habituer à l'obscurité environnante. Son sourire disparut aussi vite qu'il s'était étiré. Dans la pénombre elle avait cru reconnaître un bruissement, doux, souple mais ô combien dangereux. Elle ne put retenir un frisson et elle se frotta ses bras de ses mains, essayant de faire partir la chaire de poule. Fée qu'elle était, elle ne pouvait ignorer le plus cruel, le plus dangereux de tous ses prédateurs. La chouette. Son cœur battait la chamade, elle ne bougeait plus, elle attendit ce qui lui parut être de longues minutes, mais elle n'entendit rien de plus, et elle n'avait rien vu qui aurait pu lui prouver qu'elle avait bien entendu ce bruissement si caractéristique. Elle inspira lentement et profondément, cherchant à se calmer elle et les battements de son cœur. Elle secoua sa tête, pour se changer les idées, et tendit à nouveau lentement les doigts vers la roche, sa curiosité était vraiment un défaut qui ne valait rien de bon.

Pourquoi est-ce qu'elle continuait alors à s'enfoncer dans la grotte? Eh bien, car elle pouvait encore entendre la pluie dehors, parce qu'elle se sentait idiote d'avoir imaginé un bruit, parce qu'elle était frustrée d'avoir encore des réflexes de fée alors qu'elle faisait un mètre pas tout-à-fait soixante. Plus confiante que jamais elle se dit qu'elle ne ferait pas demi-tour tant qu'elle n'ait pas vu quelque chose qui vaille la peine de faire de cette sortie un moment mémorable.

Un cri aigüe retentit dans la taverne.
Il ne fut pas long et ne pouvait percer les tympans, mais on ne pouvait douter de la frayeur de la jeune femme.

Elle n'avait pas la vue de l'aigle, l'ouïe fine, ni aucun de ses sens qui feraient d'elle un de ces êtres exceptionnels. Elle avait cru entendre une chouette et elle n'avait pas cet homme devant elle. Elle s'appuya contre la roche quand elle sentit ses jambes vaciller légèrement, ne voulant prendre de risque. Son premier réflexe fut de se demande qui allait avait en face d'elle, on ne savait jamais qui on rencontrait à Avventura. Mais aussi vite que cette pensée était venue à son esprit, une autre pensée la repoussa, elle la première ressemblait à une femme des plus banales, et malgré le fait qu'elle n'en soit pas réellement une elle ne pouvait être considérée comme une menace ou une nuisance pour les autres espèces.

Un rire gêné s'échappa de sa gorge, fluide mais surtout plein de stress. Elle releva la tête et quitta le réconfort qui lui apportait le mur stable derrière elle, elle n'était pas bien grande et n'aimait pas lever la tête pour regarder les gens qu'elle avait face à elle donc elle recula d'un pas pour pouvoir scruter le visage qu'elle ne pouvait malheureusement pas si bien distinguer, malgré le fait que ses yeux se soient habitués à l'obscurité. Ses joues étaient rouge, elle n'aimait peut-être pas être petite mais elle aimait encore moins se laisser aller devant quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, et là, elle avait crié. Quand elle se méfiait de tout elle avait cru entendre une chouette, mais elle avait reprit confiance et donc au lieu de sursauter en voyant quelqu'un elle avait bel et bien était effrayée et avait hurlé.

- Navrée de m'être ainsi laissé allée, c'est que je ne m'attendais vraiment pas à faire une rencontre dans une gro...


Elle ne finit pas son mot, car elle LA vit. La chouette. Elle fronça légèrement les sourcils, et redressa son dos, consciente qu'elle la chouette ne pouvait rien lui faire ... espérant qu'elle ne pouvait rien lui faire. Elle tourna à nouveau ses yeux vers ce visage, cet être dont elle ne connaissait encore rien, elle se demandait plus à quoi il ressemblait que ce qu'il était. Elle se demandait aussi le rapport avec une chouette.

Curiosité, quand elle nous tient.
Bavardage. Un moyen pour combler le silence quand on n'est pas rassuré et qu'on ne sait comment réagir, ni que faire.

- J'ai trouvé la grotte à temps, je m'y suis réfugiée quand il s'est mis à pleuvoir.

On n'avait pas besoin d'être perspicace pour deviner la gêne de la fille. Tout ce qu'elle espérait c'est qu'il ne pouvait entendre les battements de son cœur, comme elle les sentait dans sa poitrine, elle avait du mal à se calmer. Le rouge de ses joues s'était amoindrit, mais elle avait encore l'impression de les avoir brûlantes. Elle croisa les mains dans son dos, tâtonnant le mur, à la recherche de fraicheur. Ce seul appui lui fit du bien et elle arriva à maîtriser lentement les battements de son cœur.

Message par Invité Jeu 13 Mai - 1:54

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Calions s'était assis dans un coin et ne bougeait pas, de là où il était il pouvait observer la nouvelle venue sans se faire voir. Il n'avait rien contre le fait de parler à des inconnues mais une de ses premières experiences avec la population d'Avventura se resumait à une attaque d'un lycan et à un reveil dans un hôpital plusieurs semaines plus tard. Il avait bien sûr rencontré une fée dans la forêt entre-temps, mais pour lui la prudence était le maître mot, pas question de bouger sans avoir d'informations, ses vieilles habitudes d'infiltré étaient revenues.

La jeune femme avait l'air de s'ennuyer, elle changea de position et tira ses jambes vers elle. Ses habits, qui n'étaient pas trés épais, étaient trempés, ils ne sécheraient pas de sitôt avec un temps pareil, la seule façon de ne pas tomber malade était de faire un feu, la mousse qui se trouvait à l'entrée n'était pas encore totalement humide, elle aurait pu servir.

Aprés quelques secondes, elle commença à chantonner un petit air, d'abord tout doucement, dans un murmure, puis plus fort. La mélodie se repercutait sur les murs sombres de la grotte, donnant à l'atmosphère un nouveau visage. C'était comme si le son de la voix de l'étrangère entrait dans la grotte et illuminait tout, quelques insectes au pied de Calions s'étaient immobilisés, sa chouette se dondolait sur son épaule, comme hypnotisée par la voix de cette fille. Lui-même était troublé par la chanson, il avait l'impression que des violons résonnaient dans sa tête, il se retrouvait à nouveau dans les montagnes de son passé, courant dans les champs, somnolant contre un arbre prés de la rivière où il pêchait avec ses amis. Avec son père dans l'étable où tout simplement avec sa mère, dans son lit, partant dans le monde des songes. La nostalgie l'envahissait et une larme coula sur ses joues, les souvenirs affluaient: les fêtes du village, les blagues aux voisins, les taquineries des filles dans la classe et les parties de billes dans la cour de l'école, juste à côté de l'église, où le vieux prêtre racontait sa vie et ses péripéties de jeunesse à qui voulait bien les entendre. L'odeur du pain de chez la boulangère, de l'herbe et des pins, le son de la flûte de ce jeune amoureux qui jouait sans cesse pour séduire la fille du carpentier, les abeilles butinant dans le jardin du bûcheron. La pluie à l'exterieur semblait provenir d'un autre temps, le passé balayait le present d'un revers de manche et les images brumeuses du passé remplaçaient les constructions incertaines du présents et les fragiles projets d'un futur lointain.

Puis la jeune femme s'arrêta, les insectes bougèrent, la chouette se figea, les violons cessèrent de jouer. Les odeurs du pain de la boulangère s'évanouirent, le son de la flûte disparu, les souvenirs s'estompèrent et l'atmosphère redevint sombre, la mélodie qui avait éclairé les murs était partie et avait laissé derrière elle le son lourd et impitoyable de la pluie qui tombait à verse. Calions rouvrit les yeux et sécha son visage, il était soudainement sur ses gardes: elle approchait. Tout le charme qui s'était installé, le climat de paix ainsi que le confort avaient disparu ne laissant que méfiance et crainte dans la grotte humide et noire, autant chez lui, qui n'avait plus aucun endroit où se cacher, que chez elle, qui avançait à tâtons dans l'épaisse obscurité.

La fille avançait en souriant, probablement imaginait-elle quelque chose d'insolite, ou alors des souvenirs revenaient chez elle. La chouette sur l'épaule de Calions s'agita, la fin de la mélodie semblait l'avoir contrariée, elle s'envola dans un coin opposé de la grotte avant qu'il n'ait eu l'occasion de la retenir. Il ne bougea pas, la fille non plus. Le bruissement des ailes du volatile n'était pas passé inaperçu.

*Que va t-elle faire?*

Elle inspira et secoua la tête avant de reprendre son chemin.

*Plus besoin de se cacher, je ne dispose d'aucun endroit où dissimuler ma présence efficacement. Autant se montrer et essayer de sympathiser, si ça se passe mal..on avisera.*

Il commença à s'avançer dans l'ombre, se dirigeant vers la lumière et la jeune femme. Cette dernière le vit s'approcher et eu peur...elle cria. Il ferma les yeux pour essayer d'attenuer le choc et la regarda ensuite en haussant un sourcil, les cris aigüs n'étaient pas sa tasse de thé, encore moins dans une grotte qui resonnait autant.

*C'est vrai qu'elle chante bien...mais elle cri tout aussi bien.*

Elle laissa échapper un petit rire gêné pendant qu'il la regardait en se demandant qui parlerait en premier.

" Navrée de m'être ainsi laissé allée, c'est que je ne m'attendais vraiment pas à faire une rencontre dans une gro..."

Elle avait remarqué la chouette qui venait de se poser sur son épaule, on aurait dit qu'elle n'appreçiait guère ce genre d'oiseaux. Non pas que lui aimait particulièrement ces bêtes là, mais comme elle le suivait partout depuis qu'il l'avait soignée, il ne pouvait que s'y habituer. Et puis un peu de compagnie ne faisait de mal à personne. La fille se redressa tout en fronçant les sourcils.

"J'ai trouvé la grotte à temps, je m'y suis réfugiée quand il s'est mis à pleuvoir."

Elle avait l'air un peu plus sûre d'elle même. Il décida de ne pas dire qu'il était caché depuis le début: mauvaise façon de commençer une approche. Il s'adressa à elle en souriant, une main sur la nuque, à la manière d'une personne gênée.

"Oh mais je vous en prie, pas besoin de vous justifier, je suis vraiment désolé de vous avoir fait peur, je reviens à l'instant du fond de la grotte."

Calions posa sa veste sur un rocher et se dirigea vers l'entrée tout en s'adressant à l'inconnue.

"Il vaut mieux faire du feu, sinon vous risquez d'attraper froid, prenez ma veste en attendant, histoire de ne pas congeler sur place."

Il prit tout ce qui était un minimum inflammable à l'entrée et rassembla le tout en un tas dans lequel il jeta une allumette. Il congédia ensuite sa chouette, pour ne pas indisposer la jeune femme et se présenta tout en justifiant sa présence.

"Au fait je m'appelle Calions, j'étais en train de visiter le coin: vous savez la curiosité ça emmène toujours dans des endroits louches."

Il avait noté que la jeune fille semblait curieuse, une des techniques principales dans le domaine de la manipulation était de présenter des points communs avec son interlocuteur, les gens avaient toujours tendance à prêter plus d'attention aux personnes leur ressembant, son but ici n'était évidemment pas de manipuler l'étrangère, c'était juste une façon d'essayer de la mettre à l'aise, peut-être se sentirait-elle mieux face à une personne comme elle. De toute façon il était sincèrement quelqu'un de curieux, donc la question de jouer un rôle pour la mettre en confiance ne se posait même pas, il n'en aurait pas eu besoin.

Message par Invité Jeu 13 Mai - 8:19

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Elle voulait s'éclaircir légèrement a gorge, mais tout bruit était amplifié dans cette grotte, Alors qu'elle commençait à se demander ce qu'elle devrait faire, une voix calme et posée lui répondit, ce qui eut pour effet de la rassurer, il n'avait pas l'air machiavélique, il ne fit aucune allusion à son cri et en plus de cela il était en train de l'aider.

- Oh mais je vous en prie, pas besoin de vous justifier, je suis vraiment désolé de vous avoir fait peur, je reviens à l'instant du fond de la grotte.


Encore un peu apeurée elle n'osa poser les trois ou quatre questions qui jaillirent à son esprit lorsqu'il mentionna le fond de la grotte. Elle le suivit du regard, jeta un coup d'œil timide à la veste et la prit, n'osant la mettre sur le dos, elle lui était redevable pour cette aide et ne savait comment payer sa dette. Elle le suivit et enfila à mi-chemin la veste, dette ou pas, elle avait froid et cette veste était encore chaude, le corps humain était la meilleure source de chaleur disait-on. Nul parfum fort, nul odeur qui dénonçait cet amie volatile particulière qu'il avait, encore un de ces stéréotypes qu'elle ne verrait sûrement que dans ses livres et son imagination débordante. Ou alors. Elle se demandait si ce léger parfum qu'elle mettait pouvait se déposer sur une veste, c'était bien peu probable, en milieu de journée elle ne le sentait plus sur elle alors qu'elle en mettait le matin même. Rassurée de par le fait qu'elle n'imposerait rien à cette veste elle se blottit contre elle, le temps qu'il avait encore le dos tourné. Elle fit une moue en voyant le bout de ses doigts dépasser des manches, elle avait l'impression d'être une gamine.
La jeune femme leva les yeux furtivement scrutant les actions de l'inconnu, il semblait habitué à ce qu'il faisait, elle n'aurait jamais eu l'idée de se faire un feu non seulement car elle n'avait pas de quoi l'allumer, mais aussi parce que rien de son éducation ne lui était utile pour une vie où il fallait toujours faire les choses soi-même.

La chouette s'envola, le bruissement était tellement léger qu'on aurait pu ne pas l'entendre, cependant les personnes identifient toujours plus vite quelque chose qu'ils aiment ou qui leur font peur. Elle se rapprocha du feu et reprit sa place initiale, à la différence près que cette fois-ci l'avant de son corps était tourné vers un feu et que son dos n'était pas appuyé contre la roche, elle ne voulait en aucun cas abimer la veste qu'il lui prêtait. Encore une fois cette voix qu'elle considérait chaleureuse la tira de ses pensées.

- Au fait je m'appelle Calions, j'étais en train de visiter le coin: vous savez la curiosité ça emmène toujours dans des endroits louches.

- Enchantée, je suis Laëllyra.


Un sourire, un peu faible peut-être mais honnête, suivit l'annonce de sa présentation. Le sentiment qu'elle lui était redevable était bien fort, sa tête était pleine de questions, d'autant plus qu'elle arrivait juste dans la région, mais il fallait qu'elle se ressaisisse avant tout. Il s'était non seulement présenté, mais en plus lui donnait un sujet de conversation. Son sourire s'agrandit légèrement, elle n'était plus obligée de répondre dans les règles de l'art, d'acquiescer silencieusement avec un sourire poli.

- C'est la curiosité qui guide mes pas. Un choix guère intelligent mais j'ai toujours voulu voir du monde et suis venue à Avventura et les régions l'entourant. Je ne pensais jamais vouloir visiter une grotte un jour, mais l'opportunité s'étant présentée à moi j'ai tenté de saisir ma chance.

Curieuse et bavarde.
Pourquoi n'arrivait-elle jamais à formuler des phrases courtes et concises? Elle s'était toujours posée cette question. Était-ce parce qu'elle ne s'était jamais réellement exprimée? Était-ce parce qu'elle était comme cela de nature. Elle se rapprocha légèrement du feu et tendit ses mains vers celui-ci, elle avait toujours aimé regarder les flammes vaciller et danser. Elle leva son regard vers Calions en essayant de ne pas le scruter ou de le fixer.

- Et quel est l'endroit le plus insolite où votre curiosité vous aura menée?


Elle s'était permise de poser une question, elle préférait engager une conversation que de devoir écouter un silence gêné, enfin, qui le serait pour elle tout du moins. Elle se pencha légèrement vers le feu, même avec cette source de chaleur continue, ses vêtements et ses chaussures ne sècheraient pas de sitôt. Un vent léger soufflait à son profit, ainsi la chaleur du feu venait à elle. Imitant sans vraiment y penser l'homme qui symbolisait sa première rencontre elle tendit sa main vers la roche et en arracha de la mousse. Elle était bien douce et elle se rappelait parfaitement son lit de mousse chez elle, qui étaient changée tous les jours car elle séchait bien vite. Elle fixa la paume de sa main, autant de mousse lui aurait fait un lit, elle joua avec la mousse, qu'elle tenait entre les pouces et les index de ses deux mains, la tirant, lui donnant une forme, se demandant pour la première fois pourquoi elle n'avait jamais senti l'odeur de la mousse quand elle se couchait dans son lit le soir et se demandant si ses parents avaient quelque technique pour garder cette odeur continue de rose dans sa chambre.

Elle leva un regard légèrement distrait se rappelant qu'elle venait de poser une question et que la moindre des choses était sans nul doute d'écouter son interlocuteur. Elle espérait juste que cette question ne rentrait pas dans la catégorie des questions personnelles qui fallait toujours éviter de poser. D'un geste distrait lui aussi, elle lança la mousse dans le feu, elle s'était désintéressée de la mousse et reportait son attention sur la personne qu'elle avait face à elle...
Face à elle!
D'un geste sûr elle ôta la veste qu'elle portait encore, le vent qui s'engouffrait dans la caverne lui était bénéfique car il répandant la chaleur du feu dans sa direction, mais pour Calions qui était face à elle, le vent soufflait dans son dos et c'était elle qui avait sa veste. Elle la lui tendit, veillant à ne pas la faire passer directement sur le feu.

Message par Invité Sam 15 Mai - 0:54

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Tout en allumant le feu, il regardait la jeune femme en face de lui. Sa veste, trop grande, donnait à la fille un air d'enfant, ce qui l'amusait legèrement.
Aprés s'être assis, il se présenta et expliqua qu'il avait été au fond de la grotte. Il ne précisa pas ce qu'il y avait vu, d'ailleurs il n'aurait pas pu raconter grand chose: les chemins passaient leur temps à s'entrecroiser, l'endroit était probablement truffé de galeries et sans une carte, sans aucun moyen technique digne de ce nom, une exploration aurait été inutile, voire même dangereuse. S'aventurer dans un tel labyrinthe sans avoir de quoi manger, ni de quoi boire, c'était de la folie. Cependant, il se demandait ce que pouvaient bien cacher tous ces tunnels, il ne pensait pas particulièrement à des trésors mais ses hypothèses n'en étaient pas loin. Il avait entendu parler d'une grotte, située au Mexique, où des pionniers avaient fait une découverte impréssionnante: une galerie de cristaux géants. Le nom de la grotte avait d'ailleurs été tranformé en "Naica, la grotte aux cristaux géants". Un endroit plus que magnifique à visiter.
La jeune fille se présenta:

"Enchantée, je suis Laëllyra."

Laëllyra..ce prénom avait une consonance étrange, peut être elfique, ou..féerique? mais les fées avaient toujours quelques caractéristiques visibles,et puis elle n'avait pas d'oreilles pointues donc elle ne pouvait être une elfe. Il était trop tôt pour faire des suppositions: le nombre d'informations sur la fille étaient insuffisantes pour l'instant. Des parents humains auraient trés bien pu trouver ce prénom.
A sa remarque sur la curiosité, Laëllyra souria légèrement, comme prévu. Il lui offrait un sujet de conversation qui la concernait, sur lequel elle pouvait disserter pendant des heures. Elle était du genre à beaucoup parler et, comme lui était du genre à beaucoup écouter, l'entente ne pouvait qu'être bonne.

"C'est la curiosité qui guide mes pas. Un choix guère intelligent mais j'ai toujours voulu voir du monde et suis venue à Avventura et les régions l'entourant. Je ne pensais jamais vouloir visiter une grotte un jour, mais l'opportunité s'étant présentée à moi j'ai tenté de saisir ma chance."

"La curiosité est un vilain défaut qu'il est agréable de satisfaire. Et puis de toute façon, que les surprises soient bonnes ou mauvaises, le résultat est toujours le même: on apprend."

Il leva la tête en se souvenant que la première fois que sa curiosité s'était manifestée, il avait souhaité ne plus jamais être curieux. Un choix qui aurait été judicieux s'il avait été suivi, sa soif de savoir lui avait souvent été nocive. Il se souvenait encore du jour où il s'était procuré les informations concernant le meurtre de ses parents. Ces informations l'avaient transformé en une personne méfiante, en un manipulateur au service du plus offrant, sa vie n'avait été que mensonge depuis cet evènement. Qui sait, peut être qu'ici, à Avventura, il pourrait essayer de mener une nouvelle vie.

Il souria *Pas besoin de se leurrer, le passé finira par me rattrapper un jour ou l'autre, quoi qu'il arrive.*

Elle rapprocha ses mains du feu et lui demanda quel était l'endroit le plus insolite où sa curiosité l'avait mené. Nul doute quand à la réponse. Il regarda la fille de ses yeux verts.

"L'endroit le plus insolite?..Avventura sans la moindre hésitation. J'aime beaucoup voyager et, il y a quelques mois, je me suis retrouvé dans les alentours de la ville. J'ai ensuite dû m'installer dans le coin suite à un..malheureux concours de circonstances"

Il s'en souvenait comme si c'était hier. Les elfes, les fées, les vampires et autres créatures magiques n'existaient que dans les contes pour enfants. C'était une soirée comme les autres, il avait décidé d'arrêter de travailler et de voyager un peu. C'est comme cela qu'il s'était retrouvé non loin de la ville d'Avventura. On n'y voyait presque rien sur la route et le vent soufflait légèrement contre son visage. Puis, tout à coup, il avait distingué une forme dans les feuillages, une forme plutôt insolite. on aurait dit un chien, ou un loup, d'une taille énorme. Celui-ci était sortit de l'ombre sur ses deux pattes, chose déja plutôt bizzare pour un animal de cette espèce et l'avait interpellé "Tu tombes bien l'humain, j'ai faim". Sa première pensée fut que tout ceci était dû à la fatigue: les loups-garous et autre bêtes de ce genre n'existait pas. La bête se rua sur lui et le projeta contre un arbre, environ deux mètres et probablement plus de cents kilos, ç'avait été l'estimation de Calions. Il la vit s'approcher pendant que lui sombrait dans l'inconscience à cause du choc à la tête. C'était la nuit du 15 Décembre, il se reveilla le 5 Janvier dans un hôpital d'Avventura. Il n'avait aucune idée de ce qu'il s'était passé cette nuit là, quelqu'un était probablement intervenu pour le sauver. Les premières choses qu'il vit à son reveil étaient une elfe, un docteur, humain, qui traversait les murs pour s'informer de ses patients et une fée minuscule qui volait elle aussi de chambre en chambre. Sa première réaction: penser qu'il était devenu fou, sa deuxième, fuir de la ville et s'installer dans la forêt pour observer ces étranges créatures de loin. Ce qu'il avait fait. Et maintenant, en manque de provisions, il se retrouvait dans une grotte avec une inconnue.

*Drôle de parcours. C'est le moins qu'on puisse dire.*

Il reporta son attention sur Laëllyra. Elle venait de jeter un bout de mousse avec lequel elle s'était amusée pendant qu'il lui répondait. Elle semblait elle aussi perdue dans ses pensées. Et puis elle ôta soudainement sa veste et la lui tendit.

"C'est gentil de votre part mais ne vous inquietez pas pour moi. Regardez je suis aussi sec que possible et le vent ne me gênes pas tellement. Le plus important c'est que vous séchiez rapidement sinon vous aurez vite fait de tomber malade. Et l'endroit le plus insolite auquel votre curiosité vous aura menée c'est où?"

Dehors c'était la tempête, le vent soufflait avec une telle puissance qu'on aurait dit qu'il voulait emporter les montagnes, le bruit aussi n'était pas des moindres, à l'oreille, le souffle de la tempête ressemblait à de longues plaintes,on aurait dit qu'une divinité se plaignait de la perte de son enfant et se vengait sur tout ce qu'elle trouvait. Il regarda l'entrée d'un air inquiet: il pleuvait tellement que l'eau commençait à entrer dans la grotte. Heureusement qu'il avait envoyé sa chouette dans un des tunnels, sur un perchoir rocheux, là dehors elle serait probablement morte.

*Quel temps, je ne pensais pas que les tempêtes étaient aussi violentes dans le coin.*

Il dirigea à nouveau son regard vers la jeune femme. Avec ce temps elle ne sécherait pas et l'entrée de la grotte ne serait bientôt plus en endroit sûr. La seule solution s'ils voulaient être un minimum en sécurité c'était de s'enfonçer plus loin dans les galeries. Les murs de l'entrée étaient moins stables et les éclairs, le vent et la pluie risquaient de provoquer un éboulement devant la seule sortie connue. Les grottes de ce type avait presque toujours une autre entrée.

*Presque toujours....*

Il prit son sac et en sortit des affaires qu'il tendit à la fille. Si elle ne se changeait pas elle risquait la pneumonie.

"Vous devriez vous changer, ça ne se calmera pas de sitôt dehors et vos habits ne m'ont pas l'air de vouloir sécher. Il y un coin sûr là bas à gauche, vous pouvez vous changer tranquillement, moi je vais voir si j'ai quelque chose à manger et j'essairais de vous faire un petit quelque chose en attendant...enfin vu le temps ça me semble la meilleure solution pour le moment, je ne vous oblige à rien."

Il souria d'un air gêné, posa les affaires (un pantalon, un T-shirt, un pull ainsi que des chaussettes et des chaussures de rechange) sur le rocher à côté du feu. Il s'inquiétait mais ne laissait rien paraître, comment ferait-il pour annonçer à la jeune femme que l'entrée risquait de s'effondrer et que, dans le cas de figure où un effondrement se produirait, ils devraient se diriger au plus profond de la grotte pour trouver une sortie qui peut être n'existait même pas?

Message par Invité Sam 15 Mai - 18:06

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Elle leva ses grands yeux bleus vers ceux de son interlocuteur quand il la regarda avant de lui répondre, on y lisait une curiosité sincère et polie. Pendant un court moment le temps se figea, elle ne remarqua même pas qu'elle retint sa respiration, elle était attirée par ce regard et si elle n'avait pas prêté attention à sa stature elle se serait peut-être penchée de l'avant pour pouvoir plonger dans ce regard, mais elle veilla à garder son dos bien droit. Elle n'arrivait pas à distinguer la vraie couleur de ses yeux, ils semblaient verts, mais elle voyait plus le reflet des flammes dansantes qu'autre chose. Elle cligna ses yeux, rompant le charme de ce contact visuel, pour porter sa main gauche vers son œil gauche; du bord de son index elle s'essuya sous les cils inférieurs et inspecta son doigt rapidement, il n'y avait, heureusement, pas de trace d'eye-liner. Elle venait seulement de penser que la pluie aurait pu le faire couler. Elle ne portait pas tant de maquillage que cela, mais s'il y avait bien une chose qu'elle aimait chez elle à part ses cheveux dont elle prenait grand soin, c'était bien ses yeux, qu'elle aimait mettre en valeur en les maquillant.

- L'endroit le plus insolite?..Avventura sans la moindre hésitation. J'aime beaucoup voyager et, il y a quelques mois, je me suis retrouvé dans les alentours de la ville. J'ai ensuite dû m'installer dans le coin suite à un..malheureux concours de circonstances.

Elle fut reconnaissante à la mousse de se trouver là et bien qu'elle s'amusât avec, elle écoutait attentivement ce que Calions lui disait. Elle hocha doucement la tête, oui, Avventura était sans nul doute un endroit bien étrange. Elle leva de nouveau ses yeux vers lui, un silence s'était installé, il semblait se commémorer des évènements, elle espérait juste qu'elle ne lui faisait pas parler de choses dont il ne voulait pas se rappeler.

Le souffle du vent semblait violent, au dehors, elle soupira, ne répondant pas de suite à la question qui lui était posée. La curiosité lui avait valu bien des détours, mais rien de bien grave ou dangereux, rien de bien intéressant à conter. Elle le vit tourner la tête vers l'entrée, il s'inquiétait plus qu'elle des aléas de la nature. Elle ne prêtait pas tellement attention, le vent pour elle était de l'air malléable, un geste de la main et une bourrasque semblait l'éviter, elle pouvait rester assise devant ce feu et le vent ne l'atteindrait jamais, comme l'eau se brisant contre un rocher. Mais elle ne tenait pas à ce que cela se sache, surtout qu'il avait l'air des plus humains et qu'elle ne voulait voir ni dégoût, peur, ou pire cette joie éphémère qu'elle comparait toujours à celle d'un enfant qui vient de trouver une friandise.

- Vous devriez vous changer, ça ne se calmera pas de sitôt dehors et vos habits ne m'ont pas l'air de vouloir sécher. Il y un coin sûr là bas à gauche, vous pouvez vous changer tranquillement, moi je vais voir si j'ai quelque chose à manger et j'essaierais de vous faire un petit quelque chose en attendant...enfin vu le temps ça me semble la meilleure solution pour le moment, je ne vous oblige à rien.


Suivant son mouvement, elle se leva, elle dut allonger son mouvement et continua à lever la tête pour pouvoir le regarder alors qu'il lui adressait la parole. Une fois de plus un sourire égaya ce visage souvent laissé de marbre, elle trouvait cela amusant et touchant qu'un inconnu se soucie comme cela d'elle.

* Mais c'est parce que tu restes une femme très chère, pas une chose effrayante ou différente. *

Elle fit un pas dans sa direction, son sourire s'était radouci, elle ne lui en voudrait pas s'il venait à la craindre, mais elle s'en voudrait à elle de lui avoir laissé entrevoir une raison de la craindre. Une fée ne pouvait être machiavélique, ne se nourrissait pas de sang, mais elle n'était pas humaine pour autant.
Elle fit un pas de plus et se détourna de lui, elle prit les vêtements qu'il venait de poser sur un rocher près du feu et murmura un « merci » qui vola jusque ses oreilles. Elle y posa la veste qu'elle avait gardée jusque présent.
Elle fit un pas de plus, se retrouvant face à lui, elle le croisa lentement, ses cheveux qui avaient eu le temps de sécher semblaient voleter alors qu'elle se déplaçait vers ce coin qu'il lui avait indiqué. Elle le dépassa et profita pour regarder ces vêtements de rechange. Elle fit une moue, elle n'aurait vraiment l'air de rien, mais au moins elle serait au sec.
Elle étendit les vêtements comme elle le put de manière à pouvoir les attraper et les enfiler le plus vite possible. Elle glissa hors de son débardeur qui lui collait à la peau. Elle eut un mouvement de recul, si elle faisait face à se recoin et qu'il venait à l'idée de l'homme de venir par là, il la verrait; elle pouvait aussi se mettre face au mur et risquait moins un coup d'œil hasardeux. Vint alors à son esprit une troisième idée: lui faire confiance.

- L'endroit le plus insolite où je me suis trouvée est sans doute Avventura également. Il y a des années mes parents m'y avait amenée pour me montrer que c'était précisément le genre d'endroit où je ne voudrais pas me rendre.

Elle profitait du temps qu'elle prenait pour se changer pour répondre finalement à la question qui lui avait été posée tantôt. Elle venait d'enfiler un t-shirt qui lui tombait à mi-cuisse et se regarda comme elle le put, dévissant sa tête, se rappelant tous ces films où des lycéennes piquaient le t-shirt de leur copain le matin. Elle souleva la masse de ses cheveux qui était encore sous le t-shirt et se saisit du pantalon qu'elle enfila aussi vite que lui permettaient ses membres glacés.

- J'ai profité qu'ils aillent payer un repas pour disparaître dans la foule, je voulais voir plus que la grande rue commerçante les galas auxquels ils m'amenaient. Je voulais voir la vraie ville, les habitants qui avaient besoin de travailler pour gagner leur vie et non plus ceux qui avaient une collection impressionnante de bijoux.

Bon, le t-shirt était large et cela passait encore, mais si elle allait devoir tenir le pantalon si elle voulait s'assurer de pas passer son temps à le remettre en place. Elle prit soin de renter le t-shirt dans le pantalon, puis dénoua son foulard et l'enroula autour de sa taille, en faisant une ceinture. Le pull qu'elle enfila ensuite était large aussi, elle retroussa les manches jusqu'au coude, enfila chaussettes et chaussures et s'arrêta. Pour les chaussures il n'y avait rien à faire, elle faisait du 37.

- Rien de bien passionnant à raconter. Des années plus tard, me voici de nouveau à Avventura, je travaille aux Sources Chaudes, je ne sais pas si vous y êtes déjà allé, mais en ce moment rien ne me ferait plus plaisir qu'un de ces grands bains bien chauds!

Puisque le feu était non loin de ce recoin, elle chausse tant bien que mal les chaussures qu'elle n'aurait pu porter, même si elle l'avait voulu, pour quelques mètres elle pouvait se mettre de marcher comme un clown. Mais avant ça, elle devait essorer le plus possible ses vêtement trempés. Elle se rapprocha de l'entrée le plus possible, tout en évitant la pus torrentielle. Elle serra la mâchoire, elle ne pouvait essorer et porter ses habits en même temps. Au point où elle ne était cela ne pouvait empirer, elle posa son débardeur en boule et s'appliqua à essorer son jean.
Un léger grondement retentit, elle leva la tête, surprise. L'averse d'une après-midi printanière se transformait donc en véritable orage? Elle parcourut des yeux le paysage qui lui avait sensible à peine une demie-heure auparavant, mais elle ne voyait aucun signe d'éclair, de tonnerre. Elle hausse légèrement les sourcils, elle avait encore dû rêver un bruit.

* Et pourtant le dernier bruit que tu pensais avoir rêvé était bien réel. *

Elle se rappela soudainement de la chouette, et ne put s'empêcher de frissonner, le froid n'avait rien à voir avec cela, mais elle préférait ne pas se pencher sur la question, elle essora son débardeur et retourna vers le feu. Elle commença par étendre ses vêtements mouillés de manière à ce qu'ils sèchent autour de ce feu, puis elle cala ses chaussures contre le mur afin que la fine toile puisse, elle aussi, sécher.

- Je ne sors jamais sans être parée de sac-à-main, je fignole d'ailleurs toujours sur celui que je vais prendre, et la seule fois où me vient sur un coup de tête l'idée d'une simple promenade je sors sans rien. En contrepartie vous semblez préparé à la moindre éventualité.

Elle avait presque rajouté « Je dois vous paraître bien étrange. » Mais admettre elle-même une différence, une étrangeté n'était pas de son style. Elle se redressa, croisa ses bras contre sa poitrine, se pelotonnant contre le pull qui semblait chaud après un simple débardeur mouillé.
Elle faisait tout pour combler le silence. Signe de gêne? Signe de confiance?

J'espère que le mauvais temps va vite s'estomper, même qu'il n'y ait pas l'air du tout d'un changement favorable. En attendant, si je peux vous être de la moindre utilité, dites, je me ferai un plaisir de mettre la main à la pâte, surtout après ce que vous venez de faire pour moi.

Message par Invité Jeu 20 Mai - 13:26

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Alors qu'elle se changeait et qu'elle lui parlait. Pendant qu'il fouillait dans son sac pour trouver des vivres. Il repensait aux yeux de la jeune femme.

*On aurait envie de s'y noyer.*

Il n'était pas du genre à prêter attention à ce genre de détails, il avait toujours été seul et avait souvent évité de créer des liens par crainte d'avoir encore de mauvaises surprises. Mais ses yeux à elle étaient étranges, il aurait passé des heures entières à les regarder.

Il reporta de nouveau son attention sur le contenu de son sac: il avait là deux bouteilles d'eau de deux litres, un couteau, une lampe torche, une corde, et quelques herbes médicinales qu'il avait ramassées avant de trouver la grotte. Il avait oublié de prendre de quoi chasser et donc pouvait faire une croix sur la viande, la seule chose qu'il aurait pu faire, c'était des infusions.

Il écoutait avec attention les paroles de Laëllyra, elles lui permettraient d'établir un profil et de mieux cerner ce qu'elle pouvait faire ou pas, ce qu'elle pensait devenait aussi plus facile à decrypter: il est aisé de prévoir le comportement d'une personne quand on a des informations sur elle. D'aprés les informations obtenues, il pouvait supposer qu'elle était d'une famille riche, ayant probablement une position sociale relativement importante. Les parents devaient être du genre conservateurs et protecteurs, même plus que nécéssaire, de la part de ces derniers, on pouvait s'attendre à un mépris des classes sociales inférieures. Elle était probablement d'un naturel trés curieux, pouvant la mener à commettre des actes irréfléchis, il était aussi probable que toute forme d'autorité, toute personne essayant d'avoir l'ascendant sur elle pouvait s'attendre à une resistance farouche.

"Rien de bien passionnant à raconter. Des années plus tard, me voici de nouveau à Avventura, je travaille aux Sources Chaudes, je ne sais pas si vous y êtes déjà allé, mais en ce moment rien ne me ferait plus plaisir qu'un de ces grands bains bien chauds!"

*Enfin, rien de bien passionnant mais ça m'a quand même permis d'en apprendre un peu plus.*

Elle sortit du recoin et alla essorer ses habits dans l'entrée. Lui, de son côté, ne pu s'empêcher de sourire: même si elle avait reussi à se faire une ceinture, elle avait l'air d'une lycéenne qui venait de se reveiller chez son copain. Son rapide coup d'oeil neutre se transforma en observation détaillée et intéressée bien rapidement, ses cheveux retombaient en cascade sur ses épaules et Calions, qui était un artiste dans l'âme, imaginait parfaitement les courbes de la jeune femme sous les amples vêtements, une statue ou une peinture à son effigie aurait enchanté plus d'un homme. Alors qu'elle se retournait, il detournait la tête.

*Quel idiot je fais, qu'est-ce qui me prend de me perdre dans des observations de ce genre dans un moment pareil ? *

La vérité c'était qu'il n'était pas habitué à la gent féminine, les femmes avaient tendance à obscurcir son jugement et ses pensées. Ayant à coeur de mener à bien ses missions, il les avaient évitées pendant longtemps.

*J'espère qu'elle ne m'a pas vu, je n'aime pas ces moments de faiblesses dans lesquels je reste muet d'admiration, ça me rend prévisible..et puis ce n'est pas le meilleur moyen de faire bonne impression, ce n'est pas dans mes habitudes.*

"Je ne sors jamais sans être parée de sac-à-main, je fignole d'ailleurs toujours sur celui que je vais prendre, et la seule fois où me vient sur un coup de tête l'idée d'une simple promenade je sors sans rien. En contrepartie vous semblez préparé à la moindre éventualité."

La remarque l'amusa. C'est vrai qu'il aimait être prêt à parer le moindre inconvénient. "Savoir pour prévoir, afin de pouvoir", c'est ce qu'il avait appris en travaillant avec certains mercenaires.

"Peut-être pas à la moindre éventualité, mais disons simplement que je suis quelqu'un de prudent la plupart du temps."

Il appreçiait le fait qu'elle faisait tout pour combler le silence, lui-même n'était pas à l'aise quand deux personnes ne disaient rien, il adorait le silence en général, mais pas ce genre de silence où la gêne s'installait rapidement.

"J'espère que le mauvais temps va vite s'estomper, même qu'il n'y ait pas l'air du tout d'un changement favorable. En attendant, si je peux vous être de la moindre utilité, dites, je me ferai un plaisir de mettre la main à la pâte, surtout après ce que vous venez de faire pour moi."

"Oh c'est normal vous savez, on est tous pareils au fond, ne pas aider son semblable c'est un peu comme ne pas s'aider soi-même, et puis je suis certain que vous en auriez fait autant pour moi."

Il tourna soudain la tête: des oiseaux sur un arbre à côté de l'entrée venaient de s'envoler.

*C'est pas bon ça.*

Un violent coup de vent entra subitement dans la grotte et fit prendre de l'ampleur au feu, Calions eu juste le temps de protéger son visage des flammes, son pull, par contre, pris feu. La chouette au fond de la grotte s'agita.

"NOM DE...."

Il reussit à enlever le pull et le jeta à terre, ses bras étaient légèrement brûlés. Au même moment, un coup de tonnerre retentit, l'éclair frappa une zone au dessus de la grotte,la terre trembla et ce qu'il pensait quelques minutes avant se produisit: l'entrée s'écroulait violemment. Il leva les yeux et vit qu'un bout du plafond était sur le point de leur tomber sur la tête. Il se jeta sur Laëllyra, les propulsant tous les deux à deux mètres de l'endroit où se trouvait le feu,il prit un coup sur la tête. Sa vue s'assombrit, il entendait vaguement la chouette qui s'approchait d'eux, il remarqua que le sac était intact. Il n'avait pas la force de bouger, ses bras lui faisaient mal, elle était en dessous de lui et il ne savait pas si elle allait bien. Il essaya de se mettre sur le côté mais n'y parvint pas. N'ayant pas reussi, il s'effondra lourdement sur la jeune femme et sombra dans l'inconscience.

Message par Invité Lun 24 Mai - 8:43

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Elle parlait, il écoutait.
Il lui tendait la main, elle l'avait prise.
Au premier abord, ils se complétaient assez bien tous les deux. Ce déplaisant malaise qu'elle avait éprouvé semblait avoir disparu.

Il savait ce qu'il faisait, elle était perdue.
Elle ne pensait qu'à son accoutrement, il lui avait fourni de quoi rester en bonne santé.
En y regardant de plus près, ils ne venaient pas du même monde et ne voyaient pas les choses de la même manière, mais c'était ce qui la permettait de lui faire confiance. Il n'était pas de son monde, ne la jugerait pas à son apparence.

Elle soupira, elle aurait aimé se présenter autrement à lui, elle leva un regard gêné. Il l'observait. Curieuse, impatiente, mais pas naïve. Elle dissimula son sourire. Elle était fière également et ce regard n'importe quelle femme le connaissait, un regard intrigué, intéressé, un regard d'homme qui l'auscultait. Il détourna la tête et laissa poindre son sourire. Elle n'était peut-être pas bien dégourdie, mais elle était contente de voir qu'elle ne lui faisait pas peur. Son côté fée, espiègle et rusé voulait jouer avec l'homme, un instinct primitif qu'elle s'efforça de supprimer de suite. Elle n'était liée à personne, ne l'avait jamais été qu'à sa famille qu'elle n'avait plus et s'était contentée de sa solitude qu'elle considérait saine depuis quelques années déjà.
Son sourire qu'elle avait dissimulé n'avait plus besoin d'être caché, elle fronça légèrement les sourcils même, considérant mille pensées en une secondes. Et si elle s'était liée à quelqu'un serait-elle ici? Si sa famille avait eu le temps de la lier à quelqu'un comme le voulait la tradition sa famille serait-elle toujours ici? Et pourquoi ne se laisserait-elle pas aller comme tant d'hommes et femmes le faisaient?

- Peut-être pas à la moindre éventualité, mais disons simplement que je suis quelqu'un de prudent la plupart du temps.

Sa réponse la tira de cette rêverie, de ces pensées, de cette insanité. Elle sourit poliment et hocha la tête, son attention était à nouveau portée vers la conversation.
Polie, elle continua la conversation. C'était, après tout, la seule chose qu'elle savait et pouvait faire. Il la flatta en disant qu'elle l'aurait aidé. Oui, elle aurait sans nul doute essayé quelque petit geste qui n'aurait sans nul doute servi à pas grand chose, mais ne dit-on pas que c'est l'intention qui compte?

Une bourrasque le fit tourner la tête vers l'entrée de la grotte, par réflexe, elle suivit son regard et elle prit de plein fouet une rafale. Par réflexe elle porta ses mains devant ses yeux. Elle serait totalement décoiffée si le vent soufflait aussi fort!
Un cri retentit derrière elle. Elle oublia ses cheveux et alors tout s'enchaîna bien vite. Elle n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait, son cerveau lui envoyait des images, des impressions.

Le vent. Le feu. La terre.
Les trois éléments s'étaient tous déchaînés en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Elle grimaça, son coude gauche lui faisait un peu mal et il ne se levait pas. Elle leva son visage vers lui, elle n'arrivait pas encore à exprimer de la gratitude, car elle venait d'avoir bien peur, elle ouvrit la bouche, mais aucune parole ne sortit. Il regardait derrière elle, puis il sembla peser une tonne. Son souffle fut coupé quelques instants, puis elle comprit que l'homme qui venait de la sauver une fois de plus venait de s'évanouir.
Elle respira lentement, essayant de se remémorer ce qui venait de se passer dans l'ordre. En même temps elle chercha autour d'elle une aide quelconque. La grotte les avait enfermés là, elle ne trouverait donc aucune aide dehors. Elle s'appuya sur ses mains et parvint à se redresser assez pour attraper le corps inerte de Calions. Sa tête était en sang, le visage saignait facilement, mais là, il y avait beaucoup de sang et elle sentait déjà son cœur battre bien plus vite et bien plus fort que d'ordinaire.

Elle lança un coup d'œil, la chouette n'était pas loin. La tempête leur donnait plus d'un point en commun à elle et cette créature. Laëllyra arriva à attraper le sac de Calions, espérant vivement qu'il ne lui en voudrait pas qu'elle se permette de fouiller ainsi dedans. Elle y trouva de l'eau et des herbes. Elle n'avait strictement aucune idée à quoi ces herbes pouvaient servir, certaines se mangeaient, d'autres soignaient, d'autres empoisonnaient, d'autres n'avaient parfois aucune vertu particulière.
Elle commençait à sentir des fourmis dans ses bras. Le corps de Calions étaient encore allongé contre le sien. Elle saisit doucement, mais fermement ses épaules et fit basculer aussi doucement qu'elle le put le corps de manière à ce qu'il ne lui fasse pas face, mais dos. C'était vraiment plus facile à dire qu'à faire, mais elle avait le temps. Lui vint alors à l'esprit une idée effrayante: était-il toujours en vie?! Pourquoi n'y avait-elle pas encore songé, elle n'aurait pu l'expliquer. Les battements de son cœur s'arrêtèrent et elle se débrouilla pour l'allonger le plus vite possible. Elle aurait aimé lui donner un oreiller de fortune, mais ses vêtements étaient trempés, sa veste était brûlée et elle ne se sentait pas la force de quitter ce pull qu'il lui avait prêté. Alors elle posa sa tête sur ses cuisses, essayant d'ignorer le filet de sang qui allait sous peu venir couler sur elle. Le pantalon n'était certes pas à elle, mais rien que l'idée la fit frissonner.

* Ressaisis-toi crétine, tu ne sais toujours pas comment il va et tu penses à un peu de sang! *

Elle se pencha au-dessus de son visage, sa main vint palper son torse. Un souffle faible, des battements de cœur lointains. C'était tout ce qu'il lui fallait.
Elle regarda le corps inerte, posé, ne sachant par où commencer. La tête était sans nul doute le premier endroit à devoir soigner. Elle prit une des deux bouteilles qu'elle avait trouvé dans le sac et ne trouvant rien pour éponger la blessure craqua. Des larmes commencèrent à couler silencieusement le long de ses joues, elle ne s'était jamais sentie aussi impotente. Elle essuya avec frustration une larme et fit la chose qu'elle faisait toujours quand elle était triste, perdue, seule et qu'elle ne savait comment trouver le réconfort: elle chantait. Un film, une vieille comédie musicale La Mélodie du Bonheur, qu'elle avait vu l'avait grandement marquée. Une chanson notamment lui avait plu, courte, éphémère, touchante. Edelweiss.
Elle épongea le sang lentement, avant de vouloir soigner la plaie, elle voulait arriver à faire la différence entre sang, cheveux, etc. Sa main droite maintenait la tête en place, sa main gauche esquissait des mouvements lents, méticuleux bien que sûrement maladroits. Elle s'arrêta quelques instants, regardant le visage sans expression. Sans y penser, elle parcourut du bout de ses doigts les traits de la joue et de la mâchoire, il n'était pas désagréable à regarder. Ses doigts remontèrent, et montèrent jusqu'à ses cheveux. On aurait juste dit qu'il était endormi comme cela. Mais il ne l'était pas.

Un battement d'aile la ramena à la réalité, elle s'arrêta en plein milieu de la chanson qu'elle chantait et ses doigts se détachèrent du visage, qu'elle inspectait. Le sang coulait toujours, mais bien plus lentement et au moins il n'en avait plus partout. Son regard critique glissa le long des bras, elle se souvenait du feu qui semblait avoir jailli de nul part. Nettoyer une plaie elle pouvait encore le faire, mais essayer de soigner une brûlure. Elle serra les dents.

- Qui ne tente rien n'a rien...

Elle leva le regard vers la chouette. Cette dernière avait dû voir Calions faire la bonne chose pleins de fois, et maintenant elle verrait une femme ignorante tenter quelque chose en vain. Laëllyra porta les herbes à sa bouche, les plantes qui avaient des vertus curatives étaient souvent broyées et mélangées à un peu d'eau, ou étaient bues en infusion, ou on en faisait une pâte que l'on étalait. Pour soulager ses brûlures elle devait surtout empêcher le contact de l'air et de sa peau. Dans son état il ne pouvait boire de tisane... pour le moment. Elle aurait dû mettre de l'eau à chauffer, mais chaque chose en son temps, elle le ferait une fois qu'elle aurait fait le strict minimum. Elle ne disposait pas d'instruments ou de connaissance suffisante pour faire une mixture parfaite, alors elle avisa avec les moyens du bord et porta quelques les herbes à sa bouche. Elle plissa des yeux, le goût amer était vraiment très désagréable. Elle se força tout de même à mastiquer ces plantes, médicinales ou pas la peau brûlée ne serait plus en contact avec l'air et cela aiderait. Elle recracha la bouillie infâme dans le creux de sa main et frissonna, puis elle prit soin de l'étaler sur les bras du jeune homme. Ses mains faisaient des allers retours lents, à chaque fois qu'elle remontait le long de son bras, elle se disait qu'elle faisait vraiment n'importe quoi.
Elle leva la tête, la chouette n'était plus là, elle fut prise de chair de poule, elle voulut se frotter les bras, mais elle se rappela de ce qu'elle venait d'étaler. Elle trembla légèrement.

* Mais qu'est-ce que je fais! Pourquoi est-ce que je suis ici, coincée ici, à faire … *


Elle se frotta les tempes du bout des doigts, prête à éclater de fureur ou en pleurs. Le feu était à peu près à deux mètres d'elle, elle se demanda comment avec tout ça il pouvait encore brûler, même s'il était bien moins beau que tout à l'heure. Le feu était trop près de ce plafond devenu un mur et elle n'osait s'en approcher, mais elle avait besoin de chaleur et faire une tisane serait sans nul doute une bonne idée. Et lui n'avait plus de veste, elle se mordit l'intérieur de la joue, elle ne savait vraiment plus quoi faire, elle voulait juste oublier, se réveiller de ce mauvais rêve.
Elle remarqua que la plaie saignait toujours, elle regarda les quelques herbes qui restaient, en prit le moins possible et le mit en bouche, espérant que c'était la dernière fois de sa vie qu'elle aurait à le faire. Elle appliqua lentement la pâte infecte sur la plaie tout en se demandant comment elle réagirait à son réveil en voyant ça sur elle.

Message par Invité Mar 25 Mai - 14:22

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Il existe plusieurs moyens pour calmer la douleur, il y a de nombreuses façons d'éviter de s'endormir quand le froid vous envahit, beaucoup de choses peuvent motiver un être vivant quand tout semble perdu. Toutes ces choses dépendent de la volonté de l'individu. Et puis un certain sage chinois n'avait-il pas dit "La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard" ?.

Ainsi, en sombrant dans l'inconscience, il chercha de quoi alimenter sa volonté de vivre, il chercha et il trouva de quoi se défendre contre l'obscurité qui avançait sans cesse: ses rêves.
Souvenirs perdus dans les tréfonds de son être, brumeux et enfermés dans les catacombes de son âme, les rêves de Calions avaient survécu à son passage à l'âge adulte. La société corrompt l'Homme, s'il n'est pas assez fort pour réaliser ses rêves, ce dernier est voué à devenir un simple engrenage, un simple outil, servant sans réfléchir, automate vivant, sans aucun but ni chemin à suivre, sans aucune question à poser.

Il sentait que quelqu'un essayait de s'occuper de lui, sa tête lui faisait moins mal maintenant qu'elle ne reposait plus sur la pierre.

*La pierre...où est ce que je suis déja?*

Il se souvint des conseils de son père: "Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité." Un rêve..en avait-il seulement un qui vaille la peine qu'il vive pour le réaliser? rêver sa vie est une chose, vivre ses rêves en est une autre. Il ne savait pas si ce qu'il avait en tête pouvait être considéré comme des rêves, mais cependant..il y avait beaucoup de choses qu'il avait envie de réaliser.

Il sentait de l'eau sur son visage, la fraîcheur apaisait son mal de crâne.

*Qu'est ce qu'il s'est passé? pourquoi suis-je si mal en point?*

"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve." C'était son ancien employeur qui lui avait dit cela, il était sur son lit de mort et Calions venait de lui apporter des informations qui lui auraient au moins permis de partir le coeur serein. Il est vrai qu'en grandissant, on se laisse facilement abuser par les promesses, il est vrai qu'en grandissant l'Homme commence à penser au succés, à l'argent, il en a toujours plus et en veut toujours plus. Il est vrai qu'en grandissant..l'Homme se trahit lui-même et devient comme les autres, pour se sentir aimé, pour plaire. Il est vrai que la vie peut consumer les rêves parfois.

Il entendit chanter:

"Edelweiss, Edelweiss

Every morning you greet me

Small and white, clean and bright

You look happy to meet me.........."


Cela calma ses angoisses et lui rappella une fois de plus son enfance et ses montagnes.

Les minutes passèrent et les souvenirs défilèrent. Ses bras avaient été recouverts d'un étrange mixture légèrement chaude et les brûlures étaient moins douloureuses.

*Les brûlures..le feu?..hmm.*

Lentement mais sûrement, il se souvenait de certains détails: la grotte, l'exploration, le retour, la fille, la tempête, le vent, le feu, la terre.

*La fille...LA FILLE...est ce qu'elle va bien?*

Il ouvrit les yeux, sa tête était sur les cuisses de Laëllyra. En voyant son visage il comprit qu'elle avait mastiqué le souci pour l'appliquer sur son bras en pensant soigner un minimum les brûlures. Il vit le sac à côté d'eux, il en scruta l'intèrieur et soupira de soulagement, elle n'avait rien pris d'autre. Le souci était une plante qui ne poussait pas sur les montagnes et il en apportait de temps à autre avec lui quand il savait qu'il ne rentrerait peut-être pas. Par chance le souci pouvait soigner les brûlures, mais pas de cette façon, il était nécéssaire de préparer une décoction de deux poignées de fleurs pour un litre d'eau et de faire bouillir dix minutes pour pouvoir ensuite utiliser une compresse pour soigner. Son soulagement était dû à deux choses: 1- elle n'en avait pas mangé assez pour pouvoir avoir des problèmes de santé. Le foie était généralement touché quand une trop grande dose était ingérée. 2- Elle n'avait touché aucune des Aconit Napel, ces plantes étaient parmis les plus toxiques et les plus dangereuses des montagnes, le poison végétal par exellence, surtout dans l'Antiquité.

Il regarda Laëllyra en souriant légèrement et murmura, avec le peu de voix qu'il avait:

"Blossom of snow may you bloom and grow

Bloom and grow forever

Edelweiss, Edelweiss

Bless my homeland forever "


[J'espère que je ne suis pas trop long et que je ne te fais pas trop attendre. Désolé si le post est court mais je dois réviser ces temps ci Smile ]

Message par Invité Mer 26 Mai - 10:41

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Ce goût acerbe l'agaçait de plus en plus et elle se permit de se servir d'un peu d'eau pour s'en défaire. Boire ne lui suffit pas pour faire passer le goût, alors elle décidé de garder l'eau en bouche un petit moment, dans l'idéal elle aurait aimé le recracher, comme elle le faisait quand elle se brossait les dents, mais il n'y avait pas de lavabo donc elle ravala l'eau à son grand désarroi. Elle leva la tête vers ce qui avait été l'entrée de la grotte, espérant avoir imaginé tout ça, mais non, la roche formait bien un mur qui l'enfermait dans la caverne.
Elle se racla doucement la gorge, elle aurait aimé reprendre sa chanson mais non seulement elle ne savait plus du tout où elle en était, mais elle sentit un mouvement qui la soulagea grandement, il était bel et bien en vie et en plus il arrivait à bouger!

Elle le vit regarder dans la direction du sac qu'elle avait laissé à portée de main, elle grimaça légèrement, il devait sûrement essayer estimer ce qui avait disparu, elle espérait qu'il ne lui en voudrait pas trop. Elle ouvrit lentement la bouche puis la referma, elle ne savait que dire, il tournait à son tour la tête vers elle... et … souriait? Elle ne pouvait que lui répondre par un sourire soulagé et honnête. Il ouvrit lentement la bouche et quelle ne fut pas sa surprise, peu de gens connaissaient cette chanson qu'elle chérissait tant! Peut-être était-ce parce qu'elle parlait d'une fleur et qu'il semblait s'y connaître?
Elle le laissa chanter les deux première lignes et très doucement, elle se permit de chanter les deux dernières avec lui. Son sourire ne quittait pas son visage qui rayonnait de bonheur. Être heureuse pour si peu pouvait paraître futile, gamin, mais elle n'y pensait même pas, tout ce qu'elle voyait c'était que pour la première fois depuis une bonne demie-heure quelque chose n'était pas hostile. Et pour la première fois depuis longtemps elle avait trouvé quelqu'un d'intéressant.

D'habitude la jeune femme cassait le silence qu'elle avait peur de trouver lourd, mais là, elle ne dit rien d'abord, les paroles de la chanson étaient significatives pour elle et elle ferma doucement les yeux, son sourire s'étira légèrement. Après un court moment elle les rouvrit, elle était bien plus à l'aise, plus elle-même, elle oublia même qu'elle tenait toujours à montrer une image d'une femme froide et parfaite. Elle leva son regard vers le feu, ses yeux en amande suivaient le mouvement des flammes du feu, qui semblait encore avoir rétréci, puis elle tourna ses yeux vers le visage de Calions.

- Vous n'avez pas trop mal? Navrée, mais je ne me suis jamais retrouvée dans telle situation et j'ai dû improviser.

Elle souriait de sa propre ignorance. Elle souriait de soulagement.
Elle épongea encore un peu son front, un peu de sang avait séché dessus. Un souvenir qu'elle avait oublié jailli alors de sa mémoire. Sa main se figea, pendant une fraction de seconde, reposant sur la tempe de l'homme alors qu'elle revoyait la scène. Petite, elle était tombée malade et sa mère avait veillé sur elle ainsi deux jours et deux nuits durant, elle était restée à son chevet, elle lui avait épongée le front et ne l'avait pas quittée. Ce souvenir était d'autant plus douloureux, que c'était bien là une des rares preuves d'amour direct dont sa mère lui avait fait preuve. Mais là, elle était à des années de ce souvenir, à des lieues de l'endroit où il s'était passé. Sa main se ôta délicatement, le sang sec n'était plus.

- J'aime cette chanson, tu sais.


Encore affectée par le souvenir, elle s'était faite distraite, elle tourna la tête vers le fond de la grotte, c'était le seul chemin qu'ils pouvaient emprunter désormais. Sa curiosité était ravivée. Elle tourna un regard pétillant à Calions, espérant y trouver la même curiosité. Mais ce regard disparut, elle avait déjà oublié qu'il venait de prendre un coup sur la tête et que ses bras avaient senti le feu. Elle espérait qu'il était en forme, car elle doutait pouvait trouver un chemin seule, trouver de l'aide et tout cela à temps pour lui qui n'avait rien d'autre qu'un sac d'herbes et un feu qui s'éteignait lentement.

Message par Invité Mar 15 Juin - 15:15

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" Vous n'avez pas trop mal? Navrée, mais je ne me suis jamais retrouvée dans telle situation et j'ai dû improviser".

En effet. Se retrouver coincé dans une grotte n'était pas son passe-temps favoris non plus, ni se brûler les bras et reçevoir de peu un plafond sur la tête à vrai dire.

"Non ça va, je n'ai pas trop mal. J'ai vécu pire. Et puis au moins vous avez improvisé, d'autres seraient simplement partis en me pensant mort."

Il regarda ses bras. Elle avait maché les plantes et avait appliqué la mixture sur les bras. Intervention maladroite mais néanmoins utile car la douleur s'apaisait lentement. Heureusement les brûlures n'étaient pas trop fortes. Le feu l'avait juste légèrement fait "rôtir" et il pourrait probablement se servir de ses bras dès maintenant, ce qui n'était pas plus mal.

Chanter semblait leur avoir fait du bien à tous les deux. Un petit moment de répit aprés une épreuve étrange et douloureuse, surtout pour les heures à venir. S'ils voulaient sortir vivants de cette grotte, la route serait probablement longue et semée d'embûches.

"J'aime cette chanson, tu sais."

*Tiens, elle me tutoie d'un coup? tant mieux. Les formalités qui durent trop longtemps ce n'est pas ce que j'aime le plus.*

"Moi aussi je l'aime bien, c'est une de celles qui font rêver".

Quelque chose lui vint soudain à l'esprit. Il chercha autour de lui d'un air inquiet.

*J'espère qu'elle n'a rien..*

Il siffla un petit air qui résonna dans la grotte et attendit. Un bruissement d'ailes se fit entendre et quelques secondes plus tard la chouette vint se poser prés de Laëllyra. Elle la regarda d'un air curieux en penchant la tête.

"Elle a l'air de t'apprécier. C'est rare."

Il se releva tout en riant doucement.

"Une Ninoxe rieuse, c'est une Ninoxe rieuse. Une espèce disparue normalement. J'ai trouvé celle-ci dans la forêt prés de la ville. Comme quoi on dirait qu'a Avventura tout est possible."

Ses forces revenaient petit à petit. Il essuya ses bras tout en la remerciant et mit son sac sur son épaule. Il valait mieux ne pas trop s'attarder. Plus tôt ils partiraient, plus ils augmentaient leur chance de s'en sortir.

Il aimait les défis. Il se planta devant elle et la fixa d'un air malicieux.

"J'espère que tu n'as pas peur de t'enfonçer dans des endroits inconnus où rôdent milles et un dangers..parce que c'est là que nous allons devoir aller si nous voulons nous en sortir."

Message par Invité Lun 21 Juin - 16:27

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Le silence perdurant de la grotte, l'étroitesse des lieux, le fait qu'il se soit interposé et ce contact physique, même bref, tous ces détails qui ont baissé sa garde. Elle s'était rendue compte trop tard qu'elle l'avait tutoyé, elle songeait à cet acte, il ne semblait pas blessé, ne le relevait pas non plus. Elle pouvait respirer tranquillement, il ne lui en voulait donc pas. Elle se passa mille formules d'excuses dans la tête et n'en trouvait aucun qui ne puisse véritablement convenir à la situation, mais son esprit fut distrait par autre chose, ce sifflement. Ce n'était pas le genre d'air que l'on sifflait, non, c'était le genre de sifflement que l'on émettait pour appeler un animal. Et il n'y avait dans cette grotte qu'un seul animal qu'il appellerait ainsi.

Elle ne bougeait plus, guetta le bruit du sifflement du vent entre les plumes de l'animal qui n'était pas moche, mais qui demeurait effrayant. Elle la surveillait du coin de l'œil et l'imita, penchant également la tête pour la regarder.

-Elle a l'air de t'apprécier. C'est rare.

Elle hocha la tête, elle ne savait comment il pouvait le deviner, était-ce donc vrai que l'on pouvait développer une telle confiance avec un animal qu'on pouvait le comprendre? Laëllyra gardait ses yeux rivés sur la chouette. Elle leva lentement la main dans les airs les doigts tendus droit devant elle. Elle voulait la voir, la toucher, mais sa main refusait d'avancer plus. Elle resserra le poing, elle se sentait bien bête avec la main en l'air.

* Elle? Il la considère donc plus comme une compagne qu'un simple animal de compagnie.*


Elle trouvait cela étrange, pas dans un mauvais sens, juste curieux. Elle détourna ses yeux de la fameuse Ninoxe rieuse vu que c'était apparemment ce qu'elle était et elle fixa Calions tant elle était étonnée et intriguée. Tous les hommes n'étaient pas comme ça, non. Il l'intriguait, cet ermite qui se promenait avec une chouette, qui arrivait à la comprendre, qui avait des herbes dans son sac.

Elle se rendit compte qu'elle n'avait toujours dit mot donc quand elle le vit se lever, elle en fit de même, essuya ses vêtements comme elle le put, même si elle ne pouvait pas voir grand chose. Elle se rapprocha de lui et tendit maladroitement ses mains vers le sac.

- Je peux porter le sac si … enfin … ton bras.

Gauche, maladroite. Elle se détestait et se serait volontiers claquée pour arrêté de bégayer comme une gamine effrayée. Elle s'éclaircit la gorge, au même moment il prit la parole et elle en remercia le ciel, peut-être qu'il n'aurait pas remarqué l'embarras dans lequel elle s'était mise.

- J'espère que tu n'as pas peur de t'enfonçer dans des endroits inconnus où rôdent milles et un dangers..parce que c'est là que nous allons devoir aller si nous voulons nous en sortir.

A son sourire malicieux, elle répondit par un sourire malicieux. Prête? Elle ne l'était sûrement pas, mais au moins elle était avec quelqu'un qui avait l'air de s'y connaître. Elle allait pouvoir explorer! Elle allait pouvoir découvrir des choses ou voir des choses qu'elle n'avait jamais vues.

- Aussi prête que je puisse l'être … Pas du tout en fait.


Son petit rire cristallin retentit dans la caverne.
Elle était retombée en enfance et imaginait un jeu drôle.
Elle était redevenue une fée qui imaginait une farce qu'elle jouait à un pauvre passant.

Sa main glissa sur celle de Calions, elle attrapa le sac, elle le mit en bandoulière et attendit qu'il avance pour avancer avec lui.

Message par Invité Ven 2 Juil - 10:46

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"Aussi prête que je puisse l'être … Pas du tout en fait."

Remarque amusante, au moins elle n'était pas du genre à ne pas prendre d'initiatives, le simple fait qu'elle voulait bien le suivre était déja une bonne chose..même si de toute façon, en fin de compte, elle n'avait pas le choix si elle voulait avoir une chance de sortir. Beaucoup de temps était passé depuis sa dernière réelle visite d'une grotte, qui sait ce qu'ils verraient en essayant de sortir d'ici. La route pouvait être aussi longue que courte, aussi perilleuse que simple, la seule façon de le savoir était maintenant d'avançer.

*Au moins je ne serais pas seul, je serais en bonne compagnie.*

Avant de partir il alla chercher son pull, qui gisait à quelques mètres et l'enfila, le feu de tout à l'heure ne l'avait pas consumé et c'était mieux comme ça: les grottes étaient des endroits humides et il préférait ne pas trop "profiter" de cette fraîcheur.

Au moment où il allait se mettre en route elle prit son sac pour le porter à sa place, il lui souria tout en la remerciant.

"Bon, allons-y alors...oh attends deux secondes, je viens de me souvenir de quelque chose."

Il fouilla dans le sac et en sortit la lampe torche et la corde.

"Ce sera notre seule source de lumière, j'aurais bien essayé de fabriquer une torche artisanale mais je n'ai pas ce qu'il faut. Comme quoi j'ai beaucoup de choses dans mon sac mais je n'ai toujours pas reussi à égaler Mary Poppins..oh et puis ça aussi, désolé."

Il s'approcha d'elle et fit un noeud autour de sa taille, il fit la même chose sur lui avec l'autre bout de la corde et lui expliqua la raison de ce geste.

"La corde est assez longue pour ne pas nous gêner dans nos mouvements, si je fais ça c'est pour une bonne raison: si jamais la lampe n'a plus de piles on risque de se perdre de vue, avec cette corde le problème est réglé, si on se sépare on sortira pas de la grotte de sitôt..et puis je ne te l'ai pas dit mais...je suis quelqu'un qui s'attache trés facilement comme tu le vois."

C'est en rigolant qu'il avait prononçé cette dernière phrase, la blague n'était pas forcément de bon goût mais c'était son style d'humour préféré. Pendant trop d'années il avait été serieux et méfiant, il était temps de commençer à changer. Il referma le sac et la regarda tout en exprimant sa pensée:

"Quand on sortira faudra que je te paie un verre, quoique pour faire connaissance on va avoir du temps devant nous pour l'instant."

Il regarda le chemin devant lui, le seul espace qui pouvait mener à un autre tunnel était à gauche, c'était la seule chose qu'il avait eu le temps de voir avant de revenir sur ses pas quelques instants auparavant. Il pointa sa torche vers ce chemin avec enthousiasme.

"Tu viens? on va faire un tour! "

Il n'était pas inquiet, ils s'en sortiraient, ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait dans ce genre de situation.

[Je te laisse improviser pour la suite, il semblerait que j'ai une panne d'inspiration. Smile]

Message par Invité Sam 3 Juil - 16:15

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Elle attendait patiemment, alors qu'elle le vit aller chercher son pull, puis quelques instants plus tard quand il dit se rappeler d'une chose. Patiemment? Elle? Elle se découvrait elle-même des qualités insoupçonnées. Elle le regardait faire sans prononcer le moindre mot, le suivant des yeux autant qu'elle le pouvait.

- Ce sera notre seule source de lumière, j'aurais bien essayé de fabriquer une torche artisanale mais je n'ai pas ce qu'il faut. Comme quoi j'ai beaucoup de choses dans mon sac mais je n'ai toujours pas réussi à égaler Mary Poppins..oh et puis ça aussi, désolé.

Elle sourit, perdue dans ses pensées, si elle avait eu son sac-à-main avec elle, elle aurait sans nul doute une paire de lunettes de soleil, un appareil photo numérique, des mouchoirs, sa trousse de maquillage, un peigne, son porte-feuille, son trousseau de clefs, des chewing-gum, un calepin et un stylo au grand minimum. Puis elle aurait sûrement agrémenté cette composition d'un bonbon, d'un spray contre les moustiques, d'un élastique pour les cheveux et autres choses tout aussi utiles à sa personne. Rien qui ne soit d'une utilité quelconque dans la grotte dans laquelle ils étaient à présent tous deux enfermés.
Essayant de rester pragmatique elle répondit tant bien que mal, préférant garder un rythme régulier de conversation. Sa peur du silence était peut-être ridicule, mais au moins elle se sentait plus à son aise et cela éviterait des bredouillements déplorables.

- Je doute que la lampe de cette chère Mary nous aide ici, on n'aurait aucune prise pour l'y brancher. Par contre, peut être que sa corde serait moins rêche et siérait plus à mon teint.

Elle avait levé les bras, le laissant attacher la corde autour de sa taille. Elle pensait qu'elle lui trouverait une odeur végétale, comme les herbes trouvés plus tôt dans son sac, mais elle fut agréablement surprise. Il ne sentait pas comme les herbes, ni la transpiration et ça c'était tout à son honneur, elle avait eu l'impression à Avventura que pas mal d'hommes délaissaient leur toilette et elle en avait une sainte horreur. Il sentait... normal. Pas de parfum, du moins qu'elle ne puisse distinguer. Il sentait comme la veste qu'il lui avait prêtée... normal une fois de plus.

Songeuse et calculatrice elle avait presque oublié que le silence aurait presque eu une chance de s'installer, cependant, il lui sauvait la mise, il avait enchaîné:

- La corde est assez longue pour ne pas nous gêner dans nos mouvements, si je fais ça c'est pour une bonne raison: si jamais la lampe n'a plus de piles on risque de se perdre de vue, avec cette corde le problème est réglé, si on se sépare on sortira pas de la grotte de sitôt..et puis je ne te l'ai pas dit mais...je suis quelqu'un qui s'attache très facilement comme tu le vois.

Un rire léger et délicat répondit à la pointe d'humour. Elle n'avait pas éclaté de rire, cela ne lui ressemblerait pas, mais il l'amusait. Elle s'éclaircit la gorge, sur le point de répondre, mais son œil fut encore attiré par la chouette. Elle perdit le fil de ses pensées et le relança donc sur le thème de cette petite blague qu'il venait de faire.

- Eh bien j'espère que tu ne t'attaches pas trop vite à n'importe qui, ça fait souvent plus de mal que de bien.


Elle souriait malicieusement, elle aimait, tout d'un coup, détenir ce secret de son origine, de sa race. Elle avait l'impression de jouer avec lui à un jeu sans même qu'il ne s'en rende compte. Elle le regardait toujours faire, les mains croisées derrière son dos, penchant la tête d'un côté, l'observant, curieusement et attentivement. Les mots se suivaient plus rapidement maintenant, ils avaient bel et bien une conversation et elle se sentait plus à son aise.
Rien que de par le fait qu'ils étaient ainsi enfermés lui donnait une impression d'être plus proche de lui, mais cette corde rajoutait à ce sentiment. Elle suivait des yeux la Ninoxe, sa crainte était encore là, mais bien moins forte, elle ne pouvait rien contre elle et ne semblait l'apprécier d'après lui.

- Quand on sortira faudra que je te paie un verre, quoique pour faire connaissance on va avoir du temps devant nous pour l'instant.

Elle hocha la tête, son sourire ne quittait plus ses lèvres. L'image d'une femme de glace qu'elle donnait toujours, qu'elle tenait à donner et gardait parfois difficilement s'était complètement envolée. Après tout elle n'était plus en pleine ville, et il ne semblait vraiment pas du genre à juger. A vrai dire non, il semblait être du genre qui restait naturel et qui préférait le rester. Peut-être se rebutterait-il si jamais il venait à entendre parler de son éducation et de ses manières que l'on qualifiait généralement de princesse?

- Ce serait avec plaisir... je ne suis encore jamais allée boire un verre à Avventura, c'est déprimant d'y aller seule et je dois dire qu'en plus de cela, je ne connais pas du tout les bons coins. Quant à apprendre à se connaître, on peut s'atteler à la tâche de suite si tu veux. J'ai déjà beaucoup de questions qui me viennent en tête! Si tu veux on peut se poser des questions mutuellement, ou bien si tu es du genre patient et qui accepte d'être harcelé je peux te poser toutes sortes de questions?


Plus elle parlait, plus elle s'animait, elle avait les joues rosies, et la brise qui soufflait tranquillement autour d'elle prit un peu d'ampleur, s'engouffrant dans ses cheveux et caressant sa peau. Elle suivit des yeux le rai de lumière qui était projeté sur la gauche. Ainsi commençait sa première aventure à Avventura, le jeu de mots déplorable la fit sourire. Elle découvrait encore une facette de son identité, décidément, c'était sa journée.
Lorsqu'il l'interpela, lui demandant si elle venait, elle s'avança, le pied sur, essayant de rester à son niveau et gardant les yeux sagement posés devant elle, décelant les moindres petits trous qui lui vaudraient une chute si elle n'y faisait pas cas.

- Je commence! Déjà, tout à l'heure tu mentionnais que tu avais trouvé la Ninoxe – elle a un nom au fait? - dans la forêt... tu es d'Avventura ou viens-tu d'ailleurs?

Elle avançait pas trop vite, mais avec confiance, pour l'instant la route est tracée devant elle et il n'y avait rien à contourner ou de choix à faire pour le moment. Parfois une petite crevasse se dessinait dans la paroi rocheuse et donnait l'impression qu'il y avait un embranchement, mais ce n'était toujours qu'une impression.
Elle gardait généralement une main contre la roche, appréciant la fraicheur de l'endroit auquel elle n'était pas si sensible, mais parfois elle attrapait le bout de corde qui l'attachait à Calions, jouant avec. Elle était tentée de déverser un flot de questions d'un seul coup, mais ce n'était ni très poli, ni très sage.

Elle tourna légèrement la tête dans sa direction le surveillant du coin de l'œil. Puis, aussi vite qu'elle avait jeté un coup d'œil dans sa direction, elle détourna la tête. Elle avait cru voir quelque chose luire dans la grotte. Elle ralentit légèrement l'allure, et plissa les yeux. Elle inspira et tendit un doigt dans la direction de ce qu'elle avait vu. Elle ne réfléchit pas à ce qu'elle fit et saisit la lampe torche qu'elle éteignit et elle s'arrêta brusquement pour admirer la scène. Des vers luisants avaient élus domicile sur les parois, notamment le plafond de la grotte. Ils n'étaient pas nombreux mais la vue l'enchantait et lui faisait oublier que le matin même elle s'éveillait dans un lit de princesse dans une villa, dans une ville bondée et bruyante.

- C'est pour voir des choses uniques que je suis venue ici, mais j'avouerai que je ne pensais jamais tomber sur une scène digne d'un tableau! As-tu déjà vu quelque chose d'aussi beau?

Elle murmura, de peur de briser cet instant d'oubli et de rêve. Elle gardait la tête levée, envoutée par le spectacle. Elle reprit lentement la marche, consciente du fait qu'il valait mieux sortir le plus vite possible de la grotte. Elle ralluma la lampe qu'elle tendit à nouveau à Calions, un sourire d'excuse aux lèvres. Elle allait devoir réfléchir et éviter de s'arrêter à chaque fois qu'elle verrait quelque chose qu'elle n'avait jamais vu, sinon elle passerait son temps à s'arrêter.

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