Avventura
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Aller en bas

Message par Invité Ven 6 Mai - 15:49

Revenir en haut Aller en bas
Aline jeta un dernier coup d’œil au miroir piqué, suspendu à un clou du mur, juste à côté de son armoire en bois vermoulu. Son reflet ne lui renvoya que l’image d’une jeune fille aux traits tirés, cernée et fatiguée. Pas vraiment de quoi se donner du courage. Elle haussa un sourcil et redressa les épaules.  Je vais y arriver ! Le plan était clair : attraper ce vampire dangereux, en le prenant en traitre, juste quand il irait se recueillir sur la tombe de sa femme, sa sœur ou sa mère défunte. Aline aurait pu avoir des scrupules de tendre ainsi un piège aussi mesquin. Mais à cet instant, la seule pensée qui l’habitait était de ne pas se vautrer sur cette mission. Le soleil n’allait pas tarder à disparaitre, ses rayons rouges inondaient encore la ville. Enfant, Aline adorait les crépuscules. Leur beauté flamboyante lui donnait le courage nécessaire et la ressourçait. Elle prit une dernière inspiration. Le soleil s’éteignit à l’horizon.

Toute de noir vêtue, de son bonnet à ses chaussures, Aline se fondait dans l’ombre. Il lui avait fallu seulement quelques minutes pour rejoindre le cimetière, si bien qu’elle était arrivée avant le fugitif. Mais pas avant son coéquipier, déjà perché sur les toits. L’avait-il vu ? D’un geste furtif de la main, elle alluma son oreillette et se tourna dans sa direction.

« Il va arriver dans quelques minutes. » murmura-t-elle, simplement.

Aline avait déjà attrapé des centaines de personnes pour se nourrir chaque jour. Elle utilisait toujours la même technique. Se tapir dans les fourrés et attendre. Attendre sans faire de bruit. Mais, cette nuit, c’était un vampire qui faisait office de cible. Une créature aux sens super développés. Beaucoup plus difficile de rester discret face à ça…

La jeune fille se glissa entre deux tombes de marbre, juste sous un hortensia rose. Pour une fois, elle bénit sa petite taille et sa carrure de crevette. Sans ça, elle n’aurait jamais pu trouver une meilleure plaque que ces grosses fleurs. La tombe de cette fameuse Edith se trouvait à quelques mètres, quatre tout au plus. « Si un jour, la vie t’arraches à moi, si tu meurs, que tu sois loin de moi… Nous aurons pour l’éternité, dans le bleu de toute l’immensité… » Aline fredonnait doucement, comme pour se rassurer, avant se taire brusquement et se fondre encore plus dans l’obscurité. Les aiguilles de sa montre semblaient tourner au ralenti, tandis que les battements de son cœur redoublaient d’intensité.

« Il arrive. »

Couchée dans l’herbe sèche comme le serait un chat de gouttière guettant un moineau, Aline dressait l’oreille. Le bruit des pas se rapprochait, lentement, s’arrêta une seconde. Et s’il flairait le danger ? Et si elle se trahissait ? Et si le plan s’effondrait ?

Surtout ne plus faire de bruit et attendre le bon moment…  

Message par Invité Sam 7 Mai - 10:56

Revenir en haut Aller en bas
D’ordinaire, lui et ses coéquipiers se voyaient accorder le luxe tout relatif de voyager dans l’un des véhicules de fonction du Cercle, au moment de se rendre sur les lieux nécessitant leur intervention, le plus souvent dans l’urgence. Ce qui expliquait pourquoi le sniper n’avait jamais eu l’occasion d’effectuer une mission en solo et donc, d’avoir à se déplacer par ses propres moyens. Inutile de préciser que porter son équipement, même réduit au strict minimum, d’une, pour ne pas trop attirer l’attention sur lui, ensuite pour voyager plus léger, d’un point à un autre de la ville, ne fut pas une partie de plaisir. Les regards lancés en biais étaient nombreux, notamment en raison de la présence de cet étui presque aussi grand que lui, qu’il transportait. Avec la mise en place de l’alerte terrorisme à son niveau le plus élevé, la tension pouvait se faire sentir. A contrario, Ewen ignorait superbement les curieux, détendu et concentré à la fois sur sa destination. Avec les années, il s’était habitué à ce poids particulier dans son dos, tractant la force d’un bras, pire, il se sentait vulnérable sans avoir son équipement sur lui. Cependant, quand le sniper croisant malencontreusement le regard intrigué ou alarmé d’un inconnu, il ne se privait pas pour laisser voir son mécontentement d’être ainsi observé sans vergogne. La plupart des passants baissaient les yeux ou fuyaient cette lueur malsaine au fond des iris couleur acier, ce qui empêcha tout incident qui pourrait le retarder plus que nécessaire. Seul un gamin, morveux dans toute sa splendeur, ne cessait de le fixer, avec cette insolence propre à ceux qui se savent dans l’impunité la plus totale. Ewen sentit son irritation grimper en flèche. Ce qu’il avait envie de lui faire baisser les yeux, là, tout de suite !

« Quoi ? T’as jamais vu un étui pour flûte traversière le môme ? »

Ce qui eut le mérite de faire rougir fortement les joues de son interlocuteur en taille réduite et avant que ce dernier ne trouve de quoi répliquer, le bus s’immobilisa à l’arrêt auquel Ewen avait prévu de descendre. Perfect timing. Sourire railleur aux lèvres, le sniper descendit du bus et prit aussitôt la direction du cimetière, reconnaissable entre toutes par l’aspect de plus en plus délabré des bâtiments se trouvant à proximité.

« Ce coin n’a rien à envier au quartier dévasté… »


Une fois le cimetière en vue, Ewen leva les yeux en l’air pour inspecter les différents bâtiments des environs. N’étant pas en mission officielle pour le Cercle, mieux valait éviter de s’annoncer comme soldat rattaché à l’organisation en question, venu réquisitionner un toit parmi tant d’autres. Son choix se porta enfin sur un immeuble en apparence abandonné, probablement devenu le squat de quelques dealers de drogues lorsque l’obscurité recouvrait tout. Pour sa part, le sniper avait pris soin d’arriver en milieu d’après-midi, histoire d’avoir le temps pour trouver l’emplacement idéal et palier les éventuels contrôles d’identité en cours de route. Il se mit donc en position, s’assurant de la fiabilité de son toit, la visibilité sur le cimetière et enfin, de masquer au maximum sa présence. Aline ne lui avait pas fait part de ses projets une fois qu’elle serait face à leur cible. Allait-elle tenter une approche pacifique sur le moment ? Ou simplement attendre que son coéquipier neutralise le vampire ? Après tout, les balles en bois étaient leurs meilleurs atouts. Du moment que l’une d’entre elles ne venait pas toucher malencontreusement cette gamine, on pourrait estimer leur mission comme réussie. Ewen s’installa alors que les derniers rayons du soleil déclinaient pour de bon. La silhouette fine et silencieuse d’Aline ne tarda pas à se manifester et la voix agaçante de la morveuse résonna tout contre son oreille, à l’aide de l’oreillette qu’il avait pris soin d’équiper. Dire qu’il aurait pu s’en passer, faire croire à l’adolescente qu’ils seraient reliés en permanence alors qu’il n’en était rien en réalité. L’idée l’avait fortement tenté puis il l’avait abandonné. Leur cible était dangereuse, mieux valait se montrer prudent. En parlant de cette dernière… La précision d’Aline ne fut pas nécessaire. En effet, une seconde silhouette s’approchait du cimetière. Ewen savait où se trouvait sa coéquipière, pour l’avoir aperçue se cacher en toute hâte mais il s’efforça de ne pas poser ses yeux sur la cachette de la jeune fille, comme si ce simple geste pouvait la faire découvrir par leur cible, laquelle s’immobilisa soudain, près du portail du cimetière. Avait-il senti le piège ? Les vampires n’étaient pas réputés pour leur odorat super développé mais bien leur ouïe. Et s’il avait entendu les battements du cœur d’Aline, même faibles et lents comme ceux de son espèce ? Non, au lieu de ça, l’homme sortit un téléphone portable de sa poche et se mit à téléphoner, le plus naturellement du monde. A cette distance, Ewen était incapable de l’entendre. Qu’en serait-il de sa complice ? Leur cible ne pouvait pas être imprudente à ce point si ? Sauf peut-être, si elle se pensait seule…

Message par Invité Dim 15 Mai - 22:33

Revenir en haut Aller en bas
Aline respirait avec peine, tant l’angoisse prenait sournoisement le dessus. Les fleurs roses et leurs épaisses feuilles retombaient gracieusement tout autour du corps étendu de la jeune fille. Personne ne pourrait penser que quelqu’un se trouvait tapi là, entre deux tombes en sale état. Aucun humain serait plus juste, en vérité. Car le cœur d’Aline semblait avoir décidé de piquer un sprint. Il tambourinait contre sa poitrine si fort que sa cage thoracique en tremblotait. Des yeux, la demoiselle ne lâchait pas le suspect. Ses doigts fins et graciles creusaient des sillons étroits dans la terre, arrachant au passage quantité de brins d’herbe. Elle aurait bien aimé pouvoir parler à quelqu’un, du moins pouvoir sentir la présence rassurante d’une amie. Elle aurait donné beaucoup pour pouvoir entendre à cet instant précis la voix de quelqu’un. Même celle de cet imbécile d’Ewen. Au lieu de ça, se fût la voix rauque et abimée du Rebelle qui perça le silence mort du cimetière. Aline se redressa légèrement, le pistant à travers le feuillage odorant. Au téléphone ?! Il parlait au téléphone ! Là, c’était certain, il ne les avait pas repérés. La demoiselle ferma les yeux, rassemblant toute ses capacités de concentration. Andreïev était plutôt loin, mais il n’en était pas pour le moins inaudible. Enfin, tant qu’on parvenait encore à tendre l’oreille. Les mots fusaient, sans qu’Aline puisse les comprendre vraiment. Il parlait trop vite, et trop loin pour que ce magma de sons parvienne à former une phrase compréhensible. Concentre-toi ! Mais concentre-toi bordel ! La vampire se doutait qu’Ewen attendait qu’elle se charge de la traduction. L’oreillette était certainement faite pour ça, et c’était, normalement, un travail d’équipe. Une grande inspiration parvint à ralentir les pulsations de son petit cœur effréné. Une autre se chargea de lui insuffler la patience nécessaire. Appuyée sur ses coudes qui s’enfonçaient de plus en plus dans le sol terreux, la blondinette dressait l’oreille du mieux qu’elle pouvait. Des mots en russe venaient assaisonner les phrases du dénommée Andreïev, mais l’essentiel du plus essentiel atteignait difficilement les oreilles tendues de la vampirette.

« C’est la merde ! C’est la merde ! » murmura-t-elle, soudainement affolée.

Elle s’agita, et sa veste noire traina encore un peu plus dans la terre. Étrangement, ils étaient arrivés au bon moment. Le Rebelle préparait son départ. Un départ, visiblement précipité. Il se savait traqué depuis longtemps, ainsi qu’en grand danger à l’Avventura, il était tout à fait prévisible qu’il décide de mettre les voiles. Mais ce qui était le fruit du hasard tout comme un parfait coup de chance était le fait qu’il décide de se tirer précisément cette nuit-là. Plus Aline captait des bribes de conversation, plus elle commençait à angoisser. Évidemment, Andreïev n’était pas le seul à vouloir sauver ses fesses. De même qu’il n’était pas le seul à être une créature surnaturelle passablement dangereuse. Cette fois-ci, Aline avait vraiment très peur. Très très peur, même. La peur s’était faite sa principale alliée depuis qu’elle vivait ici. Alliée ou ennemie, difficile de faire la différence. Elle la suivait absolument partout, perpétuellement accrochée à ses basques. Elle se pendait à son cou et se refusait à la lâcher.

Tandis qu’Andreïev continua à débiter des menaces au téléphone, Ewen s’impatientait de plus en plus. Aline ne lui avait encore livré aucune information de ce qu’elle avait entendu de la conversation téléphonique suspecte. La jeune fille pouvait presque sentir la frustration de son coéquipier à travers l’oreillette.

« En gros il dit qu’il veut quitter la ville. D’après ce que j’attends, il y avait plusieurs personnes qui devaient se rejoindre pour mettre les bouts ensemble. Je ne sais pas combien exactement, il ne l’a pas précisé. »

Aline s’efforça à nouveau de suivre le fil de la conversation, mais le Rebelle avait brusquement baissé la voix, comme s’il prononçait des mots qui pourraient lui porter préjudice s’il les disait trop fort.

« On est tombé juste au bon moment. Mais apparemment, plusieurs créatures vont débarquer. Une affaire louche de faux papiers et de dettes, j’ai pas très bien compris. »

Là, Aline se demandait clairement comment ils allaient bien pouvoir faire réussir cette foutue mission. Tout partait dans tous les sens. Rien ne se passait jamais comme prévu ici ! A croire que c’était la faute de la ville elle-même !

Courbaturée de partout, la jeune fille se redressa une fois de plus. Mais manque de chance, la main sur laquelle elle prenait appui dérapa dans la terre poussiéreuse. Un craquement faible mais parfaitement audible pour un vampire se fit entendre, et Andreïev releva la tête. Aline, figée, sentit son regard méfiant balayer les environs, s’attardant sur sa cachette précaire. Allait-il les découvrir ?  

Message par Invité Mer 18 Mai - 13:21

Revenir en haut Aller en bas
A quoi pouvait bien jouer ce connard pour passer un coup de fil dans un endroit pareil ? Erwen avait depuis longtemps leur cible dans le viseur, prêt à faire feu à tout moment mais la frustration de ne pouvoir entendre un traître mot de ce qui franchissait les lèvres du vampire, le rongeait un peu à chaque seconde qui passait. Et entendre le murmure affolé de sa coéquipière dans l’oreillette n’arrangeait pas les choses !

« Calme-toi. Ça ne sert à rien de paniquer. »

Le ton était dur, en aucun cas sympathique, laissant presque entrevoir l’irritation grandissante de l’intéressé. Mais il faisait au moins savoir à Aline qu’elle n’était pas seule, certes planquée pour le moment, mais la plus en danger entre eux deux face à cet homme. La plus proche aussi. La plus vulnérable… Minute, il n’allait pas en plus la plaindre. C’était l’un de ces monstres, à peine considérée comme une coéquipière. On lui avait imposé cette compagnie vampirique à double-tranchant, il devait faire avec. Rien d’autre. D’ailleurs, plutôt que de se perdre ses moyens, ne pouvait-elle pas tendre l’oreille en direction de leur cible ? Histoire de capter quelques bribes de sa conversation ? Erwen doutait que ça puisse les aider à l’interpelle mais… Les propos suivants de la jeune fille éveillèrent un sursaut désagréable en lui. Le besoin d’accélérer les choses, la même sensation que lors de la prise d’otages. Effectivement, ce serait une bonne chose d’abatt- neutraliser le vampire avant l’arrivée de ses petits camarades mais… Comment allaient-ils faire ensuite ? Le traîner jusqu’à la prison du Cercle ? Et si les choses tournaient mal ? Bordel, c’était un vampire et il n’y avait que lui pour le neutraliser ! Enfin, lui et une demi-portion… Demi-portion qui venait de se faire griller bêtement. Le sniper claqua sa langue sur son palet. Pas le choix, il allait devoir intervenir avant que la cible ne bouge ou ne passe à l’action.

« A mon signal, empare-toi de son téléphone. »

Et si elle ne l’avait pas entendu sous l’effet de la panique ? Erwen n’avait pas le temps de lui expliquer posément les choses. Il fallait faire vite. Pesant le pour et le contre, le sniper visa la jambe gauche du vampire et fit feu. La balle en bois alla droit se loger dans le membre en question, alors qu’un hurlement de douleur troublait le silence tout relatif de ce début de soirée, en apparence paisible. C’était le signal. A elle de jouer désormais. Erwen préparait déjà le second tir, visant le torse de leur cible cette fois.

« Mais… ? »

Incrédule, il ne put qu’assister, impuissant, à la disparition de leur cible. A l’instant où s’était trouvé le vampire hurlant sa douleur, il n’y avait plus rien, pas même un petit tas de cendres, signifiant que l’une de ses créatures au sang-froid avait perdu la vie.

« C’est quoi ce délire ? Une illusion ?! »

« C’est qu’il réfléchit pour une vulgaire poche de sang… » lâcha une voix moqueuse tout près de lui.

Moqueuse et froide à la voix. Celle d’un prédateur. Le sniper eut le réflexe de chercher à se redresser tout en se retournant pour apercevoir son adversaire mais une prise ferme lui saisit les cheveux pour le plaquer brutalement au sol.

« C’est très aimable à toi de m’avoir indiqué ta position l’ami. Et très vicieux aussi d’avoir essayé de me blesser de loin. Mais comment vous en vouloir quand on sait à quel point vous êtes faibles… ? Oh. »

Sans laisser le temps au vampire d’affirmer sa domination physique provisoire sur sa personne, Erwen avait aussitôt porté sa main à sa hanche droite, dans l’espoir de dégainer son arme de fonction, un simple pistolet, lui aussi chargé de balles en bois. Le canon était d’ores et déjà dirigé vers la jambe droite du vampire, dans le but de renverser la situation entre eux mais le pied de son adversaire vint plaquer violement la main tenant l’arme, pour la maintenir au sol. Le sniper n’eut pas besoin de lever les yeux vers le visage de l’homme pour deviner le sourire satisfait et sadique qui ornait les lèvres de ce dernier, tandis qu’il prenait plaisir à écraser les doigts de la main de sa victime, jusqu’à lui faire lâcher l’arme en question.

« Tut, tut, tut… On est mauvais joueur à ce que je vois ? »

Un mouvement dans sa direction. La sensation d’être soulevé sans le moindre effort. Un changement de décor, le souffle du vent battant son visage l’espace de quelques secondes pendant lesquelles le temps paraissait avoir suspendu son envol, contrairement à lui. Erwen heurta de plein fouet un second corps, coupant net son vol plané orchestré par le vampire qui l’avait jeté du haut du toit. Le choc lui coupa le souffle, avant que la douleur ne vienne irradier son dos tout entier. L’odeur humide de la terre, une respiration rapide proche de son oreille. Aline ?

Message par Invité Sam 4 Juin - 16:55

Revenir en haut Aller en bas
Aline, couverte de poussière, de terre, de pétales et de tous ces petits trucs qu’on trouve dans la nature, se leva précipitamment. Dans sa hâte, elle arracha au passage des fleurs entières dont les pétales rose finirent leur course dans les cheveux de la demoiselle. Elle avait la cible juste en face, elle ne pouvait pas la louper. Une balle siffla, un cri retentit dans la nuit, arrachant un sourire de satisfaction à Aline. Elle était persuadée qu’ils avaient réussi.

La jeune fille stoppa sa course juste au moment où la balle en bois se logea dans le sol, à quelques centimètres de ses orteils. Cette même balle qui aurait dû exploser le tibia du Rebelle… Sidérée, la vampire fixa un court moment ses pieds, un air ahuri peint sur le visage. Alors ça ! Elle leva enfin les yeux vers le toit, redoutant ce qu’elle allait y voir. Son coéquipier en bien mauvaise posture et l’autre téléporté sur le toit… Comment c’était possible ? Il se passait vraiment des choses bizarres. Renonçant à trouver une explication logique, Aline se concentra sur la lutte livrée sur le toit. Le Rebelle prenait le dessus –en même temps un vampire contre un humain… C’était un combat un peu trop inégal.

Et si elle le plantait là ? Si elle le laisse se débrouiller tout seul là-haut ? Il lui semblait que les luttes inégales conduisaient toujours à la tragédie. Ça lui ferait les pieds à l’autre prétentieux ! La peur et l’instinct lui criaient de s’enfuir, de le laisser là. Tant pis. Mais bizarrement, elle resta là, fascinée par le déroulement du combat.

Inconsciemment, elle s’avança, s’élança presque au secours de son coéquipier lorsqu’elle vit celui-ci décoller dans les airs. Il allait s’écraser à terre, se briser la nuque ou la colonne vertébrale. Aline avait avancé encore, calibrant l’endroit exact où il allait atterrir. Finalement, elle n’allait pas le laisser mourir ici. Ça serait trop bête qu’elle ait des ennuis à cause de lui.

La violence de l’impact lui coupa le souffle à elle aussi, lui donnant le tournis durant quelques secondes. Elle eut un violent haut-le-cœur qui l’obligea à porter la main à sa bouche lorsqu’elle entendit un rire mauvais provenant du toit. Ce salaud se délectait de la scène ! Aline, bouillonnante d’une rage impuissante, jeta un coup d’œil à Ewen, étendu par terre. Il n’allait pas la lâcher comme ça, quand même ! Surveillant du coin de l’œil le vampire, la blondinette tentait de le ramener à la réalité.

« Eh ! Ewen ! Réveille-toi ! Ewen ! » répétait-elle, en lui tapotant les joues.

Elle aurait clairement pu profiter de ce moment et le gifler de plus en plus fort, rien que pour avoir le plaisir de se venger. Seulement, elle avait d’autres chats à fouetter pour l’instant. Le Rebelle s’était emparé de l’arme abandonnée par le sniper et Aline se voyait déjà trépasser ici. Les claques augmentèrent de violence, en rythme parfait avec le rire malsain du vampire. Les yeux d’Aline se remplissaient de larmes affolées tandis qu’elle secouait son coéquipier dans tous les sens.

« Sèche tes larmes, fillette. La partie vient juste de commencer. »

La fillette lui jeta un regard foudroyant et empli de haine. Abandonnant là Ewen, la jeune fille s’élança vers le toit. La fureur lui donnait du courage et de l’audace. Elle avait bondi sur le toit sans même réfléchir. Sans même se souvenir que son adversaire était armé. Elle voyait rouge et avait une irrésistible envie de meurtre. Le but était de le liquider avant que ses renforts débarquent.

Étrangement, le vampire cessa brusquement de sourire. Face à face avec la réplique exacte de Carrie, le Rebelle semblait réaliser qu’il ferait mieux de tirer sur l’importune. Et c’est ce qu’il fît. Il pressa la détente d’un mouvement de doigt parfaitement maîtrisé et le coup partit. La balle en bois alla se loger douloureusement dans l’épaule droite de la demoiselle. Aline s’écroula à terre alors que son adversaire s’approchait lentement, un sourire à nouveau peint sur les lèvres.

Message par Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum