>> clos << Sortie de l'ombre (PV Leann)

Faust errait dans les rues de la ville. La découverte de ce nouveau monde lui paraissait à la fois effrayante et passionnante. Il se demandait cependant ce qu'il était advenu de son héritage, de son histoire. Tout ce qui se passait autour lui paraissait anormal à ses yeux. Le bétail se promenait en liberté totale, ne craignant pas la nuit ni ses créatures. Faust s'avança dans la rue et regardait autour de lui. Ses habits étaient en piteux états à cause du temps passé dans ce tombeau. De l'extérieur, il passait pour un sans abri qui déambulait dans la rue. Il devait se renseigner pour savoir ou il était. Le bétail ne lui ferait rien, il n'avait pas la force pour. Il s'approcha d'un homme calmement et lui saisi le bras.

"Ou sommes nous ? Que se passe t'il içi ? Qui est le seigneur qui règne içi ?"

L'homme se dégagea de Faust d'un geste dédaigneux et proférant quelques insultes à son égard, le traitant de fou. Faust resta figé quand à la réaction de l'homme. Il venait de se faire repousser par du bétail. Quelque chose n'était vraiment pas normal. Aucun homme n'oserait traiter ainsi un seigneur comme lui. Même si l'envie de tuer cet homme était montée rapidement, il se retint. Il fallait qu'il comprenne avant de se lancer dans un combat. Il était peut être le dernier de sa race, éliminée par une arme inconnue humaine. Il devait faire attention. Il observa un moment les passants et suivit un homme qui prit une petite rue. Il lui fallait de quoi se nourrir. il le suivit et souris doucement. Un homme seul serait facile à manipuler grâce a ses pouvoirs. Il envoya un message psychique suggérant à l'homme de s'arrêter puis de se mettre la main devant la bouche pour couvrir le son du cri qu'il allait pousser. L'homme ne réagit cependant pas. Il continuait sa route calmement. Faust tendis alors sa main afin de faire sortir le sang de cet homme par l'esprit. Il n'y eu aucune réaction. C'était seulement maintenant que Faust réalisa qu'il avait perdu bien plus que du temps dans ce tombeau. Il avait perdu tous ces pouvoirs. Il n'était plus qu'un vampire comme un autre, comme ses anciens hommes de main. L'homme était maintenant sorti de la ruelle et Faust devrait attendre une autre cible. Il se cacha dans le noir et attendit la cible suivante. Une jeune femme passa le coin et tourna dans sa direction. Faust s'accroupi dans le noir et attendit sa proie. Il allait bondir sur elle sans qu'elle ne puisse réagir, la mordant directement au cou. Dès qu'elle fut suffisamment près, il bondit et la mordit rapidement au cou, mais relâcha de suite sa proie. A peine une goutte de sang avait elle touché sa langue qu'il se recula d'un bond, laissant sa proie qu'avec une piqûre infime. Elle ne saignait presque pas. Le sang de sa proie était écœurant. Il avait ce gout repoussant de non humain. Faust ne lâcha pas sa proie du regard et s'essuya la bouche.

"Ce sang, il est répugnant. Tu n'es pas humaine."

Le bétail n'était donc pas la seule race à être encore vivante en ce lieu. Qu'en était il des vampires ? même des lycans ? Il ne devait pas parler de ce qu'il savait ni d'ou il venait car sa légende devait encore parcourir les rues et le résultat serait le même qu'avant son départ. De plus, il pouvait se défendre contre le bétail mais la, il n'y avait pas qu'eux. Si les créatures s'unissaient à nouveau. Il ne resterait pas longtemps hors d'un tombeau, et même il pourrait probablement mourir. Déjà, il devait s'occuper de sa proie.

Vacances ! La stripteaseuse venait de terminer son dernier client et en cette fin de semaine, cela sonnait l’heure des congés qu’elle s’était naturellement attribué. Pas de patron pour lui dire si c’était le bon moment ou non, puisqu’elle était sa propre chef. Quant à ses clients réguliers, elle n’avait eu juste qu’à leur promettre de passer les voir le jour même où elle reprenait, avec peut-être de nouvelles tenues et le tour était joué. C’était tellement facile de jouer avec eux que ça en devenait presque navrant. Mais au moins, elle n’avait pas fais de nouveau mort à domicile. C’était déjà ça. Habillée de cuissardes noires, jupe courte de la même couleur et chemisier blanc, elle marchait dans les rues de la ville pour rentrer à l’appartement. Peut-être qu’elle allait arroser ses vacances avec son amant ? Il n’était pas encore tard et il était lui aussi en vacances. Avec cette idée pas des plus mauvaise en tête, la louve ne faisait pas vraiment attention à ce qui se passait autour d’elle. Ce qui pourrait lui couter cher en plus d’une réprimande de Bran si jamais elle le lui avait. Et en parlant de ce dernier, elle essaierait probablement de le voir un peu plus souvent pendant ces quelques semaines. Même s’ils se voyaient déjà souvent. Mais l’optique d’aller chasser plus souvent, de nuit était particulièrement alléchante ! Et pour un peu, elle aurait opté pour celle-ci si elle n’avait pas Jilan en tête. Elle senti une étrange odeur non loin d’elle. Une sorte de moisissure pas totalement dépassée mais assez présente pour lui piquer un peu le nez de façon désagréable. Alors qu’elle se demandait de quoi cela pouvait venir, elle la senti se rapprocher et quelques secondes plus tard, une sangsue était collée à son cou. Pour repartir aussi vite. C’était presque étonnant d’ailleurs. Elle n’avait même pas eu le temps de ressentir la douleur d’une morsure qu’il était déjà à deux ou trois pas d’elle. Leann ne prit pas la peine de porter sa main à son cou, elle ne sentait pas son sang couler.

"Ce sang, il est répugnant. Tu n'es pas humaine."

Pardon ? Répugnant ? Non mais ça allait oui ! C’était donc ce vampire qui sentait bizarre qui venait de lui faire ce reproche ? Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre. La jeune femme croisa ses bras sous sa poitrine pour le dévisager. Il sortait d’où dans cet accoutrement pareil ? Ca ne l’étonnait presque pas qu’il sente ainsi le moisi ! Et cette déduction sur le fait qu’elle n’était pas humaine... Il ne savait donc pas reconnaitre les loups à leur odeur ?

« C’est ta puanteur qui t’a empêché de sentir que je n’étais pas effectivement pas humaine ? »

Oui, elle provoquait un peu son interlocuteur improvisé. Mais déjà, elle en avait tous les droits après l’avoir attaqué et insulté. Ensuite, c’était ça ou elle lui sauter dessus pour le démembrer et lui faire passer l’envie de recommencer son entreprise. Finalement, elle soupira en se disant qu’il était trop étrange pour qu’elle passe à côté d’en apprendre plus. Peut-être que ça pourrait la divertir un peu ? Au risque de perdre du temps à retourner à la maison. Tant pis, s’il n’était pas si intéressant que cela, elle lui arracherait les crocs en guise de vengeance.

« Non mais c’est quoi ces vêtements ? Ok les vampires peuvent être vieux mais c’est pas une raison pour te balader comme ça.... Puis cette odeur. Les douches, ça existent hein ? »

Si elle avait été plus rapide qu’un vampire, elle l’aurait surement plaqué contre un mur. Mais là où sa force était supérieure à la moyenne, la vitesse des sangsues l’était également. Mais s’il essayait de l’approcher encore une fois, il n’aurait pas la même possibilité et cette fois, ce serait à elle de montrer les crocs.  

La manière qu’eut son interlocuteur improvisé de la détailler des pieds à la tête l’amusa presque. Etait-ce une lueur de surprise qu’elle entre-aperçu dans les iris du vampire ? Parce qu’elle était habillée de la sorte ? Elle le choquait peut-être ? Cette idée faillit la faire éclater de rire mais elle se retint, ce n’était pas encore le moment, alors qu’il n’avait encore rien dis. Elle allait attendre. Encore un peu. Mais lorsque vint le moment où il lui répondit, un large sourire commença à se dessiner sur ses lèvres. Filles de joie ? Cela faisait quelques années qu’elle ne l’était plus. Mais qu’il lui en fasse la remarque ne la dérangeait pas vraiment. Elle ne cherchait pas à cacher le travail qu’elle avait pas plus que celui qu’elle avait été obligée de faire pendant son enfance et pendant des années. Le reste des propos de l’homme la rendirent un peu plus sérieuse. Le bétail ? Il voulait parler des humains ? Elle ne voyait pas vraiment de qui d’autre il aurait pu parler... Il ne tolérait donc pas les humains pour les appeler de la sorte ? C’était presque une bonne chose pour lui, cela commençait à intéresser la louve. Après tout, elle n’oubliait pas qu’elle faisait partie des Rebelles et qu’elle avait pour mission de recruter d’autres membres. Elle pourrait peut-être essayer d’en apprendre plus sur ce vampire étrange ? Voir s’il pourrait correspondre aux attentes du groupe ? Elle haussa les épaules sur le terme dégradant. Pour avoir passé une partie de son enfance en tant que prostituée, ce genre de parole ne lui faisait plus rien. Et puis, même si elle était d’accord avec lui sur le fait que les Hommes pouvaient servir de garde manger, ce n’était pas pour autant que c’était dégradant d’être en leur compagnie. Il fallait être fermé d’esprit pour tous les mettre dans un même panier. Bref. La famille Eron ? Une tenue de noble ? La lycanne haussa un sourcil face à ses paroles. Elle n’avait pas la moindre idée de qui étaient ces gens, elle n’avait jamais entendu parler de ce nom. Même en y réfléchissant bien, rien dans sa mémoire lui revenait. Il ne devait pas être aussi important qu’il semblait le croire. Par contre, la dernière partie de ses propos eurent raison de son semblant de contrôle et Leann se mit à rire. Oui, elle se moquait ouvertement de cet homme et de ce qu’il venait de lui dire. Qu’elle se contrôle face à lui parce qu’il faisait parti de cette famille inconnue ? Ah cette blague ! Elle mit quelques secondes avant de se calmer et de prendre la parole :

« Premièrement, je ne suis pas une pute. Stripteaseuse. Il y a une limite fine, je te l’accorde mais quand même bien présente. Je ne couche pas avec le bétail comme tu les appelles. Deuxièmement, désolée de te décevoir mais le nom de ta famille m’est complètement inconnue. Tu as dû dormir pas mal de temps pour que tu sois oublié. »

Sa voix ne contenait plus aucune trace du rire qu’elle avait laissé échapper précédemment. La rigolade était visiblement passée et terminée. La louve ne quitta pas des yeux le vampire en face d’elle, prête à esquiver la moindre attaque de ce dernier. Mais il ne semblait pas vouloir agir comme tel et c’était aussi bien. La suite de l’homme la surprit. Il était réellement pas sorti de chez lui pendant toutes ces années ? C’était assez difficile à comprendre mais quand on voyait sa tenue, sa façon de parler et son odeur. Trop de détails qui lui donnaient raison. Ce fief ? Ah quand même... Leann alla s’adosser contre le mur derrière elle, croisant ses bras sous sa poitrine.

« Visiblement oui. Nous ne sommes plus au Moyen-Age l’ami... Quant à savoir qui est le seigneur de la ville, il n’y en a pas à proprement parler. C’est plutôt un groupe de personne qui souhaite que toutes les créatures s’allient, y compris les humains. Tu es à l’Avventura ici. Berceaux d’une pseudo paix interraciale. »

Est-ce qu’elle avait touché elle aussi sa curiosité en parlant de la sorte ? Après tout, s’il nommait les humains comme de la nourriture, il ne devait pas être du côté du Cercle et de ses idéaux. Alors autant aller dans le vif du sujet pour voir sa réaction, non ? Et suivant cette dernière, elle verrait pour l’enrôler ou non, chez les Rebelles.