Les écrits d'un Viridis

Seul, dans les bois de l'Avventura
Seul, dans le sombre et dans le froid
Seul, dans les cendres de mes frères
Seul, dans cette forêt de l'enfer

Faible, sans le souffle d'autrefois
Faible, sans les fleurs et leur éclat,
Faible, sans la lumière su soleil
Faible, sans une chance de réveil

Mais, une chance il y a peut-être
Mais, les arbres peuvent renaître
Mais, le vert peut revenir
Mais, reste la chance d'un sourire

Vivant, dans l'espoir d'un demain
Vivant, pour un nouveau destin
Vivant, pour une vie nouvelle
Vivant pour la vie

Qu'elle est belle

Cri de l'horreur
Sentiment de douleur
Venir au monde
Au coeur de la ronde

Horrible sensation
Multiples frissons
C'est la chanson
D'un quasi-nourrisson

Membres étirés
Poumons enflammés
Sang bouillonnant
Être vivant

Maintenant sur Terre
Dans cet enfer
Vient de naître un élémentaire

Près de tout, de vous
Et pourtant si loin
Touché par vos êtres
Et puis disparaître

Isolé
Rejeté par des semblables
Chose qui semblait hier
Encore peu probable

En ce moment étonné
Et puis déboussolé
Différent maintenant
De cette âme d'avant

Sentiment d'abandon
Face à l'obsurité
Impossible d'expliquer
Ce sentiment profond

Pardon de tous ces maux
Qui te furent infligés
Sans raison bien valable
Sans motifs véritables

Pardon de tous ces mots
Prononcés à ton égard
Par des âmes aux airs hagards
Perdues dans le brouillard

Pardon pour cette histoire
Qui t'as été volée
Exclue, rejetée
Par ceux que tu chérissais

Pardon pour cette douleur
Cette existence d'horreur
Vaguant pendant des heures
À la recherche du bonheur

Pardon pour cette vie
Et pour celle d'après
Pardonnes nous, Elisabeth
Puisse l'Homme être damné

"Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie... Il est temps de mourir."
[Citation de Tannhauser Gate]

Que faire, que faire
Dans cet enfer?
Que décider
À part abandonner

Perdu, égaré
Dans un océan
De choix résignés
Au vide, au néant

Faible et impuissant
Face à la puissance
D'un être transcendant
La simple existence

Ligoté dans les méandres
D'un flou destin
Quelle décision prendre?
Rien de plus incertain

Choisir un côté
Et à l'autre renoncer
Triste destinée
Pour un être épuré

Assez, plus qu'assez
De ces insanités
De la bêtise humaine
Gratuite et vilaine

Assez, plus qu'assez
De la méchanceté
D'êtres évolués
Aux désirs simplifiés

Assez, plus qu'assez
Des guerres des massacres
Des corps calcinés
Aux odeurs âcres

Assez, plus qu'assez
Des émotions trop mauvaises
Manifestement illimitées
Et ressenties sans malaise

Assez, plus qu'assez
Des amours trahis
Des promesses piétinées
Et des faux amis

Assez , plus qu'assez
Des sentiments imités
De toute cette fausseté
Chez l'humanité

Folie qui s'empare
Du bâtard élémentaire
Il fallait bien tôt ou tard
Tous les faire taire

Enchaîné au destin
Et ses sombres desseins
Lié à la douleur
De n'être pas libre à tout heure

Soumis à plus grand
Et à plus puissant
Envies de combattant
Ne pas suivre aveuglément

Devoir rendre compte
À des supérieurs
Quelle énorme honte
D'être une vie inférieure

Ne pas être libre
Demander à vivre
Sous la coupole du Divin
Être autorisé à demain

Que Dame Nature
Sans trop de fioritures
Accorde son pardon
Au pêcheur sans nom

Que les bois dévastés
Aux multiples aspects
Puissent pardonner
L'élémentaire aveuglé

Que les fleurs et les plantes
Ces dernières heures haletantes
Se reforment lentement
Sans subir de châtiments

Que les arbres et l'écorce
Se donnent plus de force
Qu'ils résistent à l'humain
Né sans lendemain

Élémentaire du vert
Âme qui se perd
En recherche et inquiet
De sa non-identité

Né du néant
D'une vie le mendiant
Du rien à l'existence
À la bouche un goût rance

Vivre ou pas?
Mériter plus que ça?
Qu'un but déja imposé
Enchaîné à une destinée

Au moins un nom
Connaître sa destination
Il ne demande rien de plus
L'élémentaire Vegeo Natus

Au revoir Maison
Et tes senteurs quotidiennes
Au revoir Maison
Désormais tu n'es plus mienne

Au revoir à ces arbres
Qui étaient mes enfants
Au revoir à ces plantes
Partent les parents

Au revoir mes bois
Mes prairies, mes clairières
Mon passé qui n'est pas
Quel est ce goût amer?

Au revoir Maman
Tu vas me manquer
Des tréfonds aux firmaments
Je ne t'oublierais jamais

Désolé de partir
De te laisser là
Seule en martyre
De plus en plus loin de toi

Désolé Mère Nature
De t'abandonner
Je sais que tu t'en moques
Mais je t'aimais

Un rejeton en moins
Je reviendrais tu sais?
Même si tu ne veux pas
Pour te sauver

Au revoir tout le monde
En mon coeur elle gronde
La tristesse de quitter
Ce que j'ai toujours été

Cauchemars

Songes agités
Sommeil troublé
Muscles crispés
Esprit troublé

Au-delà du visible
Désirs risibles
Tournés en dérision
Au pied du Panthéon

Lumière blafarde
Sur des crânes fissurés
Percés d'hallebardes
Leurs squelettes éparpillés

Dans les yeux la brume
D'un passé nuageux
S'enchaînent les dunes
Se déchirent les cieux

Sous les pieds, vortex
Âmes emprisonnées
Par une farce complexe
L'esprit est illusionné

Fin d'un temps
Début d'un autre
Le souffle haletant
C'est l'heure, saute !

Apprendre, encore
Connaitre, toujours
Le savoir est d'or
L'étude de bravoure

Nouvelles choses
Qui dans les têtes reposent
Se transmettent aux enfants
Curieux d'enseignements

Réforme de l'esprit
Par une connaissance ajoutée
Pas de répit
Pour l'étudiant chevronné

Jours et nuits
Plongé dans les livres
Par l'original, ébahi
Des antiquités, ivre

Apprends moi encore
Dis moi des choses nouvelles
Ne t'arrêtes pas Eleonor
Continues de plus belle

Quelle route prendre?
Devrait-il attendre?
Que les réponses tombent du ciel
Révélant le réel?

Où aller?
Où partir?
Devrait-il rire
Ou bien tout lâcher?

En avant, en arrière?
Vers la ville ou la clairière?
Vers les bois ou le ciment?
Quel choix tiraillant

Le nouveau ou l'ancien?
De quoi sera fait demain?
Il avance son premier pas
Advienne que pourra

Assis sur un banc
Le souffle hésitant
Les yeux dans le vide
Les cernes deviennent rides

Autour, mouvements
Jouent les enfants
Autour des allées
Des adultes éloignés

Posé et perdu
Regard rêveur
Bien entendu
Ses pensées sont ailleurs

Mais quelque chose
Une personne étrangère
S'approche la rose
Aux allures familières

Qui est cette femme
Aux cheveux bleus
Aux yeux océans
Troublés par les cieux?

Transcendance

Isolé
Reclus
Loin du monde
De ses abus

Silencieux
En recherche
Sous les cieux
Dans la brèche

Penseur
Des idéaux
C'est l'heure
À nouveau

En recherche d'un but
Naïveté à l'état brut
"Qui suis-je?/Où vais-je?"
L'esprit est de neige

Le blanc, le froid
De l'incertitude
Cherchons, trouvons
De nouvelles aptitudes

Quelque part dans les bois
Plus tellement en émoi
Un homme est en quête
D'une existence complète


Lumière sur les sommets

Lumière
Douce et sereine
Qui illumine la forêt
Qui caresse la plaine

Trois mois, écoulés
Sur un arbre écroulé
Un être a pensé
S'est enfin trouvé

Les racines, sous la terre
Les branches, les clairières
Tout est lié
Il peut leur parler

Les plantes, la verdure
Lien avec la Nature
Qu'est donc ce pouvoir
Qui sommeille dans le noir

Dans quelques temps
Après quelques précisions
Attendu depuis longtemps
Nouveau départ de la maison


Contraste

Un œil rubis
Couleur de sang
Vient-il des Enfers
Ou du néant?

L'autre œil est doré
Illuminé
Est-il un ange
Venu visiter?

Les cheveux rouges
Couleur vive
Qui est-il donc
Ce nouveau convive

Le bien ou le mal?
Être peu banal
Ce nouvel arrivé
Va-t-il tout chambouler?


Folie

Mort
Tuer
Tout effacer
Éradiquer

Maudits humains
Simples chiens
Bétail avarié
À l'esprit limité

Darkness corrompue
Âme damnée
S'il la trouve dans les rues
Elle regrettera d'exister

Nature qui s'agite
Instinct en panique
L'élémentaire devient fou
En proie au courroux

Sous le pouvoir d'un sort
De la création de l'œil d'or
Il perd le contrôle
Se donne le mauvais rôle

Violence perpétuelle
Il repart de plus belle
Tuer, détruire
Ils vont tous mourir


Obscurité

Dans le monde de la démone
Impossible de résister
Elle arrache sa couronne
De douce tranquillité

Meurtrière aux yeux d'émeraude
Elle pourfend de son épée
Dans son âme le chaos rôde
Prêt à tout éparpiller

Visions noires
Rêves prohibés
Meurtres et armes
Assoiffées

Dans la ruelle et sous la pluie
Derrière la brume et sans amis
L'élémentaire va affronter
La pure et ancienne obscurité


Dans le froid

Dans le froid des ruelles
Sous une couette déchirée
Il attend, il appelle
Il regrette sa forêt

Sans le sou et tremblant
Il marche sans objectif
À la recherche de passants
Mais comportements agressifs

Il sommeille, il cauchemarde
Il espère un sauveur
Il quémande un barde
Pour appeler le Seigneur

Il attend, il demande
Une personne pour le sauver
Il a reçu une amende
L'élémentaire rejeté