Les jours passent... Les uns après les autres... Et pourtant, c'est toujours la même chose... Ozuka avait enfin son jour de congés. Il décida de le passer en ville. Aucun ami ne peut sortir? Tampis! Il sortira seul! Il prit la direction de cette grande rue, toujours pleine de monde. C'était la qu'il avait emmener la petite Empeiria. Il se demandais bien ce qu'elle devenais... Ça avait le don de l'inquieter... Empathie quand tu nous tiens! Ozuka sortait tout juste d'une boulangerie. Il avait faim. En effet, il devait être 3h de l'après midi, et il n'avait encore rien avaler... Mais ca ne saurais tarder! En marchant, son sandwich a la main, il s'adossa a un mur, près des fast foods. Le même endroit ou lui et Empeiria se sont battus contre plusieurs Caïds. Le sang sur le sol avait été nettoyé en partie. La simple vue de ce sang lui faisais remonter les souvenirs qu'il avait de cette soirée. Mais même si il ne l'avouera jamais, il avait adoré cette petite séance bourre pif. Dommage qu'il y ai eu des morts... C'est la seul chose qu'il regrettais. Adossé a son mur, il entama son sandwich. Poulet crudité! Les meilleurs au mondes! Se délectant de son petit repas, il observais un peu le mouvement de la foule. Beaucoup de femmes. En effet, et pas des laiderons! Cette journée s'annonce plutôt bien... Il arrivait a la moitié de son sandwich, et releva les yeux. Un portefeuille était tombé juste sous son nez. Et la, le choix fut dur... On le garde? On cherche son propriétaire? Sans même réfléchir, il se précipita sur le portefeuille, et vit qu'un autre homme se précipitais pour le ramasser. Il lui lança un petit sourire, trop tard mon gars, t'es devancé! L'homme partit, visiblement déçu, et Ozuka ouvrit le portefeuille. Si il était bien remplis, ca pourrait être sympa! Sinon... On verra bien sur les papiers! En ouvrant le portefeuille, il fut scotché. Cette fille dessus. Il l'a connaissait. Enfin, il l'avait vu du moins. Et y a pas longtemps... Il se creusa un peu la tête, ces yeux... Ces cheveux... MAIS OUI! ELLE EST JUSTE DEVANT! Il arracha un bout de sandwich qu'il enfourna, et se précipita vers la dame en question. Il l'attrapa délicatement par l'épaule, puis elle se retourna très rapidement. -Madame, excusez moi mais vous...
Il eu un blanc. Son visage. Il était littéralement scotché par sa beauté. Bon, oui, il est pas très difficile, mais la faut avouer... Et puis, a son age, et au vu de ses origines, il a un peu l'instinct de "chasse"... Seulement... Si il n'avais pas ronronné... Et mieux... Si il n'avait pas ronronné avec son morceau de sandwich dans la bouche, le conduisant a s'étouffer... Oui. La honte totale. Il était penché en avant, en toussant a s'en arracher les poumons, les mains sur les genoux, il tendit le portefeuille a cette femme, sans pouvoir dire un mot. Il releva la tête, sa toux terminée, les larmes aux yeux d'avoir toussé comme ca, il repris d'une voix normale : -Je disais... Vous aviez fait tomber ca par terre...
Et cette fois si, on bloque le ronronnement. Stupide instinct animal... -J'ai rien touché, promis. Il y a encore tout l'argent dedans.
Cette femme le mettait un peu mal a l'aise... Son regard... Semble retourner son esprit... Il avait visiblement l'air gêné, et tentais de détourner le regard, avant de laisser son stupide instinct félin reprendre le dessus une fois encore...
La nouvelle lubie de la dame, c’était les grands chapeaux à larges bords plats, comme seules les petites riches se permettaient de porter à des petites fêtes mondaines, ou encore comme certaines personnes se permettaient de porter pour les grands mariages à l’église. Cette passion lui permettait d’échapper à la lumière crue du jour et de ne pas abîmer sa peau si blanche et parfaite. Bien entendu, loin d’être stupide, elle sortait tout de même seulement lorsqu’il y avait des nuages et lorsque la pluie n’était pas prévue, comme ça, elle pouvait exhiber son accessoire de mode sans craindre qu’il ne lui arrive quoique ce soit. Mais les lubies vont et viennent et dans le monde dans la mode il vaut mieux vite trouver des choses nouvelles, surtout lorsque d’autres personnes s’amusaient à se parer du même genre d’accessoire, ça perdait tout intérêt et tout charme. L’Oubliée était donc vêtue d’une robe droite à rayures diagonales noires et blanches. La robe d’arrêtait juste au-dessus de ses genoux, et elle portait également un boléro noir afin de couvrir ses bras. Même si elle ne craignait pas spécialement le froid elle aimait être habillée comme les humains, après tout il fallait bien suivre la mode quand c’était son domaine professionnel. Elle ramenait sa mode dans les rues. Les talons de ses chaussures claquaient derrière elle, mais le son se perdait dans la foule. Elle serrait des dents, elle avait oublié à quel point les rues piétonnes étaient envahies de piétons. Elle ne s’imaginait pas qu’il pouvait y avoir autant de piétons à cette heure-ci, en pleine après-midi. Elle passait en revue ses nouvelles idées, elle avait d’ailleurs avec elle sa pochette dans laquelle on pouvait trouver plusieurs dessins de ces dites idées. Arriver à cette heure-ci avec encore plus de travail allait faire d’elle une boss désagréable, envahissante et sans cœur. Mais elle n’avait strictement rien à faire de ce qu’une secrétaire quasi quinquagénaire pouvait penser, et elle se moquait bien plus de ce que toute son équipe dirait, leur place était chère payée et s’ils n’étaient pas contents, quelqu’un d’autre serait ravi de prendre leur place. Elle ralentit un peu et se retourna de manière vive lorsqu’elle sentit qu’elle était suivie. Elle s’était retenue de bondir sur la personne car elle était en plein public, elle fit étonnée de voir qu’en réalité un Neko lui rendait son portefeuille. Elle se saisit de l’objet qu’il lui tendit et ne vérifia pas si quoique ce fût avait été prélevé ou non, elle était bien trop amusée par la scène qu’elle venait de causer. Elle était flattée et aimait toujours voir l’effet qu’elle pouvait avoir sur quelqu’un.
« Merci bien Chaton. »
Déformation professionnelle le voulant, elle l’avait examiné en un coup de haut en bas. Son physique n’avait rien à voir avec celui d’un chaton, il aurait même pu être très séduisant s’il portait des habits plus classes qui le mettraient bien plus en valeur. Par contre, le ronronnement, c’était du genre craquant, digne d’un petit garçon troublé. Elle le reluqua une fois de plus, son intérêt grandissant, sur le plan professionnel.
« J’ai un peu d’argent sur moi, mais pour te remercier je te proposerai plutôt de venir aux auditions qui vont être tenues dans mes locaux la semaine prochaine. »
Le sourire carnassier de l’Oubliée suivit son invitation des plus inhabituelles. Elle attendit patiemment qu’il lui réponde. Ils allaient tenir une audition des plus polémiquées de la ville, elle voulait trouver des modèles de toutes les races afin de promouvoir une collection qui soit à la portée de tous. La mode semblait exclure les hybrides qui se retrouvaient obligés de faire un minimum de couture s’ils voulaient permettre de libres mouvements à leur queue. Certains préféraient laisser leur queue cachée dans un pantalon, ou laissait leur queue dépasser d’un pantalon stupidement ce qui leur donnait vraiment un air de guignols. Les femelles avaient souvent moins de problèmes en portant des jupes, mais toujours est-il qu’elle voulait de nouveaux mannequins. Elle esquissa un pas ou deux autour du jeune hybride, satisfaite globalement par ce qu'elle y voyait. Elle faisait tant bien que mal abstraction des vêtements qu'il portait, après tout, tout le monde ne jouissait pas de chance ou de fortune dans la vie.
Cha... Chaton... Il esquissa un petit sourire gêné face a cette appellation. Faut dire, il se considérais déjà comme un bon gros félin, et une femme comme elle qui vous dit ca... Ça déstabilise... Mais elle commença a l'analyser. C'est vrai qu'il était pas très sortable, il avait pas vraiment prévu quoi que ce soit, un jean qui commence a faire son temps, avec quelques déchirures, et un T-shirt rouge sombre assez moulant avec ses manches courtes. Pas de quoi casser trois pattes a un canard... Si il avait su... Elle, en revanche, était plutôt bien sapée! Enfin, c'est particulier... les rayures, il a jamais aimé ca, mais sur elle, c'était différent... En fait, il pensais surtout qu'une robe comme la sienne n'irais a aucun homme. Raisonnement de mec. Le mieux est de ne pas chercher a comprendre comment ca tourne dans la tête du félin. Elle continuais a l'observer. Visiblement intéressée par ce qu'elle voyais. Ozuka continuais de la regarder, plutôt gêné de la situation, le sandwich a la main, comme une poule qui aurait trouvé un couteau en plein désert. Elle finit par lui proposer autre chose que de l'argent pour le remercier. Participer a une audition dans ses locaux. Mais c'est quoi cette audition? Et c'est ou ces lo... -Okay!
Pourquoi tu prend des décisions sans réfléchir? Son sourire de prédateur t'a conquis ou quoi? Pauvre chat... T'es bien faible sur le plan mental... Il se sentait toujours un peu débile avec son sandwich en main. Bon il était presque finis, mais c'est pas très poli de manger devant une demoiselle. Une petite teinte rose commençait a apparaitre sur ses joues. Petite nature va. Tu sais même pas quel genre d'audition c'est! Ni même ou ca se passe! Et tu sait encore moins qui est cette femme! Il reprit un peu d'aplomb, et demanda: -Sans indiscrétion... C'est une audition a propos de quoi?... Et vos locaux... Se trouvent ou?
Il avait aussi envie de lui demander son prénom, mais... Mais non, il trouvait pas ca très correct. A force de calquer les films sur la vie, il en a attrapé des valeurs relativement bizarre. Honnêtes, mais bizarre. Passons, il ne sait absolument pas dans quel traquenard il se lance, mais la fille est jolie. Voila ce qui le guide. Il a un peu peur de se retrouver dans le genre d'audition pour chanteurs amateurs, un truc long a en crever, et ennuyant a en mourir de chagrin. Ou encore mieux. Une audition de danseurs. Alors la, ce serait le summum. Et si ca se trouve, t'es en train de parler a une personne très importante de la ville. Et tu le sait pas. Non, avec une analyse plus poussée de la personne, son style vestimentaire, ses manières de faire, il opterais plus pour un emploi de bureau. Un très bon poste. Ou encore, ce monde qu'il n'a jamais connu. Et qu'il n'a jamais voulu connaitre. Le monde de la mode. Cette chose qui obnubile le monde féminin, et qu'il n'a jamais compris. Il imaginais déjà si c'était le cas. Porter des grandes robes bleu turquoise avec des motifs et des accessoires des plus improbable. Un peu comme on voit a la TV, avec les grands couturiers, et tout le bataclan... Ça lui donnais un peu envie de rire, mais le simple fait de savoir qu'il y a une chance, même infime qu'il doive faire ca, lui fit ravaler directement son hilarité.
-Et bien... je vous suis madame...
Toujours avec son sandwich a moitié mangé. Toujours pas croqué dedans. Bloque le ronronnement, bloque le!
Le sourire carnassier se transforma en sourire enjoliveur à la prononciation de l’acceptation de l’hybride. Il semblait tout de même émettre quelques réserves, et bien qu’elle soit ravie qu’il ait accepté aussi vite et aussi facilement elle était assez étonnée qu’il ne cherche pas à en savoir plus. Alors qu’elle piochait dans son sac-à-main elle eut le droit à une des questions auxquelles elle s’attendait. Elle tira alors ce qu’elle piochait dans son sac, une carte de visite professionnelle. De grandes lettres dorées son prénom Ilyàna était écrit dessus, en dessous on pouvait lire l’adresse de son lieu de travail et un numéro téléphone.
« Ce n’est pas indiscret, c’est normal de savoir ce à quoi l’on s’engage. Bien que je doive dire que je pensais que tu me poserais la question avant d’accepter mon offre. »
Elle rit doucement, il était rare qu’elle se montre douce, voire mielleuse, mais lorsqu’elle voulait quelque chose elle faisait tout pour l’obtenir. Elle dégagea sa longue chevelure d’un geste de la tête, la faisant onduler avec savoir-faire. Elle se rapprocha d’un pas, minimisant la distance qui les séparait assez dangereusement, flirter faisait partie de ses habitudes, surtout lorsque sa victime lui laissait voir qu’elle avait un effet attirant. Elle glissa la carte dans la poche du jean du bout des doigts, veillant à ne pas rentrer en contact avec le Neko malgré la promiscuité.
« Tout est sur la carte, ma ligne de vêtements porte mon nom. L’audition se passera à l’adresse indiquée, une annexe de mon lieu de travail et donc il s’agira d’une audition pour me trouver des mannequins. Et j’aimerai innover en intégrant à mon équipe des personnes qui sont souvent oubliées. »
Elle prononça le dernier mot de sa phrase comme si ce mot était un des plus beaux au monde, il était normal qu’elle aime ce mot et qu’elle ait une intonation particulière pour ce mot, mais peu de gens pouvaient se douter de l’importance que ce mot avait pour elle car bien peu de gens savaient ce qu’étaient les Oubliés. Elle souriait toujours, la malice et la fierté se mélangeaient à son regard. Elle n’en avait pas dit plus, car elle pensait bien qu’il comprendrait ce qu’elle disait, les gens oubliés dont elle parlait étaient surtout des créatures mises à l’écart car certains domaines ne les avait pas encore intégrer parmi eux.
La suivre ? Bien qu’elle fût surprise, elle ne laissa rien paraître. Elle se détourna de lui, restaurant ainsi la distance normale entre deux personnes. Etait-il si trouble qu’il en oubliait déjà qu’elle parlait de semaine suivante ? Elle commença à avancer alors que ses ménages tournaient, elle avait trop envie de jouer avec ce petit chaton qu’elle trouvait craquant, mais elle ne pouvait pas se permettre de l’abîmer il était trop important pour elle, il serait le gant qu’elle jetterait au visage de tous les autres stylistes et grands couturiers, afin de leur déclarer ouvertement un défi. Les humains bien trop crédules ne savaient pas reconnaître un être lié au monde surnaturel, comme certains le disaient. Ils voyaient en elle une simple jeune femme, c’était parce qu’ils ne voulaient pas y voir autre chose. Cependant lorsqu’elle rencontrait un vampire, lycanthrope, hybride ou tout autre être, il n’y avait aucune place au doute, ils savaient tout de suite qu’ils avaient affaire à une des leurs. Cette humanité qu’on lui accordait sans l’ombre d’un doute lui avait permis de très vite faire sa place.
« Première règle à respecter avec moi, madame est à bannir de ton vocabulaire. Je m’appelle Ilyàna. »
Elle s’arrêta brutalement et esquissa un pas sur le côté au cas où l’hybride n’ait pas de bons réflexes, malgré ses gènes de chat. Elle le fixait, s’attendant à ce qu’il lui donne en retour son propre nom, elle n’avait pas besoin de lui demander, du moins elle l’espérait. Elle avait malheureusement constaté que souvent les gens qui étaient d’apparence agréable étaient dépourvus du moindre sens de réflexion et de logique. A croire qu’être agréable à regarder était assez dur pour leur prendre tout leur temps et leur réflexion. Mais cela s’arrêtait généralement aux humains. Etrangement, les prédateurs qu’étaient les Créatures, être attirant faisait partie de leurs caractéristiques, après car ils étaient des prédateurs après tout et ils devaient bien trouver un moyen convainquant pour que les humains se jettent dans leurs bras sans broncher. Néanmoins, il y avait des exceptions à toute règle et quelqu’un de troublé avait parfois plus de mal à réfléchir. Son sourire carnassier réapparu, s’il s’avérait trop stupide, elle se verrait peut-être obligée de faire honneur aux hybrides et de leur débarrasser d’une personne pouvant nuire à leur image. Pourquoi elle se permettait de prendre un tel jugement ? Car elle trouvait toujours des prétextes pour éviter de s’ennuyer et surtout pour éviter de se rouiller.
Eh ben, elle a l'air bien contente qu'il ait accepté! A l'écoute de la question du jeune chat, elle se rapprocha, son grand sourire accroché a ses lèvres. Le pauvre commençait a écarter un peu sa tête en arrière, les yeux grands ouverts, la chaleur lui montant au joues, puis, sans le quitter des yeux, elle glissa une carte dans sa poche. Elle lui parla rapidement de ce qu'il y avait a savoir... La créature l'écoutait, de plus en plus gêné, sa queue fouettais dans le vide, ses oreilles se couchaient en arrière. il entendais dans sa tête un long miaulement plaintif. prions pour qu'il n'ait pas pensé trop fort a ce miaulement... Et puis, on dirais qu'elle le cherche! Abuser de la sensibilité d'un jeune homme... Comme si ca lui déplaisait... Eeeeh, j'ai rien dit... Elle finit sa phrase, le néko est sans dessus dessous. Il acquiesça, bredouillant un "Oui m'dame..."... Cependant, que veut-elle dire, par des "oubliés"? Quand il regardait autour de lui, il voyait plein de gens de toute race différente, et des hybrides, c'est tout de même courant par ici. Peut être, mais un hybride comme lui... Peut être pas? Cette modestie, je vous jure... Elle semblait tout de même choquée quand l'animal lui dit qu'il la suivait. Qu'il la suivait dans le sens "Pour le rendez-vous" bien entendu. il repassa rapidement le dialogue dans sa tête, avant de tomber sur l'erreur. L'erreur qui a, je pense, dévoilé son embarras et sa gêne face a cette femme.
-Oui, enfin, quand je dis je vous suis... Mais oui bien sur, haha... La semaine prochaine, tout a fait... Il attrapa sa queue discrètement entre ses pattes pour qu'elle cesse de fouetter l'air aussi violemment. C'était pas possible cet instinct. Ca n'arrivais pas souvent, mais la, il aurait préféré être humain. En fait non, sinon il n'aurait jamais eu la moindre chance que cette femme fasse attention a lui... Oui enfin, faut pas rêver non plus, si elle l'aime bien, c'est uniquement car il représente une bonne opportunité pour son entreprise... Ou peut-être pas? oui, le chat se pose des questions existentielles. Elle fit aussi comprendre au néko que l'appellation "Madame" n'est pas du tout de son gout, et lui révéla par la même occasion son prénom : Ilyàna. -Bien sur mad... Ilyàna...
Et il ferma les yeux, esquissant une moue, baissant la tête, pensant juste a vouloir se gifler. La gourde de l'année coco, et t'en est l'auteur. t'a les félicitation des lecteurs. Entre temps, Ilyàna, donc, avait repris sa distance avec le jeune félin, lui permettant ainsi de penser un peu plus librement. oui, logiquement ca n'a aucun sens, mais dans sa tête, c'est très logique. Et maintenant, que peut bien lui vouloir cette femme? Il sait ou se trouve le lieu, enfin pas encore, mais quand il aura lu la carte, il saura, il sait aussi que ce sera une histoire de fringues... Attend, stop... Le chat a tellement laissé place a ses hormones qu'il a zappé ce détail. Alors on garde le sourire, et on appréhende ce qui va suivre dans une semaine... Remarque... Si on y réfléchit bien, elle ne semble pas être dans l'extravagance... Aucune chance qu'il doive porter des vêtements plus qu'improbable... Ce serait peut être même comme les jeunes mannequins de l'époque. Bon, c'est toujours pas son style, mais ca plait, et c'est bien mieux que de porter des trucs bizarre. Cependant, maintenant, jeune garçon, tu dois meubler la discussion. la jeune dame de semble pas vouloir repartir dans l'instant.
-Et donc... Pourquoi vous pensez que...
Alors si elle te demande de l'appeler Ilyàna, c'est certainement parce qu'elle refuse que tu la vouvoie. Relax, détend toi...
-...Pourquoi pense tu... Que moi je ferais l'affaire, et pas un autre?..
Après tout, c'est bien vrai. Le nombre de gens qui fanatisent le milieu de la mode est relativement gigantesque. ils vont être des centaines a ces auditions. Pourquoi lui plus qu'un autre? Non, ne recommence pas avec ce sourire... NON... Trop tard. Notre chat est maintenant dans l'incapacité de réfléchir normalement. Il essayais de tenir un certain sourire sur son visage. Tout en essayant d'affronter son regard. Pour le moment, il se débrouille pas trop mal. Mais avec la question qu'il a précédemment posée, il se remit un peu en question... il jeta un petit coup d'œil a son torse... Avec le T-shirt, ca paye pas de mine, impossible de discerner le moindre détail physique la dessous. Ses jambes, comme celles d'un félin, plus puissante et plus conséquentes, ses bras, un peu musclés, mais pas de quoi décrocher un titre...
-Dans l'ensemble, je suis plutôt moyen. Je sais pas ce qui a retenu votre attention...
Il avait l'air un peu déçu en disant ca. En même temps, il aime pas se démolir, mais la, il ne faisait que dire ce qu'il voyais. Un "homme" normal en quelques sortes...
[HRP : désolé pour le retard, un week end très chargé pour moi ><]
Le moindre changement de ton, le moindre mouvement, elle regardait et notait tout. Une habitude qu’elle avait toujours eue, observer, retenir et s’en servir au besoin. Et puis même sans cela, elle s’amusait plutôt à jouer ainsi avec le Neko. Elle ne faisait rien de méchant pour le moment que le titiller et bien des gens se permettaient de le faire. Les yeux de couleur de l’Oubliée se tournèrent vers la queue de l’hybride face à elle quand il s’en saisit. Il avait le poil d’un chat de gouttière, il en avait la manière et le style. C’était exactement ce qu’elle voulait, rien de prétentieux, rien de surfait, du naturel. Les mannequins et très mauvais lorsqu’il en venait à jouer un rôle qui ne leur allait pas et elle n’aurait pu se résoudre à exiger un air bad-boy à un de ses modèles, il aurait eu l’air provocateur et faux. Et elle n’aimait pas ce qui était factice, plutôt, elle en avait horreur.
- Ilyàna, tout à fait. Et tu es ?
Finalement il ne lui avait pas donné son nom en retour, était-il si troublé que cela ? Est-ce que cela pourrait s’avérer être en problème en temps et en heure ? Ses pensées filaient à toute allure, se demandant qui pourrait s’occuper de lui apprendre les deux trois choses à savoir et les millions de choses à faire ou ne pas faire. Elle sortit son agenda personnel et y jeta un coup d’œil, tournant les pages alors qu’elle bousculait tout ce programme soigneusement et péniblement refait déjà plus de trois fois par sa secrétaire. Elle allait soit devoir pourvoir à une augmentation, soit lui trouver une remplaçante ce rythme. Elle leva les yeux lorsque le Neko reprit la parole. Un autre des fameux sourires digne de la prédatrice qu’elle était accueilli la question.
- Oh, des raisons, il y en a toujours des tas. Il y a celles que l’on ne donne pas car on ne veut admettre à quel point on est manipulateur et on veut préserver la bonne image que l’on a pris soin à donner au monde. Après, il y a les raisons les plus évidentes. Puis il y a celles que l’on tait généralement car elles donnent suite à des polémiques. Pour finir je dirai qu’il y a les raisons que l’on donne pour faire plaisir à tout le monde mais qui n’est pas rentré en compte lors de la prise de décision. Le domaine du stylisme, de la mode, de la haute couture, ça fait jaser. Donc le moindre faux pas était inacceptable.
Elle avait dit cela d’une traite, sur un ton des plus calmes et des plus posés. Sa franchise était des plus crues, mais elle ne voulait pas que le chaton se fasse des illusions et elle était une profiteuse et manipulatrice finie, le savait et ne s’en cachait pas, ainsi elle évitait des conversations ennuyantes, longues et fortes en émotion. Elle avança lentement à nouveau très près de l’hybride, le doigt tendu devant elle. Elle prenait son temps afin de parvenir à contrôler ses ardeurs, le contact rapproché avec cette foule lui ouvrait toujours l’appétit et elle ne pouvait pas commettre la moindre erreur. L’onglet de son index s’arrêta sur le torse du Neko, elle appuya très légèrement dessus.
- Il me fait avant tout un Neko. Un Inu aurait fait l’affaire, mais je préfère les queues des chats, c’est bien plus populaire. La mode doit être accessible au plus de monde. Or, je fais face à un problème vous n’êtes pour l’instant représentés que par des hommes ou des femmes qui se baladent avec un serre-tête avec deux oreilles pointues. Ridicule.
Après avoir légèrement appuyé sur son torse, elle avait ôté son doigt et l’avait tendu en l’air, pour lui indiquer qu’elle lui donnait sa première raison. Elle avait besoin d’un représentant de cette race. Elle leva son majeur qui vint se coller à l’index, qui était resté en l’air.
- L’habit ne fait pas le moine. Mon domaine professionnel a très peu de secrets pour moi un tee-shirt ample ou un jean délavé et large aurait du mal à cacher le physique. Donc tu remplis la condition de la race et du physique, ce qui est, tu l’admettras, une des caractéristiques d’embauche pour un mannequin.
Finalement, elle leva l’annulaire de sa main droite qui rejoint les deux autres doigts déjà levés. Son regard se dirigea un moment vers l’éclat de la bague qu’elle y portait, puis elle retourna son regard pénétrant vers son interlocuteur.
- Il faut bien se serrer les coudes. Cette raison-là, tu ne l’invoqueras jamais sinon, je te tuerai.
Son sourire était toujours là, mais son regard et le ton cassant qu’elle avait employé ne pouvaient pas laisser de doute, elle était on ne peut plus sérieuse. Elle le laisse méditer sur la troisième raison, rares étaient ceux qui se rendaient compte qu’elle n’était pas humaine. Les humains n’étaient pas capable de ressentir ce genre de choses et c’était pour cela que l’Oubliée s’était trouvé une place dans ce milieu très fermé, elle pouvait y agir comme elle le voulait sans qu’on ne la remarque, ses exigences et réflexions ne passaient que pour un caractère particulièrement impitoyable. Elle s’était reculée peu à peu alors qu’elle parlait afin de lui laisse la place dont il avait besoin pour rester soi-même. Ses yeux pétillaient de malice, elle était bien curieuse de voir comment il réagirait à cette dernière phrase bien plus courte que toutes les autres.
{HRP: Pas de problèmes, moi-mêmeje suis surchargée de boulot en ce moment.}
Et ben mon garçon, on a l'esprit qui valdingue un peu partout? Au point d'oublier de donner son nom? Tu te sent bête n'est-ce pas? Ces jeunes... Il prit une grande respiration, il en avait marre de subir ses émotions comme ca. Il avait décidé de faire un grand effort pour regagner le contrôle. Il répondit, d'une manière a peu près naturelle :
-Et bien, moi, c'est Ozuka.
Il avait envie d'ajouter "Mais j'ai pas de carte de visite", mais cet humour n'est pas drôle. Ce n'est drôle pour personne d'ailleurs... Tiens, elle commence a feuilleter un petit carnet... Un genre d'agenda... bah, en même temps, si elle tiens une ligne de vêtement, elle doit pas chômer, m'étonne pas qu'elle en ai besoin! Mais a l'entente de la question, elle reprit ce sourire carnassier avant d'énumérer ses raisons, tout en se rapprochant de l'animal. Encore très déstabilisé, bien entendu. Elle avait cependant radicalement changer de ton pour la dernière raison... "Se serrer les coudes"... On se serre les coudes... Entres camarades...? Donc elle aussi... L'animal commençait a poser ses yeux sur le chapeau. Inutile, puisqu'il cache tout. Il reporta son regard vers son bassin, pensant y voir trainer une queue... Que dalle. En plus il doit passer pour un gros vicieux, mais il a pas eu le temps de s'en rendre compte. Mais alors, en quoi elle serait "comme lui"? Elle aussi, croisement entre un humain et un animal? Ouaip bon, il voyais pas le moindre signe animal sur elle, et son odeur ne portait pas la trace d'une quelconque présence animalière... Mais il avait envie de rire sur un point. Le fait qu'elle le tuerais. Une jeune femme, si fine ne peut pas, même avec toute la haine du monde, faire de grand dégât a un gaillard comme Ozuka! Enfin... C'est ce qu'il pensait d'Empei aussi... Et ca a failli très mal tourner pour le jeune chat... Il avait cette expression sur le visage, visiblement perplexe, son oreille droite présentait quelques tics, elle "sautait" toute seule, comme quand on touche les oreilles des chats. Il fit un petit effort pour contrôler soi même, laissant son esprit animal prendre le dessus, et ainsi éliminer toute cette gêne humaine dans ses actes et ses paroles. Il reprit, d'un ton très assuré : -Me tuer? Ça pourrait être comique... Quoi qu'il en soit, je vois pas quel gêne nous avons en communs, mis a part celui de l'humain, donc, j'pense pas que t'ai de grand soucis a te faire... Il mit ses mains dans les poches, un sourire un peu provocateur apparut sur ses lèvres, puis il enchaina:
-J'y serais a ton audition. Je sais pas ce que ca va donner, mais dans tout les cas, j'sent que j'vais bien m'amuser! Observe bien le spectacle!
Il la regarda droit dans les yeux. Sa nature féline le plaçant plus en état de prédateur, il pouvait se contrôler a merveille. La jeune femme semblait tout de même toute excitée a l'attente de sa réponse. Ca se lit dans ses yeux. Il sortit une main de sa poche, qu'il plaça sur son bassin. Le sandwich? Merde il en a fait quoi? A tout les coups, il l'a laissé tombé... Il avait pas envie de vérifier, il voulait pas perdre a cette confrontation visuelle. Tout aurait été parfait si... Ben si cette nature féline avait pu se brider un minimum. Le ronronnement dans cette position, c'est vraiment tout sauf sérieux. Sa main sur son bassin vint de suite obstruer sa bouche. La honte totale... Tête baissée, yeux fermés, bouche couverte de la main, il se sentait vraiment tout petit... -...Je déteste ca...
[HRP : Ouuuuh... Que m'arrive t'il aujourd'hui... C'est court, c'est moche, et c'est mal fait... Désolé, j'pense que mon crâne a besoin de quelques jours de repos... j'retaperais p'tet ca si tu poste pas avant :p]
Elle cligna des yeux et hocha la tête. Soit, Ozuka. Elle parviendrait à se rappeler de ce nom même s'il n'était certainement pas courant dans cette partie-ci du monde. Elle scruta de nouveau le Neko, cherchant un semblant de signe indiquant une origine japonaise. Mais non, rien chez lui ne semblait indiquer un lien de parenté avec une personne de race asiatique. Non. Elle sourit, il lui convenait tout à fait ce chat de gouttières. Non seulement son physique était agréable à l'oeil, mais ses yeux étaient uniques. Il allait marquer les gens si jamais il passait le cap des auditions. De toutes manière elle veillerait à ce qu'il les passe vu qu'elle se permettait parfois de les superviser et que son choix primait sur tout autre avis. Elle ne put s'empêcher de remarquer le changement de comportement son oreille semblait démontrer qu'il était en proie à un débat interne. Toujours aussi souriante elle le fixait. Oh? Il pensait seulement qu'elle ne pourrait rien contre lui? Cette idée l'amusa au plus haut point, elle était bien capable de l'écraser si elle le souhaitait. Le sourire amusé disparut lorsqu'il évoqua qu'ils avaient des gènes d'humains communs. Elle inspira lentement et prit la parole d'une voix calme:
- Je pense que nous avons autant de choses en communs que ce que je peux en avoir en commun avec les humains. Rien.
Elle était vexée, vraiment vexée et tout l'amusement qu'elle éprouvait depuis tout à l'heure s'était envolé. Elle redressa la tête et jeta un regard circulaire, ils étaient en pleine ville, en pleine après-midi. Elle serait affectée par le soleil, elle trahirait cette couverture de femme fragile et elle ruinerait ses propres plans au niveau professionnel. Il fallait qu'elle se calme.
- Donc il est certain que je n'ai, en effet, aucun souci à me faire.
Elle avait repris le contrôle, elle avait maîtrisé le ton de sa voix, elle souriait. Actrice accomplie. Peut-être que son jeu n'avait pas été parfait, elle avait peut-être omis un détail, un geste, un ton de voix, mais elle sauvait au moins les apparences. Elle n'avait pas été agressive, peut-être un peu plus froide. Mais s'il voulait se frotter à elle, il serait surpris. Heureusement pour elle, il enchaîna, acceptant son demande. Bien. Elle hocha la tête, son sourire exprimant sa satisfaction. Elle haussa les sourcils intriguée par la suite des évènements et le vit prendre une pause. Elle haussa les sourcils un peu plus haut, bon il pouvait imiter un peu de la gestuelle, mais c'était exagéré, bien trop exagéré. Elle allait peut-être devoir lui donner des devoirs avant qu'il ne se présente et n'en fasse un peu trop. Elle plissa des yeux en entendant ce son qui devenait familier. Encore un ronron?
- Il va falloir travailler un peu sur ton feulement et sur la démarche exacte à suivre. Même si ce ronron en fera sûrement craquer plus d'une, je n'ai envie de donner l'image d'un Chaton que l'on câline, mais d'un Chat qui se fait désirer.
C'était élégamment dit, mais en gros c'était cela. Se faire désirer. Donner envie. Provoquer sans autant tomber dans la vulgarité.
Bon ben t'a gagné, chat d'ivrogne... La dame est vexée. Il regrettais un peu ses paroles, il a jamais voulu offenser qui que ce soit, mais il n'arrive pas a manipuler les gens, LUI! Que dire pour rattraper la situation... Eeeeeh... Panne d'inspiration rhétorique? Ahah, la galère... En tout cas, le garçon venait de se faire ranger. Et comme il faut. Il sait que c'est sa faute, qu'il a dit une connerie, il ne poussera pas le conflit jusqu'à ses limites. Mais... Qu'est-ce qu'elle peut avoir en commun avec lui alors?... Non, la il voit pas. C'est quand même bien frustrant de ne pas savoir ce que c'est... Bon tampis, on abandonne. Même le ronronnement surprise n'avait pas décroché de sourire. La dame est vraiment vexée. Donc, si il a bien compris, faut avoir l'air un peu plus provocateur, plutôt avoir l'air d'un prédateur que d'un chat domestique... Weeeeell... En plus elle utilise des mots qu'il ne connait pas! C'est pas vraiment une pointure de la langue courante, l'animal! -Un chat qui se fait désirer...
Il réfléchit rapidement a ce qu'il pouvait faire pour régler ce problème. Sur scène, pas de soucis, il aime bien faire son numéro devant du public. C'est JUSTE elle qui le déstabilise. Et partir gagnant. Ouaip, c'est a peu près ca... En clair, il a de quoi réussir, enfin, il pense... N'empêche que la dame n'a pas l'air très heureuse de tes belles réflexions, faudra penser a te rattraper...
-C'était pas contre vous, hein...
Ouaip, on dira... Que c'est une excuse... Faudra penser a améliorer sa rhétorique aussi... C'est dingue ca, suffit de regarder les yeux d' Ilyàna pour y sentir toute la haine qui se déverse sur le petit Ozuka. Sans parler de ses petits gestes brusques. Sans parler non plus de sa voix qui avait un peu tremblé sur le coup... Et lui, il se sent coupable. oui, sa mentalité le pousse a culpabiliser énormément, pour tout et n'importe quoi. Je vous explique pas les cas de conscience quand il tue une araignée pour la sortir de l'appart'! M'enfin, que dire d'autre? "Oui, tout a fait, personne n'a jamais vu autant de beauté et de charme émanant d'un simple humain!" Alors ca, si c'est pas de la phrase débile, qu'on m'assomme sur place. T'es vraiment trop bête, le chat. Il rattrapa rapidement le fil de la conversation, relativement dérangé d'avoir offensé la dame.
-Et j'imagine qu'on sera nombreux la bas... C'est vous qui allez superviser tout ca? C'est bien le genre de concours que passent 1000 et 1 personnes ca. Pas possible qu'elle soit seule a tout gérer. Donc a tout les coups, il tombera sur des gens qu'il ne connais pas, qui ne le connaitrons pas, et il sera rembarré d'emblée. Yeah! A moins qu'elle en parle a ses collègues... Mais naaan! C'est la chef! Elle fait ce qu'elle veut!
C’est qu’il semblait s’en passer des choses dans sa tête d’hybride. Elle déstabilisait souvent les personnes de par son attitude, son assurance, son physique, sa manière de parler. Elle aimait ça, du coup, elle cherchait à déstabiliser les personnes parfois. Elle jouait presque toujours avec les personnes qui se retrouvaient face à elle. Généralement, elle jouait avec leurs nerfs jusqu’à ce qu’ils craquent et elle festoyait. Mais, en pleine rue, en pleine journée, avec un potentiel candidat pour son grand show, elle ne pouvait rien faire de plus que s’amuser à le troubler un peu.
Elle balaya de la main son excuse, elle savait les reconnaître, même voilées. Elle se moquait éperdument des excuses. Il devait avoir compris qu’il l’avait vexée. Il ne devait pas avoir l’habitude de côtoyer des personnes autres que la sienne, de personne. Elle ne lui en voulait plus, alors que quelques instants auparavant elle était prête à lui sauter à la gorge. Elle s’était ressaisie.
Un hybride ne devait pas vraiment avoir des tas d’amis, ils pouvaient dire ce qu’ils voulaient de leur système de Paix, les tensions, la haine et le dégoût était omniprésent dans cette ville. Il y avait aussi de l’indifférence, les moutons qui préféraient n’avoir d’ennemis nulle part et qui du coup étaient des hypocrites finis sans amis du tout et avec des ennemis partout. Du moins, c’était comme cela qu’elle voyait cette ville. Hypocrisie. Farce. Quelque chose se tramait dans les coulisses, ce Cercle devait bien avoir quelque chose en tête ou en préparation. Et ce pauvre minou, perdu, avec très peu de sens de relationnel, se faisait totalement manipuler et subissait le jeu de l’Oubliée. Il ne s’en sortait pas bien du tout, pas de répartie, perte de contrôle de ronronnements… Mais cela l’en rendait presque… attachant. Ilyàna avait toujours eu ce qu’elle voulait et alors qu’elle lui faisait face, elle se disait qu’elle n’avait jamais fait le fameux caprice du poney ou de l’animal de compagnie, mais qu’en aurait-elle fait ?
A ce point ses pensées commençaient à vraiment trop s’égarer, heureusement que le chaton était là pour veiller au grain et la remettre sur le droit chemin, la ramenant à la réalité avec une réponse. Il avait attendu un moment avant de reprendre la parole, peut-être pour qu’elle exprime le fait qu’elle accepte ses excuses, peut-être pour réfléchir à ce qu’il dirait. Toujours est-il qu’elle ne voulait pas perdre de temps en trivialités.
« Nombreux ? Non et justement car je supervise la chose pour une fois. Je ne veux pas passer une journée à supporter les soupirs, gloussements et commentaires puériles de mes assistantes alors qu’elles s’extasient devant cinq centaines d’hommes. Bloquer une journée pour des auditions, une journée pour un conseil où toutes se battent pour un garçon différent, puis devoir relire, approuver des centaines de lettres de refus et refaire passer une autre audition car la première était éliminatoire… »
Elle s’arrêta en plein milieu de sa phrase, elle n’avait pas encore décrit la moitié du processus qui lui était une torture et elle n’en pouvait plus rien qu’à y penser. Elle hocha la tête de droite à gauche plusieurs fois. Elle n’avait pas besoin de faire un monologue, ni de lui parler des côtés de son travail qui l’agaçaient particulièrement. Ces séances qu’elle méprisait par-dessus tout l’agaçaient notamment car, pour elle, elle voyait défiler des casse-croûtes. Elle sortait toujours affamée et en état de manque de ces auditions qui lui paraissaient interminables. D’ailleurs, un ou deux des meilleurs candidats disparaissaient parfois durant l’heure de pause. Mais afin d’éviter les soupçons de la police qui était déjà passée par deux fois, elle avait dû se maîtriser. Se maîtriser devenant trop dur, elle avait préféré changer le système des auditions en prétextant un gaspillage de temps et de budget.
« Bref, je ne supporte plus cela, entre la perte de temps, d’énergie et les coûts, même si ce n’est qu’un détail. Non ! Je préfère me charger des choses à ma manière et puisque c’est ma ligne je trouve ça normal que je sélectionne moi-même les candidats ! Nous n’avons aucun représentant des nouvelles races et j’en veux ! » Elle le fixait désormais droit dans les yeux. « Je déambule dans les rues et voilà que je trouve un candidat idéal alors que je n’en ai pas encore rencontré un seul qui ne m’intéresse. J’espère ne pas être déçue le jour J, car en était seul d’une catégorie, la concurrence ne risque pas d’être bien rude. La phase de l’audition est nécessaire. Malheureusement il y aura bien deux de mes assistantes, je ne peux pas non plus tout faire seule, mais il y aura sûrement acclamations, soupirs et quelques autres attentions qui flatteraient l’égo de tout un chacun. »
Elle lui signifiait clairement qu’il était déjà pris, mais surtout qu’elle voulait le voir s’y rendre. Oui, on pouvait sentir son ton, toujours aussi dur et froid, qui indiquait qu’elle comptait bien obtenir ce qu’elle voulait. Une menace sous-jacente semblait bien percer, mais rien n’avait été exprimé dans ce sens. Elle faisait plus confiance en l’instinct que l’hybride avait que sur son instinct de survie. Elle s’était rapprochée d’un pas à la fin de sa deuxième longue tirade, alors qu’elle parlait de l’attention qu’il recevrait à coup sûr de ses assistantes. Ilyàna ne savait pas trop si elles seraient enthousiastes, charmées, ou effrayées. Toujours est-il qu’elles n’allaient rien dire ou laisser paraître qui n’irait pas dans le sens de leur patronne. Elles voulaient toutes être bien vues, des augmentations, une renommée liée à son nom, et elles étaient donc toujours du même avis. Les deux filles qu’elle avait sélectionnées étaient plus intelligentes que la moyenne des humains, et toutes les deux se doutaient bien que la grande patronne avait un tour dans sa manche qu’elle leur réservait.
« D’autres questions ? »
Elle avait l’impression de faire passer son entretien d’embauche à cet hybride plus tôt que prévu, mais elle n’aimait pas être déçue et préférait savoir de suite si elle se trompait. Elle avait horreur de se tromper et comptait ne pas rester dupe bien longtemps, si jamais elle faisait route. Mais elle aimait le croire assez vif d’esprit pour comprendre qu’une occasion en or se présentait à lui.
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par Invité Jeu 6 Oct - 21:32