Avventura
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Aller en bas

Message par Invité Mar 14 Juin - 22:19

Revenir en haut Aller en bas
*Oui, ne bouge pas. Ce petit air surpris est si mignon.*

Devant Nariwen se tenait un petit lapin, tout jeune. Comme une très grande majorité des animaux, il n'avait aucunement peur de la jeune fille, lui faisant même confiance. Un brin d'herbe entre les dents, perchée sur une pierre surélevée de la montagne, il la regardais, semblant se demander ce qu'elle faisait. Nariwen ne savait pas que si elle avait parlé à cet animal, il l'aurait compris. Elle était pour l'instant trop occupée à le prendre en photo. Dans la lumière du crépuscule, cela donnait vraiment très bien. Le Magazine qui l'avait embauché demandait du "craquant". Elle leur en donnerais. Nariwen releva la tête et sourit, se disant qu'elle ne pouvait rien demander de plus, elle était heureuse comme ça. Libre, sauvage, vivant ses passions sans contrainte. Ses parents ne lui manquaient même pas.

Soudain, il y eut un bruit et l'animal s'enfuit à une vitesse folle, apeuré. La jeune fille se demanda ce qui pouvait lui causer tant d'effroi. Elle se releva quelque peu déçue et se retourna. La vision qui s'offrit à elle la fit stopper net. Un homme se tenait devant elle, à une distance si petite aux yeux de Nariwen qu'elle se posait cette question : Comment avait-il réussit à s'approcher autant sans qu'elle ne s'en rende compte ?A la fois méfiante et curieuse, a jeune fille ne savait pas quoi faire. A vrai dire, c'est souvent ce qui arrivait quand elle rencontrait un inconnu. Elle avait tellement vécu seule ! On ne lui avait rien appris sur les manières, à peine le bonjour. Et voila ce que cela donnait : une jeune humaine, figée comme une statue, dévisageant une personne qu'elle ne connaissait en rien, n'arrivant même plus à penser à autre chose qu'à : Que faire ? Finalement, ce fut le craquement d'un branche dans la forêt d'à côté qui la fit revenir. Elle recula d'un pas et baissa la tête. Elle éteignit machinalement son appareil et respira un grand coup. Ce soir là, il faisait plutôt chaud, mais léger. *Un temps très agréable* se dit-elle. Cela suffit à lui redonner le sourire. Elle releva la tête et afficha ce nouveau visage illuminé d'un peu de bonheur simple :

"Bonjour."

Un mot simple, dit d'une vois calme et posée, avec l'harmonie d'une voix qui chante souvent, très souvent. Nariwen se rendit compte qu'elle avait les genoux pleins de terre. Elle sourit, s'essuya et attendit ensuite la réponse de la personne. Sa méfiance était partie, du moins pour un temps ...

Message par Invité Dim 20 Nov - 17:07

Revenir en haut Aller en bas
[HRP : Ne crois pas que je te poursuis, hein !]

Ma première visite Dans la forêt Vierge et ma rencontre avec Amarra m’avait fait apprécier, et plus que découvrir ces lieux naturels, endroits où je me sentais étrangement bien, chez moi. Sans doute que le Loup en moi et mon esprit conscient avions le même avis sur les lieux naturels : pas d’humain, donc tout va bien !
Et cette après-midi là, j’avais poussé l’exploration plus loin. Après être passé en forêt pour refaire un petit tour sur les traces de mon parcours avec Amarra, les sommets proches m’avaient interpelés. Et pourquoi pas un petit tour en montagnes avant de reprendre le boulot ? L’idée me plut de suite, et je pressai le pas pour y arriver avant la nuit. Voire même j’employai mes capacités surnaturelles pour parvenir le plus rapidement possible à mon but. Je passai par des sentiers empruntés seulement par les animaux, leurs pistes odorantes me traçaient tout le chemin. Le cœur battant de joie de courir libre comme l’air, les cheveux dans le vent, je me précipitai vers je ne savais où, comme si je ralentissais le temps, le doublais, trichait avec lui.

Mais bon, finalement, j’arrivais au sommet des montagnes vers la fin d’après-midi, peut être aurais-je dû ne pas m’arrêter tout près d’un groupe de jeunes touristes qui mangeaient copieusement – en-dehors des heures de repas – et ne se gênaient pas pour laisser traîner leurs déchets dans l’herbe, comme si d’autres allaient ramasser à leur place, sans punition. Juste parce que ce qui les entouraient étaient immobile, et ne les observaient pas.

Comme ils se trompaient. Et si j’allais les voir pour le faire manger le reste de leur repas ? Si je me transformais et allaient les voir pour leur donner une leçon ? Non…

J’avais continué ma route, plus lentement, en réfléchissant.
Même lorsque j’atteignis un coin tranquille des montagnes, pas trop haut, hein, mais pas au point de ne plus voir le niveau 0 du sol ! Distrait, je me laissai guider au odeurs qui m’entouraient, par les chemins qui avaient une tête à être suivis ou non. Bref, j’avançais totalement au hasard. Je replaçai une mèche derrière de mon oreille, dévoilant ma cicatrice en étoile, lorsqu’une odeur inhabituelle commença à flotter dans l’air. Une odeur…humaine. Ca me hérissait le poil, même là je ne pouvais pas être tranquille ? Je pestai entre mes dents.

Celui-là, j’allais le surprendre et le faire fuir ! Et s’il luttait, et bien tant pis pour sa vie ! Je voulais me promener tranquillement, oublier cette bande d’ahuris qui se croyaient les plus forts. Leur orgueil me dépassait…

J’émergeai du flanc boisé, vêtu en tout et pour tout de mon pantalon et de mes chaussures de cuir. J’avais ma chemise accrochée à ma ceinture, ne voulant pas la déchirer comme l’autre fois en me transformant sans trop réfléchir ! Loin au-devant, je vis nettement une femme munie d’un appareil photo observer un lapin qui détalait. Je suivis ce dernier un instant du regard, mes instincts me le faisant figurer comme une proie. Puis je revins sur la jeune femme. C’était elle l’humaine qui traînait là… Mon corps se tendit, imperceptiblement. Dans le plus grand silence, j’avançai vers elle. Quelque chose d’étrange émanait d’elle. Mais en même temps, l’idée de lui provoquer la peur de sa vie par un grognement animal me plaisait assez…

Sauf que lorsque je fus à quelques mètres d’elle à peine, elle se retourna, puis se figea. Elle recula, comme intimidée. D’un geste de la main elle pressa un bouton et l’objectif de son appareil se rétracta avant que sa diode ne s’éteigne. L’impressionnai-je ? Peut être, j’osai croire que oui. Mais la peur primitive qui faisait détaler une proie devant son prédateur ne se lisait pas dans ses yeux. Juste celle du contact, de la relation d’homme à homme. Et je n’étais pas sans comprendre : j’avais aussi du mal avec les gens, pire : avec les humains.

- Bonjour, souffla-t-elle avec un sourire.

Sa voix était légère, emprunte d’une certaine joie. Le genre de voix que chaque enfant aimerait entendre avant de dormir.
Moi y compris. A part les élucubrations racistes de mon père sous l’emprise de l’alcool, tous les soirs, je n’entendais aucune voix. Et étrangement, le plus vague des souvenirs de la voix de ma mère me revint, et je me dis qu’elle devait avoir une voix qui ressemblait à celle-ci.

Je vis la jeune femme se baisser et essuyer ses genoux plein de terre. Je m’installai en tailleur sur un rocher, au-dessus de la boue et regardai vers le soleil couchant. Il enflammait le ciel de tons rouge-orangés, et partout autour, une brume légèrement rose ou violette commençait à s’approprier le ciel.

- Bonsoir, lançai-je sans réel émotion dans la voix.

Je laissai couler quelques secondes de silence durant lesquelles je tentai de me concentrer sur le Loup qui était en moi, et fermai les yeux ma peau très légèrement bronzée fut inondée du feu que lançai encore le soleil au monde.

- Désolé pour le lapin… ajoutai-je en penchant légèrement la tête vers elle.

Une pointe de curiosité m’avait prise. Cette humaine ne semblait pas être comme les autres, même si je restais méfiant. Le jour où j’avais piqué ma crise avant d’échouer à l’Avventura, mes plus tranquille voisine s’était changées en meurtrières assoiffées de sang.

Message par Invité Dim 20 Nov - 18:53

Revenir en haut Aller en bas
Un homme se tenait devant moi. Brun, aux yeux bleus tellement clair qu'on les voyait de loin, il avait la peau à peine mat et les cheveux long. Et tandis que je m'étais essuyée les genoux, il s'était décalé pour s’asseoir sur un rocher. Je me tournais moi même pour admirer le soleil couchant. Un moment que j'avais tellement pris en photo, que j'avais maintenant du mal à l’apprécier comme avant. Il me fallait plus, désormais, pour me fasciner. L'homme me répondit avec une voix tellement neutre que cela fit quelque peu remonter ma méfiance. Certes, je n'avais pas senti l'aura tellement reconnaissable du vampire, mais j'avais fait d'autres rencontres toutes aussi dangereuses... Il y eut donc quelques secondes de silence, ou je n'osais rien faire. Je fermais donc mes yeux et me concentrais sur les bruits qui m'entouraient. J'entendais des voix, mais je ne savais toujours pas si j'avais réellement ce que l'on pourrait appeler, le langage animal...

Je secouais un peu la tête et rouvris les yeux, reportant mon attention et mon regard sur l'homme que je venais de rencontrer, et qui d'ailleurs, avait fait fuir mon modèle. D'ailleurs, il s'excusa pour cela, bien que dans sa voix je ne perçus aucune culpabilité. Mais par contre, à la façon dont il pencha la tête, on aurait dit l'expression d'un animal curieux. C'est d'ailleurs cela qui me toucha le plus. Et oui, j'étais beaucoup plus attachée aux animaux qu'aux humains, que voulez-vous !

"Oh, ce n'est pas grave. Je le reverrais surement... Enfin, dis-je en voulant me rattraper, je reverrais surement un autre lapin."


Je m'étais corrigée, bien que la vérité était bien que je LE reverrais. Je savais reconnaitre un animal que j'avais pris en photo, et ce petit lapereau n'allait normalement pas disparaître du jour au lendemain.

"Et puis, je l'ai assez mitraillée comme ça, le pauvre."

Je souris à moi même : je savais au fond que cela n'avait pas dérangé le petit animal, sinon, il serait partit plus tôt. J'aimais tant les prendre en photo : d'ailleurs, ma bonne humeur et ma joie dans ses moments était palpable. Que voulez-vous, j'avais trouvé ma passion en ce bas monde, et pour l'instant, à ma grande joie, j'en vivais. Je me rendis soudain compte que je manquais de politesse, vu que je ne m'étais même pas présentée.

"Je suis Nariwen, simple humaine, heureuse de vous rencontrez."

Je m'étais tournée vers l'homme et lui avait décroché un de mes grands sourires sincères qui font pétiller mes yeux. J'attendais maintenant gentiment sa réponse, ou une réaction quelconque

Message par Invité Dim 20 Nov - 21:35

Revenir en haut Aller en bas
Spoiler:


- Oh, ce n’est pas grave, dit-elle d’une voix douce. Je le reverrai surement… Enfin je reverrai surement un autre lapin.

Sa phrase m’intrigua quelque peu mais je ne relevai pas plus que ça. Ce qui m’étonnait en elle, c’était sa voix. Pas hypnotique, pas envoûtante au point de faire tomber amoureux ou de rendre gaga du premier coup. Et puis à dire vrai, elle ne m'intéressait pas. Tout d'abord parce qu'elle était humaine, ensuite, ce n'était simplement pas mon type de fille, bien que je n'eus jamais su lequel c'était, par simple manque de "pratique". Et oui, j'étais pas du tout tourné comme ça. Et même : à chaque fois qu'une de mes phrases pouvait avoir un possible double sens, je détournais les yeux et rougissais dans mon coin. Non, vraiment, le seul élément qui me faisait m'intéresser un tant soit peu à cette femme, c'était bien sa voix.

Juste apaisante.

- Et puis, je l’ai assez mitraillé comme ça, le pauvre.

Je ne surveillai pas tant ce qu’elle disait que l’influence de sa voix sur mon humeur. J’avais l’impression que, moi, elle ne me touchait pas, mais que le Loup au fond de moi n’était pas indifférent. Comme s’il comprenait ce qu’elle disait, comme si le ton de sa voix parvenait à ses oreilles… Je surpris mon corps à se détendre. Mais je sursautais quelque peu lorsqu’elle prononça son nom :

- Je suis Nariwen, simple humaine, heureuse de vous rencontrer.

Et là, gros blocage. Qu’est-ce que j’allais dire ? « Filgide, heureux également ! », rien que l’idée de me présenter à un humain me hérissait le poil. Et je haïssais par nature les présentation en bonnes et due forme. Mais étrangement, je me sentais capable, de manière semi-volontaire, de faire une exception pour cette femme, que je trouvai bien spéciale. Je me tournai vers elle en ouvrant les yeux. Elle m’offrait un grand sourire, comme pouvait le faire une femme comblée. Avec un petit sourire, je me tournai vers elle et dis :

- Filgide, loup-garou de son état.

C'avait le mérite d’être clair et net : m’embête pas et je ne t’embêterai pas ! J’osais espérer imposer un certain respect en avouant ma nature profonde. Bizarrement, ne pas le cacher ne me fit pas de mal, mais sans dire que cela me faisait du bien. Mes yeux repartirent vers le paysage et survolèrent la forêt en contrebas, qui ressemblait à une mer de feuilles bien vertes et de branches brune, voire noires. Au loin, une sorte de cicatrice apparaissait, qui se dirigeait vers la ville. Le résultat des jours sombres. Qu'avais-je fait à ce moment-là ? Pas moyen de me le rappeler... Je me rappelai ensuite qu'une jeune femme était à côté de moi. L’air désintéressé, je dis après plusieurs secondes de silence :

- Vous êtes photographe.

Ce n’était pas une question. Mais j’avais bien remarqué son appareil photo qui n’était pas celui d’un amateur, et de la collection d’objectif différents dans la sacoche qu’elle avait avec elle. Un amateur, à moins que ça ne soit un féru avec de gros moyens, ne se serait pas trouvé ce genre de matériel. Elle devait travailler dans la photographie… De plus, sa passion ne semblait pas résider dans la possession de produit highs-techs, ce n’était une femme à collectionner. En tout cas pas des appareils photos ! Mes yeux suivirent le vol d’un groupe de corbeaux au-dessus des cimes des arbres. Le soleil s’accrochait encore à l’horizon mais allait bientôt disparaître, son auréole n’était plus qu’une petite tache de feu au loin et la brume rouge qu’il dégageait se dissipait peu à peu.

Message par Invité Dim 20 Nov - 22:13

Revenir en haut Aller en bas
Le jeune homme me regarda et souris un peu. Il se nommait Fligide, et était loup-garou. Mon regard devint plus intéressée à cette évocation. Surement pour deux choses d’ailleurs. La première était que ma première rencontre avec un loup-garou s'était très bien passé et me laissait un souvenir agréable. La deuxième car il s'agissait d'un être mi-humain, mais surtout mi-animal. Et que ça pour moi, cela voulait dire sécurité. Bien que je ne me sois jamais retrouvée face à un vrai loup-garou, je n’appréhendais pas une telle rencontre. Je savais, ou je voulais croire plutôt, qu'il me comprendrais et que moi-même, je pourrais le comprendre. Alors, je n'avais pas à m'inquiéter. Fligide regardait la forêt en contre-bas, tandis que je le détaillais. Tiens, il n'avait pas les yeux rouges comme Kain, donc je pouvais en déduire que ce n'était pas une constante chez les loups-garous.

Alors que le silence pesait de nouveau, il fit remarquer d'un air détaché, que j'étais photographe. Ce n'était même pas une question. Mais c'était normal après tout, vu que j'avais tout mon matériel. Je souris, puis lui dit, d'une voix toujours calme :

"Oui. Mon métier, ma passion. Et aussi une sorte de façon de faire durer un moment de complicité avec un animal. Tout ce que j'aime au fond..."


Ma voix se perdit peu à peu, et je partis dans mes souvenirs. Tous ces petits moments partagés avec des animaux en tous poils, les nombreuses et longues discussions avec les petits félins, ces moments de détente, où j'étais moi et simplement moi. Mon regard se perdit dans le vide, dans le ciel encore rose. Je me sentais tellement mieux depuis que j'avais fuis de chez moi et que j'avais enfin entamé ma vraie vie. Je vivais au jour le jour, respirant l'air frais de la forêt et restant avec ceux qui me comprenaient vraiment. J'étais devenue libre et avais en même temps appris à survivre. Maintenant, je rencontrais des vampires, des élémentaires, des loups-garous. Et j’étais encore vivante. Tout allais parfaitement bien. Bien sur, j'étais au courant des différents entre races, et quelques fois, je m'étais dit qu'un jour, j'aiderais à maintenant cette paix qui régnait à Avventura.

"Je ne comprend vraiment pas pourquoi certains humains vous détestent... Vous me fascinez tant..."

J'avais laissé échappé cette phrase un peu involontairement, mais je ne la regrettais pas. Mon regard, perdu entre ciel et terre, brillait de vérité. Je ne comprennais vraiment pas cette haine. Après tout, si c'était le danger qui leur faisait peur, pourquoi inventaient-ils à côté toujours des choses plus dangereuses les unes que les autres ? Je n'étais au fond pas vraiment comme les autres humains. Peut-être était-ce à cause, ou plutôt grâce à mon don... Surement...

Message par Invité Lun 21 Nov - 8:42

Revenir en haut Aller en bas
Après un laps de temps de silence, elle répondit :

- Oui. Mon métier, ma passion. Et aussi une sorte de façon de faire durer un moment de complicité avec un animal. Tout ce que j’aime au fond…

Les animaux, encore une fois évoqués, la jeune femme me laissait penser qu’elle aimait beaucoup les animaux. Serait-elle différente des autres ? L’humanité avec laquelle je m’étais confronté depuis tout petit avait-elle fait grâce de son horreur à Nariwen ? J’étais content pour elle…

- Je ne comprends par pourquoi certains humains vous détestent… Vous me fascinez tant…

A cette phrase, je ne trouvai que la réaction de me tourner vers elle. De la fascination ? Pour des êtres qui seraient sensé l’écraser comme un insecte ? C’était son droit, et je pouvais la comprendre, car si elle aimait les animaux, les loups-garous présentaient le plus étrange mélange entre Dame Nature et, malheureusement, la race humaine. Néanmoins je voyais dans ses yeux qu’elle ne cherchait pas à m’amadouer, à se montrer hypocrite. Non, ce n’était pas son genre. Néanmoins, appréciait-elle les humains ? Je ne savais pas. A sa place, je dirais que non, mais dans sa situation, elle n’avait sans doute pas d’autre choix…

- Ils sont plus nombreux que vous ne croyez, surtout quand vous avez le malheur de vous transformer devant eux… Je parle par expérience.

Pour preuve, j’exposai la cicatrice qu’avait laissé la balle du flic qui croyait m’avoir descendu et m’avait jeté dans les égouts, sur ma tempe droite. Les boursouflures sortaient de sous les cheveux, partaient des sourcils ou semblaient émerger de sous la peau, comme si de petits serpents en déformaient la surface, et se rejoignaient en un gros point. Pour une blessure de guerre, on ne pouvait pas faire mieux. Et ma cicatrisation n’avait pas pu faire mieux également. Au moins, je n’avais pas terminé gaga dans un hôpital…

- Depuis tout petit, je n’ai jamais eu de chance avec les humains. Et quand je vois ce qui peut arriver à d’autre race que la mienne, je me dis que ces idiots ne méritent pas de rester sur la surface de la Terre… dis-je en la dévisageant, sans pour autant l’inclure dans le lot. Ou en tout cas, pas aussi libres qu’ils ne cherchent à l’être.

Mon regard de Lune luisait de défi. Elle n’allait sans doute pas être d’accord avec moi, mais qu’importe. Une langue de feu léchait mon dos, mais pas aussi intensément que d’habitude, la présence de Nariwen dans les parages, sûrement… Elle avait le don de calmer le Loup en moi… Très intéressant comme mode de contrôle, moi qui recherchais comment maîtriser mes transformations… mais pour l’instant, rien…

- Les Humains n'ont jamais, jamais cherché à comprendre les choses qui les dépassent. Leur désir de supériorité les poussent à nous rejeter sans comprendre qui nous sommes, ce que nous sommes... Je leur en veut à mort pour ça. Si leur comportement était différent, s'ils daignaient être moins stupides et orgueilleux, les choses ne tourneraient pas ainsi...

Pour moi tout était dit à propos de mon point de vue sur les humains : leur impression d'être les meilleurs, de ne pas être des animaux, d'être intelligents et avancés... Tout ça me répugnait. Et ce n'était par orgueil que je disais que nous étions supérieurs à eux, mais simplement parce que ces derniers n'avaient rien qui leur permettait de survivre, plus rien qui les rattachait à la Nature. Alors que nous, si : des sens sur-développés, des capacités physiques et parfois mentale bien supérieures, et pour certains, des pouvoirs extraordinaires, comme les Lightness et les Darkness, que j'étais bien content de ne pas croiser.
Pour moi, le conflit était inévitable, comme l'avait révélé les trois jours sombres, comme l'avait également fait cette émeute dans le quartier où je squattais avec les Hybrides que j'avais connu et qui furent tous abattus comme des chiens...
Mes sourcils se plissèrent de colère et de tristesse au rappel de se souvenir, je ne bougeai plus trop et ignorai la jeune femme jusqu'à ce que sa réponse me vienne.

Message par Invité Sam 26 Nov - 19:27

Revenir en haut Aller en bas
Sans le savoir encore, je venais de m'aventurer sur un terrain dangereux. Fligide se tourna vers moi, visiblement étonné, et je lui souris. Mais il embraya sur une phrase froide et sèche. J'en déduisais immédiatement qu'il avait déjà eut des ennuis avec les humains. Et vu la cicatrice qu'il me montrait, c'était des soucis de tailles. Une nœud se forma dans mon ventre... J'avais mal pour lui, et m'inquiétait déjà. Cette fichue nature de protectrice et humaine trop gentille... Mais le loup-garou ne s'arrêta pas là dans son histoire. Il m'avoua que depuis petit, ça allait mal. Et quand il parla des humains avec tant de rejet, je ne pus m'empêcher de me sentir coupable. Je perdis quelques centimètres et baissa la tête. Je n'avais pourtant rien à me reprocher, moi ! Et lorsque j'osais enfin retourner la tête vers lui, je croisais un regards défiant tous ce que j'aurais pus dire. Je me décrochais de ses yeux, me sentant mal. Il en rajouta alors une couche, et toute la vérité qui découlait de ces propos m'arracha une larme légère. J'avais envie de devenir le lapin de tout à l'heure et de me réfugier dans un trou. C'était une sensation que je n'avais que trop peu connu et qui me faisait vraiment mal... La sensation de culpabilité...

Alors que je fixais le vide, essuyant ma larme du bout d'un doigt, je me rappelais toutes mes rencontres. Après tout avec ce qui m'étais arrivé, même si c'était moindre qu'à lui, j'aurais put aussi blâmer les autres races, comme les vampires ou les élémentaires. Je relevais la tête, maintenant plus sûre de moi-même, laissant s'envoler ce sentiment d'être coupable pour ce que je n'avais pas fait. Je ne détestais pas les vampires, je ne détestais pas non plus les élémentaires. Je ne détestais personne pour l'instant d'ailleurs, car personne n'avait mérité ma haine. Et je sentais au fond, que je n'étais pas la seule à avoir cet état d'esprit. Je pris une longue inspiration, me fit douce et calme, la tête basse.

"Vous savez, c'est à mettre tout le monde dans le même sac qu'on en arrive à être humain. Croyez-vous vraiment que j'ai l'air d'une personne à Haïr ce que je ne comprend pas ? Je ne suis surement pas la seule. Mais c'est vrai, je vous l'accorde : Nous autres humains avons une nature belliqueuse faites d'injustices. Je ne peux pas ignorer ce que mes ancêtres ont fait. Par contre, je peux faire le serment de ne pas avoir de tels aprioris, et de tolérer ce qui me dépasse. Cela vous suffirait-il ?"

Je le regardais, les yeux calmes et doux. J'aurais tellement voulu qu'il me croit ! Mais au fond, s'il était aussi récalcitrant aux humains que l'était Naome, cela allait être très dur. Etais-je alors autant en danger que lorsque j'étais en compagnie du vampire ? Ça, je ne pouvais pas vraiment le savoir, même si j’espérais que le fait qu'il soit loup m'aide. Finalement, je me levais de là où je m'étais assise et m'étirai. Comme à mon habitude, je ressemblais à un chat quand je faisais cela et un petit "ronron" court mais fort s'échappa de ma gorge. Je me redressais, et regardais le loup avec une petit moue. Je ne pourrais décidément jamais brider cet instinct...

"Désolé c'est... une sorte d'habitude. Je ne peux pas me contrôler..."

Je souris comme une petite fille coupable, puis plissais les yeux dans un sourire plus chaleureux. On aurait eu l'impression que cela ne me dérangeait aucunement d'avoir quelqu'un qui détestait ma race devant moi. Alors que la vérité, c'est que j'étais volontairement passé à côté de ce "détail". Pourquoi aurais-je dû payer pour mes confrères ?

Message par Invité Dim 11 Déc - 13:33

Revenir en haut Aller en bas
La silhouette de la jeune femme s’affaissa, et le loup en moi me mordit l’âme, mécontent que j’ai pu blesser cette jeune femme. Je pus même percevoir, avec les derniers rayons du soleil, le reflet d’une larme qui roula sur sa joue.
J’y avais peut être été un peu trop fort… j’étais un garçon impulsif après tout. Surtout en ce qui concernait les humains. Je n’osais plus rien dire soudainement, ayant peur de déchirer un silence, alors que j’aurais pu ajouter tant de choses, tant de haine. J’aurais pu vomir ma rage.
Mais ce serait s’acharner sur la personne qui devait constituer la seule exception à la règle de l’humanité.

J’aurais pu en dire encore long. Mon père qui avait tenté de noyer son monstre de fils après avoir constaté que je ne pourrais jamais inhiber ma nature, comment j’ai eu cette cicatrice sur la tempe droite, J’aurais aussi pu raconter comment mes plus gentils voisin dans le quartier où je squattais étaient devenus les pire meurtriers et avaient anéantis tout ce que je possédais…

J’aurais pu la poignarder avec mes souvenirs, mais je n’en avais pas envie.

Je la contemplai un instant, perdant cet éclat de défi qui céda à la compassion à l’excuse. Elle essuya la larme du bout de son doigt. Elle avait l’air plongée dans ses réflexions. Ce silence, et elle-même, me semblaient bien trop fragile pour être brisé, trop innocents. Je baissais la tête à mon tour, un air faussement renfrogné, pour cacher ma culpabilité, sur le visage.

- Je…

- Vous savez, me coupa-t-elle. C’est à mettre tout le monde dans le même sac qu’on en arrive à être humaine. Croyez-vous vraiment que j’ai l’air d’une personne à haïr ce que je ne comprends pas ? je ne suis sûrement pas la seule. Mais c’est vrai, je vous l’accorde : nous autres humains avons une nature belliqueuse faites d’injustices.

A peine !!! M’exclamais-je intérieurement, avant d’être bousculé par mon Loup…

- …Je ne peux pas ignorer ce que mes ancêtres on fait. Par contre je peux faire le serment de ne pas avoir de tels a priori, et de tolérer ce qui me dépasse. Cela vous suffirait-il ?

Je sentis son regard peser comme une plume – et à la fois comme du plomb - sur mon dos. Le parfum qu’elle dégageait se modifia légèrement, conservant toute sa subtilité florale mais avec une pointe d’inquiétude, de peur que ne ressentais qu’une proie. Le loup en moi frémit ce qui entraîna un frisson tout le long de mon échine. J’entendis les bruissements de tissus lorsqu’elle se leva puis un léger ronronnement alors qu’elle s’étirait. Je me tournai vers elle.

- Désolée c’est… une sorte d’habitude. Je ne peux pas me contrôler…

Elle me sourit au point de plisser les yeux. Comment cette jeune femme pouvait être aussi douce et gentille, telle une brise tiède de début de printemps, alors qu’elle était face à un de ses prédateurs ? Son contrôle d’elle-même était incroyable. Néanmoins mes pensées repassaient sa tirade juste avant… Mon Loup me fit bondir tout près d’elle en une fraction de seconde. Je la dominais de ma taille et de ma carrure sans qu’elle sache pour autant qu’elle me dominait de ses émotions et de son impressionnante personnalité.

- Non, dis-je dans un premier temps.

Je levai ma main pour pointer mon index sur son front et l’y poser sans mal. Mon visage n’exprimait ni joie, ni colère, ni peur. Je la regardais avec sérieux, mais sans rage, et dissimulait mon empathie pour cette jeune femme sous un visage neutre.

- Vous n’aviez pas besoin de dire ça. Je le sens : dans vos yeux, dans votre parfum, et même en moi, je le ressens.

Je fis une pause, toujours aussi gêné de parler à une fille avec franchise.

- D’habitude, les voix humaines attisent ma haine et ma colère. Vous non. Les humains n’ont fait que tracer et retracer au fil du temps cette blessure profonde encore à vif. Vous, vous êtes… Un Mercurochrome.

Comparaison à la con !

- Je pourrais tuer n’importe quel humain qui passerait par-là. Je pourrais m’acharner sur n’importe qui. Mais pas sur vous. Je crois que je n’oserai jamais vous toucher…

Je retirai mon doigt de son front après être sûr que le message soit bien passé. Je mis mes mains sur mes hanches et partis d’un petit rire léger :

- Et faut bien ne pas être humain pour ça !

Message par Invité Mer 21 Déc - 12:20

Revenir en haut Aller en bas
En une fraction de seconde, si bien que j’eus du mal à le voir, Fligide se retrouva à mes côtés. Il était plus grand que moi, plus musclé, plus puissant dans tous ses traits. En bref, il me dominait largement. Son regard était neutre, mais me surplombait autant que sa carrure impressionnante. Moi, je ne bougeais plus, le regardant simplement dans ses yeux d'un bleu plus pur que tous ceux que j’avais déjà vu. Dans cette position de défaveur, j’eus une vague d'inquiétude. Mais très vite, la présence silencieuse et pourtant bien présente du loup en lui m'apaisa. J'étais avec quelqu'un qui était à demi-animal, je n'avais rien à craindre de lui pour l'instant. Soudain, il décrocha un "Non" que je ne comprennais pas vraiment sur le moment. Puis il leva sa main, et posa un doigt sur mon front. Cela eut pour effet de me paralyser encore plus. Je clignais deux ou trois fois des yeux, ne comprenant pas très bien. En effet, mon manque de contact sociaux dans ma précédente vie, dirons nous, ne m'avait pas du tout habituer à ce genre de comportement. Je ne savais strictement pas ce que cela pouvait dire. Autant vous dire que je n'allais pas dire quelque chose avant d'avoir vraiment compris ce que se passait...

Sérieux, mais sans colère comme précédemment, Fligide m'expliqua qu'il avait sentit et ressentit que j'étais comme cela, ou du moins que j'avais quelques "réflexes" étranges. Puis il m'expliqua que ma voix était aussi différente. Avec un petit sourire en coin, je pensais que c'était aussi dû, un peu, au fait que je chante beaucoup. La comparaison que le lupin utilisa par la suite, me fit légèrement tiquer. Un pansement ? C'était une drôle de façon de me voir. Mais en connaissant le rôle de guérisseur que pouvait avoir un de ces petits bouts de papier conditionné, j'acceptais le terme. Soigner et rendre heureux autrui était à mes yeux quelque chose de merveilleux. L'homme avoua aussi qu'il ne pourrait pas me faire du mal, mon sourire malicieux se transforma en un autre sourire, simplement gentil, agréable, rassurant. Je savais, ou plutôt toute mon âme avait espérer qu'il ne puisse pas me faire de mal, et voilà qu'il me le disait de ses propres mots. De quoi rendre heureux n'importe qui non ? Le regard brillant et remplis de joie, je regardais Fligide s'éloigner et rigoler sur mon côté si étrange, si "non-humain". Mon rire cristallin se joint au sien pour quelques secondes.


"Vous n'êtes pas le premier à me le dire, figurez-vous ! Mais malheureusement, on ne choisit pas ses origines."

Un souvenir sanglant, plutôt horrible, me traversa alors l'esprit : le corps ensanglanté de mon père se faisant vider par un vampire. Naome... Mon sourire et mon bonheur disparut comme une feuille soufflée par le vent d'automne. Je n'avais pas choisis, je n'avais même pas aimé mes parents. Pourtant, j'étais humaine, et je ne pouvais rien faire pour renier cela. Et ma vie à cause de cette origine voyait son espérance durement raccourcis. Soudain comme pressée par le temps, mon visage se durcit, se fit concentré, penseur. Comment allais-je pouvoir prouvé à un Vampire tel que Naome que les humains avait du bon en eux ? Comment ?? Perdue dans mes pensées, mon espoir tellement puissant d'habitude en tout ce que j’entreprenais venais subitement de faiblir et tremblait maintenant. Je soupirais, les yeux tristes...

J'avais quelque peu oublié l'homme qui se tenait à mes côtés

Message par Invité Lun 20 Fév - 16:59

Revenir en haut Aller en bas
Il est parti, donc je clos ce sujet.

Message par Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum