Les meilleurs estomacs ne sont pas ceux qui rebutent tous les plats.
Qui es-tu ?
Psyché du personnage :Deam est un homme qui est particulièrement complexe d’appréhension et de compréhension. Ambivalent, ambitieux, gris, nombres de ses caractéristiques peuvent porter à confusion de prime abord dans la compréhensivité de son être. En revanche, on peut lui dénoter quelques caractéristiques qui reflètent tendancièrement bien sa personnalité.
La plupart de ses connaissances très éloignées pourraient le qualifier de fervent chevalier dans sa propre folie. Ceux-ci ne le connaissent visiblement pas suffisamment. En réalité, Deam se caractérise comme un homme enchaîné à la réalité, un penseur, un homme dénoué envers la vérité. Philosophe d’être et de cœur, sa raison ne le pousse pas dans les sensations réelles, mais dans le véritable, le raisonnable, la transcendance des objets et des idées. Il se caractérise lui-même comme un penseur, mais aussi un homme de paix qui protège le progrès et l’humanité à travers le système d’ordre incorporé par le Cercle, mais aussi la philosophie qui s’y cache. Démagogue et sophiste à ses moments, il pose beaucoup de question et pousse la réflexion à de nombreux égards. Très peu combatif, ce sont ses mots et sa plume qui agissent comme poignard. Sa parole est une arme qui peut parfois se montrer sournoise par sa démagogie et sa sophistique, parfois tranchante par sa noble quête de recherche de savoir et de vérité. Tel est sa ferveur de folie selon ses collègues.
Il porte donc souvent à la polémique. Parfois, il est très apprécié, sous forme de mentor, comme ami, comme frère alors que parfois, il est détesté au point d’être un némésis, un traître, un fainéant ou encore un menteur.
Introverti, mais social, vous ne le verrez pas dans les grandes sorties publiques. Il ne désire pas particulièrement l’attention, mais ne la craint pas. Il compte de nombreux ’’amis’’, mais très peu de frères d’armes et de cœur. En revanche, étant d’une nature solidaire et transparente envers ceux-ci, vous verrez son regard jaune/orangé se détendre et transmettre ses réelles émotions. Bien accompagné, sa raison poussée et la volonté de sa compréhension du monde se fera plus distante, éloignant ainsi les abords parfois froids de l’homme pour lui attribuer un air que l’on qualifie de plus chaleureux.
Physique :Sobre et simple, Deam n’est pas particulièrement grand ou costaud. Sa taille est très modeste, sa silhouette n’est pas couronnée d’or sans pour autant être grossière. Il ne s’habille que de très peu de couleurs et préfère les tenues sombres et simples. Comme dit plus haut, son regard est jaune/orangé, mais s’altère passagèrement rouge lors de l’influence de ses pulsions sans l’effet du Sérum. Lors de ses apparitions au Cercle ou comme autorité, il porte sans aucune exception un masque d’apparence blanche et simple. Seul l’étincelle et la couleur de son regard permet d’humaniser le masque mystérieusement livide. En revanche, celui-ci ne le porte pas lors de ses balades en public et lors de ses commissions. Cela est simplement destiné à éviter qu’on le reconnaisse au sein du grand public, même si les membres du conseil sont au courant de son identité.
Ses dents pointues et particulièrement ses canines, joint à la couleur parfois saignante de ses prunelles, peuvent souvent faire en sorte de le confondre avec la race des vampires. Pour finir, un dernier détail qu’il est possible de remarquer serait sans doute ses nombreuses et petites cicatrices sur les bras et les épaules. Signe d’un batailleur qui peut se montrer expérimenté et d’un aperçu de la faim que peuvent posséder ses enfants.
Pourquoi es-tu ainsi ?
5 octobre 2097
Deux hommes étaient, ce qui semblait de prime abord, apparemment seul. Ils se tenaient dans une pièce très sobre en couleur. À l’image des pièces interrogatoires dans les films de l’époque, celle-ci ne contenait qu’une table, deux chaises ainsi que des documents qui, malgré la quantité, apparaissait comme soigneusement répertoriés. Ainsi, en se fiant à ces images et à l’air neutre de l’homme baraqué rentrant dans la pièce, il était possible de penser qu’il s’agirait d’une séance de ‘’discussion’’ afin de souligner des informations. Or, pour l’heure, il n’était pas question d’interroger, mais bien d’interviewer quelqu’un.
Le second homme, modeste, ni trop grand, ni trop petit et simple, rentra dans la pièce. De prime abord, on pouvait remarquer son accoutrement, propre et professionnelle pour l’occasion, mais aussi ses yeux, qui, proactifs, tentèrent de capturer des détails afin d’assimiler la situation dans laquelle il se trouvait. On pouvait voir, par sa gestuelle, qu’il était quelque peu nerveux. En revanche, son sourire, sa bonne humeur, et ses expressions faciales, eux, laissaient penser qu’il avait confiance. Du moins, qu’il avait confiance de sa bonne volonté et de son innocence.
D’un geste simple, le premier homme se dirigea de l’autre côté de la table avant de pointer la chaise en face de lui. Le deuxième homme, lui, se contenta de tirer celle-ci avant de s’y asseoir, les mains jointes sur la table tout en ayant toute l’amabilité du monde au visage. Une fois assit, la conversation entre les deux hommes débuta. Le gaillard ouvra un portfolio devant lui avant de plonger son regard dans celui du professeur.
- Merci d’avoir accepté notre invitation monsieur Aristar.
- Tout le plaisir est pour moi, c’est une chance d’être ici.
L’homme aux nombreux documents se contenta de garder son expression.
- Non, nous ne laissons rien à la chance, nous connaissons bien suffisamment votre dossier.
Le professeur, toujours dans l’incompréhension de ce qui le guettait se contenta de hocher légèrement la tête tout en fronçant les sourcils.
- Je vois… Et bien, il me fera plaisir de confirmer vos informations. Vous n’êtes sûrement pas sans savoir mes écrits et mes convictions à l’égard du Cercle. Tendre la main à celui-ci, ne serait-ce qu’un instant, est une chance, c’est le moins qu’on puisse dire.
Le premier homme souffla lourdement par le nez, visiblement éreinté par ces adoucissements.
- Vous pouvez cesser vos flatteries, je vous demanderais de faire preuve de rigueur et de simplicité dans la transparence de vos propos.
Le deuxième homme, qui comprit que la situation était visiblement plus sérieuse qu’il l’imaginait, se contentai de hocher la tête sans rien rajouter. L’homme bien en chair en profita pour reprendre la parole.
- Je suis Éric. Pour les besoins de la cause, considérez-moi comme un recruteur. Si vous êtes ici, c’est que nous désirons vous tester afin de certifier, sans la présence du moindre doute, votre appartenance et votre fidélité. Un poste est à combler et nos services ont eu la créativité d’apporter votre dossier. Évidemment, c’est dans le cas où vous seriez disposés à recevoir ses nouvelles responsabilités.
Le jeune professeur cligna des yeux tout en glissant ses doigts l’un contre l’autre alors qu’il assimila ses informations.
- Certainement. Que puis-je faire pour vous ?
- Faites-moi le ‘’
plaisir’’ d’en savoir davantage sur vous afin de savoir que nous sommes bien sur la même longueur d’onde.
L’interrogateur prononça le mot plaisir avec tant de ferveur que le professeur comprit rapidement qu’il n’était pas question de rigolade. Il se doutait même que sa réponse n’avait guère d’importance. Néanmoins, il hocha la tête avant de se lancer.
- Alors… Pour faire bref, je suis un enseignant considéré comme français, malgré lui. Mes champs d’expertise sont l’histoire, la politique, mais plus particulièrement la philosophie politique, dont j’ai fait ma thèse il y a…
Le recruteur, visiblement blaser, se contenta de fermer abruptement les documents qu’il avait dans ses mains, interrompant ainsi le professeur.
- Immigrant américain à l’adolescence suite à des complications liées à votre nature, vous avez grandi à l’Avventura afin de bénéficier du Sérum. Vous êtes citoyens depuis votre majorité due à votre engagement, vos compétences et votre bonne conduite.
L’homme jeta un coup d’œil à la fenêtre murale et fumée sur sa droite avant de reprendre.
- Conduite exemplaire dans la mesure où vous êtes sous l’effet d’une dose du sérum quatre fois supérieur à la normale. Exemplaire dans la mesure où l’appétit ne pose pas problème.
Le recruteur tapa à plusieurs reprises de ses doigts sur la table alors que son regard sévère harponna celui de Deam.
- Nous sommes bien conscients de vos dérives. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui vaut votre présence ici, disons qu’elle fait partie, en autre, de l’offre d’emploi qui s’offre à vous. Évidemment, ça ne serait pas le cas si vous ne partagiez pas nos valeurs. Vous pouvez remercier ces heures de tutorat, d’enseignement, d’implication sociale et vos écrits.
Deam se contenta de hocher la tête une fois de plus tout en gardant son silence dans l’attente de la suite. Le recruteur fouilla dans sa paperasse avant de sortir un dossier qu’il glissa sur la table.
- Voici les conditions que nous proposons. Sachez bien qu’il s’agit d’une occasion qui ne se proposera qu’une fois dans votre vie et qu’aucun retour en arrière ne sera possible.
(…)
Octobre 2100, soit plus de 2 ans plus-tard
Un homme rentra dans son domicile. Celui-ci, situé dans une campagne bien lointaine, abordait une façade sobre et simpliste. Elle ne réfutait pas les regards sans pour autant les attirés. Tout en discrétion, elle semblait se perdre dans le paysage du terrain ambiant, vague, faussement cultivé et entretenu. Des animaux de fermes vaguaient à leurs occupations ici et là, vivant paisiblement. Dans ce petit coin reculé, l’espace n’était pas un problème, les voisins n’étaient pas des ennemis, ni des nuisibles. En réalité, on ne pouvait considérer le voisinage comme étant un regroupement, puisque celui-ci était séparé par bien des terres agricoles.
À vrai dire, on ne pouvait voir les maisons l’une de l’autre. Pour tout dire, même les sons, les cris et les pleurs se perdaient dans le vent et l’espace.
L’homme se déchaussa avant de sommairement se déshabiller de ses vêtements extérieurs. D’un pas tout en douceur, sifflotant une chanson, il se dirigea vers la cuisine avant d’y prendre une bouteille de vin déjà entamée. Chose faite, il se saisit d’un verre avant de se rendre dans son bureau. À mesure qu’il se déplaçait, des bruits de craquements se firent entendre. Si le bois de la maison était épais et que l’isolation était bien efficace, la structure, elle, datait d’une époque qui était révolue.
Une fois à son bureau, le membre du conseil enleva son masque avant de siroter une gorgée de son breuvage aromatique et charnu. Ses pupilles dorés d’une teinture timidement rouge scrutèrent rapidement la pièce afin de s’assurer que la paix régnait dans sa demeure. Même si l’éloignement assurait sa confidentialité, il n’hésitait jamais à s’assurer de la tranquillité et de l’anonymat des lieux.
Ses doigts se penchèrent sur une lettre. Il était très peu coutume d’envoyer encore des lettres, mais le jeune membre du conseil préférait parfois ce genre de moyen de communication qu’il considérait comme étant plus discret. Même si l’électrification était partout et que la connexion Internet régnait en roi, au même titre que les regards observateurs, il n’en était rien dans cette vieille baraque. Étrangement, il était même impossible de capter la moindre barre de réseau entre ses murs. On pouvait presque croire que quelqu’un l’avait aménagé pour s’assurer que rien ne perturberait son silence radio.
D’une main affirmée, celui-ci sortit le document de papier avant de le déplier et de révéler son contenu.
Nos félicitations pour votre deuxième année de service auprès de notre organisation.
Un point sera suscité à cet égard lors de la prochaine réunion.
Bien à vous,
Vos solidaires partenaires du cabinet.
L’homme regarda le document une fois de plus avant de le déchirer. Il jeta ensuite les résidus dans une corbeille non loin de là. Reprenant sa coupe en main, il se pencha vachement sur le dossier de sa chaise. Ses yeux se fermèrent alors que son esprit, lui, s’ouvrit tout en s’interrogeant sur ces deux dernières années.
Deux printemps à enseigner, échanger, glorifier les luminescentes.
Deux ans que l’on pouvait décrire comme riche, exténuante et certainement bien excitante.
Deux années troublantes, sanglantes et dignes des meilleures épouvantes d’une vie.
Hebdomadairement, il était professeur en ville. La bienveillance, le savoir et le partage le guidait.
Mensuellement, il était membre du Conseil. L’ordre, le devoir et la politique le menaient.
Occasionnellement, il était un assassin. La faim, l’hérésie et sa profonde nature s’imposaient.
Le regard du jeune homme s’ouvrit, mais celui-ci resta dans le nuage de ses pensées. Même si cette lettre lui était une agréable surprise, la rapidité et l’enchaînement des années au sein de l’organisation le bouleversait. D’usage, il avait pour habitude d’étudier et d’observer l’Histoire, de rationaliser, d’observer les courant de pensée, de comprendre afin d’en tirer des conclusions. C’est d’ailleurs ce qu’il enseignait à ses élèves lors des peu de cours qu’il persistait à donner. Le travail de la sagesse, le développement de l’esprit critique et l’empathie, tel était le credo qu’il persistait à enseigner aux jeunes.
Or, ces années de service auprès du Cercle et plus précisément auprès des renseignements l’empêchait bien souvent de se poser afin de méditer ses pensées. En revanche, il persistait à croire du bien-fondé de ses actions. Quel qu’elles soient, la fin justifiant parfois les moyens.
Il rigola légèrement alors qu’il se remémora les mots de la lettre. Vos solidaires partenaires du cabinet. Ayant une position particulière et ayant une liste de tâches tout autant particulières, il n’était pas rare qu’il soit victime du dédain et du mépris de ses collègues. Contrairement à ceux-ci, il ne faisait pas usage des technologies afin de surveiller et d’informer les renseignements. L’homme aux deux identités était davantage vieux jeu dans sa recherche d’information. Il préférait écouter les conversations et gratter les potins des rebelles par sa démagogie et sa sophistique. Son succès parfois limité par rapport à ses collègues usant de technologie, il n’était que très peu respecté par ses pairs. Évidemment, c’était sans compter sa deuxième tâche qui consistait à faire définitivement et éternellement taire certains rebelles se montrant dangereux pour l’idéologie collective. Le rôle d’assassin était très peu respecté, alors vous pouvez aisément imaginer lorsque celui-ci dévorait ses victimes, tant au sens abstrait que littéral.
C’était d’ailleurs ce qui lui valait le surnom de veuve noire, du carnassier masqué ou encore du sage gourmand.
Néanmoins, il se révélait être un outil particulièrement utile. Sa notoriété au sein des renseignements n’était plus à prouver. Sa double identité lui attribuait tout l’anonymat nécessaire afin d’accomplir ses tâches. Il faut aussi admettre que cela lui préservait une part d’humanité face à sa bestialité intérieure qui l’emportait, à son plus grand désagrément, bien trop souvent lorsqu’il se devait de partir en mission tout en cessant de prendre le sérum.
Il soupira un moment avant de retremper sa bouche dans sa coupe afin de se rafraîchir le gosier.
Malgré toutes les incertitudes qui l’habitaient, une chose était certaine, cela ne lui ferait qu’ouvrir son appétit davantage.
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