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Message par Invité Mer 15 Juil - 14:53

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La lune se dessinait derrière quelques nuages évasif, murant le ciel en éteignant les étoiles sur leurs passages, les sinistres colosses s'étendaient tranquillement au rythme d'un souffle glacé . Le vent hurlait, faisant danser les branches et les fleurs au rythme acharné de son cri. Les animaux ne rôdaient plus depuis longtemps en ce lieu décharné. Le parfum de la nature avait une saveur unique dans ce recoin de forêt, même lui pouvait le sentir, enivrant ses sens le possédé ne pouvait cesser de marcher. Ils n'étaient plus très loin de lui, encore un ou deux quart d'heure et ils le rattraperaient. Un sourire anormale illuminait son visage blême. Deux sombres cernes portaient ses yeux bleus, son profile droit était plombé de marques en tout genre. Tout comme sa gorge et ses côtes d'ailleurs. D'une certaine manière, les rebelles faisaient un peu douillets à côté des gens entre lesquels divers fonctionnaires l'avaient trimbalé. Ni preuves, ni aveux, de simples coïncidences qui s'enchaînaient les unes aux autres ce qui ne composait en rien quoi que ce soit de concret. Ayant joué l'insouciant intuitif pendant plus de deux semaines, Stan savait que la plupart de ses ennemis le sous estimeraient désormais. Même si ils avaient pu allègrement défouler leurs nerfs sur lui, personne ne serait en mesure de l'arrêter après qu'il se soit occupé des deux derniers rats.


Mais c'était le genre de plan à cartouche unique, n'étant pas totalement irraisonnés, ils lui avaient mit un bracelet électrique autours de la jambe et placés deux gardes sur son dos. Ces derniers faisaient des roulement de six, huit, heures, ils n'étaient amenés à travailler ensemble que lorsque ils intervenaient. Et ce soir, le suspect état en train de prendre une direction plus que douteuse. Lorsque Damien avait vue le moustique en T-shirt long sortir de chez lui à minuit moins vingt. Il sut que ce qu'il redoutait depuis le début de la surveillance allait se produire. Cet abjecte abruti irréaliste allait tenter quelque chose, ses yeux le trahissait tellement. Ils inspectaient les environs, sans même se soucier du vanne de fausse entreprise noir qui stagnait devant chez lui depuis deux semaines. Damien en avait fait des planques, mais il avait rarement autant détester suivre une cible. Déjà, la possible implication de l'individu avec le mouvement séparatiste l'énervait au plus haut point. Surtout après avoir apprit ce que ces ordures avaient fait aux civils. Mais la passivité du possédé était sûrement ce qu'il le poussait à bout. Son quotidien était abominablement long. Fumer, travailler, se promener, conduire la voiture de fonction pour déposer ou chercher des corps. De nuit comme de jour, les faits et gestes de Stan étaient étroitement surveillés. Damien s'était lancé dans une filature arme entre son dos et l’élastique de son pantalon ceinturé. Portable à l'oreille gauche, poche de chips ouverte dans la main droite, il indiquait à son collègue qu'il entamait une filature et qu'il le tiendrait au courant du déroulement de la soirée.

Après avoir enjambé des cadavres de buissons grisonnant, le possédé lança un regard vitreux à sa jambe gauche. Shawn s'était depuis le début de la soirée emparé de son corps, comme le convenait le plan, il était arrivé au milieu de cette étrange clairière dont émanait d’innombrables racines provenant de quatre autres arbres massif mais desséchés. Ses mains enlacèrent l'appareil qui lui tenait la jambe, puis une étrange sensation de mal émana de son être. Le corps du possédé subissait une tension terrible, éprouvant sa résistance et sa vitalité, les pouvoirs démoniaque de Shawn le poussait à se concentrer. Stan voyait des souvenirs dérangeant, ainsi que des inconnus défiler une énième fois, son subconscient l’imprégnait beaucoup moins douloureusement désormais. Les faits étaient là, ils s'unissaient de mieux en mieux, même si l'un comme l'autre, ne parvenaient pas à savoir qui disparaîtrait. Cette pensée parasite l'énerva d'avantage, le lançant dans une épreuve de force démesurée bien que ridicule à voir.

Roulant d'une racine à l'autre, Shawn n'entendit pas l'arme de Damien engager une balle dans le canon de son arme. Un glocke de base, la cible était un humain après tout.



Message par Invité Mer 15 Juil - 19:33

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Un long souffle s'échappa de mes lèvres marquant un cycle de respiration profonde, tentative veine de me calmer en cette nuit ironiquement calme et paisible. Calme et paisible...ces derniers jours ne l'avaient pourtant pas été. Le Cercle avait attaqué notre repère et les Rebelles s'étaient, sur le moment, un peu dispersés. Beaucoup d'entre nous étaient morts, fauchés par les armes de nos assaillants qui n'avaient pas ménagé leur armurerie. La forêt était remplie de douilles à la suite de cet évènement, le sang des soldats tombés au combat imprégnerait désormais ces terres. Bien évidemment, nous n'étions pas restés sans nous défendre et de nombreux agents du Cercle étaient tombés aussi. Mais nous étions en infériorité numérique, les pertes étaient donc bien plus significatives de notre côté. Mais cela n'aurait jamais du arriver, nous étions censés avoir un coup d'avance sur le Cercle, je pensais que nous avions du temps. Jamais ils n'auraient du trouver notre planque. Quelqu'un dans nos rangs nous avait trahi. Était-ce la même personne qui m'avait jeté à la police locale ? Peut-être bien...Un seul soupçon persistait et était maintenant renforcé...Le darkness albinos. Natsume était son prénom si je ne me trompais pas. Je l'avais flairé à la grotte et lorsque j'avais vérifié la feuille des nouvelles recrues, sa petite tête d'albinos m'avait en effet nargué.

J'avais tenté de retrouver Jilan et Leann en revenant à la grotte. J'avais flairé leur odeur et avait essayé de retrouver leur trace, sans grand succès. J'avais pu retracé une partie de leur trajet respectif -ça m'avait étonné qu'ils se soient séparés, mais mon nez avait parlé- et leur odeur s'étaient mêlés avec deux autres odeurs qui m'avaient dérangé. Mais il y avait bien d'autres choses qui m'avaient dérangé cette nuit là ça. Mon combat avec celle que je soupçonnais être la chef des lycanne, par exemple. Ou encore l'absence prolongée de certains membres. Et en parlant de cela, j'avais bien sur en tête deux membres en particuliers : Lidina et Stan. J'avais croisé la louve dans les montagnes il y avait quelques temps et ensuite elle avait disparu, purement et simplement. Avait-elle succombé à une crise émotionnelle quelconque née de ses conflits internes bien connus ? Ou autre ? Quant à Stan...Et bien je serais bien allé lui rendre visite dans son cimetière, cependant l'accès à la ville m'était désormais restreint. Mes mésaventures avec la darkness policière avait confirmé leur soupçon à mon sujet et les patrouilles en ville étaient dangereuses pour ma sécurité, tout comme l'étaient devenues mes incursions. Mais à dire vrai...je m'inquiétais un peu pour le fossoyeur possédé. Lors de notre première rencontre, des évènements assez étranges s'étaient déroulés dans son cimetière et si nous n'avions pas travaillé en tandem, nous serions morts tous les deux cette nuit là. Mais pourquoi tant de sombres pensées m'agitaient en cette soirée pourtant si paisible ?

Sans m'en rendre compte, mes pas m'avaient mené dans un recoin de la forêt que tout le monde s'accordait à appelé "Corrompue" à cause des sombres évènements qui s'y étaient déroulées. Cependant, l'odeur de cette forêt avait toujours eu quelque chose...d'excitant pour moi. Un doux mélange florale avec une pointe d'un je-ne-sais-quoi qui réveillait en moi l'instinct du prédateur. Prenant une profonde respiration, je m'imprégnai des odeurs de la forêt, des bruits qui la parcouraient, et je m'élançai, courant à travers les branches et les racines des arbres tel un éclair blanc et noir, pieds nus. Mais après quelques secondes de course sous forme humaine, le vent tourna et me charia une odeur bien connue et pour la moins inattendue. Stan ?! Changeant brusquement de direction pour me tourner vers la source de l'odeur, je ne stoppai pas pour autant ma course. Après quelques dizaines de mètres, je ralentis petit à petit. Il y avait une autre odeur à part celle de Stan, et celle-ci semblait le suivre. Un ami à lui ? Ou autre chose ? Peu importait, c'était un humain. Stan était à présent dans une clairière étrange parcourue par d'énormes racines. Il marchait calmement, même si quelque chose me dérangeait dans son attitude. Quelques mètres derrière lui, l'humain dont j'avais flairé l'odeur se déplaçait avec l'arme au poing. Je doutais que ce soit un ami du coup. Et moi je me tenais une dizaine de mètres plus loin, hésitant entre interpeller l'homme, ou avertir Stan d'une quelconque manière. Mais je n'eus pas le temps de plus réfléchir lorsque je vis l'homme chargé son fusil. D'instinct, je me projetai vers lui en une fraction de seconde et déviai le canon de son arme au moment où ce dernier appuyait sur la détente. Ni une ni deux, je le désarmai en lui tordant le bras sans ménagement, puis je l'envoyai faire un vol plané entre le possédé et moi même après l'avoir attrapé par le col. Vu sa précédente posture, c'était un homme entraîné et les choses ne se seraient certainement pas déroulés si bien si je ne l'avais pas pris par surprise. Mais là n'était pas le plus important.

-On dirait qu'il y a toujours quelqu'un qui essaie de te tuer, Stan. Les gens n'aiment peut-être pas les fossoyeurs après tout...

Puis à la lueur de la lune, je pris le temps de bien analyser la condition de celui que je ne considérais pas tout à fait comme un ami pour l'instant mais comme le camarade qu'il était. Il avait quelque chose de changer...des cicatrices sur le côté droit de son visage. Sur sa gorge aussi. Ces dernières n'étaient pas là la dernière fois que je l'avais vu...Malgré tout cela, il y avait toujours quelque chose qui clochait chez le fossoyeur. Fronçant les sourcils, je repris la parole.

-Que s'est-il passé Stan ? Ça fait un bail que je t'ai pas croisé...

Message par Invité Dim 19 Juil - 12:40

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N'accordant pas la moindre attention aux deux hommes luttant derrière lui, Shawn persistait, il sentait la boîte craqueler entre ses phalanges. Ses veines gonflaient à vue d’œil, éprouvant ses muscles et ses nerfs jusqu'à l'ultime râle. La boîte de sécurité se fendit en une multitude de morceaux qui s'effondrèrent à ses pieds. Genou contre le torse et mains autours des chevilles, Shawn ne put contenir un soupir de lassitude en souriant. Ses yeux vidés de vie se tournèrent vers la source des nuisances sonores. Désarticulant sa nuque dans un angle saugrenue, le possédé analysa brièvement la situation. Il reconnut sans mal, l'un des agents dont il désirait se débarrasser.

Ce dernier remuait doucement sur le sol damné de la forêt corrompue, jetant des regards inquiets et haineux aux deux spécimens qui s'apprêtaient à l'abattre. Plusieurs longues gouttes de sueurs s'étendaient le long de ses joues, creusant ses traits en humidifiant son teint pâle. Damien ramenait ses cheveux longs derrière lui en se redressant, sans pour autant obtenir l'autorisation de soulever son postérieur. Ni Shawn ni Bran ne bougèrent, le lycan engagea la conversation tranquillement sans imaginer qu'il était aussi suspect que les autres. Maintenant qu'il se tenait devant lui, le darkness imaginait d'avantage de scénarios possible. Ce loup le suivait-il depuis le début? L'aurait-on envoyé pour se débarrasser d'eux?

Par eux le démon entendait bien Stan et lui, mais peut être venait-il aussi l'aider à se débarrasser des agents lui collant aux basques? Dans ce cas, qui croire et comment faire bordel? Promenant son regard décharné d'un arbre à l'autre pour scruter les alentours. Le démon replongea son regard dans celui du loup quand ce dernier l'appela "Stan". Un sourire évasif dessinait un nouveau visage au possédé, ses yeux étaient vifs, ses doigts pressés les uns contre les autres, il se contenta d'approcher de sa nouvelle cible:

"J'ai expérimenté les joies de la trahison, ainsi que celles de l'abandon."

La voix qu'empruntait Shawn était cette fois-ci bien celle de Stan. Pas de son glauque, ni de voix d’antan, le démon préférait la jouer cool en présence d'une flicaille. Si il portait le moindre micro, il serait alors trop facile aux membres du Cercle de pouvoir agir en conséquence, si la voix de l'un des interlocuteurs étaient un peu trop... "surnaturel". Son talon frappa le menton de Damien qui sentit subitement son existence voler en éclat au rythme de ses dents. Le possédé s'acharnait à sur le visage de l'agent assommé. Il retenait suffisamment sa force pour le maintenir en vie. Envoyant sa semelle tanner le cuir de l'agent encore deux ou trois coups, il s'arrêta après avoir amené son talon contre la gorge de l'officier qui ne luttait plus. Une fois le calme retrouvé, l'harmonie d'un corps sur le point de perdre la vie permit au démon de se relaxer. Shawn fouilla les poches de sa victime, puis en retira un portable qu'il éplucha de fond en comble:


"La rébellion n'était sûrement qu'une manière de contrôler les mouvements dissidents. Ils ont attendu qu'on grossisse nos rangs, ensuite on nous a envoyé faire une mission en plein centre-ville pour légitimer nôtre élimination. Tu es seul désormais loup. Alors pourquoi venir à moi? Tu comptes finir le travail? Nous livrer aux forces de l'ordre ne vous suffisait pas, maintenant il faut nous faire disparaître hein?"


La tempe de Damien craqua dans un dernier sanglot d'hémoglobine, lorsque le démon posa sa question. Massant son corps en le remuant, il savait être dans son élément le plus avantageux. Les lycans étaient de puissant chasseur. Mais comme Shawn s'en doutait, Bran ne parvenait pas à dissocier son odeur de darkness à celle de la corruption baignant autours d'eux. Un endroit dans lequel les démons pouvaient librement se déplacer sans crainte d'être démasqué rapidement. Il comptait utiliser cela contre les agents du Cercle, mais Bran était sur son chemin désormais. Prêt à l'entendre, le démon ne braqua rien à l'encontre de Bran. Ils n'y avaient plus de raison de le considérer comme un collègue, ni même comme un allié. Bran était simplement un être à qui il devait la vie. Ils lui rendraient service, puis disparaîtraient de la vie du loup.

Message par Invité Lun 20 Juil - 4:50

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Le possédé ne releva même pas lorsque derrière lui se firent entendre des bruits de bagarres. Bagarre c'était beaucoup dire en fait. Mais personne ne pouvait attendre mieux de lui en sachant le contexte. Une fois l'homme au sol et désarmé, je ne le surveillai que d'un oeil distrait. Mais comme je l'avais dit précédemment, Stan n'avait pas fait cas du grabuge derrière lui et donc n'avait même pas pris la peine de se retourner. Au lieu de cela, il était à semi agenouillé enserrant sa cheville de ses deux mains. Je levai un sourcil interrogateur, ce que personne ne vit bien évidemment mais je ne perdis pas foi. J'entendais distinctement des bruits de craquellement, mais ce ne fut que lorsque ce dernier soupira après avoir fini sa tâche que je pus observer l'objet de son attention. Et une fois de plus mon sourcil s'arqua. Car ce que je voyais au sol ressemblait étrangement à un bracelet électronique qu'on mettait au prisonnier en liberté conditionnelle. Mon regard fit alors un aller-retour bref entre l'homme au sol et la boîte, et je fis rapidement le lien. L'homme que je venais d'agresser faisait certainement partie de la police et était donc charger de surveiller le fossoyeur qui...avait été arrêté ? Quand ? Pourquoi ? Je ne savais point, mais je comptais bien demander à l'homme qui se tenait en face de moi. Je parlais bien sur de celui debout, pas celui qui mangeait encore la terre de la forêt.

Cela ne m'empêchait pas de notifier que le comportement de Stan était étrange. Vraiment étrange. Il agissait de manière étrangement détachée, comme s'il était ailleurs. Pas vraiment avec nous. Fronçant les sourcils, je pris une discrète inspiration afin d'analyser les odeurs : la dernière fois que j'avais combattu aux côtés de Stan et que l'entité à l'intérieur de lui avait pris le contrôle, l'odeur de darkness -faible d'origine chez le possédé- s'en était trouvée renforcée. Mais à l'instant présent, il m'était impossible d'évaluer ceci. Outre la peur qui émanait de l'agent au sol, l'air de la Forêt Corrompue était saturée de l'odeur des démons -pas oppressante mais suffisante pour brouiller celle de Stan. Ce dernier parcourrait la forêt des yeux avec ce qui ressemblait à une certaine lassitude, puis lorsque son prénom franchit mes lèvres, il tourna à nouveau la tête vers moi avec un sourire faible. Mais contrairement à son expression corporelle, ses yeux étaient quant à eux vifs et semblaient percer l'obscurité à la recherche de réponses dont les questions m'étaient inconnues. "Trahison, abandon" avait-il dit ? De quoi parlait-il ? Qui l'avait ainsi donc abandonné ? Etait-ce pour cela qu'il s'était retrouvé en prison ?

-De quoi parles tu, Stan ? Qui t'a trahi ?

Mais mes questions furent interrompues par la soudaine montée de violence du possédé qui se mit à ruer l'agent de police de coup. L'odeur du sang monta rapidement dans l'air et mes yeux s'éclaircirent légèrement sous l'effet de l'excitation sans pour autant prendre la teinte dorée caractéristique de mon loup. Il récupéra quelques effets personnels de sa victime du moment et les parcourus avec attention tout en répondant partiellement à ma question. Et un brusque accès de colère s'empara de moi pour se dissiper presque aussi tôt. Les Rebelles l'avaient vendu ? Au cours d'une soit disant mission disait-il...Je n'avais pas été mis au courant. Et si ça avait été le cas, jamais je n'aurais été d'accord avec cela. J'étais un loup, et autant mon instinct me dictait de diriger qu'il me dictait de protéger les miens. Les envoyer à la boucherie ne faisait pas partie des choses pour lesquelles je militais, quoi qu'on puisse dire des Rebelles. Un grognement rauque et lupin s'échappa de ma gorge lorsque celui-ci insinua que je faisais parti de cette machination.

-Je n'ai rien à voir avec cette soit-disant trahison dont tu parles. J'ai moi-même failli me faire arrêter par les forces de l'ordre. Depuis je ne peux plus retourner en ville, tous les flics du coin ont pour ordre de m'arrêter à vue. Mais de quelle mission tu parles ? J'en ai jamais entendu parler. Comment as-tu atterri en prison...?

Message par Invité Lun 20 Juil - 11:59

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La réaction du loup lui parut un peu trop infantile pour être honnête au premier abord. Pourtant, ses souvenirs lui révélaient que ce qu'il pensait être une preuve d'immaturité, se trouvait être une simple et puissante honnêteté. Une fierté qui avait essuyé plus d'une goutte de sang émanait du loup. Shawn se méfiait naturellement de cet aspect un peu trop parfait à son goût. Continuant de pianoter sur le téléphone du défunt Damien, le possédé trouvait peu d’informations intéressantes. Son collègue qu'il surnommait Omega semblait être resté à la "maison". Bran et lui avaient donc le temps de se jauger mutuellement avant que les renforts n'interfèrent, désirant atteindre rapidement les bordures extérieures de la forêt avant la fin de la nuit, Shawn brisa le téléphone puis obliqua en direction d'une allée d'arbres distordus.

Il observait attentivement le chemin qu'il désirait prendre, scrutant une énième fois les alentours en tendant l'oreille. Les lycans pouvaient mal cacher leur sentiments peut être? L'impulsion, le côté bestiale pouvaient s'avérer handicapant dans des situations comme celles-ci? Jouer avec ça était un peu trop dangereux aux yeux du démon, mais il ne voyait pas comment tirer quoi que ce soit du loup. Soit ce dernier était réellement honnête et cherchait vraiment à comprendre. Soit il jouait sur les clichés et il comptait les abattre lorsqu’ils seraient définitivement hors de portée des agents du Cercle. Non, il aurait déjà pu s'occuper de lui, Shawn ne percevait sur le visage du lycan aucune craintes ou forme d'appréhension. Donc s’il avait dû attaquer, il l'aurait fait. Lorsque ce dernier lui apprit qu'il était aussi traqué que lui, Stan se réveilla au plus grand déplaisir de son démon.

"Quoi encore?

Laisses moi le contrôle, j'ai une idée.

Dis toujours, je peux le faire pour toi.

Non.

Comment ça non?

Bon fais pas chier je prends le commandement et puis c'est marre!

Attends, non mais stop!"


Alors que le corps du possédé était secoué par de faibles spasmes convulsent ses bras et ses épaules, Stan reprenait doucement possession de son corps. Éprouvé par la baisse de tension soudaine, lui rendant son corps svelte de fossoyeur drogué, Shawn et Stan inversaient la symbiose en soupirant. Les bras ballant et les jambes tremblantes, Stan se reposait contre le tronc du premier arbre passant sous son épaule. Ses yeux se posèrent sur Bran, remplaçant son sourire pervers par la non expression faciale du fossoyeur. S'efforçant de rester debout pour ne pas paraître encore plus faible qu'il ne l'était, sa voix eut du mal à traverser ses lèvres les deux premières secondes. Toussant plusieurs fois avant de finalement se baisser vers l'agent mort pour décocher une cigarette du paquet dépassant du manteau de l'agent mort. Allumant cette dernière avec un briquet qu'il trouva en deux trois secondes de fouilles, il restait finalement accroupi en reportant son regard sur Bran:

"Alors, soyons clair. Les rebelles sont tous soit mort, soit en cavale, soit entre les mains du Cercle. Je ne sais pas qui, ni comment, mais on est remonté jusqu'à moi. Et ne fais pas comme si tu ne savais rien à propos de l'université, je ne te croirais pas..."


Continuant d'épuiser ses poumons en absorbant la fumée émanant de la cigarette, il se redressa délicatement pour ménager ses muscles. Puis fit simplement signe à Bran de le suivre par le chemin sur lequel ils lorgnaient une minute plutôt.

"Je pensais pourtant avoir pris un itinéraire sûr, mais ils ont profité de photos de mon corbillard lorsque j'ai ramené les colis à la base. Puis attends, t'étais avec moi quand je devais gérer l'autre malade de ton espèce ça me revient, donc tu as participé à la mission universitaire!"

Un sourire satisfait se dessina un instant sur son visage, pour ensuite disparaître derrière un flot de paroles:

"Bref, ils ont débarqués quelques jours avant l'attaque dans mon cimetière, puis m'ont capturés, interrogés et plus ou moins torturés si l'on en croit la définition académique. Maintenant soit on se casse et on laisse le Cercle et cette ville derrière nous. Soit on retrouve les traîtres puis on se venge en leur lattant les boules jusqu'à ce qu'ils nous donnent satisfaction. Je ne vais pas te mentir, je ne pouvais que gagner du temps quand j'étais là-bas... ils sont plus dangereux que ce que j'imaginais. J'ai lâché un indice à l'un des leur pour que je ne finisse pas par tout lâcher plus tard. Un os qu'il a suffisamment rongé on dirait. J’espérais pouvoir les pommer prêt des montagnes et ainsi permettre à nos gardes de les détecter depuis les grottes  pour qu'ils transmettent ça aux bosses pour qu’ils agissent en conséquences. Mais c'était impossible j'imagine... "

Message par Invité Lun 20 Juil - 17:57

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Stan semblait se méfier de ma réaction un peu surprise et agressive quant aux dires qu'il venait d'émettre. Et pourtant, je n'avais aucune idée de cette mission qui selon le possédé consistait à vendre nos camarades. Je n'étais que le second bras droit de Jilan, notre chef -l'était-il toujours ?-, il était donc possible qu'il y ait certaines choses dont je n'étais pas au courant. Cependant, je rechignais à penser que Jilan et même surtout Leann m'aient caché ces informations. Ils étaient certes mes supérieurs, mais tout de même...Le possédé continuait à chercher des informations sur le téléphone de sa victime d'où s'élevait la doucereuse odeur de la mort et du sang. Manger, disait la bête tapie dans les méandres de ma conscience. Lui donnant une petite tape métaphorique sur son museau, je le sermonnai et l'exhortai au contrôle. Il me sembla percevoir des grommellements boudeurs du fond de ma conscience et j'eus presque envie de sourire. Presque. Mon interlocuteur semi-démoniaque brisa le téléphone lorsqu'il eut récupéré les informations qui l'intéressaient -si cela avait été fructueux- et pendant ce temps je ne pipai mot. Je ne savais pas ce qu'il recherchait dans le téléphone de cet agent, mais ce n'était certainement pas pour la trahison dont le fossoyeur s'était dit victime. Je doutais qu'un haut gradé soit chargé de la surveillance d'un prisonnier en liberté conditionnelle. Et seuls ces derniers avaient les informations croustillantes en règle générale.

Stan se détourna et se dirigea vers une allée dans cette clairière créée par deux rangées d'arbres informes. J'hésitai avant de le suivre, n'aimant pas trop cette idée. Pourquoi ? Aucune idée. Croc Blanc peut-être ? Le possédé tendait l'oreille, comme à l'affût. Il attendait d'autres invités qu'il comptait envoyer en Enfer certainement. En même temps, quoi de plus normal pour un fossoyeur de tuer des gens : il était sa propre source de revenue. Tendant à mon tour l'oreille, je ne perçus dans la forêt que le bruit de nos deux coeurs et nos respirations. De même, aucune odeur suspecte autre que les nôtres ne venaient perturber la quiétude corrompue de cette forêt. Qui que Stan attendait, il n'était pas encore là. Il scruta mon visage, certainement à la recherche d'un quelconque mensonge, d'une quelconque tromperie. Mais lorsque je lui appris que moi aussi j'étais poursuivis par les forces de l'ordre, celui-ci sembla perturbé. Il eut un temps de flottement, durant lequel je fronçai les sourcils -ce qu'il ne vit pas visiblement, encore une fois. Et soudainement il fut pris de tremblements, les battements de son coeur accélérant légèrement pour ensuite brutalement chuter. Je vis la fatigue se peindre sur les traits du possédé et je devinai que nous venions d'assister à un changement de propriétaire. Mais était-ce Stan...ou l'autre ? Je fus rapidement fixer lorsque ce dernier repris son air d'ennui habituel accompagné de sa cigarette qu'il ne tarda pas à allumer, empruntant la cigarette et le briquet au défunt policier. D'un côté il n'en aurait plus besoin, alors pourquoi s'embêter n'est-ce pas ? Comme je m'en doutais, ce n'était pas Stan mais le démon qui était au contrôle lorsque j'étais arrivé, empruntant la voix du fossoyeur afin de parler. Une fois cela fait, j'écoutai les paroles de Stan patiemment, sans l'interrompre.

-En effet, nous avons été attaqué et nous sommes maintenant en cavale pour la plus part des survivants. Je ne pense pas que beaucoup de nos soldats se soient laissés capturés vivants. Cependant je ne peux pas laisser cette ville derrière moi et le traître qui nous a vendu avec, terminai-je dans un grondement.

Certes, c'était surement l'oeuvre de plus d'une personne : celle qui m'avait dénoncé, celle qui avait vendu le lieu du repère, et celle responsable de l'arrestation de Stan -si seulement c'était l'acte d'un traître, ce qui restait un peu flou d'après ce qu'il m'avait dit bien que j'en doutais. Si ces personnes s'avéraient être la même, j'avais déjà ma petite idée. Dans le cas contraire, je ferai mon enquête et je vengerai mes camarades. Ce que je ferais après ? C'était une bonne question à laquelle je n'avais pas encore réfléchi.

-Oui, j'étais bien le jour de l'opération à l'université, mais je n'ai pas pour autant entendu parler de laisser les nôtres derrière. Je pensais jusqu'à présent que nous nous en étions tous sortis indemnes...Ce que je constate être faux, grognai-je en lorgnant sur les nouvelles cicatrices de l'homme. Ils paieront pour cela aussi, affirmai-je avec détermination. Je ne compte laisser aucun d'entre eux s'en tirer sain et sauf.

Je réfléchis au reste de ce que Stan m'avait annoncé, et me demandai encore une fois où étaient passés Leann et Jilan. Depuis quelques temps je n'avais plus de nouvelles d'eux, car ayant du prendre la fuite précipitamment je n'avais pas eu le temps d'emporter mon portable avec moi et je n'étais pas encore retourné en ville depuis. Ce n'était pas nouveau le fait qu'ils soient dangereux. J'avais affronté déjà deux de ses membres -une darkness et une lycanthrope- et j'avais eu bien des peines à m'en tirer sain et sauf. Malheureusement je n'avais pas réussi à tirer des informations intéressantes de mes deux adversaires. Ce qui m'amena à me demander un truc concernant ce que Stan venait de dire.

-Ouais, j'ai rencontré quelques membres du Cercle qui m'ont posé quelques problèmes. Mais pourrais-je savoir quels indices leur as-tu livré ?

Ce n'était pas dit sur le ton de la menace. Quoi qu'il ait dit auparavant serait certainement désuet compte tenu de notre récente situation. Mais c'était histoire de savoir ce que l'ennemi savait et si on pouvait se servir de ces informations. Je ne me posai même pas la question de savoir si je pouvais faire confiance à Stan : Il était mon camarade, et il avait à présent le même but que moi. Peut-être parviendrions-nous à une entente...

Message par Invité Mar 21 Juil - 0:05

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Bran avait donc survécut à l'assaut sur la base, avait-il profité d'un traitement privilégié? Le genre d'attention qu'on accorde aux agents infiltrés, un petit sms qui se glisse comme les autres dans une sonnerie anodine, puis une soudaine envie d'aller uriner avant que les fusils ne crachent leurs contenus. Possible, mais la détermination du lycan le laissait perplexe, il n'avait pas suffisamment étudié les races étrangères à la sienne pour s'avancer sans doutes, ni remords. La théorie du sentiment intuitif était plausible, il suffisait de repenser au comportement de Lidina ainsi qu'à celui de Bran. Ils n'hésitaient pas à grogner, japper, s'afficher sans chercher à retirer ou réprimer ce qu'ils faisaient. Alors les soupçons allaient d'un neurone à l'autre, s'effaçant progressivement au rythme de sa respiration. La surprise gagna brièvement ses lèvres, les étirant dans une forme arquée plus qu'étrange. Il désirait se venger lui aussi, Stan n'avait pas besoin d'en savoir plus. Ses mains s'enfoncèrent dans ses poches après avoir écrasé son mégot brûlant. Reprenant leur paisible marche en enjambant ou sautillant d'une racine à l'autre. Le sol se faisait de moins en moins meuble, les arbres donnaient d’étranges fruits secs et difformes que son ventre n'eut aucune envie de digérer.

La question de Bran lui laissait comprendre qu'il désirait s'informer sur ce que savait l'ennemi. Comme Bran, Stan envisageait la collaboration sans savoir exactement par où commencer. Si ce lycan s'avérait fiable en matière de combat, pouvait-il être réellement lavé de tous soupçons? Les songes de Stan cessèrent au moment où quelque chose traversa son esprit. Tel l'éclair fendant le ciel, le souvenir de leur lutte acharné contre les abominations du cimetière fouetta ses veines. Il n'avait pas encore eu le plaisir d'accéder à cela de cette manière. Sans pouvoir faire appel à la logique, ses souvenirs enflammèrent ses émotions. Il lui devait réellement la vie. Penchant son regard vers le lycan, ses lèvres se délièrent sur un ton concis:

"Je lui ai dis d'aller faire un tour en montagne histoire de prendre l'aire, un mec capable de lier ou contraindre les autres physiquement par la pensée. Je n'ai pas vraiment compris ce qui m'arrivait, mais en gros mon corps était comme enchaîné lorsqu’il me frappait. Je ne lui ai pas dis sur un ton de blague, mais sur un ton défi, quelques mots plus tard je l'ai envoyé chier puis la suite tu la connais..."

Les poings du possédé se resserrèrent dans le fond de ses poches, il avait essuyé une énorme branlée ce qui lui déplaisait naturellement d'y repenser. Il devait de plus ample explications à Bran. Mais ça lui demandait du courage, ça l'obligeait à admettre son infériorité. Sa faiblesse et surtout... son incapacité à protéger et à prendre ce qu'il désirait:

"Ils en savaient trop sur moi pour que je puisse m'en tirer sans leur laisser quoi que ce soit en retour. Ils ont saisi cette opportunité aussi infime qu'elle pouvait avoir l'aire d'être et ont réussi à vous retrouver sans que je n’aie besoin d'en dire plus... J'ai été trop fier et naïf, mais je ne pouvais me résoudre à me sacrifier pour vous. Je n'estime pas avoir trahi, je leur ai compliqué la tâche et j'ai gagné suffisamment de temps pour que vous puissiez normalement faire quelque chose. On aurait dû établir un système de sécurité téléphonique ou... C'est facile de dire ça après coup, mais nous étions trop mal organisés pour faire quoi que ce soit contre eux de toute manière. Je m'en rends compte et..."

Qu'est-ce qui coulait le long de ses joues? Quelle était cette sensation d'abandon totale? C'était chaud, sa respiration se faisait moins vive. Il tremblait, pas de froid, ni même de peur, c'était comme une énorme impulsion électrique et flamboyante qu'il ne pouvait fuir, ni même exprimer autrement. Il versait de longues larmes en serrant les dents, pour la première fois de sa vie il pleurait. Il fondait à vue d'oeil, rongé par la frustration et la culpabilité. Il s'était tellement monté la tête. Il avait tellement construit et poussé ses rêves. Pourquoi devait-il en arriver là?:

"Bran, si tu désires me tuer... contiens toi encore quelques années. Je ne cherche pas à me racheter mais, je te jure... qu'ils le payeront. Ils regretteront, ils m'imploreront tous autant qu'ils sont. Je t'en supplie, marchons ensemble et reformons la Rébellion le temps de piétiner la gueule de ces enfoirés une bonne fois pour toute. Je me fiche du pouvoir, mais je refuse de laisser ces connards contrôler quoi que ce soit."

Message par Invité Mar 21 Juil - 2:48

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Je vis que mon interlocuteur avait toujours quelques problèmes à accorder du crédit à mes paroles, mais je vis au fur et à mesure que mes mots entraînaient un déclic dans son esprit. Peut-être était-ce le mot vengeance qui lui avait fait comprendre que je ne simulais pas d'être dans son camp pour après l'enculer gentiment. Si j'étais un agent infiltré du Cercle, je n'aurais pas eu besoin de faire tout ça. J'avais bien plus d'informations que lui à propos de fusse notre organisation et ses membres, je n'avais donc aucune raison de l'amadouer de la sorte. Je n'étais pas un de ces tueurs pervers qui aimaient tourmenter leur proie avant de mettre fin à leur malproprement. J'avais une chasse, je repérais ma proie, je la chassais, et je la tuais. Sauf bien sur, si il y avait un plan en place et que je devais suivre des instructions précises. Ce qui n'était pas le cas ici. Le possédé écrasa son mégot de cigarette au sol, enfonça ses mains dans ses poches puis commença à marcher. Je le suivis donc à travers la forêt, me nourrissant d'odeur pas toujours très ragoutantes, pour attendre la suite des évènements. Il avait vite compris le but de mes interrogations et me regarda quelques secondes comme pour me jauger. Je ne sourcillai pas, et quelque chose sembla le décider à parler.

Je l'écoutai une fois de plus sans l'interrompre, alors qu'il serrait les poings dans ses poches, hésitant à me raconter la version courte ou longue de l'histoire. L'odeur de ses émotions me mirent la puce à l'oreille ; une émotion qui ressemblait à de la soumission et de la tristesse mais pas tout à fait. Ça ne pouvait être ni l'un ni l'autre, et avec la suite de son récit, je compris qu'il s'agissait en fait de culpabilité. La culpabilité d'un égo blessé de n'avoir pu se défendre, de ne pas avoir pu entièrement protéger le secret qu'il voulait garder. Alors c'était ainsi ? Le Cercle avait parmi eux un homme qui pouvait par la pensée contraindre physiquement ses victimes. Et c'était ainsi qu'il avait maintenu Stan en échec tout en le battant suffisamment fort et longtemps pour lui laisser des cicatrices qu'il garderait certainement à vie maintenant. Je m'interroger sur la race de son geôlier, qui ne pouvait être ni un lycan, ni un hybride, un lightness ou un darkness. Les lycans n'avaient pas ce genre de pouvoir, et Stan aurait surement détecté les trois autres races et m'en aurait probablement informé. Il restait donc vampire, élémentaire, et humain. Ce qui restait encore trop large. Au fil des paroles du fossoyeur cependant, des larmes brillèrent sur les joues de l'homme à la lueur de la lune. Des larmes de frustrations, des larmes de rage, des larmes de dépit. Je me tournai vers l'homme, et avec un regard sérieux, je m'adressai à lui avec une lueur légèrement prédatrice au fond de mes prunelles.

-Ce n'est pas ta faute Stan, aucun de nous n'aurait pu anticiper cela. Je ne pense pas qu'ils auraient pu découvrir l'emplacement de la grotte avec la seule information que tu leur as donné. Ils auraient du chercher des jours et des jours, et je les aurais repérer dans ce cas. Pour qu'ils nous trouvent et nous attaquent de la manière dont ils l'ont fait, la vraie trahison venait de quelque part d'autre, de quelqu'un d'autre...Et on le retrouvera.

C'était certes ambitieux, et peu pratiques dans les conditions actuelles, mais je ferai tout ce qui était en mon possible pour achever ce but. Il parlait de reformer la Rébellion, d'écraser ceux qui nous avaient fait cela. Et il voulait que nous le fassions ensemble. Je sentais la vérité dans ses mots, je sentais sa détermination. Et mes yeux tournèrent définitivement au doré, juste le temps de quelques secondes, écho de la colère qui vibrait en mon être à l'unisson de celle de mon camarade. Je hochai la tête.

-Ces bâtards n'auront pas le contrôle de notre ville, avec leurs mensonges et leurs secrets funestes. Je ne les laisserai pas s'en tirer à si bon compte...

Puis réfléchissant à un moyen d'y arriver, quelques idées simples me vinrent en tête. Nous n'étions que deux. Certes, un lycan et un possédé ce n'était pas du gâteau, mais face au Cercle ? On allait besoin d'être un peu plus nombreux que ça. Il fallait certainement reformer nos rangs. Dans le cas contraire, il faudrait qu'on agisse dans l'ombre tous les deux, que nous nous informions, et que nous coupions les têtes à l'origine de cette organisation en espérant que ce ne soit pas les têtes de l'hydre. Mais de toutes les manières il nous fallait découvrir le traître dans nos rangs, et pour cela, il n'y avait pas dix milles solutions.

-Il faut qu'on retourne sur les lieux de l'attaque...Et qu'on parvienne à contacter les membres restants des Rebelles. Nous devons identifier le traître en priorité, murmurrais-je distraitement.

Message par Invité Jeu 23 Juil - 13:42

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Ils étaient d'accords, ils continueraient leur route quoi qu'il arrive, content de le savoir à ses côtés, les paroles du loup lui firent du bien. Envoyant son poing frapper l'un des troncs grisonnant de cette forêt pour retrouver ses esprits, le possédé parvint à sécher ses larmes rapidement. Secouant mollement ses doigts au rythme de ses phalanges vivifié par l'impact contre le tronc mort. Stan et Bran poursuivirent leur route l'un à côté de l'autre, le chemin jusqu'à la base était long. La nuit n'allait pas être éternelle, les agents du Cercle n'allaient pas tarder à bouger après avoir attendu suffisamment longtemps le moindre signe de vie de leur défunt collègue. Les yeux rougis par la rancœur, Stan fut déstabilisé par le comportement de son équipier. Bran était en train de se déshabiller à côté de lui, lorsque le T-shirt vola aux pieds de Stan, ce dernier ne manqua pas de répliquer qu'ils n'étaient pas du même bord. Un rire sarcastique interrompit le pliage du pantalon du loup. La chaleur n'étant pas une raison suffisamment intense pour légitimer ce comportement. Le Cercle n'avait pas tenté de violer son intimité jusque-là, alors Bran n'allait pas commencer. Shawn prêt à refaire surface, malgré un rire jaune qu'il ne pouvait contenir fut stoppé dans son élan lorsque le loup s'expliqua. Les muscles du possédé se déraidir, alors qu'un long soupir de légèreté libérait ses côtes de l'anxiété.

Le marché était simple, garder ses vêtement le temps du trajet, la direction n'avait pas besoin d'être citée. Sans rougir d'avantage, ni appeler à la pudeur, Stan hocha la tête sans perdre une miette de la transformation animale. Bran ne l'imaginait pas, mais Shawn se régalait, informations sur informations défilèrent le contentant encore plus que n'importe quel meurtre facile. L'ossature, la musculation et l'organisme de cette bête obéissait à des règles physiques insoupçonnable. Une fois transformé, le possédé suivit les instructions précédant la métamorphose. Il ramassa les effets de la bête, les mit en boule entre son coude et sa hanche, puis approcha du flanc de la bête. Son odeur et son souffle avaient quelque chose de captivant. Le pelage blanc neige du lycan suintait la puissance.

Ils échangèrent un regard entendu, puis les jambes et les mains du fossoyeur se retrouvèrent sur le dos musclé du loup. Ce dernier, sans même broncher portait la pâle carcasse du possédé. Stan ne put s’empêcher de flatter l’encolure du loup, passant sa main dans le col de ce dernier :

« Taillo! »

Ses mains s’agrippèrent fermement aux poils neigeux de Bran, lancé à pleine vitesse dans une nuit d’encre. Stan peinait à trouver une position confortable, mais s’accommodait du peu. Branches et fleurs pliaient sur leur passage, oiseaux, prédateurs et gibiers auraient sûrement paniqués à la vue de cette étrange vision. Les bordures de la forêt corrompue montraient enfin leurs splendeurs, offrant un contraste entre les fleurs mourantes sous une teinte marronnée et une rangée anarchique de pétales bleues. Le regard de Stan allait vers l’horizon que le loup lui offrait, il calculait ses plans et se permit une remarque :

« Essayons de faire un détour, il ne faudrait pas que des agents encore postés là-bas nous voient. Enfin, si tu connais un autre chemin bien sûr ! »

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