Avventura
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Aller en bas

Message par Invité Mar 24 Juin - 4:23

Revenir en haut Aller en bas
« L’article numéro 4, adopté le 7 août 2011, bien qu’il n’amende pas le texte de la convention en tant que telle, stipule qu’il doit être une partie intégrante de la convention, et a été consolidé par le protocole numéro 11. Ainsi, selon les législations dont on a fait mention plus haut, la nécessité d’opérer des changements au sein de l’organisation, pour lui permettre de jouer un nouveau rôle plus étendu, a amené l’abolition de toutes les fonctions judiciaires, maintenant relatives au ministère… »

Eleonor s’arrêtait de lire subitement. Elle venait à nouveau de perdre le fil. Elle relu alors la dernière phrase en entier, mais, n’y trouvant pas plus de sens, recommença à lire depuis le dernier paragraphe. Les caractères s’amusaient parfois à changer de place les uns avec les autres, devenaient flous, et, lorsqu’elle se concentrait un peu plus, prenaient une teinte verdâtre. Elle s’arrêtait donc de nouveau et se frottait les yeux. C’était quoi déjà le protocole numéro 11? Ces textes de lois ne constituaient pas ce qu’on pourrait appeler de la lecture légère, et elle était plongé dans cette paperasse lourde depuis bientôt trois heures. La vampire jetait cette pile de papier sur son bureau et s’étirait. Il était rare qu’elle ait de la difficulté à se concentrer, mais étant donné son état de fatigue intellectuel actuel, il était préférable qu’elle termine sa journée de travail là-dessus.


- Madame… Madame! C’est votre tour!

Depuis son siège la vieille femme avait eue un peu de mal à entendre, et il fallu répéter son nom trois fois. Elle finit néanmoins par se lever, avec l’aide d’un homme serviable, et s’était présenté au comptoir. Des cachets contre la haute pression lui furent remis, et le pharmacien lui parla très fort afin qu’elle prenne bien conscience des effets secondaire de ce médicament. Le vendredi soir, la plupart des gens avaient mieux à faire que d’aller chercher leur prescriptions, sans compter que les torrents de pluie et le tonnerre qui grondait dehors rendait toute sortie difficile. Qui plus est, la pharmacie fermait dans moins de dix minutes, il ne restait plus donc plus que les employés - deux caissières et un pharmacien - dans l’endroit, une fois que la vieille femme eut quitté les lieux, son petit sac de plastique et une feuille griffonnée d’indications posologiques à la main. Deux caissières, un pharmacien, et l’homme de tout à l’heure. Il était entré au même moment que la vieille dame, on l’on aurait facilement pu croire qu’il l’accompagnait. Pourtant il était resté planté devant le comptoir tandis que la vieille s’en allait lentement chez elle. Le pharmacien lui avait lancé un regard suspicieux.

- Je peux vous aider?, lança-t-il.

Le client aux cheveux de jais s’approchait lentement du comptoir, faisait un signe de l’index qui indiquait au pharmacien de s’approcher, lui chuchotait on ne sait quoi à l’oreille, et l’employé soudait très sérieux s’était reculé sans dire un mot, pour observer l’arme braqué sur lui et une paire d’yeux jaunes aux pupilles étroites et à l’expression patibulaire, cachés derrière une énorme paire de verres fumés.

- Ne bougez surtout pas mesdemoiselles, je m’occupe de tout, disait calmement le pharmacien.

Il était alors allé dans l’arrière boutique, avait jeté un coup d’oeil au téléphone mural, puis avait entendu le voleur sauter par-dessus le comptoir, se placer juste derrière lui et crier :

- N’y pense même pas!

Et s’était plutôt lancé dans la préparation des médicaments demandés tandis que les deux jeunes femmes se retenaient de ne pas crier. Ainsi, environ quinze minutes s’écoulèrent dans un silence complet et terrible, sans que personne ne bouge d’un centimètre, et sans que personne n’entre dans la pharmacie, par chance pour le voleur. Il faut dire que vers la fin de cette transaction illégale, le commerce était techniquement fermé. L’homme aux yeux tantôt bruns, tantôt jaunes, possédait une ouïe hors du commun, même sous sa forme humaine, et il avait pu, au terme de ces quinze minutes, capter des sirènes de police dans le lointain que les trois humains ne détectèrent pas. Cela lui causa une peur suffisante pour qu’il s’empare sauvagement de son butin bien qu’il y manqua quelques grammes, et projette le pharmacien par-terre en l’ayant d’abord saisi par le collet.

- Je vous avais dit de pas faire de conneries!, criait-il en pointant de son pistolet les trois humains qui s’agenouillaient les mains en l’air.

- Pitié! Personne n’a fait le moindre geste! Comment aurions-nous pu alerter qui que ce soit?

De la rue, sous le déluge de pluie qui battait le bitume et les trottoirs, on entendit à travers l’orage trois coups de feu, et deux témoins à proximité, qui furent alertés par tout ce bruit, aperçurent l’homme sortir du commerce, jeter sa perruque ridicule dans une poubelle et se sauver son sac à la main. Pas de chance pour lui, puisque l’un de ces témoins était Eleonor. La pluie empêchait la vampire de bien humer l’air ambiant, et, voyant le pistolet que l’homme avait vite rangé dans son paletot, elle déduisait - à tort - qu’il s’agissait d’un simple humain.

- Hé vous! Arrêtez!

L’homme avait lancé un rapide regard dans sa direction, avait pointé son arme vers elle, mais avait plutôt choisi de s’engouffrer dans la première ruelle qui se trouvait sur son chemin.

« Ça ne marche jamais de dire d’arrêter. Il faut que j’arrête de faire ça! », pensa-t-elle tandis qu’elle se mettait en chasse.

L’homme poursuivait sa course effréné, en se maudissant d’avoir tué ces trois humains sous un geste impulsif. Les sirènes qu’il avait capté plus tôt s’étaient dirigés dans un tout autre endroit de la ville, et maintenant il aurait la police à ses trousses pour un crime qui aurait pu être évité. Ses foulés étaient lestes et rapides, mais les flaques d’eau énormes auxquelles se mêlaient les déchets détrempés de toutes sortes qui jalonnaient la ruelle contribuaient à le ralentir, ceci en plus de la visibilité réduire causé par la noirceur et les rafales de pluie violentes. Il ne pu voir qu’au dernier moment Eleonor se planter devant lui. Il y eu une légère lutte, mais Eleonor avait à ce point l’avantage qu’en peu de temps l’homme se retrouva plaqué contre l’un des murs de la ruelle, ses pieds ne touchant pas le sol, son arme lancé dans le lointain et son sac de médicaments par-terre, pas très loin des pieds d’Eleonor. L’homme se tortillait, s’agitait en tous sens et parlait difficilement, l’oeil fixé sur le sac de médicaments qui était tombé dans une flaque d’eau.

- Non!… Par pitié, lâchez-moi, vous ne savez pas ce que vous faites, disait-il tandis qu’il tentait laborieusement de faire entrer de l’air dans ses poumons.

- Vous êtes en état d’arrestation, je ne veux rien entendre.

La vampire avait déjà sorti son téléphone portable et allait composer le numéro des urgences afin d’avoir un peu de renfort, mais cet exercice s’avéra plus fastidieux que prévu tant le voleur continuait de se débattre convulsivement entre sa main droite, et portait pitoyablement ses doigts en direction des médicaments, qui étaient malheureusement hors de sa portée. Un peu exaspéré, Eleonor le soulevait pour le plaquer de nouveau, et avec un peu plus de force, contre le mur de brique, et l’homme devenu fiévreux et essoufflé, affichait alors des yeux jaunes aux pupilles noires, étroites et légèrement révulsés. Des poils noirs poussait lentement sur son visage et ses dents devenaient affutées. L’homme se tordait, criait de douleur, et tenta dans un ultime effort de se soustraire à l’emprise de la vampire, mais ses tentatives ayant toutes échouées (Eleonor n’avait pas peur de tenir tête à un lycan), il riva son regard vers elle, puis vers le sac de plastique.

- Il ne faut pas que je me transforme!, disait-il dans un soubresaut. Les médicaments!…Les médicaments ou je meurs!

Eleonor avait alors ouvert grand les yeux en remarquant un détail choquant, avait lâché l’homme et s’était reculée sans prononcer le moindre mot. Celui-ci se jetait à quatre pattes par-terre devant elle, sortait d’une flaque d’eau un des contenants de plastiques que renfermait le sac, et en tirait deux capsules qu’il avala immédiatement. Il souffla quelques secondes en silence, tandis que ses poils et ses crocs disparaissaient lentement.

- Service d’urgence comment puis-je vous aider?… Allo?…Allo? Est-ce qu’il y a quelqu’un? Si vous n’êtes pas en mesure de parler, tapez sur le micro du téléphone.

Eleonor raccrochait.


[À suivre. Trop de rps auxquels répondre pour terminer maintenant. Pardon si quelqu’un s’intéresse à cette histoire, ça va prendre un petit moment avant de voir la suite.]
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum