C'est dans un Français parfait que j'explique la signification du Seppuku à mes étudiants. Je leur enseigne bien évidemment les fondamentaux de la langue japonaise. Mais pour que tout soit bien claire je suis obligé de leur expliquer quelques points de la culture du pays qui m'a mis au monde. Contrairement aux enfants Français que je côtoie actuellement, notre éducation est beaucoup plus stricte et nous n'avons souvent pas le choix. Enfant maintenant cela a beaucoup évolué c'est vrai, il faut dire que je ne suis plus tout jeune. Toutefois certains des mes étudiants sont plus vieux que moi même s'ils n'ont que 17ans d'apparence. Mon travail d'enseignant dans la ville d'Avventura m'a conduit à faire cours aussi bien à des humains qu'à des créatures surnaturelles. C'est un concept nouveau. Heureusement pour moi ils sont peu nombreux dans mon cours à connaitre quelque chose de la culture japonaise ou de la langue du même pays. Le cours touche à sa fin et la semaine également par la même occasion. Je libère donc mes élèves et je me dirige vers mon bureau afin d'y déposer quelques copies.

Maintenant que la semaine est terminée je rentre chez moi puis après une bonne douche froide, je me dirige vers la bibliothèque et je commence à lire un nouveau roman. Il est d'ailleurs très intéressant, je pourrai m'en servir pour l'un de mes cours, ce n'est pas une mauvaise idée. Cette nuit d'été tombe enfin et je peux donc sortir. Je préfère sortir la nuit, en effet les ténèbres sont ma nourriture quotidienne. C'est mon monde. Je me dirige vers le Bouken, un bar réputé au sein de la ville. Je m'assois seul à une table pour deux et je commande un saké. Le propriétaire du bar sur ma demande en a fait livrer, ce que je trouve vraiment de très bon goût. J'en regretterai presque d'avoir tué l'un de ses clients pour la peine. En effet il y a de ça quelques jours, un vampire est venu m'agacer pendant que je profitai de mon moment de quiétude. Il a même tenté de me frapper. Nous sommes donc sorti du bar sur demande du patron, et c'est dans une ruelle que nous avons réglé notre différent. Comme j'étais de mauvaise humeur je me suis tout de suite servi de mon muramasa. Il n'a pas compris ce qu'il lui arrivait quand je me suis dissimulé dans l'ombre. La dernière chose qu'il a vu en se retournant c'est l'argent de mon sabre arrivé droit sur sa carotide. Quelques secondes ensuite sa tête c'est envolé. Et toujours impassible je suis retourné finir mon verre dans le bar sous le regard suspicieux du reste de la clientèle qui devait bien se douter de ce qui venait de se passer.

Tiens donc il y a une nouvelle tête derrière le bar. Une jeune fille d'une taille plutôt grande quand on considère qu'il s'agit de la gente féminine. Je n'ai aucun préjugé cela dit, mais il est vrai qu'il est rare de rencontrer une femme faisant plus d'un mètre soixante dix. Elle a une longue chevelure couleur ébène qui lui tombe devant des yeux d'une couleur totalement inhabituelle. Ils sont violets tandis que ses pupilles ressemblent à des yeux de serpent. c'est assez intriguant. Malgré ses particularités et son air peu commode nous pouvons en conclure qu'il s'agit d'une très belle femme. Ca fait maintenant un moment que je l'observe amusé par toutes les tentatives des pochtrons du bar pour essayer d'attirer son attention. Mon regard toujours aussi neutre et inexpressif croise alors le siens. Elle se rend compte alors que je l'observe, bien que mon visage soit impassible et presque ennuyé. Le propriétaire du bar m'apporte alors une seconde bouteille de saké et il détourne mon attention de la jeune femme qui s'approche alors de ma table. Je ne sais pas ce qu'elle me veut mais quelque chose me dit que je le saurai bien assez tôt. Va-t-elle simplement faire son boulot pour me demander si je veux manger quelque chose ? Ou va-t-elle plutôt venir me demander pourquoi je l'observe depuis tout à l'heure. Va-t-elle faire quelque chose de complètement différent, quelque chose de surprenant ? Toujours est-il que quoi qu'il se passe mon visage d'un blanc nacré restera tout aussi impassible et désintéressé qu'il l'est en ce moment.

C omme à son habitude, Eavan passa sa journée à déballer les cartons dans son manoir, du fait qu'elle était arrivée il y a quelque mois de ça. Ses parents l'avaient virés de la maison du moins. Ça lui brisait tout de même le cœur que ses parents, les personnes qui l'ont misent au monde, qui l'aimait, la choyait, aient osé la virer de la maison juste pour cette histoire de race qui les effrayaient tant, alors que c'est quelque chose qu'on pourrait qualifier d'exceptionnel, de fantastique, et que ça allait quand même apporter une chose nouvelle dans la vie trop monotone aux yeux d'Eavan. C'est inutile de préciser que son esprit était occupé à penser à autre chose qu'au rangement de ses vêtements dans son dressing. Elle pensait à ce qu'elle pourrait faire dans cette nouvelle ville, dans cette nouvelle vie qui s'offrait à elle. Déjà, la demoiselle c'était mise au point sur une chose : elle voudrait faire de la danse, sa passion depuis toute petite, son métier. Selon elle, la danse est un art qui sert à exprimer des choses au plus profond de nous qu'on ne souhaiterais pas exprimer, pour nous évader. Elle apprécierais donc pouvoir être danseuse professionnelle, gogo danseuse dans une boite ou bien strip-teaseuse -ça ne la dérange pas tant que ça de se mettre à nue devant des inconnus, elle assume plutôt bien son corps-. Dans un long soupire, elle reposa les vêtements qu'elle tenait, pour se diriger dans sa salle de bain, et prendre une douche froide par la rafraîchir de cette journée bien trop chaude à son goût.

Sa salle de bain était relativement vaste, faite de carrelage et de marbre blanc qui ornait mur, sol et plafond ce qui rendait cette pièce très.. Royal, pure et qui faisait presque sentir à Eavan qu'elle pourrait être une princesse. Un large sourire s'afficha sur ses lèvres, tandis qu'elle commença à se déshabiller avant de poser ses vêtements sur un petit meuble noir assez massif également. Ses mains se glissèrent sur les robinets d'eau de sa douche pour régler l'eau à la température qu'elle appréciait le plus en ces périodes de chaleur trop intense. Elle pénétra dans ce petit habitacle, ce petit dôme de verre, en laissant l'eau froide tomber sur sa tête, pour ruisseler sur son corps dans un nouveau soupire de soulagement.
Elle était restée dans la douche ainsi au moins trente minutes avant de ressortir totalement apaisée. La demoiselle saisit une serviette rouge près de la douche pour l'enrouler autour de son corps et se rediriger vers sa chambre tout aussi vaste que la salle de bain, mais cette fois fait de couleur plus sombre, comme du noir, du gris et du violet assortis à ses yeux. Elle finit de sécher son corps avant d'enfiler une tenue plus "confortable", c'est-à-dire un short relativement court, avec un t-shirt arrivant au dessus de son nombril avec écrit "I'm a dinosaur. (Rawwr)" et finit sa tenue en mettant des van's blanches. Pour ce qui est de sa tête, elle préfère rester naturelle et ne pas mettre de maquillage, mis à part une petite touche de mascara pour faire ressortir le violet intense de ses yeux très étrange, et coiffa sa longue chevelure noire pour les laisser tomber dans son dos et sur sa poitrine.

Elle avait prit une bonne décision, elle n'allait pas rester toute la soirée à rien faire chez elle, ou alors à regarder la roue de la fortune sur son canapé en dévorant de la pizza d'une main et en buvant de la bière de l'autre. Elle se rendait dans le célèbre bar de l'Avventura : le Bouken. Eavan en avait souvent entendu parlé dans la rue, ou quand elle faisait les courses, elle c'était dit qu'elle irait jeter un gros œil pour voir si qu'il avait dans le ventre, et elle n'allait pas être déçue. C'est une ambiance plutôt chaleureuse et douce qui l'accueillit quand elle poussa la porte de ce bar. Son regard se perdit dans la salle quelques instant, faisant un petit tour sur chaque personne présente. Elle se mit à penser que les hommes présents dans cette salle n'avaient jamais vu de femme de leur vie, ils étaient presque tous tournés vers elle, comme hypnotisés. La jeune femme prit son air indifférent, et s'avança à pas calme vers le comptoir où elle s'arrêta pour se poser sur l'une de chaise haute, tandis qu'elle sentait toujours peser le regard des hommes présents.
L'homme derrière le comptoir lui demanda ce qu'elle voulait, et d'un petit signe de main, commanda quelques gouttes de citron diluées dans de l'eau. Vu le regard que lui jetait l'homme au bar, il ne devait pas souvent avoir ce genre de commande. Intérieurement, elle en souriait. Le jeune homme lui apporta sa commande quelques petites minutes après, et saisit le verre pour en boire une gorgée, laissant le fluide frais lui couleur dans la gorge, la légère acidité du citron venant picoter sa gorge et sa langue. pour des raisons encore inconnus, son regard se détourna vers l'arrière, à une table de deux où seul un homme semblait y être. Il avait le regard planté dans le sien, mais ce qu'il la choqua le plus, c'était l'étrange pâleur de sa peau. Mais c'était sûrement normal, la ville abrite plus de gens étranges que l'on pourrait croire. Après quelques secondes à regarder cet homme, elle se releva en prenant son verre d'une main et s'approcha de la table de l'étranger pour s'asseoir en face de lui.

- J'ai pas pour habitude d'aller voir les gens de cette façon, mais vous êtes pas comme les autres idiots de cette salle, malgré que vous, tout comme eux, ayez le regard planté sur moi. Ah, et vous ne verrez rien à ce que je m'installe à votre table. dit-elle de son ton habituellement froid.

Je porte mon Masu à mes lèvres quand une jeune femme d'une vingtaine d'année pénètre dans le bar. Sa tenue est plutôt provocante, même si elle met ses formes en valeurs. Elle s'avance d'un pas assuré vers le bar et je vois bien à son regard qu'elle remarque aisément que tout comme moi, tous les hommes du bar la dévisage. Pour ma part en revanche, bien qu'elle soit très belle, c'est ses yeux qui me perturbent. Enfin qui me perturbe c'est un grand mot. Disons simplement qu'ils sont vraiment hors du commun. Il y a un enseignant dans la fac où je travail qui lui aussi à des yeux spéciaux mais beaucoup moins rare. En effet mon collègue a les yeux Hétérochrome. Il est également réputé pour être l'un des enseignants des plus sévères.  Toutefois je n'ai jamais trouvé l'occasion, l'envie ou encore le temps d'allez discuter avec lui. Je dois dire que je connais très peu de personne au sein de l'université et que ça ne m'intéresse pas vraiment. Si  je travail actuellement c'est pour deux raisons fondamentale. La première est de pouvoir sortir de mon taudis de l'auberge et de pouvoir vivre dans un endroit décent le temps de remplir ma mission. La seconde et non des moindres, quelle meilleure couverture que celle d'être enseignant.

Je vide les dernières goûte de saké avant de recommander un nouveau Tokkuri. Le barman me connaissant un peu maintenant sait ce que je veux sans prendre la peine de me demander. Mon visage toujours impassible je regarde chaque personne présente dans le bar. Il y es des femmes qui engueulent leurs amis parce qu'ils ne peuvent s'empêcher de baver sur la nouvelle venue, d'autres qui tentent des approches aussi minable les unes que les autres, et enfin d'autre qui se disent qu'ils n'ont aucune chance alors ils passent à autre chose. Je reporte mon regard sur le serveur qui m'apporte mon breuvage que je m'empresse de verser dans mon Masu avant de le descendre d'une seule traite. Je sens l'alcool frais glisser le long de mon palais en brûlant légèrement les parois de ma gorge. Il n'y a vraiment rien de comparable à l'alcool de riz. Les français ne font vraiment pas le poids au niveau des alcools. Ils ne boivent que du vin les pauvres. En parlant de vin la jeune femme commande un breuvage des plus étranges. En même temps je crois bien que nous ne sommes plus à sa près avec elle.

Tout à coup elle tourne le regard vers l'arrière alors qu'elle est assise au comptoir depuis tout à l'heure, et nos regards se croisent. Elle doit se dire que je suis comme les autres hommes de ce bar, en train de baver sur elle, bien que mon regard est l'air ennuyé et mon visage totalement inexpressif. Toutefois elle se lève et viens dans ma direction. Je constate alors un détail que je n'avais pas relevé plus tôt. Son tee-shirt, ou plutôt ce qui est écrit dessus. Bien que je ne le montre pas je trouve ça plutôt original. Il va drôlement bien à cette jeune femme hors du commun. Je constate également qu'elle n'est pas maquillé, si ce n'est un fin trait de mascara sous les yeux afin sans doutes de les mettre en valeur. Une fois arrivé  à ma hauteur elle tire la chaise en face de la mienne et s'installe sans me demander mon avis. Je remarque alors sans la quitter des yeux que de nombreuses personne me regarde d'un regard assassin. Je me nourris alors de toute cette haine que j'apprécie particulièrement. Heureusement pour eux même s'ils ne sont pas contents aucun n'est assez téméraire pour venir me dire que je n'ai pas le droit d'accaparer le jeune femme. D'autres encore sont mort de jalousie et doivent se demander pourquoi elle est venue vers moi et pas vers eux. Peut-être simplement parce que je ne bave pas sur elle depuis qu'elle est rentrée dans l'établissement. Elle d'adresse alors à moi en me disant :

- J'ai pas pour habitude d'aller voir les gens de cette façon, mais vous êtes pas comme les autres idiots de cette salle, malgré que vous, tout comme eux, ayez le regard planté sur moi. Ah, et vous ne verrez rien à ce que je m'installe à votre table.

C'est donc ainsi qu'elle ouvre le contact. Son ton est froid presque autant que ses propos. Alors comme ça je ne suis pas comme les autres même si je la dévisage depuis qu'elle est entrée dans le Bouken. C'est ainsi, en effet. Elle attend sûrement une réponse de ma part, cependant elle attendra encore quelques instants, je rempli mon Masu et le vide d'une traite. Je la regarde avec mes yeux ennuyé et mon regard toujours aussi inexpressif avant de lui répondre d'une voix plate et calme :

"Ce ne sont que tes yeux que je regarde"

Je marque une courte pause avant de reprendre toujours avec le même ton détaché :

"Le violet n'est pas vraiment quelque chose de courant"

Je ne prive pas de la tutoyer. Après tout je suis son ainé mais ce n'est pas que ça. Mon père m'a toujours enseigné que je ne devais me montrer respectueux qu'avec les gens de pouvoir. Que toutes nos traditions sur la politesse ne sont que foutaise et qu'en plus être un peu plus familier permet d'ouvrir plus facilement le contact. Et puis je dois dire que les manières de la jeune femme ne sont pas non plus des meilleures. Elle s'est assise sans mon consentement, même si ça ne me dérange absolument pas. Je suis un homme après tout, alors même si je ne connais plus l'amour depuis elle, et bien je n'ai aucun mal à passer une soirée en charmante compagnie.

Le jeune homme aux allures étranges semble prendre son temps pour lui répondre, et c'est l'une des choses qu'elle déteste vraiment. Elle a plus l'habitude qu'on lui réponde directement, des paroles comme servi sur un plateau, ce qui lui donne généralement l'impression d'être supérieure, et encore une fois, d'être la princesse de ce monde. Mais il allait bien falloir qu'elle fasse avec le fait que certaine personne ne plierais pas l'échine pour elle, et qu'elle allait devoir attendre comme un être vivant banal. Eavan le regarda remplir son verre de ce qu'elle jugea être de l'alcool pour ensuite qu'il boive son verre d'une traite. Comme il ne lui répondait pas vraiment encore, qu'il planta son regard dans le sien d'une façon assez singulière, elle commença à se demander s'il l'avait vu ou entendu. À sa grande joie, il lui répondit enfin, cependant, d'une voix trop monotone à son goût et peu expressive.

"Ce ne sont que tes yeux que je regarde"

Un petit sourire apparut sur ses lèvres, c'était le genre de commentaires dont elle avait l'habitude. Cependant, vu la façon dont l'homme étrange en face d'elle lui avait dit ceci, elle commença à se questionner sur si c'était un compliment ou alors s'il allait l'insulter. De sa voix toujours détaché, il sembla reprendre.

"Le violet n'est pas vraiment quelque chose de courant"

Il est vrai que le fait d'avoir des yeux violets choquait les personnes qui la croisait, mais en plus, elle avait des pupilles peu communes mais la vie était ainsi, et elle ne se prive pas de remercier le destin de lui avoir donné des caractéristiques physiques hors du commun, car ressembler aux autres n'était pas vraiment quelques chose que le jeune femme appréciait. Un petit soupire s'échappa d'entre ses lèvres, tandis qu'elle appuyait son dos contre le dossier de la chaise sans quitter du regard l'homme en face d'elle. Eavan resta planté ainsi durant de longues minutes, en réfléchissant, en toisant cet homme. Ce qu'elle remarque le plus chez cet homme, c'est la couleur de ses yeux, d'un vert qu'elle trouve tout particulièrement magnifique. Ses cheveux également lui semble plaisant, et lui donnerais presque l'envie d'y plonger la main pour les toucher. Puis, son regard dévia légèrement vers ce qu'il buvait. Sur la bouteille que le barman lui apporté à sa demande, il y avait noté "Saké - Alcool de riz", et à ce qu'elle avait pu lire dans des mangas ou tout simplement dans des livres de documentations, c'était un alcool du Japon. Déjà, il avait une quelconque relation avec ce pays orientale. Elle avança légèrement le buste vers la table en posant ses coudes sur celle-ci, en déposant son menton sur ses mains.

- Ce qui est étonnant chez vous, c'est votre peau. Vous êtes un vampire ? s'exclama-t-elle de son ton toujours aussi froid qu'à son habitude, sans lâcher l'homme du regard. Puis, après quelques secondes où elle ne laissa pas le temps à ce même homme de répondre, elle reprit :

- Comment vous appelez-vous ?

La demoiselle retira sa tête de ses mains, pour venir prendre son verre d'eau citronné pour l'apporter à ses lèvres et en boire une petite gorgée. Elle retira délicatement le verre de ses lèvres sas le retirer de sa main.

Depuis que la jeune femme est rentrée dans l'établissement elle attire les regards. Maintenant c'est moi qui reçois tous les regards ampli de jalousie ou de rage des autres mâles du bar. En effet il semblerait que certains d'entre eux se croient trop supérieur pour accepter que la charmante demoiselle qui me fait fasse puisse m'accorder plus d'importance qu'à eux. Je ne fais que constater mais je ne crains absolument pas les réactions de ces misérables. Pour la pluparts ils sont assez malin pour ne pas venir me provoquer depuis que la seule personne du bar venu m'importuner n'était porté disparus depuis. La jeune femme me dit que je ne suis pas comme les autres malgré le fait que je l'observe. Je lui fais donc savoir que ce ne sont que ses yeux que j'observe depuis le début ce qui la fait sourire. Cependant je ne lui ai répondu qu'après m'être abreuvé de mon alcool favoris ce qui a semblé l'agacé. Elle ne doit pas être habituée à rencontrer des hommes qui ne sont pas à ses pieds. Je précise ensuite que le violet est une couleur inhabituelle.

Elle s'adosse alors contre le dossier de la chaise en poussant un léger soupir et elle me jauge du regard. Aucune partie de mon visage ou de mon buste n'échappe à son contrôle. Je fais la même chose qu'elle, mais toujours avec un air désintéressé et sans laisser filtrer absolument aucune émotion. Je regarde les moindres détails de son visage ou de ses mains. J'en arrive même à la trouver belle. Après tout je ne suis qu'un homme avec les faiblesses de mon espèce. Toutefois je ne suis pas assez sot pour laisser paraitre n'importe laquelle de ses faiblesses. De longues minutes s'écoulent tandis qu'elle détourne enfin son regard de mes yeux pour les poser sur ma carafe de saké. Elle regarde à nouveau mon visage et fait donc je suppose le lien entre mes trais et ceux d'un japonais un peu atypique.

Après un moment d'observation mutuelle la jeune femme avance son buste et pose ses coudes sur la table et enfin pose son menton sur ses mains. Elle me regarde encore et me dit cette fois avec un intérêt non dissimulé mais un ton toujours très froid :

- Ce qui est étonnant chez vous, c'est votre peau. Vous êtes un vampire ?

Cette question me surprend quelque peu, bien que je ne laisse absolument rien paraitre. Elle me surprend parce que je m'étais dis que la jeune femme devant moi, ne peut préserver un tel aspect magnifique en étant humaine. J'ai donc tout de suite penché pour un vampire, ou une louve. Mais si c'était le cas elle aurait du sentir à des kilomètre que je ne suis ni humain, ni vampire. Je ne laisse cependant rien paraître de ma surprise et je conserve mon air totalement désintéressé. Mais avant que je n'ai pu même envisager de lui répondre elle reprend toujours sur le même ton qui sonne plus comme un ordre que comme une demande :

- Comment vous appelez-vous ?

Elle saisi ensuite son verre et en bois une gorgé de manière tout à fait sensuelle et non naturelle je trouve. Joue-t-elle un jeu de séduction avec moi ? Avec les autres hommes qui nous épient depuis tout à l'heure ? Je ne sais pas, je me fais peut-être tout simplement des idées. Elle ne repose pas son verre et attends vraisemblablement une réponse de ma part. Je plonge mon regard dans le siens, toujours impassible et de ma voix plate et détaché je lui réponds :

"Ryuku, et je ne suis pas une sangsue."

Même si on ne peut déceler aucune émotion dans ce que je viens de dire, les mots employé bien que sur un ton totalement décalé font bien comprendre que je n'aime pas être comparé à ces êtres que je trouve inférieur. Ils se prennent pour de démons mais ne sont rien d'autre que du menu fretin. Les Darkness sont de vrais démons, nos pouvoirs et nos apparences réelles le prouve bien. Nous n'avons pas besoin de sang pour survivre, juste des ténèbres. Toutefois je ne lui tiendrai pas rigueur de son erreur de jugement. Je reprends alors pour ne pas la laisser diriger seule la conversation.

"Et à qui ai-je l'honneur ? J'attends bien entendu ton nom et ton espèce"

Toujours le même ton calme et absent. Cela pour ressembler à un ordre avec une intonation différente mais ce n'en est pas un, juste une demande. Un échange de bon procédé comme on dit. Elle me demande mon nom et ma race et j'en fais autant. J'attends donc sa réponse toujours impassible et mon air ennuyé sur le visage. Je plonge mon regard dans le siens tout en buvant un énième verre de saké.

Intérieurement, la jeune femme commençait à bouillir. Pourquoi ? Les regards pesants des autres hommes et femmes de cette pièce venaient et restaient trop souvent et trop longtemps à son goûts. C'était une chose qu'elle n'arrivait pas à supporter, et de son ouïe sur développée, elle parvenait à entendre les commentaires disgracieux en son égard des femmes et les commentaires désobligeants sur son partenaire de table. C'était un manque de respect total envers elle et l'homme en face d'elle, et elle exerçait un travail mental sur elle-même pour ne pas perdre le contrôle. Si elle le perdait, il y avait le choix entre laisser le loup en elle prendre le dessus et détruire la moitié du bar, acte que le propriétaire lui ferait payer cher, ou le choix de se lever, de se planter au milieu de la salle et de leur crier à tous d'aller se faire voir, et que s'ils avaient quelques choses à dire à leurs sujets, qu'ils n'avaient qu'à venir les voir au lieu de faire des messes basses peu discrètes.
Il fallait qu'elle se contienne d'avantage, mais le fait qu'elle puisse entendre à peu près tout dans cette taverne n'arrangeait pas.
Toujours le regard planté sur l'homme en face d'elle, elle remarqua qu'il la détaillait également pendant qu'elle faisait la liaison entre la bouteille de saké et les traits de son visage, pour en conclure qu'il était sûrement japonais. À force de le regarder, Eavan remarqua quelque chose qu'elle n'avait pas franchement vu depuis qu'elle c'était installé à cette table : son air détaché, son visage inexpressif. Et puis, comme chaque être vivant, il dégageait quelque chose, selon elle, ce n'était pas quelque chose de très positif. Il devait surement porter un secret, ou une partie de lui qui ferait probablement trembler de peur la jeune louve.

Elle lui avait demandé son prénom, et si c'était un vampire, mais elle commençait à douter de ses dires. Un vampire n'est pas censé avoir le regard rouge comme le sang ? À vrai dire, elle n'en avait aucun idée, étant donné qu'elle n'avait fait aucune rencontre avec un de ses suceurs de sang. Cependant, l'homme ouvrit la bouche, sûrement pour lui donner son prénom et sa race.

"Ryuku, et je ne suis pas une sangsue."

Ryuku, un prénom qui confirma l'hypothèse qu'il était né au Japon ou avait des origines la-bas, son prénom n'était pas vraiment du coin et avait un côté oriental. Cependant, une pointe de déception dû se lire dans son regard et sur son visage quand il lui appris qu'il n'était pas "une sangsue". Étrangement, il faisait comme si les vampires n'étaient que de vulgaires sangsues, et n'étaient pas de vraies créatures de la nuit, ou quelque chose dans la genre.. À force de trop réfléchir, toutes ses hypothèses et suggestions commencèrent à se mêler pour faire un vrai bordel dans sa tête. Eavan agita légèrement la tête de droite à gauche pour reprendre une certaine lucidité, le regard toujours planté dans celui de l'homme au prénom étranges qu'était Ryuku, en le laissant enchaîner :

"Et à qui ai-je l'honneur ? J'attends bien entendu ton nom et ton espèce"

Évidement, cette question devait bien tomber un jour ou l'autre. Mais quel serait l’intérêt de lui mentir ? Ses mains retombèrent sur ses cuisses, tandis qu'elle s'agitait légèrement sur sa chaise qui commençait à lui faire relativement mal. Peut-être qu'elle en ferait par au proprio que ses chaises faisaient un mal de chien. Après quelques secondes, elle lui répondit enfin :

-Je m'appelle Eavan, et je suis lycan. Cependant, vous ne m'avez pas dit la race que vous étiez.. J'optais pour vampire, mais visiblement, je me suis trompée. Vous sentez pas comme les autres lycans, donc vous en êtes pas un. Alors ?

Il est vrai qu'elle avait toujours employé son ton froid pendant cette conversation, mais les personnes dans la salle commençaient vraiment à lui taper sur le système, plus le fait qu'il faisait chaud et que la chaise sur laquelle elle se trouvait lui faisait mal aux derrières.

Depuis qu'elle est assise à ma table des regards aussi bien masculins que féminins ne cesse de se tourner vers nous. Évidemment je n'entends pas ce qui est dit mais je sens bien que ce n'est pas pour nous faire des compliments. Mon interlocutrice par contre les entend, bien que je ne sois pas encore fixé sur sa nature, c'est évident. Elle jette de temps en temps de regards froids vers d'autres clients. Cela me précise encore un peu plus la nature de son espèce. Bien que je ne sois pas encore en mesure de l'affirmer avec certitude elle est soit vampire soit lycanne. Mais comme elle vient de me demander si je suis vampire je penche plus pour la seconde option. Elle m'a également demandée mon nom et elle attend vraisemblablement une réponse c'est pourquoi je la lui donne. Ensuite je précise bien que je ne suis pas un vampire, avec des termes peu flatteur pour cette race.

Il semblerait que la révélation de mon nom la fait beaucoup réfléchir. Elle doit sûrement faire le lien entre mon addiction pour l'alcool de riz et mon nom. Elle sait maintenant que j'ai des origines japonaises. Plongée dans ses pensées ainsi elle est vraiment ravissante, mais comme si elle avait pu lire dans mes pensées en ce moment même elle sort de sa rêverie en agitant la tête de gauche à droit avant de replonger ses yeux magnifique dans les miens. Maintenant que j'ai à nouveau toute son attention je peux exiger la même chose de la jeune femme afin de connaitre au moins son prénom et son espèce. Histoire d'être fixé et de ne pas que faire des suppositions. Je lui demande alors de me donner de plus ample informations quand à sa personne. Avant de me répondre elle repose les mains sur ses cuisses et continue de s'agiter de plus en plus, comme si elle était mal à l'aise sur la chaise. Il est vrai que ce n'est pas le grand luxe mais comparer à mon taudis actuel, c'est bien mieux. Elle se calme quelque peu et de se décide alors à me fournir une réponse :

Je m'appelle Eavan, et je suis lycan. Cependant, vous ne m'avez pas dit la race que vous étiez.. J'optais pour vampire, mais visiblement, je me suis trompée. Vous sentez pas comme les autres lycans, donc vous en êtes pas un. Alors ?

Elle s'appelle donc Eavan ? C'est un prénom singulier et plutôt joli. En plus d'être ravissante elle est maline, elle ne me laissera pas éluder la race à laquelle j'appartiens une seconde fois. Je pourrai lui mentir mais à quoi bon ? Je lis la franchise dans ses yeux et encore plus surprenant je me rends compte que je commence à apprécier sa compagnie, c'est quelque chose de plutôt rare pour moi. Bon comment vais-je exposer la chose ? Bien commençons par le début, et c'est donc d'une voix inexpressive et plate que je commence mon explication :

"Mes homologues et moi-même avons eu de nombreux nom selon les endroits et les époques. Certains nous appelles des démons, d'autres nous prennent pour le diable, mais ici il me semble que l'appellation exact est Darkness."

Mon visage toujours impassible comme si je venais de dire une banalité. Si comme je le suppose elle ne connait rien aux Darkness elle ne saura comment agir et elle risque de poser d'autres questions sur ma race. Par exemple quelles sont nos pouvoirs. Je peux parler de la transformation mais je ne révèlerai jamais la capacité qui m'est propre, ce serait perdre un gros avantage que d'avouer celle-là. Même si nous ne sommes jamais ennemis on m'a toujours enseigné à garder mon arme secrète pour moi. La jeune femme ne cesse de s'agiter, je pense qu'il est donc temps pour elle et moi de prendre congé du reste de l'établissement. Mais je ne souhaite pas quitter sa compagnie pour autant. Il serait cependant inconvenant d'inviter une femme si raffiné dans le taudis que me fournis actuellement l'auberge. Bon je tente le coup on verra bien ce qui découlera d'une éventuelle invitation à quitter les lieux :

"L'ambiance commence à devenir pesante ici, et il est évident que vous n'êtes pas à l'aise sur ses chaises, c'est pourquoi je vous propose que nous changions de lieu ? Je vous inviterai bien à boire un dernier verre chez moi, mais je loge actuellement à l'auberge et j'ai bien peur que mes appartements temporaire ne soit guère plus luxueux que cet endroit."

Toujours le même ton calme, posé et totalement décalé avec mes propos. C'est donc toujours avec un regard inexpressif que j'attends une réponse de sa part. Maintenant elle a trois possibilités. M'envoyer balader, accepter mon invitation et donc me proposer un endroit ou nous pourrions nous rendre, ou encore décider de rester ici malgré son inconfort. Je n'ai plus qu'à attendre.

Eavan tourna le regard en direction du comptoir du bar, où le barman était en train de faire un étrange mélange d'alcool pour un client. Elle attendit quelques secondes que ce client soit partit du comptoir pour faire un petit signe au jeune homme, qui vient directement en affichant un large sourire à la demoiselle. Une fois à ses côtés, elle lui commanda un nouveau verre d'un fond de citron dilué dans de l'eau, histoire de faire passer l'atmosphère trop pesante à son goût, et histoire de se rafraîchir un petit peu. Le barman lui rapporta sa commande quelques minutes après, -il est vrai que son petit mélange n'était pas très difficile et long à faire- et attendit la réponse de Ryuku concernant la question de sa race. Le fait qu'elle ne sache pas la race de ce jeune homme l’agaçait un peu, c'est vrai, elle adore savoir un peu tout sur tout, mais s'il ne souhaitait pas lui répondre, il était en bon droit de le faire, évidemment. Heureusement pour elle, il sembla ouvrir la bouche pour lui répondre, et c'est de sa voix plate qu'il répondit :

"Mes homologues et moi-même avons eu de nombreux nom selon les endroits et les époques. Certains nous appelles des démons, d'autres nous prennent pour le diable, mais ici il me semble que l'appellation exact est Darkness."

Darkness ? Cette race lui disait bien quelque chose. Il semblerait bien qu'elle est déjà entendu ce nom une ou deux fois en arrivant dans cette ville. Avec ce qu'il venait de lui dire, ils étaient plusieurs de cette race, donc ce n'était pas un être unique. Il précisa ensuite "endroits" et "époques". Peut-être avait-il souvent voyagé ? Peut-être avait-il vécu à plusieurs époques ? Ou tout simplement se faisait-elle des idées et qu'il c'était juste un peu renseigné, et qu'il avait découvert que sa race existait depuis des millénaires ? Eavan aurait aimé pouvoir lui poser d'avantage de questions sur sa race, mais ce serait surement déplacé de sa part. Mais elle ne manquerait pas d'aller se renseigner sur le net ou d'aller à la bibliothèque de la ville. Néanmoins, l'hypothèse sur le fait que cet homme portait surement de noirs secrets à en faire trembler la demoiselle se confirmait. Si certains appelaient les Darkness des démons ou le diable, c'est pas qu'ils cueillaient des fleurs dans les champs ou aidaient les grands-mères à traverser les passages piétons.
Un petit sourire se dessina sur son visage quand elle imagina un démon en train de cueillir des fleurs dans un champs. Elle sortit de sa rêverie tandis qu'elle finissait son verre d'une traite et qu'elle le reposa sur la table. Le jeune homme semblait vouloir poursuivre :

"L'ambiance commence à devenir pesante ici, et il est évident que vous n'êtes pas à l'aise sur ses chaises, c'est pourquoi je vous propose que nous changions de lieu ? Je vous inviterai bien à boire un dernier verre chez moi, mais je loge actuellement à l'auberge et j'ai bien peur que mes appartements temporaire ne soit guère plus luxueux que cet endroit."

Le fait qu'il passe du tutoiement au vouvoiement la "choquait" un petit peu, mais elle ne laissa rien paraître et acquiesça les dires de l'homme d'un hochement de tête et d'un nouveau sourire. Il est vrai que l'ambiance est trop pesante, les commentaires peu très recommandables des clients lui tapaient sur le système, et il avait raison en disant que les chaises n'était pas très confortable.

- J'accepte votre invitation avec grand plaisir, Ryuku. Je me fiche un peu où vous m’emmènerez, tant que je pourrais rester à discuter avec vous, ça me convient ! lui répondit-elle d'une voix qu'elle aurait voulu un peu plus chaleureuse, de plus, quand elle prononçait son prénom, on entendait d'avantage son accent grecque.

La jeune demoiselle glissa ses mains à l'arrière de sa tête, sous ses cheveux, pour venir les attacher en une haute queue de cheval qui lui retombait vers le milieu du dos. Elle pencha légèrement sa tête sur le côté tout en fixant Ryuku. Elle appréciait beaucoup sa compagnie, même s'il paraissait un peu distant et inexpressif, elle le trouvait très intéressant et attends avec grande impatience d'être dans un coin un peu plus "intime" où ils pourraient continuer de faire connaissance.

Ma ravissante compagne de table me demande de donner plus de précision quant à la race à laquelle j’appartiens. En attendant une réponse de ma part elle apostrophe le barman pour lui commander un second breuvage identique au premier. J’attends alors que le barman lui apporte sa commande et je lui réponds ensuite en expliquant que ma race a eu plusieurs noms à travers les siècles mais qu’ici nous sommes appelés des Darkness. La jeune femme semble plongé dans ses pensées et tout à coup un sourire ce dessine sur ses lèvres. Elle m’offre donc involontairement je présume son premier sourire de la soirée. Elle est déjà belle avec son air dur, mais elle l’est encore plus quand elle sourit. Une fois que j’ai de nouveau toute son attention je lui propose de changer de lieu car l’atmosphère devient pesante et comme je la vois s’agiter de plus en plus sur sa chaise je présume qu’elle est mal à l’aise. De plus cette fois j’utilise le vouvoiement. Pourquoi ? Car elle a gagné mon respect. Je fonctionne à l’envers sur conseil de mon père. La jeune femme acquiesce et m’offre alors un second sourire, désiré celui-là. Sa réponse bien qu’assez froide est plutôt positive :

- J'accepte votre invitation avec grand plaisir, Ryuku. Je me fiche un peu où vous m’emmènerez, tant que je pourrais rester à discuter avec vous, ça me convient !

Sa réponse me surprend un peu car même si le ton est froid, elle semble emballée par cette idée. Je me lève donc en lui demandant de m’attendre. Je me rends au comptoir et je règle les consommations d’Eavan ainsi que les miennes. Puis je reviens à notre table et je tends le bras comme un parfait gentleman afin qu’elle le saisisse et que nous puissions sortir. Mon but premier étant de faire rager encore un peu plus les autres clients.

Nous sortons alors et je décide d’emmener la jeune femme faire un tour dans le parc de l’Avventura qui est vraiment magnifique au clair de lune. Nous marchons ainsi pendant un long moment sans échanger un seul mot, puis je me décide à rompre le silence :

« Je suppose que vous vous posez pas mal de question sur moi, je vous propose donc ceci, je vous pose une question, puis vous m’en posez une, et ainsi de suite »

Je marque une pause entendu, suffisamment pour lui laisser le temps de réfléchir mais trop courte pour qu’elle est le temps de me répondre. Ma première question concernera évidemment un sujet qui m’intéresse, pourquoi est-elle venue dans cette ville ? Mais je pense que si elle joue le jeu j’arriverai peut-être à savoir si elle sait quelque chose sur les partisans du cercle ou membre des rebelles. Après tout je dois intégrer une de ses deux communautés rapidement afin de pouvoir mener à bien ma mission. Mais ne pensons pas à cela tout de suite. C’est la première fois que je suis bien avec une personne du sexe opposée, alors autant profiter de cet instant. Toujours impassible je reprends alors :

« Je commence, qu’êtes-vous venu faire dans cette ville ? »

Ma question est simple et concise. Ma voix cette fois-ci est un peu moins dénuer d’intérêt qu’auparavant. Bien que toujours assez plate elle dégage quand même un peu plus de chaleur que précédemment. Ce n’est pas volontaire de ma part. La seule personne qui avait eu droit à un ton vraiment amicale et chaleureux ce fut elle, celle qui arriva à gagner mon cœur. Eavan entendra-t-elle un jour ma voix avec un ton chaleureux et amical ? Je ne saurai le dire. L’avenir nous le dira. Nous continuons à marcher et j’attends alors la réponse de la louve.

Ce sera ensuite à elle de poser une question, et je pense que cet échange sera assez riche en rebondissement.

Eavan avait, bien évidemment, accepté l'invitation de Ryuku pour partir de ce lieu qu'ils semblèrent trouver, tout les deux, désagréable. Il lui demanda de l'attendre quelques instants, et elle se demandait bien pourquoi, mais elle était rapidement fixé sur le pourquoi de ses propos. Son compagnon de table se leva, et se dirigea vers le comptoir où il régla leurs consommations. Un petit sourire en coin éclaircit de nouveau le visage de la jeune femme, et elle pu entendre, de nouveau, les commentaires injurieux envers Ryuku des autres hommes de la salle. Apparemment, ça ne leur plaisait pas que la jeune femme puisse sourire autant à un seul homme dans la même soirée. Mais Eavan s'en fichait pas mal, il méritait les sourires qu'elle pouvait lui donner, c'était plutôt gentil de sa part de lui payer ses boissons alors qu'ils ne se connaissaient que depuis qu'elle était entré dans cette taverne. Le jeune homme revient vers la table où ils sont restés tout les deux, et lui tendit son bras tel un gentleman. Ce geste la fit sourire une nouvelle fois, c'était bien le seul homme à lui avoir fait ceci. Alors Eavan se redressa et lui saisit le bras de la même façon qu'elle avait pu le lire dans des romans.

Ryuku l'emmena dans le parc de l'Avventura qu'elle n'avait jamais visité depuis son arrivé. Quelques nuages se battaient en duel dans le ciel, mais ils n'y en avait pas suffisamment pour empêcher les rayons du clair de lune éclairer leur chemin. C'était plutôt magnifique, et on ne se douterait pas qu'il se trouve en ville. Les deux compagnons ne croisèrent que deux autres couples pendant leur petite balade silencieuse, il se faisait tard et les habitants de l'Avventura étaient soi chez eux, soi en boite, soi au bar. Un petit vent frais se leva qui vint caresser le visage de la jeune femme. De plus, dans cette nuit seulement éclairé par les rayons de la lune, il semblerait que le côté vif des yeux d'Eavan ressorte d'avantage, comme de petits néons. Après de longues minutes de silence sur le chemin du parc, Ryuku décida de briser le silence qui commençait à peser.

« Je suppose que vous vous posez pas mal de question sur moi, je vous propose donc ceci, je vous pose une question, puis vous m’en posez une, et ainsi de suite »

Il est vrai qu'Eavan se posait pas mal de question au sujet de Ryuku et de sa race, alors pourquoi ne pas accepter ? Ce serait une façon plutôt "amusante" de connaître l'un l'autre. Mais il ne lui laissa que le temps de réfléchir, et non le temps de répondre, il enchaîna :

« Je commence, qu’êtes-vous venu faire dans cette ville ? »

Elle ne se doutait pas qu'il poserait cette question là. Elle commença à réfléchir quelques instants, en laissa le vent faire flotter quelques mèches de ses cheveux d'ébènes devant son visage. Après quelques petites minutes de réflexion, elle lui répondit en enchaînant par sa question :

- Je ne suis pas venu de mon plein grès ici, mes parents m'ont jeté de la maison quand ils ont vu que j'étais un "monstre". Éclairez-moi un peu sur votre race Ryuku, qu'est-ce qu'un Darkness ?

La demoiselle répondait brièvement à la question en parlant de ses parents, c'était d'ailleurs un sujet qu'elle préférait éviter. Ses parents l'avaient quand même jeté de la maison sans le moindre remord même s'ils c'étaient excusés ensuite. Ce qui était fait et fait, et ça laisserais toujours une trace. Eavan préférait donc essayer de détourner ce genre de conversation en parlant de Ryuku et de sa race qui l'intriguait beaucoup. Elle allait d'ailleurs apprendre pleins de choses à son égard, bonnes ou mauvaises.

La jeune louve m'offre un sourire tandis que je lui tends mon bras en parfait gentleman. Ce n'est pas une coutume de mon pays natal, loin de là même, mais c'est quelque chose que j'ai découvert depuis mon arrivée en Europe. Elle ne se fait pas priée et elle s'attache à mon bras et nous sortons ensemble du Bouken sous le regard colérique ou jaloux des autres personnes de ce bar. Nous nous dirigeons toujours l'un contre l'autre vers le parc naturel. Le ciel est presque complètement ouvert et la lune, qui n'est pas pleine, éclair parfaitement les environs. Il est d'ailleurs surprenant de voir comment les lycans ont évolué au point de pouvoir se muter à volonté. Nous sommes dans une position ou moi l'homme est plus protecteur avec la jeune femme à mon bras, mais dans la réalité elle pourrait m'envoyer valser sans aucun problème, sa force est nettement supérieur à la mienne, même si je peux intensifier cette dernière elle se rapprochera de la force d'un lycan sans l'égaler pour autant.

Je propose alors à la jeune femme une sorte de petit jeu, afin de faire mieux connaissance. Je lui propose que nous posions chacun une question à l'autre, et sans lui laisser le temps d'accepter je lui demande ce qu'elle est venue faire à l'Avventura. Nous croisons un jeune couple et bien que la jeune louve agrippé à mon bras est sublime, le jeune homme et sa compagne ne nous adresse pas le moindre regard, trop absorbé l'un par l'autre. Eavan me réponds alors :

- Je ne suis pas venu de mon plein grès ici, mes parents m'ont jeté de la maison quand ils ont vu que j'étais un "monstre". Éclairez-moi un peu sur votre race Ryuku, qu'est-ce qu'un Darkness ?

Elle répond donc à ma question tout en éludant pas mal de détail. Je devine que la jeune femme est très bouleversée par son passé et qu'elle ne tient pas forcément à l'évoquer. Je ne vais donc pas l'y obliger. Bien que je ne sache toujours pas pourquoi elle est venue spécifiquement dans cette ville là. L'une des villes les plus dangereuses du monde. Car c'est ici que les conflits sont les plus nombreux et les plus meurtriers. Elle me demande également de lui en dire plus sur les Darkness. Je ne sais pas pourquoi mais je commence à faire confiance à la jeune femme et je vais donc lui expliquer clairement ce que mes homologues et moi-même sommes :

"Les darkness sont des créatures de races diverses ramenées à la vie par les Ombrages pour conduire le monde vers la décadence. Les Ombrages sont des créatures inconnues, dont même l'apparence reste un mystère pour tout un chacun. Les humains/hybrides/lycanthropes/vampires peuvent donc suite à l'intervention d'un de ces êtres revenir d'entre les morts pour mener à bien leur sinistre tâche."

Je pense que mon exposé est assez complet, je ne saurai en dire plus. En revanche je ne sais pas encore si je vais lui parler des capacités concernant ma race. Après tout dans ce monde il n'y que peu de personne qui n'ont pas de transformation. Bon je dois quand même lui demander de rester discrète quant 'à ma nature.

"Je vous demanderai toutefois de vous montrer discrète à propos de ma nature."

Et maintenant c'est mon tour de lui poser une question, et comme j'ai décidé de ne pas insister sur le sujet de sa venue ici je pourrai lui demander son âge, mais ça ne se fait pas. Non je pourrai lui demander ce qu'elle fait pour gagner sa vie et quelles sont ses projets à plus ou moins long termes. Oui voilà faisons ça :

"Quelles sont vos projets à court et moyen termes ?"

Si elle me parle de rejoindre les rebelles je pense que ce sera un grand coup de chance, mais finalement, quelque soit sa réponse cela m'intéressera quand même. Après tout ce n'est pas tous les jours que l'on peut prétendre se lier avec une femme aussi ravissante.