Avventura
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Message par Invité Ven 21 Mar - 2:21

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Aujourd’hui avait été une belle journée. Très paisible, très tranquille. Pas de crime sévère, tout s’était déroulé rondement. Depuis ce matin, sous les rayons dardant du soleil, lac de l’Avventura, fine lame d’argent rutilante qui, au terme de cette très tranquille journée, émettait des sillons d’or aveuglant dans ce paysage grisâtre, avait laissé s’échapper à lui un fier pan de pluie. Le soir venue, dans un ciel meurtri par la grisaille, de fines goulettes semblables à de petits pains à hamburgers (croyez-le ou non, les gouttes de pluie ont cette forme lorsqu’elles sont en chute libre) s’écoulaient à travers l’air tout doucement et s’écrasaient presque sans faire de bruit. Les voitures roulaient des flaques d’eau sur la chaussé comme on pétri une pâte, sans faire d’éclaboussures, et des centaines de parapluies s’entrecroisaient, se dépassaient, se suivaient, las, le long des pavés trempés. La noirceur arriverait d’un instant à l’autre. Parmi tous ces parapluies, un restait immobile. Il s’agissait d’Eleonor, qui s’était laissé atteindre par la rumeur tranquille qui s’était déposée comme un voile sur la ville. Un peu ennuyée, elle reportait pour la énième fois son regard sur un cardan numérique situé au-dessus des portes d’entrée d’un bâtiment commercial, juste de l’autre côté de la rue. Il était 19h03. Néro avait un peu de retard. Peut-être que ses indications quant au lieu de rencontre n’avaient pas été assez précises? Enfin, le retard ne changeait rien à l’affaire. La femme qu’ils devaient rencontrer ce soir avait dit d’être là aux alentours de 19h00 - 19h30, ce n’était rien de précis.

Depuis quelques temps maintenant les arrestations effectuées par le Cercle étaient devenues plus difficiles, l’organisation peinait à débusquer ses ennemis et à les maintenir en cellule. Combien de caïds avaient déjà filés entre les doigts de la justice, devenus introuvables dès leur sortie de prison? C’était comme s’ils disparaissaient dans la nature. Seuls les plus recherchées étaient finalement arrêtés, bien plus tard, et chaque fois on trouvait sur eux les mêmes pièces d’identité et les mêmes documents contrefaits. Certes ce n’était pas la première fois que l’organisation avait à faire à des criminels se servant de fausses pièces d’identité pour échapper à la police, mais on n’avait pas vu de papier si réussit depuis très longtemps. Il devenait donc très difficiles pour les représentants de la loi de différencier les vrais des faux documents, et cela commençait à poser sérieusement problème. Des informateurs avaient étés envoyés sur le terrain, pour recueillir les données nécessaires, puis, lentement, très lentement, l’étau s’était resserré autour d’une suspecte. Eleonor avait suivit le dossier de près, et l’avait finalement pris en charge. Les agents les plus confirmés avaient eu dans l’idée d’utiliser la méthode traditionnelle d’infiltration : un policier prétend avoir besoin de pièces d’identités, enregistre la voix du faussaire, puis celui-ci est inculpé et jeté en prison. Mais Eleonor avait refusé cette dernière étape. Des faussaires, il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Ce n’est pas eux que le Cercle cherchait à arrêter, mais les hauts dirigeants Rebelles, ces sociopathes tyranniques qui voulaient par tous les moyens saccager la ville et la mettre de nouveau à feu et à sang. Pour arriver jusqu’à eux, on devait soutirer autant d’information que possible aux gens avec lesquels ils étaient en contact. Voilà pourquoi le plan était un peu différent. La vampire comptait enregistrer des paroles compromettantes, puis demander des informations précieuses concernant les Rebelles en échange de la destruction de cet enregistrement. La menace d’une peine de prison était possible. Delà à ce qu’elle soit mise à exécution, c’était autre chose. Ça ne servirait à rien. Cependant, avec un peu de chance, la jeune femme, intimidée, donnerait les noms de quelques-uns de ses clients, et ralentirait ses activités de peur d’avoir de nouveau des représentants de la loi chez elle. On pourrait par la suite procéder à des arrestations bien plus intéressantes.

Toujours aussi lasse, Eleonor s’adossait à un mur. 19h09. Jetant des regards à gauche, puis à droite, ses iris s’arrêtèrent enfin sur ce chapeau noir, parmi cette foule de parapluies, qui était devenu la marque distinctive de son propriétaire. La vampire le rejoignait en marchant, et lui offrait de l’espace sous son parapluie.

- Tu es un peu en retard.

Elle prit une petite pause, fit un mince sourire, comme pour lui assurer qu’elle ne lui en voulait pas.

- Mais ça ne fait rien. Tu t’es collé une enregistreuse sur le torse comme on en avait convenu?

Que ce soit un téléphone intelligent ou l’un de ces vieux bidules qu’on voyait dans les films des années 90 lui importait peu, mais il fallait un appareil bien dissimulé pour tout entendre, c’était primordial. Les deux vampires, pour se préparer à cette entrevue, s'étaient adonnés à divers testes avec ces appareils. Une enregistreuse dans un sac à main ou dans la poche d’un jean ne captait pas suffisamment bien le son. Au terme de leurs expérimentations, ils avaient déterminés que le bon vieux truc de l’appareil scotché au torse donnait la meilleure qualité audio. Eleonor pointait un bâtiment au bout de la rue.

- C’est juste là. Allons-y.

Message par Invité Ven 21 Mar - 20:36

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A l’abri des rayons du soleil dans les locaux du Cercle Néro avait passé sa journée le nez dans la paperasse, sa collègue et supérieur hiérarchique étant absente en raison de la préparation pour la grosse mission prévue ce soir. Ayant suivi ses conseils Néro s’était collé un appareil enregistreur sur le torse pour quand l’heure serait venue, mais actuellement il avait encore beaucoup de temps devant lui. Poussant un soupir Néro s’affala sur sa chaise en posant ses jambes sur son bureau. Son local de fonction n’était pas aussi vaste et aussi beau que celui d’Eleonor mais en tant que second il profitait malgré tout d’avantages que n’avaient pas d’autres officiers du Cercle.

« Je vais vraiment devoir m’occuper de tout ces papiers jusqu’à 19 heures ? »

Pensa le vieux vampire avec paresse. A son entrée du Cercle il s’était imaginé que les trois quarts de son boulot consisteraient à botter des derrières et que la paperasse était le boulot de je ne sais quel secrétaire, il avait bien vite déchanté en s’apercevant que la vie de second d’un représentant n’était pas palpitante toute les jours.

S’asseyant ensuite de manière plus convenable il prit la peine de lire certains papiers, à son grand damne il ne comprenait même pas le sens de certains lettres, c’était semble il des lettres de réclamations ou de convocation à telle ou telle réunion, l’espace d’un instant Néro se surprit même à plaindre la petite rouquine qui s’occupait de ça toute seule avant de dénicher un second.

« Bon je vais pas y passer la journée non plus ! »

Pris d’une motivation soudaine l’homme en noir s’empara de la pille de papiers et commença à signer chaque fiche et à remplir les champs que certaines réclamaient pour terminer son travail quelques heures plus tard. Poussant un soupir de soulagement Néro fixa l’horloge et s’aperçut qu’il était 18h50. Regardant dehors il s’aperçut que le soleil commençait à se coucher mais un détail particulièrement gênant retint son attention.

Et merde il pleut !

Grinçant des dents Néro sortit de son bureau à toute vitesse pour dévaler les escaliers afin de se rendre au rez de chaussé. Regardant dans une grande armoire qui contenait les affaires de plusieurs membres du personnel Néro aperçut un imperméable qui était pile poil à sa taille.

«Je n'ai qu’a prendre celui la puis je le rendrais à son propriétaire en revenant, c’est une question de vie ou de mort après tout. »


Enfilant l’imperméable Néro ne mit cependant pas la capuche à cause de son chapeau qui lui couvrait déjà la tête. Se dirigeant ensuite vers la porte de sortie fin prêt à affronter le temps extérieur il grinça cependant une nouvelle fois des dents en voyant le temps de chien qu’il y avait dehors.

« Toi la rouquine j’aurais deux mots à te dire. »

Pensa rageusement le vieux vampire qui était à présent de sale humeur, peut importe qui était ce fameux faussaire dont Eleonor lui avait parlé il avait intérêt à obtempéré sinon avec son humeur actuelle ça allait vite chauffer pour ses fesses. Une fois le nez dehors Néro couru à pleine vitesse vampirique pour se mouiller le moins possible, il constata avec soulagement que sa tenue le protégeait à la perfection de la pluie mais il faisait au mieux pour ne pas exposer un seul centimètre de peau à l’air libre.

Après avoir couru jusqu’au point de rendez vous Néro aperçut sa congénère munie d’un parapluie qui l’avait repéré. Ne se faisant pas prié pour prendre la place sous le parapluie que la jeune vampire lui avait réservé l’homme en noir ne se fit pas prier pour déballer les reproches qu’il avait en tête.

Je sais que tu t’appelle pas miss météo mais la prochaine fois essaie d’établir le rendez vous un soir où il ne pleut pas, aurais tu oublié mon aquaphobie ?

Dit-il en croisant les bras d’un air de reproche. Quand la jeune femme lui posa la question à propos de l’enregistreur Néro lui répondit d’un hochement de tête et suivit la vampire aux cheveux pourpres en direction de l’immeuble.

Message par Invité Dim 20 Avr - 2:31

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Séréna fit quelques pas dans son appartement immaculé de blanc et de noir. Le lieu stérile de couleur et de vie. Même les grandes baies vitrées faisant la longueur complète de l’appartement ne pouvaient pas apporter la couleur nécessaire pour donner la moindre chance de vie à ce lieu. L’eau de pluie glissait doucement, goutte par goutte, sur le grand mur de vitre qui servait presque de tableau vivant à la pièce. Chaque gouttelette heurtant le mur de vitre résonnait dans cet appartement beaucoup trop grand pour cette femme seule. Malgré la nuit noire, on pouvait percevoir au lieu quelques lumières blanches de la ville… Encore noir et blanc, était-ce les couleurs qui s’étaient fait à l’idée de disparaitre de la vie de l’humaine?

La jeune femme d’affaires vêtue d’une jupe noire légèrement volage dont le bas semblait avoir trainé dans l’eau de javel avec le blanc montant aléatoirement sur le noir et un corset bien serrer noir aux attaches et ficelles blanches, s’approcha pour jeter son regard bleu sur les rues. Du haut du treizième étage pouvait-elle vraiment voir quelque chose autre que de faibles silhouettes bougées?

Téléphone en main, elle posa le bord de celui-ci sur sa lèvre inférieure. Réfléchissant et mijotant avec elle-même. Quelque chose ne semblait pas lui plaire. Était-ce le coup de fil reçu plus tôt en journée qui l’avait chiffonné à ce point? Était-ce sa réputation grandissante qui commencerait à lui jouer des tours au point que des potentiels clients sachent où elle résidait? N’avait-elle pas pensé qu’elle finirait par être suivie par ces hommes et femmes peu vertueux?

Trop de questions, que Séréna sembla balayer en tournant les talons pour s’approcher de son ordinateur ou elle activa d’un clic de souris un programme qu’elle baissa dans la barre des tâches avant de mettre en avant plan ce pourquoi ces clients devraient venir. Son métier légal, les sites pornographiques. Elle s’assied à son ordinateur glissant son téléphone dans le coin de son corset pour qu’il soit bien maintenu en place contre sa poitrine.

Quelques clics, quelques mouvements de souris plus tard, s’affichaient sur les quatre écrans de son ordinateur deux sites internet dix-huit ans et plus ou hommes et femmes s’en donnait cœur joie dans l’activité la plus lucrative de l’histoire, le sexe.

Se relevant lentement de son ordinateur, ne prenant pas la peine de replacer sa chaise après son passage jeta un œil à l’heure. Décidément, la ponctualité n’était pas leur fort…

Elle prit le combiné du téléphone fixe. Composant le zéro, un sourire sombre et amusé sur le coin des lèvres.


- Concierge? J’attends des invités, fais les monter par l’ascenseur principal. Active toi-même la porte de mon appartement…

Séréna raccrocha sans même attendre une quelconque approbation ou désapprobation de l’homme. Jetant un bref regard à la porte blanche de l’ascenseur. Elle s’assied au centre du grand divan sectionnel telle une tache noire sur le blanc immaculé. Le regard sur la porte, prête à tout et à rien à la fois…

Message par Invité Mar 6 Mai - 15:04

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- Oui… oui je l’ai oublié. Excuse-moi, dit-elle avec de grands yeux et un ton dépité.

Depuis l’instant où elle avait constaté la démarche agacée de Néro, et les goulettes de pluie qui chaque fois frôlaient ses tempes mais qui, grâce à son chapeau à larges bords, étaient évacués sur ses épaules enveloppées dans un paletot imperméable, la vampire s’était aperçue de la raison qui justifiait le retard de son collègue. Elle n’avait pu faire autrement que de lui adresser un regard désolé, parce que, pluie ou pas, le rendez-vous avait été convenu d’avance et que, malheureusement, elle n’avait pas songé à ce genre de détail, idiote qu’elle était, bien que cela aurait pu avoir des conséquences funestes sur son compère vampire. Cependant, et en toute connaissance du caractère de Néro, elle doutait qu’il lui en veuille longtemps pour cette contrariété dont elle était responsable. D’ailleurs sa mine penaude avait vite fait place à un air plus circonspect, lorsqu’elle s’était aperçue d’une petite broderie sur l’imperméable.

- Tiens, ce ne serait pas l’imperméable de Julie, la secrétaire du dernier étage? Elle a été bien gentille de te le prêter. Elle le sait au moins?

La vampire affichait un air goguenard, se doutant que l’homme devant elle avait dû improviser pour trouver un moyen de quitter le bâtiment du Cercle sans risque. Et pourtant, sans être Londres, il arrivait qu’il pleuve à l’Avventura. Comment se faisait-il alors qu’un homme de son expérience ne trimballe pas toujours avec lui un parapluie ou un imperméable en cas de risque, de la même façon qu’Eleonor trimballait toujours une poche de sang synthétique au cas où la faim la tenaillerait au point de corrompre son jugement et ses actions? C’était là une autre des nombreuses questions que soulevait l’aquaphobie de Néro, et à laquelle il ne semblait pas y avoir de réponse claire. Les deux vampires amorcèrent rapidement leur ascension de la grande rue, tous deux protégés du fidèle parapluie, sous le torrent de goulettes qui semblait se faire plus violent, et tandis qu’ils se rapprochaient de l’endroit, Eleonor constatait que l’immeuble à logements où ils étaient attendus contenait des habitations pour la classe aisée, et que c’était en réalité une immense bâtisse qui trônait au centre d’un quartier bien situé. Chaque logement était doté de baies vitrés, mais la plupart étaient recouvertes de rideaux fermés, à cette heure tardive où le jour mourrait lentement. Les deux collègues avaient marchés en silence les premières secondes, et Eleonor dû prendre sur elle-même pour faire une annonce importante au vieux vampire.

- Je devais t’avertir.. avant que nous n’arrivions que… hé bien…(elle se raclait la gorge) la suspecte à qui nous allons parler est en fait, officiellement et aux yeux de la loi, la propriétaire de sites pornographiques, et que c’est supposément ainsi qu’elle gagne sa vie.

Cela n’avait en fait pas tant d’importance puisqu’ils n’allaient pas l’interroger à ce sujet. Cependant, il était préférable que Néro assimile le plus d’informations possible concernant leur suspecte, ceci afin d’être bien préparé pour la séance qui allait suivre. Les deux vampires demandèrent un nom à l’accueil, et furent reçus par un homme d’imposante stature, chauve, au teint bigarré, large d’épaule, doté d’une mâchoire carrée et de mains calleuses et épaisses qui sont les conséquences d’une vie de travail manuel et difficile. Il lançait des regards durs aux nouveaux visiteurs, comme s’il connaissait le but de leur visite et le désapprouvait, mais conduisit tout de même les deux représentants du Cercle à l’intérieur d’un ascenseur, et appuya sur le bouton du dernier étage. Durant tout ce temps il toisait les vampires du regard, peut-être sans se douter de la race à laquelle ils appartenaient, car alors, sans doute, il se serait fait moins intimidant dans ses manières. Néanmoins tous trois arrivèrent à bon port. Et c’est alors qu’ils furent accueilli par la dénommé Séréna Mandor. Il s’agissait d’une femme jolie, grande comme un mannequin, arborant une chevelure aussi noire que ses vêtements, et donc le corps svelte et la peau diaphane rappelait la beauté vampirique. Elle était ancré dans un tableau aussi noir et blanc qu'elle-même. En effet, l'appartement, quoique fort joli, n'en était pas moins morne et statique de par son manque de couleur. La seule chose arrivant à égailler la scène terne qui se dressait devant eux, c’était cette paire d’yeux bleu-vert inquisiteurs, qui scrutaient nos nouveaux visiteurs, tous deux debout dans l’entrée. Quant à Eleonor, il lui fallu bien peu de temps avant que son regard ne passe de la jeune femme aux quatre écrans d’ordinateur. D’abord surprise de voir que, même si des invités se présentaient à elle, l’humaine laissait les écrans allumés, la vampire se trouva ensuite soulagée d’avoir averti Néro à ce sujet. L’homme aux larges épaules, qui avait conduit les deux vampires jusqu’ici, avait à ce moment lancé un regard complice à la femme en noir, comme s’il était habitué à ce genre de scène, puis avait regagné l’ascenseur, laissant là nos trois protagonistes. Eleonor comprenait vite que leur suspecte tentait de les décontenancer. Ne se laissait pas distraire davantage par les clips qui s’affichaient cependant, la vampire s’empressa de briser la glace.

- Bonsoir mademoiselle. Je suis Abigael Beauvois. Nous sommes ici au sujet des pièces d’identité dont nous avons traité au téléphone.

Évidemment, elle donnait un faux nom. Mais cela n’arrangeait pas tout. Le plus grand problème d’Eleonor, dont elle ne se rendait malheureusement pas compte, car elle possédait en fait des talents d’actrice limités, c’était ses manières affables, sa façon polie de parler, ses habits professionnels, sa posture très droite, et tout ce qui la constituait en fait. Parce que chaque parcelle de son être, chaque regard, chaque mot qu’elle disait, bref, tout cela criait qu’elle était une femme de bonne moeurs, honnête et droite, et, bien qu’elle puisse avoir besoin de fausses pièces d’identité sans tremper dans la criminalité sévère pour autant, cela pouvait être suspect pour bien des personnes qui entretenaient des relations avec les Rebelles, et savaient comment se comportait d’ordinaire cette classe de gens. C’était pour la plupart des bêtes sauvages et violentes qui n’avaient aucune maîtrise de leur fureur, et massacraient indistinctement chaque être qui pouvait entraver leur route. Il restait néanmoins le cas des bandits à cravate, qui semblaient de prime abord être des gens sympathiques et ordinaires, et qui tiraient leurs bénéfices sans verser la moindre goutte de sang, rien qu’en signant de fausses déclarations et en falsifiant des contrats. Si l’on devait apposer l’un où l’autre de ces profiles à Eleonor, le second était certainement le mieux choisit. Une femme d’affaire qui avait commis des fraudes impardonnables risquant d’être bientôt découvertes, et qui cherchait à se faire oublier pour quelques temps…

Message par Invité Sam 17 Mai - 19:44

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Néro affichait une grimace contrariée en suivant sa collègue jusqu’à la résidence de la personne pour qui le vieux vampire venait déjà de risquer sa peau à sortir par ce temps. Il avait écouté attentivement les dires d’Eleonor, haussant un sourcil quand elle lui annonça que la suspecte gagnait sa vie via des sites pornographiques.

Des humains parviennent à gagner leur vie de cette manière maintenant ?

Demanda il, il est vrai qu’en matière de nouvelles technologies l’homme en noir était toujours dépassé, les cinq siècles de retard qu’il affichait au compteur l’empêchaient souvent de visualiser de quelle façon le mode de vie des humains avait évolué depuis l’époque de sa jeunesse.

Quand les deux êtres de la nuit entrèrent dans la résidence, ils furent tout de suite accueilli par un grand homme baraqué et peu accueillant d’après les apparences. Néro n’appréciait vraiment pas la façon dont cet individu les regardait mais il se devait de rester discret, il était en mission d’infiltration après tout. L’homme bâti comme une armoire à glace les accompagna dans l’ascenseur tout en les surveillant d’un œil attentif et méfiant. Le vieux vampire regardait parfois brièvement le garde du corps sans se laisser intimider par son regard pesant et jetait aussi un œil sur sa collègue, espérant qu’elle saurait comment s’y prendre si un imprévu devait arriver.

Quand l’ascenseur parvint au dernier étage le vampire eut l’occasion d’enfin voir à quoi ressemblait la suspecte. Sa peau blanche lui donnait un aspect vampirique même si l’odeur qu’elle dégageait était celle d’une humaine. Le regard complice que la jeune humaine et son acolyte s’échangèrent fit naitre un mauvais pressentiment chez l’homme en noir qui contrairement à Eleonor ne se donna pas la peine de se présenter croisant simplement les bras.

Vous avez un métier peu orthodoxe si je puis dire.

Déclara machinalement le vampire tout en fixant les écrans d’ordinateur, des images de chaire roses et nues exhibées sur chaque écran laissaient Néro mais malgré tout un peu amusé que certaines personnes parviennent à se faire un business dans les plaisirs de la chaire. Gardant confiance en Eleonor, Néro la laissait entamer le premier pas pour voir de quoi il en retournait. Au moins si les choses tournaient mal il aurait l’occasion de faire payer au gorille ses regards peu aimables de tout à l’heure.

Se sentant à l’aise malgré la délicatesse de la mission dans laquelle il s’était embarqué, Néro retira son imperméable rendant ainsi visible son éternel costume noir qu’il chérissait tant. Soulagé d’avoir enfin un toit sur sa tête pour se protéger de la pluie, le vampire se tint contre un des murs de l’habitat d’un air nonchalant ne prêtant même plus attention aux regards du garde du corps préférant se concentrer sur la femme pour qui ils étaient venus.

Vous êtes bien celle qui peux nous procurer ces fameuses pièces d'identité où vous êtes juste une employée du coin comme ce monsieur aux manières si charmantes?

Demanda le vampire d’une façon directe certes, mais il se voyait mal tourner autour du pot pendant des siècles. Sa question fit semble-il réagir le grand baraqué qui avait un regard encore plus méfiant  que tout à l’heure ce qui déclencha aussitôt un petit sourire moqueur chez l’homme en noir.

Message par Invité Dim 22 Juin - 2:31

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Dès les premières paroles de la femme, Séréna sembla irritée et croisa les bras et les jambes. Elle n’avait pas prise la peine de se lever ou encore saluer ses clients. Elle ne fit qu’un signe de tête au gardien de l’immeuble de dégager de son appartement. Elle ne prononça aucun mot jusqu’au moment où elle entendit l’ascenseur descendre de quelques étages.

- Mais vous êtes un couple de con ou quoi ? Vous parlez de ce genre de chose devant n’importe qui ? La charmante personne est le gardien de l’immeuble, il connait mon nom et que j’habite à cet étage, c’est déjà un peu trop à mon gout.

Son regard était froid, distant et elle dévisageait clairement les deux personnes… Séréna changea son regard de la femme à l’homme à quelques reprises. Elle ne bougea toujours pas, bien confortablement assise dans son grand canapé dos à la baie vitrée clairement irritée par leur manque de discrétion devant l’employé de l’immeuble.

Séréna n’invitait jamais des clients dans son appartement pour parler de son métier illicite. En temps normal du moins. Rien dans cet appartement de luxe ne touchait de proche ou de loin son second m
étier, mis à part ses ordinateurs cryptés au plaisir des plus patients hackers de cette terre.

- Je ne suis pas une employée, puisque que je n’ai aucun patron. Sinon je ne ferais pas mon métier dans mon appartement, j’aurais un lieu de travail et je ne travaillerais pas en dehors des heures de bureau. Je dois bien gagner ma vie comme tout le monde… n’est-ce pas ?

Siffla Séréna échangeant son regard entre les deux personnages étranges plantés dans son appartement, ce ne serait pas elle qui les inviteraient à s’asseoir. S’il voulait s’asseoir, ils finiraient bien par le faire, non ?

- Avant de parler de quoi que ce soit, je veux en savoir plus… Si vous êtes ici c’est pour une raison précise… Je veux savoir. Après tout, si vous me parlez de ce que vous m’avez dit… c’est que vous connaissiez mon père ? Ou encore vous en avez entendu quelque part ?

Elle plissa le regard en regardant droit dans les yeux la femme qui faisait tâche dans le décor noir et blanc de l’appartement. Même l’homme qui accompagnait la femme fonctionnait dans le décor monochrome.

Séréna n’était pas encore assez connu à son gout pour que des gens dont elle n’avait jamais entendu parler dans le passé connaissent ainsi son numéro de téléphone. Elle était encore à moitié dans l’ombre de son défunt père. Une ombre qui la chasserait probablement jusqu’à la fin de ses jours… Après tout, c’était lui à qui on pensait avec le nom « Mandor » et non à une jeune femme dans la fleur de l’âge n’ayant pas encore atteint la trentaine. Raison de plus pour prendre plus de contrat que possible, mais à quel prix ?

Les questions de Séréna étaient-il par paranoïa ou se doutait-elle de quelque chose ? Après tout, à part quelques regards, elle ne bougeait pas, toujours contrariés qu’ils aient carrément dit à l’agent responsable du bâtiment que la femme du dernier étage pourrait probablement leur causé des problèmes un jour. Elle ne les avait pas chassés de son appartement, pour l’instant.

Valait mieux pour les deux personnes ayant franchi le seuil de la porte de l’humaine avoir de bon motif, étant donné que la femme d’affaire semblait bien peu heureuse dès le départ. Clairement peu réjoui du contrat s’annonçant.


- J’espère que je ne perds pas mon temps…

Lâcha-t-elle, telle une flèche envers ses deux clients, clairement irrité. Même elle qui n’était pas du genre discrète, avait moins de misère à se taire devant les gens qui n’avait pas besoin d’en savoir plus que le fait qu’elle savait parler et respirer.

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