Avventura
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Message par Invité Dim 2 Mar - 0:19

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Dans une pièce obscure d’un manoir dont le souvenir disait vaguement quelque chose à Néro se tenait un homme. Se tenant fier et droit la première chose qu’on pouvait remarquer de lui était une sorte de tunique rouge qui recouvrait son corps, ses cheveux d’un blond étincelant se voyaient parfaitement malgré la faible luminosité des lieux. De même taille et de même corpulence que l’homme en noir, cet homme de rouge vêtu possédait également les mêmes yeux rouge sang que Néro ce qui troublait celui-ci au plus haut point. Dans son regard on pouvait aisément déceler un sentiment de haine que le vieux vampire ne connaissait que trop bien, mais qui pouvait donc être cette personne qui semblait pourtant si familier à l’homme en noir ? D’un air déterminé l’homme blond à l’aspect juvénile prit la parole :

Un jour je te trouverais… et tu payeras pour ce que tu a fais !

Sans même laisser le temps à Néro de réagir face à cette menace, étrangement persuadé qu’elle lui était destinée. Un grand flash de lumière apparut, l’homme en noir se retrouva alors allongé par terre dans une pièce lumineuse. Pris d’un moment de panique Néro fit un grand bon pour se relever et se recroqueviller dans un coin, persuadé qu’il allait bientôt finir en grillades. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant qu’il ne prenait pas feu, pourtant cette luminosité était fortement semblable à celle du soleil, quelle sorcellerie était ce donc ? Regardant aux alentours Néro eu tôt fait se s’apercevoir qu’il était entouré de grilles métalliques entourées de lierre lui laissant la seule possibilité de continuer tout droit sur un chemin qui semblait tortueux et pour le moins étrange.

Comment diable suis-je atterri ici ?


Pensa à haute voix le vampire. Fixant la lumière presque aveuglante braquée sur lui, Néro n’en revenait toujours pas d’être encore en vie, il ne savait pas s’il devait d’abord se demander pourquoi la lumière ne lui faisait rien ou comment il avait bien pu atterrir ici.  En plus d’être dans un lieu qu’il n’avait encore jamais vu jusqu’alors, le vieux vampire se sentait un peu différent de d’habitude, il n’arrivait pas à sentir la magie en lui qui lui permettait de générer des flammes, comme si ses pouvoirs d’ancien mage de feu ne fonctionnait pas en ces lieux.

« Bon, c’est partit pour une autre aventure complètement dingue j’imagine… »

Se dit il en pensée avant d’entamer le pas, de toute évidence ce lieu ne lui laissait pas vraiment le choix de la marche à suivre de toute façon, devant lui se dressait fièrement un couloir donnant sans doute accès à d’autres couleurs et derrière lui un portail apparemment inviolable qui le séparait de l’extérieur, décidément il avait vraiment du mal à comprendre par quel miracle il avait pu se réveiller en ces lieux, surtout que Néro n’avait même pas souvenir de s’être endormi et son rêve si étrange continuait de le hanter.

Arpentant le couleur sinueux, la seule chose qui rassurait un tant soi peu Néro était cette lumière donnant un aspect calme et poétique à cet endroit malgré les barrières de fer qui elles donnaient plutôt un sentiment d’emprisonnement. Après avoir suivi le couloir il finit par déboucher sur un croisement entre deux autres couloirs, un donnant sur la gauche et l’autre sur la droite. Prenant quelques secondes de réflexion, Néro prit la direction de gauche et après quelques mètres de marches tomba sur une autre intersection. Commençant à se sentir agacé par autant d’embranchement de directions, il ne fallut pas longtemps au vieux
vampire pour comprendre dans quel genre d’endroit il était.

"Un labyrinthe…"

Devina il, n’importe quel personne doté d’un minimum de bon sens s’en serait rendu compte à forcer de  devoir choisir entre plusieurs chemins sans être sur le moins du monde du bon chemin à prendre. Au détour d’un chemin l’homme en noir finit par tomber dans un cul de sac. Grinçant des dents il commençait à penser que cet endroit finirait par venir à bout de sa patience, mais en ce cul de sac trônait un œuf aux couleurs chatoyantes qui semblait attendre que quelqu’un le ramasse, haussant un sourcil Néro se décida finalement à le ramasser.

Bon et maintenant ? A quoi tu va bien pouvoir me servir toi si ce n'est pour faire une omelette ?

Poussant un soupir Néro se rendit compte à quel point il semblait ridicule à parler à un œuf, il devait se sentir bien seul ici pour en être réduit à faire la causette à un objet. Sans prévenir l’œuf dans sa main se mit alors à gigoter dans tout les sens à la grande stupéfaction du vampire qui n’eut même pas le réflexe de le jeter par terre. Un bruit de craquement se fit distinctement entendre par l’ouïe fine de Néro, après ce bruit un autre encore lui parvint aux oreilles :

Piou!

Haussant les sourcils d’un air circonspect Néro remarqua alors que de l’œuf était sorti un petit poussin de couleur rouge, couleur très étrange pour un animal habituellement jaune mais de toute manière ce lieu regorgeait de bizarreries en tout genre. Arborant une mine blasée au possible Néro souffla sur le poussin qui de sa frêle carrure se fit emporter par le souffle du vampire et tomba sur le sol l’arrière train en premier. Se relevant d’un air guilleret le poussin sembla ne même pas tenir rigueur à l’homme en noir pour ce geste et le regardait avec de grands yeux affectueux.

« Oh non il me prend pour sa mère… »


Conclut le vampire, sans prendre le temps de s’attarder d’avantage sur l’animal, Néro fit volte face pour continuer son chemin tentant d’ignorer les « piou » de son nouveau compagnon qui le suivait quelques mètres derrière lui.[/color]

Message par Invité Dim 2 Mar - 14:56

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La nuit était tombée depuis un moment maintenant. J'ignorais précisément quelle heure il était. On va dire, entre 22 et 23 heures, peut-être. J'avais oublié ma montre au manoir et mon téléphone n'avait plus de batterie, à tel point qu'il était devenu impossible de l'allumer. J'avais roulé sur les petites routes de la campagne de l'Avventura en moto, en prenant grand soin de bafouer toutes les limitations de vitesse jusqu'à ce que la faim me torde le ventre. Il était vrai que je n'avais pas mangé depuis que j'avais pillé en douce les réserves de poches de sang de l'hôpital de la ville. Ce truc là était absolument dégueulasse, mais à défaut de pouvoir chasser quand je le voulais... Je pris la direction du centre. Un flash très évocateur vint rebondir sur la visière de mon casque intégral et je jurais : Ce putain de radar avait encore trouvé le moyen de me flasher, même si j'étais passée à la vitesse d'une fusée devant. Seulement, ça m'amusait quand même beaucoup, parce que je savais que celui qui regarderait la photo que cette saloperie de boite ne verrait rien d'autre qu'une tache noire floue. Tellement floue que même le plus doué des vampires ne percevrait pas le numéro de ma plaque d'immatriculation. Un sourire satisfait étira mes lèvres tandis que je continuais à faire chauffer la gomme de mes pneus. Je dus ralentir à l'approche de la ville, car un micro-bouchon s'y était placé. Il fallait croire que les indécrottables fêtards du dimanche soir n'étaient pas décidés à rester chez eux. Je restais coincée là une bonne dizaine de minutes. Certes, j'aurais pu doubler à toute berzingue ces abrutis d'humains sans prendre la peine d'attendre, mais je me contins. Je ne savais pas pourquoi, mais j'attendis. Je m'arrêtais finalement devant un bar. Non, devant MON bar. La Cage m'appartenait depuis plusieurs mois maintenant, et je savais que je pourrais y trouver au moins un humain, à qui je pourrais pomper en douce quelques litres de sang. Ôtant mon casque, je me présentais au videur, qui me laissa entrer sans faire de vague. ( C'est moi qui lui assurais des repas tous les jours, il n'avait pas intérêt à me refuser l'accès de mon propre club!)

La musique battait son plein et une odeur de transpiration, mêlée d'excitation et d'alcool me percuta de plein fouet. Je marchais jusqu'à la fosse, en passant entre les tables où des gens buvaient un coup tout en parlant avec force pour se faire entendre au-dessus du vacarme et je me penchais au niveau de la balustrade : Des montagnes de jeunes gens remuaient en bas, au rythme de la musique que mon DJ envoyait dans les enceintes. Il y avait de tout : des couples, des célibataires en chasse de l'Ame sœur, des hommes mariés infidèles en quête d'une amante à aimer toutes les nuit après minuit... Je déposais mon casque à la barmaid que je n'oubliais pas d'embrasser au passage. Après tout, elle savait que j'étais un vampire, alors à quoi bon m'emmerder à chercher une victime ? Je sautais derrière le bar avec souplesse et je me glissais avec élégance derrière elle. Je lui murmurais quelques mots à l'oreille, avant de planter très lentement mes canines dans sa gorge tendre à la couleur du miel. Un langoureux gémissement s'échappa de ses lèvres alors que je la mordais, en faisant en sorte qu'aucune douleur ne lui soit transmise, mais seulement un plaisir intense. C'était la première fois que je la mordais, mais je n'étais pas déçue : son sang avait un goût de vanille, d'amande et  sa peau l'odeur d'une plage de sable blanc au levé du Soleil. Une fois repue, alors que je sentais que le battement de son cœur commençait à ralentir dangereusement, je m'arrêtais pour lécher sensuellement sa gorge dénudée. Je me mordis un peu le doigt, pour refermer les deux petits trous circulaires que j'avais ouverts en me nourrissant. Elle semblait en forme, pour quelqu'un qui venait de perdre deux litres de ce précieux élixir de vie. La vigueur qui se dégageait d'elle m'avait tout de suite séduite. Je l'embrassais avec passion, jusqu'à ce qu'elle doive reprendre son souffle. Je souris et lui donnais rendez-vous chez moi, après son service. J'aurais pu rester là et la regarder travailler tout en profitant de l'ambiance du club, mais étrangement, j'avais envie de ressortir prendre l'air.

Je retrouverais ma magnifique compagne plus tard dans la nuit et j'adorais avoir une femme dans les bras alors que les mortels rayons du soleil dardaient mes fenêtres sans pouvoir m'atteindre. Je lui fis un clin d'oeil avant de m'éclipser de la boite. Je repris ma moto que j'avais laissée un peu plus loin, mon énergie retrouvée. Je roulais dans le centre, jusqu'à ce que je perçoive un étrange portail de fer, que je n'avais jamais vu jusque-là. Curieuse, je m'arrêtais avant de m'y engager. Retirant mon casque, je le contemplais, comme un papillon attiré par une flamme. J'ignorais ce que cet endroit pouvait contenir, mais le magnétisme qui s'en dégageait était tout à fait unique. Poussant la lourde porte en fer forgé, je me retrouvais devant un long couloir de verdure, entouré de hautes grilles dans lesquelles s'entouraient des tiges de lierre. Je me blottis dans un coin quand je constatais qu'une lumière solaire baignait l'endroit. Bon sang, il faisait nuit noire avant que je passe cette porte maudite ! Alors que je redoutais de finir comme une guimauve restée trop longtemps au-dessus d'un feu de camp, je constatais que ma peau n'était nullement en train de prendre feu. Au contraire, la sensation était très agréable. Soudain, je me revis sur les plages d'Italie, en milieu d'après-midi... Je me redressais et me mis à marcher. De toute façon, je n'avais pas le choix : le portail derrière moi c'était refermé et il n'y avait qu'un chemin. Ce fut à force de tomber sur de multiples carrefours que je compris où j'étais : Un labyrinthe. Mais qu'est-ce que ce truc venait faire là ? C'est perplexe que je continuais à avancer jusqu'à ce que je perçoive une étrange sphère, brillant de couleurs pastelles. Je m'approchais prudemment, jusqu'à ce que je me rende compte que c'était... Un œuf. Un œuf semblable à ceux qu'on offrait aux enfants pour... Pâques. Tout d'abord, je crus que c'était du chocolat, comme le voulait la coutume. « Mais qu'est-ce que tu vas foutre avec des œufs en chocolat ? Tu ne te nourris plus de bouffe humaine depuis plus d'un siècle ! » Cependant, je l'ouvris... Et un jet de peinture rouge m'aspergea les cheveux, comme les mèches que ce serait fait une punk. Je pestais abondamment en laissant l'oeuf tomber par terre, dans une pluie de jurons tous plus affreux les uns que les autres.

Alors que je prenais un chemin menant à gauche, les cheveux blonds striés de rouge, je rentrais dans quelqu'un. Alors que je m'apprêtais à l'injurier copieusement, en lui disant qu'il aurait au moins pu faire gaffe où il marchait, et qu'il y avait assez de place pour qu'il marche ailleurs, je le reconnus. Le choc qui me gagna m'empêcha de parler pendant quelques secondes, avant que je finisse par retrouver ma langue :


-Néro. Quelle surprise. Je ne m'attendais déjà pas à me retrouver dans un labyrinthe, mais c'est bien le dernier endroit où je pensais te trouver.

Un bruit étrange, ressemblant à un «  Pouic ! », sortit de derrière l'homme en noir et je fronçais les sourcils. En général, ce n'était pas le genre de sons qu'émettait un vampire ! Je me penchais alors, pour voir un petit poussin qui trottait derrière l'homme à la peau d'albâtre. Il avait le plumage rouge, ce qui était peu commun pour un tel oiseau. Cependant, les œufs de Pâques normaux balançaient rarement de la peinture au visage de ceux qui les ouvraient ! J'attrapais l'oiseau avec douceur et le posais dans le creux de ma main. Avec une pointe d'humour, je m'adressais à mon ex :

-Dis donc, on dirait que tu t'es fait un nouvel ami ! Je savais que les vampires avaient des mœurs amoureuses très étranges, mais rassure-moi... Tu n'es quand même pas devenu zoophile ?

Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres. Ca faisait très longtemps que je ne l'avais pas vu, et je devais dire que j'avais plutôt mal digéré notre rupture, bien que je sois passée à autre chose. Il était sûrement retourné voir son humaine après m'avoir larguée comme une vieille chaussette ! Je retins un soupire. Après tout, si je ne m'étais pas interposée comme je l'avais fait, c'est comme ça que ça se serait passé. J'ignorais à ce moment-là, tout de ce qui avait eu lieu, de la mort de Miku à la tentative de se supprimer du vampire. Une boule se forma au creux de mon estomac. L'histoire que j'avais eue avec cette homme était l'une de celles qui avaient pris le plus de place dans ma vie. Autant parce que c'était une des plus longues, mais aussi des plus intenses. Et le revoir me faisait l'effet d'une douche froide.

Message par Invité Dim 2 Mar - 16:05

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Marchant inlassablement sans prêter attentions aux bruits incessants de compagnon emplumé les sens aiguisés du vampire lui firent défaut quand il bouscula une autre personne semblant arpenter le labyrinthe tout comme lui. S’apprêtant à lui demander s’il connaissait le moyen de sortir d’ici il tomba de haut en reconnaissant qui il avait en face de lui.

Catherine ?

Encore sous le choc de leur retrouvailles, Néro se demandait si c’était réellement elle où plutôt une hallucination créé par le labyrinthe, non elle était surement réelle, sinon il serait passé à travers en la bousculant où quelque chose de ce genre la. Quand la jeune vampire pris le poussin dans le creux de sa main en envoyant une pique à Néro celui-ci se rendit à l’évidence, il avait bel et bien affaire à Catherine Pierce.

Moi non plus je ne pensais pas te retrouver ici, à vrai dire je croyais même être seul dans les environs et non je ne suis pas zoophile c’est juste que cet idiot de volatile me prend pour sa mère !


Déclara il à la fois légèrement courroucé par la remarque désobligeante de la vampire et surpris de la revoir dans un tel lieu, à vrai dire les premiers temps de sa rupture avec Catherine le vieux vampire s’était beaucoup isolé pour être sur de ne pas la croiser, son choix de ne plus former un couple avec elle n’avait pas été simple à prendre mais le vieux vampire s’était rapidement rendu compte que Catherine préférait d’avantage les femmes aux hommes et il savait que si ce n’était pas lui qui avait rompu la jeune femme s’en serait chargé à sa place.

Fixant sa chevelure blonde parsemée de mèches rouges plutôt inhabituelles Néro failli lui demander si elle s’était fait une coloration, mais ce qui intriguait le plus Néro était que le blond des cheveux de Catherine ressemblaient à s’y méprendre à ceux de la personne qu’il avait vu en rêve, était ce sa sœur dont elle lui avait tant parlé ? Non impossible, celui qu’il avait vu en rêve ressemblait beaucoup plus à un homme qu’à une femme…

J’ai trouvé ce petit pot de colle dans un œuf au détour d’un cul de sac.


Dit il en fixant le poussin qui quand à lui regardait l’homme en noir avec de grands yeux admiratifs, de quoi faire fondre n’importe quel individu autre que Néro. Poussant un soupir il prit un air pensif en tentant d’éviter de croiser le regard de son ex, à chaque fois qu’il la fixait il se revoyait encore l’embrasser et la prendre dans ses bras, ce qui agaçait le vampire au plus haut point car il se rendait alors compte qu’il lui restait malgré tout des sentiments pour elle alors qu’il avait tenté de l’oublier à maintes reprises.

Piou !

Chantonna gaiement le poussin en bondissant de la main de Catherine pour se loger sur l’épaule de l’homme en noir. Posant un regard dédaigneux sur le jeune piaf Néro lui parla à nouveau.

Je t’ai déjà dit que j’étais pas ta mère alors va voir ailleurs !

Malgré le ton et le regard sévère du vieux vampire le poussin resta sur son épaule, à croire qu’il prenait les regards courroucés de sa « mère adoptive » pour une marque d’affection, Néro quand à lui aurait simplement préféré que cette mini volaille lui fiche la paix.

Enfin bref, est ce que tu sais comment sortir d’ici ? Ça dois faire une bonne heure que j’arpente les lieux sans rien trouver, déjà que je ne sais même pas de quelle façon je suis rentré…

Déclara le vampire d’une mine confuse. Le point positif était qu’au moins rien ne semblait avoir été conçu pour tuer les visiteurs de ce labyrinthe, à moins qu’un minotaure les attende à la sortie comme dans les légendes mythologiques, cependant même dans une ville comme l’Avventura cette hypothèse était peu vraisemblable. Mettant ses mains dans les poches il reprit la parole.

Bon j’imagine qu’en s’y mettant à deux on aura plus de chances de trouver comment sortir, ce lieu n’est pas si mal mais je déteste me sentir enfermé.


Repensant à ses années de vie en tant qu’humain qu’il avait passé dans son pensionnat de mages Néro en aurait presque eu des frissons, plutôt mourir que de ne pas pouvoir respirer à l’air libre, quand bien même la lumière de cet endroit lui rappelait le doux contact du soleil sur sa peau qu’il n’avait plus ressenti depuis des siècles.

Message par Invité Dim 2 Mar - 17:52

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Je regardais l'homme avec attention. Il n'avait pas changé : Toujours des cheveux mi-longs d'un noir de jais, de grands yeux sombres, un long manteau de tissus noir, un jean et un t-shirt de la même couleur, et toujours cet air impénétrable. Inébranlable. Je le revis alors, poser ses mains d'albâtre à la froideur et à la perfection du marbre sur moi, et un frisson me secoua. Je secouais la tête pour repousser ses souvenirs. Tout ça n'était plus que le passé. Un passé qu'il voudrait sûrement garder très loin de sa mémoire, au même titre que moi. J'aimais Kara, il n'y avait pas de doute là-dessus. Certes, elle était humaine, faible et fragile. Mais il y avait quelque chose chez elle qui m'avait troublée, et ce, immédiatement. La douceur de sa peau, la tendresse de ses mots et de ses gestes... La tendresse de ses pensées à mon égard. Une tendresse que personne n'avait eue pour moi avant Néro. J'avais toujours eu du mépris pour les mortels. Je les avais toujours vus comme des banques de sang sur pieds. Mais tout avait changé quand je m'étais amourachée de cette femme. Parce que c'était quelque chose qu'on ne comprenait pas, qu'on ne pouvait pas maîtriser. Je dissimulais mes pensées par réflexe derrière un mur de briques, bien que Néro ne bénéficie pas de mon pouvoir de télépathie. Mais le lien qui nous unissait toujours, ce lien de sang plus fort que tout, n'avait pas disparu.

-Qui veux-tu que ce soit ? Que je sache, je n'ai pas de sosie.

Le poussin quitta le creux de ma main pour aller se nicher sur l'épaule du vampire, ce qui eu le don de l'énerver au plus haut point, ça se voyait dans ses yeux. Il semblerait que le petit volatil soit trop collant et démonstratif à son goût. Je trouvais ça plutôt attendrissant, pour ma part. Mais de toute évidence, le cœur de pierre que j'avais un temps réussi à débarrasser de sa carapace était toujours le même. Il avait retrouvé son blindage, celui qui était là avant que je le connaisse et qui s'était reconstitué après que j'aie accepté de l'avoir perdu. Certes, j'aurais sûrement fini par rompre, parce que mon désir pour lui et pour les hommes s'était distendu. Mais je l'avais aimé et je n'avais pas tiré un trait sur notre histoire. Parce qu'on ne pouvait pas reléguer au placard une telle relation.

-Ca ne te fera pas de mal d'aimer quelqu'un, autre qu'une femme qui te briserait. L'amour d'un animal est sincère et sans condition. Bien que ce ne soit qu'un petit animal fait de plumes qui te prend pour sa môman adorée !

Je me doutais bien qu'il avait cherché à m'éviter après avoir rompu avec moi, pour ne pas avoir à me recroiser. J'avais voulu le retrouver, mais il avait esquivé toutes mes tentatives. Et dans un sens, c'était sûrement la meilleure chose à faire. J'étais furieuse après l'avoir vu quitter le manoir sans jamais se retourner. Ma remarque l'avait visiblement énervé, et c'était un peu le but. Je dois dire que, de manière inexplicable, j'avais envie de me venger. J'avais envie de me venger, parce que je me sentais outragée par son comportement. Quand je le vis jeter un œil à mes cheveux méchés de rouge, je tirais mon téléphone tactile de ma poche pour me regarder dans l'écran : la peinture envoyée par l’œuf avait séché, rendant mes cheveux rêches. Je soupirais avant de ranger mon portable. J'étais horrible comme ça, mais je devrais faire avec. La couleur m'allait plutôt bien, je ferais peut-être de véritables mèches chez un coiffeur une fois que je serais sortie de ce maudit labyrinthe !

-Et moi, je me suis faite aspergée par l'un de ces satanés œufs en en ouvrant un. J'espère qu'il n'y a pas des armes en bois dans certains de ces œufs, parce qu'on est plutôt mal... En tout cas, le coup du poussin est plutôt sympa je trouve. Mais le chocolat c'est pas très utile pour un vampire, pas vrai ?

Le regard mauvais du vampire ne découragea pourtant pas la petite boule de plumes pourpres. Il lui jeta en retour un coup d’œil affectueux, comme s'il prenait vraiment le vampire pour sa mère. C'était un comportement plutôt naturel, surtout si le visage de Néro avait été le premier qu'avait vu l'animal. En revanche, l'homme en noir fuyait délibérément mon propre regard. Il fallait croire que les souvenirs qui nous étaient communs étaient aussi dérangeant pour lui qu'ils l'étaient pour moi ! Si on était coincés ensemble dans ce labyrinthe pendant un long moment, ça risquait d'être tendu...

-Non, je ne sais pas comment on peut sortir. J'ignorais même ce que j'allais trouver derrière ce portail, que je n'avais jamais vu. On dirait que la curiosité est bel et bien le plus gros des défauts ! Comment tu peux ne pas savoir ce que tu fais ici ? Tu penses qu'on aurait pu... T'hypnotiser ?

La bonne nouvelle, c'est que rien pour l'instant n'avait essayé de me tuer. C'était déjà quelque chose. La douce chaleur du soleil ne m'avait pas transformée en feu de joie en les œufs ne semblaient pas être des armes fatales pour vampires. En plus, rien ne nous disait que nous étions seuls dans ce labyrinthe. Y'avait plus qu'à prier pour qu'il n'y aie pas un dragon au bout de ces couloirs de verdure  aux airs paradisiaques.

-J'espère bien qu'on va pouvoir en sortir. J'essayerais bien de sauter au-dessus de ce grillage pour voir où l'on va, mais j'ai la nette impression que ces grilles sont plus hautes que le saut de n'importe quelle créature. Sans compter que, visiblement, la magie a été utilisée pour bloquer les pouvoirs. Je ne ressens plus la magie qui m'anime d'habitude. J'en déduis que c'est pareil pour toi ?

En attendant la réponse du vampire, je me mis à marcher lentement dans le labyrinthe, mon casque de moto à la main. Je passais l'autre main dans mes cheveux, le contact dur de la peinture râpeux sous mes doigts.

Message par Invité Dim 2 Mar - 21:48

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Quand la vampire lui parla du fait qu’il serait positif qu’il puisse ouvrir son cœur, ne serait ce qu’a un animal Néro ne répondit rien faisant juste une moue sceptique, il n’avait jamais su y faire avec les animaux et se demandait toujours pourquoi les humains aimaient autant avoir des chiens ou des chats pour leur tenir compagnie. Une fois que Catherine lui eu expliqué sa mésaventure avec un autre œuf du même genre que celui qu’il avait ouvert Néro émit une supposition.

Peut être qu’il existe encore beaucoup d’autres œufs dispersés dans le labyrinthe, j’espère que certains ne renferment pas des surprises plus désagréables qu’un poussin ou une nouvelle teinture de cheveux.

Faisant les quatre cent pas Néro cherchait visiblement dans quel genre de pétrin ils s’étaient encore fourrés, au moins ils avaient finalement pu se retrouver après tout ce temps mais sans savoir comment sortir ils risquaient de passer bien plus de temps ensemble qu’ils ne l’auraient cru. Après un temps le vieux vampire s’assit contre la paroi du labyrinthe visiblement lassé de marcher.

Peut être m’a on hypnotiser je n’en sais rien, tout ce dont je me rappelle c’est avoir fait un rêve plutôt… étrange et je me suis ensuite réveillé ici.

Avoue l’homme en noir toujours assis. Les paroles suivantes de son ancienne amante confirmèrent ce que Néro soupçonnait quand il venait à peine de se réveiller.

Tout comme toi ma magie n’a aucun effet ici, de toute façon même si je pouvais cramer des objets ça ne me servirait à rien ici.

Le poussin toujours lové contre l’épaule de Néro semblait comprendre peu de choses à la situation, tout ce qu’il faisait était promener son regard sur les deux protagonistes d’un air curieux. Néro en le regardant lui aussi réfléchit aux paroles de Catherine, serait ce vraiment bénéfique pour lui de pouvoir donner de l’affection à un simple animal ? Il paraissait que cette thérapie fonctionnait même pour les pires criminels, cependant la où la plupart des gens trouveraient ce poussin adorable et mignon à croquer Néro lui ne voyait en ce volatile qu’une simple boule de plumes piaillante et désagréable à souhait.

Se relevant il fit à nouveau face à la vampire blonde fin prêt à reprendre les recherches.
Continuons d’avancer.


Dit-il d’un ton calme et neutre. Néro avait conscience de passer pour froid et antipathique aux yeux de Catherine, mais c’était la seule défense qu’il s’était trouvé pour éviter de lui ouvrir son cœur à nouveau, il refusait de connaitre la même souffrance qu’avec Miku si Cath venait elle aussi un jour à rencontrer la mort, bien entendu il savait déjà qu’après la mort de l’humaine qu’il avait aimé il ne se remettrait pas d’une deuxième mort de quelqu’un comptant à ses yeux et malgré qu’il tentait de se persuader du contraire la vampire avait toujours une place dans son cœur de pierre.

Emboitant le pas à son interlocutrice l’homme en noir examinait les environs de façon méfiante, dans un environnement dont ils ne connaissaient rien il était préférable qu’ils restent en permanence sur leur garde, un danger était bien vite arrivé et il pouvait surgir de n’importe quel coté.

Au fait, puisqu’on va sans doute rester un petit moment tout les deux enfermés ici autant se poser des questions, qu’est ce que tu deviens depuis le temps ?

Demanda-t-il faisant preuve d’un peu de curiosité. Connaissant Catherine elle s’était surement trouvé quelqu’un d’autre pour partager son lit, cette femme était une grande séductrice Néro ne le savait que trop bien, lui-même avait succombé à ses charmes de manière peu orthodoxe d’ailleurs.
Au détour d’un chemin, les regards des deux visiteurs du labyrinthe se posèrent en même temps sur un œuf posé par terre. De manière calme et prudente Néro ramassa l’œuf et senti à nouveau un craquement s’opérer, cette fois de l’œuf il ne sortit pas un poussin mais une clef.

Le portail…

Pensa Néro à haute voix, dans son esprit il se rappela alors que le portail situé derrière lui quand il s’était réveillé possédait quatre serrures, il n’y avait pas trop porté attention mais maintenant qu’il avait obtenu cette clef son esprit y voyait beaucoup plus clair désormais.

Je sais comment sortir ! Quand je me suis réveillé ici il y avait un grand portail avec quatre serrures derrière moi, on doit encore trouver trois autres clefs puis retrouver le chemin qui mène au portail.

Dit il d’un ton qui avait perdu un peu de son calme, Néro était soulagé d’avoir enfin trouvé la solution pour sortir d’ici mais les trois autres clefs s’annonçaient difficiles à trouver et les prochains œufs qu’ils verraient contiendraient peut être quelque chose de complètement différent.

Message par Invité Lun 3 Mar - 12:38

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Alors que le vampire avait l'air plutôt sceptique quand au bien qu'aimer ce pauvre petit oiseau pourrait lui faire, je jetais un regard amusé à l'animal, qui se tenait niché contre le cou de Néro. Il semblait totalement inoffensif et particulièrement aimant. Ses petits yeux noirs pétillaient et il me jeta un grand «  Piou ! » alors qu'il les posait sur moi. Un sourire en coin étira mes lèvres : comment pouvait-on être aussi insensible ? Bon, il était vrai que pendant les 75 première années de ma vie de vampire, je n'avais pas été franchement sympa, que ce soit avec les humains qu'avec les bestioles en tous genres. Mais j'avais toujours baigné dans un monde où les animaux étaient les confidents des Hommes. J'avais élevé un aigle, appris à monter à cheval, et des lévriers avaient partagé ma demeure dans ma plus tendre enfance. J'avais simplement retrouvé cette part de mon âme, qui avait été enfouie très loin au fond de moi par ma soif de sang... Je me tins debout en face de mon ex, sans flancher : je ne pouvais pas me permettre de lui montrer la cicatrice indélébile qu'il avait laissée dans mon cœur. C'aurait été la plus grande erreur de toute ma vie. Sans compter que Kara était du genre plutôt jalouse et possessive, un trait de caractère que l'on avait en commun, et si elle apprenait que j'avais encore quelques sentiments pour un vieux vampire de cinq siècle avec qui j'avais partagé une partie de ma vie et à qui j'étais encore liée, ça risquait de mal se passer. On ne sortait ensemble que depuis quelques semaines, mais je n'avais pas envie de m'engueuler avec elle, surtout aussi tôt dans notre relation. Surtout que je n'avais pas vraiment prévu de me retrouver enfermée dans un labyrinthe de Pâques, dans lequel se planquaient des œufs aux contenus mystérieux, en compagnie de mon ancien mec ! Mais ce qui était à peu près sûr, c'était qu'il ne risquait pas de se passer quelque chose de compromettant entre nous !

-Ouais, je partage ton avis. Tant que ce n'est qu'un oiseau ou de la peinture, passe encore... Mais si celui qui a conçu ce labyrinthe voulait vraiment nous tuer, la fausse lumière du jour qui éclaire cet endroit l'aurait déjà fait, tu crois pas ? Non, je ne pense pas que l'idée première était de nuire à ceux qui s'y engagent.


Un sourire éclatant se dessina sur mes lèvres, et je lui lançais sur un ton railleur mais pas méchant :

-Je te verrais bien avec des mèches violettes dans les cheveux !


Je regardais en riant le vieux vampire faire les cent pas comme un lion en cage. Il avait l'air mi-songeur, mi-inquiet. Je dois dire que je ne me faisais qu'un soucis moindre d'être enfermée ici, vu que ça n'avait pas l'air particulièrement dangereux. Pourtant, ce qui me tourmentait plus, c'était que ma patience risquait d'être mise à rude épreuve ! Tourner la dedans pendant des heures ne m'enchantait pas vraiment... Mais on était deux, et j'osais espérer que ce serait une bonne arme pour revoir la véritable lueur du jour à travers mes fenêtres et de percevoir à nouveau les lueurs blafardes de l'astre lunaire. Finalement, Néro s'assit le long de la paroi fleurie de notre «  prison ». Il semblait fatigué de marcher, et je pensais ironiquement que s'il était déjà lassé, on était pas près de sortir de là.

-Un rêve étrange ? Voilà qui est bien vague ! En coup cas, ça a l'air de te mettre dans un drôle d'état... Je sais bien qu'en temps normal j'aurais pu aller chercher les détails dans ta tête, mais là, si tu ne m'expliques pas, je ne risques pas de pouvoir t'aider à éclaircir ça...

Avant, on se disait tout... Restait à savoir si c'était toujours le cas. Il semblait hésiter à m'ouvrir son cœur, et ce n'était qu'à moitié étonnant. Il avait sans doute peur de passer pour faible s'il osait admettre que j'étais encore importante à ses yeux. Je ne pouvais peut-être plus lire dans ses pensées, mais le lien qui résistait entre nous me murmurait qu'il n'avait pas totalement tiré un trait sur notre histoire. Il me disait aussi qu'un grand malheur c'était abattu sur lui récemment, mais je ne parvenais pas à deviner quoi..


-C'est vrai que foutre le feu à ce labyrinthe ne nous aiderait pas à trouver le moyen d'en sortir. Mais ça nous permettrait d'évacuer notre frustration, au moins ! Je me sens vide sans cette étincelle brûlante et magique au creux de ma poitrine... Je me sens faible, et pourtant, je viens de me nourrir ! Je savais que je finirais par payer ma curiosité un jour ou l'autre... Bah voilà, c'est fait !


La trace d'humour et d'ironie dans ma tirade était tellement marquée qu'elle me tira un rire bref. Le destin avait quand même un drôle de sens de l'humour.... Enfin, ce n'était pas en restant assis là à compter les marguerites qu'on parviendrait à se tirer ! Et je comptais bien passer ma nuit dans les bras de ma copine, ce n'était pas ce putain de labyrinthe qui allait m'en empêcher, tout de même ! Le poussin continuait de chanter sur l'épaule du vampire, et il semblait que le volatil commençait à s'approcher de la fin de la patience de ce dernier. Il ne semblait pas faire grand cas de cette situation cocasse à souhait. Il donnait simplement un peu de gaieté à cet endroit, qui ressemblait un peu au monde des Bisounours :

-J'approuve.

Alors que le vampire se relevait, je me remis à marcher avec conviction. Il me rattrapa bien vite, continuant de se cacher derrière cette froideur qui lui était coutumière. Il essayait de me faire croire que la flamme s'était totalement éteinte, et j'hésitais à lui faire savoir que j'avais compris que ce n'était qu'une façade, mais je me contins. S'il refusait de crever l'abcès, de n'était pas à moi de le faire. Ce n'était pas le moment de s'engueuler... je n'étais pas du genre à fuir une confrontation, mais il fallait savoir attendre le bon moment. Et là, ce n'était vraiment pas le bon moment. Il semblait méfiant, sur ses gardes. Il ne semblait pas aussi persuadé que moi quand à la sécurité de ce labyrinthe ! A chaque chant d'oiseau, bruissement d'ailes, il se retournait avec nervosité :

-Détends-toi un peu, tu veux ? Tu vas finir par me faire flipper !

C'est au moment où il me posa LA question que je redoutais que je me dis que cette situation craignait. Voulait-il vraiment savoir ce qu'il était advenu de moi depuis son départ ? Comment supporterait-il le fait que j'avais réussi à refaire ma vie, alors qu'il semblerait que lui n'aie pas vraiment tourné la page ? Je me sentais mal vis-à-vis de lui. Un éclair de culpabilité me traversa.. J'avalais ma salive et pris une profonde inspiration avant de répondre. Après tout, je lui devais bien une sincérité totale. Il avait quand même partagé mon quotidien pendant plusieurs mois... Je ne pouvais pas lui mentir sans en ressentir des remords encore plus profonds :

-Je sors avec une fille qui est barmaid à La Cage, depuis 6 semaines. Elle travaille pour moi depuis que j'ai racheté l'endroit. Je devais la retrouver ce soir à la maison, mais plutôt que de rester sagement au club en l'attendant, je me suis aventurée ici... Et voilà comment je suis arrivée là, et comment je me retrouve en ta très charmante compagnie ! Le Destin fait parfois bien les choses. Et toi ? Quoi de neuf ?

Alors qu'on marchait, mon regard se posa sur un œuf aux couleurs étranges. Il semblait briller comme un arc-en-ciel miniature. Je dus mettre ma main devant mes yeux pour me protéger de cette lumière trop vive. Je constatais que Néro avait vu la même chose que moi. Alors qu'il s'approchait de l’œuf, je lui intimais d'être prudent. Après un craquement plutôt sinistre et peu courant, la coquille se fendit. Alors que je m'attendais à en voir sortir un autre poussin, ce qui m'aurait bien fait rire car le vampire ne se serait pas retrouvé avec un, mais deux pots de colle, c'est une clef qui tomba dans sa main alors que l’œuf disparaissait mystérieusement. Elle était grosse et semblait lourde, comme celles qui ouvraient de très vielles portes dans les maisons très anciennes. Je ne voyais pas du tout à quoi ça pouvait correspondre, mais mon compagnon semblait savoir, lui. J'étais impatiente de comprendre en quoi cette chose pourrait nous aider.

-Ah, fabuleux... On va mettre une éternité à trouver ces trois autres clefs ! Le bon côté des choses, c'est qu'on sait comment se tirer d'ici.. On sait aussi qu'il y a au moins trois types d’œufs : ceux qui envoient de la peinture, ceux qui délivrent une clefs, et ceux qui offrent un poussin. Jusque là, ça m'a l'air plus amusant que meurtrier. Garde la clef, on verra bien ce qu'il y a derrière ce fameux portail au moment voulu.

Alors que je repris ma marche, ponctuée par les exclamations du poussin, je tombais sur un autre œufs aux couleurs moins chatoyantes. Il me semblait qu'une demi heure venait de s'écouler, mais sans montre et sans téléphone, je n'étais pas en mesure de vérifier. Je m'approchais prudemment de l'oeuf et au moment où je posais la main dessus, j'eus un mauvais pressentiment. Alors que j'allais l'ouvrir, une puissante détonation se fit entendre et je lançais l’œuf pour me jeter à terre à la seconde où il explosait.  Je me retrouvais aux pieds du vieux vampire qui avait l'air hilare. Alors comme ça, lui il avait toutes les surprises les plus sympas, et moi je me prenais l’œuf à travers la figure ? Ca faisait deux fois, je n'étais peut-être pas au bout de mes surprises ! Je maugréais une injure, avant de regarder mon ex. Un sourire en coin, à moitié hilare et vexé se dessina sur mes lèvres :

-Aide-moi plutôt que de rester là à te foutre de moi !

Un rire me parvins, et je finis par rire aussi. Peut-être que ça serait moins chiant que ça en avait l'air, au final !

Message par Invité Lun 3 Mar - 22:05

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Néro n’avait pas montré la moindre émotion quand Catherine lui avait annoncé qu’elle s’était remise avec quelqu’un, mais intérieurement cela lui faisait tout de même mal, tout comme Cath l’avais pressenti le vieux vampire s’était bel et bien renfermé depuis la fin de leur relations, les quelques émotions humaines qu’il avait fini par débloquer s’étaient de nouveau enfouis à l’intérieur de lui et ne ressortaient qu’a de très rares occasions.

Quand Néro s’était exclamé qu’il avait enfin trouvé la solution pour sortir d’ici Catherine souligna à juste titre que rien dans ce labyrinthe ne semblait mortel ou même potentiellement dangereux, comme si le créateur de cet endroit l’avait conçu uniquement pour qu’on s’y amuse. Cependant le mot amusement ne faisait pas vraiment partie du vocabulaire de l’homme en noir, surement au plus grand malheur de son interlocutrice.

Allons-y !

Dit-il simplement à l’adresse de Catherine suivi du « piou » sonore de son compagnon ailé qui cherchait probablement à motiver les troupes. Pendant qu’ils arpentaient les différents couloirs sans trouver aucun autre œuf dans l’immédiat, Néro entreprit de dire à la vampire blonde ce qu’il devenait.

Moi je ne suis rien devenu spécial, à part peut être la mort de quelqu’un dont j’ai encore du mal à me remettre…

Lui confia il sans pour autant divulguer l’identité de la personne dont il parlait, à cause des rapports houleux que ces deux femmes entretenaient le vieux vampire savait que Catherine ne saurait pas la mieux placée pour comprendre la douleur qu’il avait de l’avoir perdue, c’était comme mille poignards lui transperçant le cœur à chaque instant. Probablement à cause du sixième sens que possédait les animaux, le poussin perché sur l’épaule du vampire sembla comprendre sa peine et se blottit contre son cou, Néro bien qu’un peu agacé par cette nouvelle marque d’affection ne se sentit même pas la force de repousser le volatile, à quoi bon il reviendrait toujours à la charge de toute façon.

Néro aurait pu rester longtemps bloqué dans ses songes si un élément du décor ne le tira pas de ses rêveries. Un œuf posé par terre attendait patiemment d’être ouvert par le premier aventurier venu. Comme c’était au tour de la jeune femme d’ouvrir un œuf, l’homme en noir la laissa le ramasser et le bruit de détonation qui s’en suivit surpris tellement Catherine que Néro ne pu se retenir de rire.

Et c’est toi qui me disais que j’étais trop sur mes gardes !

Cela faisait bien longtemps que l’homme en noir n’avait pas ri de la sorte mais il avait trouvé la situation de l’œuf explosant comique à souhait, surtout que le visage déconfit de sa compagnonne d’infortune pendant la détonation de l’œuf valait le détour. Aidant la vampire à se relever il comprit vite  que le labyrinthe ne leur avait pas encore révélé tout ses secrets.

Finalement il existe bien une sorte d’œuf dont nous devons nous méfier mais l’explosion en elle-même ressemblait beaucoup plus à celle d’un pétard que d’une vraie bombe.


Conclut Néro avec toujours un sourire en coin voyant que la jeune femme s’était elle aussi amusée de la situation, si cela devait également arriver à Néro nul doute que Cath ne se priverait pas de rigoler comme lui venait de le faire. Une fois cet épisode burlesque terminé, nos deux compagnons continuèrent leur chemin dans le labyrinthe. Le poussin du vieux vampire posé sagement sur son épaule jusque la se mit brusquement à bondir pour se percher sur le chapeau de sa « mère » et regarda aux environs.

Tu trouve quelque chose ?

Demanda Néro au poussin qui paillait à toute vibure comme pour répondre à sa question.

« Bon sang mais pourquoi je parle… A UN POUSSIN ?!!!! »

Pensa le vampire qui commençait presque à considérer le poussin comme un compagnon d’aventure à part entière, lui si distant habituellement voila qu’il se mettait à faire de l’anthropomorphisme.

Sans plus s’attarder sur ses conflits intérieurs, il remarqua que le poussin piaillait en fixant l’est, l’homme en noir suivi donc les directions imposées par le poussin qui étrangement semblait très sur de lui et déboulèrent alors sur un œuf.

Grattant un peu la tête du volatile comme toute récompense ce qui sembla déjà ravir l’animal au plus haut point, Néro s’approcha de l’œuf.

C’est à mon tour j’imagine.


Dit il d’un demi sourire inquiet, il préférait tout de même éviter que ce sois un autre œuf explosif, il aurait l’air fin après.  S’approchant timidement de l’œuf l’homme en noir le ramassa et ni une ni deux un grand jet de peinture rose sortit de l’œuf et recouvrit le chapeau et le haut du torse de Néro, son poussin qui sauté juste à temps avant d’être touché regardait la scène avec de grands yeux ébahis.  

OH NON !!!

S’écria le vampire regardant son chapeau et sa veste, Cath placée non loin semblait s’écrouler de rire tandis que lui grinçait des dents.

C’est pas drôle !


Rétorqua-t-il comme un enfant vexé. Maintenant que ses vêtements étaient tachés il allait avoir du mal à enlever le rose fixé dessus.

Message par Invité Mar 4 Mar - 21:39

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Des souvenirs intenses, liés à la jeune femme qui partageait à présent ma vie, refirent surface alors que le vieux vampire me montrait sa plus belle impassibilité. Je fermais les yeux, me laissant emporter par la sensation de ses mains douces et chaleureuses sur ma peau de marbre... Sur son souffle caressant la nuque... Je secouais ma tête en me morigénant intérieurement. Ce n'était pas très honnête vis-à-vis de Néro, même s'il n'était pas télépathe et qu'il ne pouvait pas lire dans mes pensées. Cependant, le lien qui nous unissait toujours était en mesure de lui transmettre mes sentiments et mes émotions dans les plus vifs détails, alors je préférais éviter qu'il perçoive le plaisir et le désir qui naissaient en moi à l'évocation de ses moments très intimes de ma vie. Je n'avais pas oublié ce que nous avions partagé, pourtant, je ne pouvais pas passer les trois prochains siècles à me morfondre sur une histoire qui avait, il fallait l'admettre, fait son temps. Certes, j'étais restée accrochée plusieurs semaines à son départ et à notre séparation.... Mais je ne pouvais pas passer ma vie à regretter. Il fallait se tourner vers le futur, pas vers le passé. Ca ne servait à rien, je l'avais appris par expérience. Se repaître de rêves et de désirs inassouvis, faire des hypothèses inutiles ou se laisser envahir par le manque d'une personne qu'on avait aimée ne faisait que nous détruire. De toute évidence, la complaisance qu'il avait prise dans notre rupture ne l'avait pas aidé : elle l'avait anéanti... Parce que le labyrinthe avait beau m’interdire l'accès à ses pensées, le fil qui nous reliait semblait chauffé à blanc, comme le filament d'une ampoule à incandescence. La vivacité de ses émotions, de son amour pour moi, étaient toujours là... Et j'en avais mal pour lui. Parce qu'il faudrait bien qu'il tourne la page, qu'il passe à autre chose, pour son bien :

-Tu veux pas te relaxer un peu ? On est plutôt bien ici, non ? On peut revivre le plaisir du Soleil, on est tous les deux alors qu'on ne s'est pas vus depuis un bon moment et on va pouvoir se goinfrer de chocolat ! Si on nous donne l'occasion de nous amuser, autant la mettre à profit !

J'affichais un sourire un peu enfantin  qui m'était peu coutumier alors que j'essayais de voir les bons côtés de notre situation. Certes, nous n'étions peut-être pas entrés ici en connaissance de cause, ou même de notre plein gré, mais maintenant que nous étions là, autant en profiter, non ? Chaque instant de la vie était précieux, il n'était pas question de passer à côté. Je pouvais comprendre qu'en 500 ans de vie, ces occupations lui semblent bien futiles. Mais s'il ne savait plus profiter de toutes ces petites pauses, autant qu'il arrête de vivre... J'avais du mal de l'admettre, mais cette pensée m'était douloureuse. C'était un homme bon, que deviendrait le monde s'il disparaissait ? Et que deviendrait MON monde s'il n'y avait plus de place ? Il n'y avait peut-être pas d'avenir pour une relation de couple, mais il restait toujours mon ami. Si on venait à le supprimer, j'en souffrirais, c'était une évidence. Parce qu'à force de s'attacher aux gens, on saignait quand on les perdait. Mais on ne faisait pas d'omelette sans casser des œufs...

-C'est Miku, cette personne dont tu parles, pas vrai ? Je ne peux pas dire que je sois sincèrement désolée pour elle, parce que je ne l'aimais pas, et qu'il fallait bien que l'humaine meure... Mais je ne lui souhaitais pas de mourir aussi jeune. Je n'aurais pas pensé comme ça la première fois où je l'ai rencontrée, mais beaucoup d'eau a coulé sous les ponts...

C'était vrai. J'avais voulu la détruire la première fois, en lui montrant qu'elle n'était pas indispensable et que tous les Hommes finissaient par mourir. Mais les récents événements avaient fait évoluer ma mentalité. Elle était jeune, elle aurait pu réussir sa vie. Mais au lieu de ça, elle avait dû partir avant la fin du film... Mais on ne pouvait plus la ramener à la vie maintenant, alors autant arrêter de s'apitoyer sur son funeste sort... Je pouvais comprendre qu'il souffre, cependant. Si je venais à perdre Kara, je réagirais sûrement aussi mal que lui. Parce qu'un vampire pouvait s'attacher bien plus vite qu'il ne le pensait à ces êtres fragiles et faciles à briser... Pourtant, j'envisageais une solution que j'avais toujours bannie jusque là : la transformer en vampire et passer le restant de ma vie de mort-vivant avec elle. Ce n'était pas le plus beau cadeau à lui faire que de la priver de maternité, de vieillir et de vivre toutes les expériences des vivants, mais aussi égoïste que ce soit, je ne me voyais pas avoir à la pleurer et supporter ça. C'est l'explosion de l'oeuf qui me tira de mes pensées, et je me retournais sur Néro, qui était tout bonnement écroulé de rire à côté de moi. Visiblement, la tête que j'avais faite après la détonation l'avait bien amusé, mais je ne me sentais pas vraiment fâchée. Parce qu'il avait rit, il avait lâché prise, même si ce n'était qu'une minute. Ca suffisait à me rendre heureuse :

-Ca va, hein ! C'est pas comme si j'avais risqué ma vie avec ce truc ! Même la foudre aurait du mal à venir à bout d'un vampire !

Un sourire amusé et satisfait déchira mon visage. Je m'étais mis un peu de terre sur les vêtements en plongeant par terre pour éviter que la coquille me saute au visage en se fendant, mais je n'en avais que faire : ça partirait avec le lavage et un peu de détachant. Ce n'était pas la mort, après tout. Je sautais sur mes pieds avec l'aide de Néro, qui avait du mal à se séparer de son hilarité. J'époussetais mes fringues d'un geste nonchalant  sans me départir de mon sourire et fit claquer mon manteau de cuir au passage. Ma voix était railleuse quand je lui répondis :

-Il faut croire que les éléphants ont peur des souris, et que les vampires ont peur des pétards ! Il faut bien que chaque créatures aient ses craintes ! Qui sait ? La Mort en personne a pt'être bien peur de... Toi ?

Je me remis à marcher en riant de bon cœur, quand le petit poussin rouge se mit à s'agiter en piaillant. Quand il vint se percher sur le chapeau du vampire, je ris encore plus. Je savais à quel point ce couvre chef comptait pour l'homme en noir. Il n'apprécierait sûrement pas qu'un volatile s'y installe ainsi. Pourtant, le fou-rire qui avait précédé semblait avoir annihilé son animosité envers l'oiseau. Quand le vampire se mit à parler à son compagnon, je me mis à rire d'avantage. Il commençait enfin à s'ouvrir ! Heureusement qu'il ne lançait pas des jets de peinture comme ces œufs... L'observation du compagnon emplumé de mon ex nous conduit un à nouvel œuf. Le vampire s'en approcha avec méfiance, sans doute parce qu'il avait peur qu'il ne lui saute à la figure sans prévenir comme précédemment. C'est vrai que c'était judicieux : il aurait l'air malin s'il réagissait comme moi après s'être moqué comme il l'avait fait. Alors que je m'attendis à peu près à tout, ce qui se passa était encore plus drôle que ce que j'avais imaginé. Le poussin voletait face à visage de Néro en piaillant, comme s'il voulait rire avec moi, et les sons qu'ils émettait se joignirent à ma propre hilarité. Je dus alors me retenir à la haie derrière moi pour ne pas basculer. Je me tenais les côtes sans pouvoir m'arrêter de rire et sans pouvoir lâcher le vampire, aspergé de peinture... Rose ! Sans compter que l'expression de son visage valait tous les Picasso du monde ! Il était complètement défait, presque vexé par mon attitude, mais c'était semble-t-il, un juste retour des choses !

-Je regrette que mon portable soit vide ! Je serais devenue milliardaire, vu le nombre de gens qui auraient payé pour te voir ainsi ! Même ton nouveau compagnon semble plié par ton portrait façon Barbie !

Je dus m'arrêter de parler pour contrôler mon fou-rire et prendre ma respiration. Je me redressais, détournais les yeux un instant. Mais il suffit que je repose mon regard sur le vampire pour me remettre à pouffer, mais de manière plus maîtrisée :

-Ah mais si, c'est très drôle ! C'est hilarant, même !

Message par Invité Mer 5 Mar - 16:06

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Néro s’était senti tressaillir quand Catherine mentionna le nom de Miku, il faut dire que la façon dont le vampire avait sous entendu cela paraissait trop évident et que pour le coup la jeune vampire avait bien vite compris de qui il parlait. A la grande surprise de l’homme en noir il n’entendit cependant aucune remarque acerbe de la part de Catherine par rapport à sa mort, Néro se doutait bien qu’elle n’en serait nullement touchée mais ne faisait pas preuve non plus d’irrespect par rapport à l’humaine. Quand son ex compagne lui parla des craintes que pouvaient ressentir chaque créature Néro déclara calmement :

Je ne sais pas si la mort a peur de moi mais en tout cas moi je n’ai pas peur d’elle.

Cependant les pensées morbides du vampire s’envolèrent en même temps que son chapeau et son haut de veste furent recouverts de peinture rose. Néro pestait intérieurement et ne pouvait que grincer des dents en voyant la jeune vampire et même le poussin se tordre de rire en le voyant ainsi.

« Traitre et moi qui commençait à t’apprécier. »

Pensa Néro à l’encontre du poussin. En plusieurs siècles jamais le vieux vampire ne s’était senti aussi déshonoré, il aurait préféré encore un pieux dans le cœur plutôt que de se retrouver dans cette situation  avec du rose sur lui. Ce fut encore heureux que la vampire blonde n’avait plus de batteries sur son téléphone, si en plus de ça elle aurait pris des photos pour les montrer aux autres Rebelles la réputation de l’homme en noir aurait été terni à jamais.

Examinant son chapeau en le retirant de sa tête il pu constater que ce dernier avait au moins épargné à ses cheveux une nouvelle teinture. Se servant de son odorat Néro constata que la peinture ne possédait pas une odeur forte et désagréable comme certaines, c’était surement de la peinture à l’eau donc plus facile à nettoyer. Remettant son chapeau sur sa tête il reprit le chemin s’adressant à Catherine.

Si la prochaine fois c’est toi qui te farci un œuf de peinture je ne me gênerai pas pour en rire.

Dit il d’un air malicieux en marchant toujours avec la même démarche élégante et fière malgré le rose sur lui, il avait peut être été blessé dans son orgueil mais s’il était resté à se lamenter à chaque fois que son orgueil en avait pris un coup il n’aurait pas fais long feu en ce monde.

Une fois nos deux compagnons repartis pour encore plusieurs longs moments de marche dans le labyrinthe Néro commença à se poser des questions sur la taille de celui-ci, il semblait gigantesque pas étonnant qu’on s’y perdait aussi vite et aussi facilement. Néro aurait peut être du s’inspirer de comptes pour enfant où le protagoniste de l’histoire mettait des cailloux derrière lui pour retrouver son chemin. Cependant ici il n’y avait aucun cailloux, juste un sol épuré et vierge de tout élément posé dessus si ce n’était les quelques œufs dispersés ci et la.

Arrivé à un croisement de direction le poussin de Néro sembla s’exciter soudainement en piaillant en direction d’un croisement qui déboucha sur un œuf, le volatile avait beau être trop bruyant et pot de colle aux yeux de Néro même lui était forcé d’admettre qu’il savait se montrer utile.

Se portant volontaire pour ouvrir l’œuf il s’avança encore plus prudemment par crainte d’être à nouveau aspergé de peinture et sentit l’œuf se briser comme habituellement dès qu’il le prit dans sa main. Contre tout attente ce n’était cette fois ni une clef, ni de la peinture, ni un poussin, ni même un œuf explosif mais tout bêtement… du chocolat.

Jetant un œil interrogatif sur ces gourmandises le poussin piailla comme si il voulait à tout prix en manger un, ne sachant pas trop si cela était recommandé pour les poussins mais se disant également que pour être rouge et aussi affectueux cette mini-volaille était certainement différente des autres il lui donna un petit bout de chocolat que l’animal goba d’une seule traite sans même sourciller, au moins il semblait repu à présent.

Pour nous faire ce genre de surprise j’ai vraiment l’impression que le créateur de ce labyrinthe nous prend pour des mômes.

Lança-t-il gardant la main ouverte au cas où Catherine veuille aussi éventuellement gouter un de ces chocolats.

Message par Invité Ven 7 Mar - 23:06

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Je vis imperceptiblement Néro tressaillir quand je prononçais le nom de l'humaine. Il y avait beaucoup été attaché avant de me rencontrer, et il aurait sûrement vécu avec elle si je n'étais pas débarquée tel un chat dans un jeu de quilles dans leur histoire naissante. J'ignorais si le vampire regrettait d'avoir finalement choisi de rester avec moi. Égoïstement, je n'avais jamais ressenti le besoin de lui demander s'il était bien, ou s'il préférait s'en aller. A partir du moment où MOI je m'étais sentie heureuse, je l'avais enfermé sans prendre compte de ce qu'il ressentait. Il m'avait semblait qu'il était bien lui aussi, mais après tout, je m'étais peut-être fourvoyée... La question me brûlait les lèvres à présent, mais je ne voulais pas rouvrir les anciennes blessures. Il avait déjà du mal à se défaire des sentiments qu'il semblait toujours nourrir à mon égard, ce n'était pas la peine d'en rajouter. Je l'aurais juste fragilisé d'avantage, ça ne servirait à rien. Il méritait d'être heureux, pas détruit. Il méritait de trouver quelqu'un de bon, avec qui il vivrait simplement, qu'il aimerait sans conditions et avec qui il pourrait passer les cent prochaines années, au moins. Il n'avait pas besoin de quelqu'un qui l'éprouverait ou qui le mettrait en danger, qui le manipulerait ou qui le pousserait à faire des choix draconien une fois au pied du mur. J'avais été mauvaise pour lui : je l'avais poussé à tuer, à massacrer des innocents, parce que je pensais que c'était là sa vraie nature, celle d'un vampire... Mais je m'étais profondément trompée et, aveugle, je m'étais enfoncée dans mon erreur jusqu'à faire de sa vie un Enfer. Et le plus malsain dans tout ça, c'est que je l'avais poussé à y prendre du PLAISIR :

-Rares sont les vampires qui ont peur de la mort, parce qu'ils l'ont déjà croisée une fois. Et même s'ils savent que s'ils la recroisent, ils se tiendront compagnie pour l'éternité, ils ne tremblent pas. Et puis... La mort fait partie de la vie, même pour un suceur de sang. Elle finit toujours par gagner son combat, et ce, depuis des millénaires. Elle a toujours emporté toutes les âmes : celles des plus forts après celles des plus faibles. C'est ainsi, c'est inéluctable.

J'ignorais pourquoi, mais aux vues des derniers événements, je me sentais d'humeur philosophe. J'avais frôlé la mort plus d'une fois depuis que j'avais été changée en mort-vivant. J'en avais triomphé jusque là, mais j'ignorais encore combien de temps notre valse pourrait durer. J'avais persévéré pendant toutes ces années, malgré les risques quotidiens que j'encourrais, en chassant les lycans dans un but mystique et faux. Mais aujourd'hui, j'avais compris que la vie était précieuse, que ce soit pour les mortels comme pour les faux immortels. Ce n'était pas parce que nous étions moins vulnérables que nous pouvions braver les limites du monde indéfiniment. Certes, il y avait de très vieux vampires, ce qui me donnait de l'espoir. Néro avait vécu pendant cinq siècles, Kjeld pendant presque dix. Mais qu'adviendrait-il d'eux dans cent, deux cents ans ? Ou mille ? Alors que je jetais un regard au vampire, je fus tirée de mes pensées morbides et funestes. Il semblait profondément humilié et paraissait vouloir disparaître dans un trou de souris, alors j'entrepris de la convaincre que c'était rien, que ce n'était que de la peinture et que ça finirait bien par partir :

-Aller, déride-toi ! C'est certes très compromettant, mais si on ne croise personne d'autre dans le labyrinthe, je serais la seule témoin, et je serais muette comme une tombe ! Tu n'as rien à craindre pour ta réputation !

Le poussin sembla vouloir m'aider et il arrêta de voleter nerveusement pour venir se reposer sur le chapeau de Néro. Le volatile ressemblait de plus en plus à un enfant, naïf et insouciant, agissant sans crainte de représailles ou même sans connaître les conséquences de ses actes. Il était seulement spontané. Et puis, il ne fallait pas oublier qu'il était le fruit d'une magie qui nous dépassait. Il semblait plus intelligent que n'importe le quel des animaux de sa race, sans oublier la couleur cramoisie de son plumage. Après tout, nous étions là pour nous amuser et le jet de peinture qu'avait reçu l'homme en noir n'était qu'une farce de plus ! Il y avait bien plus grave d'une simple éclaboussure de colorant à l'eau ! Le constat que fit le vampire en regardant son couvre-chef sembla le rassurer et sa remarque me fit rire :

-La peinture, j'ai déjà donné ! Tu me diras, ça m'a juste fait une tête de punk ! C'est plutôt pas mal, j'envisage même de la garder ! En revanche, je sens que le rose bonbon ne sera pas permanent chez toi... Ta fierté en prendrait un coup, hein mon vieux ?

Je ris de nouveau alors que je me remis à marcher. Il était toujours très élégant, même avec une énorme flaque de peinture sur ses vêtements. Sa démarche était inimitable, la pâleur de sa peau aussi. Tout en lui criait qu'il était immortel, de la finesse de ses traits à la rapidité fatale de ses gestes. On aurait presque dit qu'il flottait au-dessus du sol à certains moments. Pourtant, il ne bénéficiait pas plus du pouvoir de voler que moi, ou alors, je n'étais pas au courant ! Nous tournâmes pendant un moment sans croiser ni âme qui vive, ni œuf chatoyant. Ce ne fut qu'au bout d'un bout moment que son oiseau commença à s'agiter. Nous étions à un croisement et je dois dire que le petit oiseau se montrait être un très bon GPS, totalement naturel ! Après tout, le fait qu'il provienne de la même magie que celle qui avait créé le labyrinthe était plutôt une bonne chose, puisqu'il nous guidait de manière efficace à travers l'inextricable dédale dans lequel on était « prisonniers ». Le temps s'étirait, et je commençais à douter d'être rentrée chez moi pour finir la nuit dans les bras de ma compagne. De toute façon, Kara passerait au manoir et elle y resterait sûrement une bonne partie de la journée, parce qu'elle devait se reposer après son service à La Cage. En revanche, j'avais peur qu'on ne soit pas sortis avant le levé du soleil, ce qui serait plutôt... Embêtant ! En effet, je ne pouvais pas rester sous l'astre diurne un quart de seconde sans finir en toast....

Quand Néro ouvrit le nouvel œuf vers lequel nous avait emmenés le compagnon emplumé de mon ami, je fronçais un peu les sourcils de méfiance. Qu'est-ce que ce serait, cette fois ? Une Clé ? Un pétard ? Un lanceur de peintures multicolores ? Eh bah non ! C'était... Du chocolat. Ouais. Juste du chocolat. Je souris et je pris des éclats de la friandise d'un noir profond pour l'enfourner dans ma bouche. En général, la nourriture humaine n'avait absolument aucun goût pour mon palais de vampire. Mais là, un arôme pur m'envahit la bouche, et j'en bavais presque. Ca faisait près de cent ans que je n'avais pas senti de nouveau la texture moelleuse ou croquante d'un bout de chocolat ou même la saveur sucrée de celui-ci. Je fermais les yeux et le dégustais en silence, avant de rouvrir les paupières et de venter les mérites de sa trouvaille au vampire :


-Tu devrais en manger ! Tu verras, c'est étonnant ! Ce chocolat a visiblement été fait pour que même les morts puissent le savourer. C'est... Extra.

Quand le poussin se mit à piailler en regardant la friandise avec envie, je souris de plus belle. Décidément, cet boule de plumes n'était pas comme les autres ! Quand le vampire lui en donnant un bout, il l'avala sans encombre avec un plaisir visible. Il émit un piaillement de satisfaction bien audible qui dirigea vers Néro, comme pour le remercier :

-Il y a de fortes chances ! C'est plutôt chouette, je dois dire. Ca faisait bien longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi légère ! Mais il faudra bien qu'on pense à sortir... Mon amie m'attend sûrement à la maison. Pas que je m'ennuie en ta présence, au contraire ! Mais elle risque de se faire du mouron pour moi, et je ne peux pas la prévenir, alors bon... Et puis la véritable lumière du soleil nous fera moins de cadeaux que cette lueur artificielle...

Alors que je me remettais en marche en haussant les épaules, suivie de Néro, j'entendis un craquement presque imperceptible. Curieuse, je marchais en direction du bruit, aussi tendue que la corde d'un arc. Je tombais alors sans m'y attendre sur une coquille d'un bleu saphir surprenant, aussi polie que l'oeuf de dragon dans le film Eragon. Elle brillait de mille feux, et elle bougeait comme si on avait mit un téléphone en mode vibreur maximum à l'intérieur. Je le pris dans ma paume avec réticence ( aucun des œufs qu'on avait trouvés jusqu'à présent ne bougeaient comme ça, c'était un peu flippant) et il s'ouvrit pour découvrir.... Un poussin ! Un tout petit poussin, aussi bleu que la coquille de l'oeuf qui venait de disparaître et dans lequel il devait se débattre avec énergie depuis un moment. En parlant d'énergie, le piaf se mit à voler aléatoirement autour de moi, en poussant des piaillements stridents et incessants. Jusqu'à ce qu'il s'écrase par terre sans ménagement. Je ne pus m'empêcher de rire, et il se releva comme s'il ne c'était rien passé, en me regardant avec un amusement perceptible. Décidément, ces créatures étaient étonnantes ! Il sautilla jusqu'à moi, pour venir se poser sur ma botte. Sa tête s'inclinait de manière très comique. Il prit son envol, pour aller se poser sur l'épaule de Néro en envoyant de petits coups de becs amicaux au poussin du vampire. Il le poussa de sa petite tête, jusqu'à ce que le piaf rouge finisse par glisser de la veste de l'homme en rose et noir. Il se rattrapa, heureusement, avant de heurter le sol. Mon nouveau compagnon se mit alors à s'agiter, volant comme un pilote de chasse à travers l'allée. Il finit, quand même, par se poser sur mon épaule et picora le cuir de mon manteau :

-Eh ! Non mais ça suffit ! Tu sais combien vaut un tel vêtement ? J'ai hérité d'un oiseau hyperactif ! Le créateur de cet endroit a vraiment de l'imagination...

L'oiseau s'arrêta finalement pour grimper sur ma tête et se mit à jouer avec mes cheveux. Je me mis à rire et je regardais Néro qui semblait écroulé par le comportement du volatile. Autant le sien était tranquille, autant j'avais hérité d'une boule de nerfs !

Message par Invité Sam 8 Mar - 21:30

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Catherine avait beau tenter de rassurer Néro sur le fait qu’il soit recouvert de rose n’était pas si grave que ça le vieux vampire en était quand même meurtri dans sa fierté et espérait au plus vite oublier cette histoire de peinture rose. Quand la vampire blonde prit un chocolat dans la main du vampire constatant avec stupeur qu’elle pouvait parfaitement ressentir le gout de celui-ci Néro en fut surpris au point de lui-même en gouter un pour confirmer ses dires. Dans la bouche du vieux vampire se produit alors une explosion de saveur qui ravit ses papilles au plus haut point.

C’est la première fois de ma vie que je mange du chocolat… Il faut dire qu’au pensionnat ils n’étaient pas du genre à faire des distributions de bonbons.

Déclara Néro encore chamboulé par le gout si délicieux de cette friandise, son vieux palais de vampire était peu habitué à autre chose que du sang, il faut dire que tout comme n’importe quel autre vampire, tout les aliments lui paraissaient fade et sans gout, n’ayant que peu d’intérêt à en manger. Quand Catherine changea de sujet pour mentionner son amie qui l’attendait surement tout en parlant du soleil qui risquait de les accueillir pour les griller à sortie Néro répliqua :

Malheureusement on ne peut pas aller plus vite que la musique, j’aimerai aussi pouvoir sortir d’ici sans avoir à être brulé vif à la sortie.

L’ouïe fine du vieux vampire fut alors alertée en même temps que la vampire blonde par un craquement à proximité, s’approchant un peu plus prudemment que sa compagnonne toujours sur le qui vive Néro découvrit lui aussi le fameux œuf bleu que la jeune femme tenait à présent en main. A la grande surprise des deux protagonistes l’œuf s’ouvrit pour laisser apparaitre un poussin… bleu cette fois ci. Haussant un sourcil de surprise face à ce nouvel arrivant qui allait certainement considérer Cath comme sa mère car c’était la première personne qu’il avait croisé.

« Ça me fera un pot de colle en moins. »

Pensé Néro émettant un léger rire en voyant le petit volatile hyperactif voler brièvement près de sa « mère » pour ensuite aller se poser sur l’épaule de l’homme en noir pour jouer avec le poussin rouge visiblement ravi d’avoir trouvé un nouveau compagnon de jeu. Le poussin fut cependant pris de cour quand il tomba à la renverse mais parvint à se réceptionner correctement.

Ce poussin la je te le laisse, si j’avais eu le bleu à la place du rouge il aurait usé de ma patience encore bien plus vite.

Déclara Néro toujours amusé par la situation. Le poussin bleu sembla trouver une nouvelle occupation en jouant avec les cheveux de sa maitresse tout en piaillant gaiement. Le poussin de Néro quand à lui parut un peu grincheux de s’être fait jeté par-dessus bord mais se remit bien vite sur l’épaule de l’homme en noir reprenant alors un aspect jovial, décidément il en fallait peu à ces animaux pour retrouver leur bonne humeur.

Tu pense qu’il ferait un bon GPS lui aussi ?

Fixant le poussin bleu toujours sur la tête de son ex, le vieux vampire espérait qu’il saurait se montrer aussi utile que son collègue rouge pour aider les deux protagonistes à s’en sortir dans ce labyrinthe. L’homme en noir avait l’impression qu’ils étaient perdus dans ce labyrinthe depuis plusieurs heures maintenant et ils n’avaient en tout et pour tout qu’une seule clef à disposition, tant qu’ils n’auraient pas les trois ils n’arriveraient pas à grand-chose.

S’asseyant contre la paroi du labyrinthe Néro décida de faire une légère pause le temps de réfléchir à pourquoi ils s’étaient retrouvés dans cette pièce et pourquoi diable Néro avait fait un rêve si étrange juste avant de se réveiller ici, désireux de se confier il décida de raconter son rêve à Catherine.

Tu te souviens du rêve que j’avais mentionné ? Dedans j’ai pu y voir un homme où plutôt un jeune homme voir même encore un gamin, il était vêtu de rouge et avait des cheveux semblables aux tiens et exactement les mêmes yeux que moi, il me regardait à travers mon rêve avec une lueur de haine dans le regard, avant que je me réveille il a prononce une phrase du genre « Je vais te retrouver et te faire payer ce que tu m’a fais ». J’aimerais bien savoir ce que tout cela signifie.


Toujours assis dans son coin Néro semblait d’un coup beaucoup moins pressé de sortir de cet endroit que l’était sa compagnonne, après tout lui personne ne l’attendait à l’extérieur de ces lieux donc il n’était peut être pas le mieux placé pour comprendre l’empressement de la vampire blonde.

Message par Invité Mar 11 Mar - 13:09

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Le goût du chocolat accompagnait mes souvenirs, qui revenaient lentement à la surface. Les souvenirs de l'époque où j'étais encore humaine. Dans ma jeunesse, le chocolat était, avec les fleurs, l'un des cadeaux privilégiés des amoureux. Celui qu'on offrait pour exprimer nos sentiments. Aujourd'hui, le romantisme de ce don était remplacé par des SMS « enflammés » bourrés de fautes d'orthographes... Triste époque ! Je me revis, ouvrant une lettre écrite à la plume et à l'encre noire, embaumant le parfum velouté et sucré de Cathy... Un amour interdit, qui m'avait portée au-delà de ce que n'importe quel homme, aussi riche, beau ou attentionné soit-il aurait pu m'offrir. C'était une passion qui m'aurait valu d'être abandonnée de tous si elle avait éclaté au grand jour, et pourtant... J'avais refusé de me mettre en danger pour elle, à l'époque. J'avais choisi de préserver ma noble réputation. Au final, je l'avais perdue. Elle avait disparu de manière inexpliquée, un soir d’automne tout à fait sordide, dormant sous le signe d'un ciel sans étoiles. Un coursier était venu m'apporter un mot très bref, portant les quelques mots qui me laissèrent plus bas que terre. Jusqu'à ce que je doive me marier avec ce type, qui disait m'aimer, et qui en avait profité pour me tuer et me changer pendant notre lune de miel. Je n'aurais probablement pas vécu jusqu'au 21éme siècle, si j'avais jeté aux orties ma relation avec James pour me lier à Cathy Watkins. Sauf qu'elle était probablement vampire, elle aussi. Mes discussions avec elle étaient truffées d'indices, de sous-entendus qu'elle faisait pendant qu'elle me parlait... Mais aujourd'hui, était-elle encore seulement en vie ? C'était le plus grand mystère de mon existence. Je n'avais pas abandonné mes recherches pendant toutes ses années, malgré l'absence de résultats. Mais je devais aussi prendre en compte le fait qu'elle était peut-être disparue à tout jamais, et que jamais je ne la reverrais... Ces pensées étaient sûrement malhonnêtes vis-à-vis de Kara. J'en était consciente. Cependant, un siècle s'était pourtant écoulé, je n'arrivais pas à tirer un trait sur mes sentiments pour Cathy. Je savais qu'il fallait tout de même que je me fasse une raison : ce ne serait probablement pas avec la vampire née que je passerais le restant de ma vie, mais avec cette ravissante humaine que je n'aurais pas d'autre choix que de transformer pour ne pas la perdre...

-Tu ne m'as pas souvent parlé de ce qui s'était passé dans ce pensionnat... C'est une période de ta vie dont tu n'as pas levé le voile. C'est lié à de mauvais souvenirs, si j'en crois la façon dont tu en parles.

Il était vrai que Néro ne m'avait jamais vraiment parlé de cet endroit, où il avait manifestement passé une partie de sa vie d'humain. Nous avions tous les deux des passés assez sombres et complexes. J'avais longuement parlé de moi au vieux vampire, lui expliquant comment j'avais été transformée, par qui et dans quelles circonstances. Je lui avais aussi parlé de ma sœur, que je n'avais jamais retrouvée après le meurtre de toutes ma famille par un groupe d'humains, avec l'aide des vampires des Agents De La Mort. J'avais lutté à leurs côtés pendant une cinquantaine d'années, avant de me rendre compte que mon propre père m'avait menti, trahie et manipulée. J'avais été un soldat loyal, jusqu'à ce que je prenne conscience que toute ma vie n'avait été qu'un terrible bobard, qu'une monstrueuse manigance. Je m'étais liée à plusieurs personnes, qui n'avaient pourtant eu qu'un but : me maintenir sous les ordres de gens jouant un double-jeu. J'avais supprimé beaucoup de lycans de manière totalement arbitraire et injuste, seulement parce qu'on m'avait mis dans la tête beaucoup d'idées fausses. J'avais exterminé des innocents sans le savoir, et ce n'était qu'un demi siècle plus tard que j'en prenais la pleine mesure. Alors oui, j'avais une histoire tourmentée, une lourde réputation aux quatre coins du monde. Mais beaucoup de personnes oubliaient que j'avais perdu ce qui me tenait le plus à cœur, et que je ne le retrouverais jamais.

-Sauf qu'il faudrait trouver ces maudites clefs... Et vu la taille de cet endroit, on pourrait tourner pendant des heures sans tomber sur un œuf qui en contient une. J'espère que ton camarade à plumes réussira à nous guider aussi efficacement qu'il l'a fait jusque là, mais à d'autres choses que des farces, aussi drôles soient-elles !

Ce fut l'arrivée de mon propre compagnon qui me tira de mes pensées tourmentées, pour venir y mettre une touche de couleur. Il volait dans tous les sens, chahutant comme un enfant avec son frère de plumes multicolores. Autant que le poussin de Néro c'était montré calme jusque là, autant que mon nouvel ami était une vraie boule de nerfs qui ne tenait pas en place ! Je commençais à me dire que ces oiseaux avaient été créés pour correspondre aux caractères des personnes qui ouvraient ces œufs-là. Le camarade du vampire était plutôt d'une tranquille efficacité. Le mien était une vraie pile qui ne s'arrêtait jamais de faire des bêtises en faisant des situations les plus grotesques un moment agréable. Seulement, je craignais que mon ami à la peau d'albâtre soit vite agacé par les frasques du volatile. Il vint se poser sur mon bras en piaillant avec énergie, jusqu'à ce qu'il se taise étrangement. Surprise, et un peu inquiète, je le regardais pour essayer de savoir ce qui n'allait pas. En temps normal, j'aurais pu percer ses pensées pour comprendre, mais j'eus beau m'échiner à entrer dans les pensées du volatile, je n'y parvins pas. Eh oui... Le labyrinthe bloquait toutes les capacités surnaturelles de ceux qui s'y prenaient au piège ! Magnifique... Heureusement, le petit oiseau ne resta pas muet très longtemps, et il se remit en route avec une vitesse surprenant pour un animal de cette taille, à tel point que je dus courir derrière lui pour ne pas le perdre de vue. Sauf que je ne vis pas une des cloisons fermant les allées, marquant un virage et je la percutais de plein fouet... Juste à côté d'un œuf à la couleur du fer en ébullition, comme si un forgeron venait de finir de le fondre. J'hésitais un instant à le toucher, redoutant que la couleur aille de paire avec la chaleur de l'objet. Après tous, mes pouvoirs ne me protégeaient plus... Mais quand je vis mon camarade se poser dessus sans problème, je souris en me relevant. J'avais des feuilles dans les cheveux et sur mes vêtements. Je m'époussetais en riant, l'oiseau se joignant à moi dans un battement d'ailes frénétique et dans un ensemble de cris guillerets.

-Il est peut-être réellement incapable de tenir en place, mais au moins, il est utile lui aussi ! Ces animaux sont vraiment faits pour venir en aide à ceux qui les découvrent, visiblement. C'est plutôt une chouette idée.

Je souris franchement en me dirigeant vers l'oiseau et son perchoir. J'attrapais l’œuf alors que le piaf me sautait sur la tête. La coquille craqua un moment sans rien révéler, jusqu'à ce qu'une autre lourde clef en fer forgé me tombe au creux de la main. Elle était doté d'une ficelle d'or, suffisamment longue pour qu'on puisse la passer autour d'un cou. Je la glissais alors par la tête pour la porter comme un pendentif d'un nouveau genre, la glissant sous mon t-shirt. Elle était un peu chaude, comme si elle commençait seulement à refroidir après être sortie d'un feu de bois. Cette sensation de chaleur me rappela les longs bains que je prenais dans la villa toscane de mes parents. Je vis Néro s'asseoir le long de la paroi, et j'en fis de même, m'installant en face de lui. Je laissais alors mon compagnon jouer avec la corde retenant notre pass pour sortir du labyrinthe. Décidément, cette bestiole se faisait un jeu de tout et n'importe quoi ! C'est la morosité du ton du vampire qui me tira de la bonhomie apportée par mon nouvel ami. Je l'écoutais me décrire son rêve alors que je grattouillais l'oiseau :

-C'est étrange, effectivement... Comment est-ce possible qu'il ait tes yeux et mes cheveux ? Si on avait eu un enfant ensemble, je pense que je le saurais ! Surtout que je ne vois pas quelle raison notre fils aurait eu de te détester... Ce n'est donc pas ça, forcément. Mais qui sait ? Peut-être qu'en 500 ans, tu as eu un gosse quelque part dans le monde et que, par je ne sais quel miracle, il t'aurait retrouvé ? Il doit bénéficier de pouvoirs mentaux impressionnant s'il arrive à s'incruster dans tes rêves... C'est vraiment curieux ! En tout cas, il n'a pas essayé de te blesser dans ton sommeil, c'est déjà quelque chose. En tout cas, j'espère que tu trouveras des réponses à tes interrogations. Vraiment.

Je le regardais, les sourcils froncés. Je ne comprenais pas qui pouvait être ce jeune garçon qui avait des griefs contre Néro. Certes, il avait fait des conneries dans sa vie, comme à peu près tous les vampires. Mais de là à faire un enfant ? Surtout que les enfants de vampires étaient extrêmement rares, à tel point qu'on pouvait les compter sur les doigts d'une main... L'infertilité des morts-vivants était reconnue depuis très longtemps. C'était aussi une des raisons pour lesquelles je me refusais encore plus sévèrement à transformer une femme : Cette mutation la priverait d'une famille... Et c'était généralement ce qui tenait le plus à cœur aux jeunes demoiselles qui avaient croisé ma route. Mais était-ce un si lourd poids à payer pour l'immortalité ?

Message par Invité Mer 12 Mar - 23:05

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Les deux protagonistes étaient à présent assis dans un coin le temps de marquer une pause, Néro repensa alors à son passé quand Catherine le questionna à propos du pensionnat.

Ça n’avait rien d’une colonie de vacances, en dehors des études du feu nous étions enfermés dans des cellules grises et ternes, on nous destinait à passer notre vie cloitré à l’intérieur de ce bâtiment à potasser de vieux grimoires. Je plains d’ailleurs encore mes anciens compagnons de cellules de tout mon cœur, tant et si bien que même après avoir massacré mes anciens geôliers jusqu’au dernier je n’ai pas pu me résoudre à tuer les autres apprentis, quand bien même je ne mettais lié d’amitié à aucun d’entre eux.

Raconta calmement Néro, il se souvenait encore d’absolument tout les détails malgré les siècles passés, comment oublier ce froid glacial qui lui parcourait l’échine ? Cette cellule grise et sans vie qui lui servait de chambre ? Ses geôliers qui le tabassaient à longueur de journée car il refusait de se soumettre ? L’homme en noir garderait ces souvenirs profondément encrés en lui jusqu'à sa mort.

Quand la vampire blonde reprit la parole à propos de la clef Néro poussa un léger soupire se demandant lui aussi s’ils trouveraient les autres clefs rapidement, aussi utiles que soit les poussins même eux ne semblait pas savoir quels œufs renfermaient une clef, la surprise était à chaque fois au rendez vous et ils avaient autant de chances de tomber sur une clef que sur une surprise made in labyrinthe.

Le vieux vampire entendit distinctement le piaillement du poussin bleu qui le tira de ses rêveries, aussitôt les deux compagnons se relevèrent au même moment pour poursuivre le poussin, Néro étant derrière Catherine il faisait au mieux pour ne pas la perdre à cause de sa grande rapidité, heureusement que le vieux vampire était lui-même rapide, ce qui lui prouva que le lieu affectait leurs pouvoirs mais pas leurs capacités physiques. Une fois arrivés à l’endroit où le volatile voulait les emmener, Néro constata qu’ils étaient tombés sur un œuf couleur rouge feu qui semblait aussi chaud que les braises de l’enfer, avant que l’homme en noir ai pu conseiller à Catherine de se méfier de l’œuf le poussin bleu se posa sans aucune crainte sur l’œuf et même ses petites pattes ne furent pas brulées par l’objet.

L’œuf s’ouvrit et une clef massive en sortit accrochée à une ficelle d’or, aussitôt la vampire mit le « collier » à son cou, au moins ils étaient sur de ne pas la perdre de cette façon la, Néro palpa d’ailleurs sa poche pour voir s’il y sentait toujours la clef, fort heureusement ce fut le cas. La remarque de Catherine sur un probable enfant de lui le fit sourire l’espace d’une seconde.

C’est certain que cet enfant n’est pas de toi sinon j’en aurais vite été informé je pense, néanmoins il te ressemble comme il me ressemble aussi étrangement… S’il possède de puissants pouvoirs psychiques j’ai intérêt à me méfier, je suis bien placé pour savoir à quel point les télépathes sont redoutables.


Déclara Néro fixant alors sa congénère d’un sourire légèrement cynique, sans son humour grinçant l’homme en noir ne serait pas à la hauteur de sa réputation après tout.

Enfin bref… Je vais essayer de ne pas me prendre la tête avec ça, si ce type veut ma peau ce ne sera ni le premier ni le dernier à vouloir voir ma tête au bout d’une pique.


Reprenant la marche, plutôt soulagé qu’ils ne leur restaient que deux clefs à trouver, le poussin rouge de Néro se remit gaiement sur son chapeau chantonnant légèrement comme pour montrer sa bonne humeur qui ne le quittait pas un seul instant, la joie de vivre de ces créatures était décidément intarissable, il faut dire qu’ils étaient encore fraichement sortis de l’œuf et découvrait le labyrinthe en même temps qu’eux, néanmoins c’était surement leur instinct qui leur permettait de connaitre l’emplacement des autres œufs.

PIOU, PIOU, PIOU !!!

S’écria l’animal en arrivant sur une intersection et désignant le chemin de droite de son petit bec, ni une ni deux le vieux vampire se dirigea vers l’endroit pour tomber sur un nouvel œuf, une fois arrivé sur place il constata que celui-ci était de couleur vert émeraude et ressemblait à un joyaux à la valeur inestimable.

« Avec un œuf comme celui la en dehors du labyrinthe j’aurais pu me faire une fortune en le vendant et me la couler douce pendant au moins les 800 prochaines années. »


Pensa l’homme en noir en attrapant l’objet ovale, aussitôt l’œuf se craqua et un bruit de détonation se fit entendre.

OH NON !!!


Cria-t-il sans avoir le réflexe de le jeter à temps, l’œuf explosa tel un gros pétard et le visage de Néro se retrouva couvert de traces noires et même le poussin avait été touché cette fois ci.

Malédiction…


Grinça-t-il entre ses dents tandis que son ami emplumé poussait des « pious » plaintif en voyant son beau plumage rouge sali. Décidément ne c’était pas le jour de chance de Néro aujourd’hui…

Message par Invité Sam 15 Mar - 21:54

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Assise sous le rayon artificiel du soleil du labyrinthe, je discutais d'un truc complètement dingue avec mon ex. Comme quoi, les situations que pouvait créer le destin avaient leur pesant d'ironie ! Nous étions coincés dans un endroit déverrouillé par quatre clefs, dont seulement deux étaient entrées en notre possession, alors qu'il nous semblait y être entrés depuis des heures, à discuter d'un rêve sortant de nulle part dans lequel un jeune psychopathe menaçait le vieux vampire de lui faire payer un obscure méfait.... Mais si l'homme en noir était vraiment tombé sur un exceptionnel télépathe qu'il avait accidentellement mis en colère, il avait du soucis à se faire ! J'osais espérer que le vampire se souvenait bien des cours de défense de l'esprit qu'on avait faits tous les deux. Je lui avais apprit comment protéger ses pensées d'un télépathe trop curieux, qui aurait eu envie de découvrir ce qui pouvait bien trotter dans la tête d'un immortel vieux de cinq siècles. Seulement, le pouvoir de ce jeune homme semblait bien différent du mien : je ne pouvais en rien altérer les pensées inconscientes des gens, surtout pas chez un être aussi puissant que Néro... Alors de là à contrôler ses rêves, les détourner pour y faire passer un message ? C'était totalement dingue ! Je n'avais d'ailleurs jamais pu rencontrer un être avec de tels dons. Qui sait ? Peut-être que cet obscur inconnu était en mesure de briser les protections mentales les plus élaborées, même les miennes... Ce qui voulait dire qu'on était tous en danger, puisque si quelqu'un mourrait dans ses rêves, il mourrait aussi dans la vraie vie... Encore que, pour les vampires, c'était peut-être différent ? Aucun pouvoir n'avait les mêmes règles qu'un autre, et aucune race ne subissait les mêmes effets... Alors quand à savoir ce que mon compagnon d'infortune ou moi pouvions risquer... C'était une autre paire de manches !

Compte tenu du passé houleux, sombre et opaque de mon ami, j'ignorais tout de l'origine de notre adversaire. Mais en tout cas, je fus touchée qu'il s'ouvre à moi comme il le faisait avant, sans avoir peur et sans chercher à se cacher :


-Ca a l'air tout à fait passionnant ça... Sérieusement, comment on peut espérer ne pas rendre les gens fous en les enfermant avec de vieux livres, dans une cellule miteuse et terne ? Pas étonnant que ça se soit retourné contre eux... En tout cas, si tu n'étais jamais sorti de cet endroit sordide, on ne se serait jamais rencontrés, et tu n'aurais jamais fini dans ce labyrinthe. Mais franchement, d'après ce que tu m'en dis, c'est toujours plus fun d'être coincés ici que là-bas... Je pense que tu as eu bien fait de ne pas massacrer les autres détenus. Après tout, vous étiez tous dans le même bateau...

Mes pouvoirs de télépathie étaient peut-être bloqués par la magie du labyrinthe, mais mon lien avec Néro était toujours effectif, et je vis aussi distinctement que si ces souvenirs étaient les miens, les murs gris, nus et froids de sa prison. Le frisson qui gagna l'échine du vampire sembla se propager jusqu'à moi, pour me parcourir à mon tour. On disait toujours que les vampires n'étaient pas sensibles au froid, ni à tout changement climatique, mais ce n'était pas vraiment exact. Sans compter que Néro était humain à cette époque, il était donc plus vulnérable, surtout aux intempéries. En tout cas, ça expliquait beaucoup de choses, notamment son caractère de tueur longuement refoulé. Je l'avais certes aidé à exprimer cette sauvagerie contenue, mais vu le résultat, j'aurais eu mieux fait de m'abstenir. Il était tellement violent, tellement incontrôlable... La seule personne qui avait réussi à le contenir, c'était moi et... Miku. Miku étant morte, si le vieux vampire venait à péter à nouveau les plombs, je serais la seule glissière de sécurité pour le retenir. Mais voilà : nous n'étions plus amants, il ne vivait plus chez moi, j'ignorais où il résidait, et s'il venait à être de nouveau pris de folie meurtrière, je serais sûrement trop loin pour pouvoir l'aider... Je frémis à cette idée, quand je revis ces longs épisodes de tueries, auxquels j'avais également participé. J'avais tué beaucoup d'innocents dans ma vie, que ce soit avant de le rencontrer, ou pendant que je sortais avec lui... Aujourd'hui, j'avais décidé de me racheter une conduite, seulement... Il m'arrivait encore de tuer mes cibles par accident, alors que je me laissais emporter par mes pulsions. Comme quoi, tout le monde pouvait être soudainement impossible à arrêter.

Mais pour l'instant, ce qui était impossible à toucher, c'étaient ces maudites clefs qui ouvraient le portail ! J'avais envie de m'éclipser, pour retrouver ma compagne qui m'attendait à la maison, sûrement inquiète par mon retard alors qu'elle avait dû venir chez moi après son service, mais j'avais aussi envie de rester ici pour continuer à discuter avec Néro. Après tout, les longues semaines que nous avions passées ensemble nous avaient permis d'apprendre à nous connaître, mais il y avait encore tant de choses que nous ne savions pas sur l'autre.... Sans compter que ce labyrinthe semblait toujours nous réserver de nouvelles surprises, toutes plus dingues les unes que les autres, ce qui donnait un côté très attractif à cet endroit angélique. Pendant ce temps, mon compagnon à plumes couleur saphir continuait à jouer avec agitation, mordillant la ficelle d'or qui composait mon nouveau « collier ». Il remuait ses petits ailes, chatouillant mon cou en émettant de petits piaillements joyeux. Mécaniquement, comme par instinct, je lui grattouillais le dos, alors qu'il claquais doucement qui bec dans un son mélodieux.


-Oui, effectivement, tu l'aurais vite su. Mais le fait est que chez les vampires, concevoir un enfant est très improbable, même en mettant tant d'ardeur à la tâche que nous le faisions ! N'est-ce pas mon cher ? Seulement, je n'arrive pas à m'expliquer cette ressemblance insensée. C'est vraiment étrange. Mais si ce gosse est vraiment le tien, il saura où te trouver. Tu en auras le cœur net, au moins. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il a l'air d'en avoir après toi... Et en effet, si ce type a des pouvoirs aussi formidables que je le pense, tu as effectivement intérêt à te méfier. Il risquerait de te mettre dans une situation impossible, surtout s'il agit dans l'inconscient. Parce que repousser un télépathe qui agit pendant le sommeil, c'est dur.

Je lui rendis son sourire cynique, puisqu'on avait le même humour noir. Après tout, si on ne pouvait pas plaisanter de notre histoire, de notre passé commun, on en pleurerait. Et franchement, après les moments qu'on avait passés, je n'avais pas envie d'avoir de regret. Et puis, c'était un homme sympa quand on savait le connaître, je n'avais pas envie de m'éloigner de lui. Si la complicité amoureuse avait disparue, elle ne s'était pas totalement effacée, pour nous offrir une nouvelle option : une amitié sincère et ouverte, sans jugements.

-Et puis s'il est si jeune, il risque tout de même d'avoir du fil à retordre. Sans compter que les pouvoirs psychiques sont très difficiles à utiliser, très éprouvants. Un télépathe, même très puissant, fatigue vite. Et s'il n'agit que lorsque ses victimes sont endormies, ça réduit les risques. Parce que, même si les vampires dorment, ce n'est en général pas leur activité favorite, et tu étais souvent réveillé avant moi, alors il y a peu de chance qu'il arrive à vraiment te faire du mal. Mais si tu te souviens bien de ce que je t'ai enseigné sur les défenses mentales, ça devrait aller. Au pire, si tu as besoin d'aide pour foutre une branlée à ce petit merdeux, appelle-moi.

Je lui fis un clin d'œil complice. Il était vrai que ce ne serait pas la dernière personne à en vouloir à la vie du vampire. Si on y repensait bien, j'avais moi-même voulu me débarrasser de lui avant de le séduire, la première fois que je l'avais rencontré. Nous avions été opposés dans un combat à mort, alors qu'il voulait défendre Eleonor, la vampire végétarienne, alors que j'avais moi-même pété les plombs il y avait de ça un bon moment. En attendant, la morosité ne faisait pas partie du caractère de nos petits compagnons, et le poussin rouge du vampire vint de nouveau se percher sur le chapeau de sa mère adoptive en piaillant avec énergie. Je suivis le vampire, qui s'était jeté à la poursuite de son ami emplumé, une fois arrivés à une intersection. Nous tombâmes sur un œuf absolument magnifique, à la couleur de l'émeraude, et ressemblant à un bijou à la valeur indéfinissable. Les pensées pleines d'humour de mon compagnon à deux jambes me tira un sourire. Le lien indéfectible que nous avions tissé en échangeant nos sangs me permettait de lire dans sa tête alors que ma capacité était bloquée, même si c'était moi précis, comme si une fréquence de radio était brouillée. Alors que le vampire prenait l'oeuf, il n'eut pas le réflexe immédiat de le jeter au loin comme je l'avais fait tout à l'heure, et l'objet lui sauta à la figure, lui laissant des traces de suie noire sur le visage. Je fus prise d'une fou-rire tordant, une larme de sang coulant même de mes yeux :

-Ce labyrinthe ne doit pas t'aimer, mon vieux ! Tu as l'air d'un indien comme ça, il ne manque plus que les doubles traits sur les joues et une couronne de plumes sur les cheveux ! Remarque, si tu veux avoir l'air plus ressemblant, tu peux toujours en emprunter une ou deux à ton camarade à deux pattes !

Message par Invité Dim 16 Mar - 16:48

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Les paroles échangées avec sa congénère virent revenir chez Néro des souvenirs houleux et pas franchement agréables, pour rien au monde il ne voulait un jour retourner dans cette prison qui lui avait ôté son humanité bien avant qu’il se fasse transformer en créature de la nuit. Ce labyrinthe était aussi une autre sorte de prison mais au moins on ne se sentait pas en danger à l’intérieur de celle-ci, tout semblait avoir été fabriqué pour l’amusement et si le labyrinthe leur donnait l’opportunité de découvrir des clefs cela voulait bien dire que le créateur de cet endroit ne souhaitait pas que les personnes enfermées dans le labyrinthe y restent éternellement sans aucun moyen de sortir.

Quand la vampire lui confia qu’il avait bien fait de ne pas massacrer aussi les autres personnes du pensionnat Néro haussa simplement les épaules, en tuant les geôliers il leur avait donné la possibilité de s’enfuir, même si à présent tout ses anciens camarades étaient probablement tous morts de vieillesse ou autre, certains d’entre eux n’avaient pas été tendres avec lui quand il était humain mais ça ne sera jamais pire que ce que lui avaient fait subir les dirigeants de ce sombre pensionnat.

Après cette brève discussion sur le passé de l’homme en noir, la conversation se recentra sur le fameux individu blond qu’il avait vu en rêve, Néro était encore incertain sur le fait qu’il puisse être son fils ou non, le vieux vampire avait côtoyé beaucoup de femmes dans sa longue vie, impossible de dire laquelle aurait pu tomber enceinte de lui, si le vieux vampire était toujours humain il aurait certainement beaucoup d’enfants dispersés dans le monde avec toutes ces conquêtes à son actif. Un léger sourire naquit sur les lèvres de l’homme en noir quand Catherine lui promit de lui apporter son soutien si jamais ce fameux personnage venait à tenter de le tuer.

Quand l’œuf que Néro avait pris précédemment dans sa main explosa laissant des traces noirs sur le visage du vampire celui-ci pesta intérieurement comme extérieurement du sort qui s’acharnait sur lui, sa congénère n’avait eu droit qu’a une teinte de cheveux et lui avait à présent de la couleur rose sur lui et des traces de suie un peut partout sur le visage, tout comme le disait Catherine ce labyrinthe ne devait vraiment pas l’aimer.

Le créateur de cet endroit a de la chance de ne pas être dans le coin, j’ai tordu des cous pour moins que ça.


Dit le vieux vampire, grinçant des dents et toujours légèrement en colère, il n’avait pas un sens de l’amusement aussi élevé que les deux poussins ou même que Catherine. Le poussin lui aussi recouvert de suie faisait au mieux pour tenter de se nettoyer le plumage à l’aide de son petit bec mais ça ne semblait pas vouloir partir, si seulement Néro n’avait pas été aquaphobe il aurait bien aimé pouvoir tremper son visage pour enlever cette saleté.

Et non je ne suis pas venu pour jouer aux indiens !


Lança il à l’intention de son amie moqueuse, même s’il savait que Catherine ne disait pas cela avec de mauvaises intentions Néro avait toujours difficilement supporté la moquerie, après tout il était l’exemple type du terme « fierté mal placée ». Le poussin rouge quand à lui s’était habitué tant bien que mal a avoir des traces noirs sur lui et chantonna à nouveau gaiement semblant déjà être passé à autre chose, Néro quand à lui espérait pouvoir enlever tout ces traces de rose et de noir une fois sorti du labyrinthe, mais il restait encore deux clefs à trouver pour cela.

Je te préviens, le prochain œuf c’est toi qui t’y colle.

Déclara le vampire masquant son visage de son large chapeau pour éviter qu’on le voit ainsi, sous ces airs de brute quand il était en plein combat, Néro possédait aussi un côté coquet et détestait par-dessus tout salir ses vêtements ou son visage, il tenait toujours à garder une certaine élégance peu importe la situation même si pour ce coup la c’était plutôt raté… Sa démarche souple et légère n’avait pas perdu de sa superbe mais cela ne suffisait pas à masquer le rose sur sa veste qui donnait au tout un air un peu grotesque bien que l’homme en noir gardait sa prestance malgré cela.
Le poussin rouge qui était resté assis tranquillement sur l’épaule du vieux vampire jusque la sauta alors de celle-ci pour aller rendre visite à son ami bleu dans un concert de piaillements, le bleu bien plus vif que le rouge faisait tourner en bourrique ce dernier, cependant le poussin couleur pourpre s’en amusait et jouait avec lui de plus belles, les deux petits volatiles effectuaient alors de grands bonds faisant de leur mieux pour voler bien qu’il n’arrivaient pas à rester en l’air très longtemps.

Message par Invité Ven 21 Mar - 19:33

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Je vis sur le visage du vampire que l'évocation de ces souvenirs le mettait mal à l'aise. C'était plutôt compréhensible : quand on avait passé une partie de sa vie enfermé dans une cellule sordide avec pour geôliers des montres qui voulaient vous retenir ici jusqu'à la fin de votre vie avec pour seule occupation des vieux grimoires de sorcellerie, y'avait de quoi vouloir tirer un trait sur cet épisode. Nous avions tous les deux de lourdes histoires, qui faisaient qu'on se comprenait si bien. Lui avait été enfermé, moi j'avais épuisé mon temps en fuites à travers le monde. J'avais vécu beaucoup d 'époques, rencontré de nombreuses personnes, survécu à des sortes de «  chasses aux sorcières » dont j'étais la cible. Entre les ballades à cheval, les voitures de collection, les bimbos blondes aux yeux bleus, les belles brunes vaporeuses, les porte-cigarettes, les porte-jarretelles... Autant dire que Londres dans les années 1900, c'était vraiment chaud quand on savait où chercher. L'élégance, pourtant, avait toujours eu sa place. C'était une décennie très étrange, mais qu'est-ce que je m'étais amusé ! Aujourd'hui, tout était très différent : les voitures de sport, les rappeurs et leurs clips présentant de belles filles en très petite tenues, les drogues... Aujourd'hui, les relations entre les gens étaient bien moins respectueuses qu'au temps de l'amour courtois, où on prenait encore la peine de courtiser la personne, plutôt que de lui demander par SMS : «  Tu veux coucher avec moi ? » Enfin... La façon dont j'avais entamé ma relation avec Néro n'avait pas franchement été très honnête... Mais tout ça était loin à présent, et remuer les faits révolus n'arrangerait pas les choses. Tout avait changé, aujourd'hui je ne fonctionnais plus comme ça. Avec Kara, j'avais tout fait pour être charmante, romantique, pour prendre mon temps. Je ne lui avais pas imposé ma nature, j'avais attendu qu'elle me pose des questions, qu'elle cherche à me connaître. S'il avait fallu que je m'en aille parce que je la dérangeais, je l'aurais fait. Si je voulais changer de vie, il fallait que je la révolutionne dans toutes mes facettes, à commencer par mes relations avec les humains.

J'avais renoncé à me servir des Hommes comme de simples casse-croûtes, afin de préserver la chose la plus précieuse au monde : la vie. J'en avais été privée, et je savais que si j'avais eu le choix, j'aurais préféré vivre et mourir comme toutes les femmes, après avoir eu des enfants, une famille et avoir passé ma vie dans la sublime villa de mes parents.... Mais rien ne s'était passé comme prévu, et j'avais épousé un vampire qui m'avais changé sans avoir pris la peine de m'informer de ses projets. Il avait mit brutalement fin à mon existence humaine et mortelle pour me changer en monstre ne recherchant que deux choses : La vengeance et le sang. J'étais à mon tour devenue un monstre, tuant n'importe qui sans chercher à savoir si ces personnes avaient eux-mêmes des proches, à qui ils manqueraient. Au lieu de ça, je m'étais servie dans la masse, comme toujours. Perdue dans mes pensées, je jouais avec la clef qui pendait autour de mon cou. J'avais tout oublié : le labyrinthe, mon camarade à plumes qui jouait bruyamment avec son camarade rouge... Les rayons artificiels qui caressaient ma peau. Des suites d'images se bousculèrent dans mon esprit, plus ou moins cohérentes. Le bruit des vagues s'écrasant contre la plage me berça un instant, comme il l'avait fait tout au long de ma jeunesse, alors que je marchais sur le sable blanc sous l'écume... Si j'avais fréquenté beaucoup d'hommes et de femmes, il devait forcément en être de même pour le vieux vampire, à plus juste titre qu'il avait 400 ans de plus que moi. Alors pour savoir qui était la mère potentiel de ce type qui harcelait l'homme en noir dans ses rêves, c'était pas gagné... Si tenté que c'était bien son fils !

L'acharnement manifeste que le créateur de cet endroit mettait à faire sortir Néro de ses gongs devenait presque comique : après la peinture rose, le poussin et l'explosion, je voyais bien que l'ancien immortel avait bien du mal à garder son calme. Dans un sens, ça ne m'étonnait pas de lui. Je le connaissais bien, et l'amusement n'avait jamais vraiment fait partie de sa vie. Certes, venant d'un type qui avait vécu dans un pensionnat de tortionnaires, ce n'était qu'à moitié étonnant.


-Ca c'est le moins qu'on puisse dire ! Fut une époque, j'aurais sûrement très mal pris ces farces, moi aussi. Mais il faut savoir profiter de ces instants. On ne peut pas refuser ad vitam eaternam ce que nous sommes. Ce n'est pas parce que nous sommes immortels qu'il faut arrêter de profiter du temps qui nous est donné.

Je n'avais pas toujours pensé ainsi, bien sûr. Longtemps, j'avais passé mon temps en tuant et en enchaînant les relations sexuelles sans lendemain. Bien évidemment, ça n'avait mené à rien. Mais ça m'avait alors paru être la plus facile des solutions, pour échapper à un quotidien que je n'avais jamais estimé être le mien. Jusqu'à ce que je rencontre Néro, puis Kara. Deux personnes qui avaient changé ma vie, qui m'avaient fait m'y sentir mieux. Comme si j'avais enfin compris ce que je faisais sur cette terre, alors que j'avais survécu à tous les miens. Le poussin de Néro semblait s'évertuait à vouloir nettoyer son plumage, seulement il n'y arrivait pas. J'aurais eu de l'eau sur moi, je lui aurais fait prendre un bain, histoire de lui rendre son éclat. Seulement, je n'avais rien sur moi d'autre qu'un téléphone vide et qu'un long manteau en cuir. Ca ne serait pas d'une grande aide, dans notre situation... La seule chose qui pourrait nous aider : trouver les deux clefs manquantes et nous sortir de là.

-Respire ! Je te signale qu'avant cette teinture, je ne me serais jamais vue avec une couleur de cheveux pareille ! Je n'en suis pas morte ! Certes, c'est à une autre échelle chez toi, avec cette peinture rose et ce maquillage de suie, mais tu t'en débarrasseras dans un bain de sang une fois rentré chez toi. Tu n'en garderas aucun souvenir, alors ce n'est pas tragique.

J'avais beau ne pas avoir de mauvaises intentions en le taquinant ainsi, je voyais qu'il n'appréciait pas. Son orgueil avait toujours été trop développé pour qu'il accepte sans broncher les commentaires sarcastiques des gens. Autant dire que si je n'avais pas été aussi proche de lui, je me serais fait arracher la tête dans la minute. Alors que je me surpris à imaginer le vampire avec des traits de peinture partout et une couronne de plumes, je fus prise d'un fou-rire. C'était tellement improbable que ça devenait comique ! Il n'avait pas du tout le profil pour ce genre de choses. Voyant qu'il l'avait mal pris, j'essayais de contrôle mon accès d'hilarité pour retrouver un semblant de sérieux :

-Soit ! Qui sait ? Peut-être que je me ferai asperger de peintures multicolores !

Un sourire éclatant se dessina sur mon visage. Ce serait amusant, et ça redonnerait peut-être le sourire à mon vieux compagnon. Après tout, ce serait bien possible étant donné que le créateur de cet endroit semblait vouloir se moquer des gens qui y entraient. Alors que je m'étais remise à marcher en laissant les deux oiseaux se chamailler dans une symphonie de claquements de becs et de chants fragiles et mélodieux, je remarquais que l'homme à la peau d'albâtre avait glisser son chapeau devant son visage pour qu'on ne puisse pas le reconnaître. C'était bien lui ça ! Il pouvait être un monstre sanguinaire qui, une fois qu'il s'était mis à tuer ne pouvait plus s'arrêter, mais il était la plupart du temps un homme tenant à son apparence et veillant à toujours être tiré à quatre épingles. Alors, forcément, cette mascarade ne l'amusait pas. Pour ma part, j'avais cessé de m'intéresser autant à ce genre de détails. Je voyais moins d'intérêt que lui dans ma tenue : quand on se battait, sous la pluie et dans la boue , le fait que nos vêtements soient tâchés devenaient alors la plus grande des futilités. Machinalement, je passais la main dans mes cheveux blonds méchés de peinture à l'eau séchée rouge, comme le pelage du compagnon de Néro. La texture était désagréable, mais c'était le moindre des désagréments, compte tenu qu'on était piégés avec deux clefs sur quatre dans un endroit au Soleil éternel et artificiel... Un piaillement plus fort que les autres me fit lever la tête vers mon propre ami aux plumes saphir. Il battait frénétiquement l'air de ses petites ailes en tournant en rond devant mes yeux. Je le suivis un instant du regard, avant qu'il ne s'élance comme un missile dans le long couloir. Il vola étrangement longtemps, plus que je ne l'en pensais capable en fait, jusqu'à un carrefour de plus. Au bout se trouvait un œuf de plus. Quand je posais la main sur la coquille à la couleur d'arc-en-ciel, je ne fus pas surprise de me prendre en pleine figure un jet de peinture. Mais celui-là semblait avoir été fait pour créer un maquillage totale et organisé qui ressemblait au monde des Bisounours, plein de soleils, de fleurs, de jaune, de rose et de violet. J'avais l'air d'une poupée Barbie qu'on aurait trempée dans une cuve de peinture en oubliant de la retirer. Je riais à gorge déployée en regardant Néro :

-Content ?

Message par Invité Dim 23 Mar - 18:43

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Sa congénère avait beau lui conseiller de se détendre et de rire avec elle, Néro avait du mal à garder sa carapace si solide qu’il faisait tomber à de rares occasions, était ce sa nature profonde d’être comme ça ou étais ce à cause de son passé ? Certainement les deux à la fois, le vieux vampire se rappelait que son ami humain du temps de la seconde guerre mondiale lui disait souvent qu’il prenait trop les choses au sérieux, que quand on le provoquait il démarrait au quart de tour de façon irréfléchie. Néro avait beau avoir déjà dans les 430 ans à cette époque la il avait toujours trouvé en cet humain une sagesse bien supérieure à la sienne…

Je profite du temps comme je peux, je sais de toute façon que malgré notre immortalité apparente on finira bien tôt ou tard par redevenir poussière.

Dit il d’un ton froid sans vraiment se préoccuper de savoir quand cela arrivera et dans quelles conditions, cependant il ne comptait pas recommencer sa tentatives suicidaires comme avec Miku, tant qu’il pouvait être utile au moins en tant que second vampire du Cercle il continuerait de vivre.

Quand Cath lui parla d’un bon bain de sang Néro s’y voyait déjà, à cause de son aquaphobie c’était la seule chose qui pouvait nettoyer son corps de toute cette saleté de rose et il comptait bien s’en prendre un une fois sortie d’ici. Regardant les alentours il se sentait de plus en plus perdu dans cet endroit, même avec les quatre clefs en main trouver la sortie n’allait pas être simple.

Si tu te fais asperger de peintures multicolores alors je concéderais que tu es plus à plaindre que moi.

La taquina il d’un léger sourire retrouvant son humour piquant. Au moins comme il avait déjà eu sa part de peinture et autres explosifs il espérait ne pas être le seul à en prendre pour son grade. Ni une ni deux le poussin bleu de Catherine s’affola de nouveau semblant avoir trouvé un nouvel œuf qui attendait que quelqu’un l’ouvre, courant en compagnie de la vampire blonde. Cette fois ci cet œuf semblait beaucoup plus loin que les autres, Néro se dit alors qu’ils venaient de s’enfoncer encore plus dans les entrailles du labyrinthe. Quand les deux protagonistes arrivèrent enfin vers l’œuf ce fut Cath qui se désigna volontaire pour l’ouvrir et… surprise ! L’œuf lâcha un jet multicolore qui coloria entièrement la tête de la vampire.

Ta prédiction était juste on dirait.

Dit le vieux vampire dans un léger rire, avec ces airs de poupée Barbie Catherine était méconnaissable. Ne pouvant se retenir de rire en voyant son visage il se demandait comment lui aurait réagi si il avait été à sa place, au moins Catherine avait le mérite de prendre la situation elle aussi avec humour.

Le poussin rouge observant la scène se mit à voleter autour du visage peinturluré de la vampire blonde pour voir ce qui était arrivé à son visage, bizarrement ses piaillements consécutifs ressemblaient à s’y méprendre à un rire. Arrêtant ses piaillements le poussin se reposa sur l’épaule de son maitre en promenant son regard un peu partout, il avait beau n’être qu’une mini volaille on aurait volontiers donné des émotions humaines à son regard si expressif.

Bon on ferait mieux de continuer nos recherches, les deux dernières clefs ne sont surement plus très loin et depuis le temps qu’on est ici j’avoue avoir perdu toute notion du temps.

Il est vrai que le vieux vampire commençait sérieusement à se demander depuis combien de temps ils étaient ici, cela faisait il une heure, deux,  une journée complète ? Néro aurait vraiment du s’acheter une montre du temps où il sortait avec Catherine et que l’argent ne lui manquait pas.

Trouvant un autre œuf à proximité de celui de Catherine Néro le prit dans sa main et l’œuf s’ouvrir à nouveau tout seul par magie. De l’œuf sortit une nouvelle clef qu’il rangea dans sa poche.

Et de trois, continuons.


Lança il d’une voix qui avait retrouvé son optimisme.

Message par Invité Lun 24 Mar - 16:03

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L’armure blindée qui entourait le cœur de Néro était vraiment impénétrable. Parfois, je me demandais comment j’avais fait pour parvenir à le toucher de si près pendant une si longue période. A présent, il semblait si loin… Tellement distant…  J’avais moi-même été très longtemps un véritable rempart absolument imperméable à toute tentative des gens quant à me rendre meilleure ou même à accepter des amitiés qui m’auraient permis de retrouver au plus vite mon humanité. A l’époque, je ne voulais rien de ce qui pouvait me rapprocher de cette période sombre et sanglante qu’avait été ma vie de mortelle. J’avais ahi pendant près de cent ans les monstres qui avaient tué les miens, ne me laissant à leur place qu’un souvenir imparfait… Je m’étais alors fabriqué un masque, pour voiler mes émotions. Parce que c’était alors le seul moyen que j’avais de ne pas m’effondrer. Cette traque avait été la seule échappatoire que j’avais trouvée pour survivre.  Bien que mon corps ait changé, j’étais toujours cette petite fille faible, fragile et orpheline. Seulement, la haine et la rancune m’avait fait croire que j’étais un char d’assaut, imbattable. Je m’étais alors trompée, mais mon ressentiment m’avait rendue aveugle. J’avais alors enchaîné les erreurs, frôlé la mort à de très nombreuses reprises. Mais dire que je regrettais vraiment cette période où rien de pouvait me blesser aurait été purement hypocrite de ma part :

-Je suis d’accord avec cette philosophie. De toute façon, si ce n’est pas le temps qui nous chasse pour nous renvoyer à la terre, c’est l’ennui ! Moi j’ai trouvé plusieurs moyens de le mettre au placard, au moins un instant. Je voyage, je rencontre des gens, que j’aime ou que je déteste, je défends des idéaux… Ca ressemble farouchement à une vie d’Homme, la soif de sang en plus…

Quelque chose me chuchotait intiment que Néro avait lui aussi trouvé une raison à sa très longue vie. Seulement, j’ignorais la quelle. Il m’avait souvent parlé de rejoindre les Rebelles, mais son changement de comportement rendait son admission terriblement difficile, voire impossible. Il était devenu trop gentil, la faiblesse qui semblait l’avoir gagné devait être dû au sang animal… Après tout, peut-être qu’il avait simplement rejoint mes ennemis du Cercle ? De toute façon, son camp ne changerait rien : aussi opposés que nos points de vue puissent être, jamais je ne pourrais lui planter un pieu en plein cœur et le supprimer, tout simplement. Nous étions trop proches, à tel point que nous étions des amis. Me retourner contre lui sous prétexte qu’il a décidé de mener ses propres combats serait la plus haute de trahisons. A côté de ça, manquer à mon devoir de membre Rebelle en refusant d’abattre un membre du Cercle me paraissait être un mensonge peu important. Et puis, s’il fallait que je paye pour ma «  duplicité », eh bien soit ! Je réglerais la facture comme je l’avais toujours fait, il n’y avait pas de raisons que je m’esquive.

-Ta compassion m’honore, mon ami !

Je fus soulagée de constater qu’il retrouvait enfin cet humour piquant qui le caractérisait si bien. Je l’avais toujours connu comme ça : un long manteau noir, un chapeau, un caractère changeant et ce trait de sarcasme.  Quand le poussin prit son envol, je constatais qu’il n’avait rien perdu de sa vigueur, si bien que le petit oiseau me semblait infatigable. Cependant, le vampire qui me suivait en courant ne perdait rien de sa force. En revanche, moi je commençais à sentir l’engourdissement me gagner. C’était peut-être dû au fait que le jour était en train de se lever. Si c’était ça, j’étais vraiment dans une belle galère… Quand nous tombèrent sur l’œuf, c’est avec méfiance que je l’ouvris, et à juste titre… Seulement, je ne pouvais pas passer à côté de l’idée de trouver une nouvelle clef, qui nous rapprocherait un peu plus de la sortie de ce féérique lieu infernal.  Sauf que le maquillage artificiel qui me refit le portrait me fit un peu grincer des dents, malgré le rire qui me déchirait la gorge. Je ne m’étais jamais sentie aussi ridicule de toute ma vie ! Si me souligner les yeux d’un discret trait d’eye liner ne m’avait jamais dérangée, me transformer en tableau vivant de Picasso n’avait jamais été mon occupation permanente. Je dois dire que j’aurais encore préféré me retrouver avec de la peinture rose sur les fringues plutôt que d’avoir ce truc collant me donnant l’allure d’une Miss N-Importe-Quoi !

-Si tu savais comme j’aurais préféré avoir tort !

Le petit rire moqueur qui s’échappa des lèvres du vieux vampire me donna un instant envie de lui tordre le cou, jusqu’à ce que je me rappelle que c’était moi qui lui avait demandé de se laisser plus aller. Je n’avais pas imaginé, à ce moment là, qu’il puisse rire à mes dépends ! J’avais beau rire avec lui, je trouvais cette situation absolument grotesque. A présent, j’avais réellement envie de me tirer d’ici pour rentrer chez moi, prendre un bon bain ! Et comme si ce n’était pas suffisent que Néro se foute ouvertement de moi, son petit ami emplumé décida d’en rajouter une couche : il se mit à «  rire » en volant autour de mon visage dans des mouvements énergiques de ses petites ailes. Dans ses yeux flottait une lueur de moquerie un peu trop humaine à mon goût. Je fus soulagée quand il se reposa sur l’épaule du vieux vampire en arrêtant de se payer ma tête :

-Tout compte fait, je vais peut-être le faire rôtir moi-même, ton p’tit camarade… On a intérêt à trouver vite fait ces clefs, je ne compte pas rester comme ça pour l’éternité !

C’était un sourire un peu amer qui flottait sur mes lèvres au moment de prononcer ces mots. J’avais vraiment hâte de me tirer de là et d’oublier toute cette histoire… Je ne garderais ainsi qu’un lointain souvenir de peintures de toutes les couleurs, d’œufs-pétards et autres farces tirées de l’esprit d’un homme visiblement resté à l’âge 1-3 ans. J’avais moi aussi perdu toute notion du temps, ignorant depuis quand on tournait en rond dans cet immense labyrinthe qui semblait presque sans issue. Je me surpris à prier que ce portail ne soit pas le fruit de l’imagination trop débordante du vampire.  Peu de temps après, nous tombâmes sur un autre œuf. Et depuis la vanne du tableau à l’aquarelle sur ma peau, j’étais devenue un peu réticente à l’idée d’ouvrir une nouvelle farce potentielle. Je fus agréablement surprise quand une nouvelle clef tomba lourdement dans la paume du vampire. Il la mis dans sa poche et je souris :

-Plus qu’une. Enfin une étincelle d’espoir.

Nous marchâmes un bon moment avant que je tombe sur une nouvelle coquille, cette fois aussi transparente que l’air ambiant. Je vis alors distinctement ce qu’il contenait : Une nouvelle clef, et la dernière qu’il nous manquait. Contrairement à ce que j’aurais fait de manière réflexe en temps normal, je ne me jetais pas sur l’œuf quand un vautour sur une carcasse. On n’avait peut-être pas trouvé d’œufs contenant deux choses en même temps, mais mieux valait prévenir que guérir ! Je posais alors prudemment la main dessus puis reculais. La lourde pièce de métal ciselé tomba dans l’herbe moelleuse, et je la récupérais sans encombre, pour la glisser dans la poche intérieure de ma longue veste en cuir :

-Il n’y a plus qu’à retrouver le portail magique maintenant ! Il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour que tu ne l’aies pas rêvé !

Dis-je avec humour.

Message par Invité Dim 20 Avr - 19:45

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Un sourire soulagé fit son apparition sur les lèvres du vampire quand la clef apparut dans le creux de sa main. Enfin ils pouvaient sortir d’ici ! Cependant Néro ne connaissait l’existence du portail que grâce à sa mémoire et il n’espérait pas que celle-ci avait été le fruit de son imagination. Hochant la tête à la remarque de Catherine Néro déclara simplement :

Allons y !

De sa démarche toujours aussi souple et élégante l’homme en noir rebroussa chemin suivit de sa compère non loin, elle qui avait hâte de retrouver sa fiancée devait être aux anges d’enfin pouvoir sortir d’ici. Demandant parfois le chemin à la vampire blonde pour être certain qu’ils aient déjà emprunté ces chemins, les deux congénères déboulèrent enfin sur le portail massif que Néro avait vu quand il venait à peine d’entrer dans cet endroit.

Et bien on l’a enfin trouvé, je me demande combien de temps on a pu rester enfermés ici.

Effleurant le portail de sa main le vieux vampire ne tarda pas à retrouver les quatre orifices destinés à accueillir les clefs du labyrinthe. L’homme en noir sortit aussitôt les clefs pour les enfoncer une à une dans le portail qui réagit aussitôt en s’ouvrant sur le monde extérieur libérant une grande lumière blanche qui cependant n’était pas nocive pour la peau des vampires.

Je pense qu’il faut entrer dans cette lumière pour nous téléporter à l’extérieur, pourvu qu’il fasse nuit quand nous en sortirons.

Appréhendant ce moment l’homme prit malgré tout son courage à deux mains et se prépara à sortir quand soudain un bruit désormais plus que familier à ses oreilles se fit entendre.

Piou !

Le poussin qui s’était montré étonnamment discret dans cette dernière ligne droite de leurs péripéties dans le labyrinthe avait quitté l’épaule de son maitre et regardait à présent Néro avec un regard qui pouvait évoquer celui de la tristesse. S’accroupissant alors pour mieux le fixer Néro commença à lui parler :

Tu a fais du bon boulot, je te prenais juste pour un emplumé inutile mais finalement t’a du potentiel, tu va rester ici maintenant j’imagine ?


Faisant un mouvement de tête qui semblait traduire une hésitation Néro se rendit alors compte à quel point ce volatile semblait avoir une intelligence extraordinaire. Fixant de nouveau son maitre le poussin rouge semblait avoir perdu toute trace d’hésitation dans son regard et sauta gaiement sur l’épaule du vampire fin prêt à sortir d’ici avec lui.

Je vois que tu a fais ton choix, allons y dans ce cas !

Déclara alors le vampire d’un air amusé regardant une dernière fois Catherine avant que la lumière blanche ne les englobent tout les trois et les fassent disparaitre vers d’autres horizons.

RP CLOS

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