| par Invité Jeu 6 Mar - 18:16
| Au final, elle n'avait toujours pas répondu à ma question. Il n'y avait plus de doutes désormais, les mots sont les armes de cette femme, elle savait les manier avec une telle aisance qu'elle pouvait vous convaincre d'un peu n'importe quoi, pour peu que vous ayez l'esprit faible. Plus elle parlait, plus je sentais l'amertume de sa voix me dégoûter encore et encore. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà partie depuis un moment mais beaucoup de choses me dérangeait chez elle, et me poussait à rester par pur curiosité, ce qui honnêtement, est assez rare. Mon interlocutrice semblait bien informée sur moi, encore plus que je ne pouvais l'imaginer. Non seulement elle savait pour mon passé, mais aussi sur mon présent, sur ce que je fais pendant mon temps libre, et c'est certainement ce qui me troubla le plus. Toute fois, ce qu'elle me dit me tira un sourire tout de même : Me libérer de mes péchés? Ca pouvait bien être une façon de voir les choses... Mais ce n'est guère ce qui me motivait d'avantage dans mes actions. J'avais bien pris conscience au fil des années que peu importe les péchés que l'on commet, ils resteront en vous, et rien ne pourra vous en libérer, si ce n'est la mort. Et comme je n'avais pas l'intention de mourir immédiatement...
La jeune femme semblait en tout cas absolument vouloir me faire le service de nettoyer mon passé. En faisant allusion à ce qu'elle aurait fait à ma place, je me demandai si elle essayait de me faire regretter ce qui était arrivé. Mais son propos était faux, dans le sens où j'ai choisis la vie que je mène actuellement, et je n'ai pas été contrainte à ça. Je reconnais qu'il m'est arrivé de regretter ma vie qui, admettons le, était plus que luxueuse en Allemagne, mais ce n'était plus d'actualité. Enfin, je ne pense pas que ce soit là le soucis de la jeune femme, de savoir ce qui est vrai ou faux. Son intéret était autre part, et je n'arrivais toujours pas à le cerner.
Son dernier murmure me donna toute fois un indice sur cela. J'eus du mal à savoir si par humanité elle ne désignait que les humains, ou bien toutes les espèces mutantes qui en descende. Un cas comme dans l'autre, elle semblait mépriser cela, et je pouvais la comprendre. Même si cette interrogation ne m'était peut-être pas destinée, je ne pus m'empêcher d'ouvrir la bouche pour y répondre, étant à contre-coeur légèrement nostalgique.
-J'eus autrefois trouvée l'humanité magnifique... Par ce qu'elle était capable de faire, d'inventer, de progresser... Elle possède de nombreux points bénéfiques... Mais j'eus aussi observé sa partie la plus obscure, bien plus forte, qui la mène à sa destruction. J'aimerais la sauver, mais tout ce que je peux faire avec mon pouvoir, c'est de soulager la douleur des plus faibles de l'équation qui compose l'humanité toute entière.
Zut, j'en avais trop dit. Enfin, j'imaginais bien que mon interlocutrice, vu à qu'elle point elle était renseignée, était déjà au courant de mon pouvoir, l'Equation Phénomène. Mais, confirmer ses données était peut-être une action que j'aurais du éviter dans ce cas là. Métaphoriquement, cette discution était un rapport de force entre nous deux. Peut-être qu'un tier n'aurait pas été capable de nous départager, mais je pouvais dire que j'étais en position de faiblesse ici à cause de mon manque d'information. Elle avait préparé le terrain, et je devais vite m'enfuir avant de me faire dominer trop largement. Reprenant une voix ferme, je continuai.
-Mais, celà ne dois guère vous intéresser... Soit. Admettons que j'accepte votre proposition. Que devrais-je faire pour vous en retour?
Je me surpris toutefois à continuer cette discution. Cette jeune femme m'intriguait énormément, et ce pour une raison qui m'échappait. Je voulais connaitre son point de vue, sa façon de voir les choses pour enrichir la mienne. Ou alors j'étais tellement associale que la moindre discution et le moindre contact humain me fascinait, à voir. |
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