Avventura
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Aller en bas

Message par Invité Ven 10 Jan - 7:52

Revenir en haut Aller en bas
Il n’y avait pas beaucoup de monde dehors, comme à l’habitude vers ces heures inquiétantes de la nuit. Sur le chemin, les trottoirs étaient couvert de brindilles cassantes et de saletés qui cachaient bien les fissures éparses dans le béton. De chaque côté de la rue, des bâtiments modestes parsemés de graffitis, des vélos cadenassés dont on avait tout volé sauf le cadre et le dérailleur, et toujours plus de papiers et de déchets qui trainaient un peu partout. Ce n’était pas dans le plus beau coin de la ville qu’on avait construit le cimetière. En cette nuit de janvier, les arbres étaient morts et terrifiants, les oiseaux ne chantaient plus depuis l’aurore. Pourtant Eleonor semblait de bien bonne humeur tandis qu’elle se dirigeait vers une tombe bien précise.

Ce matin même, vers 10 heures, le glas avait sonné à la mémoire de Guillaume Sikes, pâtissier du célèbre "Adventure", sur le point de prendre sa retraite et de céder sa place à notre protagoniste. Sa promotion, qui ne devait pas avoir lieu avant quelques mois, avait donc été devancée. Mais Eleonor, qui n’était plus tellement une femme de carrière, n’y voyait là rien de positif. Ses progrès en cuisine avaient été lents et ardus, et elle craignait légèrement de ne pas être à la hauteur. En ce moment, elle regrettait par-dessus tout son allergie au soleil, sans laquelle elle aurait pu assister au service funéraire. On dit que le chef aurait bien aimé qu’elle soit là. Mais quoiqu’en retard, la vampire comptait bien rendre une petite visite à l’homme qui lui avait apprit son métier pour un dernier hommage. C’était donc avec quelques fleurs qu’elle passait le grillage grinçant - car les portes d’un cimetière sont forcément grinçante - et s’aventurait sur les chemins tortueux du vieil endroit, passant à travers les allées de pierres tombales. C’est alors qu’elle se rendit compte de l’immensité de l’endroit. Rien à voir avec le cimetière où l’on avait enterré ses parents. Il lui en faudrait du temps pour trouver la bonne pierre! S’attelant tout de suite à la tâche, Eleonor se mit à flâner entre les lots, s’adonnant par la même occasion à la lecture des noms et dates de décès. La majorité étaient mort entre 50 et 80 ans. Et elle aurait 93 ans en mai prochain. L’immortalité était un don qu’elle appréciait tous les jours, et particulièrement en des moments comme ceux-ci.

C’est devant une immense pierre blanche sur laquelle il devait y avoir une quinzaine de noms, tous morts entre 1918 et 1919, qu’une paire d’yeux scrutateurs fit sursauter la vampire. Mais pas de quoi avoir peur; ce n’était qu’un chat. Un chat bâtard au poil long et gris avec une ligne jaune sur la tête. Pas très peureux, il s’approchait sous les gestes insistants d’Eleonor, comme le ferait tout bon chat domestique, et se laissait caresser sans broncher. La vampire continuait ses réflexions à voix haute, comme si son nouveau compagnon pouvait la comprendre.

- Ah, la mort… C’est drôle, rien ne semble immuable, tout finit par mourir un jour… sauf moi… Mais toi tu t’en fiche complètement, pas vrai?

- Miaou.

- Qu’est-ce que tu dis? Oh non en fait c’est parce que je suis une vampire.

- Miaou.

- Hé bien je dirais une petite centaine. J’ai été chirurgienne alors j’en ai vu des gens mourir.

- Miaou.

- Non, maintenant je fais des pâtisseries.

C’est tandis qu’elle prenait un plaisir stupide à cette conversation complètement loufoque avec un chat qu’elle se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Quel genre de chat miaule à chacune de vos fins de phrase? Eleonor le prenait pour le rapprocher d’elle et le regarder dans les yeux avec soupçon.

- Dis… tu me le dirais si t’étais un hybride.

- Miaaaaaaoooouuuuu!

- …

- …

- Bon, ça me va, on a un accord.

Les vampires sont habituellement connus pour plusieurs de leurs caractéristiques distinctives : leur soif de sang, leur force surhumaine, leur peau très pâle, et bien sûr leur capacité presque surnaturelle à se déplacer sans faire le moindre bruit. C’est précisément pour cette capacité que sa visite dans le cimetière serait certainement passé inaperçue. Mais le destin fit en sorte qu’elle parle à un chat, et, selon toute probabilité, que ses paroles lancées dans le vide attirent les plus curieux.

Message par Invité Sam 11 Jan - 23:52

Revenir en haut Aller en bas
Il en croisait des gens étrange dans son cimetière, mais celle là frôlait les records. En effet, après avoir consumé son joint de réconfort, après une injuste journée de travaille sous la pluie et le vent. Il avait entendue les portes du cimetière grincer grâce à son ouïe réellement fine... non ? Bon, très bien les corbeaux qui habituellement ne volent plus, à ce moment de la journée préférant se tenir tranquille dans des coins de choix. S'étaient agité un peu plus loin, c'était à sa manière l'alarme naturelle du cimetière de l'Avventura. Quand il entrevue entre deux tombes la jeune femme qui portait un bouquet de fleur il se mit à sourire, heureusement que cette ville ouvrait les portes de son cimetière vingt quatre heure sur vingt quatre. Il croisait tellement de gens le soir dans ce cimetière, ça devenait presque irréaliste! Il soupira en écrasant sa cigarette magique puis regarda le ciel, il ne lui inspirait aucune sympathie ce soir.

Ses yeux contournèrent la voûte céleste et se fixèrent sur le tapis de nuage qui s’apprêtait à dévorer la Lune. Une image poétique qui aurait pu faire vibrer le coeur des lecteurs émotif, mais qui en réalité était gâché par les propos de Shawn qui lui susurrait des mots emplis de malices:

"Claire de lune pépère, manque pas ton coup ce soir celle là c'est peut être la bonne! Rends toi compte de la chance que tu as mec, les autres mâles eux non pas le privilège de deviner la rareté des proies qu'ils abordent. Toi c'est toute des timbrées qui viennent à des heures impossible, dans l'un ds cimetières les plus glauques et dangereux du globe!"

-Comment ça dangereux ? répliqua il froidement.

"Bah quand on s'y met faut l'admettre on est pas des saints, puis toutes ces créatures de la nuit qui viennent faire du business ici! Ca craint mec, je pensais que tu l'avais deviner en accepter le contrat d'embauche. Héhé... puis merde, en même temps là ce qu'elle fait c'est de l'appel au viole!"

-Qu'est-ce que tu racontes? Je ne suis plus ton délire là ... tu viens de me faire peur, puis ce que c'est ça je vais m'assurer qu'elle reparte vivante de mon cimetière. Tu es content?

"Je savais que tu la trouvais mignonne ..."

Stan soupira exaspéré par son compagnon d'infortune, il savait très bien que si il ne s'essayait jamais à consacré du temps aux femmes c'était à cause de lui. Une véritable ordure, mais dans un sens, il lui avait sûrement dis ça pour qu'il se bouge les fesses. Et histoire d'éviter tout problèmes ce soir, le fossoyeur commençait à se faire une certaine réputation contrairement au dernier qui était presque inexistant.Une fois il n'y a que quelques mois de ça, un lycan s'était amusé à anéantir la moitié du cimetière en se battant contre deux vampires. Le témoignage du gardien était assez troublant, la sauvagerie qu'auraient démontrées ces créatures au cours de la bataille l'avait littéralement paralysé. L'ironie de cette histoire, c'est que ce mec Stan le croisait tout les jours. Il est mort récemment au cours d'une bagarre à la sortie d'un bar, une fin pathétique que l'ironie amena à l’emmener ici. En soit, c'était une forme de malédiction, ceux qui provoquent la colère des morts, sont amenés à se retrouver très vite de l'autre côté.

Morale désespérante mis à part, Stan fut très vite amusé par cette jeune femme, il n'y avait rien de plus mignon qu'une conversation entre une femme et un animale comme le chat. Toutes devaient penser que ces derniers partageaient leurs douleur, leurs vécut, tentant de les réconforter eux qui portaient un message de sérénité. Mais Stan comme beaucoup d'autres mecs, lui savait la vérité. Ces bêtes étaient certes adorables, mais ce qui les intéressaient c'était simplement d'utiliser les humains pour arriver à leurs fins primitives. Mais mettons ce débat de côté, la seule chose qu'il faut garder de tout ça, c'est que c'est dans cette optique là que le jeune homme se mit à rire. Trahissant par la même occasion sa présence aux yeux de visiteuse. Mais elle, par sa conversation venait de révéler ses origines vampiriques, ce qui en soit expliquait les raisons de sa présence ici à une heure aussi tardive. Peut être qu'elle connaissait le monsieur qu'on avait enterré ce matin?  Il avança vers elle en reprenant son sang froid, ne voulant pas l'effrayer il engagea la conversation de manière calme et servile:

-Si ce sont des oreilles attentives que vous cherchez, je suis au regret de vous dire que ce n'est pas ce que l'on trouve le plus ici.

Il haussa les épaules en souriant puis reprit sur le même ton:

-Bonsoir en fait, je suis le gardien du cimetière, enfin le jardinier ...une sorte de fossoyeur un peu exploité si vous préférez. Je m'appel Stan et vous ?

Message par Invité Mar 14 Jan - 20:41

Revenir en haut Aller en bas
- Bon, ça me va, on a un accord.

D’ordinaire les gens ont une étincelle d’intelligence dans le regard qui les différencie des animaux, le signe qu’une conscience complexe se trouve à l’intérieur. La vampire n’eut pas le temps de dire si elle la trouvait dans ce chat, qu’elle avait prise dans ses mains sous les pattes antérieures, puisqu’un rire la fit sursauter. Un an plus tôt, alors qu’elle venait de s’installer dans la ville, ses sens l’auraient probablement averti de la présence d’un humain tout près. La ville d’Avventura avait (et a toujours d’ailleurs) une très mauvaise réputation ailleurs dans le pays. Mais avec le temps elle avait finit par baisser sa garde, après tout rien de sérieux ne lui était jamais arrivé, et utiliser ses sens surdéveloppés lui demandait presque un effort conscient. Voilà donc pourquoi elle s’était retourné brusquement avec un air surpris. L’homme de qui venait de rire s’avança calmement, ce qui permit à Eleonor de mieux le distinguer. Il n’y avait pas beaucoup de lumière dans les alentours, mais ça n’a pas d’importance lorsqu’on est un vampire. La silhouette impassible qui s’était planté devant elle arborait un visage au teint blafard, une mine dépitée, et des traits tirés vers le bas, comme si la gravité tentait par tout les moyens de l’attirer à elle, plus que quiconque. La seule caractéristique qui ressortait de cette physionomie terne, c’était ses deux iris bleus, observables malgré ses pupilles très dilatées, enfoncés dans des orbites surmontés de sourcils noires profonds qui n’émettait aucune malice. Ses vêtements, ses cheveux mi-longs, et sa voix trahissait une certaine jeunesse, malgré un maintient affaiblit qui rappelait celui des personnes usées par le travail et les épreuves d’une vie difficile. En dépit de ce premier portrait peu flatteur, l’homme affichait en cet instant le reste d’un sourire, qui subsiste souvent un petit moment après avoir rit, et cela illuminait un peu le personnage.

- Si ce sont des oreilles attentives que vous cherchez, je suis au regret de vous dire que ce n'est pas ce que l'on trouve le plus ici.

- Pourtant il y en a deux qui semble m’avoir écouté sans que je le sache.

L’homme souleva les épaules. Après tout ce n’était pas lui qui s’était mis à parler seul avec un chat. Il ajouta, toujours aussi imperturbable :

- Bonsoir en fait, je suis le gardien du cimetière, enfin le jardinier ...une sorte de fossoyeur un peu exploité si vous préférez. Je m'appel Stan et vous ?

Eleonor déposait le chat, qui semblait en avoir assez d’être ainsi maintenu en l’air - Dieu qu’il était docile d’être resté ainsi entre ses mains durant si longtemps -, et parcourait les quelques mètres qui la séparait du fossoyeur.

- Hé bien bonsoir Stan. Je suis Eleonor.

Les présentations faites, elle prit une grande bouffé d’air pour être certaine de ce qu’elle avait cru sentir. Ses craintes furent confirmées : il empestait la marijuana. Il semblait malgré tout conscient de ce qui se passait autour de lui, ce qui démontrait soit une consommation faible ou plus probablement, dû à la force des exhalaisons émises, une accoutumance, celle de ceux qui fument sur une base régulière, et finissent par développer une résistance physique et psychologique aux effets du THC. En y pensant bien, quel meilleur emploi que celui de fossoyeur pour s’adonner à ce genre de hobbie? Sauf les morts, il n’y avait pas grand monde qui risquait de le dénoncer. Tant qu’il pourrait tenir debout et s’exprimer de façon cohérente, la vampire ne comptait rien mentionner à ce sujet; ce qu’il consommait ne le regardait que lui. Ce qui attira son attention davantage, mais qu’elle ne sentit qu’en second lieu, c’était la même odeur que celle qui émanait de Natsume. Il lui fallu un peu de temps pour s’en remémorer, car cela faisait bien longtemps, mais la vampire n’avait aucun doute : il s’agissait d’un humain habité d’un darkness. Au fil des ans les humains normaux semblaient constituer un pourcentage de la population de plus en plus faible, on y pouvait rien, mais se trouver face à un darkness, ça restait quelque chose! D’un coup une nervosité tacite s’empara de la vampire. Sa nuit avec Elisabeth n’avait pas laissé de belles traces dans sa mémoire. La puissance destructrice de cette démone était phénoménale, et elle s’en était aperçue trop tard. Désormais, ce qui s’annonçait comme une nuit tranquille pouvait à tout moment tourner en bain de sang. Placide néanmoins dans ses expressions, il lui vint à l’idée que c’était la nuit, et qu’elle n’avait aucune idée des effets du cannabis sur l’emprise des darkness sur le corps qu’ils habitaient. Un jugement altéré leur facilitait peut-être la prise de contrôle de leur victime. Cela dit, pour l’instant le fossoyeur semblait parfaitement maître de ses actes, la vampire enchaîna donc normalement.

- Puisque j’ai eue la chance de tomber sur le fossoyeur du cimetière, m’en voudriez-vous de vous demander l’emplacement d’une tombe? Je sais bien que vous ne devez pas les connaître toutes par coeur, mais celle que je recherche a été scellé sous terre ce matin même.

Message par Invité Lun 20 Jan - 18:56

Revenir en haut Aller en bas
Stan haussa les épaules, la question de la jeune femme ne lui semblait pas mériter de réponse, du moins pas de réponse claire où cohérente. Il l'invita d'un geste dénué d'envie de le suivre, il marchait les mains dans les poches. Le félin se déplaçait non loin, il se mouvait de manière impérieuse mais délicate. Stan aimait bien les chats, ils représentaient l'indépendance forte, la non productivité à son apogée. Ces créatures aux réactions anodines et pourtant si attachante étaient le bienvenue dans son cimetière. Du moment qu'ils ne faisaient pas d'ennui aux corbeaux, ça ne lui importait pas. Les effets du joint commençaient à stagner, annonçant la chute qui fatalement gagnaient en crédibilité. Surtout lorsque la voix d'un ami un peu trop proche de vous, commence à vous susurrez des choses insoutenables. Des images d'hommes et de femmes hurlant envahissait l'esprit du jeune homme, Shawn mêlait sa mémoire à la sienne, utilisant ce procéder pour accentuer son pouvoir sur lui.

Le jeune homme s'arrêta un instant, passant ses doigts le long de son visage. La douleur était de pus en plus familière, la voix du darkness devenait de moins en moins effrayante lorsque il communiquait ainsi avec lui. Comme si leurs âmes commençaient enfin à s'accorder, il souffla quelques brèves secondes puis comme prit d'un regain d'énergie, il accéléra le pas. Il se rappelait que la cérémonie avait eu lieu non loin de l'une des rangées longeant le mur est du cimetière. La façade de ce mur bien qu’abîmé, était recouverte par une guirlande de fleurs sauvages. C'était un coin insoupçonné, un coin agréable, bien que réellement déprimant en hiver, l'habitué savait exploité quelque chose de cet endroit.

Il se tourna le sourire aux lèvres puis s'adressa à Eleonor:

-Là va falloir que vous le cherchiez, je ne me rappel plus exactement qu'elle tombe c'est. Mais son nom doit bien être marqué dessus n'est-ce pas ?

En effet il avait assisté de loin à la scène funèbre, mais n'étant ni un proche, ni un fan de la victime il s'était tenue à l'écart de la cérémonie. Histoire que son entourage puisse célébrer son départ de manière intime. Alors que le doigt tendu de Stan pointa la direction à suivre, une sorte de brève douleur s'empara de son crâne, l'instant fut affreux. Les couleurs s'étaient toutes emmêlées, les sons s'étaient éteint dans un chaos lointain. Bref, quand il rouvrit les yeux il faisait encore nuit, la jeune femme n'était pas loin. Lui en revanche était allongé par terre, un bourdonnement désagréable et constant saignant ses oreilles:

"Désolé, j'ai dû mal à contenir mon pouvoir la nuit, surtout lorsque on est en présence d'invité aussi amusant."

Les mots de Shawn raisonnèrent dans son crâne, inquiétant légèrement Stan qui se relevait désappointé.

Message par Invité Mar 28 Jan - 9:36

Revenir en haut Aller en bas
Sans le moindre mot, le jeune homme l’invita à le suivre. C’est ainsi que ces deux étrangers se retrouvèrent à arpenter les chemins gelés du cimetière à la recherche de son plus nouvel arrivant. Eleonor n’avait connu Guillaume Sikes que quelques mois. On lui avait incomber la lourde tâche d’enseigner la pâtisserie à une personne dénué du sens humain du goût. Malgré son apathie sidérante et ses nombreux commentaires cyniques, le pâtissier de renom s’était révélé être un excellent professeur aux mille et une astuces, qui jamais ne s’était découragé, qu’importe les gaffes de son apprentie. Pour cette raison Eleonor lui devait un éternel respect, il avait réussit l'impossible en faisant d'elle une pâtissière efficace et adroite. Un grand homme maigrichon aux mains osseuses et aux cheveux gris argent, qui avait une clope dans la bouche dès qu’il en avait la possibilité, avec un air un peu insolent éternellement collé au visage. C’est l’image dont Eleonor se souviendra le plus. Il était de ce petit nombre d’humains qui n’avait pas peur de mourir. La dernière vraie fois qu’ils s’étaient parlés, c’était dehors après le service, il y a 6 ou 7 semaines. Sitôt le pied dehors, Sikes s’était allumé une cigarette. C’était devenu une sorte de rituel : Eleonor tentait les premières fois de rentrer directement chez elle, mais chaque fois l’homme engageait la conversation et poursuivait jusqu’à ce qu’il termine sa cigarette. Ce soir-là, elle osa demander :

- Vous n’avez pas peur que ça finisse par vous tuer?

Sikes prenait une bouffé, la retenait quelques secondes, puis expirait, sans que jamais son visage ne perde de sa fatuité.

- Évidemment que ça va me tuer. Et puis après? Tout le monde crève un jour de son addiction. Moi je vais crever à cause de cette saloperie, le chef va probablement exploser en accrochant son ventre énorme contre une aiguille…

- Vous exagérez…

- Et toi tu vas sucer le sang d’une pauvre âme au mauvais moment et on te collera une balle dans la tête.

La conversation avait ensuite bifurqué vers le régime alimentaire de notre protagoniste et les raisons pour lesquelles il était peu probable qu’elle meurt ainsi. Malgré tout il eut raison. Pas au sujet du chef bien sûr, ni à propos d’Eleonor, mais à propos de lui-même ; il mourut d’un cancer du poumon virulent enviahit par les métastases. Quelques semaines et c’était fini. Ça ne l’a pas empêché de s’en allumer une aussi souvent que possible jusqu’à être trop faible pour le faire.

Dans le cimetière, la vampire jetait des regards à gauche et à droite, lisait les inscriptions sur les pierres tombales, appréciait l’entretient évident que ce jeune homme prodiguait à l’endroit. Jusqu’à ce que celui-ci s’arrête, passe une main sur son visage, se mette à souffler. Eleonor s'arrêtait à sa hauteur et lui demandait si tout allait bien. Allait-il avoir un malaise? Elle soupçonnait le darkness d’y être pour quelque chose. Mais juste au moment où elle allait poser sa main sur son épaule, le fossoyeur, qui ne semblait pas l'avoir entendu, se redressait avec une énergie nouvelle et poursuivait son chemin. De plus en plus vigilante, la vampire emboîtait le pas, en gardant une petite distance entre eux. Ce n’était peut-être rien, mais sait-on jamais. Arrivée aux abords du mur est, et sous les recommandations du fossoyeur, Eleonor se mit à chercher la pierre des yeux. Elle devrait être facile à repérer, car c’était forcément la plus neuve, la plus lisse, et la plus éclatante de l’endroit en ce moment. À défaut de la trouver dans son champ de vision, Eleonor se mit à serpenter entre les lots, tandis que le jeune homme l’attendait dans l’allée.

- J’espère que oui! Il a le même nom que l’un des personnages d’Oliver Twist, vous savez. Il est resté perplexe quand je le lui ait fait remarquer. Il ne connaissait pas ce livre… Ah, c’est ici.

Elle déposait les fleurs, et se retournait vivement en entendant le bruit d’un corps frapper le sol. Elle revint immédiatement sur ses pas pour découvrir le jeune homme étendu par terre, inconscient. Presque comme un réflexe pavlovien, son expérience de médecin la fit s’agenouiller juste à côté de l'homme pour se rendre compte qu’il respirait encore. Elle doutait qu’il s’agisse d’une surdose de drogue, au vue de son comportement précédent sa perte de conscience, c’était même impossible. Il pouvait y avoir des tas de raisons à un évanouissement, mais le darkness lui revenait inlassablement en tête. Responsable malgré tout, et consciente qu'il restait la possibilité qu'une condition médicale dangereuse soit la cause de son état, elle sortait son téléphone portable, mais n’eut pas besoin de s’en servir puisque la perte de conscience du jeune homme ne dura que quelques secondes. Ses traits en disait long sur la souffrance intérieur qui l’accablait. Pourtant il se releva immédiatement, toujours soumis à ce qui semblait être de puissantes douleurs, tandis qu’Eleonor faisait de même et s’informait de son état. Passé un petit moment, elle osa demander.

- De combien de temps croyez-vous disposer avant que le ou la darkness qui vous habite ne prenne le dessus?

Certes c’était une question très directe, mais ça ne servait à rien de faire comme si elle ne savait pas ce qui se passait. Et même au contraire, l’emprise de cet esprit maléfique ne ferait probablement que continuer de croître jusqu’à prendre pleine possession de son hôte si elle restait passive. Si cela arrivait et qu’Eleonor était toujours dans les parages, cela pourrait lui être fatal. Sauf la lumière du jour, elle ne connaissait malheureusement aucun facteur qui puisse ralentir ou arrêter le processus de possession à travers lequel passait présentement son interlocuteur. Elle ne pouvait donc rien pour lui, mais elle pouvait toujours tenter de sauver sa peau.

Message par Invité Jeu 6 Fév - 19:02

Revenir en haut Aller en bas
Il faisait soudainement beaucoup plus froid, du moins c’était l’impression de Stan. Une fois debout soutenu par ses deux jambes, il sentit comme une clonie d’insecte se disperser très doucement sous sa peau. La sensation était désagréable, Shawn devenait de plus en plus possessif, le fossoyeur l’avait remarqué au fur et à mesure des rencontres, l’entité semblait se répandre en lui de manière sournoise. Comme si il s’emparait lentement de son corps, effaçant toutes traces de son âme, cette idée l’effrayait mais dans ces moments de doutes il était toujours là. La créature qui depuis des années que l’on ne comptait plus veillait sur lui, sa voix réconfortante calmait les craintes du pauvre humain.

Heureusement elle était là, oui cette douce créature était là pleine de bonnes intentions. Son visage malgré sa pâleur naturelle, n’exprimait rien de néfaste aux yeux du possédé, au contraire il aimait bien le regard de l’endeuillée. Un regard qui semblait usé par le temps et le destin, mais loin du doute où de la crainte, ses yeux ne fuyaient pas. Non, ils restaient là, continuant d’explorer la misère que le monde faisait endurer à ses enfants. En soit, c’était certes sinistre, mais il y avait cet espèce de charme qui poussa le jeune homme à rire lorsque elle osa abattre ses cartes. Shawn ne lui avait donc pas échappé, au contraire elle l’avait tout de suite flairée, peut être que l’augmentation fréquente de ses apparitions le rendait plus vulnérable aux autres.

Qu’importe, ce dernier était mort de rire, sillonnant inlassablement les tréfonds de l’esprit du fossoyeur. Il observait à travers les yeux azurés de Stan le comportement de la vampire, elle était craintive, beaucoup trop peu sûre d’elle pour qu’Eleanore puisse lui nuire d’une manière où d’une autre. Vautré dans les ténèbres de Stan il contemplait avec une pointe d’excitation cette femme, il ne savait pas pourquoi, mais le désire de la mettre hors de sois lui traversa l’esprit. Un rire incertain raisonna dans le crâne de Stan, puis Shawn cessa de se manifester, laissant à son hôte la joie de retrouver la pleine possession de son corps.

Ebranlé par le choc psychique que Shawn venait de lui infliger, Stan s’appuya simplement contre le rebord de l’une des pierres tombales. Son souffle était saccadé par de brèves quintes de toux, un sourire se voulant aimable se dessina lentement sur son visage qui reprenait des couleurs. Il resta appuyer contre la pierre puis commença à rouler une cigarette magique, il laissa le silence peser encore quelques secondes sur leurs épaules, puis le chassa en quelques mots :

-Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, le temps ne se préoccupe plus de moi de toute façon. Puis, ne l’appelez pas Darkness, c’est laid appelez le…

Il fut comme coupé, l’instant précédant son dernier mot lui brûla la langue, ses yeux se fermèrent, ses doigts caressèrent lentement la feuille slime dans laquelle reposait une fine couche de tabac recouvert d’herbes. La voix du jeune possédé sembla disparaître dans le néant, remplacé l’espace d’une simple seconde part celle d’un être sans consistances, la seule chose de palpable était peut être cette tristesse qui aurait fait pleurer un clown sous extasie :

-Shawn.

Quand Stan ouvrit de nouveau les yeux ses perles azurées fixèrent la vampire, cette dernière semblait légèrement inquiète. Pensant la rassurer il lui sourit amicalement, roulant une bonne fois pour toute son joint. Ses lèvres enlacèrent le bout de carton servant de filtre de fortune, puis alluma l’énorme massue. C’était sûrement une illusion, mais après chaque joints, Stan avait l’impression de s’effacer, d’échapper à l’emprise de son hôte, comme si ses mots où ses jeux sadiques ne pouvaient plus l’atteindre. Il regarda la femme qui se tenait devant lui puis reprit simplement la discussion, n’ayant rien remarqué d’anormale :

-Et que puis-je faire pour vous ?

Message par Invité Mar 18 Fév - 5:28

Revenir en haut Aller en bas
Doucement, lentement, le fossoyeur se relevait. Il avait le souffle saccadé, une expression de souffrance au visage et de la difficulté à rester debout. Eleonor ne voulait pas l’ébranler davantage, il semblait déjà lutter intérieurement, alors il ne s’occuperait probablement pas du monde extérieur avant quelques petites secondes nécessaires pour revenir à la réalité. Elle restait donc planté là, à proximité, prête à répondre s’il s’adressait à elle, mais sans dire un mot. Elle l’observait attentivement avec un air quasi-curieux. Placide avec un voile d’inquiétude. Puis elle avait posé sa question. Si la réponse ne lui convenait pas, et qu'elle sentait les choses sur le point de dégénérer, la vampire, qui ne voulait pas d’ennui et avait déjà, il y a bien longtemps, réfléchit à tous les scénarios possibles et à leurs fins inéluctablement funeste si elle se retrouvait un jour en tête à tête avec un Darkness et décidait de rester, notre vampire donc, si les signes de possession du Darkness persistaient, comptait partir aussi vite que possible de ce cimetière, tout en souhaitant que le fossoyeur retienne l’emprise de l’entité en lui suffisamment longtemps pour qu’elle soit hors de porté.

Chose étonnante, Stan reprenait peu à peu de sa vigueur et de son énergie passée. S’il était présentement appuyé contre une pierre tombale, il n’en affichait pas moins un sourire agréable comme le font rarement les gens qui viennent de perdre connaissance et d’être prit une violente quinte de toux. Le besoin de la rassurer était présent, quoiqu’étrange. Était-ce parce qu’il ne voulait pas qu’elle s’inquiète pour lui, ou parce qu’il était de connivence avec son possesseur, et voulait la retenir sur place aussi longtemps que possible? Elle n’avait jamais songé à cette seconde option. Et voilà Stan qui se roulait un joint calmement comme si sa chute fracassante contre le sol n’avait jamais eu lieu.

-Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, le temps ne se préoccupe plus de moi de toute façon. Puis, ne l’appelez pas Darkness, c’est laid appelez le…

-Shawn.

D’abord elle n’aimait pas trop qu’il fume suite à ce qui venait de se passer. Certes cela pourrait avoir des effets bénéfiques, qu'en savait-elle, mais ça pouvait aussi le ramollir et laisser plus de place à celui qu’il venait de nommer Shawn. Plus inquiétant, elle eût l’impression que le Darkness venait de prendre le contrôle de son hôte de manière effrayante, juste le temps de dire son nom. Avec une voix comportant une tristesse infinie et une inconsistance quasi-démente. À sa place, Natsume lui aurait déjà crié de commencer à courir, pensa-t-elle. Mais Stan, qui ne semblait pas avoir remarqué le ton qu’il venait de prendre - et c’est ce qui renforçait l’impression d’Eleonor que Shawn venait de s’adresser directement à elle - prenait déjà quelques bouffée de cannabis, toujours aussi imperturbable, et changeait de sujet :

-Et que puis-je faire pour vous ?

Eleonor ne répondit pas tout de suite. Il aurait plutôt dû lui dire ce qu’elle pouvait faire pour lui, non? Elle eût sur le moment l’impression que l’état mental de son interlocuteur était vacillante, qu’il sombrait lentement dans l’inconscience, laissant de plus en plus de place à l’entité, et qu'elle n'en tirerait peut-être plus de réponse cohérente.

- …Ce que vous pouvez faire pour moi? Vous avez perdu conscience et votre voix a changé comme si c’était le Dark… Shawn qui s’adressait à moi. Et vous vous roulez un autre joint comme si de rien était en me demandant ce que vous pouvez faire pour moi?!

C’est alors qu’il y eut un déclic dans son esprit. Rien qu’à son regard, rien qu’à son ton de voix ça se voyait bien, Stan n’était pas en train de disparaître pour laisser de la place à Shawn, sa personnalité n’avait pas changé. Il faisait simplement, et tout à fait consciemment, tout en son pouvoir pour qu’elle ne remarque pas l’entité et ce qu’il lui faisait subir.

- …Vous êtes habitué à ce qu’il fasse ça. Et ça a fini par cesser de vous inquiéter, c'est ça?

Comme lors de sa dernière rencontre avec un possédé, elle avait une sorte d'inconfort, un malaise. Outre la peur qui se tapissait au fond de son estomac, et qui guettait le moindre comportement suspect, Eleonor avait des questions à propos des Darkness qui lui revenaient en mémoire et l’agaçaient. Elle se demandait toujours pourquoi les possédés ne demandaient pas d’aide et parlaient si peu de leur condition bien particulière. Ils devaient tous avoir honte, ou bien avoir peur d’être incarcérés pour des crimes qu’ils n’avaient pas commis volontairement. Aborder le sujet de leur possession restait aussi délicat que de poser des questions à un paraplégique sur son handicape. C’était du moins l’idée qu’elle s’était faite. Stan quant à lui semblait à l’aise avec sa possession, ou du moins continuait à vivre aussi normalement que possible malgré tout. Il tenait même à ce qu’Eleonor appelle l'entité par son nom.

- Vous êtes le premier possédé que je rencontre qui soit si peu inquiet des interventions qu'une entité puisse manifester sur sa personne. En tout cas, si vous sentez que vous perdez le contrôle, pourriez-vous m'en faire part? Je préférerais ne pas mourir ce soir, et j'ai déjà eue une mauvaise expérience avec une Darkness.

Puis elle ajouta, en faisant les quelques pas qui la séparait du lot de Guillaume Sikes :

- Je voulais rester encore un moment devant la tombe de mon vieil ami, profiter un peu de l’air froid. Vous me suivez?

Message par Invité Mar 18 Fév - 17:13

Revenir en haut Aller en bas
Stan devina rapidement ce qu'il venait de se passer, des pensées plus où moins négatives allèrent nourrirent Shawn qui dans un rire beaucoup plus humain qu'à l'accoutumé se contenta de rester une nouvelle fois spectateur. Le jeune fossoyeur tira quelques lattes sur l'objet de son vice, regrettant que ce dernier n'ait pas le goût de chocolat. Dans le fond, il avait toujours préféré les sucreries aux joies de la défonce. Mais l'un n'interdisant pas l'autre, il s'amusait à varier les plaisir selon son humeur. Soudainement il eu une réponse à sa question formelle, une sensation étrange lui parcourra la nuque alors que ses lèvres serrèrent fermement le joint l'une contre l'autre. Le doute n'était plus permis, Shawn venait de se présenter, Stan ne savait pas de quelle manière, cette fois-ci son fidèle compagnon d'infortune s'était arrangé pour déstabiliser cette jolie dame, mais les choses étaient scellées désormais.

Elle connaissait l'identité de son ange gardien, il lui avait dit son nom cette ordure ne comptait pas ce faire des plus discrète. Après trois contactes avec la gente féminine de la région, toute les rencontres s'étaient soldées de la même façon. Il intervenait, faisait n'importe quoi, manipulait le jeune homme puis s'en servait de divertissement personnel. Stan comprenait aisément cette étrange créature, il avait sûrement déjà pas mal vécu, l'ennui devait être un poison lui étant insupportable, douloureux à la longue sans être mortel. Un supplice qu'on ne pouvait souhaiter à personne, pourtant nul ne pouvait lui échapper, les créatures de ce monde ne pouvaient que le tromper, voire s'en accommoder de temps à autre. Le fossoyeur fut ensuite surprit par la suggestion du vampire, il ne concevait pas la présence de Shawn comme quelque chose d'habituel, plutôt une forme de présence que l'on ne pouvait expliquer et qui pourtant était toujours là. En soit, expliqué ainsi ça définissait partiellement la routine, sœur jumelle de l'habitude. Mais lui ne s'était jamais compliqué la vie à trouver un mot pour définir ce qu'il éprouvait vis à vis de Shawn.

Bref, alors que sa cigarette magique ce consumait lentement, il se mit à rire doucement manquant de s'étrangler avec la fumée stockée dans sa gorge au même moment. Il ne put s'empêcher de rétorquer dans un premier temps:

-Shawn ne s'est jamais bougé le cul que pour deux choses. M'emmerder et me protéger, le reste n'est qu’occasionnels, il ne vous agressera pas sans raisons.

Il expira un fin nuage de fumée blanche sur le côté puis avant de lui laisser reprendre la parole déclara en souriant de manière détendue:

-Les darkness, ho que je n'aime pas ce nom, ne sont pas de simples machines à tuer vous savez? Le mien est de temps en temps de très bon conseil, il faut simplement savoir lire à travers ses blagues... du moins c'est que j'aime croire.

Un rire bref mais sincère acheva sa phrase, de fines volutes de fumée émanant de son cône à moitié consumée caressèrent son visage. Le vent semblait ne plus avoir autant de violence, c'était une bonne chose, c'était un élément désagréable et fourbe. Mais on ne va pas vous gavez d'avantage avec ce qu'il pense des éléments, sinon on sait pertinemment que vous allez arrêter de lire n'est-ce pas? Pour revenir à nôtre sujet, le fossoyeur se décida finalement à suivre Eleonor ajoutant sur un ton se voulant plus où moins taquin:

-Volontiers, si la présence d'un possédé ne vous empêche pas de vous recueillir, je goutterais volontiers la fraîcheur de l'air avec vous.

Un sourire fin mais provocateur se dessina sur son visage, puis il ne put s'empêcher de rire une fois de plus. De manière beaucoup moins arrogante, il ne désirait pas blesser où offenser son agréable compagnonne de soirée. Il écrasa la fin de son vice en jetant son mégot plus loin, de toute manière c'est lui qui allait devoir le ramasser alors ce n'était pas réellement gênant. Il arrangea son bonnet puis demanda sur un ton commun:

-Vous êtes mignonnes à vous inquiétez des inconnus sans raisons, vous faites quoi comme métier? Nounou? Infirmière où peut être quelque chose de plus conviviale, comme je ne sais pas moi ... serveuse dans un bar où une boite de nuit? Non ça m’étonnerait, il faudrait être fou pour vous imaginez dans ce genre de monde!

Message par Invité Jeu 27 Fév - 21:19

Revenir en haut Aller en bas
Plantés devant la pierres tombale onyx flambant neuve qui luisait sous les reflets de la lune, recouverte d’une montagne de fleurs si grande qu’on perdait de vue celles qu’avait apporté Eleonor, nos deux étrangers continuaient de discuter tranquillement. Vues de loin, dans un endroit si étrange, ils auraient pu avoir l’air de comploter quelques manigances, et il n'y aurait eu que ce chat bâtard aux yeux vairons - qui maraudait toujours dans le coin - pour seul témoin. L’heure cependant n’était pas au complot. Nos deux protagonistes s’étaient lancés dans la contemplation de la tablette de pierre qui se dressait devant eux. Eleonor, quant à elle, s’étonnait d’être en présence d’un Darkness qui restait latent, sans toutefois prendre pleine possession de son corps humain. Un Darkness qui, de plus, semblait doté d’un sens de l’humour, et avoir une personnalité bien définie. Il n'était pas qu'une force destructrice dénuée de toute raison. Oh, elle ne se faisait pas d'idées sur sa bonté, et se doutait bien que l'entité devait avoir du sang sur les mains, mais peut-être s'était-elle assagie au fil du temps? Stan, lui, défendait son possesseur des remarques de la vampire comme on défendrait un ami. D'ailleurs, il se portait très bien en ce moment, aucun signe de possession n'était visible. C’était le signe qu’elle n’avait pas tant à craindre qu’elle ne l’aurait cru. Rappelons qu’Eleonor était représentante des vampires au Cercle et, à ce titre, était constamment informé des délits graves perpétrés par cette espèce, c'est ce qui justifiait ses appréhensions. Encore tout récemment l’un d’entre eux avait commis un massacre dans le parc de la ville, des dizaines de personnes avaient alors perdu la vie. Et il y avait des tas d’autres cas rapportés du même type, mettant toujours en vedette ces êtres qu’il semblait impossible d’intégrer à la société.

- Je n’ai jamais vu de cas comme le vôtre, alors il faut m’excuser. J’aurais voulu éviter qu’il ne vous arrive malheur, mais à vrai dire je n’aurais pas su comment vous aider, alors c’est une chance que le Dar… Shawn!… Que Shawn ne soit pas réellement dangereux.

- Vous êtes mignonnes à vous inquiétez des inconnus sans raisons, vous faites quoi comme métier? Nounou?

La surprise d’un tel commentaire la fit rire, et apparemment ça ne fit qu’encourager son interlocuteur à continuer d’essayer de deviner.

- Infirmière où peut être quelque chose de plus conviviale, comme je ne sais pas moi ... serveuse dans un bar où une boite de nuit? Non ça m’étonnerait, il faudrait être fou pour vous imaginez dans ce genre de monde!

Elle prit la peine d’y réfléchir un peu. « Fou, en effet. », pensa-t-elle. Danaliel lui revenait machinalement en tête. Il avait eu l’audace de demander à quelqu’un comme Eleonor de travailler comme serveuse dans une boîte de danseuses. L’audace ou plutôt la générosité, parce qu’à ce moment-là elle était franchement pitoyable. Le souvenir de cet homme l’attristait un peu. Elle avait apprit sa mort il y avait un bon moment, par pur hasard, dans la chronique nécrologique d’un journal. Mort dans une bataille qui avait dégénérée. C’était stupide, il aurait pu vivre encore tellement d’années! D’une certaine façon, il partageait des points commun avec Sikes : elle avait de ces hommes le souvenir de deux grands arrogants, avec toujours un commentaire acide sur le bord des lèvres, quand ce n’était pas une clope, mais au fond ils n'étaient pas purement méchant. La seule différence était que le lycan était un assoiffé de violence, et c’est ce qui avait causé sa mort. Sikes avait-il donc raison lorsqu’il disait que chacun mourrait un jour de son addiction? Disons que c’était probablement en tête de liste après les accidents mortels.

- Vous avez raison, ce n’est pas trop mon genre d’emploi. J’ai déjà été infirmière par contre. Mais ça fait un bail, c’était durant la seconde guerre mondiale. En ce moment, comme je l’ai dit plus tôt au chat, je fais des pâtisseries à ‘‘l’Adventure’’. Je viens d’obtenir le poste de chef pâtissière, l’ancien étant décédé.

Elle pointait la pierre de Guillaume. Il y eut alors un moment de silence dont la vampire profitait pour repenser un peu à ce collègue, à cet ami qui était mort. Le temps avait beau passer, le deuil ne devenait pas plus facile avec les années, seulement plus naturel, plus connu. Un bruit qui semblait assourdissant en cet instant de quiétude rompit sa torpeur momentanée. C’était son ventre. Et oui, son ventre. Elle soupirait. Quelle heure était-il? Son dernier repas ne remontait pas à si longtemps. Pourtant l’estomac insistait. Un peu gênée, la vampire sortait une poche de sang de sa veste.

- Ça ne vous dérange pas j’espère… Disons que si vous avez votre vice, j’ai le mien.

Elle lui souriait, puis prenait une gorgée et ajoutait :

- Ça éloigne les mauvaises pensées et ça garde mes crocs bien rétractés. Je n’ai pas tellement le choix.

En effet, ça n’aurait pas pu attendre. Les vampires qui voyaient les humains comme des sacs de sang étaient légion. Pas Eleonor. Facile pour elle d’être avenante et d’avoir une conduite irréprochable, elle qui n’avait jamais faim, mais c’était en partie parce que la vampire prévoyait les évènements de ce genre. Autrefois, il y avait eu cette petite période où elle avait habité chez sa soeur, cette femme charmante qui ignorait le vampirisme d’Eleonor et la gavait jour après jour de pâtés, de plats de viande en sauce, de gâteaux, et de toute cette nourriture dont elle avait horreur. C’était durant cette période, vers 1945-1946, qu’elle avait connu la faim comme jamais avant. Plus de parents pour lui donner du sang à boire. Toutefois sa jeunesse lui avait donné la prétention de croire qu’il était facile de se maîtriser. Parce qu’elle était différente des autres, ELLE était bien plus forte que tous ces autres monstres dont on racontait les crimes dans les légendes : mais il lui suffit de quelques jours de jeûne avant de commencer progressivement à se renfermer sur elle-même. À cette époque douloureuse, elle passait le plus clair de ses jours et de ses nuits confinée dans sa chambre, installée dans une chaise berçante devant la fenêtre, le regard creux et immobile sur un point extérieur, les dents serrées, les mains tremblantes, et se mettait dans une rage dont on ne l’aurait pas cru capable dès qu’on venait la déranger. Jamais elle ne fit de mal à qui que ce soit, mais l’idée lui avait traversé l’esprit, et pas qu’un peu! D’un coup elle pensait différemment. Puis elle avait été contrainte de se mettre à la chasse au petit gibier, et tout était rentré dans l’ordre. Bref la leçon avait été simple : se garder nourrit à tout moment, prévoir, planifier qu’on puisse se retrouver coincer quelque part, qu’on puisse ne pas avoir accès à ce doux breuvage. Quoique possédé, Stan restait un humain, et des pensées meurtrières à son égard, en plus d’être désagréables et dangereuses, la déconcentrerait de la conversation qui avait lieu.

- Vous me trouvez peut-être avenante, mais je le suis bien moins quand la faim me tenaille. C’est presque une maladie. En même temps, si une vampire comme moi peut être discipliné, et rester sur le droit chemin, je peux bien croire qu’un… qu’un être comme Shawn puisse rester tranquille en ce moment.

Lorsqu'on prenait le temps d'y réfléchir, cette rencontre était assez étrange. Le fossoyeur de la ville, qui, durant ses heures de service, s'allumait des joints, état possédé d'un Darkness avec lequel il semblait vivre en bonne entente. Ce n'était pas tout le monde qui croirait cette histoire. Curieuse néanmoins de ce cas particulier, elle demandait :

- Au fait, ça fait longtemps que vous vous côtoyez tout les deux? Parce que vous êtes bien les premiers que je vois en si bonne entente.

Message par Invité Mar 4 Mar - 2:51

Revenir en haut Aller en bas
Le moment de silence l'amena à éteindre son joint, rassurez-vous ce n'est que temporaire, une fois les prières adressées à celui qui voulait bien les entendre Stan ralluma sa clope magique. Le ventre de cette femme n'était réellement pas commun, lui aussi gargouillait du ventre, mais jamais il n'avait entendu de bruit aussi particulier. C'était à la fois mignon et intimidant. On ne lui avait jamais décrit la sensation particulière qu'était le fait d'entendre son propre prédateur gargouiller. Croyez le où non, mais même Stan bien qu'il ne l'ait pas montré, avait instinctivement laissé un frisson ronger le long de son dos. Comment lui en vouloir, il était seul dans ce cimetière juste à côté d'une créature capable de lui trancher la gorge en quelques secondes sans même s’essouffler. Une latte de plus consuma les restes d'un joint agréable, le fossoyeur laissa la fumée s'envoler tranquillement de sa bouche. Sans lâcher cette dernière du regard, un sourire enfantin prit place sur son visage terne lorsque il se surprit à aimer la danse que reproduisait se petit nuage blanc. Seul chose agréable à regarder en dehors de la vampire, heureusement cette dernière osa briser le silence. heureusement d'ailleurs, car sinon il ne l'aurait jamais vue sortir cette poche de sang. Sac porteur d'un liquide synthétique similaire au sang, d'après une étude d'un docteur dont le nom échappa à Stan. Ce liquide de substitution ne ferait plus d'effets sur le long terme. Au fon de lui, le jeune homme mourrait de honte, mais il espérait que cet individu ce trompe. Les vampires sachant ce contrôler étaient rare, alors si en plus ils n'étaient pas aidés! Dans un sens, il serait normale voire même compréhensible que cette formule ne puisse plus les aider au bout d'un moment. Ces créatures étaient immortelles par l'âge, comment pouvaient-elles se contenter d'un tel poison pour l'éternité ? L'humanité ne pourrait contrer la nature éternellement, leurs races comme toutes les autres était vouée à l'extinction. Ce jour là, lorsque le dernier humain livrera le dernier soupire, Stan osait espérer que l'univers puisse à jamais connaître la paix.

Le retour à la réalité fut toujours aussi agréable aux côtés d'une vampire qui sirotait ce que le fossoyeur croyait être du sang synthétique. Ca aussi c'était mignon, on aurait dit une enfant qui sifflait sa brique de jus de pommes. Le jeune homme la rejoignait, son vice n'était pas plus à blâmer que celui d'un autre, il était simplement dangereux et porteur de tristesse surtout quand on essayait de le combattre. La culpabilité s'empara brièvement de lui, elle avait la force de se dresser contre une pulsion naturelle, lui s'encrassait l'esprit avec la fumette par pure choix. Lorsque lui se laissait aller dans les bras de sa drogue, elle tentait de la restreindre et de la maîtriser. Il ne voulait même pas imaginer ce qu'elle avait dû endurer, si le désire de sang était aussi terrible que celui d'un Big mac ça ne devait pas être drôle tous les jours. Lorsque Shawn entendu son nom, un rire malsain lui échappa. Ce dernier regardait défiler les émotions de son hôte avec intérêt, cette vampire était réellement intéressante. En temps normale, Stan aurait déjà tenté d'ennuyer cette individu d'une manière où d'une autre. Hors, cette fois il restait à sa place et contenait son poison sur le bout de sa langue. Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'il n'avait pas lâché un mot, seul quelques rires gênés et des sourires aux sens flouent furent exprimé. Sans s'inquiéter l'entité décida d'observer encore quelques temps ce petit manège, l'idée qu'elle puisse le manipuler lui traversa l'esprit, les vampires étaient réputés pour leurs capacités mentales aiguisées. Heureusement que Shawn avait lu les quelques revues que Stan feuilletait lorsque il allait se soulager. C'était sûrement la facette la moins agréable et reluisant de la possession, il partageait n'importe quel moments communs. Jamais, Shawn n'avait pu échapper au supplice des toilettes avec son hôte. Se dernier était lui aussi à chaque fois légèrement perturbé par sa présence, il mettait bien plus de temps que la moyenne. Mais qu'importe n'est-ce pas ?

Alors que ses pensées commençaient à l'étouffer, la queue du chat caressa ses jambes, un moyen inespéré pour revenir à la réalité. Le félin regardait Stan avec un air supérieur qui arracha un sourire ignoble au possédé. L'animale se s'étendit mollement, parfaitement conscient de la situation sécurisante dans laquelle il était. Ce n'était pas la première fois qu'ils se croisaient, loin de le détester, il avait pourtant été obligé de le chasser. Les corbeaux et lui ne faisaient pas très bon ménage, comment lui en vouloir à lui aussi ? Un prédateur était un prédateur, le destin n'avait pas accordé à ces créatures la possibilité de se maîtriser. Ca n'en faisait pas des êtres inférieures pour autant, ils étaient simplement différent. Les yeux de Stan se remplirent progressivement de vie, il planta son regard dans celui de la vampire en souriant puis décida de répondre à sa question:

-Ca fais quelques années, plus de dix ans je dirais. Et vous avez déjà rencontré des gens comme nous ? Si oui pourriez-vous répondre à une simple question?


Il ne voulait pas parler de son âge, il avait désormais trente quatre ans et son corps n'avait pas bougé d'un pouce depuis ses dix neuf ans. Forcément, au bout d'un moment c'était assez problématique. Pas de barbe virile, pas de ride témoignant son expérience. Il resterait un sale petit con aux yeux de la population jusqu'à ce que son coeur décide enfin de lâcher. Shawn de son côté retrouvait le sourire, prenant la réponse évasive de Stan pour de la méfiance. Il était encore trop tôt pour dire si elle utilisait un sortilège sur lui, mais pour l'instant le darkness sentait que son enfant n'était pas encore perdu. Fatigué peut être, ils allaient devoir faire attention à ça. Lorsque Stan commença à enlever son haut pour révéler son torse, il se sentit presque fulminer, cet abruti était sans le savoir en train de livrer à cette inconnue l'un de ses points faibles. Stan était là, bonnet fixé sur son cuir chevelus, doigt pointé vers son torse, regard encré dans celui de la vampire. Certes, ça serait mentir que de dire qu'il ne s'amusait pas à essayer d'indisposer la vampire. Mais cette fois l'intérêt était important, sa voix résonna avec une lenteur et un ton qui vacillait entre l'espoir et la tristesse. L'espoir d'enfin obtenir quelques réponses, la tristesse de voire resurgir de multiples douleurs et cicatrices qu'il avait eu beaucoup de mal à guérir. Les blessures sentimentale ne se refermaient jamais, on ne pouvait que les anesthésier à petite doses, progressivement on s'habituait à la douleur puis on passait à autre chose malgré la honte où le chagrin:

-En vous montrant cette marque, est-ce que quelque chose vous vient à l'esprit ? Un autre comme moi l'a il déjà portée? Si vous savez quoi que ce soit dîtes le moi s'il vous plais, je serais prêt à vous rendre la pareille...

Elle qui se trouvait avenante devait se sentir un poil déstabilisée, du moins c'est ce que s'amusait à penser Stan. Si cette dernière restait stoïque face à son comportement, il n'en serait que d'avantage intéressé. Mais qu'importe, il attendait sincèrement une réponse à sa question, bien que pendant ce temps Shawn lui hésitait. Si il venait à prendre le contrôle de Stan maintenant pour se débarrasser de cette gêneuse, il lui en voudrait énormément. Mais si cette dernière savait quoi que ce soit vis à de ce genre de marques, il lui fallait agir. Il ne pouvait laisser une simple inconnue suceuse de sang en plastique faire foirer ses plans en aussi peu de temps.

Message par Invité Sam 15 Mar - 22:37

Revenir en haut Aller en bas
La vampire terminait sa brique de sang. C’était bel et bien du sang synthétique : des globules rouges et blancs cultivés en laboratoire grâce à la moelle osseuse de donneurs humains, du plasma synthétique, de l’eau, et c’était à peu près tout. Pas de plaquettes : on ne voulait pas que le sang coagule, même laissé à l’air libre. Développée par des chercheurs américains qui souhaitaient faire baisser le taux d’homicide perpétré par la race vampire, cette invention révolutionnaire n’avait cependant pas attiré autant de consommateurs que voulu. Il y avait encore trop de vampires qui préféraient la chasse, voir la peur dans les yeux de leur victime, planter leurs crocs dans la chair tendre de leur cou. Sans compter que le sang synthétique avait moins bon goût que le vrai, et était très cher; cultiver des cellules humaines en laboratoire restait encore expérimental sur certains points. Cependant, Eleonor s’en contentait bien, et même si la composition n’était pas en tout point semblable au sang humain (on s’était contenté d’y mettre le minimum requis pour pouvoir donner le nom de « sang » à cette substance), c’était plutôt satisfaisant lorsqu’on avait très faim. La vampire s’y était habitué, et de toute façon il y avait trop de gens auxquels elle tenait pour flancher et se mettre à la chasse à l’humain. Elle ne pourrait jamais, par exemple, faire de mal à Vegeo. Plutôt mourir de faim que de vivre avec de tels regrets. Dans les pires moments, il lui suffisait de penser à lui, ou aux membres maintenant décédés de sa famille, et il lui devenait alors facile de rester sur le droit chemin. Elle n’avait pas besoin d’être prise en pitié, car elle était parfaitement en contrôle de sa situation.

- Ça fait quelques années, plus de dix ans je dirais. Et vous avez déjà rencontré des gens comme nous?

La conversation devenait de plus en plus intéressante. Remettant la poche de sang vide dans sa veste, la vampire songeait un instant à ce qu’il lui serait approprié de révéler sur ce qu’elle savait. Somme toute, ce n’était pas grand chose. Elle avait fait la connaissance de Natsume et d’Élisabeth il y avait bien longtemps, mais le jeune homme s’était montré timide et mal à l’aise quant au parasite qui l’habitait, et ne lui avait pas appris beaucoup. Grâce à son poste au Cercle, elle avait aussi accès à des dossiers classés confidentiels concernant les trois jours sombres ainsi que divers possédés reliés ou non à cet évènement. Cependant, on avait jamais réussit à soutirer l’information voulu à ces gens : le darkness en eux leur interdisait tout commentaire les concernant. Les dossiers en question consistaient donc surtout en des ramassis d’observations éparses, de témoignages contradictoires et d’hypothèses émises par des enquêteurs dépêchés sur les lieux de divers massacres perpétrés par des possédés. La plupart du temps, ces possédés, revenus à eux, étaient couverts de sang, avaient les vêtements en lambeaux, et pleuraient ou tremblaient d’effroi au centre d’un champ de cadavres. Ils se doutaient bien de ce qui s’était passé, mais ne se souvenait de rien. Impossible aussi de les garder en cellule très longtemps, car la nuit tombée le darkness les faisait s’échapper et, s’il n’y parvenait pas, se débarrassait de leur corps humain par n’importe quel moyen, y comprit le suicide de leur hôte, pour s’enfuir. Dans tous les cas des humains innocents perdaient la vie. Ce n’était pas un sujet évident à traiter, loin de là! Mais voici ce dont Eleonor était presque certaine : un darkness pouvait soit être laissé libre dans la nature - en tel cas il causait généralement des ravages autour de lui - ou bien se réfugier dans un corps humain et ne se manifester que lorsque bon lui semble. Plus faible, il gâchait néanmoins - et toujours seulement généralement - la vie d’une pauvre victime. Quant à savoir comment libérer un humain de l’emprise d’un darkness, pourquoi certains darkness choisissaient de posséder des humains plutôt que de rester libre, ou bien comment maîtriser de telles forces de la nature, alors là on était bien loin du compte!

- Hé bien je…

- Si oui pourriez-vous répondre à une simple question?

Eleonor écarquillait les yeux en voyant Stan enlever son haut. Mais qu’est-ce qu’il était en train de faire? Si de prime abord on aurait pu la croire mal à l’aise, ce n’était malheureusement pas le cas. Elle avait été médecin et avait presque 93 ans : elle en avait vu des torses nus! La vampire se demandait plutôt quel était le but d’une telle manoeuvre. Et comme ça, la nuit, en plein mois de janvier, la partie maternelle de son être lui sommait de demander au fossoyeur de se rhabiller, sans quoi il allait prendre froid. C’était à peu près ce qu’elle ressentait à ce moment, de la surprise et une pointe d’inquiétude, étant donné la température. Le jeune homme pointait avec insistance un motif sur son torse qu’elle aurait pu prendre pour un tatouage si elle ne s’y était pas attardé un moment.

- En vous montrant cette marque, est-ce que quelque chose vous vient à l'esprit? Un autre comme moi l'a il déjà portée? Si vous savez quoi que ce soit dîtes-le moi s'il-vous-plaît, je serais prêt à vous rendre la pareille...

Observant attentivement la marque, Eleonor fouillait dans ses souvenirs. Natsume ne semblait pas en avoir, quoique cela restait possible qu’elle ne l’ai tout simplement pas observé. Quoiqu’il en soit, elle avait déjà lu quelques hypothèses sur le sujet. La vampire se rapprochait du fossoyeur, concentré comme à l’époque où elle tentait de poser des diagnostiques, et avançait sa main en direction de la marque.

- Puis-je?

Elle posait ses doigts sur les sillons tracés. Dans les papiers qu’elle avait consultée, on prévoyait une texture un peu granuleuse, un peu en relief par rapport à la peau normale. Un tatouage n’aurait certes pas abimé la peau de cette façon, l’hypothèse de la marque était tentante.

- Dites-moi, ce tatouage est-il apparu il y a dix ans, juste après que le darkness se soit emparé de vous? Je ne sais pas à quoi il sert, mais il semble que certains possédés en hérite au moment où un darkness s’incruste en eux. Je crois que c’est assez inoffensif, un symbole peut-être. En tout cas, s’il ne vous fait pas mal, je ne crois pas que vous devriez vous en inquiéter.

- Un symbole?! Mais vous dîtes n’importe quoi!

Les têtes qui se concertaient dans la nuit se tournèrent vivement en direction de la voix. Mais il n’y avait personne : seulement ce bon vieux chat couché sur une pierre tombale. Sauf que ses traits, qui n’avaient jusque là été animé que par l’animalité la plus stupide, leur renvoyaient en ce moment un air suffisant et dédaigneux qu’on n’avait jamais vu auparavant chez un chat. Eleonor s’exclamait :

- Je savais que t’étais un hybride!

- Bien jouée ma petite, tu m’as démasqué, 5 points à gryffondor.

Le mauvais plaisantin se levait, s’étirait en rapprochant ses pattes antérieures de ses pattes postérieures, jusqu’à ce que son dos fasse un arc très prononcé, puis s’asseyait sur la pierre tombale, et fixait nos deux protagonistes du regard.

- Bon, puisque je n’ai pas été capable de fermer ma gueule plus longtemps et que vous m’avez repéré, autant dire ce que j’ai à dire.

Il s’adressait directement à Stan, avec la tête penchée sur le côté et un air espiègle :

- Coucou Stan. Alors, ça fait quoi de savoir que depuis tout ce temps c’était un hybride qui bouffait tout tes amis corbeaux? Tu ne m’en veux pas j’espère, un prédateur est un prédateur. On est pas inférieurs, simplement différents… n’est-ce pas?

Il prenait une pause, puis poursuivait.

- Ça fait longtemps que je vous observe vous deux. Parfois tu ne me vois pas, et j’écoute vos conversations stupides, perché dans un arbre. Puisqu’on est à un point de non retour, autant tout déballer. Il y a bien des choses qui t’ont été cachées, et cette vampire n’a aucune idée de ce dont elle parle. Elle va seulement te rendre encore plus confus, mon pauvre ami. Ta marque, elle est pas que décorative.

Il laissait à nouveau tomber un silence théâtrale, et ajoutait, avec un sourire ignoble collé sur sa bouille féline :

- Je peux t’en dire long sur le sujet, à moins que ton père ne l’ai déjà fait… Oh, il ne t’as rien dit, c’est ça? Heureusement que je suis là alors.

Message par Invité Dim 16 Mar - 0:04

Revenir en haut Aller en bas
Il écoutait attentivement la vampire, déçu par le refrain familier que cette dernière amenait. On lui avait souvent sortie ce genre de théorie, sans pouvoir lui en vouloir il se contenta de soupirer. Regardant ailleurs un bref instant, ses pensées étaient confuses. En plus, comme la vampire le prédisait, il commençait à avoir froid. Il promena son regard un instant sur ce qui l'entourait puis fut soudainement perturbé par une voix bien étrange, une voix n'ayant rien à voire avec celle de la vampire. Ses yeux fixèrent la source de l'imprévu, puis laissèrent un sourire froid et glaciale se dessiner lentement sur l'expression simple du jeune homme. Ce chat n'était donc pas un simple sac à puces? Ce qu'il semblait avoir à dire l'intéressait au plus haut point, il enfila de nouveau son vêtement recouvrant cette marque qu'il connaissait déjà par coeur. Sans bouger il se contenta de croiser les bras en conservant son expression, attendant que le félin ne se décide à lâcher le morceau.

Pendant ce temps, dans les tréfonds d'un esprit fragmenté, Shawn commençait à s'énerver. Pas une colère démonstrative où l'on hurle, crache et s'indigne. Non, une colère simple, silencieuse qui n'attend qu'une chose. Un sentiment douloureux qui ne fait que grandir, se développant et voilant toutes formes de raisons. Le darkness observait à travers les yeux de Stan le chat, puis commençait à s'interroger sur la démarche à suivre. Ne pouvant simplement prendre le contrôle de son hôte pour réduire au silence cette sale bête, il se devait d'agir intelligemment. Un plan, il lui fallait un plan une idée pour que sa colère puisse enfin être délivrer, cette créature allait payer pour sa témérité. Shawn en faisait une affaire personnelle, personne n'avait le droit d'être aussi bien informé au sujet du leurs passés. Il se contenta de demander mentalement à Stan:

Mec, vaudrait mieux se tirer, j'aime pas son sourire...

Il te fait peur ?

Non, mais j'aimerais éviter un énième affrontement inutile.

Il semble savoir quelque chose à propos de ma marque, je veux l'entendre.

J'aurais essayé ...

Alors que l'expression de Stan n'avait pas changée d'un millimètre, un frisson désagréable traversa son dos. Sans même qu'il puisse se plaindre, où même pousser le moindre cris, l'entité maléfique prit le dessus. Les yeux de se fermèrent un instant, dans le même instant ses bras se décroisèrent. Les muscles du jeune homme prenait légèrement plus de formes, gonflant de manière inquiétante. Shawn s'amusa à faire claquer sa nuque deux fois de chaque côtés puis posa son regard inexpressif sur le chat. Une longue minute s'écoula sans que personne ne s'exprime, les yeux de ce qui fut autre fois Stan se posèrent sur la vampire. Elle semblait elle aussi quelque peut larguée, mais les choses allaient sûrement s'arranger. Elle n'avait rien fait de mal pour le moment, il n'y avait donc aucune raison de s'en débarrasser. Bien qu'elle est entendue la question du félin, faisant allusion au père de Stan, elle ne détenait pas assez d'informations pour en conclure quoi que ce soit. Si il voulait l'épargner il allait falloir se débarrasser définitivement du chat.

Les yeux du démon se posèrent de nouveau sur la petite créature qui affichait contre toute attente un air amusé, il se léchait le dos de la patte un bref instant puis secoua la tête dans tout les sens avant de planter son regard dans craintes dans celui de Shawn:

-Quand on parle du loup ...

-J'ai été négligent ... sous estimer la vermine amène toujours à ce genre de situation délicate. Tu ne fais pas ton apparition ce soir par hasard. Si tu as décidé de l'ouvrir c'est par ce que tu te crois protégé par cette vampire n'est-ce pas ?

Il pointait du bout du pouce Eleonor sans la regard, le ton de sa voix était emplis de mépris. Contre toute attente un sourire fin et plein de malice décora son visage fermé. Une partie de lui aimait ça, cette sensation de danger était plaisante, surtout lorsque elle était amenée de manière aussi fracassante. Malheureusement, cette créature hybride avait sous estimé l’orgueil du darkness. S'être fait berner aussi simplement par un simple chasseur de corbeaux l'énervait. Lui qui avait réduit en esclavage tout un village, en torturant plus d'une créature dans des claquements de doigts aussi rapide que jouissif. Venait d'être mis dans une situation aussi ennuyante par cette chose, ça l'énervait profondément:

-Je suis au regret de t'annoncer qu'elle ne te sera d'aucune utilité face à moi ...

A la fin de sa phrase le possédé bondit sur le félin qui dans un saut gracieux passa au dessus de Shawn esquivant sa charge. Le sourire qu'arborait le darkness s'élargit soudainement lorsque il pivota puis observa la manœuvre du félin qui était allé se loger derrière les mollets de la vampire. Ronronnant fièrement, les yeux emplis de provocations:

-Tu es donc bel et bien capable de lire dans les pensées ...

-Problématique n'est-ce pas ? Surtout pour les gens portant des secrets plutôt lourd et encombrant.

-En effet, mais je te conseil vivement de garder ton claque merdes fermé si tu ne veux pas compromettre la durée de vie de cette adorable vampire.

-Tu n'es pas en position de menacer qui que ce soit ici, ton pouvoir est bridé par le corps de ton fils, sans oublier que ta force actuelle ne rivalise pas avec celle d'une vampire.

-Vampire nourrit aux globules synthétiques, ma force surpasse la sienne bien au contraire, alors ferme là.

-J'aimerais bien mais, vois-tu, je désire quelque chose en échange...

-Tu n'es pas en moyen de ...

-Te faire plier ? Si tu étais réellement plus fort qu'elle, à l'heure actuelle, tu serais en train de creuser nos tombes je me trompe ?

L'air du félin s'était fait encore plus énervant qu'à l'accoutumé, Shawn n'aimait pas se sentir aussi vulnérable. Ses yeux délaissèrent un instant ceux du chat, puis se posèrent sur la vampire. Stan était encore inconscient, nageant à travers les limbes de souvenir que créait le darkness. Il lui restait suffisamment de temps pour se débarrasser des deux autres sans trop de difficultés avant son réveil. Mais une sorte de petite voix familière lui murmurait d'épargner la vampire. Son regard sembla se faire plus ferme, plus dur, lorsque il se décida finalement à prendre une décision:

-Est-ce au prêt des corbeaux que tu as appris à faire chanter les gens ?

-On peut dire ça...mais n'en faisons pas tout un fromage! Veux-tu entendre ma proposition ? Où dois-je t'y obliger en expliquant à toutes et tous quels meurtriers tu es ?

-Bien, parle... c'est vôtre dernière chance pour vous en sortir. Si ta proposition est ridicule, je vous tuerais tout les deux ce soir.

Après s'être mutuellement amusé aux dépends de la vampire, les deux adversaires se regardaient, jaugeant la sincérité où la dangerosité dont ils pouvaient mutuellement faire preuve. Concevoir un plan allait être très dur, mais il y avait encore des chances pour que le darkness puisse contrer son adversaire. Ce dernier devait sûrement pouvoir lire les pensées, mais ça devait le fatiguer, de plus il ne devait pas pouvoir le refaire fréquemment sinon il ne serait jamais allé mettre en danger la vampire en se cachant derrière ses jambes. Peut être qu'actuellement il était en train de lire ses pensées, et donc voire que Shawn comprenait et jaugeait ses faiblesses, mais que pouvait-il bien faire? Si ce n'est conclure que son effet théâtrale bien que beau et magnifiquement bien amené prenait fin. La comédie allait soudainement se transformer en tragédie si il contrariait de nouveau le darkness, d'ailleurs sa proposition ne servait qu'à deux choses. Gagner un peu de temps pour réfléchir à un moyen d'écraser son adversaire et satisfaire sa curiosité. Que pouvait bien lui vouloir cet hybride? Avait-il un lien avec son passé? Non, sinon Shawn s'en souviendrait. Ce chat ne voulait pas aider Stan, c'était une certitude, ce qu'il désirait s'était s’entretenir avec l'entité. Avait-il des raisons claire et distinctes ? Où était-ce simplement un simple fouteur de merde ? Tant de questions, si peu de réponses et pourtant une menace bien concrète qui secondes après secondes ne cessait de gagner en dangerosité aux yeux de Shawn.

Message par Invité Sam 5 Avr - 4:23

Revenir en haut Aller en bas
Eleonor avait essayé à quelques reprises d’intervenir dans la conversation, mais sans succès. Il semblait qu’elle n’y avait tout simplement pas sa place. Dès qu’elle ouvrait la bouche, une réplique venant d’ailleurs la devançait, et elle voyait bien que les deux hommes se répondaient du tac au tac avec une telle verve qu’elle faisait tout aussi bien de s’abstenir de parler. Un peu blessée à l’orgueil au début, lorsque ce chat avait déclaré qu’elle n’avait aucune idée de ce dont elle parlait, la vampire, qui s’était tu un moment, avait constater grâce au fil de la discussion que le félin pouvait lire les pensées. S’il lisait les pensées de Stan et de Shawn depuis un moment, perché dans un arbre, comme il le disait, alors, certainement, il en savait beaucoup sur les darkness et l’histoire de ces deux hommes, et il était celui que Stan espérait rencontrer depuis longtemps. Peut-être aussi pourrait-il apporter des réponses à de vieilles questions qu’Eleonor trainait avec elle depuis des années? Le seul obstacle, c’était Shawn. Il était facile de se douter d’un passé sombre et regrettable, sans quoi le darkness n’aurait pas réagit au quart de tour comme il venait de le faire. Il exigeait également le silence de la part du chat sur tout ce qu’il aurait pu croire bon de révéler, mais Eleonor n’aurait su dire si c’était à Stan ou simplement à tous qu'il souhaitait cacher certaines choses. Ce qui soulevait une autre question : Stan entendait-il ce qu’il se passait? Était-il conscient qu’il ne possédait pas son corps? Le peu de connaissance que possédait la vampire la poussait tout de même à croire qu’il n’entendait rien. Il n’y avait probablement qu’elle qui gênait le darkness.

Le chat s’était réfugié derrière la vampire sur le qui-vive, prêt à un éventuel assaut. Mais que ce soit parce qu’il souhaitait éviter de faire du mal à la vampire - qu’il avait qualifié d’« adorable » - ou parce qu’il n’en avait tout simplement pas la force, Shawn n’était pas revenu à la charge, et s'était contenté de faire des menaces. Quant au chat, il avait bien lu, dès l’instant où Eleonor l’avait prise dans ses bras, qu’elle ne laisserait personne, tant qu’elle en serait capable, se faire blesser ou tuer sous ses yeux. Il avait donc profité du sens du devoir de la vampire, et, après plusieurs, plusieurs minutes d’hésitation, alors qu’il écoutait parler nos deux protagonistes tout en les suivant dans le cimetière, et en épiant leurs pensées, il avait finit par entendre Stan amener le sujet de sa marque, et après quelques hésitations, avait saisit l’occasion pour intervenir. Dans le pire des cas, il n’obtiendrait pas l’objet de sa demande; ce serait absolument terrible, mais c'était la pire chose qui pouvait lui arriver, car même si le conflit dégénérait, lui aurait le temps de se sauver cent fois pendant que son amie la vampire et le belliqueux darkness s'élanceraient l'un sur l'autre avec la force de deux géants. Car cela faisait déjà plusieurs semaines qu’il épiait Shawn, les créatures de sa race n’étaient pas du tout facile à dénicher, mais elles possédaient des pouvoirs phénoménaux. Et lui en avait désespérément besoin.

- Bien, parle... c'est votre dernière chance pour vous en sortir. Si ta proposition est ridicule, je vous tuerai tout les deux ce soir.

Il y avait alors eu un lourd silence durant lequel le chat s’était dédié à quelques réflexions. La vampire de son côté jaugeait son adversaire. Elle et Shawn étaient à peu près égaux, mais la vieille vampire avait à ce point peu confiance en ses capacités physiques qu’elle ne se voyait pas lui tenir tête très longtemps, et continuait de souhaiter ardemment qu’on en vienne pas aux poings, tout en suivant ce qui se passait sans intervenir, parce que franchement elle n’avait rien à dire, en était encore à assimiler la situation, et ne semblait être là que pour assurer la sécurité de son compère hybride. Elle avait à vrai dire, dans des situations calmes et plaisantes, quelques fois, des façons d’être et de parler tout à fait mignonnes et infantiles, et une façon jeune de s’exprimer qui pouvait laisser croire à de la naïveté, et cela tendait à l'exclure de moments plus sérieux. Alors qu'en fait, dans des situations professionnelles ou plus urgentes, sa voix pouvait au contraire prendre une teinte si naturellement autoritaire, que même les plus hardis n’auraient songé à la contester. Mais elle ne s’était pas décidé à intervenir, pour le moment du moins. Le félin appuyait dans son cou avec sa patte, et se tortillait la tête en la reculant, jusqu’à ce qu’on vit apparaitre un collier. Son poil était à ce point long qu’Eleonor ne l’avait jamais aperçue. Mais ce n’était pas un de ces colliers ordinaires qu’on met au cou des animaux pour les restituer à leurs propriétaires dans le cas où ils se perdraient. Il s’agissait d’une pièce d’orfèvrerie de haute qualité. La chaîne était fait de petits anneaux d’argent fin et brillant, et à cette chaîne était accroché une petite sphère, d’une taille un chouya supérieure à une bille, dans laquelle on pouvait apercevoir, si l’on portait suffisamment attention, une sorte de brouillard blanc qui allait et venait, et se frottait à la paroi de cette petite prison de verre, tantôt en des tours concentriques bien précis, tantôt en s’emportant avec une fureur folle et anarchique, puis revenait s’effondrer en son centre. Le félin jetait le pendentif à équidistance entre lui en le darkness, fit tomber une nouvelle fois un de ces silences théâtrales qu’il appréciait tant, et déclarait enfin :

- Ramène-la à la vie!

Il ne savait trop s’il avait eu affaire à un darkness le jour de la tragédie, mais il lui avait toujours semblé, et il en était certain maintenant qu’il connaissait mieux les pouvoirs des darkness, qu’il n’y avait que ces créatures démoniaques qui avaient pu enfermer sa petite soeur dans un talisman de verre incassable et que, donc, certainement, il n’y avait qu’eux qui pourraient l’en faire sortir. Stoïque et même insolent en apparence, le félin n’en tremblait pas moins intérieurement d’impatience. Il jubilait à la pensée qu’après tant d’années passées à chercher une solution, il pourrait bien être sur le point d’accomplir ce pour quoi il avait travaillé si fort. Trépignant devant l’air songeur du darkness, et n’accordant plus d’importance à la vampire qui suivait calmement la situation et assimilait chaque détail, il se retenait pour ne pas crier en déclarant :

- Ou tu veux peut-être que ton fils ne soit informé de ce que tu as fait? Prend garde darkness! Je sais tout sur toi! Chaque secret, chaque erreur du passé, même tes pensées les plus noires, j’ai tout recueilli. Tu as intérêt à faire ce que je demande! Non, ce que j'ordonne! Et ne me jette pas ce regard, je sais pertinemment que ce genre de sortilège est parfaitement dans tes cordes!

Il lisait une nouvelle fois dans les pensées de la vampire, y voyait toujours l’intention de le protéger si le darkness s’en prenait à lui, s’en trouvait rassuré, et reportait alors son regard sur la petite sphère de verre magique, calé dans le terre molle du tertre, fiévreux d’espoir.

Message par Invité Ven 11 Avr - 1:12

Revenir en haut Aller en bas
Une vaste blague, personne ici en cette charmante soirée n'aurait pu prévoir ce qui allait se passer. Un hybride sans gêne s'était laissé aller au plan le plus téméraire pour retrouver sa soeur. Une vampire aux principes et au coeur en appel de bonté était chargée de tempérer les ardeur d'un darkness aux pulsions rapides et imprévisibles. Le reste n'était que cadavres en décomposition, pierres tombales, insectes aux allures étranges, ainsi qu'une multitude d'ombres sans queues ni têtes. Tout les éléments étaient réuni pour que les choses dégénères, Shawn le savait, c'est pourquoi il s'était déjà mis en tête de tuer la vampire. Pourtant, une petite sphère enfermant un échantillon de blasphème à la vie l'amena à modifier ses plans. En effet, le chat lecteur de pensées n'avait sans doutes pas tout dévoilé, mais sa requête était claire. Il voulait ramener une âme dans le monde des mortels. L'expression du possédés se figea, les bras ballants et le regard vide il n'arrivait pas à savoir quoi penser, où ressentir  à la vue d'une tel engeance. Elle n'était pas de son fait, pourtant l'idée même ne lui était pas si inconnue. Quoi qu'ait pu faire cette âme, elle s'était dressée sur le chemin des mauvaises créatures. Il ne lui fallut pas plus d'une vingtaine de secondes pour retrouver son sang froid et s'emparer délicatement de la perle. La pâle fumée qui se promenait à l’intérieur était hypnotique, belle et triste le darkness comprenait exactement ce qu'on attendait de lui. Un fin sourire aux allures sadique étira lentement son visage, il regarda le chat et la vampire en jouant avec la petite perle puis commença à argumenter:

-Tu es une boule de poils aux secrets intéressants. Pourtant, tu fais erreur, j'ai certes été un darkness au pouvoir défiant les perceptions humaines. Mais...

Un rire aussi sombre que sa voix mortuaire lui échappa, il lança la petite boule au dessus de sa tête puis la rattrapa comme le ferait un enfant. Il estima aussi son poids, tout ça dans le seul but de malmener un être cher aux yeux de l'autre hybride. Bien que cette action fut purement puéril, elle conforta Shawn dans l'idée d'anéantir son adversaire. Ce dernier devait sûrement encore scruter ses pensées. Il s'essaya à schématiser sept plans en même temps, mais le manque de concentration et d’expérience dont il était victime mena a tentative en échec. Il étudia de nouveau la petite sphère en verre, faisant trépigner d'impatience le chat, ce dernier par dignité ne laissait rien paraître de ses émotions. Mais Shawn était convaincu qu'une haine naissante embrasait son âme, le regard du félin aurait fait plus d'un perplexe. Cette créature était folle, sa détermination et sa dévotion allaient être les clef de son autodestruction. Le darkness avait en quelque sorte le détonateur pour mettre un terme à cette bouffonnerie:


-En intégrant le corps de ce jeune homme, j'ai sacrifié une énorme quantité de puissance. Mes capacités sont désormais limitées, par ce corps faible et éphémère ...

Il observa de nouveau la sphère, l'âme emprisonnée dedans était consciente, elle était condamnée à errer dans un enfer de verre pour l'éternité. Shawn ne pouvait rien pour elle, ni la sauver, ni lui rendre son ancienne vie. Pourtant, cette dernière semblait comprendre qu'il résidait en lui, l'espoir de pouvoir enfin se délivrer de sa prison. Et elle avait raison, il y avait deux solutions possible pour soulager cette âme en peine, la corrompre jusqu'à son paroxysme pour l'étouffer dans sa propre haine ainsi elle changerait radicalement et deviendrait simplement une créature inutile aux commandes de Shawn. L'autre solution, beaucoup moins repoussante séduisait d'avantage Shawn:

-Je peux la corrompre et vider cette âme de sa conscience, ainsi elle ne serait plus réellement l'être que tu désires ramener mais une simple essence inutile. La deuxième solution, c'est de supprimer directement son essence et ainsi sacrifier cette âme au néant. Je n'ai pas d'autres moyen pour la sauver. Dans les deux cas, elle sera libérée et ne souffrira plus de sa solitude. Mais es-tu assez courageux pour accepter de la délivrer par une mort qui ne l'amènerait à rien. Ni paradis, ni réincarnation, pas même l'enfer... le vide absolu, l'effacement totale de son existence pour sa liberté! 

Il joua encore quelques instants avec la bille puis la lança aux pieds des deux individus, un sourire moquer et haineux encré dans son visage. Il avait gagné, si le chat acceptait une solution, il perdrait sa soeur ce qui l’amènerait à faire face à son impuissance. Si il décidait d'envoyer chier l'entité démoniaque en refusant de la délivrer, il s'en voudrait éternellement de ne pas avoir eu le courage de la sauver de cette prison, par simple égoïsme affectif. Cette peine palpable amenait Shawn à se sentir de plus en plus fort, comme si il buvait un jus de fruit bien frais à l'ombre d'un arbre qui le protégerait d'un soleil trop affectif. Il pointa le ciel étoilé du doigt puis déclara en riant: 

-Lui seul peut t'aider... moi je ne suis rien d'autre qu'un pion. 

Message par Invité Mar 22 Avr - 2:05

Revenir en haut Aller en bas
Le chat avait su percer à travers une solide quantité de pensées, toutes différentes et inextricables, que le darkness avait tenté, il le voyait bien, de maintenir en un échafaudage complexe, mais qui s’était bientôt effondré comme un château de carte, balayé par le temps qui ne permettait pas un effort si soutenu sur le long terme. Il avait donc su percer à travers tout cela et s’était aperçu de la vérité, quoiqu’en passant d’abord devant une gamme de possibilités. Les traits du fossoyeur, animés par l’infâme créature, laissèrent paraître un odieux sourire tandis que le félin lisait les desseins qu’il entretenait pour sa chère soeur. Et il vit que Shawn songeait à en faire son esclave immortel. Dès lors les battements de coeur de l’hybride devinrent frénétiques et désordonnées, il bouillonnait, crachait, s’indignait intérieurement, et, il n’était pas faux de penser qu’il aurait pu, si seulement la nature l’avait doté des même capacité physiques que la rouquine à ses côtés, se jeter sur le mauvais drôle pour le rosser bien comme il faut. Mais, bien évidemment, sa physionomie ne lui permettait pas de tels geste, et il resta coi jusqu’à ce que l’idée de libérer sa soeur de ce monde, mais sans que cela ne la mène nul part, idée qui, bien que dérangeante, était bien moins abjecte, ne vienne alléger ses maux d’âme et toute sa véhémence. Il vit alors tomber la bille de verre juste devant lui et, tandis que le darkness pointait le ciel en lui faisait cadeau d’un nouveau sourire empli de mépris, se mit à faire les cents pas comme un gros félin en cage.

- Non….non non et non, ça ne va pas du tout, murmurait-il.

En sa qualité de télépathe, le félin pouvait lire les pensées, mais l’accès à la mémoire lui était interdit, à moins que le sujet de ses lectures ne soit en train de se les repasser mentalement. Ainsi il n’avait pu voir au cours des précédentes semaines, qu’en des flashs rapides, des moments de la vie de Shawn qui n’avaient rien de glorieux, et, le plus souvent, observer ses réflexions empreintes de sarcasme et d’humour cynique. Tentant donc de bluffer en laissant croire qu’il avait bonne connaissance des capacités magiques de la créature, alors qu’il savait seulement que ses capacités physiques rivalisaient avec celles des vampires, l’hybride s’était heurté de plein fouet à un refus catégorique à sa demande, mais savoir - encore une fois, grâce à son don extraordinaire - qu’il ne se faisait pas leurrer, le protégeait de toute réaction excessive, bien que l’ensorcèlement de sa soeur restait un sujet terriblement sensible. Toujours maître de ses moyens donc, l’odieux félin, en était à revoir sa stratégie avec mécontentement. Il arrivait à la conclusion que ce soir avait été un bon moment pour agir, mais que, malheureusement, un darkness emprisonné dans un corps humain, en plus d’avoir des capacités physiques réduites, n’était pas en mesure non plus d’exprimer ses pouvoirs avec la force qui leur était habituelle. Il lui faudrait donc trouver un darkness libre de toute contrainte. Mais comment faire chanter une créature si puissante? Et qui serait en mesure de le protéger des assauts physiques auxquelles il risquait de faire face? Une telle créature le tuerait probablement avant même qu’il n’ait pu piper mot, et s’il mourrait, sa soeur risquait de passer l’éternité enfermé dans cette bille incassable, caché dans la terre ou vendu dans un magasin de curiosités. Certes, il avait eu la chance de tomber sur cette vampire, mais il lisait dans ses pensées tout l’émoi et toute l’agitation qu’elle vivait, et la jugeait piètre candidate face à un darkness libre de toute possession. Sa quête durait depuis plus de deux ans, il commençait à être las et désespéré de trouver une solution, qui ne semblait poindre que sous la forme d’une grande faucheuse. On lui avait conseillé quelques mages, des sorciers et faiseurs de miracles par-ci par-là. La plupart s’était avéré être des charlatans, et le reste avait avoué sans honte leur impuissance, ce qui avait très vite amené notre protagoniste à prendre conscience de toute la gravité de ce qui était arrivé en cette nuit funeste. Puis il avait eu la chance d’entendre un idiot discuter avec lui-même et, s’attardant à écouter ses pensées, s’était aperçu que ce n’était pas un cinglé, mais un possédé. Sauf que dans un élan excessif d’espoir et d’enthousiasme, il avait trop vite sauté aux conclusions et avait immédiatement vu une solution en ces deux êtres.

Le chat s’arrêta net, soupira et s’assied. Lui fallait-il accepter de laisser partir un membre cher de sa famille, une partie de lui-même? S’y étant toujours refusé, on pourrait croire qu’il allait cracher sur l’offre qui lui avait été faite. Aussi ne comptait-il pas déroger à sa promesse d’aider cette petite âme à retrouver son corps humain. D’un autre côté, il ne voyait aucun moyen existant pouvant réaliser ce souhait. Le voilà qui était dans une impasse. Ô combien de moments interminables, combien de nuits sans fin avait-il passé étalé dans l’herbe ou ailleurs, à interroger les étoiles, avec pour seule compagne cette bille incassable, en s’épanchant, tantôt avec rage, tantôt avec une amère obstination, sur les malheurs qui les assiégeaient tous les deux, les siens étant de ne trouver personne qui puisse les aider, et ceux de sa soeur, de se retrouver dans l’isolement le plus complet, et de n’avoir aucun contrôle sur quoique ce soit qui appartint à son environnement. Parfois il lui parlait, et l’âme s’agitait ou s’apaisait selon ses paroles. Aussi cela lui avait-il permit de conclure que la jeune femme avait un lien avec le monde extérieur, probablement de nature auditive, qu’elle comprenait sa situation, et que c’était pour elle une véritable torture. Le chat reprenait sa marche circulaire, ses traits de plus en plus durs et résolus.

La vampire quant à elle, et si le lecteur accepte d’y revenir, ne trouvait en ces circonstances formidables aucun moyen d’intervenir, et se voyait même comme un intrus qui ne pouvait faire mieux que de rester planté là à attendre que quelque chose de décisif ne se produise enfin. Pourtant comme si elle se trouvait ennuyé de la situation de son compère hybride, sa bouche murmura sans même qu’elle ne le lui commande :

- Ce n’est pas une vie que de rester enfermé dans cette petite prison, à attendre une solution qui ne viendra peut-être jamais.

Le chat continuait sa marche rotative en de grandes foulées de plus en plus sauvages.

- D’ailleurs elle restera toujours chère…

- Ferme-là! Ferme-là je te dis!

Le chat s’arrêtait, impatient, et, alors que ses idées semblaient plus limpides que jamais, lui lançait un regard hargneux, puis reprenait sa marche.

- Évidemment qu’il y a une solution, et je vais la trouver. Peut-être pas ce soir, mais un jour ou l’autre.

Puis tandis qu’Eleonor suivait le félin des yeux, il lui sembla nettement l’entendre murmurer, entre ses petites dents de carnivore, « Je me damnerais s’il le faut, rien ne m’arrêtera ». Et il reprit la parole, après, bien sûr, un silence qu’il prit plaisir à faire planer, et avec la verve qui l’animait depuis un instant :

- D’ici là darkness, et puisque tu as déçu mes attentes, je crois que ton fils adorera m’entendre lui raconter tout ce qu’il a envie de savoir sur ton passé et les vraies raisons pour lesquelles tu as décidé de lui pourrir la vie en t’incrustant en lui comme un parasite.

Puis il pointa en l’air avec son museau de la même façon que le darkness venait de le faire, mais en disant :

- Le soleil va bien se lever à un moment ou à un autre, et le moment venu, tandis que ton emprise sur Stan diminuera, je me manifesterai à ma guise.

Petit silence.

- J’aimerais dire que ça n’a rien de personnel, mais, je n’aime pas être déçu.

Là-dessus, il fit entrer sa tête dans le collier en y mettant d’abord le museau, et fit des mouvements concentriques si agiles et si habiles que la chaîne fut mise autour de son cou sans que cela ne rompe avec le rythme soutenu et le silence à couper au couteau dont lui seul semblait avoir le secret et le contrôle. Puis il adressa à son nouvel ennemi le plus ignoble et arrogant sourire qu’il pu dénicher, et, juste avant de se diriger vers la sortie du cimetière, ajouta :

- Que veux-tu? Je suis un indomptable fouteur de merde.

Il avait un début de mal de tête, qui deviendrait probablement atroce demain. Cette boule de poil grise avait abusé de ses pouvoirs et il était temps pour lui de se retirer. De la même manière que l'on voyait des gens soulever des objets qui semblaient bien trop lourds pour leur physionomie, car recelant d'une force toute nouvelle que leur apportait la poussée phénoménale d'adrénaline qui découlait de l'état de panique et de danger, l'hybride avait été capable de lire dans les pensées de ses deux interlocuteurs pratiquement en tout temps depuis l'instant où il avait fait sa requête, mais il s'affaiblissait, bien qu'il porta une extrême attention à ne pas le faire remarquer, et n'était plus, dès à présent, en mesure d'utiliser son pouvoir avant quelques jours. Il comptait sur la protection de la vampire pour se tirer de cet endroit sans trop de mal, et effectivement Eleonor comptait toujours s'interposer entre les deux créatures belliqueuses s'il venait à l'esprit de l'un d'eux d'en venir aux poings.

Message par Invité Mar 22 Avr - 16:26

Revenir en haut Aller en bas
Il pensait vraiment partir ainsi sans qu'il ne lui en coûte rien ? Un rire aussi sale qu'intimidant éclata, brisant un silence au maître fatigué qui impuissant comprendrait bientôt qui était Shawn Hollow. Le possédé plaqua une main entière sur son visage, atténuant la force de son rire.On ne pouvait voire qu'un seul de ses yeux entre son majeur et son annulaire. Cet oeil fixait le chat en le regardant passablement figé, ce dernier avait fait une erreur. Penser qu'il était la seule personne à protéger était une bien belle bêtise. Il continua de rire ainsi, se doutant que le chat n'en savait pas autant qu'il le laissait penser. Premièrement, ce dernier s'était laissé allé à des sentiments néfastes, le regret, la honte, la colère puis l'orgueil. Quoi de mieux pour permettre à un darkness de se sentir bien? Désormais il était dans son élément. Shawn promena son oeil sur son nouvel ennemi puis retira sa main en continuant de rire, ce dernier se faisait certes moins fort, mais il restait sur une désagréable note de victoire. Son regard se braqua soudainement sur la vampire, il voulait s'assurer avoir l'attention de tout le monde en ce bref instant. C'est là qu'il délivra Stan, disparaissant dans les abysses de ce dernier.

Le jeune fossoyeur n'eut pas réellement la joie de comprendre ce qu'il venait de lui arriver, il se retrouva secoué par des spasmes violents qui le poussèrent à déglutir. Des frissons secouèrent son échine, alors que d'énormes perles salées glissèrent de son bonnet pour  achever leurs course le long de son menton. Il restait debout, tenant son ventre en haletant  il sentait son corps entier se rétracté sur lui même. Chaque parcelle de muscles étaient en train de le faire souffrir, comme si un feux insondable le faisait cuir sur place. Son regard semblait comme vide, en revanche, l'entité démoniaque que cela soit par l'odeur où les ondes mentales ne semblait plus être en ce monde pour le moment. Stan réalisait bien que Shawn y était pour quelque chose, mais il n'avait pas fait de crise aussi violente depuis des années. Rien qu'en repensant à ce qu'il avait pu traverser par le passé ses dents se serrèrent, ses ongles se plantèrent le long de ses hanches. S'en suivit un hurlement de rage sourd pendant lequel Stan se débattait dans le vide, les ongles toujours plantés dans son corps. Il tituba maladroitement vers la vampire, tombant face contre terre devant elle. Mais sa démence ne s'arrêta pas là, bien au contraire il se releva sans difficultés, s'aidant de ses genoux et de son fronts qui désormais saignait abondamment. Il se tenait droit devant elle, le visage masqué par la terre, le sang et la sueur. Rien ne brillait où ne laissait penser qu'il était vivant dans son regard jusqu'à ce qu'il prononce un simple:

-Il est en train de me tuer... fait quelque chose, donnez lui ce qu'il veut mais par pitié sauvez moi!

Sa voix n'avait rien à voir avec le refrain habituel, cette dernière était emprunt d'une note de panique et de peur qu'il n'aurait habituellement jamais montré. Quelqu'un lui ayant parlé plus de cinq minutes aurait tout de suite remarqué qu'il ne plaisantait pas, ce dernier souffrait réellement le martyr. Comme pour appuyer son propos, au bref instant où il délia les dents l'humain cracha ce qui devint une petite flaque de sang à ses pieds. Sa peau habituellement pâle, était désormais livide, ses propres cadavres avaient de quoi le jalouser. Il tremblait de plus en plus, toussait de manière progressive. De nouveau i s'effondra devant la vampire cherchant instinctivement à s'accrocher à quelque chose il serra sa cheville en larmoyant. Lorsque il sentit soudainement la présence du chat se rapprocher. Ce dernier interloqué gardait ses distances, s'attendant toujours au pire, mais il ne pouvait imaginer être le responsable de la souffrance de cet humain. Certes il n'était rien pour lui, un simple pion qui se révélait finalement inutile.  Mais cela ne voulait pas dire qu'il le méprisait, ni le haïssait, au contraire supporter une entité aussi répugnante depuis si longtemps sans pour autant user des pouvoirs de ce derniers pour nuire aux autres il trouvait cela respectable. Mais quand bien même, il était encore une fois impuissant face au sortilège d'un darkness. Encore une fois, ils allaient prendre une vie sous ses yeux, sans qu'il ne puisse rien faire...:

"Stan, reprend toi tu es le maître! Ho te laisses pas aller on est là calme toi. lui disait-il.

-Je  ne veux pas crever putain, pas sans raisons merde..."

A cet instant précis, le court des choses prit une tournure dérangeante. Le corps secoués se figea en un instant. Le silence retomba, le bref moment de panique venait de prendre fin. Plus aucun souffle n'émanait de lui, plus rien, pourtant la prise sur la cheville de la vampire restait toujours oppressante. Jusqu'à ce que le masque tombe, de son autre main il s'empara du cou du chat puis se releva dans un formidable bond. Il ne savait pas si sa magie avait marché, mais dès l'instant où sa main était rentré en contacte avec la cheville de la vampire, il avait brouillé l'ensemble de ses sens. Vue, voix, touché, ouïe, et goût. Elle était devenue un simple sac d'os figé. Si les calculs du darkness étaient bons, elle devrait retrouver la possession de ses sens d'ici moins de de deux minutes. Pendant ce temps, le chat faisait tout son possible pour s'extraire de la prise de Shawn, il griffait, mordait là où il pouvait et se débattait. Mais la pression exercée sur sa gorge était en train de réduire ses dernières forces à néant:

-Je me refuse au meurtre d'un adversaire aussi compétent, en revanche pour ta témérité et ton audace je vais te punir comme il se doit.

Alors que ses mots fouettaient l'air, le chat commençait à tourner de l'oeil, Shawn s'empara de la petite perle qui pendait au bout de son collier, brisant les multiples entraves sans difficultés en un temps records. Il lâcha la gorge du félin, pour s'emparer de la peau composant sa nuque. Il secoua ce dernier pour s'assurer qu'il soit suffisamment conscient pour observer ce qui allait suivre. Le chat tenta bien de griffer le nez du darkness dans un dernier élan de bravoure, mais ce dernier écarta le chat de son visage en riant. Il lui montra la perle qui contenait l'âme qu'il chérissait tant, puis la déposa sur sa langue. L'expression de l'hybride à travers sa forme animale démontrait bien sa haine, sa rage mais aussi sa faiblesse. Le darkness avala la perle puis déclara:

-Je la garde en gage de confiance, trouve quelqu'un d'assez puissant pour la délivrer et je te la rendrais. Trompes moi et dévoiles quoi que ce soit à Stan ... et j'en ferais ma salope spirituel.

Sur ses mots il balança le corps du chat aux pieds de la vampire, puis attendit de voir une réaction de la part de cette dernière. Il fatiguait, Shawn fatiguait s'était certain, mais désormais il avait le vrai pouvoir en lui. Il avait bel et bien pensé à cette option lorsque il tenait la perle entre ses mains, mais il lui était impossible de le faire tant que la vampire était consciente. Les risques d'interceptions étaient trop grand, mais une fois cette dernière hors service ce chat n'était plus rien.

Message par Invité Jeu 24 Avr - 5:42

Revenir en haut Aller en bas
Le chat regardait le fossoyeur se tortiller, se secouer de spasme, se tordre de douleurs, et il crû deviner clairement que c’était un piège que lui tendait le darkness. Il songea que cette technique était désespéré et pathétique, puis se dit que c’était tout à fait à l’image du darkness. Il allait donc continuer sa marche en direction de la sortie, lorsque des cris d’alarme le firent se stopper net.

- Il est en train de me tuer... faites quelque chose, donnez-lui ce qu'il veut mais par pitié sauvez moi!

Comme dit plus tôt, le chat aimait bien Stan, bien qu’il détestait l’entité qui en avait pris possession, et sans même avoir à lire dans les pensées de l’homme - car d’ailleurs il n’en avait plus la possibilité - le félin su que ce n’était pas du bluffe. Shawn semblait prêt à tuer son fils afin d’éviter de lui révéler son passé. Le félin eut une seconde d’hésitation. Il connaissait bien la cruauté dont le darkness pouvait faire preuve, et ne souhaitait pas que Stan meure inutilement, et par sa faute qui plus est. D’un autre côté, il doutait fortement que l’entité maléfique ne tue sa progéniture, et c’était de toute façon un risque qu’il était prêt à prendre pour éviter un potentiel piège. Il allait donc continuer sa marche, lorsqu’une voix retenti.

- Tu peux partir, mais je te rattraperai et te ramènerai.

Les oreilles du félin se plaquèrent contre l’arrière de sa tête alors qu’il arrêtait subitement tout mouvement de nouveau. Puis il se retourna pour rencontrer le regard dur qu’Eleonor lui lançait. Elle s’était précipité vers Stan qui venait tout juste de tomber à ses pieds de nouveau et avait agrippé sa cheville. Adressant un sourire enjôleur à la vampire, le félin dit :

- Mais! Je ne partais pas!

Son destin était alors scellé, le choix ne lui appartenait plus. Il n’était pas en mesure de fuir, et devrait donc rester jusqu’à ce qu’on soit certain que Stan ne courait plus aucun danger. Se permettant quelques mots encourageant, le chat fit l’erreur grossière de s’approcher beaucoup trop près du corps qui tressaillait au sol, tandis que, de son côté, Eleonor tentait d’aider du mieux qu’elle le pouvait le pauvre malheureux. La main du possédé se crispait douloureusement autour de sa cheville, et la vampire eut la sensation dérangeante qu’une onde se répandait à travers son corps, mais n’en fit rien sur le moment. Ce manège de secoue inutile, durant lequel tant la vampire que l’hybride restaient auprès de Stan, sans pour autant savoir quoi dire ou quoi faire pour l’aider, ne dura pas plus de quelques secondes, et bientôt l’homme qui avait souffert le martyr, dans une dernière crise de soubresauts violents, s’étala de tout son long, et ne bougea plus ni ne respira. Seule sa main restait enroulée autour de la cheville d’Eleonor, ce qui, elle le savait bien, pouvait arriver chez les individus qui avaient maintenu des muscles fortement contractés juste avant le trépas. La vampire allait retourner le corps du fossoyeur,  car il était à plat ventre, avec l’idée de lui administrer les premiers secours, bien qu’elle doutait que cela soit réellement utile, parce que cela ne lui coutait rien d’essayer, lorsque sa vue se brouilla. Et elle se mit à entendre, comme l’entendent les gens atteint d’acouphènes, un sifflement aigu et persistant qui bientôt fit place à un silence complet. Elle se relevait, en proie à une panique sans nom.

- Je… je deviens aveugle… et sourde!

Elle remarquait aussi qu’elle n’avait plus aucune sensation de toucher en tapotant ses doigts les uns contre les autres, et cela ne fit qu’augmenter son état d’angoisse. Bientôt son oreille interne cessa complètement de fonctionner, et, étant donné que sa vision ne fonctionnait plus non plus, elle perdit l’équilibre et tomba par-terre, sans pouvoir tout à fait dire de quelle façon, car bien qu’elle avait conscience d’une résistance physique, elle ne sentait pas son dos sur le sol, ni ses genoux contre ses bras de la manière que permet d’ordinaire le toucher, et cette sensation terrifiante la fit hurler brièvement.

Tandis que notre vampire se débattait intérieurement pour retrouver la maîtrise de ses sens, le chat la regardait d’un air curieux, se doutant bien que la rouquine n’émettrait pas de telles allégations si elles étaient fausses, et se questionnant sur la façon appropriée de réagir. Durant les premières secondes où il observait Eleonor se débattre avec sa personne, il lui vint à l’idée que Shawn tentait de la tuer elle aussi, et il se sentit brièvement coupable. Bien qu’il ne la connaissait que peu, ajouter une deuxième mort au lot lui rendait la décision facile. Il allait promettre de ne rien révéler à Stan si le darkness les épargnaient tous les deux. Au fond il aimait bien foutre la merde, et rien ne lui aurait fait plus plaisir que de jeter un peu de lumières sur les questions que se posait le pauvre fossoyeur, mais il n’était pas un sociopathe pour autant. Il allait donc faire cette promesse, lorsque la main libre du fossoyeur lui empoigna la gorge. S’ensuivit des mouvements désordonnés de la part du félin, qui eut l’impression qu’il pourrait bien s’ajouter à la liste des résidents de ce cimetière tant l'étreinte était serrée. Pour se sortir de ce piège, il songea à prendre une forme semi-humaine, qui lui donnerait une plus grande force physique, mais il se trouvait si affaiblit par l’usage de son pouvoir et par l’arrivée insuffisante de sang à son cerveau, causé par l’étranglement qu’il subissant toujours, que ce n’était pas envisageable, et qu’il du se contenter de s’agiter en tous sens, sans possibilité de se libérer, crachant de sa voix étranglé de chat.

De son côté, se rendant compte que son mental n’était pas atteint, et toujours immobile au sol, la vampire pu constater que ses cinq sens avaient été mis hors service, et se demandait si elle n’était pas en train de mourir. C’était les mêmes sentiments qui revenaient : confusion, colère, tristesse, solitude. Ce n’était pas la première fois qu’elle rasait mourir, pourtant les émotions ressenties étaient toujours aussi intenses. Elle s’était recroquevillé sur elle-même, sans bruit, ses yeux d’aveugle grands ouverts allant dans tous les sens, attendant de voir si la mort viendrait. Mais la mort ne venait pas. Ainsi, deux minutes effroyables s’écoulèrent, puis, d’un seul coup, de petites taches apparurent dans sa vision, les sons revenaient lentement, elle sentait de nouveau l’odeur de la terre à deux ou trois centimètres de son visage. Ses angoisses se dissipaient peu à peu, au même rythme que revenaient ses sens. Un peu engourdie néanmoins au début, la vampire, sonnée, ne se mit pas à bouger tout de suite. Elle vit plutôt, du coin de l’oeil, la petite perle de verre se faire avaler par le fossoyeur, et le chat se faire jeter à ses pieds suite à une réplique du darkness. Elle se leva alors promptement, et se mit à enlever la terre de ses vêtements machinalement, tout en gardant un oeil sur Shawn. Le chat se relevait, émettait un feulement atroce, les oreilles plaqués contre l’arrière de sa tête, montrant les crocs à l’intention du darkness. Il venait de se faire gravement étrangler, et pourtant ça n’avait fait qu’exacerber son énergie et sa fureur vis à vis de ce démon nocturne.

- J’aurais dû me sauver et tous vous laisser crever! Allez au diable!, dit-il.

Il émettait un nouveau feulement, long et grave, et interrogeait Eleonor du regard. Elle conclu qu’il cherchait son aide. Mais que pouvait-elle bien faire? S’attendait-il à ce qu’elle force Shawn à vomir? C’était un peu hors de son contrôle. Il lui fallait réfléchir un peu à ce qu'elle allait faire. En examinant ce bourbier inextricable dans lequel la providence semblait prendre plaisir à l’entrainer dès qu’elle en avait l’occasion, la vampire poussa un long soupir. Devait-elle vraiment choisir un camp? Elle voyait bien les problèmes qui se présentaient en s’en était fait une opinion. D’abord, Shawn devrait bien révéler tôt ou tard à son fils ce qu’il était honteux de lui avouer, parce que Stan risquait, un jour ou l’autre, de découvrir la vérité, et qu’il valait mieux qu’il l’apprenne de son père. En même temps il valait mieux aussi que cela ne soit fait que lorsque Shawn serait prêt. Le félin avait eût tord de réitérer sa menace avant de tenter de partir, surtout que cela ne lui apportait rien du tout. Voilà ce qu’elle concluait en examinant la situation. Et c’est ce qui la poussa à répondre tout bas, comme si elle préférait que le darkness n’entende pas, et tout en sachant qu'il devait entendre parfaitement bien :

- Ne compte pas sur mon aide, si tu n’avais pas fait tant de menace, ça ne serait pas arrivé.

Le chat faisait une mine à la fois haineuse et déconfite. Il savait bien qu’il avait commis une erreur et n’avait pas besoin qu’on le lui rappelle. La vampire ajoutait, toujours à l'intention du félin, et un peu plus fort :

- Vous êtes désormais liés par un marché qu’aucun de vous deux n’a d’intérêt à trahir, et il vaut mieux que vous l’acceptiez. Dis-toi qu’il garde cette âme en lieu sûr pendant que tu prends des risques à chercher une solution, c’est un bien pour un mal.

Ses mots, qui avaient été dit longuement et doucement, semblaient avoir eu un effet calmant sur l’hybride. Il songea également que, s’il venait à se rendre compte que sa soeur ne pouvait être délivré ni retrouver son corps humain, grâce au darkness il y aurait toujours moyen de l’abandonner au néant. C’était un autre avantage. Il abordait les chose d’un nouvel oeil. Toujours fâché d’avoir perdu néanmoins, et après avoir feulé de nouveau, mais moins longuement et moins rudement, tandis qu’il s’était assis depuis un moment, l’hybride se prononça sur le sujet :

- Très bien, tu gagnes pour cette fois, darkness. On a un marché. Je peux voir que tu compte tenir tes engagements.

Il prit une pause durant laquelle il plissa les yeux. Il lui fallait impérativement s’assurer que le darkness ne comptait pas faire de mal à sa soeur avant d’accepter sa proposition, et c’est ce qu’il venait de faire. La gravité de la situation l’avait forcé à lire une ultime fois dans les pensées, mais il en goûtait les conséquences immédiatement, parce qu’il était maintenant extrêmement fatigué, et il avait du mal à cacher sa douleur. C’était comme si son crâne était en train de se fendre dans le front et juste derrière les yeux. Une sensation atroce. Il réussit néanmoins à passer par-dessus ce mal et pu d’ajouter :

- Mais gare à toi si tu touches à la moindres particule de l’âme de ma soeur! Tu n’as aucune idée des ressources que je serais capable de déployer, de ce que je serais alors prêt à faire pour te le faire payer!

Le chat n’avait manifestement pas perdu de sa confiance, ni de son agressivité. Mais malgré ses propos remplis de haine à l’égard du darkness, les deux ennemis semblaient avoir conclu une entente. L’hybride fit un dernier signe de tête, lança un dernier regard à chacun des protagonistes de cette histoire, puis disparu entre deux buissons avec l’agilité et la vitesse dont sont capable les petits félins, laissant Eleonor seule avec le darkness qu’elle avait tant redouté. C’était à la fois étrange et curieux de voir à quelle vitesse tout cela s’était déroulé, et combien tout s’était terminé d’un seul coup. Eleonor prit une bonne inspiration. Tout semblait réglé, du moins, pour le moment. Il ne restait qu’à redonner à Stan la maîtrise de son corps pour qu’il puisse, c’était du moins ce dont la vampire se doutait, aller dormir plusieurs longues heures. Ce qui s’était produit avait dû l’exténuer. Mais avant que cela ne se fasse, et avant de regagner sa demeure suite à une absence qui avait été beaucoup trop longue, la vampire se permit d’adresser un dernier mot à Shawn :

- Je ne dirai rien de ce qui s’est passé à votre fils, parce que c’est vous qui le ferez, dès que je serai partie. Dites-lui aussi que je repasserai de temps en temps par ici, s’il est d’accord, et qu’alors nous aurons tout le loisir de discuter de ce qui s’est passé s’il y tient. D’ici là, je m’attends à ce qu’il ait la bille en sa possession et qu’il comprenne toute la valeur et l’importance qu’elle a.

Elle jeta un dernier regard à la tombe de Guillaume, qui se trouvait juste à côté, puis se mit à marcher en direction de la sortie du cimetière. Si elle connaissait peu le fossoyeur et son père, la vampire était tout de même convaincue que Stan ne craignait plus aucun danger et ne requérait plus rien d’autre qu’un peu de repos. La seule et dernière petite chose qui la taraudait, c’était de savoir si Shawn comptait tenir parole. Il aurait été dommage qu’il fasse de cette âme sans défense son esclave éternel, elle qui n’avait rien à voir avec les agissements de son frère. Voilà pourquoi elle souhaitait garder ce cas à l’oeil, au cours de ses prochaines visites.

Message par Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum