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Message par Invité Lun 8 Oct - 18:55

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    Alors que les deux protagonistes couraient doucement, ils entendirent les sirènes pas loin d’eux, instinctivement, la louve se baissa légèrement tout en continuant de courir. Elle avait conscience qu’elle ne passerait pas inaperçu, mais sa bête voulait essayer de se tapir dans l’ombre le plus possible. Elle aurait pu y arriver si ses poils ne luisant pas à la faible lumière du jour couchant. Elle était trempée de sang, si elle ne reprenait pas bientôt sa forme humaine pour se laver, elle aurait du mal à se nettoyer les cheveux, et même la peau. Le sang séché : c’est une belle connerie ! Ca s’incruste partout et pour le retirer il faut se munir d’eau bien chaude et de savon et passer un bon moment sous la douche. Kyarra était dû genre à aimer les bains et douches, mais quand il faut passer vingt minutes pour le corps et plus de quarante pour les cheveux, non merci !
    Kyarra commençait à reprendre le dessus sur sa louve. Le carnage qu’elle avait fait et le gout du sang encore dans la bouche n’aidaient en rien sa concentration. Mais en pleine rue et avec des cadavres non loin, elle devait se reprendre. Elle ne pouvait pas se permettre de se faire attraper de la sorte. Elle pensait ne pas avoir de mal à neutraliser des assaillants, mais elle ne voulait pas jouer avec le Diable.
    Elle se souvint subitement de Jilan, lorsque celui-ci tapa dans ses mains. Toujours en train de trottiner, elle tourna sa tête de louve dans sa direction. Il avait l’air heureux –si toutefois le terme peut être employé- et satisfait. Si elle avait pu, ses sourcils se seraient arqués. Il prit ensuite la parole, pour justifier son geste. Il avait l’air enchanté de la scène qu’il avait pu voir. Même s’il ne pouvait pas le voir, la gueule de la louve s’étira en un semblant de sourire. L’attitude de ce Lightness amusait beaucoup Kyarra, et il lui permettait par la même occasion de garder le peu de contrôle qu’elle avait sur sa louve. Elle pouvait penser légèrement, savoir ce qu’elle devait faire ou ne pas faire, mais elle n’était pas en position pour établir un plan quelconque. Si elle avait été seule, elle se serait probablement enfuie dans la forêt, mais ce n’était pas le cas, et elle n’avait guère envie de laisser partir Jilan. Cet inconnu était beaucoup trop étrange pour qu’elle ne s’intéresse pas à lui. Elle voulait en savoir plus à son sujet.
    Alors qu’elle se demandait vaguement ce qu’elle pourrait faire, Jilan reprit la parole pour lui proposer de venir chez lui. A ce qu’il disait son appart n’était pas loin d’ici. C’était une très bonne chose. Ils pourraient se mettre à l’abri, continuer leur discussion et surtout : elle allait pouvoir lui squatter sa salle de bain ! Elle n’était pas le genre de femme à rester trois heures dans cette pièce, mais étant couverte de sang –relativement souvent- elle s’en était faite une priorité. S’il refusait ? Elle pourrait toujours aller sonner chez un voisin, le tuer et lui emprunter sa douche. A lui de voir s’il tenait à rameuter les flics si près de chez lui.

    Pour lui faire comprendre qu’elle allait le suivre, elle ralenti le pas et le laissa passer devant. Elle ne connaissait pas le chemin qui menait chez lui et elle n’avait pas d’autres moyens en vue pour lui répondre qu’elle acceptait sa proposition.
    Elle le suivit donc pendant un petit moment avant d’arriver devant un immeuble. Il se fondait dans le paysage du coin de la ville. Mais elle n’eut pas le temps de le détailler plus que ça, ils n’avaient guère le temps pour ça. Ils pénétrèrent dans le bâtiment, Jilan eut la bonne idée d’emprunter les escaliers et non l’ascenseur. Peut-être que l’immeuble en était dépourvu, mais dans le cas contraire, il marquait un bon point. Et de toute manière, la louve n’aurait pas mit un pied à l’intérieure. Trop de ferraille, pas assez de prise en tant que loup. Et puis, même pour la discrétion, il était plus simple de faire sortir un animal d’un escalier que d’un ascenseur.

    Ils montèrent donc quatre étages avant de sortirent dans un couloir, ils passèrent devant plusieurs portes avant de s’arrêter devant celle avec le numéro 45. Elle le nota dans un coin de sa tête, histoire de s’en souvenir si elle avait besoin de revenir chez Jilan seule.
    Ils rentrèrent alors dans l’appartement, Jilan referma à clé derrière eux, encore un bon point pour lui. Kyarra marcha doucement dans l’entrée, avant de déboucher sur un salon relativement grand. Elle jeta un coup d’œil à la pièce, histoire de voir comment était disposé tous ses meubles et autres. Elle remarqua qu’il n’avait pas de photos, ça ne l’étonnait guère.
    Elle laissa tomber ses vêtements en lambeaux sur le sol, sans même se préoccuper de l’endroit où elle les laissait. Elle commença alors à reprendre forme humaine. Doucement, plus le temps rester sous forme lupine est long, plus long est la reprise de la forme humaine. Du moins dans son cas, elle n’en savait rien pour les autres lycans. Elle finit par marcher debout sur ses deux jambes, faisant le tour du propriétaire, à la recherche d’une certaine pièce : la salle de bain.
    Quand elle l’aperçu, elle dit à Jilan, comme si elle était chez elle :

    « Je vous squatte votre salle de bain pendant un moment. Le sang frais c’est bien, mais séché c’est une vraie merde à retirer. »

    Elle claqua alors la porte et se dirigea vers la douche. Elle fit couler l’eau chaude sans une once d’eau froide. La pièce s’embruma rapidement. Kyarra prit le shampoing qui était posé sur le rebord, et commença à se nettoyer les cheveux avec. Ils n’étaient encore tout à fait coller par le sang, ouf. Elle passa une bonne trentaine de minutes sous l’eau, s’étant en même temps laver le reste du corps. Elle entendit la porte de la salle de bain s’ouvrir. Qu’est-ce qu’il venait faire ? Elle savait qu’elle n’avait guère son mot à dire, étant donner qu’il était chez lui, mais quand même ! Elle l’entendit ensuite parler, il lui disait qu’il lui avait laissé des vêtements propres sur le bord de l’évier. Elle se demanda rapidement d’où il les sortait et comment il pouvait si ça allait lui aller. Elle arrêta de se poser des questions pour reprendre ce qu’elle était en train de faire. Elle ferma ensuite l’eau et sorti, elle ouvrit la porte d’un des meubles qui se trouvait dans la pièce et elle saisit une longue serviette dans laquelle elle s’enroula. Elle sécha rapidement ses cheveux avec une autre serviette qu’elle laissa ensuite dans l’évier. Elle saisit les fringues et les détailla : des habits d’homme. Les siens peut-être ? Elle enfila alors la chemise noire -sans soutif évidemment- bien trop grande pour elle, elle lui descendait jusqu’aux genoux. Elle jeta un œil au pantalon qu’il lui avait amené, beaucoup trop grand pour elle et elle n’avait rien à se mettre en dessous. Elle opta donc pour rester seulement avec la chemise. C’était une tenue assez provocante, mais il ne verrait rien de bien intéressant, du moins, si elle restait droite.
    Elle sortie de la salle de bain et retourna vers le salon mais elle entendit du bruit dans une autre pièce, elle s’y dirigea donc. Jilan était dans la cuisine, il tenait un verre à la main. Elle alla le rejoindre.

    « Merci pour les fringues… Vous n’auriez pas du café ? »

    Elle se dit qu’elle faisait vraiment comme chez elle. Mais bon, ils n’allaient surement pas bouger de si tôt, quand il y a meurtre de gamins, les flics bougent un peu plus leur cul. Elle ne serait pas étonner s’ils venaient jusqu’ici pour avoir des infos.
    Maintenant qu’elle pouvait parler, elle allait lui répondre.

    « Vous aviez l’air… Heureux tout à l’heure après cette petite scène. Je dois considérer que ça vous a plu ? »

Message par Invité Lun 8 Oct - 21:05

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Les animaux ne pouvaient pas parler, c’était un fait avéré et le jeune professeur ne s’attendait pas à ce que son interlocutrice lui réponde de vive voix, ni même qu’elle réagisse face à ses propos et son attitude. Cependant, Kyarra-la-louve ne fit pas mine de vouloir s’enfuir lorsque le Lightness lui fit proposa de se réfugier chez lui. Si elle avait préféré faire cavalier seul par la suite, il ne doutait pas un instant qu’elle aurait déjà détalé sans demander son reste. Un loup seul avait plus de chances d’échapper aux mailles du filet. Mais il semblait qu’elle, autant que lui, souhaitait prolonger un peu plus la conversation. Devant l’approbation silencieuse de la bête, il prit sans attendre la direction de son appartement, devenu provisoirement leur cachette. Car oui il s’agissait bien d’un refuge, étant donné les circonstances. Les meurtres en série commis ce jour là ne resteraient pas sans suites et qu’on ne lise pas l’affaire dans les gros titres des journaux prévus pour le lendemain, aurait étonné Jilan. Même si les deux complices avaient pris soin d’éviter tout témoin gênant concernant le massacre des enfants, un appel à témoins serait certainement lancé, il fallait donc se montrer prudent. L’obscurité naissante facilita la tâche du jeune homme pour emmener son interlocutrice jusqu’à chez lui mais il eut la présence d’esprit d’éviter les rues trop fréquentées, quitte à devoir faire des détours. Un peu de temps perdu valait toujours mieux que des années passées derrière les barreaux.

Si on lui avait prédis quelle tournure prendrait sa soirée, l’homme n’en aurait pas cru un seul mot. Pourtant, il venait d’assassiner deux humains sous les yeux d’une personne qu’il ne connaissait pas encore il y a quelques heures à peine, pour ensuite assister à la démonstration de force de cette même personne. Et voici qu’il l’amenait dans son appartement, en toutes connaissances de cause. Ce n’était pas son genre de prendre autant de risques en une seule et même soirée mais c’était loin d’être désagréable. Pimenter un peu son quotidien n’avait jamais fait de mal à personne. Il emprunta le trajet presque machinalement sitôt qu’il aperçut l’immeuble où il logeait. Vu de l’extérieur, le bâtiment ne dégageait rien d’extraordinaire, peut-être une allure un peu moins sordide que celles des HLM environnants. En tant normal, Jilan aurait pris l’ascenseur mais il craignait que la louve refuse d’y mettre une patte. Tant pis, les escaliers feront l’affaire. La chance leur sourit car ils ne croisèrent personne dans le couloir qui menait à l’appartement du Lightness. Même avec la meilleure argumentation du monde, le jeune homme aurait eu du mal à justifier la présence d’un chien noir dépassant de loin les espèces les plus grosses et qui se baladait avec des haillons en travers de la gueule. Une fois à l’intérieur, il referma la porte à clé, même s’il doutait qu’on vienne les importuner jusqu’ici en si peu de temps. Tout en gardant un œil sur le comportement de la louve, il exécuta les gestes qui constituaient son quotidien : enlever puis jeter sa veste sur le dossier du canapé lit, poser sa sacoche sur la table basse avant de se diriger vers le coin cuisine. Les événements passés lui avaient donné soif. Il ne remarqua pas immédiatement que la jeune femme reprenait doucement forme humaine mais il ne manqua pas de sourire d’un air satisfait lorsqu’il s’en aperçut. Charmante sous tous les angles. Trop absorbé dans la contemplation de ses courbes, il entendit vaguement la fin de la phrase lancée par son interlocutrice.

« Hum ? Oh je vous en prie faites. » lâcha t-il distraitement en revenant dans la réalité.

Il n’avait pas à chercher loin pour comprendre qu’elle désirait certainement se laver. Elle était entièrement recouverte de sang et bien que cela ajouta une touche de couleur sur sa peau claire. Il était normal qu’elle veuille enlever toute trace du liquide écarlate. Lui-même envisageait de prendre une douche plus tard dans la soirée. Kyarra s’éclipsa alors sans aucun autre commentaire. Jilan en profita pour sortir deux verres ainsi qu’une bouteille de whisky. Il ne savait si la jeune femme l’accompagnerait pour boire aussi se versa t-il un fond du liquide ambré. Son regard hétérochrome quitta un instant la petite cascade d’alcool pour revenir sur les restes de vêtements féminins rassemblés en un petit tas, tellement petit qu’il aurait pu tenir dans un boite à chaussures. Son invitée n’avait pas de quoi se changer et il l’imaginait mal déambuler en tenue d’Eve dans son appartement. Ce serait plaisant pour ses yeux mais certainement inapproprié sous bien des aspects. Abandonnant là son attirail, il se rendit dans la chambre à coucher, jumelée à la salle de bain d’où il pouvait déjà entendre l’eau couler. Il jeta un œil dans l’armoire en ébène située à gauche du lit. Il ne s’attendait pas à y trouver la tenue adéquate pour la louve mais peut-être qu’une chemise et un pantalon feraient-ils l’affaire ? Elle n’allait pas se montrer difficile avec ça ? Une fois son choix fait, il ouvrit la porte de la salle de bain, sans même prendre la peine de signaler sa venue. Il avait passé l’âge d’épier les filles sous la douche et Kyarra avait bien repris sa forme humaine devant lui, alors qu’elle était nue. Il posa les vêtements et en informa son interlocutrice avant de repartir aussi silencieusement qu’il était arrivé. Son whisky l’attendait. Il n’eut pas à attendre longtemps. Aussi bien pour l’apparition de la demoiselle que pour une nouvelle demande de sa part.

« Du café ? Il ne reste que celui de ce matin et il est froid. Je vais vous en préparer un autre. Prenez vos aises en attendant, même si je remarque que vous l’avez déjà fait. » déclara t-il avec un sourire entendu en désignant la chemise noire d’un geste.

Là encore, ce n’était pas son style de se montrer aussi serviable -qu'une personne réclame un café à cette heure-ci non plus- mais rien ne lui donnait de raison de se montrer impoli envers elle. Et si en plus, ils devaient vivre sous le même toit pendant quelques temps, c’était plus pratique qu’ils s’entendent un minimum plutôt que de s’envoyer des piques à tout bout de champ. Il rangea le second verre, devenu inutile pour le remplacer aussitôt par une tasse avant de mettre la machine à café en route. Quelques minutes suffiraient pour que la boisson chaude soit prête. Profitant sûrement de ce laps de temps propice à la conversation, la jeune femme reprit la parole et ses propos arrachèrent un nouveau sourire au Lightness. Heureux était un terme bien faible pour décrire l’état psychologique dans lequel il se trouvait quand il avait assisté au carnage. Il revint s’appuyer contre l’un de meubles qui se trouvaient dans l’espace réservé à la cuisine et se tourna vers son interlocutrice.

« Comment j’aurai pu ne pas l’être ? Votre démonstration était saignante à souhait, je n’aurai pas pu faire mieux moi-même. Est-ce que par hasard, vous craigniez que la vue d’autant de sang puisse déplaire à un être de lumière comme moi ? Je suis différent, ne l’oubliez pas. »

Message par Invité Lun 8 Oct - 22:39

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    Jilan ne parut pas choqué de la voir revenir simplement vêtue de sa chemise, ou alors il ne le laissa pas voir. Il ne laissa échapper aucunes émotions à sa venue. Elle se sentirait vexée si elle était là pour lui faire du charme. Mais puisque ce n’était pas son but, elle nota simplement ça dans le coin de sa tête. Il ne fit qu’une simple remarque sur le fait qu’elle prenait ses aises ? Effectivement, c’était le cas. Elle aurait peut-être dû se montrer plus réserver ? Attendre qu’il l’invite de lui-même à aller se doucher et tout le bataclan ? Non, ce n’était pas le genre de la louve d’être aussi passive. Si elle voulait quelque chose, elle faisait en sorte de le prendre. Et pourquoi faire tant de manière ? Elle déteste les personnes qui vont trop de manières. Il parut légèrement étonner qu’elle lui demande du café. Pourquoi ? A cause de l’heure ? Elle arqua le sourcil en voyant son verre poser sur la table, à cette distance, elle pouvait sentir son contenu : de l’alcool. Pourquoi donc les gens se sentent obligé de boire à n’importe quelle heure et pour aucune raison ? Elle avait déjà entendu l’excuse du « c’est un remontant », bah voyons ! Comme c’est pratique ! Pour la louve, c’était simplement pitoyable comme façon de penser. Elle jeta un coup d’œil à Jilan en se demandant s’il faisait parti de cette tranche d’individus. Ca le ferait descendre dans son estime, ce qui serait dommage. Elle commençait à bien aimer ce Lightness, même si elle ne connaissait pas grand-chose sur sa vie –il faudrait remédier à cela- sa façon de percevoir l’espèce humaine était plaisante. Et son pouvoir, très intéressant. Elle se doutait que Fisher apprécierait certainement de l’avoir dans ses rangs. Bien que… La race de Jilan allait probablement poser un problème à son compagnon. Il était beaucoup plus méfiant qu’elle, et elle doutait que de simples meurtres suffisent à le satisfaire. Elle allait donc devoir récolter assez d’info pour plaider en faveur de son interlocuteur. Elle trouverait ça dommage de se passer de ses talents. Il faudrait simplement arriver à convaincre Fisher qu’il pouvait servir aux Rebelles.

    « En parlant d’aises. Vous ne craignez pas pour votre sécurité ? Maintenant que je sais où vous habitez ? »

    Kyarra s’attendait à tout moment qu’il lui reproche ses paroles trop abruptes et directes et elle ne pourrait pas le contre dire. Mais si elle avait accepté sa proposition de le suivre et donc de poursuivre la conversation, le mieux c’était d’avoir quelque chose à dire. Elle n’était pas ce genre de femme qui se sentent obligées de parler pour combler les blancs, elle n’en ressentait pas le besoin. Mais Jilan suscitait un intérêt non négligeable, ce qui la conduisait à être directe avec lui.
    L’odeur de café commençait à emplir la cuisine. Rien ne vaut ce bon breuvage, à part la chair fraiche.
    Jilan lui répondit alors. Avait-elle eut peur que tout ce sang lui déplaise ? Elle ne s’était pas posé la question, ni après et encore moins sur le moment. Après tout, c’était lui qui avait commencé avec l’explosion du premier gamin. Peut-être qu’il s’agissait plutôt de la façon dont il pouvait maintenant la regarder qu’elle pourrait craindre. Mais elle n’avait vu à aucun moment le dégout sur ses traits, ce qu’elle avait l’habitude de lire lorsqu’elle chassait plusieurs humains.
    Elle avait apprit à ne plus y faire attention, mais maintenant qu’elle y repensait, le fait qu’elle n’ait pas lu ce genre de sentiment sur le visage de son interlocuteur en disant long sur son mental. Il disait qu’il était différent. Son comportement confirmait ses dires, mais il ne restait pas moins un être de lumière, comme il disait.

    « A vrai dire, je ne faisais plus du tout attention à vous à ce moment là. Je vous ai totalement snobé pour ces gosses… »


    Elle avouait par ses paroles anodines qu’elle pouvait perdre, en quelque sorte, le contrôle d’elle-même. Bien que dans ces moments là, c’est plus la bête qui agit qu’elle. Mais il devait avoir et garder à l’esprit qu’avoir un lycanthrope sous sa forme animale en face de soi, n’est jamais une bonne chose. Il est parfois difficile de contrôler sa bête dans une partie de chasse et de mise à mort. Les amis peuvent être facilement confondus avec des ennemis et ainsi réduit à l’état de viande sur patte. Pour sa part, Kyarra arrivait encore à faire ce genre de différence, mais comme tout lycan, une fois partie dans l’ivresse du sang et de la chair fraiche, elle devient difficilement arrêtable.

    « Je ne l’oublie pas… Mais il m’est encore difficile d’allier votre mental et votre race. Comment pouvez aller contre ? Et je vous en prie, ne me sortez pas le coup des « lycans dressés ». Ce ne sont que des déchets qui méritent de crever. »

    Elle marqua une pause, le café était prêt. Sans attendre qu’il l’a serve, elle se leva et alla se servir toute seule. Oui elle lui avait demandé s’il avait du café, mais pas qu’il la serve comme une gamine. De plus, elle n’appréciait guère qu’on la traitre comme une demoiselle dont on doit prendre soin et que l’on doit servir. Comme si elle n’avait ni bras ni jambes. Elle ne refusait pas toujours que l’on s’occupe d’elle, mais ça, c’était réserver à une personne en particulier. Pour les autres, il fallait qu’ils comprennent qu’elle n’attendait pas qu’on lui fasse tout sur le cul.
    Elle versa le liquide fumant dans sa tasse, et au lieu de revenir s’assoir autour de la table, elle saute délicatement sur le rebord du meuble pour s’y assoir. Elle se disait qu’elle ne se contenterait pas d’une seule tasse et elle ne tenait pas à faire les va-et-vient à travers la pièce pour aller se resservir à chaque fois.
    Elle bu une gorgée de ce café, il était corsé et brulant : parfait. Elle aurait bien enchainé avec d’autres questions qui lui passèrent par la tête, mais elle le laissait d’abord répondre à ces précédentes. Et peut-être qu’il aurait lui aussi des interrogations à lui soumettre ?








Message par Invité Mar 9 Oct - 18:03

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A présent, elle lui demandait s’il ne craignait pas pour sa propre sécurité ? Cette question lui fit hausser un sourcil avant de laisser échapper un petit rire. Voilà maintenant qu’elle s’inquiétait des détails de sa présence en ces lieux ? Venant d’une personne avec qui il venait de partager son goût pour la mort, cela sonnait de manière risible aux oreilles de l’homme. Avec de tels pouvoirs, le Lightness avait l’orgueil de croire que peu de choses sur Terre pouvait l’inquiéter. Bien qu’immortel, il n’était pas à l’abri de la mort, son expérience dans la forêt en était la preuve. Un manque d’inattention et votre sort était joué. Depuis peu, Jilan avait rajouté à cette liste non exhaustive, le fait de se retrouver face à un lycan qui aurait perdu tout contrôle sur sa partie bestiale. Heureusement pour lui, il n’avait pas eu à l’expérimenter directement avec Kyarra, la jeune femme avait su faire preuve de suffisamment d’aplomb pour se contenir même après s’être abreuvée de sang frais. Mais pour revenir aux faits, s’il avait craint pour sa tranquillité, jamais il n’aurait pris le risque de se dévoiler aux yeux de son interlocutrice, ni même d’intervenir auprès de ces deux étudiants. La question l’amusait plus qu’autre chose, il ne voyait pas pourquoi il devrait craindre pour sa vie dans l’état actuel des choses. La louve n’avait pas –encore- sa place d’honneur dans la liste des personnes à exécuter par le Lightness et pas conséquent s’ils n’étaient pas ennemis, il n’y avait aucune raison de s’en faire, autant pour l’un que pour l’autre.

« Pourquoi devrais-je m’en faire ? Si j’estimais que vous étiez une menace pour moi, pensez-vous vraiment que je vous aurai abordé, même après avoir perçu les pulsions meurtrières que vous dégagiez ? Tant que vous ne me donnez pas de raison de vous tuer, vos aises sont miennes. »

Terminé l’archétype du parfait gentleman, son caractère hautain et sanguinaire reprenait peu à peu le dessus. Jilan ne se souciait qu’à moitié de l’impact qu’auraient ses mots sur son interlocutrice. A ce stade, il en avait fait suffisamment pour qu’elle sache à quoi s’attendre de sa part mais une petite mise au point n’était pas inutile. La louve semblait réticente à le croire capable de tels actes, du moins à long terme. Cela agaça le jeune homme mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Qu’un Lightness se dresse contre la paix et prône la mort, c’était plutôt inattendu. Cela ne l’étonnait pas que Kyarra se méfie de lui, le contraire l’aurait étonné. Mais s’il comprenait cette attitude défensive, il enrageait de voir à quel point les gens étaient conditionnés par leur race. Si l’on naissait ainsi alors on ferait forcément cela. Cette façon de penser le dégoûtait profondément et cela ne faisait qu’exacerber sa volonté de tuer. Si ces actes pouvaient faire évoluer certaines mentalités, jugées trop rigides selon lui, alors il s’y consacrerait de bon cœur. Le Lightness écouta la jeune femme poursuivre et affirmer son incompréhension face au comportement paradoxale de Jilan. Ce dernier s’autorisa une gorgée de whisky avant de répondre. De quoi voulait-elle parler par « lycans dressés » ? Il n’en avait pas la moindre idée mais il décida d’ignorer la remarque pour se concentrer sur la réponse qu’il allait lui faire. Lui égocentrique ? Jamais de la vie.

« Cela ne m’étonne pas que vous soyez sceptique. Sachez en premier lieu que je n’ai pas choisi de devenir ce que je suis aujourd’hui. Si c’était à refaire, j’opterai probablement pour renaitre en tant que Darkness, cela serait plus approprié pour ma vision des choses. »

Conscient qu'il s'ouvrait un peu trop, le jeune professeur eut du mal à se positionner par rapport à ce qu’il venait de dire. Révéler une telle partie de lui ne lui ressemblait pas, c’était comme dévoiler un bout de son passé, chose qu’il préférait ne pas évoquer avec n’importe qui. Il n’en gardait que de douloureux souvenirs et l’unique espoir qu’il conservait n’était qu’un rêve perdu d’avance. Quant à lui fournir une raison sur sa contre-nature, cela consistait à lui expliquer de manière concrète comment fonctionnait son pouvoir. En d’autres circonstances, cela ne l’aurait pas dérangé mais cette femme était puissante, il ne pouvait pas le nier et le fait qu’elle aie avoué d’elle-même ne pas comprendre le fond de son pouvoir, ajoutait à sa satisfaction personnelle. Cela pourrait toujours lui promettre un faible avantage si jamais il venait à l’affronter mais se murer dans le silence n’était pas la solution. Pas s’il voulait en apprendre davantage et tirer un réel profit de cette rencontre jusque là fortuite.

« Je ne vais pas contre, je me contente d’appliquer à la lettre ce qui fait la caractéristique même de notre race. Me nourrir de lumière. A la différence que je la prélève sur mes victimes jusqu’à les tuer, au lieu justement de leur en donner. Est-ce que ma réponse vous suffit-elle ? »

C’est le moment que choisit la jeune femme pour aller récupérer son café. Qu’elle prenne d’elle-même l’initiative de se servir ne surprit pas le Lightness. C’était sa façon à elle de lui signifier qu’elle n’était pas une femme passive et dépendante. Rien d’étonnant par rapport au peu de choses qu’il avait déduit d’elle depuis qu’il l’avait rencontré. A ce propos, il lui faudrait changer certaines choses. Il n’avait fait que parler de lui, jouant le jeu des questions réponses à merveille mais il ne savait toujours rien d’elle. Il mourrait d’envie d’en apprendre plus sur ses motivations et sur les Rebelles. Quel rôle jouait cette femme au sein de l’organisation ? Avec un tel caractère, il l’imaginait mal se soumettre aux autres d’éventuels supérieurs mais après tout, pourquoi pas ? Il ne savait pas comment fonctionnait le groupe et quelles règles le régissaient. Il doutait que les Rebelles fussent aussi structurés que le Cercle, peut-être était-ce la raison de leur absence d’offensives ces derniers jours ? La ville était plutôt calme pour un endroit réputé pour être en plein conflit. Ou alors cela cachait-il la préparation d’attaques plus importantes ? Il patienta le temps qu’elle goûte le café, visiblement satisfaite, et s’installe, avant de poursuivre :

« Mais assez parlé de moi, je suis curieux de connaitre vos motivations. Pourquoi avez-vous rejoint l’opposition ? Qu’avez-vous à y gagner ? Vous me donnez l’impression d'être parfaitement capable de faire cavalier seul si vous le souhaitiez. »

Message par Invité Mer 10 Oct - 1:55

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    Sirotant son café, elle attendait d’entendre la réponse de Jilan. Celle-ci ne se fit pas attendre très longtemps. A le voir, sa question l’amusait même. Parce qu’avec ce qu’il s’était passé plutôt, il se disait qu’elle ne représentait pas une menace pour lui ? Dans le sens, qu’ayant tous deux, à peu près la même vision du monde ? Ou alors pensait-il qu’il aurait le dessus sur la lycanthrope s’ils devaient s’affronter ? Kyarra fronça légèrement les sourcils à cette pensée. Elle aimait jouer sur le fait qu’elle puisse se montrer faible, mais pour l’heure, ça l’énervait plus qu’autre chose. Elle n’était pas du genre à se croire toute puissante et invincible, sa rencontre avec son Oublié en était la preuve, mais quand même ! Qu’on la sous-estime après l’avoir vu sous sa véritable forme ne lui plaisait pas du tout. Et puis, ça lui faisait remonter ses doutes à la surface en ce qui concernait sa position chez les Rebelles. Si un inconnu n’avait pas, ne serait-ce qu’un peu, peur de sa présence, comment allait-elle pouvoir se montrer à la tête de l’organisation, même avec Fisher à ses côtés ? Un sentiment qui ne l’avait pas assaillit depuis un moment refit surface : le doute. Elle était en train de se demander s’il avait fait le bon choix en la choisissant pour ce poste. Elle était prête à tout pour arriver à ses fins, et l’aider, mais si elle ne pouvait pas se faire respecter, les choses s’annonçaient plutôt mal. Et même si son compagnon faisait en sorte, par sa force, qu’on lui obéisse, ce serait grâce à lui, et non par sa propre présence. Elle allait devoir avoir une conversation sérieuse avec lui à ce sujet.
    Elle se mit alors à le dévisager, écoutant ses paroles. Il ne l’a prenait donc pas au sérieux ? Il pensait avoir le dessus et sortir victorieux d’un affrontement avec elle ? Elle était partagée entre admirer toute son assurance et le fait de vouloir lui montrer qu’il fallait se méfier d’elle.
    Elle posa doucement sa tasse sur le meuble où elle était assise, mit à plat ses mains sur le même meuble et prit la parole, cette fois, sa voix avait reprit un ton de menace sous-jacente.

    « Ne pensez pas qu’il sera facile de me tuer. Je ne connais pas l’étendu de votre pouvoir, mais vous n’avez encore rien vue de la puissance d’un lycanthrope déchainé. Gardez ça à l’esprit avant de proférer de telles paroles. »


    Elle reprit sa tasse de café, la vida d’une traite et s’en resservit une. Il avait l’air d’être occuper avec son whisky, elle n’allait donc pas se gêner pour vider sa cafetière. Elle reprit ensuite sa position initiale, sa tasse dans les mains, sur ses genoux.
    Il lui avoua ensuite qu’il aurait certainement préférer faire partie de la race opposée à la sienne. Elle comprenait parfaitement qu’on ne choisissait pas la race que l’on était. Elle-même s’était retrouver lycanthrope après une mauvaise rencontre. Elle hocha la tête pour lui indiquer qu’elle comprenait ce qu’il voulait dire. Elle reprit la parole, sa voix était devenue normale, sans une once de menace :

    « Le bon côté à être un Lightness avec votre état d’esprit et qu’il est difficile d’associer les deux. Vous avez donc une couverture assez pratique. »


    Jilan lui expliqua ensuite le fonctionnement de son pouvoir, elle se doutait que ce n’était qu’une partie. Même s’ils se faisaient totalement confiance, ce qui n’était pas le cas, elle se doutait qu’il ne lui dirait pas la totalité sur son don. Il devait garder à l’esprit qu’un potentiel duel pouvait avoir lieu.
    Il se nourrissait de la lumière de ses victimes ? La louve mit quelques instants avant de comprendre qu’il devait s’agir de leur moral, leur envie de vivre. Elle ne saisissait pas vraiment comment il faisait, n’ayant aucun don psychique, elle avait dû mal à se représenter ce genre de chose. Mais passons, il lui avait dévoilé une partie de lui et ce n’était pas à négliger. Elle le nota dans un coin de sa tête, histoire de ne pas oublier ce petit détail qui avait son importance.

    « Je pense que oui. »


    Il marqua une pause, laissant un blanc entre les deux interlocuteurs. Il parut réfléchir à quelque chose. Qu’avait-il en tête ? S’obligeait-il à cacher des informations sur sa personne à la louve ? Ou au contraire, cherchait-il des questions à lui poser ?
    Elle n’eut pas besoin d’attendre que son café devienne froid pour avoir sa réponse : il était lassé d’être au centre de la conversation. Il voulait maintenant que ce soit à son tour de parler d’elle. Il fallait s’en douter que ce moment arriverait. Et elle s’y était un peu préparée, du moins, elle avait gardé à l’esprit la possibilité d’être à son tour questionner. Juste retour des choses non ?
    Pourquoi avoir rejoint les Rebelles ? Allait-elle avoué, qu’elle serait morte dans le cas contraire ? Peut-être pas, surtout qu’elle n’avait pas eu à se forcer pour le rejoindre. Ils souhaitaient tous deux la même chose. Et puis, des choses entrainant d’autres…
    Elle sourit quand même à sa réflexion, elle pouvait faire cavalier seul ? Effectivement mais…

    « Mais ce n’est pas aussi divertissant. Et puis… J’ai passé quelques années seule, à tuer après ma transformation. On se lasse vite de la vie, même si les victimes sont différentes… Ce que j’ai à y gagner ? Je n’ai jamais pensé à ça de la sorte. Je n’ai simplement rien à perdre et je ne souhaite pas devoir cacher ma véritable nature. Je ne veux pas devoir me contenter de viande en boite ou d’animaux parqué pour qu’on puisse les chasser. Je souhaite la Vraie chasse. Cette idée d'égalité entre les races me répugne, il y a toujours eu et il y aura toujours des être supérieurs à d'autre. Prétendre être l'égale d'un humain ? Hors de question. Ils ne sont que le maillon de la chaine alimentaire. Pourquoi vouloir changer ça ? Voila pourquoi je fais parti des Rebelles. »


    Elle se tut alors, buvant de nouveau du café, mais cette fois-ci, c’était plus pour trouver une excuse et se taire. Elle lui parlait un peu trop à cœur ouvert. Ca ne lui ressemblait du tout. Peut-être que c’était en échange de ce qu’il lui avait raconté lui. Une sorte d’échange de petits détails de leur vie qu’ils ne partagent pas forcément.
    Elle avait omis de parler de son compagnon. Parce qu’il fallait bien le dire, il était devenu en parti la raison pour laquelle elle était prête à faire beaucoup de chose. L’amour dites-vous ? Elle n’avouera jamais, ou pour le moment, que ce sentiment l’habite. Elle ne peut pas se le permettre, pas avec sa position et celle de Fisherandrield.

Message par Invité Jeu 11 Oct - 16:38

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Tandis que le jeune femme répondait à sa menace sous-entendue, Jilan put sentir dans le ton qu’elle employait, que la pique l’avait irrité. Etait-ce parce qu’elle manquait de confiance en ses capacités qu’elle ne prenait aussi mal ? Ou bien au contraire, s’estimait-elle suffisamment puissante pour le battre sans difficultés et qu’elle se vexait que son interlocuteur doute ainsi d’elle ? Quelque soit la raison à ce changement d’humeur, le Lightness encaissa la réplique en silence, ses yeux hétérochromes ne quittant plus ceux de son interlocutrice mais il se garda bien de rétorquer qu’il n’aurait pas à attendre qu’elle se transforme entièrement avant de l’attaquer. Il aurait très bien pu l’abattre alors même qu’elle prenait sa douche ou bien à cet instant, entre deux gorgées de café brûlant sans qu’elle le sache. Sauf qu’il n’avait aucun intérêt à provoquer un affrontement direct. D’une, cela risquait d’endommager sérieusement son appartement et de rameuter les policiers du coin –en plus de se mettre à dos les voisins pour tapage nocturne- et de deux, il savait qu’il n’aurait peut-être pas l’avantage. Son pouvoir comportait des risques, il l’avait appris de manière brutale dans la forêt et un combat contre Kyarra nécessiterait toute son attention s’il ne voulait pas finir en chair à pâtée. Les conditions n’étaient pas en sa faveur et il n’insista pas à la provoquer. Il était intelligent, pas suicidaire. Ce petit échange sembla avoir remis chacun des deux interlocuteurs à leur place, pour le moment du moins. Le jeune professeur observa d’un œil distrait la louve se resservir du café –pas étonnant qu’elle ait un tel caractère si elle en buvait autant à n’importe quelle heure de la journée- avant de s’autoriser une longue gorgée de son propre verre. Comparée à l’extase ressentie devant tant de sang versé, le goût de l’alcool lui parut bien fade. Peut-être devrait-il essayer quelque chose de plus fort la prochaine fois ?

Ses explications semblèrent avoir convaincu la lycane et s’était très bien ainsi. Avec le déclin des rayons du soleil, l’humeur exécrable de Jilan croissait en même temps que l’avancée des ténèbres. Même chez lui, entouré de lampes, il pouvait ressentir les effets néfastes de l’obscurité sur lui. Il se sentait fatigué, l’idée même de faire à nouveau usage de son pouvoir lui parut soudain saugrenue. Cela exigeait de la concentration et de l’énergie, il n’avait pas envie d’en dépenser plus que nécessaire. Mais la satisfaction de savoir qu’il n’aurait pas à se lancer dans une nouvelle démonstration devint bien insignifiante lorsque le louve poursuivit. Les premiers mots ne l’atteignirent pas, il n’avait jamais connu cette lassitude à chasser seul. Peut-être était-ce dû au fait que chacun de ses meurtres était unique en son genre ? La méthode restait la même, malgré quelques variantes pour la forme mais la nature des êtres qu’il tuait la rendait unique. Chaque humain était différent et envisageait la mort sous un angle particulier. Cela créer une infinité de situations, toutes plus appréciables les unes que les autres. Il suffisait simplement de savoir les apprécier à leur juste valeur. Ce fut la fin de son discours qui plut au Lightness. Kyarra voyait le monde de la même manière que lui. Un monde où l’égalité entre les races n’était que stupidité. A partir de cet instant, il eut la conviction qu’il pourrait servir à merveille cette femme. Lui qui n’avait jamais supporté d’avoir à reconnaitre quelqu’un au-dessus de lui, la situation lui échappait. Il savait que c’était stupide de se ranger de son côté rien qu’en l’entendant prononcer ces paroles mais la tentation fut trop forte. Il était curieux de voir ce qu’il pourrait advenir du monde s’il joignait ses forces aux siennes.

« Vous me plaisez de plus en plus, j’aime votre mentalité. Je ne suis pas déçu d’être tombé sur vous par hasard. Tuer, tout le monde en est capable avec un coup de main pour certains, mais savoir pourquoi l’on tue, c’est une autre histoire. »

Il s’interrompit pour finir son verre de whisky, cherchant ses mots au passage. Il connaissait les doutes de la jeune femme du fait de sa nature d’être de lumière mais s’il parvenait à la convaincre de sa bonne foi, alors il voulait aussi l’aider dans sa lutte pour la paix. Devait-il lui énoncer les avantages qu’elle gagnerait à l’engager ? A supposer qu’on puisse parler d’engagement. Etait-ce plus raisonnable d’en apprendre davantage sur le fonctionnement de ce groupe nommé Rebelles avant de se proposer ? Il doutait qu’un retrait était envisageable une fois entré dans l’organisation. Si l’on voulait démissionner, la seule alternative était la mort, puisque la trahison revenait à signer son arrêt de mort. Quand il reposa le verre désormais vide sur le buffet, il avait pris sa décision.

« Vous l’aurez sans doute compris mais je suis tout aussi opposé que vous à cette paix futile. Quant à l’égalité entre les races… Ce n’est qu’une douce illusion pour les naïfs. Du fait des capacités de chacun, elle n’est pas envisageable et vous l’avez très bien illustré. La question serait plutôt : accepteriez-vous ma candidature pour remettre ces idiots à leur place ? Si vous le vouliez, ma couverture serait votre. »

Le Lightness avait volontairement omis un détail dans son discours : celui de son désir de se venger de la race humaine. Ce n’était pas une simple vengeance consistant à éliminer deux ou trois individus par semaine, non. Il souhaitait vraiment voir disparaitre cette race, uniquement douée pour se mentir à elle-même. En ce sens, sa prise de position concernant l’égalité des races était déterminante. Elle témoignait de son intérêt pour rejoindre les Rebelles, un intérêt autre qu’une soif de sang insatiable. Il attendait la réaction de son interlocutrice mais quelque chose dans ses émotions attira son attention. Du fait de la violence qui l’animait, en partie générée par la bête qui dormait au fond d’elle, il lui était difficile de discerner quoique ce soit mais il y eut, l’espace d’un instant, un petit halo de lumière dans le cœur de cette femme. Le visage de Jilan demeura impassible, de peur de faire douter la louve sur ses intentions, mais il n’oubliera pas de l’interroger à ce sujet. Qu’est-ce qui pouvait bien briller de la sorte au fond du cœur de la lycane ?

Message par Invité Ven 12 Oct - 16:21

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    Jilan eut le bon goût de ne rien répliquer à la réponse de Kyarra. S’il était parti dans un discours en continuant de dénigrer la louve, celle-ci n’aurait guère apprécié et elle serait surement monter sur ses grands chevaux. L’inconvénient à avoir en soi une bête, réside dans les sentiments. Tout est beaucoup plus fort et il n’est pas rare –pour ne pas dire fréquent- de voir des lycanthropes perdre le contrôle pour une broutille. Même si elle avait une certaine maîtrise de sa louve, Kyarra n’échappait pas à cette contrainte et elle le savait. Elle nota dans le coin de son esprit qu’elle devrait peut-être songer à s’entrainer là-dessus. Un chef qui perd trop facilement le contrôle ne lui donnerait pas vraiment une bonne image. Or, elle ne pouvait pas se le permettre. Contrairement à elle, le Lightness savait quand il était bon de s’arrêter. Un nouveau bon point pour lui. Même s’ils ne se connaissaient que depuis très peu de temps, Kyarra commençait sérieusement à apprécier cet homme. Il était intéressant sur bien des points, que ce soit son don ou sa personnalité. Elle lui était en quelque sorte reconnaissante de l’avoir abordé dans cette rue, auquel cas, ils ne se seraient probablement pas rencontrer de sitôt, voir peut-être même jamais. Ce qui aurait été un véritable gâchis.

    Kyarra était tout à fait d’accord avec sa réplique, même si ça lui arrivait de tuer sur un coup de tête, pour des raisons parfois très futiles. Mais ça faisait parti de l’avantage de faire désormais parti d’une race de prédateur. Elle n’aurait probablement pas eu la même vision du monde si elle était restée humaine et faible. Mais le destin, ou elle ne savait quoi encore l’avait mise sur la route d’un lycanthrope et il avait fait d’elle l’une des leurs. Elle ne regrettait surement jamais cette tournure de sa vie. Elle ne se serait jamais autant amuser si elle était restée humaine, elle serait peut-être même morte, tuée par une créature. Alors qu’à l’heure actuelle, c’était elle le chasseur.

    Buvant une gorgée de plus, elle fut obligée de s’arrêter lorsqu’elle l’entendit poursuivre dans ses dires. Elle avait effectivement bien comprit qu’il ne se rangeait pas du tout du Cercle, qu’il avait les même idéaux qu’elle, mais elle était étonnée qu’il lui fasse une telle proposition. Loin d’elle l’envie de refuser, mais elle avait dû mal à l’imaginer sous ses ordres. Il avait l’air d’avoir un fort caractère et il ne devait pas non plus aimer qu’on lui dise quoi faire. Pourtant, il était là, en face d’elle, avec un air très sérieux sur son visage. Soit, il jouait la comédie à merveille, ce qu’elle ne pourrait pas encore déterminer. Soit, et elle l’espérait, il était réellement sincère.
    Un petit problème restait et reviendrait continuellement : la loyauté. Etait-il du genre à trahir si sa vie, ses intérêts étaient mis en danger ? Elle avait déjà pu voir des maris et des femmes se trahirent mutuellement lorsque la peur de mourir devenait trop pressente. Qu’est-ce qu’elle pouvait détester ce genre d’individus ! Incapable de rester fidèle, loyal jusqu’au bout. Elle s’énerva toute seule en repensant à quelques unes de ses victimes qui avaient agit ainsi. Elle se mit à compter jusqu’à dix en contrôlant sa respiration et elle revint calme.
    Elle posa sa tasse de café, maintenant vide –elle allait devoir se calmer sur la caféine- et regarda droit dans les yeux Jilan. La discussion avait tourné de façon bien trop sérieuse pour se permettre d’agir de manière désinvolte. Elle aurait pu lui raconter toute sa vie, sans vraiment se préoccuper des conséquences, mais quand il s’agissait de l’organisation, c’était une autre part de manche. Elle ne pouvait pas se permettre de faire la moindre erreur en ce qui la concernait. D’une, elle avait sa confiance et elle ne tenait pas à la perdre. De deux, elle devait se montrer capable de gérer ce genre de situation, puisqu’elle allait devoir en gérer d’autres, plus importantes par la suite.

    « Vous me plaisez également de plus en plus. Je ne vous cache pas que j’ai envie de vous voir nous rejoindre, vous seriez d’une aide très précieuse. Mais j’ai une question à vous poser avant toute chose. A vos yeux, quelle valeur à votre vie ? Pourriez-vous mourir pour cacher l’identité des membres ? »


    Ca faisait deux questions, et alors ?! Elle se tut un instant, le temps pour lui de réfléchir à sa question, et pour elle, le temps qu’elle trouve les mots pour poursuivre. Fisher ne lui avait encore rien dit sur ses plans, elle n’en avait même pas trouvé dans son bureau, elle ne pouvait donc pas trop s’avancer, mais elle ne pouvait pas non plus passer pour un simple membre. Elle n’allait pas, pour le moment, dévoiler sa position, ça aurait été très imprudent de sa part, mais elle devait lui montrer que ce qu’elle disait n’était pas de simples paroles d’une simple membre.

    « Nous ne tolérons pas la trahison, Jilan. Nous rejoindre signifie : nous suivre ou mourir. Il n’y a pas d’autres options envisageables. C’est un peu archaïque comme procéder mais nous ne pouvons nous permettre d’avoir des lâches dans nos rangs, pas si nous voulons arriver à no fins. Je suis sûr que vous comprenez ce point de vue. »


    Cette fois-ci, elle se tut pour le laisser répondre. Elle se servit une troisième tasse de café. Ca faisait un moment qu’elle n’avait pas bu autant de caféine en si peu de temps.

Message par Invité Lun 15 Oct - 20:34

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Le sérieux, avec lequel le Lightness avait abordé son ambition de rejoindre les Rebelles, se lisait désormais sur le visage de son interlocutrice. S’attendait-elle à ce qu’il fasse une telle proposition ? Que pouvait-elle bien en penser ? Ils ne se connaissaient pas suffisamment pour orienter la conversation sur ce sujet, du moins, pas aussi rapidement et Jilan ignorait encore quel rôle la louve jouait au sein de l’organisation. Peut-être qu’il aurait été plus prudent de sa part d’en apprendre davantage sur le fonctionnement du groupe avant d’entreprendre une telle initiative ? C’était un choix risqué mais l’homme en acceptait le challenge. Laissant Kyarra se perdre dans ses propres réflexions, le jeune professeur se demanda ce qu’il pourrait faire en cas de refus. Malgré leurs opinions similaires et l’intérêt de la jeune femme pour le pouvoir de la sphère, il comprenait qu’il avait suscité assez de méfiance à la lycane pour que celle-ci ne l’accepte pas dans les rangs des Rebelles. De plus, il ne possédait rien de plus pour la convaincre. Le Lightness n’était pas du genre à jurer fidélité à qui que ce soit ou alors mettre sa propre vie en jeu pour s’attirer les bonnes grâces de quelqu’un. Il lui avait fait une démonstration de son pouvoir, admiré le sien et évoqué son point de vue sur la société actuelle. Grâce à tout ceci, elle devait avoir compris qu’il ne rejoindrait pas le Cercle quoiqu’il arrive dans le futur. Mais il était à présent en mesure de divulguer son identité à elle, même s’il n’avait rien à y gagner en fin de compte. Simplement pas pur mesquinerie de sa part. N’étant pas associés, la jeune femme devait sûrement avoir conscience qu’il représentait un danger potentiel pour elle et pour l’organisation, même avec le peu qu’il savait. Envisageait-elle comme lui le recours à la violence en cas de désaccord ? C’était possible. Jilan dut se résigner à attendre la réponse de son interlocutrice.

Quand cette dernière répondit enfin à ses interrogations, elle confirma les quelques points que l’homme avait supposé en imaginant le système du groupe des Rebelles. Cela ne le surprit pas le moins du monde, le principe ordonnant que la trahison se paye dans la mort lui convenait. Ce n’était pas dans ses intentions de trahir un jour l’organisation car cela reviendrait à trahir ses propres convictions. Jilan en conclut qu’il n’avait pas de soucis à se faire concernant les méthodes des Rebelles. La jeune femme reconnut même que les pouvoirs de la sphère seraient appréciés lors des actions à venir. Cependant, les propos de la louve prirent un tournant inattendu aux oreilles du Lightness et lui firent hausser un sourcil. Mourir pour un autre ? Cela n’avait jamais été dans ses projets et ce, pour les siècles suivants. Son caractère solo ne lui permettait pas et son existence, bien que corrompue par l’immortalité et le sens contraire qu’elle dégageait, était précieuse à ses yeux, trop pour être gâchée ainsi. Même en ayant perdu la saveur de la mort, cette saveur même qui faisait l’essence de la vie, l’homme avait appris à s’en passer et était parvenu à apprécier la vie sans fin. Avec un peu d’imagination, on trouvait toujours un moyen de s’amuser au dépend des autres. Il croisa les bras, les yeux toujours plongés dans ceux de son interlocutrice.

« Je comprend en effet. Et je me doute aussi que si vous prenez la peine de m’en dévoiler davantage, c’est que vous ne comptez pas essuyer un refus de ma part, pas après m’en avoir appris autant. Vous devez aussi savoir que je suis, certes immortel mais que je tiens à ma vie… »

Il laissa volontairement sa phrase en suspens et s’approcha de la jeune femme, assise sur le meuble en face de lui. Lentement, il plaça ses mains à plat sur ledit meuble, de chaque côté de la taille de la demoiselle. Le Lightness se pencha légèrement en avant et un observateur anodin aurait pu croire à l’échange d’un baiser entre les deux. Mais loin de poser ses lèvres sur celle de Kyarra, l’homme s’arrêta à quelques centimètres du visage de son interlocutrice. Ils étaient maintenant très proches mais aucun des deux n’eut un mouvement de recul face à la présence de l’autre. Une preuve supplémentaire de la confiance mutuelle qui s’était installé entre eux. A cet instant précis, tout le sérieux des paroles de Jilan se lisait dans le regard hétérochrome quand il reprit la parole :

« … et en aucun cas, je ne l’offrirai à un autre que moi. Il n’existe pas dans ce monde, une personne pour laquelle je pourrai mourir immédiatement, je n’ai pas ce plaisir là, contrairement à vous… » ajouta t-il plus bas sur un ton glacial.

Comme la distance qui les séparait s’était réduite, Jilan avait pu mettre un mot sur le sentiment étrange qui luisait au fond du cœur de la louve : affection. Mais si le jeune professeur pouvait sentir certains sentiments chez les êtres qu’il rencontrait, il ne pouvait en revanche, déterminer le but de ces derniers. Etait-ce plus qu’une simple affection ? Si oui, pour qui la lycane en pinçait-elle ? Etait-ce sérieux ou simplement à sens unique ? Est-ce que cette émotion avait un lien avec ce qui poussait Kyarra à joindre ses forces à celles des Rebelles ? Tant de questions et si peu de réponses. Le Lightness se refusait à l’interroger à ce sujet, ce n’était pas ses oignons et cela ne l’intéressait pas vraiment. Pour une fois, sa curiosité demeurait discrète. Quant à savoir ce qu’il entendait par « plaisir », il n’était pas sûr lui-même si elle pouvait le considérer sous un angle ironique. Il fut un temps où des personnes avaient compté pour lui. Mais cette époque était révolue. Il n’avait toujours pas fini sa réplique mais il ne laissa pas le temps à son interlocutrice de répliquer. Il se redressa et s’éloigna d’elle, profitant de ce court mouvement pour poser son verre désormais vide et inutile, dans l’évier, situé à droite de la jeune femme. Il était parfaitement conscient que de tels propos de sa part sèmeraient définitivement la doute et la méfiance dans l’esprit de la louve. S’il n’ajoutait rien, alors son intégration dans l’organisation était belle et bien perdue.

« … En revanche, je suis quelqu’un de très attaché à ses convictions et je suis prêt à mourir pour elles. Voyez cela comme un engagement personnel auprès de vous. » conclut-il avec un sourire redevenu normal.

Il avait retrouvé l’attitude calme et presque amusée qu’il adoptait envers son interlocutrice. Non pas qu’il se moquait ouvertement d’elle ou ne la prenait pas au sérieux. Mais il ne pouvait s’empêcher de cacher un certain attrait pour cette jeune personne qui partageait les mêmes convictions que lui. Il se demanda si les autres membres de l’organisation avaient la même façon de voir les choses. Le cas contraire l’aurait étonné mais après tout, les Rebelles se constituaient de personnes ayant avant tout leurs propres objectifs en tête, il n’était pas exclu que Jilan tombe sur des personnes avec des idées contraires aux siennes. Il se rendit soudain compte qu’il s’avançait un peu trop vis-à-vis de son futur proche. Kyarra ne lui avait encore donné son accord, à supposer qu’elle était en droit de le faire. Ses propos témoignaient d’une certaine assurance et connaissance des règles de l’organisation mais en était-elle le chef véritable ? L’homme posa alors une question qui parut complètement hors de propos, même pour lui :

« Après ce qui s’est passé au square, dois-je comprendre que vous avez diné ou accepteriez-vous une pizza ? »

Message par Invité Mar 16 Oct - 0:29

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    Après les paroles de la louve, Jilan parut partir dans ses propres réflexions, ce qui n’avait rien d’étonnant. Ils avaient beau avoir la même conception de la paix et de l’égalité entre les races, ça ne changeait rien qu’ils pouvaient avoir une vision de la vie différente. En soi, ils pouvaient avoir le même but –ou presque- mais rien ne garantissait qu’ils usent des même méthodes pour y arriver. Elle se remit à siroter son café en attendant la réponse du Lightness. Il avait déjà démontré qu’il souhaitait les rejoindre, mais il devait avoir à l’esprit le minimum de leur mode de fonctionnement. Peut-être qu’il pouvait comprendre cela, mais l’appliquer à lui-même était autre chose.
    Jilan lui répondit enfin, lui montrant une fois de plus qu’il n’était pas un imbécile. Les tueurs de sans froid ça pouvait servir, mais qu’ils soient intelligent était un plus non négligeable. Bien sur, ils étaient également plus dangereux, il faudrait donc le garder à l’œil. Mais évidemment, cela était valable pour tous les membres et futurs membres. Le Lightness fut franc avec la louve, il marqua un bon point. Elle détestait les menteurs, quitte à ne pas apprécier la vérité. C’était l’inconvénient de ce concept, il ne fallait pas avoir peur d’avoir mal.
    Bizarrement, elle ne le prit pas si mal que ça, qu’il ne veuille pas mourir pour des individus qu’il ne connaissait pas. Elle trouvait ça dommage, mais c’était tout à fait compréhensible. Malgré tout, elle nota cette information dans un coin de sa tête, si jamais elle devait se retrouver en mission en sa compagnie. Pour ne pas qu’elle oublie à quoi elle pouvait s’attendre de sa part.

    Jilan s’arrêta en pleine phrase, pensa-t-il que sa révélation allait perturber Kyarra ? Mais pas vraiment. Qu’il soit également d’accord sur ce fait l’aurait même plutôt inquiéter. Il se leva et s’approcha d’elle. Trop près d’elle à son goût. Elle aimait guère avoir un espace personnel aussi réduit, surtout avec un individu capable de vous tuer en quelques secondes. Malgré tout, elle ne bougea pas d’un cil, elle ne lui donnerait pas la satisfaction de lui montrer qu’elle n’aimait pas cette proximité. Peut-être qu’il ne s’en préoccupait pas, mais dans tous les cas, elle tenait à se montrer aussi sur d’elle que possible.
    Kyarra se figea en l’entendant prononcer certains mots. Que pensait-il savoir ? Ca ne faisait pas assez longtemps qu’ils s’étaient rencontrés pour qu’il ait des informations là-dessus, et elle ne se souvenait pas d’avoir fait allusion à ce genre de sentiment. Elle n’avait pas réellement honte d’être attachée à Fisher, mais elle savait que ce genre de chose était vu comme une faiblesse. Avant de le rencontrer, elle pensait également la même chose, que l’attachement n’était que faiblesse. Mais ce n’était plus le cas et elle ne se l’expliquait même pas à elle-même. Quoi qu’il en soit, elle n’avait pas aimé qu’il lui parle sur ce ton, et surtout pas sur ce sujet. Elle lui attrapa le bras gauche, ce qui n’était pas très difficile vu la courte distance qui les séparait, et elle serra sa crise en lui répondant.

    « Votre sous-entendu ne me plait guère Jilan. J’ignore d’où vient ce que vous pensez savoir, mais ce n’est pas le sujet que je vous permets d’aborder. »


    Sa voix était froide et s’il pouvait lire ce qui se trouvait dans les yeux de la louve, il pouvait voir qu’elle se contrôlait pour ne pas lâcher sa bête. Elle lâcha ensuite son bras, on pouvait voir des traces rouges sur son membre, elle aurait pu lui casser le poignet, mais ce n’était pas dans son intérêt et ce n’était pas non une raison valable. Elle était impulsive mais pas à ce point, du moins, pas avec un individu qui pouvait leur servir.
    Il s’éloigna ensuite, ce qui était très bien comme ça et reprit la parole. Cette phrase lui plaisait déjà plus. S’il était près à mourir pour ses idéaux, c’était déjà mieux que de prendre la fuite. Il s’engageait auprès d’elle ? Ok, elle pourrait se contenter de ça pour le moment, et verrait pour la suite. Elle reprit sur un sujet qui l’énervait beaucoup moins :

    « Votre positionnement me convient. A vrai dire, je ne m’attendais pas à plus, en si peu de temps. »


    Elle vida le reste- et la majeur partie- de sa tasse, en songeant à ce qu’avant dit Jilan. Ca n’aurait pas dû la turlupiner plus que ça, et pourtant… Comment savait-il ce genre de chose ? Ce n’était pas seulement le fait qu’elle soit attachée à son compagnon dont il avait parlé. Ça, ce serait normal pour la plus part des individus. Non, il lui avait bien fait comprendre qu’il connaissait sa pensée profonde en guise de suicide protecteur. Le terme n’était pas très esthétique et pourtant, c’était bien ça, en fin de compte.
    Elle reprit ses esprits à la dernière goutte de café. Ce n’était pas le moment de divaguer, surtout sur ce sujet, surtout qu’elle ne savait pas comment il avait eu ses infos. Et s’il lisait dans les pensées ?
    Elle ne pu s’empêcher d’avoir un sourire au coin des lèvres à sa question.

    « Nous avons besoin de beaucoup de protéines dans une journée. Alors évidemment que j’accepte ! »

    Elle se leva alors de ce meuble, ses jambes commençaient à s’engourdir à rester ainsi assise. Elle mit à son tour la tasse dans l’évier. Si elle s’écoutait, elle lui aurait bu tout le reste de son café, et elle ne voulait pas passer pour une accroc à la caféine.
    Ils allaient mangeaient, ok, mais est-ce qu’ils avaient encore des choses à se dire ? Evidemment. Mais avaient-ils vraiment envie de partager plus d’info ? Peut-être que c’était la meilleure chose à faire. Malgré tout, Kyarra ne dit rien. Elle se contenta de marcher un peu dans l’appartement de Jilan, pour en fin de compte aller s’assoir sur son canapé. Elle faisait comme chez elle ? Mais depuis le début ! Voulant quand même briser le silence qui s’était installé entre les deux individus, elle dit :

    « Et de quoi allons nous maintenant discuter ? »





    Spoiler:

Message par Invité Mer 17 Oct - 19:08

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Dès l’instant où ils s’étaient rencontré dans cette ruelle étroite, Jilan avait très vite compris qu’il avait affaire à une impulsive. La suite des choses étant ce qu’elle était, il nota que la jeune femme conservait néanmoins une maitrise étonnante et louable sur la bête qui sommeillait en elle. Pourtant, ce qu’il distingua au fond des prunelles émeraude de son interlocutrice, lui assura qu’il avait mis le doigt sur un détail intéressant. Le Lightness ne s’était pas trompé concernant la lueur d’humanité enfouie dans le cœur de la lycane et, compte tenu de la réaction glaciale de cette dernière, elle devait certainement la considérer comme un secret ou pire, un point faible. Ce genre de sentiments n’était bon qu’à rythmer les vies monotones des humains, cela était totalement inutile pour les tueurs froids comme l’était Kyarra. Détestait-elle cette émotion ? La jugeait-elle sans intérêt et malsaine pour elle ? Ou bien la chérissait-elle au point de la surprotéger ? Quoiqu’il en soit, il était évident que la jeune femme luttait pour ne pas lui broyer le bras –même si elle y parvenait presque sans forcer visiblement- et Jilan préféra ne pas insister sur ce point. Sa curiosité demeurait toujours présente mais il comprenait que son interlocutrice se sente agacée par le soudain changement de ton envers elle. Il avait abordé un sujet que ni l’un ni l’autre n’avait encore évoqué, glissant par là le doute dans l’esprit de la louve. La possibilité qu’elle aille imaginer qu’il possède le pouvoir de lire dans les pensées l’amusa. Si seulement il pouvait le faire. Cependant cette découverte aussi douloureuse soit-elle, ne plut pas au Lightness. Le simple fait d’imaginer cette délicieuse jeune femme aux pulsions meurtrières se perdre pour un autre le dégoûtait. Non pas qu’il se soit attaché à elle, il n’avait d’intérêt profond pour personne mais la manière d’agir et ses pensées de la lycane le ravissaient. Ou peut-être était-ce dû au fait qu’elle fut la première personne à s’opposer aux lois de cette ville qu’il rencontra ? Il n’espérait pas la convaincre d’abandonner la personne qu’elle chérissait, pas tout de suite en tout cas mais simplement qu’elle ne fasse pas une terrible erreur.

Alors que l’idée de lui proposer de rester manger une pizza faisait son chemin dans l’esprit du Lightness, Kyarra reprit la parole à la suite des derniers mots du jeune professeur. A vrai dire, il ne s’attendait pas à ce qu’elle fasse une remarque à ce propos, pensant le sujet clos. Il n’avait pas besoin qu’elle lui réponde quelque chose d’ailleurs, le fait qu’elle sache à quel point il était déterminé à se ranger du côté des Rebelles, quitte à devoir servir sous les ordres de quelqu’un d’autre, était l’unique chose qui lui importait vraiment. Il comprenait que l’organisation n’était pas en position de recruter le premier venu qui se présentait à ses portes, qu’il faudrait certainement faire ses preuves avant de se voir confier une mission. Jilan laissait le temps à la louve de se faire une opinion de lui. Il avait tout le temps pour cela, contrairement à son interlocutrice. Cependant sa courte réflexion le piqua malgré tout. Il lui arrivait régulièrement d’être ennuyé par ceux et celles qu’il rencontrait mais de là à parvenir à le faire réagir sur une simple petite phrase… Il se retourna vers elle, son sourire d’ores et déjà revenu. Est-ce que la jeune femme commençait finalement à le cerner ? Plus rapidement qu’il ne l’eut cru.

« Tant que vous ne vous attendiez pas à moins de ma part, cela me va. »

Il lui proposa finalement de rester diner, ce qu’elle accepta avec plaisir visiblement. Rien d’étonnant dans le fait que de misérables gamins ne l’aient pas rassasiée. Jilan consentit enfin de détacher son regard de celui de la louve afin de chercher dans l’annuaire, le nom de la pizza la plus proche de son appartement. Même en étant un Lightness, il avait besoin de ses deux yeux pour y arriver. Il finit par dénicher l’objet de ses recherches : pizzaria Velocita. L’un de ses collègues lui avait raconté une fois que cette pizzaria était réputée pour livrer ses clients en 30min maximum, ce qui convenait parfaitement au jeune professeur. La soirée était déjà bien entamée et il commençait à avoir faim. Avant même de les appeler pour passer commande, il demanda à son invitée ce qu’elle désirait prendre comme pizza et ne fut pas surpris qu’elle opta pour celle présentant le plus de viande en garniture. Pour sa part, ce serait la plus épicée que l’établissement puisse proposer. Il avait envie de chasser le goût du whisky. Laissant le silence s’installer entre eux, il passa la commande avant de donner l’adresse pour finalement raccrocher en écourtant au mieux les formules de politesse en vigueur. Mais une fois cela fait, le Lightness ne prit pas la peine de relancer la conversation. Ce n’étaient pas les questions qui lui manquait mais il ne savait pas par où commencer. Il savait qu’il avait poussé la louve dans ses retranchements et souhaitait éviter un nouveau rapport de force. N’ayant pas envie de s’assoir en attendant patiemment la venue du livreur, il alla droit vers l’immense baie vitrée qui remplaçait l’un des murs du salon sur sa quasi-totalité. Le jeune professeur laissa ses pensées divaguer tout en observant d’un air pensif, les rares passants qui occupaient encore les rues. La ville était plongée dans l’obscurité, seules quelques lumières disposées ci et là reflétaient un semblant de vie dans la cité. De là où il se trouvait, il était parfaitement conscient que les passants pouvaient le voir à la lumière de son appartement mais en réalité, peu d’entres eux prenaient le temps de lever le nez du trottoir qui défilait sous leurs pas. La voix de Kyarra le ramena au moment présent. Elle voulait savoir de quoi allaient-ils parler ensuite ? Il n’en avait pas la moindre idée ou plutôt…

« Il y a quelque chose qui m’intrigue. Dès lors que vous vous êtes mise à parler de l’organisation, j’ai vu que vous en saviez long sur le fonctionnement du groupe. Puis-je vous demander quel rôle jouez-vous au sein des Rebelles ? Sauf si selon vous, je ne suis pas assez fiable pour recevoir une telle information. »

Jilan eut soudain envie de soumettre une requête auprès de la louve mais avant cela, il devait d’abord s’assurer de quelque chose. Il avait choisi de ne rien cacher de ses soupçons à son interlocutrice, de sorte qu’elle comprenne qu’il n’était pas stupide mais également avide de précisions. Suivant ce que la jeune femme allait lui répondre, cela lui permettrait d’évaluer les enjeux réels de sa future demande.

Message par Invité Ven 19 Oct - 12:24

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    Jilan marqua un nouveau bon point lorsqu’il laissa tomber le sujet. Certes, il avait abordé le sujet, mais s’il était assez intelligent pour abandonner, elle consentait à ne pas s’énerver davantage. Mais quelque chose dans les yeux du Lightness lui disait qu’il allait garder cette conversation dans le coin de sa tête. Elle n’aimait pas ça du tout, tout comme le fait qu’il ait abordé le sujet. S’il persistait, elle lui ferait passer l’envie de lui parler de Fisher, et ce par la force. Après tout, elle ne savait user que de cette qualité pour faire comprendre ce qu’elle voulait, si les autres moyens ne fonctionnaient pas. Et ça lui convenait parfaitement. Elle n’était après tout pas faite pour faire de grands discours pour faire entendre raison.
    Bref, changement de conversation grâce à sa proposition de dîner. Il commanda et lui dit qu’ils ne devraient pas attendre très longtemps. C’était parfait, même si elle ne ressentait pas encore la faim, elle savait qu’elle devait se nourrir. Si Jilan abordait de nouveau des sujets qui fâchent, elle devait pouvoir contrôler sa bête. Elle se voyait mal lui sauter dessus et l’attaquer. Non pas qu’elle ait des remords à le tuer, elle n’en avait plus depuis un moment déjà. Mais elle trouverait ça stupide d’avoir perdu un membre avec son potentiel, surtout parce qu’elle ne s’était pas contrôlé. Elle se doutait que son partenaire ne lui en voudrait pas spécialement, puisqu’il était encore plus sujet à perdre le contrôle qu’elle.
    Qu’elle attende moins de sa part ? Ca aurait pu, mais elle ne plaçait pas souvent de grands espoirs dans les individus. Elle préférait placer la barre trop basse, que trop haute. Elle ne connaissait pas beaucoup le sentiment de déception, mais elle ne voulait pas non plus lui laisser la possibilité de s’immiscer.

    Elle le vit se poster devant la fenêtre, il lui tournait le dos. Avait-il réellement confiance en elle pour agir ainsi ? Evidemment, avec la distance qui les séparait, il pourrait la voir arriver. Mais elle avait pour principe de ne pas tourner le dos à des individus dont elle n’avait pas une entière confiance. Il parut se figer sur place, elle ne pouvait pas le voir, mais elle doutait qu’il avait le regard perdu dans le vide. Il était probablement en train de penser à la suite de la soirée. Elle-même se demandait encore combien de temps elle allait rester en sa compagnie. Non pas qu’il lui déplaise, mis à part quelques débordement de sujet, mais est-ce qu’ils allaient se remettre à parler ? Ou rester chacun de leur côté à attendre le temps passer ?
    Il reprit alors la parole, il avait peut-être trouvé un nouveau sujet de conversation et la louve s’espérait qu’il soit plus intéressant. Elle l’écouta et elle ne fut pas réellement surprise de sa question. Elle avait même pensé qu’il lui poserait la question plutôt.
    Malheureusement, elle ne pouvait pas lui révéler sa véritable position. Elle le ferait certainement un peu plus tard, mais elle pensait que ce n’était pas vraiment le moment pour ça. Elle avait une certaine confiance en lui, non, il s’agissait plutôt d’une certaine attente envers lui. Quoi qu’il en soit, elle ne lui révélerait rien d’important sans ce qu’il avait derrière la tête.

    « Je suis trop suspicieuse pour vous faire totalement confiance dès maintenant. Même vous êtes assez intéressant pour que je vous dise une chose : Je suis assez bien placée pour prendre des décisions et savoir tout ce qu’il se passe dans l’organisation. »


    A vrai dire, elle ne savait pas vraiment tout, ce qui était problématique. Mais elle ne pouvait pas se permettre d’avouer ce genre de chose. C’était tout bonnement impossible. Alors elle fera en sorte de tout savoir. S’il ne lui posait pas des questions trop précises, elle ne devrait pas avoir trop de mal à cacher ses lacunes.
    Elle allait ajouter quelque chose, mais on frappa à la porte. C’était probablement le livreur d pizza qui leur amenait leur repas. Elle fit comme précédemment : comme chez elle. Elle se leva alors et alla ouvrir. C’était effectivement le livreur, il parut surprit de la voir, mais quand ses yeux se baissèrent pour la détailler, elle se souvenait qu’elle n’avait que la chemise pour tout vêtement. Vraiment, ces humains et leurs instincts primaires. Elle lui tourna le dos et jeta un coup d’œil à Jilan en lui disant, d’un ton désinvolte :

    « Je vous laisse régler la note. »


    Kyarra déposa ensuite les deux pizzas sur la table basse. Elle attendait maintenant que le Lightness finisse avec l’humain et la rejoigne pour reprendre là où ils s’étaient arrêtés. Elle souriait légèrement en pensant à ses habitudes, il allait surement finir par lui reprocher son manque de savoir vivre.





Message par Invité Sam 20 Oct - 19:54

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Prétendre qu’il n’était pas déçu par la réponse évasive de la jeune femme, serait mentir pour le Lightness. Après ce dont ils avaient parlé, il espérait qu’elle dévoile sa réelle position au sein de l’organisation, de sorte qu’il sache à qui il s’adressait. Non pas qu’il aurait tenu sa langue s’il avait su qu’elle en était la chef officielle mais il aurait vu les choses sous un angle nouveau, ce qui n’était pas négligeable dans une situation comme la leur. Passée la déception, il se réconforta en notant la prudence dont faisait preuve Kyarra. Elle non plus n’était pas idiote, elle voulait tester la fiabilité du jeune professeur avant de lui confier davantage d’informations, ce qu’il comprenait parfaitement. Pour un peu, il en aurait été presque honoré qu’elle se méfie encore un peu de lui, prouvant par là qu’il était suffisamment mystérieux pour qu’elle ne le considère pas immédiatement comme un allié. Au fond de lui, il savait qu’il ne trahirait pas, à moins d’avoir une bonne raison de le faire. Elle lui plaisait, tant par son physique que par ses idéaux. Son caractère et ses mauvaises habitudes un peu moins par contre. Mais connaissant le personnage, Jilan comprit qu’il devrait faire avec, il ne pourrait pas la changer de toutes façons. Il se rendit soudain compte que la place que tenait la louve au sein du groupe lui importait peu. Il savait qu’il y aurait forcément quelqu’un au-dessus de lui mais tant qu’il ne s’agissait pas d’un moins que rien, cela convenait au Lightness. Obéir aveuglément était hors de question mais appliquer des directives en accord avec ses idées, pourquoi pas ? Savoir que Kyarra faisait peut-être partie de ceux et celles qui décideraient de son adhésion au groupe, était une bonne chose mais Jilan ne compte pas non plus dessus. La jeune femme lui avait avoué que son pouvoir et son statut de Lightness lui donnait un alibi et un avantage indéniable pour les Rebelles, après libre à eux d’en profiter ou non. S’ils ne se montraient pas à la hauteur, il se contenterait de faire cavalier seul. Comme il l’avait toujours fait.

Il réfléchit au sujet de sa requête quand on frappa à la porte. Jilan fronça les sourcils. Les gens ne connaissaient pas le principe de la sonnette ? Et qui pouvait se présenter chez lui à une heure aussi avancée ? Quand il vit la louve se lever pour aller ouvrir, il ne songea même pas à l’arrêter dans son initiative. Le Lightness n’avait pas –encore- d’ennemis attitrés dans la ville mais si cela avait été le cas, il préférait d’autant plus que ce ne soit pas lui qui ouvre la porte. Et puis il repensa aux pizzas. Se pouvait-il que cela soit le livreur ? Auquel cas, il commanderait plus souvent chez eux, il n’avait jamais connu pareille rapidité dans la livraison. Il espérait que les pizzas seraient suffisamment cuites… Il s’amusa intérieurement rien qu’en imaginant la tête de l’employé en découvrant la tenue de Kyarra. S’il s’agissait encore d’un puceau incapable d’aborder une fille dans la rue, il y avait de quoi être perturbé par la louve et la chemise empruntée qu’elle portait pour unique vêtement. Laisse à la lycane le soin de réceptionner la commande fumante, il l’entendit lui commander de régler la note. Elle n’avait pas besoin de lui faire remarquer. Le sourire se fit un peu plus rigide sur le visage du jeune professeur quand il se dirigea vers la porte. En arrivant à la hauteur de Kyarra, il lui murmura à l’oreille ces quelques mots :

« Si vous pouviez éviter d’ouvrir la porte dans cette tenue, vous me rendriez un grand service. Non seulement vous pourriez embarrasser notre aimable livreur mais je n’aimerai pas l’idée que l'on pense que je suis casé voyez vous ? »

Sur ce, il se présenta devant ledit livreur qui tentait de dissimuler sa gêne tant bien que de mal en rabattant sa casquette devant ses yeux. Jilan sortit rapidement son portefeuille de son pantalon pour payer tout en dévisageant celui qui se trouvait en face de lui. Il n’était pas loin de la vérité quand il avait songé à un puceau malhabile. C’était un jeune garçon d’environ 20 ans, sans doute un étudiant travaillant à temps-partiel pour financer ses études. Son regard rubis attira l’attention du Lightness mais il ne fit aucun commentaire. Non, ce qui l’intrigua était les énergies contradictoires qui émanait de l’étudiant. Quelque de chose de sombre, enfoui dans un coin de son être. Aussi sombre que… Jilan se figea. C’était la même sensation qu’il avait éprouvé alors qu’il se trouvait dans la partie dévastée de la forêt. Pourtant, Vegeo lui avait affirmé que la Darkness à l’origine du carnage était morte. Se pourrait-il que… ? Interdit, il se contenta de regarder partir le livreur, trop heureux de quitter les lieux. La surprise était-elle qu’il en oublia un instant Kyarra, les pizzas et tout le reste. Son esprit se retrouva submergé par le doute et l’incompréhension. En tant que Lightness, il savait que trop bien reconnaitre les émanations de son contraire même, les Darkness. Mais comment se garçon, en apparence normal, pouvait dégager un tel contraste ? Pire, comment pouvait-il dégageait la même aura qu’une Darkness ? C’était infime, presque imperceptible mais perturbant. Décidément, il ne faisait que des rencontres bizarres ces derniers temps. Il se résigna enfin à refermer la porte pour se retourner vers son invitée. D’après le regard qu’elle lui lança, il devina que son expression devait avoir drôlement changé comparé à ce qu’il avait montré tout au long de leur entrevue. Jilan avait conscience qu’il allait devoir lui fournir une petite explication ou tout simplement se reprendre en changeant de sujet. Cependant il ne pouvait pas oublier ce sentiment et surtout, le mensonge de cet homme. Il s’était bien foutu de lui ! Perdant tout contenance, il partit d’un un rire jaune :

« Hahaha ! Cet enfoiré… Il va me le payer. » marmonna t-il entre ses dents.

Il lui tardait de revoir l’élémentaire et de lui arracher la vérité par la force. Il soupira lentement, s’efforçant de se calmer pour ne pas inspirer encore plus de méfiance de la part de la louve. Il devait certainement passer pour un fou à disjoncter ainsi. Il se reprit avec beaucoup de difficultés et se tourna vers son interlocutrice, toujours indécise quant à la conduite à adopter :

« Pardonnez-moi, je ne m’attendais pas à ce face-à-face. Puis-je vous poser une question ? Savez-vous ce qu’il s’est passé exactement dans la forêt ? On m’a raconté qu’une Darkness en était la source mais… »

Il marqua une courte pause, cherchant ses mots avec soin. Lui-même n’était pas sûr de comprendre ce phénomène. A sa grande frustration.

« …ce garçon dégageait la même aura qu’elle. Il n’est pas l’une de ces créatures de la nuit, je peux l’affirmer mais il n’en ait pas moins intéressant. Peut-être que vous devriez l’interpeller un de ces jours. Un humain ne devrait pas vous poser le moindre problème. »


Spoiler:

Message par Invité Lun 22 Oct - 1:50

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    Kyarra ne plus s’empêcher de sourire quand il lui fit la réflexion sur sa tenu et le fait qu’elle soit allé ouvrir. Elle trouvait ça assez drôle comme situation. Devait-elle lui avouer qu’elle en avait fait exprès ? Elle pensait que non, elle s’amusait assez de la situation pour le lui dire. Elle lui répondit en haussant les épaules. Ce n’était pas vraiment son problème après tout, que ses voisins le croit casé ou non. Et il n’y avait personne dans le couloir de toute manière. Elle nota qu’il se préoccupait de ce que pouvait penser les personnes qui le connaissait. Du moins, ceux à qui il cachait sa véritable nature.
    Alors qu’elle était assise sur le canapé, légèrement fière de son enfantillages, elle vit le comportement de Jilan changer. Que c’était-il passer avec ce simple humain ? Elle n’avait pas senti d’odeur dans le couloir, donc ça ne pouvait pas venir d’un autre individu que le livreur. Mais qu’est-ce qu’il avait senti, ou plutôt vu qu’elle n’avait pas remarqué ? Elle n’aimait pas du tout ça. Est-ce que ça venait du fait qu’elle n’était assez pas sur ses gardes ? Si c’était le cas, ça ne lui ressemblait pas du tout. Elle ne relâchait que très rarement son attention, et jamais en présence d’individu dont elle n’avait pas une totale confiance : c’est-à-dire personne. Bon d’accord, peut-être une. Mais ce n’était qu’un peut-être.
    Elle comprit rapidement les injures que proférait Jilan, mais la louve ignorait à qui il était en train de s’adresse : pas à elle dans tous les cas. Elle essaya de se remémorer le physique du livreur. Un détail qui aurait pu lui échapper et qui était la source du comportement nouveau du Lightness. Elle réfléchit le temps que Jilan revienne dans sa direction. Elle ne voyait rien de particulier chez cet humain, hormis sa tête déconfite à la vue de la jeune femme à moitié habillée et… Ses yeux. Ils étaient d’un rouge remarquable. Mais elle ne les avait pas assez regardés pour pouvoir dire s’il s’agissait de lentilles ou non. Elle aurait trouvé ça bizarre, mais les jeunes humains étaient bizarres aussi. Bref, elle ne voyait pas ce qui avait perturbé autant Jilan. Et s’il lui en faisait part, elle doutait d’apprécier.

    Il reprit la parole, cette fois il s’adressait bel et bien à la louve. Il lui parla de ce qu’il s’était passé pendant ce que les habitants de la ville appelaient « Les Trois Jours Sombres ». Elle n’avait pas pu assister à beaucoup d’évènement, ayant passé ce temps en compagnie de Fisher, mais elle avait réussit à avoir des infos sur ce qu’il s’était passé. Même les notes laissées dans le bureau de son partenaire y faisaient référence.
    L’odeur de la nourriture étant vraiment présente, Kyarra se servit une part de pizza, parfait elle était déjà DECOUPEE. Elle en mangea quelques bouchées avant de répondre à Jilan,

    « Je n’ai pas beaucoup d’information à ce sujet à vous communiquer. Mais d’après ce que j’ai lu, ce serait effectivement une Darkness… Elisabeth si je me souviens bien… Qui aurait brûlé une partie de la forêt en mourant. Mais tout comme sur les Lightness, je n’ai pas plus d’informations. »

    Elle resongea aux paroles de Jilan. Il l’invitait à s’occuper de cet humain. Mais s’il le trouvait si intéressant pourquoi n’y allait-il pas lui-même le voir ? Elle fit de nouveau travailler sa mémoire, mais cette fois, il s’agissait de sa mémoire olfactive. Si le Lightness disait vrai, elle pourrait le trouver facilement grâce à son odeur. Elle reprit un morceau de pizza avant de continuer :

    « Ca m’étonnes que vous n’y alliez pas vous-même si vous le considéré comme étant intéressant ? Y a-t-il une raison à cela ? »

    Marquant une pause, le temps pour elle de reprendre une bouchée –comment-ça elle mange vite ?- elle reprit une fois de plus.

    « Mais je pourrais effectivement m’en occuper. Je dois vous avouer que je n’ai pas remarqué ce que vous, vous avez remarqué chez cet humain. Je devrais probablement pouvoir le retrouver avec son odeur. »


    Kyarra finit par se taire pour de bon. Elle allait laisser la parole à Jilan maintenant. Mais avant ça… Elle se leva pour aller en direction de la cuisine. Elle toucha la cafetière, elle était encore tiède. Elle jeta un coup d’œil à la cuisine et vit une petite casserole. Hop comme si elle était chez elle, la louve versa un peu de café dans l’ustensile de cuisine et mit le tout sur le feu. Après deux minutes d’attente, c’était fin près. Kyarra pu donc aller rejoindre Jilan sur le canapé.

Message par Invité Lun 22 Oct - 20:01

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L’esprit toujours en ébullition face à cette découverte inattendue –et inespérée- le jeune homme se laissa de nouveau aller à ses pensées. Avait-il rêvé ? L’aura qu’il avait ressenti chez l’humain était faible mais bien trop présente pour que l’hypothèse d’une hallucination soit écartée d’avance. Ou alors était-ce l’avancée de la nuit qui le rendait plus sensible à la part d’ombre présente chez tous les individus ? Pour un peu, il manqua de ne rien écouter de la réponse de la louve, ce qui aurait été bien embêtant, lui qui voulait avoir plus d’informations pour se faire un jugement de la situation. Heureusement pour lui, l’odeur des pizzas encore chaudes se répandit à travers la pièce quand Kyarra se décida à attaquer leur repas et cela fit revenir le Lightness au moment présent. Il prêta attention aux propos de son invitée mais ne fit pas mine de la rejoindre pour autant. Elle aussi prétendait que l’entité était morte lors de l’incendie qui avait dévasté les bois. Cette simple affirmation permit à l’homme de se calmer. En apparence du moins. La louve n’avait pas de raison de lui mentir sur ce point, peut-être que oui si elle avait été au courant de sa mésaventure avec l’élémentaire. Mais ce n’était pas le cas, Jilan consentit alors à la croire. Alors si elle était belle et bien décédée, que faisait son aura autour de l’humain ? Le jeune professeur se perdit de nouveau dans ses réflexions. Il connaissait le procédé de réincarnation des Lightness, sans doute était-ce le même pour leurs contraires ? Il n’avait pas oublié cette figure féminine, empreinte de douceur et de bonté, l’opposé de ce qu’il était devenu. Et si cette Elisabeth n’était pas réellement morte ? Que son esprit subsistait encore dans ce monde et qu’elle cherchait un nouveau corps ? Oui, c’était plausible, quoiqu’étrange. La femme qui lui avait rendu la vie s’était éteinte au moment où lui renaissait. Elle avait disparue pour de bon. Comment la Darkness s’y prenait-elle ? Il l’ignorait. Peut-être que c’était là un autre de leurs nombreux pouvoirs, un de ceux que les Lightness ne pouvaient maitriser…

Il se décida finalement à s’assoir aux côtés de la louve. Il avait même oublié sa requête précédente. La perspective, même infime que cette Elisabeth soit encore en vie, lui avait, pour un temps, coupé l’appétit. Non pas que cela le dégoûtait mais il était impatient de s’assurer que c’était bien elle. Même sans le flair redoutable de Kyarra, il pourrait, avec un peu de bon sens, retrouver la trace de cet étudiant. L’université était trop vaste pour qu’il le rencontre ou alors le hasard aurait bien fait les choses en le mettant sur sa route. Non, le peu de choses qu’il connaissait de l’humain, à savoir son travail chez la pizzaria Velocita suffisait amplement. Et puis, ce n’était pas tous les jours que l’on croisait un albinos. S’il demeurait absent lors d’une éventuelle visite du Lightness, ses collègues se chargeront de renseigner le jeune professeur. La tentation était grande mais il avait d’autres projets. Il devait retrouver cet élémentaire répondant au nom de Vegeo. Après ce qu’il s’était passé dans les bois, Jilan avait un petit compte à régler avec lui de toutes façons et la quasi certitude que l’élémentaire lui ai menti concernant la Darkness l’encourageait à mettre son plan à exécution. Se venger ? Non, c’était trop bas pour lui, seulement digne de ces humains pathétiques. Il entendit de nouveau la voix de Kyarra non loin de lui. Elle voulait savoir pourquoi il ne se chargerait pas de l’humain lui-même ? Cette question lui arracha un sourire cruel.

« Je ne traite pas avec les humains sauf quand je m’y vois contraint. Et pour le moment, j’ai déjà une autre cible en tête. Mais si vous trouvez mon offre ingrate, je m’en chargerai moi-même. »

Le sarcasme perçait clairement dans sa seconde phrase. Il savait la lycane parfaitement capable de se charger de l’étudiant mais si elle ne prévoyait pas de répondre à sa requête alors il lui suffisait d’appuyer là où sa fierté résidait. Jilan était presque certain que curieuse comme elle l’était, Kyarra irait à la rencontre de l’humain. Elle avouait elle-même n’avoir rien décelé d’anormal chez le livreur, sans aucun doute que son orgueil personnel la pousserait à revoir le garçon pour tirer les choses au claire avec lui. A cette pensée, le Lightness se dit qu’il n’était pas certain de revoir l’albinos en vie tout compte fait, surtout s’il se décidait de tenir tête à la louve. Cela l’attrista presque, il aurait bien aimé le revoir à son tour et le questionner à sa façon. Il se consola en repensant à Vegeo. Celui-ci n’était pas prêt de lui échapper, il vaudrait mieux pour lui qu’il se soit préparé à tomber de nouveau sur le jeune professeur. Jilan laissa son invitée se faire sa propre opinion de sa proposition concernant le livreur et se décida enfin à entamer sa pizza. Il s’amusa de constater que la jeune femme ne l’avait pas attendu –rien de surprenant à cela- mais qu’elle avait également englouti 1/3 de son diner. Il mâcha pensivement sa part tandis qu’elle repartait en direction de la cuisine. Au bruit qui s’ensuivit, il devina qu’elle utilisait l’une de ses casseroles mais il n’eut pas à poser de question, elle revint presque aussitôt avec, d'après l'odeur, une nouvelle tasse de café.

« Si vous continuez de boire autant de café, ne comptez pas sur moi pour veiller avec vous toute la nuit parce que vous ne pourrez pas dormir. » se contenta t-il d’ajouter sans même un regard pour elle.

Puisqu’on en parlait, allait-elle rester pour la nuit ? Il doutait que les recherches se poursuivent très tard. A cette heure, les policiers devaient tous être rentrés chez eux, oubliant les familles des victimes et préférant raconter l’incident de la journée à leur petite famille, comme on raconte un conte pour les enfants. Parce qu’après tout, qui étaient-ils pour se soucier des autres ? Les humains n’étaient que des égoïstes sans cervelle, ils se moquaient éperdument de ce qui se passait chez leurs voisins tant que cela ne les concernaient pas directement. L’une des nombreuses raisons pour lesquelles le Lightness avait fini par les détester. En trois siècles d’existence, ils n’avaient jamais appris de leurs erreurs. S’en était désolant… à souhait. Jilan s’attendait à ce que son interlocutrice prenne la parole afin de lui donner son avis sur la question. Si elle le voulait, elle pouvait facilement repartir d’ici sans être vue et se fondre dans les ténèbres engloutissant peu à peu la ville endormie. Le jeune professeur ne se proposait pas de la raccompagner, d’une parce qu’elle était parfaitement capable de se déplacer seule et aurait certainement mal pris sa proposition. De deux, il évitait de sortir la nuit, cela le rendait encore plus irritable que d’habitude. Il n’avait jamais réussi à comprendre les effets de l’obscurité sur son organisme et son mental mais il devait reconnaitre qu’ils existaient bel et bien. Il ne pouvait aller contre alors il préférait les éviter autant que possible. Le Lightness ne la mettrait pas à la porte, si elle avait envie de rester encore un peu pour parler, peut-être avait-elle encore des questions à lui soumettre ?

Message par Invité Mar 23 Oct - 13:42

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    Kyarra eut l’impression rapide qu’il ne l’écoutait pas vraiment. Du moins, il avait l’air perdu dans ses pensées avant qu’elle ne reprenne la parole. Il lui avait dit que cet humain dégageait la même aura que la Darkness qui était censée être morte des mois plutôt. Kyarra devait reconnaitre qu’elle ne connaissait rien à cette race. Aucune idée de la manière dont elle voyait le jour et encore moins comment les tuer. La louve haussa légèrement les épaules, après tout, cet espèce était comme toute les autres : elle avait un point faible. Il suffisait simplement de le trouver. Et dans le pire des cas, utiliser la force brute. Malheureusement, elle devait essayer de ne plus penser de la sorte, pas alors qu’elle était à la tête, de manière officielle, des Rebelles. La plus part des individus ont une certaine résistance à suivre un leader suicidaire. Ce qui est très compréhensible quand on y pense. Mais Kyarra n’était pas une lâche et n’aimait pas non plus fuir. Elle nota dans un coin de son esprit qu’elle devrait peut-être revoir sa manière de concevoir un combat. Après tout, elle devait aussi avoir en tête qu’elle n’était pas la plus puissante ici bas, et que ça ne servirait à rien de mourir bêtement parce qu’elle n’avait pas voulu admettre son infériorité physique.

    Elle sourit à la réplique de Jilan, elle ne pouvait pas prétendre le connaitre, en si peu de temps, mais elle avait comprit comment il voyait cette race faible. Elle ne fut donc pas étonnée de l’entendre parler ainsi. Même si le ton qu’il avait employait n’avait pas plus à la louve, elle ne dit rien. Elle devait pouvoir mieux se contrôler face à des simples paroles, après tout, il n’allait pas être le seul à avoir un caractère fort à gérer.

    « Ca va, ca va. Je vais m’en chargé. Mais ne venez pas vous plaindre si vous ne pouvez pas le recroiser un jour… »

    Elle pensait qu’il avait déjà dû songer au fait que cet humain ne risquait pas de ne pas survivre à cette rencontre. Evidemment, elle ne tuait pas tous les humains qu’elle croisait, elle pouvait se montrer civiliser quand elle le désirait ! Il fallait juste que l’humain en question soit assez intéressant pour rester en vie et pas trop arrogant.
    La remarque de Jilan concernant son rythme d’ingurgitation du café ne lui plus pas non plus. Elle était assez grande pour faire ce qu’elle voulait et toujours assez grande pour savoir gérer ses envies. Elle laissa une fois de plus couler cette remarque.
    Mais il soulevait un point pour la suite de la soirée. Ils avaient parlé, échangé leur point de vue respectif, qui avait l’air de se rejoindre et après ? Elle n’avait pas réellement envie de rester ici à papoter toute la nuit. Non pas que la présence du Lightness commençait à la déranger, mais elle en voyait de moins en moins l’utilité. Ils auraient pu faire plus ample connaissance ? Histoire d’en savoir plus l’un sur l’autre, et surtout la louve plus sur Jilan, pour arriver à mieux cerner le personnage. Etait-ce vraiment nécessaire ? Voulait-elle vraiment entendre son histoire ? Et lui aurait-il raconté ? Elle en doutait assez, il montrait une certaine réserve.

    Que faire ? Kyarra prit une part de pizza, elle y jeta un œil et vit qu’elle l’avait presque terminé. Elle se dirigea à son tour devant la baie vitrée et regarda à l’extérieur. Il n’y avait aucune lumière de voiture, donc les flics ne devaient plus être dehors. Tsss… Des gamins de leur race venait de se faire tuer par une créature, personne n’aurait pu en déduire autre chose vu l’étendu du massacre, et ils n’essayaient même pas de trouver des indices. Les humains étaient probablement ceux qui désiraient le plus la paix, et il n’était même pas foutu d’essayer d’arrêter le responsable de ces meurtres. Quelle belle bande d’imbécile ils font.
    Elle finit sa tasse de café, alla dans la cuisine passer un coup d’œil et de produit vaisselle dedans et la posa sur le bord de l’évier. Elle fit pareil pour la casserole utiliser pour réchauffer son café. Qui a dit qu’elle avait de mauvaises manières ?
    Elle se dirigea ensuite vers le canapé pour choper la dernière part de sa pizza. Elle n’était pas mauvaise après tout. Elle s’arrêta à côté de Jilan qui était toujours assis sur son canapé. C’était rare qu’elle soit plus grande que ses interlocuteurs, mais ça ne changeait plus grand-chose pour elle, s’étant habituée à sa taille plus petite que la moyenne.

    « Je ne comptais pas rester toute la nuit ici, Jilan. Je n’ai plus grand-chose à vous dire et je sens que vous n’êtes pas d’aussi bonne humeur qu’en début de soirée. Donc je me casse. »

    Elle tourna alors les talons et prit la direction de la porte d’entrée. Elle s’arrêta quelques secondes devant celle-ci, devait-elle sortir simplement vêtue de cette chemise ? Ou se transformer ? Lui bousiller sa réputation d’homme célibataire ou sa réputation d’humain ordinaire ? Elle haussa les épaules est choisi la première option, surtout que ça l’amusait un peu d’agir de la sorte. C’était puéril ? Et alors ?

    « Je vous rendrais votre chemise si jamais on se recroise au camp des Rebelles. »

    Elle ouvrit la porte. Personne. Pas drôle. Mais compte tenu de l’heure c’était aussi prévisible. Avant de la fermer, elle passa la tête en travers de l’ouverture et lui dit en simple au revoir :

    « C’était agréable de parler avec vous. A une prochaine Jilan. Je sais où vous trouver maintenant. »


    Et elle ferma derrière elle. Elle descendit par les escaliers, n’aimait pas vraiment les ascenseurs en fin de compte. Elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire de sa soirée. Rentrer au camp pour se changer ou y rester ? Ou essayer de retrouver la trace de cet humain. Elle fit la moue, habillée de la sorte, elle n’allait pas passer inaperçu, elle se ferait même surement aborder par des personnes pensant qu’elle faisait les trottoirs. Ok, elle prit donc la direction de la grotte, déjà pour s’habiller. Elle verrait la suite.



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