"Elle me tient le coeur, elle me tient l'esprit Démon sans valeur qui se nourrit de vie Liens indéfectibles, souffrance sans fin Je suis sa victime lui livrant son festin"
Aujourd'hui encore je serais tenue par ses liens en une marionnette mortelle et incontrôlable. Les voix de la pierre reprenaient leurs cris de peine et de douleur pour moi seule, lancinante et atroces. Oui je le savais, aujourd'hui j'irais chasser. Je savais qu'il faudrait que je m'éloigne de la ville et quoi de mieux qu'un lieu naturel pour le laisser aller à mes pulsions. Je fermai donc ma boutique et alla enfiler une tenue à laquelle je ne tenais point avant de prendre un change. Ensuite j'allai prendre ma moto et je partis en direction de la plaine, cette dernière étant à proximité de la forêt. Je roulai relativement tranquillement, les voix secouant ma tête me déconcentrant malgré tout mais je parvins à arriver à destination sans trop de problème même si j'avais failli écraser une malheureuse vieille juste à la sortie de la ville. Je trouvai une petite route ou j'arrêtai mon véhicule puis je descendit et humai les environs. Je ne sentis aucune odeur humaine et mes yeux ne m'indiquèrent rien. Moi qui pensait qu'avec le beau temps, les gens iraient se promener... Il faut dire qu'on était en pleine semaine alors... Je me dis que la forêt se serait plus discrète pour me défouler mais elle risquait aussi de contenir plus d'âme humaine potentiel. Je me tournai donc vers la plaine et je m'enfonçais dans les herbes hautes, dans une zone de culture de maïs qui me cacherait des éventuelles badauds et promeneurs. Je me laissais alors aller à ma rage, laissant monter en moi l'esprit démoniaque de la pierre, mon corps me brûlant et me rendant folle, je retins malgré tout un cri afin de ne pas alerter les gens mais je m'écroulais secouée par des lances de douleurs. Mon corps muta finalement en celui d'une louve noire, immense et grondante. Désormais je n'étais plus moi... Le monstre se releva en tremblant légèrement, reprenant ses esprits, peu ravi de cette transformation forcée. Elle redressa la tête et huma à son tour les alentours puis s'enfonça dans le champs sans prendre garde aux plantations. Malgré sa taille ses pattes elle avançait silencieusement. Ses sens en alerte parvint à capter l'odeur de sanglier et elle retroussa les babines en un sourire avant d'accélérer le pas, son poil se hérissant de plaisir. Elle vit alors sa proie ou plutôt ses proies. Une famille de sanglier. Cela s'annonçait être un festin. La louve se prépara et fondit sur ses proies. La suite fut un vrai carnage et la louve en ressortis le poil couvert de sang mais sa folie rassasiée. Enfin la pierre avait eu son quota de sang mais la louve préféra poursuivre sa chasse. Elle poursuivis donc dans la forêt alors que le soleil déclinait peu à peu. Elle se rassura se disant que la nuit tombant, les âmes humaines se feront plus rare en ces lieux. Lors de cette chasse elle tua une biche et un renard imprudent quand soudain elle sentit une odeur fort plaisante, celle d'une créature qu'elle connaissait. Les mêmes fragrances que Ilyàna. Serait-elle - car oui elle avait aussi les odeurs d'une femelle - une oubliée ? La louve gronda, titiller par la curiosité. Il lui avait semblait aussi percevoir ce parfums pendant sa chasse mais elle avait préféré se retenir pour éviter de la tuer sans le vouloir. Trop de sang humain sur les griffes... Mais là elle pourrait y aller sans risquer de perdre malencontreusement le contrôle à moins d'être provoqué mais elle pourrait au moins l'observé histoire de juger si cela était d'un réel intérêt ou non... Sans plus s'attarder elle prit la direction de l'odeur en prenant soin d'arriver à contresens du vent afin que ce dernier ne la fasse pas repérer puis elle se mit à l'abri des fourrées à l'orée d'une clairière. un ruisseau coulait en son centre et là, sur un rocher se trouvait celle qui laisser son odeur se répandre dans la forêt. la louve l'observa un moment, la jugeant calme, se demandant la raison de sa venue en ces lieux quand elle fut troublée dans ses pensées par une voix. La louve fit un sourire en retroussant ses babines, dévoilant ses crocs puis se mit en position assise, dévoilant le haut de son corps dans la pénombre de la forêt, ses prunelles brillante d'un éclat d'orange sanguine. Pendant quelques secondes elle toisa la jeune femme puis se mit debout et s'approcha lentement, son sourire s'effaçant. Sa posture n'avait rien d'agressif si ce n'était son poil hérissé. Elle contourna la femme sans pour autant cesser de la surveiller du coin de l'oeil et alla près du ruisseau où elle commença à boire puis, une fois désaltérée se tourna et la salua d'une signe de tête avant de parler d'une voix rauque.
"Drôle d'heure pour une promenade en forêt" Elle avait dit ça tranquillement mais ses sens, eux étaient aux aguets. Elle ne sentait pas d'autres présences mais il valait mieux être prudent. Ses oreilles se tournaient souvent pour capter les mouvements autour d'elle mais son regard, lui était posé sur la jeune femme. Elle était belle à n'en pas douter et son visage serein aurait pu mettre Amarra en confiance si elle avait été encore humaine mais là c'était toujours la louve qui primait et elle, n'était pas confiante.
"La nuit en forêt regorge de créatures peu fréquentables. Soyez prudente sur les rencontres que vous faites." Sur ces propos elle retroussa ses babines et eut un petit grondement qui se trouvait être un rire et la fixa, attendant une réaction de sa part en commençant à se lécher le poil qui était couvert de sang
"enchantée." ? "Haluka Kelen" ? Mmmmh que de politesse faite à une créature peu accommodante qu'elle l'était en cette instant. Beaucoup de créatures auraient frémis face à elle et l'aurait traitée de démon. Cependant cette Oubliée restait bien plus correct qu'elle ne se l'était montré. Mais au fond peut être respectait-elle autant l'une et l'autre des races qui mélangèrent son sang. Pour ce qui était de son point de vue des races, elle n'en restait pas moins une créature pacifiste ou presque. Cependant un détail la troubla, son terme de "soeur" qui l'avait figé un instant et son regard s'était posé sur elle, indiquant qu'elle ne la jugeait nullement ainsi et, après avoir finir de boire, ce fut sa voix qui lui répliqua en un grondement léger :
"Je n'ai ni soeur ni frère que ceux qui me suivent au combat. Et j'espère que vous n'aurez jamais à aller sur un champs de mort." Elle la fixa et ajouta.
"L'on me nomme Amarra. Je suis l'une des gardienne du Cercle. D'autre part veuillez excuser mon manque de politesse mais ce corps n'est pas plaisant pour communiquer." Elle se tut et lui fit face, attendant un quelconque réaction. Il faut dire qu'elle évoquait rarement le fait qu'elle était celle qui portait actuellement le cercle tout seule et ce pour des raisons simples : elle tenait à sa vie privé et elle n'aimait pas se donner de l'importance. alors pourquoi en avoir parlé maintenant ? Bah la folie de l'improvisation que voulez-vous ! Cependant elle l'avait dit alors il n'y avait rien à regretter. Elle entama alors sa toilette, observant les mouvement de cette délicieuse créature - physiquement parlant cela va de soi - et riant intérieurement de leur jugement respectif qu'elle se lançait l'une à l'autre. L'on aurait presque plus croire deux ennemis s'il y avait eu ne serait-ce qu'un infime présence d'animosité mais ce n'était pas le cas ici présent. Non ici c'était deux créatures, en pleine connaissance de leurs moyens qui se juger afin de définir leurs intentions. Le regard du monstre noir se fit légèrement plus doux et alors qu'elle achevait sa toilette, la femme reprit la parole, la questionnant sur sa présence en ces lieux. La louve se lécha les babines et se coucha avant de lui répondre.
"J'ai commencé tôt ma chasse dans la plaine, esquivant la forêt à cause des humains car je contrôle mal ma transformation en début de chasse. Cependant je suis une femme qui aime la nature et la forêt m'a toujours paru comme un sanctuaire pour ceux qui cherchent une paix intérieur."
La louve soupira et releva les yeux vers la lune, visible entre le feuillage de quelques arbres, encore base mais bientôt elle les caresserait de sa pâle clarté comme une mère qui enlace ses enfants. Oui elle aimait cette lune si belle. Elle ferma un instant les yeux, sereine créature. Oui la pierre s'était apaisé de la souffrance et du sang. Mais cependant ses narines, elle flairèrent une odeur incongrue qui ne venait nullement de la jeune femme. La louve eut un léger grognement et se releva, son poil se hérissant et ses babines se retroussant en une menace bien visible. Son instinct venait de faire son grand retour et il en était de même que sa méfiance. Après tout elle ne savait pas si la jeune oubliée y était ou non pour quelque chose....
Alors que la Lune se faisait visible à ses yeux, le Seigneur de la Luxure quittait là sa dernière victime. elle avait le visage serein, contenté par une nuit de plaisir. Elle n'était pas belle au sens esthétique du terme : des sourcils trop épais et un visage trop rond. Pourtant, elle avait bénéficié des faveurs du seigneur démon. Ses yeux clos et son sourire pourraient faire illusion, ce serait malheureusement une erreur de ne pas noter l'absence de respiration ainsi que la fumée noire qui revenait lentement recomposer le bras inique. A une époque, Asmodée n'en aurait eu cure mais cela le troublait aujourd'hui car la mort était pour lui une trop grande finalité, la fin des plaisirs et de la colère. Des pensées étranges lui occupaient l'esprit, cette femme avait-elle aimé ? Avait-elle une famille ? Les yeux du démon scintillèrent d'amusement. Evidemment, elle avait une famille qui pleurerait sa mort et souffrirait. Une famille qui se plongerait dans la culpabilité. Asmodée ne put s'empêcher de rire un moment et embrassa le front de la morte. Au moins avait elle eu un "présent de départ" des plus délicieux : les délices de la Luxure dans son plus bel écrin. Il disparut vite de la chambre de la jeune femme dans un éclair de fumée, son sourire amusé planant encore un instant dans la pièce comme la marque macabre d'un démon revitalisé.
Ses pas le conduisirent jusque dans une forêt, lieu de plénitude, lieu de poésie et de charme. Le Seigneur de la Luxure malgré tout les défauts que les manants pouvaient lui attribuer était quelqu'un de fin et en conséquence, il s'adonnait parfois à des pauses dans ce genre de lieu, gratifiant parfois le vide de quelques envolées lyriques du plus bel effet. Les arbres semblaient étinceler d'argent sous la lumière sélène et les yeux d'or du démon se perdaient en contemplation. Cet arrêt méditatif aurait pu être long s'il n'avait perçu la présence de deux êtres aux caractéristiques indubitablement féminines. Profitant de l'obscurité et de la fumée noire qui le recouvrait pour se fondre dans les ténèbres, il s'approcha silencieusement, comme la Mort. Son périple fut de courte durée car les jeunes femmes se trouvaient à relative proximité. Il les observa toutes deux et les analysa. La première était comme l'une des flèches de Diane la Chasseresse, Artémis la Forte. Fine et élancée, sa chevelure d'ivoire semblait blanche sous la Lune et il se surprit à s'incliner devant une beauté aussi délicieuse. Malgré sa finesse apparente, son oeil exercé percevait la force qu'il se dégageait d'elle, quelque chose de presque animal, sauvage. Étrangement, il percevait une certaine... mélancolie ? Ou plutôt une folie douce ? Il n'aurait su mettre de mots pour décrire avec exactitude ce qu'elle lui inspirait. Toutefois, sa beauté était exquise. La seconde, en revanche, le surprit plus. Si la première était une des flèches de Diane, elle était quant à elle plus comme Perséphone devenue reine des Enfers malgré elle. Sa beauté n'était pas exprimé de la même manière que son interlocutrice, elle était plus froide mais plus triste également, il se surprit à penser à calmer ses appréhensions et la douleur qui avait été cause de cette neutralité de visage. Elle était louve dans son apparence, vive, fluide et la Lune semblait lui donner l'éclairage parfait. S'il avait été peintre, il aurait immortalisé la scène. Toujours sous le couvert des ombres, il décida d'entrer en scène. La lycane sembla le remarquer car son nez frémit et son regard s'agita.
Tout en avançant, lentement, il cita ces quelques vers de Lamartine :
Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos, Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots :
Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, Suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours !
Au dernier de ses mots, il apparu soudainement entre les jeunes femmes, la fumée sombre laissant place à sa forme parfaite de gentleman. Le temps avait effectivement suspendu son vol car les demoiselles étaient muettes. Surprise ? Certainement. Amusement ? Il ne saurait dire. Toutefois, son entrée avait été un minimum soigné et il s'en félicita. Brisant la glace, rompant le silence, il ajouta avec une révérence étudié :
Je vous en prie, ne vous regardez plus en... chien de faïence. Il serait par trop dommage que des demoiselles continuent de se jauger ainsi pendant une éternité. La nuit est douce. Le vent est léger. C'et la beauté qui vers l'avant me pousse, et pour vous, je serai Asmodée.
Il n'usa pas de son pouvoir préférant observer de ses deux pupilles sombres comment Artémis et Perséphone allait réagir.
Bien que la louve ne la connaissent pas, elle devait reconnaitre que cette femme avait une délicieuse répartie malgré son allure quelque peu bourgeoise et condescendante. Enfin condescendant était un bien grand mot en vérité, disons simplement qu'elle avait un vocabulaire plus évolué qu'Amarra. Cela ne la gênait pas mais même si ses livres lui apportait beaucoup, la lycane venait avant tout d'un milieu très bas. Après tout elle avait vécu comme une sauvage il fut un temps... Elle regardait la jeune femme à la fois intriguée et méfiante. Pour l'occasion l'on aurait pu dire qu'elle tirait plus du chat sauvage que du chien... Cependant une odeur vint réveillée l'animal tapi en elle, elle tourna la tête, couchant les oreilles, redevant la bête qui l'habitait. Elle se redressa et à côté d'elle elle sentit la femme en faire de même et bientôt ce fut un voix lançant des vers dans le ciel clair puis soudain un nuage de poussière se dressa entre la femme et Amarra. D'instinct la louve fit un bon de côté retroussant les lèvres en grondant et il apparut comme un magicien, fier de son tour de passe passe. Il leur adressa la paroles, jouant sur ses mots comme l'on joue avec des balles et les regardèrent, l'une et l'autre, souriant. Il avait la voix délicieuse et tout d'un homme canon, enfin ... Aux goûts d'Amarra son assurance aurait eu tôt fait de l'énerver et rien qu'à sa dégaine elle se dit qu'il devait être fier de son charme et en jouer avec classe. Oui elle aurait bien passé une nuit à s'amuser avec lui s'il n'y avait pas eu le sursaut de sa pierre à son apparition, pierre qui ne réagissait qu'à la présence d'une créature obscure ou d'objets possédant des énergies sombres. Donc la louve resterait prudente jusqu'à connaitre les attentions de ce demi dieu grec. Haluka coupa le silence posé en le saluant la première comme elle l'avait fait avec Amarra, cette dernière le jugeant toujours du regard avec froideur et méfiance, un éclat mauvais dans les yeux. Elle n'aimait pas se présenter... Mais elle aimait encore moins juger avant de connaitre... Raaah foutu instinct ! Et bien il fera sans le jeune mage à moins qu'il lise dans les esprit qui sait ? Son poil frémit et elle s'éloigna un peu du corps de l'homme, qu'elle jugeait trop proche du sien et se coucha à nouveau et les toisèrent avant de répondre à Haluka.
"En effet la nuit semble propice aux rencontres mais les rencontres ne sont pas forcément propice quand la lune luit car les loups sont alors de sortie." Elle retroussa ses babines en ce qui se voulu un sourire moqueur car en une simple phrase elle posait là des sous entendu sur ses deux compagnons et plus particulièrement à l'homme. Après tout rien ne disait qu'ils n'étaient pas ensemble et si c'était le cas elle ferait en sorte de comprendre ce qu'ils voulait mais elle redoutait en partie le mâle car bien qu'il avait l'air d'un jeune coq courtois, la louve sentait qu'il avait surement de bonnes raisons de se le permettre... Ses oreilles bougèrent encore à la recherche encore d'un autre protagoniste mais seul le silence de la nuit lui répondit... enfin silence... Le chant des insectes noctures, la course d'une écureuil dans les branches d'un arbre, le grognement d'un sanglier plus loin et froissement d'un feuillage par une créature de petite taille. Son ouïe était si sensibles qu'elle souffrait parfois des sons de la ville et se devait de se fermer aux bruits mais ici, dans la paix de ce lieu, elle pouvait laisser libre court à ce qu'elle était. Se rendant compte qu'elle avait détourné son attention du duo, elle reporta son intérêt sur eux et croisa le regard du mâle. Son poil se hérissa comme une provocation, sa nature dominante reprenant le dessus et elle se releva, se jugeant trop vulnérable et préféra une position assise en se disant qu'il lui serait plus agréable d'être humaine mais ses affaires étaient près de sa moto et à moins de se mettre dans l'ombre elle refusait de s'exhiber devant cet homme...
"Vivez-vous à l' Avventura ?" Elle venait de faire un effort d'intégration malgré le fait flagrant qu'elle ne s'était toujours pas présenté au jeune magicien....
Asmodée avait toujours été un indéfectible admirateur de la Comedia dell' Arte et se complaisait dans la mise en scène, dans les apparences qu'ils jetaient aux yeux de tous qui, ébahis, ébaubis, restaient la plupart du temps sous le charme de l'instant. Profitant un instant de l'éclat de l'astre lunaire, la tête dirigé vers le firmament, la rose dans le dos de son grand manteau noir se mit à luire, presque vivante. Celle sur sa main droite n'eut pas cette chance et il sourit. Il s'attardait souvent sur cette marque, la chérissant de tout son être sans qu'il en sache la raison profonde et cela l'inquiétait car Asmodée était un homme qui ne laissait aucun paramètre de sa vie au hasard... Ironie douce que celle-ci. Fermant les yeux, il analysa la situation : deux créatures femelles lui faisaient face à la fois curieuses et/ou méfiantes, elles n'étaient cependant pas d'humeur belliqueuses et quand bien même son expérience lui garantissait moult moyens de s'échapper de n'importe quel guêpier. La lycane, sublime femme supposait il, semblait se fier à la pierre se trouvant sur son torse, ce genre de pierre ne lui était pas inconnu et il comprit le fardeau qu'elle devait porter chaque jour. Elle restait sous sa forme de chasse et cela l'intrigua. Souhaitait elle combattre ? Aurait il fait une aussi grossière erreur de calcul ? Puis la réponse se fit jour dans son esprit et il retint un sourire amusée. La nudité. Seule la farouche fierté qu'elle possédait lui imposait de ne pas se muer en femme, nue et vulnérable. La jeune Artémis, en revanche, était beaucoup plus calme... ou plus instable peut-être. Quel était cette étrange sensation ? Son intuition lui disait que cette demoiselle n'était pas "seule". Un esprit macabre aux intentions semblables aux démons logeait aussi dans son âme, c'était l'unique résolution à sa sempiternelle question. Elle prit la parole et dit s'appeler Haluka Kelen et là, un rire cristallin s'échappa de sa gorge. Tant de références iniques dans deux mots. Usant de son Éloquence,et ce afin de charmer la jeune femme ou tout du moins adoucir son humeur, il dit à la jeune femme :
"Certes, belle Artémis aux cheveux de Lune, cette forêt semble être l'épicentre de sublimes rencontres. Mais je pensais que nous ne serions que trois à nous regarder.' Il laissait la phrase planer, ses yeux étincelant de malice. " Mais l'Oeil ivoire nous nargue et semble vouloir récupérer la lumière que vous détenez captive dans chacun de vos filaments séducteurs pareilles aux flèches de la Déesse dont je vous ai donné le nom. Si notre quatuor m'enchante, sachez que j'ai plus de plaisir à être la cible de vos regards."
Il fit alors une révérence à la jeune femme si "nombreuse" envoyant dans le même mouvement, une main de fumée noirâtre effleurer sa joue et jouer avec ses cheveux. Asmodée paraissait être un jeune humain charmant de prime abord mais il savait jouer de séduction et de manipulation. Il avait fait savoir à son interlocutrice que son oeil aiguisé avait su la sonder mais son éloquence lui permettait de guider subtilement ses réactions évitant du même coup toute dissension. Son attention vint se reporter sur la sublime lycane, sous ses dehors terribles, elle n'en restait pas moins femme et en conséquence, sensible et digne d'intérêt. Il s'approcha d'elle sans animosité, ses pieds ne touchant pas réellement le sol, un mince filet de brume le transportant plus vite que la marche ne lui aurait permis. La louve était assise et même là, elle était plus grande que sa forme humaine. Il sentit le danger naissant, la louve n'étant pas accommodante il se doutait qu'il risquait gros. Cependant, son regard devint alors dangereux. Froid et mortel, il voulait faire comprendre d'un regard qu'il était son égal et qu'une bataille serait stupide... Oui, Asmodée savait quand séduire et quand prévenir. Toutefois, il ne voulait pas menacer, juste imposer le respect, c'est pourquoi en usant de son éloquence, il ajouta avec un sourire :
"Je vis là où bon me semble, le firmament me sert de toit, l'horizon de murs. Mais je divague, vous semblez bien mal à l'aise sous cette forme signorina. Ne voulant susciter aucun malaise, désirez vous..." D'un claquement de doigt, les vêtements de la jeune femme furent près d'elle. Il les avait remarqué en furetant autour d'elles deux attendant le moment propice pour entrer dans le jeu. Il poursuivit "... que nous vous laissions nous impressionner par votre beauté humaine en vous laissant un moment loin de nos regards si déplaisants. Je suis pleinement conscient que votre forme actuelle n'est pas idéale... pour converser. Et comme vous le dîtes, la nuit les loups sont de sortie cependant le loup ne sort que pour chasser et...* Ses yeux redevinrent froid. *... je ne suis pas une proie digne de ce nom, je le crains."
Stoppant son éloquence, il se mit à rire doucement pour faire passer sa phrase avec humour, et laissant la rose dans son dos luire, il s'assit sur une chaise de ténèbres compactes qu'un de ses claquements de doigt aura fait naître sous leurs yeux. Chaises qui naquirent près des deux demoiselles, invitations silencieuses.
Si le désir de se changer l'avait effleurer ne serait-ce qu'un instant elle jugea finalement que cela n'était absolument pas pratique. Après tout montrer son visage allait la mettre au même niveau que lui et elle préférait garder un atout car même s'il était pédant, la noirceur qu'elle ressentait grâce à sa pierre lui imposait la prudence et la méfiance. Elle continuait donc de les observer tous les deux en plein échange. L'un comme l'autre, ils semblaient jouir des métaphores et des doubles sens de manière plus poussé qu'elle-même ce qui n'était pas non plus pour l'aider dans la conversation mais sa ténacité la pousserait à s'accrocher malgré tout. Cependant le vent qu'on lui imposa, Asmodée portant son intérêt sur la femme en lui lançant des vers de charme la fit plisser des yeux de dégoût. Trop d'ondulation, trop de baratin égal aux propos sinueux du serpents et cette voix charmeuse en rajoutait encore. Elle allait finir par croire qu'il était née pour séduire et ne rien faire d'autre. La jeune hybride resta cependant de glace à ses propos et ses sous entendus et la louve ne put retenir un petit souffle amusé, observant la réaction du démon. Ce dernier cependant, se tourna vers elle et elle ne put retenir de dresser son poil, croisant son regard. Il s'approcha et malgré un violent désir de se lever et de lui gronder dessus elle se retint. Il lui fit face et elle vit dans ses yeux la détermination sous un linceul de glace et de certitude. Un frisson de peur la parcourut mais il devint rapidement un frisson de colère et elle retroussa les babines, une pulsion de rage la secouant alors qu'il se mit à lui parler de reprendre forme humaine. Puis comme pour confirmer ce qu'elle avait capter dans ses yeux, il lui fit habilement remarquer qu'il n'était pas une proie de choix. Sans attendre la louve bondit et fit claquer ses mâchoires dans le vide à côté de sa tête et sa voix se fit basse même si tous pouvaient l'entendre, à quoi bon être discret quand l'on est loup ?
"Je suis seule juge de mes proies. Il serait de bon ton que vous le remarquiez. De plus je n'ai nulle envie de satisfaire vos pulsions visuelles ou même vos envies alors remballez vos politesses !" Elle gronda et en se reculant lentement en le toisant, le corps tremblant d'une rage contenue alors que son regard était devenue d'un rouge sanglant, signe de la présence de la pierre et de sa force sur son âme. Son coeur s'emballait et un feu ardent réclamait de plonger sur l'auteur de sa colère. Oui elle désirait ardemment lui faire connaitre sa complainte mortelle, danse ultime qu'on ne pouvait vivre qu'une fois entre ses crocs. Elle devait ne plus le regardait sinon elle cèderait. Heureusement qu'elle s'était nourrie avant de venir à la rencontre de Haluka sinon ce sot serait déjà éviscéré. Elle s'ébroua et gratta le sol en soufflant comme une bête sauvage et fit claquer ses mâchoires. Elle reprit peu à peu contenance et alla prendre ses vêtements en le toisant une dernière fois avec froideur puis s'éloigna pour aller les poser sous un arbre et pour finir de tuer sa colère. Malgré sa distance, elle avait capté les propos de la jeune hybride quand elle s'était adressée au dénommé Asmodée alors qu'elle revenait parmi cet étrange duo. Elle but un peu puis observa le démon, se disant qu'il allait surement leur lancer une nouvelle fois un discours poétique mais vide de sens si ce n'est de sous entendus sans rapport avec la question...
"Notre ami ici présent n'est qu'un joueur, un charmeur de mot et d'esprit. Obtenir une réponse claire ou vrai, c'est lui demander de renier ce qu'il est."
Bon en deux phrases elle venait de démontrer à la petite assemblée qu'elle méprisait Asmodée... Au moins avec Amarra on avait tôt fait d'être catalogué mais bon il ne fallait pas trop s'inquiéter, ça pouvait vite changer. Enfin vite... fallait pas être trop pressé non plus... Elle le fixa alors froidement afin de bien faire passer le message même si elle se doutait que l'homme devait l'avoir compris mais elle préférait néanmoins en être certaine. Elle, rancunière ? Allons bon vous êtes encore loin du compte ! Elle se lécha les babines juste par provocation, son poil frémissant sous la faible brise mais elle ne préféra rien ajouter, se disant que si elle n'aimait vraiment pas cette conversation, elle pouvait s'en aller... Mais la jeune hybride, elle, avait l'air forte intéressante et elle trouvait cela dommage de ne pas avoir pu lui parler un peu plus... De plus ce n'était que la seconde oubliée qu'elle arrivait à rencontrer et puis au fond elle devait aussi avouer que l'autre homme l'intriguait. Après tout même si elle ne l'aimait pas il était toujours bon d'en savoir plus sur quelqu'un... non ?
Spoiler:
Je présice qu'Amarra n'avait pas l'intention de t'attaquer mais simplement de te mettre en garde Asmo =D
Asmo semble mort donc je pense qu'on peux juger ce rp comme abandonné.... Haluka, on va dire simplement qu'on a parlé un peu de chose banales avant de vaquer à nos occupations. Une rencontre neutre comme ça, ça te va ?