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Message par Invité Mar 17 Fév - 5:29

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Les premières lueurs du matin s'infiltrèrent à travers la vitre de ma chambre, caressant mon visage et m'amenant à lever une paupière puis une autre. Aujourd'hui était un jour sans école, heureusement, car je n'étais vraiment pas d'humeur à supporter toute cette ambiance en ce jour. M'étirant, j'inspirai un grand coup...Et m'arrêtai brusquement. Regardant brusquement autour de moi en fronçant le nez, je reniflai une nouvelle fois pour confirmer ce que je venais de sentir et comme je m'y attendais, mon odorat confirma ma première impression? Il y avait un parfum féminin dans ma chambre. Une odeur qui bizarrement m'était incontestablement familière, et à la fois étrangère. Une flagrance qui me rappelait indubitablement...moi. Face à cette totale incompréhension, je me redressai sur mon lit, les yeux toujours à moitié fermés, et mis un pied au sol. Mais au moment de me lever, je sentis un poids inhabituel peser sur ma poitrine. Une lourdeur à laquelle je ne m'attendais évidemment pas. Posant une main sur ma poitrine, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je rencontrai un obstacle assez conséquent entre ma poitrine et mon coeur. Ma poitrine qui, habituellement n'était constitué que de deux pectoraux, en forme, mais qui ne dépassait pas de plus de trois centimètres ma cage thoracique. Trois centimètres, pas quinze comme il semblait être actuellement le cas. Ouvrant de grands yeux, je faillis mourir d'une crise cardiaque en voyant deux énormes seins sur lesquelles était posée ma main. Une main que je reconnaissais à peine, dépourvue de toute la virilité qu'elles étaient censées avoir. Je me penchai en avant pour observer mon entre-jambe..et faillis basculer en avant à cause de la surcharge pondérale qui s'étendait devant moi désormais. Mais ce que je craignais était bien arrivé...Mon boxer flottait sur moi, faisant une poche à l'endroit que normalement remplissait l'apogée de ma virilité.

C'était donc cela l'origine de la touche féminine que je sentais dans ma chambre, si étrange et à la fois non. Et maintenant que j'avais conscience que d'une manière ou d'une autre j'étais devenu une femme, je sentis quelque chose chatouiller mes épaules. Je pris les mèches de mes cheveux entre mes doigts de femme -auxquelles je ne m'habituais vraiment pas- et les laissai glisser entre mes doigts. Après le choc de la nouvelle venait l'irritation et l'exaspération. Qu'étais-je censé faire avec ce corps ? Je sortis de ma chambre, à moitié nu (ou devrais-je dire nuE du coup...), me rendant dans la salle de bain pour ma toilette. Je ne vous dis pas la galère. Puis venue l'heure de m'habiller...je regardai ma penderie, exaspérée. Il n'y avait rien qui correspondait à ma nouvelle taille. Cependant je choisis un t-shirt au hasard (sans soutien, car il n'y en avait pas dans cette maison à ma taille) et choisis un jean parmi ceux de ma tante - qui m'allaient comme un gant étonnement. Mon t-shirt laissait voir une partie de mon ventre et mon nombril, mais n'étant déjà pas de nature pudique, ce n'était pas ma nouvelle condition qui allait changer quoi que ce soit. Je sortis de la maison avant que ma tante ne se réveille, et sortis dans la fraicheur matinale. Alors que je passais, je pouvais voir le regard des hommes qui croisaient ma route loucher sur ma poitrine sans soutien, et la pointe de mes tétons qui durcissait à cause de la température. Je pouvais flairer le désir qui émanait d'eux, et cela me donnait envie de donner une claque à ces gars. "Une claque"...?? D'habitude, non seulement je ne me serais pas préoccupé de ce genre d'attitude, mais je n'aurais pas pensé à une claque. J'aurais plutôt eu tendance à vouloir le tabasser à coup de poings.

Peu importe, je me dirigeai vers le parc tout en essayant de ne pas m'énerver sur les pauvres passant, marmonnant dans ma barbe -que je risquais de ne jamais avoir du coup- et m'assis sur un banc. Ça faisait bizarre de ne rien sentir entre mes deux jambes...et pourtant ce n'était pas désagréable. Mes sens n'avaient pas été altérés, et je doutais que ma force le soit aussi. Mais alors que je commençais à m'endormir, je me réveillai en sursaut en envoyant mon pied en avant, touchant par inadvertance un passant. J'ouvris les yeux sur un loup mâle, et prit un air penaud tout en me grattant la tête avec un sourire d'excuse.

-Excusez-moi, je n'ai pas fait exprès. Je n'ai pas l'habitude de m'endormir sur un banc. En fait je n'ai pas l'habitude de tout ce qu'il se passe aujourd'hui, finis-je en marmonnant.

Message par Invité Jeu 26 Fév - 0:46

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Les premières lueurs de l’aube apparaissaient seulement lorsque la bête fut enfin satisfaite de sa longue partie de chasse nocturne. L’humeur plus ou moins agitée de sa partie humaine avait excité l’animal qui se tapissait en elle, la contraignant une fois encore à se rendre seule dans les bois qui bordaient la ville, histoire de céder enfin à ses pulsions primaires. Passée la joie de se savoir libre pour les quelques prochaines heures, les odeurs de la forêt avaient fait le reste. Celle de la mousse, de la végétation en générale, devenue humide sous la fraîcheur de la lune puis celle de sa future proie, la peur de celle-ci une fois qu’elle s’était sentie prise en chasse. Le plaisir de courir, de lui broyer la gorge à l’aide de sa puissante mâchoire. Pleinement satisfaite, la bête n’opposa pas de résistance lorsque le jour pointa le bout de son nez et qu’il lui fallait rendre ce corps à son apparence humaine. La conscience de Calypso émergea avec les premiers rayons du soleil, encore timides et pas suffisamment chauds pour que l’on se prélasse dessous. Dès l’instant où elle reprit forme humaine, elle perçut quelque chose de différent. Pour avoir effectué la transformation un nombre de fois incalculables, et ce, dans les deux sens, la jeune femme avait appris à ressentir –bien que douloureusement- chacun de ses membres et os se remettre à leur place originelle. Oui sauf que là, il y avait vraiment quelque chose de bizarre. En plus de cette odeur inhabituelle sur sa personne, elle avait la sensation que tout ne s’était pas remis correctement à sa place. Pire encore, le poids n’était pas reparti comme d’habitude sur l’ensemble de son corps. Perturbée par ce constat déroutant, la lycanne baissa les yeux pour rapidement s’apercevoir que sa poitrine avait… disparue ?! Et… C’était quoi cette chose qui pendait entre ses jambes ? Un sexe masculin ?! Ahurie –parce que c’était bien le terme- Calypso s’approcha trop lentement à son goût du ruisseau le plus proche que son ouïe perçut. D’abord en partie rassurée de constater que ses sens sous cette forme n’avaient pas été altérés, contrairement à son apparence physique, son soulagement s’envola bien vite lorsque son reflet lui renvoya une silhouette masculine sous tous les aspects. Même ses cheveux semblaient avoir raccourcis ! C’était à ne rien y comprendre !

Sentant que sa partie lupine s’amusait de cette situation, la jeune femme essaya de garder son calme. Elle n’avait pas déterminé les causes d’un tel changement mais il n’y avait pas de raison que l’inverse ne se produise non ? Garantissant un retour à la normale par la même occasion ? Et dire qu’elle s’en rendait compte alors que l’aube approchait ! Calypso se serait probablement maudite pour s’être laissée bêtement avoir par ce sortilège –à supposer que s’en était un !- mais cela ne l’aiderait pas à inverser le cours des choses. Il devait bien y avoir une explication et surtout, une solution à cette situation ! Soupirant, la représentante fit demi-tour pour aller retrouver ses affaires. Elle jeta un regard dépité au tas de vêtements bien repliés qui l’attendait sagement entre deux buissons. Une chance qu’elle ne se soit pas rendue dans les bois vêtue de son tailleur tiens ! Même sous cette apparence, son haut et son pantalon devraient faire l’affaire. Il ne lui restait plus qu’à espérer rentrer dedans ! Après quelques secondes de crainte justifiée –elle n’avait aucune envie de rentrer nue en ville ou même de passer la journée sous sa forme lupine à errer entre les arbres- la jeune femme fut rassurée de voir qu’elle rentrait encore dans ses vêtements. Un peu serrée au niveau de la taille pour le pantalon et le haut légèrement trop court du fait de sa corpulence naturellement plus conséquente peut-être mais le tout y était. Bien ! Il ne lui restait plus qu’à rentrer le plus discrètement au bâtiment du Cercle et à passer la journée dans son lit, en prétextant ne pas se sentir bien. Grossier mensonge de la part d’une lycanne, quand on savait que son organisme était immunisé contre la plupart, si ce n’est tous les virus connus et redoutés par les humains, ainsi que certaines races. Mais avait-elle le choix ? La jeune femme ne s’imaginait tout simplement pas se rendre à son travail ou même exercer sa fonction avec un tel physique. Qui allait la croire ? Se faire passer pour son propre remplaçant ? Difficile à avaler pour les personnes qui la côtoyaient presque tous les jours à présent. Ces dernières seraient sans doute les premières à se poser des questions sur ce remplacement de dernière minute.

Jugeant à juste titre que les rues de la ville commenceraient doucement à se remplir des habitants les plus matinaux, volontairement ou contraints pour la plupart, Calypso décida de couper à travers le parc. A cette heure, c’était certainement l’endroit où il y aurait le moins de monde, à l’exception de quelques clochards venus finir leur nuit sur un banc ou dans l’herbe, bien à l’abri des regards indiscrets des fêtards. Tandis qu’elle marchait étonnement sur ses gardes, un peu à l’affût, chose qu’elle ne faisait pas d’ordinaire, la représentante aperçut une forme allongée sur un banc alors qu’elle jetait des regards autour d’elle. Elle doutait que tous les citoyens de l’Avventura connaissaient son visage, encore moins capables de la reconnaître sous cette nouvelle apparence mais la jeune femme voulait éviter de croiser le chemin d’un maximum de personnes. Il en allait de son égo enfin ! Elle ne s’était toujours pas habituée à cette silhouette différente. Calypso huma l’air et posa aussitôt une race sur la forme allongée : lycan. Un autre de ses SDF ivre mort ? Comment savoir ? Il était inutile de se poser trop de questions, aussi trancha-t-elle pour la décision de passer devant le banc sans s’arrêter. Oui sauf qu’à ce moment précis, l’inconnu remua. Son pied heurta violemment la représentante, force lupine oblige et la surprise fit légèrement tituber la représentante sur la droite. De quel droit osait-il la frapper de la sorte ? L’autre marmonna quelque chose qui ressemblait à des excuses mais à peine eut-il fini que Calypso lui envoya un bon crochet droit, histoire de le remettre à sa place. Réaction un peu extrême certes mais les nerfs de l’intéressée étaient déjà suffisamment à cran pour qu’elle se contrôle en plus à la moindre provocation.


« Ça ne va pas d’agresser les gens comme ça ?! Merde à la fin ! »

Dit comme ça, c’était clairement l’hôpital qui se fichait de l’infirmerie… La représentante hoqueta de surprise en entendant pour la première fois sa voix à l’intonation masculine et plaqua même une main sur sa bouche, en pur réflexe de sa conscience féminine. Ce qui lui donnait des airs un peu efféminés vu par un regard extérieur à la situation, lesquels seraient certainement mal interprétés étant donné son apparence actuelle. La surprise passée, elle focalisa son attention sur son interlocuteur. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle réalisa qu’il s’agissait d’une jeune femme, tout juste la majorité à vue d’œil. Ou peut-être moins ? Cette découverte lui fit regretter immédiatement son geste quelque peu brutal envers l’inconnue. Louve ou non d’ailleurs.

« Excusez-moi… J’ai été surpri-… »

Évitant de justesse de se trahir de manière étrange, Calypso se mordit la langue à sang pour se promettre de ne plus refaire la même erreur. Elle ne pouvait pas parler d’elle au féminin, pas avec un corps pareil ! Qu’allait penser son interlocutrice ? Un peu mal à l’aise, elle reprit néanmoins ses excuses :

« Votre réaction m’a surpris, je… J’ai eu ce réflexe et… Je ne voulais pas vous blesser… »

Vraiment, elle se trouvait bien pitoyable sur ce coup-là. Oui les lycans étaient connus pour leur impulsivité, tout comme les vampires l’étaient pour leur impassibilité légendaire mais de là à mettre son poing dans la figure d’une personne tout juste rencontrée et qui l’avait un peu bousculée, probablement involontairement plus qu’autre chose, la jeune femme regrettait son geste. Son regard détailla davantage l’inconnue et elle fronça les sourcils malgré elle. Pourquoi diable cette fille se baladait dans cette tenue ? Soit, elle ne devait pas tellement ressentir la température extérieure puisque leurs organismes respectifs étaient plus chauds que la norme mais son haut était trop court pour elle ! Pourquoi ne pas en mettre la prochaine fois, histoire que tout le monde puisse profiter de sa généreuse poitrine ?! La lueur de réprobation dut se lire dans ses yeux avant qu’elle n’en prenne réellement conscience. Curieusement, ce physique avantage de son interlocutrice n’éveillait aucune pulsion primaire chez elle et Calypso s’en trouva soulagée. Après tout, qui dit apparence masculine, pouvait signifier attirance sexuelle correspondante ?

« Ce n’est pas une tenue adaptée lorsqu’on sort. Sauf si vous voulez plaire à ces messieurs mademoiselle. Vous dites ne pas avoir l'habitude de dormir sur un banc ? Et bien rentrez chez vous, cela vaudra mieux. » conclut-elle un peu sèchement.

Message par Invité Mar 3 Mar - 19:16

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Ce n'était pas peu dire que la journée avait commencé de manière inattendue, et ça allait de mal en pis. Alors que je terminais de parler afin de m'excuser au près du loup brun que j'avais heurté, ce dernier s'emporta. Ni une, ni deux, il me décocha un crochet du droit qui me prit par surprise, et je titubai. Alors que j'encaissais son coup bien dosé, tentant de ne pas laisser le nouveau poids sur ma poitrine -auquel je ne m'habituais décidément pas- m'entraîner vers le sol, j'entendis ses paroles. Agresser les gens ?! Mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité là ? J'étais en train de dormir tranquillement, et je m'étais réveillé en sursaut et sans faire exprès j'avais bousculé ce jeune homme qui passait un peu près de mon banc. Et il estimait que je l'avais agressé ? Et répondait en me donnant un coup de poing ?! Sentant la colère monter, je fléchis sur mes jambes et mes bras, la lèvre légèrement retroussée, prêt à bondir. J'allais presque commencer à gronder lorsque mon interlocuteur mit la main devant sa bouche d'un air étonné. Qu'est-ce qu'il y avait ? J'étais quasiment sur qu'il n'y avait rien sur mon visage qui sortait de l'ordinaire. A part peut-être mes nouveaux cheveux. Et la nouvelle forme plus féminine de celui-ci. Mais ça, c'étaient des choses que mon interlocuteur n'était pas censé savoir. Je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam, et cette apparence n'était pas celle que je possédais normalement, il aurait donc été impossible que ce dernier me reconnaisse. A part si il flairait quelque chose sur moi qui lui rappelais mon moi/homme ? Mais écartant les narines, je ne reconnus sur ce loup que l'odeur de sa surprise. M'interrompant donc, j'observai le lycan devant moi, dont je trouvais la posture très efféminée avec une main devant la bouche ainsi. Ce qui était d'autant plus étonnant vu qu'il venait de me décocher un bon crochet du droit assez virile pour que ma mâchoire s'en souvienne. Non pas que je soupçonnais les lycannes de pouvoir le faire. Enfin bref, je m'embrouillais dans mes pensées.

Arquant un sourcil, je le regardai tandis qu'il semblait soudain prendre conscience qu'il venait de frapper une femme. Bon, dans les faits, nous étions tous deux des loups et de ce fait même les louves n'étaient pas des mauviettes qui prenaient comme prétexte leur féminité pour éviter de se faire blesser. Cela n'empêchait pas le fait qu'une meilleure approche était possible dans ce genre de situation. Me massant la mâchoire, je regardai le jeune homme toujours avec un sourcil arqué alors qu'il venait de se mordre la langue au milieu de ses excuses. Ce loup était définitivement étrange. Mais il se reprit bien vite, d'une voix qui me paraissait un peu hésitante, comme si il faisait attention à ce qu'il disait afin de ne pas...de ne pas quoi ? Heurter ma sensibilité, comme elle avait heurté ma mâchoire ? M'asseyant en tailleur sur le banc, les jambes plus écartées qu'elles ne l'avaient jamais été dans ce cas -je vous l'avais dit, ça avait bien un avantage de ne rien avoir entre les jambes-, je fixai mon interlocuteur avec une lueur d'interrogation et d'amusement dans le regard.

-Il en faut un peu plus pour me blesser, je ne suis pas faitE en porcelaine.

J'avais failli oublier que j'étais une demoiselle maintenant et donc que je devais faire les accords correctement afin que cela ne paraisse pas étrange. J’avais donc malencontreusement –du fait de mon oublié- insisté sur la dernière syllabe du seul verbe dans ma phrase qui aurait pu me trahir. Il était vrai que beaucoup de gens parlaient un français quelque peu rudimentaire qui faisait fi des règles d'accords, mais pour ma part je tentais autant que possible de faire attention à ce genre de choses. Une fille -aussi bien formée que moi en plus- qui parlait d'elle au masculin risquait de paraître bizarre. Le loup me détailla un peu plus et s'attarda sur ma tenue vestimentaire, ce qui -dans un sens- était tout à fait normal. Mais contrairement à la majorité de la gente masculine que j'avais croisé jusqu'à présent, je décelai non pas de l'excitation mais de la réprobation dans son regard insistant. Croisant par anticipation les bras sur ma poitrine en fronçant les sourcils de mécontentement, j'attendis sa remarque qui ne tarda d'ailleurs pas à arriver. Plaire à ses messieurs ? La partie en moi qui avait encore des couilles et qui était 100% hétéro eut envie de vomir. Non mais c'est vrai quoi ! J'étais hétéro nom de Dieu, comment pouvais-je avoir envie de plaire à des mecs ? Quoi que...maintenant que j'étais une femme, cela faisait-il de moi une homo ? Toute cette réflexion me donnait mal à la tête. Non pas que j'aie quelque chose contre les homos ou les hétéros...mais je n'avais jamais eu à me poser de questions sur ma sexualité. Cela avait toujours été très clair pour moi...jusqu'à présent. Et si...et si ce nouveau corps était attiré par la gente masculine ? Encore une fois, une partie de moi eut un haut-le-coeur. Secouant la tête autant à moi même qu'à mon interlocutrice, je lâchai un soupir bruyant et lass. Comment pouvais-je expliquer ce qui venait de m'arriver à un passant dans la rue ?? Petit à petit, la frustration et l'énervement me gagnaient.

-Je ne suis pas une prostituée, monsieur, dis-je en insistant ironiquement sur le dernier mot. Si je suis sorti(e) ainsi, c'est que je n'avais pas le choix.

Mon ton était aussi sec que le sien, et pour un peu j'avais envie de lui sauter dessus. Non pas pour les raisons que vous auriez pu pensé, mais bien pour le frapper. Mais en réfléchissant rapidement à ma dernière phrase, je me rendis compte que tout ce que je venais de dire n'était pas très claire et libre à beaucoup d'interprétation. Me reprenant rapidement, je repris la parole avant que le loup devant n'aie le temps de formuler des idées étranges à mon compte.

-J'ai eu...quelques problèmes de croissance pendant la nuit, bougonnai-je. Je n'ai plus de linges, ni de soutient à ma taille.

Bon, pour ce dernier point, je n'en avais jamais eu à vrai dire. Mais ça, il n'était pas obligé (ni censé) le savoir non plus. C'était déjà assez bidon et étrange ce que je disais, il aurait en plus été inhabituel qu'une fille plate -supposition facile quand une fille vous annonce qu'elle ne porte pas de soutif- se réveille avec une telle paire de seins. Encombrants d'ailleurs tant que j'y pensais. Je me demandais si j'arriverais à me battre correctement avec si je devais le faire. Mais essayant de ne pas me disperser, je revins au sujet de conversion.

-Et puis d'ailleurs je suis un louve, grognai-je. La pudeur ne fait pas partie de nos traits de caractères. Seriez-vous coincé, monsieur ?

Toujours avec cette même pointe d'ironie sur le "monsieur", ma dernière question avait prit un ton volontairement taquin et se destinait à le vexer plus qu'autre chose. Provocateur ? Peut-être bien...

Message par Invité Ven 6 Mar - 0:34

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Une prostituée ? Le mot sonna un peu la jeune femme, même si dans le fond, c’était bien l’idée qu’elle avait voulu exprimer, sans toutefois choisir le terme le plus approprié. Son souhait n’était pas de vexer son interlocutrice -et à juger par le ton de cette dernière, c’était raté pour cette fois-, plutôt de lui faire comprendre à quel point sa tenue était indécente, louve ou non. Calypso n’était pas une policière comme son amie, aussi elle ne savait pas si elle pouvait reprendre l’inconnue sur le seul motif de sa tenue vestimentaire politiquement –et sexuellement- incorrecte. Cependant, elle connaissait le point de vue des forces de l’ordre à ce sujet et il ne faisait aucun doute que la principale concernée serait arrêtée pour outrage sur la voie publique et tant d’autres raisons. Aussi la représentante voulait éviter qu’une personne aussi jeune côtoie aussitôt les cellules du commissariat, dans lesquelles d’autres individus, bien moins fréquentables ceux-là, risquaient de l’influencer. La lycanne était intimement convaincue que la plupart des criminels l’étaient parce qu’ils avaient un jour rencontré les mauvaises personnes aux mauvais endroits. Calypso secoua la tête pour sortir de ses pensées et écouter la fin des propos de son interlocutrice. Une chance pour elle, la pique de cette dernière concernant son apparence actuelle –masculine- lui passa au-dessus de la tête. Sinon, peut-être bien qu’elle aurait simplement tourné les talons ou mit une seconde rouste à cette petite insolente. Hein ? Pas le choix ? Qu’est-ce qu’elle entendait par-là ? La représentante en resta sans voix, en sachant quoi en penser. Est-ce que cette adolescente se fichait d’elle ? Ou bien venait-elle d’être contrainte à partir de chez elle ? Une fugue ? Les pires scénarios possibles se multipliaient à une vitesse affolante dans sa tête, si bien qu’elle se retint à grand peine de ne pas porter ses deux mains à ses tempes, en vaine tentative pour faire cesser tout ce remue-ménage intérieur. Est-ce que l’inconnue lut l’interrogation dans son regard ? Réalisait-elle seulement l’ambigüité de son explication ? Quoiqu’il en soit, elle daigna apporter plus de précisions, cessant par là tout malentendu pour la suite. Oui sauf que…

Arquant un sourcil, la jeune femme détailla une nouvelle fois son interlocutrice des pieds à la tête, son regard s’arrêtant plus longuement sur sa poitrine. Quelques problèmes de croissance hein ? C’était sa meilleure excuse ? Pour être une femme –même si ça ne se voyait pas à l’heure actuelle- Calypso savait que ce genre de cas était très rare. Et quand bien même il était question de « croissance soudaine », ce ne pouvait pas être aussi important ! Sans s’en rendre compte, la représentante commençait à réfléchir sérieusement au sujet de l’inconnue. Ses sourcils étaient de nouveau froncés, témoignant de sa réflexion intérieure alors que l’un de ses bras, jadis croisés sur son torse, venait de s’élever au niveau de son visage. Si bien que sa main gauche maintenait à présent son menton, tel le parfait modèle du penseur. La jeune femme ne prétendait pas avoir une sorte d’instinct maternelle mais elle ne voulait pas laisser cette gamine toute seule dans cette situation. Si cette dernière avait été contrainte de s’enfuir de chez elle pour un « problème » de ce type, alors elle doutait que l’atmosphère chez elle devait être agréable tous les jours. Cette pensée lui serra la gorge. Parce que des souvenirs de sa propre enfance lui revenaient. Alors même qu’elle était le fruit de l’union entre deux personnes de races différentes, on lui avait toujours enseigné le respect. L’amour dont elle avait bénéficié enfant… Elle voulait s’en servir comme d’une force ! La pudeur hein ? Calypso eut un drôle de sourire. En effet, ce n’étaient pas dans leurs principes. Du moins, c’était toujours ce qu’on lui avait raconté sur ses congénères. Sauf que pour avoir vécu dans une société humaine, la petite fille qu’elle avait été ne s’était jamais amusée à se transformer en public ou même à se déshabiller sous prétexte qu’elle était différente d’une humaine. La fin la prit de court en revanche :


« C-Coincé(e) ?! » hoqueta-t-elle sous la surprise.

Sincèrement, elle ne s’y attendait pas de sa part. La représentante la dévisagea sans voix pendant quelques instants. Le sourire de son interlocutrice laissait voir qu’elle la testait plus qu’elle ne voulait vraiment la vexer. Aussi Calypso se reprit et arqua un sourcil, incapable pourtant de lui rendre ce sourire malicieux.

« Il n’y a pas de quoi être fière de sortir le ventre à l’air ! » se défendit-elle.

Bon et maintenant ? Cela n’allait pas l’aider à prendre une décision… Si elle voulait aider cette gamine, elle allait devoir commencer par lui acheter de nouvelles fringues… Et peut-être des vêtements pour elle également au passage ? La jeune femme se sentait un peu à l’étroit dans ceux qu’elle portait à l’heure actuelle. Sa corpulence avait quelque peu changé. Pas autant que son infortunée interlocutrice –sans qu’elle le soupçonne pour le moment- mais assez pour que ses vêtements deviennent plus serrés.

« Vous dites ne plus avoir de soutien-gorge à votre taille ? A vue de nez, je pencherai pour un bonnet E… Je peux vous accompagner et vous dépanner financièrement parlant… Je connais une boutique avec des modèles sympathiques pour des prix raisonnables. »

Dire que la représentante avait proposé cela en toute innocence. Elle affichait même un petit sourire confiance, histoire que l’inconnue ne se fourvoie pas sur ses intentions. Oui sauf que voilà… L’espace d’une minute ou deux, Calypso avait omis un détail, détail qui avait néanmoins son importance : elle était un homme ! Et quoi de plus louche qu’un homme qui s’y connaissait en taille de soutien-gorge ? Pire, qui proposait de conseiller une jeune fille là-dessus ?! Si son interlocutrice ne la cataloguait pas directement comme un pervers refoulé, elle pourrait s’estimer heureuse ! Vite, elle devait trouver une solution ! Et pas celle qui consisterait à s’arracher les cheveux en maudissant cette transformation inexpliquée. Sinon, l’adolescente allait vraiment la croire folle. Remarque, au point où elle en était… La représentante jura en silence avant de sortir la première excuse qui lui venait à l’esprit :

« Euh… Ma copine… C’est elle qui… Enfin, m’en a parlé et… Enfin, vous pouvez refuser si vous trouvez cette proposition louche… Je comprendrai parfaitement… »

Si elle s’enfonçait ? Et comment… Mais entre ça et se prétendre homosexuel dans l’espoir que l’inconnue ne se sente pas en danger en sa compagnie, Calypso avait choisi la raison qui lui paraissait la plus crédible. Surtout qu’en avançant le fait d’avoir une petite amie, peut-être que l’adolescente aurait moins peur d’elle ? Peur n’était peut-être pas le terme le plus approprié pour décrire l’état d’esprit actuel de son interlocutrice… Et si elle demandait à voir sa  fameuse copine plutôt qu’elle ? De la conduire à une autre probable louve dans l’espoir d’avoir les conseils d’une congénère plutôt que ce loup étrange que Calypso se savait renvoyer comme image ? Elle se mordit la lèvre, espérant de tout cœur que cette requête n’émane pas de l’inconnue. Sinon, elle allait devoir encore ruser davantage. Ou mentir selon le point de vue qu’on avait de la situation.

« J’ai conscience que vous devez trouver mon attitude étrange, déplacée sans doute… Mais je n’aime pas l’idée qu’une adolescente se balade seule dans cette tenue. Et ce n’est pas une histoire d’être pudique ou non. Vous êtes une louve alors c’est normal que je me soucie de vous ! »

Dans un sens, ce n’était pas totalement un mensonge ce qu’elle venait d’affirmer dans sa dernière phrase. Les lycans étaient réputés, en plus d'être insensibles à la pudeur, d’avoir cette sorte d’esprit de groupe, cet instinct qui les faisaient se considérer chacun comme un membre à part d’une meute énorme, englobant la race toute entière. Son père lui en parlait parfois, avec nostalgie. Sans pour autant regretter son choix de vie, ça jamais. Mais la lueur brillant au fond de ses yeux avait laissé sa marque sur la mémoire de la petite fille qu’elle avait été.

Message par Invité Dim 8 Mar - 3:49

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Le choix de mes mots sembla toucher mon interlocuteur, qui était en train de considérer mes paroles. Et plus que ce que j'aurais pensé de prime à bord, son visage afficha une expression inquiète alors que le sens -quelque peu étrange- de mon discours lui parvenait. Non pas une inquiétude liée à la peur de l'inconnue dont j'avais l'apparence, mais il semblait qu'elle...se souciait de moi. En même temps, je trouvais que mon apparence actuelle ne pouvait susciter grande peur chez la population qui m'entourait. Je ressemblais plutôt à une prostitué -il fallait l'admettre, je n'en étais pas une, mais au vue de ma tenue vestimentaire actuelle...ça pouvait porter à confusion-, et cela ne pouvait susciter que trois réactions : l'excitation (notamment d'un bon nombre de mes homologues masculins qui eux n'avaient pas perdu leur couilles), la désapprobation (principalement féminine dans ce pays où la femme dénigrait celles qui ne considéraient pas leur corps à l'échelle d'un temple sacré), ou l'indifférence. Mais chez ce loup, cela semblait éveillé -plus que la désapprobation- une certaine volonté à la charité. Je ne donnais pas souvent aux gens ce genre d'envie à mon égard. En même temps, je n'avais pas souvent l'apparence d'une fille habillée un peu légèrement et sans sous-vêtements. Au moins en haut. Et bien que je ne sois pas pudique, je ne me serais pas baladé ainsi en temps normal juste pour le plaisir.

Autant que ma première prise de parole suscita une vive inquiétude chez mon interlocuteur, la seconde -qui avait pour but de donner en vain du sens- semblait au contraire occasionné des froncements de sourcils sceptiques et interrogatifs. Le loup me regarda de haut en bas, s'arrêtant ostensiblement sur ma poitrine. Mais contrairement au reste de la gente masculine, encore une fois, ce n'était pas d'excitation. On dirait presque qu'il était en train de jauger ma poitrine pour savoir si ce que je disais était possible ou pas. Il ressemblait presque à un expert en la matière qui était limite en train de prendre mes mensurations à vue d'oeil et qui s'apprêtait à m'élaborer une thèse argumentée sur l'impossibilité de la connerie que je venais de raconter. Avec un peu de chances, ce n'était pas le cas. L'un de ses bras croisés vint rejoindre son menton, accentuant l'intensité de sa réflexion. De mon côté je me sentais un peu mal à l'aise d'être ainsi scruté. Mais je laissai à mon interlocuteur le loisir de mener à bien sa réflexion sans l'interrompre, restant à ma place patiemment sans trop bouger. Mais je ne tins pas bien longtemps avant de lâcher mon autre pique. Qui lui arracha un hoquet de surprise qui me fit pouffer de rire. Il n'était définitivement pas comme les loups que j'avais déjà rencontré. Surement avait-il été humain avant d'être transformé, ce qui expliquerait ses réactions si humaines face à l'absence de pudeur dont je faisais preuve. Et même si la réponse mit du temps à arriver, elle arriva et me fit pouffer une nouvelle fois. Levant les mains en l'air en signe de résignation, je haussai les épaules.

-Pas de ma faute je vous l'ai dit, fis-je avec un sourire amusé. Et puis, c'est clair que vous êtes bien plus pudique que la plus part des loups que je connais.

Il aurait été impoli de lui demander si il était né humain à ce stade de la conversation, alors je n'ajoutai rien à ce sujet. Puis le loup se remit de nouveau à penser. Mais quelque chose dans ses mouvements me faisaient dire qu'elle ne se sentait pas non plus parfaitement à l'aise dans ses vêtements. Trop serrés ? Premièrement, il n'était pas le moins du monde excité par ma poitrine sans soutien qui pointait à travers mon t shirt alors qu'il la regardait de près depuis un moment. Ensuite, il portait des vêtements trop serrés sur lui...des éléments commençaient à s'additionner dans mon esprit. Mais ce qui suivit me fit rougir à la vitesse de l'éclair. M'emmener dans un magasin m'acheter des soutiens ? Mais Dieu ! Je ne savais même pas comment les choisir, par rapport à quoi, et encore moins les mettre ! Cette situation devenait de plus en plus gênante. Mais en même temps je ne pouvais pas passer encore le reste du temps qui -je l'espère était limité- me restait à endurer en tant que fille à me balader sans soutif. Je n'avais pas pensé une seule seconde que ce serait étrange qu'un homme que je venais de rencontrer dans la rue me propose d'aller acheter des soutiens. Jusqu'à ce que ce dernier tente de se justifier avec une excuse bidon à propos de sa copine. Copine qui, selon mes sens, n'existait pas le moins du monde. J'avais un don qui me procurait des sens surdéveloppés, même parmi les lycanthropes. J'étais de ce fait capable de repérer les mensonges. Je haussai donc un sourcil amusé face à la tentative maladroite du jeune homme de s'expliquer. Mais sa dernière phrase effaça momentanément toute trace de sourire sur mon visage. Prendre soin de moi parce que j'étais une louve hein ? Cela me fit quelque peu penser à mon père décédé, même si son physique n'avait rien de similaire à celui de ce jeune là. Je hochai donc de la tête.

-J'accepte votre offre avec grand plaisir. Mais...Dites-moi. Êtes-vous gay? D'abord, vous n'avez pas la moindre vue du point de vue sexuel sur ma poitrine, vos vêtements ont l'air un peu serrés entre vous. Et ensuite vous mentez à propos de votre copine qui, j'en suis sur, n'existe pas. Je suis capable de sentir les mensonges voyez vous ? Et puis aussi vous semblez vous y connaître énormément en poitrine  soutiens alors que vous êtes un gars. Je trouve ça louche...

Message par Invité Lun 9 Mar - 20:09

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Sa première réaction, tantôt outrée, tantôt défensive, eut surtout l’air d’amuser cette gamine, au grand dam de la représentante. Elle n’avait pas souvenir que son père était aussi exubérant dans sa manière d’être. Parce qu’il s’était habitué à la société humaine au point d’en prendre les habitudes pour mieux se fondre dans la masse ? C’était une éventualité du point de vue de Calypso et à ce stade de la conversation, elle ne savait plus très bien si elle devait détester son géniteur pour l’avoir éduquée de cette manière, visiblement différente de celle des loups normaux, élevés en meute ou si, au contraire, elle devait l’en remercier. Passer pour une prostituée faute de ressentir le mordant du froid sur sa peau ou parce qu’elle n’éprouvait aucune espèce de pudeur ? Non merci ! Ravalant sa frustration née de cette interrogation qui ne trouvait pas de réponse dans les souvenirs de la jeune femme, cette dernière se jura de passer un coup de téléphone à son père sitôt que son apparence normale serait revenue.

« Ce n’est pas le fait d’être pudique ou pas, » répliqua-t-elle sèchement. « Nous avons choisi de vivre dans la société des humains, nous devons respecter leurs habitudes comme ils respectent notre double nature imprévisible. »

Voilà qui était dit. Et Calypso espérait également que cela mettrait un terme à la question de sa propre pudeur. Sinon, cette gamine allait écoper d’un coup de poing dans la figure. A croire que la première droite ne lui avait pas suffi… La représentante se concentra davantage sur l’attitude de l’intéressée que sur son expression faciale. Elle n’avait pas la moindre envie de revoir ce sourire amusé, prouvant par-là que son interlocutrice ne la croyait toujours pas. Dire qu’elle n’attendait qu’un signe de sa part, même discret pour lui signifier sa réponse… Et si elle refusait ? La jeune femme comprenait que l’inconnue avait toutes les raisons du monde de ne pas lui emboîter le pas. Surtout qu’elle ne lui forcerait pas la main pour autant si jamais Calypso se retrouverait confrontée à une refus de la part de l’adolescente. Tant pis, elle allait devoir contrôler les pulsions de meute que sa bête intérieure lui envoyait en guise de signaux. Sa propre situation était déjà bien compliquée pour qu’elle… Hein ? La représentante la dévisagea sans comprendre, oubliant même le fait que son interlocutrice venait d’accepter sa proposition. Elle ? Gay ? Totalement prise au dépourvue, elle ne songea même pas à paniquer. Le fait en lui-même semblait tellement aberrant pour qu’elle y accorde le moindre crédit sur le moment. Mais si cette petite avait vraiment du flair, autant lui donner raison après tout ? Si passer pour un gay refoulé passait mieux dans ce contexte étrange et lui permettait de lui venir en aide, alors Calypso l’acceptait à son tour. Non sans lâcher un soupir.

« Et alors ? Les mecs sont bien obligés de s’intéresser à ce genre de choses s’ils veulent être capables de suivre leurs petites copines dans leurs virées shopping… »

A ce stade, la jeune femme n’avait pas vraiment expérimenté ce genre de compromis pour une vie à deux sans souci. Mais elle avait déjà eu des échos des expériences de couple de certains de ses collègues, lesquels se plaignaient souvent de la folie des grandeurs de leur âme sœur du moment. Ce qui l’amusait autant que ça l’irritait. Trop de femmes étaient superficielles, n’accordant d’importance qu’au physique, tant le leur que celui des hommes rencontrés en période de célibat. D’un autre côté, ces derniers n’étaient pas en reste non plus question coureur de jupons… Calypso s’ébroua avant de reprendre :


« Je vous laisse le choix… Bonnet E. » conclut-elle avec un sourire limite provocateur.

En règle générale, les femmes n’aimaient pas être réduites à la seule lettre de leur tour de poitrine. Mais vu comment elle avait essuyé les piques la traitant de pudique, de coincée pour de gay, la représentante estimait pouvoir lui renvoyer la balle encore une fois. Sans lui laisser le temps, elle tourna les talons pour reprendre sa route, marchant toutefois plus lentement que si elle avait eu l’intention de rejoindre ses quartiers pour constater l’étendue des dégâts sur son apparence. Si jamais l’adolescente souhaitait la rattraper, alors ses pas les mèneraient au quartier commercial. A cette heure, tous les magasins n’étaient pas encore ouverts mais le temps qu’ils se retrouvent devant celui que Calypso avait mentalement ciblé pour leur séance shopping improvisée, celui-ci aurait largement eu l’occasion d’ouvrir ses portes. S’ils étaient les premiers clients de la journée, peut-être qu’ils n’auraient pas trop à masquer leur embarras respectif pour s’être retrouvés dans cette drôle de situation ?

Message par Invité Dim 22 Mar - 15:47

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Mon interlocuteur parut quelque peu agacé par mes remarques continuelles et taquines sur sa pudeur, et je semblai touchai un point plus ou moins -plus moins que plus à mon avis- sensible. Cependant, reprenant rapidement ses esprits, elle n'hésita pas à me répondre. Et sa réponse eut le don de me faire fermer mon clapet. Non pas parce que je n'avais pas matière à répondre, loin de là. Mais je réfléchissais sur ce qu'elle venait de dire et à ce que ça impliquait. Je n'aimais pas cette idée de nous soumettre à des normes et des "habitudes" humaines qui, par conséquent, n'étaient pas adaptées pour nous. Nous avions besoins de nos propres règles, nos propres normes, et trouver un terrain d'entente. Non pas de nous soumettre. Car c'est exactement ce qu'ils nous demandaient. Soumission. Rien qu'à ce mot, j'eus envie de montrer les dents. Mais je me retins. Respecter notre double nature imprévisible, disait-elle. La plus part s'en moquaient de notre nature lycanthrope tant qu'on ne se montrait pas trop différents d'eux. Pour ceux qui savaient...eh bien soit ils avaient les mêmes atteintes inconscient que les autres, soit ils ne faisaient que nous tolérer. D'autres, eux, nous aimaient. Et puis d'ailleurs, ce n'était pas tant un choix qu'une nécessité de vivre parmi les humains. Où d'autre sinon ? Vivre dans les forêts, jusqu'à ce que les humains décident d'étendre leur territoire ? Je n'avais rien contre les humains, mais leur tendance à considérer ce monde comme le leur et tolérer notre présence...je considérais cela quelque peu injuste contrairement à la vision d'équité que semblait véhiculer le Cercle.

Je préférai donc ne pas répondre. La véhémence de ma réponse aurait pu paraître étrange, voir même douteuse, et conduire l'homme qui me parlait à penser que j'étais du côté des Rebelles. Autant que je pensais que ce dernier était plus du côté du cercle. Mais en cette journée où mon corps avait voulu faire des siennes, me transformant momentanément en fille, je ne trouvai pas la force de me préoccuper de cette guèguerre entre les deux factions. De ce fait, nous continuâmes tranquillement notre discussion. Je finis par accepter son offre, émettant tout de même mon hypothèse selon laquelle ce loup était gay. Il fut étonnamment surpris -oui c'est bien ce que j'ai voulu dire. Pas ce genre d'étonnement mêlé de gêne qui signifiait qu'on avait touché un point sensible. Plutôt celui du "waouw intéressant comme point de vue". Bref, si il n'était pas gay, mais n'avait pas de copines et s'était senti obligé de mentir, alors quoi ? En attendant je décroisai mes jambes, et une fois de plus fut étonné de ne sentir aucun poids entre mes jambes. Mais ne m'attardant pas sur cela, j'écoutai mon interlocuteur tenter de se défendre contre mon hypothèse sur son orientation sexuel. Et fut surpris de remarquer qu'il n'avait ni infirmé, ni affirmé cette dernière mais s'était juste contenté de détourner la question avec ce que je considérais comme une demi-vérité. Simplement parce qu'il disait la vérité, mais que certains savaient assez bien manier la vérité pour la faire couvrir un mensonge. Je le savais parce que je pratiquais parfois ce genre de tactiques. Lui offrant un sourire amusé, une fois de plus je ne prononçai aucun mot. Le loup m'envoya une petite pique, en rapport avec la grosseur de ma poitrine, puis tourna les talons tout en reprenant sa marche. Regardant ma poitrine, je la soupesai avec mes mains avec curiosité, intrigué, puis haussai les épaules et partis à la poursuite de l'homme-loup, pas le moins du monde dérangé par cette petite pique. J'avais toujours trouvé bizarre qu'une fille se vexe lorsqu'on lui rappelait la grosseur de sa poitrine.

Rattrapant au fur et à mesure celui qui s'apprêtait à jouer le bon samaritain pour moi, je fus surpris de constater à quel point c'était déséquilibrant d'avoir une telle poitrine lorsque l'on devait marcher très vite ou courir. Ça pesait une tonne dites donc ! En plus, ils se balançaient de droite à gauche, emmenant mon corps avec eux, comme si ce n'était pas déjà assez difficile d'avoir l'air normal dans un corps de fille. En parlant de ça, en observant le loup devant moi marcher, je remarquai qu'il avait une démarche légèrement féminine. Quelque chose dans le mouvement de ses hanches me rappelait la gente féminine. Alors une fois de plus si il n'était pas gay...qu'était-il ? Simplement efféminé ? Ou plus... Décidant de livrer cours à ma curiosité, je me rapprochai du loup et continuai mon interrogatoire.

-Votre démarche est un peu efféminée aussi non ? Si vous n'êtes pas gay, ce dont je doute toujours, peut-être êtes vous travesti ? dis-je avec une sincère curiosité mêlé d'un brin d'innocence.

Réfléchissant à mes paroles, je me rendis compte d'une chose. En fait...une force au-dessus de notre sphère m'avait en effet travesti à mon réveil, contre ma volonté. C'était ce qui correspondait le mieux à mon passage de sexe masculin à féminin en fin de compte. Prenant un air pensif, la main sur le visage, je dévisageai le ciel. A quoi donc jouait la personne qui se trouvait là-haut ? Mais là n'était pas le temps pour des réflexions. Je regardai autour de moi, ne reconnaissant pas exactement là où nous nous dirigions. Mais il me semblait qu'à cette heure-ci, tous les magasins étaient fermés.

-Sans vouloir vous déranger, on va où exactement ? Et puis...vous aussi vous comptez vous acheter de nouvelles fringues aussi j'espère ?

Encore une fois, ma remarque n'avait rien de méchante, quoi qu'un peu maladroite sur les bords. Mais par précaution, je me tenais sur mes gardes au cas où le loup aurait une nouvelle fois encore l'envie de me taper dessus.

Message par Invité Mer 25 Mar - 20:09

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Même si son interlocutrice ne sauta pas sur ses pieds à l’instant même pour la suivre docilement, la lycanne n’eut pas à attendre longtemps avant de sentir l’odeur de sa congénère sur ses talons. Bien avant de percevoir le bruit de ses pas derrière elle. Un son qui ne cessa de se rapprocher rapidement, jusqu’à atteindre sa hauteur mais cela n’angoissa pas Calypso, au contraire. Un doux sourire flottait sur ses lèvres, secrètement ravie de constater que l’inconnue reconnaissait le bienfondé de sa proposition. Et au fond, cela lui faisait également plaisir de lui apporter son aide, elle qui avait bénéficié de presque tout lorsqu’elle était enfant. Elle ne pouvait pas accepter qu’une jeune louve se retrouve ainsi dans cette situation, le nombril à l’air –pudique ou non- dans les rues de la ville dont elle assurait l’ordre, indirectement. Son instinct de meute reprenait le dessus en prime. Doubles raisons donc de proposer son aide, chose qu’elle avait faite sans plus tarder. Mais les commentaires de la jeune fille lui firent perdre son sourire. Sérieusement ? Elle ne se taisait jamais cette gamine ?! Elle lui rappelait la morveuse de la librairie, celle-là qui avait failli finir sous ses crocs. Si elle devait se battre, les choses seraient différentes face à un autre loup, la représentante en avait conscience. Le dernier mot eut raison de sa patience, limitée en temps normal. Calypso pilla net et prit appui sur sa jambe droite, fermement, avant de lever celle de gauche, légèrement pliée puis de la détendre d’un coup sec en direction de l’inconnue, atteignant sans peine cette dernière dans les côtes et l’envoyant voler dans les buissons qui bordaient le sentier en gravier dans les allées du parc. La jeune femme resta ainsi quelques secondes, assez fière de la détente de son membre avant de reposer son pied gauche sur le sol, toisant la jeune fille qui la dévisageait.

« Tu as toujours des doutes ? Ou tu veux d’autres démonstrations ? » lâcha-t-elle plus froidement que voulu.

Sans tenir compte des protestations ou piques éventuelles de la jeune fille, la représentante se dirigea vers cette dernière d’un pas assuré. Sans perdre un instant, elle se pencha en avant, légèrement déstabilisée de ne pas sentir le poids habituel de sa poitrine dans le mouvement en lui-même avant d’attraper l’inconnue par le col de son haut et la traîner sur quelques mètres en direction de la ville non loin.


« Tu vas enfin te taire à présent ? Sérieusement, quelle gamine mal élevée. » marmonna-t-elle en lâchant l’intéressée qui brayait trop pour ses oreilles sensibles.

La question de cette dernière la fit arquer un sourcil. Ne lui avait-elle pas dit où elle comptait l’emmener ? Non pas dans une ruelle sombre et sordide pour faire on-ne-savait-trop-quoi, ça non. Elle n’allait pas non plus la vendre à des proxénètes, il ne fallait pas pousser ! Calypso se frotta l’arrête du nez, tout en continuant de marcher.


« Je te l’ai dit, je t’emmène dans un magasin de lingerie… Tiens, c’est celui-là au bout de la rue ! » conclut-elle en lui désignant l’établissement du doigt.

Effectivement, une vendeuse s’affairait déjà pour ouvrir la boutique, même si les premiers clients ne se présenteraient pas de sitôt. Il était encore tôt mais les magasins se devaient d’ouvrir de bonne heure, histoire d’être prêts à accueillir les clients. Nul n’était à l’abri d’une personne matinale désireuse de se procurer de la lingerie fine à tout juste 8h du matin, même si en théorie, c’étaient davantage les boulangeries qui étaient prises d’assaut à cette heure. Vues que ni l’une, ni l’autre n’étaient dérangées par la fraîcheur de la journée, Calypso se dit qu’elles pourraient bien patienter une petite demi-heure devant le magasin en question si son interlocutrice voulait bien la fermer quelques minutes… Sinon, la représentante doutait d’avoir la patience pour la supporter plus longtemps. Un peu étonnée d’apercevoir l’étrange duo de loin, la vendeuse ne fit pourtant aucune remarque lorsqu’elles pénétrèrent dans la boutique. Elle se contenta de les saluer, de les épier quelques secondes comme pour estimer le risque que ces clients incarnaient, avant de retourner à ses affaires, visiblement peu désireuse de leur apporter le moindre conseil en ce début de journée. Rien d’étonnant quand on savait qu’elle allait devoir répéter ces actions jusqu’à 19h, heure de fermeture du magasin… Essayant de paraître moins enthousiaste qu’elle pouvait l’être en faisant du shopping, la jeune femme se promena dans les quelques allées, jetant des coups d’œil à droite et à gauche.

« Quelque chose te plaît ? Et n’opte pas pour un modèle obscène s’il te plaît ou tu le payeras de ta poche. »

Message par Invité Jeu 26 Mar - 15:45

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Bien que le loup que je m’étais mis en tête de suivre pour acheter de la lingerie ne s’était pas retourné pour vérifier si je le suivais ou non, je savais qu’il avait conscience de ma présence. Quelque chose me disait que ce loup-ci l’était depuis un certain temps, et même si je pensais qu’il avait été mordu –principalement à cause de sa pudicité, ce qui pouvait paraître stupide comme raisonnement-, j’avais l’impression qu’il se servait plutôt bien de ses capacités lycanthrope. Lorsque j’arrivai enfin à son niveau, je pus apercevoir un sourire flottant sur ses lèvres. Souriait-il parce qu’il était content que je l’avais suivi ? Fort probable. J’en déduisis, par son aptitude protectrice et bienveillante, qu’il devait faire parti de ces loups dominants qui prenaient soins des membres de leur race, et qu’il s’était mis en tête que j’étais en partie sous sa protection. Etant moi-même de ceux qu’on pouvait qualifier de dominant, cela ne me plaisait pas particulièrement, cependant j’appréciais sa gentillesse et passai outre ce désagrément qui était indépendant de la volonté de mon bienfaiteur. Mais alors que je continuais à assouvir ma curiosité, posant de plus en plus de questions au jeune homme, la bonne humeur de ce dernier sembla rapidement se détériorer et il se départit de son sourire. Lorsque je prononçai le mot « travesti » mon interlocuteur pila net. Heureusement, grâce à mes sens un peu plus développé que la moyenne, mon regard perçut le pivot du loup sur sa jambe droite qu’il utilisa comme moteur pour lancer son pied dans mes côtes. Si j’avais été humain, non seulement j’aurais pris le coup de pied sans avoir le temps de réagir, mais en plus mes côtes n’auraient pas tenu le choc. Etant un lycan né avec les capacités qui étaient les miennes, j’anticipai le mouvement et eus le temps de mettre mes bras en opposition à sa jambe. Mais je n’étais pas non plus sonic, et le loup n’était pas lent. De ce fait, bien que j’avais pu me protéger avec mes bras, j’étais toujours en train de marcher et l’un de mes pieds n’étaient pas poser sur le sol. Sous la violence et la puissance du coup, je fus soulevé du sol et propulsé dans les buissons qui amortirent légèrement mon choc.

La puissance et la rapidité de ce loup n’étaient pas celles d’un loup mordu. Je m’étais déjà battu contre des Mordus, et je savais en théorie comme en pratique que ceux-ci étaient moins puissants physiquement que les Nés. Mais ce n’était clairement pas le cas de ce loup dont je ne connaissais toujours pas le nom. Restant assis un instant après m’être redressé, m’habituant au poids nouveau qui pesait sur ma poitrine et qui m’avait déstabilisé lorsque je m’étais relevé, j’entendis la voix froide et agacée du loup. Mes yeux virèrent au doré en une fraction de seconde et je bandai mes muscles, prêt à bondir sur le jeune, un léger grondement s’échappant de ma poitrine à son intention. Mais je me ravisai, fermant les yeux tout en me calmant un peu, percevant l’odeur de celui qui m’avait déjà frappé à deux reprises se rapprocher, de même que ses pas, sans pour autant lever les yeux pour le voir. Il aurait été impoli d’agresser et de se battre avec celui qui s’apprêtait à me dépanner en cette journée étrange. Au lieu de cela, j’époussetai mes membres afin d’enlever les quelques herbes qui s’étaient accrochées à ma peau, faisant preuve d’une patience qui commençait peu à peu à me faire défaut alors que je recevais des coups sans riposter. Le loup à l’intérieur, quant à lui, il était furieux. Ne prêtant pas des masses attention à mon interlocuteur, je ne réagis pas premièrement lorsque celui-ci tendit sa main vers moi. Cependant lorsqu’il attrapa mon col pour me soulever tout en marmonnant quelque chose sur mon manque d’éducation, mes yeux virèrent à nouveau au doré et un grognement menaçant et animal s’échappa de ma gorge. Je virai d’une tape sans ménagement sa main sur mon col –qui avait par ailleurs tiré sur mon t-shirt, le faisant monter un peu plus et dévoilant une partie du bas de ma poitrine-, avec plus de force qu’il n’aurait été nécessaire.

-Je ne suis pas un louveteau, grondai-je. Puis remettant mon t-shirt à sa place, je poursuivis. Ce n’est pas très malin de critiquer mon absence de pudeur et ensuite de mettre mes seins à l’air. Et la prochaine fois que tu me frappes, ne t’attends pas à ce que je reste aussi docile.

Mon ton s’était fait acerbe, mais continuant à marcher, je me calmai rapidement. Lorsque je posai la question de notre destination, mon interlocuteur se pinça l’arrête du nez après avoir arqué un sourcil, comme si ma question était stupide. En effet elle m’avait déjà dit qu’elle m’emmenait dans un magasin de lingerie, cependant si je savais où se trouvait ces magasins, je n’aurais pas renouvelé la question. Soupirant, je préférai me taire. C’était déjà assez étrange que je me promène sans sous-vêtements, si en plus j’avouais à cet homme que je n’avais jamais mis les pieds dans un magasin de lingerie féminine alors que j’avais l’apparence d’une femme, c’était la cerise sur le couscous. Trop d’incohérence dans une même matinée. Je me contentai donc de suivre le jeune homme à travers les rues, sentant au loin l’odeur du pain frais et des viennoiseries. Je fus tenté de continuer mon chemin jusqu’à l’une de ces boulangeries au lieu de suivre le loup à l’intérieur de la boutique qui sentait nettement moins bon que l’odeur de la nourriture. Je n’avais rien contre l’odeur de soie et autres composés de lingerie, cependant mon ventre commençait à se réveiller. Mais je suivis malgré tout mon « bienfaiteur ». Il y avait toujours l’odeur persistante des produits nettoyants qui m’irrita un peu le nez le temps que je m’y habitue, et une rangée d’objets de lingerie fine. Et curieusement, avec ma condition de femme, je m’attendais à ce que l’excitation du shopping me gagne, histoire d’avoir enfin connaissance de ce sentiment que je n’avais jamais compris chez la gente féminine. Mais c’était toujours la même flemme qui m’habitait face à cette immensité, le même sentiment de vouloir en finir avec cela au plus vite. Un petit rire m’échappa lorsque je perçus la voix de mon interlocuteur, et je la remerciai tout en la rassurant. Mais alors que je choisissais au hasard des sous-vêtements qui étaient susceptibles de m’aller, la porte du magasin s’ouvrit et un courant d’air m’apporta l’odeur d’un groupe d’individus masculins que je connaissais bien. C’était une partie d’une des bandes de racailles de mon lycée, à qui j’avais déjà mis une raclée à plusieurs reprises. J’aurais du savoir que les ennuis me suivraient, même sous cette forme.

Le petit groupe d’individus au nombre de six se répandit dans le magasin en se dispersant comme une traînée de poudre vicieuse. Ils puaient l’excitation et la « chasse », me confirmant le fait que ce petit groupe n’était pas venu acheter de la lingerie. Peut-être l’unique serveuse qui se trouvait ici avait inconsciemment conscience de leurs émotions dépravées, mais alors même qu’elle se tenait à l’écart, je pus percevoir l’odeur de sa peur et les battements de son cœur accélérer. Sachant même qu’il n’y avait aucun moyen pour que ces abrutis ne me reconnaissent, je savais qu’ils étaient venus pour moi. Et comme dit comme fait, la traînée de poudre se rassembla autour de moi, m’encerclant plus ou moins dans le rayon que j’avais choisi. Le petit chef du groupe, un blond massif en année de terminale, s’approcha de moi un sourire vicieux aux lèvres. Soupirant, je tentai tant bien que mal de cacher mon amusement et le sourire qui commençait à naître sur mes lèvres.

-Alors comme ça on se promène sans sous-vêtements et le ventre à l’air ? Dis-moi ma jolie, on doit te payer combien pour que tu nous fasses des gâteries ?

Tout en prononçant ses paroles, il avait avancé sa main en direction de ma poitrine. D’un mouvement vif et précis, je saisis son poignet et le tordit sans pour autant le lâcher, arrachant un glapissement de douleur au petit chef blond. Une vague de protestation s’éleva parmi les rangs de la racaille. Souriant sans pour autant lâcher la main du lycéen, je commençai à marcher vers la sortie, obligeant le petit groupe à me suivre.

-Réglons ça dehors, bande de chiens galleux. Je vous montrerai comment je vous ferai des gâteries.

« Bande de chien galleux » était l’insulte que moi/masculin proférait à l’encontre de cette bande à chaque fois que celle-ci tentait de lui chercher des noises, et j’étais le seul à oser les appeler ainsi. Et je vis à la surprise générale qu’ils ne manquèrent pas de reconnaître ce surnom. Un soupçon d’étonnement et crainte se répandit à travers le petit groupe tandis que nous parvenions à l’air libre.

-Tu crois vraiment que tu peux tous nous battre, sale chienne ?! proféra l’un des adolescents.

Tournant un regard féroce vers ce dernier, je montrai les dents.

-Ne t’avise pas de m’appeler chienne encore, petite merde, où tu le regretteras.

C’était aussi une phrase que le moi/masculin prononçait lorsqu’on le traitait de chien. Une nouvelle vague de surprise mêlée de confusion parcourue la bande, tentant de comprendre ce qui se passait. Ils étaient dans l’incompréhension totale, semblant me reconnaître, et pourtant déroutés par le fait que j’étais une fille. Finalement l’un d’eux prit la parole, avec un ton venimeux et moqueur.

-Tu ne serais pas de la famille de Bran Marok par hasard, la prostituée ?

-Imbécile, Bran n’a pas de sœurs, ni de frères d’ailleurs ! fit remarquer le blond.

-Alors c’est qui cette pute ? s’énerva le premier.

Sans prononcer un mot, je ne fis que sourire de cette manière arrogante qui me réussissait si bien, leur laissant à leur confusion, jouant avec leurs nerfs. Finalement, l’un d’eux craqua et se décida à m’attaquer, suivi ensuite par les autres. Et en trente secondes ce fut fini. Evitant avec une facilité déconcertante leur coup, je leur mis une fois de plus une raclée et les forçai à partir. Puis une fois fini, je réarrangeai mes vêtements et pénétrai dans la boutique à nouveau. La petite altercation n’avait même pas durée une dizaine de minute, mais je m’excusai auprès de la vendeuse pour les désagréments, et je finis par choisir quelques sous-vêtements qui, je trouvais, m’allaient bien, faisant comme si de rien n’était. J’espérais que le loup qui m’accompagnait n’avait pas trop prêté attention à mon échange avec la racaille. Puis me rapprochant de lui pour lui présenter les sous-vêtements que j’avais choisi, je les présentait à mon interlocuteur.

-Ceux-là conviennent ? Puis après une courte pause. D’ailleurs, je n’ai jamais pensé à te demander à toi qui t’apprêtes à m’acheter de la lingerie fine ; comment t’appelles-tu ? C’est rare de rencontrer des loups de naissance ici, à l’Avventura.

Message par Invité Sam 28 Mar - 23:21

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Pas un louveteau ? Cela eut le mérite de sincèrement amuser la jeune femme. Quoique son interlocutrice puisse en dire, elle resterait un louveteau à ses yeux. Simplement parce qu’elle était moins âgée qu’elle, par conséquent, elle ne pouvait pas avoir vécu plus de choses que la représentante. C’était une conclusion des plus logiques, même si certaines personnes vivaient des choses très dures avant même de devenir des adultes accomplis. La raison pour laquelle l’inconnue se trouvait endormie sur ce banc, alors que la journée démarrait à peine, était une chose que Calypso n’était pas encore parvenue à comprendre. Qu’importe la fameuse poussée hormonale que l’intéressée prétextait, il devait y avoir autre chose derrière. Cependant, la jeune femme se voyait mal insister auprès de l’adolescente, tout d’abord, parce qu’elles ne se connaissaient que depuis peu et que l’autre pourrait mal interpréter sa démarche. Ensuite, parce que cette dernière savait très bien lui retourner ses questions, transformant celles-ci en piques acerbes que la représentante avait bien du mal à encaisser sans avoir une certaine envie de lui arracher la langue… Sa bête avait chassé toute la nuit et pourtant… Elle était toujours près de la surface entre leurs deux consciences, comme un monstre qui rôde en bordure de la forêt une fois la nuit tombée. Chacune des émotions négatives de la lycanne la rapprochait de la surface, dangereusement. Il fallait qu’elle garde le contrôle.

Flânant de son propre côté entre les allées du petit magasin, Calypso sentit elle aussi l’approche du groupe de jeunes. A première vue, ils semblaient être du même âge que la belle endormie mais il se dégageait d’eux de l’agressivité qui vint titiller davantage sa bête. Elle voulait répondre à cette violence qui émanait des nouveaux venus, déchirer leur chair et savourer le goût salé de leurs larmes sur sa langue rougie du sang de ses victimes. La représentante dut fermer les yeux un instant. Un tremblement la prit. Pas encore. Elle ne pouvait pas perdre encore une fois le contrôle sur sa bête ! Une fois était déjà de trop à ses yeux, pour elle à qui on avait appris à respecter les humains, sans les considérer comme de vulgaires proies. Eux comme les représentants des autres races. La jeune femme dut se mordre la lèvre inférieure pour se reprendre, pas à sang évidemment, pour éviter d’obtenir l’effet inverse désiré à travers ce geste. Les propos qui suivirent lui permirent de revenir au moment présent. Elle pouvait sentir la peur émaner de la vendeuse mais ce n’était plus ce qui excitait le monstre tapi en elle. Non, toute son attention s’était dirigée sur le groupe qui était ressorti. Il se passait quoi là ? Fronçant les sourcils, Calypso se rapprocha de la porte, cherchant des yeux sa « protégée ». Et un détail monopolisa davantage son intérêt : Bran Marok. Elle ne s’en faisait pas pour l’adolescent, un groupe de 6 personnes ne pouvait pas l’inquiéter, d’autant plus qu’ils étaient tous humains dans le lot. Non, elle se focalisa sur cette information. Natsume leur avait soumis un premier rapport, faisant état d’un loup, probablement membre des rebelles, un dénommé « Bran ». La représentante avait ainsi ordonné qu’une enquête soit ouverte à son sujet, afin de déterminer son appartenance à l’organisation ennemie. Comme s’ils n’avaient pas suffisamment de travail sur les bras actuellement… Mais bon, elle ne pouvait pas reprocher au darkness de faire correctement le sien…

Silencieuse, Calypso se contenta d’assister à la scène prévisible qui suivit. Etait-ce les mêmes personnes ou une vulgaire coïncidence ? A ce stade, elle doutait fortement que ce soit le cas, il n’y avait pas beaucoup d’individus qui portaient à la fois ce prénom et fréquentaient des loups… Perdue dans ses pensées, elle ne réalisa pas immédiatement que le combat venait de s’achever. Plutôt qu’un véritable affrontement, il s’agissait d’une branlée pure et simple mais elle se garda bien de le mentionner de vive voix. Elle ne chercha pas non plus à arrêter l’adolescente lorsque cette dernière revint dans la boutique, suivant son parcours dans son dos rien qu’à l’odeur. Comment pouvait-elle procéder ? Elle ne pouvait pas se prétendre membre du Cercle, encore moins comme la représentante des lycans ! Cette gamine n’allait jamais la croire… Comme n’importe qui d’autre cela dit en passant. Il lui fallait trouver une autre idée… Oui sauf que l’angoisse de s’être retrouvée dans ce corps qui n’était pas le sien à la base, couplée à l’excitation de flairer une nouvelle piste ne l’aidaient pas vraiment à se concentrer ! En sentant l’odeur se rapprocher de nouveau d’elle, Calypso sortit de ses pensées en entendant la voix de l’inconnue et jeta un coup d’œil aux sous-vêtements que cette dernière lui présentait.


« Hum… La taille me paraît bonne mais peut-être que tu devrais les essayer pour être sûr de ton coup… Beaucoup de femmes le font. » commenta-t-elle naturellement.

En proposant cela, elle ne pensait pas du tout que ça pourrait mettre l’adolescente mal à l’aise car elle ignorait qu’elle était aussi sujette à cette drôle de transformation ! Cependant, les questions suivantes de l’inconnue l’obligèrent à se replonger dans la réalité, oubliant un peu de savoir si les modèles proposés allaient convenir à la poitrine de son interlocutrice. La représentante balaya le fait que cette dernière supposait qu’elle était un loup de naissance. Comment aurait-elle pu le savoir de toute façon ? Peut-ête ignorait-elle simplement qu’on pouvait devenir lycan en étant mordu par l’un d’entre eux ? Que tous ses congénères étaient foncièrement nés loups ? Quelle naïveté de sa part…


« La politesse veut que l’on se présente avant de demander le nom de quelqu’un. » répliqua-t-elle en souriant, presque avec malice.

Sans même attendre de savoir si l’adolescente allait sagement s’exécuter ou tout simplement grogner pour abandonner l’optique de connaître son nom, la jeune femme fit un signe de la main à la vendeuse, toujours retranchée derrière sa caisse.

« Excusez-moi ? Cette jeune fille souhaiterait essayer quelques soutiens gorges… Vous avez des cabines ? »

Message par Invité Lun 30 Mar - 17:49

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Ma remarque sembla amuser le lycan, qui paraissait déjà prédisposé à me considérer comme un louveteau. C'était légèrement agaçant, mais étant donné qu'il ne se donna pas la peine de faire de remarques, je ne vis pas l'intérêt de m'offenser plus que nécessaire de son amusement. Orphelin depuis mon jeune âge, j'avais appris à me débrouiller seul. J'étais allé vivre avec ma tante pour l'unique raison que je n'étais pas majeur et que de ce fait, je devais dépendre d'un tuteur légal. Enfin...ça c'était à l'époque. Depuis, j'avais atteint la majorité et pouvais à présent prendre mes responsabilités. J'avais tout de même continuer à vivre avec ma tante car elle était ma seule famille encore en vie et que je pouvais contacter. C'était la soeur de ma mère, son unique, et de ce que j'en savais, mes grand-parents du côté maternel étaient décédés il y avait de cela un bout de temps. Quant à la famille de mon père...eh bien, ce dernier était parti de sa meute pour vivre avec ma mère humaine, et depuis n'avait jamais repris contact avec son ancienne famille, qui l'avait rejeté à cause de son alliance avec une humaine. Mais c'était mon histoire, et je savais ce par quoi j'étais passé. Je n'avais aucune envie de hurler sur tous les toits que je n'étais plus un louveteau à l'adresse de qui voulait bien entendre le récit de mon passé. L'important résidait dans les faits. Secouant ma tête pour sortir de mes pensées, je retournai à notre petite promenade. Qui ne dura cependant pas si longtemps.

Après avoir réglé le compte à la racaille de mon lycée, je pénétrai à nouveau l'enceinte du magasin pour continuer le "shopping" imposé -non sans raison- par le jeune homme-loup qui m'avait trouvé endormi sur un banc. Alors que je revenais demander conseil à cet homme qui semblait en savoir plus que la majorité de ceux que j'avais croisé dans ma vie -étant moi-même un homme (à la base du moins), je savais bien qu'il était plus facile pour notre genre d'enlever un soutient plutôt que de le remettre, sans compter toutes les subtilités qui entouraient ces engins-, je perçus quelque chose d'étrange à son approche. Comme une aura prédatrice, mêlée à un soupçon d'excitation. Ce cocktail de sensation me rappelait vivement l'excitation que tout prédateur connaissait avant et pendant une bonne partie de chasse. Mais qu'était-il donc en train de traquer ? Peut-être était-ce mon bref affrontement avec ces lycéens remplis de testostérone qui l'avait mis dans cet état ? Je savais que ce genre de démonstration pouvait déclencher certaines envies chez ceux de ma race. J'étais pour ma part un aimant à problèmes, et la baston ça me connaissait bien. J'aimais même me battre. C'était presque aussi excitant et exaltant qu'une bonne chasse. Presque. Quoi qu'il en soit, le loup se retourna lorsqu'il se rendit compte que je m'avançais vers lui et me fit face. Il balaya mes questions sur sa naissance comme si je n'avais rien dit et ne commenta que ma remarque sur le soutien que j'avais pris. Regardant ce dernier avec un certain scepticisme, je levai un sourcil mais acquiesçai tout de même. Décidément, je n'avais vraiment pas l'habitude. Je ne m'achetais que des boxers, et quand c'était le cas, je n'allais pas essayer ceux-ci pour savoir si ils m'allaient ou pas. Je prenais la taille qu'il me fallait, et je me barrais. C'était aussi simple que cela. C'est là que je me pris à penser que la vie de fille était décidément trop compliquée pour moi, et j'espérai de tout coeur que je n'aurais pas à passer une journée de plus dans ce corps qui n'était pas mien.

Mais bien qu'elle avait snobé ma remarque sur sa naissance, qui d'ailleurs était injustifiée -elle avait juste donné un coup de pied quoi, pas de quoi prouver si elle était une Mordue ou une Née, quelqu'en soit l'impression que j'avais ressenti-, elle répondit à ma question sur son prénom. Enfin, si on pouvait appeler cela une réponse. On m'avait fait à maintes reprises ce genre de réflexion, et je ne voyais pas en quoi cela était impoli de demander à quelqu'un de décliner son identité avant la sienne. Par ailleurs, son sourire malicieux qui accompagnait cette réponse mystérieuse ne me disait rien qui vaille. Mon loup s'agita un peu métaphoriquement en grognant légèrement, montrant les crocs, n'aimant pas trop cela. Cependant je haussai les épaules et me présentai sous le nom de Cléa, calmant la bête à l'intérieur. Je me demandai brièvement si elle percevrait le mensonge, mais je ne pouvais décemment pas dire que je m'appelais Bran. Si jamais il avait perçu l'échange qui s'était passé dehors, il aurait vite fait compris que Bran était un mec -tout ce qu'il y a de plus viril-, pas une fille avec une paire de seins qui défrayait la chronique. Ç'aurait été louche non ? Et ainsi, je lui représentai la question, estimant que ce dernier n'avait plus aucune excuse de faire autant de mystère en essayant de s'y soustraire. Pendant ce temps il avait déjà commencé à se diriger vers la serveuse, qui avait fini par se remettre de ses émotions et ne dégageait plus qu'une légère odeur de crainte. La pauvre dame me regarda brièvement avec curiosité, admiration, et un soupçon de peur -se doutant certainement que je n'étais pas exactement humain-, puis l'autre loup avant de reprendre ses esprits et de répondre à la question que ce dernier lui avait posé. Peut-être était-elle arrivée à la conclusion que celui qui m'accompagnait n'était pas humain non plus. Si cette dernière avait un certain sens de l'analyse.

-O..oui, oui, bi-bien-sûr ! bégaya-t-elle un peu maladroite. Suivez-moi, reprit-elle après avoir repris un peu d'aplomb.

Je fis ce qu'elle me demanda de faire, et suivis cette dernière jusqu'à un endroit quelque peu reculé du magasin dont je n'avais pas fait immédiatement attention. Et bien que je n'étais jamais rentré dans un magasin de lingerie féminine auparavant, je sus aisément reconnaître les cabines d'essayage qui ne différaient en rien des autres. Au moins quelque chose de familier dans ce nouvel univers. La serveuse s'excusa, et s'en alla après m'avoir dit qu'elle reviendrait dans quelques instants. J'acquiesçai, puis rentrai dans la cabine pour essayer la lingerie. Je retirai donc mon haut trop court, et entamai l'essayage. Mais ce fut bien plus difficile que ce que je pensais. La première phase, qui consistait à mettre les bretelles, fut un véritable succès. Mais lorsque le dur labeur d'attacher le soutien...je peux vous dire qu'il me fallut faire là bien plus d'exercice physique que lorsque je m'étais retrouvé à me battre contre six lycéens en pleine forme. Je me tortillai dans la cabine, me penchai pour essayer de trouver le bon angle, m'assis au sol, me suspendis aux parois de la cabine (pensant stupidement que ça m'aiderait d'une quelconque manière) et j'en passe, poussant des gémissements sous l'effort et de petits cris de frustration. Rien à faire, ce foutu truc ne voulait pas s'attacher ! Excédé, je sortis de la cabine à moitié nue, le soutien à peine mis sur moi, et traversai le magasin ainsi. Je cherchai à l'odorat la serveuse du magasin, mais son odeur était bien plus fluette que précédemment, et j'en déduisis qu'elle était soit sortie du magasin, soit s'était réfugiée dans l'arrière-boutique pour un moment. Je me rabattis donc sur le loup qui m'accompagnait et me dirigeai droit vers lui, toujours exaspéré.

-Ce satané truc ne veut pas s'attacher ! Ça te dérangerait de m'aider un peu, finis-je avec un air désespéré.

J'avais une soudaine envie de tout déchirer et de laisser mon loup sortir, de saccager tout ce qui se trouvait ici et de déguerpir loin d'ici à toute vitesse et à quatre pattes. Cependant il n'était plus si tôt le matin, et nombre de passants se retournèrent pour me dévisager, moi qui me promenait à moitié-nue dans un magasin de lingerie féminine. Je soupirai donc d'exaspération face aux regards lubriques de certains, et m'attendis à ce que le lycan légèrement plus âgé que moi me fasse une remarque à nouveau. Et alors que je lui présentais mon dos pour recevoir son assistance, une autre question me vint à l'esprit, sans queue ni tête.

-Tu es en ville depuis longtemps ?

J'avais toujours été curieux, mais c'était cependant la première fois que je me permettais de l'exprimer avec autant de liberté. Après tout, c'était la seule journée où je pouvais faire ce que je voulais sans que l'on puisse rattacher ces faits à mon moi/masculin. D'ailleurs cette perspective paru tout d'un coup alléchante, et mon loup remua d'impatience à cette idée. Mais ce n'était pas le moment.

Message par Invité Mer 1 Avr - 18:56

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Sa remarque concernant la curiosité de l’inconnue n’eut pas l’air de satisfaire cette dernière. Pas plus que de lui plaire dans le fond. Calypso n’aurait su dire pourquoi exactement : une furtive lueur dans le regard de son interlocutrice ? La soudaine raideur dans ses membres ? Quelque chose dans son attitude dégageait le mécontentement… A moins que la représentante ne s’imagine que son commentaire déplaisait à l’adolescente, justement parce que bon nombre de personnes auraient réagi de la sorte ? Vexées d’être rabrouées sans méchanceté mais rabrouer tout de même ? Coupant court à ses réflexions intérieures, l’inconnue finit par lui donner son prénom. Dans le fond, cela amusa plus la lycanne qu’elle ne voulait l’admettre. Elle avait enfin réussi à soutirer un peu de politesse et de tact à cette jeune fille ? Tout n’était pas perdu pour elle dans ce cas… Calypso savait qu’elle était quelqu’un qui ne disposait pas spécialement de beaucoup de patience, encore moins avec les parfaits inconnus. Aussi se félicitait-elle de cette petite victoire sur la dénommée Cléa.

« C’est un joli prénom. » commenta-t-elle, pensive.

En effet, la représentante avait l’esprit occupé : pourquoi son interlocutrice avait paru légèrement mal à l’aise en prononçant son propre nom ? Encore un tour de son imagination ? A ce stade, on aurait pu la croire paranoïaque… Mais à cause de toute cette histoire, cet enlèvement, il lui tardait vraiment de mettre la main –ou la patte- sur un suspect potentiel, afin d’avoir la sensation d’avancer dans l’enquête. Chaque jour passé les éloignait un peu plus de la perspective de retrouver les personnes portées disparues en vie. Peut-être qu’elle contacterait Lily prochainement pour savoir si les forces de l’ordre avaient retrouvé la trace de ce dénommé Bran. Oui, enfin, seulement si elle récupérait sa voix et son apparence normales bien entendu… En croisant le regard de l’adolescente, Calypso fronça les sourcils. Qu’est-ce qu’elle avait à la dévisager de la sorte tout d’un coup ? Comme si elle attendait quelque chose de sa part… Son nom ? Sérieusement, elle s’était simplement exécutée pour obtenir sa réponse ? Cette gamine était décidément irrécupérable…


« Calum. Cal pour les intimes. » conclut-elle avec un clin d’œil.

En vérité, elle n’était pas en train de lui prouver son attirance pour elle de manière explicite ou même tenter de faire en sorte que l’adolescente la considère un peu comme un grand frère. Loin d’elle cette idée ! La représentante ne voyait pas comment justifier la disparition soudaine de ce loup serviable lorsqu’elle aurait retrouvé son apparence normale et la perspective de faire de la peine à cette gamine ne lui plaisait pas trop. Aussi détestable pouvait-elle parfois se montrer à son égard. Non, la lycanne doutait simplement de la sincérité de sa voix pour ce qui était de s’inventer un prénom. Manque d’imagination oblige, elle choisit de rebondir sur le surnom que son amie darkness lui donnait parfois. Sur celui-là, pas question de flancher. Elle était bien « Cal » aux yeux de Lily. Du coup, peut-être que son interlocutrice trouverait bizarre sa maladresse sur son prénom entier, alors que le surnom semblait inné, sincère en quelques sortes. Ou alors elle n’y ferait pas du tout attention ? Dans le premier cas, Calypso espérait simplement semer assez le doute dans l’esprit de la jeune fille pour que cette dernière ne se pose pas plus de questions à son sujet. Une chance que la vendeuse répondit présente et les guida même jusqu’aux cabines. Quel plaisir de n’avoir pas à supporter le vacarme de toutes cette femmes venues essayer leurs futurs probables achats. On se serait cru dans un poulailler…  La représentante n’insista pas, laissant Cléa aux soins de l’inconnue tendit qu’elle lui désignait une cabine en lui donnait quelques conseils de dernière minute. Pendant ce temps, la lycanne laissa son regard survoler l’ensemble du magasin. A l’extérieur, les rues s’animaient peu à peu, preuve que la ville s’éveillait doucement. Enfin. Pour quelqu’un qui n’avait pas vu la nuit passée, même les habitants les plus matinaux pouvaient passer pour des flemmards… Les premières clientes firent même leur apparition après quelques minutes de répit pour Calypso. Il n’y avait pas foule mais le magasin se remplissait progressivement. La représentante renifla les odeurs environnantes et certains parfums, trop forts pour son odorat plus sensible que celui des humains, la fit grimacer. Pourvu que l’adolescente en finisse rapidement qu’elles puissent sortir d’ici… A moins qu’elle ne doive elle aussi se prêter au jeu en allant dans un magasin pour hommes ? Quelle plaie. La voix de Clé la tira de ses pensées et la lycanne la dévisagea, prise de court.


« Mais… ! » commença-t-elle, interloquée.

Comment pouvait-elle sortir dans une tenue pareille ?! Pudique ou non, louve ou non, ils n’étaient plus tout à fait seules désormais ! Surtout que les autres clientes allaient se méprendre sur leur relation… La différence d’âge ne jouant pas en leur faveur pour commencer, elles étaient en droit de se demander quel genre de lien les unissait pour qu’une adolescente se montre aussi familière avec un homme plus âgé qu’elle. Peut-être bien qu’elle était tout juste majeur, cela lui éviterait au moins de passer pour un pédophile… Voyant que la jeune fille lui donnait son dos, Calypso sauta sur l’occasion : elle posa ses mains sur les épaules de cette dernière avant de la pousser en direction des cabines.


« Un peu de tenue frangine ! » s’exclama-t-elle, mi- embarrassée, mi- souriante, suffisamment fort pour que les clientes les plus éloignées puissent l’entendre avant de tirer une oreille de l’adolescente une fois qu’elles se retrouvèrent hors de vue. « Non mais ça ne va pas ? La prochaine fois, viens me demander de t’aider à enfiler une culotte pendant que tu y es ! » grogna la lycanne.

Malgré tout, elle daigna lui attacher son soutien-gorge, s’assurant même que les siens étaient bien à leurs places respectives sans trop tâter non plus… Elles n’étaient pas proches à ce point, fallait pas pousser… Pendant qu’elle s’activait, la question de Cléa lui revint en mémoire, alors même que son esprit s’était davantage focalisé sur la quasi nudité de la jeune fille au détriment du sens de ses paroles.

« Quelques mois tout au plus, bientôt un an je crois. Pourquoi cette question ? » répondit-elle, prudente avant de se reculer. « C’est mieux comme ça non ? Comment tu te sens dedans ? »


Message par Invité Sam 4 Avr - 5:09

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Lorsque je décidai de donner mon prénom -que je venais d'inventer sur le moment- au lycan sans trop faire de commentaires, celui-ci eut l'air quelque peu amusé. Il était vrai que je n'avais pas été particulièrement coopératif et particulièrement agaçant depuis le début de notre rencontre, mais que vouliez-vous. Je n'allais pas non plus être un petit louveteau super docile qui ferait tout pour plaire aux personnes avec qui il parlait. Sans parler du fait que le premier échange que j'avais eu avec ce loup impulsif s'était soldé par un coup de poing dans la tronche alors que j'émergeais tout juste d'un sommeil inattendu. Quel meilleur réveil me diriez-vous ? Il était sans dire que cela avait le don de réveiller quelqu'un au plus vite. Mais ce n'était pas forcément agréable. Les mots de mon interlocuteur me tirèrent de mes pensées. Je souris à sa remarque, quelque peu amusé du fait que ce n'était pas mon vrai prénom. Mais le ton pensif de mon interlocuteur en prononçant ces quelques paroles me firent penser que celui-ci avait décelé le mensonge. Ou tout du moins qu'il avait un doute sur ma sincérité en ce point. Je haussai mentalement des épaules, n'y prêtant pas grande attention. Même si elle se doutait de quelque chose, elle n'avait pas posé plus de questions pour avoir confirmation à ses doutes, et ça m'arrangeait. C'était toujours quelque peu risqué de mentir à un loup. Cependant le lycan resta perdu dans ses pensées alors que j'attendais qu'il me retourne la politesse que je lui avais montré. Se rendant compte de mon regard persistant, il sembla comprendre mes intentions et je pus presque entendre le soupir d'exaspération qui devait résonner dans sa tête. Non mais oh ? Il pensait que j'allais juste donner mon prénom comme ça ? Mais, à son tour, je perçus une légère hésitation mêlé à un certain malaise lorsqu'il prononça son prénom : Calum. Cependant, lorsque ce dernier me donna son surnom "pour les intimes", cela parut bien plus naturel et sonnait bien moins faux que son propre prénom. Etrange. Soit ce dernier avait bien plus d'intimes que de connaissances, soit elle me mentait à nouveau. Et j'optais pour la seconde solution. En même temps je ne pouvais pas l'en vouloir, je venais tout juste de faire la même chose. En fait si, je lui en voulais. Je n'aimais pas qu'on me mente. Mais je ne relevai pas pour autant.

-Prénom original, fis-je en haussant les épaules.

Son clin d'oeil créa une légère sensation de gêne, mais je devinai que ce geste n'avait aucune connotation quelconque. Après tout, c'était la première fois qu'un homme me faisait un clin d'oeil. Au même moment, la vendeuse intervint pour me montrer les cabines et je m'y dirigeai sans tarder. Quelques instants plus tard je ressortis des cabines à moitié nu, présentant mon dos à Calum pour qu'il m'aide à attacher mon soutien. J'avais bien perçu l'odeur de nouvelles personnes présentes dans le magasin, mais c'étaient des filles, et étant à présent une fille, je ne voyais pas pourquoi j'aurais pris la peine de me cacher pour résoudre mon problème de soutien. Cependant mon sauveur ne sembla pas du tout du même avis que moi. Poussant une exclamation interloquée, comme si j'avais perdu la tête, cette dernière me prit par les épaules et me poussa en avant vers les cabines. Tout en se faisant elle m'appela frangine en me réprimandant sur mon manque de tenue, et lorsque nous fûmes hors de vue, elle me prit par l'oreille. Encore une fois, je me dégageai en grognant, n'aimant pas le moins du monde qu'elle me traite ainsi. Face à sa remarque, je roulai des yeux, exaspéré. Non mais vraiment ? Elle allait me faire une crise parce que je m'étais promené en soutien dans un magasin rempli de filles ?

-Ce sont toutes des filles ! Je crois qu'elles ont déjà vu d'autres filles en sous-vêtements non ? C'est pas non plus un drame. Et puis je suis un...une louve ! Ça ne tue personne de me voir ainsi alors où est le problème ?

Ok je m'étais un peu énervé sur le coup, mais c'est vrai quoi ? C'était pas non plus de l'exhibitionnisme. Déjà le pauvre boug me traitait limite de prostitué plus tôt parce que je n'avais pas de soutien et que mon haut était légèrement court, et maintenant il se fâchait alors même que j'avais un soutien -bon ok, sans haut, mais et alors ?-. Ce n'était pas comme si je me baladais ainsi dans la rue pour faire démonstration, je n'arrivais juste pas à attacher ce fichu truc. Néanmoins, il m'aida à attacher le soutien, et alors qu'il l'arrangeait, ma poitrine nouvellement acquise me parut légèrement plus légère. Ou en tout cas, on m'avait retiré une partie de son point. Même si je me sentais un peu renfermé à l'intérieur, pour le moment il était confortable. Ecoutant sa réponse, je pris une mine pensive.

-Non, je me disais juste qu'il n'y avait pas une épidémie de lycans à l'Avventura et j'en connais une bonne partie. Au moins d'odeur, étant donné que je suis né ici. Alors j'étais curieux...Toi aussi tu es venu ici pour la prétendue paix raciale que l'on prône Calum ?

En effet, que j'en sache, bon nombres de créatures surnaturelles étaient venues trouver refuge ici après la Grande Révélation. Etant né ici, et pouvant les reconnaître, je pouvais dire avec certitude que le nombre d'êtres surnaturels avaient grandement augmenté. Si bien que je ne remarquais même plus l'augmentation de celle-ci. Retournant à la question de mon interlocuteur, je fis quelques mouvements.

-Oui en effet, je m'y sens bien. Mais ne devrais-tu pas aller prendre des vêtements pour toi aussi ? lui fis-je en le reluquant




Hrp : D'accord ça me va xD Ça me tenterait bien de retrouver ma forme originelle

Message par Invité Sam 4 Avr - 23:38

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« ET ALORS ? J’ai une tête de fille moi ? Qu’elles soient lesbiennes ou qu'elles se moquent de voir des femmes nues je m’en fous ! Mais je ne veux pas passer pour un pervers ! » explosa la lycanne avant de pouvoir se contrôler.

Mais quelle petite merdeuse ! Louve ou pas, qu’est-ce qu’il lui avait pris de la ramasser ? Sa bête bouillonnait d’envie de lui arracher gorge et langue pour la faire taire. Ce n’était pas normal ! Alors qu’elles étaient de simples congénères, pour ne pas dire de parfaites inconnues l’une pour l’autre… Calypso comprit que ses yeux avaient changé de couleur en croisant le regard de l’adolescent dans le miroir qui ornait chacune des cabines d’essayage. Elle jura et ferma les siens pendant une dizaine de secondes, comptant chacune d’elles jusqu’à ce qu’elle sente sa bête intérieure se calmer doucement. La patience n’était décidément pas sa qualité première… Autant appeler la SPA la prochaine fois que sa route croiserait celle d’une jeune louve exhibitionniste en herbe, insolente et bagarreuse, bref une emmerdeuse ambulante. Un silence flotta entre eux mais ce fut étrangement la voix de Cléa qui le brisa. Cela aida la représentante à se reprendre, puisque son attention se focalisa automatiquement sur autre chose que sa bête et elle ouvrit même de nouveau les yeux pour se rendre compte que son interlocutrice ne l’avait pas lâché du regard pendant tout ce temps. Si elle se sentait mal d’avoir laissé échapper quelques pulsions ? Non. Si cette gamine ne comprenait pas à quel point son comportement était déplacé, qu’elle ne vienne pas se plaindre d’avoir affaire à une louve enragée dans les prochaines minutes. A moins que sa transformation ne se soit aussi appliquée à sa bête ?


« Et tu penses qu’avec seulement ton flair, tu pourrais connaître TOUS les lycans de la ville ? N’importe quoi… La ville est suffisamment grande pour qu’on ne se soit jamais croisées auparavant, voilà tout. Je ne te connaissais pas non plus avant de te rencontrer et je n’en fais pas tout un plat MOI. »

Non mais franchement ? Elle se croyait où cette gamine ? D’ailleurs, vu son niveau apparent d’éducation, Calypso doutait même qu’elles aient déjà pu se croiser par le passé. Sinon, d’une, elle se souviendrait à tous les coups de cette petite insolente à la tendance nudiste sur les bords. Ensuite, elles ne venaient clairement pas des mêmes univers… Bien qu’elles appartiennent à la même espèce, leurs éducations différaient radicalement. Et un détail soulevé en fin de tirade de son interlocutrice l’interpella.

« Pourquoi « prétendue paix » ? Elle n’existe pas à tes yeux ? Ou bien… Tu n’y crois pas ? »

Le souvenir que l’intéressée ait un possible rapport avec le dénommé Bran lui revint en mémoire. Pourtant, à cet instant précis, Calypso ne cherchait pas spécialement à piéger l’adolescent pour connaître ses orientations politiques. Elle pouvait comprendre qu’au vu des récents événements, certaines personnes pouvaient douter de l’efficacité du Cercle et de sa capacité à les défendre tout en prônant l’égalité pour toutes les races. Laissant le temps à Cléa de réfléchir sur ce qu’elle allait pouvoir lui répondre, la représentante prit une profonde inspiration avant de se lancer :

« Je suis née de l’union entre une humaine et un lycan… Alors oui, je crois en cette paix… Je suis convaincue que toutes les races peuvent vivre ensemble… Comme c’était le cas pour mes parents… Ce sont les valeurs qu’ils m’ont transmises en quelques sortes… » expliqua-t-elle calmement, avec un doux sourire.

Quoi ajouter de plus ? Elle avait plus parlé avec son cœur que comme la femme qui incarnait l’image d’une race entière au sein du Cercle. Ce n’était pas de la propagande ou un moyen de rallier les personnes qui l’entouraient –en circonstances, l’adolescente- à sa cause, non. Simplement d’exprimer ce qu’elle ressentait, ce pour quoi elle se battait. Ses convictions personnelles, sa raison d’être. Et même si elle aimait ses parents, son pays, ses amis, ses collègues et son travail, ce en quoi elle croyait ne regardait qu’elle. Calypso en était persuadée et elle ne pouvait qu’espérer que les personnes qui l’écouteraient comprendraient ce qu’elle voulait dire par là. Qui sait ? Peut-être qu’elles finiraient par changer de regard elles aussi ?


« Hein ? » lâcha-t-elle en sortant de ses pensées dont elle n’avait pas le souvenir.

Acheter des vêtements ? Sur le moment, la représentante se contenta de hausser les épaules en soupirant, le sourire toujours collé à ses lèvres mais en y réfléchissant quelques secondes, elle se rendit compte d’une chose : cette Cléa n’avait peut-être pas tort. Et si… Elle ne retrouvait jamais son apparence normale ? Qu’elle restait un homme à jamais ? Peut-être que ses parents, amis et collègues finiraient par la croire –ou la croire folle tout court-, cependant elle ne pouvait plus porter ses vêtements ordinaires. Faire une croix sur les tailleurs qu’elle portait habituellement au travail lui fit froncer le nez et elle soupira une seconde fois.


« J’imagine que oui… Mais pas dans ce magasin… On n’a qu’à remonter la rue ? Nous ne sommes pas loin de la rue des magasins… »

Mais dans quoi elle s’était embarquée au juste ? Se découvrir transformée en homme lors d’un retour de partie de chasse nocturne pour finalement se retrouver à faire du shopping avec une gamine dont elle ne connaissait que le prénom ? Cette pensée lui traversa l’esprit alors qu’elle payait les sous-vêtements choisis par l’adolescente tandis que cette dernière se rhabillait. Et maintenant ? Elle ne fréquentait pas beaucoup de magasins spécialisés pour les hommes… Elle n’avait pas de place pour quelqu’un dans sa vie, entre ses réunions au travail et celles du Cercle… Et elle n’avait jamais accompagné son ami hybride pour une virée shopping, activité traditionnellement réservée aux femmes paraît-il… Ridicule. Aussi, une fois dehors à respirer l’air libre –quoique pollué- de la ville, Calypso laissait son regard dériver sur plusieurs vitrines, sans oser se décider à pénétrer dans l’une d’elles.

Message par Invité Dim 5 Avr - 3:29

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Levant une nouvelle fois les yeux au ciel, je me retins à grande peine de soupirer d'exaspération, de frustration, et de colère. Au lieu de ça, je poussai un léger grognement et ne fis pas plus de commentaire que cela sur le coup de colère du lycan. En fait, ce dernier ressemblait plus à un humain qu'à un loup dans le fond, et c'était le cas de bien des loups. Peut-être réagissais-je ainsi car j'étais plus loup qu'homme (ou femme ?) et, bien que je chérissais la vie humaine jusqu'à un certain point, je ne prenais en aucun cas compte de ce qu'il pouvait penser à mon encontre. Oh, j'étais un loup, et donc j'étais prompte à répondre aux provocations, et je détestais par dessus tout que l'on me traite de chien comme l'avaient fait ces petits merdeux plus tôt, mais le regard des autres ? Je m'en tapais. Royalement. Cependant, ici je n'étais pas le seul concerné , et si monsieur était dérangé par mon manque de pudeur flagrant, je me promis mentalement -pas trop fort quand même- de faire des efforts pour ce dernier. Après tout, celui-ci était en train de m'acheter des sous-vêtements venant de sa propre générosité. Quelque part je me sentais redevable envers ce loup. Ce dernier avait d'ailleurs fermé les yeux lorsque ceux-ci étaient devenus doré, tentant de reprendre son calme. Finalement je soupirai, mais de lassitude. Je n'aimais pas l'idée de m'excuser à ce loup qui me traitait comme un louveteau et me prenais un peu de haut parce qu'il était plus âgé que moi. Cependant, je n'étais pas non plus insensible au fait qu'il m'était venu en aide sans aucune raison, et bien que c'était notre nature lycanthrope je lui en étais reconnaissant.

-Excuse-moi...dis-je plus en grognant qu'avec une réelle conviction.

Lorsque cette dernière rouvrit les yeux, ses iris ayant repris leur couleur naturelle, elle répondit à ma curiosité sur le fait que je ne l'avais jamais flairé auparavant. Et encore une fois, sa réponse m'agaça quelque peu à cause de son ton quelque peu désapprobateur à la limite du mépris. Comme je l'avais souligné quelques minutes plus tôt, il n'y avait pas une épidémie de lycans à l'Avventura. Entre les loups qui étaient chez les Rebelles, le lycée, mes nombreuses excursions en ville et en forêt, et mon incroyable capacité à retenir les odeurs que je sentais, il y avait certes pas mal de loups dont je n'avais pas connaissance, mais je pensais sincèrement -et peut-être orgueilleusement et faussement- que j'en connaissais plus que le contraire. De plus, à cause de mon besoin pressant de fuir toutes pièces ayant 4 murs et une porte au bout de quelques heures, je connaissais la ville et la forêt par coeur et les avaient parcouru un nombre incalculable de fois. M'enfin, il était inutile d'argumenter avec ce loup qui, dans un sens, n'avait pas totalement tord. En même temps, ce n'était qu'une autre conséquence de ma curiosité à laquelle je tentais de trouver une raison.

-Je n'en fais pas tout un plat non plus, ça s'appelle simplement de la CURIOSITE petit loup. Mais soit...

Cependant, un détail de ma tirade avait particulièrement attiré l'attention du loup, et ce n'était pas un détail insignifiant en la matière. Si la paix prônée par le Cercle n'existe pas à mes yeux ? Si je n'y croyais pas ? J'eus presque envie de rire, mais au lieu de cela je réfléchis. Y croyais-je à cette paix, moi membre des Rebelles ? Je n'avais jamais été un radicaliste de la cause des Rebelles, mais la paix comme l'entendait le Cercle ne me convenait absolument pas. Et puis, devais-je vraiment répondre à cette question ? Cela ne risquait-il pas d'indiquer à mon interlocuteur que j'avais un penchant pour les Rebelles ? En même temps, vu le ton qu'empruntait ce dernier en disant cela, j'étais prêt à parier que ce dernier avait un net penchant pour le Cercle. Et durant mon temps de réflexion, celui-ci en profita pour continuer. Et cela confirmait amplement ce que j'avais pensé. Je relevai alors la tête d'un mouvement brusque lorsque le lycan révéla les conditions de sa naissance. Un sourire nostalgique vint étirer mes lèvres. Alors comme ça, le fait que ses parents soient de deux races différentes lui avaient mis en tête que les races pouvaient cohabiter ensemble...Dans le fond, c'était ce qu'impliquait théoriquement l'union de ses parents, et des miens aussi d'ailleurs. Mais était-ce vraiment le cas ? J'avais adoré mes parents, de tout mon coeur, et je n'avais jamais eu de haine envers aucune race -excepté une méfiance pour les vampires que j'avais depuis un certain temps outrepassé. Mais pouvions-nous tous vraiment vivre en paix...En attendant, j'avais préféré garder le silence sur le sujet en acquiesçant et avait fait une remarque sur ses vêtements. Il avait paru surpris, avait ensuite haussé les épaules et avait fini par reconsidérer mon offre. Avec une mine renfrognée certes, mais nous finîmes par quitter le magasin en direction d'un magasin pour homme, et se faisant je pris donc la parole pour expliquer mon point de vue, certes à retardement.

-Mes parents étaient eux aussi de race différentes : une humaine et un loup, commençai-je doucement, faisant une courte pause après ceci. Mais ils sont morts. Tués par des chasseurs humains qui détestaient les lycans. Les humains n'arrivent déjà que difficilement à coexister ensemble, ça ne s'arrangera pas avec les autres races à mon avis. Peut-être qu'une cohabitation est possible...mais si c'est le cas, il faudra qu'on vive autant que possible à la manière des humains car ils ont peur de nous... Sans compter les vamps...Ça rend toute cette histoire de paix bien douteuse selon moi. Je n'ai rien contre les humains, mais je n'en suis pas une. Et je n'en serai jamais une.

Encore une fois, il m'avait fallu faire un effort de concentration pour pouvoir être sur que je ne faisais pas d'erreurs de conjugaison quant à ma nouvelle condition émasculée. Sans parler que cette discussion avait clairement défini nos penchants respectifs. Peut-être était-elle du Cercle ? Et si c'était le cas, peut-être était-ce là l'occasion parfaite pour recourir au meurtre. Personne n'aurait pu le mettre sur le dos de Bran ce meurtre, vu ma condition actuelle. Mais j'étais toujours reconnaissant envers ce loup et je me résignai à ne rien faire de trop sanguinaire. Nous nous étions arrêtés devant plusieurs magasins que je reconnaissais à présent comme étant des magasins de vêtements pour homme, ce qui était bien plus mon domaine. Ce qui ne semblait pas du tout être celui du loup à côté de moi qui semblait un peu perdu. Mais peut-être était-ce mon imagination qui me jouait des tours. Cependant, je reluquai le loup en face de moi de manière tout à fait objective, prenant compte de sa carrure et son allure avec un air pensif.

-Je pense que les chemises à manches longues retroussées t'iraient bien, énonçai-je spontanément. Ou peut-être des sweets ? Le tout avec un jean slim...ça semble bien. Puis relevant les yeux vers mon interlocuteur en haussant les épaules. Mais ce n'est là que mon avis.

C'était définitivement les chemises qui lui iraient le mieux. Mais je n'avais donné mon avis que parce qu'il m'avait gentiment aidé avec mes petits problèmes.

Message par Invité Dim 5 Avr - 16:06

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« Et tu sais ce qu’on dit de la curiosité non ? On n’a pas le même âge, on ne fréquente pas les mêmes lieux, comment tu aurais pu me connaître ? Si même moi je ne t’avais jamais vue auparavant… » argumenta Calypso, plus blasée qu’autre chose.

Petit loup ? L’envie de lui en coller une autre la démangea mais la représentante ne voulait pas non plus que son geste ne débouche sur une dispute. Tout le monde savait qu’une vulgaire querelle entre lycans pouvait prendre des proportions alarmantes et dangereuses, autant pour les principaux concernés que pour les personnes autour d’eux. Aussi se concentra-t-elle sur les excuses lâchées du bout des lèvres, vraiment, par Cléa. C’était mieux que rien venant de l’intéressée, mieux valait savoir s’en contenter. Après avoir réglé ce qu’elle devait à la vendeuse, Calypso fut agréablement surprise d’entendre que son interlocutrice poursuivait la conversation qu’elles avaient eue quelques minutes plus tôt. L’adolescente aurait très bien pu garder pour elle son avis sur la question, tout comme sa propre opinion en ce qui concernait la paix entre les races, ce qui, dans le fond, aurait vexée la représentante. Non pas qu’elle tenait absolument à écouter son avis, d’autant plus que Cléa était encore jeune et que sa manière de penser allait évoluer avec le temps grâce à de nouvelles expériences ou rencontres, mais elle trouvait secrètement dommage de ne pas approfondir le sujet. C’était aussi cela faire partie du Cercle : prendre le temps d’écouter les habitants, pour mieux les protéger. Comment pouvaient-ils changer en bien s’ils ne savaient pas ce qu’on leur reprochait ? Apprendre de son interlocutrice que cette dernière avait perdu ses parents lui serra la gorge. C’était stupide de penser que seules les créatures étaient un danger pour la paix… Parfois, les humains s’en prenaient aussi à elles…


« Je suis désolée, je l’ignorais… Je ne peux pas justifier l’acte de ces humains et je peux comprendre que tu les détestes pour ce qu’ils t’ont pris… Je le condamne, tout comme toi. Mais quand je vois mes parents, je sais que la paix est possible. Oui il y aura des compromis et pourquoi n’y en auraient-ils pas ? C’est toujours le cas en entreprise lors de négociations, entre patrons et salariés, chaque partie doit faire des efforts sans pour autant être privée de ses droits. D’autant plus que certains humains nous acceptent tels que nous sommes, ils n’ont pas peur de nous. S’ils en sont capables, pourquoi pas nous ? »

La jeune femme se rendit compte qu’elle avait beaucoup parlé, laissant une fois de plus son cœur s’exprimer à la place de sa raison et elle se tut un long moment. Elle ne connaissait pas assez bien Cléa pour trouver des arguments plus marquants pour cette dernière. Elle espérait simplement que ses mots ne tomberaient pas dans l’oreille d’une sourde, que les souvenirs vécus par l’adolescente avant cette tragédie lui permettraient de mieux comprendre son propre point de vue. Et qui sait ? Peut-être qu’elle finirait par accepter cette paix en laquelle elle ne croyait pas vraiment ? Pour le coup, Calypso fut ravie que son interlocutrice prenne la main pour la suite. Même si c’était un peu étrange qu’une adolescente en connaisse autant sur la mode masculine mais la représentante préféra garder pour elle ses remarques. Elle n’était pas mieux dans ce genre de situation, elle en tant qu’homme considéré tour à tour comme gay ou travesti, conseillant une gamine pour l’achat de ses sous-vêtements…

« Tu crois ? Je vais essayer ça alors… » déclara-t-elle, pensive.

Suivant les conseils de Cléa, la représentante s’aventura dans les allées proposant chemises et sweats. L’arrivée d’une vendeuse changea la donne et elle en profita pour demander des conseils sur la taille du jeans. Haute ou basse ? Et quel tour de taille aussi ? Elle était un peu à l’étroit dans son pantalon actuel mais elle ne voulait pas non plus flotter dans le prochain… Après avoir rejoint les cabines pour enfiler le jeans, Calypso ressortit une première fois, ayant choisi de commencer avec le sweat. C’était bizarre cette sensation de flottement… Elle qui portait toujours des vêtements très près du corps… Elle avait l’impression de rajeunir de 10 ans au moins !


« Euh… Tu es sûre que ça me va ? » demanda-t-elle, indécise, alors qu’elle portait une main à son visage.

Les manches, trop longues du fait du style du vêtement en lui-même, recouvrait ses mains, lui donnait vraiment l’air d’un petit garçon qui aurait voulu essayer les vêtements de son grand frère ou de son père. Même en essayant une taille en dessous pour le sweat, Calypso n’aimait pas trop ce style. Elle retourna donc dans la cabine et ressortit cette fois avec l’une des chemises conseillée par la vendeuse. A carreaux rouge et blanc, très fins, avec des manches longues retroussées sur les poignets, laissant voir le revers bleu foncé du vêtement, assorti à la couleur du jeans qu’elle portait.

Message par Invité Ven 10 Avr - 18:12

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Sa remarque un peu cinglante sur ma curiosité m'envoya une nouvelle vague de cet agacement que je commençais à considérer comme la normalité réciproque de notre relation. Cependant je préférai n'accorder aucune importance à cette dernière remarque afin de ne point continuer sur la dispute qui nous opposait. Je considérais toujours pour autant que le monde était bien plus petit que ce que certaines personnes voulaient bien le penser. Elle accepta tout de même mes excuses sans broncher, ne tenant pas compte du fait que celles-ci avaient été à peine prononcées. Peut-être était-ce mieux ainsi d'ailleurs, car je sentais que si elle avait insisté sur ce fait, j'aurais été bien plus grincheux que coopératif. Nous finîmes par sortir du magasin, moi à présent habillé comme une fille des temps modernes, et les vêtements de mon bienfaiteur toujours un peu dépareillés par rapport à sa carrure, ne faisant pas vraiment masculin à mon goût. Je choisis ce moment pour ré-embrayé sur la discussion qu'on avait commencé à avoir sur la paix que prônait cette ville et surtout les membres du Cercle. Je vis bien que l'annonce de la mort de mes parents avaient touché mon interlocuteur, mais je continuai sans pour autant m'arrêter dessus. C'était il y avait maintenant un peu plus de dix ans, et même si la douleur de les avoir perdu resterait toujours gravé dans mon coeur, j'avais fait mon deuil à ma manière. Qui s'était achevé lorsque j'avais tué ces deux chasseurs, répandant leur sang dans la neige de la forêt...Je fus alors tiré de mes pensées quelque peu macabres par le loup avec qui je marchais et discutais.

Mais alors que cette dernière me répondait, je vis plusieurs failles dans son raisonnement. En effet dans une entreprise, les deux côtés devaient faire des efforts, mais étaient-ce vraiment le cas ici ? J'étais loin d'en être sur. Et d'ailleurs en entreprise, ou dans les relations patrons/salariés, il y avait toujours ce rapport de l'un des deux qui était dominé, l'autre dominant. Qui, des humains ou des êtres surnaturels, allaient être ceux en bas de l'échelle ? Les humains considéraient pour la plus part ce monde comme le leur et nous comme des pièces ajoutées. Certaines pièces plus satisfaisantes que d'autres. Nous avions la force, la rapidité et bien d'autres atouts. Eux n'avaient que leur humanité, quelques pouvoirs assez rares, et leur nombre. Devrions-nous nous plier et courber l'échine devant eux ? Pouvions-nous vivre sur un pied d'égalité ? Oh, je ne disais pas qu'un loup et un humain ne pouvaient pas s'entendre entre eux, ou que deux membres de races différentes ne pouvaient que se taper dessus. Mais de là à penser que loups, hybrides, vampires, humains et autres pourraient tous vivre en communion...

-Je ne suis pas si convaincu que toi de cela. Qu'est-ce que ces compromis impliqueraient ? Qu'on se plie aux règles, eusses et coutumes des humains ? En échange du fait qu'ils acceptent notre nature ? Ça ne me semble pas être très équitables. Qu'en est-il des vampires qui se nourrissent de sang humain ? Des darkness qui, pour la plus part, aiment semer le chaos et la destruction ? Que comptez-vous faire pour eux ?

Sans m'en rendre compte, je l'avais inconsciemment classé comme membre du Cercle, l'associant à eux sans raison particulière. Cependant je pris bien garde à ne pas revenir sur ce lapsus qui pouvait s'avérer révélateur. Suite à cela, lors de ma proposition concernant la tenue vestimentaire qu'il devrait adopter, celui-ci sembla pensif mais fini par obtempéré. D'un autre côté, cela semblait lui plaire que je donne mon avis sur la question alors qu'il semblait perdu. Nous finîmes par rentrer dans un magasin dont la vendeuse ne tarda pas à se faire connaître. Le premier essayage de Calum (concernant un sweat) ne fut pas très fructueux. Alors qu'elle posait sa question, je secouais déjà la tête en signe de négation pour lui apporter le soutien à son indécision qui était fondée. Mais la seconde fois, alors qu'elle revenait avec une chemise à carreaux qui, cette fois-ci, lui allait plus que bien, je ne pus qu'approuver. Elle avait déjà même arrangé à sa manière les linges pour leur donner un style qui lui était propre.

-Haha ! Cella-là en tout cas te va comme un gant !

Mais alors que je disais ça, un phénomène bizarre commença à se produire. Une douleur inexplicable dans mon bas ventre commença à me tirailler sévèrement. Ne laissant rien paraître pour autant, je continuai à sourire au loup qui m'avait fourni des sous-vêtements. Mais quelques secondes plus tard, une douleur sans précédent assailli ma poitrine, me coupant presque le souffle. J'écarquillai les yeux et me penchai en avant, plié de douleur partagée entre ma région pubienne et ma poitrine, tentant de reprendre mon souffle tant bien que mal. C'était quoi ce bordel à la fin ?! Non...non impossible ! J'étais en train d'avoir mes règles ? Quel bordel ! J'espérais bien que ce n'était pas ça, parce que je n'avais pas non plus de lingettes hygiéniques pour palier au sang qui allait couler. Non mais sérieux quoi, une seule journée en tant que fille et ça devait tomber sur l'emmerdation suprême du cadeau menstruel.  Cependant, en reniflant l'air aux alentours, je détectai une odeur sur moi qui n'avait rien à voir avec celle des filles qui avaient leur règles. Non, beaucoup plus à une odeur de masculinité qui venait recouvrir celle de féminité à laquelle j'avais commencé à m'habituer. Relevant les yeux grands de stupeur vers le loup qui était toujours devant moi, je poussai un juron et fonçai vers la sortie, espérant -surement en vain- que ce dernier n'aie pas perçu l'odeur étrange que je dégageais. Pendant que je courais en direction d'une ruelle au préalable vide, je sentis ma poitrine se rétracter à la manière des griffes de mon loup alors que je reprenais ma forme humaine. Se faisant je sentais le soutien gorge qui tenait quelque chose deux secondes auparavant flotter à présent sur moi. En revanche, il était indéniable que quelque chose poussait entre mes jambes, et petit à petit -bien que ça faisait quand même un sacré mal de chien, sans jeu de mots- je savourai la sensation de redevenir à nouveau un homme. J'arrachai mon soutient sans ménagement alors que mes épaules reprenaient leur carrure purement masculine ainsi que mes cheveux se rétractaient pour revenir à ce qu'ils étaient. Le jean que j'avais emprunté à ma tante était à maintenant un peu serré au niveau des cuisses mais un peu trop large au niveau des hanches. Quant à mon boxer, je me sentais de nouveau bien à l'intérieur, moi même. Plus léger aussi au niveau de mon torse, délivré de ce poids qui commençait sérieusement à me faire douter de la santé du dos de certaines filles.

Mais alors que je savourais ces changements, retrouvant enfin mon apparence normale, je sentis une odeur qui me semblait familière et des bruits de pas derrière moi. Je me retournai vivement pour faire face à la personne qui arrivait. J'espérais juste que personne n'avait perçu ce changement un peu gênant pour ma personne et que celle-ci n'était là que depuis peu. Ma transformation de fille à garçon avait mobilisé chaque parcelle de moi et je n'avais pas vraiment prêté aux alentours bien que j'avais pris mes précautions en me cachant dans un coin de la ruelle pour ne pas être exposé au vu et su de tous. Mes mains, mes pieds, mes muscles ainsi que bien des parties de mon corps étaient encore courbaturés après avoir repris leur forme initial, me rappelant les douleurs après ma première transformation en loup. Cependant je ne doutais pas que ces douleurs allaient partir bien plus vite que celles qui avaient accompagné mes premières transformations. Dégourdissant mes doigts en les pliant puis dépliant, je roulai des épaules au cas où je faisais face à menace potentielle.

Message par Invité Sam 11 Avr - 0:54

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« Pas très équitable dis-tu ? Alors toi, que proposes-tu ? Que les humains soient relégués au rang de vulgaires proies ? Tu cracherais sur l’amour de tes parents et celui des miens ? Je ne l’autoriserai pas. » gronda soudain la lycanne.

Tel le va-et-vient d’un yoyo, jouet privilégié des enfants, son humeur venait de rebasculer dans le rouge. Cette gamine croyait tout connaître du haut de ses 17 ou 18 ans. A vue d’œil, Calypso lui donnait à peu près cet âge, pas tellement plus. La perte de ses parents ne devait pas l’orienter sur le chemin de la haine, lequel menait inévitablement à penser que les lycans étaient supérieurs aux humains.


« N’as-tu jamais pensé que nous formons un tout ? Sans humains, pas de lycans. Sans humains, pas d’hybrides. Sans humains, pas de darkness ou même de lightness… Nous devons apprendre à vivre ensemble parce que nous sommes tous sur un même bout de terrain. C’est ainsi. Et les efforts du Cercle, leurs efforts prouvent que la paix est possible. Les compromis ne sont agréables pour personne mais on ne peut pas forcer les autres à faire quelque chose qui serait aller contre leur nature. Tu te vois contraindre les humains à vivre nus sous prétexte que la nudité ne nous gêne pas ? Tu portes bien des habits d’humains et certains d’entre eux offrent même leur sang pour que les vampires n’aient pas à se nourrir de celui des animaux. Je ne comprends pas comment on peut se montrer obtus à ce point et s’obstiner à défendre son territoire comme un vulgaire chien errant. » conclut-elle sans honte ni remords pour la manière dont elle venait de qualifier son interlocutrice.

Au-travers de tels propos, Calypso ne visait pas l’adolescente en particulier mais bien une catégorie entière d’individus œuvrant pour leurs intérêts personnels et rien d’autres. A bien y réfléchir, s’il n’y avait plus d’humains parce que les créatures auraient décidé de les réduire à du bétail, alors plus rien n’existerait. Les races restantes se livreraient une lutte sans merci pour s’approprier des terrains et finiraient elles aussi par s’éteindre. La représentante ferma les yeux quelques secondes, le temps de laisser ses sens se perdre entre les sons et les odeurs divers qui émanaient du magasin. Les vêtements qu’elle avait essayés la grattaient un peu, sans doute à cause des multiples propriétaires provisoires qui les avaient portés pendant un laps de temps plus ou moins court et dont la sueur restait imprimée dans le tissu frottant directement contre sa peau. La lycanne avait tout de même pris soin de glisser au cœur de sa tirade, une intonation différente pour signifier à Cléa qu’elle ne faisait pas partie du Cercle. Quoique, l’adolescente serait en mesure de la classer dans la catégorie des partisans en faveur du pouvoir en place après un tel discours et ce, sans aucune difficulté. Calypso ne s’en souciait pas, dans la mesure où elle ne faisait que dire ce qu’elle pensait. Même avec la place qu’elle occupait actuellement, elle ne pouvait pas parler au nom du Cercle. Ils étaient plusieurs à décider de ce qu’il fallait faire ou non, ce qui était tolérable ou pas, bref, les lois. Ce serait se montrer orgueilleux que parler au nom des différents membres qui constituaient le Cercle, tant les représentants que les seconds et même les soldats. Tous n’avaient pas forcément la même vision des choses mais se battaient pour un idéal commun. Lorsque son regard se posa sur son interlocutrice, la lycanne fronça les sourcils. Qu’est-ce qui lui prenait encore ? Elle lui simulait quelque chose pour lui faire comprendre qu’elle n’approuvait pas sa façon de penser ? Elle ne pouvait pas simplement le lui dire avec des mots non ?! Mais en voyant la douleur déformer les traits de l’adolescente, Calypso finit par s’alarmer :


« Est-ce que ça va Cléa ? Tu ne te sens pas bien ? »

Aucune réponse ne lui parvint, si ce n’étaient quelques grognements de douleur et des marmonnements incompréhensibles. La représentante soutint ce spectacle pendant quelques minutes supplémentaires et voyant que rien ne changeait, elle voulut insister de plus belle sauf que la jeune fille la devança. Se ruant –ou s’enfuyant plutôt- du magasin, Calypso ne put que la voir disparaître au coin de la rue. Restée immobile devant la cabine, sans comprendre ce qui se passait, son esprit essayait encore de mettre un mot sur ce qui venait de se produire alors qu’un vendeur s’approchait d’elle.

« Votre amie a très bon goût Monsieur, ce haut vous- »

« Excusez-moi mais je ne vais pas les prendre. » le coupa la lycanne avant de retourner dans la cabine pour se changer.

« Mais pourquoi ? »

La surprise et l’incompréhension s’entendaient parfaitement dans le timbre de sa voix mais Calypso ne daigna pas s’expliquer auprès de lui. Elle s’inquiétait de l’état de l’adolescente et puisqu’elle ne pouvait décemment pas quitter le magasin vêtue avec des habits qu’elle n’avait pas payé, autant qu’elle se dépêche de se changer pour partir à la recherche de Cléa. Elle ne pouvait pas être allée bien loin compte tenu de sa position pliée en deux et avec un bon odorat comme le sien, la pister serait une tâche facile pour la représentante. Oui sauf qu’au moment où elle retirait son jeans, elle fut prise d’un tremblement. Pas un simple soubresaut, non, mais bel et bien un violent mouvement incontrôlable qui la prit des pieds à la tête, traversant son corps tout entier. Aussitôt suivi d’une douleur inexplicable et indescriptible. Dos contre l’une des parois de la cabine, Calypso haletait. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, retrouvant quelques similitudes entre son état et celui de l’adolescente quelques minutes plus tôt. Une épidémie ? Non, elles auraient été touchées en même temps, tout comme le reste des personnes présentes autour d’elles. Alors quoi ?! Avant d’avoir pu comprendre ce qui s’était passé, la lycanne se retrouva à flotter dans une chemise à carreaux deux fois trop grandes pour elle, elle qui n’était pas bien grande en temps réel. Cependant, malgré l’excès évident en termes de largeur, elle put apercevoir deux bosses au niveau de sa poitrine. Elle était revenue ? Et plus rien ne pendait entre ses jambes ! Rassurée d’un coup, Calypso se laissa glisser sur le sol, assise et les jambes repliées contre elle. Etait-elle finalement redevenue une femme ? Le soulagement l’envahit et elle s’autorisa quelques minutes de répit pour savourer cet instant… jusqu’à ce que le contact entre ses fesses et le sol du magasin lui déplaise. La lycanne se releva et enfila les vêtements qu’elle portait avant sa transformation inexpliquée. Un peu élargis du fait de sa corpulence momentanément plus forte mais ils étaient toujours à sa taille ! Laissant ceux qu’elle était venue essayer, Calypso tenta de quitter discrètement le magasin, ignorant le regard perplexe et perdu du vendeur sur elle. Certainement qu’il devait penser avoir halluciné en voyant tantôt un homme, tantôt une femme entrer et sortir de la même cabine… Une fois dehors, elle marqua une pause, laissant l’air pénétrer ses poumons avant de prendre une décision. Elle ne pouvait pas se représenter devant Cléa sous cette apparence, la pauvre ne comprendrait pas ce phénomène. Bien que toujours soucieuse de l’état de l’adolescente, la représentante ne put que se résoudre à prendre le chemin inverse que celui laissé par l’odeur de l’intéressée. Elle était une louve après tout ? Calypso savait qu’elle s’en tirerait et ne doutait pas de la recroiser un de ces jours. D’ici là, peut-être aurait-elle trouvé une explication à cette drôle de journée ou du moins, comment se faire comprendre par l’adolescente.




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