| par Invité Dim 3 Aoû - 5:57
| Il s’était écroulé déjà un certain temps depuis que j’avais fait la rencontre d’un certain démon qui m’avait laissé un souvenir intarissable sur le torse. Quelques semaines déjà depuis que je m’étais battu contre Ryuku et qu’il m’avait blessé juste sous le pectoral avec sa lame en argent. Lame qui avait sournoisement absorbée le sang qu’elle m’avait ôtée comme son maître absorbait le désespoir et le chaos qu’il pouvait créer. Et il était à présent tant pour que je le retrouve pour l’intégrer au groupe des Rebelles que j’avais rejoint que quelques temps avant ma rencontre avec le darkness. C’était ma tâche au sein du groupe de criminels : recruter de nouveaux membres. Et c’était d’ailleurs le premier membre que j’étais chargé de faire rentrer dans nos rangs. Pendant quelques secondes je me remémorai les brides de notre combat et le frisson d’excitation de l’affrontement réapparut. Il faisait alors une nuit noire et l’environnement emplie de chaos et de noirceur du quartier dévasté était favorable au darkness car il pouvait alors tirer de l’énergie de l’atmosphère des lieux. Mais j’avais déjà assez retardé le moment où je rencontrerais le démon pour confirmer ses soupçons sur mon appartenance au groupe criminelle et pour l’y intégrer aussi. Mais je ne pouvais le faire seul. Ou tout du moins, je préférais ne pas le faire seul dans ce cas précis. C’était ma première fois, et j’avais besoin d’un peu de renfort pour cette opération. Et qui de mieux que la Seconde du chef des Rebelles pour m’aider à gérer cette situation ?
Penser à Leann, la louve que je considérais comme une membre de ma meute, même si celle-ci n’était que symbolique et non pas établie, me fit sourire alors que je composais son numéro sur mon portable. Je n’utilisais pas souvent d’appareils électroniques sauf dans ces occasions là. La technologie et moi n’étions pas de très grands amis, mais je ne pouvais nier son utilité lorsque je devais joindre des personnes. Je pouvais toujours les traquer grâce à mon odorat, mais cela prendrait surement une éternité avant que je les trouve : en ville il était beaucoup plus difficile de traquer une odeur qu’en forêt à cause du nombre de personnes vivant en zone urbaine, sans compter les odeurs parasites de parfums, de nourriture, de fumée, de pots d’échappement, ect … Ce n’était pas impossible pour autant. Ou tout du moins j’étais très doué pour cela. Mais cela demandait une concentration énorme. Je ne pourrais pas compter sur l’aide de Leann car elle n’avait jamais rencontré le démon et n’aurait donc pas de marqueurs olfactifs sur lesquels se baser pour suivre une piste, mais de toutes les manières –même si elle s’était énormément améliorée- je restais meilleur qu’elle pour ce genre de tâches. Et j’étais d’ailleurs surement meilleur que tous les lycans vivant à l’Avventura pour cela. C’était mon don. Peut-être qu’un hybride ours serait meilleur que moi à ce petit jeu de traque, mais je n’en avais jamais croisé en 18 ans à l’Avventura. Mais peu importait. Je m’éparpillais un peu. La raison pour laquelle je l’avais appelé elle était que, outre le fait qu’elle soit la seconde de Jilan, elle et moi étions très proche et j’aimais passé du temps avec elle. Entendre la voix de Leann, même au téléphone, me fit plaisir et apaisa le loup à l’intérieur. Je me demandais si c’était à cause du lien qui unissait nos deux loups et que nous avions découvert il y a peu, ou simplement parce que nous étions proches. Je ne me posai pas plus de questions, alors qu’au téléphone je perçus une certaine tension dans la voix de Leann qui m’alerta. Elle n’était pas au mieux de sa forme, visiblement. Mais je ne posai pas plus de questions et me contentai de lui donner rendez vous..
Arrivée l’heure du rendez-vous, je retrouvai Leann au lieu convenu alors qu’il faisait encore jour. Lorsqu’elle arriva, je perçus très nettement dans sa posture corporelle, son odeur et tous les autres indices corporels que celle-ci n’était pas de très bonne humeur, mais un simple échange de regard me dissuada de poser la moindre question. Elle savait que j’avais remarqué, mais elle savait aussi que je comprendrais le message sans même qu’elle ait à le prononcer à voix haute et que je respecterais son silence. Cela m’embêtait de sentir ce mélange de souffrance, de nostalgie et de regret mêlée de colère qui s’émanait d’elle, mais je ne tenais pas à l’incommoder avec des questions. Je fis alors comme si de rien était, même si je veillais à lui laisser un peu plus d’espace que d’habitude, ne laissant que quelques centimètres entre nous afin qu’elle puisse quand même sentir la chaleur de mon corps et qu’elle sache que je la soutenais en silence. Je lui présentai donc la situation et la briefai sur ma dernière rencontre avec Ryuku et les capacités de ce dernier. Elle ne fut pas très ravie d’apprendre pour ma cicatrice et cela n’arrangea pas son humeur. Après cela, je m’attelai à chercher la trace de l’homme que nous recherchions. A dire vrai, j’avais déjà traqué cet homme plusieurs fois auparavant dans l’éventualité de ce jour présent, et cela avait été facile car à chaque fois nous sortions du lycée –oui, j’avais appris que ce dernier était un professeur au lycée où je me rendais. J’avais suivi ses mouvements à longue distance afin qu’il ne repère pas ma trace et avais établi une carte des lieux qu’il fréquentait le plus. Ils étaient peu nombreux cependant et maintenant que nous étions en vacances je n’avais pas pris la peine d’essayer de retrouver sa trace avant aujourd’hui. Mais avec Leann, je fis un peu le tour des lieux qu’il fréquentait le plus en cherchant sa trace et je finis par la trouver ; les darkness avaient une odeur assez reconnaissable. De ce fait, une fois que j’avais verrouillé son odeur je n’eus que peu de mal à la suivre même en ville. Mais alors que je menais notre duo à travers une ruelle, la louve qui m’accompagnait me plaqua contre un mur et souleva sans ménagement mon t-shirt. Quoi qu’un peu surpris au début, je ne fis cependant rien pour l’en empêcher. A sa colère, je sus tout de suite ce qu’elle cherchait sur mon torse et qu’elle ne tarda pas à trouver : la petite et fine cicatrise rose qui resterait là à vie à présent. Elle lécha la cicatrice, ce qui fit mon loup ronronner de plaisir, puis s’écarta avant de sortir quelques mots avec humeur. Ce qui ne put m’empêcher de me faire sourire tendrement. Sa mauvaise humeur mystérieuse ne semblait avoir en rien altérer son instinct protecteur à mon égard. Lui souriant alors malicieusement, je lui répondis :
-Ne t’inquiète pas pour ça, je vais lui faire payer cela un jour ou l’autre.
Donnant un rapide coup de langue à Leann sur la joue pour la rassurer, je lui souris de plus belle avant de repartir à la chasse. Certains pouvaient s’interroger sur notre comportement l’un envers l’autre, mais elle et moi savions plus ou moins où nous en étions l’un vis-à-vis de l’autre et j’avais appris depuis longtemps à arrêter de me demander ce que les gens penseraient de tel ou tel geste que l’on avait pour l’autre et qui relevaient plus d’un comportement animal qu’humain la plus part du temps. Je recommençai donc par la suite la traque au démon, prenant à plusieurs reprises une pause d’une seconde ou deux pour m’arrêter et bien inspirer afin de suivre son odeur à travers les rues, me concentrant presque entièrement sur la traque. Par ce beau temps les gens et donc les odeurs étaient nombreuses dans les rues de la ville, mais mon nez était très fin et je m’attelai à faire le tri entre les différentes effluves qui me parvenaient. Et ce ne fut pas trop long avant que nous arrivions à proximité du démon. A cette distance, Leann pourrait certainement flairer la présence du darkness grâce à son odorat –il n’y en avait pas des masses à la ronde- et lui aussi avait surement déjà repéré notre présence mais surement devait il le dissimuler sous son impassibilité pour la moins gênante. Faisant un signe à Leann en direction du samouraï pour lui indiquer notre « cible » je me dirigeai vers celle-ci. Il y avait peu de monde aux alentours de cette rue, et arrivé à porter d’oreilles je me permis de m’adresser à ce dernier à distance, sous le soleil resplendissant de cette belle journée.
-Bonsoir, samouraï, dis-je d’une voix calme. Je t’avais promis de te retrouver. Et me voici, avec un peu de compagnie. Pouvons-nous nous joindre à toi ?
C’était une entrée en matière assez directe, mais je n’en avais cure. Lui non plus surement. Mais cependant, je pris garde à faire attention à l’humeur de Leann que je savais ne pas être au beau fixe. Les choses risquaient surement de s’envenimer si l’un de nous ne faisait pas attention à ce qu’il disait. Par ailleurs, je me demandai si la mauvaise humeur de Leann était suffisante pour servir de nourriture au démon…question que je m’abstins cependant de poser. |
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