Aujourd’hui, jour de repos pour la jeune louve. Elle pouvait donc se prélasser dans le lit encore un peu alors que son amant était déjà en train de se préparer pour aller donner ses cours. Pour sa part, elle n’aurait même pas à se préoccuper de l’heure et se presser pour se préparer et aller bosser. Ce genre de jour, elle les appréciait fortement ! Bien qu’elle affectionnait aussi son job. Quoi qu’on puisse en dire. En ce début de matinée, le soleil était au rendez-vous, perçant entre les épais rideaux de la chambre, et l’incitait à sortir. Ou alors, c’était Jilan qui avait fait exprès de les ouvrir un peu pour qu’elle ne fasse pas la grasse matinée pendant que lui serait parti travailler ? C’était assez petit ça ! Mais exprès ou pas, elle n’avait pas décidé de rester dans le lit. Seule, ce n’était définitivement pas drôle, et comme elle n’avait plus envie de dormir... Bref, elle se leva pour prendre une douche rapide, sans se mouiller les cheveux. Elle n’avait aucune envie de perdre du temps avec ça. Elle se dirigea ensuite vers la cuisine, pour s’apercevoir que le professeur était déjà parti. Et sans un mot en plus ! Enfin... Ce n’était pas comme s’ils formaient un véritable couple, alors de quoi elle se plaignait, sérieusement ? Se versant une tasse de café, elle regarda par la fenêtre, les gens plus bas, s’activer. Soit pour aller travailler, soit pour se rendre à l’école. Son regard finit par divaguer, allant de ruelles en ruelles pour enfin s’arrêter sur une parcelle de quartier qui était toujours délabré. Leann se fit alors la réflexion qu’elle n’y avait toujours pas mit les pieds. Avant parce qu’elle n’en aurait pas eu le courage, jouer les téméraires n’était pas son truc à son arrivée dans la ville. Mais maintenant, puisqu’elle avait prit confiance en elle et en ses capacités, pourquoi ne pas aller y jeter un œil ? Après tout, n’était-ce pas là, le signe de ce qui s’était passé, de nombreux mois plus tôt ? Avant même qu’elle n’arrive à Avventura ? Pour le coup, elle devait reconnaitre qu’elle était assez heureuse de ne pas être arrivée au moment des Jours Sombres, comme les appelaient la population, parce qu’il ne faisait aucun doute qu’elle serait morte rapidement, sans s’être défendu. Faiblesse quand tu nous tiens... Trouvant soudainement son café trop amer, elle jeta le reste dans l’évier. Se mettre à repenser par quelles étapes elle avait dû passer, pour arriver à ce qu’elle était aujourd’hui, ce n’était pas vraiment le meilleur moyen de rester de bonne humeur ! Surtout certaines qu’elle ne pourrait oublier. La lycanne attrapa une veste en cuir noire, plus pour le côté pratique des poches pour y ranger papiers d’identité et clés que pour le froid. D’une, parce que la température ne devait pas être si basse. De deux, parce qu’étant donné sa race, elle ne risquait pas d’attraper un rhume ! Elle ne prit pas la peine de se regarder dans la glace avant de partir, supposant qu’un pantalon et un tee-shirt étaient très bien et que de toute manière, elle ne restait pas pour plaire.
Ayant toujours en tête de ce rendre dans ce quartier dit « dévasté », la jeune femme prit tout de même le temps de jouer avec les odeurs qui l’entouraient. Essayant de deviner s’il s’agissait d’une effluve provenant d’une femme ou bien d’un homme, poussant son exercice jusqu’à essayer de deviner leur âge. Mais ce dernier point restait encore un défi. Même si elle y parvenait légèrement mieux avec les hommes. Aller savoir pourquoi ! Peut-être les hormones ? Pour ce qu’elle en savait... Ses pas finirent donc par la conduire à destination, et malgré le laps de temps qui s’était écoulé et les intempéries qu’il y avait eu, on pouvait encore voir de petites traces ça et là de sang. Leur odeur avait disparut, ou du moins, cela était trop faible pour qu’elle ne les sente sans se concentrer vraiment. Elle prit note de peut-être entrainer davantage ses sens, cela ne pourrait surement pas lui faire de mal ! Au fur et à mesure de sa marche, elle fut étonnée de voir qu’il y avait encore des personnes qui habitaient dans ce lieu. Ce n’était pas encore un coupe-gorge mais à voir certains regards, l’endroit ne donnait pas spécialement envie de rester là. Pour un peu, et grâce à sa plus ou moins bonne humeur, elle espérait presque qu’on vienne à sa rencontre pour la chasser. Cela pourrait être marrant de se confronter à des inconnus. Cette pensée lui fit lever les yeux au ciel. Elle était peut-être devenue forte et arrêter d’être soumise, mais elle ne pouvait pas non plus se permettre de se battre pour un rien... Vraiment ? Après tout, s’il n’y avait pas d’argent ou de personne capable de lui infliger des blessures mortelles, les passages à tabac pouvaient aussi lui servir d’entrainement non ? Perdue dans ses pensées -ce qui n’était pas une bonne chose dans un lieu comme celui-ci- elle percuta quelqu’un. Ou alors, on avait fait exprès de ne pas se bouger ?
-Tu ne fais pas d'effort Stan, teuch juste pour voir!
-Mais tu m'emmerdes je n'échangerais pas Marylin, contre ton vieux shit de merde.
-Marylin? C'est qui ça? Elle veut teuch ?
-Une amie, maintenant excuse moi mais je vais continuer mon chemin, avec où sans tes petits copains à mes trousses. Passes une bonne journée.
-Vous aussi!"
Tchipu était un honnête immigré que Stan avait rencontré dès ses premiers jours de dèches à l'Avventura. Loin du sérieux et de la cohésion habituelle, le quartier dévasté était le laboratoire conservant les pires échantillons humains de la région. La peur entraîne la peur, l'ami d'hier n'est que l'ennemi de demain. Aucun sens, rien n'était fait pour eux ils étaient dans un sens abandonnés, où libérés tout dépendait du point de vue. Plus fréquentable de jour que de nuit, Tchipu avait apprit à ne jamais rentrer après le couché du soleil on s'était souvent foutu de sa gueule pour ça. Stan n'en savait rien, mais Tchipu avait peur du noir, enfin surtout de ce qu'il cachait en fait. Loin de vouer un culte au pétard, il avait juste apprit comment s'en servir pour subvenir à ses besoins. Loin d'être devenu un parrain, il avait simplement réussit à monter son propre business et à ce faire un petit nom dans le quartier. Enfin, dans le halle de son quartier où plutôt ce qu'il reste du halle, mais qu'importe il avait sut trouver le meilleur chemin pour rester coincé à vie dans cette galère et il en était fier. De plus, mis à part cette mauvaise manie qu'il a d'insisté à ce que l'on touche sa came en déformant les mots, ça restait un mec sympa dans le fond. Bien qu'il semblait avoir un étrange rapport avec la politesse, mais peu de gens en avaient cure désormais. Stan savait très bien comment finissait chaque mauvaise entente avec ce mec. Une course poursuite, une baston et on se rappel trois jours plus tard pour s'excuser et programmer le prochain rendez-vous qui se passera désagréablement bien.
Allez cow-boy, je te sens chaud aujourd'hui.
Alors que Tchipu et ses deux potos ne lâchaient pas Stan du regard, ce dernier marchait tranquillement en observant le bout de la rue. Après quelques pas, il sentit le poids des sourires naissant derrière lui. Un pénible soupire lui échappa, mais il ne se mit pas à courir pour autant. Les truands sont comme les chiens, tant que leurs proies ne s'enfuit pas ils ne se pressent pas. Arrogants, sûres de leur coup, ils allaient simplement le rattraper en marchant à son allure. C'est précisément à ce moment cruciale, qu'est la décompression, que le fossoyeur en vacances illégales s'élança à pleine vitesse vers le premier virage sur sa gauche. La réactions des toutous ne tarda pas, ils s’élancèrent après avoir aboyés quelques insultes raffinés. La course poursuite pouvait enfin commencer, si seulement Stan pouvait trouver ça amusant il le ferait avec le sourire. Mais quand on s'amuse à aller d'un endroit à l'autre de la ville touts les soirs, en supportant les caprices de chaque dames qu'on croise, forcément on s’abîme que voulez-vous? Mais dans ces situations là, la plus traîtresse était Marylin. Elle avait le don de l'épuiser sans relâche, heureusement que Stan parvenait à rester dynamique sinon ce genre de rituel aurait prit une tournure bien tragique depuis très longtemps.
Et oui, Marylin ne te fais pas de cadeau.
Un peu plus sportif et imposant que cette ordure de Tchipu, ses camarades commençaient à le rattraper. Le fugitif plongea dans une fissure, roulant sur une terre abîmée il était dans une sorte de jardins mort. Les portiques rouillés, les bancs souillés, l'herbes grimpants jusqu'aux hanches. Sinistre était le mot le plus approprié, mais qu'importe le jardin il fallait reprendre la course les autres n'allaient pas cesser de le traquer avec une ruse aussi simple et grillée. Il escalada un portail, puis commença à courir à toute vitesse, se lançant dans un slalome entre les passants qui étrangement ce jour là étaient assez nombreux. Suffisamment pour qu'ils y aient quelques percutés. Stan n'en avait fait aucun jusqu'à cette femme aux cheveux mauve. Il s'arrêta de force en se retournant, tendant les mains ouvertes vers l'avant, un sourire faussement gêné sur le visage. Il déclara à très haut débit une ribambelles d'excuses puis reprit sa course après une courte révérence, apercevant au loin les deux autres le poursuivre. Sa course l'amena à prendre un nouveau tournant sur la droite, puis à commencer l'escalade d'un grillage. Mais une fois de l'autre côté, c'est agréablement surprit qu'il trouva Tchipu, qui après lui avoir adressé un sourire crapuleux lui administra une énorme droite. Décontenancé par l'incohérence de cette scène, Stan ne put rien faire pour prévenir cette droite.
Défonces le...
Suite à l'agression de Tchipu, le fossoyeur fut dans l'obligation de répondre. S'en suivit une brève minutes de gaminerie entre deux hommes prêt à tout, qui se solda par la victoire de Stan. Bien que la minute fut courte, elle sembla être le temps suffisant pour permettre aux deux gorilles de le retrouver. Coincé et un peu esquinté par Tchipu, il envisageait mal la manière dont il allait pouvoir venir à bout de ses adversaires. Shawn impuissant, commençait à se taper une énorme barre, bien que Stan ne lui ait plus adressé la parole depuis les derniers incidents. Comme si il avait trouvé le moyen de le rendre muet, même si les probabilités orientaient la logique vers du simple mépris:
Etant presque obligée de se retourner à cause de l’élan de l’étranger qui l’avait percuté, Leann le regarda et l’écouta s’excuser. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres devant cette attitude avant que l’homme ne prenne ses jambes à son cou. Mais en croisant brièvement son regard bleu, elle eut un léger frisson qui lui parcourut la colonne vertébrale. Comme si un vieux et mauvais souvenir lui revenait, non pas à l’esprit mais à travers son corps. Ce dernier se souvenait de quelque chose qu’elle ne semblait pas se rappeler pour le moment. Cette réaction l’intrigua fortement, parce qu’il ne s’agissait là que d’un humain et qu’il ne lui avait rien fait de plus que la bousculer. Elle le regarda s’éloigner à vive allure, se demandant presque qui il fuyait comme ça. Et la louve n’eut pas à attendre très longtemps pour en avoir la réponse. Elle entendit des pas rapides arriver dans sa direction et deux hommes la dépassèrent pour suivre la même direction que l’homme. La situation se faisait plus ou moins claire dans son esprit. Alors qu’elle allait reprendre son chemin, sans but précis, elle se décida finalement à prendre la même direction que ces hommes. Pour les suivre. Non pas pour venir en aide au premier, elle ne le connaissait pas, mais plus parce qu’elle n’avait pas vraiment d’impératif et que la suite pourrait peut-être se montrer divertissante ? Enfin, un passage à tabac entre humain, elle doutait que ça lui apporte grand chose. Et puis, la réelle raison de son geste, c’était surtout que cet homme avait légèrement piqué sa curiosité. Plus elle y réfléchissait et plus elle avait l’impression que ce qu’elle avait ressenti, c’était presque familier. Ce qui était purement stupide, puisqu’elle ne le connaissait pas le moins du monde. A moins, que ce ne soit un client qu’il ait pu rencontrer ? Cette hypothèse était plausible bien qu’elle en doutait fortement. On fera passer ça sur le compte de l’intuition féminine. La jeune femme se faufila donc entre les rues et ruelles, se fiant davantage à son odorat qu’à sa vue, pour ne pas les perdre. Son pas n’était pas aussi pressé que les autres, elle n’avait ni l’envie de se presser, ni même envie qu’on puisse la mêler à leur petite affaire. Sait-on jamais. Evidemment, se rendre dans la même direction qu’eux était un peu contradictoire, mais tant pis. Au fur et à mesure qu’elle avança, l’odeur de sang se fit sentir de plus en plus. Un meurtre ? Elle aurait donc dû accélérer le pas ?
Soupirant légèrement, elle finit par arriver à l’intersection de la rue, où elle pu voir la scène de loin. Lentement mais sans vraiment se cacher, elle doutait qu’on fasse vraiment attention à elle dans cette situation, elle s’avança. Peut-être pour percevoir une nouvelle fois ce qu’elle avait cru sentir avec cet homme aux cheveux noirs. Elle finit par s’adosser à un mur, les bras croisés sous sa poitrine pour regarder la suite des évènements. Bien que ces derniers ne laissaient pas vraiment de doute. Elle trouva limite injuste d’être à un contre trois. Surtout que celui qui était seul n’était pas vraiment le plus corpulent de tous. Mais peut-être qu’il cachait une botte-secrète ? Après tout vu que même les humains avaient des pouvoirs, on pouvait s’attendre à tout de nos jours. Ce qu’elle espérait, c’était de découvrir d’où lui était venue cette sensation. Mais elle n’avait pas plus envie que ça de venir en aide à l’inconnu. Bon bien sûr, elle aviserait peut-être à un moment, s’il était vraiment dans la merde. Parce que ce n’était pas en le laissant dans un sale état qu’elle pourrait avoir des réponses à ses questions. Leann s’étonnait presque de son comportement. Suivre des hommes simplement par curiosité et ennuis ? Dans le fond, elle se divertirait peut-être plus si elle intervenait ? Mais... Faire des meurtres en plein jour, même dans un lieu comme celui-ci, ce serait pas très bon pour elle. Et se retrouver derrière des barreaux d’argent ne l’enchantait guère. Tout comme le fait de fuir la ville pour sa sécurité et celle de deux autres personnes. Cette pensée la fit légèrement grimacer, se souvenant de certaines paroles de Jilan, comme quoi, il était préférable de ne pas avoir d’attaches dans la vie... Peut-être qu’elle devrait y réfléchir plus sérieusement... Une fois prochaine...
Dans cette situation précise, une question puéril tarauda Stan, tel un feux qui vous dévore elle le brisa un bref instant. Comme décomposé son expression s'assombrit, il regarda les deux gorilles un à un puis se mit à sourire étrangement. Il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, ils n'étaient que des insectes après tout. Certes le coup qu'il venait de recevoir dans le foie n'allait pas l'aider, surtout lorsque que le deuxième loubard s'empara des bras du fossoyeur. Maîtrisé et pratiquement chaos en moins de temps qu'il ne faut pour écraser une fourmis. Tchipu cette raclure de bidet se relevait vraisemblablement sonné, lorsque il réalisa la délicatesse de ma position il ne put s'empêcher de rire. Il faut l'avouer, s'était bien la première qu'il le rattrapait. Un nouveau coup de poing dans le ventre le ramena à son actuel problème, qui semblait être un jeune homme dans la force de l'âge ayant visité les salles de musculations régulièrement. Les yeux baissés et le sourires porté disparut Stan se laissa aller quelques instants à la réflexion, il ne servait à rien de recevoir des coups pour le plaisir d'en souffrir. Il y avait forcément une solution, évidement quand on prenait des baffes dans la tronche ainsi que des coups de genoux cette dernière devenait beaucoup moins accessible. Tchipu après avoir entièrement récupéré de la rouste que je lui avait administré prit le relais de son chien. Apparemment vexé il se défoula comme un dératé, ne s'appliquant même pas sur ses coups. Stan en prenait pour son grade, le seul plaisir qu'il leurs ôtait fut celui des cris. De toute manière il n'avait jamais aimé geindre, s'était un râleur pessimiste invétéré mais il savait garder ses problèmes pour lui.
Soudainement, Tchipu approcha son visage abîmé prêt de celui du fossoyeur qui était bien arrangé aussi. Il murmura quelques paroles que Stan ne comprit pas. Peut être par ce qu'il ne pouvait pas les comprendre, où peut être par ce qu'il n'avait pas envie de l'écouter. Quoi qu'il en soit l'occasion était parfaite, un nouveau sourire plus discret que le précédent s'étira lentement sur son visage. Ses yeux allèrent droit dans ceux de l'homme se tenant devant lui puis son venin se libéra:
-Teuch moi ça.
Tchipu n'eu pas le temps d'arquer un sourcil que la semelle de son ennui lui écrasa le visage en le propulsant contre son partenaire. Ce dernier le retenue bien sûr, mais les choses se faisaient floues autours de lui, comme si son esprit le quittait. Pendant ce temps là, le gorille s'occupant des bras de Stan relâcha sa garde. profitant de l'ouverture, le fumeur administra un coup de tête arrière sur le nez de son agresseur. Déstabilisé il ne put retenir le jeune homme qui se débattant comme un diable put prendre la fuite. Ils mirent un petit moment avant de repartir à sa poursuite, pas plus d'une minute certes, mais ce fut suffisamment conséquent pour permettre à l'égaré de s'en aller. L'avance qu'il avait sur ses poursuivants devait être utilisée de la meilleur des manières, dans son état il n'était pas capable de quitter le quartier directement sans se faire rattraper. Même si son intention était bien de le leur faire croire, trouver une planque dans cette zone de merde n'était pas la chose la plus difficile à faire. A bout de force il parvint à se faufiler dans une petite rue masquée par la végétation des jardins cernant la voie. Dans cette ruelle, il trouva une faille dans un mur qui lui permit d'accéder à ce qui fut sûrement autre fois un halle condamné. Toutes les portes étaient bloquées par des plaques de bois cloués. Le lieu sans être trop sombre, offrait une cachette de fortune sur laquelle le jeune homme ne cracha pas. Il fit quelques pas puis se laissa aller sur un vieux fauteuil à roulettes qui trônait au milieu de la salle. Tournant le dos à l'entré il observait les graffitis sur les murs songeant dans un murmure:
-Est-ce qu'un rencard avec Marylin serait raisonnable?
Finalement, la scène qui se déroula sous ses yeux était plus ou moins intéressante, et légèrement enrichissante. Bien que seul et apparemment sans pouvoir visible -ou alors, il les gardait vraiment pour la fin, Leann devait reconnaitre que l’homme aux yeux bleus se débrouillaient bien. Pour un peu, elle aurait presque applaudit sa manœuvre pour se défaire de la situation. Sauf que voila, elle n’avait d’une, pas envie d’être remarquée. De deux, ça aurait été un comportement parfaitement puéril de sa part. Notamment face à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Elle ne quitta pas des yeux les protagonistes de la scène, jaugeant plus ou moins leur réaction, qu’elle trouvait horriblement lente. Ou alors, c’était parce qu’elle avait prit l’habitude de se battre contre Bran ? Et donc, qu’elle s’était habituée à la rapidité d’action de leur race commune ? Probablement. Lorsqu’un craquement d’os se fit entendre, un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Il venait de casser le nez à l’un de ses adversaires ? C’était plutôt pas mal pour quelqu’un qui était en infériorité numérique. La jeune femme leva cependant les yeux au ciel, exaspérée de le voir déjà prendre ses jambes à son cou et quitter l’endroit. Ce n’était pas comme ça qu’elle aurait des réponses. Et l’envie de continuer de le suivre lui avait étrangement passé. Suivre quelqu’un à la trace simplement pour satisfaire une curiosité plus ou moins mal placée ? Alors même qu’elle avait très bien pu rêver ce qu’elle avait ressenti ? Ca lui plaisait moyen. Et même si elle avait du temps à perdre aujourd’hui, courir derrière un inconnu ne la tentait pas plus que cela. Surtout que ce n’était même pas pour lui faire la peau alors... Elle entendit les autres hommes partir à la poursuite de leur cible, laissant échapper des injures communes. On aurait presque dit des chiens à la poursuite d’un des leur qui leur avait piqué un morceau de viande. Pitoyable en somme. Mais bon, puisqu’elle ne connaissait pas le fin mot de l’histoire, et qu’elle s’en fichait, elle n’avait pas vraiment son mot à dire.
Elle tourna donc les talons pour sortir de cette ruelle et reprendre son chemin. Peut-être qu’elle allait finalement se rendre en forêt, sentir l’odeur de sang non loin d’elle lui avait légèrement fait réveiller ses instincts dormants. S’y rendre immédiatement ? Ou profiter encore un peu des rayons chauds du soleil ? Parce que sous la cime des arbres, elle ne pourrait plus avoir ce flux. Haussant les épaules nonchalamment, elle aperçu de loin le groupe d’homme toujours à la recherche de leur congénère. Elle leur souhaitait bon courage, étant donné l’endroit où ils se trouvaient. Elle se doutait qu’il devait y avoir pas mal de planque, notamment dû aux blocs de pierre ayant avant appartenu à des maisons. Une partie de chasse dans cet endroit avec une proie capable de se déplacer rapide devait être assez amusant. Peut-être qu’elle le proposerait à son ami lycan. Qui sait, peut-être que ça pourrait l’intéressé de changer d’endroit d’entrainement ? Notant cette idée dans un coin de sa tête, Leann perçu alors l’odeur de l’homme. Il était passé par ici ? Soupirant, elle se stoppa en plein milieu de la rue. Allait-elle suivre son parfum ? Ou continuer son chemin ? Prendre le risque de perdre son temps ? Ou aller directement s’amuser en forêt ? Choix cruel qui se termina par la victoire de sa première option. La curiosité était un vilain défaut il parait, Leann était pile en train de confirmer ce dicton. Maugréant contre elle-même, elle reprit sa marche et finit par arriver devant un monticule de plantes plus ou moins vertes, grimpantes. C’était étrange, l’odeur était bien par là mais... Son regard absinthe finit par se poser sur une ouverture assez grande pour laisser passer un homme. Sérieusement ? Il était passé par là ? Soupirant une nouvelle fois, elle s’y faufila sans faire de bruit. Après tout, elle ne savait pas ce qu’il y avait de l’autre côté et « la prudence est mère de sureté ». Ce qui ne faisait pas du tout suspect si on venait à la voir. Franchement. Tout cela pour un ressenti qu’elle n’était même plus certaine d’avoir réellement senti. C’était ridicule. Et pourtant, elle ne reculait pas. La lycanne finit par découvrir une sorte de grande pièce, avec un homme assis sur une chaise, dos à elle. Il était sérieux ? Tournant le dos à une entrée ? Alors même qu’il était en train de se faire courir après ? Quel genre de personne saine d’esprit et avec un minimum d’instinct de survis, agissait de la sorte ? Enfin, elle avait conscience qu’elle n’avait pas tout le temps pensé de la sorte, alors peut-être qu’elle pouvait être un peu indulgente ? Cette idée faillit la faire sourire, tellement elle la trouvait stupide.
« L’instinct de survie ne doit pas franchement être ton truc pour donner ainsi ton dos. » Déclara-t-elle à l’intention de l’homme.
Peut-être que ce n’était pas la meilleure approche du moment. Mais ce n’était pas comme si elle craignait pour sa vie -pour tenir plus ou moins tête à des humains, elle pensait pouvoir avoir largement le dessus sur lui en cas de problème- ou qu’ils étaient amenés à se revoir. Elle resta cependant à distance mais toute son attention était rivée sur l’homme. Ou plutôt sur ce qu’il dégageait.
>>hrp: J'ai faillis coupé court au rp en voyant que tu te barrais -encore...- <<
Alors qu'il roulait lentement son joint, Shawn se lassait du petit jeu enfantin dans lequel s'était lancé son hôte. Pourquoi lui refusait-il les conflits auxquels ils se livraient sans réfléchir par le passé? Pourquoi les choses n'étaient-elles pas plus simple? Qu'avait-il fait de mal ? Si ce n'est protéger son hôte à sa manière? Certes il n'était pas le plus doux des esprits, oui il ne lui avait pas fait beaucoup de cadeaux et certes il n'était pas l'épaule la plus solide. Mais merde, les années passées avec lui ne comptaient-elles donc plus ? Se rapprocher d'un endroit sombre en pleine journée ne lui permettait pas de renforcer son emprise, limités et épuisé Shawn se contenta de suivre le déroulement des opérations. Stan s'était attelé avec une motivation dérangeante au roulage de son cône, Marylin semblait être prêt à l'emploi, ne lui restait plus qu'à allumer son vice adoré et il serait de nouveau frais pour errer sans but pour au moins trois petites heures. Marylin derrières ses airs charmants d'intérieur, était une petite bombe qui sournoisement vous envoyez promener là où vôtre esprit n'aurait jamais imaginé aller. Mais qu'importe, car à ce même moment il ressentit une présence, une présence étrangère qui dégageait une aura trouble. Stan ne capta rien avant qu'elle ouvre la bouche, son corps se crispa un instant, alors que son visage n'exprimait plus rien qu'un simple sentiment de frustration. En effet, l'arrivée d'une inconnue dont il ne savait rien, allait reporter la séance fumette à plus tard. La fatalité était réellement quelque chose qui mettait Stan hors de lui.
Coinçant son joint derrière son oreille, il fit basculer la chaise puis se retrouva en un instant face à la femme aux longs cheveux. Loin de s'attendre à une telle créature en pareille situation, le jeune homme arqua un sourcil. Décidant qu'il allait finalement devoir reconsidérer l'heure d'allumage de Marylin. Retirant la cigarette magique de son oreille, il se contenta d'observer sans montrer énormément d'intérêt à l’étrangeté se tenant devant lui. Au de là des simples habits dont elle était vêtue, une impression de déjà vue lui traversa l'esprit. Le fossoyeur sembla y réfléchir quelques instants, allumant le fruit de ses ambitions il se permit de détourner le regard un bref instant pour regarder à travers les fentes des murs. Il ne semblait y avoir personne dans la rue, si des gens l'avaient suivi il risquait d'y avoir du grabuge. Tirant une pénible taffe sur son joint, il reporta son attention sur la femme, puis se leva lentement en claquant des doigts:
-J'évite surtout de me faire du soucis. Encore désolé pour tout à l'heure, j'avais des affaire urgentes, comme peuvent vous laissez deviner les marques sur mon visage.
En terminant sa phrase il caressa machinalement sa joue en crachant un épais nuage de fumée, il était bien amoché, en plus d'avoir une lèvre ouverte, un oeil au beurre noire décorait son oeil droit. Malgré tout, à travers le pâle écran de fumée, un sourire enfantin se dessina sur ses lèvres. Il s'empara de la chaise à roulette, puis se laissa de nouveau tomber dedans. Poussant cette dernière prêt d'un reste de bureau sur lequel il cala ses jambes. En y repensant, elle dégageait la même impression que Lidina. Une forme de sauvagerie dissimulée, loin d'être un expert en matière humaine où raciale contrairement à son ami ténébreux il se contenta de continuer de fumer tout en poussant de nouveau la chaise. Une flexion des genoux, et en un instant il se sentait libre comme l'air. Se baladant sur son trône tout terrain, il décida de reprendre son sérieux puis se figea au centre de la semi pièce en regardant de nouveau Leann avec intérêt:
-Mais, êtes vous venue par pure rancune? Où un autre motif plus sombre vous a amené à me retrouver ? Je pourrais bien sûr mettre vôtre présence sur le compte du hasard, mais ça me semblerait un peu facile non ?
La réaction de l’homme eut le mérite de l’intriguer quelque peu. Pas une once de peur ne se faisait sentir émaner de lui. Etait-ce parce qu’elle était une femme et donc, qu’il la sous-estimait ? Ou simplement dans sa nature ? Si c’était ce dernier cas, pas étonnant qu’il se fasse passer à tabac aussi facilement. Elle nota tout de même que son regard dériva quelques secondes pour se poser derrière elle. Pour voir si elle ne lui avait pas apporté ses copains de tout à l’heure ? Tsss. Elle n’était pas assez bête pour ça. Enfin pour se montrer un peu sur ses gardes, il remontait un peu dans son estime. Même si dans le fond, ce genre de pensées ne servait à rien, puisqu’elle n’était pas sûre de le recroiser un jour. Son claquement de doigt faillit la faire sursauter parce qu’elle ne s’y attendait pas mais elle retient son corps. Cela pourrait traduire d’une nervosité non ? Chose qu’elle ne pensait pas vraiment être. A part ce faible pressentiment, l’homme ne dégageait rien de vraiment agressif. Sa réponse la surprit « éviter de se faire du souci » ? Parce que donner son dos aussi facilement c’était vivre sans se faire des cheveux blancs ? Eh bien, en voila une façon désinvolte de vivre. Surtout qu’il semblait être un peu plus vieux qu’elle. Enfin, chacun était libre de mener son existence comme il l’entendait. Son excuse renouvelée fut balayé d’un revers de la main. Elle n’était pas assez rancunière pour l’avoir suivit dans le but de lui faire payer sa bousculade. Elle n’était pas aussi impulsive que ça ! Ou ridicule, parce que cela s’apparentait plutôt à de la stupidité de chercher à se venger pour si peu. Ses yeux suivirent le trajet de sa main, malheureusement, avec la capuche qu’il avait sur lui, elle ne pouvait discerner seulement ses lèvres, où du sang avait plus ou moins séché. La louve ne pu se faire la réflexion que s’il s’était agit de quelqu’un d’autre, Bran ou Jilan par exemple, elle aurait probablement était lui lécher les lèvres. Se retenant à grande peine de soupirer face à cette idée, elle se dit plutôt qu’elle allait devoir se calmer dans ce genre de comportement. Ou alors, c’était à cause de l’odeur de sang qu’elle avait pu sentir plus tôt ? Qui avait exacerbé ses envies ? Super. La jeune femme ne le quitta pas des yeux alors qu’il se mit à jouer avec la chaise. Rien que ça ? Il se sentait assez en confiance pour agir à son bon vouloir ? Non, bien sûr que non. Il évite de se faire du souci. Pour un peu, elle serait admirative de cette façon de penser, sauf que voila, sans être un théâtre de guerre, la ville n’était pas toute tranquille pour autant. Il ne s’était donc jamais fait attaquer ? Par autre chose que des humains ? C’était presque tant mieux pour lui, dans le fond, mais peut-être qu’il ne devrait pas trop jouer avec sa chance ? Haussant légèrement les épaules, elle fit fi de ce genre de pensées, ce n’était pas son problème. En le voyant soudainement s’arrêter, dans sa direction, Leann se dit qu’il allait reprendre la parole. Ou du moins, elle le supposait, puisqu’elle ne pouvait pas voir où les yeux de l’homme regardaient. Dans tous les cas, il ne pouvait pas s’agir de regarder par dessus son épaule, puisqu’elle n’avait entendu aucun bruit venant de derrière elle. Et pour ça, elle faisait toute confiance à ses sens. Quand il reprit la parole, elle faillit soupirer à sa première question. Par rancune ? Si c’était le cas, ne lui aurait-elle pas déjà sauté dessus ? C’était une question aussi légitime que stupide. Quant à la suite, un faible sourire ne pu s’empêcher de naitre sur les lèvres de Leann. Une raison plus sombre ? C’était effectivement à peu près ça. Presque dans ces termes. Doucement, elle se déplaça dans la pièce, pour venir s’adosser à un mur -après avoir testé sa résistance- parce qu’elle n’aimait pas vraiment l’idée de rester devant l’ouverture. Oui, même si elle pouvait entendre des pas arriver. Elle devenait plus parano qu’elle ne le pensait, en fin de compte. Bref, croisant les bras sous sa poitrine, elle se décida à répondre à l’homme.
« Je ne suis pas aussi rancunière que ça, alors ton autre option est la meilleure. » Haussant les épaules, si elle était venue ici, c’était bien pour avoir des réponses non ? « J’ai senti quelque chose venant de toi, et c’est toujours le cas, bien que très faible... J’étais simplement curieuse de découvrir de quoi il s’agissait. »
Plus les minutes passaient et plus l’impression de familiarité lui revenait en tête. Elle savait ne jamais avoir croisé cet homme, alors pourquoi elle avec ce sentiment ? Quand son esprit lui rappela son ancien colocataire humain, elle se figea sur place. Ca avait l’air plus perceptible chez cet inconnu que chez Natsume mais à bien y réfléchir, il s’agissait de la même chose. Plus ou moins. Ce qui avait le mérite de la perturber plus qu’elle ne l’aurait voulu. Notamment parce qu’elle n’avait plus de nouvelle de son ami depuis de nombreuses semaines.
« Qu’es-tu ? »
Ca avait au moins le mérite d’être clair et sans détour. Et évidemment, rien n’obligeait l’homme à lui répondre honnêtement. Surtout face à une étrangère. Elle allait devoir utiliser la force pour avoir des réponses ? C’était envisageable même si ce n’était pas dans ses habitudes d’agir ainsi, surtout pour si peu !
Stan haussa simplement les épaules en entendant les réponses de la jeune femme se tenant devant lui, sans vouloir être méchant où agressif il commençait à s'ennuyer fermement. Ses yeux allèrent d'un mur à l'autre, puis une idée commença à se dessiner dans les tréfonds de son esprit. Il se leva puis envoya balader son fauteuil plus loin, en le bousculant avec son talon. Quand il entendit son trône de fortune s'effondrer après quelques secondes de freestyle, une petite lueur de déception apparu dans le fond de ses yeux, contrastant avec un sourire enfantin qu'il ne parvenait plus à dissimuler. La question de cette femme venait elle même de la trahir, pour pressentir Shawn, il fallait avoir certains talent. Ce dernier s'offusquait généralement d'être repéré si souvent par les autres, surtout lorsque il n'apparaissait pas sous leurs yeux. La seule chose qui le rassura dans l'instant présent, fut le fait certain qu'elle n'était pas une lightness, sinon l'attitude de cette dame aurait été un peu moins détendue. Quoi que, il faisait jour donc personne n'avait grand chose à craindre, surtout lorsque on connaissait l'état de santé de Stan. Heureusement qu'il parvenait à régénérer son corps chaque nuit, sinon Dieu sait où il en serait aujourd'hui. Plus important, l'idée de son hôte ne lui plaisait pas réellement. En plus d'être illogique et stupide, elle risquait vraiment de sacrifier le résidus d'amour propre parsèment ses veines. Contester n'aurait servit à rien, lorsque il se comportait ainsi le fossoyeur n'était rien de plus qu'un gamin irresponsable incapable d'utiliser sa matière grise.
Stan pivota en levant les mains vers le ciel, laissant ses épaules prolonger son mouvement. Imitant dans ce bref enchaînement de gestes l'incertitude. Que pouvait-il bien être? Combien de fois cette question lui avait-elle traversée l'esprit ? Combien de réponses aussi différentes et futiles les unes des autres avaient-elles pu le faire pleurer, rire et déprimer? Trop pour qu'il puisse dans l'instant même s'en rappeler, bien sûr il aurait pu donner quelques exemples, mais aucuns d'entre eux n'avaient suffisamment de panaches ni d'impacte concret pour le satisfaire. Au finale, la vérité n'était pas de son côté. Elle ne l'avait jamais été, d'ailleurs ça lui était désormais bien égale. Comme bien des gens, il ne tenait pas son propre destin et il n'avait jamais rien su tisser de concret. Suivre ses envies, ses fantasmes où ses peurs ne suffisaient pas à faire de lui quelqu'un d'intéressant. Alors que pouvait-il bien répondre à cette femme? L'idée de l'envoyer se faire voir chez les grecs était à proscrire, il n'aimait pas la violence verbale et gratuite. Quelques secondes plutôt une idée lui était apparue, mais étrangement cette dernière commençait à s'effriter lentement. Pourquoi ne l'avait-il pas appliqué directement ? Bah, cela importait peu au finale il ne savait toujours pas quoi répondre. C'est donc en amenant finalement ses mains dans ses poches qu'il tira avec son pied dans un caillou qui alla rebondir contre un mur pour ensuite finir sa course dans l'un des coin lugubre de la ruine.
Soupirer était en effet une manière de répondre, mais qui pouvait se contenter de ce genre de réaction? Personne, même lui aurait eu du mal à se satisfaire d'une si maigre réponse. Mais même en retournant la question dans tout les sens, il ne savait pas quoi répondre de concret. Un hochement de tête à droite, suivit d'un nouveau pivot l'amena à marcher prêt de l'un des murs porteurs, du moins ce qu'il en restait. Posant sa main dessus sans tourner le dos à l'inconnue, il commença à réfléchir. Il ne révélait qu'une partie amochée de son profile. La douleur infligée par ses agresseurs commençait à revenir à la charge, lui arrachant un sifflement étrangement qui s'en suivit de quelques mots:
-Moi c'est Stan, l'autre c'est un sinistre inconnu qui ne se réveille que lorsque il voit des gens à son goût. Rassurez-vous, d'après ce que je comprends vous n'êtes pas son genre.
Pivotant de nouveau vers la jeune femme en plaçant sa main prêt de ses lèvres, il lui murmura d'une manière théâtrale et pathétique:
Le comportement de l’homme avec l’objet ne la fit pas bouger d’un cil. Qu’est-ce qui lui prenait d’agir de la sorte ? D’un seul coup et sans véritablement de raison ? Une envie de se montrer intéressant ? C’était plus puéril qu’autre chose et Leann se retient de soupirer devant un tel geste. S’il n’avait pas envie de répondre, qu’il le lui dise et elle aviserait, au lieu de faire n’importe quoi. C’était tellement ridicule qu’elle commençait à se demander si elle avait tout compte fait, bien fait de suivre cet homme pour avoir des réponses. Et sa précédente idée comme quoi elle pourrait utiliser la force pour savoir ce qu’elle voulait, se faisait de moins en moins sa place dans son esprit. Bien sûr qu’elle pourrait être violente et aller jusqu’à tuer, mais dans cet endroit ? Le jeu se terminerait probablement trop vite et s’il devait sortir, elle n’avait pas la moindre envie de se faire voir par la population et finir derrière les barreaux. Ce n’était en rien dans ses projets futurs. Le haussement d’épaule de l’inconnu ne lui échappa pas et la louve leva les yeux au plafond. Il essayait de gagner du temps ou quoi ? Il avait perdu sa langue pour ne pas daigner lui répondre ? Ca en devenait presque énervant. Certes, elle concevait le fait que répondre à une question comme la sienne, face à une parfaite inconnue pouvait ne pas être simple, mais ça irait beaucoup plus vite s’il l’envoyait directement balader au lieu de jouer de la sorte. Parce qu’à ses yeux, c’était bien de cela qu’il s’agissait : une sorte de jeu pour lui. Peut-être qu’elle se trompait, mais de toute manière, elle s’en fichait de savoir si oui ou non elle voyait juste. Et le fait qu’il se mette à taper dans un caillou ne fit que confirmer son hypothèse. A croire qu’il n’était pas aussi adulte que son physique le laissait croire.
Leann ne le quitta pas des yeux alors qu’il se déplaçait entre les pierres, mais s’il ne prenait pas bientôt la parole, elle tournerait les talons. Mais comme s’il avait lu dans ses pensées, voila que l’homme se mit à lui répondre. En se présentant sous le prénom de « Stan ». Ok, ça lui faisait une belle jambe de savoir ça, mais ce n’était pas vraiment ce qu’elle lui avait demandé. A moins qu’il ne soit trop stupide pour avoir comprit sa question ? Ce qui, dans le fond, justifierait pas mal de chose... La suite cependant l’intrigua légèrement. Le fait qu’il se présente également comme étant schizophrène, la fit hausser les épaules. Non, ce qui l’intéressait plus particulièrement, c’était le « les gens à son goût ». Serait-il un prédateur potentiel ? Quand la suite tomba, cette idée tomba rapidement à l’eau. Des hommes ? C’était là tout ce qu’il avait à dire ? Très bien. Elle n’allait pas continuer à perdre son temps avec un individu de ce genre. Tant pis pour sa curiosité, elle ne dormirait probablement pas moins bien sans avoir eu des réponses.
« Tu m’en vois rassurée. » Déclara-t-elle sur un ton sarcastique à souhait.
Sans attendre plus que nécessaire dans ce lieu où elle n’avait plus rien à y faire, la jeune femme tourna les talons pour sortir de ces combles. En fin de compte, cela n’avait servit à rien de le suivre jusqu’ici, pour au final terminer la conversation de la sorte. Mais autant elle avait envie de laisser place à sa bête, autant s’en prendre à cet homme serait une perte de temps. Peut-être qu’il aurait pu se défendre un peu mais puisqu’il était déjà amoché par sa rouste qu’il s’était déjà prit par des humains un peu plus tôt... Elle sorti donc de cet abris improvisé sans se retourner ou ajouter quoi que ce soit.
>> HRP : Sauf si tu as une idée pour poursuivre le rp et aller jusqu'au recrutement, tu peux le clore, Leann n'a aucune raison de rester plus longtemps. <<
Elle s'en allait les cheveux se balançant dans son dos, le sourire enfantin de Stan ne put que s'élargir en la voyant faire. Avait-elle réellement le moindre intérêt ? Elle l'avait suivie sans raison, pressentit Shawn puis ce qu'elle avait remise en question son humanité. Tout ça pour un simple caprice? Et bien, madame avait réellement du temps à perdre, sans parler de celui qu'elle lui faisait perdre. Mais en y réfléchissant cela ne le dérangeait pas le moins du monde, son temps était de toute manière figée. D'une certaine manière, il n'avait jamais eu besoin de se presser où d'être en retard, se contenter d'être à l'heure lui suffisait amplement en générale. Mais cette femme lui laissait une impression amère, le mépris était en générale son émotion favorite. Le voir ainsi utiliser sans raison, après s'être salit les pattes en le trouvant jusqu'ici n'avait absolument aucune logique. Elle lui cachait peut être quelque chose? Ses yeux partirent observer le fauteuil un moment puis, ce fut comme une révélation. Un sentiment étrange secoua ses muscles, puis ses esprits avant qu'il ne réalise à quel point la raison était évidente. Cette personne cherchait-elle aussi à tuer le temps, il n'y avait pas besoin de faire son cinoche habituel face aux inconnus normaux. Car elle même était à la recherche de divertissements. En joignant cette idée, à l'intérêt qu'elle avait portée à Shawn une idée étrange lui traversa l'esprit, c'est pourquoi:
-Vôtre curiosité s'émousse réellement vite.
En quelques bons il l'avait rattrapé, les mains dans le dos et un sourire un peu plus naturel décorant ses lèvres. Si elle avait le pouvoir de se tenir face à des créatures comme Shawn seule, sans craindre un retour sanglant elle devait pouvoir lui servir de bouclier humains si il venait à croiser les trois autres emmerdeurs. Rehaussant sa capuche, pour s'assurer qu'on ne voit pas ses cheveux blancs. De plus, si elle était ce qu'il pensait les choses pouvaient devenir réellement amusante. Le soleil se montrait un peu dans un coin de ciel, alors qu'ils continuaient de la suivre. Ses yeux se baladaient autours d'eux, cherchant l'ombre d'une tronche amochée, où d'un regard vengeur. Heureusement, rien ne semblait se pointer, du moins jusqu'à ce qu'il se baisse par pure réflexe, évitant par la même occasion une lame de couteau. N'ayant pas réellement le temps de s'attarder dessus, la seule chose qu'il réalisa fut qu'ils étaient pris au piège dans la ruelle amenant à l'entrée de la salle. Un bref soupir lui échappa, alors qu'il ramassait le couteau en retrouvant les adorables yeux de Tchipu et ses acolytes. Le jeune homme assura sa prise sur le couteau, laissant son poignet souple, puis se permit simplement de commenter:
-Les créatures comme vous ne sont-elles pas censées porter chance? Porteur de lumière mon cul.
En effet, Stan faisait une erreur assez bizarre, mais les indices qu'il avait récolté en la regardant et en comprenant qu'elle avait sentie Shawn, lui laissait penser qu'elle était une Lightness. Ces créatures avaient en effet la capacité naturelle de sentir Shawn, ce qui les avaient amenés à des situations très souvent dérangeante. Il lança un bref regard à la jeune femme aux cheveux mauve, puis inspira un grand coup en voyant que d'autres amis de Tchipu commençaient à arriver. Se battre dans cette simple ruelle n'allait mener à rien, si ce n'est peut être à divertir la pourriture angélique. D'ailleurs, elle ne portait peut être pas tant malheur que ça, en y réfléchissant au finale, si il ne l'avait pas suivit ils l'auraient simplement bloqués dans la salle délabrée. D'ailleurs, ils feraient peut être mieux de se replier dedans, ne serait-ce que pour gagner du temps et se préparer. Les échappatoires étaient nombreux, mais pas dans le passage en lui même. Après il analysait la situation en temps qu'humain, peut être qu'elle avait une carte dans sa manche? Mais il pressentait surtout l'abandon:
-Loin de moi l'envie de vous demandez de l'aide, mais vous feriez peut être mieux de vous repliez avec moi pour le moment. Il y a une fente dans le coin droit du mur suffisamment grande pour vous laisser passer et atteindre l’extérieur.
I déclara cela sur un ton froid et mécanique, tout en reculant lentement, surveillant les potentiels projectiles avec lesquels ses adversaires pourraient vouloir les assommer.
Spoiler :
HRP: Alors, premièrement j'essaye de faire un truc originale dépassant le simple, "Ah je te bouscule ça te dit on devient kophein?!" et tu boudes par ce que tu dois suivre Stan. J'essaye de monter un petit scénario improvisé sur lequel tu aurais pu rebondir en le modifiant à ta guise, mais tu préfères te contenter de subir en suivant encore. C'est un Rp d'intégration que tu m'as proposé où un rp de lamentions ? Non par ce que techniquement, je suis pour faire des efforts, (regarde je me force à poster ici pour justement éviter de te faire perdre du temps plus tard si quelqu'un d'autre veut intégrer les rebelles. Alors que je laisse encore poireauter néro et Bran. C'est un choix personnel certes mais ça la seule preuve de ma bonne volonté pour ce rp.) Après peut être que tu es partie avec l'intention de simplement me refuser le droit d'accès aux rebelles, si c'est le cas autant être claire j'aviserais en fonction et j'aurais pas besoin de me faire chier pour rien. J'enverrais simplement un Mp aux admins, je leur expliquerais la situation et je me démerderais par mes propre moyens plus tard. Ton but c'est quand même de RECRUTER, pas faire chier en réclamant l’excellence vous ne pouvez pas encore vous le permettre. Alors soit, mon style est sûrement barbant, mais tu ne peux simplement te focaliser là dessus pour diriger le rp, vouloir aider son camp et se rendre utile c'est bien, mais ça a aussi ce genre d'aspects casse bonbons. Cordialement Stan.
A ces quelques paroles, Leann faillit marquer une pause dans sa marche et se retourner vers Stan -d’après ce qu’il lui avait dit-. Dans le fond, il voyait cruellement juste. Mais ce n’était pas vraiment parce qu’elle n’avait pas envie d’avoir les réponses à ses questions. Plus les minutes passaient en sa compagnie, plus le sentiment presque familier de son ancien colocataire lui revenait en tête. Et même si elle était maintenant devenue plus forte, se souvenir de Natsume et surtout de son absence lui faisait peur. Oui... Elle avait presque peur d’entendre les réponses qui pourrait lui fournir cet homme. Donc comme une lâche qu’elle ne voulait pourtant plus être, elle tournait les talons. Ce n’était probablement pas un comportement très digne de ce qu’elle était devenue mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien y faire ? Affronter la réalité était surement une bonne idée. Encore fallait-il qu’elle l’accepte. Mais dans le pire des cas, qu’est-ce qui pouvait bien se passer ? Qu’elle se mette en colère ? La belle jambe que voila. Et puis, un peu plus de douleur dans ce monde, n’allait pas la tuer. Alors pourquoi ses pas continuaient de marcher vers la sortie ? Perdue dans ses pensées, elle entendit cependant l’homme se rapprocher d’elle. S’il continuait comme ça, elle devrait se stopper et lui faire face. Ou peut-être se mettre à courir pour qu’il ne la suive pas ? Non. Elle ne pouvait pas se le permettre. A quoi ça rimerait de toute manière ? Levant les yeux au ciel en sentant des odeurs proches du duo qu’elle composait avec l’étranger, Leann fut assez surprise de voir ce dernier esquiver ce qui semblait être une attaque alors que son regard détaillait les nouveaux arrivants. Comme leur odeur l’avait indiqué, il s’agissait des hommes qui avaient tabassé celui près d’elle. Un rapide regard dans sa direction lui fit serrer des dents. Il fallait qu’elle prenne sa décision. Fuir ou essayer d’obtenir des réponses ? Peut-être qu’elle pourrait ainsi en savoir plus sur ce qui avait pu se passer pour son ami ? Ou alors, il se ferait tuer et elle n’aurait pas à entendre une vérité qu’elle ne souhaitait pas avoir accès ? Sentant son humeur se dégrader à cause de cette prise de tête pour un sujet si important, la jeune femme serra les poings. Ca lui apprendra à chercher à passer le temps dans un endroit pareil.
Les paroles de Stan la sortirent de ses songes. Porter chance ? Porteur de lumière ? De quoi il parlait au juste ? Parce qu’elle n’avait jamais entendu des rumeurs sur le fait que les lycanthropes avaient ce genre de réputation. C’était même surement la meilleure et la moins péjorative qu’elle ait entendu. Parce qu’entre « chien », « créature à pulsions » et elle en passait, être traiter de « porteur de chance » était assez amusant. Un vague sourire en coin se dessina alors sur ses lèvres, en même temps que d’autres odeurs se faisaient sentir dans le coin. Ils étaient sérieux ? Pour un seul homme, ils venaient presque en meute ? A croire qu’ils étaient vraiment faibles individuellement pour se regrouper de la sorte. Ce qui n’était peut-être pas tout à fait faux, puisque le dénommé Stan avait quand même réussit à se débrouiller avant l’arrivée de deux autres acolytes. Les propos de l’homme, concernant sa proposition à fuir, la firent sourire de nouveau. Bien sûr. Maintenant qu’elle avait décidé d’affronter ce qu’il pourrait lui apprendre, voila que l’intéressé lui proposait une chose pareille ! Franchement, ces paroles auraient été plus appropriées quelques minutes avant.
« Ou alors, on retourne à l’intérieur... » Sans lui demander son avis, Leann l’attrapa par le bras pour l’entrainer avec elle. L’attirant à elle quand l’odeur de sang -probablement sur le projectile- s’approcha de lui, pour qu’il l’esquive. Oui, ils allaient se retrouver enfermés, prit comme des rats dans ses décombres sans avoir de porte de sortie. Puisque la seule qui s’y trouvait été chainée. Lorsqu’ils furent seul, et surement pour peu de temps, la jeune femme commença à retirer sa veste, qu’elle posa sur le fauteuil. Elle retira également son tee-shirt, se retrouvant ainsi en soutien-gorge devant l’homme. Comme si ça pouvait lui faire quelque chose. Elle commença alors à ouvrir son pantalon avant de daigner donner une explication à Stan :
« Aucune envie de bousiller les seules affaires que j’ai sur moi. » Dit-elle comme si c’était normal avant de retirer totalement son pantalon.
Elle plaça ce dernier avec ses autres affaires alors que sa transformation était déjà commencée. Elle se pressa pour retirer ses sous-vêtements. Le bruit de pas se faisait entendre de plus en plus près tout comme des paroles. Mais elle n’allait pas s’en occuper, après tout, elle devait davantage se concentrer pour accélérer sa métamorphose. Ah oui et une chose :
« Je t’aide mais je demande une compensation : que tu répondes à ma putain de question sans détour. »
Sa voix avait déjà commencé à changer alors qu’elle se pliait maintenant en deux pour prendre l’apparence de sa louve intérieure. Il restait encore quelques petits détails sur son pelage, notamment l’étrange couleur violette par-ci par-là, quand les premiers hommes arrivèrent, mais elle était déjà bien assez lupine pour grogner presque joyeusement en prévision à ce qui allait se passer ensuite. Et pour cause, alors que le premier homme levait un couteau dans sa direction, -avec un peu de chance ce n’était pas de l’argent- la bête bondit sur lui, lui arrachant le bras au passage. Il ne fallait pas rigoler avec la force lycanne, puisqu’elle était de loin la meilleure de toutes les races confondues. En même temps... Quand on a que ça de son côté...
Bref, maintenant il allait devoir retrouver ses vieux réflexes. L'internat dans lequel il avait grandit n'était pas l'un des plus dangereux, mais certains énergumènes ne comprenaient que la violence. La vrai, celle qui saigne et vous ramène plus bas que terre. Loin d'être un spécialiste du couteau, il savait tout de même comment trancher une gorge où transpercer une bedaine traînante. La voix de la jeune femme ne semblait pas être la seule chose changeant chez elle, très vite beaucoup de poils et de muscles implosèrent en elle. Très vite il comprit à quoi il avait à faire, cette assurance insensée, cette curiosité malsaine. Une lycan, il avait été suivit et dérangé par un monstre aux pulsions aussi imprévisibles que meurtrières. Un bref soupir dégagea sa rangée de dents serrées, la faible projection de sang dégagée par l'arrachage de bras le sortit de sa pseudo transe. Les choses sérieuses commençaient, alors que les deux énergumènes dont Tchipu pâlissaient à la vue de leur compagnon blessé, Stan se faufilait dans les ombres. Se déplaçant avec souplesse et discrétion. Profiter de la peur de ses ennemis était une faculté qu'il avait malgré lui apprit au cours de son ennuyante existence. Quatre grand pas le séparaient du dealer et de son acolyte. On pouvait résumer la chose en un bond et une glissade. Très vite la lame du possédé fila dans les airs, caressant l'épiderme moite du sous fifre libérant avec violence un flot d’hémoglobine impressionnant. Son manteau prenait peu à peu une teinte rouge. Partiellement dégoutté Stan fit un pas en arrière, laissant le cadavre en conception s'écrouler aux pieds du malheureux petit enfoiré. Les hurlements de son associé ne semblaient pas vouloir s'arrêter. Entre ça et l'étouffement primaire de l'homme à la gorge tranché Tchipu perdu rapidement la raison. Ses yeux semblèrent littéralement éclater, comme si une force surnaturelle leurs commandaient de s'extraire de leurs orbites. Il recula lentement, titubant sous l'effet de la panique puis prit ses jambes à son cou, commandant au dernier survivant d'abandonner le malheureux au bras manquant.
Satisfait pas la rapide tournure des événements, Stan essuya la lame sur le smoking abîmé de sa victime. Laissant l'autre énergumène aux soins de la louve. Même lui ne savait pas si il pouvait le sauver, de toute manière part expérience. Il était réellement inconscient voir stupide d'essayer de retirer la nourriture où le jouet d'un chien qui ne nous appartenait pas. Le corps du bandit à la gorge tranchée commençait à se raidir, sa peau pâle venait de prendre une teinte d'un tout autre niveau. N'ayant pas pour habitude de générer ses propres clients le fossoyeur sentit comme une légère nausée lui gratter la gorge. Il n'aimait pas cette façon arbitraire d'ôter la vie aux autres. Il n'était pas un chasseur, ni un assassin. Les ordures devaient être débarrassées de cette ville. Mais cela n'impliquait pas forcément leurs décès directe, il était bien plus facile de manipuler ses derniers. Un nouveau soupire l'amena à se relever, ses talons pivotèrent pour l'amener à faire face à la lycan. Hormis le fait qu'elle soit réellement dangereuse, la beauté de son pelage fascinait le trentenaire. Qui très vite retrouva un vieux réflexe, comme pour retrouver un semblant d'ordre dans ses idées il porta le filtre d'une cigarette au coin de ses lèvres puis l'alluma. Ses yeux semblables aux reflets du ciel se fermèrent un instant, puis il alla s'accroupir aux côtés de la louve, calant son dos contre le mur. Il n'arrivait pas à déterminer si la victime de cette dernière était encore en vie, si c'était le cas elle était sûrement désireuse de jouer avec. Alors autant faire comme si il n'existait pas. Il expira un fin nuage gris, avant de finalement régler sa dette:
-Comme je te l'ai dis, je m'appel Stan. Je suis ce qu'on appel un possédé. L'autre moi, c'est Shawn une créature qui s'est emparé de mon âme il y a de ça quelques années.
Il s'arrêta un bref instant, ne sachant pas réellement si elle était capable de le comprendre où non. Puis il n'avait pas pour habitude de se confier, cela lui semblait tellement inutile. Son passé n'était pas une histoire à raconter, il était chiant, sans intérêts. Ni bien ni mal ne dominait sa vie, le destin s'était tout simplement lassé de lui dès le jour de sa naissance. Il inspira un grand coup, regardant les fines gouttes de sang s'écoulant le long de ses doigts. Le liquide écarlate se répandait lentement sur son filtre, ce qui l'amena à grimacer. Produisant un son peu commun avec sa langue pour montrer son mécontentement il se laissa aller à une nouvelle latte, clôturant son acte en passant le bout de sa langue sur ses lèvres entachés. Son instinct lui disait qu'avec cette créature il pouvait se comporter naturellement, elle devait faire des choses bien pires chaque jour. Puis, pensez-vous réellement avoir besoin de vous contenir, lorsque une femme se déshabille sous vos yeux à peine une dizaine de minutes après l'avoir rencontré? Soyons honnête, à partir de ce moment là, ni l'un ni l'autre n'en ont plus rien à foutre. Il aurait très bien pu se mettre à pisser le long du mur que ça aurait été tout aussi légitime de toute façon. Il souffla un nouveau nuage de fumée qu'il laissa planer au dessus de sa tête:
-Je ne le déteste pas, je ne le respecte pas vraiment non plus, mais je dois admettre avoir apprit à l'apprécier. Je suis un être insignifiant et vide. Me présenter me semble vraiment inutile, je ne suis pas intéressant je le sais. Mais lui, c'est l'être qui m'aidera à exister. Ensemble, j'en suis sûr. Nous changerons l'illusion dans laquelle baigne ce monde...
Il tira une nouvelle taffe, puis porta son regard sur la louve, transformée où non son corps n'était pas désagréable à regarder. Elle n'était pas le type de créature repoussante, au contraire du reste de larve qui gisait entre eux. Son pâle regard dévisagea ce dernier, Stan était sûrement sous doué mais il ne parvenait toujours pas à savoir si il avait finalement rendu l'âme où non. Bref, le marché n'était pas encore entièrement conclut, il lui fallait encore achever sa présentation. Ne parvenant pas réellement à mettre de mots sur ce qu'il disait il se contenta de fumer encore quelques secondes en plongeant son regard dans la marre de sang qui se répandait doucement autour de la tête du voyous à la gorge déchirée:
-A part ça, lorsque nous sommes arrivés en ville, le Cercle semblait rechercher une sorte d'homme à tout faire pour s'occuper du cimetière. J'ai accepté le job sans savoir dans quelle galère je me mettais. Enfin bref, voilà qui nous sommes. Deux être liés par le destin, une âme vide et une âme corrompue désirant changer le monde. A commencer par cette ville qui symbolise l'hypocrisie dans toute sa splendeur...
Il projeta sa cigarette dans la flaque au loin, laissant son mégot s'éteindre dans l’hémoglobine du défunt abruti qui gisait dans cette ruine pourrie. Une fin triste et sans aucun sens, voilà quoi ressemblait la vie aux yeux de l'homme fatigué qui se confiait à une créature inconnue. Dire que se confier lui avait fait du bien serait mentir, mais ça n'avait en rien aggravé sa situation n'est-ce pas? Il se massa l'épaule puis commença à observer la lame qu'il tenait dans son autre main. Elle n'était pas très belle, pourtant Stan avait bien envie de la garder. Mais ne laissant pas son esprit s'échapper une seconde de plus il demanda sans même regarder son interlocutrice:
-Et toi, qu'est-ce qui peut t'amener à venir t'intéresser au passé du premier gars sentant bizarrement que tu croises dans la rue? D'ailleurs, je ne pensais pas l'odorat des gens de ton espèce suffisamment fin pour déceler la présence de l'autre.
Etonnement, elle ne sentit pas de peur émaner de l’homme près d’elle. Ce qui était à la fois décevant mais pas si dérangeant que ça. S’il avait déjà eu l’occasion de croiser un membre de son espèce, il devait la trouver plus petite que certains. Mais ce n’était pas la taille qui comptait, Leann s’était assurée de cela. Rapidement et dès l’arrivée du petit trio, la louve s’était élancée vers un des hommes, prenant le premier qui lui tombait sous les crocs. Elle n’avait pas envie de choisir lequel allait mourir en premier, puisqu’ils allaient tous y passer. Et si ce n’était pas le cas maintenant, elle avait suffisamment de mémoire pour se souvenir dans leurs odeurs pour les chasser. Le bras de l’inconnu fut le premier à voler dans la pièce sombre, laissant une trainée de sang dans son sillage. Rien de mieux pour exacerber l’envie meurtrière de la bête, qui se mit à pousser un grognement sourd alors que le pauvre malheureux était en train de hurler. La seule chose qu’elle était en train de regretter, c’était d’être rentrer dans ce bâtiment. Aucune chasse à proprement parler pouvait avoir lieu, il ne s’agissait là que d’une exécution en bonne et due forme. Tant pis, on ne pouvait pas toujours s’amuser lorsqu’il s’agissait de tuer. Alors qu’elle commençait à se diriger vers l’estomac de sa proie, une nouvelle odeur de sang se répandit dans la pièce et son attention fut portée vers celle-ci. Un nouvel humain venait de trépasser, tuer par l’homme qui l’avait intrigué. Mais les autres... Voila qu’ils prenaient leurs jambes à leur cou. Bravo ! On ne pouvait même plus espérer jouer un peu avec sa proie que d’autres se barraient ! Ce qui allait poser un sacré problème s’ils décidaient d’aller voir les flics. Mais avec un peu de chance, leur peur allait brouiller leurs souvenirs ? Et il ne serait pas en mesure de se souvenir d’elle, sous forme humaine ? Oui, elle se fichait qu’on puisse reconnaitre l’autre homme, il n’était rien pour elle qu’une intrigue. Mais puisqu’ils étaient plus ou moins en tord, ça pourrait passer comme de la légitime défense non ? Même le fait d’avoir tué alors qu’elle aurait pu simplement les blesser pour les neutraliser ? Bordel. L’énervement commençait doucement à faire sa place dans l’humeur de la louve. Elle allait devoir s’occuper de ce problème avant qu’il ne soit trop tard. Mais elle avait peut-être un peu de temps ? Le temps qu’ils reprennent leur esprit, pesant peut-être le pour et le contre d’une plainte chez les flics ? A moins qu’ils ne soient eux même dans le collimateur de ces derniers ? Dans tous les cas, elle partirait à leur recherche avant de rentrer. Du coup, elle prit le temps de planter ses crocs dans la chaire de l’homme, malheureusement, il n’avait pas un goût qui donnait envie de poursuivre. Ou alors, c’était son humeur qui ne lui permettait pas d’apprécier ce repas gratuit ? Du mouvement près d’elle la fit légèrement grogner avant de voir qu’il s’agissait de Stan. Il était bien près d’elle. Comme s’il ne craignait pas d’être attaqué à son tour. Ca ne pouvait pas être de la confiance, si elle l’avait aidé c’était pour avoir des réponses, il devait en avoir conscience non ? Donc, c’était parce qu’il se fichait de ce qui pourrait lui arriver ? Ca pouvait être plausible. D’où le fait que son comportement calme et lasse sa bête. Ne pas sentir de peur émaner d’une proie potentielle, ça ne l’intéressait pas. L’animal se lécha le pelage où du sang était ci et là.
Quand l’homme commença à parler, Leann décida de reprendre forme humaine. Ce serait beaucoup plus pratique pour discuter ou même écouter. Parce que même si les instincts de sa bête étaient plus ou moins calmés, sentir l’odeur de sang qui remplissait la pièce, ça ne l’aiderait pas. La jeune femme écouta attentivement les propos de son interlocuteur, bien plus que dans d’autres circonstances. Et pour cause : la douleur de la transformation prenait une place assez grande dans son esprit. Même si ça commençait à ne plus trop la déranger. Ses pensées marquèrent un temps d’arrêt sur le fait qu’il soit un « possédé ». Une créature était en lui ? Ses souvenirs allèrent à son ami et colocataire disparu et à cet homme qui lui avait cassé quelques os. Même Stan avait des effluves plus ou moins similaires. Bien que fines. Mais s’il disait vrai. Alors... Ca voulait dire que la créature démoniaque qu’elle avait eu la malchance de croiser, ses semblables pouvaient aller dans le corps d’être vivant ? Si elle voyait juste, ça voulait dire que Natsume -tout comme son interlocuteur présent- partageaient leur vie avec ces êtres ? Autant Stan ne semblait pas s’en plaindre, notamment avec ce qu’il disait. Autant, la louve pouvait se souvenir de son ami, de ses expressions et malaises presque chaque soir où la nuit était totale. Si c’était le même cas pour les deux. Alors pourquoi diable Natsume ne lui avait jamais rien dis !? Il n’avait donc pas assez confiance en elle ? Leann fronça les sourcils à cette idée et les paroles de Jilan, comme quoi son ami lui cachait des choses lui revenaient. Parce que lui aussi était au courant de la chose ?! Quelle belle bande de menteur ces deux là ! Elle remercia mentalement Stan de continuer de parler, pour lui éviter de s’énerver davantage. Changer l’illusion, qu’il avait dis ? Il parlait de ce que le Cercle voulait mettre en place dans cette ville ? Cette paix futile et arbitraire ? Alors qu’un faible silence s’installa entre eux, pendant lequel elle se dirigea vers ses vêtements pour les enfiler. Même si ça ne l’a dérangeait pas, elle n’avait aucune raison de rester nue devant l’homme. Devait-elle lui poser la question, savoir si ce qu’elle venait de supposer était juste ? Ou attendre de voir s’il allait poursuivre ? Elle n’eut pas le temps de se poser plus de question, qu’il reprit effectivement la parole. Le début de sa nouvelle tirade ne l’intéressa pas plus que ça. Même si le fait qu’il s’occupe d’un cimetière pouvait se montrer utile. Pour disons, enterrer des preuves ? Elle nota cette information dans un coin de sa tête avec de se montrer ravie par la fin de sa phrase. L’hypocrisie ? Voila un mot parfait pour désigner ce que voulait faire les dirigeants de la ville. Leann resta debout, étant revenue près de l’homme pour s’adosser contre le mur.
« En voila de belles paroles... Tu m’intéresses de plus en plus, même si tu sembles penser ne pas être intéressant... »
Devait-elle lui demander dès maintenant ce qu’il comptait faire contre cette hypocrisie ? S’il avait des connaissances avec ce même état d’esprit ? Peut-être qu’un rebelle le connaissait ? Mais il ne lui laissa pas le temps de se poser plus de questions, qu’il l’interrogea à son tour. Et elle devait reconnaitre que c’était justifié. Bien qu’elle aurait pu lui mentir, puisque rien ne l’obligeait à être honnête, la louve décida cependant à l’être.
« J’ai vécu pendant des mois avec quelqu’un qui avait cette même odeur subtile en lui... Je suppose que c’est la raison pour laquelle j’ai pu reconnaitre la tienne... » Elle laissa échapper un sourire triste se dessiner sur ses lèvres. « Je t’ai suivi pour avoir les réponses que je n’ai pas pu obtenir de lui. »
Si elle regrettait de ne pas avoir parlé à son ami pendant qu’elle le pouvait ? Et comment ! Elle sentait qu’elle allait devoir avoir une conversation houleuse avec son amant. S’il savait ce qui était arrivé à Natsume et qu’il ne lui avait rien dis... Non, elle préféra ne pas aller plus loin dans cette idée. Elle aviserait le moment venu. Pour l’instant, elle devait s’occuper de Stan.
« Bref. Merci d’avoir répondu... Mais j’ai d’autres questions. »
Elle se glissa le long du mur pour s’accroupir à côté de lui, lui prendre -sans se préoccuper des protestations présentes ou non- de sa main libre, ses doigts étaient recouverts de sang en train de sécher. Avec un sourire pas vraiment joyeux, elle lui lécha les doigts, retirant quelques traces d’hémoglobine avant de le mordre légèrement et de le lâcher.
« Qu’as-tu l’intention de faire contre cette hypocrisie ? Enfin, vous ? Comme tu dois t’en douter, je ne suis pas une partisante du Cercle, -sans pour autant le crier sur tous les toits- alors... Peut-être que l’on pourrait s’entendre ? »
S’entendre était surement un grand mot, si elle pouvait simplement se servir de lui -ou d’eux-, pour que l’organisation soit un peu plus active, ça lui allait. Evidemment, elle n’était pas une experte dans l’art de la manipulation, mais pourquoi pas s’essayer sur cet homme ? Et voir ce qui l’en ressortait ?
« Ya une possibilité de le rencontrer l’autre ? Shawn ? »
Elle se doutait que ça pourrait se montrer dangereux, les démons ne sont pas réputés pour être de tendres créatures. Mais c’était toujours mieux de savoir à quoi s’attendre avant d’aller plus loin non ?
Au moment où elle s'empara de sa main, un frisson nauséeux déclencha en lui quelques frémissements. Il n'aimait pas ça, le contacte physique ne devait être partagé qu'avec des personnes digne. Au moment où la langue de la louve goutta une première bectée de sang il soupira, lorsque les dents de cette dernière le pincèrent il arqua un sourcil. Soudainement, il se demandait qui était réellement possédé? Cette femme n'était elle pas plus soumis à son instinct, que lui ne l'était à Shawn. L'ironie de la situation pouvait s'avérer comique, peut être même un peu trop. Un sourire carnassier se dessina lentement alors qu'i écoutait la confession de la louve. Elle lui avait rendu un certain service en décrivant l'odeur de Shawn comme subtile, peut être qu'en s'imprégnant de parfum comme un dingue pourrait-il réussir à tromper le reste du monde canidés? Quoi que, elle avait réussit à déceler la présence de son squatteur, alors qu'il puait la beuh. Pourquoi fallait-il que Shawn sente si fort ? Il leva les yeux vers le toit, se demandant combien de temps lui restait-il à tenir avant qu'il ne s'effondre sur les parasites du quartier. Alors arriva une question à laquelle il ne s'attendait pas, suivit d'un commentaire encore moins attendu. Cette louve était peut être un poil moins stupide et un soupçon plus dangereuse que ce qu'il imaginait. Qu'elle soit consciente de ce genre de chose ne pouvait d'expliquer que de deux manières, soit elle cachait bien son jeu derrière ses airs de punks dénués de codes communs, tout en s'instruisant sans oublier d'observer ce qui l'entourait. Soit, quelqu'un la formait, l'un dans l'autre n'importe quoi pouvait l'aider à s'opposer au système. L'ennui, un loup plus âgé, une frustration mal digérée.
Il ne répondit pas directement, préférant réfléchir aux mots qu'il allait employer. En même temps, quand on perd son temps à analyser ce qui nous entoure faut pas s'attendre à pouvoir répondre brillamment en moins de cinq secondes. Sans même qu'elle ne lui laisse finir sa réflexion, une nouvelle question agressa ses songes, une question à laquelle ils songeaient tous. Rare étaient ceux suffisamment stupides où confiants pour réellement lui demander en face à face. Son visage s'obscurcit un instant, laissant ses lèvres délivrer finalement quelques mots:
-Pas aujourd'hui, lui et moi sommes fâchés.
"Enfoiré ?"
Stan se dégagea la nuque en la faisant craquer, posant son regard sur la lycan, observant ses réactions et impressions sans même le cacher. Elle l'intriguait brièvement, comme si quelque chose clochait. Peut être faisait-elle partie de ces erreurs naturelles? Bref, elle lui avait posée une question, il fallait y répondre. Mais en soit, il n'y avait pas réellement de mot pour définir la prise du pouvoir. Il lui fallait simplement trouver un moyen d'augmenter sa puissance. Son plan était aussi simple que ça, écraser les forts, réunir les faibles pour les sacrifier au profit d'une nouvelle classe dirigeante. Que celà soit les lycans, les vampires, les démons où les anges. Il fallait laisser la nature équilibrer la balance. Le cercle confondait deux principes essentiels au bon déroulement du monde. La justice et l'égalité n'était pas une seule et même chose. Outre le fait que ces mots ne soient pas composés des mêmes lettres. La justice est une manière d'aider les faibles et les forts en leur apportant des moyens de survivre adaptés à leurs situations. L'égalité c'est donner aux faibles et aux forts les mêmes choses. Hors lorsqu'on a du mal à gérer son foyer, le travaille ainsi que le bistro d'en face. On se fiche pas mal de pouvoir accéder aux même match de foot qu'un PDG. Bref, Stan libéra ce qui lui pesait sur la conscience:
-Je vais surpasser le Cercle entier, quel qu'en soit la manière, ensemble, lui et moi vaincrons. Soyons honnête, je n'ai pas de plan précis en tête si ce n'est celui de devenir plus fort.
""Mais tu vas la fermer ouais! Tu lui en dis trop, si elle travaille pour les Rgs on est bleus morts!"
Il s'arrêta en regardant sa main puis y décela une trace de morsure. Intrigué il la ferma, formant alors un poing qu'il tenait juste face à lui. C'est là qu'il réalisa ce qu'il se passait, un rire glauque lui échappa. Il se laissa aller plus confortablement contre le mur, puis commença à imaginer le reste de la journée. Laissant Leann avaler ce qu'il venait de cracher, Shawn lui reprenait peu à peu conscience. A chaque fois que l'autre abruti fumait en pleine journée il se sentait faiblir quelques minutes, ne pouvant alors ni apparaître, ni se plaindre, ni réfléchir. Il ne savait pas comment ces deux abrutis en étaient arrivés là, mais le démon commençait sérieusement à en avoir plein le cul des lycans femelles. Toutes des chaudasses qui écartaient son enfant hors de la voie qu'il se cassait le cul à lui tracer depuis prêt de quinze ans maintenant. Elle voulait le voir, pas de problème sa résonance mentale et son corps entier puait le sang. Dès que la nuit tomberait il aurait une conversation sérieuse avec son petiot, les choses sérieuses allait commencer:
-Sinon, je suis pour une entente commune. J'entends bien sûr par là, une exploitation mutuel . déclara t'il en ricanant. Mais est-ce que par là tu entends quelque chose de sérieux? Où alors une simple relation comme pourrait avoir deux amis?
C’est quoi cette réponse à la con ? Déjà il mettait pas mal de temps à lui répondre, à croire que son cerveau marchait au ralenti pour ne pas être capable de répondre plus vite. Mais en plus, voila qu’il lui sortait une excuse aussi bidon que ça pour lui faire comprendre, que non, elle ne pourrait pas rencontrer l’autre. Ne pouvait-il pas tout simplement lui dire non ? Ca reviendrait au même et ça éviterait de le faire passer pour un imbécile. Mais soit, si ça lui faisait plaisir. Mais dans un sens, c’était peut-être aussi bien. S’il s’agissait bien là d’un démon partageant son corps, elle se souvenait que trop bien de sa dernière rencontre avec un membre de cette race. Peut-être qu’elle était un peu folle de vouloir en rencontrer un de nouveau ? Mais s’il n’avait pas de corps propre, peut-être qu’il était plus faible ? La seule façon de le savoir, serait le réellement se confronter à lui. Et dans l’état actuel des choses, il paraissait que ce n’était pas possible. Un soupire franchit les lèvres de la jeune femme. En fin de compte, même si c’était risqué, Leann pensait qu’elle aurait aimé le croiser. Quelque en soit les conséquences. Elle n’était plus à un danger près, après tout. Et peut-être qu’elle pourrait en apprendre plus sur lui ? Une violente envie de lui poser une multitude de question sur sa possession la prit. Mais même s’il consentait à lui répondre -honnêtement parlant-, cela ne servirait à rien, puisqu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il était arrivé à son ami. Tout compte fait, valait peut-être mieux qu’elle reste encore un peu dans l’ignorance de ce côté-ci. Elle verra l’harcèlement pour une prochaine fois, s’il y avait. La louve pensait que la conversation allait s’arrêter là, puisqu’il ne lui avait pas répondu pour ses quelques questions précédentes. Mais elle se trompait. En effet, voila qu’il se décidait à lui faire part de son plan. Comme il le disait très clairement, ça n’avait rien d’un plan en soi. Mais elle n’était pas placée pour pouvoir critiquer ce choix de but, puisqu’elle était la première à vouloir plus de force. Voila un certain point commun qui la fit légèrement sourire.
« Et comment tu comptes t’y prendre ? C’est bien beau de vouloir devenir plus fort, mais pour le moment, tu n’es même pas capable de faire face à un groupe de ton espèce. Ca craint. Et si tu attends toujours le secours de Shawn, ça craint encore plus. »
Quoi ? C’était vrai quoi. Qu’est-ce qu’il aurait fais si elle avait réellement décidé de se barrer et de le laisser tout simplement dans sa merde ? Il avait beau savoir se battre à deux contre un, là, il aurait été davantage dans le pétrin. Alors qu’est-ce qu’il comptait fiche ? Enfin, elle doutait fortement qu’il allait lui répondre. C’était pas parce qu’ils venaient de tuer ensemble qu’ils étaient devenus amis au point de se raconter leur projet mutuel. Quant à sa supposition face à son démon, elle savait parfaitement qu’elle s’avançait mais tant pis. Il pourrait la contredire comme bon lui semblait, elle s’en fichait. Son rire eut le mérite de lui faire froncer les sourcils et de le regarder dans les yeux. Il avait perdu la tête ? Ca l’étonnerait assez que ce soit pile à ce moment là, mais comme elle ne pouvait pas prétendre le connaitre, toutes suppositions étaient inutiles. Donc, elle attendit qu’il se calme ou mieux, qu’il s’explique pour son comportement. Chose étonnante, qu’il fit quelques minutes après. Une exploitation mutuelle ? Ca pourrait bien la tenter. Le terme d’exploitation lui plaisait assez, mais pas celui qui suivait. Le fait qu’on puisse aussi se servir d’elle n’était pas à son goût. Il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait prétendre se servir d’elle sans qu’elle ne dise rien. Enfin bon, elle pouvait toujours faire comme si chacun d’eux utilisait l’autre, sans pour autant que ce soit vraiment le cas. La suite l’amusa à plus haut point. Une relation comme pourrait avoir des amis ? Comme c’était mignon comme exemple. Malheureusement, ce n’était pas dans ses projets de faire copain-copain avec des pions pour les Rebelles. Mais bon, elle pourrait toujours jouer le jeu non ?
« C’est quelque chose de sérieux. Cette bande d’abruti ne pourra pas se faire renverser par de simple copinage. Faut pas se voiler la face, ce sont peut-être des incapables, mais pour le moment, la populace croit en eux. Et c’est surement le plus dangereux... Il faudrait les amener à douter de ceux autoproclamés pour les protéger. Ce serait la meilleure option pour les renverser... Avant d’utiliser la force, évidemment. »
Les choses s'assombrissaient soudainement, aux yeux de Stan la conversation perdait en panache. Bien qu'il puisse entre voir une opportunité unique en son genre, elle ne lui laissait rien voir de sérieux. Après avoir posé quelques questions stériles, en concluant sur un état de fait le jeune homme se lassa. Ils avaient dis ce qu'ils avaient à dire, il pourrait s'emmerder à lui expliquer comment il comptait devenir fort mais ça ne lui plaisait pas. Premièrement par ce que Stan n'y avait pas encore réfléchit, deuxièmement par ce que Shawn était de toute manière impliqué dans son plan. Peut être pensait-elle le décourager en lui montrant qu'il peinait à lui seul face à une bande de tocards. Pourtant cela ne faisait que le conforter dans ses désirs de changer la face du monde. Il était humain, la faiblesse était une partie intégrante de sa personne. Shawn n'était qu'une triche, un échappatoire injuste que le destin lui avait offert. Bien que le prix à payer soit en partie douloureux sur biens des plans, il s'était fait une raison. Aucun être humain à moins de posséder des talents rivalisant avec l'entité qu'il possédait, ne pouvait lui faire face. Peut être étaient-ils à égalités le jour, mais la nuit s'était une autre histoire. Il lui suffisait de survivre jusqu'à l'aurore, l'autre savait parfaitement quoi faire quand les étoiles dominaient le ciel. Bref, il était temps pour lui de rentrer se reposer, il méditerait sur ce qu'il venait de faire avec son ami puis essaierait de se réconcilier avec lui.
Mais avant de se laisser aller à la plus basse des paresses il se devait de lui accorder les réponses attendues. Si ce n'était sa patience il risquait d'effriter son calme. Ni l'un ni l'autre ne semblaient être des choses avec lesquels on pouvait se permettre de jouer. Face à un lycan du moins, un petit sourire écarta ses lèvres, plissant sa pâle peau de fossoyeur. Il se releva lentement en s'étirant les bras, engourdis par les coups qu'il avait reçut et anesthésié par les substances qu'il venait de s'infliger le possédé prit son temps. Expliquant brièvement ce qu'il prévoyait, ne stipulant nul part si il avait réellement l'intention de procéder ainsi où non:
-J'ai confiance en moi. Comment, quand et pourquoi n'ont pour l'instant aucun intérêts.
Il poussa ses bras jusqu'à l'extrême, collant ses doigts sur le bout de ses chaussures, avant de se redresser avec vigueur, laissant un agréable son d'os craquant le long de son dos. Se sentant de nouveau libre de bouger, il pivota de nouveau avisant la sortie tout en ramenant sa capuche sur son visage. Shawn pendant ce temps semblait étudier à travers les yeux de son énergumène la jeune femme avec qui il s’entretenait. Allaient-ils vraiment rester en contacte? Où alors se fichaient-ils abusivement l'un de l'autre? Stan semblait ne pas placer une importance capitale sur les propos envoyés, pourtant il n'oblitérait pas directement cette option comme il l'aurait fait habituellement. Le doute sur un commun accord pour enfin pouvoir passer à l'action était donc permis d'après son jeune hôte. Intrigué il regrettait encore son incapacité à pouvoir le posséder d'avantage le jour. Il lui aurait bien arraché des informations lui même à cette gamine, malheureusement Stan semblait avoir exclut lui même cette probabilité. Ses intentions à l'égard de cette créature n'étaient ni plus ni moins pacifiques. Si elle pouvait lui apporter le moindre changement dans sa routine quotidienne cela semblait lui aller:
-Je pense que le peuple doute déjà, il n'y a pas une nuit qui se passe sans drame inter raciale dans cette ville. Se contenter de jeter de l'huile sur le feu devrait être suffisant, si ton objectif est d'alimenter le doute. Mais dans ce cas... quel alternative au cercle proposeras-tu? Une fois que qu'ils douteront, si ils n'ont rien de convainquant pour éclairer leurs lanternes ils se contenteront de baisser la tête en rentrant dans les rangs.
Il s'arrêta à quelques pas de la sortie, il n'avait pas cessé de la regarder, inclinant suffisamment la tête sans pour autant se dévisser la nuque. Un sourire enfantin se dessina lentement, avant qu'il ne pivote en se massant la nuque. Il s'installa contre le mur, restant encore un peu pour discuter avec elle. Autant l'admettre, rester assis à côté d'un cadavre lui rappelait un peu trop le boulot. La journée semblait se gâter dehors, d'épais nuage obscurcissaient le ciel, déversant un flot d'eau suffisamment important pour reporter ses désirs de balade. Soudainement, avant de la laisser répondre quoi que ce soit une certaine suggestion lui caressa l'esprit, provoquant en lui un rire assez étrange. Faible, doux, quoiqu'un brun angoissant puisque contenu:
-Sauf si bien sûr la nature du doute porte sur la nécessité de vivre. Une bête application du marche où crève. Montrer au peuple que le Cercle ne fait que retarder l'échéance d'un fiasco, montrer que la guerre est le meilleur moyen parmi les pires d'amener la paix. Et ainsi pousser les faibles d'esprits à se diviser, s'affronter permettant ainsi aux forts de ramasser les miettes et d'écraser les derniers récalcitrants... a moins que tu ne puisses être financés par une branche du Cercle lui même?
Franchement, qu’est-ce qu’elle s’attendait qu’il lui réponde ? Ce n’était pas parce qu’ils avaient versé un peu de sang ensemble et tuer qu’ils étaient devenus de bonnes connaissances qui leur permettait de discuter de tout et de rien. Dans le fond, c’était même puérile de sa part d’attendre une réellement réponse de la part d’un inconnu, surtout lorsqu’on voyait la question qu’elle lui avait posé. Mais comme on dit « qui ne tente rien, n’a rien » non ? Elle n’était même pas à deux minutes de plus passées en sa compagnie. Leann ne bougea pas en le voyant se redresser, ne prenant pas non plus la peine de lever les yeux vers lui. Elle n’avait pas besoin de le voir pour écouter ce qu’il avait potentiellement à lui répondre. Il avait confiance en lui ? Cette formulation l’amusa plus qu’elle ne le convainquit réellement. C’était bien beau ce qu’il disait mais ce n’était pas comme si ça pouvait suffire. Il était donc aussi idiot que ça ? A moins que ce ne soit là qu’une réponse prononcée en se disant qu’ainsi, elle serait contentée ? Dans tous les cas, réponse ou non, ça ne l’avait pas avancée des masses. Parce que même si elle allait plus ou moins se contenter de ça, elle avait été quand même curieuse de savoir ce qu’il pourrait faire. Tant pis. On ne peut pas compter sur des inconnus. Et maintenant ? Même si une suite de la conversation pouvait avoir lieu, la louve ne savait même pas à quoi pourrait lui servir cet humain possédé. Et par elle, elle entendait bien sûr et surtout, l’organisation. Elle avait naïvement pensé que recruter des gens se passerait avec plus d’entrain et de vigueur. A moins, que ce ne soit d’elle que venait le problème ? Parce qu’elle avait davantage envie d’utiliser la force que la parlotte ? Elle devait quand même faire un effort. La force c’était bien mais s’il n’y avait rien derrière, ça restait quelque chose de plat. Alors que son interlocuteur était en train de s’étirer, elle attrapa ses cheveux pour en faire une tresse. Après tout, si la conversation se poursuivait réellement, elle avait le temps, chevelure aussi longue soit-elle. Pas une nuit sans meurtre ? Ouais, enfin c’était vite dis. Du moins, du citoyen lambda qui ne sort pas de chez lui. Elle n’avait pas vraiment eu vent dans les journaux ou à la télévision d’un tel rapport. Le Cercle camouflait surement les faits pour continuer de montrer à sa population qu’il arrivait à peu près à maintenir l’ordre dans cette ville. Après tout, elle était censée être le berceau de la Paix entre les races pour montrer l’exemple. Qu’une entente entre toutes les créatures pouvait être possible. Ils ne pouvaient pas se permettre de laisser voir à ses citoyens qu’ils n’avaient pas tout à fait l’autorité pour. Ce qu’elle proposait comme alternative ? Elle haussa nonchalamment les épaules face à cette interrogation.
« Montrer leur faiblesse à maintenir la sécurité de cette ville, si chère à leurs yeux devrait déjà empêcher certains à retourner dans les rangs. Et pour les autres, s’ils se sentent trahit, je doute qu’ils écouteront encore ces conneries de Paix. Qu’en à ce que je pourrais proposer comme alternative, je vais également jouer sur la carte du " j’ai confiance en moi ". »
C’était plus parce qu’actuellement, penser à ça ne l’enchantait guère. L’odeur de sang qui planait encore dans la pièce commençait sérieusement à l’irriter, de manière assez violente. Non pas parce qu’elle la dérangeait mais parce qu’elle titillait de plus en plus la bête en elle et qui réclamait encore un peu de chair. Si elle restait là, elle allait surement finir par laisser libre champ à sa louve intérieure. Elle allait poursuivre, mais il ne lui en laissa pas le temps et reprit. Elle l’écouta avec attention, il lui permettait de se concentrer sur autre chose que ce liquide rougeâtre en train de sécher près d’elle. Ce qui la dérangeait un peu dans son discours, c’était son passage sur le fait d’amener la paix. En soi, elle se fichait pas mal que la paix soit là ou non. Ce qu’elle ne voulait pas, c’était d’être obligée de faire taire ses pulsions pour « le bien de tous ». Alors que ce tous faisait davantage référence aux plus faibles. Mais elle se garda de lui en faire part.
« Ecraser ce que tu veux me conviens. Mais c’est davantage les idéaux qu’il faut briser et anéantir. Sinon, quelqu’un d’autre prendra la place et on sera réduit à un cercle sans fin. Il faut bannir de l’esprit des gens que la cohabitation est possible en tout temps... » Elle marqua une pause, en se levant à son tour. « Quant à être financée, c’est d’hommes qu’il me faut en premier lieu. Si tu sous entends qu’il faut payer pour faire ouvrir les yeux à l’ensemble de la populace, alors ça ne sert à rien. Il faut que ça vienne d’eux. »
Les réponses de la louve l'avaient conforté dans ses idées, en soit elle était simplement en voie de devenir un contact. Rougis par les circonstances les yeux de Stan commençaient à se fermer, il devait admettre se sentir un poil fatigué. La pluie ne semblant pas vouloir cesser de tomber une forme de résignation commença à le décider. De toute manière ni l'un ni l'autre n'avait de questions. Ils pouvaient donc partir, la conversation venait de se terminer il ne lui restait plus qu'à clarifier les choses. Les quelques secondes suivantes allaient être très importantes, allait-il simplement s'en aller en la saluant, où alors opterait-il pour une autre forme de départ ? Non, ça n'avait pas lieu d'être, de toute manière un long bâillement coupa net ses idées farfelus. Il remonta la fermeture de sa veste, puis appliqua deux ourlets à ses bas de pantalons. Le silence s'installait lentement, permettant aux deux énergumènes de cogiter l'un sur l'autre. Peut être envisageait-elle de le tuer, après tout il avait suffisamment d'indices pour la mettre en danger si elle avait été sérieuse jusque là. Chercher à former un groupe de gens pour renverser le système mis en place n'était pas rien, de plus elle pouvait simplement avoir faim. Les lycans n'étaient pas connu pour leurs logiques, alors un humain de plus un de moins ça ne devait pas vraiment la préoccuper. Une fois ses préparatifs terminés, il s'alluma une cigarette en regardant une énième fois la pluie. Son pouce arriva à la hauteur de ses lèvres, laissant ainsi à ses dents le champ libre pour le mordiller. Une manière comme une autre de ses relaxer un bref instant. Il avait conscience de ressembler à un grand gamin lorsque il faisait cela. C'est pourquoi il tournait encore le dos à la lycan, profitant des dernières secondes de réflexion pour se détendre:
-Bien, sur ce je m'en vais, merci pour tout. Ah, et si par malheur ton organisation où toi veniez à avoir besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à passer. Les portes de mon cimetière son toujours ouvertes.
Il laissa sa main dépasser l'entrée du trous à rat, puis il fut agréablement surprit par la l'importance du phénomène. Ni froide, ni douce, la pluie tombait inlassablement. Telle une gardienne elle ne tarda pas à recouvrir le corps du jeune possédé qui saluait cigarette dans le creux de la main sa sauveuse. Il s'engouffra lentement dans la rue, cherchant du regard le moindre signe de danger. Une fois rassuré, il s'en alla trouver l'allée principale pour regagner le coeur de la ville. Évitant de repasser comme prévu par les coins à deals, Tchipu n'était pas la seule vermine aux dents longues qui traînait dans le coin. Une fine perle salées aux teintes pourpre s'en alla depuis le coin de ses lèvres. Sans même la sentir, le jeune homme continua sa route, sentant alors une présence plus que familière exploser en lui. Shawn pour de multiples raisons, semblait fâché. Il ne pouvait concevoir la moindre alliance avec qui que ce soit. N'étaient-ils pas assez puissants tout les deux pour venir à bout du Cercle ? Son hôte était-il un lâche ? Où alors pensait-il pouvoir abuser tout le monde derrière ses airs de crétins inintéressant ? Laissant remuer ce désagréable flots d'idées, il commençait à chercher une manière de l'obliger à réagir. Peut être qu'en lui envoyant de sinistres scènes, non il était passé au dessus de ça, maintenant il fallait frapper là où ça faisait mal. Mais soudainement il fut coupé:
-N'oublies pas les autres, je ne suis plus vraiment seul désormais. Puis ouvres toi un peu plus sinistre connard. Si on veut vraiment vaincre va falloir s'entre aider on est pas les seuls à avoir le seum.
Le reste du chemin ne fut que simple insultes, esquive de flaques ainsi que pause sous les arrêtes de bus où bâches des commerçants. Une fois rentré chez lui, il s'allongea dans son canapé, jetant ses affaires humides dans un coin de la pièce. Il reprit la lecture de l'un de ses livres, puis s'endormit rapidement. Laissant ainsi Shawn s'amuser avec le reste de folie qui composait les rêves du jeune possédé.
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par Invité Mer 21 Mai - 2:30