| par Invité Sam 9 Nov - 17:16
| En ce soir, j'étais chez ma tante. Aussi rarement que cela puisse arriver, je lui rendais parfois visite afin de la rassurer sur ma bonne santé, lui rendre quelques comptes en tant que ma tutrice légale. Non pas que j'y étais obligé, mais je me sentais redevable envers cette jeune femme qui avait pris l'enfant orphelin de sa soeur chez elle sans dire un mot. Et surtout je me sentais redevable à cette jeune femme humaine de ne pas me détester pour ce que j'étais et de me laisser ma liberté. Elle m'avait apporté tout ce dont j'avais besoin lorsqu'elle m'avait accueillit il y a de cela quelques années, et me fournissait toujours le matériel scolaire nécessaire à mon éducation, comme l'aurait voulu ma défunte mère. Et en cette belle nuit, je me retrouvais à la maison au lieu de passer la fin de la journée dans la forêt comme à mon habitude. Bien que nous n'ayons pas pour habitude de discuter énormément, elle me posait quelques questions sur ma scolarité et les problèmes que je rencontrais à l'école. Inutile de lui dire qu'il ne passait pas un jour sans que quelques stupides délinquants récidivistes tentent de me brutaliser, et qu'ils finissaient en général inconscient et avec quelques bleus au réveil. Un silence s'en suivit, et tout d'un coup elle me posa une question qui me prit au dépourvu.
-Une fête foraine a lieu ce soir, je pense que ça te ferait du bien d'y aller.
Comme vous l'aurez remarqué, ce n'était pas vraiment une question mais plus une suggestion. En fait, cela ressemblait même plus à un ordre. Mais elle avait eu la subtilité de le faire passer pour une suggestion. Elle savait que je n'aimais pas les ordres et même elle s'abstenait de m'en donner. J'essayai de déterminer si elle était sérieuse ou pas. Mais rien, dans son rythme cardiaque son odeur ou l'expression de son visage, ne laissait penser qu'elle serait possiblement en train de me faire une blague. Ce n'était pas son habitude. Mais alors que je m'apprêtais à refuser, je me remémorai une petite scène qui avait eu lieu plusieurs années auparavant. Etant petit, j'avais toujours voulu aller à la fête foraine. J'avais demandé à ma mère qu'on puisse y aller et elle avait accepté. On devait y aller quelques jours après sa mort. Depuis ce jour, l'envie d'y aller s'était atténué assez pour que, lorsque je me promenais près du parc en compagnie de ma tante, je ne ressentais que de la tristesse en regardant ce grand manège. Et je suppose que quelques part, ma tante avait suivi cela et l'avait gardé durant toutes ces années, attendant que la blessure de la mort de mes parents s'atténuent assez pour me le proposer de manière dégagée. Je me ravisai, et un petit sourire bref apparut sur mon visage pendant que je relevais mes yeux afin de faire face au regard insistant de ma tante. Je l'aimais bien cette femme. C'était la seule humaine que j'appréciais vraiment. Non pas que j'ai quoi que ce soit contre les autres.
-J'irai faire un tour plus tard alors.
Elle acquiesça et prit un journal dont elle entama la lecture. Nos rapports étaient brefs et sans beaucoup de chaleur. C'était sa manière de me laisser mon espace. Mais nous savions que nous tenions l'un à l'autre et c'était le plus important. Quelques instants plus tard, je sortais de la maison avec un t-shirt blanc et une veste noire par dessus. Sans un mot, je traversai la ville seul me dirigeant vers le parc. Les odeurs de la nuit était apaisantes et je la nuit était calme. Bien évidemment, exceptés les bruits de pas et les battements de coeur des dizaines de personnes se dirigeant au même moment vers ce parc. Mais c'était une sensation habituelle que j'avais apprise à mettre en arrière plan dans mon cerveau afin que mes sens ne me submergent. Ainsi, seules les informations non-communes attireraient mon attention. M'enfonçant un peu plus dans le parc, je finis par arriver à la fête foraine. Des enfants courraient vers les diverses attractions, rigolaient avec leurs parents, s'amusaient. Pendant un instant, un élan de nostalgie s'empara de moi alors que je me baladais tranquillement. Et si ma mère avait été là... Je me posai dans un coin sombre, à l'abri des regards des autres afin de pouvoir observer le spectacle. Je ne comptais pas monter dans ces attractions. Mais il semblait que certaines personnes ne soient pas prête à me laisser ce petit moment de paix.
-Croc blanc ? Qu'est ce que tu fais là, enflure ?
Un jeune homme, qui ressemblait à un trentenaire avec un look de bad boy s'approchait de moi. Derrière lui, une petite bande avançait en accord avec ce qui semblait être leur chef. Je pris quelques secondes à reconnaître l'un de ces délinquants qui était en fait, malgré le fait qu'il ressemble à un homme mûr, un lycéen. Je croyais halluciné, mais mon nez était formel. Alors je lui posai la question qui s'imposait à mon esprit, de manière provocatrice et moqueuse.
-Mais qu'est ce qu'un dur à cuir comme toi fais ici ?
Je vous passe les détails, mais comme à notre habitude nous finîmes par nous battre, et je lui mis une raclée à lui et sa petite bande d'humains faiblards. D'habitude, je ne les tuais jamais. Mais l'un d'eux avait sorti un couteau d'argent et avait réussi à m'érafler le dos. Un coup en traître en plus. L'argent m'avait brûlé et, loin d'aimer cette petite blessure, mon loup se manifesta et je me retins de me transformer. Mais avec la force non humaine qui m'était conféré par ma nature lycanthrope, je lui brisai la nuque. Ce qui fut ennuyant mais satisfaisant. Il avait tout de même essayé de me tuer. Les yeux toujours tirés vers le doré et avec une blessure dans le dos, je me dirigeai vers la sortie de la fête foraine. Cette fête avait tourné court pour moi, ces délinquants m'ayant ôté toute envie de continuer. Mais alors que je marchais, je croisai la route d'une jeune femme, qui avait d'ailleurs l'air d'une pré-adolescente, mais qui était quelque chose d'autre. Je sentais l'odeur de fourrure, la fourrure d'un canin. Une renarde ? Peu importe, j'espérais qu'elle ne me ferait pas de remarque et qu'elle n'aurait pas suivi ce qui venait de se passer, même si les renards étaient un peu fouineurs... |
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