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Message par Invité Lun 18 Mar - 9:47

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La tête pleine de questions inutiles, je marchais en compagnie de Natsume, ravie de pouvoir enfin m'évader de cet Enfer. Le long mois que j'avais passé entre les murs de ma chambre m'avait donné une incroyable envie de découvrir autre chose. Je me rendis aussi compte que je n'avais pas encore fait le tour de la ville, et que j'ignorais l'existence de nombre de lieux. J'avais entendu parler d'un grand parc, d'une forêt, mais aussi d'endroits plus lugubres, que je n'avais plus envie de fréquenter, comme une forêt brûlée ou un cimetière. Marchant toujours, perdue dans mes pensées, j'avais un peu oublié la présence du jeune homme à mes côtés, qui avait semblé aussi embarrassé que moi. Quand je revins à la réalité, je sentis ma paume dans le creux de sa main, et la douce chaleur qui carressait agréablement ma peau, étonnemment froide malgré le fait qu'il faisait bon, et que les rayons du soleil réchauffait l'atmosphére. Je n'avais pas hâte de me séparer de sa main, mais quand il prit conscience de notre position, il ôta sa main. Je voulus la retenir, mais il fut plus prompt que moi, et les fourragea dans les poches de son pantalon. Je ne voulais pas l'admettre, et je ne le dirais jamais à voix haute, mais une boule de frustration obstrua ma gorge, m'empêchant de parler et me poussant à ruminer mes idées noires. Sa réaction était-il un signe de son refus à s'engager avec moi dans une relation plus qu'amicale ? Ou n'avait-il tout simplement pas conscience de mes sentiments ? Le seul problème de jouer à chat comme ça, c'est qu'à force, on finit par s'éloigner sans savoir ce que l'autre ressent vraiment. J'avais déjà fait un premier pas dans le jardin de l'hôpital, l'embrassant sur la joue pour le remercier, mais cette attention n'avait pas eu l'air de le marquer plus que ça, à ma grande déception, d'ailleurs.
Ignorant à mon tour ou mettre mes mains, j'en glissais une dans ma poche, et l'autre tenant toujours le bouquet devint immobile, tenue au niveau de mes hanches. Un silence lourd de sens et de gêne s'installa entre nous, ce qui me mit on ne peut plus mal à l'aise. Marchant comme un zombie, toujours paumées dans mes réflections abstraites, vers le bar, j'avais oublié que lui ne connaissait pas la route. Il avait semblé très enthousiaste, à l'hôpital, à l'idée de découvrir le bar que je gérais, dans le centre ville: le Bouken. Beaucoup de monde y était déjà passé, et je ne retenais pas forcément les visages de tous ceux que je voyais. Ilé tait donc probable qu'il soit déjà venu sans que je m'en rende compte. Surtout qu'avant que je ne redevienne humaine, cette existence au boulot était plus un calvaire qu'une partie de plaisir. Je faisais mons ervice, et puis je m'en allais, bien souvent de piètre humeur. Servir les clients du premier étage était bien sûr plus agréable, car ne s'y tenaient que les bourgeois de la ville. Mais au rez-de-chaussé, autant dire qu'il n'y avait que les pires ivrognes du coin, qui passaient leur temps à te vomir dessus et à t'injurier. Je m'étais vue en mettre plus d'un dehors... Pour les laisser cuver dans la rue, sur le trottoir... Très peu réjouissante, comme réputation. Et puis, je n'avais pas le choix, comme je manquais de personnel. J'étais patronne, et pourtant, je me tapais le service et le ménage. Ca allait bien un moment, il était temps que je me trouve des employés !

Continuant à marcher, je risquais un coup d'oeil au visage de Natsume. Il n'osait pas croiser mon regard, se contraignant à ne regarder distraitement que les vitrines des boutiques qui bordaient la rue commerçante, où se trouvait le bar. Quand il leva les yeux, nos regards se croisèrent, et je pris la plus belle décharge d'adrénaline de ma vie. Mon coeur se mit à battre de manière désordonnée, mon sang battit avec force dans mes veines, tambourinant à mes tempes. J'eus envie de me jeter à son cou, donnant libre court à mes sentiments, les mettant à la vue de ce jeune homme qui m'était cher. Pourtant, je dus museler mes pulsions, de peur de l'effrayer, et de totalement manquer de délicatesse. Je ne voulais pas faire ça avec violence, et peut-être que j'avais aussi tout simplement la frousse de me jeter à l'eau ? Il y avait de fortes chances ! Je n'étais pas une spécialiste des relations amoureuses, et je n'en avais pour ainsi dire jamais eu... Alors de là à savoir comment s'y prendre... Il y avait de la marge ! Du coup, je me contentais de prendre sa main, que je tirais doucement de sa poche. Je changeais le bouquet de fleurs de main, et entrelaçais mes doigts aux siens. j'espèrais que ça réaction ne serait pas un violent rejet... Le perdre me serait insupportable, pourtant je savais que si je ne tentais rien, je ne serrai jamais fixée sur ses sentiments à mon égard. Je fus aussi amusée par l'insertion un peu maladroite qu'il fit, mais je n'aurai guère fait mieux, donc je ne lui en tins pas rigueur. Après tout, nous marchions tous les deux sur des oeufs, à présent ! Je lui répondis en souriant, craignant aussi que le feu ne me monte au visage. Sa main dans la mienne me faisait un bien incomparable, mais j'étais aussi très mal, car je n'avais aucune idée de la façon dont il allait prendre ce geste. C'était plutôt ambitieux, peut-être même trop... S'il le prennait mal, tout était fini:

-Je dirige le bar Bouken, un peu plus loin dans cette rue. Je dois aussi y travailler, faute d'employés... C'est bête, je sais.

Un petit sourire gêné étira mes lèvres. Quel boss censé travaillerait dans son bar en tant que serveur ? C'était tout bonnement ridicule, et pour le coup, je sentis mes joues s'empourprer. Nous marchâmes un instant, jusqu'à ce qu'on arrive devant le Bouken. Tout y était fermé, car avec mon entrée à l'hôpital, je n'avais eu personne pour le diriger en mon absence. Je tirais les clefs de ma poche, étant obligée de me séparer temporairement de la main du jeune homme. Le battant pivota sur ses gonds, dévoilant une belle salle aux allures presques feutrées. Pourtant, le tout était percé de quelques fenêtres, qui permettaient à la lumière du jour de s'engouffrer dans la salle. Les tables y étaient parfaitement organisées, les chaises rangées, et le bar était tout à fait propre. Les verres étaient accrochées sur les rampes métalliques au-dessus, et les bouteilles étaient rangées derrière le comptoir, pour celles qui n'étaient pas dans le frigo, se tenant en dessous de ce même comptoir. Je fis entrer le jeune homme, fermant la porte derrière nous. Je lui fis signe de s'installer et posais mes affaires sur une chaise, à côté de celle où j'allais m'asseoir. Je lui demandais en souriant:

-Je peux te servir quelque chose ? Prend ce que tu veux, c'est la maison qui offre.

C'était vraiment dans ce genre de situations où je me rendais compte que j'avais fait ça toute ma vie. Pourtant, je n'avais servi, la plupart du temps, que des sacs à pinard. Cette fois-ci, j'avais un invité tout à fait charmant !

Message par Invité Lun 25 Mar - 19:14

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Lorsqu'il osa enfin tourner la tête dans la direction de la jeune femme pour prononcer quelques mots, cette dernière releva les yeux vers lui. Leurs regards se croisèrent de nouveau mais cette fois-ci, l'étudiant soutint celui de son interlocutrice. Il ne voulait pas lui donner l'impression de l'éviter ou qu'elle me mettait mal à l'aise -même si c'était en partie le cas- pour plutôt se concentrer sur le temps qu'ils pouvaient passer ensemble dès à présent. Saphira parut soudain prendre conscience que, murés dans le silence comme ils étaient depuis qu'ils avaient quitté l'hôpital, ils erraient sans but dans les rues de la ville, vu qu'elle était la seule à connaître le chemin pour se rendre au bar dont elle était la gérante. C'est du moins la pensée qui s'installa dans l'esprit du garçon quand elle consentit enfin à lui dévoiler le nom de son repaire : le bar Bouken. Effectivement, il n'en avait entendu parler que de nom, n'ayant pas vraiment eu l'occasion de s'y rendre pour décompresser un peu. Qui a dit que les étudiants étaient tous pauvres ? Certes, dans le cas de Natsume, c'était véridique mais il ne se voyait pas non plus prendre le risque de sortir en début de soirée dans un lieu aussi fréquenté. Si jamais la Darkness refaisait surface, il allait s'attirer encore plus d'ennuis et justifier ses actes en citant sa possession ne jouerait pas en sa faveur. Non satisfait d'être considéré comme un dangereux criminel -schizophrène à la rigueur-, il passerait pour un fou et se retrouver à l'asile le plus proche n'était pas dans ses projets futurs malheureusement. Désireux de ne pas voir le silence s'installer de nouveau entre eux tandis qu'ils prenaient naturellement la direction de ce fameux bar, le garçon allait ajouter un commentaire ou deux pour signifier à la jeune femme qu'elle avait bien fait de l'accompagner pour lui montrer le chemin, vu qu'il ne connaissait pas l'endroit en question mais un geste de la part de cette dernière l'interrompit net dans son initiative. Allant chercher sa main jusque dans la poche de son pantalon, Saphira venait de prendre sa main dans la sienne, enlaçant ses doigts aux siens. Et contre toute attente, il ne se déroba pas cette fois. L'étudiant n'osait plus regarder la en face ou même lui jeter des coups d'oeil en biais tout court ! Ce contact n'était pas désagréable, il remuait simplement beaucoup de choses dans l'esprit et le cœur de Natsume. Lui qui commençait tout juste à oublier la récente proximité qu'ils avaient eu, en se disant que cela pouvait rester une banale marque d'affection, voici que l'insistance de son interlocutrice ne laissait plus aucun doute. De simples amis ne se tiendraient pas la main de cette manière et il n'eut pas besoin de croiser les regards des passants pour savoir à quoi ils ressemblaient ainsi tous les deux. A un couple. Par chance, la jeune serveuse ne se contenta pas de lui donner le nom du bar où elle travaillait comme telle, elle s'autorisa quelques commentaires sur son métier actuel. Ainsi elle manquait d'employés ? Alors que lui recherchait justement un boulot, même temporaire ? Cela semblait être trop beau pour être vrai et pourtant, Natsume était forcé de reconnaître que le destin faisait bien les choses cette fois. Maintenant, il ne s'imaginait pas lui demander de l'embaucher alors qu'il ne savait pas lui-même où il en était avec Saphira. Amis ? Ou plus que cela ? Il ne pouvait pas jouer sur les sentiments qu'elle paraissait éprouver pour lui, afin qu'elle accepte qu'il travaille pour elle. Ce n'était pas son genre de profiter ainsi des gens. La perspective d'un emploi à la clé lui plaisait mais avant cela, il devait mettre les choses au point avec elle. Cela risquait d'être fait de manière brutale et pas le moins du monde romantique vu la situation mais il ne se voyait pas poursuivre une relation ambiguë en sa compagnie.

Leurs pas les menèrent devant le bar Bouken. Rien qu'en découvrant la façade extérieure, le garçon comprit immédiatement pourquoi il n'avait jamais les pieds dedans auparavant. Ce n'était pas l'un de ses petits bars à peine plus grands qu'une cave, où s'entassaient à la fois les ivrognes et les jeunes en mal de vivre. Il fut impressionné de voir qu'elle travaillait, non qu'elle était la gérante de ce majestueux établissement. Comment ne pouvait-elle pas trouver d'employés ? Bon, soit, personne ne naissait avec l'ambition de devenir serveur -quoi vous en connaissez ?- mais il doutait que les pourboires soient rares si la clientèle qu'il imaginait correspondait à celle que la jeune femme avait l'habitude d'accueillir. Natsume était tellement absorbé dans la contemplation de la façade, qu'il sentit à peine la main de Saphira quitter la sienne. De nouveau ce froid au creux de sa paume. Commençait-il à apprécier leurs brefs contacts ? Peut-être … Il laissa faire la maîtresse des lieux et la suivit à l'intérieur. Même entre les murs, le décors était à la hauteur de l'image que dégageait le bar alors qu'on l'admirait simplement de l'autre côté de la rue. Ou alors l'étudiant se laissait plus facilement impressionner qu'il ne voulait bien le reconnaître. Il était certain que s'il avait fait part de son avis à son guide, elle aurait ri en le voyant aussi admiratif pour un lieu qu'elle avait appris à connaître. Vu le temps qu'elle avait dû passer à se glisser habillement entre les tables, -les ivrognes- et les chaises, pas de doute qu'elle ne devait pas voir son environnement du même œil que son invité. Mais qu'importe. Sa motivation pour travailler ici n'en fut que ravivée ! Revenant au moment présent quand elle s'adressa de nouveau à lui, il s'installa sur la première chaise qui entra dans son champ de vision, doutant de réussir à s'arrêter de visiter s'il s'était aventuré un peu plus dans le repaire de la jeune serveuse. Il s'étonna qu'elle lui propose de boire quelque chose mais après tout, ils se trouvaient dans le lieu idéal pour cela. Laissant son regard rubis courir sur les nombreuses bouteilles qui trônaient royalement à sa vue, il réfléchit à ce qu'il pourrait prendre. Il n'avait pas l'habitude de boire beaucoup d'alcool et la curiosité d'essayer quelque chose d'inconnu, était forte. Ou tout simplement quelque chose qui pourrait lui plaire. Mais comment se décider quand on ne connaissait pas grand chose dans le domaine en question ? Il songea un instant à opter pour un vulgaire diabolo, laissant à son hôte, la liberté de choisir à quoi le faire, puis il trouva cette idée tout bonnement naze. Comme le regard -et le sourire- de Saphira étaient toujours dirigés vers lui, il se mit la pression tout seul pour choisir ce qu'il allait boire et finit par lui répondre d'une voix qu'il voulu assurée.

 « Je prendrai la même chose que toi, ne t'en fais pas pour moi. » dit-il avec un sourire.

Tandis qu'il la laissait leur préparer quelque chose selon ses envies, le garçon reporta son attention sur son environnement. Il ne se lassait pas d'observer les jeux de lumière à travers la poussière qui s'envolait dans l'air à cause des mouvements de Saphira sur le comptoir. Ou encore les reflets luisants des meubles alentours. Dire que cet endroit avait été laissé à l'abandon suite à l'hospitalisation de sa propriétaire. C'était presque triste de le voir ainsi, gisant sans vie, comme un cadavre. D'un autre côté, il instaurait une nouvelle intimité entre les deux jeunes gens et l'étudiant se dit qu'il avait mieux à faire que de songer à ce bar abandonné. Ayant fini de balayer du regard les alentours, il se mit à fixer son hôte, le menton en appui sur la paume d'une main, tandis que son coude reposait sur la table devant lui. Sur le moment, il ne pensa pas du tout aux conséquences que pouvait avoir son regard sur elle. Serait-elle embarrassée ? Ou alors, cela le trahirait-il ? Lui et ses sentiments naissants ? Natsume la laissa terminer ce qu'elle avait entrepris, sans rien dire, attendant qu'elle revienne vers lui pour finalement s'installer en face de lui, après avoir déposé deux verres sur la table. Etrangement, l'intérêt du jeune homme ne se porta pas immédiatement sur le contenu de son verre, comme cela aurait pu être le cas. Ses yeux n'avaient pas lâché la progression de la silhouette féminine jusqu'à ce que cette dernière se soit retrouvée devant lui. A ce moment précis, il se moquait bien de ce qu'il pouvait boire en sa compagnie, à vrai dire, il avait complètement oublié qu'ils étaient venus ici avec l'intention de prendre un verre ensemble. La découverte du lieu de travail de son interlocutrice et ses réflexions silencieuses à son sujet, lui avaient fait oublier tout le reste. A quoi pouvait-elle bien penser ? D'elle, de lui, de leur relation ? Qu'est-ce qu'il aurait donné pour avoir le pouvoir de lire dans les pensées d'autrui et plus particulièrement celles de Saphira à cet instant. Mais n'était-ce pas mieux de découvrir l'autre petit à petit ? Prenant son courage à deux mains, l'étudiant se dit que c'était le moment d'aborder le sujet qui le tracassait depuis qu'il avait laissée la jeune femme se reposer dans sa petite chambre d'hôpital. Elle avait également eu le temps nécessaire pour réfléchir à ce qu'elle éprouvait pour lui, cette question ne devrait pas lui paraître trop abrupte si ? Alors qu'elle lui avait pris la main dans la rue ?

 « Saphira … Je voulais savoir quelque chose … Qu'est-ce que tu éprouves pour moi ? »

Dans l'atmosphère silencieuse et étouffée du bar, ces paroles résonnèrent violemment à ses oreilles mais il ne pouvait plus faire marcher arrière à présent. Il voulait savoir. Quitte à ce que cela l'embarque dans quelque chose qu'il n'avait pas prévu. Qu'eux deux n'avaient pas imaginé … Toujours sans toucher à son verre, il planta son regard rubis dans celui, émeraude, de son interlocutrice. Son visage n'exprimait aucune insistance ou impatience à entendre la réponse à sa question. Simplement de la patience et de la douceur.

Message par Invité Lun 25 Mar - 20:30

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Le contact doux et chaleureux de la main de Natsume contre ma paume me fit l'effet d'un baume, apaisant le feu ardent de mes questionnements incessants. Ca me faisait du bien. Mai j'apprenais aussi à découvrir tout ça, tout ce qui était inconnu et étranger à mes yeux. Je n'avais jamais vécu ça, et mes initiatives ne venaient que du simple fait que je suive mon instinct. J'y allais au feeling, suivant sans crainte le chemin de mes émotions ee jamais il ne fut aussi clair et bien tracé qu'à ce moment même. Je sentais, au plus profond de ma poitrine, que j'avais besoin de lui,qu'il m'aidait à me trouver, à m'apprendre. A me comprendre... Jamais, jamais je ne fus aussi humaine qu'à se moment là. J'avais tout oublié, Jaramiah, mes crimes le malheur que j'avais causé, pour ne me concentre que sur le rayon de lumière qui chassait mes ténèbres intérieures. J'étais moi, à cent pour cent. Et malgré ça, je n'étais qu'une élève, une apprentie. Une débutante, mais qui n'avait pas peur de l'enseignement qu'elle s'engageait à suivre. A suivre, à deux. J'avais besoin de lui, comme je préssentais qu'il avait besoin de moi. Etait-ce ça, d'être deux âmes soeurs ? Toute la théorie se résumait-elle à ce simple principe là ? Je fus soulagée quand je vis que Natsume ne s'était pas dérobé quand je m'étais saisi de sa main. Je m'attendais à une réaction de recul, de rejet, mais à contrario, il semblait même y prendre.. Plaisir. L'idée me fit monter une bouffée de chaleur et d'alégresse au coeur. Jeme sentis portée sur un petit nuage, comme une adolescente tombée sous le charme. Etait-il finalement possible qu'i partage mes sentiments ? Qu'il soit lui aussi amoureux ?
Quand j'ouvris la pore du bar, quittant sa main, je me sentis immédiatemnt en manque, comme une droguée privée de sa cam. Je fus amusée de voir la réaction du jeune homme face à l'établissement, qui était certes plus luxueux que tous les petits boubouis du coin. Pourtant, la clientèle n'y était pas vraiment plus reluisante qu'ailleurs. Les ivrogness, ayant leur dose d'alcool et étant totalement rognés, jonchaient ausssi le parquet. D'ailleurs, l'endroit d'habitude si propre et impeccable, était voilé de poussière. Notre entrée souleva des grains blancs, qui vinrent voler devant mes yeux, me tirant presque un éternuement. Laissant Natsume s'asseoir, je me dirigeais vers une fenêtre, ouvrant les tores et la vitre pour aérer un peu la pièce. Le tabac froid et rance avait tout envahi, et j'avais horreur de ça. L'odeur si agréable et fleurie du produit utilisé pour laver le sol s'était volatisée, laissant la place à un relent de vieu grenier laissé à l'abandon depuis des années. J'en avais presque l'estomac retourné. Sans compter le temps que ça allait me prendre de remettre tout ça en état, avant la réouverture ! Soupirant, je me dirigeais vers le bar, saisissant deux cannettes de coca cola dans le frigo. Je les posais sur le comptoire, et tirais deux verres des rampes métalliques, pour les poser à côté des cannettes, afin d'en vider le contenu ans les verres, au fond desquels j'avais pris soin de mettre les glaçons. Je portais ensuite les verres sur un plateau, me glissant souplement entre les tables. J'avais tellement l'habitude que ça semblait être devenu une seconde nature. Malgré ça, je savais qu'il faudrait vraiment que je trouve des serveurs. Je ne supporterai pas de passer toute ma vie à bosser comme ça. Pas que ça me réjouisse de filer ce boulot à quelqu'un d'autre tant ça pouvait être dégradant... Enfin bref !

Oubliant mes idées noires, je m'assis en face de Natsume et je réalisais alors qu'il ne m'avait ps lâchée des yeux un instant, du moment où j'étais partie pour préparer les boissons à ceui où je l'avais rejoint. Je ne me sentis pas gênée, étrangement, mais flattée de son attention. Peut-être que je lui plaisais vraiment, finalement ! Tirant les erres du plteau, que je laissais sur la table, j'en plaçais un devant lui, et j gardais l'autre à proximité de moi. Alors qu'il avait le menton appuyé sur une main, je remarquais que lautre était posée sur le bois, et je glissais discrétement mes doigts vers les siens afin de les y entremêler. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Un fin rayon de soleil passait par la vitre, venant caresser notre peau, comme un projecteur ténu sur nous, sur mes initiatives, sur mes tentativede me rapprocher sans que ça soit trop direct. Brisant le silence, je lui dis sur le ton de la plaisanterie:

-J'espère que la boisson te convient... Tu sais, à force de servir de l'alcool à des gens mall élevés et déjà bien éméchés, on est vite dégoûtés. Du coup, je suis plutôt sodas maintenant.

De l'autre main, j'attrappais souplement mon verre, sans avoir vraiment besoin de le regarder pour le trouver. Je trempais délicatement mes lèvres dans le liqude brun, en buvant une petite gorgée avant d'abandonner de nouveau le verre sur le côté. Je n'arrivais pas à détâcher mon regard de ses prunelles pourpres. J'avais, tout au long de mon séjour à l'hôpital, cherché à savoir ce que l'étudient pouvait bien ressentir à mon égard. Seulement, je n'avais jamais trouvé de réponse à ça. Mais le fait qu'il soit moins distant laissait naître en moi une pointe d'espoir. Je voulais croire en notre histoire. Croire qu'il avait aussi en lui cette flemme qui brûlait et ce besoin irrépressible de l'entretenir, de ne jamais la laisser s'étendre. Ce besoin constent de me toucher, de me voir, de me sentir... Je resserrai doucement mes doigts autour de ceux de Natsume, respirant son parfum léger, m'abîmant dans une discrète contemplation de son êtr, comme si je voulais lire son âme, voir qui il était vraiment, au fond, tout au fond... D'un regard en coin ( je ne voulas pas le mettre mal à l'aise), j'observais ses traits lisses et juvéniles, qui n'en étaient pas moins viriles. Il était dans la fleur de l'âge, son corps se développait encore. Pourtant, il n'était plus un enfant, une pesonne à l'enveloppe charnelle indéterminée. Je voyais naître ses muscles sous son t-shirt et me délectais intérieurement de ce magnifique spectacle, totalement nouveau. Pouvoir apprécier un homme sans avoir à m'en sentir coupable, sans me dire que c'était parfaitement déplacé venant de moi. J'étais à présent une femme comme un autre, sensible aux charmes d'un jeune homme. Et je n'avais plus à m'en cacher comme jadis. Perdue dans ma contemplation, je laissais le silence s'incruster entre nous. Je songeai à ce que nous étions, et ce que nous deviendrons. Puis je revis le terrifiant visage de Jaramiah et un haine une amertume sans nom me gagna. Je m'imaginais aussi l'être sans visage et tout aussi hieux logé en lui, juste au creux de son être. Cette idée me retourna l'estomac. Lui, si bon, si gentil, si affectueux ! Comment pouvait-on être aussi répugnant, comment pouvait-on se servir d'un être si pur et... Innocent ? Je me sentis tanguer sur ma chaise. Flancher. Que je sois responsable du sort qui m'avait été infligé ne signifiait pas qu'il était aussi coupable que moi. Lui semblait sain, bienveillant. Tout l'opposé de ce que je fus étant humaine. Je ne tolérais oudain plus ces entités, qui nous rongeaient silencieusement de l'intérieur. Elles me révulsaient. Je les haissaient. Mais les mots prononcés avec une douceur et une patience incroyable défirent le voile sombre et glauque de mes pensées noires et morbides. Je tenais ma chance de lui dire, de lui faire comprendre ce que je ressentais ! J'ouvris la bouche pour lui répondre, mais les mots se bloquèrent dans ma gorge et refusèrent obstinément de sortir. Me penchant par dessus la table, je déposais un délicat baiser, bref mais tendre, sur ses lèvres, ne voulant pas le brusquer. Je ne savais jamais commentil réagirait à mes initiatives, mais je substituais l'oralité, faute de mieux.... J'avais perdu toutes mes belles phrases, il fallait bien que je lui réponde ! Me rassayant sur ma chaise, je le fixais droi dans les yeux, murmurant:


-J'espère que ça répond à ta question...

Je me sentis soudain prise d'un grand soufle de gêne. L'atmosphère feutrée et silencieuse du bar rendait cette scène très très intime... Pas que ça me dérange, bien sûr, mais je me serai trouvée avec lui en sachant très bien où nous en étions m'aurait facilité la tâche. Je sentais que je risquais d'un moment à l'autre d'être prise par mes sentiments et d'en perdre le contrôle... De faire un geste que je risquais de regretter, surtout s'il refusait mes avances et me disait expressément que lui ne partageait rien de tout ça. Soudain honteuse, je baissais les yeux sur la table, enroulant mes doigts autour du verre devant moi. Ne sachant plus où me mettre, je rougissais terriblement et mes paumes devinrent moites autour de la surface froide contenant le soda.

Message par Invité Dim 31 Mar - 20:59

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Les bulles de gaz remontaient les unes après les autres, à la surface des deux verres contenant la boisson brun foncé, dont la recette exacte demeurait un secret pour le commun des mortels. Certainement celui qui était le mieux gardé sur Terre. Le garçon était presque étonné de voir qu'elle lui servait quelque chose d'aussi simple, une boisson non alcoolisée alors qu'ils se trouvaient tous les deux dans l'un de ces temples dédiés à l'alcool. Surtout après que le regard rubis eut tout le loisir de dériver sur les diverses bouteilles qui ornaient le bar. Non pas qu'il pensait que la jeune femme soit dans le genre radine, d'autant plus qu'elle lui avait proposé d'elle-même de boire quelque chose en sa compagnie et de lui offrir la consommation en plus. Même s'il se savait constamment dans le rouge ou presque, Natsume était prêt à payer sa part mais il aurait été malpoli d'insister et il risquait plus de froisser son interlocutrice qu'autre chose au final. Il se garda donc de tout commentaire mais il apprécia la réflexion de Saphira au sujet des verres de coca cola. D'accord, c'était dit sous le ton de la plaisanterie -et il valait mieux en rire tout compte fait- mais cette réplique sonna un peu amèrement aux oreilles de l'étudiant. Il lui apparaissait maintenant, qu'en dépit de son cadre, un bar comme le Bouken ne choisissait pas sa clientèle. Même en ayant jamais été serveur auparavant, le garçon pouvait tout à fait comprendre la lassitude que devait ressentir la jeune serveuse. Lui-même n'avait pas toujours eu des clients aimables, comme pouvaient en témoigner ses expériences passées. Il y avait d'abord l'intrusion de ces deux individus tandis qu'il déjeunait en compagnie de Danaliel puis aussi cette fois là où la prétendue lycanne l'avait traîné hors de la pizzaria où il travaillait. Des rencontres douloureuses en perspective. Il ne put s'empêcher de frissonner en se rappelant sa mésaventure avec cette femme et son complice. Si Maria n'était pas intervenue à ce moment là... Non, même avec son aide, il restait en danger. Loin de lui, l'envie de virer paranoïaque mais n'excluait pas la possibilité de les recroiser un jour. Et bizarrement, il doutait que leurs intentions à son sujet aient changées d'ici là. Porter plainte contre eux ne servirait qu'à raviver leur colère envers lui. Pour que la vampire lui conseille même de sortir armé désormais... Natsume chassa avec peine ces sombres pensées pour se concentrer sur le moment présent. Il ne voulait pas inquiéter son interlocutrice avec une drôle d'expression ou même qu'elle apprenne pour ses ennuis. Pouvait-il réellement espérer une relation avec Saphira ? Autre que celle qu'entretenait deux amis ? Car n'était-ce pas le genre de relation où l'on partageait les choses à deux ? Avec le recul, sans même connaître l'opinion de l'intéressée à ce sujet, il commençait déjà à vouloir se protéger, tout en l'épargnant elle. Cela avait toujours été dans sa nature de vouloir éviter de causer des problèmes à son entourage. Qu'il s'agisse d'amis, de collègues ou même de ses colocataires. Comment la jeune femme en face de lui pourrait comprendre cette attitude ? Serait-elle déçue ou en colère qu'il ne s'ouvre pas plus à elle ? Même pour des bonnes raisons ? Il n'en savait strictement rien. Le garçon se surprit même à regretter d'avoir posé cette question, d'une manière aussi directe. Certes, il voulait connaître la réponse de Saphira mais ne lui avait-elle pas envoyé suffisamment de signaux pour qu'il se fasse une idée par lui-même ? La sensation de ses doigts enlaçant les siens étaient bien trop réelle pour qu'il ne l'interprète pas à sa juste valeur.

 « Enfin, si tu ne veux pas répondre je compren-... » s'empressa t-il d'ajouter de manière maladroite.

La fin de sa phrase se perdit dans la tranquillité du lieu, à peine troublée par le bruit pétillant émis par leurs boissons. L'espace d'un court instant, les lèvres de la jeune serveuse se posèrent sur les siennes, le réduisant au silence. Un léger goût sucré. Celui du coca cola qui avait franchi précédemment ces mêmes lèvres. Le temps parut suspendre son cours, les secondes prirent des allures de minutes, puis d'heures. Lentement, Saphira reprit sa place initiale sur la chaise, ayant été obligée de se redresser légèrement pour l'atteindre et se mura dans un mutisme complet, juste après avoir émis une simple phrase pour expliquer ce geste, qui n'avait rien d'anodin dans leur situation actuelle.

 « J'espère que ça répond à ta question... »

A peine s'était-elle réinstallée à sa place, que sa main lâcha celle du jeune homme. Etait-elle gênée par sa propre initiative ? C'était en tout cas ce qu'indiquait ses joues, qui viraient rapidement au rouge cramoisie. L'étudiant, pour sa part, mit du temps à retrouver ses facultés d'analyse. Ce baiser l'avait totalement pris au dépourvu, accélérant à grande vitesse, l'idée qu'il se faisait de leur relation, enfin, surtout de qu'éprouvait son interlocutrice vis-à-vis de lui. Sur le moment, il ne fit aucun geste pour rattraper la main de la jeune femme. Il ne dit rien, pas plus qu'il ne se leva pour partir, comme aurait pu le croire Saphira, ce qui devait la rassurer dans le fond. Non, c'était à son tour de lui donner une réponse. Qu'elle soit tactile ou simplement orale. Agréable à entendre ou non. Ce n'était pas dans son genre de laisser quelqu'un dans le flou. Même si la personne en face de lui n'osait plus le regarder dans les yeux à la suite de son baiser, lui en revanche, la détaillait avec attention. Il aimait être en sa compagnie, il aimait son odeur et le contact de ses doigts entre les siens. Mais est-ce que cela serait suffisamment pour étouffer les craintes et les doutes naissants dans son cœur ? Natsume se souvenait de ce qu'il lui avait dit à l'hôpital, dans cette petite pièce mal éclairée. Il voulait être là pour elle, pour la soutenir tout comme elle souhaitait faire de même pour lui. C'était pour cette raison qu'il avait voulu la revoir et continuer de la fréquenter. Et à présent ? Devait-il faire marche arrière parce qu'il était trop lâche pour aller plus loin en avant ? Le garçon ne pouvait pas se voiler la face, il était un lâche sur bien des points. Mais renoncer à la jeune femme à cet instant, n'était-ce pas renoncer à l'espoir de voir revenir son humanité pour toujours ? Elle avait autant besoin de lui, qu'il avait besoin d'elle. Cela faisait-il parti de ce sentiment que l'on appelait amour ? Comment le savoir si on s'arrêtait là ? Ils devaient le découvrir ensemble, quitte à faire un bout de chemin côte à côté pour ensuite se séparer et vivre leurs vies comme ils l'entendaient, chacun de leur côté. Jugeant qu'il avait plus que nécessaire, fait durer le suspens et entretenu le stress de son interlocutrice, Natsume tendit le bras pour se saisir de la main de la jeune femme, celle là même qui avait enlacé ses doigts auparavant. Elle était chaude, pas autant que la sienne, qui semblait presque froide en comparaison. Il venait de faire un premier pas vers elle mais il cherchait encore ses mots. Il aurait voulu exprimer le plus naturellement du monde, ce qu'il ressentait à cet instant précis. Mais il n'y parvenait pas. Les phrases s'évanouissaient aussi rapidement qu'elles naissaient dans son esprit. Les mots se collaient les uns aux autres sans que cela leur donne un sens pour autant. Pour faire simple, il s'embrouillait tout seul. Décidément, les longs discours ce n'était pas pour lui. Même quand il cherchait à faire simple, il n'y parvenait pas non plus. Le garçon prit une profonde inspiration et attendit que Saphira osa relever les yeux pour les plonger dans les siens. Il voulait voir quelle serait sa réaction lorsqu'il prendrait la parole, même s'il pouvait déjà lire beaucoup de choses dans le regard émeraude. Une bonne dose d'appréhension et d'embarras mais également une lueur d'espoir quant à la possibilité d'une réponse positive venant de lui.

 « Je voudrais déjà m'excuser de t'avoir posé une question aussi directe. On m'a toujours dit que je manquais de tact. Tes regards et tes gestes étaient suffisamment clairs pour que je devine ce que tu ressentais pour moi, pourtant j'avais le besoin de l'entendre de ta propre bouche. Je... »

Sans qu'il ne puisse le contrôler, son regard quitta celui de son interlocutrice pour aller se perdre quelque part derrière elle. Sa plus grande peur venait de refaire surface. Il ne pourrait supporter d'avoir à endurer la mort de la jeune femme. S'il venait à perdre le contrôler sur l'entité qui sommeillait et reprendre ses esprits sur le corps sans vie de Saphira... Il savait au fond de lui, qu'elle devait probablement penser la même chose sans oser le formuler à voix haute. Il ne comprenait puisqu'ils menaient exactement le même combat. Que cette relation, pourrait aussi bien être un soutien indestructible, qu'un moyen de les briser tous les deux. Il en était parfaitement conscient et il ne pouvait se résoudre à prendre une décision sans avoir longuement réfléchi à tous ses aspects et enjeux. Etait-ce l'idée qu'on se faisait de l'amour ? Probablement pas. Nombreux étaient ceux et celles qui l'envisageaient plutôt comme un sentiment libre et dénué de toute logique. Quelque chose qui vivait à travers notre instinct et sur lequel on avait aucun contrôle. Sa main serra un peu plus celle de la jeune serveuse.

 « Je suis heureux en ta compagnie mais j'ai peur de ce que je pourrais te faire subir... Si je n'ai jamais voulu m'attacher à quelqu'un jusqu'à aujourd'hui, ce n'est pas pour rien... Je suis quelqu'un qui s'attire toujours des problèmes tu sais ? S'en est presque affolant... » poursuivit-il en concluant sur un petit rire nerveux.

Message par Invité Mer 3 Avr - 13:52

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Ne sachant pas où me mettre, je laissais mon regard dériver sur les murs du bar. La déco était simple, mais pourtant élégante. En entrant dans un lieu comme celui-là, généralement dédié à la débauche et la boisson, on pourrait être surpris du cadre plutôt chic. Mais j'avais ainsi fait le tri dans ma clientèle, même s'il avait fallut du temps. J'avais réussi à ne faire venir que des gens raisonnables, qui ne s'installaient parfois à une table que pour discuter. D'autres se contentaient d'un verre d'eau ou de soda, bien que je n'ai pas totalement évincé quelques coriaces, qui finissaient sous la table à grands coups de Vodka ou de scotch. Malgré tout, mes années comme serveuse, au tout début de ma gestion du Bouken, m'avaient découragée et dégoûtée de l'alcool. Celui-ci faisait de tels ravages que je prenais plaisir à l'éviter le plus possible. Je ne voyais pas quels intérêts il y avait à finir bourré voire même complètement inconscient. Je me dis aussi que je ne pensais plus du tout comme avant. Autant Saphira, devenue raisonnable et sobre, refusait de se saouler, autant Jaramiah n'avait jamais été contre une bonne soirée bien arrosée. Autant dire qu'elle ne refusait même jamais une soirée qui avait la moindre chance de tourner au vinaigre. J'étais toujours surprise, même après 25 longues années de silence, du point auquel les Darkness aimait se repaître du malheur des gens. J'aurai vraiment du me réveiller avant, histoire de l'empêcher de faire plus de mal que nécessaire. Encore aurait-il fallut que je sache comment faire... Encore aujourd'hui, j'ignorais comment j'étais soudain revenue à moi dans cette ruelle sordide ! Et dans quelles conditions ! Obligée de me mutiler à mort pour que cet esprit dévastateur daigne dégager le terrain ! Malgré ça, je ne regrettais rien. Si je n'étais pas redevenue l'adulte un peu mal dans sa peau, et étrangère de ce monde, je n'aurais pas rencontré Natsumé... Et à l'heure actuelle, c'est ce qui m'accaparait le plus. J'avais tenté de répondre à sa question par les mots, mais ne les trouvant pas, j'avais tout bonnement agi. Pourtant... Pas que je regrette, mais je me posais des questions sur la façon dont le jeune homme allait réagir. En attendant de le savoir, je fuyais obstinément son regard rubis.
Nerveuse, angoissée même, je tripotais maladroitement mes doigts, emmêlés pêle-mêle sur mes cuisses. J'aurais été debout, j'aurais dansé d'un pied sur l'autre, me trémoussant comme une enfant surprise en flagrant délit par ses parents, mécontents de son attitude. Comme si un père invisible allait me réprimander, je me sentis de nouveau rougir, de manière totalement inexpliquée. Car nous étions bel et bien seuls dans la grande salle emplie de tables. Lui et moi... Pris dans les mêmes réflections, les mêmes incertitudes. Devions nous vraiment nous mettre ensembles, au risque de faire souffrir l'autre ? Au risque de nous entre détruire ? Car nos problèmes d'entités maléfiques, bien que temporairement endormis, étaient loin d'avoir disparu complètement.

Après tout, nous étions de vrais aimants à ennuis. L'un comme l'autre. J'avais fait tellement de mal que je devais avoir une liste d'ennemis longue comme le bras. Longue de noms de gens furieux, qui ne souhaiteraient qu'une chose: me retrouver... Et se venger. D'ailleurs, si ces gens là, dont la colère était légitime, tombaient sur Natsume...L'épargneraient-il ? Ou le tueraient-il, lui aussi, pour m'avoir simplement croisée dans la rue ? Bien que toutes ces questions me torturent l'esprit, je préférais me dire que de toute façon, à force de vouloir ce protéger, on devenait encore plus vulnérable. Et la seule chose qu'on finissait par faire, c'était passer à côté de sa vie. j'avais trouvé l'amour, la personne avec qui je voulais passer le restant de mes jours. Pourquoi tout ceci devrait-il être plus compliqué que ça ? Parce que, même si je ne voulais pas l'admettre, je n'étais pas humaine. J'étais hantée par un monstre avide de sang et de malheur. De PEUR. Même si je voulais le combattre, l'empêcher de nuire, je savais inconsciemment que je n'y parviendrais pas éternellement. Il était plus fort que moi, plus puissant, avec des dons magiques et démoniaques. Et Dieu sait que le mal gagne toujours, au fond... Me refusant à déprimer maintenant et à gâcher ce fabuleux instant, je relevais doucement les yeux, histoire de voir comme l'étudient avait réagit à mon initiative. Mais il semblait tellement perdu dans ses pensées que son visage n'affichait rien d'autre que l'incertitude. Une incertitude identique à celle qui se peignait sur mes traits en permanence depuis que j'étais redevenue humaine... Le silence posé sur la pièce comme une chappe de plomb était très révélateur du malaise grandissant entre nous. En nous, même... Si j'avais été auparavant très sûre de ce que je voulais, je commençais à douter, à présent.. Fermant les yeux, soupirant, je me décidais de me mettre un bon coup de pied aux fesses, et de vivre, quoi qu'il puisse advenir. Pour une fois que je me sentais libre et moi même, pourquoi devrais-je me pourrir l'existence avec des questions à la con ? De toute façon, il était inutile de chercher une logique à ce qui n'en avait pas ! L'amour était inexpliquable, à quoi bon réfléchir à son fonctionnement ? Perdre du temps comme ça ne servirait à rien, de tout manière ! Rouvrant les yeux, je posais une main sur le dos de la main de Natsume, et sourit doucement. Je lui répondis, amusée par ce qu'il disait. Je me reconnaissais tellement là-dedans que j'aurais pu croire qu'il lisait mes pensées instantanément.

-Je ne t'en veux pas, tu sais... Il y a des fois où on a besoin de mots, d'explications, pour que tout soit clair et limpide. Tu avais besoin de demander, tu l'as fait, et je t'ai répondu... Je ne trouvais pas les mots, il fallait bien que je fasse quelque chose... C'est fait, il n'y a aucun problème. Enfin, je l'espère..

Le malaise me quittait peu à peu, tandis que je retrouvais espoir. Après tout, qu'il aie été franc et direct ne m'avait pas dérangée plus que ça. J'avais juste été un peu surprise, prise de court. Il n'était pas nécessaire de faire tout un plat d'une simple question. Bien que les signes que je lui avais envoyés étaient très parlants, qu'il soit passé à côté n'était pas un drame. Il n'y avait pas eu mort d'homme. Ce n'était pas ma réponse en elle-même qui m'avait gênée. C'était d'ignorer ce que lui allait répondre à ça. Bien que nous soyons dans la même situation, et que personne ne puisse comprendre une autre personne comme nous pouvions le faire, il était normal que parfois, on passe à côté d'un truc. Surtout que les mots, comme les gestes, n'étaient pas toujours pourvus d'un sens très décidé. Très défini. Que je m'apperçus que je ne serrais plus sa main, mais que c'était lui qui serrait la mienne, je ris intérieurement. J'avais été tellement prise dans la conversation et dans mes réflections que je n'avais pas senti qu'il avait inversé le jeu. Respirant profondément et calmement, je l'écoutais de nouveau, avant de reprendre la parole à mon tour:

-Tu n'es pas le seul... mais vouloir ce protéger n'arrangera pas les choses, j'en suis convaincue. On ne fera que passer à côté d'une belle histoire... Et j'ai les épaules larges, tu sais. Je suis capable de gérer et de supporter beaucoup de choses. Je ne me vois pas renoncer à toi, et à l'amour que j'ai pour toi, sous prétexte d'avoir peur des ennuis... Mais je partage ce que tu dis. Je suis moi aussi capable de te faire beaucoup de mal, même si ce n'est bien sûr pas voulu... Pourtant, je pense qu'on est assez forts pour empêcher ça. Que notre amour sera plus fort que ces créatures démoniaques et malveillantes que nous habritons. Qui sait ? Peut-être bien que nos sentiments détruirons ces entités ?

Souriant plus sincérement, je me rendis compte que j'y croyais vraiment. J'avais envie que ça fonctionne. Envie de faire disparaître cette chose de ma vie, pour pouvoir enfin m'ouvrir à quelqu'un. Pour l'aimer librement, sans contraintes. Sans peur de lui faire du mal, de le détruire. J'avais juste envie d'être moi à cent pour cent. De pouvoir lui montrer qui j'étais, sous cette carapace, sous ce mur. Lui ouvrir mon coeur et vivre la plus belle des histoires. Et je sentais, au fond de moi, que ces pensées positives faisaient beaucoup de mal à l'esprit de Jaramiah. L'espoir contre la peur, la sincérité contre le mensonge. Le Bien contre le Mal..

Message par Invité Sam 6 Avr - 19:13

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Même s'il ne voulait pas le reconnaître, Natsume était un peu anxieux d'entendre la réponse de la jeune femme. Peut-être penserait-elle qu'il déballait dès à présent ses excuses pour ne pas avoir à s'engager plus loin ? Ou bien le trouverait-elle lâche et peureux ? Ce qu'il ne pouvait pas totalement nier dans le fond... Pourtant, à sa grande surprise -et soulagement-, aucune critique ou remarque cinglante ne sortit de la bouche de Saphira. Au contraire, elle affirmait comprendre son point de vue et ses interrogations quant à la possibilité d'une relation plus qu'amicale entre eux. Ce qui n'avait rien d'étonnant au final, puisqu'elle vivait le même calvaire que lui, étant possédée par une entité maléfique. Elle, mieux que quiconque pouvait comprendre ce qu'il ressentait et surtout, ce qu'il pouvait redouter en s'engageant de la sorte auprès d'une personne. Pour la bonne et cruelle raison qu'elle pouvait le blesser, voir même le tuer tout comme lui risquait de le faire s'il cédait de nouveau la place à la Darkness. Le franc sourire qui se peignit sur les lèvres de son interlocutrice au fur et à mesure qu'ils échangeaient quelques mots, dissipa toutes les craintes et les doutes dans le cœur de l'étudiant. Non, il ne voulait plus envisager ou craindre de pareilles choses. Il souhaitait vivre librement sa vie, profiter des nombreuses années qui se profilaient à l'horizon et non pas courber la tête en songeant sans cesse à la mort qui le guettait au tournant. Il y serait forcément confronté un jour mais il espérait que ce soit le plus tard possible. Pas trop non plus car avec l'âge les problèmes s'accumulaient eux aussi. Un célèbre proverbe ne disait-il pas que la peur n'évitait pas le danger ? Refuser d'aller de l'avant parce que l'on craignait de tout perdre... Il était vrai que l'on ne pouvait perdre, uniquement si l'on avait déjà quelque chose à soi mais cette fois, le garçon était déterminé à ne pas laisser Elisabeth se mêler de cette histoire. C'est dans cet état d'esprit qu'il accueillit la dernière réplique de son interlocutrice et un éclair de surprise passa brièvement dans le regard rubis. Elle avait entièrement raison. La jeune femme n'avait pas exactement exprimé ce qu'il ressentait vis-à-vis de leur situation et de leur avenir proche mais il était agréablement étonné d'entendre qu'elle partageait ses convictions, et peut-être plus. Savoir qu'elle était prête elle aussi, à le soutenir comme lui avait promis de le faire lors de l'hospitalisation de Saphira, lui fit énormément plaisir. L'étudiant avait encore du mal à se faire à l'idée qu'il allait dorénavant pouvoir parler avec quelqu'un de ses problèmes personnels, sans que cette personne le juge ou se méprenne sur sa situation. Il n'était pas certain d'y parvenir mais seul l'avenir en déciderait. Pour l'heure, il voulait simplement être heureux avec elle et rien de plus ou de moins.

Lentement, le sourire de la jeune serveuse se communiqua au garçon. Ce dernier porta sa main libre au visage de son interlocutrice, pour venir lui caresser tendrement la joue. Sans lui laisser le temps d'apprécier le chaud contact de sa main sur sa peau ou même d'émettre un nouveau commentaire, Natsume se redressa sur sa chaise, le haut de son corps basculant au-dessus de la table où se tenaient toujours leurs deux verres de Coca Cola, dont les contenus n'avait pas diminué depuis tout ce temps, leurs propriétaires étant trop occupés à se répondre pour daigner leur accorder un peu d'attention. Avec douceur, il pressa ses lèvres contre celles de Saphira, plus longuement que n'avait duré le précédent baiser de la jeune femme. Pendant cet instant, il avait plongé son regard rubis dans celui, émeraude, de son interlocutrice, à la fois pour qu'elle comprenne à quel point il était sérieux sur ses sentiments et qu'il n'avait pas peur de les lui affirmer. Que pouvait-elle lire dans les yeux du garçon ? Un calme étonnant, une conviction à toute épreuve et aussi un autre sentiment qu'elle reconnaîtrait immédiatement pour le partager à l'encontre de Natsume. Est-ce avec une pointe de regret qu'il finit par libérer les lèvres de la jeune femme ? De ses propres lèvres, s'échappèrent un simple « Merci », prononcé sur un murmure. Il était certain que son interlocutrice ne l'aurait pas entendu s'il le garçon ne s'était pas trouvé aussi proche d'elle à ce moment. De même qu'il rompit leur échange visuel, l'étudiant reprit sa place initiale, lâchant par la suite, la main de Saphira, celle qu'il avait tenue tout au long de leur conversation pour -enfin- se saisir de son verre et boire une longue gorgée du breuvage pétillant. Il se doutait que son interlocutrice n'aurait pas besoin de mots pour exprimer ce qu'elle avait ressenti pendant le baiser. Un regard en biais, un peu de rouge sur les joues ou même un sourire suffirait à renseigner le garçon. Il n'en demandait pas plus.

Cependant, elle comme lui savait qu'ils allaient quand même avoir besoin de meubler le probable silence qui suivrait le geste de l'étudiant. Non pas que l'un ou l'autre n'ait été véritablement embarrassé ou pris de court par cet échange de tendresse mais la fin de l'après midi ne pouvait décemment pas se terminer sur un baiser. Il y avait bien d'autres choses dont ils pouvaient parler car après tout, ils ne connaissaient toujours pas grand chose l'un sur l'autre. Ou tout simplement évoquer des sujets sans grande importance, du moment qu'ils passaient une agréable journée. Tandis qu'il buvait son Coca Cola, Natsume réfléchissait à ce qu'il pourrait dire, doutant que la jeune femme relance d'elle-même la discussion. Laissant son regard courir sur son environnement, reprenant sa première activité lorsqu'il avait pénétré à l'intérieur du bar, à savoir, détailler les lieux avec intérêts, il se rappela soudain ce dont ils avaient parlé alors qu'ils prenaient la direction du Bouken un peu plus tôt. Saphira lui avait avoué qu'elle manquait de bras -et de jambes- pour faire tourner le bar, si bien que malgré son statut de gérante, elle se retrouvait au simple poste de serveuse, faute d'avoir suffisamment de personnel pour le faire à sa place. Le garçon s'étonna même qu'elle parvienne à gérer l'endroit aussi bien, vu comment elle avait parlé de sa situation. Un tel bar demandait de l'entretien, s'il tenait à conserver sa splendeur et sa renommée. L'étudiant était admiratif du travail qu'avait accompli son interlocutrice car s'il n'avait pas été au courant de ce qu'elle traversait sur son lieu de travail, il aurait pu croire qu'elle avait à sa disposition, un nombre impressionnant d'employés sur lesquels compter pour entretenir le décor et la clientèle également. Il se souvint qu'il avait envisagé de lui proposer sa candidature, d'une parce qu'il cherchait du travail en ce moment et se rapprochait lentement mais sûrement de la galère financière, mais aussi parce qu'il ne souhaitait pas voir dépérir ce lieu. Et peut-être aussi parce que ce serait un bon moyen -ou excuse- pour lui de la voir régulièrement ? Voilà qui lui permettrait de combiner à la fois le plaisir et le travail. Et au moins, ses colocataires n'auraient plus à se soucier de sa part du loyer, sujet préoccupant qui revenait sans exception à chaque fin de mois. Mais accepterait-elle seulement sa proposition ? Après tout, amour et travail n'étaient pas forcément faits pour aller de paire. Ses pensées volèrent un court instant en direction de l'une de ses colocataires. Leann travaillait bien pour Danaliel sans que cela ruine leur relation. Au contraire, cela semblait les avoir plus rapprochés qu'autre chose... Le garçon finit par se lancer à l'eau :

 « Je me suis souvenu d'une chose que tu as dite plus tôt au sujet du bar... Tu te plaignais que tu manquais de personnel et je suis actuellement à la recherche d'un boulot au risque de me faire virer de ma colocation... Accepterais-tu que je travaille pour toi ? J'ai déjà travaillé dans un milieu similaire, je pourrais m'en sortir comme serveur ou même barman ! »

Le passage concernant la prétendue menace d'être expulsé de l'appartement qu'il partageait avec d'autres, avait été dit sous le ton de la plaisanterie. Natsume avait confiance en le jugement des deux jeunes femmes. Il était convaincu qu'aucune d'elle ne le mettrait à la porte et qu'ensemble, ils auraient fini par trouver une solution. Mais puisque cette éventualité se présentait à lui, autant la saisir ! Pourtant, il comprenait bien que Saphira pouvait voir cette demande comme une manière de profiter de ses sentiments comme cela arrangeait l'étudiant aussi jugea t-il bon de rajouter quelques mots, histoire de dissiper les éventuels malentendus qu'il aurait pu susciter à travers ses propos.

 « Enfin, sauf si tu ne veux pas que l'on mêle vie professionnelle et vie sentimentale, ce que je comprendrai parfaitement, rassure toi. Et même si tu refusais, mes sentiments pour toi ne changeront pas. »

Message par Invité Lun 8 Avr - 15:31

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J'étais vraiment nerveuse, à présent. Le tour que prenait la conversation me déplaisait, surtout qu'il était de plus en plus souvent composé de silence. Ne pas savoir était une vraie torture. Et croyez-moi, je sais de quoi je parle... Côté torture, j'avais été plutôt douée durant un certain temps. Pour le coup, j'aurais préféré cent fois des mots plutôt que ce blanc monstrueux, ce silence dévastateur. Il me ravageait complètement. Je saisis mon verre un peu maladroitement, si bien que je manquais d'en renverser la moitié sur la table. Je piquais un fard et regardais timidement Natsume, ne sachant plus où me mettre. Je portais le verre à mes lèvres, et la boisson fraîche sembla apaiser un peu le feu qui s'était allumé en moi. J'enroulais mes mains autour du contenant, me disant que ça m'éviterait sûrement de faire une autre gaffe... Ou de toucher le jeune homme.. Je me sentais soudain novice, débutante et inculte. C'est vrai quoi, je n'avais jamais eu de relation amoureuse avant celle-là, et encore moi de relation sexuelle... Je ne connaissais pas ce genre de contacts, d'intimité... Je me sentais soudain terrifiée, et j'eus encore plus peur qu'elle attire ce démon de Jaramiah. L'étudient en lui-même ne m'effrayait pas, au contraire je l'aimais à me damner. Mais le fait d'être sans ressource et totalement dépourvue face à mes sentiments m'ébranlait. Je savais que j'étais prête, je le sentais, mais... Par où commencer ? Comment s'y prendre ? J'étais redevenue une adolescente, sans expérience de la vie. Sans vécu. La possession de cette pétasse de Jaramiah m'avait coupé du monde, de la vie des mortels, pendant vingt cinq longues années. Résultat, je me retrouvais là sans aucune solution à part me fier à mon instinct bancal. A mes sentiments de petite fille, coincés dans un corps de femme. D'adulte. Cette maladie était-elle un dérivé du syndrome de Peter Pan ? Y'avait de fortes chances... J'avais l'impression qu'on m'avait refoutue sur les bancs de l'école sans même me demander mon avis, et la sensation qui en résultait me laissait un goût amer dans la bouche. Je croisais et décroisais mes jambes sous la table, tournais et retournais le verre entre mes mains, sans trouver de position confortable. Je me sentais mal, tout d'un coup, et j'eus peur que Natsume le prenne mal. Après tout, avait-il déjà eu des expériences similaires ? Sans doute que non, car je me souvenais de 'lavoir entendu dire qu'il ne s'était jamais lié à personne, à cause du Darkness qui vivait en lui. Ce qui expliquait le grand malaise qui surplombait le couple naissant que nous formions. Mais c'était sans doute ça, la beauté de la chose ? D'apprendre ensemble ? D'évoluer à deux et d'apprendre à se connaître mieux ? Et puis, jusque là, me fier à mon instinct ne m'avait pas trop porté préjudice ! Au contraire, je crois m'en être plutôt bien sortie.

Je me dandinais toujours sur ma chaise, ne sachant ni quoi faire, ni quoi dire pour briser ce silence trop pesant et oppressant. Je n'avais pas de solution toute faite, et cette impasse me dérangeait. J'avais toujours su trouver des issues, avant... Sauf que c'était AVANT. Quand un démon avait tout le loisir de me contrôler, de me pousser à torturer et à tuer de pauvres gens sans que je le veuille. Je me retrouvais livrée à moi-même, c'était le pire de ma situation.. J'étais seule, personne 'nétait là pour me murmurer à l'oreille quel chemin prendre... Mais non ! Théoriquement, l'étudient était là pour m'épauler, non ? Il devait ressentir ça, lui aussi... Le doute, l'incertitude, l'inconfort. Comme une ténue sensation de danger, aussi, peut-être. Mais il avait sans doute un moyen de s'en sortir ! De nous en sortir ! Je me souvins que je devais lui faire confiance pour que nous ayons une chance de nous entendre et que notre histoire dure. Je devais pouvoir me confier à lui librement, ouvrir mon coeur à l'étudient pour que nous puissions trouver à deux des solutions, qui nous seraient bénéfiques à tous les deux. Je savais qu'il m'aiderait. mais comment lui dire ce que je ressentais ? Comment lui expliquer de manière délicate ce qui brûlait dans ma poitrine, ravageant mes paumons ? Ce qui obscurcissait mes pensées, étouffant mon esprit, d'habitude si clair ? Si certain de lui-même ? Je n'eus pas le temps de me poser la question avec plus d'attention. Le jeune homme, affecté à son tour par le sourire qui avait illuminé mon visage un instant avant, posa doucement sa main chaude et douce sur ma joue. Une vague de bien être balaya toutes mes appréhensions, tous mes doutes. Toutes les noirceurs de mon âme s'envolèrent à son contact. Je me sentais bien, détendue... Libre. Et plus amoureuse que jamais auparavant. Mon coeur se mit à tambouriner avec force dans ma poitrine, si bien qu'il m'en faisait presque mal. Le sang battait avec fureur dans mes veines, martelant mon crâne. Pourtant, l'incendie qu'il avait allumé en moi fut bientôt éteint par un baiser délicat, voluptueux, qui m'emplit de tendresse.
Je retins un instant ses lèvres, me prélassant dans le plaisir de cette étreinte. Je l'aimais, j'en étais certaine. Quand il s'écarta de moi , je me rendis compte que j'avais fermé les yeux, comme si les garder ouverts aurait gâché le moment. Quand je rouvris les paupières, je me sentis attirée par le regard brillant et profond de Natsume. Il y était mêlés de l'amour, une certitude à toute épreuve et un calme désarmant. Alors que tout en moi reprenait son rythme normal après s'être méchamment emballé, il ne semblait pas que le jeune homme aie un jour était anxieux. C'était apaisant de le voir aussi détendu, presque angellique. Je respirais de nouveau plus profondément, alors que je semblais avoir arrêté, retenu mon soufle pendant ce baiser d'une douceur princière. Un simple mot, murmuré à mon oreille, s'échappa de ses lèvres, et le timbre du garçon me chamboula. Un merci qui gonfla mon coeur d'allégresse. Il retomba sur sa chaise, lâchant ma main et se saisissant de son verre. J'avais reposé le miens sans même m'en rendre compte juste avant qu'il ne m'embrasse. Pourtant, je le laissais où il était. Un sourire se dessina sur mes lèvres, et je le regardais boire avec plaisir. J'accrochais son regard et laissais ma main glisser sur sa joue. Je ne regrettais rien de ce qu'il s'était passé, bien entendu. Ce sourire, cette caresses, en étaient les preuves évidentes. Mais si le jeune homme en avait besoin, alors je les lui donnai volontiers.

Pourtant, le silence qui s'installait de nouveau me dérangea encore d'avantage que les précédents. Je n'avais pas été gênée, embarrassée ou prise cours par son embrassade, mais de quoi pouvions nous parler, maintenant ? Je me voyais mal causer météo... Faire la pluie et le beau temps, ce n'était pas pour moi, et surtout pas avec lui... C'était trop trivial et trop maladroit. Ne trouvant pas mes mots, je me contentais de poser mes coudes sur la table et de le contempler en silence. Pendant qu'il buvait, l'étudient continuait de détailler les lieux. Je ne me rappellais plus quelle discution nous avions tenue avant d'entrer au Bouken, sur le chemin qui m'éloignait avec plaisir de l'hôpital. J'espèrais que lui s'en souvenait, ça serait l'occasion de meubler cet immonde silence, trop lourd sur mes épaules. Je repris une énième fois mon verre, avalant avec délice une autre gorgée de la boisson prétillante et marron. Je songeais un instant à l'emmener dans mon appartement, mais je me dis que de toute façon, ça ne changerait rien qu'on soit assis ici ou autour de ma table basse, si on ne savait même pas quoi se dire. Et, loin de m'imaginer dans un film, je me voyais mal coucher avec lui alors qu'on venait à peine de se mettre ensemble. Et même si j'en avais envie, je ne savais absolument pas comment m'y prendre, ce qui me jetais en pâture à ma peur intérieure. Je n'y connaissais rien à tout ça, moi... De toute manière, je préférais attendre d'en savoir plus sur lui, de le découvrir, avant de corser un peu les choses. Il était plus raisonnable de prendre notre temps. Précipiter notre relation serait dangereux. J'avais toute confiance en lui, et je savais qu'il préférerait, comme moi, attendre que le bon moment se présente. Pourtant, la proposition qu'il me fit me désarçonna presque plus que s'il m'avait attirée dans son lit sur le champ. Pas que ça me choque, bien sûr, mais je ne m'y attendais vraiment pas. J'accueillis pourtant son idée et un nouveau sourir étira mes lèvres:

-Ce serait avec plaisir que je travaillerais avec toi. Comme je suis au service pour l'instant, il serait plus logique que tu travailles au bar. De toute façon, les clients ne demandent jamais rien de très sorcier. Ils se contentent d'une bière, d'une soda ou même d'un verre d'eau. Ca sera très simple pour toi à gérer.Et te voir ici m'enchante, tu sais...

Je n'avais pas contrôlé la minauderie qui s'empara de ma voix sur la dernière phrase, mais la touche d'humour dans les paroles de Natsume me donnait l'occasion rêvée pour faire oublier ma maladresse. Je me doutais bien que le jeune homme ne profitait pas de mes sentiments pour se faire embaucher. De toute façon, je tenais les rennes du bar, alors s'il y avait un problème, je savais quoi faire. Celà dit, je n'étais le genre de fille qui vire un mec de son boulot juste parce qu'ils ont rompu ou que le type l'a trompée. Je savais bien qu'il ne me ferait pas ce genre de coup foireux. Natsume était un gars bien, gentil et attentionné. Je n'avais pas de raison de me méfier de lui. Cependant, il ne faisait pas bon se foutre de moi... Je m'arrêtais de penser de manière aussi négative, me morigénais intérieurement. Je ne pouvais pas commencer comme ça. Ce 'nétait pas une manière d'entamer une relation amoureuse.

-Je te fais confiance là-dessus, ne t'inquiète pas. Tu as l'air de quelqu'un de sérieux et d'appliqué. Tu feras un très bon employé, et ce bar à besoin de gens comme toi. Celà dit, tu n'es pas obligé de laisser les clients te marcher dessus ou te manquer de respect. A partir du moment où tu restes raisonnable, bien sûr. Tu m'aides à remettre un peu d'ordre, s'il te plaît ?

Toujours le sourire aux lèvres, je me levais et lui volais un baiser avant de me diriger vers le bar. J'attendis sa réaction à mon comportement presque puérile. J'aimais m'amuser, et jouer à deux, s'était tellement mieux..

Message par Invité Dim 14 Avr - 1:39

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Alors que la réponse de la jeune femme tardait à franchir ses lèvres, en dépit du fait que le garçon lui avait affirmé que ses sentiments ne changeraient pas vis-à-vis d'elle, quelle que soit sa réponse, l'atmosphère qui se dégageait du bar lui donnait réellement envie de travailler dans un cadre pareil et Natsume se surprit à craindre que sa propriétaire légitime ne veuille pas de lui dans son établissement. Quoi de plus normal après tout ? Il n'était pas dit qu'amour et travail allaient bien ensemble et se côtoyer tous les jours, avec le stress et les clients difficiles à gérer, leur couple tout juste formé risquait d'en pâtir. Et puis, ils étaient ensemble depuis peu, peut-être ne lui accorderait-elle pas son entière confiance dès aujourd'hui ? Surtout qu'elle ne connaissait pas quel genre de personne il était en dehors des rares fois où ils avaient pu discuter. A cette pensée, l'étudiant se retint de grimacer : oh que oui, il attirait les ennuis et s'était bien souvent retrouvé à réviser -non, apprendre...- ses cours à la dernière minute avant un examen, parce qu'il avait trop souvent sécher pour se tenir au courant des dates de ces derniers. Et surtout, lors de leur première rencontre, il avait essayé de se suicider sous ses yeux. Cela ne faisait-il pas de lui une personne sans volonté et sans courage ? Pas vraiment de quoi dresser de lui un portrait flatteur et pourtant, c'était bien de ce garçon qui avait attenté à ses jours en se jetant sous les roues d'un camion que son interlocutrice s'était éprise. Natsume nota dans un coin de sa tête qu'il allait devoir lui demander ce qu'elle aimait à ce point chez lui... Parce que lui-même, ne comprenait pas ce qu'on pouvait aimer de quelqu'un possédé par une entité démoniaque et que l'on pouvait aisément décrire comme un aimant à problèmes... Quand il se fit cette réflexion silencieuse, un sourire flotta sur ses lèvres, se mêlant sans mal à ceux qui l'avaient précédé. Il prétendait ne pas comprendre les sentiments qui animaient Saphira mais n'en faisait-il pas de même à l'égard de cette dernière ? Tomber amoureux d'elle en sachant ce qu'elle était réellement et ce qu'elle avait commis jusqu'à présent. Soit il fallait être naïf à souhait en pensant que l'intéressée était toujours en mesure de réparer ses crimes et de mener une vie meilleure, soit il fallait être complètement fou. Natsume se dit qu'il était peut-être les deux à la fois et cela ne l'étonna pas. Finalement, quand la réponse tomba, le garçon fut heureux d'apprendre que la jeune femme l'acceptait à ses côtés. En plus de le satisfaire, cela lui ôtait un poids des épaules et il songeait déjà au moment où il annoncerait la nouvelle à ses deux colocataires. Il imaginait très bien le sourire bienveillant et sincère de Leann, accompagné par les cris de joie de Mikû. Le tableau que dépeint son interlocutrice à son sujet ainsi que les bienfaits qu'apporteraient sa présence au Bouken, aurait presque fait rougir l'étudiant s'il n'avait pas eu le même avis que Saphira sur la question. Comme cela a été démontré plus haut, son sérieux n'était que relatif -même s'il s'appliquait plus dans ses cours récemment- et il était un employé tout ce qu'il y a de plus banal en somme. Tenir un bar n'avait jamais été son ambition dans la vie et il n'avait qu'une maigre expérience professionnelle. Donc de là à dire qu'il allait bien s'en sortir dans son nouveau travail sans même l'avoir vu à l'oeuvre, la jeune serveuse prenait quelques risques. Mais cela eut le mérite d'amuser Natsume qui rit doucement en s'imaginant déjà la situation.

 « Du moment que je ne suis pas un poids pour toi, ça me fait tout aussi plaisir de travailler avec toi. » lui répondit-il gentiment en s'autorisant une nouvelle gorgée de son Coca Cola.

Et maintenant ? De quoi allaient-ils bien pouvoir parler ? Saphira n'allait tout de même pas lui faire passer un simulacre d'entretien d'embauche -histoire d'avoir bonne conscience professionnelle- ou même évoquer quelles seraient ces tâches en tant que futur employé si ? Cela ne dérangeait pas tellement le garçon mais il espérait que cette conversation se ferait le plus tard possible. Car ce n'était pas le sujet rêvé lors de la formation d'un nouveau couple. Trop maladroit pour tenter d'orienter la discussion vers autre chose que son futur emploi, Natsume préféra se concentrer sur le contenu de son verre qu'il vida un peu trop rapidement pour le coup. Alors qu'il reposait le verre sur la table qui les séparait, Saphira et lui, cette dernière se décida finalement à prendre les choses en main à sa manière. Avait-elle perçu le désarrois qui grandissait de seconde en seconde dans le cœur du garçon ? Pas si sûr... A peine eut-elle fini de lui demander, sur un ton enjôleur, de l'aider à remettre de l'ordre semblait-il, que la jeune femme captura ses lèvres un bref instant alors qu'elle le dépassait, comme pour l'empêcher de répondre quoique ce soit. Ce à quoi Natsume répondit par un sourire. Avaient-ils besoin de mots pour se comprendre ? Peut-être, les humains n'étaient pas pourvus d'une bouche et d'une langue pour rien.

 « Avec plaisir... »

Quittant la position qu'il avait conservé pendant une majeure partie du temps passé à s'observer dans le fond des yeux, l'étudiant se remit debout et attrapa son verre vide par la même occasion. Ce n'était pas dans son intention de profiter de la gentillesse de son hôte et garder plus lontemps ce récipient en verre sans contenu sur la table, n'aurait servi à rien en fin de compte. Faisant quelques pas dans l'établissement, toujours désert, il se dirigea vers le bar, voir où il pourrait reposer son verre et le laver si besoin. Et oui ! Quand on a de bonnes habitudes comme celle-là, pas facile de les perdre ! Il repéra bien assez vite l'évier et contourna le comptoir pour s'occuper de son verre. Cela lui fit bizarre de se retrouver de l'autre côté mais il savait qu'il allait devoir s'y faire s'il voulait travailler ici par la suite. Au passage, il effleura Saphira et, prit d'une soudain envie, déposa un tendre baiser sur la nuque de la jeune femme, amusé par la réaction qu'elle aurait lors de ce fugace contact. Sans attendre qu'elle lui fasse une réflexion concernant son initiative, il entreprit de laver le verre vide, trouvant tout ce dont il avait besoin à portée de main. Le garçon laissa de nouveau ses pensées s'emballer et son regard courir sur la salle. Il avait accepté d'aider sa propriétaire mais il ne voyait pas quoi faire de plus hormis peut-être passer un coup de chiffon sur le comptoir, les tables et toute surface en bois qui méritait d'être dépoussiérée un peu. Dingue comme la poussière revenait vite à la charge en seulement quelques jours. Le Bouken en lui-même, était bien entretenu ou alors l'étudiant n'avait pas encore l'oeil pour remarquer les choses qui n'allaient pas, les tâches qui devaient être faites avant la réouverture officielle de l'établissement. Avant de se résoudre à questionner son interlocutrice sur ce qui devait être fait sur le moment, Natsume fit l'effort d'observer son environnement avec attention mais il eut beau essayer de trouver le moindre défaut, il dut se rendre à l'évidence qu'il n'avait aucune idée de ce dont voulait parler la jeune femme. Il tourna la tête vers celle-ci pour lui poser la fameuse question quand il fut surpris de la voir aussi proche de lui. Quand s'était-elle glissée vers lui ? Il ne l'avait pas entendue arriver. Est-ce que sa relative concentration avait empêché le garçon de sentir que Saphira se rapprochait de lui ? Ou alors elle voulait faire le premier pas et lui expliquer tout directement, avant même qu'il ne pose la moindre question ? A moins que sa demande en cachait une autre ? Après tout, l'étudiant ne cernait pas encore le caractère -et toutes ses facettes- de la jeune serveuse. Allaient-ils jouer sur cette nouvelle proximité, derrière le bar à l'abri des regards ? Revenant sur son intention de lui poser des questions, Natsume l'attira contre lui pour la prendre dans ses bras. Il l'embrassa tendrement -à ce rythme, il allait finir par ne plus pouvoir s'en empêcher !-, allant chercher la langue de l'intéressée dans sa bouche à elle, s'amusant à la mordre légèrement au passage. Etrangement, il n'avait pas à se demander comme agir envers elle, ses moindres gestes lui venaient de manière naturelle et il trouvait même qu'il s'y prenait presque bien ! C'est du moins ce que le corps entre ses bras sembla lui communiquer. C'est avec une pointe de regret à peine dissimulée qu'il consentit enfin à libérer les lèvres de Saphira pour lui murmurer, le même sourire que précédemment, toujours collés au siennes :

 « Et de quelle aide tu parlais au juste... ? »

Message par Invité Dim 14 Avr - 19:36

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J'avais mis du temps à répondre, mais je dois avouer que j'ignorais bien pourquoi, car je n doutais pas de mon envie de le voir travailler à mes côtés. Peut-être que ce qui me faisait inconsciemment peur était le fait de ne pas savoir si c'était quelqu'un d'appliqué et travailleur ? Ou que le fait de bosser ensemble ruine notre couple récemment né ? Après tout, être serveur ou barman était stressant, et certain clients avaient un talent particulier pour mettre les nerfs les plus solides à rude épreuve.. De plus, les journées étaient éprouvantes car longues et souvent très rythmées. Entre le service du midi et celui du soir, et il avait encore le ménage à faire. Ce qui ne laissait pas beaucoup de temps au personnel du bar pour se reposer. Je me souvenais encore de ces premiers jours où je n'avais quasiment pas pu respirer: entre la remise en état de la salle après le passage des ivrognes, la course avec le plateau dans les escaliers du premier étage, le nettoyage des tables après chaque client et le service au bar, j'avais été pas mal malmenée et éreintée. Cela dit, c'était plus calme maintenant que les gens qui venaient au bar étaient un peu plus correctes. J'avais beaucoup moins de bagarres à gérer ou de vomis à ramasser. Ce qui me faisait gagner un temps fou, il fallait bien l'avouer ! Et puis le videur s'occupait de débarrasser du plancher les gens ayant largement eu leur dose d'alcool pour la soirée, ce qui limitait bien les débordements. Combien de clients saoules avais-je bien pu voir aller importuner les client fortunés du premier ? Ouf, je ne les comptais plus ! Là encore, j'étais soulagée que ce genre de cas de figures soient devenus des incidents isolés. Gérer ce bar toute seule était tout de même un vrai cauchemar, et je savais que je ne pourrais pas tenir bien longtemps dans de pareilles conditions !
Et puis, tant qu'à engager du personnel, autant bien s'entendre avec, non ? Une fois de plus, ça éviterait les prises de têtes interminables. Enfin... j'osais l'espérer. Je priais pour que nos potentiels problèmes de couple ne viennent pas perturber notre collaboration professionnelle, et vice versa. De toute façon, il ne pouvait pas être totalement incapable et empoté. Il n'y avait pas de raison qu'il soit débordé. Même aux heures d'affluence les clients n'étaient pas pressés, ils prenaient souvent le temps de discuter entre deux verres, ce qui laissait un peu de répit au barman. En plus, sa sécurité était garantie par le videur, il ne risquait pas de se faire agresser par un client mécontent. Bien qu'il ne faudrait pas que ça arrive, car ma réputation en pâtirait, ainsi que celle de mon établissement Mais lassée de toutes ces questions sur le boulot, je me refixais bien vite sur le charmant jeune homme, toujours assis à la table. Je me tenais derrière le bar, un grand sourire aux lèvres. j'avais envie de m'amuser un peu, et l'espace clos et intime que nous offrait le bar temporairement fermé était parfait pour ça. Je le regardais boire une gorgée de son Coca tout en me répondant. Un poids ? Je doute que ce soit possible ! Ca ne pouvait pas être pie d'avoir quelqu'un que de gérer tout ça seule. Franchement. Pour lavoir fait, je savais qu'elle quantité de travail ça représentait. Mais peut-être qui fallait attendre d'avoir essayé les deux pour attester des bienfaits de la présence de Natsume au Bouken ? C 'était peut-être plus sage. Aller, c'était reparti ! Voilà que je repensais boulot ! Je virais tout ça dans un coin de ma tête, histoire de respirer un peu.

Je sentis que le jeune homme devint mal à l'aise, une fois encore. Car lui comme moi ne voulait pas de cette discussion de travail alors que nous venions, de manière implicite certes, de nous mettre ensemble. pour être tout à fait honnête, j'avais très envie d'autre chose, à ce moment même ! Quand je le vis se lever pour venir m'aider à remettre le bar en état, je sentis que ça n'allait pas être mon obsession, pas plus que la sienne. Ma voix enjôleuse n'avait pas laissé de doute sur les idées qui me trottaient dans la tête. Appuyée sur le comptoir, j'avais attrapé un torchon et m'étais mise à frotter, mais j'étais incontestablement distraite de mon travail. C'est là que je me rendis compte que ça risquait d'être le seul problème dans toute cette affaire. Si nous étions toujours aussi déconcentrés, on risquait de se faire méchamment taper sur les doigts par les clients ! Mais au diable tout ça, puisque nous étions seuls, aujourd'hui ! On aurait bien le temps de régler ça une autre fois, quand Natsume fera sa première journée de boulot. Je n'eus pas besoin de mots pour savoir ce que nous voulions vraiment. Silencieusement, je l'observais prendre son verre et se diriger vers le bar. Il semblait chercher l'évier pour laver le récipient vide. Voilà un bon début ! Il avait de bons réflexes, j'étais sûre qu'il allait se plaire comme un poisson dans l'eau dans cet endroit, comme barman. J'étais toujours accoudée sur le promontoire où on sevrait les clients, nettoyant vaguement le carrelage noir tout en observant discrètement le jeune homme. Mais, étonnemment, je ne le vis pas arriver. Quand il passa derrière moi pour me déposer un baiser dans la nuque, je me sentis envahie par une vague de chaleur et de douceur. Celà dit, quand je me retournais pour lui voler un baiser, il n'était plus derrière moi.
Il était retourné a sa vaisselle, trouvant facilement tout ce qu'il cherchait, alors que j'étais persuadée qu'il n'était jamais venu au Bouken avant aujourd'hui. J'étais agréablement surprise par son esprit d'initiative. Son regard fut attiré par la grande salle, où planait une poussière épaisse. C'était fou comme cette saleté reprenait vite le dessus sur les choses ! Je n'avais été absente que quelques jours, mais ça avait suffit. Toutes les tables étaient grises et le sol ne miroitait plus. Une mine boudeuse s'installa sur mon visage, effaçant le sourire de mes lèvres. Cet endroit était vraiment magnifique, mais la fermeture occasionnée par mon séjours à l'hôpital avait terni l'éclat de ce lieu somptueux. J'étais aussi amusée par le fait que Natsume traque les moindres tâches sans paraître trouver ce qu'il chassait. Ca demandait un peu d'habitude, surtout que le bois foncé des tables n'était pas idéal pour voir ce qui clochait dans un pareil décors. Moi, pourtant, je parvenais à les distinguer, et elles étaient criblées de marques circulaires: celles des verres ayant débordés. Ennuyée de le voir aussi préoccupé par ces saletés, je m'approchais silencieusement de lui, pas par pas. J'avais abandonné mon torchon sur le comptoir, mais mes doigts courraient sur ce dernier, tandis que je réduisais la distance entre le jeune homme et moi. Il s'apprêtait à me poser une question quand je posais le doigt sur ses lèvres, pour l'empêcher de parler. L'autre main posée sur son torse, je me hissais sur la pointe des pieds ( oui, il était légèrement plus grand que moi !) et remplaçais mon doigt par mes propres lèvres sur celle, chaudes et douce, du jeune homme. Il me prit dans ses bras dans ses bras, et je glissais mes mains dans son dos. A ma grande surprise, il se montra bien plus entreprennant que je ne 'lavais imaginé jusque là: se laissant guider par son instinct, il allait chercher ma langue dans ma propre bouche et s'amusa à la mordiller légèrement. Ce n'était pas désagréable, en plus... Renversant le jeu, m'abandonnant à mon tour à mes pulsions, je laissais ma langue danser avec la sienne. D'un coup, j'étais devenue bien plus instinctive que je ne l'avais pensé.

Mes gestes étaient naturels et pleins d'aisance. Le plaisir que je tirais de cette étreinte était pour moi tout nouveau, et je commençais à m'y abandonner quand les lèvres de Natsume s'éloignèrent. Je dois avouer qu'à ce moment là, je fus presque frustrée. Je crois que je suis en train de devenir carrément accro ! Toujours très près de moi, il me murmura la question que j'avais voulu éviter quelques minutes plus tôt, et je me vis forcée d'y répondre:

-Les tables sont pleines de poussière et de tâches, et le sol est sale, lui aussi, mais... Tu es certain d'avoir envie de travailler ? Je ne sais pas mais... j'ai un peu autre chose en tête là..

Message par Invité Mar 16 Avr - 17:19

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Quand bien même, il crut lire un soupçon de frustration dans le regard émeraude, l'audace de la jeune femme arracha un sourire au garçon. Non contente de le priver de sa parole, voici à présent qu'elle se prêtait volontiers au jeu de qui-embrasse-le-mieux en répondant au baiser de Natsume. Peut-être que l'initiative de l'étudiant l'avait surprise, lui qui se montrait plutôt réservé jusqu'alors, pour ne pas dire que c'était essentiellement Saphira qui menait le jeu. S'il avait réussi à surprendre et au mieux, à la satisfaire, alors le garçon était content de lui. C'était le but de la manœuvre, en plus de, accessoirement, rappeler le sujet qui était à l'honneur, à savoir, les tâches à accomplir pour remettre le Bouken en état d'être ouvert à sa fidèle clientèle. Mais tout comme l'intonation de son interlocutrice laissa entendre un timbre d'ennui, sa réponse renseigna Natsume sur sa réelle motivation à entreprendre le grand nettoyage. Et pour une raison qu'il n'ignorait pas, il comprenait parfaitement que l'envie de passer le balais et la serpillière avait disparu de la tête de la jeune femme. Après tout, à qui la faute ? Bon d'accord, même sans l'avoir attirée à lui pour l'embrasser avec tendresse, lui-même n'avait pas spécialement envie de se mettre au travail. Dire qu'il allait devoir travailler ici sous peu, s'il commençait à rechigner devant la moindre petite tâche à faire, l'étudiant se dit qu'il ne ferait pas long feu en tant que barman. Sa future patronne aurait probablement sa part de responsabilités dans ses rêveries intempestives mais il ne voulait pas non plus l'obliger à trancher entre la réputation de son bar et son amour pour lui. Natsume en conclut qu'il allait devoir se montrer raisonnable quelque soit le moment de la journée, sachant qu'ils auraient tout le temps de se voir en dehors des horaires d'ouverture de l'établissement. Une chose à la fois. Sauf qu'aujourd'hui, il n'était pas question de clients à servir ou même de verres à remplir. Ils avaient le bar pour eux tout seuls, de quoi en profiter non ? Dans l'idée de faire s'impatienter la jeune femme, le garçon fit mine de réfléchir le plus sérieusement du monde au problème soulevé par son interlocutrice. En effet, ni l'un ni l'autre n'avait la tête à s'occuper du bar à cet instant mais était-ce bien raisonnable de le laisser en état plus longtemps ? La gérante ne souhaitait-elle pas le voir de nouveau ouvert le plus tôt possible ? Cependant, céder au plaisir de temps en temps n'était pas un mal non plus, surtout pour un jeune couple... Toujours en faisant semblant de n'avoir pas encore pris sa décision -alors que c'était tout le contraire dans la tête de l'étudiant-, ce dernier captura de nouveau les lèvres de la jeune serveuse, brièvement, peut-être pour éviter qu'elle ne reprenne la parole qui sait ?

 « Envie je ne sais pas... Mais si tu veux que le Bouken rouvre ses portes prochainement, il vaudrait mieux le faire tu ne penses pas ? » interrogea t-il en guise de réponse.

La moue boudeuse de Saphira à cette annonce, bien que logique et sensée, amusa encore plus le garçon, qui ne doutait pas un seul instant que ce n'était pas là, la réponse qu'elle aurait souhaité entendre. Dire qu'à ce moment précis, c'était toujours la personne qui avait tenté de le tuer qui se trouvait en face de lui. Avec une expression -et probablement une personnalité- complètement différente de la Saphira aux ailes noires que l'étudiant avait croisé auparavant. Si seulement elle pouvait toujours rester cette jeune personne souriante et pleine d'envies qu'elle était actuellement. Pas seulement pour que Natsume puisse continuer de la fréquenter mais aussi pour qu'elle rattrape le temps qu'elle avait perdu en agissant sous les impulsions malveillantes de Jaramiah. Etre aux côtés de la jeune serveuse pouvait aussi bien l'aider à maintenir le dessus sur l'entité qui la possédait mais la présence du garçon risquait de compromettre la relative liberté de Saphira. La moindre petite erreur de la part de l'étudiant pouvait de nouveau faire basculer la jeune femme de l'autre côté, mettant en danger sa propre vie ainsi que celles des personnes qui croiseraient son chemin à ce moment là. Serait-il un soutien ou un danger pour elle ? Et Saphira ? Sera t-elle assez forte et courageuse pour repousser l'intrusion de son esprit par Jaramiah ? Elle, qui se disait capable de gérer et de supporter beaucoup de choses ? Lâchant la taille de la jeune serveuse, il porta ses deux mains au visage de celle-ci, plongeant son regard dans le sien.

 « Autre chose en tête tu dis ? Tu peux m'en dire un peu plus... ? » murmura t-il sur un ton malicieux.

A peine eut-il formulé sa question qu'il attira le visage -toujours pris en coupe- de Saphira jusqu'au sien pour l'embrasser encore une fois. Accro aux lèvres de la jeune femme lui ? Jamais enfin ! Ou juste un petit peu alors... Retournant chercher la langue de son interlocutrice avec la sienne, il se mit en tête de prolonger le baiser le plus longtemps possible, jusqu'à ce que la demoiselle se voit contrainte d'y couper court afin de reprendre son souffle. A moins qu'il soit le premier des deux à en avoir besoin le premier... ? Caressant la joue de Saphira de sa main droite, il laissa glisser celle de gauche jusqu'à la taille de la jeune serveuse, non pas pour la tenir sagement comme cela avait été le cas auparavant mais bel et bien pour relever, petit à petit, le haut de son interlocutrice et venir caresser sa peau nue sous ce dernier. S'ils continuaient sur cette lancée, bientôt, ils ne pourraient plus se contenter du Bouken. A moins que l'établissement ne cache une partie hôtellerie quelque part ? A cette simple idée, l'esprit de Natsume réalisa ce qu'il se passait, enfin, surtout ce qu'il était en train de faire. Non pas que cela lui déplaise mais aller plus loin dès le premier jour de leur relation, qui était loin d'être banale et terne comme bon nombre d'autres, n'était-ce pas légèrement précipiter les choses ? Même si elle comme lui semblait désireux de poursuivre. Ou peut-être qu'il s'avançait un peu trop et qu'il était en train de lui forcer la main ? Le garçon doutait que Saphira soit le genre de fille à se laisser mener par le bout du nez ou à céder y compris devant des caresses mais peut-être qu'il se trompait ? Qu'elle ne faisait cela uniquement parce qu'elle ne savait pas comme il pourrait prendre un refus de sa part ? De peur de détruire ce moment privilégié à tous les deux ? A force de se poser trop de questions sans réponses, laissant un flot de doutes et de craintes s'installait avec elles, l'envie de l'étudiant retomba aussi rapidement qu'elle n'était apparue. Contrairement à son désir de départ, il consentit à libérer les lèvres de la jeune femme, de même qu'il laissa le haut de cette dernière reprendre sa place initiale. Toujours sans brutalité dans les gestes ou les paroles, il la prit par les épaules, l'éloignant de lui par la même occasion et, jugeant qu'une explication s'imposait suite à ce revirement d'attitude vis-à-vis de son interlocutrice, il se lança, maladroitement.

 « Excuse-moi... Ne va pas croire que je joue avec toi ou tes sentiments mais je pense que l'on devrait prendre notre temps, tu ne penses pas ? Et puis, si nous ne remettons pas le bar en état, personne d'autre ne le fera à notre place. »

Message par Invité Jeu 18 Avr - 20:49

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Le coté jeu et enfantin de ma nouvelle relation à Natsume me plaisait bien. Nous étions partis dans une espèce de rivalité amoureuse dans le genre de " qui de nous deux embrasse le mieux" ? Cela dit, ma frustration affichée à chaque fois qu'il rompait nos baisers avait l'air de l'amuser encore d'avantage. j'avais bien l'impression que nous étions en train de devenir complètement accro, dépendant, aux baisers de l'autre et aux étreintes partagées. Le fait que nous découvrions tous les deux, et qui plus est ensemble, renforçait ce lien que nous tissions. La passion q grimpait en nous. Enfin... Je parle en disant " nous", mais je m'avançais peut-être trop. Peut-être que lui ne ressentait pas ça comme moi. Après tout, si je le comprenais, je n'étais pas pour autant dans sa tête. Malgré tout, le fait qu'il me rende mes caresses au centuple était une preuve qui ne trompait pas, non ? S'il n'était pas satisfait, il n'en redemanderait pas tant, si ? Je dois avouer que l'inconnu m'égarait complètement. Et regarder d'où je venais pour m'y retrouver ne m'aidait pas, vu que ce type de relation était pour moi une grande première. Batailler avec tant de nouvelles émotions et sensations en même temps était un peu compliqué à gérer. Mais j'aurais pu mettre ma main au feu sans prendre de risque en pariant que le jeune homme éprouvait la même chose de son côté. Pourtant, je n'avais pas envie d'arrêter, car ça avait quelque chose de grisant, et la surprise me dopait à l'adrénaline. Ce qui l'était tout autant, c'était cette impression d'interdit. Nous étions dans un bar, qui attendait d'être rouvert après une fermeture temporaire, et il y avait plein de choses à faire... Et nous étions là... Ce sentiment de liberté me donnait des ailes, surplombant le fait que nous ne faisions pas ce que nous aurions du. Et de toute manière, le patron ne nous tombera pas dessus... Puisque c'est moi ! S'il y avait bien un avantage dans le fait d'être son propre boss, c'était bien celui-là ! Il n'y avait rien ni personne pour me rappeler à mes obligations, sauf ma conscience. Et en ce moment, elle se déchaînait sur moi, me hurlant aux oreilles que j'étais irresponsable et inconsciente, que mes devoirs professionnels passaient avant ma vie sentimentale, et que de toute manière, il y avait d'autres moments et d'autres lieux pour faire ça. je n'eus qu'une envie: faire un doigt d'honneur à cette salope et l faire juste sous ses yeux, histoire de bien la mettre en rogne. Surtout quand je pensais que ma conscience avait l'apparence d'une prof de sport à l'air sévère et au corps de rêve, moulé dans un jogging, en train de m'ordonner de faire mes pompes un peu plus vite et de rester concentrée.... Il m'était donc vraiment interdit de prendre un peu de bon temps, après avoir disparu du circuit pendant vingt cinq longues années ? Bah faut croire, ouais... Ces satanées questions existentielles et ces foutus cas de conscience me pourrissaient décidément bien la vie... Mais bon, à voir Natsume, et le doute dans ses yeux pourpres, je n'étais pas la seule à avoir le problème ! Après tout, nous étions tous les deux à bord du même bateau, maintenant !Mes obligations professionnelles étaient en parties les siennes... Vu qu'il travaillait pour moi. Alors qu'à l'intérieur de moi, un volcan menaçait d'exploser, le garçon prenait bien son temps, mimant plutôt mal une intense réflexion. Amusée par son comportement, j'essayais plusieurs fois de l'embrasser, mais il m'évita jusqu'à ce qu'il en aie trop envie et qu'il s'y résolve. Pourtant, l'échange fut bref, et je dus lui répondre après l'avoir écouté prendre la parole. Un grand soupire m'échappa:

-Si tu savais comme tu as raison... Mais c'est tellement ennuyeux de faire le ménage...

Et je me remis à bouder comme une enfant capricieuse à qui on venait de refuser un jouet et qui ferait ça crise. Bien que je ne tape pas du pied par terre ou que je ne hurle pas, j'étais frustrée. Ce qui faisait monter l'hilarité de mon compagnon. La main posée sur son torse, histoire de garder mes distances avec lui sans pour autant vouloir me résoudre à passer la serpillère dans le coin opposé du bar, je l'observais. Il n'avait plus rien de l'ado perdu et suicidaire que j'avais emmené dans cette ruelle sordide avec l'idée de le tuer à petit feu, en veillant à le faire souffrir avant de l'achever. Il était charmant, gentil et.. Amoureux, à présent. Il semblait avoir plus que jamais envie de vivre. De rester parmi les vivants. Il n'avait rien gardé, sauf sn charme irascible. Cela étant, je n'avais pas and chose non plus de la tueuse, de la prédatrice sanguinaire aux ailes noirs et à l'épée de rubis. Cette partie de moi était très loin, pour l'instant.. A cette heure, j'étais moi aussi une adolescente, plus amoureuse que jamais, et prête à toutes les folies. Une vague d'ivresse m'avait gagnée et redonné es années que j'avais perdues. Offertes contre mon grès à ce monstre de Jaramiah. J'étais MOI. Et ça, ça ne s'achetait pas. Ca n'avait pas de prix. Délestée de mes entraves, je me sentais légère. Libre, bien entendu, mais en sursis malgré tout. car l'ombre du démon planait sur moi, sur ma vie et sur ceux que j'aimais. Mais j'avais envie de me battre, de lutter jusqu'au bout pour garder cette liberté. Et cet amour... J'avais envie de vivre pour lui. De rester Saphira pour l'éternité, loin des serres acérées et maléfiques de cet oiseau de mauvaise augure qu'était Jaramiah. Je me refusais à lui donner un eu plus de mon temps si précieux. car un humain n'était pas immortel, lui. Et même si la simple présence du Diable me donnait un peu plus de longévité, toutes les années que je passais sans le moindre contrôle, elles n s'effaçaient jamais.. Je ne les récupérais jamais. Pourtant, mon esprit était fort, et je me sentais un courage nouveau, audacieux. Les minauderies du superbe jeune homme face à moi me ramena agréablement dans ce bar, au moment présent :

-Nan, je peux pas t'en parler... Faudrait que je te montre, mais... Ce n'est pas du tout, du tout raisonnable..

Sans avoir le temps de protester plus avant, le visage pris entre les paumes chaudes et douces de Natsume, je lui rendais son baiser avec envie. J'avais beau essayer de me convaincre que ce n'était pas bien, pas rationnel, je n'avais pas la moindre envie de lui résister. C'était trop bon pour m'en priver. J'avais tout oublié, même le fait que nous soyons un couple juste né. Je ressentais cette chose qui ne devait appartenir qu'aux couples de longue date, mêlé à l'ardent désir de la prime jeunesse amoureuse. Ce besoin incontrôlable de consommer son amour, et l'attirance de l'inconnu, de la découverte. On s'entendait tant venter les bienfaits de l'acte de chair mais... tester soit même, c'état encore mieux ! Pourtant, il était inenvisageable de passer si vite à l'acte... Alors qu'on ne savait presque rien l'un de l'autre... Que nous restions des étrangers, réunis dans d'étranges et glauques circonstances. Un hôpital, c'est quand même pas génial génial pour une rencontre approfondie. Il était plus logique de faire connaissance avant de s'engager d'avantage... Mais si l'amour répondait à a logique, ça se saurait ! Et contrôler cette vague déferlante en moi, c'était comme mettre une laisse à une tornade ! Ca relevait du domaine de l'impossibilité ! Je n'eus donc pas de mal à rendre au centuple le baiser de Natsume. Jouant de nos langues entremêlées, je laissais toutes mes pulsions me guider. Reléguant la raison au placard, je me livrais à mes sensations, à mes instincts, aussi primaires soient-ils. La caresse sur ma joue était un mélange entre le lit de plumes et les flammes de l'enfer, un mixe entre douceur et ardeur. La peau tiède de la man du jeune homme dans mon dos, sous mon t-shirt, répandit un frisson de bien être dans tout mon corps. Transie par l'agréable contact, je fermais les yeux, tâchant de visualiser le niveau de plaisir grimpant en moi, sans chercher à la retenir. Je m'y offrais toute entière, savourant le goût de velours de cette étreinte. J'avoue avoir du mal à réaliser ce qui était en train de se passer, la tête entre la réalité et le rêve. Se savais très bien que, si nous continuions sur cette voie-là, que le Bouken ne serait plus appropriée. Et puis, je songeais à mon luxueux appartement, juste à côté. Il était possible de l'atteindre par une porte cachée, toujours verrouillée par me soins, dans la réserve derrière la salle. Bien que ce serait précipiter les choses, je dois dire que je ne voyais pas d'inconvénients. Mais sans doute que lui, si... Et je comprendrais. Tout se bâtissait à deux, le but n'était pas de forcer l'autre à faire ce qu'il n'avait pas envie de faire. De toute évidence, les grands esprits se rencontrent, car au même instant, il libéra mes lèvres et laissa retomber mon t-shirt sur ma peau. Je dois avouer que j'étais à bout de souffle mais plus heureuse que jamais. Les explications qui s'en suivirent étaient maladroites, mais justifiées, et alors qu'il posait ses mains sur mes épaules, je laissais ma main droite reposer sur sa poitrine, tout en douceur. Je n'étais pas déçue, je ne voulais pas tout brusquer, au risque de tout perdre, et à ma grande surprise, j me fis encore plus maladroite que lui !

-Je comprends, ne t'en fais pas... Nous devrions apprendre à mieux nous connaître avant de... Comment dire... Aller plus loin.. Et il est vrai qu'il faut ranger tout ça, avant l'ouverture du bar.. Je fais la poussière des tables pendant que tu aspire par terre ? On lavera ensemble après.

Message par Invité Jeu 25 Avr - 20:24

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Les mains toujours fermement posées sur les épaules de la jeune femme, Natsume n'osait pas la regarder dans les yeux. Au fond de lui, il savait qu'elle était parfaitement capable de comprendre ce retournement de situation, cette soudaine hésitation qui avait remplacé -pour un moment du moins- le désir qui s'était emparée d'eux. Saphira comme lui, savait que c'était précipité comme corps à corps et que prendre davantage de temps pour se découvrir n'était pas du luxe. Mais si jamais ces craintes étaient justifiées ? Qu'elle n'appréciait pas le fait qu'il l'ait encouragée à jouer le jeu pour continuer sur cette pente et qu'au dernier moment, il se stoppait net ? Comme un lâche le ferait ? Ou alors peut-être qu'elle n'en était pas à sa première relation amoureuse, qu'elle connaissait ce domaine là alors que lui non et que poursuivre ne la dérangeait pas ? Peut-être même qu'elle souhaitait continuer et qu'il venait de tout ruiner en voulant remettre à plus tard cet échange de tendresse ? A trop cogiter de la sorte, il commençait à regretter son initiative même s'il ne s'imaginait pas aller plus loin pour le moment. En un mot, il se retrouvait piégé sans voir comment il pourrait se sortir de cette impasse. Heureusement pour lui, les mots que prononça la jeune serveuse le rassurèrent énormément, lui communiquant suffisamment de courage pour de nouveau croiser le regard émeraude. Ce qu'il y lut, acheva de le rassurer complètement et il acquiesça d'un mouvement vertical de la tête en entendant la suite des propos de son interlocutrice. Le fait qu'elle lui rappelle les tâches qu'ils devaient effectuer, mieux encore, lui proposait de prendre part activement à la remise en état de l'établissement -chose qu'il voulait faire sans réellement savoir comment s'y prendre, ni même par où commencer- lui permit de regagner un début d'assurance. Lâchant les épaules de Saphira, le garçon s'autorisa un dernier baiser sur les lèvres de cette dernière avant de la contourner pour partir à la recherche du placard où devraient être entassé tout l'équipement de nettoyage. Si sa récente proximité avec la jeune serveuse lui avait plu, il était maintenant pas mécontent de s'éloigner un peu d'elle. Il avait besoin de se retrouver avec ses sentiments et surtout, ne pas montrer que leur échange l'avait plus perturbé qu'autre chose. Pour quoi passerait-il ? N'était-ce pas lui qui avait commencé ce jeu sans aller jusqu'au bout ? Chassant ces pensées, il entreprit de sortir l'aspirateur, remerciant intérieurement la propriétaire des lieux d'avoir abandonné le traditionnel balais et commença à faire la guerre aux poussières. Une aubaine pour lui que les chaises étaient encore installées sur la plupart des tables, probablement depuis la dernière fois où Saphira avait fermé les portes du Bouken après une longue journée à servir à boire aux ivrognes, ce qui lui permit de pouvoir passer l'aspirateur presque partout. De temps en temps, il jetait un coup d'oeil en direction de sa future patronne, comme pour s'assurer qu'elle aussi, était distraite dans sa besogne. Ils n'avaient échangé que peu de mots depuis l'instant où la jeune femme avait accepté de revenir à des choses plus sérieuses. Un « Bonne idée ! » ou un « Première porte à gauche », tantôt pour qualifier leur choix de reprendre le ménage ou pour indiquer à l'autre où se trouvait l'entrée du débarras dans lequel s'entassait le matériel. Depuis lors, ils faisaient chacun le ménage dans le plus grand silence, tout juste troublé par le ronronnement de l'aspirateur en marche et les frottements émis par le torchon sur la surface en bois. Natsume mit ce temps à profit pour réfléchir à ce qu'il pourrait dire à la jeune serveuse, sitôt qu'ils auraient fini de remettre le bar en ordre. Bien sûr qu'il restait quelques points à évoquer mais autant finir cette journée dans la bonne humeur plutôt que de parler de choses ennuyeuses comme le boulot.

Finalement, ils se retrouvèrent à laver le sol chacun de leur côté, une nouvelle fois, après que chacun ait fini la tâche qui lui était incombé. Néanmoins, à deux, ils eurent fini plus rapidement de laver le sol et donc, de clore la remise en état du Bouken avant sa réouverture prochaine. Comme ils devaient attendre que le sol soit entièrement sec avant de quitter les lieux, ils se retrouvèrent à siroter un second verre de Coca Cola en guise de remontant, confortablement installées sur le comptoir du bar. De là où ils se trouvaient, ils purent reprendre leur discussion là où elle s'était arrêtée et l'étudiant fut rassuré de voir que l'incident n'en était pas un aux yeux de son interlocutrice. Elle était même plutôt d'accord pour qu'ils prennent leur temps et qu'ils revoient régulièrement en dehors des heures de service. Cette réflexion de la part de Saphira enchaîna inévitablement sur le sujet de l'embauche imminente du garçon et la jeune serveuse lui donna brièvement toutes les informations dont il allait avoir besoin pour commencer au mieux sa première journée à travailler comme barman : les horaires, les noms des habitués ainsi de quelques clients à avoir en tête si l'on voulait passer une journée passablement sereine. Ajoutez à cela un ou deux baisers volés au goût de la boisson gazeuse et vous obtenez... un joli couple ! Passés ce petit délire du rédacteur et plusieurs longues minutes, les deux amoureux finirent de régler les derniers détails, tels que laver les verres qu'ils venaient expressément d'utiliser et de ranger le matériel avant de sortir de l'établissement, sans que Natsume ne put s'empêcher de jeter un ultime regard à ce cadre fait de bois et d'alcool. Peut-être que pour sa propriétaire officielle, le Bouken n'était qu'un lieu de travail comme un autre, en plus de bénéficier d'un décors sublime et que la magie de ce même décors avait perdu de sa vigueur à présent que la jeune femme ne comptait plus les heures passées à abreuver les ivrognes du rez-de-chaussé. Mais pour le garçon s'était différent, il était impatient de travailler dans l'établissement. Ou alors c'était également pour être certain de revoir son interlocutrice plus rapidement ? Allez savoir... Lorsqu'ils sortirent enfin du bar, la vitesse avec laquelle la journée s'était déroulée, pris de court l'étudiant, qui resta un moment à contempler les lueurs tirant sur le rouge, du ciel. Un rapide coup d'oeil en direction de l'écran de son téléphone portable lui indiqua qu'il n'était pas aussi tard que cela, environ 19h. Qu'importe l'heure exacte ! Peut-être qu'ils pourraient se promener encore un peu avant que la nuit ne tombe ou même manger un petit quelque chose avant de rentrer chacun de leur côté. Le garçon n'avait qu'un rapide coup de fil à passer pour avertir ses colocataires et le tour était joué. Même si cela l'exposait à de nombreuses questions indiscrètes de la part des deux jeunes femmes sitôt qu'il serait rentré. Natsume se perdit dans la contemplation du ciel se préparant pour la nuit quand il se rappela soudain de la présence de Saphira à ses côtés et un regard vers elle prouva a garçon qu'elle l'observait elle aussi. Au moins, il n'était pas passé pour un goujat à oublier ainsi l'existence de la personne avec qui il avait passé la journée entière. Ignorant ses maladresses passées qui avaient suscité bon nombre de moments de gêne, y compris celui survenu dans les rues alors que la jeune serveuse, tout juste sortie de l'hôpital lui avait pris la main tandis qu'ils prenaient la direction du Bouken jusqu'au moment où ils avaient réalisé que leur amour réciproque prenait trop de vitesse, risquant de griller les étapes au passage, l'étudiant joignit ses doigts à ceux de Saphira. Lorsque cette dernière tourna la tête vers lui, un soupçon d'interrogation dans les yeux, Natsume se contenta de lui répondre par un sourire. Et oui, quand on aime, on n'a pas besoin de mots. Maintenant, ils étaient en route pour l'avenir. Un de ceux que l'on écrivait à deux.

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