Avventura
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Aller en bas

Message par Invité Jeu 17 Mar - 17:30

Revenir en haut Aller en bas
Il y eu un avant et un après interrogatoire. Soleon en était conscient, loin d’être accoutumé à la fatigue, ainsi qu’à la faiblesse. Ses nerfs lui commandaient d’entrer en action, mais rien ne parvenait à le lancer. Les programmes donnés par le Cercle concernaient seulement les forces d’interventions, les agents de fonctions, ainsi que la population. Depuis la réunion des représentants qu’il avait précipitamment quittés, personne ne l’avait contacté mis à part Natsume.

Source de tracas avéré, le jeune darkness n’était plus joignable non plus.  Les explications quant aux horreurs ayant traversées la salle d’interrogatoire, ainsi que le coma inexpliqué du professeur interrogé tardaient longuement. En clair, le lion noir se sentait inutile. Ciblant l’inconnu, cette ville ne lui livrerait pas le moindre secret. A chaque fois qu’il approchait de quelque chose, une force inexplicable lui extirpait l’avantage des mains. Il avait encore cette hybride aux pouvoirs incompréhensibles enfermés au sous-sol depuis l’attaque sur les grottes, mais impossible d’en tirer la moindre information. Ni origine, ni ADN comparable, son camp lui faisait encore faux bon. Aline était partie depuis deux jours,  pas de nouvelles depuis.

Le soleil se couchait derrière quelques arbres et tours balayant son bureau de quelques rayons orangés. Il avait classé ses dossiers, répondu aux préfets, reçut plusieurs matons et chefs de sections pour les rappeler à l’ordre quant aux récents évènements ayant ébranlé la fiabilité exécrable de son système carcérale. Certes, les prisonniers de secondes zones s’entendaient bien avec l’équipe de sécurité. Les peines diminuaient majoritairement dans l’ensemble. Mais les conflits entre créatures agressives et passives ne cessaient d’éclater depuis les dernières évasions. Ils sentaient tous la faiblesse passagère du Patron depuis quelques semaines, ainsi que la fatigué générale des multiples équipes d’agents chargés de leur garde. Soleon n’avait pas envie ni le temps de se charger d’eux, il désirait s’occuper du reste de la ville. Sa prison ne lui amenait pas assez d’informations sans pour autant se priver de lui filer des problèmes. On lui demandait des comptes, plusieurs familles étaient en deuils, l’opinion publique malgré sa récente interview n’allait pas l’épargner. Il avait besoin de prendre l’air.

Une heure plus tard, la nuit entamait son tour de garde, enlaçant l’ensemble du contient dans un voile étoilé. La porte graissée de l’auberge s’ouvrait lentement sur une salle d’accueil vide, contrastant pleinement avec la salle à manger qui était à moitié rempli. Plusieurs clients mangeaient  directement au comptoir en agrémentant leurs assiettes d’un verre ou deux. Le restaurant semblait encore ouvert, l’hôte un vieil homme au sourire rassurant installa Soleon à une table donnant sur la rue. Eclairée par plusieurs lampadaires,  le lion tuait le temps le séparant de sa copieuse commande en observant le décor. Des tables nappées de diverses couleurs vives, toujours accordées aux serviettes et couverts disposés sur les tables. Des lampes stylisées pour éclairer la salle d’une manière étrangement confortable. Un sol impeccable, au parquet boisé, qui achevait l’avis de Soleon. C’était le meilleur endroit pour se ressourcer. Il remarquait son retard par rapport aux autres clients qui en étaient presque tous au dessert ou sur leurs fins de plat, alors qu’il attendait son entrée fraîchement commandée. Désolé par l’impossibilité de pouvoir fumer un cigare en plein publique depuis si longtemps déjà. Et pourtant il était toujours aussi contrarié par cette humeur gouvernementale.

Loin de voir son entrée débarquer, vue la conversation dans laquelle s’était lancé les trois serveurs accoudés au comptoir. Le patron s’en alla fumer dehors. Passant entre quatre hommes encastrés dans des costards noirs, des chaussures cirées et des cravates sombres rangées derrière leurs chemises. A côté d’eux, la masse de muscles cintré dans une fine chemise bleu ciel, un jean grisonnant et une paire de mocassins en cuir usés faisait vraiment risible pour une fois. Une sensation de danger égratigna sa nuque, ne l’empêchant pas pour autant de fumer son cigare en s’adossant contre la vitre de l’auberge. Le regard en coin, il ne prêtait pas vraiment attention au reste de la rue, se concentrant sur l’entrée des quatre Men in blacks sans lunettes.

Message par Invité Ven 18 Mar - 13:00

Revenir en haut Aller en bas
Dès l’instant où la voix tonitruante de son supérieur hiérarchique direct s’était élevée dans la salle de repos, après que son pied droit eu manifestement enfoncé la porte, comme à son habitude, Ewen sut que ce serait une journée pourrie. Pour une fois qu’il n’était pas en train de faire chier son monde, à provoquer ouvertement toute créature qui croiserait son chemin, à l’extérieur comme à l’intérieur du bâtiment du Cercle, voilà qu’on venait le déranger en plein jeu de fléchettes. Conséquence de sa mauvaise humeur naissante : la dernière qu’il eut en main vint malencontreusement se planter dans l’épaule d’un autre soldat présent sur les lieux, lequel ne tarda pas à vociférer plaintes et insultes à tout va, avant que les mots ne viennent mourir sur ses lèvres en réalisant la présence de leur supérieur parmi eux. Le règlement de comptes pourrait attendre. Leur équipe était déployée en urgence. Leur ? Pas exactement. Du point de vue de l’humain, les autres tenteraient leurs chances auprès de leurs interlocuteurs, pour essayer de négocier la libération des otages, sans risquer de générer un véritable bain de sang. Pendant que lui irait trouver le meilleur angle d’attaque pour couvrir ses petits camarades si jamais un assaut devait être donné malgré tout. Enfin, tout ceci consistait en de la pure théorie car dans la pratique, le snipeur se ferait un réel plaisir de descendre ses cibles à la première occasion. Le fourgon blindé les déposa à quelques rues de l’auberge et Ewen ne se fit pas prier pour prendre congé. En trajet, il avait observé les habitations alentours. La plupart étant des commerces, il ne pouvait pas rentrer en expliquant posément la raison de sa venue aux propriétaires. Quoique…

« Forces spéciales d’intervention du Cercle. Je réquisitionne votre toit. »

Aucun doute que son supérieur n’approuverait pas une telle démarche mais le sniper savait que le temps jouait contre eux. Et il n’avait jamais fait dans la dentelle par le passé, pourquoi commencer maintenant, en pleine mission de routine ? Ewen observa le pauvre homme s’activer pour lui ouvrir l’accès au toit du bâtiment. Son impatience pouvait se sentir. Heureusement pour le propriétaire des lieux, ce dernier ne fut pas long à défaire l’énorme cadenas qui verrouillait l’accès au toit. Le sniper n’avait pas choisi l’un de ses commerces à plusieurs étages. Un seul suffirait. D’après les informations que la police leur avait déjà communiquées, les preneurs d’otages ainsi que leurs victimes étaient tous réunis dans la pièce principale, à savoir, le restaurant de l’auberge. Une chance qu’ils n’aient pas eu l’idée d’enfermer plusieurs otages dans des chambres différentes. Cela aurait grandement compliqué son intervention. Mais ils pouvaient toujours changer d’avis entre temps, d’où la nécessité d’intervenir vite et bien. Ewen chassa son guide improvisé d’un regard noir et posa le sac noir qu’il transportait avec lui. L’étui – et sa forme surtout – aurait été trop voyant, il préférait de loin un banal sac de sport, quitte à devoir assembler son arme à chacune des missions. Usant du parapet pour dissimuler sa présence aux yeux des preneurs d’otages – à supposer que l’un d’eux eut l’idée de lever les yeux dans une situation pareille – l’humain observait les mouvements en contrebas. Tant de la part de ses coéquipiers, lesquels venaient d’interpeller leurs interlocuteurs, tant ces derniers, toujours retranchés dans l’auberge. Etaient-ce des résidus rebelles non interceptés par les forces de l’ordre depuis tout ce temps ? Ewen cracha.

« Voilà ce qui arrive quand on confie le boulot à des créatures. »

Car oui, il lisait les journaux. Oui il était tombé comme la plupart des Avventuriens, sur l’article relatant l’interview de certains hauts placés du Cercle ayant participé à l’attaque sur le repaire ennemi. Un vampire et un lycan de mémoire. Des créatures. Et tout ça pour quoi ? Apprendre en fin d’article qu’un humain avait perdu la vie, conduisant à la fuite de rebelles jugés dangereux. La sentence avait été sans appel dans l’esprit du sniper : une balle entre les deux yeux des responsables pour leur apprendre à faire le travail correctement. Ni plus, ni moins. Quelque chose tomba de sa poche alors qu’il se mettait doucement en position. D’un coup d’œil, il reconnut la forme caractéristique de son oreillette. Ewen hésita. L’utiliser ou pas ? Il n’avait pas la moindre envie d’écouter ces idiots… D’un autre côté, s’il prenait la liberté d’ouvrir le feu avant d’en recevoir l’ordre… L’humain lâcha un juron avant de placer l’oreillette. Avant même que celle-ci ne soit correctement en place, des grésillements s’en échappaient déjà :

« …nités ! A toutes les unités, je répète : l’identité des otages n’est pas encore connue. Nous entamons les négociations. A toutes les unités… ! »

« Cause toujours tu m’intéresses. »

La tête d’un premier malfrat apparut dans son viseur. Les doigts du sniper étaient prêts à appuyer sur la gâchette. Ce serait propre et rapide. Un adversaire en moins. Si les ordres tardaient à lui parvenir, peut-être devrait-il passer outre. Sa carrière risquait d’en pâtir en revanche.

Message par Invité Ven 18 Mar - 19:27

Revenir en haut Aller en bas
A peine arrivé à la moitié de son cigare, la gestuelle de la conversation l’intrigua. Ils n’en étaient plus aux politesses et commençaient à se pointer mutuellement du doigt. Les traits du gérant étaient plissés par la contrariété. Quant aux hommes en noirs, ils semblaient faire preuve d’une autorité désagréablement abusive. Le lion s’empressa de jeter l’objet du vice dans un faux soupir d’excitation. Il ne voulait pas montrer sa soudaine ardeur, il s’ennuyait énormément et n’allait pas se de quelques ennuis. La porte de l’auberge se referma sur sa démarche lourde et maîtrisée. Ses yeux passèrent l’assistance en revue, puis tombèrent sur le trio de serveurs. Ils n’avaient toujours pas apportés son entrée, tous trois captivés par la conversation qu’entretenaient l’aubergiste et ces quatre hommes. Ses oreilles captèrent une bribe de conversation concernant le bouclage de l’auberge :

« Bien, si nous n’avons pas le choix, pouvez-vous me montrez un badge quelque chose certifiant vo…ok ? »

L’agent Decamp venait de brandir son badge un peu trop haut pour ne pas se faire remarquer par plus de la moitié de l’assistance. Loin de s’arrêter là, il s’avança à la suite de Soleon qui prenait à peine place à sa table :


« Nous allons procéder à une inspection dans le cadre d’une enquête concernant le Cercle. Veuillez-restez calme et à vos places durant l’opération. Mesdames et messieurs, nous allons devoir contrôlez vos identités. Veuillez-toutes fois attendre que nous venions à vos tables pour nous les montrer par mesure de … »


Le portemonnaie d’un monsieur tout le monde, achevant sa tarte au citron, effleurait à peine le dessus de la nappe, que la voix de Decamp prenait huit décibels. Passant un savon pathétique au client distrait sous les yeux noircis de colère de l’équipe de restauration, il fut le centre d’attention au grand regret de l’assistance. D’ailleurs, l’un des serveurs manquait à cette dernière d’après l’alerte qu’émettait une dame apeurée. Une paire de portes bâtaient derrière la cuisine du bar. Le visage de Decamp fulminait de rage, alors que deux des agents s’élançaient déjà à la poursuite du fuyard.

Le premier ne put dépasser l’épaule du serveur blond aux yeux marron. Sa gorge se plia sous la tranche d’une main rapide et puissante. L’agent fut stoppé sec dans son élan, permettant à son collègue de réagir. Sa jambe frappa  le buste du serveur aux cheveux rasé sans le faire reculer. Il effleura son bouc d’un air soucieux puis se lança dans un bref échange de coup avec l’agent. Decamp pointait déjà les deux monstres du bout de son arme en tentant quelque chose de particulièrement stupide. Déclencher une fusillade en plein milieu du restaurant. Même si l’ennemi n’avait pas d’armes, il pouvait toujours s’aider de la foule pour fuir. Soleon s’apprêtait à rugir un ordre lorsqu’un désagréable froissement de nuque le devança. L’agent restait en retrait venait de se faire avoir par le serveur qu’on imaginait deux secondes plutôt fuir.
Decamp tira instinctivement sur la créature, lui infligeant trois balles dans le torse. Projeté contre un buffet décoratif. Le serveur fourbe s’étala contre le mur en agonisant quelques secondes. Decamp tenta de fuir trop tard, rattrapé par les deux premières créatures. Briquet coincé entre sa cuisse et la chaise, Soleon commençait déjà à établir un plan. Son portable ne lui servirait à rien, le Cercle serait sûrement informée d’ici quelques minutes par la perte de leurs agents.

Sa lucidité perdait en intensité lorsque était aussi prêt de l’action sans en être lui-même acteur. Son instinct lui ordonnait  de faire quelque chose, mais ses membres refusaient de bouger. Il ne voulait pas compromettre ses chances. Il restait encore deux créatures à maîtriser, en fait trois, puisque l’abattu semblait aussi fuir la mort. Deux femmes, trois adolescents et deux fillettes descendirent les  escaliers menant à l’étage. L’expression de leurs visages ne permettait pas de déterminer quoi que ce soit. Ils étaient serein sans être relâché voir intimidant ou arrogant.

Le silence était total, sans trop se tromper, Soleon avançait la théorie des vampires. Petit groupe assez pâle, tendance à sourire sans raison, capacité à résister à l’odeur de la nourriture. Si ils étaient des vampires, ça expliquerait se blanc inconfortable et la possible théorie de la conversation télépathique.  Il aurait juré voir des reflets rouges dans le regard de la petite, mais leur échange de regard fut tellement bref qu’il ne pouvait toujours rien certifier. Dans tous les cas il était surclassé. Le gérant venait d’être pris à part par le serveur blond. Ce dernier était le plus massif du groupe, son accent du Nord Est laissait penser à de l’allemand :

« Sobo va expliquer à la clientèle que nous allons nous disséminer à vos tables le temps que l’on trouve une solution pacifique. Nous sommes recherchés monsieur, pardon de vous avoir menti. Laissez-nous poursuivre le service comme si de rien n’était et tout se passera bien.

-D’accords. »

L’aubergiste lui aussi complètement dépassé par les évènements pâlissait d’avance aux propos de Tristan. Comment pouvait-il sincèrement le croire lorsqu’il parlait de solution pacifique ? Après ce carnage ? Ils nettoyèrent rapidement ce qu’ils purent, puis fermèrent les portes par précautions. Les adolescents se mirent entre des couples d’âge mûr, tandis que les deux femmes prirent des hommes plus âgés. Solon eut comme une sorte de ressentiment haineux en voyant les deux fillettes arriver, il en avait marre des femmes à l’aspect aussi jeunes. Ses yeux scrutèrent les leurs alors qu’il testait brièvement leur détermination :

« Que puis-je pour vous? »

Les deux fillettes commencèrent à sourire alors que le serveur au bouc apportait la purée de concombres. Soleon le remercia poliment, puis entama son repas, en assistant à la mise en scène dictée par les créatures.

Message par Invité Dim 20 Mar - 7:16

Revenir en haut Aller en bas
Les secondes puis les minutes défilaient à une lenteur exaspérante. Son indexe caressait distraitement la gâchette de son arme. Bon Dieu ce que ça le démangeait de presser la détente ! Surtout avec la tête de sa cible toujours présente dans le viseur ! Il pourrait toujours prétexter une crampe au doigt ? Quoi, pas possible en tant que soldat entraîné doublé d’un profil de sniper hors pair ? Ewen soupira intérieurement et détacha son œil du viseur pour observer l’agitation qui gagnait le restaurant. Les informations lui parvenaient à l’oreille, parfois en temps réel, parfois avec un net retard concernant les faits qui se déroulaient sur place. Aucun doute que l’équipe au sol n’avait pas une vue d’ensemble des événements, contrairement à lui. Et comble de l’ironie, il était celui qui attendrait les ordres, quoiqu’il arrive, au lieu d’en prendre l’initiative. Parfois, le jeune homme se détestait d’occuper ce poste.

« A première vue, les preneurs d’otages sont plus nombreux que prévu. Ils se sont répartis parmi les convives, toute intervention militaire est fortement interdite par risque de blesser les otages, je répète… ! »

Un ordre, un seul. Et il ferait feu. Si les malfrats étaient humains, alors le sniper se savait dans la capacité toute légitime d’en abattre trois avant qu’ils ne comprennent ce qui leur arrive. Peut-être un quatrième le temps qu’ils le localisent… Le risque de cette attaque furtive reposait sur la nature de ses cibles. Détail en apparence secondaire mais qui prenait tout son sens pour le soldat du Cercle. Une créature réagirait plus rapidement qu’un humain, surtout si elle se savait prise pour cible. L’instinct de survie sans doute…

« Sales déchets. »

En dépit de toute sa haine à l’encontre des créatures, Ewen ne voulait pas prendre le risque de blesser des humains. Il vivait pour les protéger, non le contraire ! Le fait que les preneurs d’otages se soient disséminés à travers les occupants de la salle ne lui indiquait rien de bon. C’était la meilleure stratégie pour intervenir rapidement auprès des otages si les choses dégénéraient.

En voyant ses collègues pousser les portes de l’auberge, Valérian avait failli laisser échapper un soupir. Plus discret tu meurs. Autant se coller une étiquette sur le front avec marqué « Forces de police » dans ce cas… Pour la discrétion, ils allaient devoir repasser. Dire qu’ils enquêtaient sur ce groupe de vampires depuis plusieurs mois déjà et que ces idiots risquaient de tout faire capoter ! Et en effet, la situation capota pour de bon. Une chance qu’il était en civil à ce moment-là. Mais le jeune homme ne put s’empêcher d’éprouver un début de colère en voyant ses collègues tomber les uns après les autres. Il ne pouvait rien faire ! Les malfrats étaient trop nombreux, même pour lui. S’il faisait l’erreur de sortir son arme de service, aucun doute qu’il finirait comme ses malheureux collègues… Comment procéder dans ce cas ? Il pouvait deviner que les forces spéciales d’intervention ne seraient pas longues à prendre position à l’extérieur de l’auberge. Mais devant autant de profils dangereux, elles ne pourraient pas intervenir dans la foulée, la vie des otages s’en trouverait menacée ! Ce que c’était frustrant ! Son regard balaya rapidement les visages des personnes présentes. Il reconnut alors ce géant, lequel lui tournait le dos. Le chef de la prison ? Ici ? Dans un endroit pareil ? Heureux hasard ou sombre complot ? Valérian n’aurait su le dire pour le moment. Mais au moins, il pensait avoir trouvé une idée. Si l’autre était aussi bon qu’on le racontait dans les couloirs du bâtiment du Cercle, alors à deux, ils avaient peut-être une chance de débloquer la situation. Sans un regard pour la ravissante créature qui était venue se poster près de lui, il tenta le tout pour le tout :

« Ahem, excusez moi ? Serveur ? »

Prenant soin d’effectuer des mouvements aussi lents que possible tandis qu’il se levait de sa chaise, histoire de ne pas s’attirer les foudres des preneurs d’otages, la jeune homme ne put que constater le caractère ridicule de ses propos. Serveur… Comme si les intéressés avaient conservé ce statut entre temps ! Son initiative lui valut des regards noirs de la part de ses interlocuteurs mais curieusement, aucun n’entreprit de le faire se rasseoir de force.

« Je crois que ce Monsieur a hérité de ma commande… J’aimerais récupérer ma purée de concombres si c’est possible ? »

Poussant sa chance toujours plus loin, Valérian fit un pas ou deux en direction de la table du directeur de la prison. Il n’eut pas l’occasion d’en faire davantage que le serveur au bouc venait l’intercepter :

« Hé toi, retourne t’asseoir. T’avise pas de bou- »

Sans lui laisser le temps de finir, le jeune homme le neutralisa brutalement, un bras plié dans le dos et la tête plaquée sur la table du restaurant, son arme de service collée à la tête du vampire.

« Fini de jouer maintenant, vous allez laisser partir les otages. »

Le gros problème de Valérian était d’être quelqu’un de trop gentil. En dépit de son air déterminé, limite menaçant avec son arme de service prête à répandre l’encéphale du prétendu serveur sur la table, il se savait incapable de faire feu. Attraper les criminels vivants avait toujours davantage apporté aux forces de l’ordre, lesquels pouvaient ensuite les cuisiner. Tuer ces derniers ne devait survenir qu’en ultime recours ! C’est pourquoi il se contenta d’apostropher la jeune femme qui se tenait quelques instants auparavant à ses côtés, lorsque cette dernière s’approcha d’eux, un sourire carnassier étirant ses lèvres pulpeuses. Elle n’avait aucune intention de s’arrêter et ne tarda pas à plonger ses crocs dans le cou du policier hurlant. C’en fut trop pour Ewen. De là où il se trouvait, il avait assisté à la scène. Voir un otage réagir aussi bien lui plut. La suite moins en revanche.

« Tire. Mais flingue le bordel !... Avant qu’elle ne… Putain. »

Osef des ordres qui lui avaient donnés et répétés dans son oreille. La première balle vint se loger directement dans la tête de la vampire, laquelle chuta lourdement vers le sol avant de se réduire à un petit tas de cendres. Puisque les preneurs d’otages étaient des créatures et qu’elles venaient de s’en prendre à un humain, aucune raison qu’il se retienne. Sans se soucier du duo masculin, Ewen cherchait déjà sa seconde cible. L’autre serveur, où était-il passé ?

« Hein ? »

Le premier serveur vint s’incruster dans son viseur mais il n’était pas seul. Un bras poilu l’avait attrapé à la gorge. Incrédule, le snipeur assista à la transformation partielle du policier. Il venait de venir en aide à une créature ? Un lycan de surcroît ? Pourquoi ça le choquait autant ? L’autre n’était pas humain ? Il aurait pu laisser les deux s’entretuer dans ce cas… Une balle de gaspillée…

« Ewen ! Qu’est-ce qui te prend bordel ! Tu n’as pas reçu l’ordre de tirer ! Réponds soldat ! »

« … »

« A toutes les unités, l’assaut est donné. Neutralisez-moi ces salopards ! Et plus vite que ça ! »

Message par Invité Sam 26 Mar - 13:21

Revenir en haut Aller en bas
Malheureusement pour Valerian, les choses semblaient se dérouler beaucoup moins passivement que prévu. Pourquoi s'était-il intéressé à sa salade? Les deux gamines ne lâchaient pas le géant des yeux sans trahir la moindre émotion. Lorsque ce qu'il devina être un agent en civil plaqua le serveur au bouc sur la table, aucune des deux vampires ne cilla. Soleon ne pouvait que deviner, espérant que ça ne soit pas l'agent qui fut maitrisé dans un premier temps, il était loin d'être soulagé pour autant. Etre bloqué par deux gamines n'étaient pas réellement crédible, pourtant son instinct lui commandait d'attendre un moment plus propice. Sa fourchette resta plantée dans sa purée lorsque Valerian ordonna la libération des otages. Cet homme était un agent de valeur, il fallait à tout prix l'aider à s'en sortir.

Voilà à quoi pensait le lion, ses yeux se plantèrent dans ceux du serveur éméché qui se tenait derrière le comptoir pour masquer son buste ensanglanté. Une balle fusa au même instant. Les deux gamines eurent un mouvement de recul en voyant leur congénère tomber, Soleon ne pouvait témoigner du spectacle mais en profita pour se saisir de leurs cols. Il les souleva sans mal puis tenta de les envoyer valser à travers les restes de vitre qu'avait brisé la balle d'Ewen. L'une des gamine s'affala contre le trottoir tendit que l'autre s'agrippait encore à l'avant bras de l'hybride. Plusieurs civils s'étaient allongés en maintenant leurs front contre le sol, plus de pleures que de hurlements. La créature aux émeraudes sanguinolente venait de planter ses petits crocs aiguisé dans la chaire du lion. Lui arrachant un hurlement de rage qu'il acheva en empalant la vampire contre le rebords fendu de la vitre. Son dos devait être légèrement entamé, pas de quoi la tuer, en revanche elle aurait sûrement beaucoup de mal à se redresser avant quelques minutes.

L'assaut avait été donné, le policier s'avérait être un lycan, son bras partiellement transformé venait de s'emparer du serveur aux cheveux blonds.Ce dernier le tenait en respect jusqu'au moment ou la seconde dame vampire lui lança l'un des clients. Surprit par l'arrivée d'un homme d'âge moyen contre lui, il sentit sa prise lâcher, alors que le serveur s'emparait déjà du client en repoussant Valerian d'un coup de pied dans le torse. Ce dernier recula sur moins d'un mètre en heurtant la table qui siégeait dans son dos. L'ouïe des deux serviteurs du Cercle leurs permirent simultanément d'entendre de lourds bruit de pas approcher. La situation empirait, ils allaient perdre des civils à se train là...

"Tant pis pour les effets secondaires."

Alors que la gamine affalée sur le trottoir s'apprêtait à bondir dans le dos de Soleon, que le serveur à l'abdomen rougit saisissait l'un des clients gémissant sur le sol. Le lion noir se réveilla dans un rugissement titanesque. Proche des lycans, sa transformation laissait entendre plusieurs os s'étirer dans des craquements inhumains avant de dévoiler un fauve d'eben. Sa voix prenait une teinte sauvage et roque éloignée de tout les principes de virilité conventionnel. Une bête noire et massive à la crinière abyssale venait de littéralement suspendre le chaos. Son rugissement une fois entièrement transformé dura plus de cinq secondes. Ses pattes avant reposaient sur la table lui faisant face, lui donnant une allure de de roi. Le volume sonore de sa bête avait sûrement été entendu par les forces de l'ordre sur le point de pénétrer à l'intérieur de l'auberge. Quelques agents armés de fusils d'assauts étaient sur le pallier alors que Soleon se jetait sur les deux vampires proches de Valerian. Dénuée de toute volonté combative, ils auraient aimés pouvoir fuir avant que la masse de poils ne leur tombe dessus de tout son long. Sans sortir ses griffes, il exerça simplement la plus puissante pression possible en grognant de manière dissuasive.

Costa était chargé de mener l'assaut à l'intérieur de l'auberge pour sauver les civils, situé en première ligne ses tympans, ainsi que ceux des cinq premiers soldats avaient subit de plein fouet le rugissement du lion. Désemparé, bien que conscient du devoir qu'ils avaient, leurs fusils étaient tout de même brandit en direction de l'assistance:

"Visez les serveurs! Et ne touchez pas au lion!"

Valerian avait vue son bras se rétracter sous forme humaine sans qu'il ne commande quoi que ce soit. D'abords surprit, il s'était au bout d'un certain temps décidé à l'ouvrir, pour achever cette opération.

Message par Invité Dim 27 Mar - 15:21

Revenir en haut Aller en bas
Encore abasourdi par cette découverte, le sniper ne put qu’assister au déploiement des troupes au sol. Ils étaient ses collègues à défaut d’être de véritables amis mais il n’était pas en mesure de couvrir qui que ce soit à cet instant présent. Impuissant, Ewen assistait au début de carnage qui se déroulait dans l’auberge, à une petite centaine de mètres de l’endroit où il se trouvait toujours posté. Le chaos régnait en bas. L’initiative de cet homme non, ce lycan était partie d’une bonne intention. Mais rapidement, les choses avaient dégénéré, échappant à son contrôle. L’humain élabora alors une folle théorie : est-ce le policier avait refusé de tuer le vampire parce qu’étant lui-même une créature ? Bien entendu, cette hypothèse n’était aucunement fondée et pas plus logique que ça. Mais une petite voix malsaine le lui répétait à l’intérieur de sa boîte crânienne, martelant l’idée afin qu’elle s’imprime pour de bon dans son esprit. La transformation du lion les prit tous de court. Mauvaise surprise ? Retournement de situation ? Nouvel adversaire ? D’étranges phénomènes ne tardèrent pas à se produire, de manière simultanée après que l’imposant animal eut rugi. Pourquoi diable les premiers rangs des forces spéciales s’étaient-ils immobilisés ? Ne voyaient-ils pas l’urgence de la situation ? Avaient-ils peur du fauve noir en question ? D’un coup d’œil, le jeune homme réalisa que même le lycan se voyait restreint dans ses capacités. Pourquoi avait-il fait en sorte que son bras reprenne forme humaine ? C’était trop tard pour le cacher désormais. Il était encore temps de profiter de l’effet de surprise suscité par la transformation du lion pour abattre les criminels restants ! C’était quoi cet air surpris sur son visage ?

« Bordel, il se passe quoi à la fin ?! »

Ce qu’il aurait apprécié de recevoir un ordre à cet instant, ne serait-ce que pour entendre la voix d’un humain, son supérieur direct peut-être ? Le sniper s’était repris mais il manquait toujours cruellement d’informations ! Ewen se remit en position, approchant de nouveau son œil du viseur et son index de la gâchette. Inconsciemment, il visa l’imposante masse noire. Allié ou ennemi ? Certes, il avait bondi sur deux des vampires restants mais…

« Sale monstre. »

La haine engendre la haine. C’était bien connu. Et elle demeurait malheureusement difficile à éteindre pour de bon. Lentement, son index pressait un peu plus la détente, sans pour autant tirer. Ce qu’il mourrait d’envie, là tout de suite, de loger sa seconde balle entre les yeux de l’animal…

« A toutes les unités, neutralisez les serveurs mais ne touchez pas le lion ! »

La voix de son supérieur retentit dans son oreille, manquant de justesse de le faire sursauter. Ce qui aurait été une malheureuse erreur de sa part puisqu’il aurait alors, malencontreusement pressé la détente pour de bon, tuant le fauve dans la foulée.

« Hein ? »

« Je répète, ne touchez pas au lion ! Il est des nôtres ! »

Même sans avoir été témoin de la scène qui se déroulait au cœur de l’auberge, toute personne connaissant l’identité de Soleon en tant qu’hybride, ferait immédiatement le rapprochement entre lui et l’animal qui se tenait à présent dans le restaurant. Costa l’avait aussitôt reconnu, à défaut d’avoir pu voir l’homme lorsque ce dernier se tenait encore à sa table. Si même le directeur de la prison se sentait obligé d’intervenir après avoir été manifestement mêlé à toute cette histoire… Le colonel déglutit difficilement, voyant déjà une ombre venir ternir sa carrière quand il devrait des comptes au principal intéressé. Si seulement cette tête de mule n’avait pas ouvert le feu ! Ils auraient pu entamer les négociations pour libérer les otages ! De son côté, Ewen se mordit la lèvre à sang. Enfin, il recevait des ordres. Pour ne pas changer, ils ne lui plaisaient pas. Franchement, il devrait plutôt se mettre à son compte… L’idée acheva de lui traverser l’esprit alors que son viseur quittait le lion pour atterrir entre les deux yeux d’un autre serveur. Abattu sur le champ. Cela au moins, il savait faire. La jeune fille jetée sur le trottoir ne fut pas longue avant de le rejoindre. Il couvrit ses coéquipiers au sol et les efforts de ces derniers, couplés aux directives du policier lycan et à l’aide du fauve, eurent finalement raison des criminels. Coup de chance supplémentaire : les deux vampires neutralisés par le lion purent être capturés vivants. Au moins, les forces de l’ordre auraient de quoi obtenir des informations concernant ce qui se tramait en ville. Les rumeurs avaient souvent une part de vérité et l’augmentation des crimes, même apparaissant comme des actes isolés, avaient de quoi susciter de nouvelles craintes. Que cela soit chez la population, qu’auprès des hauts placés du Cercle… Quand il fut certain que toute forme de menace était sous contrôle, le jeune homme détacha son œil du viseur en laissant échapper un soupir. Plus lentement que d’ordinaire, il entreprit de ranger son matériel. Cette fois, il aurait droit à un blâme. Ces antécédents et sa haine à l’encontre des créatures n’étaient une surprise pour personne parmi ses supérieurs et collègues. Jusqu’à présent, ils avaient fermé les yeux parce que l’humain mettait ses capacités au service du Cercle. Toutefois, les deux parties savaient pertinemment qu’un jour, une bavure arriverait. Et si ce jour était arrivé plus tôt que prévu ? Peut-être avait-il bien fait de songer à se mettre à son propre compte ? Le sniper redescendit du toit au moment où le dernier vampire était enfermé à l’arrière du fourgon blindé, sous étroite surveillance. Etrangement, il ne vit ni la silhouette de son supérieur, ni celle du policier lycan. Dans le fond, c’était peut-être mieux. Ewen allait tourner les talons pour prendre place dans l’un des véhicules du Cercle, parfaitement conscient que ses collègues ne s’autoriseraient pas de remarques à son encontre avant Costa lui-même mais la voix de ce dernier l’interrompit net dans son entreprise :

« Ewen ! Viens par ici ! »

Autoritaire. De celles qu’on se sait obligé de suivre. Le jeune homme émit un soupir. L’autre ne pouvait pas attendre qu’ils soient rentrés à la base non ? Le sniper s’approcha presque à reculons pour découvrir de plus près les ravages de l’attaque sur l’auberge. Il allait falloir un bon mois pour tout remettre à neuf… Ewen aperçut son supérieur en grande discussion avec le policier lycan et… Il marqua un temps d’arrêt devant le visage du troisième homme. S’il ne le connaissait pas sous sa forme animale, il ne pouvait cependant pas oublier le visage du directeur de la prison, pour avoir été présent au moment de la cérémonie de sa prise de fonction au sein du Cercle.

« Et voici notre snipeur, Ewen Kolher. Chargé de couvrir l’assaut des troupes au sol Monsieur. »

S’en était presque dérangeant d’entendre son supérieur parler de lui de la sorte et de s’adresser ainsi à cet homme. De toutes évidences, ce dernier leur était bien supérieur, en termes de rang au sein de l’organisation. Est-ce que Costa avait fait exprès de le faire venir pour l’humilier en présence du directeur de la prison ? Ewen en sentit les prémisses et choisit de prendre les devants. Comme à son habitude.

« Mes excuses pour avoir ouvert le feu sans votre accord. Cet homme était en danger, j’ai cru bon de devoir intervenir avant de recevoir vos ordres. »

La fin de sa tirade s’accompagna d’une courbette, que le sniper jugea bon de prolonger plus que nécessaire. Bon Dieu. Ce qu’il était difficile de courber l’échine en présence de créatures. Pire, devant elles ! Par chance, il était parvenu à masquer son dégoût au moment de désigner Valérian par un terme qu’il ne lui accordait de toute évidence pas. Monstres.

Message par Invité Mer 13 Avr - 20:02

Revenir en haut Aller en bas
Alors qu'il tirait sèchement une veste d'agent, que l'un des soldats lui tendait à travers l’entrebâillement des toilettes pour homme. Soleon réfléchissait encore sur le déroulement de cette opération. Il avait l'impression qu'une imposante araignée lui dévorée l'intérieur du torse. C'était un sentiment désagréable, un mélange d'émotions contradictoires et de souvenirs poussiéreux à lui en démanger la gorge. Ses doigts grattaient machinalement son cou lorsque il avait un instant à lui. Une fois la veste bouclée, il éprouva un regain d'énergie significatif. La sensation de l'uniforme trop serré, ainsi que cette volatile odeur de fer le ramenait loin. Pas assez malheureusement pour qu'il ferme les yeux sur ce fiasco. Qui était responsable des quatre clampins ayant déclenchés les hostilités? Étaient-ils vraiment des agents du Cercle?

Les têtes et réactions des quelques soldats entourant les corps parlaient par eux même. Il fut bien sûr navré par la stase que subissait encore inconsciemment le peu de gens encore affectés par son rugissement. Il ne pouvait pas les comprendre sur ce point, ni compatir. Non par par ce que sa voix ne l'affectait pas. Mais bel et bien par ce que son devoir l'avait appelé à bondir. Le problème, c'est qu'il avait très faim, son ventre grondait fortement alors qu'il broyait toujours du noir. Ses yeux ne parvenaient pas à trouver le responsable, ce dernier avait ordonné à deux agents de s'occuper du lion. Mais ce dernier essayait peut être de lui échapper, attitude qui déplaisait fortement au patron de la prison. Il n'avait pas l’intention d'ébruiter cette affaire, son rôle n'était pas non plus de savonner un colonel qui venait d'opérer.

Ses yeux de félin captèrent finalement le galon voulut, accélérant son allure pour rejoindre Costa en quelques enjambées. Le colonel n'eut aucun problème à sentir le pas du colosse suivre le siens. Les deux hommes se firent face devant l'entrée de l'auberge. Ils se saluèrent poliment sans étalage de fierté dilué à l'orgueil. Puis le colonel attendit patiemment que Soleon s'exprime. Les grattement de gorge de ce dernier lui donnaient l'impression qu'il était de mauvaise humeur. C'était le cas, même si l'hybride aurait aimé le dissimuler plus aisément. Enfin bon, le mal était fait, il avait réellement besoin de manger si il voulait se calmer:

"Expliquez moi.

-Pardonnez moi monsieur, mais pourriez vous être un peu plus...

-Explicite?

-Exactement monsieur, sincèrement...

-Voix faible. L'opération... un putain de fiasco."

Les derniers mots de Soleon malgré sa blessure vocale étaient teintés de mépris. Il n'avait pu s'en empêcher, lui qui était habituellement si calme et à l'écoute des autres. Face à cette mascarade d'intervention armées, toute la haine qu'il vouait envers sa hiérarchie laxiste et complaisante remonta à la surface. Ses compagnons morts pour une crise idéologique ressemblait étrangement à ce qu'il venait de se passer. Des bleus ont perdu stupidement la vie car personne n'était là pour les tenir. Où étaient-ils les héros? Les seuls soldats ayant un tant sois peu réussit ce qu'ils entreprenaient sont les tireurs embusqués. Et encore, pourquoi leur avait on donné le droit d'ouvrir le feux aussi facilement? Par ce qu'ils étaient bon? Non mais sérieusement qu'est-ce qu'il se passait au sein du Cercle en ce moment? Qui formaient leurs hommes? Combien de temps les entraînaient-ils avant de les envoyer en missions? Ses poings étaient serrés, tout comme ses dents lorsque la réponse sortit sur un ton rassurant. Costa n'avait pas perdu tout ses esprits pour autant, il ne se laissait pas non plus intimider, bien qu'il ne faisait pas le fier, il restait professionnellement correcte:

"Nous traquions ce groupe de vampire depuis plusieurs mois monsieur. Certains étaient possiblement des anciens rebelles. Je ne m'avancerais pas trop vite, car ils étaient mieux coordonnés que ce que nous avions envisagés. Pour ce qui est de l'interpellation le seul témoin ce trouve être l'agent Valerian.


-Enchanté, ce fut un honneur de survivre à vos côtés.Vous êtes le responsable de cette opération? Non mais franchement? C'était quoi ces cibles ambulantes? Depuis combien de temps on est sur cette opération déjà? Rappelez le moi Costa?"


Qui que soit ce Valerian il avait du cran, Soleon était presque gêné d'être content de le voir débarquer pour s'expliquer. Mais ça avait des airs de justice qui lui plaisaient bien. Costa ne le répugnait pas tant que ça en soit, mais il avait besoin de se faire secouer. Le résultat de cette mission était juste catastrophique pour tout le Cercle et l'Avventura si les médias répliquaient directement:

"Attendez-ne bougez pas je reviens tout de suite!"

Costa s'en alla précipitamment attrapant l'un de ses hommes pour l'amener à eux . Valerian et Soleon se regardèrent brièvement avant d'échanger un regard sceptique à Costa:

« Et voici notre snipeur, Ewen Kolher. Chargé de couvrir l’assaut des troupes au sol Monsieur. »

« Mes excuses pour avoir ouvert le feu sans votre accord. Cet homme était en danger, j’ai cru bon de devoir intervenir avant de recevoir vos ordres. »

Un soupir exaspéré échappa à Soleon, tout s'expliquait ils étaient tombés sur un amoureux de la gâchette. En revanche, il avait bien quelque chose à lui dire. Coupant la réponse de Costa en s'accroupissant au niveau d'Ewen, il répliqua:

"Bon boulot. Seul, pas...un tir ...manqué. Que des monstres."


Il le salua comme il saluait ses hommes dans le temps, c'était surtout pour empêcher Costa de s'en aller par ce genre de porte déshonorante. Etre accroupi rendait la chose moins formelle, mais ça n'en restait pas moins réconfortant pour le lion. Costa était le supérieur de ce tireur, il devait le protéger et l’entraîner. Pas le vendre pour se cacher derrière les défauts de son homme. Il invita Ewen à rester si il le désirait, puis invita Costa à expliciter d'avantage. Ce fut frustrant et franchement dévalorisant pour lui d'entendre cet homme se plaindre, craignant pour son avenir qu'il avait lui même sapé par incompétence. Le lion noir se tourna vers Ewen, puis s'en alla en lui murmurant bassement:

"Si ta justice devient trop lourde, contacte moi."

Puis le géant s'en alla par ses propre moyen en taxant une cigarette sur le chemin. Réfléchissant aux noms que Costa lui avait délivré.

Message par Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum