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Message par Invité Dim 24 Jan - 10:12

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Dans la semi-pénombre de la petite pièce, seule la mélodie répétitive des doigts pianotant sur les touches du clavier résonnait en boucle, inlassable et infatigable à la fois. L’après-midi touchait à sa fin dehors, apportant une lente déclinaison de la lumière sur la ville. Pourtant, cela ne faisait aucune différence aux yeux de l’occupant de cette même pièce. L’absence presque totale de lumière dans son antre avec ces rideaux tirés en permanence, ne lui permettait pas de se soucier de la progression naturelle du temps. Son attention toute entière était concentrée sur l’écran lumineux qui lui faisait face, lequel répandait sa lumière blafarde et artificielle dans la pièce, éclairant faiblement celle-ci. Une succession de chiffres ne cessait de défiler sur ce même écran, apportant une touche de frénésie et contrastant avec l’apparente immobilité du garçon. Car à l’exception de ses mains et de ses yeux, qui suivaient l’évolution de cet enchaînement de chiffres, incompréhensible pour un regard extérieur, le reste de son corps était parfaitement immobile. Par expérience, Sulkan savait qu’il ne fallait jamais remettre un piratage à plus tard, encore moins tout laisser en suspens, ne serait-ce que pour commander une pizza ! Dans ce domaine, chaque seconde comptait. Chacune d’entre elles offrait à ses victimes, l’occasion de remarquer sa présence dans leurs données et pire, de donner l’alarme. Oh bien sûr, tout le monde n’avait pas un informaticien surveillant en permanence ses données sensibles. Certains contrats étaient plus faciles que d’autres. Cependant, le garçon n’était pas quelqu’un pour qui le goût du risque était une chose innée. Lorsque la dernière note résonna sur le clavier de sa machine, sonnant là, l’arrêt de la manœuvre pour un temps, Sulkan s’assura d’être entièrement déconnecté, inaccessible, avant de se laisser choir en arrière, le dos lourdement appuyé contre le dossier de sa chaise de bureau. Un soupir franchit ses lèvres et tandis qu’il se laissait aller à la contemplation sans intérêt de son plafond, une sonnerie, différente celle-ci, le tira de ses pensées pour le ramener au moment présent.

« Timing parfait ! »


Cette sonnerie était celle de son téléphone professionnel, signe qu’un client porteur d’un nouveau contrat avait besoin de ses services. En dépit de la fatigue qui se manifestait doucement à lui, rappelant le nombre d’heures qu’il avait passées devant son ordinateur, à présent en mode veille amplement mérité, le garçon ne put réprimer un sourire satisfait. Il y avait toujours des individus désireux d’avoir le dessus sur leurs congénères et ce, à n’importe quel prix. Et ce même genre d’individus constituait le gros de sa clientèle. Sans se faire attendre plus longtemps, Sulkan tendit la main en direction de son portable, s’en saisit et décrocha dans la foulée.

« Ouais ? »

La certitude de reconnaître une voix familière, parfois empressée, parfois soucieuse, lui permettait de s’octroyer quelques libertés en matière de familiarité. Tout le monde n’avait pas accès à ce numéro. Quant à ceux qui osaient le composer dans l’attente d’obtenir ses services, le garçon les savait bien trop demandeurs pour oser s’indigner sur ses manières, disons-le, souvent vulgaires. Seulement cette fois-ci, un étrange silence planait au bout de la ligne. Fronçant les sourcils, Sulkan se répéta, une fois et comme le silence persistait, finit par raccrocher, sans plus de cérémonie. S’il essayait de conserver sa nonchalance habituelle, un doute subsista toutefois. Et si, par malheur, l’un de ses clients l’avait balancé aux forces de l’ordre ? Lesquelles l’auraient alors contacté lui directement, pour s’assurer des dires de leur interlocuteur ? Le garçon serra les dents avant de relativiser. Même si c’était le cas, il n’avait rien à se reprocher. Tant que les forces de l’ordre ne pouvaient établir un lien entre sa personne et d’anciens piratages informatiques, il pouvait dormir sur ses deux oreilles. Et d’ici à ce qu’ils débarquent en grandes pompes chez lui, Sulkan aurait détruit les preuves. Une décision qui n’aura pas été prise à la légère, car toutes ses données à lui étaient comme un véritable trésor. Nombreux seraient ceux à payer le prix fort pour obtenir des informations confidentielles sur un grand groupe pharmaceutique ou encore les coordonnées bancaires de comptes réunis au sein de banques mondialement connues. Le garçon s’ébroua et songea à prendre une douche pour chasser ces pensées négatives. A peine eut-il fait quelques pas en direction de la salle de bain, pourtant pas très éloignée, que le même téléphone portable se mit à vibrer. L’écho de ces vibrations se répercuta dans la pièce, de nouveau silencieuse. Sulkan tourna une nouvelle fois la tête en direction de la petite machine. Un sms ? Rares étaient ces clients à procéder ainsi, de peur que le contenu de leurs messages soit lu par leur entourage. Prudence inutile du point de vue du garçon lui-même puisque les appels pouvaient aussi bien être surveillés au moindre doute de la part des autorités. Chassant l’hésitation qui s’était emparée de lui, Sulkan s’empressa de consulter son portable.

De Anonyme : 2205-139.72436-145.97856


De toutes évidences, il n’avait pas affaire à un amateur. Un client potentiel ? Pourquoi ne pas avoir répondu au téléphone plus tôt dans ce cas ? Encore un superstitieux ?  Si les quatre premiers chiffres correspondaient à l’heure du rendez-vous, la suite donnait les coordonnées du lieu désiré. Machinalement, le garçon rechercha le lieu en question sur Internet et en découvrant qu’il s’agissait du quartier dévasté, ses soupçons se confirmèrent. Soit l’autre était inquiet à l’idée de se faire piéger, soit il avait réellement affaire à un pro dans ce domaine. A la perspective d’un gros contrat à la clé, Sulkan se réjouit. Il avait toujours préféré jouer dans la cour des grands. Il se prépara donc, enfilant un autre tee-short, noir, sans veste par-dessus puisqu’il ne craignait pas la morsure du froid et prit la direction du quartier dévasté lorsque vint l’heure, gardant l’emplacement exact du rendez-vous dans un coin de son esprit. Une fois sur place, il ronchonna de ne trouver personne, pas même des flics ! Le garçon prit son mal en patience, observant pendant un temps la buée qui filtrait entre ses lèvres. Une petite dizaine de minutes s’écoula ainsi et toujours aucune trace de son contact. Serait-il tombé sur un con finalement ? Au moment où il se faisait cette réflexion, du mouvement attira son attention dans la pénombre. Une paire d’yeux le fixaient et Sulkan découvrit, incrédule, un chat. L’espace d’une fraction de secondes, le souvenir de celui qu’il avait aperçu dans le laboratoire en ébullition lui revint en mémoire, avant de se dissiper sous le bon sens. Ce ne pouvait pas être le même animal.

« Qu’est-ce que tu fous ici toi ? »

Le fait d’avoir attendu pour ce qui ressemblait de plus en plus à un vulgaire lapin, fit naître de la mauvaise humeur chez le garçon. Encore plus lorsqu’il réalisa qu’il s’adressait à un chat en guise d’interlocuteur. De dépit, il se baissa pour ramasser un caillou et le lui lança, faisant détaler l’animal par la même occasion.

« C’est ça barre toi ! J’aime pas les chats ! » s’exclama-t-il avec irritation.

Une fois sa jauge de patience entièrement consommée, Sulkan se résolut à tourner les talons pour prendre la direction de son modeste studio. La fatigue le guettait sérieusement. Il avait beau avoir gagné en endurance depuis sa transformation, cumuler les nuits blanches finissait toujours par avoir raison de lui. Il trouva néanmoins l’énergie pour fumer une cigarette, le moyen pour lui de chasser en partie sa mauvaise humeur. Le bâtonnet de nicotine ainsi consommé, trouva sa destination finale au pied de l’immeuble, sur le trottoir tandis que le garçon se traînait jusqu’à son lit. En chemin, il se débarrassa des quelques morceaux de tissu qui recouvraient son corps, trop préoccupé par la perspective d’atteindre le lit pour songer à refermer entièrement la fenêtre. De toute façon, son studio n’était pas chauffé la plupart du temps. D’une, parce qu’il n’était pas quelqu’un de frileux et ensuite, parce que l’amas composé d’ordinateurs et de fils répandait une chaleur qui supplantait celle d’un radiateur au final. Sulkan se laissa tomber sur le lit, trouvant avec peine son chemin sous la couette avant de se laisser aller dans les bras de Morphée.

Message par Invité Dim 24 Jan - 11:55

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« Il pourrait bien te servir Catt, vois si tu peux le contact, il est bon. »

La chatte, lovée dans son bain chaud -oui elle apprécie l’eau !- écoutait d’une oreille attentive les informations que lui transmettait Sorën à l’autre bout du fil. Elle lui avait raconté ce qui s’était passé avec ce lycan et ayant les mêmes idéaux -à quelque chose près- il lui avait même déniché un hacker. De quoi simplifier ses propres recherches sur certains individus de la ville. C’était tout ce qu’il lui fallait. Et pour un peu, l’hybride pourrait regretter de ne pas l’avoir à côté d’elle en ce moment. Elle avait beaucoup plus froid depuis qu’elle était arrivée dans cette ville et dans ce pays et elle détestait cela ! D’où la température trop élevée qui se trouvait dans la salle de bain et la plus part des pièces de la maison.

« Fais attention à toi. Je t’aime p’tite sœur. »


Cattleya lui répondit en grinçant des dents, il savait pertinemment qu’elle n’aimait pas qu’il l’appelle comme ça ! Mais elle souriait tout de même face à ces propos qui lui réchauffaient bêtement le cœur. Alors c’était décidé, elle contacterait cet homme... Après quelques minutes de plus rester dans sa baignoire, à attendre que toute la mousse et la chaleur soit partie pour bouger. Evidement, cela prit quelques heures mais elle avait prévu le coup, appelant et envoyant un message alors qu’elle était encore bien au chaud. Finalement, après s’être séchée et avoir rangé précieusement son bracelet à grelot, elle prit la porte de chez elle et sortie. La jeune femme prit sa voiture de location pour rejoindre le point de rendez-vous fixé. Pourquoi ne pas lui avoir dit tout simplement où et quand ? Parce qu’elle voulait voir si sa réputation n’était pas surfaite. Oh bien sûr, elle n’avait que quelques bases dans ce domaine et elle serait très probablement incapable de faire la moitié de ce qu’il prétendait pouvoir faire. Néanmoins, elle avait pu, dans le passé, apprendre quelques petits trucs alors c’était l’heure de les mettre en pratique. Kevin pourrait presque être fier d’elle ! S’il était encore là pour le voir... Cattleya sortit rapidement de ses pensées pour ne pas assombrir son humeur avec la perte d’un frère. Elle gara la voiture avant d’atteindre le quartier dévasté -peu envieuse de se la voir dégrader- et se changea en chat après avoir laissé ses vêtements à l’arrière du véhicule. Si des regards l’avaient vu faire ? Elle en doutait. Comme convenu, elle retrouva un homme à l’endroit indiqué mais elle fut surprise par sa tenue, tout comme son physique. Il fallait dire que des cheveux verts, ça ne passait pas inaperçu. Assise en face de lui, ses narines perçurent alors l’odeur caractéristique de lycan, bien plus sauvage que n’importe quelle autre créature ou animal. Si son pelage noir parvenait à la dissimuler dans la pénombre environnante, ses yeux en revanche la trahir surement, comme souvent. Deux billes rouge dans l’obscurité, cela ne passe pas inaperçu. La chatte feula en voyant le projectile arriver dans sa direction et décampa. Du moins, elle se dissimula plus efficacement à sa vue et le suivit en passant par les toits lorsqu’il décida de prendre congé de l’endroit. Pendant le trajet, elle se demanda sincèrement pourquoi la plus part des lycans qu’elle rencontrait pour la première fois avaient un mauvais caractère. Ou était-ce leur part de génétique qui jouait en sa défaveur ? Chien et chat, ne faisait pas souvent bon ménage... Pourtant, on lui avait assuré que ce n’était pas dérangeant... Non, au final, elle devait simplement ne pas avoir de chance.

Elle attendit en face de l’immeuble dans lequel il était entré, guettant l’appartement où la lumière s’allumerait soudain pour identifier celui où vivait cet homme. Et elle n’eut qu’à attendre quelques minutes pour le voir émerger à une fenêtre et jeter son mégot de cigarette. La chatte calcula la distance qu’il y avait entre les deux immeubles, et le chemin à prendre pour passer des rebords de fenêtres pour atteindre celle choisie. Rien de bien compliquer pour un animal aussi agile qu’un chat. Elle attendit de ne plus voir de source de lumière avant de passer à l’action. En quelques minutes, elle se trouvait dans la chambre -particulièrement à son goût vu la chaleur environnante- et entendit une respiration douce venir de la masse qui se trouvait sous les couvertures. Elle savait qu’elle était ici pour le travail, mais... Ce qui aurait pu passer pour un haussement d’épaule sous forme humaine, fut simplement traduit par un léger balancement de sa queue alors qu’elle sautait délicatement sur le lit. Elle trouva le chemin d’un petit espace entre les couvertures pour se faufiler dedans, goûtant par la même occasion à la chaleur du propriétaire des lieux. Cattleya se retint à grande peine de ne pas ronronner en étant si bien ici et ferma ses yeux, blotti contre le torse de l’inconnu, sous les couvertures.

Au réveil de celui-ci, parce qu’elle le sentit à la façon dont son corps réagit, elle était toujours contre lui et elle attendit qu’il ait soulevé la couverture, pour la découvrir avant de reprendre forme humaine. Elle serait évidement bien restée ainsi mais elle n’avait pas la faculté de communiquer avec les autres, sous forme animale. Lovée maintenant contre lui, sa queue reposant sur sa cuisse, elle ne paraissait pas la moins du monde gênée.

« Ce n’est pas très sympa, de caillasser les chats. »
Murmura-t-elle pour qu’il comprenne qui elle était.  

Sentant l’homme reprendre ses esprits rapidement, l’hybride préféra quitta promptement le lit et la chaleur de celui-ci, ce qu’elle ne manqua pas de faire entendre en feulant. Heureusement il ne faisait pas trop froid dans la chambre ! Elle avait bien fait de refermer la fenêtre derrière elle !

« Mais tu t’es bien rattrapé cette nuit ~ »
Poursuivit-elle, sur un ton léger. Et pour éviter tous malentendus qui pourraient survenir, elle lâcha l’information. « Le sms venait de moi. Je voulais m’assurer que tu n’étais pas bête... »

Elle regarda la couverture avec envie, se disant qu’elle devait encore être bien chaude. Elle devrait parvenir à faire abstraction de ce besoin, elle le savait parfaitement...

« J’aurai un boulot à te proposer... »
Tant pis, elle se dirigea lentement vers le lit pour reprendre une place qui ne lui était pas destinée. « On peut en discuter sous la couverture ? Tout le monde n’a pas la même température corporelle ! » Elle avait déjà mit un pied sur le lit avant d’entendre sa réponse.




Message par Invité Dim 31 Jan - 5:56

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Les couvertures n’étaient là que pour satisfaire le besoin inconscient du souvenir d’avoir été un humain dans une autre vie. Le geste de remonter la couverture jusqu’au menton demeurait, bien après que le garçon eut quitté ce pays froid qu’était la Russie et que sa température corporelle n’avoisine constamment les 40°c. Pourtant, leur chaleur toute relative n’était pas superflue au point d’en devenir désagréable et Sulkan parvenait sans peine à dormir avec. Non, cette nuit-là ce qui le tira doucement des bras de Morphée, éternelle amante des âmes solitaires, ce fut une toute autre sensation, inhabituelle pour lui. Quelque chose de doux et soyeux s’était lové contre son torse, demeuré nu. Son esprit engourdi tenta d’identifier la source de ce contact et lentement, le lycan se réveilla. Il connaissait cette matière, bien qu’elle suscitait en lui plus d’horreur qu’autre chose. Des poils. Comme ceux de sa bête. Mais il n’y avait aucune douleur comme celle qui précédait chaque transformation. Et Sulkan n’avait pas d’animaux chez lui. Ils seraient certains de finir en amuse-gueules. Alors le garçon reprit doucement conscience, émergeant aussi rapidement que sa fatigue et l’urgence de comprendre la situation, le lui permettaient. Ce n’était pas un rêve, la sensation velue n’avait pas disparue, même après que ses deux yeux soient bel et bien ouverts. Son premier réflexe fut de soulever la couverture et un hoquet de surprise l’agita. En une fraction de secondes, la sensation disparut, au point de le faire douter de sa propre lucidité – même s’il n’avait rien consommé depuis un bon moment déjà – et il découvrit une ravissante créature à la place. Une expression mi-amusée, mi-satisfaite sur le visage et surtout, entièrement nue.

« Bordel de merde ! Mes fantasmes prennent vie ou quoi ? »

Plus sérieusement, comment cette femme avait atterri dans son lit ? Il se souvenait s’être rendu au quartier dévasté pour se voir poser un lapin et puis être rentré directement chez lui ensuite. Un frisson le parcourut malgré lui. Ce n’était pas en raison d’un changement de température, loin de là ! La sensation velue était revenue. Cette fois-ci, non plus contre son torse mais contre sa cuisse. D’un coup d’œil en biais, le garçon réalisa qu’il s’agissait… D’une queue de chat ? Son attention se reporta vers le visage de l’inconnue, la détaillant plus attentivement que précédemment. Dans la pénombre de la chambre, Sulkan distingua alors les deux oreilles de chat qui s’agitaient faiblement au sommet du crâne de la jeune femme. Cette dernière lui murmure quelque chose au sujet des chats victimes de pierre et le lycan émergea pour de bon, se redressant d’un coup.

« Comment tu… ?! »

Le russe s’était imposé à lui, plus fluide qu’aucune autre langue parmi les rares qu’il connaissait. Qui était cette femme ? Comment était-elle entrée ? La porte était soigneusement refermée derrière lui. Son regard porta un bref instant au-dessus de l’épaule de l’inconnue, qui se tenait à présent debout et hors d’atteinte. La fenêtre. Il ne voyait que cette explication. Celle-ci était fermée mais peut-être l’avait-il laissée entrouverte par mégarde ?

« Fais chier. »

Et évidemment, l’autre ne parlait pas russe ! Ce serait trop demander ! Sulkan ne la lâchait plus des yeux, essayant de donner un sens aux propos qui sortaient de la bouche de la jeune femme. Il comprit quelques mots, crut deviner le sens global de tout ce charabia et finalement, le lycan émit un grognement. Tout ce cirque pour lui proposer un boulot ? Elle se fichait de lui ou quoi ? Les iris couleur chocolat s’étrécirent lorsque l’inconnue fit mine de s’approcher. D’une, il ne savait pas encore dans quel camp la placer. Ensuite, elle se montrait bien trop entreprenante pour quelqu’un désireuse de faire affaire. Les quelques mots que le garçon comprit ne lui permirent pas de répliquer dans un français aussi correct que l’était celui de son interlocutrice mais à peine cette dernière se trouva-t-elle à sa portée, que Sulkan ne se gêna pas le moins du monde pour l’attraper par le bras, l’attirant contre lui. Ou plutôt, sous lui, car la jeune femme se retrouva bientôt sur le dos, un lycan méfiant au-dessus d’elle. Dire qu’elle était l’un de ces monstres, des bêtes de cirque comme lui. A la différence que les hybrides pouvaient aussi bien le fruit d’unions contre nature, que le résultat d’expériences menées au sein de laboratoires aussi sordides que celui qui l’avait accueilli des années plus tôt. Alors quoi ? Devait-il brutalement resserrer sa main autour de la frêle gorge de l’inconnue, tandis que ses doigts effleuraient celle-ci avec envie ?

« Tu n’avais qu’à pas jouer les exhibitionnistes ma belle. Quand bien même j’apprécie le spectacle. » ajouta-t-il avec un sourire mauvais, toujours en russe, avant de chercher ses mots, en français cette fois. « Pourquoi… Proposer travail… Toi… Inconnue… »

Et surtout, ces méthodes ne mettaient pas tellement en confiance pour une première rencontre en vue de travailler ensemble ! Mais tout ça, le garçon était bien incapable de l’exprimer dans un français compréhensible. Il devint soudain pensif et la renifla sans vergogne. Cette odeur… Sulkan était convaincu de l’avoir déjà sentie auparavant. Certes, dans le quartier dévasté quelques heures plus tôt mais aussi… Bien avant cela… Où donc ? Il devait absolument s’en souvenir !

Message par Invité Lun 1 Fév - 20:23

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Quelque chose l’avait distraite de ses pensées, la langue qu’avait employée l’homme. Elle était certaine de l’avoir déjà entendue, à défaut de l’avoir pratiqué. Il lui fallut bien plusieurs longues secondes pour que son esprit lui donne la réponse : du russe. La chatte jura mentalement devant cette découverte. Elle ne parlait pas un mot de cette langue ! Enfin... Il devait peut-être lui rester quelques bases de son séjour dans ce pays qu’elle détestait tant -les températures extrêmes comme ça, ce n’était jamais ses amies !- mais de là à imaginer pouvoir avoir une conversation dans un russe soutenu -ou même vulgaire- c’était totalement autre chose. Cattleya mit cette information de côté, essayant en même temps de chercher quelques mots qui pourraient lui venir. Evidement, elle se souvint rapidement de comment on disait poisson ou encore chaleur mais pour avoir l’utilité de ses deux mots dans une phrase... Elle allait pouvoir se lever tôt ! Sorën était-il au courant ? Avait-il voulut lui faire une blague ? Ou lui rappeler gentiment qu’elle aurait du élargir son panel de langues parlées ? Si c’était le cas -et elle en doutait fortement- alors c’était bien réussit ! Ezekiel serait surement mort de rire s’il apprenait la situation dans laquelle elle se trouvait maintenant. Lui qui avait apprit le russe à l’autre chat... Tant pis ! Elle allait aviser et elle gérerait la situation !

Le grognement puis le changement de couleur dans les iris de l’homme lui confirmèrent ce qu’elle savait déjà : il s’agissait d’un lycanthrope. Savait-il se contrôler ? Evidement, ce n’était pas très souvent qu’elle se posait ce genre de question. Ou seulement après être entrée dans le vif du sujet et commencer à être dans de beaux draps. Enfin, en parlant de draps... Elle n’y était plus vraiment. Alors elle s’avança vers le lit pour retourner dedans. Les poils levés de ses bras attestaient qu’elle n’avait pas très chaud, elle ! Sauf que tout ne se passa pas spécialement en douceur -sans pour autant être très violent- quoi qu’il en soit, être aidée par l’homme pour se coucher et profiter de nouveau de la chaleur fut plutôt bienvenue, malgré le danger apparent de la situation. Mais à quoi cela servirait-il de se débattre ? Surtout contre un lycan ! Il pourrait facilement lui briser les os, qu’elle n’aurait pas le temps de bouger le petit doigt. Alors autant profiter de la température exquise que dégageait Sulkan ! Un frisson la prit sous la caresse de ce dernier, sur son cou. Se demandait-il quelle partie il allait ouvrir ? Le temps que ce ne lui arrache pas la tête ou qu’il lui laisse son cœur en place, elle ne craignait pas grand chose. Sauf une douleur atroce... Qu’elle préférerait bien évidement éviter ! Elle fronça les sourcils lorsqu’il lui reparla en russe. Elle crut comprendre seulement deux mots exhibitionniste et ma belle, parce qu’elle avait déjà entendu ces mots dans la bouche de son ami renard. Mais elle n’était même pas certaine d’avoir raison. Peut-être qu’elle allait devoir demander des cours à Ezekiel, en fin de compte... Elle essaya de chercher dans sa mémoire les mots pour lui parler mais c’était impossible. Cattleya pourrait au mieux reconnaitre des mots si elle les entendait mais elle ne pourrait pas en retrouver d’elle-même. Ce constat était totalement affligeant ! Un éclair de remerciement passa dans ses iris rouges lorsqu’il employa des termes français. Ils étaient bien partis, s’ils n’arrivaient pas à communiquer ! Bonjour le dico de traduction ! L’hybride fit glisser sa queue le long du torse de Sulkan, pour le titiller, plus que pour lui faire de l’effet. Mais s’il énervait vraiment et perdait le contrôle, alors elle saurait à quoi s’attendre avec lui. Elle sourit néanmoins en le voyant la renifler, riant même légèrement en sentant son souffle chaud contre sa peau nue. Mais ce n’était pas le moment de prendre du bon temps, elle était ici pour affaire ! Malgré les apparences qui pouvaient être trompeuses vu la situation dans laquelle elle se trouvait.

« J’ai besoin de toi. Pour hacker une base protégée. Hautement protégée. »
Elle prit la peine de parler doucement et de détacher tous les mots.

Il pourrait penser qu’elle le prenait pour un débile mais c’était plus par soucis de compréhension. Ses oreilles se mirent à bouger, alors qu’elle était en train de réfléchir à comment mieux communiquer avec lui. Parce que là... Si la conversation était déjà des plus sérieuses de base, alors si en plus, ils ne pouvaient pas se comprendre...

« Tu parles anglais sinon ? » Demanda-t-elle avec un anglais quasi-parfait. Merci les années à vivre en Angleterre et à ne parler que cette langue.

Mais vu sa réaction, le russe restait la langue qu’il maitrisait le mieux, évidement. Dans ce cas, ils allaient devoir se débrouiller avec les moyens du bord.

« Je paye bien si tu es vraiment bon. »
Enchaina-t-elle toujours en anglais, puisqu’il avait l’air de maitriser un poil mieux cette langue.

Evidement, elle prenait des risques en lui disant ça dès le départ, sans même savoir dans quel camp il se rangeait. Devait-elle lui poser la question sur le champ ? Non, elle allait d’abord attendre d’avoir un semblant de réponse. Et en attendant, elle ne bougea pas, ou plutôt, elle se mit plus à son aise dans le lit et sous lui. Elle avait passé l’âge d’avoir peur des prédateurs plus féroces qu’elle.


Message par Invité Jeu 4 Fév - 7:34

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La caresse de la queue fit monter un nouveau grognement rauque depuis le fond de sa gorge. Sa réaction suivante ne se fit pas attendre : le lycan attrapa vivement le membre aguicheur bien que velu, de sa main libre, serrant suffisamment pour empêcher son interlocutrice de la faire glisser entre ses doigts et sa paume afin de la récupérer. Ne se rendait-elle pas compte de sa situation ? Certes, l’inconnue ignorait probablement à quel point il n’avait aucun contrôle sur sa partie lupine mais de là à volontairement le titiller de la sorte. Soit elle était inconsciente, soit parfaitement sûre d’elle, au contraire. Et aucune de ces deux hypothèses ne lui plaisait tellement. Sulkan lui lança un bref regard lorsque le rire franchit les lèvres de la jeune femme, le faisant légèrement pencher en faveur de la première hypothèse précédemment mentionnée. Pourtant, il prêta une oreille plus attentive que jamais aux propos qui suivirent. Il la remercia même mentalement de s’adresser à lui dans un vocabulaire à sa portée, le tout haché dans une extrême lenteur qui aurait pu froisser l’égo d’un certain nombre d’individus. Pas celui du garçon à l’heure actuelle, pleinement conscient que cette lenteur était dument choisie pour faciliter la compréhension entre eux. C’est ainsi qu’il put reconnaître deux mots parmi tous les autres : hacker et base. Le fondement même de son métier et de son quotidien. En comprenant désormais ce que son interlocutrice attendait de lui, le lycan se détendit légèrement. La barrière de la langue était toujours un obstacle de taille pour le bon déroulement des négociations qui finiraient tôt ou tard par avoir lieu entre eux mais au moins, il se savait en terrain familier. Le changement de langue fit naître une brève lueur de surprise dans les iris chocolat mais Sulkan ne se laissa pas entièrement démonter par ce revirement de situation linguistique : certes, l’anglais n’était pas sa langue dominante mais il la maîtrisait toujours mieux que le français… C’était à se demander pourquoi il était venu se perdre ici, à l’Avventura…

« Je me débrouille. »

Ce qui, dans le fond, résumait assez bien son niveau actuel dans la langue de Shakespeare. Effectivement, il fut davantage en mesure de comprendre les propos de l’inconnue sans contraindre celle-ci à articuler lentement comme une abrutie. Dans un sens, le garçon fut presque tenté de rebasculer en français, simplement pour le plaisir de la voir agir de nouveau de la sorte envers lui. Mais sa curiosité l’emporta sur la malice. Surtout quand la jeune femme introduisit un tout nouveau sujet dans la conversation, dont l’écho familier suffit à attirer l’entière attention du lycan.

« Je le suis. »

Non, inutile de jouer les modestes sur ce coup-là, il savait réellement de quoi il était capable et ce, sans même connaître la cible de son interlocutrice. Pourtant, si une partie de son cerveau envisageait déjà de négocier le prix de ses services, une autre s’évertuait à mettre une image sur l’odeur familière qui émanait de l’hybride. Remonter dans ses souvenirs, se frayer un chemin à travers eux, ne fut pas tellement une partie de plaisir, la plupart étant plus douloureux qu’autre chose. Néanmoins, une image passa furtivement dans ses yeux. L’odeur de la poudre et de la peur qui envahissait l’air. Un éclair noir, momentanément éclairé par une paire d’yeux lumineux. La stupeur se lisait sur le visage de Sulkan quand il réalisa soudain l’identité de l’inconnue.

« Toi… Tu étais dans ce laboratoire… » lâcha-t-il péniblement et en russe.

Les événements de ce jour lui revinrent rapidement en mémoire, pour son plus grand déplaisir. Sa main droite serra plus fort la gorge de la jeune femme, comme pour faire comprendre à cette dernière que des réponses seraient attendues dans les minutes à suivre. Non, les secondes même.

« Que faisais-tu dans ce laboratoire ? Tu vas regretter de ne pas m’en avoir fait sortir plus tôt. » reprit-il en anglais.

Déjà, ses yeux avaient changé de couleur, revêtissant une jolie couleur dorée, quoique synonyme de mort prochaine. Les émotions qui l’assaillaient, menaçant de l’engloutir, faisait remonter sa bête à la surface. Vite. Trop vite. Si cette femme ne trouvait pas un moyen de désamorcer la bombe humaine qu’elle avait elle-même créée, alors, s’en était fini d’elle.

Message par Invité Dim 7 Fév - 12:18

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Il était bon -d’après lui- et ils pouvaient converser en anglais pour plus de compréhension entre eux. Les choses semblaient s’améliorées pour l’hybride. Du moins, si on omettait le fait qu’il était toujours en train de lui tenir la gorge d’une main ferme et sa queue de l’autre, en plus de l’avoir au dessus d’elle. Mais elle avait déjà rencontré nombre de lycanthrope et à chaque fois c’était pareil : ils voulaient user de la force pour montrer qu’ils étaient les plus dominants de la situation. La preuve étant que le dernier en date avait agit pareillement que Sulkan : il l’avait prise à la gorge. Mais comme à chaque fois, Cattleya ne montrait pas de signe de peur ou d’angoisse. Il y avait des choses qui lui foutaient une trouille pas possible mais être entre les mains de bêtes poilues n’en faisait pas partie. Ca pouvait faciliter son travail, parce qu’elle avait conscience qu’à différents niveaux, les lycans régissaient plus ou moins violemment à la peur. Et elle n’avait que très peu envie de passer des jours dans son lit, en attendant que son corps guérisse d’une telle rencontre.

Il restait maintenant à déterminer dans quel camp il se trouvait, ou s’il pouvait travailler pour n’importe qui, tant que ça payait bien. Même si cette optique faciliterait grandement sa démarche, elle était également très périlleuse, puisqu’il suffisait qu’il soit mieux payé par un tiers pour retourner sa veste et la balancer. Confiance quand tu es absente... Alors qu’elle était en train de chercher une formulation adéquate dans un anglais approximatif pour son interlocuteur, elle vit le changement d’attitude de celui-ci et s’arrêta net. Qu’est-ce qui se passait dans sa tête ? Pourquoi est-ce qu’il la regardait maintenant comme ça ? Si elle ne savait pas si bien se contrôler, elle aurait surement feulé de mécontentement face à ce manque d’explication de la part du loup. Qu’il lui explique ce qu’il avait ! Elle détestait être dans l’inconnu comme ça, surtout lorsque ça pouvait toucher son travail et ses objectifs. Encore du russe ? Sauf qu’il y avait dans sa voix quelque chose de pas normal et Cattleya reconnu le mot laboratoire. Elle se figea avant même de sentir la prise sur sa gorge se resserrer. Savait-il d’où elle venait ? Ce qu’elle était ? Non. C’était impossible. Elle était allemande et il ne semblait pas avoir quitté la Russie depuis longtemps... Ce pays... La chatte se souvint douloureuse y être allée, dans l’optique de détruire plusieurs laboratoires qui retenaient des créatures et faisaient des expériences sur ces dernières. Elle avait participé à l’une des missions de sauvetage. La seule qui avait mal tourné dans leur série, probablement parce que la sécurité avait prévu le coup. L’hybride ne voulait pas repenser à cet épisode de sa vie. Elle avait perdu deux de ses amis et frères dans cette histoire, pour au final ne pas être parvenu à sauver tout le monde. Un bel échec amer. Elle posa alors rapidement ses deux mains sur le poignet du lycan, dans l’espoir vain de l’empêcher de serrer davantage. Puis, s’il serrait trop, elle ne pourrait même plus parler !

« Je... On devait détruire le labo... Tous vous faire sortir... »
Il ne faisait plus aucun doute qu’il faisait parti des cobayes ou des gens enfermés, vu sa réaction. « Mais la sécurité avait été renforcée et... »

Elle entendit de nouveau le cri de Salma, lorsqu’on lui avait tiré dessus, le sang qui se répandait le long de ses blessures. Cattleya secoua vivement la tête pour chasser ses images de son esprit.

« J’ai perdu des frères pour essayer de vous sortir de là. C’était impossible de sauver plus de monde. »

Il allait lui en vouloir parce qu’ils ne l’avaient pas trouvé ? Parce qu’il avait du rester dans cette cellule ? Même si elle ne comprenait que trop bien sa réaction, elle ne pouvait pas non plus accepter qu’il lui en tienne rigueur.

« Et je t’interdis de cracher sur ce qui s’est passé ce jour là. Je suis désolée qu’on ne soit pas parvenu jusqu’à ta cellule mais si on l’avait fait, personne n’aurait été sauvé. »


Ils avaient étudié les lieux des jours avant de passer à l’action et sans leur groupe, les créatures libérées n’auraient pas pu se diriger dans les couloirs et sortir. Tout le monde y serait resté.

« Alors quoi ? Tu vas me tuer parce que je n’ai pas pu te sauver ? »


Elle avait déjà eut du mal à accepter les morts de leur côté et l’échec de cette mission, parce qu’ils avaient parfaitement conscience de ce qui se passait dans ces murs ; il était inutile qu’il cherche à l’accabler davantage, elle l’avait fait pendant assez longtemps. La question maintenant, c’était de se demander s’il avait le droit de s’en prendre à elle, pour son impuissance ? Certains répondraient que non. Mais ... Pour sa part, peut-être que la réponse était positive. Peut-être qu’elle en aurait également voulu à des étrangers, de ne pas avoir réussit à ouvrir la porte de sa cellule...


Message par Invité Sam 13 Fév - 8:11

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L’éclat doré des iris du lycan ne quittait plus ceux, rubis, de son interlocutrice. Dire qu’il ne s’était même pas étonné de cette teinte, inhabituelle, presque rare au sein de la population avventurienne, albinos et vampires exclus du segment bien entendu. Les attributs animaux de l’inconnue l’avaient davantage alerté, preuve étant de son antipathie pour les créatures. Les explications lui parvinrent difficilement, très certainement en raison de sa prise sur la gorge de la jeune femme, bloquant l’air et entravant la faculté de parler de cette dernière. S’il allait lui faciliter la tâche ? Pas vraiment. Sulkan ne serra, pas plus qu’il ne desserra l’étau de ses doigts. Sa colère déclenchée, une partie de sa conscience gardait à l’idée que les propos de son interlocutrice n’étaient pas totalement dénués de sens. Et il pouvait comprendre que l’urgence, le chaos et l’instinct de survie avaient influencé le choix de l’inconnue. Pour autant, sa colère ne désamplifiait pas. Il avait vu ce chat noir le jour de l’assaut donné sur le laboratoire. Elle aurait pu venir jusqu’à lui pour ouvrir la cage. A aucun moment, le garçon n’avait fait allusion à ses complices, dont certains avaient perdu la vie à ce moment-là, selon les dires de la jeune femme.

« Je me contrefous de tes petits camarades. Moins il y a de créatures sur cette Terre et mieux on se portera. »

S’il s’incluait dans le lot desdites créatures ? Pas vraiment. Sulkan savait que trop bien ce qu’il était devenu. Cela ne l’empêchait pas de haïr ses congénères et plus encore, essayant désespérément de retrouver une part d’humanité à jamais perdue.

« Jamais je n’ai fait mention d’eux. Toi, par contre, je t’ai vue. Tu étais proche de la cage. Tu aurais pu l’ouvrir. Et tu as préféré sauver ta peau de petite salope. »

Un sourire mauvais étira ses lèvres tandis qu’il poursuivait, sur le même ton :

« M’interdire ? Tu crois être en position de m’interdire quoique ce soit chaton ? »

A peine eut-il fini de parler que ses doigts accentuèrent la prise autour de la gorge de la jeune femme et ce, en dépit des efforts de cette dernière pour se libérer ou lui signifier de la lâcher. Le lycan savait qu’à ce stade, elle ne pourrait plus ni respirer, ni lui rétorquer quoique ce soit et il se pencha vers elle, lentement, pour venir souffler tout contre son oreille.

« Je le pourrais. Sans remord. »

Et il le pensait. Une créature de moins ne lui ferait pas grand-chose. Seulement voilà, cette créature en question, cette hybride, venait de lui proposer un travail. Et si l’envie de mettre fin à ses jours était plus que tentante, rapprochant dangereusement sa partie lupine de la surface séparant leurs deux consciences, l’appât du gain l’était tout autant. Ses doigts relâchèrent brutalement leur prise mais il ignora les bouffées d’air indélicates que son interlocutrice s’autorisa. Ses doigts glissaient déjà sur son cou, puis entre ses seins, jusqu’à atteindre son ventre, tiède.

« Je veux une avance de 50% du prix total pour commencer le travail. En cash et petites coupures. C’est non négociable. »

Restait à savoir combien l’inconnue proposerait-elle pour obtenir ses services. Là-encore, Sulkan se réservait le droit de discuter le prix. Car il se savait en position de force. L’idée que la jeune femme puisse se servir des informations le concernant pour le dénoncer aux forces de l’ordre ne lui effleura même pas l’esprit. D’une, elle n’avait aucune preuve tangible de ses activités illégales, hormis un numéro de portable, une adresse et un contact à qui soutirer le tout. Ensuite, ce monde ci était petit, fermé et bien mal avisé serait celui ou celle qui oserait vendre un pair sans risquer des représailles. Les noms étaient des choses tellement faciles à communiquer à la bonne personne…

« De quelle base il s’agit ? »

En apparence, le lycan paraissait plus calme qu’auparavant. Mais à l’intérieur, on se battait toujours pour déterminer laquelle des deux consciences garderait ou prendrait le contrôle, dominant la seconde par la même occasion. Il faut dire que la proximité avec une créature ne lui facilitait pas la tâche…

Message par Invité Mer 17 Fév - 11:28

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Cattleya commençait à ne plus écouter réellement les réponses qu’il pouvait lui rétorquer, trop occupée à chercher vainement quelques bouffées d’air pour ne pas mourir étouffée. Pourquoi continuer à lui parler si au final, il allait prendre sa vie ici ? Pour une chose dont elle était à moitié responsable ? L’hybride n’était pas quelqu’un de spécialement gentille ou foncièrement méchante mais elle avait malgré tout une faiblesse : les créatures, comme elle, qui ont été retenues dans des laboratoires. Elle était l’une des mieux placée pour savoir ce que des scientifiques étaient capables de faire subir à des êtres qu’ils ne considéraient pas comme humains. Et après tout, ils ne l’étaient pas. Mais ce n’était pas une raison pour les faire souffrir. C’était sa conviction. Quelques brides de répliques lui parvenaient, alors que son regard commençait à se voiler. S’il voulait qu’elle lui réponde quelque chose, il allait devoir lui donner la possibilité de reprendre de l’air, ou elle resterait muette. Elle comprit vaguement qu’il lui en voulait, personnellement, de ne pas l’avoir sorti de là. Quel gamin égoïste. Oui, elle avait dû le laisser enfermé mais cela n’avait jamais été par choix. Elle lui avait dit mais il ne semblait pas capable de le comprendre. Devait-elle essayer de lui expliquer, s’il lui en laissait la possibilité, qu’elle avait une trouille monstre des scientifiques ? Qu’elle les craignait davantage que la mort ? Que cela avait également joué en sa défaveur pour le sauver ? Il était clair que s’il apprenait cette faiblesse, ses doigts s’enfonceraient encore plus dans sa gorge pour lui voler son dernier souffle.

Ses doigts étaient d’ailleurs toujours autour de son poignet, tenus avec beaucoup moins de force qu’au début. C’était même un manque d’envie de bouger qui la faisait tenir en place. Mais honnêtement, elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire de plus dans cette situation. Elle était incapable de bouger et de parler, et elle pouvait sentir sur sa peau, les émanations de colère de son interlocuteur. Peut-être que c’était la mission de trop ? Peut-être aurait-elle dû rester auprès de Sören, dans leur maison, à jouer du piano en buvant du lait... Si elle devait mourir, ce serait sans aucun doute la vision qu’elle emporterait avec elle. Et non celle de ce loup coléreux. La prise se fit alors plus forte sonnant là, la fin de son existence. Les propos lui parvinrent étrangement nets et clairs. Il le pourrait ? Quoi donc ? Oh... La tuer ? Cattleya ferma les yeux à cette menace. Mourir ne lui faisait pas peur, s’il souhaitait lui insuffler ce sentiment, c’était peine perdue. C’était surement difficile à concevoir pour beaucoup, mais c’était bien son cas. Elle voulait continuer à vivre, bien entendu, mais elle avait arrêté de s’accrocher à la vie désespérément. Alors si on devait la lui prendre, elle partirait avec la vision de la seule personne qui comptait pour elle, et elle en serait heureuse.

Pourtant, son corps reprit ses droits lorsque les doigts lâchèrent prise. Toussant, alors que sa respiration était saccadée et incontrôlable. Elle passa ses propres doigts sur son gorge, comme pour faire barrage si jamais il voulait reprendre où il avait arrêté. Elle frissonna sous sa caresse. A cause de la différence de température entre leur corps. L’hybride avait encore plus froid que jamais. Il acceptait finalement le travail ? C’était ce qui lui avait sauvé la vie ? Quelle chance... Cattleya mit plusieurs minutes avant de retrouver un usage de la parole normal, ainsi qu’une respiration moins sifflante.

« Ce sera... 500 000 pour l’acompte. »

Inutile de parlementer sur ses exigences, tout le monde était pareil dans ce milieu. Rien d’étonnant en somme, alors c’était une perte de temps que d’aborder le sujet. Et surtout, elle voulait maintenant couper court à la discussion pour retrouver son corps de félin, sa fourrure et le semblant de chaleur que celle-ci lui fournissait.

« Je veux toutes les informations qui se trouve sur les réseaux du Cercle. Leurs disques durs. Tout ce que tu pourras trouver. »


Et s’il refusait maintenant ? Après tout, il semblait ne pas aimer les créatures. Pourquoi aiderait-il donc ces derniers ? Pourquoi trahirait-il ceux qui voulaient d’une paix ? Cattleya finit par se redresser dans le lit, s’asseyant contre le mur et d’attraper la couette pour la passer sur elle. Il ne faisait nettement plus assez bon ici pour qu’elle rester nue. Elle lui souffla un « J’ai froid. » comme toute explication.

« A moins que ce soit contre tes principes ? »


Un hacker avait-il seulement des principes ? Ou volait-il tout ce qui n’était pas assez protégé à ses yeux ?

Message par Invité Ven 19 Fév - 15:20

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Soudain pris d’une curiosité malsaine à l’idée d’entendre l’offre de son interlocutrice, Sulkan en resta coi lorsque le montant tomba. Si lui-même avait posé ses conditions dès le début, jamais il ne se serait attendu à ce qu’elle lui lâche une information pareille et ce, sans sourciller. Du coup, la méfiance revint à la charge. Qui était donc cette femme pour être ne mesure de le payer aussi grassement ? Pas n’importe qui assurément et la manière qu’elle avait eu de jouer avec lui avant de se faufiler par sa fenêtre restée entrouverte, en disait suffisamment long sur sa connaissance de ce milieu.

« 700 000. »

Ben quoi ? Il n’allait pas se priver pour lui soutirer plus d’argent que nécessaire si sa cliente – parce qu’elle venait de le devenir subitement – pouvait se permettre de payer autant. Alors que le lycan songeait effectivement à lui poser la question qui lui brûlait les lèvres au sujet de l’identité de la jeune femme, prêt à user de nouveau de la force si nécessaire pour obtenir une réponse satisfaisante, il fut pris de court par ce qui suivit. La base du Cercle ? Rien que ça ? Pas étonnant qu’elle ne cherchait pas à discuter sur le prix de ses services après avoir dévoilé ses intentions. Elle jouait dans la cour des grands. Un travail qui promettait d’être aussi excitant que dangereux. Dans le fond, Sulkan savait qu’il pourrait y perdre davantage qu’y gagner dans l’affaire mais l’appât de l’adrénaline était le plus fort. Le second après celui de l’argent bien entendu. Il se contenta d’arquer un sourcil en la voyant faire et alors qu’il ouvrait la bouche pour lui signifier de lâcher la couette en question – aucune envie qu’elle garde son odeur par la suite, même si ça semblait mal parti sur ce point – la question de l’hybride la lui fit refermer sans qu’aucun son n’en sorte… Avant que le lycan n’éclate de rire, soudainement. Du fait de la distance que la jeune femme avait mis entre eux, couplée à cette brusque montée d’hilarité aussi prononcée que passagère, sa bête semblait un peu plus calme. La tension était retombée. Pour un temps du moins.

« T’sais rien de mes principes. Me tente pas de vendre ta mignonne petite trombine au Cercle. Qui sait ? Ptètre qu’elle vaut plus à leurs yeux que tout ce que tu pourras jamais me payer ? »

La menace n’était aucunement sous-entendue mais bien réelle. Le garçon était plus que sérieux quant à l’optique de rapporter cette conversation aux oreilles des forces de l’ordre ou encore de cette organisation nommée le Cercle, en omettant certains détails comme le fait qu’il avait accepté tantôt de pirater leur base de données, ça allait de soi. Son regard s’étrécit de nouveau alors qu’il ne lâchait plus des yeux son interlocutrice et cliente.

« T’es qui au juste ? C’est une grosse somme, même si l’enjeu est de taille. Si c’est un coup fourré et qu’t’as pas un rond en poche, tu le sentiras passer ma belle. J’fais pas dans la charité. Comment être sûr que tu tiendras parole ? »

Et surtout, comment obtenir son argent ? Il pourrait enquêter sur elle mais retrouver la trace d’une personne sans connaître son nom dans une ville aussi grande que l’était Avventura, ça paraissait compliqué. Et long. D’autant plus que maligne comme elle semblait l’être, l’intéressée devait user de pseudonymes à droite et à gauche, ce qui ne lui faciliterait pas la tâche.

« Dans ce cas, retrouvons nous la semaine prochaine au quartier dévasté, même jour, même heure. Une fois que t’auras payé l’acompte, je me mettrais au travail. Maintenant, tire-toi de chez moi. » conclut-il dans un grognement menaçant.

Message par Invité Dim 21 Fév - 20:11

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700 000 ? Il se fichait d’elle ? Les oreilles de la chatte se plaquèrent sur ses cheveux comme première réponse à cette surenchère. Il était certes, il meilleur dans la ville, d’après Sören, mais il ne fallait pas non plus pousser trop loin ses envies de richesse. Cinq cent milles resterait sa première et dernière offre sur le sujet. Et s’il ne voulait pas et bien tant pis, elle verrait pour trouver quelqu’un d’autre, quitte à le faire venir dans la ville pour le temps de son travail. Peut-être que ça lui couterait plus cher au final mais elle n’avait aucune envie de donner plus d’argent que nécessaire. Ce n’était pas seulement le sien et elle entendait déjà son ami lui hurler dessus quand elle lui annoncerait le total de ce travail. Il ne serait guère étonnant qu’il lui passe un gentil savon et lui rappel qu’elle n’avait pas à en faire à sa tête et surtout prendre ce genre de décision sans leur en parler au préalable.

« 500 000 c’est ma dernière offre. Si tu es vraiment bon, peut-être que j’ajouterais un supplément à la fin du boulot mais surement pas avant d’avoir eu des résultats. C’est à prendre ou à laisser mon grand. »


Son ton était net et n’attentait pas de réplique. Et s’il le faisait, alors leur marché serait nul et sans avenir. C’était déjà une bien assez grosse somme à sortir en une fois, bien qu’ils possèdent plusieurs comptes pour que cela passe plus facilement inaperçu. Maintenant, restait à savoir si la mission n’allait pas lui faire peur. Ou qu’il n’allait pas chercher à se retourner contre elle, après tout, vu ce qu’il semblait penser des créatures, pourquoi aiderait-il une hybride à obtenir des informations ? Il ne devait pas être stupide et devait se douter que c’était pour une affaire bien plus louche par la suite. Le rire lui donna une première réponse. Elle s’était trompée de client, elle devrait surement en trouver un autre en faisant bien plus attention cette fois. A moins qu’il ne rit pour autre chose ? Mais quand sa réplique tomba, la queue de Cattleya se mit à bouger derrière elle, signe de son agacement. N’y avait-il personne dans ce bas monde à qui se fier, une fois sortie de son cercle fermé ? A entendre la menace de ce lycan, la réponse était clairement non. Sauf qu’il ignorait une chose : le Cercle n’avait pas connaissance de son appartenance à une quelconque résistance. Elle n’avait ni casier judiciaire, ni contravention à son actif. Rien qui puisse intéresser les têtes pensantes de cette organisation.

« Parce que tu crois que je viendrais en personne proposer un tel boulot s’il y avait un risque pour que je sois fichée ? Ne me prends pas pour une débutante, gamin. »


Il commençait à l’agacer, sérieusement. Pourquoi les lycanthropes se montraient-ils tous si arrogants ? Ca faisait parti de leur gêne ou quoi ? Quoi qu’il en soi, cela ne lui plaisait pas qu’il la sous-estime à ce point. Qu’il cherche à la vendre, passait encore, puisqu’apparemment il avait une dent contre elle, mais qu’il la pense assez naïve pour se faire avoir ? Ca non. Il y avait des limites à sa gentillesse. Qui elle était ? Elle sourit à cette question, amusée qu’il ose la lui poser.

« Ce sera Catt pour toi. Et tu crois vraiment que je viendrais ici si je n’avais pas les moyens de payer ? Tu as eu un aperçu de ce qu’on peut faire, même si ça n’a pas joué en ta faveur, ça devrait te suffire pour savoir que j’ai les moyens. »


Lui rappeler qu’elle l’avait laissé croupir dans sa cellule n’était peut-être pas le bon procédé mais cela avait le mérite de lui faire comprendre qu’elle n’était pas n’importe qui. Qu’ils n’étaient pas n’importe qui. Bien qu’elle ne dévoilerait jamais le nom de ses proches et complices. La semaine prochaine ? Cattleya nota les instructions dans un coin de sa tête alors qu’elle levait la couverture pour pouvoir se sortir du lit. Elle avait passé une assez bonne nuit, merveilleusement au chaud mais elle savait aussi qu’elle n’allait pas pouvoir pousser sa chance plus longtemps. Tant pis. Elle alla jusqu’à la fenêtre, parce qu’elle se voyait mal passer par la porte. Ouvrir celle de l’entrée du bâtiment en étant nue, cela allait forcément attirer les regards.

« Tu devrais prendre des cours de français. Je réviserais mon russe pour les prochaines fois. »
L’informa-t-elle simplement.

Pourquoi prendre cette disposition ? Parce que ce serait toujours plus pratique. Elle ouvrit la fenêtre et jeta un coup d’œil dans les environs. Aucun regard indiscret. Alors elle prit sa forme animale avant de sauter sur le rebord et de disparaitre sur les gouttières de l’immeuble.


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