| par Invité Jeu 9 Juil - 10:26
| L’Hybride fut agréablement surprise, qu’il ne rechigne pas à lui dire comment il s’était retrouvé dans cet état. Elle l’écouta, sans interrompre et le regarda arracher son tee-shirt. Au moins c’était fait et vu l’état dudit tee-shirt, il n’allait peut-être pas se donner la peine de le porter à nouveau. Elle s’affaira autour de lui dans la petite pièce elle essaya de s’imaginer la scène, un bras cassé, des côtes en vrac c’était bien peu payé pour une chute et une rencontre avec une louve. Alors qu’elle commençait le procédé de nettoyer et désinfecter les différentes plaines, elle combla le silence, comme le faisaient souvent les personnes du corps médical. Ils posaient parfois des questions personnelles, rebondissaient sur un élément que leur avait fourni leur patient et c’est ce qu’elle fit.
« Ce n’est pas tous les jours qu’on se retrouve en plein combat avec une louve, vous avec eu de la chance. » dit-elle simplement.
Elle ne jugeait pas, elle constatait. Elle ne cherchait pas nécessairement à engager une conversation non plus, c’était à lui de voir s’il voulait rebondir dessus, ou demeurer silencieux, après tout il faut de tout pour faire un monde et certaines personnes préféraient ne rien dire, quand d’autres meublaient le moindre blanc avec tout ce qui leur venait en tête. Des questions lui venaient en tête, par curiosité. Mais il n’était pas venu pour un interrogatoire et elle garda donc ses questions pour elle. Même s’il y en avait une qui la titillait plus que les autres : s’il s’en était sorti c’est qu’il avait sûrement quelque chose de plus qu’il n’y paraissait, car au premier coup d’œil elle le prenait pour un Humain. Mais un Lycan ou un Hybride pouvaient très bien avoir l’air Humain, elle était très bien placée pour le savoir. Comme quoi il vaut mieux pas ne pas se fier aux apparences.
Lorsqu’il répondit à nouveau, elle sourit rapidement et hocha d’un signe de tête. Les gens qui disaient les choses comme elles le pensaient étaient les plus agréable dans le cadre de son travail. Elle leva les yeux, quittant les côtes du regard. Son ton était calme, elle savait ce qu’elle allait faire et allait essayer de le lui expliquer aussi brièvement que possible, car il n’était pas non plus venu l’entendre jacasser sur des choses qui la touchaient elle.
« J’aurai donc recours à la deuxième méthode. C’est un peu comme de la médecine alternative, mais ça marche. Je vais garder mes mains posées là un moment, je serai concentrée donc ne parlerai pas. Et la guérison s’opèrera. »
Elle se redressa, le temps de prendre la chaise libre et de s’y asseoir confortablement. Elle se pencha légèrement en avant, remis ses mains en place sur les côtes de l’homme. Ses yeux balayaient son buste à la recherche de toutes les petites coupures qu’elles avaient traité. Il était couvert de bandages mais au moins le sang était parti. Ses yeux se posèrent sur la zone tuméfiée et elle serra légèrement sa mâchoire, se concentrant sur ce qu’elle allait entreprendre. Comme elle le faisait à chaque fois qu’elle faisait appel à son don, elle se calma afin de se concentrer sur le flux d’énergie de son corps qu’elle parvenait à ressentir. Lorsqu’elle sentit qu’elle suivait son flux elle guida le flux de son corps à s’écouler vers ses mains, jusqu’au bout de ses doigts, puis de suivre grâce au contact de sa peau contre celle de l’homme, le chemin jusqu’à celui-ci. Elle continua à guider le flux d’énergie une fois qu’il était entré dans le corps, car elle ne voulait pas relâcher l’attention et laisser l’énergie se déverser dans chaque cellule malade, abimée, mourante. Son don de guérison était génial, mais il fallait qu’elle se plie au don et non l’inverse. Elle continua donc de guider son flux dans le corps, afin de l’amener d’abord vers les côtes.
Le procédé lui semblait toujours bien plus long que ce qu’il n’était en réalité, car elle se concentrait à chaque seconde qui passait pour ne pas perdre pied et contenir le flux de son énergie. Elle ne savait pas vraiment si c’était comme ça que cela se passait, mais c’était comme cela qu’elle le ressentait. Elle laissait son énergie baigner dans la zone blessée, afin que la magie opère, elle ne voulait pas forcer les choses et lorsqu’elle se rendit compte que les côtes n’étaient plus que légèrement fêlées, elle guida alors l’énergie vers le bras. Ses mains glissèrent des côtes jusqu’au bras, avec son fin duvet, elle chatouillait souvent les patients lorsqu’elle laissait ses mains glisser sur leur peau de la sorte, mais elle n’y faisait jamais attention, surtout quand était en pleine guérison. Elle avait été tentée de juste mettre le bras sous plâtre, mais puisqu’il se laissait faire autant aller jusqu’au bout. Elle filtrait son énergie lentement, prenant soin de ne pas en laisser s’échapper, et sentit l’os se reformer petit à petit. Il avait de la chance que c’était cassé de manière nette, les éclats d’os, une fracture ouverte, ces choses lui auraient été impossible à guérir. Elle avait un don formidable, mais il n’était pas magique et ne pouvait pas faire un retour arrière. L’os pouvait se ressouder, les muscles pouvaient se reformer, la peau pouvait se refermer, mais il y avait des limites à ce qu’elle pouvait et savait faire.
Une fois de plus, lorsqu’elle sentit que l’os s’était assez ressoudé, elle arrêta le procédé. D’un coup, son corps se rendit compte qu’il avait été vidé de son énergie vitale et elle accusa le coup. Elle s’entrainait régulièrement, et soignait régulièrement de cette manière, mais elle n’avait pas encore trouvé le moyen de rendre se choc moins fort. Elle pouvait soigner plus longtemps, mais elle ne savait pas parer le contrecoup. Même s’il n’était pas aussi terrible qu’il avait pu l’être ou le serait, c’était une sensation désagréable de se sentir drainée de toute son énergie d’un coup. De sentir le froid, la faim, la fatigue. Elle se redressa, le sourire aux lèvres, fière de son travail, même s’il n’était pas parfait. Elle ne voulait pas laisser paraître son état actuel.
« Les os sont ressoudés, mais encore légèrement fêlés, pas d’activité physique intense, d’escalade, de falaises ou de louves pour un moment. »
Oui c’était une ébauche de tentative de communication humoristique. Les relations sociales n’étaient pas son fort, mais elle fit un effort. Elle se releva tranquillement, retourna à son armoire en sortait un sac plastique et y mis un flacon d’antiseptique, quelques bandages stériles et le lui tendit. Elle faisait ça par plaisir et non par charité, elle espérait qu’il le comprenait, elle ne sentit pas la nécessité de le lui faire savoir. Son regard se posa sur le chien, elle le trouvait bien docile et facile à vivre, il lui donnait l’impression de lui rendre son regard et elle fronça presque imperceptiblement ses sourcils, se demandant si c’était un Hybride. Peut-être qu’il était intervenu lors de la rencontre avec cette louve.
Nina jeta un coup d’œil à sa montre, elle était dans les temps ! Elle allait pouvoir manger. Elle regarda sa salade réchauffée et son café froid d’un mauvais œil, elle ferait avec. Elle ramassa le haricot qu’elle avait mis à disposition du chien, le vida de l’eau qui était encore dedans et le jeta sans cérémonie dans la poubelle, puis rafla son repas et sa boisson de son bureau.
« Je vous raccompagne Mr. Wolf ? Je vais devoir aller me chercher un nouveau café. » |
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