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Message par Invité Dim 31 Mai - 17:57

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Une sauvagerie sans nom ravageait l’intérieur de son crâne. La bête voulait sortir et elle ne se gênait pas pour le lui rappeler avec hargne. Le trop plein d’émotions de son subordonné, surtout son regard meurtrier dans la direction de la représentante n’avait que plus donné envie à la louve de lui arracher la gorge avec délices. Mais non. La conscience humaine, tantôt fragile barrière mentale, tantôt mur impénétrable, l’empêchait de parvenir à ses fins. Quelle idée de vivre dans une société de bipèdes. Un prédateur ne peut s’y résoudre. Côtoyer des proies potentielles ravivait son envie de chasse perpétuelle. Bientôt, son échine se courba et elle perdit sa bipédie en faveur d’un corps d’animal à quatre pattes. Une fourrure rêche et noire, expression de la dureté avec laquelle le monstre appréhendait son environnement, remplaça la peau de la jeune femme. Ses os craquèrent mais la douleur n’était rien comparée au plaisir de se savoir enfin libéré des entraves de ce corps de vulgaire humaine. La louve courut sur une bonne dizaine de mètres avant de s’immobiliser, tous les sens en éveil. Elle n’avait même plus le souvenir de comment sa conscience humaine l’avait conduite ici et elle s’en moquait. Dorénavant, elle était reine dans ces bois. Humant les alentours, elle savoura les odeurs des bois, celles de la forêt et de la végétation ambiante, mais également celles des autres animaux errants entre les arbres silencieux. Son territoire, son terrain de chasse. Par quoi allait-elle bien pouvoir commencer ? Le hasard n’avait pas encore placé d’humains sur sa route mais il lui tardait presque de goûter à leur chair tendre et délicieuse. Est-ce que son autre conscience serait-elle en mesure de l’arrêter à ce moment-là ? Rien n’était moins sûr… Un frisson entre ses poils noirs, lesquels se confondaient avec la nuit puis elle bondit. Sans un bruit ni un avertissement, franchissant sans mal les troncs d’arbres morts ou même les épais buissons qui se trouvaient sur sa trajectoire. Elle n’avait pas besoin de réfléchir, ses puissantes pattes l’emmenaient où bon lui semblait, elles-mêmes suivant les odeurs que sa truffe frémissante captait en pleine course. La louve sentit nettement la piste d’un sanglier non loin mais elle n’y attarda pas. Elle aurait tout le temps de trouver une proie qui puisse lui apporter le plaisir sauvage de la chasse. La nuit serait courte à ses yeux mais les heures ne défileraient pas plus vite qu’en temps normal.

Soudain, l’animal dévia brutalement sur la gauche, quittant la sûreté des bois pour arriver en lisière de la forêt. Devant elle se dressait une paroi rocheuse escarpée pour tout bipède digne de ce nom. Mais son regard lupin analysait déjà la surface de la roche, trouvant plusieurs failles et renfoncements qui lui permettraient de grimper en quelques bonds d’une souplesse remarquable. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle se trouvait en haut de l’amas rocheux, contemplant la forêt qui s’étirait sous son regard ardent. Elle ne pouvait qu’imaginer les grottes sous ses pattes, des lieues en dessous, tout comme le grondement des nappes souterraines plus loin encore. La surface de la forêt n’était pas égale : un peu haut sur la gauche, les arbres disparaissaient pour laisser apparaître le lac, immense surface brillant sous les rayons lunaires, bien qu’à cette distance, elle ressemblait davantage à une flaque d’eau du point de vue de la bête. Cette dernière émit un grognement de satisfaction devant ce constat et observa son territoire pendant de longues minutes. Le silence de la nuit amplifiait son sentiment de puissance. Elle avait senti l’air lourd se muer en une averse abondante pourtant elle ne broncha pas quand elle s’abattit sur sa fourrure. En longeant la paroi rocheuse, la louve savait qu’elle tomberait rapidement sur une grotte pour s’y abriter, le temps que le déluge cesse. Elle trottina donc, ignorant les gouttes d’eau sur elle jusqu’à ce qu’un mélange d’odeurs connues de son flair, bien que détrempées, ne parvienne à sa truffe. Pour les avoir déjà senties à de multiples reprises dans les rues de la ville, elle put mettre un mot dessus, et ce, pour chacune des deux odeurs. Chien. Bipède. Que faisaient-ils ici ? Elle émit un grondement sourd. Étaient-ils venus se réfugier eux aussi dans l’une des grottes ? Espérant ainsi éviter d’être trempés jusqu’aux os ? Belle idée tiens puisqu’ils finiraient sous ses crocs ! Lentement, la louve se posta à l’entrée de la grotte qu’elle avait identifiée comme étant leur abri provisoire et grogna de nouveau, annonçant sa présence de la sorte. Son silhouette sombre se découpait à peine sur le ciel noir d’orages. Un tonnerre d’aboiements l’accueillit, auquel elle mit fin d’un grondement. A ses oreilles, elle n’entendait que peur dans ce comportement inutile. Elle aurait tôt fait de les réduire au silence tous les deux. Son carnage nocturne débuterait ainsi, sans qu’elle l’ait imaginé se dérouler de la sorte. Et toi Conscience ? Qu’en dis-tu ?

Message par Invité Dim 31 Mai - 18:51

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Erwan s'était une nouvelle fois aventuré dans la forêt en compagnie de Stick. Les deux compagnons ne se souciaient pas de grand chose. Il ne pleuvait pas encore et la ville ne leur présentait pas un lieu agréable pour la promenade. Moins ils y allaient, mieux ils se portaient. Comme à chaque ballade, l'humain sifflotait un air que lui avaient appris les oiseaux. Cet air lui rappelait qu'il n'était pas comme tous ces babyloniens. Il méprisait l'argent et la technologie. Quant à ses amis, ils vivaient tous ici dans la forêt. Il n'aimait pas les hommes et avait trouvé meilleur parti auprès des animaux. La pluie n'avait pas tardé à surgir et il compris vite qu'il ne les verrait pas aujourd'hui. Tous avaient dû aller se réfugier. Il continua toutefois sa ballade jusqu'à atteindre une paroi rocheuse. Il savait qu'il y avait des grottes un peu plus haut, Stick et lui pourraient s'y mettre à l'abri. Le jeune homme regarda la falaise, rien d'insurmontable mais, son ami devrait lui montrer les prises. Avant cela, ce dernier lui dit qu'un prédateur était passé avant eux. Jusque là, rien de très inquiétant mais, juste le sentiment de devoir rester sur ses gardes. Pourtant, le chien n'était pas rassuré. Il y avait une odeur d'humain et les deux étaient étrangement mélangées. Erwan arracha un brin d'herbe et le mâchouilla. Il sourit alors et dit à son ami de grimper, ils aviseraient. L'animal montra donc le chemin à son compagnon et arrivé en haut, se dirigea vers la grotte. Là, il se mit à aboyer afin d'avertir que la créature était là et qu'elle ne semblait pas des plus amicale. En effet, l'humain entendait le grognement provenant de la grotte. Erwan s'assit sur une roche alentour où il voyait l'entrée de la cavité. Il n'y distinguait qu'une silhouette sombre et ayant parlé avec Stick peu de temps auparavant, il ne pouvait parler humain. Il dit donc en langage animal:

"Hé toi, tu vas te détendre? Je pense pas qu'on ait de raison de se foutre sur la gueule. Enfin si tu veux vraiment on peut mais, ça me ferait chier de me battre si je ne sais pas pourquoi. Je te laisse réfléchir un moment mais, je te préviens, ni toi ni moi ne saura prédire le résultat de notre combat."

Erwan avait toujours son brin d'herbe en bouche. Assis sur son rocher, il attendait la réaction de son interlocuteur. Il n'était pas inquiet, ce n'était pas son premier combat et si cela devait dégénérer, ce ne serait pas le dernier. Les dés étaient jetés, il en attendait le résultat.

Message par Invité Dim 31 Mai - 19:21

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L’odeur devenait plus marquée, la pluie ne suffirait bientôt plus à elle seule pour troubler son odorat dépassant de loin celui d’un humain. La louve posa ses pattes sur le sol, les unes après les autres, savourant le contact rugueux de la surface rocheuse sur ses coussinets rebondis. Chaque irrégularité du sol passait par eux, étant aussitôt transmise au cerveau de la bête qui l’analysait. Ce système lui avait d’ailleurs permis d’escalader la roche quelques instants plus tôt. Elle se passa la langue sur les babines, le bipède s’était assis sur un rocher, en face de l’entrée de la grotte. Il l’a narguait ? Pensant peut-être ne pas avoir à craindre ses assauts ? Pauvre fou. Toujours en se rapprochant de l’extérieur, la bête se préparait mentalement à se ruer sur sa proie. Tout compte fait, le chien ne l’intéressait pas. Le bipède était plus attrayant. Bipède qui venait de lui parler ? Surprise, la louve marqua un arrêt. Elle ne comprenait pas comment un tel phénomène était possible. Un don ? Un frisson lui parcourut l’échine mais ce n’était ni de la peur, ni du plaisir. Simplement de la colère. Sourde et muette. Quel que soit cette chose à l’apparence humaine en face d’elle, la bête n’hésiterait pas. Elle était taillée pour l'affrontement physique. Une masse de muscles recouverte de fourrure noire qui se terminait par une rangée de crocs prêts à déchiqueter.

« Tuer. Ta gorge sous mes crocs. Tuer. Tu es sur mon territoire. Tuer. Je vais t’arracher la peau et briser tes os. Tuer. TUER ! »

Comme un ordre silencieux sonnant l’assaut, la louve se propulsa vers l’avant grâce à la force de ses pattes arrière. Gueule ouverte, elle se jeta sur le bipède assis jusque-là. Si les crocs ne purent rencontrer la chair de la gorge de sa proie, celle-là même qui était tant convoité, ce fut grâce aux réflexes de l’humain. Néanmoins, la force brute lui tombait dessus et emportée par son élan, la louve ne pouvait pas être repoussée en arrière. Elle les entraîna tous les deux dans le vide pour une chute de quelques mètres. Une chance que l’herbe humide et glissante, non une roche dure, les accueillit en contrebas. Quelque chose comme de nouveaux aboiements résonnait aux oreilles de la bête. Peu lui importait. Toute son attention était focalisée sur la masse encore chaude qui se débattait sous elle. Dire qu’elle aurait pu tenter de l’étouffer avec sa fourrure mais elle préférait largement briser des os sous ses crocs. Elle voulait du sang. Le sien. La louve fit claquer sa mâchoire à quelques centimètres à peine du visage de sa proie. Que celle-ci fut en mesure de lui parler ou du moins, d’entrer dans son cerveau pour le parasiter de paroles insignifiantes, ne changerait rien.

HRP : Si ta dernière phrase est une invitation à utiliser le système de dés, je suis partante. Smile

Message par Invité Dim 31 Mai - 21:14

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HRP: Non, pas forcément mais, si tu veux pourquoi pas.

RP:

La créature face à Erwan semblait bel et bien animale puisqu'elle lui avait répondu dans ce même langage mais, cela n'avançait pas le jeune homme à grand chose. Elle se jeta sur lui. S'il put éviter un coup mortel, ils furent tous les deux entraîner dans une chute et tombèrent sur un roc. Erwan n'étant qu'un simple humain, il avait eu de la chance de survivre mais, il n'était pas en état de se relever. Malgré tout, il souriait. Tant qu'il y avait de la vie, il y avait de l'espoir. Stick était venu à son secours et aboyait pour annoncer son arrivée. Le jeune homme lui fit un signe de la main, lui indiquant de s'enfuir. L'animal n'en avait pas envie mais, il savait que son maître avait une idée en tête. Il obéit donc, ne voulant pas le gêner. Erwan dit alors à son adversaire:

"Je ne dis pas ça pour t'influencer, si tu veux me tuer et je doute que mes paroles vont te faire changer d'avis mais, il y a des humains qui méritent d'avantage la mort. Enfin bon, je dis ça parce qu'ils ne tolèrent pas les autres espèces contrairement à moi. Tu pourrais mettre ta soif de chair humaine au service d'une cause. Bon, on en reparlera quand tu seras calmé!"

Erwan sortit alors son couteau et cherchant à ne pas toucher un point vital, il le planta dans le poitrail de son ennemie. Il le maintenait enfoncé de manière à éviter l’hémorragie. Il aurait voulu éviter d'en arriver là mais, il savait qu'il ne faisait pas le poids et s'il voulait survivre, il devait faire preuve du moins de pitié possible. Il esquissa alors un sourire narquois et dit à sa rivale:

"Peut-être qu'on devrait prendre le temps de discuter. À moins que tu ne préfères que je retire ma lame et dans ce cas, tu te videras de ton sang. Je t'avoue ne pas être dans un bien meilleur état que toi mais, la pierre a maintenant un double tranchant."

Erwan avait légèrement menti. Ils n'étaient pas tout à fait à égalité puisque malgré quelques côtes fêlées, si le combat s'arrêtait, il ne risquait pas la mort mais, sachant qu'il ne souhaitait pas la mort de son adversaire, ce mensonge était sans conséquence. Il regardait la louve, espérant qu'elle réfléchirait à deux fois avant de le tuer.

Message par Invité Dim 31 Mai - 22:47

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Encore cette voix ? Cette fois, la bête observa sa proie pour tenter de mieux comprendre cet étrange phénomène. Les lèvres du bipède remuaient. Il lui…parlait ? Comment diable cet humain était capable de lui communiquer le fond de sa pensée ? Il n’avait plus affaire à la conscience de la jeune femme pourtant, bien l’esprit bestial et lupin qui dormait en elle. La louve ne pouvait le tolérer. Elle grogna de plus belle, accentuant sa pression sur les bras croisés, ultime barrière de sa proie au sol pour repousser ses assauts, alors que sa gueule tentait toujours arracher la chair de sa gorge offerte sous la masse noire. Tuer pour infliger la mort ? Servir une bonne cause ? Si l’animal avait pu rire à ce moment précis, alors il n’aurait pu retenir l’hilarité mauvaise jaillissant de sa gorge. Au lieu de quoi, un rictus mauvais étira les babines pleines de bave de la bête. Ce moment d’euphorie sadique aurait pu lui coûter cher : la force qui la repoussait perdit subitement en puissance et pour cause, sa proie venait d’ôter un bras pour saisir quelque chose. La louve vit clairement l’éclat lumineux entre les doigts de l’humain, reflet des rayons lunaires sur la lame, juste avant que celle ne disparaisse sous ses yeux, engloutie sous un amas de poils ébènes. Suivie d’une violente douleur dans le poitrail. L’une de celle qui est brève sur le moment, avant de s’éterniser alors que l’animal pouvait sentir la lame s’enfoncer dans son corps. Le sot. Il avait raté son cœur. Volontairement ?

« Pauvre fou. Tu crois que ta misérable griffe de bipède viendra à bout des miennes ? »

Sans plus attendre, elle se pencha en avant, tournant sa gueule ouverte en direction du bras de sa proie. L’instant suivant, elle refermait sa mâchoire hautement garnie sur le membre de l’humain, enfonçant ses crocs dans sa chair, meurtrissant celle-ci alors qu’elle cherchait l’os. La bête ne tarda pas à le rencontrer, serrant davantage sa prise alors que le bout de ses crocs ripait sur la surface rigide de l’ossature du membre dont elle se servait comme os à ronger. Le sang coulait à flots, tombant sur le visage de sa proie, l’aveuglant presque. Comme si cet objet pointu pourrait venir à bout de son envie de tuer. Elle ne pourrait pas mourir aussi facilement et ce, malgré cette douleur lancinante dans le poitrail. Et si l’humain se risquait à retirer son couteau pour le plonger une nouvelle fois dans sa chair, visant le cœur, elle se jetterait sur sa gorge. Une morte mutuelle les attendait. Ultime face-à-face. A moins que l’un se montre plus rapide ? La bête se savait avoir l’avantage sur ce point. La lutte se poursuivit alors pendant des minutes aux allures d’éternité. Aucun des deux adversaires ne voulait céder du terrain mais une masse moins grosse qu’elle se jeta alors sur la louve, laquelle grogna de surprise : le chien était revenu aider son maître ? Elle lâcha subitement sa prise pour repousser son nouvel assaillant et se recula de sa première proie. Le couteau fut ôté dans la foulée et un jet important de sang jaillit de sa blessure ouverte. Ouverte mais pas pour longtemps : la plaie se referma dans les minutes qui suivirent, régénération lupine oblige. La louve dardait son regard sur l’animal qui venait de se placer entre le bipède au sol et elle. Elle sentait sa proie initiale affaiblie, quoique parfaitement capable de se défendre avec ce bout de métal ensanglanté entre les doigts. Ensanglanté… Elle se passa la langue sur les babines. L’odeur du sang lui arracha un violent frisson de plaisir. Elle avait goûté une fois à cette chair et à ce sang. Elle ne pouvait déjà plus s’en passer. Au lieu de quoi elle se mit à tourner autour de l’étrange duo mi-homme, mi-animal.

« Je tue pour le plaisir de la chasse humain. Tu crois pouvoir raisonner une louve ? Essaye pour voir. »

La distance entre elle et ses proies du moment se réduisait au fur et à mesure de ses cercles. L’étau se resserrait sur eux. La bête était patiente, elle attendrait le bon moment pour bondir une seconde fois. Pour la mise à mort. Mais les aboiements du chien l’agaçaient. Peut-être commencerait-elle par lui. Pour voir la tête du bipède devant la dépouille déchiquetée de son fidèle compagnon.

Message par Invité Ven 26 Juin - 2:18

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Le pouvoir d'Erwan semblait perturber la créature. Elle semblait avoir du mal à admettre qu'il parle sa langue mais, malgré le stress, elle conservait le dessus. Le jeune humain était serein de son côté. Certes, il n'avait pas le dessus dans cet affrontement mais, la mort ne l'effrayait pas outre mesure. Il n'avait pas choisi de vivre, il avait toujours été seul. Il y avait bien Stick et les animaux de la forêt mais, il faudrait forcément que l'un d'eux parte avant les autres. Dans ce cas, si c'était à lui de partir, il l'accepterait. Il fallait voir le bon côté des choses, s'il mourait le premier, il n'aurait pas besoin de pleurer ses compagnons. Cette vie qu'on lui avait donnée n'était pas un cadeau. Il avait déjà envisagé d'y mettre un terme à maintes reprises mais, il y avait toujours eu quelque chose pour l'en dissuader. Cette fois encore, il n'y eut pas d'exception. Son adversaire le prévint qu'elle n'avait absolument pas peur de sa lame et au même moment, planta ses crocs dans le bras du garçon. Le sang gicla. Les dents de l'animal remuaient dans la plaie et finirent par atteindre l'os. Celui-ci ne tarda pas à se briser. Afin de ne pas perdre son arme, il la saisit de la main gauche et laissa son bras droit aller reposer au sol. Il ne pouvait désormais plus s'en servir, cela était embêtant. Erwan se sentait condamné. Comment pourrait-il la vaincre avec un bras cassé et la plupart de ses côtes fêlées ? Il commençait soudain à craindre la mort pour la première fois. Il n'avait pourtant pas changé d'idée mais, sans doute était-ce de l'instinct de survie. Il était comme paralysé par la peur mais, son bras gauche tremblait. La louve et lui se jaugeaient. S'il voulait survivre, il n'aurait qu'une seule chance, il devrait frapper au bon moment. Il allait retirer sa lame quand la créature fut percutée. Aussitôt elle bondit au loin, retirant la lame de son poitrail et laissant jaillir un flot d'hémoglobine. Stick était venu au secours de son maître malgré ce que ce dernier avait pu lui dire. Ne voulant pas que son compagnon se mette en danger, Erwan tenta de se relever aussi vite que possible. Ce ne fut pas simple. Il avait mal partout et une fois debout, il titubait. Son bras droit balançait dans le vide, dégoulinant d'un liquide rouge, celui-ci maculant également son visage. De sa main gauche, il tenait fermement sa lame, prêt à se défendre et surtout à protéger son ami. Il n'était pas serein mais, il donnerait le meilleur de lui-même quoiqu'il arrive. De toute façon, le combat touchait à sa fin. Il était trop affaibli pour que ça s'éternise. La louve avait déjà arrêté de saigner, il n'avait presque aucune chance. Le vent ne tournait pas en sa faveur. Elle tournait autour du duo, se rapprochant de plus en plus. Elle annonça alors tuer pour le plaisir et que rien d'autre ne l'intéressait mais, elle mit tout de même Erwan au défi de la faire changer d'avis. Le jeune homme laissa alors un sourire se dessiner sur son visage couvert de sang, lui donnant des airs de psychopathe. Il lui restait une carte à jouer. S'il n'y croyait pas vraiment, ça ne coûtait rien d'essayer et au point où il en était, il n'avait pas vraiment le choix. Il dit :

« Bien, la raison ne t'intéresse pas mais, si je te dis ce que tu as à y gagner, peut-être prendras-tu la peine de t'écouter. Combien de repas ferais-tu avec mon chien et moi ? Maintenant, admettons qu'on chasse l'humain ensemble, imagine le festin que tu pourrais te faire. »


Erwan faisait tout pour paraître sûr de lui. Il n'avait pas laissé une once d'hésitation dans sa voix mais, il ne voulait pas non plus donner l'impression de se croire supérieur. Il exprimait seulement son désir de mettre fin à cet affrontement et pourquoi pas s'unir même si c'est pour servir des intérêts différents puisque le résultat est le même. Stick restait d'avantage sur ses gardes. Peu lui importait de ne pas être assez fort, il n'avait pas confiance en cette foutue bestiole. Il la fixait en grognant. Erwan soupira avant de lui demander d'arrêter de se comporter de manière si futile. Si le combat continuait, ils allaient tous les deux finir dans l'estomac de leur adversaire. Il fallait bien que le jeune homme l'admette, il avait plus peur de la mort que ce qu'il croyait. Durant ce combat, il s'était rendu compte à quel point il était faible. Cela l'énervait. Il était pourtant plus fort que la plupart des humains mais, cette foutue bestiole l'avait ridiculisé et si cela continuait, il allait finir en lambeaux et dévoré par cette goinfre assassine.

Message par Invité Ven 26 Juin - 18:33

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Voici l’instant qu’elle préférait parmi tous les autres. Du plaisir de la traque à celui de la chasse en elle-même, l’épreuve de la mise à mort. Ce moment où elle sentait sa proie sur le point d’être vaincue, arrachée à sa paisible existence, la scène toute entière amplifiait davantage son irrésistible envie de planter ses crocs dans la chair du bipède à terre. La Bête voulait le déchiqueter vivant, sentir sa chair n’offrir qu’une pâle résistance à sa fureur alors que la vie quitterait lentement son corps encore chaud, empreint de cette lutte pour la survie. Seulement la boule de poils ne la laisserait pas faire. La louve pouvait sentir son envie de protéger l’humain. Pourquoi ? Quel stupide lien de soumission unissait ses deux proies ? Pourquoi le chien n’avait pas fui devant la menace qu’elle incarnait ? La Bête pouvait sentir un léger parfum de peur entourer la petite silhouette tremblante non loin du bipède. Inconsciemment, elle gronda de plus belle. Comment un animal, qu’importe sa nature, pouvait s’abaisser à une telle humiliation ? S’asservir à un humain ? Et on osait les comparer, les chiens et eux ? Sa colère croissante fut stoppée nette dans sa course à la folie par la voix de sa première proie. Qu’il arrête seulement de lui parler celui-là… Elle ne voulait plus entendre un traître mot de sa part ! Alors pourquoi tendit-elle l’oreille ? Pour reporter la mise à mort ? Pour lui donner l’espoir de s’en sortir ? Ses babines se retroussèrent en un rictus affreux. La Bête riait, se riait de sa victime.

« Chasser tes semblables ? Tu me proposes une alliance pour sauver ta peau ? »

Si la louve avait pu rire à gorge déployée, alors elle l’aurait sans aucun doute fait à ce moment précis. Mais le rire était uniquement le propre des hommes paraît-il… En guise de première réponse, la Bête fit claquer ses mâchoires, véritables instruments de mort.


« Une alliance n’a d’intérêt que si les deux parties y trouvent leur compte. Un prédateur né n’a pas besoin d’aide pour chasser. Tu m’insultes humain ! »

De nouveau la colère. Grondante. Comme la masse hirsute de poils noirs qui se tenait prête à bondir sur sa victime. Qu’est-ce qu’il avait cru ? Qu’un peu de magie et de culot allait le sauver d’une mort certaine ? Ah non, son clébard pour seule aide ? Un peu de bave se faufila entre les crocs légèrement recourbés vers l’intérieur à leur extrémité, pour venir s’écraser sur l’herbe dans un bruit mouillé. Lequel passa complètement inaperçu dans la tension palpable entre les deux parties. La Bête jugea que le jeu avait assez duré. Elle se recroquevilla sur elle-même, signant par-là son intention de mettre un terme à la chasse. Sans doute que le chien s’interposerait mais elle lui briserait l’échine d’un seul puissant coup de mâchoire. Puis viendrait le tour du bipède à terre. La louve ne lâchait plus sa future victime du regard mais soudain, son oreille droite, originellement plaquée sur son crâne aux côtés de sa consœur, se dressa, pivotant sur elle-même à la recherche de la source du bruit. Sans doute que l’humain n’avait pas entendu la menace qui se rapprochait d’eux. Le chien réagit lui aussi, un peu perdu tout d’un coup. Et il y avait de quoi : l’odeur lui arriva dessus de plein fouet, lui arrachant de nouveaux grognements. Un tel animal dans cette partie de la forêt ? Etait-il venu s’abriter de l’averse lui aussi ? L’ours jaillit d’entre deux buissons, écrasant sans peine ces derniers sur son passage. Sa fourrure brune avait revêtit une teinte plus foncée, proche de l’ébène et parfois du noir en raison de la pluie. Il ne mit pas longtemps à les surprendre et grogna à son tour, hésitant visiblement entre la fuite et l’attaque.

Message par Invité Dim 28 Juin - 20:34

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Erwan était face à la louve, tendu comme il ne l'avait jamais été. L'idée de s'enfuir lui traversa l'esprit mais, il savait que ce serait inutile. Il était blessé et même une tortue l'aurait rattrapé. Il regardait la créature fixement. Cette masse de muscle ne mettrait pas longtemps à le tuer si elle passait à l'offensive. Stick cet idiot était revenu. Ils allaient mourir à deux alors que s'il était parti, seul l'humain y aurait laissé sa peau. Il avait désobéi car quoiqu'il arrive, le jeune chien ne voulait pas voir son ami mourir. On dit qu'un chien doit satisfaire les demandes de son maître. Pour cela, il fallait que le chien ait un maître. Stick avait un ami. Il grognait sur l'adversaire, espérant il ne savait trop quoi. Il se sentait faible mais, il faisait de son mieux. Il ne regrettait pas d'avoir fait demi-tour pour autant. Mourir pour ce qu'il avait de plus cher était pour lui un honneur. D'autant que les dés semblaient déjà jetés. Erwan sourit lorsque la louve répondit. Elle semblait ne pas vraiment l'avoir compris. Il la fixait sans relâcher son regard un seul instant. Il était serein. Il ne lui restait plus beaucoup de temps mais, il pouvait encore faire un coup de poker avec un peu de chance. Il rétorqua donc :

«Pour sauver ma peau ? Tu peux le voir ainsi mais, ce n'est pas la réalité. Je déteste mes semblables et si je peux t'aider à faire de plus gros festins, cela ne me gêne pas. En fait, pour être honnête, je ne te sous-estime pas du tout mais, face à certains humains, s'ils agissent en groupe, tu pourrais te retrouver en difficulté car certains possèdent des pouvoirs plus dangereux que le mien.»

Erwan s'arrêta. Il n'était pas du genre à parler pour le plaisir. Il avait compris qu'il était trop tard. La louve allait l'attaquer. Erwan se tenait debout, il tenait son couteau de manière à se défendre même s'il savait que ce serait vain. La tension était à son comble. Soudain, Stick sembla s'affoler, tout comme la créature. Une nouvelle menace arrivait. Une menace ? Peut-être était-ce une lueur d'espoir. Erwan reconnut tout de suite Redouann. Cet ours était un rescapé des braconniers. Le jeune homme était arrivé juste à temps pour le sauver d'un de ces foutus pièges et l'avait soigné. Depuis lors, il leur arrivait fréquemment de se retrouver et de discuter autour de quelques fruits. Il avait dû sentir une tension anormale et était venu voir de quoi il s'agissait.

«Ervan, je t'ai déjà dit de te méfier, que tous les animaux n'étaient pas aussi cool que moi.
-Et moi je t'ai déjà dit que c'était Erwan !
-Bon, on va pas discuter dix ans ! On s'occupe de cette grognasse et puis, on se casse manger des baies vers la rivière.»

L'ours se mit sur deux pattes et poussa un grognement avant de partir en charge sur la louve et tenter de lui mettre un puissant coup de patte. Erwan s'était mis à charger également ne voulant pas laisser son ami se battre seul. Toutefois, il n'était pas en état et s'effondra au sol. Il observait le combat, espérant seulement que Redouann l'emporte ou au moins mette fin au combat.

Message par Invité Mar 30 Juin - 22:18

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Rapidement remise de sa surprise de se voir confrontée à un adversaire aussi impressionnant qu’improbable dans cette partie de la forêt, la louve ne bougeait plus. Son regard doré était rivé sur le nouvel arrivant, comme pour évaluer leurs forces respectives et même ses yeux étaient immobiles. Un ours n’était pas à prendre à la légère, contrairement à l’humain, lequel avait déjà perdu le combat malgré un peu de résistance futile de sa part. La puissance de l’animal brun égalait sans peine la sienne, ce serait donc un combat des plus intéressants et toujours à mort. La Bête ignora l’échange entre les deux alliés improvisés. Peu lui importait leur relation au final, seul comptait sa nouvelle cible. Un grognement mêlant excitation et satisfaction s’échappa de ses babines retroussées en un rictus déplaisant. Elle allait songer à se rapprocher en petits cercles autour de l’ours mais celui-ci choisit la charge directe, frontale. Typique des animaux de son acabit. Tout dans la force et rien dans la cervelle. Le premier réflexe de la louve fut d’éviter l’attaque par un bond en retrait puis un autre sur le côté. Elle évaluait toujours la situation, plus concentrée cette fois. Elle vit venir l’énorme patte griffue dans sa direction et l’évita de justesse en plongeant en avant pour venir mordre l’une des pattes arrière de son adversaire, lequel grogna de douleur. Sauf que cet angle d’attaque laissait son flanc gauche vulnérable et alors qu’elle retirait déjà ses crocs de la masse poilue qu’offrait la patte de l’animal, l’ours riposta. Elle vola, littéralement, sur plusieurs mètres, heurtant un arbre de plein fouet. Le craquement sinistre se répéta dans les environs alors que l’écorce cédait sous le poids de la louve. Le choc la sonna et elle grogna à l’intention de son adversaire. Il allait lui payer ce coup ! La Bête sentit l’odeur de l’animal se rapprocher rapidement dans sa direction. Cet idiot chargeait de nouveau. Cette fois, elle vint directement à sa hauteur mais plutôt que de chercher l’affrontement frontal comme l’ours en avait l’intention, elle sauta sur un arbre et rebondit dessus pour atterrir sur la montagne de muscles. Surpris par la vitesse de la louve, l’animal pilla net et ce fut suffisamment pour que l’intéressé lui morde violemment la nuque, faisant rapidement couler une cascade venant rougir les poils déjà humides de son adversaire. Le goût et l’odeur du sang la rendait folle. Elle en voulait toujours plus ! L’ours grogna de plus belle, tournant d’abord sur lui-même pour tenter de se débarrasser de l’intruse avant de finalement se dresser sur ses pattes arrière. Ce qui eut le mérite de faire réagir la louve, laquelle planta ses griffes dans les épaules de son adversaire, essayant tant bien que de mal de maintenir sa prise, armée en cela de sa mâchoire et de ses griffes. Ses seules armes de chasse. Et de mort.

Peu à peu, elle sentit la fatigue envahir le corps de l’animal, réduisant ses efforts, sa vitesse et sa ténacité à poursuivre le combat. Mais la fatigue se faisait aussi ressentir dans les membres de la Bête. Ils tremblaient sous l’effort d’être constamment tendus. Une chance que son adversaire soit le premier à rendre les armes. L’ours se laissa retomber sur ses quatre pattes, soufflant et grognant. Cependant, il n’était pas encore vaincu pour autant. Tous les deux le savaient. Si la Bête ne pouvait pas attendre sa gorge pour la lui déchirer avec ses crocs, alors toute morsure supplémentaire ne suffirait qu’à affaiblir l’animal, non le tuer. Restait à trouver comment passer dessous sans éveiller de nouveau l’instinct combatif de son adversaire… La louve enfouit sa truffe dans l’épaisse fourrure de l’animal en dessous d’elle et ce contact soyeux, quoique parfois irritant, tant à cause de l’orientation des poils que de l’odeur, réveilla un souvenir en elle. Elle connaissait cette sensation de poils emmêlés. Petite, elle l’avait déjà expérimenté avec le chien d’un couple d’amis, curieusement pas effrayé par l’aura bestiale qu’elle avait toujours dégagée, depuis le plus jeune âge. Raison pour laquelle ses parents n’avaient jamais accepté d’adopter un animal de compagnie et ce malgré les protestations ou caprices de leur fille unique. Elle se rappela soudain ce Golden Retriever au pelage crème qui venait jusqu’à lui lécher le visage, en remuant la queue. L’odeur était différente parce que l’ours et le chien ne provenaient pas du même univers mais la sensation était là. Avant que la Bête ne le réalise, la conscience humaine refaisait surface et une jeune femme brune gisait nue sur l’ours, lui-même brun. Etrange tableau. Réalisant ce qui se passait et où elle se trouvait. Calypso sauta du dos de son ancien adversaire, lequel parut aussi déstabilisé qu’elle de faire face à une humaine tout d’un coup. La jeune femme inspira un grand coup et leva les bras, hurlant pour faire peur à l’animal qui ne demanda pas son reste. Visiblement, la transformation en sens inverse l’avait profondément affolé. La représentante se tourna alors vers l’humain, prête à s’excuser. Dans ce sens, elle ouvrit la bouche, même si l’autre aurait certainement du croire à ses futures paroles… Sauf qu’elle ne put accepter de rester nu devant l’inconnu, aussi se rapprocha-t-elle rapidement de lui. Quelques foulées suffirent pour lui envoyer son pied dans la figure, l’assommant net. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres et elle entendit le bref jappement. Baissant les yeux, Calypso aperçut le jeune chien. Son premier réflexe fut de s’accroupir en lui souriant.


« Merci d’avoir défendu ton maître… »

Malgré son irrésistible envie d’aller caresser la tête pour le reste du corps de l’animal, celui-ci était trop méfiant – et à juste titre – envers elle. La représentante soupira faiblement et se redressa, conservant tout de même son sourire. Pâle et discret. Tout comme l’aube. Ce n’était certainement pas prudent de laisser cet homme seul et sans autre défense que son fidèle ami à ses côtés. Inconscient de surcroît. La jeune femme lança un regard noir au chien quand celui-ci aboya après elle au moment de soulever l’inconnu mais elle ne se démonta pas pour autant. Au lieu de ça, elle leva les yeux et aperçut la grotte. Excellent choix pour y déposer l’homme. A l’intérieur, il aurait tout le temps de reprendre ses esprits, au sec. Et si par malheur il venait à reprendre connaissance avant qu’elle ne soit partie, la pénombre du renfoncement rocheux la dissimulerait à ses yeux.

Message par Invité Mer 1 Juil - 0:47

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Erwan était là, figé, incapable de continuer le combat. Il regardait l'affrontement et croisait les doigts pour que Redouann s'en tire sain et sauf. L'affrontement durait et aucun ne semblait prendre le dessus. Stick hésitait à y aller mais, la masse imposante de l'ours lui fit penser que peut-être il pourrait malencontreusement lui mettre un coup de patte par erreur. Alors que le combat semblait tourner en sa défaveur, l'ours se remit sur ses quatre membres et c'est alors que la louve devint humaine. Elle se trouvait nue sur l'ours. Avec le temps qu'il faisait, le jeune homme commença à retirer sa veste pour lui la prêter. Bien que déchirée et pleine de sang, ce serait mieux que rien. Il n'aurait pas su lui dire car il ne pourrait reparler le langage des hommes que dans un temps équivalent à celui qu'il avait passé à parler en langage animal. Là était la faille de son pouvoir. Il devait rester un certain temps silencieux pour recouvrer l'usage de la parole. Alors qu'il tournait la tête pour ne pas profiter du spectacle qui se trouvait en face et qu'il tendait sa veste du bout du bras, la jeune femme lui envoya un coup qui lui fit perdre connaissance. Stick allait pour la mordre mais, l'ours semblait lui avoir fait comprendre que le danger était terminé. Le chien laissa donc l'ancienne ennemie porter son maître et l'emmener jusqu'à la grotte. Erwan s'était éveillé mais, n'ayant pas encore recouvert l'usage de la parole, il ne pouvait pas le lui dire. Il se contenta donc de faire le moins possible appui afin de la soulager de son poids. Dans la grotte, elle l'allongea et alla se mettre à l'écart dans la pénombre. Erwan tenait toujours sa veste dans la main gauche. Il l'agita légèrement pour que Stick l'emmène à la jeune femme. Le chien s'exécuta et Erwan s'endormit en se demandant si elle serait encore là le lendemain. Au fond, ça n'avait pas d'importance. Il n'en attendait rien. Il aurait voulu savoir si elle n'avait rien. En effet, si en tant que louve elle avait cicatrisé de suite, il ne savait pas ce qu'il en était de sa forme humaine. Sans doute que si l'une était guérie, l'autre aussi. Elle n'avait pas non plus de vêtements alors, il aurait voulu lui proposer de passer en récupérer chez lui si elle voulait. Il n'était pourtant pas responsable de tout cela mais, il se sentait quand même coupable. C'était quand même elle qui avait voulu le bouffer et il trouvait encore le moyen de faire preuve de compassion. Au fond, il était peut-être plus gentil qu'il ne le laissait paraître mais, quand il se réveillerait, il serait sans doute seul avec Stick et devrait se débrouiller pour aller à l'hôpital.

Message par Invité Dim 5 Juil - 19:27

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L’inconnu ne bougeait plus. L’avait-elle tué par mégarde avec son coup de pied ? Non, en tendant l’oreille dans la direction de l’homme toujours inconscient, l’ouïe fine de la lycanne pouvait percevoir les battements réguliers du cœur de l’humain. Ce simple son la rassura grandement. Sa bête lui susurrait d’intervenir, de prendre cette vie puisqu’il l’avait vue sous ces deux formes. Comment réagirait-il la prochaine fois qu’il serait amené à rencontrer la représentante de ceux de la race de la jeune femme ? Il allait crier au scandale et il en avait parfaitement le droit : comment croire sur parole celle qui prétendait vouloir la paix entre les races, alors qu’elle s’en prenait au premier venu une fois la bête de sortie ? S’en était risible et Calypso en avait cruellement conscience. C’était identique à cette nuit-là. Sans l’arrivée de son amie, la jeune fille, même sous la forme d’une boule de poils à moustaches, aurait fini entre ses crocs. Et maintenant, elle réalisait que sans la présence d’une tierce personne pour lui faire reprendre ses esprits à temps, elle devenait dangereuse. La jeune femme pensait à tort pouvoir être capable de contrôler sa bête. Peut-être avait-elle eu tort. A présent, elle commençait sérieusement à le croire. Tuer l’inconnu lui aurait épargné d’avoir un témoin gênant pour la suite de sa carrière et même de sa vie au sein de l’Avventura mais jamais elle n’aurait été capable de vivre avec ce meurtre sur la conscience. Ce serait comme renier tout ce qu’elle avait été jusqu’à présent et surtout, l’éducation de ses parents. Leur idéal était également le sien, tout comme il incarnait parfois un fardeau des plus pénibles. Perdue dans ses pensées, Calypso en perdit la notion du temps. Combien de minutes, d’heures peut-être, s’étaient écoulées depuis lorsque la masse inerte finit par remuer non loin d’elle. L’homme reprenait ses esprits ?! Et elle était toujours là, complètement nue en plus ! Elle n’avait pas du tout réfléchi à ce qu’elle allait lui dire ! Se présenter ? Après lui avoir sauté dessus, tenté de lui arracher la gorge pour finalement se rabattre sur son bras ? Ce n’était pas envisageable… Mais comment se comporter dans ce cas-là ?


« Calme-toi. Réfléchis un peu ma fille. »


Présenter des excuses à l’inconnu était certainement la meilleure chose à faire, à condition qu’il ne se mette pas à hurler en la traitant de monstre. Ce qu’elle était à bien des niveaux malheureusement et ce, qu’importent ces propres idéaux de garante de la paix. Elle remarqua alors une chose : le chien s’était rapproché d’elle et il tenait quelque chose de sombre dans sa gueule : un vêtement ? Interdite, la lycanne se rendit compte, non sans quelques secondes de réflexion au passage, qu’il venait de lui apporter une veste. Très certainement celle de son propriétaire, étant donné que les vestes en cuir ne poussaient pas encore dans les grottes, à l’abri des regards. Souriant faiblement, Calypso accepta la veste : elle sentait fort, et la jeune femme grimaça malgré elle. Un mélange d’odeurs qu’elle connaissait bien, sans pour autant les apprécier : elle reconnut l’odeur originelle du vêtement, celle du cuir mais également celle de la sueur et évidemment du sang… En dépit de ce constat, elle passa le vêtement sur ses épaules. Non par souhait de se réchauffer, même nue, sa température corporelle restait supérieure à celle des autres races. La représentante ne craignait pas le froid mais plus le regard de l’inconnu sur elle à cet instant. Quand elle fut certaine que ce dernier était pleinement conscient, elle se résigna à se lancer :


« Merci pour la veste et pardon de vous avoir blessé ainsi. Ce n’était pas mon intention. »

On pouvait imaginer mieux comme plaidoirie, même le ton n’y était pas. Calypso se protégeait inconsciemment d’une réaction agressive et naturelle à son encontre, par une distance froide envers l’homme. Certains l’auraient trouvée hautaine, d’autres sans cœur. Belle menteuse qui ne l’était pas. Elle ne faisait que dire la vérité et rien d’autre.

« Comment vous sentez-vous ? »

Message par Invité Dim 5 Juil - 22:14

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La jeune femme avait enfilé la veste quand Erwan s'était réveillé. Elle ne l'avait pas remarqué tout de suite et pour cause, il avait fait semblant de dormir le temps de recouvrer l'usage de la parole. Quand celle-ci lui revint, il se mit à maugréer des propos inintelligibles. Il avait passé son temps à réfléchir à ce qu'il pourrait lui dire. Il ne voulait pas qu'elle croit qu'il lui en voulait et même si sous cette forme elle semblait différente, il était encore un peu méfiant. Finalement, elle s'aperçut qu'il était éveillé et lui adressa des excuses. N'importe qui aurait refusé de la croire mais, Erwan ressentait qu'elle était différente de sa forme bestiale. Après tout, il avait parlé avec et puis, elle l'avait porté jusqu'ici. Elle ne pouvait pas être foncièrement mauvaise. Il avait retrouvé l'usage du langage humain mais, il lui fallait encore du temps pour bien formuler ses phrases. Il laissa donc quelques minutes passer avant de répondre en souriant:

"Oh, plutôt que de me mentir et me dire que ce n'était pas ton intention, dis-moi seulement que tu n'es pas la même sous tes deux formes. Tu seras plus crédible mais, saches que je ne t'en veux pas le moins du monde. Tu avais seulement un comportement bestial qui correspond à celle que tu étais. Je ne peux que te pardonner."

Erwan parlait en toute sincérité. De toute façon, il n'était pas habitué à mentir. En fait, il n'en voyait pas l'intérêt puisque la vérité finissait toujours par éclater. Stick était couché dans les jambes du jeune homme et ne grognait pas, signe qu'il partageait son avis. Cela renforçait la décision qu'avait pris l'humain de lui faire confiance. Le chien ne se trompait que rarement après tout. La jeune femme demanda alors à l'humain comment il se sentait. Il laissa échapper un petit rire avant de répondre:

"Je ne prétendrai ni pouvoir courir un marathon ni avoir vu pire mais, je m'en remettrai. Et toi, tu n'as rien?"

Peut-être penserait-elle qu'il se moquait mais, ce n'était pas le cas. S'il était certain qu'elle n'avait pas de blessure aussi grave que les siennes, il voulait s'assurer qu'elle soit en pleine forme. Après tout, plutôt que de l'affronter, il aurait pu fuir et il se devait de s'assurer qu'il n'avait causé aucun dégâts. Bien qu'il n'était pas quelqu'un de sociable, il ne prenait pas le moindre plaisir à faire du mal à autrui. En plus, cette jeune femme l'intriguait. Il ne voulait pas qu'ils se séparent comme ça. Le combat était fini mais, pour la première fois, il voulait apprendre à connaître quelqu'un. Il n'en était pas amoureux, loin de là mais, il voulait découvrir qui elle était. Elle semblait vraiment gentille au fond et ça ne devait pas être simple tous les jours de cohabiter avec la bête. Bien sûr il ne pourrait pas l'aider mais, un peu de soutien moral pourrait éventuellement lui faire du bien. Finalement, il se risqua à poser une autre question.

"Tu n'es pas obligée de répondre mais, j'ai une question. J'aimerais savoir si tu contrôles tes transformations. Tu sembles si différentes sous tes deux formes, n'est-ce pas trop difficile de devoir faire face à cela?"

Message par Invité Ven 10 Juil - 17:44

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Entendre de nouveau la voix de l’inconnu la rassura, autant que cela l’intrigua. Après tout, ce n’était pas à elle qu’il avait eu affaire en premier mais à sa louve, au grand damne de Calypso. L’intonation était la même, pourtant elle avait senti la surprise de la Bête lorsque l’humain s’était adressé à elle. Est-ce que les deux consciences appréhendaient différemment une même voix, dans deux langages différents ? Peut-être bien. Et puis si l’inconnu acceptait de lui répondre sans la traiter de monstre, hurler et s’enfuir en courant – ou inversement – alors il ne devait pas être si mal en point que cela, tant physiquement que mentalement à son égard. La représentante tiqua néanmoins sur l’emploi du tutoiement. Ils n’étaient pas proches, de quel droit se montrait-il si familier vis-à-vis d’elle ? Enfin, le contenu des propos de son interlocuteur acheva de l’irriter. Plus calme à présent que sa louve avait fait une apparition, la jeune femme comprenait que les intentions de l’inconnu n’étaient pas mauvaises – puisqu’il déclarait ne pas lui en vouloir, là où d’autres auraient vu un monstre en elle – mais elle notait qu’il aurait pu faire preuve de plus de tact dans la manière de formuler ses pensées.

« J’apprécierai que vous me vouvoyez pour commencer. Et non je ne vous mens pas. Je n’avais pas l’intention de vous nuire, même sous mon autre forme, je ne chasse pas les hommes en temps normal. Vous êtes seulement tombé au mauvais moment, au mauvais endroit. » rétorqua-t-elle un peu sèchement à son goût.

Dire que la lycanne était fautive dans cette histoire, jusqu’à preuve du contraire, c’était bien elle qui avait attaqué la première mais sous cette forme, Calypso était en mesure de raisonner et elle trouvait également que l’inconnu avait sa part de responsabilité dans l’affaire.

« C’est bien, continue comme ça et il va revenir sur sa décision de te pardonner idiote ! »

Un ange passa entre eux, du moins jusqu’à ce que le soulagement de savoir que son interlocuteur n’était pas gravement blessé, envahisse la représentante. Enfin une vraie bonne nouvelle ! Et puis ce dernier le prenait avec humour, ce qui incita la lycanne à ne plus rester sur ses gardes comme elle l’était depuis le début de la conversation. La question de l’humain la stupéfia. Si elle allait bien ? Etait-ce une nouvelle trace d’humour de sa part ? Ou bien une pique sarcastique bien sentie et justifiée ?

« Vous ne connaissez rien des lycans je me trompe ? Nous cicatrisons plus vite qu’un humain, seul l’argent peut nous marquer à vie. Et ce n’est certainement pas votre bout de ferraille qui pourrait m’inquiéter… » commenta-t-elle à propos du couteau toujours en possession de l’inconnu.

En d’autres circonstances, elle aurait montré l’endroit où l’arme avait frappé pour que son interlocuteur se rende compte par lui-même que la plaie avait déjà disparue, reléguant l’attaqua au rang de mauvais souvenir. Sauf que ce geste inclurait l’idée de se déshabiller de nouveau devant l’homme et Calypso n’en avait pas la moindre envie… Une louve pudique était déjà suffisamment risible en soi pour qu’elle s’en rajoute une couche. Alors elle se contenta de lui expliquer le pourquoi du comment, laissant le soin à l’inconnu d’imaginer le reste. Et maintenant ? Pourquoi était-elle restée ici, comme au chevet de l’homme ? Elle était rassurée sur son sort, s’il trouvait le moyen de se perdre seul dans les bois, accompagné de son chien, alors il devait pouvoir retrouver le chemin de la ville toute proche non ? Il n’allait pas avoir besoin d’elle pour marcher, avec un bras probablement cassé et quelques côtes fêlées… Perdue dans ses pensées, elle faillit ne pas entendre la nouvelle question de son interlocuteur et sourit malgré elle devant l’ignorance touchante de l’homme.


« Je les contrôle…en théorie. Tout comme un chien a besoin d’être sorti plusieurs fois par jour, ma Bête en fait de même. Mais je m’arrange pour m’éloigner de la ville afin de ne blesser personne. Et aujourd’hui, j’étais particulièrement énervée, ce qui a rendu mon autre partie instable. C’est difficile mais cela fait notre force et notre fardeau. »

Après tout, c’était grâce à cette Bête en elle qu’elle possédait autant de force, capable de mettre KO quelqu’un sans effort. Oui il fallait apprendre à dominer et à maîtriser le monstre tapi en elle, au risque de voir des innocents périr sous ses crocs enragés. La volonté de protéger les autres l’aidait sûrement en ce sens, paradoxalement.


« La pluie a cessé. Vous devriez retourner en ville et faire soigner votre bras. Ce n’est pas prudent de se promener seul dans les bois quand on sait qu’ils sont le terrain de chasse des créatures. Vous êtes drôlement inconscient pour un humain… »

Se disant, Calypso se leva, maintenant la veste sur ses épaules. Celle-ci cachait tout juste le bas de sa taille, fesses incluses et ce genre de tenue attirait généralement les hommes pourvus de mauvaises intentions une fois la nuit tombée. Mais si elle prévoyait de rentrer en ville tard, histoire de ne pas attirer l’attention sur elle et sur sa nudité cachée sous la veste, la représentante saurait refroidir les ardeurs de chacun. Cependant…

« Pourrais-je vous emprunter votre veste plus longtemps ? Je vous la rendrai sans faute. Dites-moi, où habitez-vous ? »

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