| par Invité Dim 6 Juil - 17:42
| Lorsqu'Adélaïde apprit au professeur de japonais qu'elle était une étudiante "prodige" dans le domaine général des sciences, l'homme aux prunelles vertes se fit on ne peut plus sceptique. La jeune femme ne pouvait pas réellement lui en vouloir, il était un professeur de lettre après tout, normal qu'il ne connaisse pas, même de nom. Y réfléchissant un court instant, l'étudiante aux iris ensanglantée se fit la réfléxion qu'excepté les professeurs des domaines scientifiques, les autres ne la connaissaient certainement pas le moins du monde. Haussant finalement les épaules face à ces pensées, la petite albinos reporta son attention sur les évènements présents. Quelqu'un frappa à la porte avant même que la jeune humaine n'ait eu droit à sa traduction. Réprimant un soupir excédé, elle se montra un tantinet patiente et se retourna vers la porte. Un léger sourire narquois naquit sur ses lèvres lorsque l'élève précédemment maltraité par le professeur de japonais fit son intrusion dans la salle. Tiens, quelle bonne visite... Venait-il en redemander une seconde couche ? Ah non, le doyen semblait présent à ses côtés. Adélaïde haussa les sourcils et ne prit pas un instant la peine de cacher son air surpris et outré, Anderson faisant des excuses ? Non. Cela ne collait décidément pas au personnage. Le jeune homme servait un mensonge en bonne et due forme uniquement parce que le regard intraitable et sévère du doyen pesait sur lui. Dès que le vieil homme serait partit, tout repartirait en cacahuète et l'élève se retrouverait plaqué une seconde fois contre le bureau, en mauvaise posture. Écoutant tout de même les excuses du jeune homme d'un air désormais impassible, l'albinos esquissa un léger signe de tête en direction du doyen. Après tout, il l'autorisait à exercer dans un laboratoire suréquipé mis entièrement à sa disposition, cela ne représentait pas rien. Une fois que l'étudiant eut achevé de réciter son petit discours bien préparé, le professeur de japonais accepta de le reprendre dans son cours bien que tout cela sembla être fait de mauvaise grâce. Et ce pour les deux partis. Persuadée qu'ils allaient pouvoir tranquillement reprendre leur petite conversation, la jeune humaine se tourna vers le professeur qui s'excusa alors auprès d'elle avant de sortir parler au doyen. Allons bon ! Visiblement, elle pourrait attendre encore un certain temps dans ce bureau.
Faisant un petit signe moqueur d'adieu à Anderson qui la fusilla du regard, Adélaïde ne put retenir un léger rire amusé. Mais quel imbécile celui là. La petite albinos se mit à agiter les jambes dans le vide, observant attentivement chaque détail du bureau pour passer le temps de manière efficace et utile. Elle n'entendit strictement rien à ce qu'il se dit entre les deux hommes dans le couloir, sa faible ouïe d'humaine ne lui permettant pas d'entendre des propos tenus aussi loin d'elle, avec quelques cloisons en guise d'obstacles en prime. Dénicherait-elle un quelconque livre intéressant dans ce bureau ? Excellente question à laquelle elle ne se permettrait pas de répondre. Elle avait tout simplement une gigantesque non-envie de lever ses fesses de son siège pour aller farfouiller. Elle possédait suffisamment de livres dans sa chambre d'hôtel. D'ailleurs, il faudrait peut-être qu'elle se décide à les trier un peu un de ces jours, histoire de remettre un tantinet d'ordre dans tout ceci. Mouais...quand il ferait grand soleil et qu'elle ne pourrait donc pas sortir. La petite albinos entendit le professeur rentrer dans son bureau, elle attendit qu'il soit assis et écouta finalement avec attention ses propos, ne quittant pas son masque impassible. Pour toute réponse, la jeune femme hocha légèrement la tête, ne désirant pas s'attarder plus longtemps sur le sujet. Ses prunelles ensanglantées ne quittaient pas un instant le professeur alors qu'il s'emparait d'une feuille et qu'il commençait à traduire le fameux mode d'emploi. Bien qu'elle ne l'avouerait jamais à haute voix, la petite humaine trouvait cela fabuleux que l'on puisse traduire tous ces symboles par les lettres de l'alphabet cyrillique. Quoi qu'elle procédait certainement de la même façon lorsqu'elle représentait une réaction chimique par tout un tas de formules mathématiques complexes.
La voix de l'homme aux prunelles vertes la tira finalement de ses pensées. Ce qu'elle comptait faire avec ce produit ? C'était plutôt simple. Des armes chimiques, ou tout du moins les prototypes. Mais bien sûr, elle ne le révélerait pas de sitôt. Ce fut donc d'une voix atone et d'un visage totalement neutre et vide de toute expression qu'elle répondit à son interlocuteur.
-Si on a mit à ma disposition un laboratoire suréquipé ce n'est pas pour que je fasse mumuse en compagnie des autre étudiants avec des produits de bases. Commença t-elle sans la moindre trace de sarcasme dans la voix. Je dois mener quelques investigations au nom de la science. Conclut-elle simplement, ne lâchant pas son interlocuteur du regard une seule seconde.
Puisque le professeur lui posait tout un tas de questions, Adélaïde estimait avoir le droit, elle aussi, à au moins une question. Ce fut donc le plus naturellement du monde qu'elle questionna son interlocuteur.
-Pourquoi le japonais ?
Oui. Cela l’intriguait fortement, pourquoi cette langue et pas une autre ? |
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