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Message par Invité Mar 17 Déc - 18:23

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Ewilan libéra son dernier patient avec un petit soupir de soulagement, elle mourrait d'envie de se rendre au lac pour s'y ressourcer. Avec un peu de chance peut-être croiserait-elle Rémio... La jeune élémentaire d'eau se débarrassa de sa blouse, attrapa son sac, prit sa veste sous le bras et se précipita hors de l'hôpital, un gigantesque sourire aux lèvres. Le meilleur moment de la journée était à venir ! La jeune femme aux yeux océan décida qu'elle rentrerait chez elle à pied, le bus étant bien trop ennuyant et bondé à cette heure ci, de plus elle ne pouvait rentrer en voiture puisqu'elle ne savait pas conduire. L'élémentaire vivait dans ce monde depuis peu et c'était à peine si elle parvenait à faire fonctionner une cafetière sans casser cette dernière... Ces pensées firent naître une petite moue boudeuse sur le visage de la jeune femme qui reprit toutefois très rapidement son habituel air enfantin.

Après une bonne demi-heure de marche la jeune femme finit par retrouver le chemin de son appartement. L'élémentaire laissa tomber son sac au pied du canapé avant de se précipiter vers son armoire de laquelle elle tira un short et un débardeur de sport avec un petit sourire satisfait. Une fois vêtue la jeune femme hésita un instant: devait-elle ou non emporter ses poignards? Elle serait vulnérable sur le chemin de l'aller uniquement... Une fois qu'elle serait au lac, il n'y aurait plus aucun problème, de plus elle ne craignait pas grand chose pour le chemin du retour puisqu'elle serait en pleine forme... Non. Elle ne s'encombrerait pas de ses armes cette fois ci.

L'élémentaire d'eau sortit de l'appartement et fourra ses clés dans l'une de ses poches avant de dévaler les escaliers à toute allure, manquant plusieurs fois de s'étaler sur le sol glacial de l'immeuble. Ewilan partit aussitôt dans la ville et commença à courir en direction du lac comme une folle, le vent cinglant son visage la faisait rire et la sensation de vitesse était grisante. La jeune femme adorait tester les limites de sa forme humaine, la course semblait un excellent moyen de tester lesdites limites... L'élémentaire trouva un petit sentier donnant directement sur les rives du lac non loin du chemin plus sur. Avec un haussement d'épaules suivit de son éternel sourire insouciant la jeune femme se laissa glisser sur le petit sentier poussiéreux tout en tentant de conserver son équilibre encore précaire.

Une fois parvenue au bord de l'eau Ewilan se laissa tomber sur le sol et plongea ses mains dans l'eau gelée, chose qui ne la dérangeait pas le moins du monde d'ailleurs... Sa forme revenait peu à peu, son énergie refaisait surface, elle reprenait des couleurs, ses éventuelles blessures allaient progressivement disparaître. Bref...la jeune femme ne pouvait rêver de mieux pour l'instant. Relevant la tête l'élémentaire d'eau s'aperçut que plusieurs signes barbotaient non loin de là, elle les observa en silence. Ils étaient tellement beaux et majestueux... La jeune femme aux yeux océan ne pouvait s'empêcher de les admirer, plus rien autour d'elle ne comptait exceptées ces magnifiques créatures...

Message par Invité Mar 17 Déc - 23:14

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Je m'étais levée tôt ce matin, pour avoir le temps de prendre une douche et de m'habiller convenablement avant d'aller suivre mes cours d'histoire approfondie des civilisations latines. Le soleil n'était pas encore levé, et la nuit régnait encore sur le monde. Alors que j'ouvrais les volets de la fenêtre de ma chambre, je constatais que le ciel était d'un bleu foncé plutôt réconfortant et signe d'une belle journée. Alors que je m'apprêtais à quitter ma chambre pour rejoindre la salle de bain de l'aile sud de la grande villa blanche, je m'aperçus que Smoothie, mon petit chiot, n'était plus couché sur mon lit. Je me demandais un instant où il pouvait encore bien être passé. Il ne pouvait pas avoir été bien loin, puisque la porte de la pièce restait close toutes les nuits. Peut-être que ma sœur l'avait emmené avec elle ? Ce serait curieux: il ne me quittait jamais. Je balayais la pièce du regard, et je me baissais pour regarder sur le canapé, qui longeait le mur opposé à la fenêtre. J'y trouvais alors ma petite boule de poils, paisiblement endormie sur une épaisse couverture rouge. Il avait l'air serein, couché en rond et la tête légèrement inclinée sur l'accoudoir. Décidant de ne pas le réveiller, je franchissais silencieusement la porte, et je refermais le battant derrière moi.

J'étais très simplement vêtue d'une chemise de nuit en satin blanc, et je marchais pieds nus sur le carrelage strié de gris du couloir. Mes cheveux mauves étaient retenus par une queue de cheval, mais je dus resserrer l'élastique, car il était en train de se faire la malle. Ils m'arrivaient au milieu du dos, et comme je devais me préparer assez rapidement, je ne voulais pas être gênée. Je descendis les escaliers de marbre, me tenant machinalement à la rambarde alors que je n'en avais nullement besoin: j'étais parfaitement réveillée, et je ne risquais donc pas de glisser bêtement sur les marches. Tournant à gauche, je franchis une nouvelle porte qui s'ouvrit sur une magnifique salle de bain, subtile palette de bleus. Le lavabo était ornementé d'or, la baignoire ressemblant plus à un bassin miniature qu'à autre chose. Le fin lustre de cristal représentait un groupe d'oiseaux en plein envol. Il diffusa, quand j'appuyais sur l'interrupteur, une lumière saphir tamisée qui m'apaisait. Je fis couler l'eau dans la baignoire pendant que je me dévêtis ( ce qui me prit une seconde). Pénétrant dans l'eau brulante, je m'installais. Alors que l'eau gravissait la paroi, je chassais avec un gant de toilette de soie les dernières brumes laissées par le sommeil. Je détachais lentement mes cheveux, laissant cette longue cascade se déverser sur mes épaules. Je frottais vigoureusement cette dernière afin de la briller avant de me rincer. J'étais tellement bien là, de l'eau jusqu'au menton, de la mousse caressant mon corps, que j'en oubliais presque les aiguilles de l'horloge qui couraient sur le cadran. Quand j'y jetais un œil, je manquais presque de bondir en dehors du bain. Je me lavais les plumes à toute vitesse, tirais le bouchon du bassin pour en évacuer le contenu et chassais la mousse restante avec le pommeau posé devant moi.

Une fois correctement débarrassée du savon, je m'extirpais avec souplesse de la baignoire, attrapant promptement une serviette blanche, moelleuse et toute chaude sur le porte-serviettes entre le lavabo et là où j'étais. Ma mère avait encore fait des merveilles ! Je me frottais le corps avec application, ainsi que les ailes et les cheveux. Une fois sèche, j'enroulais la serviette sur ma peau, et saisis ma brosse dans un tiroir, pour démêler les longs fils pourpres pour de ma chevelure. Je dus serrer un peu les dents, car les nœuds qui s'y étaient formés faisaient de la résistance. Je me maquillais ensuite rapidement, pour remonter au plus vite dans ma chambre. Smoothie c'était réveillé, et il s'étirait sur le canapé, d'où il sauta aisément pour venir me saluer dans un bâillement comique. Déposant une rapide caresse sur sa tête, je me ruais vers ma penderie, où je pris une chemise à carreaux rouge et noire, ainsi qu'un jean noir également, et des sous-vêtements rouges. Je m'habillais en quatrième vitesse, enfilant mes habits avec dextérité ( je préfèrais appliquer la manœuvre inverse sur quelqu'un d'autre, mais ça sera pour plus tard!) Je pris sur mon grand bureau de fer blanc mon Iphone et les clefs de ma Porsch, le sac contenant mon ordinateur portable ( et par conséquent, mes cours), tandis que Smoothie s'y était malicieusement glissé ( quand je dis qu'il ne me quittait jamais, ce voyou!)

Montant dans ma voiture, je démarrais au quart de tour, et j'attrapais adroitement la télécommande qui ouvrait et fermait l'immense portail de fer forgé blanc qui barrait l'accès à ma demeure. Mes parents étaient encore à la maison ( leurs voitures respectives étaient dans le garage, visiblement). Ils ne devaient commencer à travailler que bien plus tard. Pendant que je me préparais, je Soleil s'était levé, et le ciel s'étaient peint de teintes pastels, allant du jaune, en passant par le orange, pour atteindre le rose pâle. Je pris dans ma boite à gants ma paire de lunettes Dolce & Gabanna. Quand j'arrivais devant le campus, je constatais qu'il n'y avait plus personne sur le parking. L'immanquable était arrivé : j'étais en retard, encore ! Et j'allais ENCORE me faire sermonner par mon prof... Surtout qu'il était spécialement autoritaire, et je commençais sérieusement à tirer sur la corde, avec mes absences à répétition... J'allais finir par me faire virer, à force de jouer sur le feu. Mais mes missions, données par les Rebelles, ne pouvaient pas attendre, et il m'arrivait donc de rater des cours pour partir sur le terrain. Je coupais le contact et attrapais le sac que j'avais laissé ouvert sur le siège passager pour que mon chiot puisse respirer sans problème. Quand il se referma au moment où je le passais à mon épaule, ça ne sembla d'ailleurs pas lui plaire beaucoup, mais il devrait faire avec ! Je courus vers ma salle de classe, qui était évidemment au dernière étage de l'établissement ! Je frappais à la porte, et la voix tonitruante du prof m'annonça qu'il savait déjà qui arrivait ( il devait être voyant, ou un truc dans le genre) et qu'il était furieux ( pour pas changer !) Je m'excusais poliment auprès de lui, puis je m'assis dans le fond de l'amphithéâtre, à l'ultime place manquante. Il reprit son cours comme si de rien n'était, et j'ouvris de nouveau mon sac pour en sortir ma trousse et mon PC. Smoothie montra même le bout de sa truffe, osant un regard timide par dessus la couture, ce qui me tira un discret sourire.

La journée se passa tranquillement, je pianotais sur le clavier de mon Macbook pendant que le prof débitait son monologue habituel, sans jamais être intérrompu par les élèves, qui étaient bien trop concentrés pour faire les zoivres. Quand la sonnerie tira tout le monde de son intense attention, ce fut un concert de sacs et de bruits de chaise, ainsi qu'un brouhaha annonçant que les 4 heures de cours venaient de prendre fin. Tous les camés du coin allaient aller prendre leur pause cigarette. Mon emploi du temps, quand à lui, n'indiquait plus rien pour l'après-midi, et je me ruais alors sur le parking, accompagnée d'une jeune femme qui parlait d'un peu tout et rien. A vrai dire, elle n'était pas spécialement intéressante, et je l'écoutais d'une oreille distraite. La saluant, je remontais dans ma voiture, et Smoothie sauta du sac pour s'allonger sur le siège. Démarrant, je savais déjà où j'allais aller : j'avais un besoin urgent de me dégourdir les ailes, et je comptais bien me tansformer dans la forêt, voler un moment et finir ma ballade quotidienne sur le lac qui bordait la ville. A la lisière du bois, je tirais un petit sac à sangles, que j'attachais au corps menu de Smoothie, qui me jappa au visage avec bonne humeur. Il savait trop bien que ce moment de liberté lui était offert, et qu'il pouvait alors vadrouiller comme il le voulait tant qu'il restait à proximité de ma zone de vol. Je descendis de la voiture, récupérais mes clefs que je mettais dans ma poche de jean, suivie par ma boule de poils. Me cachant derrière un arbre, je me dévêtis rapidement, fourrant mes affaires dans le sac à sanglais de Smoothie, lui confiant ainsi ces dernières le temps de ma mutation.

Fermant les yeux pour me concentrer, je me voyais mentalement me transformer, mon corps changeant de forme, et prenant celle d'un oiseau fin et élancé, bien qu'imposant et puissant. Un tiraillement un peu désagréable m'étira les muscles, et je serrais un peu les dents. La mutation, je ne la maîtrisais pas encore bien, et je dois bien admettre que c'était parfois douloureux. Certaines fois plus que d'autres, mais ça faisait un moment que je n'avais pas muté, et je le regrettais amérement. Je fermais les poings le temps que dura le changement, jusqu'à ce que ma physionomie ne me permette plus de le faire. J'étais sur deux pattes, à présent, et portais un long bec. Je déployais mes ailes, qui avaient prit de l'envergure. Cependant, je perdis un peu l'équilibre : mes sens avaient changé, et il me fallut un petit instant pour me réhabituer à ces derniers. Sans compter que ma perception de mon propre corps n'était plus du tout la même. Je réussis cependant à m'élever sans trop de problème, et je me laissais emporter par les courants ascendants. Je planais pendant une bonne heure, jetant de temps en temps un œil à Smoothie, qui courait en bas comme un fou à travers les arbres. Seulement, j'eus le malheur de perdre l'espace d'une seconde le contrôle de mon vol, et je perdis violemment de l'altitude, pour venir percuter avec force la surface cristalline du lac. La force de l'impact me rendit ma forme humaine, et j'étais tellement secouée par le choc que je n'aperçus pas la jeune femme qui se tenait non loin de moi. Je ne m'étais encore jamais crashée, et je peux vous dire que je n'étais pas prête de recommencer l'expérience ! Des lumières blanches et bleues me flottaient devant les yeux, mes membres étaient engourdis. Je sentais à peine l'eau froide sur ma peau, qui enveloppait mon corps à présent nu, et je ne m'aperçus pas non plus que Smoothie se tenait sur la berge, et qui laissait échapper un petit cri inquiet. Seulement, j'étais trop sonnée pour l'apaiser, et je restais là à flotter en silence.

Message par Invité Mer 18 Déc - 21:40

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Ewilan était en pleine admiration devant les cygnes flottant paresseusement non loin d'elle lorsqu'un jappement de chien se fit entendre au loin. C'est alors qu'un cygne volant au-dessus du lac sembla avoir un problème. La jeune élémentaire d'eau sortit ses mains du lac glacé avant de regarder l'oiseau avec un soupçon de crainte dans le regard. Était-il blessé? Lorsque le magnifique cygne heurta violemment la surface du lac pour se transformer en une jeune fille Ewilan plongea dans l'eau sans réfléchir un seul instant. La fraîcheur de l'eau ne la dérangeait pas plus que cela, elle y était insensible, après tout l'eau était son élément. La jeune femme aux yeux océan disparut sous la surface de l'eau en ne prenant même pas le temps de respirer avant de s'immerger. Elle n'en avait pas besoin, alors autant ne pas perdre de temps avec ceci alors que la jeune fille qui venait de couler ne possédait certainement pas les mêmes capacités.

Sur la berge, le pauvre petit chiot ne cessait de geindre, sans doute appelait-il désespérément sa maîtresse. Ewilan arriva bien vite à la hauteur de cette dernière et l'encercla de ses bras, la peau de la jeune fille était glacée. La jeune fille aux cheveux mauves semblait bien jeune, en tout cas plus jeune que l'élémentaire. La jeune élémentaire nagea jusuqu'à la rive avec l'inconnue dans les bras avant de se rendre compte que cette dernière était totalement dévêtue, elle risquait l’hypothermie ! Les réflexes de médecin de la jeune chirurgienne reprirent rapidement le dessus, il fallait à tout prix qu'elle couvre cette jeune fille avant qu'elle ne tombe gravement malade. Et bien évidemment lorsqu'elle avait besoin d'un vêtement chaud, l'élémentaire n'en avait jamais à disposition !

-je doute que mon débardeur lui soit d'une grande utilité. Maugréa la jeune femme en cherchant désespérément quelque chose de chaud.

C'est alors que son regard azuré se posa sur le chiot qui reniflait sa maîtresse en gémissant, il portait un sac en bandoulière. L'élémentaire n'attendit pas plus longtemps et se précipita vers le petit chien pour l'attraper. Au plus grand dam de la jeune femme, l'animal esquiva sans aucun problème et se mit à courir partout en grondant et l'évitant adroitement.

-Allez, reviens... Je n'ai pas le temps de jouer!

La jeune élémentaire d'eau ne cessait de jeter des coups d'oeil anxieux en direction de la jeune fille étendue sur la rive. Se jetant sur la droite du chiot, elle mit son bras juste devant celui-ci avant qu'il ne parte vers sa gauche et parvint à le garder dans ses bras. Revenant auprès de la jeune fille vraisemblablement étourdie par le choc, Ewilan ouvrit le sac et en sortit des vêtements qu'elle plaça sur la victime avec l'espoir de la réchauffer. Une fois ceci fait, la jeune élémentaire s'assit à côté de sa "patiente" et commença à réfléchir en silence avant de parler à voix haute sur un ton badin.

-Tu dois certainement être une hybride non? Un hybride cygne...c'est charmant!

La jeune chirurgienne espérait que cette conversation anodine tirerait l'esprit de la jeune fille de cet état de torpeur du au choc de la chute ainsi qu'à la fraîcheur de l'eau. Baissant la tête sur ses vêtements, l'élémentaire se rendit compte que ces derniers lui collaient à la peau tout comme ses cheveux dessinaient les contours de son visage trempé. Tant pis, elle se sécherait plus tard, pour l'instant seul l'état de santé de cette jeune hybride inconnue lui importait...

Message par Invité Mer 18 Déc - 22:58

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Je perçus, de mon état de demi-ébahissement, un bruissement de plumes, mêlé à des cris lointains. C'était sans doute le groupe de cygnes qui flânait paresseusement à la surface du lac, comme à son habitude. Mais ma soudaine entrée dans le tableau avait entaché leur plénitude, et ils s'étaient envolés dans un grand fracas, qui me parvenait cependant de manière très assourdie. Des points lumineux dansaient toujours devant mes yeux, que je fermais et ouvrais par intermittence. Toute chaleur avait quitté mon corps, remplacé par un froid polaire, mais qui me paraissait abstrait. Je ne ressentais aucune douleur, mais l'engourdissement qui m'avait saisit avait gelé mon esprit et toute pensée cohérente avait disparue. Je ne pouvais pas plier les doigts, bouger les jambes ou même sentir ma respiration. J'en vins même un instant à penser que l'impact contre la  très fine couche de glace qui couvrait le lac m'avait tuée sur le coup. Cependant, je ressentais cette espèce de lourdeur qui me serrait la poitrine comme une tenaille de fer extrêmement froid. Comme si elle avait été gardée dans un caisson cryogénique avant de servir comme arme. J'avais l'étrange et désagréable sensation qu'une sorte de glaçon pointu m'avait perforé la cage thoracique dans toute sa profondeur.

Un bourdon continu me grésillait aux oreilles avec persistance. Je mis ce qui me parut une éternité à comprendre que ce n'était rien d'autre que les plaintes de Smoothie, qui se tenait non loin et qui espérait désespérément me voir reprendre pied dans la réalité. Alors que j'essayais vainement de reprendre le contrôle de mes membres éteints, ma conscience semblait englobée d'un épais voile de brouillard. Je n'arrivais pas à aligner deux idées cohérentes. J'avais même oublié où j'étais. Jusqu'à ce que mes doigts répondent au nombreuses sollicitations que je leur envoyais depuis un long moment maintenant. Ce fut très lent, comme si on avait ralenti une image en appuyant sur un bouton. Je sentis, très doucement, le sang chaud parcourir les veines de tout mon corps. C'était brûlant ! j'avais l'impression que quelqu'un avait enflammé tous mes membre un à un, en prenant bien soin que les flammes me consument. Comme si, à la place du liquide bordeaux qui animait toute forme de vie humaine, j'avais une pompe à essence qui m'alimentait sans cesse.

Je repris conscience dans un violent hélant de souffrance, et je me rendis compte que j'étais bien restée cinq minutes dans une eau en dessous de zéro degrés. J'avais du faire un début d'hypothermie, ce qui expliquait ma soudaine absence de réaction, et la brume qui m'empêchait de réfléchir. Les lumières qui naviguaient devant mes yeux s'étaient estompées, et je voyais à peu près correctement, à présent. Cependant, mon équilibre était précaire, et je dus reposer mes paumes sur me sol pour éviter de rebasculer sur le dos. Je m'aperçus qu'une jeune femme aux cheveux roses et aux yeux d'un bleu azuréen portait Smoothie, qui s'agitait dans tous les sens en piaffant. Elle était ravissante, mais trempée et visiblement inquiète. C'était ma sauveuse, ça ne faisait aucun doute. Ses vêtements lui collaient à la peau et ses cheveux dégoulinaient le long de son visage: cette jeune femme s'était jetée dans une eau glacée pour m'éviter une mort imminente. J'étais envahie d'un profond sentiment de gratitude, mais aussi de colère: comment avais-je pu perdre ainsi le contrôle de ma trajectoire, jusqu'à venir m'écraser comme ça ? J'étais furieuse contre moi-même, et contre mon incapacité à maîtriser mes transformations. La demoiselle était assise à côté de moi, et malgré mes sens embrouillés et la hargne qui montait en moi, je parvins à comprendre ce qu'elle me disait.

Je répondis avec un humour un peu sarcastique, et je me rendis compte que ma respiration était haletante, saccadée, et que mes poumons brûlaient d'un feu digne du neuvième cercle de l'Enfer. Visiblement, j'étais en train de me noyer:


-Charmant et... Dangereux... Mais, ce qui est sûr c'est... Que je vous dois une vie. Merci... Infiniment.


Je jetais un regard à Smoothie, qui me regardait avec de grand yeux brillants. Il profita d'une seconde d'inattention de la part de la jeune fille pour sauter de ses bras et venir me lécher la main avec enthousiasme. Je lui caressais doucement la tête alors qu'il se blottissait contre moi. C'est à ce moment que je me rendis compte que le sac à sangles qu'il avait attaché autour du dos était ouvert, t je me souvins que j'étais tombée totalement nue dans l'eau. Heureusement, ma sauveuse avait visiblement d'excellent réflexes, car elle m'avait couverte de mes vêtements. Certes, ils étaient mouillés maintenant, mais ils m'avaient sans doute évité de chopper une sale maladie. Je m'habillais rapidement pour ne pas mettre la jeune femme dans l'embarras, et je tirais du sac la dernière chose qu'elle n'avait pas prise: une serviette, identique à celle que j'avais utilisée ce matin, mais celle-ci était propre:


-Vous devriez prendre ça. Vous allez attraper froid, et j'aurais vraiment mauvaise conscience. Sinon... Je m'appelle Marina Ferrera. Et toi ? Je ne voudrais pas t'appeler éternellement " la belle jeune femme aux cheveux roses".

Je souris avec gentillesse. Elle m'avait sauvé la vie, et je me sentirais vraiment mal si elle venait à tomber malade. J'étais alors loin de savoir qu'elle était élémentaire d'eau, et qu'ils prenaient rarement froid après avoir pris un bain glacé comme celui-là ! Je faisais donc preuve de ma galanterie habituelle, toujours sans savoir qu'elle était dans le camp opposé au mien. Il n'y avait visiblement plus de camp, dans son monde, puisqu'elle m'avait secourue sans se demander si je pouvais lui planter un couteau entre le côtes au réveil. D'ailleurs, je lui étais trop reconnaissante pour l'attaquer, surtout que j'avais stupidement laissé mes armes à la maison en partant ce matin. Quoi qu'il en soit, ç'aurait été très mal élevé de ma part de la blesser alors qu'elle avait risqué sa vie pour me tirer de cette mauvaise passe. Je me contentais donc de la regarder avec gratitude en attendant sa réponse, tout en pliant dans mon dos mes longues ailes de plumes blanches pour me tenir chaud malgré ma chemise humide et mon short noyé d'eau douce.

Message par Invité Mar 31 Déc - 12:35

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Ewilan vit avec soulagement la jeune hybride reprendre conscience. La jeune élémentaire lâcha le chiot qui courut vers sa maîtresse, cette dernière répondit à la remarque de l'élémentaire d'un ton quelque peu sarcastique que la jeune femme aux yeux océan ignora, bien trop heureuse que l'inconnue soit en vie. L'élémentaire afficha son habituel sourire enfantin tout en répondant à son interlocutrice.

-Je n'ai pas vraiment de mérite. Affirma t-elle en riant.

Après tout, quelque soit la température de l'eau, elle pouvait y plonger et ne craignait pas de se noyer mais tout cela, son interlocutrice ne pouvait pas le savoir. La jeune fille se rhabilla rapidement et l'élémentaire détourna le regard un instant afin de la laisser se changer tranquillement, une fois que cela fut fait son regard océan revint vers l'inconnue. Ewilan accepta la serviette propre avec un sourire avant de répondre à l'inconnue, un sourire rieur et innocent sur les lèvres.

-Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne risque pas de tomber malade à cause de l'eau, bien au contraire.

Dit-elle avec une moue amusée avant d'éclater de rire en entendant le surnom dont l'avait affublée Marina, très joli prénom d'ailleurs. Tout comme sa propriétaire constata l'élémentaire.

-Je me nomme Ewilan.

La jeune élémentaire déposa la serviette sur ses genoux tout en admirant les ailes de son interlocutrice, elles étaient tout simplement magnifiques. La jeune femme ne put s'empêcher de poser une question à la jeune fille.

-Tes ailes te permettent-elles de voler sous cette forme?

Ewilan était bien curieuse de connaître la réponse tandis que tout un tas d'autres questions commençaient à se former dans son esprit curieux. La jeune élémentaire les fit cependant taire et se concentra sur son interlocutrice avec un regard habitué avant de déclarer d'un ton jovial.

-Tu ne devrais pas garder de séquelles excepté quelques bleus dû à ta chute. Tu as eu de la chance. Conclut-elle sans se départir de son sourire enfantin et innocent.

La jeune chirurgienne aux yeux océan passa une main dans ses cheveux trempés, une idée lui traversa alors l'esprit mais elle ne sur si elle devait ou non l'exécuter. L'élémentaire voulait enlever toute l'eau absorbée par ses vêtements et sa chevelure pour la renvoyer dans le lac. Seul problème...elle craignait la réaction de Marina. Après tout, depuis son arrivée dans l'Avventura la jeune femme avait eu droit à de nombreuses réactions lors de la démonstration de ses pouvoirs. Certains avaient été curieux, d'autres heureux, d'autres encore dégoûtés et les plus étranges amusés. L'élémentaire lâcha un petit soupir contrit, tant pis elle n'avait pas honte de ses capacités, qu'importe si la réaction de l'hybride la chagrinait. Ewilan se concentra légèrement et toute l'eau présente sur elle se dirigea vers sa main gauche, lorsque tout le liquide eut atteint cette main, l'élémentaire la renvoya dans le lac avec un petit sourire ravi. Jouer avec son élément lui plaisait toujours autant, surtout lorsqu'elle ne mettait personne en danger. La jeune femme reporta son attention sur la jeune hybride avant de lui rendre sa serviette propre avec un petit sourire d'excuse.

-Je suppose que tu comprend mieux pourquoi je n'ai pas vraiment de mérite à avoir plongé dans l'eau pour aller te chercher. Rit la jeune femme tout en attendant anxieusement la réaction de sa jeune interlocutrice.

Message par Invité Ven 3 Jan - 12:52

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J'avais horriblement mal à la tête, les épaules endolories, et des plaques rouges qui annonçaient des magnifiques hématomes un peu partout. Mais au moins, mon esprit était redevenu clair. Smoothie me léchait les doigts en jappant et en courant dans tous les sens. Je riais en le voyant faire : s'il n'était pas content que je sois vivante, lui... Quand il revint se blottir dans mes bras avoir s'y être jeté, je suis caressais doucement la tête. Quand il s'arrêta de japper, il regardait ma sauveuse. Il avait l'air intrigué, et un peu méfiant. Il me sauta de nouveau des bras, et je grimaçais quand je bougeais trop vite pour le suivre du regard. Il alla alors renifler la jeune, tout en gardant une certaine distance, pendant une bonne dizaine de minutes. Quand il sembla persuadé de ses bonnes intention, il lui grimpa sur les genoux, pour finalement s'y allonger, après avoir léché sa joue. Un nouveau rire m'échappa : cet animal était décidément trop. Il resta couché là, et on ne l'entendit plus. Il nous regardait à tour de rôle, la queue se balançant doucement dans son dos, et fouettant le bras d'Ewilan. L'intelligence de ce chiot m'avait toujours surprise : il semblait tout comprendre, des pensées des gens à leurs sentiments, et devenait pour moi un vrai radar à problèmes. Quand il sentait que quelqu'un était mal intentionné, il me tirait par le bas du pantalon. Mais il n'était encore jamais venu se loger sur les genoux de quelqu'un qu'il ne connaissait pas. J'imagine qu'il manifestait par là sa reconnaissance pour m'avoir sauvée à la jeune élémentaire. Bougeant très lentement mes ailes, l'une après l'autre, je constatais que toutes les plumes en étaient froissées, et que l'une avait adopté une posture bizarre. Je devais m'être brisé quelque chose dans la chute. En effet, une douleur continue m'irradiait le dos et les omoplates. Je serrais les dents un instant, fermant les yeux pour essayer de contenir l'éclaire de souffrance qui me traversa de part en part. Quand une longue plainte s'éleva, je compris que Smoothie me fixait avec inquiétude. Il avait du sentir que j'avais mal, et se manifestait une fois encore, sans doute pour essayer d'attirer l'attention de la jeune femme assise en face de moi. Mais je devinais que c'était inutile : vu la tête que je faisais, elle n'aurait pas besoin de ça pour se rendre compte que quelque chose n'allait pas.

-Vous savez, je connais beaucoup de gens qui n'auraient pas prit la peine de sauter pour me secourir. Ou même des gens qui se seraient délecté de la scène, prenant un malin plaisir à me regarder me noyer. Alors, pour moi, votre mérite n'a pas de bornes !

Quand elle se détourna le temps que je me change, un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Encore une fois, certaines personnes ne se seraient pas gênées pour mater pendant quand je renfilais mes vêtements. Plus le temps passait, plus j'appréciais cette jeune femme. Elle avait un sens des valeurs que j'aimais, mais aussi une innocence devenue rare. Sans compter qu'elle était en tous points charmante. Cependant, j'imaginais très vite qu'un tel joyau devait forcément déjà avoir un compagnon. Un « compagnon », parce qu'elle était sûrement hétéro... Je mis ma déception au placard, pour finalement m'estimer heureuse qu'elle ait été là. Elle m'avait tiré de l'eau sans difficulté apparente, ce qui m'intriguait au plus haut point. Certes, je faisais à peu près la même taille et le même poids qu'elle, mais l'eau n'aurait-elle pas du la ralentir ? Seulement, de ma demie-conscience, j'avais eu l'impression qu'elle avait eu aussi facile de me remonter qu'elle l'aurait fait avec une poupée de chiffon. Curieux...

-Vous allez avoir du mal à m'empêcher de m'inquiéter, vous savez. Je suis comme ça, j'aime prendre soin des autres. Et j'en déduis que vous aussi, après cet acte de bonté. Sachez simplement que je ne vous remercierai jamais assez.


Je souris de nouveau, remarquant qu'elle avait posé la serviette sur ses genoux. Il semblait qu'elle ne s'en était cependant pas servi, et plus le temps passait, plus j'étais curieuse de trouver une explication à son comportement. N'importe qui se serait jeté dessus pour se sécher. Surtout qu'il ne faisait quand même pas une chaleur accablante... Elle l'avait d'ailleurs fait pour moi, à peine m'avait-elle tirée du lac... C'était vraiment surprenant, mais c'est aussi ça qui la rendait attirante : elle s'entourait d'un mystère enfantin qui me plaisait beaucoup, en masquant son appartenance à une race que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam :


-Enchantée. Très joli prénom, Ewilan. Ca vous va drôlement bien...


Je me réprimais immédiatement d'avoir fait un tel compliment, alors que je la voyais pour la première fois. J'allais passer pour une dragueuse aux mauvaises intentions, ou aux arrières-pensées mal placées. Surtout qu'elle ne devait pas s'imaginer que j'étais bisexuelle, raison pour laquelle je risquais de la mettre très mal à l'aise. J'avais déjà croisé pas mal de femmes qui étaient très gênées de recevoir un compliment de quelqu'un de leur sexe. J'en avais fait fuir pas mal à cause de telles maladresses... Je m'excusais donc immédiatement :

-Pardonnez-moi.


Je retenais un soupire. Je me désespérée moi-même, des fois. Comment je pouvais être aussi indisciplinée et maladroite, et ce, en permanence ? Cependant, la question qu'Ewilan me posa me tira de mes remontrances personnelles. Mes ailes ? Encore une chose étrange : ça avait plutôt tendance à repousser les humains, plutôt qu'à les attirer. Elle était aussi curieuse que moi, et ça me tira un sourire amusé. Je lui répondis et mettant mes plumes à portée de sa main :


-Non.. Le poids de mon corps humain m'empêche de décoller. Mais croit bien que ça m'arrangerait. Sentir tous ses os, les uns après les autres, prendre une autre forme est assez peu sympathique. Mais bon ! On s'y fait.

Une montagne de question sembla se former dans ses yeux, et j'en étais de plus en plus amusée. Loin d'être gênée par la présence d'un être aussi peu habituel que moi, elle semblait intriguée. Je me mis assise en tailleurs, et je la regardais. Elle avait quelque chose qui différait des autres, mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Ses yeux couleur mer des Caraïbes me mettait quand même la puce à l'oreille. Était-ce permis d'avoir de si belles prunelles ? Oui, je sais, le coup du «  tu as de beaux yeux, tu sais ? » était totalement dépassé, mais c'était vrai ! On disait toujours que les yeux étaient une fenêtre sur l'âme, et Dieu sait que c'était vrai. J'aurais voulu m'y baigner, tant elle était claire et pure...

-Effectivement, j'ai eu de la chance qu'un experte en secourisme se trouve à portée !

Un rire s'échappa de mes lèvres, et je fondis quand elle passa une main nonchalante dans ses cheveux trempés. Elle était en tous points renversante, et elle était loin de se douter de l'effet qu'elle avait sur moi. Je me mordis discrètement la lèvre, essayant de repousser toutes ces pensées que je n'avais pas le droit d'avoir. C'était très incorrect, aussi bien vis-à-vis d'elle que de celui ou celle qui partageait potentiellement sa vie.  Personne n'apprécierait que quelqu'un d'autre réagisse comme ça avec la personne qu'on aimait. J'aurais été la première à être jalouse d'une telle attitude. Je réprimais donc les pulsions qui montaient en moi. Je m'interdis de laisser libre cours à toutes ces émotions dévastatrices qui, j'en étais sûre, ne pourraient m'attirer que des ennuis. Quand je vis une sphère d'eau se former dans le creux de la paume d'Ewilan, mes yeux s'écarquillèrent mécaniquement. Plus aucune trace d'eau n'était visible, ni dans ses cheveux, ni sur ses vêtements. Elle renvoya alors l'eau dans le lac d'un geste de la main, et une fascination d'enfant se mêla à ma surprise. Comment avait-elle pu faire une chose pareille ? C'était juste magique ! Alors que je reprenais la serviette, je ris avec elle :


-Comment peux-tu faire une chose pareille ? C'est juste génial !

Message par Invité Ven 3 Jan - 21:25

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Ewilan grimaça en voyant un masque de douleur envahir le visage de la jeune femme et en entendant la plainte déchirante du chiot installé sur ses genoux. L'hôpital ne se trouvait pas très loin, l'élémentaire pourrait peut-être y soigner l'hybride, là-bas elle disposerait de tout le matériel nécessaire.

-Nous pouvons faire un tour à l'hôpital si tu veux, j'y suis chirurgienne, je pourrai soigner ton dos et tes ailes. Ou juste te donner de quoi calmer la douleur. Proposa la jeune femme avec un air inquiet tout en se rapprochant de Marina.

La petite élémentaire ouvrit de grands yeux en entendant l'affirmation de son interlocutrice. Comment pouvait-on prendre plaisir à regarder une personne ou simplement un être vivant se noyer?! La jeune fille secoua la tête pour chasser les images macabres qui commençaient à envahir son esprit. Elle ne serait jamais capable d'une telle atrocité... La jeune femme aux yeux océan se remémora son affrontement contre des lycans ainsi que celui contre plusieurs humains paranormaux. La conclusion était la même partout: l'élémentaire n'avait jamais pu se résoudre à tuer ses adversaires, elle ne faisait que les neutraliser. Les plongeant dans l'inconscience tout au plus... La voix de Marina la tira de ses pensées et elle esquissa un sourire. L'élémentaire se rendit bien vite compte que la jeune fille aux cheveux mauves n'avait pas la moindre idée de ce qu'était un élémentaire, elle aurait l'occasion de le lui expliquer plus tard.

-Vous rencontrer est le plus beau des remerciements! S'écria l'élémentaire su un ton joyeux avant de poursuivre aux anges. Vous êtes la première hybride que je rencontre. Avoua la jeune femme, ses yeux emplis d'étoiles.

Plongeant ses prunelles azurées dans celles de dorées de la jolie hybride Ewilan ne put retenir un rire amusé en entendant le compliment qui lui était adressé. Remerciant son interlocutrice d'un signe de tête elle fronça toutefois les sourcils en l'entendant s'excuser. Pourquoi la jeune fille s'excusait-elle? Ce n'était pas nécessaire non? A moins que cela ne soit encore l'une des étranges coutumes des humains? Ewilan arbora son habituel sourire enfantin tout en reprenant la parole d'un ton jovial.

-Ce n'est pas la peine de t'excuser joli cygne. Rit la jeune fille.

Lorsque Marina mit ses ailes à portée de main de l'élémentaire cette dernière ne se fit pas prier plus longtemps et posa doucement ses doigts sur les délicates plumes avec un air émerveillé. Caressant les fragiles ailes du bout des doigts la jeune femme ne put que les admirer.

-C'est merveilleux. Souffla t-elle sans cesser de caresser le plumage neigeux.

La petite élémentaire grimaça et ne put retenir une autre question.

-Est-ce vraiment très douloureux?

La jeune femme aux yeux azurés se souvenait avoir aperçu la forme animale de la jeune fille juste avant son impact avec la surface du lac. En détaillant Marina on se doutait bien vite que la transformation ne devait pas être de tout repos. Il y avait tout de même une sacré différence de gabarit entre un être humain et un cygne... La jeune élémentaire écouta attentivement les propos de son interlocutrice avant d'éclater de rire avec un air malicieux.

-Je pense que l'on peut se limiter à bonne nageuse et bon médecin. Mimant une révérence dans un sourire amusé la jeune femme prit un air faussement sérieux et déclara solennellement. Vous faites cependant une victime tout à fait plaisante à sauver.

Continuant à rire en compagnie de la charmante hybride Ewilan plongea ses prunelles océan dans celles ensoleillées de son interlocutrice. La jeune élémentaire recommença à rire devant l'air ébahit de la jeune Marina face à la démonstration de ses talents. L'admiration infantile présente dans les yeux du cygne firent sourire l'être d'eau. L'hybride était adorable, cela la faisait rire. Ewilan était on ne peut plus soulagée que son interlocutrice montre de la curiosité et de la fascination à l'égard de ses pouvoirs et non pas de la frayeur ou encore du dégoût. Poussant un petit soupir soulagé la jeune femme s'empressa de répondre à la question qui lui était posée.

-Je suis une élémentaire d'eau, pour tenter de faire simple l'eau est ce qui me maintient en vie. Sans elle je ne peux vivre plus de deux ou trois jours. Je maîtrise cet élément depuis toujours grâce à Mère Nature. On peut l'assimiler à des parents si tu veux. Soourit la jeune chirurgienne.

Elle espérait que ses explications aient été claires, le principe était bien loin d'être simple à décrire. Haussant les épaules Ewilan tendit la main vers Marina et attira toute l'eau présente sur la jeune femme à elle avant de la rejeter dans le lac en souriant.

-Ainsi je suis certaine que tu ne tomberas pas malade! S'écria t-elle avec son éternel sourire enfantin.

Message par Invité Sam 4 Jan - 16:46

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Je soupirais, essayant de me détendre pour ne pas alimenter la douleur. Seulement, trouver la décontraction alors qu'on venait de faire une chute de plusieurs mètres dans un lac, à une vitesse assez étourdissante, c'était dur ! Je fermais les yeux, et pris une profonde inspiration, qui me déchira les poumons. L'eau glacée que j'avais avalée était comme de l'acide dans ma gorge et je toussais comme si je fumais pour la première fois. Je me tenais la poitrine, serrant mon t-shirt entre mes doigts fermés. Une fois la quinte de toux passée, je restais assise là, mon énergie siphonnée comme l'essence dans le réservoir d'une voiture. Je respirais de manière saccadée, des ondes de souffrance se diffusèrent en moi à la manière de celle qui prenait possession de moi quand je mutais sous la contrainte. Sauf que là, je gardais ma forme humaine. Quand je rouvris les yeux, se fut pour voir un masque d'inquiétude se peindre sur le visage d'Ewilan, qui s'était rapprochée de moi. Elle semblait vraiment vouloir m'aider, mais je voyais mal comment elle aurait pu faire... N'importe quel anti-douleur n'aurait pas fait effet, pour la bonne raison que le choc m'avait secoué les côtes. Je m'en rendis compte seulement maintenant, mais j'en avais sûrement une brisée. De plus, aucun médicament ne pourrait me soulager de l'eau que j'avais avalée en manquant de me noyer. Mais l'intention de la jeune femme était louable. Si j'avais bel et bien une côté fracturée, j'allais devoir me passer de transformation pendant un bon moment, le temps qu'elle se ressoude. En espérant qu'elle reprendrait la bonne forme... je ne m'étais jamais rien cassé depuis que j'étais née, et j'ignorais quel rôle jouerait mon ADN de cygne dans le processus de cicatrisation. Je redoutais déjà...

-C'est aimable de ta part, mais je doute que tu puisses y faire grand chose. Je ne sais moi-même pas comment mon corps réagirait. J'ignore si les médicaments humains font effets sur moi ou pas. Et ils ne soulageraient pas la brûlure interne due à ma semi-noyade.

Alors que j'évoquais la possibilité qu'on me laisse me noyer, la jeune femme sembla emportée dans ses souvenirs. Et, visiblement, ce n'était pas les meilleurs souvenirs qu'on puisse avoir. Elle semblait bouleversée et je m'en voulais immédiatement d'avoir dit ça. Comment une personne aussi bonne aurait seulement pu frapper quelqu'un ou le blesser gravement ? C'était tout simplement impossible. Jamais elle n'aurait pu faire une chose pareille de son plein gré. Elle m'avait proposé de m'emmener à l'hôpital pour me soigner, elle voulait prendre soin de moi. Si elle était chirurgienne, ce n'était pas étonnant. Elle avait visiblement à cœur d'aider son prochain, quoi qu'il lui en coûte. Alors que je comprenais pourquoi elle n'avait pas hésité à sauter dans le lac pour m'en sortir, je ne lui en étais pourtant pas moins reconnaissante. Cependant, je ne savais toujours pas de quelle race était ma jeune sauveuse. Ses dons étaient étranges ( certes, pas moins que les miens), mais je ne me souvenais pas d'avoir un jour croisé quelqu'un de semblable à elle. Si j'étais le fruit d'expériences scientifiques, je doutais sincèrement que ce soit aussi le cas pour elle. Car je ne voyais absolument pas comment elle aurait pu faire pour s'octroyer de tels talents. Mais j'eus quand même une cruelle impression d'être un animal de foire dans les propos qu'elle tint peu de temps après, bien qu'ils n'étaient pas méchants, en témoignaient les étoiles qui envahirent ses prunelles :

-C'est gentil. Tu as plein de questions qui te brûlent les lèvres, je me trompe ? Ce serait justifié, on ne rencontre pas souvent des gens comme moi ! Enfin.. Ici, c'est monnaie plus courante qu'on le croit. Il suffit de savoir où chercher.

Je lui souris, et quand elle plongea ses yeux couleur d'océan dans les miens, je me sentis chavirer. Surtout que son rire était tellement doux et mélodieux, comme celui d'un enfant... Si plein d'innocence, sans arrières pensées, mais d'une gentillesse non feinte. Cependant, le fait que je m'excuse après lui avoir fait un compliment sembla lui échapper et ça ne m'étonna pas. Il aurait fallu qu'elle suive mon raisonnement pour en saisir le sens. Pourtant, je ne pouvais pas me permettre d'être égoïste avec elle, et d'avoir ce genre de pensées ou de sentiments à son égard. Elle ne me connaissait que depuis une heure au grand maximum et ne ressentait sûrement pas la même chose à mon égard. Quand elle rit de nouveau en me disant que ce n'était pas utile que je m'excuse, je souris. Elle ne savait pas ce qu'elle disait, la pauvre... Elle ne savait pas bien non plus qui j'étais...
J'aurais pourtant tant aimé que ce soit possible ! Parce qu'elle était tout bonnement irrésistible. Et ses doigts doux sur mes plumes me fit frissonner. Son contact était tendre et aérien. Je fermais les yeux un instant, profitant de ce moment. J'en vins à me dire que ce n'était pas très honnête de ma part d'agir ainsi. Le plaisir qui découlait de cet acte aussi anodin que de caresser le pelage d'un animal devait sûrement échapper à Ewilan. Car j'étais humaine avant tout, c'était tellement différent pour moi...



-En fait, c'est plus scientifique que magique... Mon père a joué les apprentis sorciers sur lui, a réussi à faire muter son ADN et m'a transmit son don. Parfois, c'est un don rare. A d'autres occasions, c'est une malédiction... Mais j'ai appris à en voir les meilleurs côtés, dans tous les cas
.

Quand elle me posa cette question, je me dis que je ne pouvais qu'être franche avec elle. De toute manière, ça m'aurait apporté quoi de lui mentir ?

-Ca dépend des circonstances. Ce n'est jamais douloureux quand je mute sous la force d'une émotion incontrôlée ou quand je subis un coup tellement puissant que ça inverse le processus, comme tout à l'heure en chutant dans le lac, mais c'est tout à fait inopportun. La douleur est brève quand je me transforme selon ma volonté, mais ça devient horrible et long quand je dois me métamorphoser sous la contrainte. Parce que je résiste.

Mon ton grave se brisa quand je me rendis compte que je l'avais tellement exagéré qu'il en était devenu drôle et je partis d'un grand rire franc. Si je voulais, je pouvais arrêter de muter. En théorie. Mais quand je ressentais un fort désir ou de la haine pour quelqu'un, je ne pouvais parfois plus m'arrêter. C'était le cas le plus pénible, car je ne le choisissais pas et je n'avais plus aucun contrôle sur mon propre corps. Cependant, c'était assez rare. Ca ne m'était arrivé que deux fois dans toute ma vie, mais c'était tellement embarrassant...

-Quelle modestie ! J'aurais tout de même préféré qu'on se rencontre dans une situation moins dramatique qu'un accident de vol ! Mais je dois dire que c'est agréable d'avoir été sauvée par quelqu'un comme toi.

Quand elle me fixa de nouveau, s'arrêtant de rire, je ne pus me retenir. Je l'attirais doucement à moi, me mordis la lèvre inférieure avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres... Que je regrettais immédiatement. Je m'écartais, mes joues s'empourprèrent et je m'excusais de nouveau, cette fois gênée au possible. Mais bon Dieu, il n'y avait que moi pour faire une connerie pareille ! Ce n'était pas permis d'être aussi idiote... J'ignorais tout de la réaction à venir de la jeune femme. J'étais dans sa position, alors qu'elle m'avait montré ses dons : dans l'inconnu le plus complet. Allait-elle bien le prendre et faire comme s'il ne s'était rien passé, ou se mettre en colère et s'en aller ? Je m'en voulais au plus haut point. Il fallait être stupide ! Je lui laissais un temps de flottement pour réagir, mais je me devais de répondre à son explication sur sa nature :

-Je vois ! Ca, c'est vraiment magique. Ca explique aussi pourquoi tu aurais pu rester dans ce lac pendant longtemps sans ressentir d'effets négatifs. C'est aussi la raison pour laquelle tu as sauté sans hésiter pour venir me chercher... Impressionnant.


Je lui souris, toujours un peu gênée par mon initiative. Si je la perdais alors que je venais de la rencontrer, je ne m'en remettrais jamais. Comment un acte aussi bénin que celui-là pouvait-il avoir le pouvoir de rompre un lien entre deux personnes, ou au contraire, de le renforcer jusqu'à ce qu'il devienne indestructible ? Quand elle tendit la main vers moi, je sentis mon cœur s'arrêter presque littéralement. Quand elle attira l'eau qui imbibait mes vêtements pour la rejeter dans le lac, je sentis les battements diffus de mon cœur reprendre. Je ne trouvais qu'un simple «  merci » à lui dire quand elle se remit à sourire après m'avoir séchée. En effet, je ne prendrais pas froid. Il suffisait qu'elle reste avec moi...

Message par Invité Mer 15 Jan - 21:56

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Ewilan grimaça en voyant la jeune hybride secouée par une violente quinte de toux certainement dûe à l'eau glaciale qu'elle venait d'avaler. Les réflexions de Marina lui arrachèrent un hochement de tête, elle avait entièrement raison cependant l'élémentaire continuait à espérer qu'il puisse exister un moyen rapide de la soulager de cette douleur. Une idée à la fois audacieuse et stupide traversa l'esprit de la jeune femme aux yeux océan qui s'empressa de secouer la tête pour chasser cette pensée, c'était bien trop risqué. Elle aurait en effet pu tenter d'attirer à elle l'eau que venait d'ingérer le cygne mais en faisant cela elle risquait de lui retirer toute l'eau nécessaire au bon fonctionnement de son corps. Pour faire simple les issues promettaient d'être plus néfastes qu'autre chose, elle ne tenterait donc rien. Finalement peut-être cela valait-il mieux pour cette fois-ci...

La petite élémentaire esquissa un sourire amusé en entendant les paroles de son interlocutrice. Il était vrai que dans l'Avventura on croisait de nombreuses personnes aux talents étranges, et c'était fort plaisant, ici on ne pouvait la traiter d'erreur de la nature. La jeune femme se rendit alors compte de sa maladresse, elle venait de décrire Marina d'une façon peu convenable à la limite du vexant. Arborant un air désolé elle tenta de se rattraper mais échoua lamentablement.

-Oh excuses moi je ne voulais pas te porter préjudice, c'est simplement que c'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme toi, alors je suis...impressionnée.

Etait-il possible de parler autant pour ne strictement rien dire ?! Je ferai mieux de me taire cette fois-ci pensa la jeune élémentaire tout en s'intimant un silence sérieux qui n'allait sans doute pas durer plus de quelques secondes.... Alors qu'Ewilan admirait les ailes de son interlocutrice avec un sourire béat, la jeune hybride reprit la parole et tâcha de lui expliquer la provenances de ses dons.

-J'ignorais que l'on pouvait s'implanter des capacités d'une telle manière. Lança t-elle tout en se plongeant dans une réflexion au sujet de ces explications.

Lorsque Marina affirma qu'elle préférait voir ses dons tels quels plutôt que comme une malédiction cela fit plaisir à l'élémentaire. En effet, elle-même aimait à se dire que ses dons étaient une bénédiction de Mère Nature, de toute façon c'était uniquement grâce à eux qu'elle était en vie... Alors oui, elle avait parfois blessé des innocents en ne parvenant pas à contrôler ses capacités mais cela restait rare. Elle en était certaine, ses dons étaient bels et bien une bénédiction et non pas quelque chose de mauvais. La voix de Marina sortit Ewilan de ses réflexions et elle posa aussitôt une question avant même d'avoir pu s'en rendre compte.

-Qu'entend tu par muter sous la contrainte?

La jeune élémentaire ne voyait pas vraiment comment on pouvait contraindre un hybride à prendre son autre forme si il ne le désirait pas. Elle même avait une autre forme que celle humaine mais cela n'avait aucun rapporte avec les hybrides... Personne ne pouvait la contraindre à changer de forme, de toute manière il lui fallait une quantité phénoménale d'eau pour cela... Le souvenir de Sorio fit surface dans l'esprit de la jeune femme, les télépathes pouvaient forcer les autres à faire des actions contre leur volonté non ...?

L'élémentaire quitta ses réflexions pour se joindre au rire du jeune cygne. La remarque de son interlocutrice aux iris dorés fit sourire Ewilan. A l'instant précis où elle s'apprêtait à lui répondre la jeune fille à la chevelure mauve l'attira dans sa direction avant de l'embrasser. Cet acte laissa l'élémentaire d'eau dans la plus grande confusion possible et elle ne sut plus que faire. Pourquoi donc Marina avait-elle fait ça ? Que lui avait dit Siphano à propos des personnes qui s'embrassaient sur la bouche déjà? Ah oui ! C'étaient des personnes qui partageaient de forts sentiments. Minute.... Les joues de la jeune femme aux yeux océan s'empourprèrent aussitôt alors que l'image de Rémio s'imposait peu à peu dans son esprit. Elle se mit alors à bégayer pour tenter de s'excuser comme à son habitude.

-Hum...je...euh...exc... Ewilan conclut finalement ses brillantes paroles par un euuuh... tout àfait magistral...

L'élémentaire hocha la tête tout en fixant ses genoux suite aux commentaires de la jeune hybride quand aux élémentaires. Ewilan se demandait plutôt pourquoi le visage de Rémio n'avait de cesse de s'afficher dans son esprit depuis l'acte du jeune cygne.

Message par Invité Ven 17 Jan - 10:56

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Alors que j’avais l’impression d’être encore au fond de l’eau, en train de me noyer (l’eau qui avait envahit les poumons et brûlé ma gorge me faisaient un mal de chien), j’essayais de me concentrer sur autre chose. Je dus m’imaginer dans un endroit tout à fait différent, tout en me rappelant que je n’étais plus dans le lac, mais à l’air libre, où je pouvais respirer sans danger. Smoothie, toujours couché sur les genoux de ma sauveuse, me regardait avec ses petits yeux noirs partagé entre peine et joie. En effet, j’étais toujours en vie, comme en attestait le souffle léger qui muait ma poitrine, mais la douleur qui me transperçait de part en part et le froid interne dû à l’eau que j’avais ingérée me rattrapaient toujours. Je posais une main sur mon ventre, essayant d’oublier l’horrible scène qui s’était jouée quelques minutes auparavant. J’en avais été l’actrice, mais il m’avait semblé n’être qu’une figurante dans tout ça. J’étais tombée comme par magie, après avoir bêtement perdu le contrôle de ma trajectoire de vol. C’était bête, carrément stupide, même. Ca ne m’était arrivé que quelque fois, alors que je venais seulement de prendre connaissance de ma forme animale. Et la douleur, aussi bien physique que morale (mon amour propre venait d’en prendre un sacré coup !) n’était pas moins douloureuse avec le temps. Alors que je pensais totalement maîtriser ma nature, je me faisais encore surprendre par elle, et c’était vexant. J’avais des heures et des heures de vol au compteur, et ça ne m’avait pas suffit à éviter un accident aussi idiot. M’éloignant de mes pensées démoralisantes, je regardais sans insistance la jeune Ewilan. Elle était vraiment superbe, j’étais à présent sûre que le choc n’avait pas altéré ma vue. Ses cheveux étaient lisses et soyeux, ses traits pleins d’une candeur et d’une innocence non feinte. Ses yeux étaient purs, et j’aimais beaucoup ça. Mes prunelles dorées avaient toujours été une pancarte lumineuse indiquant : « Ici, être non humain ! » J’avais toujours intrigué les autres, même si je réussissais à planquer mes ailes sous ma veste. En effet, les ceintures de cuir que j’attachais autour de mes épaules et de mes abdos me permettaient de garder mes ailes refermées, ce qui m’accordait une certaine discrétion. Mais les pupilles, à moins de mettre des lentilles de couleur… Je ne pouvais rien y faire.

Je décidais d’arrêter de me plaindre quand j’imaginais le calvaire que ça avait du être pour l’élémentaire. Maîtriser une transformation était une chose : réussir à contrôler suffisamment un élément aussi rebelle que l’eau pour pouvoir vivre sans risque en société en était une autre. Et ça devait être réellement plus difficile. Surtout que mon père avait été mon mentor. Il m’avait expliqué comment gérer mon état et mes émotions, afin de prévoir et de réguler mes mutations. Dans le cas d’Ewilan, j’imaginais qu’elle avait dû être seule pour tenir ses dons en laisse. Mère Nature avait parfois un sens de l’autonomie très… Particulier ! Cependant, elle avait aussi pu rencontrer un autre élémentaire, qui l’aurait aidée à comprendre ce qu’elle était. Je ne pouvais pas deviner, mais la question me brûlait les lèvres… Seulement, nous nous connaissions à peine, et je trouvais ça mal élevé de poser des interrogations aussi personnelles. Surtout après une rencontre aussi fracassante que la nôtre. Je ris quand je vis que la jeune femme essaya de rattraper ses maladresses de langage sans y parvenir. De toute manière, je ne l’avais pas mal pris, et je voulus lui faire comprendre. Posant doucement ma main sur la sienne dans un geste rassurant, je lui répondis sans me départir de mon sourire :

-Ne t’en fais pas, ce n’est rien. Je ne l’ai pas mal pris. Il est vrai que c’est plutôt rare de voir un cygne ratant son atterrissage se transformer en une humaine qui manque de se noyer.

J’avais fait preuve d’humour, puisque de toute façon, il valait mieux en rire qu’en pleurer. Mon accident n’avait pas eu de conséquences dramatiques, à première vue, et je n’avais blessé personne. Bon, il était vrai qu’Ewilan avait dû mouille sa chemise… Mais ça ne la gênait pas, compte tenu de sa race. Après tout, elle aurait pu rester éternellement dans cette eau glacée sans en garder les moindres stigmates ! J’ajoutais donc avec un clin d’œil :

-D’ailleurs, c’est plutôt moi qui devrait être impressionnée, non ? Alors que j’ai bu la tasse et que ça a suffit pour me mettre dans un tel état, une telle plongée ne vous aurait même pas affectée. C’est encore plus extraordinaire.

Un sourire encore plus franc éclaira mon visage. J’avais un peu l’impression qu’on faisait un concours de bizarrerie du genre « qui est la plus fantastique, à ton avis ? » Je trouvais ça plutôt amusant. Nous étions tous les deux des êtres qui sortaient du quotidien. La mutation génétique que mon père m’avait refilée, à l’inverse de celle d’Ewilan, n’avait seulement rien de naturelle…. Mais mon père avait toujours été un peu fou, ses expériences avec son ADN n’en était qu’une preuve de plus !

-Je te rassure, je ne le savais pas non plus. Mais je n’ai pas eu le temps de me poser la question : mon père a décidé pour moi, en quelque sorte. Il n’était d’ailleurs pas sûr que ce qu’il allait faire allait donner un quelconque résultat. Mais il ne s’était pas trompé, au final. Nous en sommes la preuve.

Ce n’était pas toujours évident d’accepter ce que l’on était quand on avait grandi parmi les humains. Ils avaient l’air si… Normaux. Pas de dons, pas de transformations étranges, pas de capacités qui effrayaient les autres…. Certes, ils avaient aussi leurs problèmes. Mais la vie était déjà assez dure comme ça sans qu’on ait encore besoin de rajouter une tare génétique aussi monumentale que la mienne ou que celle de nombreux autres hybrides. Je ne les avais jamais rencontrés, et je ne savais pas comment ils avaient obtenu ces dons. Cependant, vu la manière dont ça m’était tombé dessus, j’imaginais parfois le pire…

-Il m’est arrivé une fois de tomber sur un groupe de chasseurs de primes. Seulement, ces hommes là cherchaient des créatures surnaturelles, comme moi. Il se trouve qu’ils ont essayé de me capturer, et ils y sont parvenus…. Ils voulurent que je me transforme devant leurs clients, pour prouver ma nature et tirer plus de bénéfices de ma vente. Ils m’ont alors violentée pour essayer de me pousser à me transformer. J’ai résisté, évidemment. Mais la douleur était tellement insupportable que j’ai fini par céder. Sauf qu’ils l’ont bien regretté… Je m’en suis assurée. Une fois transformée, on a essayé de me mettre en cage. Mais j’étais plus rapide qu’eux, et je les ai blessés avant de m’enfuir. Je suis quasiment certaine que ces pourris continuent leur business. Mais je n’avais pas la force mentale pour les tuer. J’en aurais eu trop lourd sur la conscience, si j’avais fait couler leur sang jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus se relever. Pourtant, ils l’auraient mérité après les horribles traitements qu’ils faisaient subir à des gens comme moi. J’ai vu un hybride aigle être vendu comme animal de compagnie à un démon. Il était enchaîné, les aigles meurtries, le bec sanglant. Il avait été frappé jusqu’à ce qu’il mute. Puis accablé de fers en tous genres pour l’empêcher de s’envoler et de prendre la fuite.

Alors que j’avais osé l’embrassé, et que j’étais toujours gênée par mon initiative ( je l’avais caché le temps de raconter une partie de mon histoire), je tournais un regard emprunt de malaise vers la jeune femme. Elle semblait encore plus perdue que moi, et je me reprochais ma maladresse. Il n’était sûrement pas courant chez les élémentaires de s’embrasser ainsi, et je me dis qu’elle ne connaissait peut-être même pas la signification de ce geste dans le monde des mortels. La honte m’envahit d’autant plus. Comment avais-je pu agir en telle égoïste ? Les paroles hésitantes et troublées d’Ewilan me confirmèrent mes craintes. Je l’avais en effet perturbée, et je redoutais de plus en plus qu’elle se mette en colère et qu’elle s’en aille. Je rougis alors instantanément, et je me mis à bégayer comme elle des excuses presque inintelligibles :

-Je… Je… Suis… Dé… Désolée.

Je secouais la tête comme pour remettre de l’ordre dans mes pensées embrouillées, mais ça n’eu qu’un effet très relatif. Carrant les épaules pour me donner une contenance, refermant mes ailes au creux de mon dos, j’ouvris deux fois la bouche pour finalement la refermer sans rien parvenir à dire. Ce ne fut qu’à la troisième tentative que je parvins à sortir une phrase cohérente :

-Je n’aurais pas dû faire ça. J’espère que tu ne m’en veux pas. J’imagine que tu as déjà quelqu’un dans ta vie, et réagir comme ça était plus qu’égoïste. Je suis vraiment navrée. Veux-tu que… Je m’en aille ?

Message par Invité Sam 25 Jan - 18:57

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Ewilan esquissa un sourire gêné mais fut rassurée d'apprendre que son interlocutrice ne lui tenait pas rigueur de ses maladresses de langages. L'élémentaire ne put retenir un léger rire amusé en entendant la réplique de Marina qui fut précédée d'un clin d'oeil.

-Cela relève de l'extraordinaire uniquement parce que ce n'est pas chose courante, autrement mes capacités n'ont rien de bien impressionnant. Lança la jeune femme avec un petit sourire amusé aux coins des lèvres.

Alors que l'hybride cygne commençait à expliquer à la petite élémentaire d'où elle tenait ses fantastiques capacités, la jeune femme aux yeux océan semblait plongée dans une grande réflexion. Tout en écoutant ce que la jeune fille à la chevelure mauve lui disait, Ewilan se demandait comment l'on pouvait faire subir pareil traitement à son propre enfant... Après tout, rien n'assurait la réussite du projet, l'embryon pouvait mourir au cours de l'opération. Ou alors cela pouvait donner un résultat non attendu et non désiré... Non...décidément elle ne comprenait pas comment un père pouvait tester de telles choses sur son enfant.

-Ton père ne s'est peut-être pas trompé mais il n'avait aucunement le droit de décider à ta place. De plus, cela aurait pu donner un résultat qui t'aurait nui. Déclara t-elle avec une moue embarrassée avant de reprendre. Enfin, je suis heureuse que l'opération ait réussit et que tu sois en vie avec de telles capacités!

Ewilan vit à l'expression de son interlocutrice que quelque chose la tracassait, elle l'écouta alors attentivement conter son histoire. De plus, cela lui permettait de penser à autre chose qu'au baiser qu'elles venaient d'échanger. Peut-être même que son histoire parviendrait à éloigner ses pensées de Rémio un court instant. Enfin...elle ne se faisait pas trop d'illusion quand à cette dernière supposition qui, elle le savait, ne se réaliserait pas, elle ne cessait de penser à son pair élémentaire de toute manière.

L'histoire de Marina eut cependant le mérite de captiver toute l'attention de la jeune femme qui devenait de plus en plus blême au fur et à mesure que la charmante hybride parlait. Comment des être humains pouvaient-ils faire preuve d'une telle cruauté ?! Et envers d'autres êtres humains en plus de cela !! Alors oui ils étaient légèrement différents, cela ne leur donnait pas le droit de faire ça. C'était tout simplement atroce ! L'élémentaire d'eau releva un visage triste vers celui de Marina avant de prendre la parole à son tour.

-On m'a bien souvent méprisée, insultée, frappée ou injuriée en raison de mes capacités mais jamais on ne m'a fait subir pareil traitement.

Ewilan éprouvait de la culpabilité sans même en connaître la raison, après tout elle n'y était pour rien... La jeune femme se disait toutefois qu'elle aurait pu aider la jeune fille, qu'elle aurait même du être là pour lui apporter son aide ! Une fois que la jeune fille fut sortit de ses réflexions, le malaise des deux jeunes filles reprit rapidement le dessus.
Le fait que l'hybride se mette à baragouiner des excuses en même temps qu'elle fit sourire l'élémentaire, elles faisaient bien la paire tient... Après plusieurs tentatives non fructueuses la petite hybride aux yeux dorés parvint enfin à sortir des propos cohérents. Ewilan s'empressa de secouer la tête alors que le rouge lui montait aux joues encore une fois.

-Non....non ce n'est rien....ce n'est pas grave, ne t'en fais pas. Bégaya t-elle à son tour.

Après tout elle n'allait envoyer balader l'hybride parce que cette dernière avait eu l'audace de tenter quelque chose, et puis l'élémentaire s'en serait bien trop voulu. Blesser l'hybride ne faisait pas partie de ses envies.

Message par Invité Ven 7 Fév - 10:57

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Je ne me départissais pas de mon sourire. Cette jeune femme était vraiment extraordinaire… Dans tous les sens du terme. Ces dons me semblaient tombés du ciel, ce qui était un peu ironique compte tenu de la manière dont je m’étais lamentablement crashée dans le lac, et ces qualités de cœur et d’esprit me chamboulaient.  Elle était intègre, altruiste, et c’était rare de nos jours. De plus, elle était humble, et ça, ça n’avait pas de prix. Bien souvent, les créatures non-mortelles ou bénéficiant de dons hors du communs passaient leur temps à les étaler au grand jour et à manquer de la simplicité la plus élémentaire. J’avais croisé bien des gens qui passaient à côté de moi, tels des paons faisant la roue, et qui n’avaient qu’un but : en mettre plein la vue. Cette volonté de toujours attirer l’attention devenait usante, à la longue. Alors que certains étaient contraints de se cacher pour assurer leur sécurité, d’autres se faisaient une gloire de ne pas être comme les autres, étant assez puissant pour ne pas risquer de finir enchaînés comme des bêtes au fond d’une cage, pas suffisamment grande pour se retourner sans se retrouver avec une bosse aussi grosse qu’un œuf d’autruche. Ce monde était particulièrement inégale, cette ville en était simplement la démonstration la plus évidente. Alors que des gens comme moi étaient forcés à se tenir dans l’ombre, vampires et démons paradaient comme des héros revenus victorieux d’une guerre imaginaire. Sans compter que, comble de l’humour noir, c’étaient bien souvent ces « choses »-là qui s’amusaient à nous torturer. Ca me donnait la nausée rien que d’y penser. Je secouais lentement la tête, comme pour éloigner ses désagréables pensées de mon esprit. J’étouffais mes commentaires sarcastiques, épargnant Ewilan, pour lui répondre avec gentillesse :

-Ca doit être pratique quand même de pouvoir manipuler un élément aussi dangereux. Même si savoir voler est parfois magique et très utile, ce n’est pas ce qu’il se fait de plus efficace pour se protéger des attaques. J’en suis réduite à me servir d’une arme si on me tombe dessus… Et Dieu sait qu’il y a des gens bien plus rapides que nous ici.

En effet, se retrouver face à un vampire avec pour seule défense un pistolet chargé de balles on ne peut plus classiques n’était pas d’un grand secours.  Leurs réflexes étaient bien plus fulgurants que les miens, et j’avais plus de chances de mourir la gorge ouvrir d’un coup de canines que de simplement toucher, voire blesser, l’un de ses prédateurs. Raison pour laquelle je me sentais assez rarement en sécurité dans la rue. Bon, en théorie, le jour j’étais hors de portée… Mais la nuit, il en était tout autrement. Une fois la Lune suffisamment haute dans le ciel, aucun des êtres me ressemblant n’était plus à l’abri. Une fois la chute de l’astre diurne amorcée, nous étions plus maîtres de rien.  Alors que je racontais mon histoire, la jeune élémentaire semblait plongée dans ses pensées. Il était vrai que faire ce genre d’expériences sur l’ADN était toujours risqué. Oui, on pouvait avoir des dons assez incroyables, dans le meilleur des cas. Ou rien, en fait. C’était un peu la roulette russe. Mais dans la pire des situations, soit ça tuait le sujet, soit ça le rendait carrément monstrueux et autodestructeur. Autant dire que j’avais eu une chance sans bornes :

-En fait, mon père était déjà transformé quand il m’a conçue avec ma mère. Il y avait alors deux solutions : ou il devenait stérile et je n’avais aucune chance de venir au monde, soit ça n’avait pas affecté son appareil génital et je me retrouvais monstre, ou hybride comme lui. J’ai eu du bol, c’est tout.


Alors que j’essayais de cacher mon embarras après la tendre étreinte imprudente de tout à l’heure, je me rendis compte que la jeune femme était de nouveau absorbée par autre chose. Pensait-elle à la personne avec qui elle partageait sa vie, et qu’elle aimait, et imaginait-elle la réaction de cette personne en redoutant les conséquences de se simple baiser ? Autant dire que c’était fort probable. Et dans ce cas, je risquais de me faire tomber dessus dans très peu de temps. Parce que la personne qui avait la chance de partager la vie de cet ange aux yeux d’azur ne laisserait personne d’autre qu’elle la toucher. La deuxième option, celle qui m’arrangeait le mieux, été qu’elle garde ça pour elle et que la personne en question ne soit jamais au courant et/ou qu’elle ne soit pas jalouse et possessive et qu’elle passe sur mon incartade. Mais là, ça devenait vraiment hypothétique. Alors que je racontais mon histoire, je vis le visage d’Ewilan blêmir, et je sentis l’inquiétude me gagner. Je ne voulais pas qu’il lui arrive malheur, et surtout pas à cause de moi ou de mon passé. Elle m’avait sauvé la vie, et à la minute où elle l’avait fait, je m’étais promis de la protéger, quoi qu’il arrive. Parce qu’elle était pour moi une amie chère. Aussi idiot que cela puisse paraître, c’était important pour moi :


-Et très honnêtement, je ne te le souhaite pas. Mais si ça venait à arriver, je retrouverais les coupables et leur ferait payer très cher leur infamie.

Je tirais un bout de papier de mon sac, resté posé à côté de moi, et un stylo, pour y noter un numéro. Un numéro de téléphone. Le mien, celui de mon portable et lui tendis, en jetant un regard à Smoothie qui avait entreprit de faire le tour du lac en trottinant pour se dégourdir les pattes :

-Si un jour tu as besoin de quelque chose, quoi que ce soit, appelle-moi. Je te dois une fière chandelle après aujourd’hui, et je paye toujours mes dettes, sache-le. Mais si tu as aussi envie de me parler, de me contacter pour une raison quelconque et d’autre totalement différent, n’hésite pas. Je suis toujours scotchée à mon portable !

Un rire cristallin s’échappa de ma gorge à ces mots. Mes parents m’avaient souvent reproché d’être trop souvent sur mon téléphone. Je ne recevais quasiment jamais d’appels, pourtant, mais je ne quittais jamais l’appareil, sauf quand je mutais. Il était d’ailleurs glissé dans mon sac et je dois dire que j’étais quand même un peu surprise, étant donné que je ne me souvenais pas de l’y avoir mis avant de partir ce matin, mais je n’avais pas l’intention d’épiloguer sur l’apparition du mobile. Je soupirais, et décidais de crever l’abcès avant que la gêne ne finisse par nous séparer. Je pris une profonde respiration, mon courage à deux mains, essayais de stabiliser ma voix avant de fixer mes prunelles dorées dans les siennes :

-Ecoute, Ewilan… On peut peut-être garder ce qu’il s’est passé tout à l’heure pour nous, et l’oublier… On s’en porterait sûrement mieux toutes les deux. Sans compter que tu as sûrement quelqu’un dans ta vie, et que je ne veux pas faire irruption ou briser votre couple. Qu’en penses-tu ?

Message par Invité Mer 12 Fév - 19:34

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Ewilan esquissa un sourire jovial en entendant les commentaires de Marina quand à ses capacités. Mais elle perdit légèrement ce sourire en entendant la fin des propos de son interlocutrice qui étaient quelque peu macabres. Il était vrai que voler semblait un bien beau don, mais comment pouvait-elle se défendre des attaques ? Là se posait en effet le principal problème des capacités de la jeune hybride.

-Il est vrai que je suis puissante mais c'est à double tranchant, tout comme toi je préfère me promener avec des armes sur moi même si suppose que je suis moins exposée que toi. Conclut-elle en fronçant les sourcils d'un air songeur.

Ayant déjà eu à faire à quelques vampires ainsi que quelques loups-garous, la jeune élémentaire au regard océan ne pouvait que comprendre les paroles de sa compagne. Les lycans, tout comme les êtres de la nuit n'étaient pas à prendre à la légère, ils pouvaient tuer en un battement de cil...c'en était même parfois bien effrayant. Ce qui n'empêchait pas l'élémentaire d'eau de se balader seule des les petites rues de l'Avventura et ce en plus nuit. A croire qu'elle cherchait les ennuis... Reportant son attention sur la jeune hybride au regard doré, Ewilan écouta les explications de la jeune femme sur les manipulations pratiquées sur son ADN. La jeune femme au regard azuré fit les gros yeux tout en hochant la tête.

-Tu as effectivement eu une chance incroyable !

Elle n'en revenait pas, ne comprenant toujours pas comment l'on pouvait tenter une expérience pareille sur son propre enfant alors qu'il y avait plus de risque que cela échoue que de chance que cela réussisse... Hochant doucement la tête suite à l'histoire on ne peut plus macabre de Marina, Ewilan souhaita de toutes ses forces que cela ne lui arrive plus jamais. Cette jeune femme ne méritait pas ça, un tel traitement était inhumain. Comment des êtres vivants pouvaient donc t-ils infliger pareilles souffrances à d'autres êtres vivants ?! Dans son esprit, tout cela paraissait totalement absurde et inconcevable.

-S'il te plait, si jamais un tel évènement se produit, préviens-moi. Lâcha la jeune femme d'une voix sourde.

L'élémentaire était une personne très pacifique mais elle ne pouvait passer l'éponge sur de tels comportements, c'était tout bonnement atroce. Ewilan tâcha de ne pas perdre le contrôle de son élément et de se concentrer sur des pensées plus positives et joviales. En effet, ces dernières paroles faisaient ressortir en elle toute la colère qu'était capable d'éprouver la nature. Autant dire qu'il fallait qu'elle se maîtrise et en vitesse si elle ne voulait pas blesser des personnes innocentes. La jeune chirurgienne ferma les yeux un court instant tout en soufflant. Lorsqu'elle les rouvrit, ce fut pour arborer son éternel sourire enfantin et fixer l'hybride cygne qui lui tendait son numéro. La petite élémentaire accepta le morceau de papier avec un grand sourire. Elle avait appris à se servir d'un téléphone portable, elle maîtrisait à peu près la chose même si elle demeurait très lente pour taper sur les touches.

-C'est génial ! Merci ! J'essayerai de t'envoyer un message en rentrant chez moi pour que tu ais mon numéro. Je ne suis pas encore très douée avec ça mais je devrais y arriver. Conclut-elle en riant.

Rangeant précieusement le petit morceau de papier dans la petite poche de son short, la jeune femme arborait un air ravi et amusé à la fois. Apparemment, Marina était tout son contraire, elle passait énormément de temps sur son téléphone. Ce qui sous-entendait qu'elle savait parfaitement s'en servir et qu'elle tapait bien vite que l'élémentaire d'eau. La jeune femme à la chevelure mauve entraîna son interlocutrice dans son rire léger. Ewilan s'inquiéta quelque peu en voyant le changement d'attitude de la jeune femme. Souffrait-elle à cause de ses blessures ? La jeune chirurgienne poussa un petit soupir soulagé en constatant que ce n'était pas le cas. Mais ses joues prirent aussitôt une teinte rouge écrevisse et elle s'empressa de hocher la tête en fixant ses mains.

-Euh...j...je suis d'accord. Faisons comme ça. Acheva t-elle en relevant son visage enfantin vers son interlocutrice.

Message par Invité Lun 17 Fév - 15:51

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J’étendis mes jambes un instant.  J’étais assise depuis un moment et je commençais à avoir des fourmis dans les membres. Les traces de ma chute commençaient à s’atténuer et la douleur devenait lancinante,  courante. Cependant, elle était moins vive et je m’en accommodais mieux.  Je fis rouler mes épaules sous mon t-shirt pour briser l’engourdissement qui me gagnait. Smoothie avait disparu, mais je ne me faisais pas de soucis pour lui : il savait toujours où me retrouver. J’ignorais comment il faisait, mais même quand il ne pouvait pas se contenter de suivre mon odeur ou le son de ma voix, ce petit futé parvenait quand même à me rejoindre. C’était étrange mais amusant.  On aurait dit qu’on était reliés par une balise mentale.  L’après-midi déclinait lentement, teintant le ciel d’une magnifique palette de tons pastel, allant d’un jaune pâle à un violet ténu.  Il faisait bon, le fond de l’air était doux et je m’étais réchauffée depuis longtemps, le froid qui m’avait gagnée lors de mon arrivée brutale dans le lac avait disparu. Je me noyais alors dans les superbes prunelles azur de la jeune élémentaire. J’avais fait là une magnifique rencontre : une femme, certes parfois un peu trop naïve, mais d’une beauté et d’une gentillesse à couper le souffle. C’était peut-être la première fois que  je parlais aussi longtemps avec quelqu’un dans cette ville, mais je ne regrettais en rien que ce soit avec elle.  Charmante, innocente et incapable de faire sciemment du mal à un être de chaire et de sang.  Quelqu’un qui me ressemblait beaucoup, quand on y pensait. Bien qu’elle vienne d’un monde totalement différent du mien. J’ignorais tout de la naissance des élémentaires, mais j’avais facile d’imaginer qu’elle n’avait rien à voir avec le venue au monde d’un être humain.  Le sourire d’Ewilan s’effaça un instant pour laisser la place à un air songeur qui rendait ses traits juvéniles plus mâtures et d’autant plus séduisants :


-Ca n’empêche pas que je préfère éviter de blesser. Mais quand on n’a pas le choix, qu’on est dos au mur, il faut être capable de se défendre. Tout est une question de contrôle, au fond. Quand quelqu’un de plus fort que toi te menace, appuyer sur la détente est parfois l’ultime solution.


J’avais entendu beaucoup de choses sur la ville d’Avventura et qui n’avait jamais ouvert un livre de science fiction ? Les êtres immortels, tels que les loups-garous, les vampires ou encore les diverses sortes de démons étaient de véritables dangers, à ne surtout pas prendre à la légère. L’usage de magie, ou même d’une force surhumaine pouvait briser n’importe quel mortel en morceaux avec une facilité déconcertante. La nature avait toujours un moyen de se débarrasser de ce qu’elle ne voulait pas et ces créatures en faisaient partie. C’était un moyen un peu plus radical que les autres, c’était tout. Il leur suffisait parfois de décider qu’ils avaient envie de tuer pour que, le lendemain, une nouvelle mort soit annoncée dans les journaux. Quand les corps étaient retrouvés… Avec le Cercle qui veillait au grain, ces monstres devaient masquer leurs traces, car s’ils étaient retrouvés, ils étaient mis à mort dans les plus brefs délais. Et c’était tant mieux. Il fallait frapper un grand coup pour protéger les plus faibles…. Comme moi.


-Maintenant que c’est fait, on ne peut plus revenir en arrière et je n’y compte pas, de toute façon. Aussi risqué que ce fut, ces dons font partie de moi de la même manière que mes bras ou mes jambes. Ma sœur a bénéficié des mêmes talents que mon père. Nous sommes uniques, même si certaines personnes se plaisent à user de ça pour nous traiter d’erreurs de la nature. Comme pour toutes les injures, on finit par se créer une carapace et elles ne nous atteignent plus. Chacun a ses problèmes. Le tout est de savoir les garder sous contrôle.


Un sourire satisfait s’étira sur mes lèvres. Cette philosophie, elle n’avait pas toujours été la mienne. Il était difficile d’apprendre à s’accepter et à vivre, jour après jour, quand on n’était pas comme les autres dans un monde où tous les gens autour de vous sont «  normaux ». Mais ici, chacun est unique et «  bizarre » à sa façon. C’était-là la particularité la plus plaisante de cette cité, bien que les prédateurs soient étonnamment puissants et nombreux. En quelque sorte, elle restait un havre de paix pour des personnes qui ne trouvaient leur pareil nulle part.


-Tu ne pourrais rien faire pour les arrêter, à moins de parvenir à prendre contact avec le Cercle et de les dénoncer.  C’est la seule solution pour arrêter ce genre de trafiques, mais il faudrait encore que le Cercle parvienne à les retrouver. Ils ont beau n’être que des humains, ils sont rusés. Ils sont comme la foudre, ils ne frappent jamais deux fois au même endroit. Ils capturent des êtres et disparaissent de la surface du globe jusqu’à ce qu’ils se remettent en chasse d’autres créatures et c’est ainsi à l’infini.


Je vis défiler dans les yeux de la jeune élémentaire une colère sourde. Les agissements de ces malades étaient certes affreux, mais comment mettre un terme à ça ? S’ils étaient protégés par des vampires ou des lycans, ça deviendrait encore plus dur de les mettre hors d’état de nuire. Je devais dire que j’avais du mal à croire que tout ça soit le fruit de quelques humains. C’était trop précis, trop maléfique. Certes, les hommes de main qui maintenaient les miens captifs avaient un cœur en état de marche, cependant je ne pensais pas que celui qui tirait les ficelles ait un pouls. Et je ne comptais pas les laisser remettre la main sur moins pour avoir le plaisir de le découvrir. C’était trop risqué : si quelqu’un me reconnaissait, ce n’était plus l’emprisonnement et la vente que je risquais, mais une exécution dans les règles.


-J’espère que tu y parviendras. Si je n’ai pas de nouvelles de toi d’ici une semaine, j’essayerai de repasser ici pour m’assurer que tu vas bien. C’est le moins que je puisse faire après ton intervention de tout à l’heure. Je te dois une fière chandelle.


La soudaine rougeur qui s'empara des joues de la jeune élémentaire me tira un nouveau rire. Décidément, cette belle jeune femme était facile à impressionner ! J'avais côtoyé des femmes à l'air tellement blasé et au contrôle tellement marqué qu'on avait l'impression que plus rien ne pouvait les atteindre. Mais la sensibilité exacerbée d'Ewilan était touchante. Cependant, les gens dévoilant trop facilement leurs sentiments se peignaient une cible sur le torse, surtout dans cette ville où tout le monde était à l'affût du moindre détail, même de celui qui pourrait paraître le plus insignifiant. Après tout, mon expérience avec les gens, qu'ils soient femmes ou hommes pourrait peut-être lui servir. Je pourrais sûrement lui apprendre quelques petits trucs qui la feraient paraître moins vulnérable. Les femmes comme elles étaient trop souvent les victimes de crétins qui traitaient le beau sexe comme un vulgaire jouet. Je ne pouvais pas supporter qu'un malmène une femme, surtout aussi adorable que celle-ci. Mon esprit protecteur et ma grande jalousie avait souvent fait de moi un tyran dans l'esprit des gens que je fréquentais, mais aujourd'hui ces valeurs là se perdaient. Beaucoup pensaient que la jalousie était un défaut. Pour moi, elle signalait seulement un profond attachement.  Je n'avais d'ailleurs jamais reproché à aucune de mes compagnes d'être trop possessive. Bien que la confiance pouvait parfois disparaître dans des relations trop exclusives ou totalement dénuée de libre arbitre et de foi en sa partenaire... Tout était une question de juste dosage, après tout...


-Dis-moi... Tu as un appartement ou une maison dans laquelle tu vis, ou tu restes toujours ici ? Parce que si tu recherches une demeure pour une raison ou pour une autre, sache que la villa où je vis est suffisamment grande pour que tu puisses venir t'y installer si besoin. Je ne veux pas paraître trop audacieuse, loin de là. Je veux juste faire mon possible pour t'aider.

Message par Invité Mer 19 Fév - 19:31

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Ewilan avait les yeux tournés vers le ciel qui changeait progressivement de couleur, dévoilant un aspect nouveau et d'autant plus splendide. La jeune femme esquissa un petit sourire, elle appréciait énormément les jeux de lumière de l'astre solaire en début et en fin de journée. Le spectacle était toujours à couper le souffle. Baissant finalement la tête afin de reporter son attention sur son interlocutrice, le petit chiot de cette dernière gambadait joyeusement, s'éloignant de plus en plus sans que cela n'inquiète le moins du monde la jeune hybride. L'élémentaire d'eau se demanda alors ce que ce cela pouvait faire que d'avoir constamment à ses côtés une adorable petite boule de pils telle que ce petit chiot. Cela devait sans doute être plaisant puisque de nombreuses personnes avaient avec elle des animaux.
La jeune femme haussa les épaules et riva son regard océan dans celui d'or de son interlocutrice pour l'écouter parler avec attention. La jeune femme hocha la tête avant de prendre la parole d'un ton quelque peu contrit.

-Tu as tout à fait raison. Mais je préfère tout de même éviter la confrontation, je n'aime pas particulièrement blesser mes adversaires et ne le fais qu'en dernier recours. Un peu comme toi si j'ai bien saisis. Acheva t-elle avec un petit sourire malicieux.

Ewilan repensait notamment à la soirée au cours de laquelle elle avait rencontré Stan, ils s'étaient fait attaqué et l'un de leurs agresseurs avait tenté de l'étrangler. Elle s'était bien retrouvée dans l'obligation de répliquer. Son assaillant avait bien vite fait un malaise, et la chirurgienne n'avait pu s'empêcher de vérifier son état de santé. C'était stupide quand on y repensait mais si c'était à refaire elle le referait sans aucun doute...
En fait...l'Avventura n'était pas une ville pour les personnes dites "faibles" quand on y réfléchissait un instant. En effet, malgré la présence du Cercle, la ville restait tout de même on ne peut plus dangereuse...
Le terme "erreur de la nature" arracha un rire amer à la jeune élémentaire.

-Je suis en quelque sorte un enfant de la nature mais on n'a pas hésité un seul instant à me traiter, moi aussi, d'erreur de la nature alors qu'elle est mon essence même. Les personnes qui ne peuvent comprendre nos dons ou qui ne veulent pas voir la réalité en face se  cachent derrière le déni et les insultes. On ne peut pas vraiment leur en vouloir...ils ne cherchent qu'à se rassurer et à se protéger. Conclut-elle avec un mince sourire.

Ewilan sourit à son interlocutrice, oui...cette philosophie semblait en effet la meilleure. C'était la seule qui permettait à l'être visé par les injures de ne pas devenir fou ou de finir par croire dur comme fer à ces injures... Elle même en avait énormément souffert au départ, bien trop sensible à ce genre de choses. Puis elle avait rapidement compris que cela ne servait à rien de s’apitoyer sur son sort, autant positiver et profiter de la vie qui lui avait été offerte.

-Je suis d'accord mais ils réfléchissent néanmoins avec une logique bien à eux, j'en suis certaine, il suffit juste de trouver cette logique. Fit-elle en arborant son éternel sourire enfantin.

Il ne fallait qu'elle laisse la colère l'envahir, pas avec le lac si proche d'elle, c'était bien trop risqué. Il lui fallait positiver, sourire, retourner à la naïveté et à l'inconscience.
La conversation des deux jeunes femmes dériva alors sur les téléphones portables au grand dam d'Ewilan qui ne savait presque pas s'en servir contrairement à Marina qui, elle, semblait parfaitement connaître et comprendre l'appareil en question.

-Je ferai mieux de te donner mon adresse alors ! S'exclama t-elle en riant. Tu ne me dois pas grand chose, je t'assure ! Ce n'est pas comme si j'avais mis ma vie en danger pour te secourir. Affirma l'élémentaire d'eau en riant.

Les joues de la jeune élémentaire reprirent progressivement leur couleur naturelle tandis que ses prunelles océan se posaient sur la jolie hybride aux yeux dorés. Ewilan se fendit d'un immense sourire en entendant la proposition de sa compagne.

-Ne t'inquiète pas, j'ai un petit appartement dans le centre-ville mais je serai très heureuse de passer te voir dans ta demeure ! Sache que tu es la bienvenue chez moi, et ce, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit ! S'écria la jeune élémentaire sans quitter un seul instant son gigantesque sourire.

Ewilan appréciait énormément la compagnie de la jeune femme à qui il lui semblait possible de tout dire sans que cela paraisse stupide ou déplacé.

Message par Invité Dim 2 Mar - 11:23

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Je regardais les couloirs de la Voûte Céleste changer, et je me dis qu'il faudrait que je songe à rentrer. Mes parents allaient sûrement se faire un sang d'ancre de ne pas me voir passer le seuil de la villa après avoir été si longtemps sortie. Je m'étonnais d'ailleurs que ma sœur ne m'aie pas encore envoyé un SMS en me demandant où je me trouvais. J'espérais simplement qu'elle ne s'était pas lancée tête baissée à ma recherche, car elle pourrait y passer une bonne partie de la journée et revenir bredouille, vu la taille de la ville. Décidant de la prendre de vitesse, je tirais mon téléphone de ma chemise et envoyais un message que je tapais à toute vitesse :


-Ne t'inquiète pas pour moi, tout va bien. Juste un petit accident de vol. Rencontre charmante.
Marina.

Je le rangeais en toute hâte. Je savais que j'allais sûrement me prendre un savon mémorable pour avoir subitement disparu de la circulation. Mes parents avaient tendance à se faire du mouron pour un rien... Un timide rayon de soleil vint caresser mon bras nu. Des superbes reflets de saphir émanaient doucement de la chevelure d'Ewilan et ses traits semblèrent s'allumer. Elle en devint encore plus belle, et mon cœur indiscipliné fit un bond dans ma poitrine. J'espère que l'homme qui partage sa vie sait quelle chance il a... Mes yeux tenaient plutôt bien le coup, même sous un fort éclairage. Sans doute grâce à ma partie animale.


-En effet. Moins je peux me battre, mieux je me porte. J'ai horreur de devoir appuyer sur la détente, mais quand c'est nécessaire, on fait avec.

Comme si Smoothie avait senti que l'heure du départ était proche, il sauta sur mes genoux en jappant. Il devait avoir faim : il n'avait rien mangé, à ma connaissance, depuis que nous avions quitté la maison. Il sautillait sur mes cuisses avec enthousiasme, sa petite queue fouettant l'air avec vigueur. Décidément, ce chiot était increvable... Je lui caressais la tête et il laissa échapper un aboiement joyeux. Je soupirais, et je jetais un nouveau regard à la jeune femme. Toute douleur en moi avait disparu et ce plongeon forcé dans le lac n'était plus, derrière moi, qu'un mauvais souvenir.



-Je pense surtout qu'ils sont envieux, parce qu'ils sont banals. Ils sont comme les autres, ça les rend malades. Ils ne sont qu'une vague ombre dans la masse de l'humanité. Être comme tout le monde pousse parfois les gens à commettre des horreurs ou à dire des choses monstrueuses. C'est là la nature profonde de l'Homme. C'est bien triste...

Je me levais et époussetais mes vêtements. Smoothie me fit des 8 dans les jambes en aboyant. Il me sauta même après avec impatience. A la maison, après avoir fait une telle sortie, il finirait bien par se coucher, et on ne l'entendrait plus avant plusieurs heures.

-Je suis lasse de devoir chercher à comprendre comment fonctionnent ces idiots qui nous rendent la vie difficile. Je préfère les éviter, ou faire comme s'ils n'existaient pas. C'est parfois ce qu'il y a de mieux à faire. Ca ne m'empêche pas de me sentir forcée de les protéger quand c'est nécessaire. Mon instinct me tuera sûrement, au final. Mais il y en a qui vivent pour détruire ceux qui les entourent, et ceux qui existent uniquement pour leur prochain. C'est ainsi, ça l'a toujours été.

Ewilan semblait détendue, mais je voyais bien qu'elle devait contenir ses émotions. En effet, avec une telle proximité du lac, il valait mieux qu'elle se retienne. Certes, je pourrais sûrement encaisser une petite attaque, mais si elle me renverser le contenu de l'étang dessus, je risquais de ne pas m'en remettre. Sans compter qu'elle pourrait se blesser dans la bataille, elle aussi. C'était bien là tout le paradoxe de ces dons... Aussi mortels pour les autres que pour nous-même si nous n'apprenions pas à doser nos sentiments.


-Parfait ! Eh bien sache que je serais très heureuse de te recevoir chez moi. Je vis dans une grande villa blanche à l'orée de la ville. Tu n'auras pas de mal à trouver, c'est plutôt visible. Mais si tu cherches et que tu ne trouves pas, appelle-moi, je viendrais te chercher en voiture. Il faut que j'y aille, mes parents doivent s'inquiéter de ne pas me voir rentrer. Ca ne tiendrait qu'à moi, je resterais ici toute la journée avec toi, mais je vais déjà me prendre un savon...

Je lui tendis les mains pour l'aider à se remettre debout et je lui fis la bise :


-Je suis très heureuse de t'avoir rencontrée, Ewilan.

Sans plus attendre, je tournais les talons pour rejoindre ma voiture laissée un peu plus loin. Si je ne partais pas maintenant, il me serait impossible de repartir.

Message par Invité Dim 2 Mar - 15:29

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Ewilan regarda Marina, bouche bée, des étoiles dans les yeux. La jolie hybride cygne tapotait sur le clavier de son téléphone à une rapidité impressionnante. Evidemment pour un humain la réaction de l'élémentaire devait être on ne peut plus stupide, mais elle s'en moquait, à ses yeux c'était quelque chose de très fort ! Elle qui mettait plus d'une dizaine de minutes à retrouver de quelle manière allumer cet appareil si complexe.
En observant son interlocutrice ranger son téléphone, la jeune femme au regard azuré s'aperçut que la jeune hybride semblait préoccupée. Elle n'aurait cependant pu en déterminer la raison.

L'élémentaire d'eau frissonna, la température commençait à se refroidir, sans doute aurait du t-elle prendre une veste. Mais comme à sa mauvaise habitude, elle n'y avait pas pensé. Enfin...cela importait peu pour l'instant. La voix de Marina la tira de ses rêveries et elle écouta avec attention sa jeune interlocutrice, un sourire flottant sur ses lèvres. Les prunelles dorées de son interlocutrice semblaient briller de plus belle sous la lumière solaire, créant un tableau pour le moins enchanteur.

Alors que la jeune femme se préparait à répondre, le petit chiot de Marina arriva à toute allure, jappant gaiement, le museau tourné vers sa maîtresse. L'adorable petite boule de poil arracha un rire à Ewilan.

-Il est vraiment adorable ! S'exclama t-elle un gigantesque sourire aux lèvres.

Les sombres propos de la jeune hybride cygne à propos de la nature humaines semblaient malheureusement vrais et fondés. Ewilan esquissa une petite grimace avant de prendre la parole à son tour pour donner son avis sur la question.

-C'est trop bête...je suis pourtant certaine qu'ils peuvent comprendre qu'être comme les autres n'est pas si mal. Cela leur évite de nombreux ennuis ainsi que de nombreuses contraintes. Enfin... Soupira t-elle en haussant les épaules.

La jeune élémentaire d'eau observa sa compagne se relever en silence tout en s'époussetant tandis que son petit chiot courait comme un fou dans ses jambes. A ce rythme là il finirait par faire tomber la jeune femme constata Ewilan avec un sourire amusé.

-Je pense qu'il est préférable d'être de ceux qui aident leur prochain. Lança malicieusement la jeune femme aux prunelles océan.

Même si les humains avaient parfois le don de l'exaspérer, ils étaient, pour la plupart, adorables et sans mauvaises intentions. Alors oui, ils détruisaient la nature et avaient peur des autres races, mais comment leur en vouloir bien longtemps ?

Lorsque Marina se mit à parler de savon, Ewilan la considéra avec étonnement. Que venait faire un savon dans cette discussion ? Les traits de l'élémentaire s'illuminèrent alors et elle laissa échapper un petit "Oh !!" en comprenant qu'ils s'agissait là de l'une des expressions extrêmement usitée dans ce monde. La jeune femme esquissa un sourire gêné, elle semblait bien stupide maintenant tiens !
La jeune femme accepta en souriant l'aide proposée par la charmante hybride avant de la laisser lui embrasser les joues. Encore une étrange coutume mais elle s'empressa toutefois de rendre la pareille à son interlocutrice, avec quelque fois un tantinet de maladresse en plus.

-Ce fut également un plaisir Marina.

L'élémentaire d'eau observa la jeune femme s'éloigner avant de partir en courant dans la direction opposée afin de retourner à son appartement où elle dénicherait certainement quelque chose de pluc chaud que cette tenue de sport.

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